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Les artistes
Les collectionneurs liégeois n’ont pas seulement été des soutiens essentiels des artistes de leur scène artistique locale, parmi lesquels on compte des figures aussi puissantes et excentriques que Jacques Charlier ou Jacques Lizène. Ils se sont toujours tournés avec bonheur vers Paris, et Catherine Millet en témoigne dans son dernier ouvrage en visant spécifiquement ceux-ci (jusque dans les années 1970): « Comment les galeries parisiennes auraientelles survécu s’il n’y avait pas eu, dans les décennies qui suivirent la guerre, les collectionneurs belges ? » Mais les Liégeois sont aussi voisins des centres d’art majeurs qu’ont été et restent Cologne et Düsseldorf. Enfin, ces amateurs d’art wallons ont su profiter sans barguigner de la dynamique du marché de l’art bruxellois et flamand, très précocement marqué par une forme de cosmopolitisme décomplexé sans comparaison avec le contexte français.
Comme l’ouvrage en témoigne par le texte et l’image, on voit au fil des époques les collectionneurs liégeois accueillir l’avant garde internationale, et sans exclusive : de Buren, Toroni, Parmentier ou Viallat, Hantai et Pincemin à André Cadere, Sol LeWitt, Douglas Huebler ou Richard Tuttle en passant par Bernd et Hilla Becher, Joseph Beuys, Gilbert & George ou Carl Andre.
Portés par un réseau associatif inventif et de rares galeries volontaristes, ils ont aussi suivi avec passion Alechinsky ou Fabre, composé des ensembles originaux de photographes plasticiens, suivi Anselm Kiefer et Francis Alys, invité Ben et Robert Filiou. On les voit voit enfin déployer leur goût dans des territoires plus excentrés, avec une représentation fortes d’artistes de la scène africaine contemporaine (Thameutr Mejri, Moffat Takadiwa, Samuel Fosso, Kendell Geers, Marlene Dumas, Mohamed Arejdal, Eric Van Hove, …)