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LE GEANT / LE CHIEN ATTENDAIT
Auteur : Mathis
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Illustratrice : Marie Le Puil
ALBUM couv souple avec rabats à partir de 10 / 11 ans format : 110 / 180 mm nombre de pages : 32 prix : 7.50 € octobre 2023 / ISBN : 979-10-92353-84-6
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VIEILLESSE / HUMANISME / MORT / ANIMAL DOMESTIQUE
LE GEANT : Un vieil homme. Un roc. Des mains énormes aux doigts noueux et aux ongles durs pareils à des serres d’oiseau...Sa maison était sur le chemin de l’école. Peu rassuré, je passais quatre fois par jour devant chez lui. Un après-midi en rentrant de l’école, il y eut des crissements de pneus et des cris...
LE CHIEN ATTENDAIT Anatole se tient debout devant la niche vide de son chien.
Au travers de ses larmes défile mille images heureuses de tout ce que lui a donné et appris ce merveilleux compagnon …
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Untextequiparledeceuxetcellesquinousaidentàgrandiretquenouslaissonsderrièrenousàun momentdonné,avecplusoumoinsdesavoirvivre.
Points Forts
2 textes en recto-verso, 2 textes forts et sensibles pour FAIRE HUMANITE
Un cahier d’images au milieu pour permettre au lecteur de partir encore plus dans l’imaginaire.
Mathis : Né en 1965, fils de maçon passé du dessin pour le bâtiment au diplôme des Beaux- Arts, Jean-Marc Mathis est à la fois dessinateur scénariste d'albums jeunesse, de BD et auteur de courts romans qu’il a publié notamment chez Thierry Magnier.
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Marie Le Puil après un bac Arts Appliqués et un BTS en graphisme, s’est orientée vers l'illustration en intégrant l'ESAL-site d’Epinal. Puis elle s’est découverte un grand intérêt pour le cinéma d'animation et poursuit aujourd'hui des études dans la réalisation de films d'animation. Sort pour l’occasion son 1er livre édité.
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NOTE D’INTENTION DE L’AUTEUR :
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« Le chien attendait » parle de ceux et celles qui nous aident à grandir et que nous laissons derrière nous à un moment donné, avec plus ou moins de savoir vivre.
« Le géant » parle d’un vieil homme que j’ai connu enfant dans mon village, en Alsace dans le massif Vosgien.
Une force. Un roc. Et un jour en rentrant de l’école j’ai vu un roc pleurer. Ça m’avait beaucoup impressionné.
Je connais les éditeurs des éditions "du Pourquoi pas" depuis longtemps, on se croise à l’occasion de salons du livre et je savais qu’un jour je leur proposerais des textes qui leur « parleraient ».
Mathis
Bibliographie de Mathis : https://www.ricochet-jeunes.org/auteurs/bibliographie/324899?page=0
Le chien attendait.
Allongé dans l’herbe au pied du cerisier, le regard braqué sur le portail, il clignait lentement des yeux et poussait de longs et bruyants soupirs.
Soudain, il se mettait à bailler.
Puis il s’endormait et ronflait.
Les jours de pluie, le chien attendait couché dans sa niche.
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Il était devenu un vieil enfant. Le chien le savait mais il lui pardonnait tout. Son amour était grand. Si grand.
Le soir, le chien attendait le maître pour la promenade. Puis il mangeait sa pâtée et, allongé dans sa niche, écoutait les bruits du dehors qui lui semblaient de plus en plus lointain. Ensuite il attendait la nuit et le sommeil.
Et les images des rêves lui emplissaient la tête. Elles étaient douces et belles et pourtant elles le faisaient souffrir.
C’étaient des images du passé.
Un matin, le chien se réveilla beaucoup plus tard que d’habitude. Il était plus de dix heures.
Il voulut se lever pour boire mais celui lui fut impossible. Il voulut grogner et cela lui fut impossible également.
Seuls ses yeux qui voyaient si mal et ses oreilles pouvaient encore bouger.
Il sembla au chien que le temps ne s’écoulait plus. Une seconde ou l’éternité, c’était la même chose. Il pleura tout à coup, et dans le brouillard salé de ses larmes il vit Anatole marcher vers lui en tendant les bras.
Ce n’était pas l’Anatole d’aujourd’hui.
C’était l’Anatole de sa jeunesse et le chien entendit son rire et cela le rendit heureux.
Tellement heureux.
Anatole était en plein cours lorsqu’il fondit soudainement en larmes. Il ne savait pas ce qui lui arrivait, personne ne le savait. Il était inconsolable.
On lui donna à boire. Il ne voulut pas lâcher la main de sa prof de mathématiques. On téléphona à ses parents.
Le chien attendait Le chien attendait de la bave lui coulant de la gueule. Quand j’entendais des histoires de loups féroces c’est à lui que je pensais. Ce chien ne sortait jamais. Dressé pour garder la maison. Dressé pour faire peur. Quand le vieux était là il lançait un bref : « Ta gueule ! » et l’animal se taisait aussitôt. Mais il ne me lâchait pas du regard, jusqu’à ce que je sois hors de vue.
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Les soirs, on jouait au foot avec les copains dans un immense pré qui appartenait à l’usine. On avait construit des buts avec des piquets en bois et des énormes clous de charpentier volés à mon père. Quand la rosée tombait, le vieux débarquait parfois. Sa faux, son râteau entièrement en bois et un sac de toile sur l’épaule. Il venait faucher un peu d’herbe et de trèfle pour ses lapins.
Il portait sur le côté gauche une pierre à aiguiser, comme les cow-boys leur pistolet.
Les copains et moi on faisait alors notre mi-temps. On s’asseyait dans l’herbe, ni trop loin ni trop près, et on l’observait. On ne disait rien et lui-même restait silencieux.
Il aiguisait sa faux avec des gestes précis puis, bien campé sur ses jambes, il fauchait. Sans effort apparent. Dire que ce vieux bonhomme avait été un petit garçon. Comme moi.
Dire qu’un jour je deviendrai un vieux bonhomme. Comme lui. J’essayais de me l’imaginer mais je n’y arrivais pas. Le passé et le futur me donnaient le vertige.
Ensuite il posait sa faux et dépliait son carré de toile. À l’aide du râteau, il entassait l’herbe coupée sur la toile qu’il repliait ensuite et nouait.
Puis, ses outils sur une épaule, son baluchon d’herbe sur l’autre, il s’en allait et avec les copains on terminait notre finale de la coupe du monde des trous du cul.