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VIVRE L’ESPRIT OUVERT Mirjam Schmidlin prend ses marques avec son fauteuil roulant.

Reprendre ses marques dans la vie

Il y a une année, Mirjam Schmidlin a terminé sa première rééducation. Aujourd’hui, c’est avec l’esprit ouvert qu’elle continue son chemin.

« La vie à l’extérieur se passe encore mieux que ce que j’imaginais quand j’étais au CSP », déclare Mirjam Schmidlin en riant. Cette Bâloise de 44 ans vient de faire son premier voyage en avion avec son fauteuil roulant. Une chose qu’elle appréhendait tout particulièrement. En effet, ce n’est qu’en essayant une chose qu’elle découvre comment son corps réagira à une situation précise. Il y a un an, Mirjam se trouvait encore couchée dans un lit au Centre suisse des paraplégiques (CSP) à Nottwil et se préparait à une vie en fauteuil roulant.

Tant de questions

En juillet 2020, cette adepte du sport a un accident de parapente. Sa moelle épinière est endommagée dans la région thoracique et Mirjam devient paralysée médullaire. Elle est opérée dans un hôpital proche du lieu de l’accident et transférée au CSP au bout de quatre jours. Les thérapies intensives et les questions d’ordre organisationnel rythment les mois passés en rééducation. Depuis Nottwil, Mirjam doit entre autres chercher un nouvel appartement. Le Centre construire sans obstacles de l’Association suisse des paraplégiques lui vient en aide pour les transformations nécessaires afin de rendre son nouveau chez-soi accessible en fauteuil roulant. Sept mois plus tard, elle rentre à Bâle au volant de sa nouvelle voiture adaptée par Orthotec. Avant son accident, Mirjam se déplaçait toujours à vélo. Pour augmenter sa mobilité, elle fixe un handbike avec manivelle et traction électrique à l’avant de son fauteuil roulant et part à la découverte des environs.

De nombreuses questions d’assurance sont à régler et Mirjam doit se préparer pour son nouvel emploi. « Sans les spécialistes de Nottwil, je n’y serais jamais arrivée. Leur énergie m’a donné du courage quand beaucoup de choses n’étaient plus aussi simples qu’avant et que je devais prendre des décisions importantes», explique-t-elle.

En avril 2021, cette pédagogue curative commence son nouveau travail. Après quelques difficultés liées au fauteuil roulant, Mirjam devient de plus en plus à l’aise et peut appliquer ce qu’elle a appris à Nottwil. En compagnie de sa famille ou de ses ami-es, Mirjam tente régulièrement de nouvelles activités qu’elle appréhende : par exemple faire ses courses, se rendre au travail ou aux thérapies en handbike. Mais, elle prend peu à peu confiance et gagne en assurance.

Aller son petit bonhomme de chemin l’esprit ouvert

La vie de paralysée médullaire reste toutefois un défi permanent pour Mirjam. Ressentir de nouvelles douleurs, devoir gérer ses intestins ou supporter une grande fatigue demande beaucoup de patience. Beaucoup de choses prennent plus de temps qu’avant. Même une simple sortie nécessite une organisation minutieuse.

Mirjam a un bon entourage qui la soutient. Cela dit, elle doit toujours adapter les horaires et les lieux des rencontres à ses besoins corporels modifiés. Aujourd’hui, elle gère les situations de vie de manière plus attentive et réfléchit aux choses pour lesquelles elle veut vraiment investir son énergie. Son entourage s’intéresse aux détails de son histoire et lui pose des questions auxquelles il n’est pas toujours facile de répondre. Mais Mirjam renseigne les autres avec patience, car elle ressent aussi la responsabilité d’informer sur la paralysie médullaire.

La confiance que Mirjam est parvenu à construire depuis son accident reste. Garder l’esprit ouvert et poursuivre son chemin – voilà les valeurs les plus importantes pour elle. Elle fait du badminton, s’amuse avec son équipe et se réjouit d’avoir pu acquérir son propre fauteuil roulant de sport grâce au soutien de la Fondation suisse pour paraplégiques. En faisant du sport, elle se sent en vie et oublie ses restrictions physiques.

Mirjam Schmidlin reste liée au CSP par l’ambulatoire et le Centre de la douleur. « Je suis loin de pouvoir tout faire de manière indépendante. Je dois encore prendre mes marques », explique-t-elle. Son rayonnement positif et son humour rendent toutefois les obstacles plus abordables. (kste / boa / rob)

Entraînement en fauteuil roulant

Dans le cadre du projet des « Sources d’espoir » (voir vidéo), Mirjam Schmidlin explique son entraînement en fauteuil roulant de situations quotidiennes au CSP et raconte comment elle apprend à surmonter des obstacles. « J’ai commencé à avoir confiance en ma capacité à maîtriser de nouveau ma vie. Cela a été pour moi le chemin vers l’autonomie », explique-t-elle.

paraplegie.ch/motiver

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