D ÉCRY P TAG E
En symbiose avec le cheval Les mouvements dorsaux du cheval s’adaptent parfaitement à la thérapie : ils détendent, renforcent et activent la musculature crispée des personnes paralysées médullaires.
Imaginez... vous êtes paralysé-e médullaire, on vous met sur un cheval et on vous dit de lâcher les rênes et d’étendre les bras horizontalement de chaque côté. « Il faut du courage, mais c’est un sentiment génial quand on remarque comme tout concorde au bout de quelques mètres », déclare Deborah Luternauer. Cette enseignante de 26 ans originaire de Möhlin (AG) explique la manière dont cette expérience fructueuse a non seulement renforcé sa confiance en son propre corps, mais aussi sa confiance dans le cheval qui l’aide dans l’exercice. À Noël dernier, alors qu’elle fait une randonnée au Tessin, Deborah glisse sur la neige, fait une chute de plus de 700 m et subit une blessure de la moelle épinière dans la région des cervicales. Depuis, la jeune femme est tétraplégique. Après avoir été opérée à Lugano, elle est transférée au Centre suisse des paraplégiques (CSP) à Nottwil pour sa rééducation. Les premiers temps sont difficiles pour Deborah. « Avec ma tétraplégie haute, je ne pouvais pas bouger mes bras ni manger
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toute seule. J’avais du mal à avaler et souvent peur de m’étouffer », se souvient-elle. Le soulagement est immense lorsque sa tétraplégie se révèle incomplète et qu’avec le temps, certaines fonctions corporelles reviennent. Tout d’abord, elle a pu de nouveau bouger le bras, ensuite tendre la jambe, plus tard, bouger même certains doigts. « Une infirmière m’a poussée à persévérer : je me concentrais sur mon doigt et pensais : ‹ Allez, bouge ! › et, un beau jour, il l’a fait. » Depuis, la jeune enseignante arrive de nouveau à utiliser sa main. Des améliorations rapides Comme de nombreuses personnes avec une paralysie médullaire, Deborah doit lutter contre une tension musculaire élevée (tonus) et des mouvements musculaires involontaires (spasmes). Lorsqu’elle reste assise, les spasmes s’intensifient, mais quand elle bouge, ils diminuent. C’est pour cette raison que sa physiothérapeute lui a conseillé l’hippothérapie. Au début, la patiente
Samantha Wildi, physiothérapeute
Rita Gnägi, guide de chevaux