Parceque #16

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MARIUS GUIET


PARCEQUE, le magazine qui dessine : une folle équipe de rédacteurs et d’illustrateurs bénévoles qui ne vous veulent que du bien. POUR RECE PARCE VOIR QUE, ABON NEZ-VO US EN PA GE SUR PA 15 OU RCEQU E. ORG

Direction de la rédaction : Carole Sertimoun Adjoints à la rédaction : Flore Engelvin et Guillaume Pascal Adjoints à l’illustration : Coline Poulette Maquette : Maïmouna Tambadou Relecteur : Ludovic Labati, Tristan Fraçois, Maryna Pawlik, Aurore Gay Rédacteurs : Rachel Balen, Sarah BK, Tristan François, Romain Jammes, Kazo, Guillaume Pascal, Margaux Perez, Carole Sertimoun, Justine Vergès. Illustrateurs : Diane Aberdam, Aténéa d’Angelo, Frank Arieta, Faustine Ferrer, Gail Gosschalk, Lisa Graignic, Claire Lupiac, Lauraine Meyer, Outi Munter, Coline Poulette, Cibee Rakotoarisoa, Rougerune, Leonie Steneck, Tommy, Johanna Thomé de Souza, Les nobles du 33. Couverture : Frank Arieta Illustration Edito : Leonie Steneck La Pin-Up/Le Pin-up : Aténéa d’Angelo Gestion du site parceque.org : Vincent Desdoigts Conversion Epub : L’Apprimerie (lapprimerie.com) PARCEQUE est une association à but non lucratif ayant pour vocation de promouvoir le dessin et l’écriture libres et sensibles par la diffusion nationale bimestrielle d’un magazine participatif et avant-gardiste auprès d’une large population. ISSN 2258-0301

EDITO Par Carole Sertimoun La page blanche. C’est un bon point de départ pour parler du mariage, non ? Ce numéro ne fut pas des plus faciles, car vu la moyenne d’âge des rédacteurs de PARCEQUE, c’est un sujet qui divise, où les points de vue sont plutôt tranchés. La peur de l’engagement, le cynisme des enfants de divorcés, les « ni pour, ni contre, bien au contraire », les idéalistes. Ca fait du monde et des choses à raconter, mais qu’on n’a pas forcément envie de raconter, parce que ça fait mal, ou parce que ça ne s’explique pas. Cependant ils se sont prêtés au jeu, empruntant des chemins de traverse, détournant aussi le sujet en l’appliquant à d’autres domaines que le « juridique », allant puiser dans leurs tripes ce que ce mot trop banal leur évoque. Et voilà, cela donne le numéro #16 de PARCEQUE, le numéro de l’été, le numéro de saison, qui me fait penser que si on a un temps pourri, c’est peut-être parce que tous ces gens qui vont ce promettre dans les deux mois à venir ont commandé de la pluie histoire d’assurer leurs arrières. Ah merci bien ! M’enfin il paraît que quelqu’un « qui connaît bien ses proverbes ne peut pas être totalement mauvais »*... alors faisons confiance à Gina, ravalons notre rancœur, et place à la lecture !

*Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, Jean-Pierre Jeunet, 2002.

Pour nous écrire : contact@parceque.org Pour vous abonner, faire un don : www.parceque.org Pour nous écrire pour de vrai : ASSOCIATION PARCEQUE 19 rue Émile Zola 92600 Asnières sur Seine PARCEQUE#16 / JUILLET-AOÛT 2013 / ÉDITO / 3


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4 / SOMMAIRE / PARCEQUE#16


SOMMAIRE PARCEQU’IL FAIT NOTRE COUV 6 Frank Arieta PARCEQU’IL SE PASSE DES CHOSES 8 les News de la rédaction

26 LA PIN-UP 50 PARCEQU’ILS LE FONT

MARIAGE

10 Le mariage, pourquoi ? 12 Le mariage, parce que 16 Avez-vous consommé ? 18 Marathon pour la paix 22 Pour le pire 30 La BD de Lauraine 34 Noces de porcelaine 38 Le mariage de mes rêves 40 Errance sonore : mariage sous haute-tension 44 Migas améliorées 46 Interview : Venus is a boy 48 Fauroscope

PARCEQUE#16 / JUILLET-AOÛT 2013 / SOMMAIRE / 5


Il fait notre couv :

Frank Arieta

Né en 1986 à la clinique du Parc, ce n’est pas vraiment pour cela que Frank s’oriente vers des études de Paysagiste, mais bien pour sa passion de la botanique qui lui fit découvrir tant de formes et de couleurs naturelles (voire surnaturelles). Mais suite à la perte de ses cheveux (du dessus) il comprend qu’il est trop tard, et qu’il doit désormais suivre une voie plus philosophique. C’est ainsi qu’il décide d’entreprendre des études d’art graphique (donc rien voir !), tout en suivant les préceptes d’un maître lucide portant le panama (ah oui ! là on voit le rapport…). Après quatre années d’études Frank se rend bien compte qu’il doit continuer à chercher, explorer, apprendre et comprendre le monde qui l’entoure. Vous aurez donc compris que ce jeune homme aime se poser et surtout poser des tas de questions, et oui Frank rêve du jour où tout le monde discutera, échangera uniquement par des questions, comme une sorte de débat philosophique sans fin ! En tout cas, c’est dans l’illustration qu’il essaie de construire de manière approximative des situations tout en aiguisant son esprit afin d’affiner sa recherche de l’absolu (sacré programme). Sinon il aime faire des jolis dessins, manger du cake (seulement anglais), regarder Arte 24 heures d’affilée, écrire dans des parenthèses, s’adonner à la dérive et surtout parler pendant des heures et des heures… Enfin publié dans un magazine originalement génial de par sa forme et son contenu, Frank est content de montrer ce qu’il sait faire et de parler de lui à la troisième personne tout en restant modeste bien sûr. Merci PARCEQUE ! http://cargocollective.com/colormewaltercolor

6 / IL FAIT NOTRE COUV/ PARCEQUE#16


PARCEQUE#16 / JUILLET-AOÛT 2013 / IL FAIT NOTRE COUV / 7


Les News IN THE SUMMERTIME, par Guillaume Comme chaque été, le parc de la Villette propose un mois de cinéma en plein air. À partir du 24 juillet des centaines de spectateurs se réuniront - si le temps le permet - sur les pelouses pour piqueniquer en attendant le début des films à la tombée de la nuit. Si les conditions de projection et de confort ne sont pas celles des multiplexes modernes, l’expérience collective du plein air et la (re)découverte du Péril jeune, d’Ocean’s Eleven ou de Soyez sympas, rembobinez valent le temps passé assis dans l’herbe sous une couverture. Et en plus, c’est gratuit. Toutes les infos sur villette.com WATT’S UP ? par Tristan Les plus vieux d’entre nous se rappellent sans aucun doute des ghettos blasters et autres boom boxes, ces énormes radio-cassettes - en français, c’est tout de suite moins classe du siècle dernier. La Gaîté Lyrique vient d’inaugurer une exposition sur les sound systems, les grands frères de ces engins. Nés en Jamaïque et fournisseurs de Watts pour de nombreux danseurs, presque sculptures artistiques par moments, ils habitent l’exposition Say Watt ? jusqu’au 25 août, affublés de DJs, musiciens et autres concepteurs sonores qui leur redonnent vie l’espace d’un été. Gaîté Lyrique, 3bis rue Papin, Paris 3e / www.gaite-lyrique.net 30 MOIS, par Carole Des scientifiques ont découvert que d’immenses étendues de glace de l’océan Arctique disparaissent, accélérant dangereusement la destruction de notre planète. Rien de nouveau en apparence, sinon que cette fois, la catastrophe peut être évitée. Il nous reste 30 mois avant le plus grand sommet sur le climat jamais organisé. L’organisation AVAAZ, qui depuis un moment déjà fait ses preuves sur le terrain politique et économique (on l’a vue récemment très active auprès des grandes marques de vêtements pour l’amélioration des conditions de travail au Bangladesh) organise un appel aux dons réguliers, jusqu’à la date fatidique. À la clef, espérons-le, une prise de conscience et des actes en conséquence. Pour promettre un don : https://secure.avaaz.org/fr/30_months_fr_08/?bjrLObb&v=26178 SILENCE ! par Romain Après la télé publique grecque qui a été brutalement coupée sous les ordres de la Troïka, c’est au tour de l’orchestre national d’être dissout à cause de l’austérité. Un dernier concert a été donné, arrachant des larmes aux musiciens et aux spectateurs présents. On se demande ce qui arrêtera, un jour, la finance dans son saccage généralisé du pays.

8 / LES NEWS / PARCEQUE#16


de la rédaction ILLUSTRATIONS : JOHANNA THOMÉ DE SOUZA

C’EST CURIEUX ! par Diane C’est officiel ! Si vous êtes proche de Dampierre-sur-Boutonne (17) cet été, vous pourrez passer voir l’exposition de Caroline Biaggi, Léonore Aberdam et Diane Aberdam, « Cabinets de curiosités », au château de Dampierre, du 17 juillet au 31 août. Trois cabinets différents y seront proposés, en relation avec l’univers propre de chacune des artistes. L’exposition proposera donc des visions très modernisés de ce que ces cabinets peuvent être aujourd’hui. Une des principales volontés de celle-ci étant de montrer le cabinet de curiosités au sens large, en s’adaptant au monde actuel. EN BLANC ET NOIR, J’ÉCRIRAI TON NOM, par Tristan Ils dessinent presque, ceux-là, avec leurs objectifs et leurs capteurs. Surtout quand on les rappelle à leur origine : le noir & blanc. Ceux-là, ce sont les photographes. Qu’ils soient amateurs ou professionnels, ils se réunissent comme chaque année à Arles, et envahissent la ville tout l’été. Quand une technique ancestrale rencontre le numérique, mélange d’abstrait et de réel plein de surprises, ça donne de l’art assurément et les Recontre d’Arles, jusqu’au 22 septembre. www.rencontres-arles.com BYE BYE MONSANTO, par Carole On vous le dit mais vous le croyez pas vraiment : l’industrie alimentaire nous empoisonne à petit feu. Derrière tout ça, Monsanto et son monopole, qui se fiche pas mal de ce qu’elle met dans nos assiettes, tant qu’elle se fait des pépettes. Alors à défaut de passer au “tout bio”, allez au moins faire un tour sur cet article de blog qui répertorie les marques françaises concernées, travaillant avec les producteurs approvisionnés par Monsanto. Vous direz pas que vous saviez pas ! http://www.2012un-nouveau-paradigme.com/article-vous-souhaitez-eviter-les-produitsmonsanto-voici-la-liste-des-marques-a-connaitre-118487503.html DE BRIQUES ET DE BROC, par Tristan Il s’appelle Nathan Sawaya et a longtemps travaillé pour la célèbre entreprise de miniatures à base de briques plastiques, Lego. Le voilà maintenant constructeur à plein temps. Nathan Sawaya pirate le Penseur de Rodin, singe les crânes de Damien Hirst, reproduit Han Solo dans sa carbonite en taille réelle... Bref, l’artiste quasi-sculpteur “à l’envers” pousse les Lego dans leurs retranchements et se voit exposé au musée Discovery Times Square, à New York, c’est un peu loin mais on a le temps : l’exposition dure jusqu’en janvier 2014. www.brickartist.com / www.discoveryts.com

PARCEQUE#16 / JUILLET-AOÛT 2013 / LES NEWS / 9


Le mariage, pourquoi ?

TEXTE : JUSTINE VERGÈS // ILLUSTRATION : TOMMY

J’ai toujours eu envie de me marier, si, si... un jour, avec le prince charmant, la pure robe de ouf, les alliances échangées maladroitement, et tout le train train, le gros gâteau, amis, familles, fiesta ! Est-ce que c’est un rêve de petite fille ?

10 / LE MARIAGE, POURQUOI ? / PARCEQUE#16

Cendrillon, La belle au bois dormant, « et ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » ... Oh que oui : un doux rêve, et on t’engraisse dès la racine avec ça, mais c’est tellement bon, tellement sucré... que tu en redemandes ! Littérature, films, entretenez cette belle illusion ! « Je suis pour le mariage, mais surtout au cinéma ! » a dit un jour un certain George Clooney... Quand je regarde vraiment ce que veut dire le mot mariage, mes yeux me piquent en découvrant les termes « conditions », « disposition juridique » , « lois religieuses » , « contrat » , wahou c’est sexy, y’a même pas une seule fois le mot « amour » dans la définition !


Alors, si j’enlève la grosse couche de romantisme et de paillettes qui lui colle aux basques, il lui reste quoi au mariage ? Parce qu’on est au 21ème siècle, hein. Faut réactualiser Monseigneur ! C’est fini le mariage pour servir les intérêts politiques et économiques : je prends une femme pour avoir un héritier, à qui je refilerai mes terres, mon statut social, on saura toujours qui gouverne et les poules seront bien gardées ! (Enfin, quand je dis que c’est fini, je parle pour la France... ). Bref, c’est pas un peu dépassé le mariage ? C’est quoi les vraies raisons aujourd’hui ? La volonté d’acquérir le statut social d’homme ou de femme marié(e) ? Bonjour, vous êtes marié ? Oh comme c’est gratifiant ! Vous méritez plus mon respect qu’un célibataire ! L’envie de fonder une famille ? T’es pas obligé d’être marié pour ça, aujourd’hui les familles, ça se compose, se décompose et se recompose à foison. Le besoin de prouver son amour publiquement ? Ah ? parce qu’il faut un jour spécial en plus de la Saint Valentin, pour pouvoir prouver son amour ?! Et puis la rencontre avec la belle famille, le fait de vivre ensemble, tout ça, ça ne prouve rien ? Obtenir de l’argent, du pouvoir ? Raah mais je t’ai dit 21ème siècle Monseigneur ! Légitimer des relations sexuelles devant la morale religieuse ? Ah mais oui, c’est ça ! Bon... par contre, j’ai toujours pas compris comment Marie est tombée enceinte sans relation sexuelle et surtout sans être mariée... Bon sinon, à part la paperasse fiscale, qu’est ce que tu peux faire de plus avec le mariage, que tu ne pourrais pas faire avec un PACS ? Obtenir la nationalité, adopter un enfant, la présomption de paternité et divorcer. Ok, bon, je ne sais pas pourquoi, je suis toujours pas motivée. Peut être avec une grosse bague ?... Ah mais oui ! 21ème siècle, ça y est tu t’en souviens : société de consommation ! Nous consommons nos compagnons : un « produit », un début, une fin, un autre produit, etc. Le recyclage, les morceaux que tu laisses derrière ? Boaah... Trop d’efforts. Du coup les valeurs du mariage : jusqu’à ce que la mort nous sépare, l’Engagement... quelle belle promesse ! En tant que fille de divorcés, y a de quoi réfléchir, surtout quand tu vois les chiffres : en moyenne, 50% des mariages entre 1995 et 2010 finissent en divorce*, c’est énorme !

Alors quoi ? Cette promesse de vous aimer toute la vie, elle s’est envolée ? C’est si dur que ça ? T’as fait ton chemin quand même avant, t’as butiné à droite à gauche, t’as aimé en t’oubliant, t’as eu le coeur déchiqueté, t’as donné sans compter, t’as vécu la passion des premiers instants. T’as vu ce que t’étais prêt à accepter ou tu t’es dit, ça, plus jamais ! Et puis t’es finalement tombé sur LA personne, celle qui te donne envie d’y croire et d’aller plus loin ensemble. Celle qui ne te retient pas par son amour mais par « la qualité de la relation que vous avez construite ensemble », comme le dirait Jacques Salomé, drôle de p’tit vieux de 77 ans !** Mais sinon, tu nous avais pas dit que ta grand-mère, c’était Madame Irma ! et qu’avec sa boule de cristal elle avait vu que c’était pour toute la vie ! Je trouve ça tellement hypocrite d’un côté ! J’ai pas besoin de signer un papier officiel pour te dire que je t’aime et que je te respecterai pour tout le temps où nous serons ensemble ! Et je ne peux même pas te le promettre à jamais, car si un jour tu changes, que tu n’es plus celui que j’ai connu et que j’ai aimé, si un jour tu rencontres une pétasse qui sera mieux que moi ?! La vie même est changement, évolution... Moi, ce que je peux juste espérer, c’est que ce lien qu’il y a entre nous, cet amour, cette confiance, ces délires, ces jeux, ce partage, cette intimité, ce respect et ces putains de battements de coeurs quand tu me fais l’amour, que tout ça, on l’entretienne chaque jour, et le plus longtemps possible. Et maintenant, tu vas me dire : alors, tout ce déchaînement médiatique pour ça ? Un pseudo statut social, des histoires de fric, un symbole (qui n’en est un que si tu le respectes jusqu’au bout) ?! Non, arrête de regarder cette fichue boule de cristal qui t’engrène, les homosexuels se sont battus avant tout pour leurs droits, c’est une question de Liberté, et d’Egalité ! Donc si tu veux te marier, marie-toi ! Et je te suivrai si tu réponds à mon pourquoi. * Source: Site du ministère de la Justice. ** Jacques Salomé, psychologue français, auteur des livres: Voyage au pays de l’amour, Je croyais qu’il suffisait de t’aimer, Eloge du couple..

PARCEQUE#16 / JUILLET-AOÛT 2013 / LE MARIAGE, POURQUOI ? / 11



Le mariage, parce que. TEXTE : SARAH BK // ILLUSTRATION : TOMMY

Je n’ai jamais eu envie de me marier, non. Jamais rêvé de calèches, de belle robe blanche immaculée alors qu’on ne l’est pas, ni de combo pièce montée-grosse bague brillante. Pour moi, le mot mariage rimait avec dogmes religieux, vieillerie, hypocrisie, étalage (et gaspillage) de fric et danse des canards. Pourtant le fort pourcentage de divorces n’avait pas atteint mes parents, encore ensemble aujourd’hui, et j’ai été élevée dans une croyance certaine que, même sinusoïdal, l’Amour peut survivre à l’épreuve du temps. Le mariage là-dedans ? Franchement je ne voyais pas la valeur ajoutée. Jusqu’à ce que. La suite de la phrase vous la connaissez : « Et puis un jour j’ai rencontré LE BON ». Et malgré tous les clichés puants à la Cendrillon que cela vous évoque si vous n’avez pas le même à la maison, ce qu’on vous a dit est vrai : lorsqu’on le rencontre, on le sait, d’autant plus lorsque l’on s’est beaucoup (beaucoup) trompée avant. Parce que oui, pendant des années, malgré l’insouciance que je m’efforçais de montrer à l’extérieur, je cherchais, comme ma culture me l’avait inculqué, l’Homme et l’Amour, les deux avec des majuscules. J’espérais secrètement du potentiel amour dès qu’une relation dépassait une nuit. Mais les échecs successifs ont eu raison de mes espoirs et j’ai fini par me résigner à la légèreté. La séduction est devenue jeu et le jeu addictif. J’y ai même trouvé de l’épanouissement. À cet instant de ma vie, vous auriez pu me parler de mariage, ça m’aurait autant intéressée que l’aérodynamisme d’une planche à voile. Mais l’Amour a débarqué, comme ça, sans prévenir, quand je m’y attendais le moins et surtout quand je ne l’attendais plus. L’évidence a alors pris le pas sur la peur, l’engagement n’a plus été une question mais une suite logique. Et voilà comment, au bout d’un petit mois et demi de vie commune, un homme aussi réticent au mariage que moi m’a demandé un soir « et si on se mariait ? ». Devant une telle différence avec tout ce que j’avais vécu jusqu’alors et l’absence totale de questionnements depuis le début de notre relation, la réponse m’a semblé évidente, comme tout le reste. Oui, je veux que cet homme soit le dernier. Ce sont les jugements des autres qui m’ont réellement mise

face à la question « Pourquoi se marier ? ». Me voilà alors partie dans l’exercice périlleux de justifier ce qui me semblait aussi peu justifiable que l’amour. Pourquoi je me marie ? Parce qu’après un tel passé, je veux dire au monde entier que « cette fois, c’est différent », parce qu’on a besoin de se promettre, et ce devant la plus haute autorité qui existe (c’est-à-dire l’État dans notre culture), de ne pas partir à la première désillusion, à la première difficulté. Parce que se marier peut aussi être révélateur d’une certaine lucidité. Oui, on sait pertinemment que tout ne sera pas toujours rose, mais on a besoin de cet anneau autour de notre doigt pour se remémorer qu’un certain jour, on s’est promis de ne pas (s’)abandonner et de prioriser les solutions au détriment de la fuite. Car dans cette société consumériste où l’on a pris l’habitude de jeter quand ça ne marche plus, quand on n’aime plus, où l’on retourne sur Adopte Un Mec les lendemains d’histoires sans lendemains et où l’on est persuadé qu’il y aura toujours mieux ailleurs, le mariage peut constituer une rupture. C’est d’abord un acte symbolique, un rite de passage que l’on saura adapter à nos propres moeurs et valeurs. Pour nous : pas de démonstration de richesse, pas de pièce montée, pas de curé, pas de journée à embrasser chaque homme qui passe dans la rue et surtout, pas de danse des canards. Mais ne vous méprenez pas, je ne suis pas pour le mariage à tous prix. J’ai simplement découvert, il y a quelques mois, que le mariage peut être beau et même libérateur, lorsqu’il est affranchi des pressions dogmatiques et culturelles qui lui incombent. Amen.

PARCEQUE#15 / MAI-JUIN 2013 / LE MARIAGE, PARCE-QUE / 13


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14 / / PARCEQUE#15


PARCEQUE#15 / MAI-JUIN 2013 / RÊVERIES INDIENNES / 15


Avez-vous consommé ? TEXTE : CAROLE SERTIMOUN // ILLUSTRATIONS : CLAIRE LUPIAC

« Mariage consommé » ? elle est belle la langue française... Quand la sexualité ouvre ses lourdes portes au plus grand nombre, se dévoile alors la face cachée de la précieuse consommation. Vaginisme, vous dites ?... Tout a commencé à l’anniversaire d’une de mes copines gynéco, de ces soirées où, même en tant que gonzesse, j’en apprends des tonnes sur le genre féminin. Car quand on trifouille des minous toute la journée, souvent, on a besoin d’en parler. « Et là, elle me dit : je suis vaginique ». Voilà le point de départ. Pour recontextualiser la chose : une femme se pointe aux urgences gynéco avec son mari, elle a mal au ventre, elle est enceinte. L’interne souhaite donc l’examiner, mais elle refuse, et lui sort la fameuse phrase. Manifestement la première fois que l’interne entend parler de cela. Elle comprend rapidement que cette femme ne peut être pénétrée par une verge ou un speculum, et que par conséquent elle est encore vierge. « Mais vous êtes enceinte ?! -Oui, par fécondation in vitro » Et bim, immaculée conception. On n’en apprendra pas davantage, sinon que cette femme, déflorée par son bébé, a vécu un accouchement très douloureux. La patiente étant arrivée voilée de la tête aux pieds, on s’imagine une sorte de pratique en lien avec la religion musulmane, mais pourquoi, comment ? L’interne qui raconte l’histoire se dit qu’il s’agit peut-être là d’une manière pour les femmes de se protéger du viol conjugal, dans le cas des mariages forcés qui courent encore pas mal les rues. Plus tard, face à l’ordinateur, je cherche des réponses. Et loin des pratiques mystérieuses d’une sorte de secte du vagin, je découvre les symptômes d’une maladie : contraction du périnée, angoisse, spasmes, douleur, environ 10% des femmes concernées à des âges et niveaux différents. Et pas de rapport systématique à la religion, juste cette peur, irrationnelle et violente provoquée par des pensées du type « S’il me pénétrait, le sang jaillirait et mes organes génitaux sortiraient ». La tête qui dit que ce n’est pas possible, que c’est trop étroit, que ça ne passera pas, et le corps, en miroir fidèle de nos ressentis, qui réagit en conséquence : ça ne passe pas, ça fait mal. Souvent malgré soi, malgré l’amour que l’on porte à son partenaire, malgré le désir d’un enfant.

16 / AVEZ-VOUS CONSOMMÉ ? / PARCEQUE#16


Un sentiment de honte se mêle à la frustration de ne pas avoir un corps « normal » : incapables de faire l’amour « comme tout le monde », et par conséquent de concevoir, les femmes atteintes de vaginisme se sentent inutiles, comme amputées, alors que tout le matériel est à disposition ! Appliquée à la vision religieuse du mariage, ces symptômes empêchent ce dernier d’être « consommé », comme ils disent. Plus laïquement parlant, le passage rituel de la fille à la femme, déjà pas simple à aborder, devient mission impossible. Et personne ne sait ! Peu de médecins sont informés sur ce problème et, face à celui-ci, réagissent parfois maladroitement, s’imaginant sans doute que ce n’est pas grand chose, juste une lubie à la con, qu’avec un petit effort ce sera réglé. Hélas, la force ici ne fait qu’amplifier le problème. La cause du vaginisme est toujours psychologique. Elle découle souvent de l’ignorance que les femmes ont de leur propre corps, et de l’idée fausse qu’elles s’en font. Persuadées que la pénétration n’est pas possible physiquement, que leur vagin est fermé, sans la moindre notion de creux. Côté trauma, les explications sont diverses. Il y a bien entendu les abus/ attouchements sexuels, ou un climat incestueux dans l’enfance, mais aussi une éducation rigide qui classe la sexualité dans le sale et le malsain, et proscrit le plaisir, la virginité étant primordiale ; ou encore un rapport trop fusionnel à la mère où la fille s’empêche de grandir par ce biais. Comme l’explique très justement Laure Mourichon*« Le corps est étonnant, il traduit en symptômes ce que la violence du traumatisme a empêché de verbaliser, refoulant au plus profond de la psyché, allant à oublier parfois l’acte lui même pour continuer à vivre. Il devient l’expression d’une souffrance muette. Le corps a une mémoire, il se referme, se replie sur lui même. »

Dans les témoignages, on constate que le conjoint est souvent compréhensif (ouf) et que le couple mène une sexualité différente, faite de caresses n’ayant pas pour finalité la pénétration. Dans les cultures plus traditionalistes, le mari y voit par ailleurs le signe d’une fidélité forcée qui le rassure : sa femme est vierge à tout jamais ! En revanche, au moment de fonder une famille, ça se corse et souvent la maladie empire, pression sociale oblige. Heureusement, le vaginisme, pris en charge par des professionnels avertis, se soigne très bien. C’est ce qu’explique MissFrottis dans son article Le Vaginisme **. En quelques séances de psychothérapie comportementale, les résultats sont très concluants. On y associe la parole avec des exercices pratiqués seule à la maison ou en séance avec le médecin, en commençant par l’introduction progressive d’un hystéromètre (une tige de plastique très souple) dans le vagin. Détendue par des exercices de respiration, la patiente découvre au fil des séances une partie de son corps maléable et profonde, tout le contraire de ce qu’elle s’imaginait jusqu’alors. Le vaginisme existe donc chez beaucoup de femmes et de jeunes filles (car ça marche aussi avec le premier tampon), et l’obstacle principal à sa guérison est sans doute le manque d’information à ce sujet. Celles qui en parlent et font la démarche thérapeutique retrouvent le plus souvent une sexualité sans obstacle physique. Il est fréquent que les vaginiques les plus sévèrement traumatisées parviennent à procréer sans douleur lorsqu’elle souhaitent faire un enfant, pour retrouver ensuite avec leur partenaire une sexualité sans pénétration. Car il n’est pas sans rappeler que le coït, c’est pas automatique... *« Le vaginisme ou le langage du corps » Laure Mourichon pour Revue Sexualites Humaines 12 **http://missfrottis.blog.lemonde.fr/2011/11/23/le-vaginisme/

PARCEQUE#16 / JUILLET-AOÛT 2013 / AVEZ-VOUS CONSOMMÉ ? / 17


Marathon pour la paix Ode au mariage multiculturel, ou comment j’ai prévu de rétablir la paix entre les peuples TEXTE : MARGAUX PEREZ // ILLUSTRATIONS : GAIL GOSSCHALK

18 / UN AMOUR DE VACANCES / PARCEQUE#15


Puisqu’il paraît qu’on ne respecte plus du tout la sainte institution du mariage, j’ai décidé que lorsque je passerai à l’acte, comme on dit dans les centres de thérapie de groupe, j’essaierai de faire plaisir à tout le monde. À tatie Antoinette et à ma mère, puisqu’il le faut, mais aussi à la terre entière, puisque je ne fâcherai aucune religion ni aucun régionalisme. C’est dit, je serai la mariée parfaite, celle qu’on encensera du Baloutchistan à la Corée du Nord, prude, chaste, traditionnelle dans tous les sens du terme, sous toutes les latitudes et dans le plus simple appareil. Le monde entier sera là, pour confirmer mon respect des traditions et profiter des petits fours. La veille, comme les anciens Bretons, je trouverai mon époux dans le village dont la direction me sera désignée par trois noyaux de cerise lancés par-dessus mon épaule gauche. Il suffira à mon père d’exiger la liste des hommes à marier pour m’en choisir un pas trop boiteux qui connaitra les chorés bigoudènes. Il faudra qu’à l’instar des grecs anciens, je ne voie mon mari que le jour de mes noces. Après des nuits torrides

PARCEQUE#16 / JUILLET-AOÛT 2013 / MARATHON POUR LA PAIX / 19


à rêver d’éphèbes athlétiques sans avoir le droit d’y goûter, je deviendrai la propriété d’un ancêtre. Le reste de la famille étant déjà au courant que l’époux tient plus du vieil impotent libidineux que de l’Achille en chiton et cothurnes, elle m’accordera le droit de me maintenir dans un état de transe « divine » provoqué par le vin aigre du banquet scellant le contrat. Il me faudra bien ça, après les cinq heures de cérémonie menées par des moines bouddhistes thaïlandais spécialement dépêchés à Plougastel, terre natale de mon époux. Si dans l’euphorie de l’ivresse le bougre me plaît, me jetant sous la table, je trouerai sa chaussette comme les Danoises qui redoutent qu’on leur vole leur mari (et que les hommes à chaussettes trouées révulsent terriblement). Tout penaud dans sa chaussette trouée, toujours aussi vieux et ventripotant, il m’aidera à scier un tronc pour sceller notre amour comme les Allemands, à grands renforts d’onomatopées. Armée de ma scie, je m’emmêlerai dans mon voile rouge de fière romaine, étendard non pas de ma virginité que je démentirai avec honnêteté mais de ma capacité à engendrer une tripotée de Julius senior, medius et junior, tout ça grâce à Vénus que je goinfrerai d’offrandes de tripes de porc et qui sera bien cordiale de me rendre fertile comme les eaux du Tibre. Et puisque jusqu’à récemment la couleur rouge était la moins chère chez les teinturiers, je ferai comme les grisettes du XIXe siècle, je me marierai en carmin de la tête aux pieds, rendant un hommage vibrant à Jeanne Mas que l’oncle René ne sera pas sans passer en ses qualités de Didjé improvisé. Comme je tiens à honorer les Japonais, ma tenue comportera douze couches superposées plus lourdes que moi - et pourtant - visant à éviter la rancune de ce peuple doux mais susceptible qui se laisse de temps en temps aller à un Pearl Harbor.

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On s’accordera une pause dans nos travaux manuels, mon vieillard et moi, pour gober du miel et de la soupe, qui rendent paraitil le futur doux aux Italiens les dix premières années, me dis-je, le voyant tremper sa moustache blanche en faisant des grands slurps. Le repas glissera avec un verre de vodka russe jeté avec force sur le sol pour le briser. Je me mettrai à regretter le vin du banquet. Prise de haut-le-coeur, que l’assemblée prendra pour les prémices d’un heureux évènement, titubante sous mon voile, me blessant sur les débris de verre, couverte de baisers moustachus selon la tradition espagnole de la galoche perpétuelle entre mariés le jours de leurs fiançailles, je verrai arriver avec effroi le pot de chambre vicelard de nos vielles campagnes, rempli à ras de pain, d’alcool, de fruits, de chocolat, le tout mêlé en une infâme tambouille, un résidu de lavabo, qu’il me faudra ingérer sous les hourras de mes convives Bretons, Italiens, Grecs, Japonais, confits de rires et suant de joie. C’en sera trop, je n’y tiendrai plus ! Abandonnant là des méthodes par trop extrêmes, je sauterai sur la femelle yack tibétaine apportée en guise de dot par mon époux pour m’enfuir à travers champs, me prenant dans la tronche les petits pois lancés par les Tchèques en guise de riz et zigzagant entre les Ecossais qui me jetteront de la mélasse et des plumes. Secouée sur mon bestiau, je songerai au divorce. Comme dans le monde judaïque antique, où la femme ne peut divorcer de son époux que si celui-ci la maltraite, est un délinquant, ou est atteint de lèpre, j’essaierai de le faire passer pour un violent lépreux proxénète, puisqu’on n’est jamais trop sûrs. Ensuite j’irai réclamer mon Prix Nobel de la Paix, ayant, malgré ma fuite, plus oeuvré pour l’unité entre les peuples en une journée que Barack Obama et Nelson Mandela réunis.


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Pour le pire

TEXTE : GUILLAUME PASCAL // ILLUSTRATIONS : DIANE ABERDAM

Tout le monde le sait, le mariage est une épreuve difficile, et il n’est pas donné à tout le monde de réussir le sien du premier coup. Combien de couples qui battent de l’aile tentent de sauver leur union en faisant un enfant qui n’engendrera finalement que des complications administratives et des frais lors de leur inéluctable séparation ? Pourtant, ils auraient dû se méfier dans les semaines précédant la noce. Peut-être ont-ils compris leur erreur pendant la soirée, mais il était alors trop tard. Prenons le cas d’un couple hétérosexuel puisqu’il était en situation de monopole sur les mariages jusqu’à récemment : Monsieur est amoureux de Mademoiselle. Il devrait donc être heureux de l’épouser bientôt, mais depuis quelques temps, elle semble préoccupée. Pourtant il pense avoir tout bien fait comme il faut : il a bien compris les messages insistants de sa dulcinée, et a fait sa demande en mariage comme dans un film avec Hugh Grant même si l’idée venait clairement d’elle. Il a aussi accepté la cérémonie religieuse, alors que ni lui ni elle n’ont mis les pieds à l’église depuis des années, et qu’il faudrait plusieurs curés en relais pour écouter la confession de leurs péchés commis sur la table de la cuisine, au cinéma, dans des impasses, et dans bien d’autres lieux mal éclairés. Enfin ça c’était avant, quand ils étaient encore insouciants ; maintenant c’est ceinture ! Plus le temps de batifoler : il a fallu dresser la liste des 300 invités, négocier la présence des cousins éloignés, des amis de la famille, etc. Puis envoyer les faire-part, qu’il voulait sobres, mais qu’elle voulait grandioses. Bien sûr, ça n’a pas beaucoup d’importance alors il lui laisse choisir, mais elle exige malgré tout qu’ils en parlent longuement ensemble, qu’il donne son avis (mais pas un avis contraire !) sur le grammage du papier Canson et sur les nuances de beige, la taille de l’enveloppe, la police de caractère et le modèle du timbre. En fait, ce que Monsieur n’a pas compris, c’est qu’il n’est pas engagé dans un acte d’état civil ou une preuve d’amour, mais dans une compétition acharnée. Ce jour-là, les mariés pourront tout se permettre et tout le monde trouvera ça formidable. En tout cas formidable comme un bébé : si c’est raté on fait semblant de s’extasier quand même.

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Certains amis, plus ambitieux mais pas plus talentueux, se lancent carrément dans le spectacle vivant et proposent une biographie en petites scènettes. Par contre, après avoir eu l’idée ils ont considéré que le plus dur était fait, et ils ont attaqué l’écriture une semaine avant. Après dix minutes de répétition sur le parking de la salle des fêtes, leur représentation est au point et ils vont pouvoir rendre hommage aux époux. Vu de la salle, cela ne sera que des allerretour confus de personnes inaudibles portant des perruques, le tout avec un narrateur - car tout bon spectacle a besoin d’un narrateur, n’est-ce pas ? - qui produit plus de larsen que de paroles. Mais c’est l’intention qui compte. Est-ce que l’intention est vraiment bonne chez les artistes en herbe qui vont donner une représentation de danse classique ou de flute traversière devant un public captif ? Ceux qui sont contraints d’assister au spectacle de fin d’année de leurs enfants n’ont pas envie de subir ça en plus aux mariages.

Mais on a beau envoyer des invitations très recherchées, acheter une robe aussi extravagante par son aspect que par son coût horaire d’amortissement, un mariage reste une fête où des familles parfois ennemies s’alcoolisent fortement. Comment espérer que quelque chose de bon puisse sortir de ça ? Après le faste de la cérémonie religieuse et du vin d’honneur, une fois l’entrée passée on retrouve les mêmes problèmes, que ce soit dans les mariages feuille d’or ou papier crépon : les interventions. Tout l’interminable repas sera ponctué de petites animations d’un niveau inégal. Les plus timides - et fainéants - auront préparé un diaporama Powerpoint. Les mariés qui ont fait l’effort de se montrer sous leur meilleur jour apprécieront qu’on diffuse sur un mur jaune pisseux les photos de leur période acnéique ou de leur premier flirt - de l’époque où l’on disait encore flirt, donc. L’auteur regardera avec fierté les clichés s’enchaîner avec tous la panoplie de transitions permises par la technologie et le mauvais goût, se délectera de ses commentaires écrits en Comic Sans MS et du choix des musiques, tandis que les convives retourneront à leur assiette, lassés au bout de la centième photo floue.

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Malgré les efforts des mariés - mais surtout de la mariée, soyons lucides - pour démarquer leur noce des sept cent autres célébrées chaque jour en France, tout finira par sombrer. La musique kitch terminera de débrider ceux que le vin de table avait laissé de marbre, la demoiselle d’honneur perdra le sien dans les toilettes avec son propre cousin germain, le père de la mariée en viendra aux mains avec le traiteur, et les époux commenceront leur « nouvelle vie » avec des ampoules aux pieds et le chèque de caution de la salle encaissé. Dans ces conditions-là, pourquoi ne pas faire un pacs qui offre la même niche fiscale mais n’entraîne pas une obligation sociale d’organiser une fête ? La réponse est simple : les cadeaux. Maintenant que les couples emménagent ensemble bien avant de s’épouser, la liste de mariage avec soupière et cuillères en argent est un peu tombée en désuétude au profit d’une urne destinée aux dons. En guise de conclusion, je vous suggère donc d’y glisser un chèque avec une petite incohérence entre le montant en lettres et en chiffres. Il sera ainsi impossible à encaisser et personne n’osera vous appeler pour vous réclamer un nouveau chèque. Malin !


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Noces de porcelaine TEXTE : KAZO // ILLUSTRATIONS : ATÉNÉA D’ANGELO

Juillet 2033. Un parc, un banc au soleil. Deux amis. « Marco, tu en fais une tête ! Qu’est-ce-qui t’arrive ? - C’est mon anniversaire de mariage avec Julien... 20 ans ! Il paraît que ce sont les noces de porcelaine... » Philippe se penche vers son ami. « Mais alors, tu devrais être content. Avec Julien, vous faites le plus beau couple de Belleville ! Et les pionniers du mariage pour tous ! -Oui, bien sûr... Ce n’est pas ça le problème. -Raconte... -On a voulu fêter ces fameuses noces de porcelaine... -Et alors, qu’est-ce qui cloche ? C’est une super idée... Je le croyais aussi... ». _ Julien est à table. Il termine son café. Marc est radieux. Il lui sourit. « Si on fêtait nos 20 ans, ça approche, non ? -Oh, chou ! Je n’osais pas te le demander ! -Marco, voyons ! Marquons l’évènement et j’ai déjà une idée... -Laquelle ? -Si on refaisait notre mariage, à l’identique ?... Comme à l’époque !

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-Hé oui ! Avec les amis, la mairie, le banquet, et tout ça ? -Oui... mais sans Frigide Barjot ! Regarde, on refait la liste des invités. » Julien déchire une feuille de papier. Il commence à écrire. « Virginie et Luc, nos témoins ! -Mais Juju, depuis que l’Egypte est devenue la première économie mondiale, Luc y est installé pour ses affaires... -Il viendra non ? -Virginie, elle a tourné lesbienne et vit on ne sait où en communauté... Je n’ai aucune nouvelle d’elle depuis 10 ans au moins ! » Julien hoche la tête. « Bon, la famille alors... -Julien ! Mes parents sont morts, mon frère ne me parle plus... Tu crois qu’on aura vraiment la famille avec nous ? -Tante Lucie ? Bon, c’est vrai qu’à 98 ans... et puis elle votait Boutin à l’époque… avant d’élire Laurent Wauquiez Président de la République. -Ok, laissons tomber les invités pour le moment... On reprend notre traiteur du XVIIIème ? Tout était tellement bon... les fruits de mer ! -L’époisse en fromage ! -La pièce montée en forme de fusée ! Ok ! Je le contacte tout de suite... » Marc se jette sur son iPhone 26 pour consulter l’annuaire public. Ses recherches ne donnent rien. « Je n’arrive pas à retrouver l’adresse… -Il a sans doute fermé... -Oh, c’est devenu un traiteur thaï ! -Génial ! Nems et gingembre confit pour tous les invités ! » Julien ne se démonte pas. « Tu te souviens du DJ... Une super ambiance, hein ? -Avant qu’il ne fasse son overdose dans les toilettes des filles, oui... -Marc ! Rappelle-toi enfin ! Notre chanson !... -C’était Mika... Oui, je me souviens ! Un peu ringard, il fête ses 50 ans ! -Marco ! Tu me désespères ! Bon, mon costume de mariage, au moins, lui, je l’ai encore ! » Julien va dans la chambre et ouvre la penderie. Il en sort son costume sous housse. « - Voilà ! Une veste à 800 euros ! Ca doit valoir 5000 yuans aujourd’hui… * Quelle classe j’avais ! -Mets le pantalon, défie Marc. -Du 38 ! Merde... -Décidément, on n’y arrivera pas ! » Il s’effondre sur le lit. « Julien, le temps a donc passé si vite ? -Vingt ans, Marco... Le monde a bougé, les gens sont partis, Internet est interdit par le pouvoir depuis plus de dix ans... -Qu’est-ce qu’il nous reste de tout ça, Juju ? -Refaisons notre voyage de noces à Paris ! Faisons comme si nous n’y étions pas encore installés, comme à l’époque... -Oui, repartons voir la Tour Eiffel de nuit... » Marc s’interrompt. Ils s’écrient en choeur : « Mais elle a été délocalisée à Shangai !! » Cette fois, les deux éclatent en sanglots. _

Philippe prend Marc dans ses bras. « Bon, prends le bon côté des choses ! Vous vous aimez comme au premier jour... -Oui et finalement on a opté pour une soirée en amoureux, toute simple. -Oh, Marco ! C’est si beau, tu sais ! Au bout de 20 ans ! Mais au fait, vous vous êtes connus comment Julien et toi ? Marc se fige. Il bredouille. « Par internet. - Ah oui, quand même !... Décidément... ». * La France a été colonisée en 2022 par la Chine et a imposé sa monnaie.

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Le mariage de mes rêves TEXTE : ROMAIN JAMMES // ILLUSTRATIONS : OUTI MUNTER

On s’est tous raconté le mariage de nos rêves. C’était à sa meilleure pote à une soirée arrosée ou allongés dans les hautes herbes avec la première (ou le premier) en regardant les nuages. Plus rarement dans les colonnes de Parceque, mais il y a un début à tout, non ? Elle était si belle en blanc, j’avais dû lui dire mille fois au moins. Mille fois moins que je le pensais, mille fois plus que j’aurais dû peut-être. Elle plongeait son regard dans le mien, comme si nos âmes allaient s’aspirer l’une l’autre. Déjà ses yeux étaient humides, je sentais sans la toucher son ventre serré par l’émotion. C’était le bon moment, celui que j’attendais depuis des années. Quelques mois plus tôt nos bouches s’étaient vigoureusement rencontrées. Une espèce de coup de foudre, le truc qui vous frappe et vous empêche de respirer jusqu’à ce que votre passion soit assouvie. J’avais envie de lui dire « madame, je pense que ma vie n’aura plus aucun sens si je n’arrive pas à finir dans votre lit ». Mais j’avais un souvenir douloureux de ma dernière tentative de la sorte. Là elle valait toute la patience du monde. Quelques regards s’échangèrent dans le bus, j’avais pris le même le lendemain, puis le surlendemain, et le lendemain du surlendemain. Mon patron s’arrachait les cheveux

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devant mes retards magnifiquement synchronisés. J’ai fini par retomber dessus, toujours les mêmes regards échangés, ce mélange enivrant de peur qui vous paralyse et de l’envie qui vous submerge comme un tsunami d’adrénaline. C’est toujours le premier « bonjour » qui est une montagne. Mais je me sentais le Don Quichotte de la ligne 32, présentez moi l’Everest, je vous demande où sont les petites cuillères pour le déplacer. Bref, tout s’est passé très vite, mes mots sortaient à une cadence infernale, trop pour mon cerveau en surchauffe. Chaque sourire était une décharge de défibrillateur. Ce matin, ce souvenir était encore intact. Un matin parfait, réveillé par le chant des oiseaux, cette odeur printanière et ce léger rai de lumière à travers les volets. Ce matin nous avons fait l’amour comme la première fois. Chaque minute se savourait, comme une bouchée de chou à la crème en fin d’après-midi. La fête promettait d’être


belle : famille, amis... Nous avions passé des heures à placer les uns et les autres pour éviter les vexations personnelles. Les enfants couraient déjà dans l’herbe sous les yeux affolés de leurs parents anticipant les tâches indélébiles, absentes des pubs pour Ariel liquide. L’Église paraissait plus belle que jamais. Solennelle et majestueuse, comme si un je-ne-sais-quoi s’était invité à la fête. Si j’ai souri à cette idée, c’est que je n’y ai jamais cru. Peu importe, si ça fait plaisir aux vieux, c’est l’endroit idéal. Tout le monde s’est installé, l’excitation était palpable. Ma grandmère m’a agrippé le bras au moment d’entrer : « Après tous les coups que tu m’as fait subir, je lui souhaite bonne chance à cellelà ». On dirait pas, mais c’est un compliment. Il faut entendre « Elle est la bienvenue dans la famille ». On a l’oreille sélective chez nous. Les autres se sont contentés de m’offrir des sourires pleins de fierté. Le dernier de la famille qui se case. Celui dont on disait qu’il pouvait pas rester deux mois avec une fille. Quand je l’ai vue arriver, je n’ai plus eu de doute, si je devais le faire une fois, c’était aujourd’hui... Et me voilà, debout à côté d’elle, absorbé par son regard. J’entends vaguement le prêtre devant moi. Un fourmillement me prend des orteils au sommet du crâne. Bientôt je serai un homme accompli. Celui qui a fait ce qu’aucun n’avait osé avant lui. Je le crierai partout, ce sera la gloire de ma vie. J’en ferai un film, non, deux ! « Voulez vous prendre Pauline pour épouse ? - Non merci, ça ira. » J’aimerais revoir cette scène au ralenti et scruter le visage de tous les invités. Le curé et son air affolé, faisant un signe de croix pour ne pas être foudroyé par le Saint-Esprit. La famille de ma presquefemme croyant une seconde à une mauvaise blague avant que mon cri de joie ne les ramène à la réalité. La mienne, qui a compris que je ne plaisantais pas, et qui s’enfonce au fond des sièges en bois en espérant y disparaître. Mes potes, estomaqués, les sourires jusqu’aux oreilles, plus jaloux qu’ils ne le seront jamais. Mon père, tiraillé entre la fierté et ce visage que j’ai connu tant de fois avant de prendre une rouste. Enfin, cette fille, victime collatérale d’un pari de gosse. Elle aura une histoire à raconter, elle en rira probablement un jour. J’espère que le grandiose de la situation lui fera comprendre et qu’elle oubliera sa rancœur. Le zénith de mon existence n’aura duré que quelques secondes. Elles seront inscrites au panthéon des connards, je suis le roi du monde ! Vous en avez tous rêvé, moi je l’ai fait !

PARCEQUE#15 / MAI-JUIN 2013 / RUBRIQUE / 39


ERRANCE SONORE : mariage sous haute-tension

40 / ERRANCE SONORE : MARIAGE SOUS HAUTE-TENSION / PARCEQUE#16


Guillaume Perret & Electric Epic, à la croisée des genres. TEXTE : TRISTAN FRANÇOIS // ILLUSTRATIONS : FRANK ARIETA

Il y a ceux qui jouent de la musique, et d’autres qui l’inventent. Des manipulateurs de son qui définissent eux-mêmes leurs règles du jeu, de leur jeu. ll faut que je vous avoue quelque chose, j’aime la musique. La bonne musique. Je n’ai que faire de son appellation, du rayon dans lequel elle se range, tant qu’elle me retourne les tripes, me sort de la réalité, me donne envie de remuer sans trop savoir pourquoi. C’est en la cherchant que je suis tombé sur des enregistrements de John Zorn, saxophoniste fou capable de mélanger punk, jazz, métal, classique, expérimental, klezmer et bandes magnétiques dans un tout cohérent. Mais ce n’était qu’enregistrement. Un jour, mes oreilles ont croisé cette musique, pour de vrai. Juin 2009, la nuit. Il fait chaud. De ces chaleurs estivales qui donnent envie de prolonger la veille jusqu’à l’aube. J’erre tranquillement dans les rues parisiennes à la recherche de notes attractives sortant d’un bar, d’un club, de quelque part, n’importe où. La rue des Lombards et ses notes bleues se profile devant moi. Le Duc est comme de bien entendu trop snob, tendance coincé.

PARCEQUE#16 / JUILLET-AOÛT 2013 / ERRANCE SONORE : MARIAGE SOUS HAUTE-TENSION / 41


Au Sunset le soleil s’est déjà couché. Voilà le Baiser Salé et ses promesses électro-latino-funkyesques. Pourquoi pas. Ça remuera. À l’étage, la salle est déjà bien remplie. Mon blue lagoon arrive. Scène vide le noir se fait... Rien. Juste un souffle. Sono fatiguée, sans doute. Attendez, non. Ce n’est pas un souffle normal. Il y a quelque chose de vivant làdedans. Une note apparait, altérée d’effets, de distorsions. L’instrument inconnu installe une atmosphère étrange, tellurique. Parle aux sens plutôt qu’aux émotions. Une lueur rouge, infime, apparaît, se déplace. Le volume augmente. Aucun rythme, juste des nappes de son sans fin. Puis une batterie. Pas de jazz, non. Des rythmiques complexes de funk, de drum’n’bass, sur un instrument qui s’accommoderait sans problème d’un bon vieux métal pur jus. La lumière revient, le rythme s’intensifie. La salle entière opine du chef sur la batterie qui se déchaîne. C’était pas un club de jazz, ici ? Mais la musique continue, un jeune saxophoniste - c’était donc lui, le souffle ! - au centre de la scène part dans un solo tout droit sorti des séances les plus électriques de Miles et Marcus. Pas de doute, il y a du jazz làdedans. Une union de musiques qui n’ont pas grand-chose de commun en temps normal. Mariage mixte. Ce saxophoniste, Guillaume Perret, a un parcours musical des plus (d)étonnants. Biberonné à Zappa, King Crimson, Bach et Duke Ellington, il fait le tour des conservatoires savoyards où il s’attire le courroux de ses professeurs en montant des bigbands. Après quoi il roule sa bosse en Suisse, s’essayant notamment à l’expérimental. Été 2001, il s’en va promener et jammer à New-York, l’autre ville du jazz. Août se passe, septembre arrive. 11 septembre. Claque. Coïncidence ou non, il y a dans sa musique une furie et une rage qui a largement infusé les différentes scènes artistiques après ce drame. Cinq ans plus tard, Guillaume monte à Paris, jamme encore. Standards, funk, latino, expérimental, brésilien, traditionnel. Tout y passe ! Quelques mois encore et il rassemble Electric Epic, compose sans cesse, et fini avec cette formation par débarquer en

résidence au Baiser Salé. Fin du premier set, la température de la salle a plus que grimpé, au propre comme au figuré. Les musiciens trempés s’absentent quelques minutes. Échangeant quelques mots avec un voisin de table, j’apprends que le batteur joue avec une jambe dans le plâtre. La grosse caisse n’a pourtant pas le temps de se reposer ! Retour des musiciens. Une tête connue sur scène. Je sais ! Le bassiste de Magma, le fameux groupe de jazz-rock prog ! On y retourne. Deux heures plus tard, il fait toujours nuit, il faut rentrer cette foisci. Des notes, des sons dans la tête. Longtemps. Le groupe continue de jouer, de roder, de prolonger ses improvisations sans fin. Vient le moment d’enregistrer un album. Tant qu’à mixer les genres, Guillaume recrute un excellent ingénieur son tout droit sorti du milieu électro. Un an plus tard, il est temps de sortir l’album. Il va tomber dans l’oreille d’un certain John Zorn. Comme de par hasard. Alors qu’il faut faire la queue de longs mois pour être édité sur son label, Tzadik, le saxophoniste américain fait passer le projet du jeune savoyard en priorité. Mars 2012, l’album arrive dans les bacs. Acclamation des critiques, Olympia, nomination aux Victoires du Jazz, Printemps de Bourges... Succès total et indiscutable pour un mariage mixte, hybride, pour tous, fou, génial mais surtout musical. Juin 2013, la nuit. Il fait chaud. De ces chaleurs estivales qui donnent envie de prolonger la veille jusqu’à l’aube. Contrairement à mes habitudes, je n’erre pas dans Paris. Je n’erre pas, d’ailleurs. Arrivé aux Lilas, direction un club de jazz, le Triton. Ce soir, un groupe bien connu se produit sur scène. Je vais écouter une musique dont je ne connais toujours pas le nom. Je sais juste qu’elle est excellente. Mariage réussi.

http://www.guillaume-perret.fr un single dispo sur Spotify & Deezer http://soundcloud.com/electric-epic Des concerts de Guillaume Perret & the Electric Epic dans toute la France, et ailleurs. L’album éponyme, chez tout bon disquaire.

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PARCEQUE#15 / MAI-JUIN 2013 / YOJI / 43


Recette

Mariage Méditerranéen : Migas améliorées

TEXTE : CAROLE SERTIMOUN // ILLUSTRATION : ROUGERUNE

Avec un papa spécialiste des Migas (semoule poêlée aux lardons) et une maman du Méloco (comprendre un jeu de mots pourri avec mets locaux, un plat familial à base de pommes de terres, courgettes et lardons et emmental), voici comment régaler et remplir le gosier de vos convives affamés, avec un plat tout à fait équilibré ! Pour 4 personnes : Ingrédients 2 verres de semoule des allumettes de jambon (environ 400g) 3 courgettes 3 carottes 1 gousse d’ail l’huile d’olive Préparation Couper les courgettes et les carottes en cubes, faites les revenir à la poêle ou au wok dans de l’huile d’olive. Laisser cuire à feu moyen en remuant régulièrement. Dans une casserole, faire roussir l’ail dans de l’huile d’olive (1 cuillère à soupe). Ajouter la semoule, la laisser s’imbiber et roussir à son tour. Retirer du feu, attendre 2 minutes que la casserole refroidisse (sinon ça saute de partout) et verser deux verres d’eau. Mélanger, remettre sur le feu (doux) jusqu’à ce que la semoule ait bien gonflé. Mélanger les légumes avec la semoule et le jambon, saler, poivrer et laisser cuire 5 minutes à feu doux. Et c’est prêt !

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PARCEQUE#16 / JUILLET-AOÛT 2013 / RECETTE / 45


Interwiew : Venus Is A Boy


TEXTE : CAROLE SERTIMOUN // ILLUSTRATION : faustine ferrer

Bonjour Venus Is A Boy ! Présentez-vous en 4 mots : prénom, âge, couleur préférée, idole (spéciale dédicace à Minnie Mag)

musique, le couple devient une seule et même personne. Venus se transforme en garçon.

R : Rachel, 28 ans, vert-pomme, Björk J : José-Luis, 25 ans, noir, Thom Yorke

Vous avez participé récemment à un concours de clips (Paris 48 Hour Music Video Project), et avez reçu le prix de l'image, quel était le principe du projet ?

Le noir n'est pas une couleur, Monsieur José, mais maintenant qu'on se connait mieux, entrons dans le vif du sujet et parlons « union » : quelles influences mariez-vous dans votre musique ? J : On a chacun écouté divers styles de musique qui ont consciemment ou inconsciemment influencé notre son pop rock. On peut marier une guitare à la Johnny Greenwood, des rythmiques qui flirtent avec le hip-hop de Kanye West et des nappes de synthé électronique à la Philip Glass. R : De mon côté, j'ai été biberonné à Chante France et Mickael Jackson. Les textes torturés de Brian Molko m’ont accompagnée pendant ma crise d'adolescence. Autant d’influences qui peuvent se ressentir dans les paroles de Venus. Êtes-vous tous deux de cultures différentes ? Qu'ont-elles apporté à Venus Is A Boy ? R : Moi j’ai des origines espagnoles et à la maison c’était un peu Almodovar ! José est péruvien, il est très influencé par sa culture, d’où l’importance de la rythmique dans nos morceaux. Nous avons quand même eu une éducation assez proche. Il n'est pas impossible qu'un jour l'espagnol fasse irruption dans une de nos compos. La thématique du couple semble être au cœur de votre travail musical, racontez nous un peu de quoi parlent vos chansons. R : Les textes parlent d’amour, de trahison, de sexe, de violence, de rêves perdus, de mondes parallèles... Ils mettent en scène des personnages imaginaires et des histoires d’amour issus de fantasmes ou de peurs. J: Dark ? Nous ? Pas du tout... Et du coup, pourquoi « Venus Is A Boy » ?

J : On devait réaliser un clip en seulement 48h. Au-delà du timing plus que serré, la difficulté de ce concours a été que jusqu’au dernier moment on ne savait pas avec quel réalisateur on allait travailler. R : Bonne pioche ! On est tombé sur Benjamin Mélot et sa super équipe technique pour mettre en image la chanson Red Lights. Quel univers visuel avez-vous envie d'explorer pour vos prochains clips ? J : On a le droit de rêver ? Romain Gavras en réalisateur. R : Pour moi, Chris Cunningham qui a réalisé All is full of love de Bjork et Frozen de Madonna Quels sont vos projets pour la suite ? R : On prépare le clip du titre Breathe Harder. On est en pleine écriture du scénario. Bien évidemment, il y aura plein de concerts à la rentrée où on jouera des morceaux tous nouveaux tous beaux. Et le mariage, c'est pour quand ? Qui fera le DJ/orchestre ? J : C’est marrant, on revient justement d’un mariage, j’avoue que ça donne des idées... Pour le DJ, on pensait à DJ Stiff ou DJ Ridoo ! Bah, d'ici là vous serez potes avec Cunningham et il vous pistonnera pour avoir Madonna, entre deux dates de sa 4e tournée d'adieu, comme Johnny. C'est quelqu'un de très ouvert Madonna, je suis sûre.

Pour voir le clip Red Lights : http://youtu.be/Kx_d8CUOHpQ Pour suivre l'actualité : www.facebook.com/VenusIsABoy ou www.venusisaboy.com

J : Venus Is A Boy évoque la fusion à son paroxysme. Dans la

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FAUROSCOPE

Bélier (21 mars - 20 avril) Côté cœur, vous n'êtes pas d'humeur pour la bague au doigt, sauf si la polygamie ne vous effraie pas. Venus vous a filé sa carte, et vous avez explosé les plafonds. La banque des astres vous fait crédit donc ça risque de se bousculer au portillon. Au boulot par contre vous emmerdez tout le monde alors soyez sympa : faites péter le monoï et posez vos congés payés.

Balance (23 septembre - 22 octobre) L’humeur amoureuse est à la tranquillité : la nouveauté n’est pas la bienvenue, vous êtes beaucoup trop exigeant de toute façon... Chaussez vos charentaises ou dégonflez vos chevilles, et l’été passera comme une carte postale à la poste. Côté boulot même topo : ne vous surestimez pas car l’égo pourrait bien vous foutre dans la merde, et je pèse mes mots.

48 / FAUROSCOPE / PARCEQUE#16

Taureau (21 avril - 21 mai) La roue est grippée, je répète, la roue est gripée. Alors fais comme Regg’lyss : mets de l’huile. Mais non, pas pour bronzer, je parlais en métaphore, donc comme n’avez pas l’air de comprendre : la communication, dans le couple, des fois, ça aide. Plutôt que de foncer dans le tas sans réfléchir, lâchez le morceau ! Un bon rototo et au lit les enfants ! Et puis du coup au bureau ça se passe bien, vous brillez, on vous dit indispensable. Elle est pas belle la vie ?

Gémeaux (22 mai - 21 juin)

Scorpion (23 octobre - 22 novembre)

Sagittaire (23 novembre - 21 décembre)

À partir du 23 juillet, Vénus roucoule avec Mars, Pluton et Jupiter. Je vous raconte pas le bordel ! L’été sera chaud. Le cul bien sur terre et la tête dans les nuages, comme disait ma belle mère. Le business se porte bien, le réseau se tisse, la ligne est tracée : vous êtes dans la bonne direction et rien ne vous arrête, sinon les corps galbés et ruisselants à la piscine le soir après le boulot.

3 mots d’ordre : TOUT EST POSSIBLE. Passez notre amour à la machine, faites-le bouillir, pour voir si les couleurs d’origine peuvent revenir... ca vous dit quelque chose ? Vous croyiez la chose impossible et elle est là, sur un plateau, faites pas semblant, ça clignote de partout on voit que ça ! Alors vous attendez quoi ? Au travail il y a un peu à boire et à manger entre tous les décans, donc faites comme vous le sentez ! Puis si vos savez pas quoi faire parce que c’est l’été, que tout le monde est barré en congé, réécoutez Foule Sentimentale.

Période coquine pour le second décan, parano pour le premier : choisissez votre camp sinon vous allez nous rendre chèvre, ou passez au 3e décan : apparemment pas de prise de tête de leur côté. Au boulot, on vous conseille de jouer cartes sur table, donc faites un saut dans le temps et relisez PARCEQUE#13.


Par CAROLE SERTIMOUN, illustrations de Cibee Rakotoarisoa

Cancer (22 juin - 22 juillet)

Vierge (24 août - 22 septembre)

Du 20 au 30 juillet, c’est la fête nationale dans votre slip/sloggy, volupté et intimité, Venus est au rendez-vous cet été et il y a du pain sur la planche de surf. Par contre on garantit pas en dehors de cette période donc oubliez pas de noter dans l’agenda. Si vous travaillez, ce qui n’est pas donné à tout le monde, vous saurez trouver adversaire à votre taille et déplacer les montagnes, voire claquer la porte pour un monde meilleur : parent au foyer c’est très tendance et le patron vous fout la paix si vous lui mettez les dessins animés.

Lion (22 juillet - 23 août)

Capricorne (22 décembre - 20 janvier)

Verseau (21 janvier - 18 février)

Au premier décan, c’est la fête, Cupidon fait le DJ donc ouvrez l’oeil, un petit pas de deux pourrait bien vous faire chavirer sur le dancefloor. Deuxième décan c’est plutôt le voisin du dessous qui se tape les basses et donne des coups de balai. Non mais c’est vrai ça quoi, merde, comment voulez vous vous concentrer quand le ciel est si agité ? Faites vous entendre et allez sonner au premier décan, vous êtes du même signe, si ça se trouve on peut s’arranger !

Bah alors, c’est quoi ce gros boudin que vous nous faites ? La vie n’est pas si terrible que ça, regardez, il fait au moins 20 degrés ! Que rêver de mieux en plein été ? La canicule, c’est sooooooo Two thousand and one. Au boulot même topo, mettez le rabat-joie au tiroir et souriez un peu, vous avez en vérité toutes les clefs en main pour réussir un coup de maître. Et je dis pas ça parce que je suis Verseau ! Ben non, je suis Scorpion, bien trop occupée à démêler Venus, Mars Pluton et Jupiter. Chacun sa merde !

Tandis que le premier décan est au fond du trou, les deux autres font la fête dans les chaumières. Alors soyez sympa, un petit geste pour les copains, faites une soirée crêpes ou strip-tease selon la gravité de la situation. Au travail, le Soleil et Saturne ne sont pas d’accord et ça fout le boxon, mais selon votre décan vous vous en sortez plus ou moins bien. On vous dit pas lequel sinon vous ferez pas d’effort, on vous connaît.

Apparemment les planètes de l’amour sont en congé pour votre signe, alors c’est le moment de mener la danse à votre sauce : profitezen, ça ne durera pas ! Au travail, vous êtes un pilier, un conquérant : c’est la saison des lauriers. Attention de ne pas vous retrouver sur les genoux, parce que que ce soient ceux de votre mère ou les vôtres, c’est un peu rétrograde comme position. Allez, debout, du sang-froid !

Poissons (19 février - 20 mars) À l’aise dans vos baskets, ça tombe bien, c’est les vacances, pas de dress code, vous pouvez vous habiller comme bon vous semble, comme quand à 5 ans vos parents vous ont dit « vas y c’est toi qui choisit » et que c’était tellement la fête. Gardez cette légèreté, tant qu’elle va de paire avec la sincérité. Mince je commence à parler sérieusement, serais-je possédée par l’esprit de Françoise Hardy ? Tous les garçons et les filles de mon âge... oh la la mais oui, c’est génial !

PARCEQUE#16 / JUILLET-AOÛT 2013 / FAUROSCOPE / 49


PARCEQU’ILS LE FONT parcequ’ils le font ... LES RÉDACTEURS RACHEL BALEN chante, écrit, travaille aussi. Et puis elle aime, surtout, car sans l’amour, que sommes-nous ? SARAH BK, lorsqu’elle n’est pas sur Facebook, est chef de projet multimédia à l’Opéra de Paris. Graphiste, pianiste, geek et rédactrice à ses heures perdues, vous ne la croiserez jamais sans son gros casque audio sur les oreilles. Addiction notable à la crème de marron Clément Faugier. ANGÉLA BONNAUD est salariée à la Croix Rouge française. Après être passée par les bancs d’une business School française, elle s’acharne à changer le monde. Ou en tout cas à y donner du goût. À ses heures perdues, elle est écrivain et vice présidente de PARCEQUE. CLÉMENTINE BRISSI, après avoir étudié la photographie et le théâtre à la fac, s’est décidée à se débrouiller comme une grande et navigue entre les comédiens, les mariages et les jolis spectacles, de manière photographique et les petits articles dessinés de Parceque, de manière écrite. N’est pas fondamentalement contre le mariage mais pas profondément pour non plus. Est la Secrétaire de l’association PARCEQUE. clementineb.carbonmade.com FLORE ENGELVIN est instit et a décidé de renverser les rôles pour PARCEQUE, en tolérant que la chef lui gribouille ses copies d’articles en rouge. Manifestement, elle s’en remet plutôt bien, et pour cause, elle fait désormais partie du comité éditorial. TRISTAN FRANÇOIS est chasseur sonore, découvreur d’acoustique et

même surfeur. Entre un casque, une enceinte et un xylophone, il donne des bons points, des mauvais aussi. Parfois même, il écrit des papiers sur ce qu’il écoute. Mais seulement quand on le force ! about.me/tristanf AURORE GAY étudie les oiseaux et fait du hockey subaquatique. Mais pour en revenir aux oiseaux, je crois qu’un jour elle m’a parlé d’une espèce qui s’appellait le zizi hurlant. Parfois les noms d’oiseaux c’est stupéfiant. Mais j’ai peut-être mal compris. ROMAIN JAMMES est en passe d’être diplômé d’un M2 de Science Politique à la Sorbonne. Banlieusard de cœur, d’âme, et de tête. Musicien à l’occasion, amoureux des mots et militant du Front de Gauche ! romain-jammes.fr KAZO alias Fred né sur les terres viticoles les plus belles du monde, navigue depuis longtemps dans l’univers des bibliothèques. Parfois mytho, il sait bien jouer du pipeau ! Il adore la cuisine italienne, les films noirs américains, la brit music... Il a tendance à se passionner pour des sujets aussi envoûtants que les techniques de recherche documentaire ou le radicalisme à l’aube du XXeme siècle. LUDOVIC LABATI - notre relecteur - c’est un œil acéré, pour veiller à ce que l’orthographe et la syntaxe restent à la hauteur du contenu de votre journal préféré. C’est aussi deux jambes qui ont couvert pas mal de kilomètres sur les chemins de grande randonnée, en France et au Liban. Et c’est surtout et avant tout l‘heureux papa d’un grand garçon de 10 ans. GUILLAUME PASCAL travaille un peu

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pour la télé, écrit un peu un blog et des pièces, est un peu comédien, aime faire des lasagnes, n’aime pas le sport, culpabilise quand il fait trop la grasse mat, est capable de passer trois jours d’affilée à ne globalement rien faire, est mauvais perdant, trie ses déchets, aime les voyages, nage très mal, ne bronze pas, aime les chats mais pas s’en occuper, a plein de livres en retard, a peur de sa gardienne et trouve souvent que les choses sont trop chères. MARGAUX PEREZ travaille dur à l’école du Louvre. Sa vie sera sans doute dans les musées, dans une atmosphère silencieuse et studieuse, ce qui, espérons-le, ne fera jamais taire ce qui bouillonne à l’intérieur. CAROLE SERTIMOUN : Photographiste polyvalente consacrant 39h par semaine à nettoyer la poussière sur des flacons de parfum, et le reste de son temps à rêver d’un avenir meilleur, surtout pour son magazine. Elle aime les gens et aussi beaucoup les chats. Mais elle mange du cheval, parce que c’est délicieux, surtout en allerretour. TONTON PAT est trésorier de l’association et fin gourmet. Il vit au pays du foie gras et du confit d’oignons, au milieu de ses chats. Passionné de cinéma et d’image, il est sorti de ses tableaux Excel pour prêter sa plume à PARCEQUE. JUSTINE VERGÈS écrit au gré de l’inspiration, mais surtout des histoires pour enfants ou des poèmes. Elle aime jouer avec les mots, comme avec les formes et les couleurs... et vous l’aurez peut être deviné, son vrai métier c’est graphiste et illustratrice ! Cette jeune femme est une vraie boulimique de la création, écriture, illustration, théâtre, animation,

création de bijoux... « Ma tête est comme un pot de graines qui poussent toutes en même temps mais chacune à un rythme différent.» ptikart.blogspot.fr LES ILLUSTRATEURS DIANE ABERDAM est une fonceuse, il faut que tout soit fait vite, vite, vite !... Même si on se brûle un peu, qu’on se coince les doigts, qu’on s’en met partout... Quand elle n’est pas aux beaux-arts occupée à sculpter ou à dessiner, elle fait de la musique énergique ou va sauter et se défouler dans des concerts de rock. www.diane-aberdam.com ATÉNÉA D’ANGELO « até » Née en Argentine de parents artistes, naturalisée Française, vit à Paris, fait des études supérieures d’arts appliqués à l’école DUPERRÉ et aux GOBELINS. S’exerce quelques années dans l’univers du jeu vidéo comme graphiste, et quitte définitivement en 2011 ce monde trop dématerialisé pour reprendre son travail de recherche et de création autour du dessin et de la photo. S’inspire des questions philosophiques de notre monde, appose son regard à travers ses créations organiques, les humains et leurs comportements. atenea.fr FRANK ARIETA a été diplômé de l’Esam design en 2011, et est depuis à la recherche de l’arche perdue. Tout en poursuivant ce but dans un chemin labyrinthique, il dessine, illustre, invente toutes sortes de choses inutiles pour le moment et rêvasse en attendant l’illumination. Sinon il aime le cake Anglais, le rock psyché et déteste le vin Français (et tous les autres aussi d’ailleurs). cargocollective.com/frankarieta


FAUSTINE FERRER est une rêveuse, elle nous transmet des images depuis son sommeil : dessins colorés où les arcs-en-ciel sont des passerelles qui mènent vers quelques autres mondes. Tout comme le lapin blanc qu’elle suit dans le court métrage « Alice » , qu’elle a réalisé en 2010 et dans lequel elle interprète une Alice poursuivant un lapin blanc qu’elle a cousu elle même. Ses films d’animation mettent en scène des poupées et sont comme des videoclips de sa musique ou de celle d’autres musiciens. www.faustine-ferrer.e-monsite.com GAIL GOSSCHALK est née à Londres en 1981. Elle a étudié à l’école d’Art de Wimbledon avant de se spécialiser dans la mode à l’Université de Northumbria. Son travail pour les bureaux de styles l’emmène de New York à Paris, où elle a travaillé comme illustratrice en free-lance pendant huit ans, avant de s’installer à Rome en 2011, puis de faire marche-arrière et de tout transplanter de nouveau à Paris il y a peu. Elle compte Hermès, Gieves & Hawkes, Unicef et le Muséum national d’Histoire naturel parmi ses clients. Elle expose son travail personnel régulièrement entre Londres, Paris et Rome, et est complètement ravie de collaborer avec Parceque, parce que. www.lapetitegail.com LIZA GRAIGNIC est un papillon illustratrice volant dans l’air froid et amoureuse de la nature depuis sa plus tendre enfance. Outre se griller la rétine à fixer ses feuilles, elle aime regarder les couchers de soleil, un brin d’herbe entre les lèvres en observant autour d’elle les remous de la mer bretonne. lillustrelili.blogspot.fr CLAIRE LUPIAC est tombée dans le

dessin toute petite. Il y a d’abord eu les sirènes, puis les licornes, les princesses et les monstres aussi, l’overdose de rose et de doré, les paillettes. En fait, elle n’a jamais arrêté ni vraiment grandi. Aujourd’hui, elle fait du graphisme et des études pour rester les pieds sur terre, mais quand elle sera grande elle sera illustratrice, na ! caliroune.com LAURAINE MEYER est graphiste et illustratrice depuis 4 ans et travaille comme directrice artistique chez vente-privée. Elle aime faire de belles images, mais surtout surtout dessiner tout le temps, sur son blog et dans ses carnets. Elle aime aussi la couleur, les fleufleurs et les animaux en plastique moches qui ornent son appartement. www.testeetillustre.com OUTI MUNTER est illustratrice et dessinatrice au parcours linguisticofructueux-expérimental qui l’a amenée de Helsinki à Paris. Elle aime à peu près tout (et aussi a peur d’à peu près tout mais essaie de rester très courageuse et dessine des femmes et des fois même des lapins). Tout particulièrement elle aime sa couette et les gens et pense qu’elle serait une despote assez gentille et très juste. www.outimunter.net MARYNA PAWLIK est graphisteillustratrice sans pied à terre. Elle pose des questions, ne parle pas beaucoup et préfère dessiner la nuit. Elle a la culture de ce qu’elle aime, est minutieuse et pose encore des questions. Pour lui en poser une, allez sur son site. www.marynapawlik.fr COLINE POULETTE est rousse et fait de la boxe. Elle respire la fraîcheur de sa génération, mais elle porte souvent des bottes en

peau de vache, du coup je ne suis pas sûre qu’on puisse lui faire confiance à 100%. La BD bloguerie est sa grande passion, et elle est vice-présidente de l’association PARCEQUE. grand-bouillon.tumblr.com CIBEE RAKOTOARISOA aspire au bonheur, dessine des personnages au gré de ses envies, et profite, non de non ! La vie est trop courte. graphictchiz.blogspot.fr ROUGERUNE Adolescent prisonnier d’un corps d’adulte depuis un terrible accident de tondeuse où il perdit tous ses cheveux, il dut, à regret, abandonner sa première passion : la coiffure. À défaut de mieux, il se tourne alors vers le dessin, les bd, les films avec des épées, les t-shirts cools et les colliers en bonbons. C’est vraiment trop injuste... www.rougerune.com LEONIE STENECK sort de l’École des Beaux arts de Tarbes et vit à Toulouse. La peinture, le dessin et le design graphique c’est son dada. Elle aime la profusion, le coloré, recherche une justesse, un équilibre, des dessins à la limite du kitch, du rose, du vert, du blanc, des pointes de doré. Elle cherche un monde merveilleux, un peu de fraîcheur qui fait du bien. www.leoniesteneck.blogspot.fr TOMMY a dessiné pendant 5 ans dans les marges de ses cours de sciences politiques en écoutant ses professeurs. Aujourd’hui, il écrit dans les marges et noircit les pages de croquis en écoutant Cesaria Evora. Autodidacte, il est avant tout curieux, avec une petite préférence pour les carnets de voyages, les bandes dessinées et Fluide Glacial. tommydessine.illustrateur.org

JOHANNA THOMÉ DE SOUZA : son diplôme de l’école Estienne en poche, elle enchaîne les petits boulots et les stages avant de se lancer comme graphiste illustratrice indépendante. Spécialisée dans l’illustration de presse, elle travaille aussi pour l’édition et la communication. À 27 ans, elle décide de partir découvrir ses racines au Brésil où elle reste finalement deux ans et dessine pour la presse et l’édition tout en exposant régulièrement. Johanna vit désormais entre Paris et Rio, son cavaquinho sous le bras et ses carnets dans son sac. www.johannatds.com et enfin, LES NOBLES DU 33 pour les portraits des membres, ne savent pas dessiner, et c’est pour ça qu’on les aime. LES AUTRES VINCENT DESDOIGTS n’est ni illustrateur, ni rédacteur, mais comme il fabrique notre site, il faut bien quand même lui trouver une petite place, à cet artiste de l’html ! il aime les pandas et déteste la ratatouille. vdesdoigts.com MAÏMOUNA TAMBADOU a pris en main la maquette de PARCEQUE, et lui a donné toutes les couleurs de son Sénégal natal. Elle adore la mode, les sacs et les cheveux longs, elle aimerait tenir un blog mais elle n’est pas encore au point. Elle rêve qu’un super-héros (ou même Daniel Craig) l’emmène loin, loin, loin, et très haut, très haut, très haut, au-dessus des toits de Paris et des appart’ où vivent les gens qui lisent PARCEQUE...

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