« Qu’il en soit ainsi ! s’écria Zarathoustra en s’en allant : et ce qui m’appartient dans ma caverne, t’appartient aussi, à toi mon hôte ! Mais si tu y trouvais encore du miel, eh bien ! lèche-le jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus, ours grognon, et adoucis ton âme ! Car se soir nous allons être joyeux tous deux. – joyeux et contents que cette journée soit finie ! Et toimême tu dois accompagner mes chants de tes danses, comme si tu étais mon ours savant. Tu n’en crois rien, tu secoues la tête ? Eh bien ! Va ! Vieil ours ! Mais moi aussi – je suis un devin. » Ainsi parlait Zarathoustra. Entretien avec les rois
1. Une heure ne s’était pas encore écoulée depuis que Zarathoustra s’était mis en route, dans ses montagnes et dans ses forêts, lorsqu’il vit tout à coup un singulier cortège. Au milieu du chemin qu’il voulait prendre s’avançaient deux rois, ornés de couronnes et de ceintures de pourpre, diaprés comme des flamants : ils poussaient devant eux un âne chargé. « Que veulent ces rois dans mon royaume ? » dit à son cœur Zarathoustra étonné, et il se cacha en hâte derrière un buisson. Mais lorsque les rois arrivèrent tout près de lui, il dit à mi-voix, comme quelqu’un qui se parle à lui-même : « Chose singulière ! Singulière !
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