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cinéma
from Paris Mômes n°141
by Paris Mômes
Par Christophe Carrière
De cape et d’épique
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Disons-le tout net : Les Trois Mousquetaires est l’un des meilleurs films de l’année. Carrément.
Ombres vivantes
Tout est dans le titre : Princes et princesses. Le spectacle au cinéma. Il faut le voir pour le croire.
Quand un génie en rencontre un autre. Parce que oui, une fois n’est pas coutume, le terme génie(s) n’est pas de trop ici. D’abord Michel Ocelot, papa de Kirikou et conteur exceptionnel avec ses Princes et princesses, histoires pleines de sens déroulées en ombres chinoises. Ensuite Legrand Bemba-Debert, danseur hors pair révélé dans l’adaptation de Kirikou et la sorcière en comédie musicale et qui s’est lancé, il y a une douzaine d’années, dans le projet fou de transformer Princes et princesses en spectacle vivant. Le show peut désormais être partagé par le plus grand nombre grâce à une captation de qualité distribuée par Pathé Live. Outre les contes toujours passionnants, il y a les effets visuels dont on ne sait trop comment ils sont produits. La magie opère instantanément, servie par des artistes dont la gestuelle et le ton sont une prouesse extraordinaire. Le générique de fin révèle un peu le making of de ce tour de force unique en son genre. On n’exagère rien. u Princes et princesses. Le spectacle au cinéma. A partir de 4 ans. De Legrand Bemba-Debert. Sortie le 5 avril.
Vent d’Est
Le Royaume de Naya, un divertissement mais également une métaphore… Il y a longtemps, afin de sauver un être cher, un homme vint supplier le boss de la forêt de lui filer une goutte de la miraculeuse source de vie. Au lieu d’être reconnaissant, le gars est revenu avec une armée pour piller la source. Il s’est pris une grosse raclée et le big boss a interdit aux humains de remettre les pieds par chez lui. Des années plus tard, les sages décident de placer la jeune et pure Naya à la tête du royaume. Sauf que celle-ci s’est amourachée d’un gentil joueur de flûte… Un scénario qui ne manque pas d’analogies avec la crise environnementale, mais pas que. Agrémenté de personnages secondaires comme les enfants les adorent, ce film est une production ukrainienne. Tout écho avec ce qui se déroule actuellement à l’Est n’est-il pas fortuit. u Le Royaume de Naya. A partir de 5 ans. D’Oleg Malamuzh et Sasha Ruban. Déjà en salles.
L’histoire est connue et a été adaptée 1 001 fois, mais là, il y a un plus. Plusieurs plus, même. D’abord le casting qui réunit la crème des beaux gosses du cinéma français, mais aussi celle des actrices hype (Eva Green Lyna Khoudri…). Ensuite la mise en scène qui modernise la facture en se fendant systématiquement de plans-séquences pour chaque scène d’action – et il y en a beaucoup. Enfin le soin esthétique qui achève d’inscrire ce film parmi les meilleurs grands spectacles français. u Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan. A partir de 8 ans. De Martin Bourboulon. Sortie le 5 avril.
Et Aussi
è Le Petit Hérisson dans la brume et autres merveilles. Un florilège de l’animation slave pour les tout-petits. Voir page 33.
Respirez, vous êtes en ville !
Et si on végétalisait le béton ? Une réalité exposée dans La Belle Ville. Quand un documentaire parle écologie, la caméra se tourne instinctivement vers la campagne, la mer, la montagne… Changement de paradigme en mars 2020, quand la Terre entière se retrouve confinée et où plus une voiture ne circule dans les villes, où le silence se fait entendre et où la nature reprend ses droits. Manon et François, citadins depuis toujours, en profitent pour faire des recherches sur les aménagements possibles d’un urbanisme écologique, en sillonnant Mexico, Berlin, Paris et diverses capitales où le vert se marie de plus en plus et de mieux en mieux avec le gris. Sans discours militant ou péremptoire, La Belle Ville met en avant l’agriculture dynamique, les jardins nourriciers, le compostage en appartement, les « tiny forests » (des forêts pas plus grandes qu’un cours de tennis)… Non seulement le propos et les actions sont fascinants, mais en plus c’est filmé de main de maître alors que c’est un premier long-métrage. Respect. Et merci. u La Belle Ville. A partir de 10 ans. De Manon Turina et François Marques. Sortie le 26 avril.
D S 5 Ans
Le retour de la grande aventure
Adaptation très réussie sur grand écran (et gros moyens) de l’historique jeu de rôles « Donjons et dragons ».
C’est la surprise du mois. Un vrai film d’aventures adapté du premier jeu de rôles sur table créé dans les années 1970, avec de gentils voleurs, un méchant bien sournois et des simili-sorcières très puissantes. Et puis surtout, et c’est ça qui est formidable, un humour irrésistible. La séance famille idéale.
u Donjons et dragons : L’Honneur des voleurs. A partir de 7 ans. De Jonathan Goldstein et John Francis Daley. Sortie le 12 avril.
è Contes de printemps. Quatre contes pour se mettre en douceur dans l’air du temps, de L’Esprit de la forêt, qui rappelle de nous rappeler d’où l’on vient, à Colocation sauvage, où la candeur et la bienveillance désarment les esprits les plus revêches. C’est frais, poétique et même parfois drôle. A partir de 4 ans. Déjà en salles.