4 minute read

édition

Next Article
cinéma

cinéma

Les petits riens

Le dernier ouvrage d’Adrien Parlange, Les Printemps, évoque des moments de la vie d’un homme, de la petite enfance à ses 85 ans. Comme dans chacun de ses livres, l’auteur invente un dispositif qui accompagne le texte, ici la découpe des pages est une ouverture sur les souvenirs du narrateur, persistants tout au long du récit. Ce sont 33 instants, des petits riens mais aussi de grands moments évoqués : l’émotion suscitée par une première fraise, les rencontres amoureuses ou amicales, les voyages… Les images du présent au fil des pages sont complétées par les images du passé. Un souvenir superposant l’autre, sur des aplats de couleur mauves, orange, verts. Et, le lecteur est à la fois émerveillé par la justesse des sentiments et la simplicité de leur formulation. C’est beau et c’est pour toute la famille. u Les Printemps. A partir de 4 ans. D’Adrien Parlange. Ed. La Partie. 22,90 €.

Advertisement

Nouveaux mondes

C’est une histoire de magie et d’aventures. Un jour, trois magiciens s’éveillent après un long temps passé dans une maison abandonnée. Ils s’en échappent et ont à leurs trousses un sinistre monstre, le Mâchefer, et la tout aussi inquiétante Chasseresse. Blexbolex invente un conte aux riches péripéties et aux combats acharnés où les personnages dans un mouvement permanent ne connaissent pas de répit, passent d’un monde à l’autre. Ici, les magiciens sont les enfants, ils mènent le jeu par le pouvoir de leur imagination infinie, ils échafaudent des ruses et se transforment sans cesse, tout comme leur environnement. Les répliques sont directes et drôles, pleines d’une spontanéité tout enfantine. Les illustrations, riches et somptueuses, nous donnent à voir un univers unique et fascinant. u Les Magiciens. A partir de 6 ans. De Blexbolex. La Partie. 29,90€.

Des mots sur des maux

Anna a pour amie une pie bavarde, et cela l’arrange car elle, ne pipe mot : « Al’âge de cinq ans, personne n’avait encore entendu le son de sa voix. » Pas étonnant quand celleci a un père qui a pour nom Ogre mangeur de mots. En sa présence, le silence s’impose, tout se tait, les conversations comme les chansons. Mais lui d’ailleurs en est le premier attristé, qui ne peut écouter sa fille chanter. Entourée de sa mère, d’une fée et d’une sorcière, attentives et généreuses, la petite fille finira, grâce à un coquillage talisman, par trouver sa voix et aider son père à trouver la sienne. Un chapitre raconte l’histoire de ce petit garçon moqué et esseulé qui devint l’Ogre mangeur de mots. Un album sur la transformation, l’attention portée aux autres, l’entraide. Le texte est porté par les illustrations éclatantes en tons directs d’Eloïse Rey. u Anna et Ogre mangeur de mots. A partir de 6 ans. De Sonia Paolini et Eloïse Rey. Biscoto. 18€.

Les temps modernes

Les illustrations soignées et délicates de La Soupe Lepron ne laissent pas présager qu’il s’agit d’un manifeste contre le capitalisme et l’industrialisation. Qui aurait pu penser que ce simple potage cuisiné chaque année par M. Lepron avec l’aide de ses enfants, le jour de l’automne, devienne célèbre et convoité à travers le monde ? Si bien que pour répondre à la demande, une usine voit le jour, des boîtes de conserve rappelant celles d’Andy Warhol sont produites en quantité. Les nuits de M. Lepron se transforment en cauchemar. Les critiques commencent à pleuvoir, la soupe n’aurait plus le même goût… Las de la rumeur, l’usine est définitivement fermée et M. Lepron retrouve le plaisir de sa soupe annuelle en famille. Un album à la fois poétique et politique qui célèbre le bonheur et le goût des choses simples. u La Soupe Lepron. A partir de 6 ans. De Giovanna Zoboli et Mariachiara Di Giorgio. Ed. Les Fourmis rouges. 17,50 €.

La folle journée

Noa est invité à l’anniversaire d’Alma, sa maman le réveille pour une journée marathon. Noa est bougon, il ne joue jamais avec Alma et la perspective de retrouver toute sa classe ne le réjouit guère. Pas le temps pour les lamentations, les voici dans la foule des grands magasins pour trouver un cadeau, prendre le bus et courir sans arrêt. Dans la frénésie de la grande ville, Noa perd tour à tour sa veste, sa casquette et même le cadeau ! Quelle journée ! Une fois arrivé chez la petite Alma, tout le monde réalise que la maman s’est trompée de jour. Pas si grave, ce sera l’occasion de déguster un goûter en petit comité et de rentrer à la maison pour ne rien faire… C’est ce que préfère Noa et sa maman aussi finalement ! Ce récit est illustré à l’aquarelle, dans une palette colorée pleine de vie qui traduit à la fois la tendresse et l’énergie de cette folle journée… u Une maman si pressée. A partir de 4 ans. De Sara Lundberg. Ed. Seuil Jeunesse. 14,90 €.

Par Aïcha Djarir

De l’amour

Un petit garçon voudrait comprendre ce que veut dire aimer, quand il va voir sa grand-mère pour lui demander ce qu’est l’amour, cette dernière l’envoie faire un tour du monde. Sur sa route, il rencontre un pêcheur, un comédien, une charpentière, un poète... qui lui donnent une réponse qui n’est jamais la même car, pour chacun, elle est intime, liée à sa propre personne ; l’amour est ce qui lui tient à cœur, qui motive sa quête. Un récit initiatique plein de poésie et de charme, illustré par les beaux dessins de Carson Ellis, aux aplats de gouache aux couleurs douces. De retour dans la petite maison rose, il se délecte des odeurs du dîner, de ses pieds nus dans la terre et de la chaleur des bras de sa grand-mère. Un très bel album pour parler d’amour et de cette quête qui fait grandir. u L’amour, c’est quoi ? A partir de 5 ans. De Mac Barnett et Carson Ellis. Ed. Hélium. 17,90 €.

This article is from: