Journal Radical N°590

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Le Journal du Parti Radical de Gauche sommaire  ■ Gouvernement page 2 à 3 ■ Parlement page 4 à 7

Lundi 10 Juin 2013 l n°

590

Edito

© chanpipat - Fotolia.com

■ Dossier page 8 à 9

Rapport Lescure sur les politiques culturelles à l’ère numérique

■ Zoom sur page 10

La fédération de l’Ain

■ Interview page 11 ■ En mouvement page 12 à 14 ■ Prises de position page 15 ■ Université d’été page 16

Du 13 au 15 septembre, rentrée politique du PRG à Seignosse

Une majorité socialiste et… radicale En juin 2012, après les élections législatives, le Parti Socialiste avait, à lui tout seul, la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Un an plus tard, la situation n’est plus la même, et pour conserver une majorité absolue au Palais Bourbon, le groupe socialiste aura besoin nécessairement des…députés radicaux de gauche. C’est un fait politique majeur. Déjà, le 9 octobre 2012, lorsque l’Assemblée nationale avait adopté le Traité européen dit de Stabilité, avec son codicille sur le Pacte de croissance (le Sénat ayant aussi voté en faveur de la ratification le lendemain), un événement politique était passé presque inaperçu : compte tenu de la défection d’une vingtaine de députés PS, ce sont les voix des députés PRG qui avaient permis à la Gauche d’être majoritaire sans l’apport des voix de droite. Et puis, à la suite de différents contentieux post électoraux et diverses invalidations, les élections législatives partielles qui ont lieu depuis plusieurs semaines sont défavorables à la majorité présidentielle. Peu d’enseignements peuvent être tirés de ces résultats tant le niveau de l’abstention est élevé (+ de 85%). Au demeurant, avec ces défaites répétées, le Parti Socialiste risque fort de perdre la majorité absolue qu’il détenait et d’avoir l’obligation de se rapprocher du groupe des députés radicaux de gauche. Comme le rappelait d’ailleurs Jean-Michel Baylet en parlant des radicaux : « Nous sommes loyaux et fidèles mais ce n’est pas pour cela que nous n’avons pas nos propres différences (…) ». Une majorité absolue socialiste et…radicale à l’Assemblée nationale, qui s’en plaindra ? Thierry Braillard Député du Rhône

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2 Gouvernement

Sylvia Pinel

Ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme

Congrès de l’UNAT (Union Nationale des Associations de Tourisme) dans le Pas-de-Calais Le thème choisi cette année pour le congrès de l’UNAT « Les vacances, une autre réponse à la crise ? » est bien la preuve de nos objectifs communs : faire du tourisme un incontournable au redressement économique du pays. Nous devons faire en sorte que cette politique puisse en même temps profiter à tous, et en particulier aux plus fragiles. Cet objectif est pour les membres de l’UNAT plus qu’une mission, c’est une vocation dans laquelle ils se reconnaissent pour nombre d’entre eux depuis leur création. Les vacances pour tous, c’est aussi un objectif qui est au cœur de mes priorités pour le tourisme, aux côtés de la structuration de la filière touristique française et de la rénovation de son offre. Ces priorités, je les vois comme un ensemble. L’économique et le social sont indéniablement liés dans une même action au service de nos concitoyens.

Déplacement dans l’Allier Congrès des meilleurs ouvriers de France J’ai clôturé à Montluçon, le 60ème congrès des meilleurs ouvriers de France, entourée des élus locaux ainsi que des parlementaires, et de mes amis radicaux. 60 ans, c’est toujours une date un peu particulière. C’est l’entrée dans la longévité, dans l’Histoire. Le rendez-vous de cette année était donc particulièrement important, au-delà de ce moment particulier dans la vie de votre organisation. C’est un formidable anniversaire que nous avons fêté, qui montre à quel point cette association est inscrite dans le patrimoine et la culture artisanale française. Cette longévité, nous la devons à l’initiative d’un homme, René Petit, qui a créé en 1929 la société des « MOF ». Menuisier-ébéniste, lui-même Meilleur Ouvrier de France, il a souhaité regrouper les lauréats de ce diplôme. De cette volonté découle aujourd’hui un véritable réseau qui traverse tous nos territoires : l’association est forte aujourd’hui de 1 800 membres, présents dans toute la France et regroupant près de 200 métiers. En ce jour anniversaire, il m’a semblé que bien qu’âgée de 60 ans, cette association n’a pas pris une ride, bien au contraire ! elle a su rester dynamique, s’adapter aux évolutions, et continuer de représenter au quotidien l’excellence dans l’artisanat. Car être meilleur ouvrier de France, c’est défendre et promouvoir au quotidien une certaine idée de la fabrication artisanale : une qualité

hors pair, une attention égale à la fonction comme à l’esthétique, une grande technicité, et une culture de la perfection.

Visite de la CCI La visite de la Cci a été l’occasion d’évoquer avec les acteurs économiques sur leurs préoccupations, et je sais qu’elles rejoignent entièrement celles du gouvernement : inverser la courbe du chômage, soutenir nos entreprises, redresser notre économie. Ces priorités, dans le contexte actuel, nécessitent un investissement de chacun, et de chaque instant, pour mobiliser, faire connaître les outils, et permettre leur appropriation. Notre politique s’articule autour du pacte national pour la croissance et la compétitivité. Ce pacte est engagement fort de la part du Gouvernement, et pour reprendre les mots du Premier Ministre, JeanMarc Ayrault, il s’agit « d’une transformation qui doit nous permettre de rester fidèles à la promesse de la République. La performance que nous construisons renforcera notre solidarité. C’est cela le nouveau modèle français. C’est de conjuguer compétitivité et solidarité, responsabilité et dialogue, effort et justice. » Cela a également été l’occasion de présenter les mesures principales du pacte pour l’artisanat ainsi que les mesures en faveur du commerce que je vais présenter en juin en Conseil des ministres.

Dîner avec la fédération PRG Ce déplacement a également été l’occasion d’échanger, lors d’un dîner convivial, avec les membres du bureau de la fédération de l’Allier, en présence de Gérard Charasse, député et de Christophe Pommeray notamment.

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Gouvernement 3

Anne-Marie Escoffier Le 29 mai dernier, la Ministre de la Décentralisation, Anne-Marie Escoffier a effectué un déplacement avec le Président de la République. C’est dans la ville préfecture du département où elle est conseillère générale, Rodez, située dans « son Aveyron », comme elle se plait à le qualifier, que la Ministre a reçu un Président de la République en grande forme. Sous une pluie battante l’avion présidentiel a atterri vers seize heures avec, à son bord, le Président de la République, le Ministre du travail, monsieur Michel Sapin et Anne-Marie Escoffier. Le Président, accompagné de ses ministres a d’abord visité l’usine « Bosch » pour saluer le récent accord signé par la direction et les syndicats sur le site ruthénois. Un peu avant dix-huit heures, la délégation s’est rendue sur le chantier du musée Soulages, en présence de l’artiste Pierre Soulages et de sa famille avant de rejoindre la mairie de Rodez où une réception a été organisée. Le Président de la République s’est exprimé sur l’importance des collectivités locales, saluant au passage, le travail de la ministre de la décentralisation devant les 300 invités conviés pour l’occasion. Cette journée s’est terminée par un dîner avec des chefs d’entreprises à la Préfecture.

aux côtés du Président de la République et du Ministre du Travail à Rodez

Le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles adopté par le Sénat en première lecture Au terme de six jours d’échanges et de l’examen de plus de 900 amendements, le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, qui s’attache à clarifier l’exercice de leurs responsabilités par les collectivités territoriales et à conforter les dynamiques urbaines en dotant les grandes agglomérations d’un nouveau statut, a été adopté par le Sénat en première lecture. Anne-Marie Escoffier a tenu à remercier vivement les sénateurs, en particulier le rapporteur, pour le travail

considérable qu’ils ont accompli dans le souci de parvenir à un texte consensuel qui réponde aux attentes des élus et des concitoyens et contribue au redressement de la France. La ministre de la décentralisation s’est félicitée de l’approbation par le Sénat de la création des métropoles de Lyon et d’Aix-Marseille-Provence qui permettront d’accélérer le développement économique de ces territoires, de proposer une offre de transport cohérente et de mettre en place une politique de logement efficace. A l’inverse, elle a déploré que la créa-

tion de la métropole de Paris ait été repoussée mais s’est engagée à tenir compte des critiques formulées pour proposer d’ici l’examen du texte par l’Assemblée nationale mi-juillet, un nouveau dispositif. Deux autres projets de loi viendront compléter ce premier volet. Le premier est relatif à la mobilisation des régions pour la croissance et l’emploi et de promotion de l’égalité des territoires, le second au développement des solidarités territoriales et de la démocratie locale.

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4 Parlement l Assemblée Nationale Hommage à Michel Crépeau

« Les pieds sur terre et la tête dans les étoiles »

M. Crépeau

«Double portait de Michel Crépeau» offert au président de l’Assemblée nationale. Peintre : Philippe Bézard

Il y a 40 ans, en 1973, Michel Crépeau, alors maire de La Rochelle, était élu député de la Charente-Maritime. Le 4 juin, à l’Assemblée nationale, le groupe RRDP a rendu hommage à l’ancien ministre et député, en présence de proches – députés, ministres ou citoyens de La Rochelle – et de personnalités pour qui Michel Crépeau fut source d’inspiration dans leur engagement politique.

Un nombre de impressionnant

P

personnalités

as moins de sept ministres ont assisté à la réception organisée à l’initiative d’Alain Tourret, député PRG du Calvados, et du président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone. Parmi les ministres, sont intervenus le premier d’entre eux, Jean-Marc Ayrault, et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Sylvia Pinel, également, a tenu à être présente car, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, elle occupe aujourd’hui la même fonction que Michel Crépeau entre 1984 et 1986. Christiane Taubira, la Garde des Sceaux, est également venue. Autres ministres présents : Alain Vidalies, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Relations avec le Parlement, Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, et Cécile Duflot, ministre de l’Egalité des Territoires et du Logement. A la tribune, outre Alain Tourret, Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius et Claude Bartolone, se sont exprimés Jean-Michel Baylet, Président du PRG, Roger-Gérard Schwartzenberg, Président du groupe RRDP à l’Assemblée nationale, Colette Chaigneau, ancienne députée de Charente-Maritime suppléante de Michel Crépeau, mais aussi deux anciens collaborateurs de Michel Crépeau : Jean-Vincent Placé et François de Rugy, aujourd’hui présidents des groupes Ecologistes au Sénat et à l’Assemblée. Enfin, La Rochelle était représentée notamment par Olivier Falorni, membre du groupe RRDP et député de Charente-Maritime.

Michel Crépeau : un incorruptible Alain Tourret s’est exprimé le premier, présentant avant tout « un ami : un ami si cher, à la voix si particulière, au rire si cristallin. Michel nous aura imprimé sa bonne humeur, son sens de la République irréprochable. C’était un incorruptible. C’était un laboureur d’idées qui a terminé son sillon ce 23 mars Radical ◗ www.planeteradicale.org

« Un 1999, foudroyé ici même dans de Michel Crépeau : « une arme l’hémicycle où nous étions les de conviction massive ». Cette laboureur uns et les autres ». « autorité naturelle », a-t-il ajouté, d’idées » étaient animée par « une ges« Il aura tout réussi », a-t-il ajouté, « même son départ. Quel plus beau, tuelle unique, les bras formant moulinet auquel plus magnifique départ ? Mais qui dessus de la tête ». nous laisse malheureux. Chacun le dira à sa « Le moteur de tout cela ? », a-t-il expliqué : façon ». « la conviction » de quelqu’un qui « s’adressait autant au cœur, aux tripes, qu’à l’esprit ». Laurent Fabius fut à la fois Premier ministre lorsque Michel Crépeau était ministre du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme (de 1984 à 1986), et président de l’Assemblée nationale au moment de son décès, auquel il assista, impuissant. Le ministre a rappelé les engagements de Michel Crépeau, résolument ancrés à gauche : « la laïcité, la défense de la jusA. Tourret, J-M. Ayrault, R-G. Schwartzenberg tice et des droits de l’homme […] exprimant une grande voix en faveur de l’abolition de Michel Crépeau : un homme fidèle la peine de mort, agissant aussi pour la déau peuple fense de l’Europe des peuples parce qu’il ne Le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault voulait pas que ses petits-enfants, comme était président de groupe à l’Assemblée l’avait fait son grand-père, pataugent dans la nationale à la même période que Michel Cré- boue de Verdun ». peau, soit entre 1997 et 1999, date à laquelle Incarnation exemplaire des valeurs le parlementaire républicain s’écroulait dans radicales l’enceinte de l’hémicycle alors qu’il interrogeait le ministre des Finances socialiste Roger-Gérard Schwartzenberg a souligné sur la protection de l’épargne populaire, le combien Michel Crépeau « incarnait exemplairement les valeurs radicales. Ces valeurs Livret A. qui ont fait la République et qui s’appellent Il a exprimé son admiration pour un homme progrès, justice, liberté. Ou encore droits de qui avait incarné une ville, La Rochelle, dont l’homme, égalité des chances, fraternité ». il avait été maire durant 28 ans. « Cet ancrage, qui est la clé de la réussite politique, Si Michel Crépeau était « l’éloquence même, était pour moi quelque chose qui m’impres- celle qui mobilise à la fois le cœur et la raison et l’imagination au pouvoir », le président du sionnait beaucoup. » groupe RRDP a rappelé l’œuvre d’un homme « Je garde le souvenir d’une personnalité exen avance sur son ceptionnelle », a-t-il ajouté. « Un homme du époque. « L’imagination peuple, proche du peuple, fidèle au peuple, et dont le franc-parler tranchait avec cer- En tant que maire, au pouvoir » tains travers que l’on observe parfois dans « il bloque les constructions la vie politique. » sur le littoral, étend les espaces verts, met La conviction de quelqu’un qui en place un service de recyclage des dé« s’adressait autant au cœur, aux chets en 1973, inaugure le premier secteur piétonnier de France en 1975 et crée un tripes, qu’à l’esprit » Laurent Fabius a évoqué la force du rire libre-service gratuit de 400 vélos jaunes en


Assemblée Nationale l Parlement 5

C. Chaigneau, R-G. Schwartzenberg, O. Falorni

1976 (soit près de 30 ans avant les vélibs à Paris) », a rappelé Roger-Gérard Schwartzenberg, indiquant que Michel Crépeau avait été aussi à l’initiative de la création du festival des Francofolies à La Rochelle. Enfin, le député PRG et ancien président du MRG, suite au décès de Michel Crépeau, a résumé l’action de cet homme qui, par trois fois, reçut la confiance du Président Mitterrand en devenant successivement ministre de l’Environnement, puis ministre du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, et enfin Garde des Sceaux. Roger-Gérard Schwartzenberg a ainsi cité Michel Crépeau qui, à propos de son dernier ministère, aimait à dire : « J’ai été avocat pendant 28 ans et Garde des Sceaux pendant 28 jours. Si je suis le seul Ministre de la Justice à ne pas avoir commis d’erreur, c’est parce que je n’en ai pas eu le temps ». « L’humour n’était pas la moindre qualité de Michel », a fortement insisté Roger-Gérard Schwartzenberg. C’était aussi « un homme de grand courage, un homme libre ». L’inscription sur la stèle de Michel Crépeau à La Rochelle, a-t-il rappelé, est une citation d’une phrase qu’il avait rédigée 20 ans avant sa disparition : « J’accepte de disparaître en tant qu’individu dès lors qu’il me sera possible d’éprouver au jour de ma mort le sentiment d’avoir accompli ma part d’humanité. C’est à travers elle que je survivrai. »

cher le fauteuil de Michel Crépeau dans l’hémicycle. « J’imaginais naïvement que cet homme-là, qui a tant fait pour la République et qui est mort dans l’hémicycle, avait une plaque à son nom. Alors on nous a dit, à Alain Tourret qui avait aussi milité pour cela, que ceux qui méritent une plaque dans l’hémicycle, ce sont les anciens Premiers Ministres et les députés morts au front. Pour moi, Michel Crépeau, il est mort au front, dans l’hémicycle, en défendant ses valeurs. Alors, peut-être qu’un jour, pour cette raison, il pourrait y avoir une dérogation ».

Un homme qui aimait les femmes au point de leur confier des responsabilités Parmi les amis de Michel Crépeau, l’ancienne députée radicale Colette Chaigneau s’est souvenue de la confiance qu’il lui avait accordée en la désignant comme suppléante, alors qu’il se savait ministrable en cas de victoire de la gauche à l’élection présidentielle de 1981 : « Il aimait les femmes au point de leur confier des responsabilités », car il estimait qu’« il faut adapter nos comportements à nos principes ». « Conquise par sa brillante éloquence, son humanisme, sa vision généreuse des êtres et du monde, j’entrais en politique pour me battre à ses côtés pour une société plus humaine, plus conviviale, plus chaleureuse », a-t-elle exprimé avec émotion.

La liberté. « Pour Crépeau, la liberté, ça n’avait pas de prix et quelles que soient les modes et quels que soient les coups que l’on pouvait prendre, si il fallait mener ces combats pour la liberté, il les menait, y compris à contre-courant. » L’égalité. « L’égalité lui tenait à cœur et il n’était pas acceptable, au siècle où nous vivons, que de telles inégalités et de telles injustices puissent perdurer. » Enfin, la fraternité. « Il la poussait même jusqu’à donner son amitié de manière absolue, totale. C’était un homme qui mettait l’amitié comme valeur cardinale de la vie. » « Ce qui compte, disait-il, c’est le bonheur », a également évoqué le président du PRG. « Et le bonheur vient de la fraternité. Ça vient de l’amitié. Ça vient de l’amour. C’est une dimension essentielle de la politique, parce que la politique n’est pas une chose abstraite : c’est l’homme dans son environnement. C’est aussi cette dimension de la culture, de la fraternité, cette dimension de l’homme qui est la seule, la grande et vraie priorité : c’est l’âme même du radicalisme. »

Le cœur bataillant avec l’esprit

Une autre invitée a également tenu à être présente : Christiane Taubira. « Ma relation avec Michel Crépeau est une relation de vénération et d’humilité », a-t-elle souligné. « J’ai vécu quelques belles heures à l’entendre s’exprimer avec une éloquence Un monument en mouvement extraordinaire, avec son cœur essenperpétuel tiellement, mais le cœur bataillant avec l’esprit », a affirmé la Garde Pour sa part, Olivier Falorni, « Ce qui des Sceaux qui, citant l’écriaujourd’hui député au groupe compte, c’est vain René Char, a dépeint RRDP de la circonscription Michel Crépeau comme de Charente-Maritime, s’est le bonheur, souvenu d’un « monument et le bonheur étant un homme intègre : « Tiens vis-à-vis des autres ce que en mouvement perpétuel » vient de la tu t’es promis à toi seul. Là est ton qu’il avait eu l’opportunité de fraternité » contrat », écrivait René Char. « Je rencontrer comme collégien. crois que c’est là tout ce qu’il a « Quand Michel Crépeau est fait tout au long de sa vie ». venu dans mon collège, nous avions la sensation qu’il était aussi jeune que nous et je « L’âme même du radicalisme » crois qu’il est resté toute sa vie un jeune homme rebelle, à l’image de la ville de La Puis, c’est son successeur à la tête des radiRochelle, qu’il avait lui-même qualifiée, à caux de gauche, Jean-Michel Baylet, qui a pris la parole, dressant le portrait d’un juste raison, de belle et rebelle ». homme qui, toute sa vie durant, a incarné Olivier Falorni a affirmé que son premier les valeurs de la République. geste en tant que député a été de cher-

J-M. Baylet, S. Pinel

« Le goût des autres » Enfin, le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, qui a accepté d’accueillir l’hommage à Michel Crépeau dans l’enceinte même de la chambre des députés, s’est réjoui de cette initiative. « Alain Tourret a eu raison de nous permettre de nous retrouver dans ce moment de joie. Parce que Crépeau incarne cet élément essentiel sur les côtes maritimes : le phare, le phare qui clignote pour empêcher les bateaux de se fracasser sur les rochers, le phare qui permet d’indiquer le port où l’on retrouve le calme. Et, le calme, finalement avec lui, c’était le goût des autres. » Enfin, pour conclure ce moment organisé en la mémoire de Michel Crépeau, Claude Bartolone l’a affirmé : « Il est toujours vivant ».

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6 Parlement l Sénat Travaux des Sénateurs Radicaux de gauche, membres du groupe du Rassemblement démocratique et social européen (RDSE)

Stéphane Mazars

Jacques Mézard

Les dernières interventions sur des projets de loi : - Stéphane Mazars est intervenu le 27 mai dans les discussions générales sur deux projets de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne : dans le domaine de la Justice et dans le domaine du développement durable. Ces deux textes ont reçu le soutien des Radicaux de gauche et ont été adoptés à l’unanimité par le Sénat. - Jacques Mézard est intervenu le 29 mai dans la discussion générale sur le projet de loi habilitant le Gouvernement à légiférer par ordonnances pour accélérer les projets de construction : « (…) Le groupe du RDSE, dans sa grande majorité, votera ce projet de loi malgré ses réticences quant à l’utilisation de la procédure des ordonnances à laquelle nous considérons qu’il ne doit être qu’exceptionnellement recouru. (…) En l’occurrence, relancer la construction, loger chacune de nos familles dans un logement décent à un coût accessible, c’est là une vraie priorité nationale ; une priorité qui, au-delà de l’aspect purement social, ne peut avoir que des impacts positifs et immédiats sur l’économie du pays et sur l’emploi (…) ». Ce texte a été adopté par le Sénat avec le soutien des quatre groupes de la majorité sénatoriale. - Jacques Mézard est intervenu le 30 mai dans la discussion générale sur le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles : « (…) Il est très difficile de modifier l’organisation territoriale. Difficile, car il s’agit d’un meccano très complexe dont les pièces sont indissociables : définition et structure des collectivités locales, répartition et harmonisation de leurs compétences et, fondamentalement, ressources financières. (…) S’agissant de l’architecture territoriale, comment les citoyens, et même nombre d’élus, peuvent-ils aujourd’hui s’y retrouver entre communes, intercommunalités, syndicats mixtes, société d’économie mixte, sociétés publiques locales, cantons, arrondissements, pays, départements régions ? Au nom de la démocratie et de la pseudoconcertation, on veut multiplier les schémas, les conférences, les comités de pilotage, les hauts conseils, dans tous les domaines. Le comble, d’ailleurs, serait l’instauration d’un haut conseil des territoires : que deviendrait notre Sénat ? (…) Le Sénat a réécrit le texte ; je salue le travail du rapporteur et du président de la commission des lois. En fait, ce texte est devenu un projet de loi sénatorial. C’est une originalité. Le resterat-il ? Nous considérons que le Sénat a amélioré le texte initial. (…) » Radical ◗ www.planeteradicale.org

Jean-Claude Requier

La dernière question d’actualité : Jean-Claude Requier a interrogé jeudi 23 mai le ministre des Affaires européennes sur la gouvernance économique européenne : « Les radicaux de gauche et les membres du RDSE, qui ont eu l’honneur de compter dans leurs rangs Maurice Faure, signataire du traité de Rome, soutiennent pleinement cette initiative européenne du président de la République. (…) Nous avons fait l’euro, et c’est une réussite ! Mais nous n’avons pas su nous doter de la politique économique commune qui en était le corollaire indispensable. (…) Faut-il comprendre les propos du président Hollande comme l’expression d’une volonté de contrebalancer le pouvoir de la BCE ou celui de la Commission européenne ? Nous l’espérons. Quel rôle institutionnel la France souhaite-t-elle exactement conférer à ce gouvernement économique européen ? »

La dernière séance de questions cribles thématiques : La séance des questions cribles thématiques du jeudi 30 mai était consacrée au Budget européen, Jacques Mézard a posé la question du RDSE : « Nous sommes très favorables à la construction européenne et très conscients des difficultés que traversent actuellement nombre d’Etats membres, dans ce contexte de crise exceptionnelle. Nous restons convaincus que nous ne pourrons en sortir qu’à l’aide d’un budget européen ambitieux, et non au rabais. (…) Le retour de la croissance et de l’emploi nécessite un budget européen significatif. (…) Quels progrès pouvonsnous espérer sur la question des ressources propres ? Comment permettre à ce nouveau cadre financier de réorienter la politique européenne en faveur de la croissance ? Comment, dans le même temps, œuvrer à l’émergence d’un gouvernement économique européen (…) ? »


Sénat l Parlement 7 Le débat sur le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale : - Jean-Michel Baylet est intervenu dans ce débat qui s’est tenu au Sénat mardi 28 mai à la demande du Gouvernement : « Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, l’élaboration d’un Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale est toujours, par nature, un exercice Jean-Michel Baylet complexe. En effet, il s’agit de concilier prospective à long terme et monde en perpétuel bouleversement, impératifs militaires et contraintes budgétaires. À ce jour, nos forces sont engagées au Mali, mais aussi en Côte d’Ivoire, au Tchad, au Liban, dans l’océan Indien, contre les actes de piraterie, ou encore en Afghanistan. Je souhaite en cet instant rendre hommage à leur efficacité, à leur dévouement et à leur action. C’est également à des militaires qu’il revient d’assurer la protection de notre territoire, dans le cadre du plan Vigipirate. (…) La rédaction du présent Livre blanc, cinq ans à peine après celle du précédent, se justifiait également au regard des perspectives en termes de finances publiques et de redressement des comptes de l’État. Ainsi, dès 2012, dans son bilan à mi-parcours de la dernière loi de programmation, la Cour des comptes soulignait que « la programmation budgétaire [pour les années 2009-2014] a péché par excès d’optimisme : certaines hypothèses [n’ayant] pas fait preuve d’un réalisme suffisant ». Elle recommandait la mise à jour du Livre blanc. Il importe donc de ne pas céder de nouveau, lors de l’élaboration de la future loi de programmation, à la tentation de l’incantatoire. Je formule le vœu, monsieur le ministre de la défense, que le Sénat soit pleinement associé à la rédaction de ce texte, qui sera examiné à l’automne. De ce fait sera concrétisée la volonté exprimée par le Président de la République de renforcer les prérogatives du Parlement. (…) Ce quatrième Livre blanc trace donc les grandes orientations de notre politique de défense et de sécurité. Une question subsiste cependant : le scénario retenu permettra-t-il à la France de conserver son rang ? Même si le Président de la République a annoncé que tous les programmes militaires seraient maintenus, il semble néanmoins difficile, compte tenu des contraintes budgétaires, de ne pas en étaler certains dans le temps. Sachant qu’il importe aussi de soutenir nos industries de pointe, quels choix stratégiques seront faits, monsieur le ministre ? Par ailleurs, vous le savez, l’annonce de la suppression de 24 000 postes supplémentaires dans les armées suscite des inquiétudes quant à notre capacité de projection de troupes, mais aussi quant à l’évolution de la présence militaire sur notre territoire. S’il est bien sûr encore trop tôt pour établir la carte militaire à l’horizon 2020, pou-

vez-vous, monsieur le ministre, nous indiquer quelle méthodologie sera choisie pour mener à bien ce redéploiement ? Parmi les autres grands thèmes abordés dans le Livre blanc, j’en relèverai deux : d’une part, l’accent mis sur le renseignement, dont nous savons l’importance, notamment dans les conflits asymétriques et face aux risques terroristes ; d’autre part, la sanctuarisation des composantes aéroportée et océanique de la dissuasion nucléaire qui pose la question de leur poids dans le budget de la défense. L’objectif de concilier autonomie stratégique et mutualisation s’incarne presque naturellement dans la volonté affirmée dans le Livre blanc, et répétée par le chef de l’État, de construire une véritable Europe de la défense. Le traité de Lisbonne a renforcé l’intégration européenne de la politique de sécurité et de défense commune. Cependant, quatre ans après sa signature, ces avancées tardent, hélas ! à se concrétiser. La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat a mis en place un groupe de travail sur cette thématique. De son côté, Marie Récalde, notre collègue député, dans son rapport sur la proposition de résolution sur la relance de l’Europe de la défense, relève à la fois « une multiplicité d’organismes compétents qui nuit à leur efficacité » et « un regrettable manque d’ambition politique ». L’engagement de nos forces armées au Mali, aux côtés des contingents africains, s’il fut, monsieur le ministre, une réussite militaire indéniable, dont nous nous réjouissons, a jeté une lumière cruelle sur ces deux aspects. À cet égard, il est bon de souligner que le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN n’a pas permis cette relance. D’ailleurs, l’auteur du rapport précité voit dans « la baisse des capacités de défense des États membres du fait de leurs contraintes budgétaires un risque sérieux, mais aussi une occasion à saisir » pour construire l’Europe de la défense, par la mutualisation des efforts à l’échelon européen. Comment envisagez-vous de relancer cette coopération, monsieur le ministre ? Dans un contexte où notre allié historique, les États-Unis, effectue un repositionnement stratégique et prend ses distances avec les théâtres d’opérations en Méditerranée et en Afrique pour privilégier un axe AsiePacifique, il est temps que l’Europe devienne une véritable puissance militaire et de défense. L’épisode de l’achat de drones américains par la France, achat nécessaire et que nous soutenons, pose enfin la question de la coopération entre industries européennes, alors qu’il faut admettre que nous avons raté la révolution de ces appareils sans pilote. Cette acquisition, telle qu’elle a été décidée par le Gouvernement, constitue donc la meilleure option, pour ne pas dire la seule, en attendant que nous rattrapions notre retard technologique. Dans cette optique, mes chers collègues, le Conseil européen qui se tiendra au mois de décembre prochain apparaît comme un sommet crucial. La France et l’Europe sont à la croisée des chemins. Il sera important de prendre les bonnes décisions. Ne manquons pas ce rendez-vous ! »

Tous les travaux parlementaires et toutes les interventions en séance publique des Sénateurs du RDSE sont sur le site

http://www.rdse-senat.fr

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8 Dossier

Rapport Lescure : la politique culturelle version 2.0

L’ex-PDG de Canal + a rendu son rapport. Face aux enjeux du numérique, il propose une refondation de toute la politique culturelle française. Lundi 13 mai, Pierre Lescure a rendu son rapport relatif à la politique culturelle à l’ère des contenus numériques au Président de la République et à la Ministre de la Culture et de la Communication. Ce rapport intervient plus de dix ans après l’arrivée massive d’Internet à haut débit dans les foyers français. 80 propositions ont été avancées pour remédier aux divers problèmes qui ont touché tous les secteurs artistiques. Il est surtout question de modifier la politique interventionniste de l’exception culturelle française, forgée par l’Etat dans les années 80 pour ne pas laisser les productions culturelles intégralement aux lois du marché, qui sont aujourd’hui menacées. Le développement des technologies de l’information et de la communication demeure ambigu. Si la montée de l’offre illégale reste une menace, les technologies numériques offrent de nombreuses opportunités aux créateurs et aux publics. A l’avenir, comment faire d’Internet un tremplin pour la culture plutôt qu’un handicap ? Comment parvenir à réconcilier et à lier équitablement tous les acteurs culturels, des créateurs, producteurs aux diffuseurs ? Tels sont les nouveaux défis de la politique culturelle, qui se doit d’élargir l’offre culturelle tout en assurant la juste rémunération de ses créateurs et la défense de la propriété intellectuelle.

© Scanrail

Lutter contre les pratiques illégales : quel futur pour la copie privée ? Plusieurs avancées ont été proposées dans ce rapport qui replace l’État au cœur de la politique culturelle. Tout d’abord, lutter contre les pratiques illé-

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gales est un sujet périlleux tant elles se sont étendues sur la toile. Vaincre le piratage et le téléchargement illégal oblige le développement accru de l’offre légale en ligne, qui souffre d’un manque de choix important et entraîne une frustration de la part des utilisateurs qui préfèrent se tourner vers une offre illimitée et immédiate, mais illégale. Réduire les délais précédant l’exploitation d’une œuvre cinématographique sur le web représenterait notamment une solution pour diminuer le téléchargement illégal. Le prix des biens en ligne semble lui aussi mis en cause. Même s’il reste inférieur à ceux des biens physiques, il n’est pas encore assez compétitif face à l’offre illégale gratuite. Il est alors nécessaire pour l’État d’encourager une baisse des prix tout en permettant une rémunération juste des créateurs. Plusieurs solutions peuvent être envisagées : l’uniformisation du taux de TVA pour un bien donné, le développement de l’offre numérique non-marchande et de l’offre numérique en bibliothèque, et les initiatives de budgets participatifs. Or, ces réformes ont un coût. Il est alors inévitable de créer de nouvelles taxes. Mais qui sera visé ? La réflexion sur la création d’un droit à la rémunération au titre du référencement par les moteurs de recherche a été

abandonnée du fait d’une infaisabilité juridique et de difficultés opérationnelles. Néanmoins, il serait possible à l’avenir de proposer une taxe pour les opérateurs de télécommunications, qui font désormais partie intégrante de la chaîne de valeur des industries culturelles avec le haut débit, sur l’ensemble de leur chiffre d’affaire. Ensuite, une contribution des fabricants et importateurs d’appareils connectés pourrait être demandée pour compléter la taxe de copie privée qui compense le préjudice lié aux actes de copie. Ceci encouragerait et accompagnerait la transition numérique des industries culturelles. En effet, la copie privée assurait jusque-là une part importante de la rémunération des créateurs mais le tout numérique atteint son efficacité. Si la mission Lescure défend la copie privée, il se pourrait néanmoins que ces nouvelles taxes viennent à terme la remplacer. « La transformation des usages en cours impose de réfléchir à un mécanisme susceptible de prendre le relais de la rémunération pour copie privée [...].

Assurer une meilleure rémunération aux créateurs L’autre ambition du projet Lescure est de réconcilier l’ère numérique et les créateurs, qui se sont vus petit à petit léser au profit des grandes industries culturelles. Les relations entre les créateurs et producteurs face aux diffuseurs sont de plus en plus conflictuelles car les premiers n’ont pas pu profiter de la valeur créée par le numérique. Non seulement l’État doit assurer plus de transparence pour la rémunération des acteurs par la signature d’accords collectifs et la fixation d’un taux minimum de rémunération, mais il doit aussi assurer le développement d’un écosystème de services diversifiés, enga-


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Dossier 9

gés dans la promotion de la diversité culturelle et dans la mise en valeur de la création française et européenne, par la garantie d’une concurrence saine et non-faussée. Pour cela, la mission préconise le renouvellement des pratiques de régularisation publique, fondée sur un système de donnant – donnant : plus les acteurs sont vertueux en acceptant de prendre des engagements en faveur de la diversité culturelle, plus ils auront d’avantages en termes d’accès aux aides publiques, aux œuvres et aux consommateurs.

L’assouplissement de la loi Hadopi Enfin, le rapport Lescure traite du sort futur de la loi Hadopi, sujette à de nombreuses contestations et dont le bilan est mitigé. La mission renouvelle sa confiance dans la réponse graduée même si son dispositif mériterait d’être allégé tant au niveau des sanctions qu’au niveau de son organisation. En effet, si la pédagogie semble toujours être de mise pour lutter contre le piratage, les sanctions pénales devraient diminuer de 1500 à 60 euros. La peine de suspension d’Internet devrait quant à elle être supprimée pour gagner en souplesse. Au niveau de son organisation, il ne paraît plus nécessaire de conserver une autorité administrative indépendante mais la mission envisage de placer Hadopi sous le contrôle du CSA. Si le rapport Lescure est un des premiers à proposer une photographie aussi large de l’univers culturel, il ne crée pas pour autant une rupture. « Il n’y a pas lieu de remettre en cause les fondamentaux du système actuel », selon Pierre Lescure. La prudence semble être de mise tant le sujet est délicat. Le rapport Lescure a été accueilli favorablement, il reste maintenant à la charge du gouvernement de traduire, ou non, ces propositions en mesures pour soutenir la création et la production qui appellent à des réformes ambitieuses.

Position du PRG Le rapport de la mission culture-acte 2, dit « rapport Lescure », remis au président de la République le 13 mai dernier, traite des politiques culturelles à l’ère numérique. Après sept mois de travail, on pourrait être déçu de ce rapport fleuve de 719 pages, qui, de l’aveu de son auteur, « ne comporte pas de mesures révolutionnaires ». Certains ont ainsi considéré que le rapport Lescure était une boite à outils, sans vision d’ensemble. Ce n’est pas mon cas. Face à la mutation numérique, deux attitudes excessives sont souvent constatées : d’aucuns veulent faire table rase du passé et du cadre juridique de notre politique culturelle, d’autres s’arc-bouter sur les quelques secteurs encore dynamiques en tentant de freiner les effets des évolutions en cours. Le rapport Lescure choisit une voie intellectuellement plus difficile mais aussi beaucoup plus pragmatique : celle de marcher sur une ligne de crête en gardant bien dans son champ de vision à la fois les atouts du droit d’auteur, pilier de la culture française et de son financement depuis Beaumarchais, et la nécessité de desserrer ses contraintes pour s’adapter à la nouvelle donne technologique. Les 80 propositions remises par la mission sont ainsi tournées vers un objectif clair, celui d’adapter et de moderniser le modèle culturel français. Elles s’articulent autour de trois axes : - le développement de l’offre légale en ligne, en accélérant la chronologie des médias dans le cinéma et en stimulant la transition numérique rapide des industries culturelles, qui constitue un enjeu majeur de compétitivité internationale ; - le financement de la création, en orientant le soutien de l’État vers la mutation numérique. Le débat s’est porté principalement sur la nature de la « taxe sur les ventes d’appareils connectés », je crois qu’il devrait plutôt porter sur la pertinence de son affectation ; - enfin l’évolution du droit de la propriété intellectuelle, avec l’adaptation de la riposte graduée confiée au Conseil supérieur de l’audiovisuel et la modernisation de certaines exceptions au droit d’auteur. Ces propositions sont à la fois favorables aux auteurs, mieux protégés, et aux usagers, davantage responsabilisés. Car il n’y a pas de création sans public, et pas de public sans création. Si le rapport Lescure n’est pas une boîte à outils, force est de constater qu’il nous a été livré en kit. Et le mode d’emploi n’est pas fourni : des propositions relèvent de la loi, d’autres de décrets, d’accords professionnels ou de politiques publiques ad hoc. En dépit de l’urgence des enjeux, le montage risque donc d’être un peu long. Jean-Pierre Plancade Sénateur de Haute-Garonne

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10 Zoom sur « Dans l’Ain, les radicaux de gauche gagnent du terrain » G. Lacroix en meeting départemental avec le Président Jean-Michel Baylet

conseillère régionale Catherine Pidoux, élue en 2010 sur la liste départementale de l’ancien ministre socialiste Jean-Jack Queyranne et présidente depuis du groupe PRG au parlement rhône-alpin. Elle occupe les fonctions de secrétaire générale du PRG 01.

Les législatives 2012 ont permis la mobilisation de la fédération de l’Ain derrière son président Guillaume Lacroix.

Il faut revenir en 1976 pour retrouver au Conseil général de l’Ain un président radical de gauche, le sénateur Jean Saint-Cyr. Ces derniers temps, la fédération départementale a retrouvé du sang neuf et enregistré un flux de nouvelles adhésions sous l’impulsion de sa nouvelle équipe dirigeante. Lorsqu’en 1976, le sénateur Jean Saint-Cyr décidait en cours de mandat de laisser la présidence du Conseil général de l’Ain, à droite comme à gauche on ne donnait pas cher des chances des radicaux de gauche de revenir un jour aux commandes du premier département de France… par ordre alphabétique. Les augures manquèrent de peu de voir juste… De peu seulement car cette même année, le départ du Président Saint-Cyr ne s’accompagna pas que de la plus belle des sécheresses. Quelques semaines plus tard voyait en effet le jour celui qui allait trente deux ans plus tard faire entrer de nouveau le Parti Radical de Gauche au Conseil général, Guillaume Lacroix. Le Maire-adjoint de Bourg-en-Bresse et vice-président du Conseil général y est désormais accompagné de deux autres conseillers généraux, Mario Boroni et Jean Chabry.

La proximité avec les territoires et leurs habitants demeurant l’une des spécialités de la maison, la fédération tient son dynamisme de l’arrivée de nombreux maires et présidents d’intercommunalités. Peu à peu, elle parvient même à se féminiser ! Une stratégie mise en oeuvre par l’équipe qui gère aujourd’hui avec compétence et convivialité la fédération. Le regain de motivation des élus locaux a plusieurs explications. D’abord la volonté de renouer officiellement avec des valeurs républicaines fortement malmenées ces dernières années sur le front politique national. Puis le combat au quotidien, dans les mots autant que dans les actes, contre l’intolérance violente et grandissante des extrémismes affichés et de leurs sous-marins. La défense de la laïcité revient sans cesse sur toutes les bouches dans les réunions mensuelles de la fédération départementale. La tolérance, l’humanisme, la convivialité dans ce qui fut son sens premier, et l’Europe, toujours et encore l’Europe. Guillaume Lacroix espérait un PRG de l’Ain décomplexé. Il l’a. La fédération a entamé un long travail d’explication et de négociation avec ses alliés en vue des élections municipales, sénatoriales et plus tard départementales et régionales. Le respect et l’écoute des habituels partenaires que sont dans l’Ain le Parti socialiste, les Verts et le PCF en disent long sur la légitimité et la crédibilité reconnues des radicaux de gauche du 01.

Président heureux, il peut revendiquer des effectifs renouvelés et regonflés au cours des trois ou quatre dernières années. La fédération positionne le Parti dans le sillage de ses glorieux prédécesseurs. Notamment le grand résistant Marius Roche, resté seul à bord lorsque la famille radicale se déchira en 1972, puis l’avocat Dominique Saint-Pierre au parcours atypique. Né en Isère, un peu Lyonnais, surtout Bugiste, il était devenu député de la Bresse en 1986 et député européen en 1994…

Les élus locaux sont de retour Les Radicaux de gauche de l’Ain peuvent aussi compter sur une jolie brochette d’élus. A commencer par la jeune Radical ◗ www.planeteradicale.org

Guillaume Lacroix et Catherine Pidoux entourés des membres de la fédération de l’Ain.


Interview 11

Nicole Laromiguière :

(Conseillère municipale de Rodez et conseillère générale de l’Aveyron)

« Humanisme, justice, objectivité et franchise sont mes devises ! »

J’ai grandi dans une cité minière au milieu d’ethnies différentes, alimentée par des cultures aussi diverses que l’espagnol, le français, le polonais, et d’autres. Dans cet environnement le respect de l’autre dans sa spécificité s’est imposé à moi très jeune. La solidarité et l’esprit civique étaient une réalité de la vie quotidienne, et l’apprentissage de l’intérêt général est venu tout naturellement. Cela m’a amené en toute logique vers des formations médico-sociales. Avec un diplôme d’infirmière et d’assistante sociale, j’ai pu exercer les deux métiers en articulant salariat et bénévolat. La complémentarité entre le professionnel et l’associatif dans le social et l’humanitaire ont fait la richesse de mon parcours. Ayant commencé à travailler à 17 ans, mon activité salariée a perduré pendant 42 ans, au service des populations fragilisées par la maladie et le grand âge.

Radical : « Vous êtes élue à Rodez et conseillère

générale de l’Aveyron. Parlez-nous de votre parcours politique. »

Nicole Laromiguière : « Mon premier engagement électoral date de 1972 à 1984 au sein du conseil municipal d’une petite commune de 1200 habitants, sans étiquette politique. Là, j’ai pu passer de la mise en œuvre à l’action décisionnelle en matière sociale et découvrir l’évolution de l’intercommunalité par le démarrage du District du Grand Rodez qui deviendra la Communauté d’agglomération. Le deuxième engagement date de 2007, lorsque j’ai répondu à la sollicitation du candidat socialiste aux législatives, Christian Teyssèdre, en tant que suppléante, représentante de la société civile, sur la 1ère circonscription de Rodez. Fort des résultats obtenus, notre collaboration s’est poursuivie aux élections cantonales de 2008. Ayant été pendant 18 ans salariée du CCAS de Rodez, avec quelques projets sociaux non réalisés mais possibles, je suis partie tout naturellement vers un poste de maire-adjoint au social suite à l’élection de la liste d’union de la gauche dès le premier tour. En 2010 le Maire – Conseiller général est élu au Conseil régional. Je le remplace donc au Conseil général. Je suis alors sommée de démissionner du poste de maire-adjoint au profit d’une conseillère municipale PS, bien que cela n’ait jamais été évoqué préalablement ».

Radical : « Pourquoi avoir choisi le PRG ? Quelles

sont les valeurs radicales dans lesquelles vous vous reconnaissez le plus ou qui vous semblent essentielles dans la société actuelle ? »

N. L. : «Je choisis alors de m’engager au PRG. Pour deux rai-

sons : Les valeurs radicales de base : humanisme, liberté de pensée, liberté de parole, solidarité et respect sont les miennes. Pour avoir travaillé sur une terre radicale, Villefranche de Rouergue, tenue par Robert Fabre, pendant quelques années comme assistante sociale, j’ai pu m’approprier ces valeurs et les mettre en exergue. Et puis, un élu, davantage une élue, n’est RIEN face aux appareils politiques. »

Radical : « En tant que conseillère générale, quelle

est votre opinion sur la réforme des modes de scrutin et plus particulièrement sur le scrutin binominal pour les élections départementales ? Pensez-vous que les femmes vont pâtir de cette réforme ? »

N. L. : « Je dirais que les femmes, qui représentent la moitié

de l’électorat français, doivent avoir leur place dans la vie politique. Elles sont de plus en plus nombreuses, mais elles doivent encore progresser pour gagner les postes proches des commandes des territoires et du pays. Actuellement 95 % des présidents et 85% des vice-présidents des conseils généraux sont des hommes, sont-ils prêts à partager ? Le binôme hommefemme permettrait sans doute d’aboutir à un meilleur équilibre à condition qu’il retrouve son écho dans les exécutifs. Mais cela n’est pas encore gagné. Victimes, les femmes ne le sont pas, mais forces de propositions et tenaces, elles devront l’être encore davantage. En Aveyron nous avons un exemple à suivre : Anne-Marie Escoffier. »

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12 En mouvement

En direct du Bureau National du 29 mai 2013

❚ Le Président Jean-Michel Baylet rapporte qu’il était ce jour l’invité d’un débat avec l’ensemble de la presse parlementaire, à l’Assemblée Nationale et à 15h, il était interviewé par le JDD. ❚ Il est heureux d’accueillir à ce Bureau National, Jean-Yves Gouttebel, président du Conseil Général du Puy de Dôme, qui a rejoint les radicaux, accompagné de nombreux conseillers généraux et militants. ❚ JM Baylet a été reçu le 27 mai par le Président de la République, à la demande de ce dernier, qui souhaitait s’entretenir avec le Président des radicaux de gauche sur l’actualité politique. Les relations avec le gouvernement sont basées sur la confiance, ce qui n’empêche pas le rapport de force, notamment au Parlement. Le parti a fait savoir qu’il ne voterait aucun texte institutionnel sans un accord qui garantit au PRG pour les élections sénatoriales, la reconduction de tous ses sortants et de nouveaux sénateurs élus à la proportionnelle, et un accord aux municipales, déjà bien avancé et sans difficultés majeures. Pour les Européennes, les négociations sont plus compliquées, le PS n’ayant que 13 sortants. JM Baylet a rencontré Cécile Duflot la semaine passée. ❚ Les ministres radicales : Sylvia Pinel travaille actuellement sur le statut des auto-entrepreneurs, et Anne-Marie Escoffier présente le dossier sur la décentralisation au Parlement. ❚ Au Sénat, le projet de loi sur la refondation de l’école est en discussion. JM Baylet est intervenu le 28 mai sur le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (voir page 7). ❚ A l’Assemblée nationale : Roger-Gérard Schwartzenberg fait le point sur le travail Radical ◗ www.planeteradicale.org

des députés radicaux qui déposent de nombreux amendements sur les textes de loi, votent selon leurs convictions (par exemple contre les conseillers départementaux). Il ajoute que le groupe PS pourrait perdre la majorité absolue (289 sièges et il en a 292) et compte tenu de ses relations conflictuelles avec le PC et les Verts, il est important pour les socialistes de conserver l’appui des radicaux. Par conséquent, ils sont à l’écoute du groupe RRDP, un rapport de force s’est installé, favorable aux radicaux. ❚ Un échange sur l’avenir des intercommunalités a lieu entre Stéphane Perrin (35), Didier Martin (21), Pascal-Eric Lalmy (95), Hervé Mesnager (41), Guy Lafite (64), Patrick Molinoz (21) et JM Baylet. ❚ Thierry Jeantet rapporte que le parti a commencé ses rencontres avec les syndicats, la CFDT, la CGPME, et celles-ci se poursuivront dans les semaines à venir avec les autres organisations. Ces rencontres sont riches et intéressantes. ❚ Julie Hollard (75) rappelle les prochaines dates des réunions de soutien au droit de vote des étrangers (parues dans le journal n°588), en soulignant le succès des réunions passées. (photo du débat de Montpellier).

mander de remonter au national toutes les informations sur leur situation politique, les candidatures féminines, les adhérents, les comptes, etc. Très peu ont répondu à ce jour et ce n’est pas acceptable. Le Président demande à Paul Dhaille de réunir le matin du Comité directeur du 26 juin les présidents de fédérations et les délégués régionaux. Il souhaite que le délégué général et les membres de la direction fassent le tour des régions de France pour se rendre compte sur le terrain du travail – ou de l’absence de travail – effectué. Les fédérations dans ce dernier cas de figure seront sanctionnées par une mise sous tutelle, ajoute Harold Huwart, ce qui est dommageable pour la trésorerie et les investitures. Le Président rappelle que pour être candidat à une élection, il faut être à jour de ses cotisations, que l’on soit parlementaire, conseiller régional ou général, maire ou maire-adjoint ou simple militant. Si tel n’est pas le cas, le Parti refusera l’investiture. ❚ Campagne nationale d’adhésions : En l’absence de T. Braillard retenu à l’Assemblée nationale, Jean-Bernard Bros présente les outils de campagne. Il rappelle que des affiches et des tracts sont déjà disponibles et que cette campagne a trouvé son public, qui manifeste son intérêt non seulement sur le terrain mais aussi par les nombreuses adhésions que le Parti reçoit. La prochaine étape de cette campagne de communication va s’articuler autour d’une conférence de presse que toutes les fédérations devront tenir dans leur département la semaine du 17 au 22 juin. Un kit de préparation de cette conférence va leur être envoyé très rapidement. ❚ L’Université d’été aura lieu les 13, 14 et 15 septembre au village Belambra de Seignosse les Tuquets (voir page 16). ❚ Le prochain Comité Directeur aura lieu le mercredi 26 juin à 15h00 à l’UIC - 16 rue Jean Rey - 75015 Paris.

❚ Point sur les fédérations : JM Baylet rappelle qu’un courrier a été adressé aux présidents de fédérations pour leur de-


Actualités La ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, Sylvia Pinel, a participé à l’émission « Le monde d’après » sur France 3 le 3 juin, consacrée au tourisme français. Jean-Michel Baylet, Président du PRG, a été reçu par le Président de la République le mardi 27 mai. A cette occasion, ils ont évoqué les grands dossiers de l’actualité politique, sociale et économique ainsi que les prochaines échéances électorales. Le Président de la République a également remercié l’engagement sans faille des parlementaires radicaux.

En mouvement 13 Le musée Général Leclerc et Libération de Paris-Jean Moulin, présente jusqu’à la fin de l’année une exposition sur Jean Moulin assassiné en 1943. A cette occasion, les Editions Tallandier et le Ministère de la Défense publient l’ouvrage « Jean Moulin, artiste, préfet, résistant » avec une postface de Daniel Cordier.

Les Jeunes Radicaux de Gauche (JRG) ont tenu leur Conseil national les 25 et 26 mai à La Rochelle. Autour de la question centrale «Un an après le 6 mai, quel bilan et quelles perspectives ?», des débats constructifs se sont organisés sur 3 axes : «Restaurer l’Ecole méritocratique et républicaine / Mettre fin à l’Université des héritiers», «L’emploi et la formation des jeunes», «La montée du National-Populisme en Europe». Des acteurs locaux sont venus échanger avec les JRG notamment Bernard Giret, Secrétaire Général CFDT Poitou-Charentes, JeanPhilippe Plez, doctorant, Jade Dousselin, Secrétaire nationale MJS à la riposte contre l’extrême-droite, Laurent Lambrot, professeur des écoles. Mais également Yann Juin, Président de la fédération PRG de Charente-Maritime et Olivier Falorni, député RRDP.»

Jean-Michel Baylet a reçu le 31 mai, Christine Pintat, présidente de la Fondation Casa Rafael en Argentine, qu’il avait rencontré lors de sa dernière mission parlementaire.

Le roman d’Aliénor, par Monique Boulestin, paru aux éditions du Fil rouge Laissez-vous guider dans ce « voyage d’avril » sur les traces de la Dame d’Aquitaine jusqu’à Fontevraud. Dans le récit romanesque qu’elle nous propose, Monique Boulestin écrit : « Aliénor fut une femme, une mère, une reine. » Insoumise, ardente, aventurière, Aliénor d’Aquitaine alliait la beauté et l’intelligence. Elle fut souvent incomprise mais ses actes et décisions ont incontestablement pesé sur l’Histoire. Aliénor, reine influente sur l’échiquier politique de son siècle, Aliénor, femme amoureuse, cultivée, libre de ses passions, Aliénor, mère protectrice et déterminée, c’est bel et bien le portrait d’une femme d’exception que nous donne à lire Monique Boulestin. Guilhem Porcheron, secrétaire national et Frédéric Naud, président de la Fondation Gambetta, ont représenté le Parti Radical de Gauche et son Président, Jean-Michel Baylet le 1er juin 2013 à la cérémonie du Souvenir et de la Fidélité organisée au mémorial de la France combattante du Mont-Valérien. Ils ont ensuite déposé une gerbe aux pieds de la tombe du Soldat inconnu à l’Arc de Triomphe.

Catherine Pidoux (Présidente du Groupe PRG et Apparenté), Sarah Boukaala (Conseillère Déléguée à la Jeunesse), André Friedenberg (Conseiller Spécial aux NTIC), Gérard Perrissin-Fabert (Président de la Commission Europe, Solidarités et Relations Internationales) se sont rendus samedi 25 mai à Bourg-les-Valence pour une présentation aux Fédérations de la Drôme et de l’Ardèche des politiques régionales ainsi que de la Réforme de l’acte 3 de la Décentralisation. Marianne Ory (Maire-Adjointe de Bourg-les-Valence) était aux côtés de Pierre Pieniek (Conseiller Général de Romans), Maurice Weiss (Vice président du Conseil Général de l’Ardèche), Maurice Quinkal (Conseiller Général de l’Ardèche), Olivier Benoit (Conseiller Délégué de Valence) pour l’accueil du Groupe PRG et Apparentés. Les échanges entre les élus(es) régionaux et les militants ont eu lieu autour d’un repas de travail convivial. Radical ◗ www.planeteradicale.org


14 En mouvement La campagne d’adhésions se poursuit

Fédérations Au moment où le Parti Radical de Gauche lance sa nouvelle campagne d’adhésion 2013, le député des Hautes-Alpes, Joël Giraud, a rassemblé ses troupes pour élire le nouveau bureau haut-alpin. Joël Giraud a été réélu à la tête de la fédération des Hautes-Alpes, entouré de fidèles mais aussi de quelques nouvelles têtes. Le « cercle Pierre Mendès France » poursuit ainsi sa progression et le maillage du territoire départemental.

Collage à Bon Encontre (47)

Collage dans l’Hérault (34)

Bienvenue à Laurent Gros, maire de Lautrec, qui rejoint la fédération du Tarn, présidée par Vincent Garel, et à Serge Baudy, maire de Marcheprime, qui rejoint la fédération de la Gironde.

Serge Baudy

Les radicaux des Ardennes ont renouvelé leurs instances le 29 avril à Charleville Mézières : Marc Attafi, Hatice Caliskan et Saïd Zaim, conseiller municipal délégué de Charleville Mézières, ont été élus président, secrétaire et trésorier. Gilles Laporte et les radicaux des Landes, ont reçu le 11 avril Jean Glavany et Alain Bondeelle (LDH) pour un débat sur la morale laïque. Le 4 juin à Brie (Charente), les conseillers régionaux Benoit Biteau et Eric Ramblière ont organisé, avec le président départemental Patrick Bompoint, une soirée débat sur la place des radicaux de gauche aux prochaines échéances locales.

Le 29 mai, à l’occasion de la manifestation « pour la citoyenneté, l’inscription sur les listes électorales et la campagne d’adhésion nationale », initiée par le cercle de Chelles, Marne et Chantereine de la fédération de Seine-et-Marne, présidée par Mohamed Yenbou et animée par Saïd Kais, plus de 350 personnes se sont mobilisées à la gare de Chelles et parmi elles de nombreux jeunes. Cette initiative, destinée à faire connaître la politique autrement en sensibilisant les jeunes à leur avenir et en les impliquant dans les prochaines municipales, a permis de récolter plus de 230 signatures pour le comité de soutien. Ces actions se multiplieront prochainement à Melun, Meaux, Vaires-surMarne et Savignyle-Temple notamment. Le n°242 d’Allier République présente le bilan municipal de Christophe Pommeray et de nos élus à Vichy.

Carnet Naissance

Bienvenue à Maël, né chez Martial Bourgeois et Véronique Trubert, tous deux militants radicaux du cercle PRG de Beauvais. Radical ◗ www.planeteradicale.org

Accueilli par Patrick Lavallart, animateur du cercle « Pierre Mendès France » du Passage d’Agen, la fédération de Lot-et-Garonne présidée par Jean-Louis Matéos a présenté à la presse, le 29 mai dernier, son site internet www.prg47.org réalisé par Xavier Marcos, lui-même animateur du cercle marmandais « Henri Caillavet ». Ce dernier cercle s’est réuni à Marmande le 4 juin. De plus, bienvenue à Martine Palaze, maire adjointe de Nérac, qui rejoint la fédération de Lot-et-Garonne.

Cannes honore Jean Zay pendant son Festival Oui, c’est bien Jean Zay qui a créé le Festival de Cannes en 1939. A l’initiative des radicaux de gauche, la vérité est enfin rappelée et un hommage vient d’être rendu à Jean Zay dans le palais des festivals, et pendant le festival de Cannes, le 23 mai dernier. Ce jour-là, une plaque a été officiellement dévoilée par le maire de Cannes, Bernard Brochand, en présence de Gilles Jacob président du Festival, et des deux filles de Jean Zay, Hélène et Catherine. Représentaient officiellement le PRG Claudette Brunet-Lechenault et Joëlle Dusseau. Etaient présents notamment Nine Moati, présidente du jury du prix Jean Zay, Olivier Loubes et Gérard Boulanger qui viennent d’écrire l’un et l’autre une biographie de Jean Zay. Dans son émouvant discours, Hélène Mouchard Zay a rappelé pourquoi son père a voulu créer ce festival, en réponse à la Mostra de Venise de 1938 qui avait été présidée par Goebbels, et qui venait de donner son grand prix au film nazi « Les dieux du stade ». Elle a rappelé le rôle du PRG dans cette reconnaissance de l’action de Jean Zay. Nous devons désormais nous mobiliser pour la prochaine étape : le transfert des cendres de Jean Zay au Panthéon. de gauche à droite : C. Brunet-Lechenault, Nine Moati, les deux filles de Jean Zay et Joëlle Dusseau.


Prises de positions 15 Jean-Michel Baylet, Président du Parti Radical de Gauche salue la mémoire de Pierre Mauroy, homme d’Etat et socialiste de cœur.

C’est avec une profonde émotion que les Radicaux de gauche apprennent, ce vendredi matin, la mort de l’ancien Premier ministre de François Mitterrand. Pierre Mauroy était un homme d’Etat exceptionnel qui a profondément transformé la France entre 1981 et 1983 aux côtés du premier Président socialiste de la Ve République. Premier ministre lors de l’alternance historique de 1981, c’est à lui qu’a incombé la tâche de diriger l’action du gouvernement dans cette période charnière et de mener les réformes historiques. On lui doit notamment l’abolition de la peine de mort, la 5e semaine de congés payés, la décentralisation ou encore les « radios libres ». Son action s’est ainsi attachée à moderniser le pays dans tous les domaines, judiciaire, sociaux, institutionnels ou encore culturel. A Lille également, il laissera sa marque de réformateur tant il a contribué à la rénover à et à l’embellir. C’est toute la gauche qui est en deuil, elle perd l’un de ceux qui ont forgé sa culture de gouvernement et qui ont donné vie à l’esprit de mai 1981. J’adresse mes plus profondes condoléances à la famille de Pierre Mauroy et à tous les militants socialistes. Le 07 juin 2013

Au service de la montagne : Joël Giraud élu Président de la Commission Permanente du Conseil National de la Montagne, lundi 29 avril 2013 à Foix

C’est en Ariège, à Foix ce lundi 29 avril 2013, que le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault installait le Conseil National de la Montagne. Instauré par la Loi Montagne de 1985, le Conseil National de la Montagne est animé par une Commission Permanente qui joue à la fois un rôle de veille et de force de proposition pour définir les objectifs de développement, d’aménagement et de protection Joël Giraud en compagnie de la Ministre du Tourisme de la montagne. Joël Giraud, député des HautesAlpes a été élu à l’unanimité président de la Sylvia Pinel et du Ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll pendant l’allocution du Premier Ministre Commission Permanente du Conseil National de la Montagne. Honoré par cette élection, prêt à relever avec les autres membres du Conseil les nombreux défis auxquels doit faire face le monde de la montagne, Joël Giraud a évoqué les deux grands chantiers en cours, à savoir la place de la montagne dans les lois de décentralisation à venir avec comme objectif un renforcement du rôle des massifs et le développement de la stratégie macrorégionale autour de l’Arc Alpin pour favoriser l’émergence d’une Europe des territoires. Le gouvernement était venu en force pour saluer et accompagner le travail de ce Conseil, composé de parlementaires, de professionnels, de représentants associatifs ou de syndicalistes. Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Sylvia Pinel, Ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, Marylise Lebranchu, Ministre de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique et Cécile Duflot, Ministre de l’Egalité des Territoires et du Logement avaient également fait le déplacement montrant l’intérêt et la mobilisation du gouvernement pour les territoires de montagne. « Dans le combat que nous menons au niveau national pour la compétitivité et l’emploi, j’ai la conviction que la montagne a une carte majeure à jouer. Les espaces de montagne doivent relever le défi de la croissance durable : ils peuvent apporter des réponses originales et innovantes » a rappelé Jean-Marc Ayrault. Valorisation des productions agricoles, développement de l’attractivité touristique, « retour à la montagne » des jeunes, accès aux services publics, protection de la biodiversité : le Premier Ministre a redit les grands défis auxquels sont confrontés les territoires de montagne, assurant le soutien de son gouvernement à cette politique ambitieuse et nécessaire.

Les membres du Conseil National de la Montagne autour du Premier Ministre

Jean-Michel Baylet, Président du PRG, exprime sa vive émotion suite à l’agression mortelle d’un militant d’extrême gauche

Les Radicaux de gauche condamnent avec fermeté les violences politiques perpétrées par des « skinheads » qui ont conduit à la mort du jeune Clément Méric hier soir à Paris. Cet événement dramatique nous rappelle qu’il ne peut pas y avoir de « dédiabolisation » de l’extrême droite dont les fondements idéologiques sont antirépublicains et anti-démocratiques et dont les méthodes restent fondées sur l’intimidation et la violence. « J’adresse, au nom du PRG, mes plus sincères condoléances à la famille de Clément et à ses proches, et je les assure de notre totale solidarité dans ce moment douloureux. » ajoute le sénateur du Tarn-etGaronne. Le 6 juin 2013

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Le Journal du Parti Radical de Gauche est une publication bimensuelle. Directrice de la publication : Marie-Louise Padovani Directeur de la rédaction : Thierry Braillard Rédaction : Thierry Braillard, Pascal Cédan, Samuel Deguara, Joëlle Dusseau, Diane Gallais, Astrid Morne, Jean-Marc Perrat, Cécile Reichard. Secrétaire de rédaction : Cécile Reichard 13 rue Duroc -75007 Paris Tél : 01 45 66 67 68 Fax : 01 45 66 47 93 Numéro de commission paritaire : 0515 P 11 286 Impression - Création : Imprimerie RDSL Saint Lubin de la Haye (28) Crédit photos : P1-8-9 © Fotolia.com, P1 DR, P2 Jérôme Mondière, P3 Jean-Louis PRADELS, photographe DDM P11 DDM, P13 Présidence de la République P15 ariegenews.com ISSN : 12 55 - 63 27 Site internet : www.planeteradicale.org Email : prg@prg.com.fr

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16 Université d’Eté

A Seignosse

du 13 au 15 septembre 2013 Vous allez recevoir début juillet une brochure dans laquelle seront détaillées les modalités d’inscription ainsi que des informations pratiques.

Vendredi 13 septembre 14h00 Accueil 14h30 Début de la Formation des Elus (en plénière) Thème : « Le tourisme, le commerce et l’artisanat, leviers de développement économique pour les collectivités locales et territoriales » présidée par Paul Dhaille, avec Sylvia Pinel, Ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme. 17h30 Comité directeur (en plénière) 19h00 Apéritif 20h00 Diner buffet sur place Soirée libre

Samedi 14 septembre (matinée en plénière) 9h30

Ouverture de l’Université d’été par Jean-Michel Baylet, Président du PRG 9h45 Allocution de bienvenue par Gilles Laporte, Président de la fédération des Landes 10h00 Débat de politique générale 13h00 Déjeuner buffet sur place 14h30 Ateliers - Atelier 1 (en plénière) : « Les élections municipales » sous la présidence d’Anne-Marie Escoffier, Ministre déléguée chargée de la Décentralisation, animé par Thierry Braillard, Harold Huwart, Guillaume Lacroix, Patrick Molinoz et Paul Dhaille. - Atelier 2 (salle Galipot) : « L’Europe et les élections européennes » animé par Claudette Brunet-Lechenault, Monique Boulestin, Julie Hollard, Béatrice Patrie et Benoît Quennedey. - Atelier 3 (salle Goofy) : « La transition énergétique » animé par Raymond Vall et France Gamerre. - Atelier 4 (salle Pala) : Réflexion programmatique : « Les priorités économiques et sociales pour la France » animé par Jeanine Dubié, Stéphane Saint-André, Thierry Jeantet et Guilhem Porcheron. 17h30 Réunions statutaires : - Présidents de fédérations, trésoriers et secrétaires généraux, animée par Jean-Michel Baylet et Jean-Bernard Bros (Salle Galipot) - Femmes radicales, animée par Joëlle Dusseau (Salle Pala) - JRG, animée par Selim-Alexandre Arrad Baudéan (Salle Goofy) 19h00 Apéritif autour de la piscine 20h00 Diner de gala

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Club Belambra

« Les Tuquets »

40510 Seignosse-le-Penon Tél : 05 58 43 30 18

Afin que tous les militants puissent être logés sur le site des Tuquets, l’hébergement sera, au minimum, en chambre double. Pour les personnes souhaitant être hébergées à l’hôtel, le PRG peut leur fournir, sur simple demande, une liste d’hôtels (non exhaustive) à proximité. Cette liste est également consultable sur le site du Parti (www.planeteradicale.org). Les repas seront pris sur place dans le nouveau restaurant avec patio arboré et sur la terrasse. Un bar lounge avec terrasse a également été installé.

Dimanche 15 septembre (matinée en plénière) 9h30

Interventions de personnalités radicales Annick Girardin, Députée de Saint-Pierre et Miquelon, Coordinatrice des groupes parlementaires Roger-Gérard Schwartzenberg, Président du groupe RRDP à l’Assemblée nationale Jacques Mézard, Président du groupe RDSE au Sénat Anne-Marie Escoffier, Ministre déléguée chargée de la Décentralisation Sylvia Pinel, Ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme.

11h30 Discours de clôture de Jean-Michel Baylet, Président du PRG 12h30 Déjeuner buffet

TRANSPORTS Des fichets Congrès SNCF donnant jusqu’à 20% de réduction sont disponibles au siège du PRG sur simple demande. Bénéficiez de tarifs préférentiels avec Air France et AIR FRANCE & KLM KLM Global Meetings Global Meetings Code identifiant à communiquer lors de la réservation : 19648AF Ce code identifiant vous permet d’acheter vos billets à réductions Global Meetings en ligne sur www.airfranceklm-globalmeetings.com ou auprès des points de vente Air France et KLM ou Agences de Voyages habilités. Plus d’informations sur : www.AIRFRANCE-GLOBALMEETINGS.COM


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