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Forum des !dées

des socialistes

PROPOSITIONS SUR LA SÉCURITÉ Page 3

Outil militant

L'ÉDUCATION DANS L'ÉGALITÉ RÉELLE Page 4

Le 2 dĂ©cembre on vote ! N°592 DU 27 NOVEMBRE AU 3 DÉCEMBRE 1,5€ 10, rue de SolfĂ©rino 75333 Paris Cedex 07 TĂ©l. : 01 45 56 77 52 – Fax : 01 47 05 27 70 hebdo@parti-socialiste.fr DIRECTEUR DE LA RÉDACTION ET DIRECTEUR DE LA PUBLICATION ‱ David Assouline ‱ RÉDACTRICE EN CHEF StĂ©phanie Platat (77 52) ‱ PHOTO Philippe Grangeaud (76 00), Olivier ClĂ©ment, AFP ‱ MAQUETTE Florent Chagnon (79 44) ‱ FLASHAGE ET IMPRESSION PGE (94)

Saint-MandĂ© ‱

N° DE COMMISSION PARITAIRE : 0114P11223 ‱ ISSN 127786772

“L’Hebdo des socialistes” est Ă©ditĂ© par SolfĂ© Communications, tirĂ© Ă  25 200 exemplaires

L’AGENDA

Retrouvez notre clip ÉgalitĂ© rĂ©elle sur parti-socialiste.fr/egalite/votez

2 décembre

11 décembre

!" Vote dans les sections " du texte adopté par le Conseil national du 9 novembre 2010

!" Convention nationale " ÉgalitĂ© rĂ©elle Ă  la Halle Freyssinet (Paris 12e) Retrouvez l’agenda sur parti-socialiste.fr


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LE CHIFFRE DE LA SEMAINE

L’info

en continu

C'est le nombre de propositions qu'a faites le Parti socialiste sur le sujet de la sécurité et de la justice lors du Forum des idées organisé sur ce thÚme à Créteil. Dix jours auparavant, les socialistes avaient dévoilé leurs 41 propositions pour la ville et le logement. En juin dernier, 25 propositions avaient déjà été avancées sur l'agriculture. Retrouvez l'ensemble de nos propositions sur parti-socialiste.fr/les-propositions-du-ps

L’ACTU DU BUREAU NATIONAL Charlotte Brun, 18/11/10

DĂ©pendance « Ne confondons pas les seniors et les personnes dĂ©pendantes car si la population française va prendre de l'Ăąge, ce sera majoritairement en bonne santĂ©. L'augmentation des personnes en perte d'autonomie ne sera pas proportionnelle Ă  celle du nombre de personnes mĂȘme trĂšs ĂągĂ©es. Le "cinquiĂšme risque" n'est, dans les propos de Nicolas Sarkozy, qu'un slogan vidĂ© de son sens ». Germinal Peiro, 19/11/10

Réforme de la PAC « La Commission européenne a édité ses perspectives pour une réforme de la Politique agricole commune. Les quelques avancées ne suffisent pas à cacher les orientations libérales du rapport. La régulation reste pour la Commission un simple soutien en cas de crise. Pire, la dérégulation est toujours considérée comme le facteur de la compétitivité ». Patrick Bloche, 21/11/10

LibertĂ© de la presse « Les locaux de Rue89 ont Ă©tĂ© une nouvelle fois cambriolĂ©s. La multiplication des vols dont sont victimes les medias ne peuvent qu’interpeller tous ceux qui sont attachĂ©s Ă  la libertĂ© de la presse, car, quels qu'en soient les auteurs, ils mettent en danger le travail d'investigation et d'enquĂȘte menĂ© par les journalistes ».

CongrĂšs de l’AMF Nicolas Sarkozy a ouvert mardi 23 novembre le CongrĂšs de l’Association des maires de France. La salle avait Ă©tĂ© soigneusement prĂ©parĂ©e, remplie qu’elle Ă©tait de sympathisants et de fidĂšles du prĂ©sident de la RĂ©publique. Nicolas Sarkozy Ă©tait venu vanter sa politique de casse territoriale. Il a ratĂ© son rendez-vous avec les Ă©lus. Les Ă©lus de tous bords, socialistes en tĂȘte, ont ainsi fait part de leurs inquiĂ©tudes quant Ă  l’avenir de la dĂ©centralisation et aux consĂ©quences de la politique territoriale du gouvernement : « Le chamboulement de la fiscalitĂ© locale et le gel des dotations financiĂšres de l’État vont contraindre les collectivitĂ©s Ă  rĂ©duire leurs investissements et vont mettre en danger les services publics locaux, ont-ils soulignĂ©, la manipulation politicienne, avec la crĂ©ation du conseiller territorial, machine Ă  reconquĂȘte Ă©lectorale des territoires pour la droite va entrainer une vraie

rĂ©gression dĂ©mocratique », ont-ils ajoutĂ©. DerniĂšre consĂ©quence de cette contre-rĂ©forme dĂ©noncĂ©e par les Ă©lus, « les mesures de recentralisation vont provoquer la fin de la solidaritĂ© entre territoires avec la suppression de la clause de compĂ©tence gĂ©nĂ©rale, le brouillage des niveaux rĂ©gionaux et dĂ©partementaux en mĂȘme temps que l’épaississement du mille-feuille territorial ». Les Français risquent de payer le prix de cette rĂ©gression territoriale, le Parti socialiste, rĂ©uni en BN, a donc dĂ©cidĂ© de revenir sur ces mesures de rĂ©gression. Il s’engage, dĂšs son accĂšs aux responsabilitĂ©s nationales, Ă  « prĂ©senter une rĂ©forme territoriale, concertĂ©e et prĂ©parĂ©e, qui permette l’avĂšnement d’une vĂ©ritable RĂ©publique dĂ©centralisĂ©e ».

Sommet de l’OTAN à Lisbonne

dans « la subordination de notre pays par rapport aux Etats-Unis » a commentĂ© le BN. AprĂšs la rĂ©intĂ©gration en avril 2009 de la France dans le commandement militaire intĂ©grĂ© qui marquait une profonde rupture avec le consensus construit depuis 1966, Nicolas Sarkozy a fait franchir Ă  la France une nouvelle Ă©tape dans la dĂ©pendance Ă  l’égard de l’OTAN et de notre alliĂ© amĂ©ricain sur les sujets de l’Afghanistan et du retrait des troupes, du bouclier antimissiles, et du nouveau concept stratĂ©gique de l’Alliance atlantique. « Au total, a conclu le BN, Nicolas Sarkozy accepte un nouveau renforcement du rĂŽle politique des Etats-Unis sur leurs alliĂ©s et renonce une fois de plus Ă  la perspective de l‘Europe de la DĂ©fense qu’il dit pourtant appeler de ses vƓux, mais qui devient de plus en plus hypothĂ©tique, si ce n’est inaccessible ».

Le sommet de l’OTAN qui s’est tenu à Lisbonne les 20 et 21 novembre derniers marque un pas de plus

COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

DĂ©fendre les territoires au CongrĂšs de l'AMF C’est pour dĂ©noncer comme l’explique AndrĂ© Laignel, « la mise en place d’un corset financier sur les communes », que les Ă©lus de gauche ont effectuĂ© un happening mardi, avec distribution de badges et de tracts, lors de l’ouverture du CongrĂšs des maires Ă  Paris. PostĂ©s Ă  l’entrĂ©e de l’auditorium, les Ă©lus socialistes, dont Marylise Lebranchu et Pascal Buchet, ont ainsi dĂ©fendu la dĂ©centralisation et les territoires (lire aussi la rubrique BN). « Il y a deux volets dans cette rĂ©forme, explique Marylise Lebranchu, le volet financier, avec la suppression de la taxe professionnelle Ă©trangle les collectivitĂ©s territoriales en diminuant leurs ressources ». Les collectivitĂ©s seront ainsi obligĂ©es

de rĂ©duire leurs dĂ©penses, ce qui aura des consĂ©quences directes sur les services publics locaux. « Le deuxiĂšme volet, poursuit la prĂ©sidente de la Fnesr, est institutionnel ». La contrerĂ©forme voit en effet la crĂ©ation du conseiller territorial, « c’est une mĂ©connaissance profonde des territoires, et un dĂ©ni de dĂ©mocratie. Il s’agit pour l’UMP de rĂ©cupĂ©rer par la loi ce qu’elle a perdu par les urnes ». La fin de la clause de compĂ©tence gĂ©nĂ©rale inquiĂšte Ă©galement les Ă©lus de gauche. « On se demande comment les petites communes pourront Ă  l'avenir financer leurs projets, comme la rĂ©fection d'Ă©cole ou de la mairie », s'interroge Marylise Lebranchu. Les maires socialistes

DĂ©fendons

nos territoires defendonsnosterritoires.fr

voient enfin dans cette contrerĂ©forme, votĂ©e au Parlement « une vraie idĂ©ologie libĂ©rale. On supprime la dĂ©pense publique, on ouvre au secteur privĂ© l’éducation par exemple ». Dans leur plate-forme commune, les associations d’élus de gauche et Ă©cologistes appellent donc au « renforcement des coopĂ©rations entre collectivitĂ©s » contre le dumping social et fiscal proposĂ© par la droite.


Sécurité et pacte républicain

À CrĂ©teil, le Parti socialiste a prĂ©sentĂ© son pacte national de protection et de sĂ©curitĂ© publique

Table-ronde 1 : « PrĂ©vention, dissuasion : l’efficacitĂ© des maires socialistes »

de la police urbaine de proximitĂ©, « c’était le renseignement, dĂ©finitil, c’était la capacitĂ© de parler, et pas de jouer au football ». Sur ce lien police-population, l’expĂ©rience menĂ©e Ă  la mairie de Metz est assez Dans cette premiĂšre table-ronde, les Ă©lus socialistes ont fait la significative, « Dans nos onze mairies de quartier, a dĂ©crit Danielle dĂ©monstration qu’ils ne sont « pas de mĂ©chants laxistes » comme l’a rappelĂ© François Pupponi, dĂ©putĂ©-maire de Sarcelles. « Les maires ont Heber-Suffrin, adjointe au maire, nous avons installĂ© des permanences un rĂŽle essentiel Ă  jouer car ils sont au cƓur de tous les intervenants de de police municipale, cela leur permet de mieux connaĂźtre les quartiers la sĂ©curitĂ©, police, justice, citoyen, association » a expliquĂ© Dominique et d’ĂȘtre ainsi immĂ©diatement opĂ©rationnels et rĂ©actifs ». MĂȘme chose Lefebvre, maire de Cergy. « Nous n’avons pas de complexe Ă  avoir par Ă  Marseille, dans les 15e et 16e arrondissements, rappelle Samia Ghali, rapport Ă  la droite, a ainsi insistĂ© Daniel Vaillant, ancien ministre de sĂ©natrice-maire. À Rouen, les agents circulent de « 13h Ă  21h, dĂ©taille l’IntĂ©rieur et maire du XVIIIe arrondissement ValĂ©rie Fourneyron, dĂ©putĂ©e-maire, il y a donc de Paris, la droite sera toujours plus forte un dialogue permanent ». À Toulouse, « on a François Rebsamen, dans la dĂ©magogie ». « Il faut faire participer redĂ©coupĂ© la ville en 6 secteurs, avec des services PrĂ©sident du Forum les citoyens, leur faire comprendre comment qui rĂ©pondent 7 jours sur 7 et 24h sur 24, « La sĂ©curitĂ© est bien au cƓur de fonctionne la chaine d’acteurs et comment explique Jean-Pierre Havrin, adjoint au maire notre projet car elle est au cƓur du aujourd’hui on se dĂ©fausse sur le maire » a de Toulouse, ancien DDSP, on a ainsi remis la pacte rĂ©publicain. La sĂ©curitĂ© est signalĂ© Jean-Pierre Blazy, maire de Gonesse. police municipale au service des citoyens ». Jeanune compĂ©tence rĂ©galienne, elle se GĂ©rard Collomb, sĂ©nateur-maire de Lyon, Marie Le Guen, dĂ©putĂ© de Paris, a insistĂ© sur la trouve au cƓur du contrat social qui dĂ©fendant la vidĂ©o-surveillance, a commencĂ© prise en charge mĂ©dicale et sur les troubles du lie les citoyens et leurs gouvernants par lever un point important : « nos comportement « un des facteurs aggravants de au sein de la RĂ©publique. Elle met en concitoyens, a-t-il expliquĂ©, veulent vivre en la dĂ©linquance est la violence ». François Garay, jeu la justice et les forces de sĂ©curitĂ©. maire des Mureaux, explique qu’il se base dans paix et en tranquillitĂ© d’autant plus quand ils L’État ne doit pas se dĂ©fausser sur habitent dans des quartiers troublĂ©s ». sa ville sur la « rĂšgle des 5 doigts, prĂ©vention, les Ă©lus locaux et la sĂ©curitĂ© privĂ©e. La ville de Marseille a connu une vĂ©ritable dissuasion, rĂ©pression, sanction et aprĂšsNous assumons une approche saignĂ©e de ses effectifs policiers. Patrick sanction ». Ils ont ainsi dĂ©veloppĂ© un « parcours sociologique de la sĂ©curitĂ© car elle Mennucci, maire des 1er et 7e arrondissements citoyen » rĂ©servĂ© aux jeunes de la ville, reprenant est bien plus complexe que ce que marseillais, a ainsi rappelĂ© les proportions ainsi une dĂ©claration de Daniel Vaillant en dĂ©but certains simplistes de droite veulent de table-ronde expliquant que « l’éducation « 240 policiers municipaux, 1 pour nous faire croire ». 4 000 habitants » et a regrettĂ© la disparition d’aujourd’hui est la sĂ©curitĂ© de demain ».

Martine Aubry « On a beau parler toujours plus fort, annoncer des statistiques maquillĂ©es, la vĂ©ritĂ© chacun la connaĂźt : la politique de sĂ©curitĂ© conduite par Nicolas Sarkozy est un fiasco. Nous n’acceptons pas que l’insĂ©curitĂ© devienne

2e table-ronde : police / justice, coordonner pour protéger

une fatalitĂ©. Les socialistes ne laisseront pas la France dĂ©river ainsi. Nous prenons nos responsabilitĂ©s sur ce sujet, comme sur les autres. C’est le sens du Pacte national de protection et de sĂ©curitĂ© publique que nous proposons. Une politique du rĂ©sultat plutĂŽt que du coup d’éclat ».

publiques » a indiquĂ© Marie-Pierre de la Gontrie, SN Ă  la justice et aux libertĂ©s publiques. Certains des intervenants ont Ă©galement plaidĂ© pour un Ă©largissement de cette coproduction aux citoyens. « Pour ĂȘtre Pour cette seconde table-ronde, les Ă©lus socialistes ont plaidĂ© pour que la sĂ©curitĂ© soit une coproduction : État-collectivitĂ©s territorialesefficace, il faut ĂȘtre intĂ©grĂ© dans la sociĂ©tĂ©, dans la vie associative, citoyens. « Il faut en finir avec le clivage artificiel entre justice et police. dans les maisons de quartier » a ainsi insistĂ© Pierre Willem, policier. Si on veut faire de la sĂ©curitĂ©, il faut au prĂ©alable faire travailler les De mĂȘme, Bruno Le Roux, dĂ©putĂ© de Seine-Saint-Denis, a soulignĂ© deux services publics » a dĂ©taillĂ© Elisabeth Guigou, ancienne Garde l’importance pour rĂ©ussir de « la liaison constante du policier avec la des Sceaux et dĂ©putĂ©e de Seine-Saint-Denis. Mais pour que tous justice, les associations, le rĂ©seau Ă©ducatif ». travaillent ensemble dans les meilleures Le droit des victimes n’a pas Ă©tĂ© oubliĂ© conditions, il faut des « outils » rappelle Patrick Jean-Jacques Urvoas, dans cette table-ronde, grĂące notamment Ă  rapporteur du Forum l’intervention de Gilles Nicolas, adjoint au Bergougnoux, prĂ©fet, comme « la police « Nous proposons un changement Ă  la maire de Nantes, rĂ©flĂ©chissant Ă  la « possibilitĂ© technique et scientifique » et « une meilleure fois radical et cohĂ©rent, une vĂ©ritable clarification du rĂŽle de chacun, collectivitĂ©s pour le maire de porter plainte pour un alternative Ă  la pratique du prĂ©sident groupe ». De mĂȘme, Michel Debacq, magistrat, territoriales et État » ajoute Charles Gautier, de la RĂ©publique. Nous engageons SĂ©nateur-maire de Saint-Herblain. Cette a insistĂ© pour que la police judiciaire ait « un ce combat non seulement au nom de coproduction « doit intĂ©grer le maire » rĂŽle de proximitĂ© car localement la rĂ©solution valeurs bafouĂ©es qu’il conviendrait des affaires, ne se fait pas ». Jean-Pierre ajoute GĂ©rard SĂ©gura, maire d’Aulnay-sousde dĂ©fendre mais surtout au nom Bois « le maire doit ĂȘtre partie prenante » Mignard, avocat, a ainsi dĂ©fini l’attitude des de l’efficacitĂ©. Nos propositions se socialistes en matiĂšre de droit, « Nous devons abonde Virginie KlĂšs. SĂ©natrice-maire de veulent ambitieuses pour concilier Chateaubourg. Joaquin Masanet, policier, ĂȘtre le parti des victimes, les juges doivent imagination, dĂ©termination et respect assumer les peines qu’ils prononcent, la loi doit milite lui « pour un point hebdomadaire des libertĂ©s. C’est la nouvelle ligne de leur en donner les moyens. Il faut opposer le entre le commissaire et le maire » pour que partage entre la gauche et la droite : sĂ©curitarisme de la droite Ă  la sĂ©curitĂ© offerte l’information circule. « Nous avons des maires, celle qui sĂ©pare la mise en scĂšne de la par la gauche ». LĂ  encore, rĂ©sume Paul QuilĂšs, des adjoints, des prĂ©sidents, ce sont des forces mise en Ɠuvre. Notre combat pour la pour faire remonter les infos » a rappelĂ© ancien ministre de la DĂ©fense et de l’IntĂ©rieur, Francis Lec, avocat. « Il n’y a pas d’antagonisme sĂ©curitĂ© ne se conçoit qu’adossĂ© Ă  un « nous avons des expĂ©riences Ă  faire valoir ». projet de transformation sociale ». entre une politique de sĂ©curitĂ© et les libertĂ©s


ÉgalitĂ© rĂ©elle : prioritĂ© Ă  l'Ă©ducation L’éducation est la clef de l’avenir. MalgrĂ© de grandes rĂ©ussites, notre systĂšme Ă©ducatif est aujourd’hui en crise. La dĂ©mocratisation scolaire est en panne. Le moment est venu de prendre des mesures fortes pour permettre Ă  tous les Ă©lĂšves de recevoir, au cours de leur scolaritĂ© obligatoire, les outils de leur Ă©mancipation et de leur insertion. Il nous faut cesser de retoucher Ă  la marge le systĂšme et entreprendre des changements profonds. ! DĂ©velopper la scolarisation prĂ©coce est une condition essentielle de la rĂ©ussite, en

particulier pour les enfants de familles dĂ©favorisĂ©es. Nous ouvrirons un droit Ă  la scolaritĂ© Ă  deux ans, intĂ©grĂ© dans un Service public de la petite enfance. Nous rendrons la scolaritĂ© obligatoire Ă  3 ans, afin de sanctuariser l’école maternelle.

! Concentrer les moyens sur le primaire : la France dĂ©pense beaucoup moins que les autres dans le primaire. Or, c’est dĂšs les premiĂšres annĂ©es qu’il faut agir pour la rĂ©ussite de tous : il faut des classes Ă  petits effectifs, le renfort Ă©ventuel d’un deuxiĂšme professeur dans certaines classes, une pĂ©dagogie rĂ©novĂ©e.

! Passer aux cinq jours éducatifs : les élÚves français ont 144 jours de cours par an, contre

187 jours d’enseignement en moyenne dans l’OCDE. Nous devons mieux respecter les rythmes des Ă©lĂšves. L’organisation de cinq jours Ă©ducatifs, (enseignement, activitĂ©s culturelles et sportives) relĂšvera de projets Ă©ducatifs locaux, associant tous les partenaires de l’école : parents, associations, collectivitĂ©s locales


! Transformer le collĂšge pour la rĂ©ussite de tous : Ă  la suite de l’école primaire, le collĂšge

doit donner Ă  TOUS les Ă©lĂšves la maĂźtrise d’un socle commun. Nous souhaitons un encadrement renforcĂ© en 6e et 5e, l’intĂ©gration du travail personnel au temps scolaire (Ă©tudes encadrĂ©es par des enseignants) et la participation d'enseignants du primaire au collĂšge et rĂ©ciproquement dans le cadre de projets communs pour attĂ©nuer la rupture.

! Rénover la pédagogie et limiter les redoublements : comme en primaire, le

redoublement (qui coĂ»te prĂšs de 2 milliards d’euros par an alors que toutes les Ă©tudes reconnaissent son inefficacitĂ©)doit progressivement ĂȘtre rĂ©servĂ© Ă  des situations trĂšs particuliĂšres, grĂące Ă  une rĂ©organisation de la scolaritĂ© par cycle, un dĂ©cloisonnement des classes et une meilleure gestion de la difficultĂ© scolaire.

! AmĂ©liorer l’enseignement prioritaire : il faut sortir du saupoudrage. Aujourd’hui on dĂ©pense en rĂ©alitĂ© moins dans les ZEP que dans les « grands » Ă©tablissements. Il faut diffĂ©rencier les moyens non par dispositifs, mais par Ă©tablissements en fonction du public accueilli.

! Une nouvelle carte scolaire : la mixité sociale et scolaire est non seulement juste, elle est efficace.

Elle fait mieux réussir les élÚves en difficulté, sans pénaliser les « bons » élÚves. Nous proposons donc une nouvelle sectorisation prenant en compte un indice de mixité sociale. Mais le privé restera toujours une voie de contournement si nous ne lui appliquons pas également des contraintes de mixité sociale.

! Un nouveau contrat avec les enseignants : leur formation initiale et continue doit leur

permettre de remplir l’ensemble de leurs missions, de progresser et d’évoluer. Le mĂ©tier et l’organisation du service des enseignants doivent mieux prendre en compte les temps de suivi individuel des Ă©lĂšves, de prĂ©paration de projet. La transformation de l’école ne se fera pas sans les enseignants et encore moins contre eux : leur mĂ©tier doit ĂȘtre revalorisĂ© et nous prendrons le temps de la nĂ©gociation et de l’expĂ©rimentation.

À ceux qui disent que l’éducation coĂ»te trop cher, nous disons : essayez l’ignorance, et vous en verrez le prix dans quelques annĂ©es !


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