N° 103 | MARS 2014
www.agglo-montbeliard.fr
P. 06 Réussites de Montbéliardais
Des nouvelles d’ailleurs
PUISSANCE 29 L’ A C T UA L I T É
ÉVÉNEMENT
La Citédo et vous p. 03
D U
P AY S
SERVICE PUBLIC
D E
Élections municipales : quel impact pour l’interco ? pp. 12-13
M O NT B É L I ARD REFLETS
Sur le sentier des mines de Salignonsal p. 27
sommaire 03 Événement
Une journée à La Citédo
©©Daniel Nowak
04-05 Repères 06-11 DOSSIER
Réussite de Montbéliardais : des nouvelles d’ailleurs
12-13 Services
Élections : ce que ça change au niveau intercommunal
14-15 En images
ÉDITO
16-17 Économie
PanoPaK Une nouvelle vie pour IPM
18-19 Éco-agglo
Plan climat, tous acteurs : acte III
20 Tribune 21 Portrait
Mélissa Pedretti/Sophie Lambda, bloggeuse chic/ dessinatrice choc
22-23 Rendez-vous
Un ciné-concert qui célèbre Murnau La fête mondiale du conte Le salon Cœur d’artisans Un midi au musée avec Zingg
24 Entracte
À la découverte de l’inventarium d’Heinrich Schickhardt
25 Coulisses
L’Axone côté loges
En cette fin d’hiver, Puissance 29 vous propose ce mois-ci en page 6, un dossier qui réchauffe le cœur, puisqu’il est consacré à des personnalités originales, issues du Pays de Montbéliard et qui ont réussi dans leur domaine en France, en Europe ou ailleurs. Ce dossier est de nature à favoriser la fierté que les habitants du Pays de Montbéliard doivent nourrir pour leur terre d’origine ou d’adoption. Terre d’élection, dit-on aussi, mais le risque est grand de faire la confusion avec les grandes échéances de cette fin du mois de mars. Car le mois de mars est un temps d’élection. En page 12, nous vous présentons les éléments qui changent dans ce scrutin qui vise à doter chaque commune de son conseil municipal mais qui débouchera également sur un nouveau conseil communautaire. Pendant ce temps, l’activité de l’agglomération suit son cours, des entreprises confirment leur bonne santé (PanoPaK en p. 16) ou leur nouveau départ (IPM en p. 17). La Citédo affiche un joli lancement (p. 3), les artisans s’exposent au Fort du Mont-Bart (p. 23), et l’offre culturelle est toujours aussi étoffée (un ciné-concert et une fête du conte en page 22, ou une pause méridienne au musée en page 23). Pour les passionnés d’histoire locale, ils se plongeront dans la lecture du livre qui paraît sur l’architecte Schickhardt (p. 24) ou emprunteront les sentiers de traverse qui mènent aux mines de Salignonsal (p. 27). Restant « backstage », on découvrira avantageusement les coulisses de l’Axone, machine à produire du rêve (p. 25), ou le vrai visage de Sophie Lambda (p. 21). Un grand bol d’oxygène avec les gestes qui font baisser les émissions de gaz à effet de serre (p. 18), pour finir en Harmonie, celle de Montbéliard (p. 26).
26 Ensemble
L’harmonie municipale de Montbéliard a 140 ans
27 Reflets
Sur le sentier des mines de Salignonsal
Bonne lecture, La Rédaction
Retrouvez-nous sur Facebook, iPhone et Android en scannant le code ci-dessous.
PUISSANCE 29 Retrouvez Puissance 29 et toute l’actualité en ligne sur www.agglo-montbeliard.fr Directrice de la publication : Martine Voidey – Directeur de la communication : Christophe Devillers – Rédactrice en chef : Adeline Coquet – Rédaction : Alexis Beuscart - Régis Tullon - Maquette : Scoop Communication - Réalisation : Ahmed Aliouane – Impression : Estimprim – Photos : Christine Biau - Samuel Coulon - John Darboux - JM Domon - Simon Daval - Cyril Ferrand - Christian Lemontey - Daniel Nowak - Philippe Parent - Florian Roy – Lorius - Rita Scaglia – infographie : J.C. Augé communication Coordinateur photos : Philippe Michel – Puissance 29 : Pays de Montbéliard Agglomération, 8, avenue des Alliés – BP 98407 – 25208 Montbéliard Cedex – Téléphone : 03 81 31 88 88 – Courriel : puissance29@agglo-montbeliard.fr – N° ISSN : 1279-869X Puissance 29 est adhérent de l’Union des journaux et journalistes d’entreprises de France. Tirage : 50 000 exemplaires.
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
©©Christine Biau
Sur le pont pour l’ouverture de La Citédo !
au
r is t i n e B i
© © Ch
Patrick Coulot : « Cela faisait un an que j’entendais parler de l’ouverture du complexe. Comme je vais à la piscine de Belfort une fois par semaine, je me suis dit pourquoi pas venir ici ? Ça a l’air bien, avec beaucoup de monde le mercredi. Je n’ai essayé que les piscines aujourd’hui mais il y a l’espace bien-être à faire la prochaine fois ! »
Stéphanie Calame : « C’est neuf, c’est propre. Et maintenant, avec mes amies, je suis quitte d’aller à Delle et de faire des kilomètres pour profiter d’une bonne piscine. J’ai testé les bulles et la rivière à contre-courant, c’était très bien. Quant au toboggan, nous sommes retombées en enfance ! Si nous reviendrons ? Complètement ! »
Adel Brissi : « C’est une nouvelle piscine donc tout le monde veut y venir pour voir à quoi ça ressemble. Et moi j’ai tout testé ! Le bassin de 25 mètres, le bassin d’activités, le pentagliss. Avant, j’allais à la piscine de Montbéliard mais, maintenant, je préfère venir ici. » ©©
tine Biau Chris
Eddie Willing : « Le toboggan géant me donnait envie car on peut descendre très vite ! Je ne suis pas trop piscine, seulement l’été en fait, mais ça donne envie de revenir. Les gens ont fait du bon boulot ici ! »
stine Biau Chri
Rabby Mangane : « Les copains de ma classe à Sochaux m’avaient dit que c’était bien et qu’il y avait de tout ici. Ils avaient raison ! Le bassin sportif, le pentagliss, le hammam, le spa, c’est trop bien ! Sans oublier le jacuzzi, où c’est tellement agréable de se faire masser ! »
Muguette Cadet : « Cela faisait un moment qu’on l’attendait, cette piscine. Eh bien, c’est super. Même si, à 74 ans, j’hésite à aller sur le toboggan ! Je viens ce mercredi avec mon petit-fils mais, sans lui, je reviendrai en semaine pour tester le grand bassin. Et ce qui serait bien, c’est un petit coin restauration. Comme cela l’été, on pourrait rester ici toute la journée ! »
©©
au
r is t i n e B i © © Ch
hristine Biau ©© C au
r is t i n e B i
Après avoir enfilé leur maillot de bain au vestiaire, ils ont été 1 200 à inaugurer la nouvelle piscine à Sochaux le jour-même de son ouverture. Un engouement prometteur ! Un succès pour le directeur Damien Bugnon et tout son équipage. Mais le commandant de bord de La Citédo n’est pas un capitaine de rafiot, du genre à se reposer sur ses lauriers. En dépit de son ouverture en fanfare, il sait que c’est jour après jour que le public jugera de la qualité de l’offre. Aussi toutes les remarques sont-elles prises en compte, tous les ajustements nécessaires sont-ils réalisés, afin de mieux répondre aux souhaits des usagers. Courant février ont débuté les diverses activités annoncées : Gym’O, Step’O, Cycl’O, Endur’O, Ultim’O et Phob’O pour les adultes ; Ecold’O et Bebed’O pour les enfants. Il est même possible d’y fêter son Anniversar’O ! Du côté des abonnements, trois types de sésames mensuels (lud’O, loisir et classique) s’adaptent au rythme de chacun. Et pour la sécurité de tous, l’équipage a été renforcé avec six maîtres-nageurs et cinq agents de sécurité qui œuvrent de concert autour des bassins. La Citédo a donc pris son rythme de croisière. Et la croisière s’amuse ! À babord, les bassins ! Des plus petits, les fesses dans l’eau de la pataugeoire, aux plus grands qui font leurs longueurs dans le bassin sportif, tous s’en donnent à cœur joie. Quant au majestueux pentagliss qui trône au centre du complexe, il fait office d’attraction numéro un avec ses quatre pistes de 25 mètres. L’offre à tribord est tout aussi alléchante avec l’espace bien-être où la chaleur des spa, sauna, et hammam se conjugue harmonieusement avec le soin (salle de massage, salle de relaxation, douches relaxantes). La Citédo, passeport de tous les loisirs et plaisirs aquatiques ! █
Micro bassins
© © Ch
Le nouveau complexe aquatique du Pays de Montbéliard, ouvert le 19 janvier dernier, a rapidement séduit les plongeurs.
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 3
ÉVÉNEMENT I
REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
LOGEMENT
©©Simon Daval
PLH : c’est signé !
FISCALITÉ
©©Simon Daval
Modulation salutaire de la cotisation foncière
Le projet de nouveau Programme local de l’habitat (PLH), pour la période 2014-2019, a été adopté dans sa version définitive lors du Conseil communautaire du 7 février dernier. Bail signé : voilà les clefs de la maison PMA pour les cinq prochaines années. Le PLH a ainsi pour buts de relever
le défi de l’attractivité territoriale, de construire une agglomération solidaire avec une offre de logements abordables, d’accélérer la transition énergétique du parc de logements mais aussi de favoriser la construction de logements neufs et la réhabilitation du parc existant. Un vaste chantier qui ne fait que (re)commencer.
DYNAMIQUE DU TERRITOIRE
Ambassadeurs de chic
©©CDT Doubs
Le Pays de Montbéliard s’exporte. Depuis début janvier, l’office de tourisme du Pays de Montbéliard n’en finit pas de vanter les richesses et les particularismes locaux en France mais aussi à l’étranger en participant à d’importants salons grand public. Ainsi, les visiteurs des salons Ferien Messe de Berne, International du Tourisme de Rennes, Vakantie de Bruxelles, ou encore du très renommé Salon de l’Agriculture de Paris, dans le cadre de l’Originale FrancheComté, ont pu se faire une idée plus précise de nos savoir-faire et de nos spécialités. Au total, sur les trois premiers salons, on évalue à près de 200 000 personnes, les visiteurs qui sont passés sur un stand dédié au Pays de Montbéliard.
4 / PUISSANCE 29 - N°103 MARS 2014
Le Conseil d’agglomération, lors de sa réunion du 20 janvier, a consenti un effort important pour soulager les commerçants du Pays de Montbéliard du poids de leur CFE (cotisation foncière des entreprises). Beaucoup d’entre eux avaient manifesté leur colère fin 2013 devant l’augmentation de cet impôt, né sur les cendres de la défunte taxe professionnelle. L’Agglomération a donc décidé un rééquilibrage et a voté, à l’unanimité, une meilleure dégressivité de la taxe en fonction du chiffre d’affaires de chaque entreprise. Au total, ce rabais correspond à un effort de 700 000 euros de la part de l’agglomération. Un tiers des commerçants, soit 1 100 personnes, se sont vus soulagés de leur pression fiscale, parfois de moitié voire davantage. Un remboursement, à hauteur de 600 euros, sur la cotisation 2013 a même été approuvé pour les professionnels concernés par l’impôt. Les vitrines ont retrouvé leur sourire ! █
REPÈRES MANIFESTATION
La Nuit de l’eau à Valentigney et grands. Si aucune nage libre ne sera autorisée lors de cette soirée qui se déroulera de 18h à 21h, les initiations (nage avec palme, baptêmes de plongée) et les animations (défi natation, démonstrations de sauvetage) seront nombreuses, en partenariat avec les associations locales. L’entrée, payante (3 euros par personne) est entièrement reversée au bénéfice de l’Unicef. Un plongeon dans la solidarité ! █
©©Christine Biau
La piscine municipale de Valentigney va veiller tard le samedi 22 mars. La nuit de l’eau, c’est la fête dans les bassins, une sorte de « Saturday night swimmer » ! L’opération nationale, menée par la Fédération française de natation et Unicef France, est devenue au fil des ans un rendez-vous prisé des passionnés de l’univers aquatique. La piscine boroillotte relève le défi en ce début de printemps, en proposant des activités pour petits
FORMATION
« L’apprentissage, ça fait du bruit ! » Le slogan des journées por tes ouvertes dans les Centres de formation d’apprentis (CFA) est de nature sonore ! Parmi les 23 CFA de Franche-Comté, celui de Bethoncourt sera évidemment de la partie. Les vendredi 14 et samedi 15 mars, de 9h à 16h30, ses portes seront grandes ouvertes aux jeunes intéressés pour leur faire découvrir les lieux et rencontrer les personnes qui façonneront leur avenir.
Car, avec les formations professionnelles, on peut s’inscrire à tous âges au CFA, notamment dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Le centre de Bethoncourt propose des formations en commerce, hôtellerie restauration, poissonnerie, métiers de bouche. Au niveau des services : coiffure, bâtiment et travaux publics sont également concernés. À noter que l’école Boudard, spécialisée dans la maroquinerie, sera également ouverte durant ces deux jours. █
©©Florian Roy - Lorius
Portes ouvertes au CFA de Bethoncourt
PRÉVENTION
©©JM Domon
Traquez le radon dans votre maison
En ce début du mois de mars, Pays de Montbéliard Agglomération propose à ses habitants de mesurer eux-mêmes la présence éventuelle de ce gaz radioactif dans leur foyer. Un test gratuit, facile à mettre en œuvre et particulièrement utile puisque le Doubs est l’un des 31 départements français les plus touchés par la problématique du radon. Le radon, gaz inodore et incolore, peut accroitre les risques de cancer du poumon. Le traquer, pour mieux le combattre, est donc gage de sécurité sanitaire. C’est pour cela que Pays de Montbéliard Agglomération organise sa troisième campagne gratuite de mesures du radon dans les habitations des 29 communes. Depuis le début du mois
de février – et jusqu’au 21 mars – son service hygiène et sécurité publique (31 avenue des Alliés à Montbéliard) et les mairies mettent ainsi à disposition des habitants un kit de mesure à installer soi-même. Rien de plus facile car il s’agit simplement de poser un petit dispositif discret appelé « dosimètre » dans une pièce de vie. Après deux mois, le kit est à remettre à l’endroit où il a été retiré puis il sera analysé. Les résultats seront transmis aux participants qui pourront, le cas échéant, bénéficier de conseils techniques afin de diminuer les teneurs en radon dans leur habitat. Et ainsi reprendre une bonne bouffée d’oxygène, en toute quiétude. █
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 5
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I
DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
Le Pays de Montbéliard est une piste de décollage merveilleuse pour des destinées hors du commun
D
6 / PUISSANCE 29 - N°103 MARS 2014
DOSSIER
À LA UNE 06-08 TOUS ORIGINAIRES DU PAYS DE MONTBÉLIARD ! > Marie Caillou, une dessinatrice erbatonne > Alexis Grüss, né à Bart > Bernard Kudlak le Boroillot
DR
Pour l’amour du cirque La légende Alexis Grüss
09
10 DAVID THOMAS, LE “CUISTOT” BLANC > Gilles Rémy, bons baisers de Russie
11 GRÉGORY GAULTHIER, CHAMPION DE SQUASH
DR
> Marc Mauillon, l’opéra à cœur
Gilles Rémy, chevalier de la légion d’honneur
10
RÉUSSITE DE MONTBÉLIARDAIS
Cette liste n’est pas exhaustive. Nos ambassadeurs ne manquent pas à travers le monde, y compris à Hollywood ! Qui sait qu’un des réalisateurs les plus connus du cinéma américain est né à Montbéliard ? Franck Darabont a notamment dirigé Tom Hanks dans La Ligne verte (1999). Et la voix française d’Arnold Schwarzenegger, reconnaissable entre mille, cette voix rauque, grave, c’est celle de Daniel Beretta – qui est également auteur-compositeur et interprète – un enfant chéri d’Audincourt ! Les domaines où s’illustrent avec brio les enfants du Pays de Montbéliard sont nombreux et cette « diaspora » occupe donc souvent des postes à responsabilités. C’est ainsi que la société suisse Chaque commune aime à recenser ses célébriTag Heuer, un leader mondial dans l’industrie de tés, de celles qui portent loin le nom du village montres de luxe, profite des compétences de Guy ou de la ville à travers le pays. Quelle fierté que Semon, originaire de Montbéliard, qui a rejoint de pouvoir s’identifier à ces personnalités, parle groupe en 2004 en qualité de vice-président. fois côtoyées sur les bancs de l’école primaire, Dans des contrées plus septentrionales, du côté voisins de rue ou simplement au hasard d’une de Lille, Pierre Mathiot rencontre, qui ont su réusoccupe le poste de direcsir ailleurs, conquérir un Qui sait qu’un des teur de l’Institut d’études empire ou la célébrité. Oui, politiques de Lille depuis le talent s’exporte. Et s’il réalisateurs les plus 2007, et Christophe Bolot, est peu probable que nos connus du cinéma directeur du développegrands témoins reviennent ment à la Communauté un jour s’installer dans le américain est né à urbaine. Des postes en Pays de Montbéliard, leurs Nord ! vies respectives les ayant Montbéliard ? ” Le domaine des arts n’est menés loin d’ici, tous ont pas en reste. Professeur à l’université Paris X à vu leur carrière prendre forme, leurs idées jaillir Nanterre, Jean-Michel Maulpoix, né à Montbéici, de ce terreau propice à l’émancipation. C’est liard, est un poète et critique littéraire reconnu, ce sur quoi s’accorde notre panel de personnalidirecteur de la revue Le Nouveau Recueil à Paris. tés, Marc Mauillon (musique), David Thomas (arts Également né dans la cité des Princes, Michel culinaires), Grégory Gaultier (sport), Gilles Rémy Desvigne s’illustre quant à lui dans l’urbanisme, (affaires) ou encore les artistes de cirque Alexis une matière dont il obtint le Grand prix en 2003. Grüss et Bernard Kudlak.
©©Daniel Nowak
DES NOUVELLES D’AILLEURS Que le Pays de Montbéliard diffuse son savoir, sa culture, à travers quelques destinées hors du commun ne date pas d’aujourd’hui. Ces destinées ont traversé les régions, les frontières, les océans. Voire le temps et les époques ! Ainsi, l’agglomération compte sur des ambassadeurs de talents. Dans tous les domaines, et sur tous les continents.
“
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 7
DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
Le réaménagement du Vieux-Port à Marseille, c’est lui ! Et sa réputation a traversé l’Atlantique puisqu’il a travaillé sur les musées américains de Dallas, Minneapolis et Saint-Louis. Sur le plan artistique, comment ne pas évoquer d’ailleurs Jean-Luc Lagarce, que Bernard Kudlak côtoyait dans les rues de Valentigney? Décédé il y a vingt ans, le fondateur du théâtre de la Roulotte est aujourd’hui l’un des auteurs contemporains les plus joués en France. Son œuvre, publiée aux éditions Les Solitaires Intempestifs qu’il a fondées en 1992 avec François Berreur, est jouée dans tous les théâtres de France. Un autre qui a écumé les théâtres, connu pour la causticité de ses propos, c’est l’humoriste seloncourtois Pierre Péchin. Certains se souviennent de ses canulars téléphoniques qui firent les beaux jours des émissions de divertissement d’Europe 1 dans les années 1970. Pierre Péchin remplit douze fois l’Olympia ! Et s’il s’agit de remplir les stades de football, l’agglomération a aussi ses champions. Parmi les plus connus encore en activité, citons Camel Meriem et Benoît Pedretti – tous deux d’Audincourt – qui ont porté le maillot bleu. Claude Quittet, né lui à Mathay, fut même le capitaine de la sélection nationale, au début des années 1970. À ce niveau-là, n’oublions pas Jacques Santini, ancien sélectionneur des « Bleus », qui évolua au début de sa carrière de joueur à Fesches-leChâtel. Sa sœur Michèle tient d’ailleurs toujours le café, non loin du stade (lire à ce propos Puissance 29 n°92). À tous les niveaux, la bannière du Pays de Montbéliard flotte avec panache au plan national comme sur la scène internationale. Et ça n’est pas récent. Sans rappeler le nom d’un Georges Cuvier, Étienne Œhmichen, André Beucler, Charles Contejean, des membres des familles Peugeot ou Japy, l’agglomération a voyagé au travers de destinées hors du commun. Ainsi le Seloncourtois Henri Renaud, graveur des billets de banque (dont le 200 francs Montesquieu), a-t-il vu son talent s’exporter en Afrique et en Océanie, où il grava monnaie. Ainsi le Montbéliardais Henri Mouhaut, au XIXème siècle, qui fit découvrir à l’Europe les vestiges de la culture khmère, dont les fameux temples d’Angkor. Ainsi le Montbéliardais Pierre Lorillard, fondateur de la multinationale américaine « Lorillard Tobacco Company », la plus ancienne compagnie de tabac outre-Atlantique ! Tous sont les devanciers des grandes réussites d’aujourd’hui, qui confèrent, jour après jour, au Pays de Montbéliard, la notoriété que son génie mérite. █
8 / PUISSANCE 29 - N°103 MARS 2014
Marie Caillou
D’Étupes au pays du Soleil levant Elle n’est pas (encore) connue du grand public mais ses dessins sont réputés au Japon. Marie Caillou, née à Montbéliard en 1971, vit à Paris où ses talents de graphiste font sa renommée dans des films d’animation. Fait rare pour une Française, elle a été sollicitée par la marque nippone Odasho pour réaliser des motifs pour des kimonos. Ces motifs ont servi de base pour la construction des décors des Monstres de Mayuko. █
INTERVIEW Votre image la plus prégnante du Pays de Montbéliard ? La nature dans laquelle j’ai grandi à Étupes. J’habitais un lotissement au milieu des champs et en bordure de la forêt. Le château de la ville me faisait rêver et les parcs automobiles Peugeot m’impressionnaient beaucoup.
Un souvenir particulier ? Oui, ma toute première commande pour « Indices », une agence de communication de Montbéliard. C’était une carte de vœux pour l’hôpital.
Quel savoir-faire d’ici tentezvous d’exporter ?
©©Rita Scaglia
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I
DOMINIQUE VOYNET Comptant parmi les politiques connus du début de ce siècle, Dominique Voynet est, ça se sait peu, née dans la cité des Princes en 1958. Figure historique des Verts, elle
Henri Mouhot (1826-1861), une vie d’aventurier dans l’Asie du sud-est.
J’ai le souvenir d’un état d’esprit très rigoureux et « technique ». Mon père a travaillé toute sa vie chez Peugeot, je pense que l’usine a eu une certaine influence sur moi. J’étais fascinée par cette énorme fabrique qui produisait des voitures en séries. Le lien avec le dessin, c’est le dessin technique qu’enseignait mon frère avant de rentrer à son tour chez Peugeot. Du dessin technique, on passe au dessin numérique (j’utilise un logiciel pour dessiner). Mes thèmes favoris sont la répétition (le motif des parcs automobiles) et la nature (Étupes). █
s’est présentée deux fois aux élections présidentielles, en 1995 et 2007. Elle a été ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement dans le gouvernement Jospin (1997-2001).
André Beucler (1898-1985), une œuvre littéraire qui a traversé les frontières.
Charles Louis Contejean (1824-1907), un naturaliste de renommée internationale.
Les refrains d'opérette de Francis Lopez (1916-1995) ont été chantés dans toutes les langues.
DOSSIER
Alexis Grüss
Un lien indéfectible avec Bart et Bavans
DR
DR
Grüss, un nom incontournable dans l’univers du cirque ! Alexis Grüss cultive un lien très particulier avec le Pays de Montbéliard où il a poussé son premier cri, au sortir de l’hiver 1944. « Je suis né dans la caravane de ma grand-mère, qui était garée chez des gens à Bart. Mais on ne m’a jamais dit qui nous avait hébergés… ». Soixante-dix ans plus tard, on pourrait croire que le célèbre directeur de cirque a oublié ce premier épisode de sa vie. C’est mal connaître le bonhomme. « J’ai du mal à l’expliquer mais, quand on est né quelque part, il y a quelque chose qui reste imprimé à vie. Bart, je n’y suis resté que le moment de ma naissance. Mais mes racines, elles sont forcément là, et on ne peut pas les couper ! » Mieux, elles trouvent des ramifications étonnantes. « Mon souvenir le plus marquant, c’était en 1982. Nous venions d’être nommés Cirque national par Jack Lang et la première ville qui nous accueillait, c’était Montbéliard, là où pour ainsi dire je suis né. Le 7 mai, au matin, j’apprends la naissance de ma fille, Maud. Et le même jour, mon père me présente la sage-femme qui m’a mis au monde. Tout de même, il y a des questions à se poser par rapport au hasard ! »
L’agglomération reste donc une étape marquante, encore aujourd’hui. « J’ai de la famille du côté d’Audincourt et j’ai conservé quelques liens avec la famille Jeannet qui vit encore à Bavans. » La famille Jeannet qui, associée à son oncle, avait fondé l’enseigne réputée Grüss-Jeannet. « Et, pendant l’occupation, une famille leur avait donné les moyens pour démarrer, c’était les Peugeot. Ça, on ne l’oublie pas non plus. » Au gré du grand chapiteau qui se déploie à travers le monde, Alexis Grüss véhicule donc ces valeurs acquises dans le Pays de Montbéliard. « C’est une région avec un caractère bien trempé où règne une véritable solidarité. À l’instar du marché de Noël de Montbéliard, pour moi le plus formidable. C’est un pays froid mais la chaleur humaine compense. Tout cela, c’est une culture. Et ça doit se transmettre. » █
Bernard Kudlak Bernard Kudlak, qui a grandi à Valentigney, s’est construit grâce, mais aussi en opposition, à certains aspects du Pays de Montbéliard. Pour créer cette merveille de cirque Plume. La création naît souvent de la souffrance. Du paysage industrieux d’il y a quarante ans, le cofondateur du cirque Plume a gardé le sentiment d’avoir vécu une partie de sa jeunesse comme dans une sorte de carcan. « Il était difficile d’être jeune ici dans les années 1970. C’était une société très fermée autour de Peugeot, où il y avait des murs de conventions à démolir. Face à ce conservatisme et cette soumission à l’autorité, les jeunes aux cheveux longs et dans le vent du désir de l’époque devaient faire de sacrées pirouettes pour s’en sortir ! » Ce cloisonnement des classes sociales a fait naître ce besoin de liberté qui a caractérisé son parcours. Le sien et celui de Jean-Luc Lagarce, son voisin qu’il croisait rue de SousRoches. « Pour tous ceux qui ne se sont pas
arrêtés au pied du mur, il y avait un chemin artistique pour ouvrir des portes, aller vers les autres. Moi, ça a été très clairement cela. J’ai réussi à m’échapper de cette histoire qui ne me convenait pas. » Cette échappatoire, elle prit la forme de la bibliothèque pour tous de Valentigney – « j’y prenais aussi bien les BD que de la littérature » - et d’un peu de verdure. « Valentigney était un endroit de nature, même si nous avions la possibilité d’être dans un environnement urbain. Mon enfance, je l’ai aussi passée dans les bois. » Cette vie d’artiste, Bernard Kudlak l’a donc construite en réaction et en accord tout à la fois avec son terreau originel. « Il y a dans ce pays une volonté d’indépendance et de créativité, de la même manière que je mène ma carrière. Il y a une formidable énergie et j’ai d’ailleurs été marqué par les luttes ouvrières, ce travail des ouvriers allant vers la liberté pour que leurs enfants aient une vie meilleure. Cette solidarité m’a beaucoup apporté et aujourd’hui encore, je fais un travail d’équipe, lorsque nous sommes en tournée. » █
©©Alice Kudlak - Cirque Plume 2011
De « Valen » au cirque Plume
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014/ 9
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I
DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
David Thomas
Les saveurs de Vandoncourt en Afrique
DR
DR
L’actuel meilleur chef cuisinier d’Afrique australe a fait bouillir ses premières marmites à Vandoncourt. Ou comment l’art culinaire du Pays de Montbéliard s’est installé au pays des antilopes ! Il ne la remerciera jamais assez. Alors que David Thomas remportait le concours de meilleur chef namibien en 2010, 2011 et 2013 – et était couronné « chef sud-africain » en septembre dernier à Durban, en Afrique du sud – c’est vers sa chère nounou que ses pensées étaient tournées. Sa nounou de Vandoncourt, Simone Couvet, qui lui avait appris les bonnes ficelles d’une bonne tablée. En janvier 2009, tout jeune diplômé de l’institut Vatel à Lyon, il débarque en Namibie. Sa sole normande ou son filet d’oryx ont depuis conquis les palets de l’Afrique. Une réussite qu’il attribue en grande partie à son enfance passée dans l’agglomération montbéliardaise. « J’y ai beaucoup de souvenirs puisque j’y ai passé quinze ans de ma vie. Ce fut une enfance à la campagne, au rythme des saisons. Je me souviens des forêts, où je ramassais les champignons et où je faisais du bois. »
Même s’il a ciré avec son pantalon les bancs des écoles primaires de Vandoncourt et de Montbouton, du collège des Quatre Terres à Hérimoncourt puis du lycée du Grand Chênois à Montbéliard, c’est dans la cuisine de Simone Couvet, au pays des Damas, qu’il a parfait son éducation. « Là, j’y ai des souvenirs de goût avec les confitures, les desserts, les fromages, et les produits fumés ! J’y ai découvert la cuisine faite maison, avec les moyens du bord. Mais c’était toujours goûteux et délicieux ! » C’est cet art culinaire qu’il a emporté dans son maigre bagage, à l’autre bout de la planète. Mais David Thomas n’en finit pas clamer sa reconnaissance pour « cette cuisinière magique » de Vandoncourt. Un amour qu’il transmet aujourd’hui dans les assiettes de son établissement du Lyon des sables, à Walvis Bay, au bord de l’océan atlantique. █
Gilles Rémy
De Seloncourt au pays des neiges Les sociétés du groupe CIFAL sont d’une importance stratégique puisqu’elles aident les entreprises françaises à s’établir sur le plan international, par le biais d’un accompagnement commercial et d’un apport technique et industriel. Depuis 1995, Gilles Rémy en est le PDG et, à ce titre, il a été invité par les plus hauts dignitaires de la République lors de voyages d’État. Un sacré parcours réalisé depuis Audincourt où il est né ! « J’ai plutôt passé mon enfance à Seloncourt où j’ai fait mon école primaire, avant d’aller au collège d’Hérimoncourt. J’avais une idée fixe, c’était de voyager. Mon rêve était de bouger, de découvrir. » Cette enfance dans le Pays de Montbéliard a façonné sa vision des choses. « Cette région ouvrière forge le caractère. J’y ai appris la ténacité. J’ai aussi un attachement particulier à l’outil de production. Quand on sait ce qu’est une usine, il y a une sensibilité particulière. Mais ce qui est paradoxal, c’est que je ne suis jamais entré dans une usine Peugeot ! » Peugeot, qui l’a suivi à travers ses pérégrinations
10 / PUISSANCE 29 - N°103 MARS 2014
dans le monde. « Chez CIFAL, nous avons plusieurs filiales à l’étranger. Et dans les années 1990, toutes nos voitures étaient des Peugeot. À Achkhabad (Turkménistan), Moscou ou Alma-Ata (aujourd’hui Almaty, au Kazakhstan), je pensais avec émotion que c'était des usines issues de la maison mère du Pays de Montbéliard qui fabriquaient toutes ces voitures. » L’amour des voyages et du tissu industriel, voilà ce qui a forgé Gilles Rémy. « Et dans un sens, j’ai réuni les deux dans le cadre de mes fonctions. Je continue à vendre l’excellence française à l’étranger, en Russie plus particulièrement et en Asie centrale. » Comme quoi, le lien reste solide avec le Pays de Montbéliard. « Si je ferme les yeux, je revois les hivers avec de la neige et la nature qui était gelée. Ces hivers-là, c’étaient de vrais hivers ! Rue de la Pâle, où j’habitais, il y avait un trou d’obus qui faisait comme une piste de luge de dix mètres. C’est amusant qu’après cela, j’ai rejoint le pays de la neige : la Russie. » █
DR
Président directeur général du CIFAL, Gilles Rémy tient depuis près de vingt ans les rênes du commerce extérieur français vers la Russie et l’Asie.
DOSSIER DOSSIER
Grégory Gaultier
©©FF Squash
Audincourt résonne des premières balles du champion
Fin janvier, Grégory Gaultier est redevenu numéro 1 mondial de squash. Un sport qu’il a découvert à Audincourt, où il a tapé dans ses premières balles. La carrière du champion, spinalien d’origine, a pris son essor dans l’agglomération. « Je suis arrivé ici à l’âge de quatre ans et j’ai vécu à Mandeure. Dès que les courts
de squash se sont ouverts à Audincourt, je me suis inscrit. C’est d’autant plus étonnant que personne de ma famille n’y jouait. » Pendant neuf ans, le jeune prodige a tapé dans des milliers de balles sous l’œil protecteur de Nadine, sa maman, longtemps gérante de l’association. « Je me souviens aussi de Francis Jarrot qui s’occupait de moi, au club. Il avait vingt ans de plus, c’était le meilleur joueur… » Avant lui, évidemment ! D’Audincourt à New-York, deux décennies se sont écoulées. C’est en Amérique, il y a un mois, que Grégory Gaultier est allé chercher son sceptre de n°1 mondial. « C’est l’objectif que je m’étais fixé tout au long de ma vie. Même quand j’étais petit, au club de squash d’Audincourt, j’ai toujours eu l’ambition d’être le meilleur. Il a fallu bouger pour y arriver et c’est pour cela que je m’étais
établi dans le Sud, là où il y avait l’élite de la discipline. » Le jeune Gaultier avait donc quitté le collège de Beaulieu Mandeure en classe de 4ème, direction le pôle France à Aix-en-Provence. Les obligations d’une carrière de sportif de haut niveau l’ont emmené aux quatre coins du monde, tandis qu’il est désormais établi à Prague, en République tchèque. Mais il demeure toujours quelques souvenirs du Pays de Montbéliard dans ses valises. « Je me souviens, j’allais souvent avec les copains traîner sur les bords du Doubs, du côté de Mandeure. J’ai souvent passé mes journées là-bas. Il y avait un terrain de foot et une piste de vélo le long de la rivière. Tout pour s’amuser ! » La passion du jeu a grandi là. █
Marc Mauillon
« Je me suis construit à l’ombre du château de Montbéliard »
Le mois dernier au Theater an der Wien en Autriche, ce mois-ci à l’opéra-comique de Paris, en avril au Lincoln Center de New-York. Marc Mauillon voyage et travaille dans mille lieux remplis d’histoire, à l’instar de l’endroit où tout a commencé. « Entre le Conservatoire avec la flûte, le chant, la formation musicale, la musique de chambre, l’orchestre, le département de musique ancienne et le Diairi, je passais pas mal de temps au château ! » Bethoncourtois d’origine – ses parents habitent toujours le petit Bethoncourt – il débute la musique à 6-7 ans avec Geneviève Joulin, à l’école nationale de musique de Montbéliard. À 10 ans, une participation à un opéra pour enfant au théâtre, grâce à
©©Philippe Parent
Artiste lyrique de renommée internationale, le baryton Marc Mauillon a développé son talent dans le cœur historique de la cité des Princes. Il joue aujourd’hui dans les plus beaux théâtres et opéras de la planète.
Charlotte Nessi, agit comme une révélation. « J’avais un rôle de soliste et ce monde de l’opéra m’a complétement séduit. Imaginez le formidable terrain de jeu que peut être un théâtre pour un enfant ! » Inscrit dans la classe de chant de Dominique Bonne, Marc Mauillon s’implique très vite, sa sœur Angélique à ses côtés, dans les projets du département de musique ancienne, initiés par le trio Denis Morrier, Francis Mercet et Isabelle Kvartskhava. Au Conservatoire, il commence très tôt à faire des récitals avec piano grâce au professeur Pascal Keller. Sans oublier son expérimentation de l’enseignement de la flûte traversière dans le cadre de l’harmonie de Grand-Charmont ! À 20 ans, son bagage était donc assez pourvu pour entrer au Conservatoire de Paris. « Je me considère comme très chanceux car j’ai eu à Montbéliard une formation très solide. Je peux aujourd’hui chanter beaucoup de répertoires différents et j’ai aussi eu la chance de me produire très tôt sur scène. Ça a été pour moi un très grand atout et j’en suis fier. » █
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 11
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I
SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
23 et 30 mars 2014 : 1er rendez-vous de l’intercommunalité avec le suffrage universel direct
12 / PUISSANCE 29 - N°103 MARS 2014
SERVICES
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 13
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I
EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
SPORT
TOUT A ROULÉ À NOMMAY
©©Florian -Roy - Lorius
©©Simon Daval
26 janvier – Huit mille spectateurs, un parterre de champions avec le Franc-Comtois Francis Mourey en tête d’affiche, et un temps resplendissant. La finale de la coupe du monde de cyclo-cross, disputée à la base de loisirs du Pays de Montbéliard, comble toutes les attentes et l’organisation sans faille est une nouvelle fois saluée par les représentants de l’UCI (Union cycliste internationale).
INFRASTRUCTURES
14 / PUISSANCE 29 - N°103 MARS 2014
©©Christian Lemontey
©©Christian Lemontey
LA PASSERELL 22 janvier – Deux grues monumentales, dont une de 500 tonnes côté Près-la-Rose, pour soulever une passerelle de 42 mètres (et 95 tonnes) : on se sent tout petit devant la manœuvre opérée au millimètre consistant à relier les deux rives du canal du Rhône au Rhin, à Montbéliard. L’agglomération a pris en charge la plus grande partie du coût de cette opération qui, à partir d’avril, permettra aux piétons et aux cyclistes de relier plus aisément le centre-ville et la PetiteHollande.
EN IMAGES
VŒUX
FORMATION
UN LYCÉE DE DURS À CUIR
DYNAMISME COMMERCIAL ©©Florian Roy - Lorius
30 janvier – Les forces vives de l’agglomération sont conviées à l’Axone autour du président de l’Agglomération et de tous les élus lors de la cérémonie des vœux annuelle. Un moment de rencontre pour se souvenir d’une année 2013 chargée – Salon du Véhicule Innovant, développement économique des filières cuir et bois, La Citédo, lancement de Cadencité, l’Ile en mouvement…
DR
RETOUR VERS LE FUTUR LES LAURÉATS DE LA CHARTE QUALITÉ 2014 3 février – 30 professionnels du commerce et des services du Pays de Montbéliard* reçoivent des mains du président de la CCI du Doubs, Dominique Roy, la charte Qualité-Accueil-EcouteConseil. Cette charte récompense les commerces traditionnels désireux d’améliorer et d’accroître leurs services aux clients, qui se sont soumis à une évaluation sur la base de 73 points de contrôle passés au crible par un client-mystère. * AUDINCOURT Salon Mylord, coiffure mixte / Styl’Canin, toilettage canin / Époques et Styles déco / Optic 2000 / Optique Erard / Optique Tissier / Pharmacie de la Mairie / Optique Audition Nadler ÉTUPES L’In Immobilier MONTBELIARD Century 21 / Agence AXA, assurances / DEBRIE, pâtisserie-chocolaterie / Krys Optique Clément / Roger Bernard Boutique, linge de maison / Encadrement Montagnon / Optic 2000 / Pharmacie du Château - Pharmacie Marchal / Singulier Immobilier / Body Minute / Autoconfiance 25 / La Gourmandise / La Gourmandise 2 / Ragot - La Chocolaterie / Olivier Tran Coiffure SAINTE-SUZANNE Olivier Tran Coiffure VALENTIGNEY Evolu’tifs, coiffure / Boucherie Charcuterie Salaisons Mercier
17 janvier – Le savoir-faire du Pays de Montbéliard est à l’honneur avec la visite du ministre de l’Économie et des Finances et du président de Pays de Montbéliard Agglomération au lycée « Les Huisselets ». La nouvelle formation cuir et maroquinerie qui y est prodiguée conduira les élèves d’aujourd’hui vers les métiers de demain. Un apprentissage cousu main.
©©Simon Daval
LE S’EST POSÉE
SPECTACLE
©©Samuel Coulon
SHOW LES MOTOS ! 2 février – La deuxième édition du trial indoor de l’Axone fait vrombir de plaisir les quelque 2500 afficionados de la moto et du VTT. Des sauts à couper le souffle, des envolées motorisées époustouflantes, des cascades impressionnantes, et quelques poussées d’adrénaline, pour le public comme pour ces sportifs de haut vol.
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 15
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I
ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
PanoPacK en fait des caisses !
©©Simon Daval
La trentaine de salariés de PanoPacK fabrique notamment des caisses en bois sur mesure
Avec ses tourets, bobines, palettes et autres emballages industriels – et notamment les caisses - PanoPacK est passé maître dans l’art du conditionnement en bois. Avec un goût prononcé pour l’innovation.
16 / PUISSANCE 29 - N°103 MARS 2014
tournera autour de l’emballage industriel et de ces fameuses caisses en bois. « Des caisses aux spécificités très particulières ! » De la traditionnelle à la pliante avec sa palette métallique, en passant donc par la « caisse lego », en bois contreplaqué venu de Russie comme en matériaux composites, elles sont à la fois légères et solides. Certifiées transport maritime, elles ne craignent même pas le roulis des océans ! Pour les marchandises les plus volumineuses comme des machines « nous emballerons bientôt une presse de 50 tonnes ! » - l’entreprise peut même se déplacer directement chez le client pour réaliser le conditionnement. En somme, faire un énorme paquet cadeau en bois… Bien moins chères que les conteneurs métalliques, ces caisses en bois permettent à l’entreprise d’étendre ses parts de marché, notamment à l’international. Le mois prochain, elle sera de nouveau présente au salon WIRE de Düsseldorf, en Allemagne, où elle reçoit de très bons échos. « La règle, c’est de s’adapter au client », affirme Claude Guyotjeannin. Et cela est valable aussi bien pour les caisses, les tubes en carton ou les tourets en bois. Quant au client, il n’a plus qu’à s’en lécher les bobines… █ ©©Simon Daval
dynastie en créant Panofil, société tournée vers les Rien de plus banal qu’une caisse en bois ? Detourets et les bobines pour fils et câbles. mandez un peu à Claude Guyotjeannin pour voir, En 1985, l’histoire de la fabrique quittait Mandeure il vous étonnera ! Sa caisse baptisée box’eco-T, pour s’étendre à Bart. Aujourd’hui, elle s’étale sur en attente d’être brevetée, vient révolutionner le 2,5 hectares avec quatre ateliers d’une surface genre. « C’est une nouvelle caisse qui s’assemble totale de 6 500 mètres carrés, comptant une trensans pointe. Il n’y a pas de clouage. » En deux temps trois mouvements, il vous monte l’ensemble. Et si le nom est trop compliqué à retenir, le surnom de « caisse lego » est déjà tout trouvé. Attention, cette invention n’a rien de trivial. « Cette caisse nous a permis de remporter un important marché au mois de janvier », se réjouit le directeur de la société. Ce mois-ci, ce nouveau client – un gros constructeur automobile – va autoriser PanoPacK à réaliser ses premiers essais de conditionnement puisqu’il s’agira de transporter une lourde et précieuse marchandise à travers le monde. L’entreprise de la zone d’activités des Andanges, à Bart, s’est fait une spécialité de ce genre de défi. Née de la fusion des sociétés Panofil (faClaude Guyotjeannin, entrepreneur créatif et passionné brication de tourets, bobines et tubes en carton) et Dinorbois (palettes et caisses) taine de salariés. La société a été particulièrement en 2001, PanoPacK est surtout une histoire de accompagnée par Pays de Montbéliard Agglomérafamille. Chez les Guyotjeannin, Georges le grandtion dans le cadre du soutien à la filière bois. À ce père tenait déjà une scierie à Mandeure, en 1922. titre, elle a notamment bénéficié d’aides à l’invesC’est dire si, ici, le talent et la technicité sont gravés tissement matériel. dans le bois. Jacques, le père, a débuté la fabrique Bientôt, la plus grande part du chiffre d’affaires de caisses en 1956. En 1980, Claude perpétuait la
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I
ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
©©Traces écrites - IPM France
Projet de sauvetage entériné, IPM poursuit son activité
Le site emblématique d'IPM à Vieux-Charmont va connaître une deuxième jeunesse
Quand il s’agit de sauver quarante emplois, à l’heure où la crise empêche la courbe du chômage de s’inscrire durablement à la baisse, il n’y a pas de place pour l’indécision, le statu quo. C’est en cela que le conseil d’agglomération du 4 octobre 2013 a validé le projet du groupe allemand UKM, destiné à maintenir l’emploi dans l’entreprise spécialisée dans la fabrication d’axes de piston. Dans un secteur automobile en grande difficulté, les dirigeants avaient sollicité l’agglomération afin d’aider IPM à trouver les fonds nécessaires pour ce plan de redressement. Patrick Mermilliod a été mandaté par UKM afin de porter ce projet. L’industriel n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il fut l’artisan du rachat de Peugeot Japy à Audincourt, entreprise qui, en neuf ans, est sortie de l’impasse dans laquelle elle était plongée en 2005. Ce projet consiste à affermir la position d’IPM sur le marché de la fabrication des axes de pistons, tout en développant une stratégie ambitieuse de diversification, notamment en direction des axes de moteurs industriels et de poids lourds. « Nous avons notre place à y faire, indiquait Patrick Mermilliod devant le
Conseil. Nous allons nous concentrer dans cette voie à Vieux-Charmont. » Actuellement estimée à 10%, le directeur du site souhaite voir la part de marché d’IPM dans le secteur des poids lourds grimper à 20%. Pour ce faire, l’agglomération a engagé une action très volontariste afin de
maintenir l’emploi et permettre à la société d’investir dans l’outil de production. En échange de ces garanties, la collectivité a consenti à racheter à IPM son domaine foncier, la société lui payant bien évidemment un loyer. L’acte de vente a été signé en janvier dernier. Des travaux de réhabilitation seront conduits pour les surfaces le nécessitant, avec notamment un gros travail sur l’amélioration des performances énergétiques du site. Pour Patrick Mermilliod, cet accord devrait permettre à IPM d’approcher de son équilibre financier sur une base mensuelle en fin d’année. L’effort consenti par l’agglomération permet dans un premier temps de dégager l’horizon pour la quarantaine de salariés, et de donner à l’entreprise les moyens de mettre en œuvre sa stratégie très ambitieuse de diversification de ses productions. █
©©Traces écrites - IPM France
L’avenir s’éclaircit pour IPM. L’entreprise emblématique de VieuxCharmont peut croire en la poursuite de son activité grâce au plan de redressement établi entre l’actionnaire allemand UKM et l’agglomération.
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 17
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I
ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I CAMPUSI CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
Bon pour la planète en même temp
Les chiffres le montrent : 51% des gaz à effet de serre liés aux transports dans le Pays de Montbéliard sont dus aux véhicules personnels. Quant au chauffage des logements et bureaux, il représente la première cause de gaz à effet de serre : 36%. Autant dire que chaque effort accompli à titre individuel contribue réellement à la réduction de ces gaz. C’est pourquoi le plan climat énergie de Pays de Montbéliard Agglomération accorde un rôle important à l’action des particuliers. Des conseils sont prodigués et des aides attribuées afin d’aider à prendre part à la démarche territoriale. L’intérêt pour chaque citoyen, c’est qu’il s’y retrouve dans son portemonnaie et en termes de santé, et agisse pour les générations futures. Les économies d’énergie dans les logements ont un très fort impact en termes de réduction des gaz à effet de serre. Certains réflexes sont simples à adopter. Ainsi, maintenir la température des pièces de vie à 19°C et celle des chambres à 16°C limite les consommations. Chaque degré supplémentaire entraîne une augmentation de 7% ! Éteindre la lumière en quittant une pièce, débrancher ses chargeurs après usage, couper les veilles de TV et PC la nuit, tout cela va dans le même sens.
Pays de Montbéliard Agglomération favorise les opérations de construction et de rénovation urbaine, en privilégiant les logements HQE (haute qualité environnementale)
Jusqu’à 60% d’économies La réalisation de travaux d’isolation peut, elle, entraîner jusqu’à 60% d’économies d’énergie. Un service public, neutre et gratuit sur la rénovation énergétique - le point rénovation information service (cf. encadré en page 19) - dont Pays de Montbéliard Agglomération est partenaire informe et aide les familles désireuses d’entreprendre des travaux performants. Le niveau d’aides sur les deux prochaines années permet en effet, selon ses ressources, d’obte-
TIRER PARTI DES RESSOURCES LOCALES Depuis 2006, l’association Vergers Vivants entretient la tradition des arbres fruitiers dans le Pays de Montbéliard. Basée à la Damassine la maison des vergers, du paysage et de l’énergie, créée par Pays de Montbéliard Agglomération à Vandoncourt - la structure permet aux personnes intéressées de se familiariser avec l’entretien et la mise en valeur de ce patrimoine. Cours de taille, reproduction, plantations, soins alternatifs aux traitements phytosanitaires… les actions menées favorisent la transmission d’un savoir-faire lié aux arbres fruitiers les mieux adaptés au climat local.
18 / PUISSANCE 29 - N°103 MARS 2014
Outre la préservation de cet atout environnemental pour l’agglomération, Vergers Vivants propose l’accès au pressoir de la Damassine. À l’automne, les particuliers peuvent y fabriquer leur jus de pomme en pressant leurs propres fruits. Toute l’année, des familles y font l’emplette de jus de pomme de qualité artisanale à prix modique. █ www.vergers-vivants.fr tél. 03 81 37 82 26
Favoriser les circuits courts En achetant ses fruits et légumes de saison aux associations pour le maintien d’une agriculture paysanne ou engagées pour la promotion du mouvement locavore*, on contribue à réduire les gaz à effet de serre. En effet, une tonne de pommes produites localement engendre 1 000 fois moins de gaz à effet de serre qu’une tonne de fruits produits en Afrique du Sud et transportés par avion. Les Jardins d’Idée, par exemple, basés à Valentigney, fournissent chaque semaine à leurs adhérents des paniers de légumes bio, produits par quelque 70 personnes embauchées en contrat d’insertion. Des points de dépôt répartis sur l’agglomération permettent à toutes les familles de profiter de ce circuit court et de disposer en permanence de légumes frais et variés à prix très raisonnable. www.jardins-idées.fr tél. 03 81 37 10 08 *Locavore : qui se nourrit de denrées ayant parcouru au maximum 250km
©©Florian Roy - Lorius
En favorisant les écogestes des particuliers pour réduire les gaz à effet de serre et économiser l’énergie, le plan climat énergie de PMA contribue de fait à réduire les factures. Les 120 000 habitants du Pays de Montbéliard sont concernés.
ÉCO-AGGLO
ps que pour votre porte-monnaie ! D’autres habitudes faciles à prendre ont un impact non négligeable, en matière de tri des déchets ou d’habitudes de consommation. Tri et recyclage évitent le recours à une incinération coûteuse en réduisant les volumes, tout comme le compostage des déchets biodégradables pour ceux qui disposent d’un jardin. Boire l’eau du robinet, dont la qualité est surveillée en permanence, règle la question d’un grand nombre de bouteilles vides dans votre foyer. Manger du poulet, des œufs ou du poisson en remplacement de la viande rouge est bon pour la santé et source de moins de gaz à effet de serre. Enfin, privilégier les circuits courts avec des denrées produites dans l’agglomération et la région limite les besoins en transport et favorise une alimentation saine et variée.
Cédric Choquet et son épouse, de Bethoncourt, ont pu bénéficer d'aides pour rénover leur maison. À la clé, plus de confort et des économies d'énergie
Au final, la démarche consistant à réduire les gaz à effet de serre et à économiser l’énergie relève beaucoup du bon sens. Mais, argument souvent négligé, elle apporte un gain de pouvoir d’achat et une meilleure qualité de vie. Nous avons tous à y gagner ! █
Le composteur, une idée de bon sens Près d’un tiers de nos déchets ménagers sont biodégradables et peuvent être compostés. Pays de Montbéliard Agglomération propose l’achat de composteurs bois, 30€, ou plastique, 15€, à la compostière de VieuxCharmont et sur le site de la Charmotte, à Voujeaucourt.
nir jusqu’à 100% d’aides, allouées par l’État, le Conseil régional, le Conseil général et Pays de Montbéliard Agglomération.
©©Simon Daval
©©Simon Daval
Un plus pour la santé
Côté déplacements, la qualité et l’offre des transports publics s’améliorent en permanence. Bientôt, Cadencité va révolutionner leur usage dans l’agglomération, contribuant à limiter la pollution liée à l’automobile. Sachez également que votre employeur a l’obligation de contribuer pour partie au coût de votre abonnement train ou bus. Quant au vélo et à la marche à pied pour accompagner vos enfants à l’école, ils sont bons pour votre porte-monnaie et pour votre santé, tout en favorisant les relations sociales. Idem pour le covoiturage.
J’ÉCO-RÉNOVE, J’ÉCONOMISE Changement de chaudière, doubles vitrages, isolation, panneaux et chauffe-eau solaires… Un dispositif national, doté d’un numéro unique, permet désormais de se renseigner sur l’ensemble des aides auxquelles votre foyer est éligible dans le cadre de travaux de rénovation pour économiser l’énergie. Propriétaire occupant ou propriétaire bailleur, renseignez-vous!
03 81 61 92 41
www.renovation-info-service.gouv.fr
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 19
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
©©Simon Daval
En raison des élections municipales qui se déroulent les 23 et 30 mars, les groupes politiques au conseil d’agglomération ont souhaité s’abstenir de publier leur tribune habituelle ce mois-ci.
20 / PUISSANCE 29 - N°103 MARS 2014
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
Mélissa Pedretti, Tout sauf une fille Lambda
C’est un site web qui, longtemps méconnu, a soudainement projeté sur le devant de la scène une jeune femme dont la gouaille et le talent devaient, un jour ou l’autre, être exposés aux yeux de tous. En remportant en novembre dernier le Golden blog Award, catégorie bande dessinée, Mélissa Pedretti a découvert les avantages de la célébrité. « Ce prix a changé pas mal de choses. Cela m’a donné une crédibilité, permis de rencontrer des élus, des artistes, des journalistes. Une visibilité que je n’aurais pas eue sans. » Voilà donc Sophie Lambda, sa créature, connue dans toute la blogosphère. Et ça l’amuse. « Ce nom, je trouvais ça drôle. Je me disais que si mon blog marchait, les gens allaient retenir quelque chose d’immatériel. Qu’ils allaient retenir du vent. » Un vent de fraîcheur car, à l’instar de sa créatrice, Sophie Lambda est à travers ses histoires source de bonne humeur. Mieux, un défouloir. « Sophie peut être très chieuse, moi je le suis moins qu’elle. Elle s’en moque, elle
©©Simon Daval
Cette étudiante montbéliardaise, qui fréquente le site universitaire des Portes du Jura, a remporté fin 2013 un prix national pour son blog relatant les histoires délirantes d’une jeune femme ordinaire. Mais qui se cache derrière ce patronyme de Sophie Lambda ? fait ce qu’elle veut alors que moi, je ne me laisse pas aller à tous les excès. » Mélissa Pedretti est une passionnée raisonnée. Cette année, elle termine son master 2 d’e-commerce et langues étrangères à Montbéliard. Et ce n’est pas sa renommée soudaine de dessinatrice qui lui fera changer de trajectoire. Quoique… « Après cinq années d’études, je ne vais pas tout lâcher pour quelques papiers dans le journal. Mais bon, entre le dessin et le master, le cœur balance. Enfin, pas vraiment… » Comme Sophie Lambda, la jeune FrancComtoise voit ses désirs se confronter durement à la réalité. « Je suis une grande ado », rajoute-t-elle, ce qui explique sans doute le succès de son blog. Loin d’être vieille, mais plus toute jeune non plus. Mélissa n’est pas encore prête à poser ses bagages, elle qui a déjà beaucoup bourlingué. Avant de reprendre ses études, il y a six ans, la jeune femme avait bien roulé sa bosse. Barmaid sur la plage de Barcelone,
jeune fille au pair en Irlande, plongeuse sous-marine en Australie ou squatteuse d’aéroport à Londres, Mélissa s’est nourrie de sa vie pour alimenter son blog. « Ces voyages furent plus formateurs que la faculté, où on apprend des choses différentes. Ça aide à avoir un autre regard sur les choses. Je n’invente rien, je les raconte juste à ma façon. » Des histoires que, diplôme en poche, la jeune femme, née à Besançon, adolescente à Vesoul, ira forger ailleurs qu’à Montbéliard. « J’ai fait mes cinq ans d’études ici. Mes souvenirs de cette ville seront liés à l’université. » Et à ce blog « Sophie Lambda », dont son colocataire lui avait soufflé l’idée il y a quatre ans. Une idée assez lumineuse pour la propulser peut-être un jour en librairie, au rayon bande dessinée. █ Son blog : www.sophielambda.com
Questions sur le vif La qualité que vous aimeriez piquer à Sophie Lambda ? Ça serait de répondre aux gens car Sophie les envoie balader. Moi, je suis quand même grande gueule mais j’essaie de me retenir. Elle a le droit, pas moi. Le meilleur endroit pour dessiner ? Chez moi, toute seule. Quand il pleut, c’est encore mieux. Je culpabilise moins. Qu’avez-vous du mal à dessiner ? Les motos, les véhicules en général. Ce n’est pas quelque chose qui me plaît. Quand c’est trop réaliste, j’ai du mal. Mais il faut que j’apprenne.
Ce qui a de plus franc-comtois chez vous ? Mon accent, même si j’ai tendance à le perdre quand je suis à Paris. Ce n’est en tous cas pas ma consommation de fromage, j’ai une intolérance au lactose. Je tourne au lait de soja… Un don que vous rêveriez d’avoir ? Devenir invisible, pour aller dans des endroits où on nous interdit d’aller. Comment vous voyez-vous dans dix ans ? À 38 ans, je ne sais pas où je serai. Je suis très imprévisible, je ne sais même pas où j’en serai dans six mois ! J’espère dessiner, encore, et j’espère que j’aurais progressé. Et, pourquoi pas, apprendre à dessiner aux autres.
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 21
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I
RENDEZ-VOUS I ENSEMBLE I REFLETS I
Nosferatu avec des doigts de pianiste
©©Simon Daval
Frissons des yeux, plaisir des oreilles ! En prélude de sa programmation du printemps, le Conservatoire du Pays de Montbéliard propose, au Colisée, une rencontre avec l’un des personnages les plus terrifiants du cinéma, agrémentée de la musique improvisée de Pascal Keller au piano. Un clin d’œil de la modernité au cinéma d’antan… Pour les plus jeunes qui ne connaîtraient pas Nosferatu, imaginez un comte Dracula, chauve avec un regard globuleux et des doigts de sorcière. Le personnage du film, sorti en 1922, hante les mémoires des cinéphiles les plus avertis. Un film que l’on peut aisément qualifier de culte, l’un des premiers dans le registre de l’horreur. Un chefd’œuvre du cinéma expressionniste allemand. Le Conservatoire, qui inaugure ce mois-ci sa session printemps, propose de revisiter ce film dans le cadre de la thématique « Mythologies et légendes des siècles », en partenariat avec Musique classique en liberté, Le cinéma et rien d’autre, la médiathèque de Montbéliard, la MJC Centre image et, évidemment, le cinéma Le Colisée. La projection de ce film muet sera accompagnée
en direct au piano par Pascal Keller, enseignant au Conservatoire. Un vrai défi pour le musicien qui prêtera ses doigts d’artiste à l’illustration des griffes du sombre vampire. « C’est un exercice périlleux puisque je vais improviser durant la projection. Mais c’est ça qui en fera le charme également ! » De toutes les manières, un film à voir pour le découvrir, ou à revoir pour l’apprécier autrement. █ Ciné-concert Nosferatu, une symphonie de l’horreur de Friedrich Wilhem Murnau (1h15), accompagné au piano par Pascal Keller, mardi 18 mars à 20h15 au Colisée. Tarifs Colisée.
Cœur d’artisan : battre en son « fort » intérieur Changement de décor ! Alors que l’opération s’était tenue l’an dernier à la salle des fêtes de Voujeaucourt, la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) propose, avec l’aide de Pays de Montbéliard Agglomération, un écrin beaucoup plus étonnant pour tenir salon. « Nous voulions vraiment trouver des lieux originaux, si possible en entreprise, indique Alexandra Lipinski, chargée de communication de la CMA. Mais quand nous avons visité le fort du Mont-Bart en décembre dernier, ça a été le coup de cœur ! » Cœur d’artisan n’en battra donc que plus fort. L’opération, qui se déroule sur dix sites à travers toute la région, prendra de toute évidence un éclat particulier sous les voutes militaires du fort du Mont-Bart. Elle a toujours pour but de faire découvrir les talents, les petites
22 / PUISSANCE 29 - N°103 MARS 2014
mains d’orfèvres, les fabricants qui tissent le maillage économique local. Du boulanger au menuisier-charpentier, de la potière au tailleur de pierre, des métiers parmi les plus méconnus – et certainement pas parmi les plus inintéressants – pourront montrer leur savoirfaire. Avec un plaisir éminemment communicatif. Le week-end sera ponctué de quelques belles surprises. Parmi elles, deux shows se tiendront la journée du dimanche, organisés par Elise Antoine du salon de coiffure Mylord d’Audincourt. « Mais ça ne sera pas qu’un simple défilé, promet l’artisan. Ce sera un véritable spectacle dans un esprit ultra contemporain. » Avec entrée libre - exceptionnel en ce qui concerne le fort du Mont-Bart à ce moment de l’année - afin d’en profiter en toute liberté. █
©©Florian Roy - Lorius
La 5ème édition de Cœur d’artisan prend ses quartiers au fort du Mont-Bart de Bavans, le week-end des 15 et 16 mars. Un antre martial pour une fête des plus conviviales autour des artisans du Pays de Montbéliard.
RENDEZ-VOUS
Chacun y trouve son conte
DR
La 8ème fête mondiale du conte, organisée par la Compagnie Gakokoé, prend ses quartiers dans les rues de Montbéliard et ses alentours du 12 au 29 mars. Laissez-vous conter !
Depuis 2007, la Compagnie Gakokoé se fait fort, au détour du printemps, de transporter le public par la narration. Et c’est le langage fleuri, le verbe haut associé parfois aux gestes et même à la musique, qu’elle nourrit l’imaginaire des petits et des grands, charmés par cet art qui ne sera jamais suranné. Une cinquantaine de spectacles, trois mille spectateurs, l’engouement est certain, un peu plus grand chaque année. Pour le plus
grand plaisir de Marcel Djondo, l’initiateur de cette manifestation. « Nous avons envie que le public soit à la fête et que ces moments créent de réelles rencontres avec les conteurs. Car le conte, ce n’est pas que pour endormir les enfants. C’est un art avec des écoles et des conceptions différentes. Cela peut être une théâtralisation, de la danse, des marionnettes, du slam ou encore un simple récit à voix nue. » Il y en a donc pour tous les goûts, et surtout au plus près du public. Le Pays de Montbéliard est richement pourvu avec des spectacles à Sochaux, Audincourt, Bavans, Grand-Charmont, Voujeaucourt ou encore Valentigney. Et surtout, les deux moments forts de cette fête à Montbéliard avec le Maraconte le samedi 22 mars, place Saint-Martin, et le Safariconte (seul événement qui n’est pas gratuit, tarif de 5 euros avec repas et boisson) le dimanche 23 mars. « Quel que soit le conte, j’attends qu’à la fin du spectacle le public en ressorte avec un petit sourire, en extase, confie Marcel Djondo. Si les yeux pétillent, c’est gagné. Car le conte est un voyage merveilleux. » Un voyage qui, en bientôt huit éditions, enregistre de nombreux kilomètres… aux conteurs. █ Programme complet sur le site internet de la Compagnie Gakokoé : gakokoe.com
Des expositions en dessert
Les midis du musée, prochains rendez-vous : 13 mars : Jules-Émile Zingg à Perros-Guirec (musée du château). 10 avril, 26 juin, 11 septembre, 16 octobre : Oiseaux, trésors volatiles (hôtel Beurnier-Rossel). 17 avril, 22 mai, 10 juillet : Le musée mis à nu – chapitre 1 (musée du château). 12 juin, 17 juillet, 28 août, 25 septembre : exposition Sarkis – « Aimants » (musée du château).
©©Christine Biau
Entre le lundi raviolis et le vendredi poisson, choisissez musée pour le jeudi midi ! Les musées de Montbéliard proposent nombre de rendez-vous pour vous faire découvrir leurs expositions entre la poire et le dessert. Un moment à part dans la journée, plus tranquille, où les œuvres sont à savourer à un rythme moins effréné. Autre avantage, le visiteur n’a qu’à se laisser guider par un responsable du musée qui contextualise l’exposition, explique et entre dans les détails, raconte des anecdotes et répond aux éventuelles interrogations. En somme, qui la rend beaucoup plus vivante ! « Cette pause dans la journée, c’est un voyage, imagine Aurélie Voltz, directrice du musée du château. Beaucoup de gens n’aiment pas venir seuls au musée. Là, il suffit de se laisser porter pour comprendre les œuvres. » L’entrée est libre pour tous, nul besoin de réservation. Alors, rendez-vous à partir de 12h30, lors d’un prochain midi au musée. Zingg, les oiseaux, l’envers du décor du musée du château et Sarkis sont aux prochains menus. █
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 23
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I
ENTRACTE
I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I REFLETS I
L’inventaire d’Heinrich Schickhardt prend du relief Professeur d’histoire à la retraite et vice-président de la société d’émulation, André Bouvard a consacré de nombreuses études à l’architecte qui a façonné Montbéliard durant la Renaissance. Aujourd’hui, il en refait l’inventaire à travers un ouvrage de poids. Intitulé Heinrich Schickhardt Inventarium 16301632, l’ouvrage fait comme son nom l’indique l’inventaire des biens et des œuvres de cet architecte de génie. Et il y a matière à dire puisque le livre pèse la bagatelle de 3,7kg ! À la mesure, en somme, d’un homme qui a pesé dans l’histoire de la cité des Princes.
à vos agendas ! André Bouvard donnera une conférence sur son ouvrage le vendredi 14 mars (18h) dans la salle du conseil de Pays de Montbéliard Agglomération. Le samedi 12 avril (10h30), c’est lors d’un apéritif littéraire que sera présenté le livre, à la médiathèque de Montbéliard. Une exposition sur les livres au temps de Schickhardt (XVIeme et XVIIeme siècles), y sera visible en complément de l’apéritif littéraire, et ce du 12 avril au 3 mai.
24 / PUISSANCE 29 - N°103 MARS 2014
André Bouvard s’est fait l’exégète le plus remarquable, lui qui habite aujourd’hui en face du temple Saint-Martin, de l’une des œuvres les plus prégnantes de l’architecte, achevée en 1607. « Les Allemands le comparent à Léonard de Vinci. Mais je ne suis pas du tout d’accord. Schickhardt ne pouvait guère concurrencer la créativité de
Par ailleurs, plusieurs animations autour d’Heinrich Schickhardt seront organisées sur Montbéliard. Les vendredis 23 mai et 26 septembre, des visites nocturnes arpenteront le sentier consacré à l’architecte à travers la ville. Rendez-vous devant l’office du tourisme, à 20h. En juillet, un rallye familial permettra aux petits et aux grands de partir à la recherche de l’architecte, qui aura disparu pour l’occasion ! Un jeu de piste historique sur lequel Puissance 29 aura l’occasion de revenir plus en détails, dans un prochain numéro.
l’Italien, mais il avait, comme on dit, le compas dans l’œil. Et Montbéliard est la ville qui possède les plus beaux restes de ses œuvres. » Outre le temple, citons le logis des gentilshommes au château, le collège universitaire ou encore le faubourg de Besançon. L’inventaire de Schickhardt, réalisé à la fin de sa vie, est un ouvrage extraordinaire de par son ampleur et sa précision, notamment au niveau des illustrations. André Bouvard en a étudié les 480 pages manuscrites pendant plus d’un an à la Württembergisches Landesmuseum de Stuttgart, en Allemagne, démêlant les méandres de la langue germanique usitée à l’époque. Une véritable quête qui met en relief la vie et l’œuvre de l’architecte. « Un travail de fou ! », reconnaît l’auteur. On y retrouve tous les biens que Schickhardt possédait, depuis ses biens immobiliers consignés tel un cadastre, sa bibliothèque de 600 livres – « à l’époque, c’est considérable, surtout qu’on y retrouve tous les traités liés à l’architecture de la renaissance » - mais aussi ses récompenses, ses constructions – dont la ville allemande de Freudenstadt – jusqu’à ses biens mobiliers. Le tout en vue de sa succession. Étonnant ! « Ce document est précieux pour la connaissance d’une période. Il fournit des renseignements sur l’architecte, sur le gentleman farmer en quelque sorte, mais aussi sur l’histoire religieuse, sur la langue utilisée à l’époque, sur les monnaies et même les poids et mesures propres à cette période. » Une véritable plongée historique à l’époque des ducs de Wurtemberg. █
©©Samuel Coulon
André Bouvard, devant le temple SaintMartin, une des œuvres majeures de l’architecte
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I
COULISSES
I ENSEMBLE I REFLETS I
Dans les coulisses de l’Axone
la fiche envoyée par la production irlandaise pour planter le décor. L’estimation du nombre de places vendues lui permet également d’ajuster la jauge de la salle. « Avec toutes ces données, la production du spectacle n’aura plus qu’à implanter ses structures le jour J. » En fin de journée, la scène est montée, les chaises installées et le rideau tiré. H-13. Le 7 février aux aurores, la troupe irlandaise débarque avec ses camions et son matériel. Éric Dematte, le directeur technique de l’Axone, accueille toute l’équipe et lui laisse les commandes de la salle. Au programme : montage du kit scénique, derniers ajustements techniques et, enfin, répétitions générales avant l’ouverture des portes.
©©Simon Daval
H-2. Les prestataires de l’Axone entrent en piste : service incendie, sécurité, gardiennage, hôtesses, traiteur, personnel bar et petite restauration, nettoyage. En plus des techniciens - ceux de l’Axone et ceux de la production - c’est une soixantaine de personnes qui sont sur le pont pour que tout soit raccord. Et chacun sait exactement ce qu’il a à faire. « Ce qui est bien dans le spectacle, c’est qu’en règle générale, tout est bien calé », indique Florent Masson, le directeur de l’Axone.
H-36. Ce jeudi matin, le régisseur de l’Axone Frédéric Weber, dit « Vik », pénètre dans une salle vide. Avec ses six « roads » - ces intermittents qui s’occupent des aménagements techniques – il suit
Heure H. De fines silhouettes s’étirent dans la pénombre, juste derrière le rideau. La quinzaine de danseurs se changent, entrent en scène, en ressortent. Un ballet réglé au millimètre et à la seconde. À l’avenant de toute l’organisation de l’Axone. La production irlandaise, comme bien d’autres avant elle, peut se réjouir des conditions optimales qui lui sont offertes.
©©Simon Daval
Vendredi 7 février, 20 heures. La grande salle de l’Axone est remplie par près de 2 000 spectateurs venus assister au spectacle Irish Legends. Le public trépigne, les retardataires se dépêchent et en backstage*, les danseuses irlandaises font leurs pointes, claquettes aux pieds. Le show va bientôt démarrer. Pour l’équipe de l’Axone, la mission touche à sa fin. Car les deux heures de représentation ne sont que la partie émergée de l’iceberg du travail effectué par les salariés de ce grand équipement culturel et sportif de la région. Ce sont leurs multiples tâches, opérées en amont, qui permettent aux acteurs du spectacle comme aux spectateurs de vivre cet instant dans les meilleures conditions. Flashback.
©©Simon Daval
40 heures chrono, derrière le rideau
H+2. Le spectacle est terminé, le public quitte les lieux. Aussitôt, les « riggers » font tomber les premiers câbles d’alimentation pour les ponts. Les « roads » de l’Axone rangent les chaises et enlèvent le rideau. H+4. Minuit sonne un autre jour. La troupe irlandaise est déjà partie et la salle est vide. La scène, seule, sera démontée le lendemain. Une nouvelle fois, tous les rouages de l’Axone – car il ne faut pas oublier le travail effectué des mois à l’avance par Lucie Rozé, sur le plan administratif, Vanessa Maetz à la communication et Pauline de Vrij – ont fonctionné de concert pour converger vers ce résultat final. « Rien ne va sans les autres », constate Éric Dematte qui ferme le complexe, met l’alarme et va se coucher. Dans quelques heures, l’organisation d’une autre des cent manifestations annuelles de l’Axone démarre… █ *
En coulisse
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 25
Cent quarante ans fêtés en bonne Harmonie Association incontournable de la cité des Princes, l’Harmonie municipale de Montbéliard fête cette année ses 140 ans. Un anniversaire qu’on imagine sans fausse note ! Il est des rentrées qui se préparent plus fébrilement que d’autres. Durant l’hiver, la salle de la Gauloise – lieu de répétition de l’association – n’a pas désempli afin que se préparent au mieux les différents rendez-vous de la saison, à commencer par le concert d’ouverture des festivités du 140ème anniversaire, le 23 mars à la Roselière. Aujourd’hui menés à la baguette par Laurent Zemp, les musiciens de l’Harmonie sont les dépositaires d’une histoire débutée en 1874. Dans l’armoire à souvenirs de la salle de répétition, des photos jaunies retracent d’ailleurs les quatorze décennies qui se sont succédé. Un poids du passé porté avec allégresse, comme il est de coutume ici. Les premières notes résonnèrent à l’initiative de Monsieur Bedeville, le premier président de ce qui était alors appelé « Société Musicale Les Enfants de Montbéliard ». En cette fin de XIXeme siècle, les
26 / PUISSANCE 29 - N°103 MARS 2014
amis musiciens viennent à pied ou en voiture à cheval. Les concerts sont donnés au théâtre de Montbéliard. Les guerres passent, l’Harmonie les commémore. Entre 1919 et 1956, l’orchestre est dirigé par Gaston Lenoir, période durant laquelle « les Enfants de Montbéliard » glanent de beaux lauriers. Sans discontinuité puisqu’en 2003 encore, l’ensemble confirmait son classement en première catégorie. Dans cette histoire résumée au possible, on n’omettra pas de mentionner le rattachement de la batterie-fanfare à l’Harmonie, en 1945. Elle est aujourd’hui dirigée par Alain Decize. Yves Denariaz a hérité du récit et le transmet à son tour. L’actuel président, 70 ans - dont 58 au sein de l’Harmonie - est à la tête de l’association depuis trente ans. Un autre anniversaire ! Et le temps n’a en rien entamé son engagement à cultiver et développer dans le Pays de Montbéliard le goût et la pratique de la musique instrumentale. L’Harmonie, la bien nommée. Dans la troupe, les crânes dégarnis composent sans peine avec les jeunes pousses. Il suffit d’écouter la clarinette du presque octogénaire Yves Leguillou, jouer aux côtés de la percussion de Marius Jacquot, 9 ans ! Qu’importent les ans. Les notes ne prennent jamais de ride, même après 140 ans de partition. Les musiciens passent mais l’Harmonie reste. █
ENSEMBLEI REFLETS I
©©Simon Daval
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I
Principaux rendez-vous musicaux Dimanche 23 mars (la Roselière, 16h) : concert d’ouverture des fêtes du 140ème anniversaire, lequel sera donné par le « Brass Band du Grand Est » (BBGE). Cette formation regroupe un très grand nombre de musiciens professionnels, issus des principaux orchestres du grand Est de la France mais également d’Allemagne et de Suisse, ainsi que les enseignants des principaux conservatoires sur un parcours allant de Strasbourg à Besançon. Samedi 5 avril (la Roselière, 20h30) : concert de Printemps avec la participation de la batteriefanfare de Bourgfelden. Dimanche 25 mai (la Roselière, 16h) : concert de la fête des mères avec les Harmonies de Belfort, du Personnel de Peugeot Sochaux et de Montbéliard. Soit un total de 180 musiciens ! Dimanche 14 décembre : concert de Noël dès 15h sur les marches de l’Hôtel de ville (aubade de la batterie-fanfare) puis à 16h sur la scène du théâtre municipal. Ce concert sera donné avec la participation de Michel Godard, enfant d’Héricourt, compositeur et tubiste de renommée internationale.
ÉVÉNEMENT I REPÈRES I DOSSIER I SERVICES I EN IMAGES I ÉCONOMIE I ÉCO-AGGLO I TRIBUNE I PORTRAIT I CULTURE I LOISIRS I SPORT I COMMUNE I ENSEMBLE I
REFLETS I
Les mines de Bethoncourt, vestiges des Golutchs La forêt de Salignonsal, située au nord de la commune de Bethoncourt, a connu une importante activité minière durant quatre siècles, et ce jusqu’en 1886. Un passé qui est à l’origine du nom Golutch attribué aux Bethoncourtois.
Dans la forêt de Salignonsal, les trous ne paient pas de mine. Et pourtant !
DR
DR
Il y a quelques années encore, chaque mère de famille interdisait à sa progéniture de s’aventurer dans la forêt de Salignonsal. Non pas que celle-ci soit touchée par un quelconque maléfice, mais le danger y rodait assurément. Pour cause, la forêt est un vrai champ de mines. Des mines de fer, entendons-nous bien ! Les anciens de la cité connaissaient l’existence de ces puits de mine. Mais c’est l’action de l’association de mise en valeur et de sauvegarde du patrimoine bethoncourtois – créée en 1988 pour la commémoration du bicentenaire de la Révolution - qui a remis ce passé au goût du jour. Bernard Flukiger et son équipe contribuent, depuis, à faire revivre le passé de la cité des Golutchs. « Au XVI ème siècle, le prince de Montbéliard avait autorisé les paysans des alentours à faire des travaux en surface de la forêt, raconte le président de l’association. Ils ont donc gratté le sol et, pour se protéger de la boue, ils ont mis des sortes de guêtres à leurs galoches. Le terme golutch vient justement de ces galoches. » Ce qu’ils cherchaient en particulier ? Du minerai de fer. Une carte de l’architecte Heinrich Schickhardt, datée de 1616, atteste que la zone était connue pour en regorger. On y lit la notation « Eisen Ertzgruob » (mines de fer) près du village de Bethoncourt. À la seule force
de leurs bras et juste armés de marteaux ou de pointerolles, les Golutchs extrayaient ce minerai – réputé pour être de très bonne qualité - pour le vendre à une industrie locale naissante. Ces mines ont connu leur apogée au XIX ème siècle, alimentant les hauts fourneaux de Chagey et surtout d’Audincourt. En 1830, une cinquante d’ouvriers travaillaient dans la forêt de Salignonsal et la production atteignait 43 000 quintaux métriques de l’époque (environ 2000 tonnes actuelles) en 1884. La fermeture du haut fourneau d’Audincourt, deux ans plus tard, mit fin à cette activité minière. Depuis lors, la nature avait repris ses droits dans la forêt. Les galeries s’étaient effondrées et les puits qui y accédaient avaient été recouverts par des bouchons de végétation. Jusqu’à peu. « Notre puits n°9 par exemple, a été découvert en 2004 lorsque des travailleurs forestiers sont passés dessus, explique Bernard Flukiger. Le bouchon s’est effondré et a laissé apparaître un nouveau puits de 7 mètres de
profondeur. » Sur la douzaine de trous ainsi découverts, certains atteignent même les 15 mètres ! Depuis dix ans, l’association fournit un gros travail de sécurisation du site et neuf puits – tous d’un bon mètre de diamètre - ont ainsi été grillagés. Mais ses membres aimeraient surtout aménager un sentier, un chemin pédagogique avec une signalétique adéquate et des tables explicatives. Marchant ainsi dans les pas ancestraux des Golutchs. █ Informations et visites : Renseignements auprès du président Bernard Flukiger au 03 81 96 64 38. Une visite sur le thème du minerai de fer dans le Pays de Montbéliard, en partenariat avec l’association, aura lieu le dimanche 15 juin à 14h (balade en forêt pour découvrir ces puits et leur histoire).
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 27
PUISSANCE 29 – N°103 MARS 2014 / 28