L’Internationale communiste et la social-démocratiesur la question coloniale

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L’Internationale communiste et la social-démocratie sur la question coloniale 'Le capitalisme a assuré une situation privilégiée à une poignée d’Etats particulièrement riches et puissants qui pillent le monde entier (...). On conçoit que ce gigantesque surprofit (car il est obtenu en sus du profit que les capitalistes extorquent aux ouvriers de ‘leurs’ pays) permette de corrompre les chefs ouvriers et les couches supérieures de l’aristocratie ouvrière (...). Cette couche d’ouvriers embourgeoisés ou de ‘l’aristocratie ouvrière’, entièrement petits bourgeois par leur mode de vie, par leurs salaires, par toute leur conception du monde, est le principal soutien de la IIe Internationale, le principal soutien social (...) de la bourgeoisie, car ce sont de véritables agents de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier, des commis ouvriers de la classe des capitalistes,(...), de véritables propagateurs du réformisme et du chauvinisme.' Lénine 1 'Les intérêts du mouvement prolétarien dans les pays évolués et du mouvement de libération aux colonies exigent que les deux aspects du mouvement révolutionnaire s’unissent en un front commun de lutte contre l’ennemi commun, contre l’impérialisme.’ Staline 2 Juliette Broder Dans la question coloniale, dès la fin du XIXe siècle et le début du XXe, deux lignes politiques s’affrontent; celle défendue par ceux qui vont être à l’initiative de la IIIe Internationale et celle prônée par la social-démocratie. Il nous a paru intéressant de définir brièvement ces deux lignes. La position de l’Internationale communiste Le huitième point des 21 conditions d’admission des partis à l’Internationale Communiste (IC), votées en son deuxième Congrès, fixe sans équivoque la position du mouvement communiste international à l’égard du problème colonial: 'Dans la question des colonies et des nationalités opprimées, les Partis des pays dont la bourgeoisie possède des colonies, doivent avoir une ligne de conduite particulièrement claire et nette. Tout Parti appartenant à la IIIe Internationale a pour devoir de dévoiler impitoyablement les prouesses de ‘ses’ impérialistes aux colonies, de soutenir non en paroles mais en fait, tout mouvement d’émancipation dans les colonies, d’exiger l’expulsion des colonies des impérialistes de la métropole, de nourrir au cœur des travailleurs du pays des sentiments véritablement fraternels vis-à-vis de la population laborieuse des colonies et des nationalités opprimées et d’entretenir parmi les troupes de la métropole, une agitation continue contre toute oppression des peuples coloniaux.'3 En novembre 1922, l’IC tient son IVe Congrès, durant lequel sont rappelées les tâches des partis métropolitains envers les peuples colonisés. Les thèses adoptées indiquent notamment: 'L’importance primordiale du mouvement révolutionnaire aux colonies pour la révolution prolétarienne internationale exige une intensification de l’action aux colonies des partis communistes des puissances impérialistes. (...)' 'Chacun des partis communistes des pays possédant un domaine colonial doit se charger d’organiser systématiquement une aide matérielle et morale aux mouvements révolutionnaires des colonies. (...)' 'Tous les partis de l’Internationale Communiste doivent constamment expliquer aux multitudes travailleuses l’importance extrême de la lutte contre la domination impérialiste. (...)' 1


'Les partis communistes des métropoles doivent profiter de toutes les occasions qui se présentent à eux pour divulguer le banditisme de la politique coloniale de leurs gouvernements impérialistes ainsi que de leurs partis bourgeois et réformistes.'4 Lors de la discussion au même IVe Congrès de l’IC de la 'Question française', fut élaborée 'L’action du PCF aux colonies'. Elle stipulait: 'Le Parti doit prendre en main la cause des populations coloniales exploitées et opprimées par l’impérialisme français, soutenir leurs revendications nationales constituant des étapes vers leur libération du joug capitaliste étranger, défendre sans réserve leur droit à l’Indépendance. Lutter pour leurs libertés politiques et syndicales sans restriction. (...)' '(Le Parti) doit combattre impitoyablement les tendances réactionnaires existant même parmi certains éléments ouvriers. (...)' 'Il créera auprès de son Comité Directeur un organisme spécial consacré au travail communiste dans les colonies'.5 La position de la social-démocratie Dès 1899, dans son livre Les présupposés du socialisme6 Bernstein fixe la ligne dont les sociaux-démocrates ne se départiront pas: 'Il y a lieu d’examiner très sérieusement les perspectives offertes par la conquête coloniale. Les indigènes doivent être bien traités et indemnisés, toutes les questions administratives doivent faire l’objet d’un contrôle rigoureux. Il n’y a aucune raison pour condamner à priori toute acquisition nouvelle. (...)' 'Nous devons également songer à l’avenir. L’Allemagne importe chaque année des quantités considérables de produits coloniaux: un jour viendra où nous souhaiterons, au moins pour une part, trouver ces produits dans nos propres colonies. (...)' 'Il n’est pas fatal que l’occupation de pays tropicaux par les Européens porte préjudice aux indigènes, et dans de nombreux cas, c’est plutôt l’inverse qui se produit. Ce n’est pas la conquête qui crée des droits, mais la mise en valeur du sol. Une civilisation évoluée a donc, en définitive, des droits supérieurs' En 1903, au Congrès de Dresde, Bernstein prend la défense de l’impérialisme au nom des ‘intérêts’ que pourraient tirer les travailleurs des métropoles de l’exploitation des peuples colonisés: 'Sans progrès de notre économie dans les colonies, la misère actuelle en Europe, que nous nous efforçons d’éliminer serait infiniment plus grande. (...) Même comparé aux atrocités coloniales, l’avantage tiré des colonies pèse toujours plus lourdement dans la balance. (...)' Emile Vandervelde et le Congo Le 23 février 1885 voit la constitution de l’Etat indépendant du Congo. Cet ‘Etat indépendant’ appartient de manière absolue au dictateur Léopold II qui se réservera l’exploitation du butin durant près d’un quart de siècle. De cet absolutisme barbare, même un historien réactionnaire comme Henri Pirenne se doit de faire état. Dans son Histoire de la Belgique7, Pirenne souligne que Léopold II allait exercer au Congo 'l’autorité la plus absolue, strictement personnelle, sans aucune de ces limites de fait qui pourraient provenir de certaines coutumes établies précédemment'. Les méthodes mises en œuvre pour exploiter les immenses territoires sur lesquels un seul homme exerce un pouvoir absolu et dont le seul but est la recherche du profit immédiat mènent aux pires abus tels ceux des ‘mains coupées’, de la ‘chicote’, en guise de coercition. (La ‘chicote’, quant à elle, restera d’application jusqu'à l’Indépendance). Ces exactions provoquèrent à la longue, en dehors du Congo, des protestations de plus en plus virulentes et ce, principalement en Angleterre et en Belgique. Cependant, derrière cette campagne ‘humaniste’, se cachait un intérêt croissant pour les richesses du Congo léopoldiste. L’Angleterre, quant à elle, rêvait de faire ses choux gras

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d’une nouvelle conquête coloniale, et, pour ce faire, menait de plus en plus campagne contre ‘les mains coupées’, tout en couvrant d’un voile épais ses propres crimes contre les populations indigènes exploitées par elle en Afrique et sur d’autres continents. En Belgique, le mouvement prit d’autant plus d’ampleur qu’il correspondait à la volonté des milieux financiers qui n’approuvaient pas les méthodes anachroniques de non-mise en valeur des richesses de la colonie: il n’y a pas de mise en valeur proprement dite — on vide le pays de tout ce qu’on peut y trouver: fruits, produits naturels les plus accessibles, ivoire, caoutchouc, une vraie razzia qui ne sert qu’à une exploitation commerciale des richesses naturelles. Le professeur Félicien Cattier, qui deviendra administrateur de l’Union Minière et vicegouverneur de la Société Générale, fait en 1906 une Etude sur la situation de l’Etat indépendant du Congo qui corrobore pleinement le point de vue du capitalisme belge. Il écrit: 'Sous le régime actuel, les produits les plus précieux ont été et sont encore l’objet d’une rafle si inconsidérée que l’épuisement des principales ressources paraît inévitable. (...) L’Etat s’est contenté de rafler les produits précieux qui s’offraient eux-mêmes à l’attention: l’étude scientifique des ressources végétales ou minérales du pays n’a même pas été entreprise. (...) La concentration de toute l’activité sur quelques produits est une faute. La faute devient grave si quelques produits exploités doivent fatalement s’épuiser. (...)'8 En d’autres termes: il faut supprimer complètement les privilèges que le roi, incapable d’une bonne gestion, s’est assuré au Congo. Pour les groupes financiers, il doit céder complètement la place. L’exploitation des richesses connaîtra un véritable essor si l’Etat belge succède à la gabegie léopoldiste. Quant à l’historien Henri Pirenne, il conclut: 'L’annexion par l’Etat belge du Congo paraissait donc tout ensemble une bonne action et une bonne affaire.'9 La loi transférant le Congo à la Belgique fut promulguée en 1908. Le règne de l’impérialisme belge pouvait commencer. Lors de la discussion au Parlement, le 2 mai 1908, Vandervelde déclara: 'Je réprouve de toutes les forces de mon âme les procédés de la colonisation capitaliste, mais je crois que la colonisation même est un fait de tous les temps et que l’on continuera à coloniser quel que soit le régime de production, aussi longtemps qu’il y aura des peuples barbares et des peuples civilisés.' Le socialiste Vandervelde voit donc son âme troublée par les excès du colonat de type qu’il juge dépassé, mais se faisant l’apôtre des civilisés, de la légalité coloniale, il défendra ‘l’annexion’ impérialiste du Congo par l’Etat belge et le triomphe en la matière des milieux financiers, hauts lieux de la civilisation. En 1908, Emile Vandervelde fait un séjour de deux mois au Congo. Il le décrit dans un Journal de Voyage.10 De ce séjour, Vandervelde tire les conclusions suivantes: '(...) Je tiens le Congo pour un champ d’action admirable, où l’on a déjà fait de grandes choses, mais il reste tant de choses à faire que la mise en valeur en sera très onéreuse, du moins pendant les premières années. Quant aux réformes — spécialement en ce qui concerne la corvée du caoutchouc — je considère la Belgique comme engagée d’honneur à les réaliser — j’ai acquis la conviction que, même si elle est tentée de s’y soustraire, même si des considérations de justice, d’humanité ou du respect d’engagements internationaux ne les imposaient pas, encore faudrait-il les faire, parce que, du point de vue purement économique, le système actuel, le système de la contrainte, ne rend plus. (...)' 'Les méthodes vicieuses d’exploitation finissent par rendre le travail forcé plus onéreux que le travail libre. (...)' 'Ce régime nouveau exigera de ceux qui auront à l’établir infiniment plus de tact, de doigté, de préparation à la vie coloniale, que le régime de la poigne et de la chicote.' Le Journal de Voyage de Vandervelde se termine par un appel 'aux magistrats sans fortune' (...), 'aux milliers de jeunes gens qui assiègent les ministères et les administrations pour

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obtenir une misérable place', afin que: 'S’ils ont les reins solides et le foie en bon état, ils aillent plutôt au Congo. Ils y trouveront des traitements plus élevés, des occasions plus nombreuses de se mettre hors pair et, surtout, une vie plus libre et plus intéressante au milieu des possibilités des pays neufs, dans la majestueuse solitude des forêts et de la brousse.' Au VIe Congrès de l’IC qui eut lieu en 1928, Togliatti, secrétaire du PC italien, consacre (sous le pseudonyme de Ercoli) son rapport à La social-démocratie et la question coloniale. Ce rapport rappelle avec clarté les positions marxistes-léninistes face aux problèmes coloniaux et ce, en contradiction avec les postulats et la pratique de la social-démocratie. En contradiction aussi avec les postulats et la pratique — dès la Libération — du PCB. Après avoir cité Kautsky: 'Quand la production capitaliste entre en lutte avec les formes de production arriérées, nous ne pouvons et ne devons pas lui dresser des obstacles sur son chemin', Togliatti souligne que 'de cette affirmation à l’affirmation que nous ne devons pas donner notre appui à un mouvement révolutionnaire dans les colonies parce que ces mouvements peuvent entraver le développement du régime capitaliste, il n’y a qu’un pas (...).' Il y a, fait remarquer Togliatti, dans la position de Kautsky, 'une forme particulière d’une des plus curieuses déviations qui est faite d’une interprétation tout à fait vulgaire, pédante et ridicule de quelques-unes des thèses fondamentales du marxisme. Le marxisme affirme que les formes de production et d’organisation sociale sont historiquement liées l’une à l’autre, qu’elles se conditionnent réciproquement. Il affirme en même temps que toutes les formes de production et d’organisation de la société capitaliste sont les conditions objectives de la création de la société socialiste. Ces affirmations sont pour chaque marxiste une vérité incontestable, mais c’est une curieuse façon de raisonner que celle de conclure de ces affirmations que notre tâche, si nous voulons l’avènement du régime socialiste, est de soutenir le capitalisme et d’aider à son renforcement. Une telle conclusion n’a plus rien de marxiste. C’est une caricature du marxisme. Et c’est à cette conclusion qu’arrivent les sociauxdémocrates. (...).' A la question 'Est-il vrai que le rôle du capitalisme est celui de mettre en valeur les richesses naturelles des pays colonisés et d’y développer la production en général?', Togliatti examine et argumente les thèmes suivants: • Le but du capitalisme n’est pas de développer les forces productives mais de créer du profit pour les capitalistes. Le développement des forces productives est seulement la conséquence des conditions dans lesquelles le profit est créé. • La caractéristique de tout système de colonisation est qu’il est déterminé dans ses formes et dans son développement par les nécessités intérieures du pays colonisateur, en ce que ces nécessités ont de plus exclusif et de plus inconciliable avec le développement du pays colonisé. • L’exploitation capitaliste des richesses naturelles des colonies a lieu d’une telle façon qu’elle ne permet aucunement de donner comme trait caractéristique du colonialisme, le développement des forces productives dans les colonies. Pour avoir les plus hauts profits possibles, l’exploitation de la main-d’œuvre est faite dans les colonies avec des méthodes d’une brutalité inouïe, dont la conséquence est le dépérissement et quelquefois la destruction de tribus et de races entières. On ne peut pas dire d’un régime qu’il développe les forces productives quand il porte à la destruction systématique une foule de travailleurs. Togliatti s’attache ensuite à dénoncer le ‘réformisme colonial’ qui 'prônant la possibilité d’améliorer — dans ce qu’il a de plus outrancier — le système de domination coloniale capitaliste, met de cette façon même, une limite au droit et à la possibilité des peuples coloniaux à disposer d’eux-mêmes, à se séparer de la métropole.' Dans le chapitre intitulé Le ‘bon’ colonialiste et sa signification, Togliatti indique notamment:

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'La social-démocratie double les positions de l’impérialisme, mais d’une façon tout à fait particulière, d’une façon qui est adaptée à la tâche que se posent les partis sociauxdémocrates, la tâche de tromper les masses, de cacher le vrai visage du colonialisme capitaliste et de réussir à arrêter le développement du mouvement révolutionnaire dans les colonies. (...)' 'Après avoir nié et limité le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, après avoir limité et nié même l’octroi immédiat de l’autonomie, les socialistes se posent une tâche pratique concrète. Le régime colonial capitaliste est, ils le reconnaissent, quelque chose qui, tout en étant un grand bienfait pour l’humanité, a tout de même des aspects mauvais, parce qu’il livre les indigènes à une domination brutale. Devant ces aspects mauvais du colonialisme, que devons-nous faire? Les socialistes répondent: Il faut transformer le ‘mauvais’ dans un ‘bon’ colonialisme capitaliste. (...)' 'Quant au travail forcé, cette honte du colonialisme, la résolution de la IIe Internationale est radicale.12 Elle dit que ‘toute forme de travail forcé sera abolie’.' 'Mais que pensent sur cette question, en réalité, les chefs sociaux-démocrates des pays qui ont des colonies — où le travail forcé est la forme fondamentale de l’exploitation des indigènes? Je cite avant tout Léon Jouhaux13, qui écrit dans Le Peuple, organe de la Confédération Générale du Travail française, organisme qui se réclame encore de la lutte des classes: ‘Pour être juste, il faut reconnaître que le travail forcé des indigènes peut se couvrir de quelques bonnes raisons. Dans les pays arriérés, on ne saurait guère compter sur le travail librement consenti par les indigènes. En philosophie pure, on peut admettre que rien ne permet de contraindre au travail des hommes. Mais en fait, la nécessité du recourir au travail forcé est inéluctable.’' 'Ainsi se prononce le bon colonialiste Jouhaux. Et le BIT14, organisation auxiliaire, au même titre que la IIe Internationale, de la Société des Nations, se prononce dans un rapport sur le travail forcé dans les colonies contre ‘certaines exagérations dans le travail forcé qui abrègent l’existence et provoquent la raréfaction du cheptel humain dans les colonies’. Dans ces deux cas, c’est de l’esclavagisme pur et simple. Et c’est sur cette réalité hideuse que la résolution de Bruxelles cherche à jeter le masque d’une négation radicale du travail forcé.' 'On ne trouve donc, dans le système du bon colonialisme, rien qui soit favorable aux indigènes, qui distingue ce système du régime colonial capitaliste pur et simple, tel qu’il est, tel qu’il a toujours été. Une lecture des rapports des différents partis socialistes sur ce sujet nous en donne une idée assez exacte. Il y a dans ces rapports toute une série de phrases, d’affirmations humanitaires et progressistes qui sont bien émouvantes et intéressantes. Ainsi, les socialistes belges affirment que ‘grâce à l’apport de l’esprit socialiste-chrétien, l’atmosphère a changé’. Si vous considérez le fait, qui est prouvé par tous les rapports sur le Congo que dans cette colonie, il y a des tribus nègres qui sont en train de disparaître par suite du régime abominable auquel elles sont soumises, vous comprendrez quel est le contenu de cet esprit socialiste-chrétien qu’exaltent les socialistes belges.' 'Mais le programme du bon colonisateur, nous le trouvons au complet dans un des rapports présentés par le Labour Party et où l’on indique ‘les points essentiels d’une politique saine’ envers les indigènes. Parmi ces points, nous trouvons, — et ce sont les points fondamentaux — ‘l’amélioration de la vie de famille par une alimentation convenable et par la connaissance de la valeur alimentaire des produits, l’utilisation hygiénique des loisirs, et le développement de l’indépendance du caractère.’' 'Je crois superflu de mettre en évidence l’ironie atroce de ces revendications, ironie atroce du fait que les bons colonisateurs socialistes veulent apprendre ‘la valeur alimentaire des produits’ aux indigènes qui se nourrissent de quelques poignées de riz et qui meurent de faim par milliers, l’ironie atroce du fait qu’on pose comme tâche fondamentale celle du développement de l’indépendance de caractère de ces indigènes auxquels on refuse le droit à

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la liberté et le droit de vote, qu’on jette en proie aux impérialistes pour qu’ils exercent sur eux les formes les plus bestiales d’oppression et d’exploitation, qu’ils les contraignent au travail forcé et qu’ils les condamnent à mort, s’ils se révoltent.'11 Notes 1. Lénine, L’impérialisme, stade suprême du capitalisme. Préface aux éditions française et allemande, 6 juillet 1920. Ed. en langues étrangères, Pékin, p.9/10. Ce qui est souligné le fut par Lénine. 2. Staline, Les principes du léninisme, Ed .en langues étrangères, Pékin, p.78 3. Deuxième Congrès de l’IC, juillet 1920. 4. 'Thèses générales sur la question d’Orient. IVe Congrès de l’IC. Novembre 1922', dans Quatre Premiers Congrès de l’IC 1919 — 1923, p. 178. Ed. Maspéro 1970. 5. La Correspondance Internationale, n° 96, 13 décembre 1922. 6. Bernstein, Les présupposés du socialisme, Ed. du Seuil, 1974, p.202 - 203. 7. Henri Pirenne, Histoire de la Belgique, Tome VII, Bruxelles, 1932, p. 355. 8. Félicien Cattier, Etude sur la situation de l’Etat indépendant du Congo,p. 73-80. 9. Henri Pirenne, op. cit., p. 360 —361. 10. Publié en 1909 aux éditions de la Société Nouvelle Mons/Paris sous le titre Les derniers jours de l’Etat du Congo. Voir p. 191,193,196. 11. La Correspondance Internationale, n° 115, 4 octobre 1928.

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