Core (Automne 2013)

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CORE En visite avec le premier ministre et le gouverneur général

La voix de l’exploration minérale/Automne 2013

Entretien avec Laurie Sterritt, PDG de la BC AMTA Transparence : une solution canadienne

L’atelier S-IMEW de 2013, une expérience fantastique



CORE

La voix de l’exploration minérale Automne 2013

ARTICLES

4 Entretien avec

Laurie Sterritt, PDG de la BC AMTA

8 Transparence : une solution canadienne

12 Dans les coulisses de l’atelier S-IMEW de 2013

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Dans ce numéro

Le potentiel minier du Canada selon le ministre Joe Oliver Pg.16

Rédaction Une production du Service des communications de la PDAC

Ce que les Canadiens pensent de notre industrie Pg.18

RÉDACTEURS EN CHEF Cameron Ainsworth-Vincze Steve Virtue Collaborateurs L’honorable Joe Oliver, Laurie Sterritt, Ross Gallinger, Glenn Nolan, Rod Thomas, Florence MacLeod, Deanna Pagnan, Lisa McDonald, Susan Mohammad, Karla Doig, Sherry Dickert, Emily Nunn, Krishana Michaud, Darren Karasiuk, Pierre Bourque, Michael Ras

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Nouvelles du Congrès PDAC 2014 Pg.20 Mise au point de la feuille de route sur la RSE de la PDAC Pg.26

CONCEPTION GRAPHIQUE Hambly & Woolley Inc. Consultez-nous en ligne www.pdac.ca www.twitter.com/the_PDAC www.facebook.com/thePDAC

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en bonne compagnie Glenn Nolan et Rod Thomas, respectivement président et première vice-président de la PDAC, relatent leur expérience de voyage en compagnie du premier ministre et du gouverneur général du Canada par Susan Mohammad

Si l’on en juge par le nombre d’estampilles qui ornent leur passeport, Glenn Nolan et Rod Thomas, respectivement président et première vice-président de la PDAC, passeraient sûrement pour des diplomates! Au cours de la dernière année, l’un et l’autre ont été invités à prendre part à de nombreux voyages diplomatiques à l’étranger, dans le but d’échanger sur des enjeux liés au commerce, à l’éducation, à la sécurité et à l’innovation. À la fin de novembre, à titre de membre de la délégation canadienne dirigée par Son Excellence le Gouverneur général du Canada, le très honorable David Johnston, Monsieur Nolan a visité le Mexique, le Pérou et le Guatemala, en compagnie d’autres chefs de file canadiens issus des milieux de l’éducation, de la justice sociale, de la politique et des affaires. « J’ai découvert à quel point l’industrie canadienne de l’exploration minérale et de l’exploitation minière avait des retombées positives sur l’économie nationale de chacun de ces pays », explique Monsieur Nolan, qui a également participé à la délégation qui a visité le Pérou en mai, sous la direction du premier ministre du Canada, le très honora‑ ble Stephen Harper. Sur place, le président du Pérou a reçu Monsieur Harper pour souligner la première visite bilatérale d’une délégation canadienne depuis la mise en œuvre de l’accord de libre-échange conclu par les deux pays, en 2009. « Comme Canadien, j’ai tiré une grande fierté de cette expérience. Le Canada est reconnu comme un chef de file mondial au sein de l’industrie, et d’autres pays souhaitent ardemment que nous les visitions pour travailler avec eux, » affirme Monsieur Nolan, qui a profité de son séjour au Pérou pour avoir des entretiens avec Marisol Espinoza Cruz, premier vice-président du pays, et avec d’autres représentants de

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l’industrie. En plus de promouvoir l’échange de pratiques exemplaires, ces entretiens avaient pour but de renforcer la dynamique de la relation entre le Canada et le Pérou. D’ajouter Monsieur Nolan, « j’ai aussi bavardé quelques minutes avec le premier ministre Harper. Cette conversation m’a permis de lui faire valoir l’importance que nous accordons à la transparence des recettes et à la participation des collectivités. Certaines de nos entreprises effectuent des travaux au Pérou et dans d’autres pays d’Amérique latine. Le fait de savoir comment notre argent sert à soutenir les collectivités et les projets locaux conforte ces entreprises lorsque vient le moment pour elles d’aller sur le terrain pour procéder à de tels investissements. » Monsieur Nolan rappelle que les sociétés minières réalisent des projets presque partout sur la planète, notamment dans des pays où la corruption constitue un enjeu, d’où l’importance d’élargir le dialogue au sujet de la nécessité d’assurer une plus grande transparence. Ce souci de dialogue contribue au maintien de la bonne réputation des sociétés canadiennes qui, en matière d’éthique, occupent une place de choix au sommet du palmarès des nations. Selon Monsieur Nolan, « en ce qui concerne les normes relatives à ces questions, les pays d’Amérique latine et d’Afrique s’inspirent vraiment de l’exemple donné par le Canada. Souvent, si ces pays ont la possibilité d’accueillir une entreprise avec qui travailler, leur choix s’arrêtera d’abord sur une société canadienne. À maintes et maintes reprises, nous avons démontré notre excellence en matière de respect des droits de la personne, des normes environnementales et des normes relatives à la santé et la sécurité des travailleurs. De plus, nous appuyons la réalisation de projets d’infrastructure


et de projets de développement des collectivités dans les zones où s’effectuent nos travaux. » Pour Monsieur Nolan, l’un des points saillants du voyage a été sa participation à une réunion qui a vu des cadres péruviens de l’exploration minérale échanger sur l’importance des initiatives déployées à l’échelon local par les sociétés canadiennes ainsi que sur les pistes à explorer pour élargir le rôle du Canada à cet égard. D’expliquer le principal intéressé, « à plus d’une reprise, les cadres ont évoqué la fonction qu’exerce la PDAC en vue de promouvoir les consultations et l’adoption de pratiques exemplaires, ainsi que les efforts qu’investit la PDAC afin de multiplier les possibilités relatives au développement d’infrastructures et à la promotion de la transparence pour toute société réalisant des travaux à l’étranger. » Rod Thomas, premier vice-président de la PDAC, a vécu une expérience semblable, cette fois aux côtés du gouverneur général du Canada lors d’une visite officielle de deux semaines au Ghana, au Botswana et en Afrique du Sud, en mai 2013. Seul représentant de l’industrie invité à faire partie de la délégation, Monsieur Thomas qualifie cette expérience de « tout à fait incroyable ». En plus de rencontrer des fonctionnaires des consulats canadiens, Monsieur Thomas — qui assure la direction générale de Votorantim Metals Canada Inc., filiale à 100 % de la société multinationale brésilienne Votorantim Metais — a eu l’occasion d’échanger avec des représentants de haut niveau issus des collectivités, des gouvernements et du milieu universitaire des pays visités. Sur place, il a pu constater l’ampleur des efforts déployés par le gouverneur général, son épouse et son personnel pour représenter dignement le Canada. Selon Monsieur Thomas, « en plus de créer de nouveaux débouchés qui profitent à tous les Canadiens, ces efforts favorisent l’établissement et le maintien de rapports fructueux avec des pays où travaillent bon nombre d’expatriés canadiens. Ces pays misent sur un vigoureux secteur de l’exploitation des ressources minérales. Par exemple, le Botswana est un chef de file mondial de la production de diamants qui, à l’instar du Canada et de l’Afrique du Sud, dispose de ressources abondantes. Cette richesse justifie la présence d’un représentant de la PDAC au sein de la délégation officielle qui a visité le pays. »

Géologue de métier, Monsieur Thomas accédera à la présidence de la PDAC lors du congrès annuel de mars 2014. Toutefois, son engagement auprès de l’association remonte au début des années 1990, période où il s’est porté bénévole pour siéger au comité de planification du congrès (dont il était un participant assidu depuis les années 1970). À cette époque, d’expliquer le principal intéressé, le congrès attirait surtout des délégués d’Amérique du Nord et n’offrait souvent guère plus qu’une occasion de faire la fête. Fort de son expérience de président du comité de planification, de 2006 à 2008, Monsieur Thomas souligne le remarquable développement qu’a connu le congrès, notamment en ce qui concerne le nombre de délégués, l’éventail et la richesse des séances techniques, les nouveaux programmes axés sur la participation des étudiants et des collectivités autochtones ainsi que le nombre et la qualité des séances de formation. D’affirmer Monsieur Thomas, « au cours de ma carrière, j’ai vu l’effectif des membres de la PDAC s’accroître et se diversifier. Cet effectif compte aujourd’hui un nombre appréciable d’Autochtones canadiens et de non-résidents. Par ailleurs, la PDAC s’engage maintenant dans différents types d’activités de défense des intérêts. C’est par son congrès que la PDAC a fait sa marque en tant que porteparole efficace et respecté de l’industrie. » Par exemple, le nom de Ross Gallinger, directeur exécutif de la PDAC, figure au palmarès de 2012 des 80 Canadiens les plus influents au regard de la politique étrangère canadienne, tel que dressé par la revue Embassy Magazine. Par ailleurs, PDAC 2013 a réuni un total de 53 représentants du gouvernement canadien. Monsieur Thomas y voit là de forts indices de la reconnaissance qu’accorde le gouvernement fédéral à l’apport remarquable de l’industrie à l’économie nationale. Pour ce qui est de l’avenir, Monsieur Thomas croit qu’il faudra continuer de sensibiliser différents groupes d’intervenants (collectivités, groupes d’intérêts particuliers et autres) au besoin de soumettre de grands territoires à une évaluation axée sur la recherche de gisements minéraux rentables, de façon à aider l’industrie à établir le bien-fondé d’un meilleur accès au territoire. D’expliquer Monsieur Thomas, « nous devons présenter des exemples modernes de programmes de gérance environne­ mentale et de bonnes pratiques en matière d’approbation publique. Ainsi, il sera plus facile pour le public de reconnaître les bienfaits que procurent les activités minières. » Dans l’exercice de son mandat de président de la PDAC, Monsieur Thomas entend poursuivre sur la voie tracée par ses prédécesseurs, dans le but de resserrer les liens tissés au Canada et ailleurs dans le monde tout en améliorant les fonctions de gérance de l’association. De conclure Monsieur Thomas, « j’aimerais aussi favoriser la mise sur pied de programmes de stages issus d’une collaboration entre la PDAC, l’industrie et les universités, de façon à offrir des débouchés aux étudiants qui songent à faire carrière dans l’industrie minérale. De telles initiatives aideraient la PDAC à renforcer sa position de porte-parole principal de l’industrie de l’exploration minérale et de la mise en valeur des minéraux. » c Susan Mohammad est rédactrice, réviseure et communicatrice. Ses textes ont été publiés dans les revues Maclean’s, Canadian Business, Listed Magazine et Financial Post Magazine. Photos : Sgt Ronald Duchesne, Rideau Hall. © 2013 Bureau du secrétaire du gouverneur général du Canada.

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Entretien avec Laurie Sterritt PDG de la British Columbia Aboriginal Mine Training Association

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Q et R

Misant sur son expérience personnelle et sur une forte dose de persévérance, Laurie Sterritt aide la BC AMTA à préparer les Autochtones à faire carrière de façon durable Q. Comment vos expériences personnelles ont-elles façonné votre style de leadership et votre mode de direction de la BC AMTA? R. Je viens d’une famille monoparentale pauvre. Ma mère a dû se battre pour me donner un bon élan dans la vie. Mon parcours a été partiellement dicté par son expérience et par les solutions qu’elle a trouvées, à commencer par le simple fait de dénicher un logement qui lui laisserait un peu d’argent pour vivre. Par rapport aux prestations d’aide sociale, son premier emploi lui procurait un revenu supérieur, mais d’à peine 400 dollars par mois. Que pouvait-elle faire avec si peu? Eh bien, elle a obtenu une cote de solvabilité afin de contracter un prêt visant l’achat d’une lessiveuse et d’une sécheuse! Voilà le genre d’effet de retombée sur lequel elle a misé. Bien que j’aie eu une enfance heureuse, il m’a fallu connaître une évolution comparable. Nos candidats ont tous des chemins de vie différents. Certains d’entre eux n’avaient aucun revenu. D’autres ne touchaient même pas de prestations d’aide sociale et vivaient dans la plus totale dépendance, même après l’âge de 30 ans. Q. Autrement dit, dans vos fonctions de PDG, vous devez aider vos clients, n’est-ce pas? R. Il est très bouleversant pour moi et toute mon équipe d’aider une personne, sans égard à son origine, à vivre la transition vers un monde de possibilités. Nous comptons aujourd’hui une trentaine d’employés, et l’un de nos critères d’embauche a trait à la capacité de traduire la passion d’agir concrètement sur la réalité des activités. Il faut un plan et une orientation, deux moteurs qui, petit à petit, peuvent déboucher sur de grandes réalisations.

Photos : Sharon Barnes Photography.

Q. Vous avez récemment publié une étude réalisée avec Pricewaterhouse Coopers. Quelle portée les résultats de cette étude

ont-ils pour vous, pour vos clients et pour l’industrie? R. En plus de fournir des chiffres, des faits et des données sur nos activités, l’étude donne un aperçu des retombées économiques qui en découlent. Ces renseignements sont précieux, et nous avons délibérément utilisé un vocabulaire qui aide le milieu des affaires, les provinces et le pays tout entier à saisir la nature de nos efforts. Nous sommes persuadés que l’étude contribuera à faire connaître l’importance et la valeur de notre travail. Q. Que fait la BC AMTA pour renforcer les capacités des collectivités avec lesquelles elle entretient des liens? R. Lorsqu’on nous invite, nous abordons chaque collectivité de la même façon. Tout d’abord, nous procédons à un examen de l’élément demande. Nous réalisons ainsi une évaluation de la collectivité afin de jauger les capacités disponibles, dans le but soit de combler toute brèche par le biais de programmes de formation ou de perfectionnement axés sur l’emploi, soit de cerner les possibilités de contrats qui s’offrent du côté des entreprises ainsi que l’aide à fournir pour renforcer les moyens existants. Pour nous, la création de débouchés constitue le thème central de notre année. Dans un deuxième temps, nous formulons un plan qui vise à rétablir l’équilibre. Il peut s’agir notamment d’activités d’amélioration des compétences ciblant de multiples cohortes, d’efforts pour aider les participants à réussir leur cours d’obtention du permis de conduire, de programmes de formation d’ouvriers au concentrateur ou de mineurs de fond, de programmes de formation dans les métiers ou encore de programmes de formation technique poussée. Q. Quels sont les principaux défis qui se posent à vous? R. Le niveau d’instruction des membres des collectivités des Premières nations varie

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Q et R

« Je me sens actuellement investie de la responsabilité de partager cette expérience et d’exercer ma fonction de dirigeante avec honnêteté et authenticité. » ­— Laurie Sterritt

NOTES BIOGRAPHIQUES

DANS LE SENS DES AIGUILLES D’UNE MONTRE, EN PARTANT DU COIN SUPÉRIEUR GAUCHE : Les candidats de la BC AMTA provenant de la région de Cariboo peuvent recevoir une formation de conducteur d’équipement lourd reconnue par l’Industry Training Authority, laquelle prévoit une expérience pratique en défrichement à l’intention de la Première nation Xatsull. Laurie Sterritt prononce une allocution inspirante devant des diplômées du programme Aboriginal Women in Trades de Kamloops (C.-B.). Visite de groupe de la mine Gibraltar réunissant (de gauche à droite) : Mike Blusson, de Taseko Mines; David Watkins, président de la BC AMTA; Steve Relkov, de Taseko Mines; Nadine Israel, gestionnaire régionale de la BC AMTA; Laurie Sterritt, PDG de la BC AMTA; Jim Sinclair, président de la British Columbia Federation of Labour; Jeanette Jules, vice-présidente de la BC AMTA, conseillère de la bande Tk’emlúps te Secwépemc; Sheila Kelalst Booth, monitrice de programme de la BC AMTA; et Christy Smith, directrice des Affaires communautaires et autochtones de Taseko Mines. Photos : BC AMTA.

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Laurie Sterritt est fondatrice et présidentedirectrice générale de First Resources Impact Ventures (First Resources) ainsi que fondatrice et directrice générale de la British Columbia Aboriginal Mine Training Association (BC AMTA), un programme d’emploi et d’amélioration des compétences des Autochtones qui a vu le jour en 2009. Avant d’exercer ses fonctions au sein de la BC AMTA, Madame Sterritt a occupé un poste supérieur à la Vancity Credit Union, en plus d’agir comme recrutrice de cadres et de travailler comme gestionnaire de projets et d’événements spéciaux. Titulaire d’un baccalauréat en administration de l’University of British Columbia, elle a obtenu une accréditation de spécialiste en financement de l’University of Indiana. Membre du conseil d’administration du British Columbia Institute of Technology depuis 2011, elle y exerce la fonction de

première vice-présidente. Fermement engagée envers le service à la collectivité, elle a notamment travaillé auprès du conseil sur la mise en commun de forces de la Minerva Foundation for British Columbia Women et, plus récemment, auprès du groupe de travail sur les ressources humaines de l’industrie minière de la Colombie-Britannique. Résolue à améliorer la santé économique des populations autochtones du Canada, Madame Sterritt s’affaire à abattre ou à abaisser les obstacles à l’emploi et à l’entrepreneuriat des Premières nations dans les secteurs des ressources naturelles. Membre de la bande Kispiox de la nation Gitskan, elle a grandi à Campbell River, en Colombie-Britannique. Suivez Laurie sur Twitter (@Laurie Sterritt).


Q et R grandement. Par exemple, on trouve une foule d’outils éducatifs dans une ville prospère comme Kamloops (C.-B.), qui possède de bonnes infrastructures. À l’inverse, nous travaillons avec des collectivités qui ne peuvent dispenser une instruction au-delà de la 9e année et qui ne voient pas comment elles pourraient progresser. Je pense à une collectivité particulière qui n’est pourtant pas très éloignée, étant située à quatre heures à peine de Vancouver. Q. À quoi tient la réussite des fonctions d’intermédiaire qu’exerce la BC AMTA entre les entreprises et les collectivités? R. Nous disposons du meilleur groupe d’employés pour assurer une participation véritable et authentique, établir des relations de confiance et aider les collectivités à saisir notre rôle, qui consiste à définir des normes reflétant leur point de vue. La Colombie-Britannique compte plus de 200 collecti­v­ités des Premières nations, et nous travaillons avec près de 75 % d’entre elles. Pour cela, il faut du temps et de la détermination. Pour réussir, nous devons cerner les enjeux et comprendre l’élément demande, que ce soit pour une mine en exploitation ou pour un nouveau projet, et nous devons saisir le mode d’interaction avec les entrepreneurs sur les lieux. Q. Croyez-vous que la Colombie-Britannique offre des conditions particulières ou un milieu qui favorisent la réussite? R. Il existe sans doute de nombreux éléments qui varient un peu partout dans la province. Nous avons travaillé avec des Premières nations hautement intégrées qui participent étroitement aux efforts visant à changer la façon dont l’industrie et les gouvernements abordent cet enjeu. Les collectivités de la bande de Tseycum et de la bande Skeetchestn ont grandement contribué à un changement de paradigme. Le processus a été très long, et il leur a fallu des années pour réussir. Aujourd’hui, ces collectivités souhaitent partager ce qu’elles ont appris avec d’autres Premières nations. Les accords conclus avec les entreprises ou les gouvernements n’ont pas été parfaits. Cependant, le processus a été établi selon des méthodes bien documentées et transparentes pour le public. Les collectivités sont maintenant disposées à partager leur expérience avec d’autres Premières nations. Leur message est le suivant : « Ne craignez rien. La démarche sera peut-être ardue et brouillonne. Il y aura sans doute de la méfiance. Cependant, si vous acceptez de participer selon une démarche qui convient à votre collectivité, vous en viendrez possiblement à conclure un accord gérable. » Je crois que cela a été d’un grand secours. Q. Croyez-vous que les intervenants à l’échelon fédéral et provincial déploient des efforts sincères et significatifs pour favoriser l’établissement de tels partenariats? R. Voilà une question tendancieuse, ne trouvez-vous pas? Eh bien, je reçois des échos des conversations en cours. Puis-je observer des résultats ou des changements? Pas

vraiment! D’un certain point de vue, j’y vois là une source de motivation. Notre organisme excelle à mettre l’accent sur les résultats, que ce soit ici, au centre-ville de Vancouver, ou dans les collectivités rurales profondes. Comment y parvenonsnous? Si nous avons affaire à une personne, comment procéder pour nous assurer qu’elle réalise ses objectifs par ses propres moyens, en misant sur sa propre intelligence et sur son propre travail? De là, comment faire pour élargir la démarche à toute la collectivité? Il nous a suffi d’une petite étincelle pour allumer un feu de broussailles. Ce feu est en voie de s’étendre à toute la Colombie-Britannique. Les emplois miniers sont l’un des combustibles qui alimentent le brasier. Il est très inspirant d’être sur le terrain, auprès des collectivités, et d’observer les retombées de nos efforts. Q. Quels conseils donneriez-vous aux entreprises qui souhaitent établir des rapports plus étroits avec les collectivités? R. Il me faudrait connaître l’entreprise avant de pouvoir établir de véritables normes. De façon générale, je crois qu’il faut faire preuve de diligence pour s’assurer que les hautes instances soient sincères et manifestent un réel engagement envers l’inclusion des Premières nations locales et l’établissement de relations saines avec ces dernières. En pareil cas, la diligence doit porter sur les éléments qui percolent dans l’organisation. J’y vois un impératif commercial. Les entreprises ont besoin de ressources humaines, peu importe d’où elles proviennent. Q. Quels conseils donneriez-vous aux collectivités pour s’assurer qu’elles tirent le maximum des rapports possibles établis avec les entreprises? R. Je crois tout d’abord qu’il faut vaincre la peur et dresser un bilan clair de la situation sur le plan des compétences. Pourquoi? En raison de l’éventail des compétences et des expériences. Cet éventail ne devrait pas constituer un obstacle. Il existe des organismes comme le nôtre qui peuvent donner un coup de main. Il importe avant tout de franchir l’étape qui consiste à s’interroger. « Les relations extérieures avec l’industrie sont-elles porteuses de possibilités? Sommes-nous prêts à envisager ces possibilités? » Si la réponse est oui, alors nous pouvons offrir une aide. Cela dit, le moment venu, tâchez d’étouffer vos peurs et de les considérer comme des occasions. Pour aller de l’avant, n’hésitez pas à demander de l’aide et à faire preuve de la plus grande transparence à l’égard de vos besoins. Cela dit, il existe une toute autre conversation à propos de la volonté politique. Un changement de régime politique signifie-t-il un changement d’orientation? Quel est le point d’origine de l’accord portant sur les possibilités? S’agit-il des membres des collectivités (ce qui ne poserait pas problème) ou plutôt d’autre chose? Par ailleurs, nous ne souhaitons nullement conclure des accords comportant un engagement perpétuel des collectivités à l’égard d’une orientation particulière. Cela ne fait pas partie de nos pratiques. Notre rôle se limite à aider les personnes à suivre leur voie, ce qui suppose le maintien d’un équilibre délicat. c

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une solution canadienne


Au moment où le Canada resserre la réglementation concernant les montants versés par les entreprises, la PDAC est fin prête à exercer un rôle de premier plan afin de collaborer avec le gouvernement

Tout juste avant la tenue du Sommet du G8, en juin, le premier ministre Stephen Harper a annoncé l’établissement, par le Canada, de nouvelles normes de divulgation applicables aux entreprises canadiennes qui exploitent des ressources. Ces nouvelles normes ont pour but d’améliorer la transparence du processus par lequel les entreprises en question versent des montants aux gouvernements. Lors d’une annonce faite à Londres avant l’ouverture du Sommet du G8, en Irlande du Nord, le premier ministre a rappelé que « le Canada est reconnu à titre de chef de file mondial dans la promotion de la transparence et de la reddition de comptes dans le secteur de l’extraction, au pays comme à l’étranger, » ajoutant que la participation canadienne contribuera à une transformation mondiale de la façon dont l’industrie divulgue les montants qu’elle verse. Toujours à l’avant-garde lorsqu’il s’agit de passer de la parole aux actes, le milieu canadien de l’exploration minérale et de l’exploitation minière travaillait déjà depuis neuf mois à un cadre régissant la divulgation obligatoire des montants versés aux gouvernements par les sociétés minières canadiennes. En septembre 2012, l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs (PDAC) et l’Association minière du Canada (AMC) ont établi un partenariat avec Publiez Ce Que Vous Payez Canada (PCQVP-Canada) et le Revenue Watch Institute (RWI). Dans le cadre de cette initiative, les parties ont signé un protocole d’entente inédit qui prévoit la création du Groupe de travail sur la transpa­ rence des recettes provenant des ressources naturelles, lequel vise à améliorer la transparence dans le secteur des industries extractives au Canada. Depuis sa constitution, le Groupe de travail a formulé un cadre de référence préliminaire pour la divulgation obligatoire de tous les montants versés aux gouvernements par l’ensemble des sociétés d’exploration et des sociétés minières dont les actions sont cotées en bourse au Canada. Fondé sur onze principes particuliers (voir l’encadré latéral), ce cadre de référence a pour objectif d’aider les investisseurs à faire une analyse et de fournir aux citoyens des pays riches en ressources les outils nécessaires pour tenir les gouvernements responsables de l’utilisation des recettes provenant de la mise en valeur des richesses naturelles. Le cadre de référence est disponible en ligne et a été rendu public. Toute personne intéressée avait jusqu’au 1er septembre 2013 pour soumettre ses commentaires sur le document. La divulgation des renseignements sur les montants versés aidera à faire en sorte que les gouvernements et les mines offrent des indemnités convenables aux collectivités.

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La divulgation des renseignements sur les montants versés aidera à faire en sorte que les gouvernements et les mines offrent des indemnités convenables aux collectivités.

Par ailleurs, selon Ross Gallinger, directeur exécutif de la PDAC, « une plus grande transparence au niveau des renseignements sur les montants versés facilitera le travail des investisseurs qui ont à analyser les risques financiers et les risques politiques que comportent les projets de mise en valeur ». Les recettes provenant des ressources naturelles cons­ tituent souvent une source essentielle de revenus pour les gouvernements et les collectivités des pays en développement. Lorsque soumises à une gestion appropriée et à une surveillance adéquate, elles peuvent agir comme puissant moteur de développement durable. La divulgation publique des recettes versées aux gouvernements est un premier pas vers l’établissement de la transparence requise pour soutenir la responsabilité à l’égard du public. Par ailleurs, dans un régime de transparence, le secteur de l’exploration minérale et de l’exploitation minière tend à maximiser son apport potentiel à un développement social et économique durable. Déjà, dans de grands marchés financiers comme les États-Unis et l’Union européenne, l’État a pris des mesures pour imposer des exigences de divulgation obligatoire aux entreprises des industries extractives. Le Canada est une plaque tournante et un marché indispensable pour l’industrie minière, car les sociétés canadiennes y exercent des activités de grande portée. Près de 60 % des sociétés minières du monde sont enregistrées au Canada. En outre, on

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compte plus de 1 000 sociétés d’exploration canadiennes qui réalisent des projets dans une centaine de pays. La plupart de ces entreprises sont cotées en bourse au Canada et nulle part ailleurs. Les bourses canadiennes (notamment la Bourse de Toronto et la Bourse de croissance TSX) assurent une large part de la capitalisation boursière de l’industrie minière mondiale. À la lumière de tous ces faits, le Groupe de travail sait trop bien que le Canada devrait être un chef de file de la collectivité internationale en ce qui a trait à la promotion des pratiques exemplaires auprès des entreprises, au pays comme à l’étranger. Par ailleurs, comme l’explique Monsieur Gallinger, « les entreprises ne veulent pas avoir à modifier sans cesse leur système comptable lorsqu’elles opèrent dans différents pays. À l’échelle planétaire, il y aurait de grands avantages à tirer de l’harmonisation des conditions relatives à la nature et au mode de présentation des renseignements à fournir ainsi qu’au calendrier de divulgation de l’information ». Tony Hodge, président du Conseil international des mines et métaux, est du même avis. À ses yeux, « cette initiative se traduira par de meilleurs renseignements. Il est sage pour le Canada de collaborer avec les provinces (y compris les organismes de réglementation des valeurs mobilières) et les Premières nations, car ces acteurs jouent un rôle de premier plan dans l’industrie minière ». Soucieux d’établir le régime de divulgation le plus efficace qui soit, le gouvernement du


Canada s’est engagé à consulter les admi­ nistrations provinciales et territoriales, les Premières nations, les groupes autochtones, l’industrie et les organisations de la société civile. Bien que les recommandations préliminaires du Groupe de travail visent les sociétés d’exploration et les sociétés minières de même que les montants versés aux administrations locales, régionales et nationales, le gouvernement du Canada a proposé d’élargir la portée des mesures pour inclure les sociétés pétrolifères et gazières ainsi que les sommes octroyées aux groupes autochtones. De grandes sociétés minières se sont publiquement prononcées en faveur des efforts visant à améliorer la transparence, exprimant leur engagement à réaliser des progrès sur ce plan. Déjà, certaines compagnies divulguent de bon gré des renseignements. C’est le cas notamment de la Société aurifère Barrick, principal producteur d’or mondial, qui divulgue les redevances et les impôts versés à chacun des pays où l’entreprise mène des projets et qui se conforme aux exigences de divulgation des États-Unis, telles qu’énoncées dans le Dodd-Frank Act. Pour le Groupe de travail, les prochaines étapes consistent à examiner les commentaires reçus à propos du cadre de référence préliminaire et à apporter au document des modifications qui reflètent cette rétroaction. Le cadre de référence définitif sera soumis au gouvernement du Canada. Par ailleurs, la PDAC continuera d’appuyer les efforts de consultation déployés par le gouvernement afin de s’assurer que les exigences de divulgation imposées aux sociétés canadiennes correspondent aux besoins et aux défis qu’ont à gérer nos membres dans l’exercice de leurs activités quotidiennes sur le terrain. Selon Monsieur Gallinger, « toute cette démarche vise à prendre connaissance des préoccupations de nos membres et à travailler à la recherche de solutions, en étroite collaboration avec le gouvernement. La PDAC agit comme porte-parole de l’industrie des minéraux depuis 81 ans, et l’heure est venue pour nous d’être aux premières lignes des initiatives qui visent à promouvoir la transparence et la reddition de comptes dans l’industrie extractive. » c

Principes propres au Groupe de travail sur la transparence des recettes provenant des ressources naturelles (GTTRRN) 1. Définition d’entreprise extractive Bien que le cadre de référence cible avant tout l’industrie minière, les participants reconnaissent que les objectifs fondamentaux de la coalition formée par PCQVP consistent à élargir la divulgation à toutes les industries extractives, de façon à assurer des conditions équitables et à établir une cohérence à l’égard des lois en vigueur aux États-Unis et en Europe. 2. Définition de projet En ce qui a trait au concept de « projet », le GTTRRN souhaite la formulation d’une définition qui : a. dicte des orientations rigoureuses au sujet de l’interprétation du concept de « projet », de façon à respecter les objectifs qui sous-tendent les règlements; b. procure aux entreprises une souplesse dans l’application du concept de « projet », en fonction de contextes d’affaires distincts, pour autant que les citoyens aient la possibilité de consulter des renseignements utiles pour tenir leurs gouvernements responsables et pour décrire les montants versés par les entreprises; c. correspond à la définition apparaissant dans le Dodd-Frank Act, qui conçoit qu’un « projet » se rapporte avant tout aux accords juridiques déterminant les flux de paiement entre les entreprises et les gouvernements et qui interdit l’application des définitions de projet suivantes : i. projet au sens de pays; ii. projet au sens de bassin géographique; iii. projet au sens d’unité déclarante; iv. projet au sens d’incidence significative sur l’entreprise. 3. Seuil de divulgation Le GTTRRN souhaite l’établissement d’un seuil qui : a. mène à la divulgation de montants versés qui ont une incidence significative sur les citoyens; b. reflète les montants versés tout au long du cycle de vie d’une mine; c. n’impose aucun fardeau déraisonnable aux entreprises; d. dans la mesure du possible, atténue le risque de divulgation en double. 4. Liste des catégories de montants versés Le GTTRRN souhaite l’établissement d’une liste des catégories de montants versés qui :

a. r eflète l’ensemble des montants versés aux gouvernements au-delà d’un seuil minimum raisonnable; b. assure la divulgation de renseignements pertinents sans imposer de fardeau déraisonnable. 5. Mode de présentation Le GTTRRN souhaite que la divulgation s’effectue selon un mode de présentation qui se traduise par des renseignements d’accès facile, clairement désignés, aisément récupérables et indiquant distinctement la devise et l’unité de paiement. 6. Développement commercial Le GTTRRN souhaite la formulation d’une définition du concept de « développement commercial » qui fasse référence à toutes les étapes du cycle de vie des projets (de l’exploration à la fermeture) et à tous les points de la chaîne de valeur extractive (du point d’extraction au point d’exportation ou de vente). 7. Dérogations Le GTTRRN souhaite : a. p révenir la divulgation irrégulière ainsi que le traitement différentiel des entreprises; b. dissuader les États de se livrer à des pratiques contraires à la transparence. 8. Exigences en matière de vérification et d’audit Le GTTRRN souhaite s’assurer de l’exactitude des renseignements divulgués, conformément aux pratiques d’excellence et aux principes comptables qui ont cours à l’échelon mondial. 9. Fréquence de divulgation Le GTTRRN souhaite : a. a ssurer une divulgation opportune chaque année; b. faire en sorte que les entreprises disposent d’un délai suffisant pour préparer la divulgation. 10. Calendrier de mise en œuvre Le GTTRRN souhaite faire en sorte que les entreprises disposent d’une période suffisante pour mettre en œuvre de nouveaux systèmes ou adapter des systèmes existants, de façon à respecter les nouvelles exigences de divulgation. 11. Responsabilité et pénalités Le GTTRRN croit que la responsabilité et les pénalités devraient favoriser la conformité tout en étant raisonnables et proportionnelles.

Pour de plus amples renseignements, consultez le site à l’adresse : www.pwyp.ca/en/issues/transparency-working-group

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l’atelier S-IMEW de 2013, une ex

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Organisé chaque année à Sudbury, l’atelier pour étudiants en sciences de la Terre de la PDAC continue de prendre de l’élan et de retenir l’attention des représentants gouvernementaux par Krishana Michaud

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« FANTASTIQUE », ont clamé d’une seule voix 26 étudiants en sciences de la Terre au sortir de la mine McCreedy West, exploitée à Sudbury (Ontario) par KGHM International. Deux fois ai-je eu l’occasion de visiter les galeries de cette mine, et croyez-moi, cette réaction est tout à fait appropriée lorsqu’on revient d’un séjour à 2 000 pieds sous terre! Bon nombre d’étudiants vivaient là leur baptême des profondeurs et venaient tout juste d’observer les remarquables dépôts de minéraux du corps métallifère Cu-Ni-ÉGP que recèle le sol à cet endroit. Des expériences d’une telle intensité sont le propre de l’atelier étudiantsindustrie sur l’exploration minérale (S-IMEW) organisé par la PDAC. Se prolongeant sur deux semaines, cet atelier s’adresse aux étudiants de dernière année en sciences de la Terre de tout le Canada et a pour but d’initier les participants aux multiples facettes de l’industrie de l’exploration minérale. C’est le 4 mai qu’a débuté l’atelier, qui en était cette année à sa septième édition. Le premier jour, Shawn Ryan a prononcé un discours sur la nouvelle ruée vers l’or du Yukon, partageant avec l’auditoire sa passion pour sa carrière et pour le parcours scientifique qui l’a mené à White Gold, site d’un gisement renfermant des millions d’onces d’or. Au terme de la journée, Monsieur Ryan s’était déjà taillé une image de vedette aux yeux des participants, qui ne cessaient de l’interroger. Son histoire a tant captivé les membres du groupe que l’échange s’est poursuivi tout au long du parcours menant à la résidence, pour ensuite s’étirer jusqu’au petit matin. Nous avons également eu l’honneur de voir l’honorable Joe Oliver, ministre des Ressources naturelles du Canada, se joindre à la visite du site de la mine Podolsky, à Sudbury. Le ministre a saisi l’occasion pour souligner la décision du gouvernement de renouveler le crédit d’impôt pour l’exploration minière et pour rappeler à quel point l’industrie de l’exploration minérale comptait pour le Canada. L’atelier S-IMEW donne la chance aux étudiants de côtoyer des intervenants de l’industrie qui possèdent une grande maîtrise de tous les thèmes que doit connaître un géoscientifique bien équilibré. Chaque année, l’événement reçoit des invités de marque qui discutent avec les étudiants. L’atelier S-IMEW ne saurait exister sans nos quelque 70 bénévoles issus de l’industrie et sans la générosité des entreprises qui font don de leur temps et mettent leurs installations et leur personnel à la disposition des étudiants, qui ont ainsi la chance d’apprendre. Les participants de l’atelier S-IMEW se familiarisent avec une foule de sujets comme les exigences règlementaires, l’économie des minéraux, les actions accréditives, les méthodes d’exploration et de cartographie gouvernementale, la géophysique, la géochimie, la santé et la sécurité, la responsabilité sociale d’entreprise, les travaux de fonderie, les travaux miniers et bien plus encore. La plupart des exposés que propose l’atelier sont faits par des représentants de la haute direction provenant de l’industrie. L’édition de 2013 a donné lieu à des exposés « d’une qualité hors du commun », affirme Nick Joyce, diplômé récent du programme de géologie de l’University of British Columbia. Monsieur Joyce a grandement apprécié les efforts investis

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Commanditaires de l’atelier S-IMEW de 2013 COMMANDITAIRE PRINCIPAL Waterfront Mining Group COMMANDITAIRE PLATINE Ministère du Développement du Nord et des Mines de l’Ontario COMMANDITAIRE OR Cameco Corporation COMMANDITAIRE ARGENT Swick Drilling North America COMMANDITAIRES BRONZE ACA Howe International Ltd. Newgold Inc. Norex Drilling Sprott Inc. St. Andrew Goldfields Ltd. Temex Resources Corp. Votorantim Metals CONTRIBUTIONS NON FINANCIÈRES C.J. Stafford & Associates Caracle Creek Castle Resources CGG Canada Services Ltd Cogitore Resources Inc. Commission des valeurs mobilières de l’Ontario Commission géologique du Canada Dave Gamble Geoservices Inc. DGI Geoscience Inc. Fox High Impact Consulting Géophysique GPR International Glencore Xstrata Goldcorp Inc. (Porcupine Gold Mines) Grenvyn Consulting Inc. Jennings Capital Inc. KGHM International Millstream Mines Mining Research Group Inc. Northern Skye Resources Ordre des géoscientifiques professionnels de l’Ontario ProForma Adams Promotions Scintrex Soucie Salo Safety TrueClaim Resources Inc. Université Laurentienne University of Toronto, département des sciences de la Terre Vale


À L’EXTRÊME GAUCHE : Kei Quinn, étudiante de l’University of Victoria, enregistre des mesures de stratification lors d’un exercice de cartographie organisé par la Commission géologique de l’Ontario. À GAUCHE : Jordan Roberts, étudiante de l’University of Western Ontario (à gauche) et Nicholas Joyce (à droite), étu­diant de l’University of British Columbia, examinent les propriétés minéralogiques et vérifient le magnétisme d’échantillons rocheux lors d’une visite du bassin de Sudbury. Photos : Brianna Séjourné.

par la PDAC et par l’industrie pour offrir l’atelier : « Il y a là une chance à saisir pour tout étudiant qui souhaite vraiment faire carrière dans le domaine de l’exploration minérale. D’ailleurs, l’admission au programme suscite une concurrence féroce. L’atelier représente une occasion tout à fait unique de recevoir une formation intensive qui aborde toutes les facettes du métier, du point de vue de l’industrie de l’exploration minérale. » Cet avis est partagé par Chris Drielsma, vice-président chargé des opérations de la société DGI Geoscience Inc. et conférencier lors de la journée consacrée à la géophysique : « La PDAC a entrepris il y a sept ans d’organiser cet atelier annuel, et notre société a collaboré aux six dernières éditions. Les participants de l’atelier ont vraiment la possibilité d’observer tous les travaux que permet de réaliser l’industrie de l’exploration minérale et de jauger la technologie, le savoirfaire, les connaissances et les choix offerts aux étudiants qui choisissent d’y faire carrière. » Par ailleurs, le conférencier s’est dit émerveillé par la motivation des étudiants et ravi de voir ces derniers poser d’innombrables questions pour ensuite faire un lien entre leurs études et l’apprentissage tiré de l’atelier. Selon Monsieur Drielsma, l’atelier S-IMEW est une expérience sans pareil : « Comme représentant de l’industrie, j’en retire la chance de m’adresser à de brillants chefs de file de demain qui s’apprêtent à faire leur entrée sur le marché du travail. Ainsi, je peux exposer les possibilités qui s’offrent à eux, lesquelles dépassent singulièrement les apprentissages faits à l’université, en ce qui a trait aux applications possibles. » « L’atelier réunit vraiment des candidats de premier plan », conclut Monsieur Drielsma, dont la société a d’ailleurs recruté d’anciens participants par le passé. Créé en 2007, l’atelier S-IMEW est né d’un besoin fondamental : celui d’inciter les étudiants en sciences de la Terre à faire carrière dans le domaine de l’exploration minérale et de favoriser l’interaction entre étudiants et professionnels de l’industrie, de façon à améliorer la santé générale de cette dernière. D’expliquer Ross Gallinger, directeur exécutif de la PDAC, « nous sentions qu’il fallait que les étudiants se mettent à jour, au regard de leur employabilité pour se rendre sur le terrain et non simplement au regard des questions classiques de géologie que doit pouvoir résoudre un géologue prospecteur. Par ailleurs, les étudiants doivent songer à la promotion de leur carrière dans le secteur, et il importe de les exposer à une foule d’aspects susceptibles de créer de futurs débouchés pour eux. » L’atelier invite les étudiants à se rendre aux premières lignes de l’industrie. Là, ils jettent un regard positif sur le métier et développent leur enthousiasme pour la poursuite

d’une carrière dans le domaine de l’exploration minérale. L’atelier S-IMEW offre aux étudiants un contact inégalé avec l’industrie. En plus d’avoir des échanges quotidiens avec des professionnels du domaine, les participants ont droit à une réception d’accueil, un dîner de clôture et un barbecue Grillin’ n Drillin’, de grands événements auxquels sont conviés tous nos bénévoles et commanditaires ainsi que des représentants locaux de l’industrie. Conscients de l’importance que revêt le réseautage pour notre industrie, nous mettons tout en œuvre pour favoriser les rencontres entre étudiants et membres de l’industrie tout au long de l’atelier S-IMEW. Je dois sans doute à cet atelier d’avoir vécu les deux semaines les plus éreintantes de ma vie. Par contre, je me sens incroyablement privilégiée d’avoir pris part à un programme aussi amusant et valorisant. J’ai vu trois cohortes d’étudiants connaître l’expérience de l’atelier S-IMEW sans jamais me lasser d’observer, année après année, les sentiments d’émerveillement et de gratitude suscités par la découverte de pierres fascinantes, la rencontre de personnes stimulantes et l’apprentissage de connaissances nouvelles. L’atelier S-IMEW a des répercussions incroyablement durables sur ces étudiants. Tout comme la PDAC, je suis profondément reconnaissante envers nos dévoués conférenciers, commanditaires et bénévoles qui ne cessent d’appuyer le programme. Ces acteurs jouent un rôle dans la formation des chefs de file de notre industrie. c Krishana Michaud est directrice des programmes pour étudiants de la PDAC.

POINTS SAILLANTS DE L’ATELIER S-IMEW • Lors du dîner de clôture, Steve Scott, de l’University of Toronto, a fait un exposé sur les dépôts sulfurés massifs des fonds océaniques. Pour l’occasion, la société Nautilus Minerals avait gracieusement prêté un échantillon de fumeur noir que les étudiants présents lors du dîner ont pu examiner à loisir. Prélevé à une profondeur de seize mètres, cet échantillon provenait du site Solawara 1 du bassin Marms, au large de la côte est de la PapouasieNouvelle-Guinée. L’échantillon renfermait de fortes concentrations de cuivre, d’or et d’argent. Nautilus Minerals entend mettre en valeur les ressources de ce dépôt. • Les participants ont visité le site de Pyke Hill, sur les lieux de la mine Potter, dans le canton de Munro. Cet endroit est reconnu mondialement pour ses komatiites. Les étudiants ont observé là des coulées classiques à texture de spinifex, apparentes et visibles parmi les pierres de l’Archéen tardif que comprend la ceinture des roches vertes de l’Abitibi. • Les participants ont visité la fonderie de nickel de Glencore Xstrata ainsi qu’un emplacement de forage et un abri d’échantillons de prospection opérés par l’entreprise. • Les participants ont visité les installations à ciel ouvert de la mine Dome, exploitée par la société Goldcorp. • Les participants ont visité les galeries de la mine McCreedy West, à 2 000 pieds sous terre, et examiné des échantillons de minéraux riches en Cu-Ni-ÉGP.

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L’honorable Joe Oliver, ministre des Ressources naturelles, discute du rôle que jouent l’industrie minérale et l’industrie minière pour assurer la prospérité future de tous les Canadiens par Joe Oliver

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Le Canada dispose de ressources naturelles d’une richesse exceptionnelle qui forment l’épine dorsale de notre économie nationale. Les possibilités qui s’offrent à nous sont donc immenses. Dans un monde assoiffé de ressources naturelles, la demande connaîtra une forte poussée au cours des prochaines années. Le Canada doit agir maintenant pour mettre en valeur nos ressources, bâtir des infrastructures et diversifier nos marchés. Notre gouvernement est résolu à établir les bases dont l’industrie a besoin pour relever ce défi et tirer des avantages considérables de cette mise en valeur, maintenant et pour les prochaines générations. Si l’on considère leur apport direct et indirect, les ressources naturelles représentent environ le cinquième du produit intérieur brut (PIB) nominal de notre pays et comptent pour plus de la moitié de nos exportations de marchandises. De plus, le secteur des ressources naturelles procure des emplois directs et indirects à 1,8 million de personnes tout en versant 30 milliards de dollars par année dans les coffres des gouvernements, lesquels utilisent cet argent pour financer des programmes sociaux essentiels, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation. Comptant parmi les puissances minières mondiales, le Canada se mesure avec succès à des concurrents bien plus costauds que lui. En 2011, l’industrie minière canadienne a fracassé des records sur le plan des dépenses d’exploration, de la production et des exportations. En 2012, l’exploitation minière et le traitement des minerais ont procuré de l’emploi à plus de 400 000 Canadiens. En ce qui touche l’économie du pays, l’apport de l’industrie au PIB a été de 53 milliards de dollars en dollars constants. En outre, les exportations de minéraux ont représenté 20,4 % des exportations totales du Canada. Nous avons conservé notre place au sommet du palmarès des destinations mondiales du secteur de l’exploration minérale, accaparant 16 % des dépenses mondiales de ce secteur. Le Canada produit une soixantaine de métaux et de minéraux et compte parmi les plus grands producteurs mondiaux de matières premières essentielles comme la potasse, l’uranium, le nickel, le zinc, le cobalt, l’or et les diamants. À


l’échelon mondial, près de 60 % des sociétés minières cotées en bourse le sont à la Bourse de Toronto ou à la Bourse de croissance TSX. En 2012, ces deux bourses ont réuni plus de dix milliards de dollars, ce qui représente 70 % de tous les fonds propres levés mondialement dans l’industrie minière. Des centaines de grands projets de mise en valeur des ressources naturelles sont en cours ou seront en chantier sur un horizon de dix ans. La valeur des investissements connexes s’établit à 650 milliards de dollars. Parmi ces projets figurent des initiatives de mise en valeur de métaux ou de minéraux d’une valeur de 170 milliards de dollars. Nous savons que le développement est un grand moteur de l’emploi. La croissance de l’industrie minière stimule la demande de travailleurs qualifiés. Au mois d’août, j’ai accompagné le premier ministre dans sa visite annuelle des régions du nord du Canada. Lors du voyage, le premier ministre a fait l’annonce de deux contributions : l’une de 5,6 millions de dollars, répartis sur quatre ans, en vue de la création d’un nouveau centre nordique d’innovation minière au Collège du Yukon; l’autre de plus de 5,8 millions de dollars, répartis sur deux ans, pour permettre à la Mine Training Society des Territoires du Nord-Ouest d’offrir un nouveau programme de formation axée sur les compétences dans l’industrie minière. Ces initiatives aideront les habitants du Nord et les collectivités autochtones à acquérir les connaissances requises pour avoir accès aux emplois créés par l’industrie et pour jouir de la prospérité découlant de la croissance de cette dernière. Par ailleurs, l’industrie minière a besoin de données géologiques à jour, tout particulièrement dans le Nord. En 2008, notre gouvernement a créé le programme Géocartographie de l’énergie et des minéraux (GEM), qui fournit des connaissances géoscientifiques publiques et à jour afin de réunir des données probantes sur lesquelles fonder les décisions d’investissement portant sur la gestion des ressources et l’aménagement du territoire dans le Nord. Les recherches soutenues par le programme GEM se sont traduites par de nouveaux investissements visant des travaux d’exploration réalisés par une centaine d’entreprises. De passage à Rankin Inlet, le premier ministre a annoncé le lancement d’une deuxième phase du programme GEM. Au cours des sept prochaines années, 100 millions de dollars seront consacrés à la cartographie de possibles régions d’exploitation dans le Nord. Le programme générera des connaissances scientifiques qui profiteront aux habitants de Nord, que ce soit par la création d’emplois directs ou par un renforcement de la capacité de poser des choix éclairés, propices à une meilleure prospérité et à un bien-être accru pour l’avenir. Bien entendu, il nous incombe d’assurer la mise en valeur sûre et responsable des ressources. Notre plan de développement responsable des ressources (DRR) procure la vision équilibrée dont le Canada a besoin pour réaliser le potentiel de son secteur des ressources naturelles tout en assurant une protection efficace de l’environnement. Le DRR favorise des examens de projet prévisibles et opportuns, réduit les chevauchements, favorise une protection accrue de l’environnement et accentue le processus de consultation auprès des Autochtones.

CI-CONTRE : L’honorable Joe Oliver prononce une allocution lors du Congrès PDAC 2013. CI-DESSUS : Le ministre Oliver bavarde avec des participants lors de sa visite de l’atelier S-IMEW de 2013.

Soucieux de raffermir la place du Canada comme chef de file mondial de la mise en valeur responsable des mines, le gouvernement du Canada collabore avec l’industrie à l’Initiative mines vertes (IMV). L’IMV s’efforce d’atténuer les effets sur l’environnement par le soutien d’innovations portant sur la gestion des déchets, la fermeture et la réhabilitation de sites miniers ainsi que la gestion des risques liés aux écosystèmes. En juin, nous avons fait part de notre intention d’imposer de nouvelles exigences de divulgation obligatoire aux entreprises des industries extractives au Canada, de façon à améliorer la transparence du processus par lequel ces entreprises versent des montants aux gouvernements. Cette initiative aidera le Canada à maintenir sa réputation de chef de file mondial en matière de promotion de la transparence et de la reddition de comptes. Notre gouvernement continue de poser des gestes pour faire du Canada le meilleur endroit du monde où brasser des affaires. Le Plan d’action économique 2013 prévoit le renouvellement pour un an du crédit d’impôt pour l’exploration minière de 15 %, qui vise à faciliter l’accès des petites sociétés minières au capital de risque dont elles ont besoin pour financer leurs activités d’exploration. Nous veillons à ce que le régime fiscal international du Canada propose un juste équilibre entre la protection de l’assiette fiscale et la défense de la place de choix qu’occupe le Canada parmi les pays qui accueillent des sociétés d’exploration et des sociétés minières. Par son rendement exceptionnel au regard de l’économie canadienne, l’industrie minière joue un rôle indispensable dans l’atteinte des objectifs fixés par le gouvernement Harper sur le plan de l’emploi, de la croissance et de la prospérité à long terme. Ensemble, nous pouvons relever les défis et réaliser le plein potentiel minier du Canada, de façon à ce que notre pays connaisse un avenir brillant et prospère. c

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Que pensent vraiment les Canadiens de l’exploration minérale et de l’activité minière? Un sondeur, un mage et un provocateur se prononcent sur la question

le sondeur Darren Karasiuk Suivez Darren @dkarasiuk

LE MAGE Pierre Bourque Suivez Pierre @pierrebourque

Au Canada, l’industrie de l’exploration minérale et de l’exploitation minière emploie plus de 300 000 personnes et verse des milliards de dollars en recettes au gouvernement fédéral et aux administrations provinciales. L’industrie travaille dans tout le pays, y compris dans chaque province. En matière d’exploration et d’exploitation minière, le Canada exerce une domination mondiale qui en a fait un chef de file de la finance, des approvisionnements et de la responsabilité sociale d’entreprise (RSE). Si certaines études réalisées par la PDAC et par l’industrie concluent à l’existence d’un soutien marqué des Canadiens à l’égard du secteur, des voix fortes s’élèvent de l’intérieur pour affirmer le contraire. Pour toute personne qui y travaille, il est facile de souligner la précieuse contribution de l’industrie à la vitalité de l’économie canadienne et à la qualité de vie des Canadiens, par le biais de produits qui sont faits de minéraux et par le biais d’un apport au bien-être économique et social du pays. Les études démontrent que la population canadienne est l’une des plus instruites du monde. Néanmoins, les Canadiens semblent mal connaître l’industrie de l’exploration et de l’exploitation minière, y compris ses produits et ses procédés. Alors, que pensent vraiment les Canadiens de l’activité minière? Pour débattre la question, nous avons organisé une table ronde virtuelle réunissant trois intervenants : Darren Karasiuk, d’Environics Research, qui exerce les fonctions de vice-président, cadre responsable des stratégies, des affaires générales et des affaires publiques ainsi que chargé des pratiques liées aux ressources naturelles; Michael Ras, spécialiste chevronné des affaires publiques; et Pierre Bourque, personnalité médiatique et rédacteur en chef du BOURQUE NEWSWATCH.

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LE PROVOCATEUR Micheal Ras Suivez Michael @mike_ras

Question : Surestimons-nous la connaissance du secteur qu’ont les Canadiens ordinaires? Darren Karasiuk : La plupart des industries surestiment ce que les Canadiens savent à leur sujet de même que l’intérêt que les Canadiens leur portent. Ce constat vaut particulièrement pour les secteurs qui ne sont ni centrés sur les consommateurs, ni très visibles, ce qui est le cas de l’industrie minière. Nos études révèlent que les Canadiens ordinaires ont, au mieux, une connaissance superficielle de l’industrie. Pierre Bourque : Tout à fait! Les médias du domaine de l’investissement s’intéressent de près au secteur. Par contre, de façon générale, la couverture assurée par les médias généraux est plutôt mince. Cette couverture semble se faire encore plus discrète dans la conjoncture économique difficile que nous connaissons. Par ailleurs, nous assistons à la disparition des débouchés classiques par lesquels l’industrie et les acteurs connexes pourraient accroître leur visibilité. Par contre, les nouveaux médias et les médias sociaux ouvrent de nouvelles fenêtres qui échappent encore à la plupart des intervenants de l’industrie et qui pourraient servir à l’amélioration de leur marque de même qu’à la promotion des intérêts des actionnaires et du public en général. Michael Ras : Oui, nous surestimons cette connaissance. Malgré son vaste territoire, le Canada est l’un des pays les plus urbanisés du monde. Soixante-dix pour cent de la population canadienne vit en milieu urbain, et 75 % des Canadiens vivent à moins de 100 miles de la frontière avec les États-Unis. Autrement dit, la plupart des Canadiens ignorent à peu près tout de ce qui se passe dans d’immenses régions de leur pays.


Q : Quel sentiment les Canadiens ont-ils à l’égard de l’exploration et de l’activité minière? PB : Lorsqu’il s’agit d’exploration et d’exploitation minière, les Canadiens se montrent curieux, fiers et inquiets tout à la fois. Curieux d’abord, parce qu’à mes yeux la plupart des Canadiens ignorent toute l’importance du moteur que représente ce secteur pour l’ensemble de l’économie canadienne. Fiers ensuite, car il suffit de rappeler aux Canadiens que leur pays puise ses racines de l’exploration et de l’activité minière et de leur faire comprendre que, dans ce domaine, l’entreprise privée réalise des projets partout sur la planète et occupe une place prépondérante sur les marchés. Inquiets enfin, car les nouvelles qui se taillent une place dans les actualités canadiennes sont généralement négatives et portent souvent sur une catastrophe plus ou moins importante, un différend avec des intervenants ou un scandale lié à aux pratiques des entreprises. L’industrie devrait déployer des efforts supplémentaires non seulement pour vanter ses réalisations, mais aussi pour faire preuve de leadership en ces matières. MR : Je crains que les Canadiens qui connaissent quelque chose à propos de l’exploration et de l’exploitation minière cultivent une vision romantique et passéiste de ces activités. Leur perception est probablement déformée par la culture populaire, qui véhicule des images d’ouvriers trimant dur et travaillant dans des conditions pénibles, au creux de galeries profondes, le visage noirci par la poussière de charbon! En ce qui concerne les prospecteurs, d’aucuns leur associent sans doute une image héritée du passé, celle des orpailleurs qui arpentaient le Yukon au tournant du XXe siècle. Autrement dit, bon nombre de Canadiens se font une représentation mentale vieille de plusieurs décennies, voire d’un siècle, laquelle ne reflète aucunement la réalité moderne. Les Canadiens ignorent que l’industrie utilise la technologie de pointe et ne saisissent pas les retombées économiques qui découlent de son travail et qui influencent leur quotidien. DK : Nos études révèlent que la plupart des Canadiens ne savent pas faire la différence entre l’activité minière et l’activité de forage pétrolier. L’une et l’autre visent à extraire une ressource du sol, si bien qu’à tous égards, les Canadiens ordinaires tendent à les confondre. Assurément, les Canadiens ordinaires ne connaissent rien au « processus » ou à la grande place qu’occupe l’industrie minière dans l’économie. Q : Alors, quelles sont les préoccupations des Canadiens? PB : À la lumière des entretiens que j’ai eus avec les Canadiens, je dirais que l’environnement constitue de loin leur principale préoccupation, suivie des possibilités d’investissement qu’offre le secteur. De plus, je crois que les Canadiens souhaiteraient mieux saisir le sens du mot transparence, qui désigne les pratiques honnêtes des entreprises et l’inclusivité lors d’échanges avec des intervenants publics et privés, au Canada et à l’étranger. DK : L’environnement constitue le principal enjeu. Plus précisément, lorsqu’il s’agit d’activité minière, les trois questions environnementales qui interpellent le plus les Canadiens sont la contamination des eaux souterraines, la pollution des sols et les produits chimiques toxiques. Cependant, un problème secondaire se pose en raison de

l’effet probable qu’ont les perceptions relatives à l’industrie pétrolière et gazière et à son dossier en ces matières. Les messages que reçoivent les Canadiens à propos des problèmes environnementaux provoqués par la fracturation hydraulique ou par l’exploitation des sables bitumineux ont tendance à alimenter des perceptions négatives à l’égard de l’activité minière — ce qui, de toute évidence, n’est pas souhaitable. MR : Mes deux collègues ont raison. Les Canadiens ordinaires chérissent une vision de leur pays qui s’inspire de paysages vierges et de vastes contrées sauvages, et ce, même si les gens ont rarement l’occasion de visiter de tels endroits. Il s’ensuit que les Canadiens veulent se voir en défenseurs de la protection de l’environnement. Monsieur Bourque soulève également la question de la transparence, qui s’inscrit dans une tendance mondiale. Les Canadiens s’attendent à être consultés sur tous les dossiers, en particulier ceux qui ont une incidence sur leur collectivité. Q : Quelles possibilités-clés les entreprises peuventelles envisager pour rehausser leur profil et améliorer la perception du public à leur égard? PB : La transparence et la communication proactive seront les clés de la réussite de demain. Peu importe leur taille, les joueurs de l’industrie devraient s’ouvrir à ces deux concepts et déployer des efforts réguliers pour faire transmettre les messages qui s’imposent. Il importe de dicter les orientations, de pousser le message et de contrôler le récit. DK : Il est encore tôt si l’on compare à l’expérience acquise par l’industrie pétrolière et gazière au cours de la dernière décennie. Je crois néanmoins que des ouvertures se présentent sur trois fronts. Premièrement, s’affairer à souligner la différence entre l’activité minière et toute activité associée à la mise en valeur du pétrole et du gaz. L’industrie pétrolière et gazière traîne un boulet, surtout lorsqu’il s’agit de fracturation hydraulique ou d’exploitation des sables bitumineux, d’où l’utilité d’établir une certaine distance par rapport à l’activité minière. Deuxièmement, bien communiquer le fait que les mines et les minéraux occupent une place intégrante dans notre quotidien, ce qui pourrait contribuer à une sensibilisation générale positive. Troisièmement, jouer la carte de la fierté nationale ou locale. Le Canada est un chef de file — à presque tous égards le chef de file — de l’activité minière. MR : Monsieur Karasiuk a raison de croire qu’il serait utile d’établir une certaine distance entre l’activité minière et l’activité pétrolière et gazière. Concrètement, toutefois, les deux industries ont à relever les mêmes défis. Pour l’essentiel, elles exploitent toutes deux les ressources de l’environnement naturel. La perception du grand public à l’égard de l’industrie sera fonction des mesures prises pour atténuer les effets de cette exploitation. Tout espace de communication laissé vide sera comblé par des renseignements erronés ou occupé par des adversaires dont les priorités diffèrent de celles de l’industrie. Il importe de se positionner à l’échelon global, de transmettre des faits convaincants et de communiquer sans cesse. L’industrie de l’exploration et de l’exploitation minière doit faire mieux pour convaincre le public du caractère responsable, consciencieux et sûr de son comportement. Une fois cette étape franchie, l’industrie pourra enrichir le message en soulignant son apport à l’économie, à l’emploi et à l’investissement international. c La voix de l’exploration minérale > 19


PDAC 2014

Congrès PDAC 2014 Le 82e congrès de la PDAC est à nos portes. Prenez connaissance des dernières nouvelles.

Exposés et allocutions Forum de l’innovation Le Forum de l’innovation donne aux entreprises la possibilité de faire valoir leurs innovations auprès des délégués du congrès, qu’il s’agisse de nouveaux produits, de services, de développements sur le plan de l’exploration, de découvertes, de modifications législatives ou encore de réussites techniques ou commerciales récentes. Nouveauté pour PDAC 2014 Les exposants, les autres entreprises et les membres de l’Association canadienne des exportateurs d’équipements et services miniers auront l’occasion de demander à participer au Forum de l’innovation. Pour de plus amples renseignements ou pour présenter une demande, visitez le site web du congrès et consultez la page portant sur les exposés et allocutions. La date limite est fixée au lundi 11 novembre 2013 à 17 h HAE. Session ouverte La PDAC lance une invitation à soumettre des documents techniques et des documents d’orientation, pour présentation lors de la session ouverte du Congrès PDAC 2014. Chaque année, la session ouverte suscite l’intérêt des délégués qui souhaitent en apprendre davantage sur des thèmes qui ne sont pas abordés lors des séances techniques. Aucun droit n’est exigé des participants, et toute personne intéressée est libre de s’inscrire. La nature des documents retenus pour la présentation varie selon l’année. Tout exposé doit être de 25 minutes ou moins.

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Pour de plus amples renseignements, visitez le site web du congrès et consultez la page portant sur les exposés et allocutions. La date limite est fixée au jeudi 14 novembre 2013 à 17 h HAE. Salles d’exposés Les salles d’exposés sont très pratiques pour toute entreprise qui souhaite se rendre plus visible, lancer un produit, présenter un atelier, rencontrer des clients actuels et potentiels ou encore faire un exposé portant sur son organisation ou ses territoires miniers. Pour consulter le plan et obtenir le formulaire de demande de réservation de salles d’exposés lors du Congrès PDAC 2014, visitez le site web du congrès et consultez la page portant sur les exposés et allocutions.

Séances techniques Le comité de planification du Congrès PDAC 2014 conçoit le programme et invite des conférenciers qualifiés à faire des exposés. Partagez les expériences d’homologues et de spécialistes de l’industrie au sujet de pratiques exemplaires et de pratiques d’avenir. Les participants des séances techniques ont l’occasion de recueillir le point de vue de spécialistes et d’acquérir des connaissances opportunes qui leur seront d’une utilité immédiate. Thèmes abordés lors des séances techniques du Congrès PDAC 2014 : • Diamants : où va-t-on maintenant? • Discours-programme : le partage des richesses minérales • Exploration et investissements dans les pays BRICS • L’Afrique du Sud et ses mines • L’économie des minéraux • La conformité des valeurs : pratiques exemplaires pour les émetteurs de valeurs liées aux ressources • La géométallurgie : lien fondamental entre le gisement et le concentrateur • La géophysique

• La richesse que recèlent les roches météorisées • Le développement des ressources humaines dans l’industrie minière • Le zinc • Les acquisitions axées sur la croissance et la rentabilité • Les gisements de cuivre du Pérou • Les minéraux spéciaux et minéraux industriels • Les percées en Abitibi • Les sources de financement de remplacement pour les petites sociétés du secteur des ressources naturelles • Matières premières et perspectives commerciales • Nouvelles découvertes et nouveaux développements • Un gros lot de 2 200 ma en Afrique de l’Ouest

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PDAC 2014 Nouveautés pour PDAC 2014 Salles de réception Du 2 au 5 mars 2014, il sera possible de louer des salles de réception pour des périodes de deux heures. Situées dans l’édifice nord du Palais des congrès du Toronto métropolitain, ces salles sont parfaites pour l’organisation de petites réceptions réunissant de 50 à 100 invités. Pour consulter le plan et obtenir le formulaire de demande de réservation de salles de réception lors du Congrès PDAC 2014, visitez le site web du congrès et consultez la page portant sur les exposés et allocutions.

Possibilités offertes aux exposants Core Shack Le Core Shack offre une tribune aux projets qui en sont au stage du forage et qui produisent de nouveaux résultats prometteurs. Là, les responsables de projets peuvent présenter leurs échantillons et débattre les résultats avec tout délégué que la chose intéresse. Pourquoi ne pas accompagner vos meilleurs échantillons rocheux de cartes et de renseignements techniques? Le Congrès PDAC 2014 réserve deux séances distinctes de deux jours au Core Shack. Les demandeurs retenus seront affectés à un kiosque pour l’une des deux séances (A ou B). La séance A aura lieu le dimanche 2 mars et le lundi 3 mars 2014. La séance B aura lieu le mardi 4 mars et le mercredi 5 mars 2014. Votre entreprise souhaite-t-elle partager des échantillons de forage, des échantillons d’excavation ou des échantillons d’affleurement prometteurs avec des homologues du domaine de l’exploration ou de la mise en valeur? Si oui, n’hésitez pas à vous inscrire au Core Shack. Si votre projet est retenu, on vous attribuera un kiosque où vous pourrez exposer vos échantillons (sans frais pour deux jours). Pour de plus amples renseignements ou pour présenter une demande, visitez le site web du congrès et consultez la page portant sur les exposés et allocutions. La date limite d’inscription est fixée au vendredi 15 novembre 2013 à 17 h HAE.

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Visite guidée du Congrès PDAC 2014 (film) Produit par une équipe primée, le film de la visite guidée du Congrès PDAC 2014 soulignera les nouveautés et enrichira l’expérience de tout délégué. Les auditeurs découvriront les avantages que procurent le site web du congrès et le guide du congrès pour appareils mobiles, deux outils de planification utiles pour saisir les occasions de réseautage. Ils se familiariseront également avec le programme technique exceptionnel, les éléments de présentation novateurs, les services nouveaux ou améliorés ainsi que le programme des activités organisées en soirée. En plus de produire ce film de très grande valeur, le Congrès PDAC 2014 offre la chance à une organisation d’en être le premier commanditaire. Voilà une occasion unique : de mousser la réputation de votre entreprise; d’être le premier chef de file de l’industrie à souhaiter officiellement la bienvenue aux quelque 30 000 délégués internationaux qui participeront à l’événement; et de rejoindre un large public constitué d’acteurs mondiaux et de journalistes importants, par le biais des sites de médias sociaux mis sur pied par la PDAC. Pour faire équipe avec la PDAC et souhaiter la bienvenue aux délégués internationaux inscrits au plus grand congrès de toute l’industrie et pour faire la promotion de votre entreprise lors du Congrès PDAC 2014, communiquez avec Lynne Beckett, par courriel à l’adresse sponsor@pdac.ca ou par téléphone au 905-336-3529. Noyau de médias sociaux En réponse aux demandes formulées par des fournisseurs et des délégués, la PDAC a créé un nouveau noyau de médias sociaux et un nouveau mur Twitter qui seront au cœur des activités de réseautage social lors du Congrès PDAC 2014. Situé au niveau 800, dans le corridor reliant l’Investors Exchange et le salon commercial, le mur Twitter sera constitué de deux écrans de 80 po, montés côte à côte. Les commanditaires intéressés pourront profiter de cette installation. N’aimeriez-vous pas voir l’un des écrans


PDAC 2014 présenter le mur Twitter de votre entreprise et l’autre présenter le fil Twitter officiel de PDAC 2014? Ce serait là une occasion merveilleuse de faire valoir vos compétences et votre poids sur les médias sociaux. Pour commanditer le mur Twitter lors du Congrès PDAC 2014, communiquez avec Lynne Beckett, par courriel à l’adresse sponsor@pdac.ca ou par téléphone au 905-336-3529. Valorisez votre marque lors du congrès Depuis le lancement du programme de commandites et de marketing mondiaux du Congrès PDAC 2014, le 20 août 2013, les manifestations d’intérêt se sont multipliées à l’égard d’un éventail de possibilités de commandites et de communications électroniques et numériques qui présentent une valeur ajoutée, sur le plan du marketing et du prestige, et qui promettent de donner des résultats mesurables. Pour consulter la liste de ces possibilités, les commanditaires intéressés n’ont qu’à visiter le site web du congrès et à consulter la page portant sur les commandites. Aux petites sociétés d’exploration ou aux géants

de l’industrie, le programme de commandites et de marketing mondiaux du Congrès PDAC 2014 propose des occasions régulières et créatives axées sur la présentation de la marque, l’atteinte d’une grande visibilité et la différenciation par rapport aux concurrents. Pour rejoindre votre public-cible au moyen d’une trousse de commandite sur mesure, communiquez avec Lynne Beckett, gestionnaire du programme de commandites et de marketing mondiaux, par courriel à l’adresse sponsor@pdac.ca ou par téléphone au 905-336-3529. Déjeuners Le congrès prévoit un déjeuner portant sur les perspectives minérales, le lundi, et un déjeuner du panel, le mardi. Vous pouvez assister à l’un ou l’autre de ces événements ou encore aux deux. Il y sera certainement question des sujets brûlants qui ont retenu l’attention des médias au cours de la dernière année. On pourra se procurer des billets, au coût de 70 dollars par déjeuner, dès le lancement de la période d’inscription, en décembre. c

Congrès international, Foire commerciale et Salon des investisseurs Du 2 au 5 mars 2014 Palais des congrès du Toronto Edifice Sud, Toronto, Canada Les inscriptions commencent en décembre 2013

Partenaire Diamant

La voix de l’exploration minérale > 23


Du 2 au 5 mars 2014

PDAC 2014

Commanditaires

Palais des congrès du Toronto Edifice Sud, Toronto, Canada (jusqu’à présent) du congrès Les inscriptions commencent en décembre 2013

Partenaire Diamant

Commanditaires Platine

Commanditaires bienfaiteurs

Commanditaires de pays miniers

Toronto Stock Exchange

Commanditaires principaux

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Bourse de Toronto

TSX Venture Exchange

Bourse de Croissance TSX

Toronto Stock Exchange

Bourse de Toronto

TSX Venture Exchange

Bourse de Croissance TSX

Toronto Stock Exchange

Bourse de Toronto

TSX Exch

Bourse d Croissanc


PDAC 2014

Commanditaires du congrès (jusqu’à présent)

Commanditaires Or plus

Commanditaires Or

Commanditaires Bronze GE Capital

MNP LLP

RBC Capital Markets

Scotiabank

Raymond James Ltd.

Commanditaires du congrès Avanti Management & Consulting Limited

Peter Bojtos

CHF Investor Relations

Clean Harbors

La voix de l’exploration minérale > 25


Vers une exploration responsable : mise au point de la feuille de route sur la RSE La PDAC s’affaire à créer des feuilles de route qui visent l’amélioration de ses différents programmes ainsi que la bonification des ressources offertes à ses membres. Voici un aperçu du processus de mise au point de la feuille de route sur la RSE par Emily Nunn

Les associations ont souvent la chance de jouer un rôle fondamental dans l’amélioration du rendement social et environnemental de leurs membres. Une telle vision sous-tend la mission de la PDAC, qui consiste à protéger et à promouvoir l’établissement d’un secteur de l’exploration minérale et de la mise en valeur des minéraux qui soit responsable, vivant et durable au Canada. Pour poursuivre ce mandat et affermir notre fonction de principal porte-parole de l’industrie de l’exploration minérale et de la mise en valeur des minéraux, le conseil d’administration de la PDAC a approuvé, en septembre 2012, un nouveau plan stratégique quinquennal qui s’applique à l’association. En plus de réitérer l’engagement de la PDAC de soutenir l’exploration responsable, ce plan prévoit un appel à d’une « feuille de route sur la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) ». La mise au point de la feuille de route sur la RSE a pour but de cerner les défis et les occasions prioritaires qui se présentent aux sociétés d’exploration, sur le plan du rendement social et environnemental, et de déterminer la meilleure forme d’aide que la PDAC pourrait offrir à ses membres, par la voie de son programme de RSE. Par ailleurs, la feuille de route sur la RSE soutient la création d’un cadre décisionnel relatif aux activités de la PDAC en cette matière,

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par la définition de critères de sélection des projets et par la clarification du lien qui existe entre les activités et l’atteinte de résultats particuliers visant l’amélioration du rendement dans le secteur de l’exploration. Sources consultées et villes visitées Pour lancer la mise au point de la feuille de route sur la RSE, la PDAC a consacré trois mois à des activités de sensibilisation et à la collecte de commentaires formulés par plus de 220 membres et intervenants de l’industrie. Cette période a donné lieu à l’organisation de dix ateliers dans différentes villes, choisies de façon à tirer parti de la concentration géographique des sociétés membres de la PDAC (à Toronto et Vancouver) et de façon à faire coïncider les séances avec des événements réunissant les acteurs de l’industrie minérale et les intervenants connexes (p. ex., ExploMin à Lima, au Pérou). Des séances ont aussi été organisées à Ottawa, pour faciliter la participation de représentants gouvernementaux, et à Vancouver, pour mobiliser des porte-parole de la collectivité de l’investissement socialement responsable. En tout, les ateliers de sensibilisation à la feuille de route sur la RSE ont réuni 100 personnes, dont 60 % provenaient de l’industrie, 13 % des gouvernements, 13 % de la société civile et 9 % de la collectivité de l’investissement. Toujours à l’appui de la mise au point de la feuille de route sur la RSE, la PDAC a mené 22 entrevues auprès d’une brochette de penseurs et d’intervenants du domaine. Seize de ces entrevues mettaient en scène des représentants de l’industrie, contre six qui visaient des porte-parole des gouvernements, de la société civile, des médias, du milieu universitaire et de la collectivité de l’investissement. Par ailleurs, un sondage web a été réalisé dans les trois principales langues de travail des membres de la PDAC et des intervenants de l’industrie (anglais, français et espagnol). Mis en ligne pour une période de six semaines, le sondage a fait l’objet d’une promotion misant sur les réseaux de la PDAC et sur les voies de communication établies par la société civile. En tout, 98 personnes y ont pris part, dont des représentants d’entreprises et d’organismes répartis dans le monde entier. Les répondants provenaient surtout de l’industrie (79 %) et, dans une moindre mesure, de la société civile (5 %), des gouvernements (4 %), du milieu universitaire (4 %) et d’autres secteurs (8 %).

Qu’avons-nous appris? Pour mettre au point la feuille de route sur la RSE, la PDAC a recueilli des commentaires portant sur trois éléments particuliers. 1. En matière de rendement social et environnemental, quels sont les enjeux auxquels les sociétés d’exploration doivent réagir aujourd’hui? Trois thèmes se dégagent de l’analyse des enjeux cernés par les participants du processus de sensibilisation. Le premier thème a trait aux rapports entre les entreprises et les collectivités locales. De l’avis des participants, de nombreux facteurs risquent de faire obstacle à l’établissement de rapports harmonieux entre les entreprises et les collectivités. Parmi eux figurent : le caractère limité des capacités dont disposent les petites sociétés d’exploration (sur le plan des compétences, de l’expertise et du savoir-faire) pour créer une dynamique positive, axée sur la collaboration avec les collectivités sises à proximité des lieux où se déroulent les travaux; la méconnaissance du cycle de mise en valeur des minéraux (étapes de l’exploration et de l’exploitation minière, y compris les possibilités et les répercussions connexes) observée au sein des collectivités; ainsi que la transparence et l’exactitude des renseignements qui circulent entre les entreprises, les collectivités et les autres parties intéressées ou concernées. Le deuxième thème abordé par les participants a trait aux capacités que possèdent les gouvernements hôtes pour gérer efficacement la mise en valeur des ressources naturelles. Les représentants de l’industrie, des gouvernements et de la société civile estiment que, dans bien des pays comptant d’importants gisements, les autorités disposent de moyens limités pour assurer la bonne gestion du processus de mise en valeur. Il en résulte des défis particuliers liés à l’établissement d’un cadre commercial concurrentiel et à la mise en œuvre d’activités responsables d’exploration minérale et d’exploitation minière. Parmi les enjeux particuliers soulevés par les participants, notons le manque de clarté dans l’attribution des responsabilités visant la consultation des collectivités, surtout au regard de l’applicabilité des règlements à l’étape de l’exploration, ainsi que le caractère insuffisant des ressources dont disposent les gouvernements hôtes pour exercer une surveillance efficace de la conformité, y compris les outils de mesure et de surveillance des répercussions sur les sources d’eau. Le troisième thème qui se dégage des commentaires reçus concerne l’analyse de rentabilité de la RSE dans le secteur des petites sociétés d’exploration. Selon bon nombre de participants, il se trouve encore des petites sociétés d’exploration qui se montrent réticentes ou inaptes à investir

La voix de l’exploration minérale > 27


l’amélioration du rendement social et environnemental de l’entreprise) et du leadership exercé par les employés (p. ex., une nouvelle génération de géologues prospecteurs qui partagent avec l’industrie leur engagement personnel envers la responsabilité sociale et environnementale). 3. Q uel rôle la PDAC devrait-elle jouer au regard du rendement social et environnemental des sociétés d’exploration? En ce qui concerne la mise au point de la feuille de route sur la RSE, les participants du processus de sensibilisation ont formulé une foule de recommandations variées. La majorité d’entre elles abordent l’un des quatre thèmes suivants : le temps et l’argent nécessaires au soutien de l’adoption de pratiques d’exploration responsable. D’aucuns jugent que cette situation tient sans doute à une méconnaissance de l’analyse de rentabilité de la RSE. Ainsi, certaines sociétés d’exploration ne verraient pas en quoi l’amélioration du rendement social et environnemental se traduit par un meilleur accès au territoire ou aux capitaux, par des économies de temps ou encore par une réduction des coûts associée à la prévention de retards touchant les travaux ou à l’atténuation des effets de tels retards. Selon certains participants de l’industrie, le concept de RSE cadre mal avec le modèle de gestion à risque élevé et à fort rendement qui prévaut dans le secteur de l’exploration, si bien qu’il est difficile pour les entreprises de justifier, auprès de leurs investisseurs, la décision de consacrer temps et argent à des initiatives axées sur l’amélioration du rendement social et environnemental. 2. Quels sont les moteurs de l’amélioration du rendement social et environnemental des sociétés d’exploration? Au sujet des facteurs qui motivent les sociétés d’exploration à faire les investissements nécessaires à l’amélioration de leur rendement social et environnemental, deux éléments se dégagent de l’analyse des commentaires formulés par les participants. Tout d’abord, la question qui fait le plus réagir les participants est celle de l’analyse de rentabilité de l’exploration responsable, évoquée plus tôt. Les participants croient que les entreprises qui investissent actuellement dans l’amélioration de leur rendement social et environnemental le font par souci d’atténuer les risques, d’éviter les obstacles, de limiter la résistance à la réalisation des projets et d’obtenir un permis social d’exploitation (c.-à-d. l’accès au territoire en vue de la conduite de projets). Certains participants de l’industrie font valoir que la promotion d’investissements axés sur la RSE contribue à apaiser les craintes des investisseurs à l’égard de la capacité de réalisation des projets. Le deuxième facteur a trait au leadership qu’exercent les individus au sein de l’entreprise ainsi qu’à la capacité qu’ont ces personnes de faire évoluer la culture organisationnelle pour favoriser l’intégration du concept de responsabilité sociale et environnementale dans toutes les facettes du comportement de l’entreprise. Les participants jugent que l’engagement de l’entreprise à investir dans l’exploration responsable dépend à la fois du leadership exercé par les dirigeants (p. ex., un membre de la haute direction qui se fait le champion de

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1. Aider les petites sociétés d’exploration à acquérir les capacités requises pour faire participer les collectivités et établir avec elles des rapports positifs. 2. Soutenir les efforts que déploient le gouvernement du Canada et d’autres acteurs en vue de renforcer les capacités des pays hôtes, à l’appui d’une gestion efficace de la mise en valeur de leurs ressources naturelles. 3. Renforcer et promouvoir l’analyse de rentabilité de la RSE. 4. Collaborer avec d’autres associations minérales internationales et d’autres organismes et réseaux connexes dans le but de concevoir et mettre en œuvre des programmes qui soutiennent l’exploration responsable dans leur propre territoire de compétence. Certaines recommandations s’intéressent particulièrement aux activités courantes liées au programme de RSE de la PDAC. Elles soulignent notamment la nécessité de rendre plus accessible et plus pratique la ressource d’information e3 Plus : un cadre de référence pour l’exploration minérale responsable, diffusée en ligne par la PDAC. Bien que ces recommandations ne reflètent pas nécessairement son point de vue, la PDAC en tiendra compte lors de la mise au point de la feuille de route sur la RSE. La liste intégrale des recommandations formulées par les participants apparaît dans le compte rendu du processus de sensibilisation à l’égard de la feuille de route sur la RSE, lequel est publié sur le site web de la PDAC.

Prochaines étapes Les commentaires recueillis dans le cadre du processus de sensibilisation éclaireront la mise au point de la feuille de route sur la RSE. Une fois terminée, cette dernière guidera les interventions du programme de RSE de la PDAC et orientera les efforts axés sur l’amélioration du rendement social et environnemental des sociétés d’exploration. La PDAC tient à remercier toutes les personnes qui ont pris part au processus de sensibilisation. Pour de plus amples renseignements sur les activités de la PDAC qui soutiennent l’exploration responsable, y compris la mise au point de la feuille de route sur la RSE, communiquez avec Emily Nunn, gestionnaire du programme de responsabilité sociale d’entreprise, par courriel à l’adresse enunn@pdac.ca. c


« En tout, les ateliers de sensibilisation à la feuille de route sur la RSE ont réuni 100 personnes, dont 60 % provenaient de l’industrie, 13 % des gouvernements, 13 % de la société civile et 9 % de la collectivité de l’investissement. »

The Voice of Mineral Exploration > 29


CORE

La voix de l’exploration minérale Automne 2013


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