Tout ce qui existe mérite de périr
Le groupe : tendu. Morales et Castro Carda étaient là. Orco avait choisi d’intervenir au début de la réunion. Ils avaient élaboré un texte, Clémentine et lui. Prise de position tranchée, voulue politique. Clémentine semblait résignée au pire. Néanmoins, elle était prête au combat. Mobilisation, Lady C. Les yeux vides comme lac clair de montagne. Oublie ta personne, et tu pourras parler. Le poids du silence donne fondement au discours. Il n’y a plus de sujet, ma belle. Il lut avec calme. Le savoir n’est jamais tout constitué, disait-il, il se présente toujours dans un rapport d’appropriation à construire. Qui en est exproprié, ici ? Tel est le sens de la fable. Orco et Cie, société nommée sans capital, fournisseurs de marchandises, experts en machines de formation, mécanos de la pédagogie ! La formation des enseignants n’était théorie qu’autant Pratique de la Réalité. Lorsque nous déclarions ne rien savoir, reprenait Orco, nous posions un problème d’attitude, et un problème politique. Attitude : en finir avec la métaphysique des compétences. Politique : renvoyer au groupe sa demande de formation, pour la refaire salvadorienne. Alors : survenait un Européen quelconque – enfin, titré sur papier – et de l’investir de facto du Savoir ! De nouveau la relation coloniale. La dépendance au Maître, vécue dans l’enseignement. La récente réforme du second cycle, au Salvador, qui l’avait conçue ? Des experts nord-américains, portoricains, italiens ! La réforme des Areas Commes, à l’université,