EL MACHETE

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La dernière fête

Le département des Sciences de l’Éducation : éventré ! La porte de bois : cassée net en deux morceaux. Les bureaux étaient tous forcés, bâillants, tiroirs arrachés, ou tordus accordéons. Les dossiers jonchaient le sol, déchirés, saccagés, piétinés. Les livres de pédagogie de la Melia étaient jetés en tas devant la baie éclatée, maculés de boue et d’encre rouge. Il en récupéra trois, pour les lui rendre. Toute l’équipe espérait retrouver quelque chose, et guettait son retour avec anxiété. Il leur avait promis. Mais le projecteur à diapos de Licha avait perdu sa lentille ; les travaux personnels de Castro Carda s’étaient envolés ; le projet de centre d’orientation d’Angelina, Marco et Anselmo n’était plus que ses cendres, ils avaient brûlé les chemises en tas ; les magnétocassettes avaient disparu ; la petite bibliothèque était défoncée, sans doute les coups de crosse vengeurs. La guardia, Clément, la guardia ! Les fumiers ! Il était atterré : le fascisme, général ! Leur bilan était miraculeusement intact. Il le plia soigneusement et le glissa dans sa poche : le curso par instructores ! Mais ses livres ? Plus rien. Il tournait, le cœur serré, dans la grande salle assassinée. Le bureau d’Arturo : renversé sur ses tiroirs. La machine à café ? Jusqu’aux crayons, gommes, stylos, ils avaient tout volé. – Terminado ? Son escorte revenait : un civil, du groupe de contrôle, et un


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