San Salvador del mundo
– Una magnifica piscineta ! Con arboles magnificos ! Y tantas flores ! Ademas, tenemos una vista magnifica, fabulosa, maravillosa, grandiosa ! C’est une maison tout simplement extraordinaire, voyezvous. Ah, si c’était possible, je vendrais la mienne, pour venir vivre ici. De la classe, du cachet, un style. Si, si, señora, je sais ce qui vous plaira. Mais… Nous trouverons. Como no ! San Salvador est un pays enchanté ! Petite boule jacassante, courte sur pattes, les cheveux teints, roux, Maria Tramanina plissait les paupières, rassurante, l’index droit péremptoire. Son pantalon noir craquait sous les bourrelets de graisse, et le ventre bombé dilatait la fermeture éclair, noire, apparente. Hauts talons roses, chemisier vert pomme, lunettes de soleil. Elle bloquait net le regard. Vous verrez, leur avait dit Raoul, vous verrez. Connue de toute la ville, Maria Tramanina était par le fait une véritable agence immobilière, et à elle seule. Commerçante salvadorienne repliée sur ses rentes, et pipelette de vaste démence, elle s’ennuyait ferme à l’orée du retour d’âge. Pourquoi n’eut-elle pas mis à profit sa réputation ? Elle devint du jour au lendemain occulte démarcheuse, centralisant par on ne sait quel système d’information parallèle les locations et ventes : appartements, villas ; et se rendit, du coup, indispensable aux clients éventuels, surtout étrangers. Elle avait