Extraits du journal de bord de Pedalemoinsvite Voyage à vélo de 10 mois en Amérique du sud
Introduction Notre projet est simple, parcourir La Cordillère des Andes
Voyager à vélo, c'est perdre toute notion de temps, c'est
à vélo.
se laisser guider par les éléments, c'est ressentir une
Pourquoi cette chaîne de montagne ?
sensation de liberté illimitée : le Bonheur.
Simplement parce que nous sommes amoureux des cimes et des pics enneigés. Atteindre un sommet, découvrir un
"Pédale moins vite" véritable hymne de notre aventure se
panorama que l'on a imaginé lors de la préparation et
solde par la traversée de 4 pays, 10 mois de voyage (de
pendant l'ascension, la joie d'être "en haut", de se sentir
décembre 2007 à octobre 2008 ), 5800 km parcourus et
vivant, voir l'horizon, l'infini du paysage.
des centaines de rencontres, de sourires, de partages et
Les montagnes nous apportent la joie et la satisfaction de
d'échanges.
se sentir à la fois minuscules et grands. Voyager en Amérique Latine signifie forcément découvrir, approcher, gravir et aimer les sommets de cette cordillère Andine. Et pourquoi le vélo me direz-vous ? Pour rester en contact avec notre environnement, pour aller aussi loin que nos jambes pourront nous mener, pour voyager au rythme de notre corps, pour être à l'écoute des personnes rencontrées sur notre route, pour sentir les odeurs, le froid, le vent et la chaleur, pour voir ce que l'on ne pourrait pas apercevoir depuis la fenêtre d'un bus.
Les deux protagonistes
1
Carte de notre trajet
Argentine Superficie :
2 766 890 km2
ou en direction du village d'Antofagasta de la Sierra à
3 700 kilomètres du nord au sud
plus de 3000 mètres, nous avons découvert une
1 400 kilomètres de l'est à l'ouest
nature immense et préservée, des paysages d'une
Population : 40 677 348 hab. Capitale :
beauté insoupçonnée.
Buenos Aires
Langue officielle : Espagnol Point culminant : Aconcagua - 6960 mètres, point culminant de la Cordillère des Andes Sommet atteint : Volcan Antofagasta - 3640 mètres Nation autochtone rencontrée : Mapuche l'Argentine reste notre meilleur souvenir de voyage. La
chaleur
et
l'hospitalité
des
Argentins
est
incroyable, nous nous sommes souvent retrouvés face à des gens d'un enthousiasme sans faille. Grâce à eux, nous ne sommes morts ni de faim, ni de soif: la qualité de la viande, la chaleur du maté ou l'onctuosité Argentine
des ont
empanadas. contribué
à
Tout
et
notre
tous
en
bien-être.
L'Argentine c'est un grand coup de cœur ! Ses paysages font aussi partis de nos meilleurs souvenirs de voyage. Que ce soit dans le massif de l'Aconcagua 4
5
Hola Buenos Aires ! 06 décembre 2007 - Argentine
Nous avons largué les amarres une nouvelle fois
toit avec une simple cordelette, c'est le système D !
pour nous envoler vers l'Argentine où nous sommes arrivés mercredi en fin d'après-midi. Le voyage a été
En arrivant à l´hôtel, Alejandro auprès de qui j'avais
long et a plutôt démarré sur les chapeaux de roue :
fait les réservations m'accueille en me faisant la
nous
bise !!
L´hôtel a du charme et date des années
l'aéroport car nous étions en surplus de poids,
1920.
Vers 17 heures, nous nous endormons,
lorsque les cartons des vélos sont passés aux rayons
terrassés par la fatigue, la chaleur et le décalage
X nous avons dû abandonner l'une de nos deux
horaire.
avons
bouteille
dû
vide
réorganiser
du
réchaud,
les
enfin
bagages
nous
dans
avons
embarqué moins de 5 minutes avant le décollage
Vers 19 heures, nous décidons de sortir prendre la
pour cause de surbooking .... ah les joies du voyage
température de la ville, nous découvrons de grandes
en avion !
avenues
très
vivantes,
colorées
et
odorantes,
beaucoup de personnes se promenant à un rythme Le reste du périple s'est bien passé, nous avons fait
soutenu malgré la chaleur. Au hasard des rues, nous
une escale technique surprise à Santagio avant
découvrons le Congrès, immense bâtiment gris
d'arriver sur Buenos Aires.
protégé par des dizaines et dizaines de policiers. Dans le parc en face, des gens jouent au football,
Nous sommes un peu abrutis par la chaleur en
d'autres discutent en buvant du maté (thé originaire
arrivant mais nous découvrons des vieilles voitures
des Indiens Guarani et boisson nationale). Le bruit de
type Peugeot 504 sur le périphérique, des grandes
la circulation et des gens nous surprend un peu et
barres d'immeubles longent ces avenues : tout ça me
rien ne s'arrête malgré la tombée de la nuit. On est
rappelle Lyon et sa banlieue, en plus coloré. Notre
dans un pays latin : ça se voit et ça s'entend !
taxi est un Kangoo et les 2 vélos sont attachés sur le 6
Congrès national
Rues animées de Buenos Aires
Obelisque de Buenos Aires 7
Buenos Aires, suite et fin 06 decembre 2007 - Argentine
8
Mes impressions pêle-mêle de Buenos Aires sont :
Nos premiers rapports avec les Argentins n'ont pas
les bus bondés qui crachent une fumée noire, les
été aisés du fait de notre manque de connaissances
torpedos très à la mode chez les cyclistes téméraires,
de l'Espagnol. Par exemple le 2eme jour dans la
les vendeurs dans la rue de tout et n'importe quoi
capitale, en rentrant dans un restaurant, je me suis
( peluches, CD disco, bretelles de soutien-gorge ...).
exprimée en italien croyant parler espagnol !!
Je pense que ce qui m'a le plus frappée ce sont
Le serveur m'a dit en souriant "Italian ?!" et en plus je
toutes les personnes qui passent leur journée á
lui ai dit "Oui". Lorsqu'une autre serveuse vient
éventrer les sacs des poubelles afin de récupérer
quelques
carton et plastique qu'ils revendront certainement !
commande, j'essaie de lui dire que j'ai besoin de
La chaleur accentue les odeurs et c'est parfois très
quelques minutes pour choisir. Je baragouine un truc
désagréable de passer quelques secondes à coté de
du type " dos minutas" et celle-ci comprend
dizaines de poubelles éventrées qui gisent sur le
"Pizza" ... !!! Ça ne va pas être facile mais à force de
trottoir.
parler ça devrait finir par devenir plus naturel pour
Mais Buenos Aires c'est aussi la ville ou est né le
nous de discuter en Espagnol.
Tango. Dimanche dernier, nous avons assisté à un
Lundi et mardi derniers, nous n'avons pas quitté le
show de tango dans l'un des plus ancien "bistro" de
quartier de l'auberge pour cause de rhume carabiné.
la ville : Le Tortoni. Crée dans les années 1850 par
On
un Français, le lieu attire de nombreux touristes mais
chorizo"
également les gens du quartier qui se retrouvent
délicieux !! ), au submarino ( lait chaud dans lequel
entre amis après une journée de travail.
on fait fondre un carreau de chocolat ) et aux
Les Porteños sont des gens sympathiques, qui
empanadas
aiment sortir (à tous les âges et en famille) et voir
boeuf ... ).
leurs amis.
humm Bon appétit !
a
minutes
quand
plus
même
(biftsteack
à
(chaussons
tard
goûté la
prendre
au
version
fourres
au
notre
"bife argentine
poulet,
de :
au
Rues de Buenos Aires
Rues de Buenos Aires
Ecoliers Argentins
9
Ushuaia 07 décembre 2007 - Argentine
Notre voyage en avion pour Ushuaia s'est très bien
pays d'origine ...
passé, même bien mieux que celui de la semaine
La "maîtresse" des lieux est un Dog Argentin blanc
dernière ... Nous avons payé un prix raisonnable
qui aime dormir et se prélasser au coin du feu !
pour le poids supplémentaire des bagages et le vol a été plutôt agréable : en fait on a beaucoup dormi ;)
La grippe de Jérôme n'étant pas tout a fait passée,
Lors de l'escale à El Calafate, nous découvrons les
nous quittons l'auberge vers midi aujourd'hui en
Andes de Patagonie et nous sommes ravis de voir
quête d'une boutique de vélos. En effet, le dernier
des
équipement que nous n'avons pas encore mais qui
sommets
encore
enneigés
au
milieu
des
paysages grandioses mais très secs. Jérôme qui n'a
se
révèle
indispensable
est
le
casque.
Notre
pas du tout étudié le trajet ne sait pas que l'on va
recherche s'est finie au restaurant du coin devant
repasser ici d'ici quelques semaines !!
une énorme salade ! Puis dans l'après-midi le ciel s'est dégagé et un
Nous sommes arrivés en début d'après-midi à
magnifique panorama s'est offert à nous: voiliers
Ushuaia, sous les nuages et une fraîcheur printanière
dans la baie de Beagle, nombreux pics blancs au
similaire à ce que l'on a connu au Nunavik.
Nord, au Sud, a l'est et a l'ouest de la ville.
Nos 2 taxis (oui j'ai bien écris 2 car avec 2 vélos et
10
une remorque ça fait pas mal de bagages à
Les maisons d'Ushuaia sont véritablement faites de
transporter !) nous conduisent a notre auberge "Abra
bric et de broc, de toutes les formes et toutes les
Ushuaia".
couleurs possibles et inimaginables. Cette petite
L'auberge est une vieille maison jaune pleine de
ville, malgré le flot de touristes, nous plaît et nous
charme tenue par une famille. Maria nous accueille
retrouvons une ambiance à la fois calme (partie
le sourire aux lèvres et se fait une joie de nous
résidentielle)
parler en Français lorsque nous lui annonçons notre
commerçantes) qui nous séduit !
et
animée
(dans
les
rues
La ville d'Ushuaia
La maĂŽtresse de maison
Le canal Beagle 11
Premières impressions de la Patagonie 09 decembre 2007 - Argentine
Notre découverte de la Patagonie s'est faite à travers une météo très capricieuse ! En une journée, nous
Ceci est d'ailleurs faux car le village le plus austral
pouvons avoir du soleil, des nuages, de la pluie et
du monde se trouve de l'autre cote de la baie, du
enfin de la neige. On se dit que ca fait le charme du
coté Chilien en plus : ça s'appelle "Puerto William".
pays même si le vent risque de nous faire passer de
Les attrapes touristes sont nombreux et nous
sales quarts d'heures :(
sommes tombés deux fois dans le panneau. La première lorsque l'on m'a proposée des timbres avec
Nous avons fait nos premiers tours de pédales hier
les cartes que je venais d'acheter. Les timbres en
et aujourd'hui aux alentours d'Ushuaia, et nous
question étaient des timbres DHL ... 4.50$Ar.
avons
découvert
un
joli
paysage
composé
de
montagnes enneigées et une baie (Baie de Beagle)
La deuxième arnaque c'était hier soir au restaurant.
plutôt mystérieuse. Tantôt grise tantôt illuminée par
Nous voulions tester la viande cuite à la broche
le soleil, quelques voiliers tentent des sorties lorsque
autour d'un feu. Le plat que l'on nous a apporte était
le vent n'est pas trop fort.
composé de plein de sortes de viandes différentes cuites autour du feu: poulet, boeuf, porc, boudin,
Les paysages nous plaisent et les gens sont plutôt
saucisses .... c'était mauvais au point que j'avais du
gentils ... lorsque l'on arrive à communiquer !
mal à avaler !
Un bémol, et de taille, la voie TOURISTIQUE que la
L'image de l'Argentine que j'avais est bien loin de
ville d'Ushuaia a pris. En effet, le charme de l'endroit
cette soirée ratée au restaurant; mais le voyage ne
disparaît totalement lorsque dans la rue principale
fait que commencer.
les
touristes
se
bousculent
pour
acheter
des
souvenirs marques de la mention : " Fin del mundo". 12
Neiges en été
Entrainement
Foret enchantée 13
Pedale moins vite en Terre de Feu 14 décembre 2007 - Argentine
Lundi nous avons mis du temps à préparer nos affaires
un fort vent d'ouest nous ralentit. Je ne compte plus le
pour le grand départ ! Nous n'avons débuté les coups de
nombre de fois ou je suis tombée du vélo (fortes rafales).
pédales que vers midi. Le soleil est de la partie et le vent
Jérôme et moi passons une journée à crier, jurer contre
absent, c'est le bon moment pour décoller. Maria de
ce maudit vent. Au bout de 33 km et 2H40 d'efforts
l'auberge Abra Ushuaia nous embrasse chaleureusement
intenses, nous nous arrêtons dans un champs. Je suis
après avoir fait une photo.
épuisée mais la beauté du paysage nous fait vite oublier
3 minutes après le départ, Jérôme s'arrête sur le port
les difficultés de lajournée.
d'Ushuaia, la remorque est trop lourde et les sacs
La pluie fait disparaître le vent et en fin d'après-midi une
latéraux pas équilibrés. Nous repartons après 5 minutes,
douce lumière nous réconforte.
pour de bon cette fois ci !!
Je m'endort, vidée, dans l'herbe.
La route qui nous mène vers le village de Tolhuin est
La nuit est réparatrice, et nous nous réveillons au son des
belle mais nous devons déjà affronter un premier col.
oiseaux (buses, perruches...) quelques vaches et moutons
Nous le franchissons en fin d'après-midi sous la pluie.
nous observent ! Le vent a pratiquement disparu et nous
Après 50 km nous nous arrêtons dans le minuscule
profitons de cette accalmie pour repartir. Il fait beau et
village de Petrel et nous campons derrière le poste de
les paysages sont agréables. Puis le vent se lève a
secours avec la bénédiction de Martin... Martin, sauveteur
nouveau, de face cette fois.
de garde avec son équipe, nous propose, des le
Nous redoublons d'effort pour parcourir les 84 km qui
lendemain un maté, des croissants, des escalopes
nous séparent de Rio Grande. La cote Atlantique est
milanaises, une macédoine .... on se quitte mardi à
superbe,
12H30, le ventre plein et le coeur réchauffé par la
connaissance avec les guanacos. Cette terre, malgré la
gentillesse des gens du pays.
rudesse de ses conditions météorologiques nous plaît.
Nous
avalons
les
km
et
parcourons
50km
supplémentaires, avec le vent dans le dos :) Puis les choses ont été plus difficiles lorsque le 3ème jour 14
l'eau
couleur
émeraude,
nous
faisons
Les camions nous encouragent régulièrement en nous klaxonnant. Les Argentins sont des gens très chaleureux.
Grand départ
Sièste bien méritée
Campement
Flamants roses
15
Une Terre isolée 21 décembre 2007 - Argentine et Chili Nous avons fait une pause d'une journée à Rio Grande et sommes repartis ...
nous avons hâte de pédaler enfin. Jusqu'à 10h00 tout se passe bien, nous
sous les rafales de vent évidement.
parcourons une quarantaine de kilomètres en 2 heures. Puis la pluie arrive ...
Il me semble que cette terre est le royaume d'Helios. Nous parcourons
nous poursuivons malgré tout. Vers 13h00 nous avons fait une centaine de km
difficilement 48 km, nous croisons nos premiers cyclotouristes (Hispanophones)
mais nous sommes encore loin de Porvenir. Nous décidons de continuer, le casse
sur la route dont un qui fait la même route que nous et que nous croiserons à
croûte (un lyophilisé) que nous venons d'avaler nous requinque. La route plate se
plusieurs reprises lors de notre voyage (On l'appellera "mierda" car il ne fait que
transforme vite en "montagnes russes" et nos muscles commencent à souffrir ! La
jurer).
boue qui recouvre le chemin rend les descentes aléatoires, nous sommes boueux
L'Ile de la Terre de feu est isolée, sauvage, ventée mais belle. Nous bivouaquons
et exténués. Vers 16h00, à bout de force, nous nous résignons a bivouaquer
au gré de notre fatigue, sur des terrains propices le long de la route qui remonte
sous la pluie, au milieu des moutons et au bord de la route.... un camion passe,
sur le continent. Au niveau nourriture nous avons tout ce dont un Français peut
on lui fait des signes. Il s'arrête et accepte de nous conduire dans le village de
espérer pour se maintenir en vie dans une terre inconnue et hostile, c'est à dire
Porvenir. La route à bord du camion nous semble encore longue (25 km) et les
du fromage, du jambon et du pain ;)
montées - descentes sont nombreuses.
Par contre nous sommes moins au point au niveau de l'eau et contrairement à ce que l'on pourrait penser il n'y a pas de cours d'eau de partout.
Notre chauffeur du jour nous dépose dans un hôtel. Autant dire que nous avons
La frontière entre l'Argentine et le Chili se trouve à San Sebastien ou il n' y a rien
complètement crotté la chambre :)
d'autre que des Douaniers, des champs et des moutons. La pluie s'en mêle et
Porvenir est un petit village isolé, tranquille et assez plaisant. Nous y restons une
nous faisons tamponner nos passeports au Chili complètement dégoulinants.
journée supplémentaire car le ferry vers Punta Arenas ne navigue pas tous les jours. Nous profitons de cette pause pour visiter le village.
16
Notre route se poursuit alors vers l'Ouest, sur une route de terre, pleine de
Un chat s'approprie notre remorque et se fait dorer la pilule au soleil !! La vie est
cailloux ... hum ! Tout se complique lorsque le vent (toujours le même) de face
paisible ici.
nous force à stopper notre étape du jour après seulement 12 km. Notre plus
Comme l'hôtel est trop onéreux pour notre budget de routard, nous partons à la
mauvaise moyenne depuis notre départ. Le propriétaire d'une estancia nous
recherche d'un terrain de camping. Malheureusement il n'y en a pas, et nous
propose de dormir dans l'une de ses cabanes. Il est vraiment charmant, nous
campons finalement sur le terrain de football du village avec la bénédiction des
offre un café et un pot de confiture de rhubarbe faite maison. C'est un vrai
"Carabinieri"
bonheur de rencontrer des gens comme ça !
Nous sommes actuellement à Punta Arenas ( Capitale Chilienne de la Patagonie ),
Les moutons sont nos compagnons de route pendant toute la traversée de l'île,
les façades colorées des bâtiments nous séduisent et nous faisons le plein de
nous voyons également des guanacos, des chevaux, des oies, des flamands
"comidas y bebidas" ( nourriture et boissons ) pour les prochaines étapes. En
roses ... c'est un peu le royaume de la faune et de la flore.
effet plus de 240 km nous séparent de Puerto Natales, notre prochaine étape.
Après notre journée "ratée" pour cause de rafales de vent, nous décidons de
Si nous ne pouvons pas nous connecter d'ici le 24, Jérôme et moi nous vous
partir aux aurores (5h00) lorsque le vent ne s'est pas encore levé.
souhaitons de très joyeuses fêtes de fin d'année.
Au réveil nous découvrons une brume mystérieuse sur la campagne, c'est beau et
¡ Feliz Navidad !
Sieste au soleil
Une garderie
Parc Ona
Auto-stop, le vent nous a fait perdre les pĂŠdales
17
Chili Superficie : 756 950 km2 4300 km du nord au sud
des volcans de la Patagonie, la pureté des
180 km de l'est a l'ouest
rivières et les couleurs incroyables des lacs.
Population : 16 454 143 hab Capitale :
Santiago
Langue officielle : Espagnol Point culminant : Ojos del Salado - 6 893 mètres Nation autochtone rencontrée : Mapuche Le Chili est un pays qui nous laisse de bons souvenirs même si nous avons eu plus de difficultés à comprendre et rentrer dans sa culture. Les Chiliens nous sont apparus plus réservés que leurs voisins d'Argentine. Le pays nous a semblé moins hospitalier et n'importe quel échange ou rencontre se soldait par de l'argent. Au Chili tout se paye ! Nous avions la sensation d'être dans un pays "Américanisé", même la cuisine nous a semblé moins bonne et plus grasse. En revanche, nous avons fait quelques rencontres 18
marquantes et gardons en mémoire la beauté
19
Une fin d'année mouvementée 03 janvier 2008 - Chili Comme vous pouvez vous en douter, nous avons perdu toute notion du
poussière de la route nous a donne un air de Robinson Crusoe !
temps ! C'est le coté déroutant du voyage qui me plaît :)
Nous avons effectue la "boucle", a pied, qui consiste a faire le tour du
La route entre Punta Arenas et Puerto Natales s'est révélée trop ventée,
massif et globalement on a été decu par la randonnée pour plusieurs
rendant nos descentes très dangereuses. Apres 40km, nous avons fait
raisons : les 3 premiers jours nous avons marche dans des forets
du stop et parcouru les 200km restants dans un camion en compagnie
humides sans intérêt, l'affluence touristique de cette fin d'année ne nous
de Carlos.
convient décidément pas, les prix prohibitifs des campings et de la
Finalement nous avons passe les fêtes de fin d'année au Parc Torres del
nourriture ont refroidit nos ardeurs culinaires ... j'ai quand même réussi
Paine, ou les choses ne se sont pas vraiment déroulées comme prévu ! Je
a cuisiner du pain avec un paquet de farine trouve dans le 1er camping
m'explique, au départ de Puerto Natales, nous avions en tête de
et laisse la par des randonneurs !!
rejoindre le parc en 1 journée en empruntant une route d'une soixantaine de km, non pavée. Il nous aura fallut 3 jours pour atteindre
Cette randonnée n'a `pas que des points négatifs puisque nous avons
notre point de départ pour la randonnée.
observe des renards et de nombreux oiseaux, nous avons fait la rencontre d'un charmant couple d'anglais avec qui nous avons discute
En effet, le 1er jour malgré les conditions agréables et les paysages
autour d'une bouteille de vin le soir de la Saint Sylvestre et nous avons
plaisants, nous n'avons pas fait plus de 40 km. Fatiguée par un "plat de
fait la rencontre du Glacier ( avec un g majuscule ) Grey. Nous l'avons
moules" que mon estomac n'a pas aime, nous avons bivouaque en face
découvert en arrivant au col John Garner et j'ai vraiment été
d'une superbe cascade. Presque seuls au monde, sentiment que nous
impressionnée par cette immensité blanche
aimons vraiment.
qui malheureusement n'existe plus dans le massif des Alpes.
Le lendemain, je me sentais mieux mais c'était au tour de Jérôme de
20
sombrer dans un état grippal. Ce jour la nous avons du faire une pause
Une tendinite au talon droit pour moi nous a force a raccourcir la
de 4 heures en bordure de route afin que Jérôme recupert des
randonnée, nous n'aurons pas eu l'occasion de voir les "Torres" (tours)
nombreuses montées et descentes particulièrement cassantes pour les
qui ont donne leur nom au parc. C'est pas grave, notre route est encore
jambes.
longue et les sommets des Andes très nombreux.
Le 24 au soir, nous arrivons a 21h00 a l'entrée du parc sous une lumière
Nous avons pris deux bus hier pour rejoindre El Calafate en Argentine.
avantageuse. Je vous laisse admirer la beauté du paysage.
La route était plate, ventée et sans intérêt. Les quelques heures de bus
Le jour de Noël, nous avons enfourche a nouveau nos vélos pour
nous ont permit de nous reposer un peu et de penser a la suite de notre
rejoindre l'entrée Est du Parc, nous découvrons des lagunes aux couleurs
route.
incroyables.
Enfin merci a tous pour vos commentaires, vos messages
Nous arrivons le 25 au soir au camping tant attendu, les randonneurs
d'encouragement ... malgré les milliers de km qui nous séparent, nous
nous regardent bizarrement et effectivement le spectacle est comique, la
pensons fort à vous :)
EntrĂŠe dans le parc de Torres Del Paine
TerrassĂŠ par une grippe
Routes de Patagonie 21
¡ El Calafate, El Chalten y el viento ... ! 11 janvier 2008 - Argentine Apres notre déception du parc Torres del Paine, nous avons profite d'une pause a El Calafate pour nous
environnante (autruches, guanacos, moutons ...) Nos réserves d'eau nous ont permis de bivouaquer
reposer, nous soigner a l'occasion d'une visite a l'hôpital de la ville (une grippe pour Jérôme et des
sans rivière. La nuit fut courte et agitée, le bruit de la tente pliée sous les rafales nous réveille a
piqûres d'araignées sur les doigts de la main gauche qui se sont infectées pour moi !), et bien
plusieurs reprises.
évidement manger et cuisiner. On se rend compte a quel point notre moral varie en fonction de nos
Le lendemain nous partons dans la tempête ... c'est difficile de débuter une journée de vélo dans ces
menus. J'ai donc utilise la cuisine de l'auberge pour faire des cookies et du pain perdu mais aussi de la
conditions. Notre moyenne est de 6km/h, je vous laisse imaginer la force des bourrasques.
viande de boeuf puisque que pour être franc, l'une des meilleures viandes du monde est le boeuf
On avance péniblement, le summum est atteint avec 5 km/h pour moi en pleine descente.
Argentin.
Ca peut faire sourire mais sur le coup je ne souriais pas trop. J'étais plutôt fatiguée de devoir lutter contre les éléments et de savoir que, malgré mes efforts, je ne sortirais pas victorieuse du combat.
Nous avons également fait la rencontre d'une charmante française, Severine, a l'auberge. Immigrée
Apres 24 km éprouvants, Jérôme arrête une voiture et c'est dans un véhicule conduit par un charmant
comme nous, elle vit depuis 10 ans a la ville de Québec et est originaire de Savoie. Nous avons passe
couple d'Argentins originaires de Comodoro Rivadavia que nous avons parcouru les 60 km restants. Il y
une fin d'après-midi a discuter de nos expériences au Canada mais également de nos voyages
avait dans le véhicule 2 bretons voyageant en stop, ce trajet improvise fut l'occasion de faire leur
respectifs en Amérique du Sud.
connaissance et d'échanger sur nos itinéraires respectifs.
Elle a eu un coup de coeur pour le parc Torres del Paine et y a fait du volontariat pendant 3 semaines ( réaménagement des sentiers de randonnée ).
Quant a Jérôme, c'est dans l'arrière du pick up, coince entre nos montures et les sacs a dos des bretons qu'il a découvert le paysage montagneux de El Chalten, notre prochaine étape.
Nous décidons de ne PAS aller voir le glacier Perito Moreno. En effet, le glacier fait l'objet d'une exploitation touristique maximum et les cars de touristes affluent tous les jours devant la langue
El Chalten est la capitale nationale de la randonnée, c'est en fait un petit village de 2 ou 3 000
glaciaire de ce géant glace. Nous prenons conscience que le bourrage de crâne touristique, via les
habitants, love au pied du mont Fitz Roy et du Cerro Torre. Les routes sont en terre, il n'y a pas de
guides, les agences touristiques et les centres d'informations ne correspond absolument pas a ce que
banque mais les boutiques d'articles de montagnes, les restaurants et les auberges sont nombreuses.
l'on veut faire de notre voyage.
En effet, le site attire les randonneurs du monde entier, enfin seulement ceux qui ont les moyens de se
Nous repartons donc d'El Calafate en vélo, un jour sans vent ! (fait suffisamment rare pour être
payer le voyage. Et vu le prix de certaines chambres d'hôtel il y a de quoi halluciner !
signale). Le paysage est désertique mais nous avançons bien et après 70 km, nous nous arrêtons au
Les 2 auberges dont j'avais note l'adresse étant complètes, nous nous installons sur un site de camping
poste d'entretien des routes. Nous avions dans l'idée de camper derrière la maison. Roberto nous
gratuit. Nous achetons deux douches le lendemain dans une auberge de jeunesse et comme a notre
accueille avec un large sourire et nous donne sa bénédiction pour camper. Finalement après 15
habitude nous mangeons bien.
minutes il nous offre une chambre dans sa maison: " Vous dormirez mieux !" nous lance t-il ! Il nous prouve a nouveau a quel point les Argentins sont chaleureux et hospitaliers, on partage ensemble le
La lutte ventée de ces derniers jours nous a creuse et nous engouffrons joyeusement Bife de chorizo,
thé, le mate, du pain, du dulce de lecche (confiture de lait), des empanadas (chaussons fourres au
escalope milanaise, gâteau au chocolat et a la confiture de lait ... en bref on a pense rebaptiser notre
fromage, a la viande ... et cuits au four). Roberto aime la compagnie des gens de passage et nous fait
site " mange moins vite " :)
signer son cahier dans lequel de nombreux autres cyclo-touristes ont fait une halte chez lui. ¡ Muchas Gracias Roberto !
Le but de l'escale étant aussi la randonnée, nous avons découvert hier des massifs superbes, baignes
Apres une bonne nuit dans un lit, nous repartons le lendemain, le vent s'est levé. Il est de face et nous
dans la lumière matinale. Pas d'affluence, nous nous sentons comme 2 poissons dans l'eau.
ralentit plus ou moins. La route n'étant plus asphaltée sur cette portion, nous avançons doucement mais sûrement. Une pause d'une heure en plein milieu de l'après-midi s'impose alors que les rafales se
Puis nous sommes sortis des sentiers battus du parc pour grimper une montagne et découvrir, en
font plus violentes et soulèvent le sable, tels des nuages d'insectes ...
marchant le long de la crête, le Mont Fitz Roy dans toute sa splendeur. Le paysage est beau, solitaire et
Puis nous retrouvons de l'asphalte en fin d'après-midi et le vent dans le dos. Nous parcourons une
mystérieux. Toute la poésie qui se dégage du panorama nous envoûte !
vingtaine de km en 30 minutes, le temps que la route pour El Chalten ne nous force a retrouver un vent
22
de cote ... je ne sais plus vraiment de quel cote il vient mais il nous fatigue beaucoup ! Pas un arbre,
Pour ne pas perdre les pédales ;) !!, le vent souffle a nouveau aujourd'hui et nous rappelle que notre
pas une rivière en vue, seulement une pampa désertique balayée par les vents Patagons. En début de
route se poursuit toujours face a son souffle. Notre expérience en Patagonie nous aura au moins appris
soirée nous trouvons refuge a cote d'un énorme bloc de pierre qui, solitaire, sert d'abri a la faune
a être patients ... n'est ce pas Jérôme !!!
Roberto
1er dĂŠsert
Le vent sculpte les arbres 23
Quand le cyclo-tourisme devient du VTT ! 28 janvier 2008 - Chili
El Chalten est un petit bourg bien agréable, son seul défaut
séance photo humoristique !
est ... le vent ¡ ! On repousse à 2 reprises notre départ à cause
Puis débute une longue descente sur un chemin caillouteux et
de rafales qui détruisent certaines tentes du camping. Ce n'est
raide. On surplombe le lac O'Higgins, c'est chouette !
pas une blague :)
La traversée du lac est superbe et nous avons la chance de
On se décide quand même à décoller lundi et on découvre que,
profiter de la lumière du soir pour découvrir le panorama.
finalement, le vent n'était pas aussi terrible que prévu. La route
Le lendemain, nous arrivons a Villa O'Higgins, et réalisons qu'il
qui nous mène jusqu'au lac du désert est super agréable,
n'y a pas de guichets de banque ! Comme le bureau de change
paisible, belles montagnes en panorama ! On est heureux de
d' El Calafate avait refusé de me vendre des pesos chiliens, nous
pouvoir enfin faire du vélo normalement. Nous parcourons les
débarquons en territoire chilien avec une vingtaine de dollars
38 kms dans l'après-midi et campons au sud du lac (pas de
US en poche ! Nous les changeons dans une agence de
bateaux
tourisme,
aujourd'hui,
personne
ne
sait
pourquoi).
Nous
achetons
quelques
provisions
et
repartons
le
profitons d'un apéritif improvisé pour admirer les beautés d'un
lendemain en direction de Cochrane sur la fameuse Carretera
glacier et de pics enneiges.
Australe. Nous relions l'étape en 3 jours mais l'état de la route,
Le lendemain nous traversons en bateau le lac et jouissons à
la chaleur, les attaques de mouches n'ont pas rendu la chose
nouveau d'une belle vue sur le mont Fitz Roy.
facile !!! Mon pneu arrière crève à nouveau (2 crevaisons en 2 jours), notre matériel est sérieusement amoché et notre ligne
Puis les choses se compliquent lorsque nous empruntons le
s'amincit ...
sentier qui mène vers le Chili. Il s'agit en fait d'un sentier de
En effet, les choses sérieuses débutent car il y a beaucoup de
randonnée pédestre boueux et étroit, nous testons plusieurs
zones montagneuses à traverser et la taule ondulée ainsi que le
techniques: pousser les vélos vides, puis pousser la remorque,
gravier nous ralentissent ! Le paysage est sympathique malgré
pousser les vélos avec les sacoches puis porter la remorque à
tout, surtout lorsque l'on découvre une mer de nuage le matin
deux, sur les épaules à l'aide de sangles .... ce jour la on ne fait
du 2eme jour
que 5 km environ, épuisés nous campons vers 20h au bord du
Nous sommes actuellement à Cochrane où ma tendinite nous
chemin !
force à réviser nos projets. Repos forcévv pour moi, je sens que
Le lendemain matin en récupérant les vélos que nous avions
nous allons en profiter pour cuisiner et refaire le plein de
abandonnés en route, je me rends compte que mon pneu
calories pour la suite du voyage :)
arrière a crevé. Jérôme, le mécanicien, s'en occupe tandis que je
¡ Hasta luego !
range le reste des affaires. On passe la frontière après une 24
Paysage de Patagonie
En route vers le Chili
La carretera australe
La carretera australe
25
Passage de frontière
26
Passage de frontière
Paysage de Patagonie
Lac O'Higgins
27
Entre Cochrane et Coyhaique 26 janvier 2008 - Chili
Et bien je profite de cette période de pause plus ou moins
Apres avoir tourné un peu dans la ville, nous finissons
forcée pour rassurer les plus inquiets et les plus
par trouver un "hospedaje" (auberge) assez sympathique.
inquiètes ! Ma tendinite se fait moins sentir, j'ai l'espoir
2 vélos trônent dans le jardin ! Je devine que ces vélos
qu'elle me quittera définitivement dans les prochains
appartiennent à un couple de grenoblois partis depuis
jours. Nous avons donc passé 4 jours à Cochrane ou le
Quito il y a 8 mois et avec qui j'avais pris contact avant
temps défile a la vitesse d'une tortue endormie. Toute la
notre départ. Mon intuition a été bonne puisque nous les
vie de ce village de 4000 habitants se concentre autour
avons retrouvés, par hasard, sur la place d'Armas. Michel
de la place d'Armas entre 9 heures et 12 heures puis
et Virginie étaient arrivés de Chaiten (Nord de la
tous, y compris les poules et les chiens, rentrent dans
Carretera) 2 jours auparavant. Nous avons fait plus ample
une période de sieste jusqu'à 16 heures ou tout le monde
connaissance autour de bières, puis de pizzas. Le contact
reprend vie, petit à petit.
est super bien passé et franchement, ça nous a fait du bien d'échanger nos expériences et impressions de
Le camping ou nous sommes restes était en fait un jardin
voyages.
ou des groseilles et des framboises se disputent la place au soleil. Jérôme, trop tenté et trop gourmand aussi, en a
Ils sont repartis ce matin en direction du Sud et
cueilli et nous a concocté une délicieuse confiture que
d'Ushuaia, fin de la route ! Quant à nous, nous
nous avons engloutie en une après-midi.
découvrons l'ambiance agréable et décontractée de Coyhaique. On s'y sent mieux qu'à Cochrane ! Il y a
28
Nous avons pris hier un bus depuis Cochrane jusqu'à la
même une boutique de vélo ou le mécanicien nous a
Grande ville de la Carretera Australe : Coyhaique. Après
proposé de réparer les "dégâts" sur la remorque et mon
avoir connue les joies du voyage à vélo, c'est frustrant de
porte-bagage
découvrir le paysage derrière la vitre d'un bus. Surtout
armature de béton armé) !! Que demander de plus ?
que le paysage en question était super beau : lacs,
Ah si peut-être un bon repas pour ce soir, crêpes et vin
rivières et montagnes ...
Chilien en prévision !
(en
soudant
des
barres
d'acier
type
La carretera australe
Repos
29
¡ Coyhaique te quiero ! 30 janvier 2008 - Chili
Voila 5 jours que nous sommes à Coyhaique, il fait chaud mais
vu Patrice. Du coup, une grande partie des cyclistes qui font
nous nous laissons volontiers emporter par une ambiance
une halte à Coyhaique se mettent a la recherche de Patrice
douce et décontractée. Oui vraiment on se sent bien ici et c'est
pour donner des nouvelles . C'est la messagerie à l'ancienne
l'une des raisons qui fait que nous n'avons pas repris la route.
sauf que le cheval s'est transformé en vélo !!
En quelques jours nous avons pris nos marques et fait des
Ici l'influence de l'immigration Allemande est nette : les gens
rencontres géniales. Cyclo-voyageurs, touristes chiliens, nous
ne disent pas "si" comme les autres hispanophones mais "ya".
avons maintenant un "ami" qui après 1 heure de discussion
Des cheveux blonds et des regards bleus sont plus nombreux
autour d'un thé nous a spontanément invité chez lui à
que dans les autres villages que nous avons traversé et le
Santagio !
"Café Alemania", a la décoration Bavaroise, accueille les
Nous avons également fait la connaissance de Patrice qui
touristes mais également les locaux en fin d'après-midi,
descend la Carretera Austral seul, à vélo. Son sens de l'humour
quand un semblant de vie reprend.
et sa bonne humeur nous a vraiment donne la pèche et nous a
La Plaza de Armas est le lieu où tout le monde se retrouve le
aussi permis de relativiser nos "ennuis mécaniques et
soir autour de la scène ou chanteurs en herbe exposent leurs
physiques" :)
talents au public.
En effet, Patrice qui se décrit lui même comme une personne
La surprise du jour c'est la "biquette" qui se balade dans le
lente a débuté son voyage à l'hôpital suite à une inflammation
cybercafé et qui visiblement appartient à la famille propriétaire
des deux yeux, inflammation causée par le soleil.
de l'endroit. La campagne n'est pas loin et c'est justement cet
Puis il a parcouru un matin une vingtaine de km en sens
aspect décontracté qui fait le charme de la ville. On a tout sur
inverse de son itinéraire, il n'était sans doute pas bien
place et en moins de 5 minutes on peut se retrouver dans les
réveillé !! Il a également fait un tour dans la boutique de vélos
montagnes qui surplombent la cité.
pour changer son pédalier car il avait perdu la veille l'une de ses pédales en route ...
Pour le moment, notre coup de coeur de la Patagonie c'est
Enfin et c'est peut-être l'aspect le plus atypique du personnage
Coyhaique.
c'est que sa femme, Chilienne, voyage en voiture avec toute la famille, sur la Carretera. N'ayant pas de nouvelles de son époux, elle demande à tous les cyclos qu'elle croise si ils ont 30
Paysage de Patagonie
Fuccia
Paysage de Patagonie 31
Nouveau départ sur la Carretera Austral 09 février 2008 - Chili
Après
presque
quittons
pouvons profiter de l'asphalte jusqu'à Villa Amingual où
Coyhaique, contents de reprendre la route. La reprise est
nous profitons d'une halte dans une épicerie pour visiter
un peu dure, surtout lorsque l'on doit passer un "petit"
la mairie qui est aussi la bibliothèque, la radio et le lieux
col, dès la sortie de la ville. Mais le soleil est là, le
d'exposition de l'artisanat local : 4 lieux en un seul ! La
paysage est plaisant ... et surtout la route est asphaltée !
couleur vive de l'église m'interpelle, le paysage est joli,
Pour les 2 cyclistes que nous sommes, c'est un vrai
les
bonheur de ne pas se soucier de l'état de la route, des
nombreuses que les chiens.
pierres. On pédale le nez en l'air, on profite de la vue, des
Puis nous découvrons, en pleine descente, la fin de
odeurs, on fait de grands signes aux habitants des
l'asphalte : c'est le début des secousses, de la poussière,
fermes au bord de la route.
des dérapages dans le gravier. A chaque fois que l'on
Il y a même 3 belles éoliennes qui surplombent
croise un véhicule on se prend une bonne dose de
Coyhaique. En effet, la région Aysen (c'est son nom)
poussière dans les poumons !
cherche
de
Puis entre Villa Amingual et Puyuhuapi, on se retrouve
l'environnement pour son développement futur et la
dans les travaux, en effet, la route est en pleine
population
"reconstruction" et à plusieurs reprises on doit attendre
une
2
semaines
voie
s'oppose
d'arrêt,
écologique
et
nous
respectueuse
catégoriquement
à
un
projet
un
peu
bourrus,
les
poules
aussi
hydroélectrique qui détruirait le paysage et par la même
que les pelleteuses déblayent la route !
occasion le patrimoine naturel. Ici le slogan que nous
Nous sommes actuellement à La Junta ou nous avons
soutenons à 100% c'est "Patagonia sin represas".
posé nos bagages dans un "hospedaje" très sympathique
Nos bivouacs sont plutôt agréables et nous essayons
et où la maîtresse des lieux nous livre les "secrets" de la
dans la mesure du possible de nous arrêter vers 16
région, connus uniquement des locaux ! On se sent
heures, histoire de profiter de la fin d'après-midi pour
"comme à la maison" et nous pensons rester ici 1 ou 2
pécher (du moins essayer), lire, boire du maté ... bref
jours, histoire de profiter des thermes du village, du
profiter de la vie, de la tranquillité des lieux.
rodéo Patagon, de la vue sur le volcan, de la faune ...
La météo est favorable et nous avançons bien, nous 32
habitants
Eglise de bois
Paysage de Patagonie
Les travaux de la carretera australe
Tour de magie
33
Les imprévus du voyage 14 février 2008 - Chili La Junta est un village super agréable où nous passons le week-end. Doris,
grosses goûtes dans les montées, nous nous réapprovisionnons en eau à
la maitresse de la résidence dans laquelle nous avons posé nos bagages se
chaque rivière. Ici l'eau est bonne et belle. Nous ne savons jamais à l'avance
fait un plaisir de nous dévoiler les secrets de la région. Nous apprenons, par
qu'elle couleur le "Rio" nous dévoilera.
son intermédiaire qu'il y a un rodéo et que le village compte faire la fête tout le week-end. Nous faisons donc un tour dans les arènes et découvrons le
Nous croisons aussi un voyageur au grand coeur, Julien Leblay. Ancien
costume des cow-boy Chiliens. D'une élégance remarquable, ils font la
transfusé sanguin, à 26 ans Julien fait le tour du monde à vélo afin de
démonstration de leurs talents de cavaliers et de gardiens ... de vaches.
promouvoir le don du sang ! C'est une vraie star dans le monde des cyclo-
Nous sommes les seuls étrangers parmi les spectateurs et cette immersion
voyageurs. Nous discutons pendant presque 1 heure au bord de la route et
dans le monde Patagon nous fait du bien. Enfin un endroit sans touristes !!
échangeons nos cartes de visite.
Le lendemain, nous partons avec les vélos mais sans nos affaires sur la route
En quittant Villa Santa Lucia, le ciel se fait plus menaçant. Nous débutons la
du Rio Palena. Le chemin est difficile mais le jeux en valait la chandelle ! A
journée sous une petite pluie, la route est très pentue et c'est un peu difficile
près 21 km nous trouvons enfin les thermes. Il n'y a qu'un bassin mais une
pour nos cuisses de fournir un tel effort. Je pousse le vélo à plusieurs
fois de plus, on a l'impression de s'immerger dans la "vie" Patagone et de
reprises ... puis 20 minutes après notre départ, la remorque casse
percer les mystères de la région. L'eau est vraiment chaude (40 degrés), à
définitivement !!! Cette fois ci nous ne pouvons plus rien pour elle :(
plusieurs reprises nous nous refroidissons avec l'eau d'un petit lac juste à coté. Mon visage rougit bien vite : la vapeur, la chaleur extérieure (presque
Nous réorganisons nos bagages et entamons une attente de 2 heures. En
30 degrés) et le périple en vélo pour rejoindre le lieux ....
effet, faire du stop sur la carretera requiert une bonne dose de patience. La moyenne du trafic est d'1 voiture tous les quarts d'heure. En début d'après-
Le chemin du retour est beau et paisible. Nous ne croisons presque
midi un camion s'arrête et nous parcourons les 80 km qui nous séparent de
personne et les montagnes environnantes sont imposantes. Peut-être est-ce
Chaiten dans un silence de mort que seule la radio chasse de temps en
sur les chemins les moins populaires que la Carretera Austral livre ses plus
temps. En effet, le chauffeur n'est pas bavard ! Cette fois ci nous ne
beaux secrets ?!
pratiquons pas notre espagnol.
Nous quittons difficilement Doris et Marco lundi après-midi, ils nous
Nous arrivons a Chaiten en fin de journée, la lumière est idéale et nous en
prennent en photo et nous offrent une selle en cuir... de 5 cm je vous
profitons pour faire des photos des bateaux de pécheurs. L'air iodé, les
rassure !!! C'est notre première rencontre aussi conviviale avec des Chiliens !
coquillages sur la plage nous rappellent Kuujjuarapik. Les montagnes environnantes nous rappellent La Réunion !!
Puis le temps se couvre mais il fait toujours aussi lourd. Nous suons à 34
Sans remorque, nous voila plus charges que jamais !!
RodĂŠo
Bain d'eau chaude naturelle
Julien Leblay, rencontrĂŠ par hasard
Chaiten
35
L'histoire de notre remorque 19 février 2008 - Chili
Comme vous le savez, notre remorque a cessé définitivement toutes ses activités entre Chaiten et
Le tissu qui protège la roue s'est également troué
Villa Santa Lucia. Parler du matériel n'est pas
(c'est un vrai gruyère cette remorque !) et le garde-
vraiment ce que préfère lorsque j'écris sur le blog,
boue a cédé aux assauts des cailloux !
mais la charrette a donnée une autre direction à ce voyage : nous forcant à plusieurs reprises à réparer
Les arceaux en fibre de verre ont cassé (des 2 cotés)
et de ce fait a faire la rencontre des artisans,
et nous avons du demander à un soudeur de
ferrailleurs et soudeurs du Chili assez sympa.
Coyhaique de renforcer l'armature générale de l'engin.
Les premiers signes de défaillance sont apparus sur
Après intervention de notre sauveur, la remorque
la
faisait le double (!?) de son poids mais était fin prête
Carretera
Austral,
entre
Villa
O'Higgins
et
Cochrane. La route entre ces 2 villages n'est pas
à affronter les difficultés de la route.
asphaltée, cailloux, gravier et taule ondulée sont au rendez-vous. Il y a également un col, des montées et
Elle a tenu bon pendant 1 semaine avant que le tube
descentes façon "montagnes russes".
en acier la reliant au vélo de Jérôme ne se casse en deux !
Les sacs étanches ont été troués à plusieurs endroits
Ne pouvant plus l'attacher à notre monture, nous
par des projections de cailloux. Le filet dans lequel
avons du l'abandonner sur un chantier en bord de
nos affaires étaient rangées s'est troué aussi. Les
route. Nous avons quand même récupéré la roue qui
coutures et la sangle de rangement sur le dessus ont
elle est en bon état :)
cédé : Jérôme a dailleurs perdu la tente en pleine
Tout n'est donc pas à jeter dans cette charrette ;)
descente lorsque la sangle s'est déchirée ! La tente a survécu heureusement ... 36
Notre remorque vient de nous lâcher
Sans remorque, nous voila plus charges que jamais !!
Chaiten
Notre remorque vient de nous lâcher
37
Une drôle de caravane 22 février 2008 - Chili A notre arrivée à Chaiten, nous sommes un peu pris de court. Je m'explique, notre
l'impression d'être dans la forêt équatoriale. Le camping du parc vaut le détour à lui seul :
chauffeur pas complètement muet nous explique qu'il prend le ferry le soir même pour
pont suspendu en bois, rivière de toute beauté .... je profite de cette pause pour soigner
Puerto Montt. Nous n'avons plus qu'a nous procurer 2 places pour rejoindre Puerto Montt
ma tendinite dans l'eau très fraîche de la rivière
et espérer trouver des sacoches de vélo. Seulement la petite agence de ferry est bondée
Des notre arrivée à Puerto Montt, plusieurs femmes nous proposent leur "hospedaje"
en cette fin d'après-midi et il n'y a pas de places disponibles avant 1 semaine. On savait
alors que nous essayons tant bien que mal de ranger toutes nos affaires sur nos vélos.
qu'il y avait des touristes dans cette région mais pas au point d'imaginer une attente d'1
Nous refusons toutes les offres et préférons visiter avant de nous décider. Puerto Montt
semaine pour prendre un ferry.
est une grande ville et les auberges ne manquent pas. Seulement tout est complet !!
Pour arranger le tout, le chauffeur nous donne rendez-vous 2 heures plus tard et s'en va
Apres 5 demandes infructueuses nous finissons par trouver une chambre dans un endroit
avec nos vélos et nos affaires avant que l'on ai pu dire ouf !!!
qui ressemble davantage à une maison de retraite. Une bonne de 75 ans d'origine
Il est 19 H, nous sommes a l'heure pour notre RDV avec le chauffeur. Mais pas de camion
Mapuche travaille toute la journée : ménage, cirer le parquet, faire la vaisselle, fendre du
en vue ... 5 minutes, 10 minutes puis 15 minutes passent ! Je commence déjà a imaginer
bois, préparer la confiture pour le petit déjeuner. On est choqué de voir cette minuscule
comment expliquer le vol de nos vélos aux "Carabinieri" de la ville... L'engin de 2 tonnes
dame dont les rides sont aussi nombreuses que ses années travaillée...
arrive finalement, c'est le soulagement.
Dehors c'est pas mieux, des hommes ivres de bon matin dorment sur le trottoir. Toutes
Comme si nous n'avions pas eu assez d'émotions ce jour là, nous acceptons l'invitation
les maisons sont barricadées et cadenassées. L'ambiance qui règne dans la ville est
de 2 chiliens rencontrés dans le restaurant où ils travaillent. Lorsqu'on leur demande
déprimante.
conseil sur les auberges du village, ils nous proposent de venir chez eux. On accepte
Heureusement nous trouvons des sacoches de vélo, nécessaires à la poursuite de notre
mais en arrivant dans la maison, on se rend bien compte que l'endroit ne leur appartient
voyage !
pas. C'est le logement du patron du resto. L'un des 2 est chef cuisinier et sa spécialité est
En reprenant la route pour Puerto Varas,
la cuisine Française. Ca tombe bien, il semble que nous ayons des atomes crochus.
quitter une ville de plus de 100.000 habitants en vélo c'est pas facile, surtout à l'heure de
.... ERREUR ...
pointe.
Le lendemain matin, l'un des chiliens rentre sans frapper dans la pièce ou nous dormons
Nous empruntons une voie rapide, grimpons un peu car il y a une colline qui surplombe
et nous annonce que nous devons partir tout de suite. On avait senti le coup venir et en
la cite. Nous admirons un feu en bord de route et évitons de justesse un bouchon !!!
moins de 15 minutes nous disparaissons en maudissant les Chiliens. Le film de Chaplin
Après 20 km (parcourus en moins d'heure : c'est le bonheur une route asphaltée !), nous
"Les lumières de la ville"
prenons la sortie de Puerto Varas et nous nous trouvons face à un péage !!! Les camions,
relate exactement ce qui s'est passé, spécialement lorsque
nous faisons face aux obstacles ... en effet
Chaplin, le lendemain de fête, se fait virer comme un ... clochard.
voitures et même tracteurs doivent s'acquitter d'un droit de passage mais pas nous. A 10
Nous parvenons malgré tout à trouver une auberge digne de ce nom pour la nuit
mètres la receveuse du péage me fait de grands signes à droite ... les bicyclettes c'est
suivante, nous faisons d'ailleurs la connaissance d'un touriste Allemand qui a réussi par je
gratuit .
ne sais quel miracle a acheter une place sur le ferry normalement complet! On n'en croit
Puerto Varas est bien plus agréable que Puerto Montt, ici c'est ambiance vacances d'été et
pas nos oreilles.
le beau volcan Osorno nous fait les yeux doux.
Nous prenons donc un bus depuis Chaiten pour rejoindre Caleta Gonzalo d'où nous prenons un autre ferry pour Hornopìren. A Hornopiren nous trouvons un bus pour Puerto
Le seul hic c'est la roue de la charrette que nous n'arrivons pas a vendre, malgré
Montt ou nous arrivons en fin de journée.
l'annonce qui trône a l'arrière du vélo de Jérôme !
Cet itinéraire non prévu nous a permis de découvrir le site du Parc Prive Pumalin. Ici on a 38
Nelly soigne sa tendinite
Volcan Osorno
Annonce pour vendre la jante dĂŠsormais inutile 39
Les choses à ne pas faire 25 fevrier 2008 - Chili On roule par une belle après midi ensoleillée, sur une belle route entourée de beaux
fonctionnera pas (voiture perso, taxi, etc....)
arbres et de belles baies, pousses par un vent modéré.
03h00 : je suis sec comme un cochonou, je ne bouge plus, j'arrive pas bien a me lever,
Je reconnais des belles mures et la tentation est trop grande et j'en avale quelques
donc je dors.
poignées, et reprend ma route.
03h45 : je me réveille, toujours pas de solution et tout le monde est au dessus de moi a
Le soir arrive avec son bon repas et sa nuit réparatrice ,mais je me sens plutôt mal et ne
me regarder, j'observe des tableaux de Jésus au mur et je dis dans un espagnol brillant,
mange pas, préférant dormir tout de suite. Mais voila le sommeil ne vient pas, car on est
pour détendre l'atmosphère :
dans un camping remplit d'adolescents qui font un raffut du diable, et mon ventre gargouille... Attention la suite est interdite aux enfants.
* La gérante : " Jésus n'est pas mort"
12h00 : Aie aie, Je suis oblige de me précipiter aux toilettes, peuplées par des gens trop
* Moi : "Moi non plus, je n'ai que 31 ans ça me laisse 2 ans".
saoul (pour être honnêtes), pour me soulager de mon mal.
On a bien rit, c'est vrai !
Mais je me vide comme une chambre a air trouée, Nelly essayant de me rafistoler avec
04h00 : quelqu'un dit : une ambulance arrive !
des Rustines (smecta et co.) mais rien n'y fait, je suis définitivement a plat !
04h15 : l'ambulance est la, l'infirmière vient a moi, me soulève avec le gérant, et
01h00 : Nelly se rend alors chez les gérants du camping, et la ça devient intéressant et
m'entraîne vers l'ambulance.
comique :
Mais avant de franchir la porte elle me demande " Au fait, as tu de l'argent ?"
* Pouvez vous appeler un médecin : après 15 minutes pas de médecin la nuit
La j' étais sur les fesses au propre (quoique...) comme au figure : je ne tenais plus
* Pouvez vous appeler une ambulance : après 30 minutes d'attente le verdict
debout,et je ne croyais pas ce quelle venait de dire.
tombe : pas d'ambulance
Nelly répond, et on part.
02h00 : Comme je suis mal en point et je gèle (jamais eu aussi froid, même au nunavik)
04h45 : On arrive a l'hôpital, et on me prend en charge, ouf
sous la tente je me propose d'entrer dans la maison, et je me pose dans le canapé, ou
Simplement une perfusion pour me réhydrater avec un médicament.
plutôt je me vautre.
05h30 : Comme ma perf est terminée on nous met gentiment a la porte en nous
02h10: Je demande si je peux me coucher sur le matelas au sol, j'obtient un "oui" ouf.
demandant le numéro de carte bancaire avant ...
Nelly est partie avec le gérant chez les gendarmes pour trouver une solution !!
et on se retrouve a la rue a errer pour trouver un taxi qui pourrait nous ramener au
02h15 : Je tente de demander un verre d'au car j'ai très soif, en fait je suis complètement
camping. Le gérant est venu avec nous, ce qui facilite la tache !
déshydraté, et la la discussion dure 5 minutes, elle me demande si je veux de l'eau de
On nous explique que les mures cueillies sous le soleil sont toxiques !!
source ou gazeuse... etc.
06h00 : Grâce a cette explication, on se couche moins bête qu'au lever sous notre tente,
02h20 : j'obtiens un verre
éreintés.
02h25 : je demande un 2ieme verre
08h00 : on se réveille avec Elvis Presley dans la tente, les Chiliens aiment la musique et la
02h26 : j'obtiens le 2ieme verre
mettent a fond des le réveil. "Looove tennnder looove me truuue"
02h45 : Nelly revient, il n'y a pas de solution a notre problème.
Voila depuis on se repose, on mange plus de mures au soleil et on va acheter des boules
Le camping en question est a 20 km de l'hôpital ...
Quies.
02h50 : Les gens se succèdent dans la maison comme dans une pièce de theatre, nous donnent de l'espoir, puis repartent, en expliquant que la solution suggérée ne
40
* Moi : "Des spécialistes pensent que Jésus est mort de déshydratation sur la croix c'est drôle non".
Ennuis de santĂŠ
Les gĂŠrants du camping
41
Le volcan Osorno 04 mars 2008 - Chili Suite à la mésaventure culinaire de Jérôme, nous prenons quelques jours de repos à
Au coucher du soleil la pluie a cessé, le ciel est dégagé et la vision sur l'Osorno est
Puerto Varas. Après 48 heures, nous repartons en forme et bien décidés à poursuivre
presque irréelle.
notre voyage. Nous sommes en quête d'un endroit paisible dans les montagnes. Nous
On trouve ce volcan tellement envoûtant que l'on décide de monter à la station de ski
prenons donc la direction de Petrohue à une soixantaine de km de Puerto Varas. Nous
un peu plus haut. En fait c'est "bien plus haut" qui convient à la situation car nous
sommes en fait dans un "couloir" touristique et des bus bondés de voyageurs pressés
avons mis presque 5 heures à grimper jusqu'au refuge "Telski". En effet, les Chiliens
de toutes les nationalités nous dépassent: c'est mal parti pour la tranquillité !
n'ont pas fait dans la dentelle en construisant la route: il n'y a presque pas de virage et
Finalement nous campons au bord du lac Los Santos et l'endroit se révèle très
la moyenne de la pente est à 10% avec un pic a 17% ! J'ai du mal à trouver mon rythme
agréable. Le lac est entoure de montagnes et au loin, à 30 km, on devine l'Argentine.
et la première heure je stoppe toutes les 5 minutes pour reprendre mon souffle.
Malgré les attaques de moucherons, nous profitons des couleurs rougeoyantes du
Finalement je finis par pédaler sans encombre et nous arrivons en fin de journée au
coucher du soleil.
refuge où la vue est tout simplement merveilleuse. Derrière nous le volcan, devant le
Le lendemain, nous partons à la découverte du volcan Osorno. Sa forme presque
lac. J'ai l'impression d'être dans un avion ... nous ne sommes qu'à 1200 mètres !
parfaite est envoûtante et mystérieuse à la fois. Nous marchons dans un champ de
42
lave puis remontons l'une des pentes du géant. On s'élève petit à petit et derrière
Le lendemain, nous grimpons un peu plus mais à pied cette fois. Nous remontons les
nous, le panorama sur le lac et les chaînes de montagnes se dessine.
pentes couleur noire et rouge du géant. Malheureusement l'ascension du sommet est
On se pose au bord d'une rivière couleur chocolat qui descend tout droit du sommet.
interdite depuis peu, la chaleur inhabituelle (réchauffement climatique oblige) a créée
Nous sommes seuls et on profite du silence des lieux. De retour au camping des
de nouvelles crevasses sur le glacier et toute tentative de sommet est dangereuse. On
nuages apparaissent et s'installent sur les sommets qui délimitent le Chili et
se contente donc de monter jusqu'au glacier et d'écouter les craquements de la glace.
l'Argentine. Est-ce que la pluie va troubler la quiétude de Petrohue ?
Cette montagne est belle et bien vivante et c'est ça qui me fascine autant !!
Ce n'est pas une pluie qui s'abat sur nous dans la nuit mais une véritable douche. Il
En redescendant de l'Osorno, nous rencontrons (à 1800 mètres dans une ancienne
pleut tellement que la route que nous avions emprunté 2 jours auparavant est
coulée de lave) 2 couples de Français d'Annecy et Grenoble (décidément) qui finissent
coupée : l'une des rivières a doublé de taille et de débit. Les bus et voitures sont
leur voyage au Chili le lendemain. On discute, le courant passe tout de suite. Ils nous
stoppées des deux cotés de la route. Certains prennent des photos ... nous, tels 2
offrent un café et au fil de la discussion on découvre que l'un d'entre eux connaît
habitués de ce genre de situation, nous traversons la rivière sans problème. En 5
Kuujjuarapik car il a eu la chance de relier Kuujjuarapik à Iqualuit en chien de traîneau.
minutes nous franchissons l'obstacle sous les yeux des vacanciers un peu frustrés de
Ca parait invraisemblable, le monde des Rhone-Alpins est petit !
ne pas pouvoir poursuivre leur route.
En fin de journée, nous prenons une nouvelle fois la direction d'Ensanada et nous
Nous continuons donc notre chemin, des litres et des litres d'eau se déversent sur
descendons en 30 minutes la route que nous avions mis plus de 4 heures à grimper la
nous et nous arrivons dégoulinant à Ensanada où une chambre dans un joli
veille. Une belle descente avec le lac en panorama.
"hospedaje" tout en bois nous attend. Ensanada est au bord du lac Lanquihue et
Ensanada est le lieu rêve de la contemplation ... les pieds dans l'eau et la tête dans les
depuis la plage, nous pouvons encore admirer le volcan.
nuages.
Volcan Osorno
Pluies torrentielles
Volcan Osorno
Volcan Osorno
43
¡ Volveremos en Argentina ! 14 mars 2008 - Argentine Au Chili, il faut faire attention à ses affaires...surtout quand on à la tête dans les nuages comme nous ! Il
nomadisme nous appelle. Nous longeons la rive sud du lac Puyhue en direction du col Samore et de la
fallait bien qu'un événement aussi inattendu que pénible nous fasse reprendre contact avec la réalité du
frontière Argentine.
pays : en effet, le 3 mars nous reprenons la route en direction de Las Cascadas. Dans une descente je perd
Nous pensions dormir dans le village de "Nilque" indique sur notre carte par un point bien visible. "Nilque"
un sac qui pourtant était correctement harnaché à ma monture. Il nous faut moins de 5 minutes pour nous
est en fait un village fantôme, a cet endroit la nous ne trouvons qu'un site de cabanas (chalets) abandonnes
en rendre compte mais ces quelques minutes sont suffisantes pour que le sac disparaisse à jamais dans le
depuis au moins une dizaine d'année. Il y a quand même une maison habitée dans cet endroit et l'habitant
coffre d'une voiture ... !!!!
nous autorise a planter notre tente au bord du lac. Je trouve l'endroit glauque ( maisons a l'abandon,
Malgré nos investigations auprès des Carabinieri des postes de Ensanada et de Las Cascadas, nous restons
bateau a moitié coules sur la plage, chien qui sort de je ne sais ou et qui nous aboie dessus .... ) On reste
sans nouvelles de nos sacs de couchages et vestes.
quand même ici, de toute façon il n'y a pas d'autre site ou camper dans les environs.
Dépités, nous laissons nos vélos au camping de Ensanada ou nous avions passé des moments paisibles au
Finalement , au petit matin, l'endroit se révèle agréable et les rayons du soleil chassent ma hantise des
bord du lac et prenons la direction de Puerto Varas en collectivo (bus).
"fantômes". On a d'ailleurs baptise ce bivouac : Scoobidou !
A Puerto Varas nous allons expliquer notre situation à Nicolas de l'auberge "Casa Margouya".
Le soleil est a nouveau de la partie et nous commençons a grimper doucement. Le paysage est montagneux
Nous avions rencontre Nicolas la semaine d'avant et sympathisé devant un Pastis ...
mais ce n'est pas le type de montagnes que j'aime. Autour de nous pleins de sommets ronds, couverts
Il nous offre une nuit dans l'auberge, nous sachant plus préoccupés par l'achat de nouveaux sacs de
d'arbres.
couchage que de savoir ou passer la nuit. Son attention et sa gentillesse nous sont d'un grand réconfort.
Nous passons notre derrière nuit au Chili dans un camping super humide. On se lève avec 5 petits degrés le
Merci encore pour ton aide Nicolas :)
lendemain. Nous continuons notre grimpette après avoir fait tamponner nos passeports au poste de frontière Chilien.
Finalement c'est dans la ville de Puerto Montt que nous trouvons de nouveaux sacs de couchage ( -9
Bye Bye le Chili (le sourire aux lèvres)
degrés, il faut bien penser aux nuits froides que nous passerons sur l'Altiplano Bolivien !! ).
Nous montons doucement mais sûrement vers les 1300 mètres du col Samore. La route est facile, le trafic
Après cette nouvelle pause forcée de 2 jours, nous prenons une nouvelle fois la direction de Las Cascadas et
peu important. Nous arrivons au col vers 16 heures .... donc 17 heures en Argentine car il y a une heure de
nous découvrons la côte sauvage et découpée du lac Lanquihue. Après 20 km sur une route non asphaltée
décalage !!! De l'autre coté de la montagne le paysage est épatant et mystérieux. Des sommets arides nous
nous arrivons à Las Cascadas ou nous retrouvons les poules et les canards, véritables maîtres de la pelouse
dévoilent leurs formes étranges.
du poste de police du village. On se sent de nouveau à la campagne. Nous sommes en forme et nous
Le paysage est plus sec et le climat également, on sent tout de suite la différence !
décidons de profiter du soleil pour poursuive notre route, plus au nord vers la ville de "Entre Lagos" au bord
On se récompense de nos efforts fournis par un bivouac sauvage au bord d'une petite rivière, juste sous le
du lac Puyhue.
col. Le paysage est beau, l'eau de la rivière est transparente, les buses nous observent du coin de l'oeil. Puis nous entamons une longue mais excitante descente jusqu'au poste frontière Argentin. On est soulagés
Apres 30 minutes de recherches et un détour de 3 km (de montée, en vélo ça a son importance !) nous
d'arriver dans ce pays qui nous séduit et par ses paysages et par ses habitants.
finissons par trouver un champs ou planter notre tente, avec la bénédiction du paysan,
A Villa Angostura nous visitons la fromagerie/charcuterie du quartier et sympathisons avec l'artisan qui se
également
propriétaire d'une laiterie. Le volcan Osorno est toujours visible depuis notre champs et nous l'admirons
fait un plaisir de nous faire goûter ses produits : c'est un délice.
une dernière fois.
Nous profitons également de la beauté du lac Nahuel Huapi et de la route qui nous mène à San Carlos de
Le temps est chaud et ensoleillé, nous prenons de belles couleurs sur la route de terre qui traverse les
Bariloche. Je vous laisse admirer ....
champs de la région. On se croirait a Avoudrey !! Nous finissons par rejoindre "Entre Lagos" en fin d'aprèsmidi.
Nous nous arrêtons, par hasard, acheter du pain à une communauté Mapuche à une cinquantaine de km de
Le camping ou nous restons pour la nuit est presque vide, excepte une bande de jeunes qui écoutent une
Bariloche. Notre premier contact avec les autochtones. Un petit kiosque expose des pièces d'artisanat en
musique pseudo-traditionnelle insupportable et dont le chanteur s'égosille comme une casserole. Ce soir la
laine. Au mur, une affiche de l'alphabet Mapuche: les similitudes avec l'inuktitut sont impressionnantes.
c'est les boules-quies .... On se fait réveiller en pleine nuit non pas par nos voisins mais par un chat qui se
Nous sommes donc arrivé hier soir à Bariloche, capitale du chocolat en pleine effervescence en cette période
fait les griffes sur notre tente. Incroyable mais vrai.
de Pâques. La ville est plus grande, bouillonnante et vivante que ce a quoi je m'attendais . La cité a été construite en 1902 le long du lac Nahuel Huapi et les pentes de ses rues nous a achevé hier,
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Le lendemain, nous nous réveillons sous la pluie, elle tombe sans arrêt toute la journée. On en profite pour
lorsque nous étions en recherche d'une auberge ou passer la nuit.
lire, écrire et écouter de la musique. Vers 16 heures elle cesse et nous sautons sur nos bécanes, le
L'ambiance est toujours estivale, pourvu que ça dure ;)
Une station balnĂŠaire abandonĂŠe
Bye bye Chili
Paysages Argentins
Paysages Argentins
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Autour de Bariloche 25 mars 2008 - Argentine Si notre route passe par la ville de San Carlos de Bariloche, c'est avant tout parce que nous
de la moutarde ... miam
attendons un colis très important pour nos vélos. En effet, de nouveaux porte-bagages
De retour sur Bariloche, le colis n'est toujours pas disponible et commence à prendre la
doivent nous permettre de mieux repartir le poids sur nos montures et repartir pour
poussière ! Ni une ni deux, nous repartons, à pieds cette fois-ci grimper les sommets qui
plusieurs autres milliers de km !
dominent le lac Nahuel Huapi.
Mais voila la douane Argentine prend son temps et notre colis attend sagement dans un coin
4 jours de marche, de découvertes, d'imprévus ...
de bureau ! En attendant de pouvoir récupérer le matériel, nous décidons de partir explorer la
Notre premier bivouac se trouve à 2000 mètres d'altitude, au-dessus de la station de Villa
région en vélo. Nous prenons la direction du sud sur la fameuse route 40 et des la sortie de
Catedral. Le paysage est entièrement minéral mais on a l'impression d'être sur le toit du
la ville, nous découvrons les sommets environnants. Ils sont impressionnants et nombreux.
monde. On est HEUREUX !
Leurs formes et leurs couleurs sont étranges, je suis séduite bien que la vision que j'avais de
La nuit la douce lumière de la pleine lune nous berce, on ne sait plus trop si on est sur la
la région est différente en tout point du panorama qui se dessine devant nos yeux.
terre ou dans le ciel.
La route 40 qui traverse le pays du Nord au Sud passe à proximité du lac Mascardi. Eaux
Le deuxième jour, nous descendons dans une vallée sillonnée par une rivière. Nous la
turquoises, sommets protecteurs, le paysage est charmant. Un panneau étrange au bord de
remontons ensuite pour finir par grimper sur la crête et redescendre dans une autre vallée ou
route nous interpelle : un site de camping se trouve 3 km plus bas au bord du lac. Nous
se trouve le refuge San Martin.
décidons de nous engager sur cette voie qui nous mène au milieu de la terre Mapuche de la
On n'est pas vraiment friand de l'ambiance "montagnarde" du refuge et petit à petit, les sites
Communauté Lof (ce qui signifie terrain en langue mapuche) Wiritray ( = qui s'élève ).
de campement environnants se remplissent de randonneurs. Certains boivent même de la
Le chemin de terre et de pierres qui mène au site n'est pas facile, quelques passages dans le
bière au bord du lac tout proche. Le contraste avec le campement de la veille est saisissant !
sable mais des notre arrivée, nous sommes accueillis par Clarisse. Clarisse est indienne
Nous décidons de changer de route et nous choisissons de redescendre la vallée le lendemain
Mapuche et s'occupe de la gestion du camping. Elle nous offre le maté et des "tortas", petits
et de grimper le Cerro Bella Vista (Mont Belle Vue).
pains frits traditionnels. Son sourire et son hospitalité nous réchauffent le coeur.
Notre carte de randonnée (très mauvaise d'ailleurs, Jérôme l'a déchirée ... ) indique que 6
Nous passons 2 jours au bord du lac, l'endroit respire la tranquillité, tout est paisible.
heures sont nécessaires pour monter au refuge. Nous pensions que les 6 heures
Lorsque nous quittons Clarisse, elle nous dit à quel point elle est triste de nous voir partir !!
correspondaient à la montée et donc qu'il nous faudrait moins de temps pour descendre. En
Elle nous donne plusieurs numéros de téléphone afin que nous restions en contact. Une
fait il nous faut plus de 5 heures 30 de marche pour descendre la vallée ... nous arrivons a
rencontre aussi chaleureuse ça ne s'oublie pas :)
15H30 en bas du Cerro Bella Vista. C'est trop tard pour entamer une montée de 600 mètres !
Nous continuons notre chemin vers le sud, toujours au bord du lac Mascardi. Arrivés à Villa
Nous décidons de monter malgré tout, nos muscles sont chauds et nos tendons aussi.
Mascardi, nous prenons à nouveau un chemin de terre qui nous mène dans une foret, au pied
Malheureusement il n'y a pas d'eau au sommet et nos réserves ne nous permettent pas de
d'une montagne dont la crête donne le vertige ! Nous campons 2 jours dans le bois, à l'abri
bivouaquer la-haut ! Quel dommage la vue est superbe et on comprend pourquoi le sommet
des regards. Tels des Robinson Crusoe, nous nous approvisionnons dans la rivière toute
porte son nom.
proche. Un chemin semble monter vers le sommet qui nous domine. Notre passion de la
La nuit commence à tomber, nous redescendons, tristes de ne pas pouvoir dormir sous les
montagne reprend le dessus et nous grimpons, grimpons, grimpons encore (4 heures de
étoiles. A 1300 mètres, nous posons la tente au milieu du sentier de randonnée. Ca fait
montée) jusqu'à 2000 mètres. Les nuages menaçants rendent le paysage inquiétant mais
presque 10 heures que nous marchons. La vue sur le lac Nahuel Huapi est belle, on
quelle beauté !
console ainsi !!
La fraîcheur et les rafales de vent ne gâchent en rien notre plaisir d'avoir grimpé ce sommet.
Nous sommes à nouveau à Bariloche ou nous espérons récupérer notre colis demain, si tout
Au moment de sortir le casse croûte je me rend compte que je l'ai oublié, nous n'avons que
va bien !! La patience est notre nouvelle amie ;)
46
se
Clarisse et sa maman, Ester
Sommet très venteux
Autoportrait
Campement dans un paysage entièrement minéral
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Le parc Nahuel Huapi 07 avril 2008 - Argentine De retour à Bariloche, nous sommes impatients de récupérer nos cartons. Le passage à la
Nous sommes dans le parc Nahuel Huapi, immense et sauvage !
douane est obligatoire si on ne veut pas attendre davantage ... les choses ne se passent
Apres 3 jours, nous arrivons a Villa Traful au bord du lac du même nom. Le village se
pas comme prévu, une fois de plus. En effet, des notre entrée dans le petit bureau plein
résume à 2 épiceries et une station essence. Nous ne pensions rester qu'une nuit ici mais
de cartons, le douanier nous annonce qu'il y a un problème car nous devons payer non
le Cerro Negro nous appelle. Le cerro Negro est un volcan éteint et culmine a 1999
pas 10%, ni 25% mais 50% du coût total déclaré !!! On en tombé presque par terre. Le
mètres. Nous partons à sa découverte par une belle journée ensoleillée. Le chemin est
douanier fait un calcul apparemment compliqué sur sa calculatrice et nous assomme, il
agréable, on domine le lac et les chaînes de montagnes.
nous annonce un coût de 1200 pesos (400 $). Nous n'avons pas retiré assez d'argent,
Sous le sommet, des chevaux coulent des jours paisibles dans une sorte de "vallée"
nous ne pensions pas devoir payer autant. J'essaie de négocier les frais à 900 pesos, sans
enchantée ! On est sous le charme. Du sommet, on voit même le volcan Osorno que nous
succès. Le douanier est intraitable !
avons tant aime découvrir !
Nous allons retirer les pesos nécessaires puis de retour au bureau de la douane, les frais
En quittant Villa Traful, un énorme chien noir (quand je dis énorme c'est qu'il ressemble
s'élèvent à 1060 pesos. On a eu droit a un petit rabais malgré tout, ouff !!!
davantage a un ours qu'a un canin) nous suit . Il sera notre compagnon de route sur les 5
Apres avoir payé le douanier qui oublie presque de me rendre la monnaie, il sort son
premiers km, à 3 on ne passe pas inaperçus.
cutter et d'un air grave il annonce " Je suis douanier et j'ai droit d'ouvrir les cartons ! ".
En route, nous achetons du pain et de la confiture à une dame qui vit seule dans la foret.
On le laisse faire, pas de fromage ni de vin dans les affaires, pas de plantes vertes ni de
Son compagnon, un chat dort profondément à coté du poêle de la pièce principale de sa
drogue non plus, il nous laisse repartir.
cabane. Lorsqu'on lui annonce que nous aimons beaucoup l'Argentine, elle nous offre 2
Il fallait évidement que l'histoire ne se finisse pas de cette façon, la commande que nous
belles plumes d'autruche en guise de souvenir :)
avions fait en Allemagne a été mal préparée et nous nous retrouvons avec 3 pneus de 26
Nous remontons ensuite une vallée très verdoyante, passons un col "El Portezuelo" à 930
pouces et 1 pneu de 28 pouces ( bien trop grand pour nos vélos ! ).
mètres puis descendons en direction de San Martin de los Andes. La route ensablée n'est
Jérôme installe donc les 3 pneus et je garde à l'avant mon "vieux" pneu de 2200 km !
pas facile mais nous avançons petit à petit.
Nous passons une journée à essayer de vendre aux boutiques de vélos de la ville nos
Nous faisons une halte au pied du Cerro Falkner. Le soleil est toujours la, on en profite au
anciens porte-bagage, le pneu neuf de 28 pouces et une partie de la remorque neuve qui
maximum.
a été envoyée il y a bien longtemps par le constructeur !!
On est accueilli le lendemain matin par un chat blanc qui cherche un peu de chaleur dans
On revend toutes nos affaires usagées sauf la remorque évidement. Comme dirait Julien
notre tente.
Leblay, c'est la malédiction de la remorque Polonaise.
A 50km de San Martin, on est a nouveau sur une route asphaltée peu empruntée. La route
Nous quittons Bariloche après plus de 10 jours d'attente, sous un ciel gris. Notre route
est belle mais le vent se lève et les 15 derniers km (de descente) sont difficiles. En effet, le
longe le Rio Limay ou plusieurs bateaux de pécheurs a la mouche se laissent entraîner par
vent assez violent et de face nous ralentit. Il nous ralentit tellement que nous devons
le courant. C'est tout un sport !!
parfois stopper net les vélos, aveugles par le sable soulevés en tourbillons au bord de la
Puis nous découvrons des montagnes couleurs ocre, brun et rose. Des "tours" nous
route !
dominent, on pédale le nez en l'air, c'est la première fois que l'on voit de telles masses
Nous arrivons tout poussiéreux à San Martin où nous trouvons une auberge juste avant
avec ses formes étranges.
que la pluie ne se mêle aux bourrasques.
Apres une quarantaine de km, nous bifurquons vers l'Ouest, la route est prometteuse, pas
Sommes nous de retour en Terre de Feu ??
d'asphalte mais le panorama est l'un des plus beaux que nous ayons vu depuis le début de notre voyage. 48
Entretien des vĂŠlos
La ville de Bariloche
Paysages Argentins
Chat curieux
49
Alors, Argentine ou Chili ? 10 avril 2008 - Argentine Je profite d'une journée de pause à Junin de Los Andes pour
frappe. En effet, de 5 ans à 75 ans, filles ou garçons, en courses ou à
exprimer nos sentiments et impressions sur la vie en Argentine ainsi
la sortie de l'école, tous se déplacent à vélo ou en torpédo ! On
qu'au Chili.
trouve ça charmant.
En effet, lorsque je pense à l'Argentine, les premiers mots qui me
Les quelques voitures de la ville sont pour la moitié de vrais tacots et
viennent à l'esprit sont tous liés à la nourriture : facturas (mini
on se demande parfois comment ces engins font pour continuer à
viennoiseries), submarino (barre de chocolat fondue dans du lait),
rouler dans cet état.
empanadas et Milanese (escalope milanaise) ... mais l'Argentine c'est
Au Chili on a sans doute eu peu de chance, mais notre impression
aussi le maté que tout le monde pratiquement sans exception boit
est plus mitigée car le pays est très irrégulier. On a fait des
tout au long de la journée et partage avec ses amis. Le maté est donc
rencontres ou très charmantes (comme à La Junta) ou très
un symbole d'amitié et de partage. Nous aussi on s'y est mis, et ça
désagréables ! Dans l'ensemble ce peuple est plus réservé et je
facilite la digestion (surtout après avoir mange des papas fritas
pense que c'est le pays le moins "latin" de toute l'Amérique du Sud.
(frites) et des milanaises au repas ;)
Le coût de la vie étant plus élevé qu'en Argentine, on a l'impression
Les Argentins nous apparaissent comme des gens chaleureux au fort
que les visiteurs "petit budget" ne sont pas forcement les bienvenus !
tempérament. Un peu comme les peuples de la Méditerranée. La bise
Cependant nous n'avons pas encore eu la chance de découvrir le
est de rigueur lorsque croise un ami dans la rue mais seulement sur
Nord qui doit être diffèrent en tout point du Sud.
une joue !
L'accent chilien qui consiste à ne pas prononcer les "S" dans les mots
Au fil de notre route, nous avons senti de gros décalages entre des
= Lito pour listo (fini, prêt), Caco pour casco (casque) nous semble
villes pourtant distantes de moins de 50km. En effet, à San Martin le
plus facile à comprendre (du moins après plusieurs semaines
coté "exploitation touristique" nous a vite fatigués et la froideur de
d'immersion en Terre Castillane) que l'accent Argentin. En effet en
certains commerçants nous a également repoussés !
Argentine, les "ch" sont de rigueur (d'où Che Guevara) et les mots qui
Des croix gammées taguées sur l'asphalte et sur les murs nous ont
comportent des "y" ou "ll" se prononcent "ch": "que le vacha bien"
mis mal a l'aise. J'ai parfois l'impression que le "temps" s'est arrêté
pour "que le vaya bien" ou "chave" pour "llave" (cle).
aux années 1930/1940.
En prenant conscience de ces différences de prononciations, on se
C'est un peu comme un retour dans le passe qui fait froid dans le
rend compte que notre "espagnol" est en progrès ! Il était temps
dos.
après plus de 4 mois de voyage :)
Les voitures sont nombreuses, le trafic important surtout en sortie de ville. Par contre à Junin de los Andes, la vue de nombreux cyclistes nous 50
Les pieds dans l'eau et la tĂŞte dans les nuages
Les empanadas
Paysages Argentins 51
Le volcan Lanin 16 avril 2008 - Argentine Sur la route qui nous mène à Junin de los Andes, nous faisons face au vent qui nous rappelle fortement
militaires et s'occupent de renseigner les touristes pour les 7 prochains jours. Ils nous offrent un
le sud de la Patagonie. Nous décidons de faire une pause en contre-bas de la route vers 14 heures, la
chocolat chaud puis nous partageons le mate: le courant passe tout de suite . Dario et Martin ont 25
pause se transforme vite en sieste (à l'abri du vent et au soleil). Nous sommes réveillés par Pawel qui
ans et se sont engages il y a 6 ans dans l'armée.
ayant vu nos vélos en bord de route s'est arrête pour venir discuter avec nous ! Pawel est un jeune
Une heure, puis deux et trois heures passent, il neige toujours et nous n'avons pas envie de repartir
homme atypique, il est parti d'Ushuaia au mois de février dernier et compte remonter jusqu'en Alaska
sans avoir pu découvrir le volcan. Dario nous propose de passer la nuit dans le bureau, on accepte. Il
en passant par le Brésil, la Guyane, le Venezuela et la Colombie. Pawel est originaire de Londres, a vécu
nous invite aussi a marcher avec Martin le lendemain jusqu'au refuge militaire a 2200 mètres. On
en Sibérie et est actuellement "domicilié" (quand il n'est pas sur les routes d'Amérique du Sud) à Séoul !
accepte également !
Il parle 6 langues : Anglais, Français, Espagnol, Portugais, Russe et Coréen ... Son français est presque
Dans l'après-midi, la neige cesse, le ciel se dégage et la vue sur le volcan est superbe. On profite de
parfait, on a un peu honte de lui dire que l'on est trilingue et encore ....
l'accalmie pour découvrir, en vélo, le lac Tromen distant de 3 km.
On fait un bout de route ensemble. Malgré le vent de face, Pawel nous dépasse bien vite : il faut faire
A notre retour de cette minuscule escapade, le "guardaparque" que nous n'avions pas encore rencontre
honneur à notre situation de cyclos lents ;)
nous pose pleins de questions et se fait méfiant. On remarque qu'il n'est pas clair ( en fait il est ivre ! )
Arrivés à Junin de los Andes, on trouve un logement chez une dame charmante et très souriante. Il est
et les souvenirs de Chaiten (Chili) nous reviennent vite en mémoire. Finalement nous passons la nuit
16 heures, le vent nous a fatigué et on est bien contents d'être arrivés. Pawel nous annonce qu'il
avec Dario, Martin dans la maison du "guardaparque". Le soir, Martin nous cuisine des saucisses, de la
compte poursuivre sa route vers Zapala et profiter du vent dans le dos. On est tristes de le voir partir
purée maison et une salade. Le "guardaparque" dont j'ai oublie le nom apprécie le repas mais aussi la
aussi rapidement, on aurait aimé partager une soirée avec lui.
bière qui l'accompagne.
La pluie qui s'abat sur la petite ville le lendemain nous permet de nous reposer une journée
Le lendemain il fait beau mais froid, c'est une journée digne de l'hiver ! Nous partons marcher et
supplémentaire et de visiter le musée Mapuche. Le musée consiste en une petite pièce ou sont
découvrir le champ de lave mais aussi les pentes du volcan. C'est sublime !
exposées des instruments de musique traditionnels comme des "Cultrum" (tambour utilisé pour les
Nous arrivons au refuge en début d'après-midi, le sommet du volcan est encore loin et haut devant
cérémonies religieuses) ou des "Piloilo" (flûte à 5 trous également utilisée pour des cérémonies). On
nous. On distingue des nuages de neige au sommet, soulevés par les rafales de vent.
découvre également que la pipe a une grande importance dans la culture Mapuche car la fumée est
Nous ne restons qu'une heure au refuge, un groupe de 12 personnes prévoyant l'ascension du sommet
censée chasser le malheur suite à des maladies ou des épidémies.
le lendemain arrive. Nous prenons notre temps pour redescendre et profiter au maximum de
Dans le fond de la pièce, des os de dinosaures et des mollusques fossilisés sont exposés derrière une
l'ambiance qui se dégage de cette montagne. La pureté tout simplement.
petite vitre. Des femmes Mapuche tissent de façon traditionnelle sur des métiers à tisser hauts de 2
En arrivant au pied du volcan, on découvre sur le parking le camping-car de Nicole et François, couple
mètres.
suisse rencontres a Petrohue un mois plus tôt. Nicole et François voyagent avec Noan, leur fils de 4 ans
Cette culture que je ne connaissais pas avant de faire ce voyage s'avère de plus en plus passionnante et
sur les routes de l'Amérique du Sud pendant 1 an. Nicole nous propose de passer la nuit dans le
je découvre que la musique, tout comme la culture Inuit, a une grande importance.
camping-car : on accepte tout de suite. C'est l'occasion de faire plus ample connaissance. On découvre
La pluie cesse finalement et nous quittons Junin le 11 avril 2008 par une superbe journée d'automne.
que Nicole a voyage a vélo avec une copine pendant 4 mois au Pérou, en Bolivie et au Chili il y a 8 ans.
Nous empruntons une piste cyclable ou les arbres nous dévoilent leurs feuilles dorées. C'est beau ...
On a des tas d'atomes crochus !
La route qui nous mène au pied du volcan Lanin (3776 mètres) nous fait traverser des paysages dignes
Dans la soirée, Dario se joint a nous et nous annonce fièrement qu'il est papa d'une petite fille de 2
des steppes du Moyen Orient et la neige tombée recement sur les sommets égaye le panorama. On
mois et qu'il se marie le mois prochain a Mendoza avec Cynthia (20 ans). Nous sommes donc invites a
adore l'automne et il nous le rend bien.
faire la fête avec les amis et la famille de Dario le 10 mai 2008. J'espère que nos jambes seront assez
On se dirige vers le col de Mamuil Malal a 1207 mètres. Des Araucarias, immenses arbres typiques de
fortes pour que nous arrivions a temps a Mendoza, 800 km au Nord.
la région, se font de plus en plus nombreux au fur et a mesure que nous grimpons.
Au petit matin, depuis le hublot du camping-car, on découvre les couleurs rosées du lever du soleil sur
Nous posons la tente au bord d'une rivière ou un martin-pêcheur nous fait la démonstration de ses
le Lanin, c'est superbe. Même le petit Noan est enchante par cette vision:
talents !
Nos derniers jours en Argentine sont marques par l'amitié et la beauté, on reste décidément sous le
La nuit est plutôt fraîche et nous repartons le lendemain sous la neige. Les flocons mêlés au vent de
charme de ce pays grandiose !
face nous rougit les joues. Nos pieds sont gelés mais nous poursuivons jusqu'au pied du volcan Lanin. Apres plus d'1 heure de vélo ( avec une moyenne de 7 km/h ) nous nous arrêtons au bureau du "guardaparque" ou 2 jeunes hommes nous aident a protéger les vélos de la neige. Ces 2 Argentins sont
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Rencontre avec Pawel
Dario et Martin
Dario, Nicole et Noan
Le volcan Lanin
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De retour au Chili 20 avril 2008 - Chili Le 14 avril nous reprenons la route qui nous mène ... aie aie aie au Chili. En effet on est tristes de
personnes au pied du volcan. Certains montent en pull et en jeans, lunettes de soleil tendance
quitter l'Argentine (surtout après les jours merveilleux sur le volcan Lanin). La douane Argentine
sur le nez.
est un chalet ou un chien dort tranquillement devant la cheminée de la pièce principale. Une
L'Anglais est de rigueur. Plus nous grimpons, plus le nombre de participants diminue, certains
bonne odeur de cuisine (de la "carne" évidement) s'échappe de l'endroit. Après avoir fait
abandonnent à l'arrivée du télésiège (et oui c'est une station de ski aussi).
tamponner nos passeports, on se dirige vers la douane chilienne distante de 1 km par le col
80 $ pour monter sous un télésiège ça fait cher !!
Mamuil Mallal (1200 mètres). Le contraste est flagrant, le bâtiment chilien est froid et ressemble
Les plus résistants et intrépides s'accrochent et arrivent jusqu'au pied du glacier. Les nuages sont
à un aéroport ! Un douanier un peu suspicieux fouille toutes nos sacoches alors que nous n'avons
bas et le vent plus fort. Les guides équipent chacune des personnes de leur groupe avec les
rien déclaré !
crampons tel un adulte qui noue les lacets de la chaussure d'un enfant. Moi je mets mes
Il passe même nos sacs a dos aux rayons X au cas ou nous ayons oublie une laitue dans nos
crampons toute seule et comme une grande.
affaires ;} Bienvenue au Chili !!!!
On finit par grimper sur le glacier, les nuages nous enveloppent petit a petit. Parfois on aperçoit
La route est très mauvaise et certaines portions sont presque pires que la Carretera Austral ! On
une crevasse ... Après 1 heure de montée, notre guide prend la décision de redescendre, les
ne s'attendait pas du tout à ça et on commence à regretter d'avoir quitté l'Argentine. Les chiens,
conditions météo sont trop mauvaises. Ce jour la personne n'a pu admirer le cratère du Villarica
agressifs, nous courent après ou pissent sur nos sacoches. Les travailleurs en bord de route nous
et la tristesse se lit sur certains visages. Moi aussi je suis un peu déçue mais ce sont les aléas de
regardent comme si nous venions de Mars ... C'est sur on est Chili.
la montagne.
Le lendemain nous retrouvons de l'asphalte, des cochons et des poules vaquent à leurs
De retour a Pucon, je retrouve Jérôme dans un cyber-cafe en train de chercher une adresse
occupations dans le bas-côté. Nous arrivons à Pucon en milieu d'après-midi sous le soleil. Le
d'auberge à Santiago. En effet, nous avons décidé de rejoindre Santiago pour se procurer des
volcan Villarica est imposant, le coté intéressant de ce volcan est son cratère d'ou l'on peut voir
piolets et quitter la région. Autant la vie est chère au Chili, autant se déplacer en bus est bon
de la fumée s'échapper : il est en activité constante.
marché. Nous passons donc une nuit dans le bus qui nous conduit dans la capitale à 800 km au
L'auberge où nous nous arrêtons est presque vide, sans charme. Sur une table quelques revues
Nord.
dont une qui nous choque : Pinochet et sa fille en couverture !!!!!!!!!! La revue (le "Gala" local) date
Nous arrivons à la gare routière à 7 heures du matin et contrairement à ce que l'on pensait, la
de 1995 et on peut y voir toute la famille Pinochet au mariage de la fille). Des le lendemain nous
circulation en ville est loin d'être désagréable. On trouve même une piste cyclable qui nous mène
quittons l'endroit pour un hospedaje chez un couple de 70 ans. Au moins chez eux il n'y a pas de
au centre ville !
photos du dictateur.
Après plusieurs tentatives, nous finissons pas trouver un endroit agréable ou résider. A Santiago
A Pucon nous pensons trouver des piolets, que neni. Les nombreuses agences de tourisme ne
on retrouve la chaleur, 27 degrés. On fait la connaissance, par hasard, d'un jeune couple de
vendent pas leur matériel. De plus, l'ascension du volcan ne peut se faire qu'avec un guide ! On a
français arrivés récemment à Santiago pour une durée de 1 an. Leur statut d'étrangers leur vaut
ici la démonstration de l'exploitation à outrance d'un site naturel. Lorsque le temps le permet et
le droit de payer 2 fois plus cher qu'un chilien le loyer de leur appartement . Ça ne nous étonne
en pleine saison touristique, il n'y a pas moins de 100 personnes sur les pentes du volcan. C'est
pas.
le volcan le plus "grimpé" de toute l'Amérique du Sud.
Nous trouvons nos piolets dans un centre commercial entièrement dévoué au sport. En effet, les
Voir le cratère et l'activité du géant m'intéresse, payer un guide et passer par une agence
boutiques de tennis et de golf côtoient les magasins de "plein air" et de chasse. Des mini yacht
m'emballe beaucoup moins ! Je me tâte, j'hésite et finalement je m'inscris auprès d'une agence
sont exposés dans le centre du bâtiment : c'est l'empire de la consommation poussé au
(après avoir négocié et obtenu un rabais) pour faire l'ascension avec un guide. Jérôme quant a lui
maximum. Les clients, des bourgeois dont les 4x4 sont garés dans le parking souterrain,
refusé de m'accompagner. Monter avec un guide imposé ne le branche pas du tout, il tient à ses
admirent les vitrines et dépensent sans compter. On n'avait pas encore découvert cette facette du
principes.
pays. Le contraste avec les villages du sud est immense.
Le 18 avril je me rends donc seule, à 7 heures du matin, à l'agence ou 6 autres personnes sont,
On a vraiment l'impression d'être dans un autre pays.
comme moi, tombés dans le panneau ! Le temps est nuageux mais nous décidons malgré tout de
Le Chili, terre de contrastes !
tenter l'aventure. Et quelle aventure !!!!! Nous ne sommes pas nombreux ce matin, seulement 40 54
Chevaux sauvages
Araucarias
Caracara austral 55
La vallee de l'Aconcagua (6960 metres) 03 mai 2008 - Argentine Santiago, comme toutes les capitales et grandes villes, ne nous convient pas. La circulation et la pollution
Comme la vallée est venteuse, une partie de la route est dégagée malgré tout et nous arrivons sans
ne sont pas notre tasse de thé. Nous quittons donc la ville le 23 avril en bus. En effet, il n'y a que des
encombre à "Puente de l'Inca" à 2700 mètres. C'est ici que le poste frontière officiel est installé. En entrant
autoroutes pour quitter l'endroit: un peu dangereux en vélo !
dans le hangar qui sert de "limite" je découvre un bout de verre dans mon pneu avant. A cause de la neige,
Nous nous rendons donc 80km plus au Nord à "Los Andes". Nous découvrons un village sympathique dont
je n'ai pas pu contrôler l'état du chemin !! J'en suis à ma 4eme crevaison ! Jérôme change ma chambre à air
les façades des maisons sont colorées. Des charrettes tirées par 2 ou 3 chevaux côtoient les voitures et
à côté des guitounes ou Chiliens et Argentins travaillent. Comme le tunnel est fermé, nous sommes seuls
bus. On se sent mieux ici ! Le lendemain, nous partons en vélo en direction du col "Los Libertadores" à
à faire tamponner nos passeports.
3800 mètres ! C'est la première fois que nous grimpons aussi haut. Le premier jour il fait chaud et nous
Le village de "Puente del Inca" abrite un pont naturel d'où des sources d'eau chaudes sont visibles. Le site
montons doucement mais surement. La route est très très empruntée par les camions qui viennent de
est impressionnant, le pont est jaune. Pour conserver l'endroit, il est interdit de traverser le pont mais
toute l'Amérique Latine (Brésil, Paraguay ...). Nous ne sommes donc pas seuls sur cette route. Nous
l'ensemble reste très beau. On distingue même la vapeur qui s'échappe de la terre.
faisons la rencontre de Leila (originaire de Tahiti) qui voyage seule à vélo et a démarré son périple à El
L'auberge dans laquelle nous sommes est également le bureau de la poste Argentine et le musée du
Calafate quelques mois plus tôt. Nous campons ensemble le 2eme soir (à 2900 mètres) dans le tunnel de
"Courrier". Le facteur du village accueille aussi les voyageurs. C'est comme ça que nous faisons la
l'ancienne voie ferrée qui longe la route. La fatigue de la montée ajoutée au bruit des camions qui
connaissance de " l'hombre del correo de Puente del Inca" ! C'est un homme charmant qui nous explique
circulent toute la nuit ne facilitent pas la tache ! Le 3eme jour (nous ne sommes toujours pas arrivés... )
qu'il travaille pour la poste Argentine depuis 4 ans. Montagnard dans l'âme il a déjà participé à des
nous nous dirigeons vers le tunnel (3100 mètres), toujours en compagnie de Leila. Il fait frais et le temps
courses de ski de randonnée en Suisse !
est couvert. Leila n'est pas en forme et décide de passer par le tunnel. Nous nous quittons donc la, en
Je traîne un rhume depuis Santiago et une halte à "Puente del Inca" me permet de me reposer pendant 2
espérant se revoir sur la route.
jours. Jérôme en profite pour explorer les environs et jouer au chamois. Il m'avoue qu'il est sous le charme
Nous poursuivons donc la montée vers le col par une route de terre dont les virages (appelés "caracoles")
de l'endroit : c'est la 1ere fois qu'il trouve des montagnes aussi belles en Amérique Latine. On rencontre
n'en finissent plus. Je suis de plus en plus essoufflée et je pousse le vélo sur les 500 premiers mètres (de
egalement Jean Claude qui est Lorrain, montagnard, prof de cinoche a la fac, il est très intéressant.
dénivelé). Je trouve mon vélo très lourd et mes bras se fatiguent rapidement. Jérôme prend l'un des sacs
Dans ce village nous faisons aussi la connaissance de Morgane et Allan partis en vadrouille depuis 9 mois
harnaché à mon vélo pour soulager mes bras. A partir de 3500 mètres la route est plus lisse et moins
en Asie (Inde, Népal, Laos , Viet-Nam...) et actuellement en prospection d'un futur voyage en Amérique du
pentue. Nous arrivons à pédaler de nouveau pour atteindre le col vers 16 heures. Nous sommes fatigués
Sud. On sympathise de suite autour d'une bière puis d'un repas à l'unique restaurant du village. Le resto
mais contents d'être arrivés à 3800 mètres. De la - haut la vue est superbe sur les sommets de la vallée de
est presque désert, seulement 2 autres personnes. Il se trouve que ces 2 autres personnes sont aussi
l'Aconcagua. Nous découvrons également la fameuse statue du Christ (haute de 4 / 5 mètres) symbole de
françaises et nous finissons la soirée à 6 autour de 4 bouteilles de vin.
paix. La statue a été transportée en train jusqu'au village de "Las Cuevas" à 3100 mètres puis à dos de
Le 1er mai nous sommes toujours a "Puente del Inca", le soleil est de retour. Je pars marcher avec Jérôme,
mule jusqu'au col. De nombreux Argentins viennent au col pour la photographier.
nous montons jusqu'à 3500 mètres, les pieds dans la neige. De retour à l'auberge nous retrouvons notre
Le refuge Chilien étant fermé, nous nous dirigeons vers le refuge Argentin et nous sommes accueillis par
copine franco-québécoise Séverine. Nous avions rencontré Séverine à El Calafate au mois de Janvier
Fernando et Alejandro. Ces 2 jeunes travaillent 6 mois de l'année (printemps / été) ici et vendent quelques
dernier ! On discute toute la soirée de nos voyages respectifs et de nos impressions. De belles
sucreries aux gens de passage. Fernando nous offre un chocolat chaud puis un maté. Lorsque nous lui
retrouvailles .
demandons si nous pouvons camper, il refuse et nous offre 2 lits au coin du feu ainsi que le repas du soir.
Le soleil est bel et bien de retour, nous reprenons la route le lendemain pour le village de Uspallata distant
Quelle hospitalité !!!
de 80km. Nous pensions avoir une étape "facile" : nous descendons la vallée de l'Aconcagua. En fait la
Le lendemain le temps est toujours couvert et froid. Le vent violent amplifie l'impression de fraîcheur.
route s'apparente un peu a des montagnes russes. Le vent de face s'en mêle, c'est une journée plus
Nous grimpons à pied jusqu'à' a 3920 mètres. Un record pour nous ;) Puis nous entamons notre descente
difficile que prévu. On fait de nombreuses haltes pour admirer les montagnes roses et ocres, on s'arrête a
vers "Las Cuevas" après avoir remercié mille fois nos hôtes. Du côté Argentin, la montagne est rose et
la "Quebrada Seca" d'où un mur naturel de plusieurs mètres surplombe le Rio Mendoza.
jaune. C'est super chouette. La grimpette de 3 jours que nous venons d'effectuer, l'altitude et les 2
56
whiskys bus la veille par Jérôme nous à bien entamés ! Nous nous arrêtons à "Las Cuevas" après seulement
En fin d'après-midi on arrive dans le village d'Uspallata. On découvre un panneau qui indique : " Uspallata,
45 minutes de descente de folie. La température est toujours aussi fraîche ... la neige arrive dans la
un lugar de pellicula" (mot à mot ça veut dire "un lieu de film"). En effet, le film "7 ans au Tibet" a été
soirée ... L'hiver est à notre porte !
tourne ici. Ça parait incroyable ! En effet le village est un peu endormi, la moitié des habitants se
Nous sommes le 28 avril, tout est blanc dehors et le vent balaye la neige. Le tunnel est ferme à la
déplacent à vélo ou à cheval ! Cependant on peut boire un thé dans le "Tibet Café" , en plein milieu des
circulation ! Nous descendons donc par cette route déserte, on est seuls au monde.
Andes Argentines ça fait bizarre de faire une halte au Tibet ;)
Leila, courageuse
Fernando et Alejandro
Route dĂŠserte
Le massif de l'Aconcagua
57
La traversée du désert 15 mai 2008 - Argentine Après notre détour au "Tibet", nous repartons vers le Nord en direction de Barreal. L'information que nous avons
nausées...). Je m'arrête donc à l'infirmerie du village pour consulter. Une doctoresse pas très sympathique me prescrit
recueillie au sujet de la route est : route asphaltée sur 12 km, du ripio (chemin de terre) sur 50 km puis à nouveau de
une injection et en moins de 2 minutes je me retrouve avec une seringue dans le bas du dos !!! Je sors toute "émue"
l'asphalte sur les 40 derniers km menant à Barreal. Nous sortons donc du village et suivons la route qui longe des
de l'infirmerie, me tenant le bas du dos comme une vieille dame : ça ne va pas être pratique pour pédaler. Finalement
montagnes brunes, jaunes et blanches. C'est vraiment joli et on contemple la beauté naturelle qui s'offre à nous. La
la douleur s'estompe (l'injection m'a fait plus mal que les douleurs que j'avais initialement !) et on reprend la route
route grimpe un peu mais on ne se pose pas de questions, trop absorbes par les montagnes. Au bout de 17 km,
pour rejoindre Iglesia distant d'un peu moins de 200 kms. La route que nous empruntons est neuve et l'asphalte de
alors que nous sommes toujours sur une route asphaltée, on stoppe. N'ayant vu aucun panneau d'indication on sort
bonne qualité, cependant nous ne savons pas exactement quels dénivelés nous allons grimper, nos 2 cartes ne sont
la boussole et on étudie plus sérieusement la carte. Le verdict tombe, on est sur la mauvaise route !!! Il est déjà
pas assez précises. En réalité nous nous préparons à passer 4 cols en 2 jours .... rien de moins !!!
15h30, on décide de rester ou nous sommes et de camper au pied d'une montagne jaune. Du sommet, on a un joli
Le 2eme jour, nous arrivons au col "El Colorado" à 2600 mètres au coucher du soleil. Jérôme est content d'avoir
panorama sur la vallée et on voit même la route que nous aurions du emprunter ! C'est pas grave, çà sera pour
fournis tout ces efforts pour arriver là, moi par contre je suis moins en forme et je ne rêve que d'une chose : me
demain.
glisser dans mon sac de couchage !!
La route entre Uspallata et Barreal est très peu empruntée, il n'y a pas âme qui vive à des km a la ronde et surtout il
Le lendemain nous profitons des premiers rayons de soleil pour nous réchauffer: la nuit a été très fraîche !
n'y a pas d'eau. Nous transportons donc avec nous 4 litres de plus par vélo, ce qui fait un total de 6,5 litres pour moi
Nous entamons en milieu de matinée notre descente de prés de 30 km vers Iglesia. Iglesia (ce qui signifie église) est
et 7,5 litres pour Jérôme. Un paysage de steppes s'étend à perte de vue, entre la Cordillère et la Pre-Cordillère. On
un tout petit village. Nous croisons quelques habitants dans l'épicerie, venus faire leurs provisions. Les maisons sont
s'arrête en route pour visiter un site Inca, on est sur la route mythique des Incas qui remonte jusqu'en Équateur en
faites de terre, elles ressemblent à de petits blocs rectangulaires d'où le confort à l'air très sommaire. On s'approche
passant par la Bolivie et le Pérou. On campe après 55km parmi les rongeurs qui habitent dans le coin.
tout doucement du Nord de l'Argentine et on le ressent. Nous poursuivons notre route vers le village de Las Flores (les fleurs) distant de seulement 11kms. Il ressemble en tout point à Iglesia en tout petit peu plus grand. Nous
Le lendemain nous poursuivons notre route, on attend avec impatience le retour de l'asphalte. Mais le chemin est
prenons notre pause de midi sur la place centrale, à l'abri du soleil sous les arbres. Dans l'après-midi nous
"usé" par les assauts du temps et du vent, et nous devons pédaler sur une route en très mauvais état : mélange
poursuivons jusqu'au village de Rodéo 20 kms plus loin. Même topo que les précédents ...
d'asphalte délabré et de pierres. C'est pas facile ! 14 km avant d'arriver à Barreal, notre récompense: une route, une vraie !!! On est tellement contents que l'on se couche par terre pour bien sentir l'asphalte :) (le bonheur se résume à
Nous passons une nuit dans le village de Rodéo et nous reprenons la route (encore et toujours) pour San Jose de
peu de choses !).
Jachal. En chemin, nous nous arrêtons par hasard à Pachimoco. L'endroit a l'air calme et à l'ombre. Nous posons les vélos en face de la toute petite école et la c'est... la fête. En effet, la directrice de l'école (Suzanna) ainsi que les 2
Entre Barreal et Uspallata on découvre des formations rocheuses troublantes au bord de la route. En plus de
institutrices et tous les élèves (ils sont 19 ce jour la) viennent nous accueillir ! Ils sont si contents d'avoir de la visite :)
ressembler à des tours, des temples, des châteaux, la Pre-Cordillère nous offre un véritable feu d'artifice de
Suzanna nous offre la soupe du midi, très riche : viande hachée, riz, carotte et lentille. En dessert on a droit à du
couleurs : brun, blanc, jaune, rouge, violet ... toute la palette de couleurs y est. On est très agréablement surpris car
"dulce de batata". C'est une pâte de sucre de patate douce, délicieux mais très sucré ! L'après-midi passe, nous
on se s'attendait pas du tout à ce type de paysages.
visitons les classes. L'école est située dans un bâtiment âgé de près de 50 ans et le tout est très vétuste. Lorsqu'il pleut, il y a plus d'eau dans les classes qu'a l'extérieur ! Les élèves viennent tous les matins à cheval ou a vélo. Ils
En arrivant à Callingasta en fin d'après-midi, on essaye d'être discret mais c'est complètement raté : tout le village
sont issus de familles modestes vivant dans le "campo".
est sur la rue principale et nos sacoches trahissent nos origines ! On traverse donc le village une première fois
L'heure du maté arrive et nous sommes toujours à l'école. Nous le partageons avec Suzanna et les instits dans son
histoire de faire connaissance avec les locaux puis on se dirige vers le camping municipal. Le terrain de camping n'en
bureau. Au goûter nous avons droit à du riz au lait caramélisé !!!! C'est un vrai festin, on est reçus comme des Rois.
est pas vraiment un car il se résume a 2 ou 3 bouts d'herbe autour du terrain de foot ! On assiste donc depuis notre
On est si contents de partager une après-midi avec ces femmes charmantes. On repart le cœur gros et le ventre
"maison" à l'entrainement d'une équipe de 3 filles. Et oui le football c'est aussi un sport féminin :)
plein :)
Le gérant du camping nous explique que la vie à Callingasta est très difficile car il n'y a pas de travail. En eté les gens
En fin d'après-midi on découvre le village de San José de Jachal, sa place centrale et ses palmiers. La vie est douce et
plantent quelques oignons mais le reste de l'année c'est dur de trouver une activité. Les mines de la région,
tranquille ici. C'est le bon endroit pour se reposer une journée et digérer le festin partage avec le monde scolaire de
privatisées dernièrement, ont fermé. Même les ressources comme l'électricité et l'eau sont très difficiles à
Pachimoco.
acheminer ... Toute la déprime de la population nous tombe sur les épaules. Le lendemain nous sommes impatients de repartir mais je ne me sens pas très en forme (maux de dos et de ventre,
58
Enfin l'asphalte
Ecole de "rodeo"
Pré-Cordillère des Andes 59
Le pays des montagnes rouges et de la Pampa 20 mai 2008 - Argentine Le 16 mai nous quittons San José de Jachal après une journée de repos et surtout après avoir cuisine des légumes
rudimentaire, proche des éléments naturels ....
achetés dans une petite échoppe de la place centrale. On en a un peu assez des pâtes et on se régale de carottes. de
On campe après le village toujours dans le lit d'une rivière asséchée. Nos premiers cactus nous observent depuis la
radis et de laitue !
colline qui nous domine. Le sable est rose, envoûtant !
En bref, nous reprenons la route, reposés et heureux d'avoir fait la connaissance de locaux charmants et intéressés par
Il fait toujours aussi bon et pour la première fois depuis bien longtemps nous mangeons dehors en face d'un feu
notre voyage. De plus, tous les habitants se déplacent à vélo et on se sent un peu comme un poisson dans l'eau ici !
allumé pour l'occasion.
Nous quittons donc San José au milieu d'autres cyclistes et après avoir vérifié notre itinéraire. Nous nous dirigeons vers
Dimanche matin arrive, nous grimpons dans des montagnes toujours aussi rouges, les cactus sont de plus en plus
un col, une trentaine de km plus loin. On découvre des roches et des montagnes rouges, du col on à un joli panorama
nombreux. La route de rippio n'est pas toujours évidente mais le paysage est tellement déroutant par ses couleurs que
sur la vallée où nous allons rouler. Le paysage est troublant, on a l'impression de faire un retour dans la préhistoire !
nous savourons cette montée jusqu'au col. Nous traversons plusieurs villages, croisons des troupeaux de chèvres. Au col à 2000 mètres, le vent s'est levé, on ne s'attarde pas et nous entamons notre descente vers Chilecito. La vallée que
Les formations rocheuses sont particulières également et on peut deviner des formes dans le roc qui longe la route.
nous descendons est impressionnante une fois de plus !
C'est un paysage précieux et préservé. Puis nous roulons sur une route droite, bosselée qui nous mène à Villa Santa Lucia. Le trafic est faible et c'est plutôt
En descente les km (une centaine) défilent vite, on se retrouve rapidement à Nonogasta. On poursuit vers Chilecito, on
agréable de pédaler ainsi. Le paysage est attrayant également, des montagnes brunes et rouges au loin.
discute avec un père et ses 2 fils. Eux a cheval et nous sur nos vélos: "Suerte, Suerte" ( ils nous souhaitent bonne chance pour notre voyage ).
Après 100 km on campe dans le lit d'une rivière complètement asséchée en peu en retrait de la route. Ce soir la on à
Nous arrivons à Chilecito en fin d'après-midi et nous sommes surpris de découvrir des centaines et des centaines de
droit à un joli coucher de soleil : les nuages roses s'inventent mille formes. La chaleur est la également et on profite de
scooters. A contrario de San Jose de Jachal, les locaux se déplacent en scooter. Le vrombissement incessant des
la lumière de la fin de journée pour boire un maté en face des montagnes.
moteurs agresse nos oreilles. C'est une toute autre dynamique dans cette ville !
Le lendemain, après seulement 3 km on passe une barrière sanitaire. On effet, on pénètre dans la région de La Rioja ou
A l'auberge ou nous nous posons, nous faisons la connaissance de Magali. Magali vient de Bruxelle et voyage seule en
il est interdit de rentrer avec des fruits. Une maladie transmise par des mouches cause apparemment des problèmes
Argentine depuis le mois de Mars. Le 19 mai elle fête ses 34 ans, on fête ça au restaurant tous les 3. Dans la soirée, un
dans toute la région. Un policier prend nos passeports, note nos noms sur une feuille et nous laisse partir pour le
couple de cyclos Belges, amis de Magali, nous trouvent par hasard dans le resto et se joignent à nous. On partage nos
village de Villa Santa Clara. J'ai une banane dans ma sacoche de guidon mais ce fruit la ne pose pas de problèmes.
expériences de voyage, nos galères de vélos .... La soirée se finit très tard dans la nuit mais Quelle Soirée !!! Encore 2
On découvre donc Villa Santa Clara, petit village dont les arbres, arborant les couleurs d'automne, bordent la rue
belles rencontres sur les routes de l'Argentine !
principale. Le niveau de vie des habitants à l'air plus élevé que dans les précédents villages traverses. Les maisons ont des jardins, des voitures sont garées devant les portes de garage.
Après 2 jours de repos à Chilecito, nous reprenons la route pour Pituil puis Belen. Le paysage est plat, on roule sur des
Il est à peine 10 heures et il fait déjà chaud. On se réapprovisionne en eau et en pain dans l'unique épicerie et on
lignes de plusieurs dizaines de km. La monotonie du paysage est largement compensée par la gentillesse des habitants
repart. On passe un col avec un léger vent de face. Les roches sont toujours rouges et nous sommes toujours
des villages que nous traversons. A Pituil, nous achetons à une vieille dame quelques tomates de son jardin. Elle est
enchantés par ce paysage.
très intéressée par notre parcours et la discussion dure ...
Dans l'après-midi la température monte considérablement et on pédale par 40 degrés. Je dégouline littéralement, je
En route, nous voyons plusieurs sanctuaires dédiés à des "Saints". Par exemple celui de la "Difunta Correa" ( Defunte
suis aussi rouge que mon vélo ... Une pause à l'ombre s'impose.
Correa). Correa est une jeune femme qui cherchait à rejoindre son époux, elle est morte de soif dans la Pampa. Son fils de 1 an qui l'accompagnait a survécut en continuant de s'allaiter au sein nourricier de sa maman alors que celle-ci
Finalement on fait une sieste à l'ombre d'un petit arbre. Vers 16 heures, la chaleur est un peu plus supportable. On
n'était déjà plus en vie !!! Quelle tristesse cette histoire ! Depuis, les Argentins laissent des bouteilles d'eau dans des
enfourche nos montures ... on grimpe un peu et on se retrouve devant une route en cours d'asphalte. On prend la
sanctuaires (petits ou grands) au bord de la route.
déviation, un peu déçus de se retrouver sur du rippio (chemin de terre). On est Dimanche, il n'y a pas foule ! Et puis
On découvre aussi un nouveau saint "Gauchito" et un sanctuaire aussi rouge que les montagnes que nous avons
tant pis pour la déviation, la route en cours d'asphalte est bonne : on l'emprunte et on descend, les cheveux au vent,
traversées les jours précédents !
vers le village de Puerto Allegre. Derrière nous le vent assez violent soulève des nuages de poussière, ouf on l'a
Les Argentins sont très croyants et superstitieux. La religion a une place très importante dans le quotidien et la messe
échappé belle !
est souvent retransmise à l'extérieur grâce à des hauts-parleurs sur les façades de l'édifice...
On arrive à Puerto Allegre au coucher du soleil. On découvre un hameau de 5 familles. Ces familles vivent de la terre,
Pour finir nous profitons d'une journée de repos à Belen pour souhaiter à nos 2 mamans une Joyeuse Fête des Mères !
ont quelques chèvres et des poules. La vie n'a pas l'air facile... on demande de l'eau dans la 1ere maison. Un gamin remplit nos bouteilles avec de l'eau gardée dans un grand seau. Il n'y a pas d'électricité ni d'eau courante. Une vie
60
Paysage préhistorique
Descente bien méritée
30 km de ligne droite 61
Dans la Puna 05 juin 2008 - Argentine Le 25 Mai 2008, nous sommes réveillés à 7 heures du matin par la fanfare. En effet, c'est la fête de l´indépendance de l´Argentine et la ville de Belen s
pas le choix!). On retrouve nos montures en fin d'après-midi, à coté d'un énorme bœuf noir qui veillait sagement sur elles :)
´est parée de ses plus belles couleurs (bleu et blanc). On est un peu surpris que la fête commence aussi tôt mais on apprend que ce jour la non
Le soir, alors que nous cuisinons, Adolfo (c'est le père de famille) nous rapporte notre sac a dos! Apparemment il est monté via un camion de fruits et
seulement la fête débute de bonne heure mais elle finira très tard également.
légumes en provenance de Belen. C´est le soulagement.
Nous quittons donc Belen au son des grosses caisses en direction du petit village d´Antofagasta de la Sierra a plus de 250 km et 3500 mètres d´altitude.
Le 30 Mai nous hésitons à poursuivre vers le Nord: la route est annoncée comme très difficile et le vent est toujours très fort. On se questionne pas mal
Lorsque on annonce aux gens que l´on se rend la-haut en vélo, ils nous prennent pour des fous : " C´est vraiment très haut, il fait froid, la route est en
mais encouragés par les locaux nous décidons de continuer vers le "Salar de l´hombre muerto" et la route de Salta.
mauvais état ..." Mais têtus que nous sommes nous partons quand même. Le 1er jour nous nous arrêtons après 80km à Villa Vil. On découvre un village paisible au pied
On fait un petit détour par le volcan Antofagasta à 9 km du village. Du sommet, on a une vue superbe sur les nombreux autres cônes volcaniques. On
des montagnes.
comprend pourquoi il y a autant de scientifiques dans le village.
Le lendemain les choses sont un peu plus difficiles car la route n'est plus asphaltée et ça commence à grimper ! On croise quelques bus locaux mais la région reste peu visitée et on avance tranquillement On arrive à Barranca Larga en milieu d'après-midi. En discutant avec le couple qui tient l'épicerie, on
Après 2 jours mouvementés à Antofagasta, nous reprenons la piste nordique. Effectivement la route est en mauvais état (sable et taule ondulée) et on
s'arrange pour laisser un sac à dos. Il nous est inutile pour les 3 prochains jours et il montera avec le bus le lendemain : ça nous fait ça de moins a porter,
avance très lentement. Surtout moi qui ai une moyenne de 7 km/h ! On s´arrête après 30 km et on trouve le paysage encore plus beau que les jours
un léger soulagement. Le soir on arrive à 3000 mètres au sein du minuscule "Los Nacimientos". On demande la permission de camper au bord de la
précédents. On bivouaque par - 12 degrés...
rivière à un jeune qui fend du bois. On se retrouve donc au milieu des chèvres, sous un magnifique ciel étoilé.
L´altitude ne nous pose, par contre, pas de problèmes, hormis des essoufflements, chose normale. Heureusement qu'en milieu de journée le soleil nous réconforte de ses rayons ! Le 2eme jour on passe un col à 4500 mètres avec un vent de face, plus
Le 27 mai nous entamons une montée plus raide que les jours précédents vers ce haut plateau qu´est la Puna. La route est asphaltée de nouveau et c'est
clément que ce que nous avons vécu auparavant. Les efforts fournis sont plus que jamais à la hauteur de la beauté qui se dévoile sous nos yeux.
donc plus facile de grimper : ouf ! On découvre une montagne de sable qui surplombe un sanctuaire de la Diffunta Correa. A l´intérieur une bougie brûle, certainement allumée par le chauffeur de l'unique véhicule croise en 2 heures. Puis c'est l'émerveillement lorsque nous croisons nos premières vigognes
Au matin du 3eme jour, on a toujours aussi froid au réveil et c´est franchement difficile de sortir du sac de couchage. On se motive, on a plus que 40 km
(camélidés cousines du lama). Les vigognes sont une espèce protégée, sa laine particulièrement douce et chaude est très prisée! Le paysage est largement
à parcourir avant de rejoindre la salar. Puis le vent s'en mêle de nouveau et on passe plus d'1 heure à pousser les vélos, on est aveuglés par le sable. Vers
à la hauteur des efforts fournis. On découvre des montagnes de toutes les couleurs, la laguna blanca. On en prend plein les yeux et on n'en revient
14 heures, on arrive par miracle dans... une école !!!!! On se retrouve face à un bâtiment qui surplombe le salar. A l'intérieur 2 cuisinières, 1 instituteur et
toujours pas de se retrouver seuls dans un décor aussi merveilleux.
7 gamins de 1 à 12 ans qui vaquent à leurs occupations dans une salle vétuste qui sert de cantine. La plus âgée des cuisinières (au moins 70 ans) nous
Dans l'après-midi un vent violent se lève et soulève des quantités impressionnantes de sable. Plus on essaie de pédaler et plus on est ralentis! Le vent se
offre 2 chaises au coin du poêle, du café et du pain. Une carcasse de mouton est accrochée au mur. Les enfants sont impressionnés de voir 2 "gringos"
fait de plus en plus violent et rapidement tout devient difficile : pousser le vélo, marcher, ouvrir les yeux. Les éléments sont imprévisibles et à cette
dans leur école et nous aussi on est un peu impressionnés de se retrouver dans ce monde presque irréel au milieu de "nulle part" ! 1 heure après notre
altitude il est habituel que le vent souffle aussi fort !
arrivée, un véhicule arrive. En effet, il y a un échange de cuisinière et la plus jeune d´entre elles rentre sur Salar de Pocitos pour 3 mois de vacances ! On
Après 2 heures de marche et seulement 3 km, on s'arrête épuisés et on campe en bord de route.
saute sur l'occasion et avec l'accord du chauffeur, on range nos affaires dans le coffre du véhicule. La route est encore longue et difficile, et je ne me sens
La nuit a été bonne et on repart le lendemain à 7 heures, en espérant devancer le vent qui en général se lève en fin de matinée. Il fait froid (on est a 3400
pas la force nécessaire pour la parcourir en vélo. On découvre un paysage un peu plus monotone depuis le la vitre du véhicule.
mètres) et on est gelés, surtout les mains et les pieds qu´on ne parvient pas à réchauffer. De plus le temps est voilé et les rayons du soleil n'arrivent pas
On arrive à Salar de Pocitos en fin d´après-midi. Nos réserves de nourriture sont pratiquement épuisées et nous attendons l'ouverture d'un "kiosque"
jusqu'à nous! La route s'élève progressivement et vers 10 heures on arrive au col de Pasto Ventura à 3800 mètres. Au col on est surpris d´être presque
pour nous réapprovisionner. Visiblement il n'y a pas de nourriture à vendre dans le village et nous repartons après maintes tentatives les poches vides !
repoussés par le vent de face toujours violent. La descente est difficile, je lutte contre les éléments qui décidément se sont liés contre nous !
Nous pensons camper un peu plus loin mais en route, Carlos qui est seul dans sa camionnette nous propose de nous conduire à "San Antonio de Los
Après 2 heures d'un combat acharne, je n'en peux plus. Le vent a eu raison de moi.
Cobres". On accepte avec plaisir. On découvre une route complètement défoncée (200 km de tôle ondulée) : on ne regrette pas ce nouveau saut de puce
On décide de faire du stop ou plutôt d'attendre qu'un véhicule nous monte à Antofagasta. Deux heures et demi s'écoulent avant qu'une camionnette de 2
en voiture !
géologues fasse son apparition. On ne leur laisse pas le choix, on a froid ! Ils nous prennent avec toutes nos affaires excepté les vélos. Le coffre du véhicule est plein et nous abandonnons lâchement nos vélos derrière un bosquet.
En milieu de matinée, alors que nous préparons nos vélos devant l'hôtel de "San Antonio", nous faisons la connaissance de Dana, 6 ans. La gamine est
Nous parcourons les 100 km restants au chaud, on découvre quelques uns des 200 volcans de la région, les champs de lave qui ont plus de 1000 ans. Le
visiblement très intéressée par nos sacoches et elle s'amuse à les compter. Elle est censée être à l'école mais c´est plus intéressant de discuter de notre
paysage est différent de ce que l'on a vu la veille mais toujours très surprenant.
trajet ;) Alors que je range ma sacoche de guidon Dana aperçoit un paquet de gâteaux range dans mes affaires. Elle me demande un biscuit, je lui en donne un. En échange elle nous offre 2 jolies pierres roses ramassées dans les environs ! On dit au revoir a Dana et on se quitte sous la "chaleur"
Antofagasta de la Sierra est un village à plus de 3300 mètres d'altitude, les maisons sont en adobe, un lieu de vie difficile (surtout en hiver car il n'y a pas
automnale.
de chauffage dans les maisons) mais un peuple charmant, souriant et dynamique. On loge chez une famille, les parents ont plusieurs sources de revenus pour joindre les deux bouts. En plus de louer des chambres aux quelques touristes de passage, ils tiennent une boutique d'alimentation et travaillent
Dans l'après-midi on passe un nouveau col à 3900 mètres puis nous entamons notre descente vers Salta, 2500 mètres plus bas. Le vent nous joue encore
également au "téléphone" du village. En effet, les maisons n'ont pas de téléphone et seulement 2 cabines sont disponibles pour toute la population.
des tours et la descente est plus longue que prévue ! On parvient, après 1 journée et demi sur une route empruntée par des camions, a Salta. Ville a
Autant dire qu'en fin de journée il faut faire la queue pour passer un coup de fil !
l'architecture coloniale, la cité a l'air très "riche" culturellement et nous pensons faire le plein de musées et de boutiques d'artisanat :)
Le lendemain nous restons dans le village car nous avons 2 problèmes à régler : le premier est de savoir comment récupérer nos vélos laisses 100 km plus loin, le deuxième est d'essayer de retrouver notre sac à dos sensé être transporte par le bus et qui n'est pas arrivé à destination. Le père de famille qui nous héberge se propose de faire la recherche de notre sac, de notre cote, nous cherchons un véhicule pour retourner à Pasto de Ventura. Finalement nous partons avec le maire du village dans le véhicule municipal (contre un plein d´essence .... vu le prix du combustible, on fait la grimace mais on n'a
62
Altiplano Argentin
Altiplano Argentin
Vigognes
Altiplano Argentin
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Route droite, ensablee, et un vent du tonnerre
La vie Ă Antofagasta, seul village sur 500 km
Altiplano Argentin
Route droite, ensablĂŠe, et un vent du tonnerre 65
La Bolivie Superficie :
1 098 581 km
l'ascension du "Pequeno Alpamayo" et de la "Cabeza del
Population :
9 247 816 hab.
Condor" dans la Cordillère Royale un véritable instant de
Capitale :
La Paz
bonheur à plus de 5000 mètres d'altitude.
Langues officielles : Espagnol, Aymara et Quechua
La Bolivie nous a offert ses sommets et on l'en remercie
Point culminant: Sajama - 6542 mètres
de tout coeur !
Sommets atteints: Licancabur - 5916 mètres Pequeno Alpamayo - 5450 mètres Cabeza del condor - 5700 mètres Nation autochtone rencontrée: Aymara Voyager en vélo en Bolivie ne fut pas une mince affaire. Nous avons dû faire face au vent, au mauvais état des pistes, à l'absence d'eau. La population, très réservée, ne nous a pas toujours offert l'occasion de rentrer en contact avec eux. Parfois
nous
ne
pouvions
pas
communiquer
car
l'espagnol n'est pas parlé dans toutes les régions du pays. En bref, la Bolivie est un pays "brut" mais dont la richesse du patrimoine naturel ne laisse personne indifférent. Du Salar d'Uyuni en passant par le Sajama, découvrir ces joyaux 66
de
l'altiplano
fut
notre
récompense.
Faire
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¡ Hasta luego Argentina, Hola Bolivia ! 19 juin 2008 - Argentine Nous avions entendu beaucoup de bien de Salta et effectivement nous ne sommes pas decus. Ville agréable, il est plaisant de se
fermés, les maisons de change également ! Un débat est organise dans l'après-midi et l'issue des discussions est primordiale pour
balader dans le centre ville, de prendre un café au soleil sur une terrasse. En bref, on se laisse vivre et on se repose pendant 1
nous. En effet, si un compromis n'est pas trouve, la ville restera bloquée et nous ne pourrons pas prendre le train pour Uyuni !!!
semaine. La place du 9 Juillet est un véritable havre de tranquillité, sous les orangers, nous nous prélassons devant un bon livre.
Dans l'après-midi, tous les habitants suivent les discussions via une petite radio qu'ils transportent avec eux, certaines personnes,
Les bâtiments ont une architecture coloniale, les églises sont blanches, oranges, rouges. Il y a également de nombreux petits
très en colère, se dirigent vers la frontière (qui est bloquée) et brandissent des barres de fer ! On observe tout ça de loin.
marches ou les produits "occidentaux" (vêtements en polaire, montres, copies de films et musiques) côtoient les produits plus
A 18 heures c'est le soulagement, la vie reprend son cours, les magasins lèvent le rideau et certains groupes crient de joie ... Ouf
traditionnels comme les vêtements en laine d'alpaga ( pull, poncho, bonnet ... ).On se sent bien a Salta et on repousse à 2 reprises
On réussit enfin à changer de l'argent (sans se faire voler cette fois) et à acheter quelques provisions. Cette nuit la je dors très mal, je
notre départ.
rêve de Boliviens en colère avec des barres de fer .... Cette situation m'a pas mal "travaillé" et c'est la première fois depuis le début du
Apres 7 jours on décide de reprendre la route pour San Salvador de Jujuy: notre dernière ville avant la frontière Bolivienne.
voyage que je me suis sentie aussi peu en sécurité dans la rue !
Nous avons 2 options pour rejoindre Jujuy, l'autoroute ou une petite route de montagne. On opte pour la seconde, le paysage est un
Mercredi à 6 heures 15 du matin, alors que je venais enfin de m'endormir, quelqu'un tambourine à notre porte ! C'est le grand-père
mélange du Doubs et du Pilat, il n'y a pratiquement pas de circulation et c'est vraiment plaisant de pédaler ainsi. En route on s'arrête
à qui nous louons la chambre. Je me lève, encore toute endormie, et lui demande ce qui se passe. Il m'explique qu'il y a deja plein de
acheter des "facturas" ( viennoiseries) à un boulanger très sympathique. Nous parcourons les 100 kms dans la journée et arrivons à
gens devant la gare qui font la queue pour acheter un billet !!!! Je m'habille en 4eme vitesse et sors faire la queue, dans le froid
la tombée de la nuit a Jujuy.
matinal. A 6h30, il y a 10 personnes devant moi et 4 derrière. On patiente dans le silence. A 7h, un policier ouvre la porte de la gare
L'hôtel ou nous nous posons n'est pas le meilleur choix que nous ayons fait ! En effet, les résidents hurlent jusque tard dans la nuit
et nous assigne à chacun une place assise. On s'exécute toujours dans le silence. A 7h20 le guichetier arrive, j'obtiens nos 2 billets à
nous empêchant de nous endormir et mon matelas est infesté de punaises ou de puces, je ne sais pas trop. Je passe donc la moitié
7h45 sans problème.
de la nuit à me gratter les bras et les jambes. Lorsque je réalise que je ne suis pas seule dans le lit je change illico presto de
A 15h, nous sommes sur le quai, les bagages encombrants doivent être rangés dans un wagon spécial. Nous laissons donc nos vélos,
couchage, il est plus de 2 heures du matin ....
nos 2 sacs étanches et nos 2 sacs à dos aux mains expertes des employés du chemin de fer Bolivien. Notre train part à l'heure, il est
Le lendemain, encore plus fatigués que la veille, nous nous levons tôt, préparons nos affaires et quittons l'endroit peu
15h30. On est surpris du confort du wagon. Alors que nous avons achète les billets les moins chers, nous nous retrouvons dans des
recommandable. Nous trouvons rapidement un "residencial" un peu austère mais propre.
sièges confortables, on a de la place pour étendre nos jambes. On à 10 heures de voyage devant nous pour seulement 400 km !
Jujuy n'est pas une jolie ville, les 2 rivières ( Rio Xibi Xibi et Rio Grande ) sont plus petits qu'un ruisseau, les détritus jonchent les
Le paysage est superbe, on découvre des canyons, des villages perdus au milieu de nulle part, des troupeaux de chèvres gardé par
bords de l'eau et on se demande même si les bords de la rivière ne sont pas utilises comme décharge publique. Nous avons aussi
des gamins et des chiens. Dans la nuit, la lumière de la pleine lune nous offre un paysage mystérieux. J'ai l'impression de voyager
une baisse de motivation (ça arrive !) et nous restons 3 jours dans la ville, à repousser notre départ.
sur la lune !
Finalement on décide de prendre un bus jusqu'à la frontière à "La Quiaca". On passe de 1200 mètres à 3500 mètres, le paysage
Par contre l'altitude me joue des tours et mon visage gonfle à mesure que nous nous élevons. Mon reflet dans la vitre me fait
ressemble, en moins joli, à celui que nous avons découvert à Antofagasta. De plus le vent est assez violent, on ne regrette pas de ne
presque peur, au moins en vélo on prend notre temps et on s'acclimate mieux !
pas faire cette partie de la route en vélo.
A Minuit nous arrivons à Uyuni à 3600 mètres, il ne fait pas trop froid. On récupère toutes nos affaires et on se dirige vers l'hôtel ou
La Bolivie est à 300 mètres de nous. Apres un dernier café argentin, nous franchissons la frontière à vélo. C'est un joyeux bordel aux
nous avons une réservation. Pas de bol, l'hôtel est complet et n'a pas pris ma réservation... Il se trouve qu'ici aussi il y a des
postes frontière et les locaux la passe comme si ils se baladaient, ils ne montrent aucun document... on est étonné ! Nous posons les
problèmes à cause de la mine et les routes ont été bloquées ! Les touristes censés partir en bus à Potosi n'ont pas pu quitter la ville.
vélos devant le bureau Bolivien, à peine entré dans le petit bâtiment, des personnes s'arrêtent devant nos vélos, essayent les freins ...
Comme Uyuni est une petite ville touristique, nous trouvons un autre hôtel pour passer la nuit. On s'endort vers 1 heure du matin,
ça commence bien !! Je sors surveiller nos bicyclettes et nous faisons tamponner nos passeports chacun notre tour. Nous savons que
sous les 4 couvertures de notre lit !! Et oui il n'y a pas de chauffage ici et la température dans notre chambre avoisine les 6 degrés.
le train pour Uyuni part dans l'après-midi mais nous ne savons pas exactement à quelle heure. De plus, nous n'avons pas de
Le lendemain mon visage est moins gonfle mais j'ai quand même l'air d'avoir 20 ans de plus ! Ca fait bizarre... C'est jour de marché à
Bolivianos et devons absolument changer nos derniers pesos Argentins. Nous avons choisi le mauvais jour pour passer la frontière.
Uyuni et on découvre les nombreux étalages sur la rue principale. On trouve vraiment de tout sur ce marché: des postes de Tv aux
En effet, tous les commerces ( y compris les maisons de change ) ont baissé le rideau. Un conflit sérieux oppose les locaux à la
vêtements en laine d'alpaga, des savons aux oranges, des épices aux feuilles de coca. On a même trouve des "têtes de nègre", on
municipalité qui apparemment est corrompue et n'offre pas de travail. Les chauffeurs de taxi ont bloqué les routes et tout le centre
s'est évidement jeté dessus : 2 Bolivianos pour 4 gourmandises (0.20 centimes d'euros !) à ce prix la on ne va pas se gêner :)
est occupé par des piétons. Les gens sont regroupés en petits groupes et parlent tout bas ! C est une drôle d ambiance qui me met
En se baladant dans la ville, on découvre des tags qui font l'apologie de la Révolution Prolétaire. Une statue trône devant la gare
mal à l'aise.
ferroviaire : elle représente un homme avec une faucille et une clé plate dans les mains. Je crois voir C.Chaplin dans le film "Les
Je parviens quand même à changer quelques bolivianos dans un cyber café (et je me fais voler, par la même occasion, de 30
Temps Modernes". Le soir, on hésite à manger dans un restaurant populaire, on ne sait pas trop si on peut faire confiance au
Bolivianos !!), c'est de mieux en mieux. (1o Bol = 1 euro)
cuisinier. Finalement on se retrouve dans un resto ouvert par un français!!! Jérôme se régale d'un steak de Lama avec une sauce au
Alors que je marche dans la rue principale de Villazon à la recherche d'un hôtel, je remarque que des gens crient et des femmes
bleu. On fait la connaissance de Maxime et Béatrice. Jeune couple partis en stage avec leur école de tourisme pour 3 mois. Ca faisait
courent de l'autre coté de la rue. J'accélère le pas, il faut vite trouver un endroit avant que le situation ne dégénère.
bien longtemps que nous n'avions pas passé une soirée en "français" et ça nous a fait du bien.
On finit par trouver une chambre dans un "residencial" juste en face de la gare. Une douche coûte 5 Bolivianos, on s'en passera !
Le programme pour les prochains jours est l'ascension du volcan Licancabur et la traversée du Salar d Uyuni en vélo... la suite au
Finalement il n'y aura pas d'émeute ni de soulèvement ce soir la.
prochain épisode !
Le lendemain, sur la place centrale, des banderoles et des drapeaux boliviens ornent la façade de la mairie. Les magasins sont tous
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Les Boliviens
Train prêt à partir
Marché aux fruits
Les Boliviens
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L´ascension du volcan Licancabur (5916 mètres) 25 juin 2008 - Bolivie Ah la Bolivie, Uyuni, la culture Bolivienne ... depuis que nous sommes entrés en Bolivie, on à
Colorada, les sources d'eau chaude, les paysages de la Puna à plus de 4000 mètres d´altitude.
presque l'impression d'être sur un autre continent ! Le marché, la fête foraine, les petits stands ou
Puis, face à nous, le majestueux volcan Licancabur ! On en rêvait depuis des années et voila qu´il
on peut acheter de la glace, des empanadas, des cocktails de fruits... en bref on est face à une
se dévoile enfin. J´ai du mal à croire que c´est LE Licancabur qui est face à nous. Sa forme est
culture bien différente de celles que nous avions découvertes au Chili et en Argentine.
parfaite, il est sublime.
On a du mal à comprendre l'accent Bolivien. Leur façon un peu nonchalante de parler nous rappelle
Vers 9h, nous arrivons au refuge de la Laguna Blanca ou nous passerons les 2 prochains jours. Un
les Indiens Cree, leur façon de rigoler et de ricaner nous font penser aux Inuit. Les gens,
petit-déjeuner nous attend. On fait connaissance avec les personnes du refuge. La cuisinière porte
l'isolement des villages, la beauté des paysages nous font penser au Nunavik !!
les habits traditionnels. Son chapeau rond met en valeur la rondeur de son visage. Depuis notre refuge, la vue sur la Laguna Blanca est incroyable, elle est gelée en partie. J'ai
Les agences de tourisme d´Uyuni proposent toutes le même tour en 4X4 ( salar, geysers, arbre de
l'impression d'être au Nunavik (avec l´altitude en plus bien-sur !)
pierre, lagunes...) Nous ça ne nous intéresse pas de découvrir ces splendeurs au milieu de dizaines de véhicules et de touristes anglophones! Et oui on est frappés par le nombre d'anglophones ici,
En fin d'après-midi, alors que nous rentrons d'une ballade dans les environs, une voiture nous
on est certainement dans un incontournable du guide Lonely planet !
attend pour nous emmener auprès du "guardaparque". Et oui nous sommes dans une réserve. On
En bref, on passe 2 jours à faire toutes les agences afin de sortir des sentiers battus. En effet, ce
paye 30 Bolivianos chacun pour l'entrée du parc et on fait la connaissance de notre guide. En effet,
que nous voulons c'est faire l'ascension du volcan Licancabur.
l'ascension ne peut se faire sans guide même si elle est facile.
Les gens sont un peu étonnés quand on leur dit que l'on veut seulement aller au pied du
On se couche tôt et on règle le réveil à 3h. Le lendemain, le guide et le chauffeur nous attendent à
Licancabur mais on finit par trouver ce que l'on cherche pour une somme assez dérisoire
3h30 devant le refuge. On roule pendant 30 minutes sur une piste qui ne mérite pas le nom de
(logement, nourriture et transfert en voiture inclus).
piste tellement elle est mauvaise. On est secoué comme des pruniers. A 4h on débute l'ascension à
On a RDV samedi à 17h30 devant l'agence. En rentrant dans le petit local, on se rend compte qu'il
la lumière de la lune. Il fait froid mais il n'y a pas de vent, c'est déjà ça ! Notre chauffeur nous
y a un problème. En effet le chauffeur a des ennuis personnels, on ne va pas peut-etre pas partir
accompagne la 1ere heure. A mi parcours, on découvre des ruines Inca. Le soleil se lève à peine,
ce soir. Finalement après 2h30 d'attente et de nombreuses discussions entre le personnel de
les sommets se dévoilent c'est magique ! L'altitude nous oblige à monter très lentement. Nous
l'agence et le chauffeur, on prend la route vers 20h30. Après 1km, la voiture tombe en panne ! La
avons quelques vertiges mais rien de plus. A 8h45 c'est le Bonheur de découvrir le sommet du
batterie est à plat. On prête nos lampes au chauffeur, on se demande comment il aurait pu réparer
volcan, son cratère, le lac gelé dans le cratère (c'est le plus haut lac du monde). Du temps des
dans le noir! 30 minutes s'écoulent, on est toujours au bord de la route, on commence à avoir
Incas, des sacrifices d'animaux, d'enfants et d'hommes étaient pratiqués au sommet. La vue sur la
froid. Un véhicule en sens inverse s'arrête et finalement on repart vers 21h. Ouf !!
laguna verde et la laguna blanca est presque irréelle. Quelques feuilles de coca sont placées sous une pierre à coté des ruines. Il y a tant d'histoire autour de ce volcan, c'est incroyable.
Alors que nous roulons depuis plus de 2h, on aperçoit dans la lumière des phares un homme en bord de route qui fait des signes. C'est un bolivien en vélo ! Il n'a pas de lumière, pas d'eau et
Puis on entame la descente qui va se révéler bien plus difficile que la montée. En effet, les effets de
attendait qu'un véhicule passe pour le ramener au prochain village à 20 minutes de voiture !! Ils
l'altitude se font ressentir et nous sommes pris de nausées et de maux de tête. A midi on est en
sont fous ces Boliviens, la température avoisine les -5 degrés... Comment il aurait fait si aucune
bas, on découvre de plus près la plus belle lagune que j'ai vu jusqu'à maintenant, la laguna Verde.
voiture n'était passée par la !
Sa couleur est incroyable :)
On s'arrête dans l'auberge d'un village à minuit. Les toilettes sont en construction et donc inutilisables, on se soulage dans la rue à la lumière de la lune.
Après notre première ascension à presque 6000 mètres, on passe toute l'après-midi à récupérer.
Le lendemain nous reprenons la route à 4h30, nous avons encore 500 km à parcourir. Il fait
On a vraiment l'impression d'être au lendemain d'une bonne cuite ! On est ivre du Licancabur, ivre
toujours aussi froid dans la voiture et nous finissons notre courte nuit emmitouflés dans nos sacs
de Bonheur ...
de couchage. Au lever du soleil, on découvre les merveilles du Sud Ouest Bolivien, la laguna 70
Paysages du sud Lipez
Paysages du sud Lipez
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Le salar d'Uyuni et autres réjouissances ! 02 juillet 2008 - Bolivie De retour à Uyuni, on est en forme et prêts à repartir, en vélo cette fois. Nous quittons donc Uyuni
13h30 sur la partie la plus basse du cratère (4800 mètres). Le volcan est rouge, blanc, jaune ...
après 24 heures de repos et par une journée très ventée. Tiens, ça faisait longtemps que le vent n'avait pas fait parler de lui. Nous reprenons notre rythme de croisière parmi les rafales et la
Puis nous entamons notre descente, on observe en route des viscaches (marmotte locale, mélange
poussière. A notre gauche, le plus grand salar du monde... on le voit a peine a cause du sable. La voie
d'un lapin et d'un écureuil). On fait un détour par les "Chullpas" du village. Ce sont des grottes qui
de chemin de fer longe la route et on emprunte une "voie" utilisée par les cyclistes boliviens au bord
abritent des momies. L'entrée de la grotte est fermée mais on aperçoit quand même un squelette
des rails. On parvient à Colchanie après 3 heures d'effort et seulement 22 km : La Bolivie en vélo ça
dans la pénombre ... En arrivant à l'hostal, on a la mauvaise surprise de découvrir que nos affaires ont
promet !!
été fouillées et notre Archos (pour la sauvegarde des photos) a disparu !
On s'arrête dans un hôtel de sel. Le bâtiment est beau, il est tenu par un jeune couple (25 ans) et
C'est dommage, la fin de soirée est gâchée et on oublie les superbes moments sur le volcan Tunupa.
leurs 2 enfants : Camilla 4 ans et Mayel 2 ans. Malgré les apparences, les conditions de vie du couple sont difficiles: l'hôtel est vraiment froid (pas de chauffage bien sur), pas d'eau courante. Mais pour
On est content de quitter l'endroit le lendemain matin, le propriétaire de l'hostal refuse presque de
égayer le tout ils ont une vigogne domestiquée!! Je ne pensais pas qu'une vigogne pouvait
nous donner de l'eau : quelle gentillesse avec les cyclistes !!!
s'apprivoiser. Toujours est-il que la vigogne en question est un animal intelligent et sait parfaitement
Notre route nous emmène au Nord à Salinas de Garci Mendoza. Elle longe le volcan, on traverse des
ou se trouve la nourriture. Le soir, alors que le couple est sorti, la vigogne parvient à ouvrir la porte
villages, des hameaux, des champs de quinoa, des troupeaux de lamas. La route n'est pas si difficile
de l'hôtel et se dirige droit dans la cuisine. Elle fait un véritable carnage et se régale de carottes,
que ce qu'on craignait , on aime beaucoup ...
échalotes, biscottes... Jérôme essaie de la faire sortir, sans succès : la bête lui crache dessus et ça pue!! Après 20 minutes on réussi enfin à la faire sortir du bâtiment mais le mal est déjà fait dans la
En fin d'après-midi on arrive dans la petite ville de Salinas de Garci Mendoza. C'est un jour de fête et
cuisine !! Lorsque le couple revient on leur explique ce qui s'est passé, on leur montre l'étendue des
on se retrouve au milieu d'une parade un peu par hasard. 40 personnes sont autour de nous, les
dégâts: ils sont morts de rire...
gamins touchent et regardent toutes nos affaires, une femme nous offre un verre d'alcool rose ! On le
Après une nuit réparatrice, nous prenons le chemin qui nous mène au Salar d'Uyuni. On découvre
boit cul sec... on se fraye un chemin parmi les festivaliers. La fête a commencé depuis un bon
cette immensité blanche, ces petites montagnes de sel. On a l'impression de rouler sur la banquise,
moment vu la démarche titubante de certains! Le soir, on observe la fête sur la place centrale. Il y a 2
une banquise de sel ! C'est déroutant et impressionnant. En chemin, on rencontre un couple de
fanfares, les gens dansent en couple, ils sautillent, une bouteille de bière à la main. Les femmes
Grenoble (évidement !) en voyage depuis 1 an 1/2 et qui ont loue des vélos pour traverser le salar en
portent leurs plus beaux vêtements : jupes et châles en paillette. On achète une bouteille de bière et
2 jours !! On partage café et biscuits, on discute des montagnes de l'Amérique du Sud. Il faut bien
on la partage avec les musiciens de l'une des 2 fanfares. Les gens sont beaucoup moins réservés qu'a
être français pour faire du vélo sur le Salar !!
l'habitude et on se sert la main !!
On s'amuse à faire des photos en utilisant la profondeur de champ : (photo réalisée sans trucage)
Nous on se couche assez tôt mais la fête dure toute la nuit, on s'endort au son de la fanfare. Le lendemain matin il y a foule sur la place, beaucoup de Boliviens s'étaient déplacés à Salinas pour faire
Le soir on campe sur l'Isla Incahuasi, un rocher au milieu du salar où les cactus poussent depuis un
la fête et maintenant ils font la queue devant le local d'autobus pour acheter une place.
millénaire. Il y a des grottes sur l'île et certaines recueillent des momies Inca. Le coucher du soleil sur le salar est émouvant.
On décide de tester un nouveau mode de transport pour rejoindre Oruro distant de plus de 200km : le camion Bolivien. On se prépare à faire 6 heures de voyage à l'arrière d'un camion avec 30 autres
72
Le lendemain, nous prenons la direction du volcan Tunupa et du village de Coquesie au pied du
personnes : bébés, enfants, jeunes, hommes, femmes, grand-mères et grands-pères ... c'est
géant.
franchement folklorique ! On est donc entasses, secoués : j'ai l'impression d'être une réfugiée !
On arrive vers 15h, on laisse nos vélos et nos affaires dans un "hostal" et on part sur les pentes de la
Jérôme a l'impression d'être déporté !
montagne. On plante la tente à 4000 mètres après 1h30 de montée. La vue sur le salar est chouette,
En route, on essaye de dormir, on se protège de la poussière sous des couvertures en polaire. Il y a
on prend conscience de toute sa dimension. Le lendemain on poursuit notre ascension et on arrive à
tellement de sable que les cheveux des gens ne sont plus noirs mais gris ....
Les Boliviens
Volcan Tunupa
Salar d'Uyuni
Salar d'Uyuni
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Salar d'Uyuni
D'Oruro à Sucre en passant par Potosi 12 juillet 2008 - Bolivie Oruro (fondée en 1606 comme centre minier, environ 400.000 habitants, 3700 mètres d’altitude) est notre ‘première’ ville Bolivienne. A première vue le centre est agréable, il y a 2 places centrales plutôt ombragées. Certains bâtiments ont une architecture coloniale et nous rappellent un peu le centre de Salta en Argentine. Cependant le trafic est important et les règles du code de la route bolivien restent floues, en effet, à chaque croisement les conducteurs klaxonnent pour prévenir de leur arrivée... les priorités à droite ne sont donc pas de rigueur ici ! Aux heures de pointe nos oreilles sont vite fatiguées de ce brouhaha incessant. La ville ne nous semble pas vraiment au point au niveau ‘touristique’ et nous tournons autour de l’une des 2 places centrales avant de trouver ‘l’unité touristique’ ou seules quelques plans de la ville sont disponibles. L’un des principaux attraits d’Oruro est son carnaval classe par l’UNESCO au patrimoine mondial culturel et pendant les festivités qui ont lieu au mois de Février, des milliers de touristes de toutes les origines viennent admirer les costumes et surtout les masques énormes des danseurs. Mais la cité n’attend pas le mois de Février pour faire la fête et à l’heure ou j’écris ces quelques lignes, les fanfares et les cortèges défilent dans la rue. Aujourd'hui on a droit à des défilés, hauts en couleurs, d’hommes travestis et de diables en tout genre !!! (désolée, on était pas au courant et on n’a pas pris l’appareil photo avec nous ... ) Nous décidons de laisser nos vélos et nos affaires à l’hôtel et de faire un tour, en bus à Potosi et à Sucre. Un ‘petit’ détour de 600 km qui nous laisse pleins de souvenirs ! Potosi (fondée en 1545 pour exploiter les richesses -argent entre autres - du Cerro Rico, environ 140.000 habitants, 4070 mètres d’altitude, ville la plus haute du monde) nous surprend agréablement par son architecture, véritable musée à ciel ouvert, chaque façade du centre ville à une histoire à raconter. Les murs sont rouges, bleus, jaunes, oranges... les balcons en bois, les églises plus impressionnantes les une que les autres. Potosi est de loin, la plus jolie ville que nous ayons visité jusqu'à maintenant en Amérique du Sud. L’afflux touristique se mêle parfaitement au flot des citadins et ce mélange donne une ambiance décontractée, culturelle, vivante et agréable. On prend plaisir à se balader dans les rues piétonnes, à boire un jus d’orange fraîchement pressé par les vendeurs ambulants sur la place. En bref, le rythme est tranquille ... on aime beaucoup ! On passe une demi journée à visiter l’une des mines du Cerro Rico, un moment intense et fort, dans tous les sens du terme. En effet, via une agence de tourisme, on se retrouve habillés de la tête aux pieds 76
comme des mineurs, on fait un détour par le marché pour acheter dynamite et feuilles de coca (présents faits aux mineurs) et on se retrouve plongés dans l’univers hostile des mineurs de Potosi. Plus que la chaleur, la poussière devient vite insupportable. On s’enfonce dans les entrailles de la montagne exploitée au maximum. On discute avec des mineurs qui travaillent 6 jours sur 7, 10 heures par jours. La bouche pleine de feuilles de coca, on a du mal à les comprendre. Les conditions de travail sont vraiment très très difficiles (et je pèse mes mots), et la santé des mineurs demeure fragile car exposée aux maladies pulmonaires, digestives et mentales. Ainsi on apprend que l’espérance de vie des mineurs ne dépasse pas 45 ans et qu’il y a eu (déjà) 15 décès depuis le début de l’année .... Une plongée dans l’univers d’un ‘Germinal’ Bolivien que l’on est pas prêts d’oublier. Par contre, et contrairement aux échos d’autres voyageurs que nous avions eu, nous avons été très déçus par la visite de la Casa de la Moneda. On a trouvé ça d’un ennui... !!! En bref 2 jours à Potosi et la rencontre de 2 suisses dans un café. Ayant entendu leur ‘accent suisse-français’ je me suis adressée à eux dans l’espoir d’échanger mon livre, fini depuis bien longtemps. J’ai misé juste car l’un des 2 a effectivement un livre à échanger mais plus intéressant encore est leur parcours. Travaillant tous les 2 pour ‘Médecins du Monde’, ils ont éclairé notre lanterne sur les problèmes politiques que traverse la Bolivie. Sucre (Capitale constitutionnelle de la Bolivie, ville Blanche fondée en 1539, environ 247.000 habitants, 2740 mètres d’altitude). La ville de Sucre nous étonne car c’est une ville beaucoup plus occidentalisée que Potosi ou Oruro. En effet, il y a plus de gros véhicules, des magasins de vêtements, chaussures, appareils photos, des boutiques pour les touristes aussi. Le contraste entre la population aisée qui vit et travaille comme en Europe et la population autochtone (y compris les enfants) qui mendie toute la journée dans les rues du centre ville. On est mal à l’aise car sollicités très souvent .... A Sucre on découvre l’art du tissage chez les communautés Indigènes de la région, la signification des costumes et des masques portes pendant les festivals et fêtes du pays. Notre impression du pays est que la Bolivie est un peu difficile à ‘apprivoiser’ (terme à ne pas prendre dans le sens négatif) mais sa richesse culturelle et folklorique en font une contrée, malgré tout, attachante.
Les Boliviens
Ville de Sucre
Ville de Sucre
Germinal Bolivien
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Le parc Sajama 26 juillet 2008 - Bolivie Après notre boucle citadine, nous décidons de repartir, en vélo cette fois, pour le village de Sajama au pied du volcan du même nom. Nous décollons donc d'Oruro en fin de matinée, mais nous devons auparavant trouver une station essence. Bizarrement ce n'est pas facile et la seule que nous trouvons sur le chemin est fermée ! Puis je m'aperçois que mon pneu avant est à plat ... Il est 16h, nous sommes toujours en ville. On décide de repousser d'une journée notre départ. Le lendemain, nous tournons pendant près de 2 heures pour trouver le fameux combustible. Il se trouve qu'il n'y a pas d'essence en début de semaine à Oruro !!! Par chance on trouve une station approvisionnée en sortie de ville. Alors que nous nous apprêtons à partir (enfin) un homme nous interpelle dans une langue inconnue qui nous rappelle étrangement l'Inuktitut. Ce Bolivien nous parle en Aymara, dialecte des autochtones de la région. Puis voyant que nous ne comprenons pas ce qu'il nous dit, il enchaîne sur l'espagnol et s'intéresse à notre route. Il nous donne quelques explications sur la route et nous prévient : "Si quelqu'un vous parle dans la rue et que vous ne comprenez pas ce qu'il vous dit, ce n'est pas un ami !". On le quitte sur ce conseil pour le moins étrange. La route est asphaltée, les odeurs nauséabondes du lac Uru Uru sont à la hauteur de la monotonie du paysage. Une fois sur deux les locaux ne répondent pas à nos gestes de la main ou ne nous répondent pas lorsqu'on leur dit "bonjour" ! Puis en fin d'après-midi on découvre le village de Toledo, on a encore 2 heures de soleil devant nous, on en profite. On poursuit notre route à travers le salar de Toledo... la route n'est plus asphaltée et les camions venant du Chili font une poussière horrible qui donne une atmosphère étrange aux environs. A la tombée du soleil, nous campons à coté de la maison (qui se résume à 3 murs sans toit) d'une bergère de lamas. Elle est plutôt étonnée mais contente d'avoir de la visite. Notre route nous mène ensuite au village de Turco mais le chemin est de plus en plus difficile, on avance doucement... après 20km, une voiture conduite par des travailleurs de la route nous propose de nous déposer à Turco, distant de 25 km. On accepte, c'est une aubaine ! Arrives à Turco en début d'après-midi on reprend la route plus roulante, ouf ! Le paysage est plus sympathique et on découvre des pierres aux formes étranges. On passe également des rivières à gué, les ponts sont en construction dans la région. Une petite séance de toilette est la bienvenue, en effet on est surpris de rouler par des températures élevées en pleine journée qui se transforment vite en températures négatives au coucher du soleil. Après 4 jours 1/2 on rejoint le village de Sajama. Petite bourgade au pied du Nevado Sajama (6542 mètres, point culminant de la Bolivie). Son nom vient de l'Aymara, "chak xaña" qui signifient ouest. On s'acquitte des frais d'entrée du parc (30 bolivianos par personne) et on découvre un village minuscule, une église de toute beauté. On est aussi soulages de voir qu'il y a plusieurs boutiques de nourriture, en effet nos stocks sont pratiquement épuisés et Dieu seul sait qu'il est difficile de s'approvisionner en dehors des villes. Notre 1ere journée a Sajama est plutôt tranquille: on profite des sources d'eau chaude naturelles à 6 km du village. Le cadre est grandiose, le Sajama face à nous, les volcans Parinacota et Pomerape derrière, on se glisse dans une eau à 38 degrés sous les yeux des alpagas. 2 heures de détente et de farniente qui font du bien à nos muscles et surtout à notre moral. Nos 2emes, 3emes et 4emes journées sont marquées par le Sajama lui-même. En effet, nous laissons nos vélos et nos affaires dans un hostal et nous louons une corde de 30 mètres pour l'ascension du volcan. Nous pensions être seuls, il n'en est rien ! Vers 16h, alors que nous arrivons au camps de base à 4800 mètres, on apprend qu'un groupe de 9 78
français voyageant avec l'agence Allibert arrive ! De plus, un couple de Lille est déjà sur le site. Nous voila donc entoures de français au pied du Sajama ! Une dizaine de mules ont été réquisitionnées pour l'acheminement du matériel et des sacs des "Andinistes". Le vent souffle pas mal ce soir la, un indice pour ce qui nous attend le lendemain ! Il est 9h30, nous partons à l'assaut du Sajama. Le sentier est bien marqué, nous progressons dans des pierriers. Puis les choses se corsent lorsque nous remontons une crête ou le vent souffle à décorner un bœuf. Je lutte pour monter petit à petit, rester debout... Les porteurs du groupe Allibert et du couple de Lille sont aussi surpris que nous de la force du vent ! A 15h, nous découvrons le site du Campo Alto à 5700 mètres. On est épuisés et transis de froid. Jérôme parvient après 1 heure d'efforts à monter la tente. Moi, à l'intérieur, nauséeuse, je retiens la toile intérieure et essaye de maintenir les arceaux ! Ça faisait longtemps que le vent ne nous avait pas cause autant de soucis (130 km\h). Devant la force des rafales, presque tous les groupes sont redescendus. En soirée, nous sommes 4 français et un guide au pied des "difficultés" du Sajama. Ma nausée n'est pas passée et j'avale très difficilement deux fourchettes de spaghettis. Au moment de me coucher, je sens que les maux de tête arrivent. On s'apprête à passer une mauvaise nuit, réveillés par les rafales qui plient la tente toutes 15 minutes. L'ascension du sommet se fait normalement le 3eme jour à partir de 2 heures du matin. A 2 heures on est morts de fatigue, on ne se lève même pas. On apprendra par la suite que les 2 autres français accompagnés de leur guide ont tenté, sans succès, d'atteindre le sommet, beaucoup trop de vent... Finalement on plie la tente en fin de matinée du 3eme jour et on renonce au Sajama. Jérôme aurait aimé patienter une journée de plus mais nous n'avons plus de nourriture et honnêtement "je ne le sens plus du tout". Nous rejoignons donc le village en fin de journée, on est bien fatigués. Le guide qui a passé la nuit avec nous au Camp Alto nous apprend qu'un micro-bus part le lendemain à 7h pour La Paz. On décide de sauter sur l'occasion pour gagner quelques kilomètres. En réalité le bus part à 6h30 et nous le ratons de 5 minutes... Cette nouvelle journée (non prévue) à Sajama est marquée par notre rencontre avec un groupe de 3 suisses et 1 français super sympa avec qui nous discutons plusieurs heures. Ils partent le lendemain pour l'ascension du Parinacota culminant à 6348 mètres. C'est le jour J pour rejoindre La Paz, cette fois-ci on se présente avec 20 minutes d'avance au point de départ ... il fait - 8 degrés, on gèle ! Le bus arrive avec 30 minutes de retard. On s'entasse dans le véhicule, nos sacoches et vélos bien attaches sur le toit. On rejoint la ville de Patacamaya en fin de matinée, de la on récupère un autre bus pour La Paz. En arrivant à El Alto, on est pris dans un bouchon et on découvre l'effervescence du marche qui prend ses aises sur la route !! Le bus ne nous arrête pas au centre de la ville et nous poursuivons en vélo (sac à dos sur le dos et chaussures de rando aux pieds !! c'est pas une très bonne idée pour pédaler) dans les rues hyper pentues de La Paz. La circulation est incroyable, les chauffeurs klaxonnent en permanence et les piétons marchent sur la chaussée ... en bref on parcourt 2 km avant de trouver, heureusement, une chambre dans un endroit sympa. La Paz est vraiment une ville FOLLE !!! C'est Oruro puissance 10, le bruit, les odeurs, la foule... on se prend presque une claque après la tranquillité de Sajama. Traverser une rue est une mission périlleuse, en effet, les piétons ne sont absolument pas prioritaires et il faut prendre ses jambes à son cou si on ne veut pas finir sous les roues des bus, taxis et autres !
Volcans Pomerape et Parinacota
Lama d'ĂŠlevage
Volcan Sajama 79
La Paz en folie 09 août 2008 - Bolivie
La Paz ne ressemble pas du tout à ce que l'on s'attendait, c'est une ville immense (normal pour une capitale) ou les disparités entre les quartiers sont énormes. Ainsi, nous nous trouvons une chambre dans un quartier "touristique", un peu par hasard et parce que l'on avait pas non plus beaucoup de choix : rues très pentues, circulation monstre, vélos chargés... Sur les trottoirs, des petits stands tenus par des indiennes Aymaras. On y trouve de tout mais les plus impressionnants sont les fœtus de lamas séchés qui sont offerts en offrande à la Pachamama (Terre Mère). Notre recherche de supermarchés et de cinéma nous conduit dans la zone sud de la ville. Pour s'y rendre on emprunte un "truffi", taxi partage et donc plus économique. On se retrouve donc à 7 dans le fameux taxi et après 30 minutes de voiture et 6 bolivianos en moins, on découvre un quartier beaucoup plus aise ou les véhicules personnels sont pour la majorité des 4x4. Des boutiques de produits occidentaux (parfums, fringues d'importation...) côtoient des supermarchés. Dans l'un supermarchés on hallucine devant des prix exorbitants par rapport au coût de la vie: en effet 90% des produits sont importes du Pérou, du Chili, de l'Argentine et même des USA !! Ainsi je trouve certains produits que j'achetais dans la petite épicerie Inuit de Kuujjuarapik ! 80
On reste une semaine dans la capitale, bien fatigués, on tente de se refaire une santé en cuisinant dans notre chambre des pommes de terre au reblochon. Et oui, le miracle de l'import nous a permis de nous procurer un peu de fromage qui est un véritable anti-depresseur :) Sur la photo à droite, je pose dans le fameux supermarché avec un manteau pour...chien !!!! Les gens (riches, donc blancs) aiment bien habiller les chiens ici, même les chiens errants parfois. Quand on imagine que certains gamins passent leur journée dans la rue à mendier, tomber sur ce genre de produit nous fait beaucoup réfléchir. A plusieurs reprises, nous sommes réveillés par des détonations qui se produisent dans la rue. Les mineurs manifestent et pour se faire "entendre" ils utilisent les bâtons de dynamite avec lesquels ils travaillent dans la mine ... attention aux tympans ! En bref ça chauffe à La Paz ! Notre dernier jour dans la ville est consacré au coiffeur pour Jérôme (il en avait vraiment besoin) et la bibliothèque de l'alliance Française. Ainsi on fait le plein de lectures et ça fait un bien fou.
La Paz
Veste pour chien, dans un pays ou tout manque
Vendeuse de jus de fruits pressĂŠs
Un canard et ça repart
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Ascensions dans le secteur de Condoriri 12 août 2008 - Bolivie Ascension du Pequeño Alpamayo (5300 mètres), à 2 avec un guide (Par Nelly) Sachant que la veille de notre arrivée au camp de base nous avons fait 25 km de vélo sur une route caillouteuse, que nous avons grimpé de 500 mètres et que nous avons planté la tente à 20 heures, dans le noir après 1h30 de marche... nous lever à 2 heures pour partir à 3 heures n'est pas facile mais la perspective d'une belle ascension nous motive. Nous partons donc avec notre guide de 22 ans, Sebastian, sur le chemin qui nous mène au pied du glacier. On arrive rapidement au pied du glacier où un groupe de 3 personnes sont déjà prêts à grimper. On chausse nos crampons, on s'encorde et c'est parti. On grimpe malgré 2 arrêts suite à des problèmes de crampons qui ne tiennent pas en place. A chaque pause je me refroidis et je m'impatiente de voir le soleil se lever. Vers 7h30, le ciel nous offre de jolies couleurs rosées, on découvre aussi la fameuse et très belle arrête finale ! Pour cette dernière partie d'ascension la pente est plus raide mais nous avons un bon rythme. Nos piolets nous sont bien utiles et nous arrivons au sommet à 8h45, un peu fatigués mais contents de découvrir le panorama sublime qui s'offre à nous. Les pics enneigés de la Cordillère Royale subliment le tout et au loin on aperçoit même le Sajama. La descente est chouette également car nous savourons le glacier que nous n'avions pas vu lors de notre grimpette dans la nuit. A 11h30 on est au pied du glacier. On fait une pause et on savoure un café avec notre guide qui a l'air pas mal fatigué également ! L'après-midi on fait la sieste ! Enfin une grande et longue sieste pour moi. En effet, pour la première fois depuis des années j'ai des courbatures, on aurait du boire plus ... Jérôme en profite pour faire connaissance avec 2 jeunes suisses (Christophe et Valerian) bien sympa qui lui offrent du chocolat, le chanceux ! Nos amis suisses sont en Bolivie pour 2 mois avec le projet de faire de l'Andinisme. Ils ont déjà fait le Peqeño Alpamayo, la Pyramida Blanca, la Cabeza del condor ...
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tendon, pas faim, bref c’est pas trop la fête sous la tente. Nelly décide de rester au camp car sa tendinite la fait aussi souffrir et ne veut pas réitérer l'expérience de Torres del Paine (8 jours d'arrêt complet obligatoires) . Donc réveil à 2h du matin pour moi, encore bobo au ventre, je m'éternise aux toilettes jusqu'à 2h30, je n'arrive pas à me décider, je monte ou je dors... puis je me dit que quand je serai posé plus tard j'aurai bien le temps d'avoir la diarrhée et mal au ventre, mais je ne serai pas à coté de cette magnifique montagne... donc je tente l'ascension. L'approche du glacier est assez pentue dans un pierrier des plus pénibles, ce qui me fait mal au tendon. On chausse les crampons, on grimpe régulièrement jusqu'à 5400 mètres sans soucis, j'en oublie mon tendon, car c'est ma “Fidel Gastro” qui revient à la charge, ça fait mal. Une fois de plus je dois me désencorder en urgence et me soulager sur la glace blanche immaculée (mais il fait nuit donc ça va), c'est encore du beau travail. Après cet effort difficile à cette altitude on repart à l'assaut du passage à 60 degrés et de l'arrête finale assez aérienne. Ça monte fort mais la glace est impeccable on progresse donc à bonne allure, on débouche sur l'arrête avec le lever du soleil,mais c'est pas très large et les pentes de chaque cotés, la corde sur-usée du guide me suggèrent de ne pas trébucher. En bas je vois les tentes et pense à Nelly qui doit encore ronfler, chanceuse ! Cette arrête est interminable mais on voit le bout, encore quelques passages à 50-55 degrés et on débouche au sommet à 7h15 ... Que c'est beau, mais on redescend quand ? J'aperçois la face qu´on prit nos amis Suisses (Valerian et Christophe) rencontrés l'avant veille au camp de base, ils sont fous : trop de gaz pour moi !
Ascension de la "Cabeza del condor" à 5648 m (Par Jerz)
Après quelques photos on redescend par la même voie, pas de problème, on descend le magnifique glacier éclairé par une lumière matinale au pied du condor, puis le pierrier immonde, toujours aussi pénible, et on arrive à la tente à 10h45, je suis mort à mort, je m'endors sous la tente, il doit faire 40 degrés avec le soleil, le réveil fut des plus pénibles avec un bon vieux mal de crâne digne des 1er janvier.
Cette montagne au profil de condor a un aspect assez agressif à première vue, pentes de 55/60 degrés, pas mal de rochers... Ma forme n'est pas des meilleures la veille : gastro anterite, mal au
Le lendemain après un bon repos on redescend sur la route principale direction Copacabana, la descente est un vrai bonheur, ça va vite car on est très chargés (on avait prévu trop de nourriture, pour une fois !)
Ascensions vertigineuses
Ascensions vertigineuses
Ascensions vertigineuses
Ascensions vertigineuses
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La fin de notre route en Bolivie: Copacabana 14 août 2008 - Bolivie
Après une belle descente en vélo du camp de base du Condoriri, 2 bus et un taxi (toujours mal au ventre), nous rejoignons Copacabana le 5/8/2008. Copacabana dérivé de la langue Aymara "kota kahuana", signifiant "vue sur le lac". Le lac Titicaca (plus haut lac navigable du monde, 3810 mètres) tient son nom du rocher "Titi Khar'ka" (ce qui signifie en Aymara « Roc du Puma »). C'est la veille de la fête nationale et tous les hôtels sont pleins. En effet, beaucoup de péruviens passent la frontière pour l'occasion et la petite ville est bondée ! Nous parvenons quand même à trouver une chambre pour un prix élevé (150 Bol) mais on n'a pas vraiment le choix. Le lendemain on découvre les rues animées de Copacabana, le marché. Les égouts débordent en cette journée et nous déambulons au milieu des odeurs nauséabondes : drôle de fête nationale !! On apprend également que les personnes qui viennent d'acquérir une maison, une voiture, un magasin se procurent des maisons ou voitures miniatures et demandent les faveurs de la vierge de Copacabana afin d'avoir une voiture ou une maison encore plus grande dans l'avenir !!! Ainsi une longue procession grimpe sur la colline qui surplombe la ville...
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Le lendemain nous changeons d'hôtel et nous partons, sac à dos rempli, à l'assaut de la Isla del Sol pour 2 jours d'immersion dans l'ambiance du lac Titicaca. 1h30 de bateau à moteur suffisent pour rejoindre la partie sud de l'Ile. On savait que l'endroit était touristique mais pas à ce point !!! Déjà il faut payer 5 bol pour accéder à l'île (taxe pour passer dans le village)!! Des dizaines d'enfants nous proposent des chambres, nous demandent du chocolat, essayent de vendre des cailloux... On grimpe, on évite la foule et très vite on se retrouve seuls sur cette île sauvage et belle qui nous rappelle les Iles Manitounuk et le Nunavik. En chemin, on croise le chemin de dizaines de bergers, originaires de la communauté de Challa, (hommes, femmes, enfants) de moutons, ânes, vaches et
cochons. Les hommes, moins réservés que les femmes nous demandent ou nous pensons camper. Nous nous dirigeons vers le Nord de l'île et nous campons sur la Bahia Kona (comme la marque de vélo !) Norte. Nous sommes seuls, le ciel est plus dégagé et nous profitons d'une belle lumière en cette fin de journée. Dans la mythologie Inca, l'isla del Sol est l'endroit d'où sont partis Manco Capac et Mama Ocllo pour fonder la cité de Cuzco. Ils voyagèrent jusqu'à ce que le bâton magique (un sceptre) en or de Manco s'enfonce dans la terre pour leur désigner le lieu où s'établir. C'est là qu'ils fondèrent la première ville inca qui deviendra Cuzco, c'est-à-dire le «nombril du monde» en langue quechua. Manco Capac enseigna alors aux hommes l'agriculture et l'artisanat et Mama Ocllo enseigna aux femmes l'art du tissage. Dans la nuit le ciel se couvre et nous nous réveillons sous la pluie. Nous n'en avions pas eu depuis Pucon au Chili !! Je ne me sens pas très bien et les vomissements me guettent... je n'imaginais pas vraiment la Isla del Sol sous la pluie et les nausées ! On lève le camp en fin de matinée mais je suis essoufflée et franchement pas en forme.On parvient vers midi sur les sites archéologiques de l'île. On est très déçus par les ruines, peut-être parce qu'on s'imaginait découvrir un temple des Cites d'Or et on trouve des murs de pierres éboulées, rien de plus. Néanmoins, le paysage étant très joli on profite de cette ambiance presque Méditerranéenne pour retrouver le point d'embarquement. Le retour en bateau n'est pas des plus agréables, je suis malade à 2 reprises ... sous les yeux un peu gênés des autres voyageurs ! A notre retour de l'île, Jérôme fait la connaissance d'un cyclo-voyageur Mexicain. Felipe est parti il y a 6 mois d'Ushuaia et rentre chez lui à Mexico en vélo !
Copacabana
Lac Titicaca
Ruines pre-Incas 85
Pérou Superficie :
1 285 220 km
Population : 29 180 899 hab.
accumulée au long des siècles ... tout dans la ville
Capitale :
est beau à regarder et découvrir.
Lima
Langues officielles : Espagnol, Aymara et Quechua Point culminant : Huascaran - 6 768 mètres Nation autochtone rencontrée: Aymara Quand nous repensons au Pérou, un sentiment d'amertume nous envahit. En effet, alors que nous avions encore 2000 km devant nous et le projet de rejoindre l'Equateur, nous nous sommes fait voler la majorité de nos affaires alors que nous campions sous un col à 50 km de Cusco. Nous avions une bonne impression du pays, nous avions aimé découvrir les ruines du site de Pisac et les rues pavées de Cusco. Cette nuit du 28 août 2008, notre voyage prend fin de façon aussi subite qu'imprévue. Nous prenons la décision de stopper là notre aventure. Le meilleur souvenir que nous gardons du pays est la ville mythique de Cusco où nous avons flané pendant 86
une semaine. Le patrimoine et la richesse culturelle
Cusco la Belle comme nous aimons la surnommer !
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La magie du lac Titicaca 22 août 2008 - Pérou
Notre première ville péruvienne est Puno au bord
consacre à l'artisanat à base de totora bien-sur.
du lac Titicaca. On est agréablement surpris de l'ambiance de la ville, dynamique et douce à
L'électricité est produite grâce é des panneaux
vivre !
solaires fournis par un gouvernement précédent et le troc est encore pratique avec des personnes
On profite d'une pause citadine pour se remettre
de Puno (poissons contre vaisselles...)
de nos gastros respectives... mais on part également
une
demi
journée
sur
les
iles
En bref une visite intéressante et enrichissante
flottantes Uros (une quarantaine) un peu au large
de ces communautés flottantes du lac même si
de Puno.
les indiens Uros se sont éteints complètement, dans les années 1950, abandonnant leur terre de
A notre arrivée, on est accueillis par un local qui
roseaux aux Indiens aymaras de Puno.
nous donne pleins d'explications sur le mode de vie de ces communautés "flottantes" millénaires.
Ces derniers occupent les îles flottantes à des
Ainsi tout leur mode de vie repose sur la "totora"
fins touristiques, en y perpétuant les traditions
sorte de roseau qui pousse sur le lac.
Uros. Ceci dit, il nous apparaît comme évident qu’ils ne vient pas véritablement sur ces îles, ils
Les maisons, mais aussi les plates-formes sur lesquelles elles reposent sont faites en totora. Ce
sont
également
occasionnellement
des
pêcheurs
et
chasseurs
d'oiseaux
et
canards. la moitié de leur emploi du temps est 88
sont la pour les touristes, c'est tout.
Lac Titicaca
ĂŽles flottantes
Bateaux en totora 89
Le velo à trois c'est plus sympa ! 23 août 2008 - Pérou Et oui pendant une petite semaine nous avons pédalé et découvert les paysages du sud du Pérou avec notre ami Benoît (lui aussi expatrie au Québec !). Nous avons donc rejoint notre point de rendez-vous, juliaca, à vélo, distante de 44 km de Puno. Nous avons fêté nos retrouvailles au restaurant bien évidement. Le lendemain, nous faisons un petit détour par l'aéroport de Juliaca afin de récupérer l'un des sacs à dos de Benoît égaré lors d'une escale à New-York. Vers 15 heures, nous sommes enfin prêts à partir ! Le paysage est sec, jaune... la route est plutôt plate et nous traversons des villages ou les chiens nous courent après en essayant de nous mordre les mollets ... ça commence bien ! Nous pédalons jusqu'à la nuit sur 58 km et nous montons notre premier bivouac en contre-bas de la route, il y fait -12 degrés la nuit, sous la tente. Le lendemain, nous poursuivons notre chemin, nous nous arrêtons dans le village surprenant de Pucara. Sa place dévoile fièrement des statues de taureaux richement décorés! On se croirait presque en Espagne. Son site archéologique est intéressant également car il regroupe des ruines datant de civilisations et d’époques différentes : la civilisation Pucara et sa place rituelle ou avaient lieu les sacrifices humains; la guillotine Inca ou les non croyants étaient punis (et quelle punition...) ! et les ruines d'une église hispanique : 3 en 1 que demander de mieux !! Notre bivouac du soir, à plus de 4000 mètres d'altitude se situe au bord d'une voie ferrée. Pour le repas, j'ai la bonne idée de cuisiner du piment : Erreur !!! Benoît est malade dans la nuit et ne se sent pas mieux au réveil le matin... il décide de retourner dans le village que nous avions traversé la veille pour récupérer un taxi et se rendre à Sicuani. Jérôme et moi poursuivons donc seuls notre montée vers le col à 4330 mètres. Nous sommes en haut à 15h30, superbes paysages. De l'autre coté, une vallée fertile nous attend. On découvre de nombreuses habitations entourées de champs, de vaches, de poules et d'ânes. Les locaux, toujours aussi sympathiques ont toujours un sourire, un geste d'encouragement pour nous. A Sicuani, nous faisons la rencontre d'un couple de Nantes qui voyage en tandem pendant 6 mois entre Lima et Santiago. Coïncidence, ils ont la même remorque que celle qui nous avait accompagnée lors de nos 2 premiers mois de voyage !! Eux, contrairement à nous, n'ont aucun soucis avec, mais ils restent sur les routes asphaltées... Nous reprenons donc la route avec Benoît qui se sent mieux que la 90
veille (soulagement) et nous descendons vers Cusco. Cependant, notre ami le vent est de retour et de face !! Notre descente est plus longue et plus difficile que prévu... ce maudit vent me fatigue. Après 2 jours de "combat" ma tendinite récidive et je décide de m'arrêter une cinquantaine de km avant Cusco. Jérôme et Benoît m'accompagnent et nous rejoignons la "capitale" en taxi en début d'après-midi. Cusco, (nombril du monde en langue quechua) capitale des Incas et capitale historique du Pérou se trouve à environ 3400 mètres. Ses bâtiments, mélange de styles Inca et coloniaux sont séduisants. Sa place centrale (plaza de Armas) est aérée et agréable. En bref on est séduit par cette cité pour laquelle nous avions un a priori liés à l'afflux des touristes pendant la haute saison. Nous passons également une journée à Pisac. Depuis le centre de Cusco, nous prenons un collectivo (2,40 soles) et parcourons une trentaine de km. Nous descendons de l'autre coté de la vallée et nous découvrons un village entièrement tourné vers le tourisme. Son marché presque démesuré ne propose que des produits destinés aux touristes (bibelots, tapisserie, musique etc...). L'attrait du village consiste en son site archéologique qui est l'un des plus importants de la Vallée sacrée des Incas. Les ruines de Písac se trouvent sur une colline à l'entrée de la vallée. Les ruines sont réparties le long de la crête en 4 groupes : Pisaqa, Intihuatana, Q'Allaqasa, et Kinchiracay. Avec ses constructions militaires, religieuses et agricoles, le site avait une triple fonction. On pense que Písac défendait l'entrée sud de la Vallée Sacrée, tandis que Choquequirao défendait l'ouest et la forteresse d'Ollantaytambo, le nord. On pense que les terrasses étroites qui se trouvent en dessous de la citadelle représentent l'aile d'une perdrix (pisac'a), qui a donné son nom au lieu. En bref, une visite intéressante malgré les groupes de touristes déversés par les bus ! A Cusco on pense aussi à se divertir, comme cette soirée dans l'un des meilleurs endroits de la ville : un restaurant décorée en chambre d'enfants ... !!! On a adoré...
Taureaux richement décorés
Cyclistes Péruviens
Cyclistes Péruviens 91
Cusco quand tu nous tiens ! 24 août 2008 - Pérou
Vraiment on attendait rien de cette ville assaillie par les touristes, on avait même eu un temps l'envie de détourner notre chemin. Quelle agréable surprise de découvrir une citée riche culturellement, c'est presque un musée à ciel ouvert : ses églises, ses places, ses rues pavées. Mais le charme de Cusco tient aussi dans ces petits endroits, véritables perles, ou on peut admirer la créativité des locaux (peintures, tapisseries, céramiques, vêtements...) Et que dire de la gastronomie qui, même si ce n'est pas de la haute cuisine, enchante nos papilles et regonfle notre "motivomètre" ! A Cusco on rencontre des locaux charmants qui prennent le temps de nous expliquer les vertus des plantes de la région. Ainsi on en profite pour se procurer un peu d'herbe (attention rien d'illégal !) à infusion et soigner nos estomacs déprimés par les ravages de la cuisine Bolivienne. Le temps d'une soirée, on découvre les beautés de l'art Pre-colombien dans le musée MAP. Belle bâtisse hispanique, les murs du bâtiment renferment de véritables trésors : On est éblouis par tant de beauté, le plus incroyable est de réaliser que les pièces, datant pour certaines de 1200 ans avant JC et en parfait état de conservation, sont d'une modernité époustouflante ! Les explications sont même présentées en 3 langues : Espagnol, Anglais et Français ... on est ravis. 92
Après 2 mois de voyage en Bolivie où les choses simples se sont révélées compliquées : trouver de l'eau, de la nourriture, pédaler sur des routes ensablées... cette immersion au Pérou nous a redonné un coup de fouet. Ainsi on se prépare à parcourir encore 2000 km au pays des Incas (nous en sommes à 5000, 5000 km de joies, d'efforts, de bonheur, de douleurs parfois mais 5000 km inoubliables !). Un dernier mot concernant le site "incontournable" du Machu Picchu que nous avons décidé de ne PAS visiter. En effet, trop fréquenté et trop cher pour nous, nous partirons à la recherche, lors de notre route, des sites délaissés qui pourtant, j'en suis sure, méritent le détour. Nos amis Grenoblois Yves et Emma, rencontres sur le salar d'Uyuni ont un article très clair sur leur blog concernant le sujet. En effet, plus grave encore que les tarifs pratiqués à l'entrée du site, le Machu Picchu est en danger : le site s'affaisse, et l’argent ne revient même pas au pays, puisque c’est une société États-Uniennes privée qui gère le site pour 10 ans !
Ruines Inca
Ville de Cusco
Ville de Cusco 93
La saison des recoltes ! 1er septembre 2008 - Pérou Après un super séjour parsemé de visites intéressantes, bonnes bouffes et rencontres sympa à Cusco, on décide de lever le camp après 1 semaine d'inactivité. Départ difficile car ça monte et il fait chaud, mais on s'en fiche car c'est ce qui suit qui est intéressant... On passe une superbe journée en évoluant aux bords de champs bien verts, de taxis - vélo - pous-pous avec qui on sympathise, mais la n'est toujours pas l'important, on continue donc. Le soir on s'installe à un col à 3700 mètres face à une superbe vallée encaissée. On se réjouit car le lendemain il y a une descente de 2000 mètres, un truc d'enfer... On va suivre la route décrite dans le formidable bouquin de Patrick Cauvin intitulé "C'etait le Perou". Je vous conseille sa lecture si vous voulez vous plonger dans le Pérou véritable dans une aventure rocambolesque à bord d'une voiture déglinguée... On s'endort donc sur nos 2 oreilles, quoique des feux de forets se font voir au loin dès la tombée de la nuit, ça serait bête de finir grilles sous la tente, j'en ai pris des photos, en lisant la suite vous comprendrez pourquoi je ne l'affiche pas ici. Sommeil de plomb suite à cette journée de reprise difficile. "Policia abrir la carpa", tiens je rêve en espagnol maintenant ? les vélos attachés en dehors de la tente se cabrent car on essaye de les barboter ! Ça sent maintenant plus le cauchemar que le rêve, je sors la tête et aperçois 4 abrutis munis de lampe torche se prétendant être de la police... Je lance un "no te creo" (Je te crois pas) complètement crétin vu la situation, c'est évident que ce ne sont pas des policiers. Nelly sort comme une chatte de la tente pour défendre nos montures avec succès puisque les vilains reculent, moi je cherche toujours à enfiler mon phalsard qui se trouve je ne sais où. Ils sont 4, la description qu'on pourrait en faire se rapprocherai de Joey Starr, la puanteur en plus, ça sent le pied, infect, répugnant, sordide ! /// La suite serait délectable, Malheureusement, je ne peux Pas la dire, et c'est regrettable, Ça nous aurait fait rire un peu ; /// 94
On peut simplement résumer la suite par un jeu de chat et souris, moi dans le rôle de la souris qui essaie de cacher les choses sous la tente, et dans le rôle du matou puant ; le "chef", qui essaie de rentrer dans la tente pour nous délester de quelques affaires. Autant Tom et Jerry c'est drôle, Jerz et Joey sous la tente ça l'est moins. On se fait donc chouraver de l'électronique, quelques trucs sans importance, puis l'argent et les cartes, passeports. On arrive à négocier pour garder le reste (vélo, tente etc...), mais c'est pas mal tendu quand même, sont pas menaçants les macaques, mais sont armés de couteaux et soit disant d'un pétard. L'affreux a donc insiste plus d'1 heure pour rentrer dans la tente, j'ai pu le repousser, pendant que Nelly gardait les bicis. Pourtant quand on voit la tente il apparaît évident qu'il y a 2 entrées... bref ce qu'ils n'ont pas volé était caché dans l'autre entrée... Pendant que je discutais shopping avec le "chef", les 3 autres andouilles fouillaient dehors tels des gorets cherchant des truffes, ça a fonctionné puisqu'ils ont trouvé l'Ipod et le passeport de Nelly que j'avais balancé espérant que la noirceur de la nuit (pas de lune) les protège... Voila que les 4 daltons nauséabonds s'en vont, ils ont décroché la cagnotte, on a gardé les vélos ... on se contente comme on peut. Voila, plus qu'un vol ça met en évidence que notre manière de voyager ne correspond plus aux pays dans le quels on se trouve, les policiers nous disent qu'il faut dormir dans l'enceinte des gendarmeries (on a rencontre un cycliste Mexicain qui s'est fait piquer son Ipod dans une gendarmerie il y a 3 semaines), que la route que l'on voulait prendre par la suite est le théâtre de grand banditisme, sisi, celui avec un tronc au milieu de la route, des affreux sous des cagoules, et tu finis en slip (si tu en portes, sinon c'est le film d'horreur). Faut donc se méfier de tout et de tout le monde, ne parler à personne, porter 2 slips au cas ou. Bref on prend le bus pour Lima, on refait nos papiers et on réfléchit à notre manière de voyager : va t on s'acheter un pitt bull, prendre une carte au parti des gendarmes Péruviens, voyager nus, devenir voyageurs immobiles sur un vélo d'appartement à Lima, devenir brigands à notre tour pour patauger dans la vengeance ?
Nos dernières impressions en Terre Latine 25 septembre 2008 - Pérou
Après notre mésaventure avec les frères Dalton, n'ayant plus la motivation pour poursuivre notre route au Pérou mais paradoxalement coincés sur cette terre (plus de passeport pour moi) nous rejoignons Lima en bus. Dès notre arrivée dans la capitale, il est 7 heures du matin, un homme nous prévient : "N'allez pas dans ce quartier, vous allez vous faire voler vos affaires !" On commence à connaître le pays et on suit ses instructions en direction du centre ville. Par chance c'est dimanche et il n'y a pas de circulation, on déambule donc, tranquilles, à la recherche d'un hôtel. On parvient après plus d'une heure de recherches à poser nos sacoches dans une chambre à peu près acceptable malgré l'odeur d'humidité et de moisi qui hante le lieu ! Nous passons 15 jours à Lima à jongler entre les coups de fils aux banques et les déplacements à l'ambassade de France. Nous avançons la date de notre départ au 18 septembre depuis Quito. 40 heures de voyage en bus pour relier les 2 capitales : un record pour nous. A la frontière on est soulagés de quitter cette terre maudite... On ne profite pas vraiment de la capitale Équatorienne, trop fatigués pour sillonner la ville, pourtant classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Une fois de plus, alors que nous rentrons à l'hôtel après être sortis manger dans une pizzeria, un jeune nous avertit : "Mucho Cuidado..." (Faites très attention) Étrangement nous nous sentons plutôt à l'aise à Quito !
Nous avons la très agréable surprise de découvrir Bogota lors d'une escale en Colombie. Yves et Emma (nos amis Grenoblois) en parlaient avec beaucoup de bien sur leur blog et effectivement, nous sommes littéralement envoûtés par la ville et son vieux quartier. Maisons colorées au style colonial, petites rues étroites, vie culturelle très présente et dynamique, entrée libre dans les musées en bref un coup de cœur : c'est lorsque l'on s'y attend le moins que l'on a les meilleurs impressions et souvenirs de voyage. En tout cas, pour nous, ce fut systématiquement le cas ! On s'est même promis de revenir en Colombie car le pays et les gens valent vraiment la peine qu'on s'y arrête. Certainement plus qu'au Pérou ... (totalement subjectif je vous l'accorde) Nous sommes actuellement à Montréal pour une semaine de repos (quoi que je ne sais pas si on peut appeler ça du repos : apéro, repas copieux, discussions enflammées sur les voyages, les rites, les superstitions, la photographie, le cinéma, la musique et la littérature...) Nous nous préparons à reprendre la route, sur une terre plus connue mais tout aussi intéressante et passionnante, surtout après 2 ans de séparation.
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Pédale moins vite en France 07 octobre 2008 - France Sur les routes d'Amérique du Sud, on avait réalisé à quel point nous ne connaissions pas tant que ça notre Terre d'enfance. Découvrir le monde et sa diversité culturelle c'est bien, mais connaître ses origines c'est mieux. Aujourd'hui nous sommes un peu comme un arbre qui a besoin de ses racines pour vivre, mais des ailes continuent de pousser au bout de ses branches malgré tout ! C'est avec joie que nous atterrissons à Roissy le samedi 27 septembre. Le temps est ensoleillé quoi qu'un peu venté. Tiens tiens le vent nous aurait-il retrouvé ici ? Nous pensions échouer en taxi dans un hôtel tout proche de l'aéroport, monter les vélos puis repartir le lendemain sur nos 2 roues pour l'est de la France. Mais voila, les chauffeurs de taxi se succèdent devant nos affaires volumineuses (vélos emballés dans des cartons) et refusent de nous emmener ... ça on ne s'y attendait vraiment pas. Ni en Amérique Latine, ni au Québec nous avions du essuyer les refus des chauffeurs de taxi, bus, camion, trains et autres. Jérôme remonte donc nos 2 bicyclettes en 1 heure pendant que je prépare nos sacoches sous l'œil parfois intrigué des badauds du terminal 3 de l'aéroport. Nous nous dirigeons vers le village Le Mesnil-Amelot ou les prix exorbitants des chambres d'hôtels nous forcent à repartir. Nous trouvons une piste cyclable autour de l'aéroport, c'est une aubaine ! On passe par Tremblay-en-France ( le Québec n'est pas si loin ) puis on s'écroule dans un hôtel au bord d'un périphérique. Nous nous endormons en fin d'après-midi ... merci le décalage horaire. A 21 heures on émerge à peine, on se force presque a sortir, il faut bien penser a manger et attraper au vol le rythme de croisière français. Un "Buffalo grill" est posté juste en face de notre chambre, on est pas vraiment emballés de manger dans cette chaîne de restaurant mais la fatigue prend le dessus. En entrant dans l'enceinte de l'endroit, j'ai la désagréable sensation d'être dans un pays étranger. Ou plutôt, et la formule correspond mieux à mon ressenti, je me sens étrangère ! Nos voisins de table parlent voiture, boulot ... tout ce qui ne nous passionne ... pas. Heureusement la nourriture nous redonne du baume au cœur et le dessert (profiteroles et gaufres), le sourire aux lèvres pleines de chantilly. On s'endort le ventre plein pour une nuit de 12 heures. On est dimanche, il est 11 heures du matin et nous n'avons qu'une heure pour nous préparer et quitter la chambre. Je négocie avec le gérant de l'hôtel pour obtenir un petit déjeuner malgré nos 30 minutes de retard au RDV culinaire, matinal et quotidien. Il fait beau et presque chaud en cette fin de mois, nous nous réjouissons devant les stands de charcuterie et de fromage des épiceries. A Lagny, on s'émerveille du pont et des quais de Seine. Un cycliste nous souhaite bonne route et bon voyage. En fin d'après-midi on trouve par hasard un camping dans le village charmant de "Crève cœur en Brie". Lundi, nous nous arrêtons vers midi au Café des sports de Jouy le Chatel. Le patron, André, nous offre le pain, les cafés, une tarte aux pommes et son sourire. L'hospitalité existe encore dans notre chère France ! Patrice, habitué de l'endroit se passionne de notre parcours, nous discutons pendant près d'une heure. 96
La départementale que nous pensions emprunter jusqu'en Franche Comte est trop dangereuse (nombreux camions) et trop fréquentée, nous préférons rouler sur les petites routes et chemins. Notre choix est le bon, nous traversons des forets, découvrons un château ou une belle bâtisse à l'orée d'un bois. Nous grimpons sur la route du champagne, puis nous faisons la connaissance de Marcelle à Arc en Barrois. Marcelle a ouvert une chambre d'hôte dans sa maison, à la sortie du village. Elle nous invite à sa table mercredi soir, jour de mon anniversaire. Une excellente raclette et une compote de pommes faite maison nous attendent. Une personne charmante avec qui on s'est tout de suite sentis bien, la chaleur de sa maison, sa gentillesse, son hospitalité une fois de plus. En bref notre rencontre avec Marcelle est l'un des moments forts de nos pérégrinations en France. Puis la pluie nous rappelle que l'automne est là, nous roulons sous les averses pendant 2 jours, posons la tente jeudi soir dans un champs près de Seveux. On est trempés, mais ça ne nous pose pas plus de problèmes que ça. On est en forme et heureux de pédaler chez nous. Du fromage du pays agrémente le plat de pâtes que nous engloutissons bien rapidement. On est vendredi, la pluie a cessé et le soleil un peu timide nous encourage à parcourir les 80 derniers kilomètres qui nous séparent d'Avoudrey, point d'arrivée de notre périple. Le paysage est plus vallonné, les arbres un peu plus orangés, les vaches plus nombreuses ... on approche :) Vers 13 heures on arrive à Rioz, la librairie dans laquelle nous pensions acheter une carte du département (la notre est trop approximative) est fermée ! On demande donc notre route au boucher, rare commerçant a rester ouvert entre midi et deux. Finalement les indications que l'on nous donne nous font faire un détour de plus de 15 kilomètres .... On finit par rejoindre en fin d'après-midi Baume les Dames, sur les rotules mais surtout heureux, ne réalisant pas vraiment que notre périple se termine là ! Nous avons parcourus 488 kms en France en 7 jours, de Roissy à Baume les dames. Notre aventure Ushuaia - Baume les dames se solde donc par un total de 5834 Kms. Nous rejoignons Avoudrey en voiture à la tombée de la nuit, avec Marie-Claire la maman de Jérôme. Le lendemain nous attendons mes parents, et des amis chers pour fêter nos retrouvailles et notre fin de voyage. Un mélange un peu confus d'émotions, de joie et de bonheur. Puis vient le temps de la réflexion, comment faire partager notre expérience, nos images, notre vécu ...
Cordillère des Andes - Argentine -
Pré-Cordillère des Andes - Argentine -
Lama d'élevage - Bolivie -
Enclos à cochon et poubelle - Argentine -
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Repos après une dure journée - Argentine -
Descente du volcan Lanin - Argentine -
Vigogne effrontée - Bolivie -
Altiplano Argentin
Nelly (écrit par Jérôme)
Jérôme (écrit par Nelly)
Merci Nelly de m'avoir suivi dans ce projet complètement fou, et de m'avoir supporté pendant ces 10 mois de voyage. Cette expérience très riche et intense nous a révélé sous un nouveau jour : celui de la volonté, de la liberté retrouvée. Au final on s'est découvert l'un l'autre mais soi-même aussi, et avec de la volonté on peut vivre ses rêves.
Photographe, passionné de montagnes, de faune et de flore, Jérôme a fait preuve d'une patience illimitée, en réparant mon pneu victime de crevaison. Remarquable cuisinier de bivouac, c'est une toute autre facette de lui que j'ai découvert. Pédaler en sa compagnie sur 5800 km fut intense mais surtout inoubliable car le voyage est un retour vers l'essentiel.