Centralité pour un vrai quartier

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TPFE, Sessions universitaires 2005-2006

"POUVOURVILLE : création d’une centralité pour un vrai quartier"

Encadrement : Messieurs A. Coulon et C. Maurette Personnalité extérieure : Monsieur J.P. Bourrel Etudiant : Peiro David 99272


SOMMAIRE

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Avant propos

INTRODUCTION 5 6

Préambule Présentation

ETATS DES LIEUX 9 10 12 13 19 23

Situation Localisation Historique Evolution Paysage urbain Bilan

LE PROGRAMME D’URBANISATION 24 25 29 45

Présentation A l’échelle du quartier A l’échelle du site A l’échelle de l’équipement public

BIBLIOGRAPHIE

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AVANT PROPOS

La fin des années 60 apporte son flot de changements et d’ouvertures d’esprits. C’est dans cette profusion de bouleversements et cette émergence de nouvelles pensées que naquirent les premières préoccupations sur l’avenir de la planète. Le déséquilibre économique entre les pays dits développés et les pays dits sous-développés, les dégâts du progrès, la croissance économique et démographique galopante, l’épuisement des ressources naturelles, la pollution et la surexploitation des systèmes naturels, sont au cœur de tous les débats. Par conséquent, les experts se sont penchés sur l’impact négatif de cette croissance économique sur l’environnement et le fait qu’elle pouvait, à terme, perturber les conditions de vie sur la planète. C’est donc en 1972 que les Nations Unies organisèrent, à Stockholm, la première conférence internationale sur l'environnement. A cette occasion le concept "d'éco-développement" est mis en avant, préconisant un modèle de développement respectueux de l'environnement et de l'équité sociale. Il faut ensuite attendre 1987 pour voir apparaître la notion de "durabilité, dans le "rapport Bruntland" (1er ministre norvégien, rapporteur du projet de la Commission mondiale pour l'environnement et le développement), intitulé "Notre avenir à tous". Cette nouvelle conception du développement résulte de l'équilibre entre croissance économique et écosystèmes. Le concept de développement durable est une alternative destinée à préserver l’avenir. Il prend en compte 3 pôles : l’économie, le social et l’environnement. C’est la recherche d’une stratégie de "Cercle Vertueux" entre ces trois principes qui est à l’origine de la démarche.

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Les différentes échelles territoriales (états, pays, régions, Communautés d’agglomérations, Communes, ...) sont concernées pour décider et mettre en œuvre des actions publiques. En France, le rôle de l’agglomération est majeur dans le cadre des "Conseils de développement" créés en 1999 par les lois Chevènement et Voynet. Le développement "local" est devenu "durable". Cet enjeu fondamental est introduit par la loi S.R.U. (Solidarité et Renouvellements Urbains) du 13 décembre 2000. Cette loi place le développement durable au cœur de la démarche de planification du territoire, ainsi que dans l’ensemble des documents d’urbanisme et en particulier dans les "Projet d’Aménagement et de Développement Durable" (P.A.D.D.), nouveau constituant du "Plan Local d’Urbanisme" (P.L.U.), qui remplace le "Plan d’Occupation des Sols" (P.O.S.).

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Sources : http://www.regionreunion.com/fr/popup/durable_1.html 4


"Le développement durable répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs." Mme Gro Harlem Bruntland 1987,Premier Ministre norvégien

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INTRODUCTION

Préambule

Le diagnostic établi par la commune de Toulouse et la communauté d’agglomération du Grand Toulouse (constituée de 25 communes faisant partie d’une aire urbaine, cette dernière étant constituée de 342 communes s’étendant au delà des limites de la région Midi-Pyrénées ), exposé dans le rapport de présentation, compris dans le P.L.U., montre que durant la dernière décennie la population toulousaine à augmenté de 9% et de 14% pour la communauté d’agglomération du Grand Toulouse. Dans la perspective de l’accueil de 50 000 nouveaux habitants dans les quinze prochaines années, le P.A.D.D. tend vers un projet d’aménagement urbain cohérent, la contribution au développement de l’économie et des équipements de la métropole, la proximité de l’habitat vis-à-vis des services et de l’emploi, la valorisation d’un cadre de vie de qualité pour tous et enfin à faciliter les déplacements et les rendre moins polluants2.

Communes de l’aire urbaine3

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Sources : Mairie de Toulouse, document : P.A.D.D. Sources : Atlas de l’aire urbaine de TOULOUSE, 2002. 6


Présentation

Consciente de l’extension de son agglomération ainsi que de la densification de celle-ci , la Mairie de Toulouse a depuis quelques années amorcé de grandes opérations d’urbanisme. Outre le cœur historique, les noyaux villageois ainsi que les entrées de ville constituent le patrimoine territorial de la ville, porteur d’identité. Ces projets préconisent une valorisation, une recomposition ou une rénovation des tissus urbains déjà constitués, afin d’y accueillir de nouveaux habitants. En prévision d’une densification prochaine dans les cœurs villageois, signalés plus haut, les besoins en commerces et services divers risquent d’augmenter. L’enjeu pour la Mairie est donc de leur donner le statut de "vrai quartier", ceci afin de conforter les habitants potentiels dans leur choix de s’y installer.

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Sources : Mairie de Toulouse, document : P.A.D.D. 7


C’est donc dans le cadre d’un de ces projets de développement que s’inscrit mon Travail Personnel de Fin d’Etudes. Il s’agit plus précisément du programme d’urbanisation à court et moyen terme de Pouvourville, appelé quartier 10 dans le cadre de la politique urbaine de la Mairie. Situé au sud de Toulouse sur les hauteurs, le site est compris entre la zone verte de pech David au nord, Vieille Toulouse au sud, Ramonville-St-Agne à l’est et la Garonne à l’ouest. Le but de ce projet de développement est la création de 1200 logements. Ils seront répartis en habitats individuels, habitats individuels groupés et habitats collectifs avec les services adéquats. Sont également en prévision la réalisation d’équipements publics dont une crèche de 40 lits, un nouveau groupe élémentaire de cinq classes et une maternelle de trois classes, celle-ci recomposée dans un bâtiment existant (faisant l’objet d’un concours). Des liaisons cycles et piétons ainsi qu’une place de village sont elles aussi prévues. Cette dernière est précisément l’objet de mon T.P.F.E..

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Sources : Mairie de Toulouse : document : Programme d’urbanisation à court et moyen terme du quartier 10 8


Mon travail aura pour objectif l’aménagement et la valorisation de cette nouvelle centralité jusqu’au stade A.P.S.. Le terrain proposé, pour la réalisation de celle-ci, se trouve à l’intersection entre une trame villageoise existante et le dit programme d’urbanisation. Cette centralité jouera donc le rôle de charnière entre ces deux entités. La Mairie souhaite créer sur ce terrain un espace libre de composition s’ouvrant sur la trame villageoise existante. Cet espace devant être bordé par un équipement public (à définir) de 800 m² raccordé à un bâtiment qui accueillera cinq classes élémentaires, en cours d’étude actuellement, une halle commerciale de 600 à 800 m² ainsi qu’un bâtiment collectif de 30 logements. L’équipement public fera l’objet d’une attention plus particulière afin d’approcher le côté technique, constructif et réglementaire de l’E.R.P. (Equipement Recevant du Public). Le choix délibéré de ce sujet : "Pouvourville : création d’une centralité pour un vrai quartier", a pour but de me permettre d’appliquer l’enseignement reçu durant mon cursus universitaire, mais aussi de commencer à rentrer directement dans le vif de ma future profession, avec un projet réel. Ce sujet ayant pour thème : "la valorisation et l’équipement d’un quartier en périphérie afin qu’il puisse accueillir dans de bonnes conditions de nouveaux habitants", sera traité en deux parties. La première aura pour objet l’analyse du quartier, tant au niveau historique qu’urbain, afin de nous permettre de mieux comprendre la composition du tissu urbain existant et en projection. Cette partie sera donc traitée en trois temps : la présentation géographique du quartier qui fera apparaître toutes les données paysagères du site, l’historique de ce quartier qui nous donnera des renseignements sur son évolution et enfin les caractéristiques de ce quartier avec une étude mono thématique, morphologique et sociologique. Cette analyse préalable nous permettra d’aborder dans une deuxième partie la réflexion concernant la centralité. Dans un premier temps, le thème sera traité à l’échelle du projet urbain afin de présenter au mieux le programme d’urbanisation à court et moyen terme du quartier de Pouvourville. Le projet sera ensuite traité à l’échelle du terrain. L’enjeu sera d’exposer les objectifs pris en compte afin d’organiser la zone de travail et de prévoir un aménagement urbain dans la continuité de l’existant. Un apport de références pourrait nous être utile pour l’exploration conceptuelle. Enfin, dans un troisième temps, il sera décidé de traiter plus particulièrement un des trois ouvrages projetés sur le terrain, en l’occurrence l’E.R.P.. Il s’agira ici d’exposer le programme et de proposer une voie de réflexion.

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ETATS DES LIEUX

Situation

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Localisation

Le site du programme de développement à court et moyen terme, cité plus haut et dont une partie fait l’objet de ce T.P.F.E., se trouve donc à Toulouse, dans le département de la Haute-Garonne, en région Midi-Pyrénées. Plus précisément sous la longitude et la latitude suivante : 43°33’00’’ Nord et 1°27’22’’ Est, à 227 m au dessus du Niveau Général de la France. Pouvourville et le futur site qui servira de lien pour rattacher le quartier à la ville, se situent sur un "plateau". On y accède par les coteaux chemin Rivalsupervic, ou par Rangueil chemin de Pouvourville et chemin du Vallon. Il est formé par une ligne de crête donnant, sur son versant Ouest, sur la vallée de la Garonne. Ce versant pentu contraste avec celui situé à l’Est vers la vallée de l’Hers. En effet la topographie est plus douce puisque l’Hers est plus éloigné. Ce plateau, qui n’en est pas un véritablement, est constitué de petits plateaux réels, séparés par de petits vallons qui se déversent dans un plus grand, principal, qui converge vers la vallée de l’Hers. Cette formation topographique donne un système de drainage naturel des eaux pluviales. De par son emplacement géographique ce quartier, éloigné du centre de 6 km environ, jouit d’une situation privilégiée en surplomb de la ville centre. Comparé au centre, qui est en plaine, le relief naturel donne de nombreux points de vues. Toulouse, la vallée de l’Hers, les Pyrénées au Sud, font l’attrait visuel de ce site. Avec ces micros plateaux, le site se met lui-même en scène. L’ensoleillement est permanent puisque exposé plein sud.

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Sources : Mairie de Toulouse : document : Charte paysagère et architecturale de Pouvourville, fev.2004. 11


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Historique

La région toulousaine a véritablement commencé à se peupler durant la période Néolithique, comme le reste de la France. Le plateau du Cluzel, un des petits plateaux cités plus haut, est situé vers l’ouest et domine, de ces 220m, la vallée de la Garonne. Dix siècles av. J.C., ce site était un lieu d’habitation. Une implantation incontestable se fait aux alentours de 700 ans av. J.C., les vestiges trouvés dans cette zone en sont un témoignage. Pouvourville, dont cette terrasse forme les territoires de l’ouest, lui doit sans doute sa prospérité. En effet outre l’activité agricole fructueuse, grâce à son exposition exceptionnelle, le contrôle du passage de la Garonne lui rapporte des richesses. Puisque dominant la vallée et ainsi les passes du fleuve, le village était parfaitement placé pour surveiller et percevoir d’imposants péages. Deux siècles av. J.C. une peuplade nomade venu du bord du Danube vint s’installer dans la région. Ces Celtes taillent le fer. La domination de Pouvourville se poursuivra jusqu'aux alentours d’un siècle av. J.C., à partir de cette date elle déclinera au profit de Vieille Toulouse. C’est aussi à partir de là que le baron D. de Montgaillard, dans son livre "Toulouse morte", et H. Ramet, dans "L’histoire de Toulouse" en 1935, émettent l’hypothèse suivante : Vieille Toulouse et Toulouse ne sont qu’une seule et même cité. En effet la "citadelle" (Vieille Toulouse) et son port fluvial (Toulouse) se développaient en symbiose. La ville du haut était considérée comme le cœur de la cité mais aussi comme capitale, par l’ancienne peuplade sédentarisée. Il en fut ainsi jusqu’au début de l’Empire Romain. Caius Julius Caesar Octavianus Augustus dit Auguste, en vue d’installer la paix romaine, déplaça la population ainsi que la vie politique dans la ville basse. Elle devenait alors seule représentante de Toulouse. Des vestiges de cette époque romaine ont été trouvés à Pouvourville, notamment une villa gallo-romaine se trouvant en haut du chemin des vallons. Durant le Moyen-Age, c’est plutôt le cœur historique de Toulouse qui se développe et qui conforte sa position dominante derrière ces remparts, à l’instar de Vieille Toulouse et de Pouvourville, qui reste un regroupement de maisons avec des terres fertiles. C’est en 1271, que le conté de Toulouse fut rattaché au Royaume de France, alors sous le règne de Philippe le Hardi. Cependant, Toulouse ne perdit pas son indépendance administrative. Celle-ci était gérée par les Capitouls. Ils étaient Magistrats, représentant un quartier de la ville appelé capitoulat. Pouvourville faisait parti du gardiage du capitoulat de St.-Barthélémy. Un acte du 7 Mai 1298 est émit pour en faire preuve : "Mandement du roi Philippe IV au sénéchal de Toulouse. Paris, 7 mai 1298. Les consuls de Toulouse ont exposé que le lieu de Pouvourville, contenant dix feux ou environ, a toujours été dans le gardiage de Toulouse et qu'ils y ont haute et basse justice…"7. Les premières traces d’une chapelle à Pouvourville datent de cette époque. Elle fut dressée au lieu dit "gleize vieille" (vieille église). Elle était assimilée alors, à une annexe de l’église de St. Agne. Puis Toulouse se projette hors les murs et le long des grands axes formés à partir du Grand-Rond et de Patte d’Oie. Cependant, la rive gauche s’urbanise peu du fait de son inondabilité. En 1695, une grande partie des terres de Pouvourville seront achetées par le Capitoul Puyou. C’est à cette époque que commence une querelle de clocher entre Pouvourville et St. Agne pour l’obtention d’un service religieux régulier. Ce n’est qu’en 1782 que la construction d’une vraie église à Pouvourville est décidée par ordonnance de l’intendant. L’édifice sera réalisé sur le lieu dit "la place", par le directeur des travaux de la ville de Toulouse, Monsieur P. Virebent, en 1785. C’est lors de la révolution Française que la famille Puyou perdit la jouissance de ses terres à Pouvourville. C’est autour de cette église que se forme le quartier, parsemé de maisons, puis c’est au début du siècle dernier qu’il prend véritablement la forme qu’il a à l’heure actuelle. La reproduction et l’étude des plans cadastraux de l’époque que nous venons de quitter jusqu'à nos jours, va nous permettre de mieux cerner l’évolution du tissus urbain existant. Ceci afin d’en dégager de grandes lignes qui pourraient nous servir dans l’élaboration du point de couture urbaine, qui est le rôle essentiel que va jouer la nouvelle centralité.

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Sources : http://www.archives.mairie-toulouse.fr/fonds/inventaire/articles/AA5/aa5_021.htm. 13


Evolution

Cette étude prendra appui sur des fonds cadastraux, propriétés des Archives Municipales de la ville de Toulouse. Les différentes époques ne sont pas choisies à l’emporte-pièce, elles découlent des campagnes de relevés. Il sera donc utilisé le plan Napoléonien de 1829, puis un assemblage de plans aéro-photo-topographique de 1948, encore un autre assemblage de plans aéro-photo-topographique de 1962, puis le dernier cadastre en date, de la Mairie de Toulouse. Pour un souci de compréhension tous les plans sont à la même échelle, au 1/10 000° et orientés Nord/Sud.

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La superposition d’une époque vers l’autre nous informe sur l’occupation des sols et la répartition des terres.

1829 :

Avant la Révolution, Française, le gardiage de St-Barthélémy était occupé et exploité par de petits propriétaires qui travaillaient pour vendre leurs produits à Toulouse. C’est pourquoi nous observons de nombreuses parcelles de cultures. Ils représentaient encore près de la moitié de la population de Pouvourville pendant et après la Révolution. La population du quartier est aussi constituée d’un quart d’ouvriers agricoles, ainsi que de quelques bergers. Cette maind’œuvre était généralement utilisée par de riches propriétaires de Toulouse pour l’entretien des jardins ou de leurs propriétés.

1948 :

Depuis toujours Pouvourville a possédé une population liée à l’agriculture, mais les temps changent et les nouveaux modes de transports commencent à jouer leurs rôles. Apres la 2ème guerre mondiale, des résidences secondaires viennent se construire dans le quartier. Le parcellaire change : de petites parcelles de cultures différentes, on se retrouve avec de plus grandes surfaces, qui préviennent soit d’une vente soit d’un changement de culture. Le parcellaire change donc, mais le quartier se vide et vieillit. Il ne se remplit que lors des visites des heureux petits propriétaires qui viennent ici prendre du repos.

1962 :

Les résidences secondaires se sont faites principales, la quiétude des lieux étant le point déterminant pour l’installation dans ce quartier. On observe toujours très peu d’occupation des sols pour l’habitat, mais on voit que des ventes de parcelles se sont faites dans le but de réaliser des opérations immobilières, surtout proche du centre historique. Toutefois, les liaisons du quartier avec la ville servent à l’implantation des habitations. Le désir de proximité des habitants se fait ressentir.

2000 : Au Nord, la construction de l’Hôpital Rangueil et de sa faculté de médecine, entre 1969 et 1975 avait pour but de faire face aux besoins sanitaires de la ville et au nombre croissant d’étudiants en médecine. La construction de l’Hôpital Régional Militaire Larrey, entre 1979 et 1984, devait remplacer l’ancien hôpital militaire du quai St-Pierre, devenu dépassé et inadapté à son époque. Mais ces deux constructions ont considérablement changé la vie de notre quartier. Beaucoup de cultures ont laissé leur place à de nouveaux habitants, de nouvelles opérations immobilières, une école. La population change de nouveau et risque de s’accroître dans un futur proche.

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Paysage urbain

L’étude du cadastre ne nous renseigne pas seulement sur l’occupation des sols mais aussi sur leurs utilisations.

Le bâti est essentiellement constitué de vieilles toulousaines, en R+1 et mirande. On trouve aussi de nombreuses villas, en R+1 et R+2, datant des années 50 à 70. Puis les années 80 ont amené leur flot de petits collectifs, en R+2 et R+3. La tendance actuelle est à la mixité des logements et une unité de gabarits de constructions.

TOULOUSAINES REHABILITEES

VILLAS ANNEES 50 A 70

PETIT COLLECTIF

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Le système de voirie n’est pas très important puisque à peine une dizaine de rues sont régulièrement fréquentées. Les autres rues ne servant que pour la desserte des riverains. Ces derniers reconnaissent que le flot des voitures devient de plus en plus important et donc que les rues du centre villageois ne sont plus adaptées. En contre partie le réseau piétonnier et cyclable est tout à fait conséquent et en perpétuelle évolution.

Grâce à une faible urbanisation, jusqu'à présent, une majeure partie du sol n’est pas encore bâtie. Cela nous donne un quartier très vert. On y trouve donc beaucoup de petites zones boisées constituant des espaces verts publics et privés. Tout ceci prête à la promenade. 22


L’urbanisation et la densification n’ont pas encore agi sur Pouvourville, tant et si bien que l’on ne trouve pas beaucoup d’équipements et de services. En effet on y trouve uniquement un médecin, un dentiste, un tabac/presse faisant aussi point retrait pour le compte du Crédit Agricole, un coiffeur, une maison de quartier et deux écoles, une municipale et une privée.

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Bilan

Pouvourville, petit "quartier rue" du Sud de Toulouse, jouit d’un emplacement exceptionnel puisqu’en hauteur par rapport à la ville. L’ensoleillement annuel y est constant. Il possède une structure urbaine équivalente à celle d’un petit village de campagne regroupé autour de son clocher et est vécu comme tel. Composé de petites rues jalonnées de constructions typiques de certaines époques, le quartier est essentiellement constitué d’anciens terrains agricoles. Aujourd’hui Pouvourville est un quartier où il fait bon vivre et/ou se promener, avec ses zones vertes et ses parcours piétonniers aménagés. Mais c’est aussi 2442 habitants et plus un seul agriculteur. On est bien loin du quartier agricole et ouvrier d’autrefois. En effet toutes les catégories socioprofessionnelles sont représentées dans la population actuelle du quartier. Celle-ci a également rajeuni puisque deux tiers d’entre elle a moins de 40 ans. Ce chiffre est en hausse depuis la réalisation de résidences d’étudiants. Ces étudiants, eux aussi, ont contribué à l’évolution du quartier.

Pour une accessibilité plus aisée du centre ville et de ses universités, une ligne de bus dessert Pouvourville. Il s’agit de la ligne 54 qui part de Cours Dillon jusqu’au terminus Gleyze Vieille à Ramonville, via l’université de Rangueil. De plus un tronçon de la nouvelle ligne de Transports en Commun en Site Propre (T.C.S.P.) de Toulouse doit passer par le Nord du quartier, au niveau du centre hospitalier de Rangueil. Actuellement, cette ligne de bus et la tournée d’un BiblioBus de la Mairie de Toulouse, les 1er et 4ème mardis du mois, sont les deux seuls services publics du quartier. Dans l’optique d’un doublement plus que probable de la population dans un avenir proche, la faible présence d’équipements et de services sera le seul point déplaisant du quartier. Le programme d’urbanisation à court et moyen terme devrait y remédier. 24


LE PROGRAMME D’URBANISATION

Présentation

Les politiques publiques tendent vers une reconquête de tissus urbains existants. Toulouse a d’ores et déjà engagé diverses opérations de densification. Les nouveaux quartiers de Borderouge, la ZAC des ponts Jumeaux et la revitalisation des noyaux villageois sont autant d’actions menées vers cet objectif. A l’instar dans les quartiers du Mirail, Bagatelle et Empalot c’est le Grand Projet de Ville (G.P.V.) qui est mis en œuvre en préconisant un renouvellement urbain total. C’est donc d’une revitalisation et d’une extension de quartier dont il est question dans le programme d’urbanisation à court et moyen terme de Pouvourville mis en place par la Mairie de Toulouse. Les enjeux de cette urbanisation devaient être multiples. Tout d’abord, il était important de réaliser un lien entre Toulouse l’"urbanisée" et son quartier le plus excentré, petit cœur villageois, ceci en ne cassant pas brutalement le paysage urbain des deux entités, donc en leur assurant une certaine continuité. Le deuxième enjeu était de réussir une mixité sociale, socioprofessionnelle et communautaire afin de recréer l’image et la vie d’un "vrai quartier". On entend généralement par vrai quartier le lieu où l’on habite et où l’on se connaît, où il y a votre boucher, votre libraire, votre poste, vos amis… Ensuite il était important de prendre en compte la faible présence d’équipements publics qui devrait être revue à la hausse pour garder l’unité du quartier. Ces implantations devront être justifiées et ciblées afin de dynamiser au mieux le quartier. Ce dynamisme étant insufflé par les nouveaux habitants du programme d’urbanisation, qu’il va falloir fidéliser avec plus des services de proximité. L’enjeu suivant était le respect de l’existant, bien entendu, mais aussi et surtout le respect des zones paysagères et des vues. Enfin, l’afflux de nouveaux habitants nécessitant, entre autre, une nouvelle gestion de la voirie, la révision de celle-ci et la facilité d’accès au quartier devaient être d’autres enjeux de ce programme d’urbanisation.

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A l’échelle du quartier

Pour réussir un tel projet il fallait prendre en compte l’historique, l’évolution, la population actuelle et future, mais aussi le facteur le plus décisif, celui de la topographie. Les petits plateaux, cités plus haut dans la localisation, forment un petit cirque naturel ayant pour exutoire vers la vallée de l’Hers le chemin du Vallon. Avec leurs différences de dénivelé allant parfois jusqu'à 8m et le réseau de gestion des eaux pluviales du Ch. de la Bourdette qui y débouche, une forte dépression naturelle s’y est créée. C’est ce lieu qui a été choisi pour accueillir un petit bassin de rétention des eaux pluviales. Ce bassin sera traité de manière à recréer de petites berges praticables donnant un autre caractère au Ch. du Vallon.

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Les règles exigées, au sujet du débit de fuite autorisé des collecteurs, impliquent une retenue temporaire des eaux recueillies et leur lente évacuation. Ceci est mis en œuvre afin d’éviter les surcharges et les débordements. C’est pourquoi, étant donné la topographie de Pouvourville, il était essentiel de contrôler la circulation, le volume et le débit de ruissellement. La Mairie, à travers la charte paysagère, constituante essentielle du projet, a donc préconisé des implantations de voiries qui devraient faire face à cette contrainte. Cet aménagement viendra en complément du retraitement des chemins et rues d’accès au quartier.

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Sources : Mairie de Toulouse : document : Charte paysagère et architecturale de Pouvourville, fev.2004. 26


La conjugaison de méthodes alternatives, comme ci-avant, et de méthodes traditionnelles servira le projet au niveau technique mais aussi dans son ensemble esthétique. L’exemple en est donné par le système, prévu par la charte paysagère, de traitement du chemin de Pouvourville qui débouchera sur la centralité prévue.

Ici la gestion des eaux pluviales et le traitement de la voirie, en étant bien associés, peuvent contribuer à un aménagement fonctionnel et plaisant, nécessaire à l’image du quartier. Ces nouvelles voiries vont permettre de structurer le lien recherché entre la ville et le quartier. Ce lien est la voie qu’a choisi de suivre la Mairie de Toulouse pour répondre à la future densification prévue dans la prochaine décennie. Il a donc été établi que ce lien partirait du C.H.U. de Rangueil, au Nord, jusqu’au cœur villageois au Sud. Ce sont aussi ces deux entités marquantes du paysage qui ont été choisies pour être les références de gabarits de départ et d’arrivée des nouvelles constructions du projet. La charte impose aussi une implantation de bâtiments en concordance avec le site, c’est-à-dire d’exploiter et de dévoiler sa topographie. Cela nous donne une composition dégressive et mixte de gabarits. Sont imposées donc, sur les hauts de sommets et les lignes de crêtes des réalisations de faibles hauteurs et à contrario des réalisations de moyennes hauteurs dans les petits versants et les vallons. Cette directive nous donne une composition qui commence par de l’habitat individuel groupé (maisons en bandes) en R+1, surplombant de petits collectifs en R+3 et R+4. En continuité avec ces derniers, d’autres collectifs de moindres gabarits, en R+2, leur feront front. L’implantation de ces petites constructions s’étendra du Ch. du Vallon au Ch. de Pouvourville et jusqu’à l’Hôpital Régional Militaire Larrey. Ceci est la première phase de changement de gabarits. On passe de constructions en R+7, voire R+8 pour le Centre Hospitalier Universitaire de Rangueil, à des constructions en R+2 et ce sans changement brutal. En jouant subtilement avec la topographie cet agencement permet une unité de lignes de toitures. La deuxième phase d’accompagnement de volumétrie est symbolisée par le Ch. de Pouvourville. C’est de là que partent de petits collectifs en R+2 ainsi que des maisons en bandes, en R+1. Ils joueront la transition vers de petits collectifs, en R+1, ayant une frontalité forte qui servira à recréer l’effet de "quartier rue". Le noyau villageois se raccorderait à ces petits collectifs par le biais de la centralité composée. A l’Ouest de cette celle-ci se trouve donc le cœur historique sur lequel elle s’ouvre entièrement. A l’Est il sera prévu de l’habitat individuel, en R+1.

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Cette volonté de mélanger les types de constructions et d’habitats est une réponse au respect du site. C’est aussi un moyen de parvenir à cette mixité sociale qui est au cœur de tous les débats à l’heure actuelle. Une première résolution est prise en imposant 50% d’habitats destinés à l’accession à la propriété et 50% à la location (constitués de 25% pour le parc de H.L.M. de Toulouse et 25% pour l’investissement privé en vue de la location). La deuxième mesure prise afin de gérer à l’optimum la venue des nouveaux habitants est l’inversement de la tendance aux petits appartements afin de rééquilibrer la balance entre la population active et les étudiants en surnombre. Les logements de types T1 et T2 occuperont un tiers des opérations contre 2/3 pour les logements de types T3, T4 et T5. La famille est à l’honneur !

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Sources : Mairie de Toulouse : document : Charte paysagère et architecturale de Pouvourville, fev.2004. 28


La faible présence d’équipements et de services sera inversée avec la volonté d’implanter un nouveau groupe élémentaire de cinq classes et une maternelle de trois classes. Ces deux constructions seront attenantes à un équipement public qui accueillerait peut être la maison de quartier, une bibliothèque annexe de quartier et une salle polyvalente. Tous faisant défaut à l’heure actuelle dans le quartier. Ce regroupement de bâtiments publics ordonnerait une des quatre façades qui cernera l’espace de centralité. Les trois autres façades sont le noyau villageois, une halle commerciale à créer et un petit collectif, en R+1 ou R+2, avec services en pied d’immeuble. Dans tout le Programme d’Urbanisation à court et moyen terme de Pouvourville, il est projeté l’insertion d’une poste, d’un ou plusieurs services bancaires, d’une pharmacie, d’un cabinet médical et aussi de favoriser l’implantation d’une boulangerie-patisserie et d’une boucherie-charcuterie.

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A l’échelle du site :

La centralité du programme d’urbanisation à court et moyen terme de Pouvourville est en effet le site de travail comme expliqué en introduction. Le site proposé pour cette centralité est desservi par le chemin de Pouvourville au Nord, le chemin des Clotasses à l’Est et la rue de Fondeville au Sud-Ouest. Il se trouve à la jonction entre le bâti existant et le tracé du programme d’urbanisation.

il est à noter sur le plan ci-dessus que déjà de nouvelles voiries sont projetées et sont donc à prendre en compte. Il en sera de même pour le parcours piétonnier qui, s’il n’est pas repéré, est induit par le tracé. 30


Cette voirie nouvelle doit permettre d’amorcer et de continuer l’effet de "quartier rue" qu’a Pouvourville à l’heure actuelle. Il faudra aussi ne pas perdre de vue les préconisations de la charte paysagère au sujet des séparations d’îlots de constructions. En effet la centralité doit jouer le rôle de charnière entre toutes les entités, construites ou non construites.

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Le chemin de Pouvourville et la nouvelle voirie, continuité de la rue du Tanneron, cadreront donc notre zone de travail.

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Sources : Mairie de Toulouse : document : Charte paysagère et architecturale de Pouvourville, fev.2004. 31


Le terrain choisi est légèrement en pente vers le Nord et possède de belles vues. La plus lointaine donne sur Toulouse au Nord. On notera que celle-ci a amené la Mairie à prescrire un axe visuel à préserver et donnant lieu à un retrait d’alignement de constructions le long du chemin de Pouvourville. Une autre vue donne sur le petit coteau qui jouxte la zone verte de Pech David au Nord-Ouest, alors qu’une autre donne sur le cœur historique. Ces trois vues forment presque un panoramique qu’il ne faudra pas négliger.

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Aujourd'hui le terrain, comme on peut le constater, est nu. Il va très bientôt être investi par un nouveau groupe élémentaire de cinq classes et une maternelle de trois classes, le concours ayant été remporté par l’agence Milani à Toulouse, actuellement en phase A.P.D.. On remarquera qu’une crèche est venue se greffer au programme.

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Il était recommandé, pour ce centre de la petite enfance, d’utiliser au maximum le potentiel topographique du terrain. En effet pour le respect des gabarits il ne fallait pas dépasser les R+1. Par un habile assemblage de volumes et de hauteurs, on obtient donc une ligne de toitures identiques. La composition des bâtiments formant un U permet d’utiliser l’espace ainsi crée pour toutes les activités extérieures du groupe scolaire et de la crèche. L’agence d’Architecture lauréate propose de ce fait une cour pour la crèche à 231,50 m N.G.F. (Niveau Général de la France), puis un plateau sportif à 229,10 m N.G.F. et une cour pour le groupe scolaire à 227,50 m N.G.F..

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Sources : Agence Milano, 18 rue Tivoli, 31000 Toulouse. 33


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Cette disposition permettra de récupérer le fort dénivelé qui se trouve à cet endroit du terrain et c’est aussi la justification des deux types de gabarits R.D.C. et R+1. Côté chemin de Pouvourville le dénivelé sera traité comme un talus avec en partie basse la voirie et le trottoir, puis en partie haute une piste cyclable et un axe piétonnier. Le questionnement lié à la sécurité des enfants, devant être le maître mot de la gestion des accès, aura pour réponse la création d’un parvis qui devrait servir de point d’attente pour les enfants, ainsi que des arrêts minutes pour les parents. Ces arrêts seront donc positionnés proche du petit parvis, ainsi que des accès au groupe scolaire et à la crèche. Pour un souci de composition, de fonctionnalité et de bon sens, chaque volume aura une destination propre et donc un accès propre. Cependant le parvis donnera accès à une entrée commune.

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Sources : Agence Milano, 18 rue Tivoli, 31000 Toulouse. Sources : Agence Milano, 18 rue Tivoli, 31000 Toulouse. 34


Comme il est écrit plus haut en introduction, il est souhaité que la centralité soit composée d’un bâtiment collectif, d’une halle commerciale, du groupe scolaire-centre de la petite enfance présenté ci-avant et d’un équipement collectif. Cette composition devrait cerner un espace public, de rencontre. Une place est préconisée, ayant pour vue le centre ancien.

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Le programme demande donc un bâtiment collectif de 30 logements ayant pour Maître d’Ouvrage (M.O.) la réunion des promoteurs SOPRA Promotion et BELIN Promotion (qu’on nommera pour plus de facilité SOPRA/BELIN). Le Coefficient d’Occupation du Sol (C.O.S.) sur le terrain alloué à cette construction est de 0.5 pour une superficie de 2500 m² environ. Le niveau de bâtis ne devra pas excéder le R+2. Il devra être pris en compte les prescriptions de la charte paysagère quant à l’implantation des bâtiments : la topographie, les ouvertures de vues, les orientations et les espaces verts et communs. L’opération voulue par le M.O. doit contenir toutes les volontés du programme d’urbanisation en terme de mixité, c’est à dire qu’un tiers des logements doit être de type T1/T2 et que deux tiers doivent être de type T3, T4 ou T5. Le bâtiment souhaité devra être traité sans pastiche et devra s’inscrire dans une démarche architecturale contemporaine. Il devra recevoir en pied d’immeuble des services de proximité, tels qu’une boucherie-charcuterietraiteur, une boulangerie-pâtisserie, un comptoir de banque et pourquoi pas délocaliser le tabac-presse. Avec la halle commerciale le quartier sera ainsi pourvu en commerces de proximité. Cette halle aura comme M.O., pour la phase de projet une fois de plus, la société de promotion SOPRA/BELIN. Il a été proposé par la Chambre des Commerces et de l’Industrie de Toulouse d’y implanter une surface alimentaire (exemple : un petit Casino…), une pharmacie et une crèmerie-primeur. Les décisions prises à ce sujet sont les résultantes d’une étude menée par la dite Chambre des Commerces, en fonction des habitants actuels mais aussi en prenant en compte le doublement futur de cette population après réalisation du Programme d’Urbanisation. Cette espace commercial pourrait, à mon avis, recevoir un petit bistro complétant ainsi ce nouveau pôle de services. La superficie allouée à ce bâtiment est de 600 à 800 m² et aucune prescriptions particulières n’ont été émises au sujet de son gabarit. Le terrain n’est pas clairement défini pour cette réalisation puisque faisant partie de la composition de la place qui devrait symboliser la centralité. La place, constituante primordiale du projet, devra avoir la prétention d’un lieu de rencontre, de communication, de vie et de détente. Ce lieu aura pour but d’identifier le quartier. La réalisation de cet élément fédérateur doit servir de point de transition entre le passé, qui est le centre ancien, et le futur que sera le Programme d’Urbanisation. Il permettra au résident, visiteur, passant, de prendre un moment de repos, de profiter de la quiétude du lieu et du panorama. Cet espace devrait pouvoir orienter rapidement le piéton grâce à une facilité de parcours. Le prochain composant de ce projet de centralité est la combinaison du groupe scolaire et d’un équipement public. Après discussions avec Mr Garoni (la personne qui était mon contact au sein de la Direction des Services de l’Urbanisme de Toulouse) et réflexions avec les personnes rencontrées au gré de mes nombreuses campagnes de repérage du quartier, il m’est apparu utile de créer, ici, un Centre Civique. On entendra par Centre Civique une annexe de la mairie de quartier, une M.J.C.-Maison des associations du quartier, une bibliothèque annexe de quartier et enfin une salle Polyvalente pouvant recevoir des expositions mais aussi les manifestations du quartier. Cet équipement public se trouvera sur un terrain d’environ 1800 m² ayant un C.O.S. de 0.5. C’est la création de ce bâtiment qui sera mis en avant dans la dernière phase de ce T.P.F.E..

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La Mairie, M.O. des deux derniers éléments présentés et du groupe scolaire-centre de la petite enfance, propose par le biais de la charte paysagère des références architecturales. Celles-ci doivent être prise comme ligne directrice pour le parti architectural et ce pour tout bâtiment construit.

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Ces références ont pour particularités d’être composées de jeux de volumes toujours reliés entre eux par des plans verticaux ou horizontaux. Ils sont aussi, pour la plupart, couverts par un toit terrasse, accessible ou non. Là c’est une information de première ordre puisque la Mairie a l’air de nous faire comprendre que l’utilisation de ce système de couverture ne sera pas rejeté. On observera de même que l’accent est porté sur la sobriété des matériaux et que la célèbre briquette, qui asphyxie les projets actuels, n’est pas spécialement mise à l’honneur. Elle est souhaitée mais non imposée. L’enveloppe devra donc faire l’objet d’une attention particulière. 14

Sources : Mairie de Toulouse : document : Charte paysagère et architecturale de Pouvourville, fev.2004. 37


La Mairie présente également dans le Programme d’Urbanisation, une amorce de réflexion d’implantation des constructions mais cette proposition n’est pas imposée. Il serait donc utile de reprendre la réflexion et de mettre à plat les enjeux essentiels à ce projet. Cette réflexion n’aura pas la prétention de faire un contre-projet mais plutôt de voir les autres possibilités que nous offre le site et le programme des différents constituants. Il ne sera exposé ici que des pistes de travail et non des faits arrêtés. Ces pistes, amenant une réflexion, me serviront par la suite à faire un "arrêt sur image" qui sera énoncé lors de la présentation orale.

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Sources : Mairie de Toulouse : Service de l’Urbanisme, Direction des Etudes Urbaines. 38


La proposition actuelle de la Mairie est de créer un espace centre, ouvert sur le vieux cœur mais fermé sur le futur projet urbain. C’est là un des enjeux primordiaux, c’est-à-dire la continuité, le point de couture urbaine. De plus un immeuble d’un seul tenant de R+2 me semble trop important et occulte complètement la volonté de préserver la vue sur Toulouse, au Nord. Il serait donc judicieux de prendre en compte ces deux facteurs mais aussi le parcours qui, ici, est plus que banal et n’offre pas de réelle attraction. Il conviendra donc de mettre en place une notion de parcours dans le projet. Ne perdons pas de vue non plus que l’arrivé de ces nouveaux habitants se manifestera par l’augmentation de familles et donc d’enfants. Le groupe scolaire et le centre de la petite enfance sont là pour en témoigner. Ce lieu de centralité doit être un lieu pour tous, grands et petits. Il faudra donc le rendre attractif et sécuritaire.

LES ENJEUX

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Reconsidérons donc la centralité : il doit y figurer un collectif, une place publique, une halle commerciale et deux équipements publics, dont un est à l’étude. En faisant abstraction du conseil, un peu facile selon le goût des professionnels, de la Mairie mais toutefois en prenant en compte le projet lauréat du concours pour le groupe scolaire, deux ouvertures peuvent commencer à enrichir une réflexion. La première serait de prendre l‘énoncé différemment. Pour le moment il est toujours décrit une halle commerciale servant de façade à une place. Mais on pourrait prendre pour hypothèse que la halle commerciale fasse la place. On prendra pour exemple, transposé à l’échelle et au contexte du quartier bien évidemment, un projet urbain de 1988 à StNazaire. L’agence de C. VASCONI, réalisa sur un site vaste et vide un bâtiment surnommé "le paquebot". Celui-ci regroupe des commerces et des équipements publics. Ce qu’il faut prendre en compte c’est qu’ici la démarche sur l’espace public affirme une volonté de dynamiser l’ensemble du quartier.

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La vie se fait autour du bâtiment et dans le bâtiment. On remarquera, au centre, que l’espace réservé au passage sert de repère, de lieu de rencontre et de rendez-vous. Il faudrait arriver à faire percevoir notre centralité comme cet espace, c’est-à-dire que l’usager puisse considérer ce lieu comme LE lieu d’attraction du quartier. Une configuration pareille demande réflexion à présent sur l’orientation d’une telle réalisation. Cette même orientation déterminera fatalement l’implantation du collectif, ce qui nous montre bien l’importance d’un simple coup de crayon. Il sera donc nécessaire de prévoir une implantation qui permettrait une réelle perception du lointain afin de créer une perspective sur le paysage, puisque n’oublions pas qu’ici de magnifiques vues sont à préserver. Cette disposition bouleverse l’intention d’une continuité de "quartier rue" voulue par la Mairie, le long de la rue du Tanneron. Cela implique qu’il faudra amorcer cette rupture et cette reprise. Le Centre Civique pourrait amener la continuité puis par un jeu de glissement réaliser la rupture. Au nord elle se fera tout naturellement par les transitions végétales qui marquent déjà des ruptures d’entités.

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Sources : "Projets urbains en France", Ed. LE MONITEUR, Paris 2002. 40


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La deuxième ouverture de réflexion serait de répondre à la volonté de jouer avec le terrain. On remarquera qu’une différence de niveau persiste même après l’intervention sur la voirie du côté du groupe scolaire. En effet un dénivelé de 2.00 m subsiste entre le niveau général du terrain et la voirie du chemin de Pouvourville. L’utilisation de ce dénivelé pourrait servir à la mise en scène de la place demandée. Prenons pour exemple le projet de reconstruction de la Potsdamer Platz, à Berlin en 1996, par Renzo PIANO. Cette place n’est en fait qu’un promontoire permettant d’admirer la Bibliothèque Nationale créée par Scharoun en 1967. Cette composition permet de récupérer un petit dénivelé de 1.00m, mais aussi de mettre en scène cette œuvre d’un passé très important dans la culture germanique puisque la composition de la Bibliothèque porte encore les stigmates du mur de Berlin.

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Cette référence nous amène à considérer notre site d’une autre manière. En effet comme on vient de le dire, un dénivelé de 2.00 m est à récupérer et de belles vues sont à préserver, alors pourquoi ne pas les mettre à l’honneur. En réalisant un petit promontoire et en considérant le niveau 0.00 de la halle commerciale au niveau de la voirie, côté chemin de Pouvourville, on pourrait avoir accès depuis le promontoire à un belvédère, créé par la toiture de la halle commerciale, en surplomb puisque la hauteur de cette dernière excèdera les 2.00 m. Deux références peuvent être prises en compte. La première se trouve être le projet du Terminal Passagers et Véhicules du Port de Nice, projeté par Jacques FERRIER en 1999. C’est une terrasse ouverte sur la ville et la mer qui couvre partiellement une rampe de débarquement. Une promenade urbaine constituée de kiosques et de buvettes amène à un belvédère offrant une vue sur la mer et sur les allées et venues des bateaux.

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Sources : Plan : "RENZO PIANO, Carnet de travail", Ed. SEUIL, Paris 1997 ; Photo : Pauline Margot, 2004. Sources : AMC, n° 120, Novembre 2001. 42


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La deuxième référence pourrait être le projet de Marc BARANI pour le Terminus Nord du Tramway de Nice, où l’utilisation de talus, escaliers, rampes et toitures accessibles végétalisées ou minérales forment une esplanade ouverte sur la ville en communication directe avec des logements attenants au site.

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Sources : AMC, n° 120, Novembre 2001. Sources : AMC, n° 120, Novembre 2001. 43


Transposé à notre site, le traitement en belvédère, végétalisé, pourrait être une solution à envisager. Celui ci donnerait accès aux vues tout en étant lui même attractif et serait traité comme un jardin. La place jouerait le rôle d’esplanade donnant accès au belvédère. Minéralisée, elle serait le lieu de rencontre. Un escalier végétalisé et une rampe permettraient de descendre les 2.00 m de dénivelé donnant sur le chemin de Pouvourville.

Il est à noter que ces deux amorces de réflexion ne seront pas exhaustives, elles feront donc l’objet d’une étude plus approfondie et n’empêcheront pas l’étude d’autres propositions qui en découleront, afin de fixer définitivement un projet pour l’exposé final. 44


Bien que l’étude de l’aménagement de la centralité n’excèdera pas le stade de l’A.P.S., il ne sera pas occulté le soin du détail et ce, afin de proposer un projet sensé et clair pour tous. C’est pourquoi le choix des matériaux et du mobilier urbain sera important et traité avec une attention particulière. La communication entre la place publique et les bâtiments la constituant devra avoir une cohérence vis à vis du rôle qu’elle doit jouer. Ainsi le vocabulaire architectural et urbain servira de liaison entre les constructions et permettra de créer la centralité désirée.

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A l’échelle de l’équipement public :

Comme il l’a été expliqué plus haut, l’autre partie de mon T.P.F.E. aura pour objectif de proposer à la Mairie un équipement public sur la surface foncière réservée à cet effet, à côté du groupe scolaire. Le terrain fait environ 1800 m², et l’équipement souhaité à cet endroit doit être de 600 à 800 m². Après l’étude du quartier, la rencontre avec ces habitants et les données du P.A.D.D au sujet des nouveaux arrivants, il nous a été simple de définir cet E.R.P. comme un Centre Civique. En effet, il serait censé accueillir une annexe de la Mairie de quartier (actuellement la mairie de quartier se trouve à Rangueil, à 4 km de Pouvourville). On y installerait une maison des associations du quartier faisant aussi office de M.J.C.. Une bibliothèque annexe de quartier viendrait en remplacement de la tournée du bibliobus. Pour finir une salle polyvalente pourrait recevoir toutes les manifestations sociales du quartier et à l’occasion des expositions itinérantes. Un programme va donc être établi avec l’aide des références acquises pendant mon cursus universitaire. Commençons par l’annexe de la Mairie de quartier. Cet espace n’est là que pour faire le lien avec la Mairie de quartier (se trouvant à Rangueil). Une surface de 50 m² lui sera accordée, et constituée comme suit : -Un espace accueil secrétariat 20 m² -Un bureau d’adjoint au Maire de quartier 15 m² -Sanitaires 8 m² -Un local d’entretien 4 m² Puis nous aurons donc à réaliser la Maison des Associations/M.J.C. qui aura pour superficie 235m². Elle devra être constituée des éléments suivants : -Un accueil avec 2 postes de travail 10 m² -Un bureau de la direction 15 m² -Un bureau secrétariat 12 m² -Une salle de réunion (15 à 20 personnes) 30 m² -Trois salles d’activités (3x30m²) 90 m² -Trois bureaux des associations (3x20m²) 60 m² -Sanitaires publics 18 m² Ces deux lieux pourraient être envisagés dans un même bâtiment qui serait attenant à devrait avoir un superficie de 455 m² et comprendra : -Une entrée 50 m², dont : -Une banque d’accueil (2 pers) -Un vestiaire -Sanitaires publics -Un comptoir presse 15 m² -Un espace enfants 75 m² -Un espace adultes 150 m² -Un bureau du responsable 20 m² -Un bureaux bibliothécaires 20 m² -Une salle de repos du personnel 25 m² -Sanitaires publics 15 m² -Un local de rangements / atelier 50 m² -Un local d’entretien 4 m² -Un local poubelles 10 m² -Une chaufferie 20 m² -Un tableau électrique 5 m²

la bibliothèque. Celle-ci 15 m² 15 m² 20 m²

La salle polyvalente quant à elle devrait avoir une surface d’environ 100 à 150 m². 46


Afin de mieux appréhender le programme, l’utilisation de références de réalisations de ce type de bâtiments sera prise en compte, comme la Bibliothèque Municipale Annexe de Blois, réalisée par Michel MARCONNET en 1981, ou encore la Bibliothèque municipale de Persan, réalisée par Jacques LEPERRE en 1982. Ces réalisations sont assez représentatives des surfaces demandées et pourront être utiles lors de la réalisation d’un organigramme de répartition des espaces. Pour l’annexe de la Mairie et de la M.J.C. il sera fait référence aux acquis obtenus lors du déroulement du cours de projet de troisième cycle. Celui-ci avait pour but la réalisation d’un édifice complexe regroupant : une maison de quartier, une M.J.C., une école de musique, et deux équipements sportifs. Au moment où cette plaquette est rédigée, aucune piste de travail n’est encore privilégiée. Seules quelques références architecturales induiront le parti architectural choisi. Ce parti reprendra bien évidement les préconisations architecturales de la charte paysagère, mais aussi les diverses influences auxquelles j’adhère : celles d’une architecture juste et dynamique. Il sera donc approprié de suivre les enseignements du groupe De Stijl. En effet celui-ci à pour particularité d’être une des sources d’inspiration de l’architecture dite contemporaine, mais permet surtout d’avoir un regard sur des «œuvres» (pour certaines réalisations c’est le cas) simples à comprendre. Notre professeur d’Histoire de l’Architecture de premier cycle, Mr Georges BARRUE, lors des cours sur ce mouvement nous disait à propos de Mies Van der Rohe, l’un de ses acteurs, qu’il avait pour coutume de dire : "L’architecture est comme la vie, plus elle est compliquée moins on la comprend". Cette phrase m’a marqué dès la première fois et j’essaye donc de rester dans cette direction : une Architecture simple et directe. La référence qui me semble la plus appropriée pour un début de réflexion est celle de la Maison de la petite enfance à Torcy, réalisée en 1990 par Henri CIRIANI. Ce dernier ne fait pas parti du mouvement énoncé plus haut, mais il reste dans la même lignée de pensées.

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Suivant le plan de masse qui sera établi, mon intention sera de mettre en évidence la topographie du terrain et ce afin de pouvoir jouer avec les hauteurs de volumes permettant ainsi la création d’espaces de transitions autant visuelles que physiques. La qualité des espaces ne devra pas être altérée par le procédé d’implantation et de construction. C’’est pourquoi un soin particulier sera apporté tant sur le plan technique et constructif, que sur le plan esthétique et économique. Il sera donc établi avec Monsieur MAURETTE, deuxième encadrant de ce T.P.F.E., une charte constructive qui permettra de gérer au mieux ces aspects importants de la maîtrise d’œuvre.

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Sources : "Construire avec les bétons", Ed. LE MONITEUR, Paris 2000. 47


BIBLIOGRAPHIE

DOCUMENTS DE REFERENCES : -"Charte paysagère et architecturale de POUVOURVILLE", réalisée par QUINCONCES-Paysage pour la Mairie de Toulouse, TOULOUSE 2004 -"P.A.D.D. de TOULOUSE", Service de l’urbanisme et de l’environnement, Direction de études urbaines, TOULOUSE 2003 OUVRAGES DE REFERENCES : -"Atlas de l’aire urbaine de TOULOUSE", INSEE Midi Pyrénées/AUAT Toulouse aire urbaine, 2002 -"Carnet de travail", Renzo PIANO, Ed. SEUIL, PARIS 1997 -"Construire avec les bétons.", Ed. LE MONITEUR, PARIS 2000 -"Fortunes et groupes sociaux à Toulouse sous la révolution (1789-1799).", Ed. PRIVAT, TOULOUSE 1969 -"LES ESPACES URBAINS : Concevoir, réaliser, gérer.", Ed. LE MONITEUR, PARIS 1987 -"Projets urbains en France", Ed. LE MONITEUR, PARIS 2002 REVUES DE REFERENCES : -A.M.C n°120, Ed. LE MONITEUR, Nov. 2001 -Numéro Spécial : Aménagements 2003, Ed. LE MONITEUR, 2003 T.P.F.E. DE REFERENCES : -"POUVOURVILLE : Plan d’aménagement", Yves JEAN et Jean-Michel DARBEFEUILLE, 1983/1984 SITES WEB DE REFERENCES: -http://www.mairie-toulouse.fr -http://www.mairie-toulouse.fr/VivreAToulouse/developpementDurable/PADD/PADD.htm -http://www.archives.mairie-toulouse.fr -http://www.ecologie.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=9

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