After the rain (French)

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APRÈS LA PLUIE


Copyright © 2017 L’équipe chargée du projet de changement de la perception des Nations Unies a créé ce livre pour informer les enfants et les rendre attentifs à la situation de nombreux autres enfants confrontés quotidiennement à des circonstances mettant en péril leur existence. L’histoire prend vie grâce aux magnifiques illustrations de l’Union University de Jackson, située dans le Tennessee (États-Unis). Ecrit par Kirsten Deall Illustré par Kayli Sommers


APRÈS LA PLUIE


« Nous consentons tous les efforts possibles à l’heure actuelle pour garantir aux générations futures la sécurité et la durabilité de notre planète. Lisez des livres et informez-vous pour comprendre notre monde. Chaque connaissance acquise est précieuse. On n’est jamais trop jeune pour insuffler du changement. » - Michael Møller, Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève


Migration humaine Les migrations sont un phénomène très ancien. Ces derniers temps, il en est souvent question dans l’actualité : les médias décrivent la traversée périlleuse de la mer ou du désert que de nombreux groupes de population sont contraints d’entreprendre. Pourquoi tant de gens sont-ils prêts à affronter les flots dans une fragile embarcation pour atteindre un autre pays ? Les raisons qui les poussent à quitter leur pays d’origine sont multiples. Certains partent à la recherche d’un travail qui leur permettra d’envoyer de l’argent à leur famille restée au pays. D’autres émigrent pour faire des études. D’autres encore n’ont tout simplement pas le choix : ils doivent à tout prix fuir un pays où leur vie est menacée en raison des combats et de la violence, ou à cause des conditions météorologiques extrêmes (sécheresse ou inondations) qui empêchent la terre de produire suffisamment de nourriture et/ou d’eau pour assurer la survie de l’ensemble de la population. Les personnes qui quittent leur pays pour un autre se divisent en deux groupes : les réfugiés et les migrants. Les réfugiés partent parce qu’ils y sont forcés. Ils espèrent qu’un autre pays leur offrira sa protection et les autorisera à rester sur son territoire. Ce sont souvent des raisons politiques ou la guerre qui les poussent à partir. Un migrant ou une migrante est une personne qui franchit les frontières internationales à la recherche d’une vie meilleure. N’oublie donc pas que si tous les réfugiés sont des migrants, les migrants ne sont en revanche pas tous des réfugiés. Si tu comprends cette distinction, tu en sauras déjà plus qu’un grand nombre d’adultes. Beaucoup d’organisations soutiennent les réfugiés et les migrants et les aident à surmonter les dangers auxquels ils doivent faire face. Pour n’en citer que deux, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) travaillent dans ce sens. En outre, de nombreux acteurs s’attaquent aux racines du problème, c’est-à-dire la guerre, la violence, le manque d’emplois, la pauvreté extrême ou les changements climatiques, pour y apporter des solutions. Il importe que nous soyons tous conscients des difficultés auxquelles les migrants sont confrontés, afin que les pays les acceptent et les traitent avec respect et gentillesse. Si nous voulons créer un monde meilleur, nous devons nous assurer que personne n’est laissé de côté.



Il était une fois Grey, un éléphanteau qui vivait avec sa mère et ses deux sœurs dans une magnifique contrée sauvage, où régnaient calme et tranquillité. Les éléphants pouvaient s’abreuver à de multiples rivières et points d’eau et se nourrir d’arbustes et d’arbres verts, qui leur permettaient aussi de s’abriter du soleil et de se gratter le dos. Des animaux des quatre coins de la région entendirent parler de cette merveilleuse contrée et décidèrent de s’y installer. Ils furent bientôt trop nombreux à partager la même terre. Il devint difficile de trouver de la nourriture, de l’ombre ou tout simplement un peu d’intimité. Maman Éléphant songeait souvent à partir avec sa famille vers un endroit où il ferait mieux vivre.


Un matin, avant le lever du soleil, on entendit un grand « boum », comme si la Terre se fendait en deux. Un éclair apparut dans le ciel noir et le vent balaya les terres. Une tempête, d’une violence sans précédent, faisait rage.


Terrorisés, Grey et ses sœurs se réfugièrent sous les oreilles de leur mère, en espérant que la tempête cesse de gronder. Maman Éléphant s’inquiétait… la tempête allait détruire les rares arbres et plantes restantes – leur nourriture.


Un grand oiseau noir était assis en haut d’un arbre et observait les éléphants. « Je connais un endroit à l’abri de la tempête. Suivez-moi », leur dit-il avant de s’envoler.


Maman Éléphant et ses enfants se dépêchèrent de rattraper l’oiseau noir. Un troupeau d’animaux les devançait et avait déjà pris la fuite, guidé par une nuée de grands oiseaux noirs.


Les animaux furent obligés de s’arrêter devant une rivière en crue. Face à la violence des flots, ils craignaient de franchir la rivière, mais ils n’avaient pas le choix. Des hippopotames apparurent à la surface de l’eau et proposèrent d’aider les petits animaux à effectuer la traversée. Les gazelles sautèrent d’un hippopotame à l’autre, puis vint le tour des grues. Hélas, trop lourds pour être transportés sur le dos des hippopotames, les éléphants durent se débrouiller tout seuls.


Maman Éléphant en tête, toute la famille traversa la rivière à la queue leu leu. Grey et ses sœurs avaient de la peine à suivre leur mère car leurs petites pattes étaient presqu’englouties par les eaux profondes. Des crocodiles, qui s’étaient cachés au fond de la rivière, surgirent tout à coup et saisirent les pattes de Maman Éléphant. Les enfants lâchèrent la queue de leur mère et crièrent « AU SECOURS ! ». Mais le courant les entraînait de plus en plus loin des autres animaux.


Grey se réveilla d’un profond sommeil et regarda autour de lui. Ses sœurs et lui s’étaient échoués au bord de la rivière. Un singe, un serpent, un léopard et un paresseux se penchaient vers eux. Il se frotta les yeux pour être sûr qu’il ne rêvait pas. Mais non. Ils étaient bel et bien perdus dans une forêt inconnue. « Pouvez-vous nous aider ? Nous devons retrouver notre mère », demanda Grey. Les animaux de la forêt furent d’un grand secours. Le serpent leur donna de l’eau et le singe de la nourriture. Quant au paresseux, il leur tendit très lentement des pansements pour soigner leurs blessures. Enfin, le léopard conduisit les éléphants à la lisière de la forêt et leur indiqua le chemin à emprunter.



À l’horizon, le soleil s’enfonçait sous la terre. Grey avait mal aux pattes car les éléphants marchaient depuis longtemps déjà. Ils s’arrêtèrent pour se reposer. Quelques suricates qui vivaient là pointèrent le bout de leur nez lorsqu’ils remarquèrent ces trois éléphants qui erraient sur leur territoire. Ils appelèrent leurs amis, qui les rejoignirent sans tarder. Soudain, une bande de suricates pourchassa les éléphants pour les faire fuir. Grey et ses sœurs ne comprenaient pas les hurlements des suricates, mais il était évident que les éléphants n’étaient pas les bienvenus.



Les éléphants s’assirent sous un arbre et écoutèrent les cris des autres animaux. Le calme revenu, ils entendirent un bruissement dans l’arbre. Un autre oiseau noir, plus petit cette fois, s’y était juché. « Grey, ta mère m’a remis un message pour toi », annonça le petit oiseau noir. Grey lut le message : Suivez le soleil jusqu’à ce que vous arriviez en lieu sûr, à Nomvula. Grey voulut lui demander si Maman Éléphant avait survécu à l’attaque des crocodiles, mais le petit oiseau noir s’était déjà envolé.



Grey et ses sœurs se réveillèrent au lever du soleil et prirent la route. Alors que le soleil était à son zénith, Grey aperçut un grand groupe d’animaux de toutes les espèces. Ils vivaient dans un espace fermé et protégé. Ce n’était pas Nomvula, mais les animaux paraissaient aimables. Grey et ses sœurs se hâtèrent de les rejoindre.



À l’entrée, les éléphants furent accueillis par une taupe. Au même moment, un gigantesque éléphant quitta le troupeau et courut vers Grey. C’était Maman Éléphant. Grey et ses sœurs étaient fous de joie. Ils racontèrent leur épopée à leur mère : la gentillesse du serpent, l’amabilité du léopard, l’hostilité des suricates, et enfin le petit oiseau noir qui leur avait transmis le message de Maman Éléphant. Les éléphanteaux avaient tellement à raconter qu’ils ne cessaient de parler, jusqu’à ce que la taupe rassemble le troupeau et le conduise en direction de Nomvula.





Maman Éléphant leva la trompe pour montrer le soleil à l’horizon. C’est là que se trouvait Nomvula, en plein cœur de ce ballon orange vif qu’ils suivaient depuis plusieurs jours. « Après la pluie », songea Maman Éléphant à voix haute. « Que dis-tu ? », demanda Grey. « Nomvula. Cela signifie après la pluie », lui expliqua sa mère.


Les animaux se mirent en rang pour gagner leur nouveau territoire. Un phacochère, assis dans une chaise roulante, demanda à Maman Éléphant : « D’où venez-vous ? ». « Nous venons de l’endroit où se lève le soleil, Monsieur », répondit-elle. « Qu’est-ce qui vous amène ici ? », ajouta le phacochère. « Il y a de la nourriture pour tout le monde. Et il fait beau », dit Maman Éléphant. « Vous avez bien raison », acquiesça le phacochère. « Bienvenue à Nomvula. »


Grey admira les somptueuses couleurs de la nature et se réjouit des quantités inépuisables de nourriture et d’eau. Il contempla les arbres, les oiseaux, les zones ombragées où il pouvait s’abriter l’après-midi, et tendit l’oreille aux sons émanant de la faune. Tout était différent : les arbres, les bruits, les cris des animaux. Mais Grey était heureux, tout simplement. Il pensa : Mon « chez-moi », ce n’est pas là où je suis né. C’est là où je suis accepté. Et c’était le cas. Grey et sa famille étaient acceptés par tous les animaux. Ils étaient chez eux.



Note à l’intention des parents et des enseignants Objectifs de développement durable

Si vous pouviez créer le monde parfait, à quoi ressemblerait-il ? Imaginez un monde où personne ne périrait à cause des maladies incurables, où il n’y aurait pas de déchets, ni de changements climatiques extrêmes, ni faim, ni haine, ni désastres naturels. Imaginez un monde avec des élections transparentes, des écoles de qualité accessibles à tous les enfants, abondance d’eau potable et de bonnes récoltes même dans les régions les plus isolées. Le but des 17 Objectifs de développement durable (ODDs) est de nous aider à améliorer notre planète et nos vies quotidiennes. Les ODGs ont été adoptés par les chefs d’état en 2015 afin d’atteindre des objectifs spécifiques avant 2030. Ces objectifs aident les personnalités et organisations influentes á travailler mieux, mais ils peuvent aussi guider les individus pour qu’ils fassent de meilleurs choix tous les jours. Si nous sommes conscients de l’impact important de nos actions, nous pouvons prendre des décisions plus éclairées. Les objectifs sont notre plan d’action commun pour travailler tous ensemble et créer le monde que nous désirons.


Le Projet de changement de la perception Le projet de changement de la perception (PCP) est géré par une petite équipe intégrée au Bureau du Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève. Il a été lancé en 2014 par Michael Møller, Directeur général, en vue de changer la manière dont le public perçoit les Nations Unies et la Genève internationale. La Genève internationale se compose des organisations internationales, des missions permanentes, des organisations non gouvernementales et d’autres institutions qui œuvrent toutes en faveur de la paix, des droits et du bien-être. Par conséquent, le PCP a pour but d’informer le public de façon imaginative au sujet de l’impact de la Genève internationale sur les populations du monde entier. La Genève internationale apporte de nombreuses compétences à Genève, permettant ainsi à une petite ville d’avoir un rayonnement important. Si tous les acteurs qui la composent mettent en commun leurs connaissances, ils pourront contribuer à éliminer les problèmes que nous constatons chaque jour, par exemple le réchauffement climatique, la faim ou le trop faible niveau d’éducation, ou en tout cas à inverser l’évolution de ces problèmes. Pour coopérer efficacement, l’ensemble des acteurs doivent suivre la même feuille de route : les Objectifs de développement durable (ODD). On compte au total 17 ODD conçus pour que nous puissions tous vivre dans un monde meilleur. Ils sont le fil conducteur des travaux menés dans le cadre du projet de changement de la perception. Ce projet vise à sensibiliser le grand public à l’importance des ODD pour chacun d’entre nous et à la manière de les réaliser. L’équipe chargée du projet de changement de la perception des Nations Unies a créé ce livre pour informer les enfants et les rendre attentifs à la situation de nombreux autres enfants confrontés quotidiennement à des circonstances mettant en péril leur existence. L’histoire prend vie grâce aux magnifiques illustrations de l’Union University de Jackson, située dans le Tennessee (États-Unis).


Dans ce livre, « Nomvula », nous faisons la connaissance de Grey, un éléphanteau confronté aux conséquences de la surpopulation, de la famine et des conditions météorologiques extrêmes. Grey et sa famille doivent prendre une décision difficile : partir ou rester ? Abandonnant l’endroit où ils ont toujours vécu, Grey, sa mère et ses sœurs traversent les frontières, inquiets face à l’inconnu. Quitter leur lieu d’origine s’avère encore plus difficile que prévu. En voyageant aux côtés de Grey, nous découvrirons certains des défis liés à la migration. Créé par le projet de changement de la perception, une initiative du Bureau du Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève.

Paix, Droits et Bien-être


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