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Contes de fees pour un Monde Meilleur Kirsten Deall Carolina Rodriguez
Ce livre a été conçu et produit dans le cadre des activités de sensibilisation du Projet de changement de perception de l’Office des Nations Unies à Genève. Il ne constitue pas une publication officielle des Nations Unies. Contes de Fées pour un Monde Meilleur a été créé par une équipe multidisciplinaire et internationale : Concept : Carolina Rodríguez (Chili/Argentine) Textes anglais : Kirsten Deall (Afrique du Sud) et Carolina Rodríguez (Chili/Argentine) Illustrations : Koyo Do (Viet Nam /Japon) Structure : Carolina Rodríguez (Chili/Argentine) Mise en page : Esther Cappelli (Italie) Edition digitale : Tudor Mihailescu (Roumanie) et Jon Mark Walls (Etats-Unis) Plateforme de discussion en ligne : Juan Manuel Olea (Espagne) et Javier Hernández (Espagne) Traduction française : Viviane Lowe (Viviane Lowe Traduction et communication) & Greycells Révision texte français : Sara Sahli (Suisse), François Vioud (France) Ce livre a vu le jour grâce à la généreuse participation de nombreux partenaires du Projet de changement de perception qui ont aidé à formuler les histoires. Nous remercions tout spécialement la Confédération suisse et la Fondation pour Genève pour leur soutien financier ; et l’Association des anciens fonctionnaires internationaux pour le développement, Greycells, pour la traduction des textes en français.
Imprimé par Phoenix Design Aid A/S, une compagnie neutre en CO2, accréditée conformément aux normes de qualité ISO 9001, aux normes environnementales ISO 14001, aux normes de responsabilités sociales des entreprises (CSR) DS49001 et approuvée par les produits certifiés FSC™ Imprimé sur papier certifié FSC™ à l’encre végétale. La matière imprimée est recyclable.
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Contes de fees pour un -
Monde Meilleur Kirsten Deall Carolina Rodriguez
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Le Voyage
Chapitre 1
La Vieille Ville Page 1
Chapitre 2
Cochonville Page 17
Chapitre 3
L’éléphant et la tortue Page 35
Chapitre 4
Petit Chaperon Rouge Page 53
Chapitre 8 L’ombre Page 129
Chapitre 5
Princesse de Bambou Page 71
Chapitre 6 Caleuche Page 93
Chapitre 7
La lampe magique Page 113
Nous n’avons qu’une seule planète, c’est celle où nous vivons. Elle compte sur nous pour la conserver en bonne santé, afin que les générations futures puissent également y vivre. Le voyage raconté ici démontre que le meilleur moyen d’y parvenir, c’est de travailler ensemble, entre les générations et au-delà des frontières. L’heure est venue de repenser les partenariats, car il y va de la survie de notre planète.
www.sdgstories.com
Avant-propos
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e monde est pétri d’histoires. Les histoires influencent notre pensée et nos actions. Elles nous révèlent des vérités sur nous-mêmes, les personnes qui nous entourent et le monde où nous vivons. Elles ont la capacité de nous faire passer du monde du réel à celui de l’imagination, un monde qui engendre des idées, inspire la créativité, révèle nos vulnérabilités et anime en chacun de nous l’espoir d’incarner le changement que nous attendons. A travers les histoires, nous créons une relation avec les personnages, nous nous identifions à leurs victoires et à leurs difficultés, nous développons une conception de la vie qui dépasse le cadre de notre propre expérience. Les histoires nous apprennent l’empathie pour l’autre, pour des parcours qui ne finissent pas toujours par « et ils vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours… » Les contes de fées qui nous ont été transmis par-delà des siècles font partie de notre patrimoine culturel. Nous sommes pour ainsi dire unis par les histoires que nous
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avons entendues enfant. D’où qu’ils proviennent, les contes traditionnels ont souvent une trame commune. Il existe partout dans le monde de nombreuses variations de l’histoire de la princesse à qui il faut trouver un époux convenable, par exemple. Nous avons tous entendu ces contes et, le moment venu, nous les avons lus à nos enfants. C’est alors que nous nous sommes rendu compte que certaines de ces histoires auraient bien besoin d’être mises au goût du jour… Par ailleurs, nous nous trouvons aujourd’hui à un moment unique de l’Histoire. En septembre 2015, les dirigeants du monde entier ont adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Cet accord mondial change complètement la donne. A ce stade du développement humain, nous devons absolument remettre en question la vision du monde héritée du passé. Pour préserver la planète et assurer la survie de l’espèce humaine, il ne suffit plus que les pays riches viennent en aide
aux pays pauvres ou que nous développions telle industrie malgré son coût écologique élevé. Il ne suffit plus de résoudre un problème particulier – la pauvreté ou la mortalité maternelle, par exemple – ou de se focaliser sur un seul défi à la fois. Non, le constat est clair : une approche intégrée est nécessaire. Il nous faut prendre conscience du fait que nous vivons tous sur la même planète et que si nous la gérons avec soin – et surtout durablement – notre avenir, et celui des générations futures, sera radieux. L’histoire que vous allez découvrir dans les pages suivantes présente plusieurs contes traditionnels connus de tous sous un jour nouveau. Originaires de différentes régions du monde, ces contes revisités contiennent également des éléments tirés d’autres histoires. Ce mélange éclectique transforme leur trame prévisible à la lumière des enjeux du monde actuel. Il en résulte une histoire originale qui souligne une série de questions importantes en lien avec les défis d’aujourd’hui.
Les Objectifs de développement durable sont incorporés à l’histoire et servent de point de départ à des conversations en ligne entre lecteurs, experts, spécialistes et personnalités publiques. Le but de ce livre est de mettre ces enjeux mondiaux sur le devant de la scène et d’encourager les lecteurs de tous âges à participer à une discussion qui nous concerne tous. A l’heure où nous entamons la réalisation des Objectifs de développement durable, il est essentiel de repenser notre façon de travailler ensemble. A travers une mise en récit innovante, ce livre encourage les citoyens du monde à dialoguer sur ces questions et s’engager pour les résoudre. C’est à nous qu’il incombe de donner vie à ces histoires porteuses de vérités intemporelles sur la manière de préserver et de sauvegarder la planète. Participer à cet effort collectif, c’est un premier pas vers la réalisation de ces objectifs.
Michael Møller Directeur général Office des Nations Unies Genève
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Les personnages
Scarlett Arrière-grand-mère du Petit Chaperon Rouge
Cochon Sage
Vieux Lad Arrière-grand-père d’Aladin
Grand-mère Rose Grand-mère du Petit Chaperon Rouge
Cochon Grognon 1
Prince Aladin Arrière-petit-fils de Vieux Lad
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Ruby Mère du Petit Chaperon Rouge
Petit Chaperon Chaperon rouge
Cochon Grognon 2
Raiponcelle
Quelin Arrière-grand-père de Cadin
Cadin Arrière-petit-fils de Quelin
Reine de Bambou Arrière-grand-mère de Princesse de Bambou
Princesse de Bambou Arrière-petite-fille de Reine de Bambou
Tusker Arrière-grand-père de Petite-Oreille
Petite-Oreille Arrière-petit-fils de Tusker
Petit Cochon Vert
Petit Cochon Taupe
Petit Cochon Bleu
Baba Yaga
Brujo
Mademoiselle Moustique
Le loup
L’ombre
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Prince des Neiges
Prince Rêveur
Loman
Pincoya
Prince à la Pantoufle
Prince des Marais
Mère gazelle
Phacochère
Jaguar
Huenchula
Lion
Rat détecteur
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Aux générations futures.
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Chapitre I
La Vieille Ville 1
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l était une fois, une famille singulière qui vivait dans une petite ville célèbre pour ses délicieux chocolats. Cette famille n’avait pas la même maman et pourtant, comme toutes les familles, elle avait une chose en commun : tous ses membres étaient des personnages de conte ! Tous, autrefois, avaient réussi à esquiver des meutes de loups, déjouer des sorts jetés par des sorcières ou encore abattre des géants. Depuis, ils coulaient des jours heureux dans une maison de retraite pour personnes âgées, la Vieille Maison. Cette maison se situait dans la Vieille Ville, au bout d’un grand lac entouré de montagnes. La maison disposait d’une vue magnifique. L’endroit était paisible. Tout y était prévisible. Les pensionnaires de la Vieille Maison donnaient l’image d’une fin de vie heureuse, comme dans un conte de fées. Un jour, toutefois, on annonça aux informations que le loup avait de nouveau chassé les trois petits cochons de leur maison. Ils craignaient désormais pour leur vie. Cet événement fut le point de départ de la série d’aventures
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que nous allons vous conter, dans un monde qui avait beaucoup changé depuis l’époque des contes. Scarlett jeta par terre son sandwich à moitié entamé. « J’en ai assez ! » s’exclama-t-elle d’un air dégoûté. « Je ne supporte plus d’entendre ces mauvaises nouvelles. Non seulement l’histoire se répète mais elle empire. Le loup hante toujours la vie des cochons. Et dans mon pays, il rôde dans la forêt pour manger les pauvres grands-mères ! Il faut arrêter le loup une fois pour toutes. Nous devons l’attraper ! Qui veut me suivre ?» Scarlett était la plus svelte, la plus en forme et la plus jeune d’allure de tous les pensionnaires. Elle s’appelait en réalité vieux Petit Chaperon Rouge. Ses amis lui avaient donné le sobriquet moqueur de « Scarlett » suite à une mésaventure : elle avait lavé sa cape rouge préférée avec une jupe orange fluo et la cape était passée du rouge rosé au rouge écarlate ! Cochon Sage se leva immédiatement : « Je t’accompagne. » C’était le plus sage et le plus positif des trois vieux cochons. Il trouvait toujours une solution à chaque problème. Les deux autres, Cochon Grognon 1 et Cochon Grognon 2, étaient frères jumeaux. Ils étaient particulièrement doués pour dire ce qui ne marcherait pas lorsque quelqu’un proposait une idée ambitieuse. A ces paroles, Baba Yaga, la sorcière aux dents d’acier, s’arrêta net de manger sa cuisse de poulet. Baba Yaga était la meilleure amie de Cochon Sage. Ils étaient toujours aux petits soins l’un pour l’autre. Lorsque Cochon Sage parlait, Baba Yaga écoutait. Ils s’étaient connus il y a bien longtemps dans la forêt où ils vivaient tous les deux. Au contact de son nouvel ami, Baba Yaga était devenue sage et agréable. Lorsqu’elle quitta la forêt profonde pour commencer une nouvelle vie dans la Vieille Maison, elle emporta seulement les cuisses de poulets sur lesquelles se dressait sa
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hutte. Elle les conservait désormais sous son lit. Blanche-Neige, qui avait perdu la vue dans sa vieillesse, dit : « Cette aventure me semble bien risquée, chère Scarlett. Je viens de lire un article qui parle de la réapparition de la lampe magique…» Et elle montra du doigt le journal qu’elle tenait dans les mains. Comme le journal était écrit en braille, personne ne pouvait lire le titre, mais ils savaient de quoi elle parlait. « C’est terrible, en effet ! » renchérit Petite Poucette, assise sur l’épaule de BlancheNeige. Vieux Lad penchait la tête d’un air honteux. Lui aussi avait entendu les rumeurs qui couraient au sujet de la lampe magique. Faisant le tour de la table, Scarlett s’adressa à Hansel et Gretel : « Ne voulez-vous pas arrêter la sorcière qui a essayé de vous engraisser avant de vous manger ? » Hansel prit un air apeuré. Scarlett se tourna ensuite vers Jack : « Ne voudrais-tu pas que tes arrière-petits-enfants et tes arrière-arrière-petits-enfants puissent vivre sans avoir constamment peur que le géant redescende du haricot magique ? » S’adressant à la Petite Sirène, qui se prélassait dans sa piscine gonflable à côté de la terrasse, Scarlett demanda : « Imagine la vie qui aurait pu être la tienne si tu n’avais pas dû affronter la Sorcière de la Mer, celle qui t’a promis des jambes en échange de ta voix ? » Scarlett, posa la main sur l’épaule de Raiponce, assise dans son fauteuil à bascule. « Et toi, chère amie, pense à toutes ces années que la méchante sorcière t’a volées en t’enfermant loin du monde, dans cette horrible tour. » « Quelle sorcière ? Quelle tour ? » marmonna Raiponce.
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Elle perdait de plus en plus la mémoire. Cochon Sage poursuivit : « C’est à nous d’intervenir si nous ne voulons pas que l’histoire se répète. Qui veut agir pour que les choses changent ? » « Je viendrais avec toi, Cochon Sage, si seulement je le pouvais » dit la Petite Sirène en frappant l’eau de sa queue, rappelant ainsi à ses amis qu’elle était incapable de se déplacer sur la terre ferme. Hansel protesta : « A quoi bon ; nous sommes trop vieux ! » Et il quitta la salle à manger, traînant derrière lui un chariot chargé d’appareils médicaux. Gretel, qui faisait tout ce que faisait son frère, le suivit. De l’autre bout du corridor, Hansel cria : « D’ailleurs, qu’allez-vous faire du loup, lorsque vous l’aurez attrapé ? Cela ne résoudra pas le problème… » « C’est vrai » répondit Cochon Sage. « Il ne suffit pas de capturer le loup. Nous devons aussi construire des maisons plus solides pour les cochons de Cochonville et apprendre à la grand-mère du Petit Chaperon à rester forte et en bonne santé. C’est ainsi que nous empêcherons ces vieilles histoires de se reproduire une fois pour toutes ! » Assis entre les deux Cochons Grognons, Tusker l’éléphant essayait avec difficulté de s’extraire de sa chaise. « Je n’ai jamais eu affaire au grand méchant loup. Dans la brousse, c’était plutôt moi le problème. En effet, j’étais autrefois très intolérant : je refusais de partager l’eau avec des animaux que ne me ressemblaient pas. C’était injuste, je l’admets. D’autres éléphants ont suivi mon exemple, malheureusement. J’aimerais que ça change, et que désormais tous les animaux soient égaux. A cette condition, je viens avec toi, Scarlett ! »
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L’éléphant ponctua ces mots d’un coup de trompe retentissant. Reine de Bambou, la plus intelligente de tous, prit alors la parole : « Chez moi non plus, il n’y avait pas de méchant loup, ni de vilaine sorcière, ni de géant. Je suis née d’une tige de bambou. Arrivée à l’âge de 15 ans, selon la coutume je devais me marier avec le jeune homme choisi par mes parents. Mais j’ai refusé ce mariage arrangé et je me suis battue pour continuer mes études. Ma famille m’a rejetée. Depuis ce jour, de nombreux jeunes bambous ont choisi une voie plus facile que la mienne en se mariant selon la volonté de leurs parents. Je viens avec toi, Scarlett, car je ne supporte plus de voir tant de jeunes filles forcées à se marier. »
Est-ce que ça t’énerve quand tu oublies un rendez-vous chez le dentiste, le nom d’un ami, ou l’endroit où tu as posé ton livre ? Imagine un peu si ça t’arrivait tout le temps d’oublier des choses simples que tu as apprises, comme t’habiller par exemple. Raiponce, elle, en a assez d’oublier ! Elle aimerait bien comprendre ce qui cause sa perte de mémoire. Elle discute régulièrement de la maladie d’Alzheimer et de questions de santé avec des chercheurs et des spécialistes.
« Moi aussi, je viens avec toi » dit Quelin. Tout le monde connaissait l’histoire tragique de Quelin. Un sorcier du nom de Brujo avait kidnappé sa plus jeune sœur, ainsi qu’un grand nombre de jeunes filles. S’il fallait accompagner Quelin jusqu’à l’île de Brujo, le voyage serait encore plus dur qu’ils ne le pensaient, car aucun de ceux qui avaient essayé de libérer les enfants
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volés n’était revenu. Les deux Cochons Grognons soupirèrent bruyamment. « Je ne vois pas comment trois vieux cochons pourraient attraper un loup jeune et agile ! Mais tu nous as montré à de nombreuses reprises que tu sais prendre les bonnes décisions, Cochon Sage. Nous venons donc avec toi. » Vieux Lad, tout excité à l’idée de l’aventure qui les attendait, déclara : « Vous pouvez compter sur moi ! » « Tu ne peux pas venir avec nous ! rétorqua Scarlett. As-tu vu l’état de tes poumons ? » « Je n’ai qu’à emmener ma bouteille d’oxygène avec moi » rétorqua Vieux Lad. La Princesse au Petit Pois était experte en matelas, mais elle ne connaissait pas grand-chose au monde. « Vieux Lad, tu ne t’imagines tout de même pas que la lampe va réapparaître ! Tu l’as détruite autrefois en la jetant dans la crevasse où tu l’avais trouvée. C’est fini. La lampe n’existe plus. » « Rien n’est moins sûr. On dit que le jeune Prince Aladin utilise le pouvoir du génie pour détruire son pays. Or, sans lampe magique, pas de génie ! » « C’est ridicule, voyons, la lampe n’a pas le pouvoir de tuer les gens » affirma la Princesse au Petit-Pois.
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« Elle n’a pas besoin de les tuer directement. Il suffit de détruire les choses dont nous avons tous besoin pour vivre » expliqua la Reine de Bambou. J’ai lu la citation suivante dans un livre : « L’humanité poussera son dernier souffle lorsque tout ce dont elle a besoin pour vivre aura disparu. » Princesse au Petit-Pois n’avait rien compris à cette explication. Reine de Bambou poursuivit : « Pour vivre, il nous faut de l’eau à boire, des aliments à manger, un toit pour nous protéger de la pluie et du froid, des écoles pour apprendre, du travail pour gagner de l’argent. Et surtout il nous faut de l’espoir. Sans tout cela, nous mourrions. » Poucette renchérit : « Il paraît que Prince Aladin s’est mis en tête de devenir l’homme le plus riche du monde. Il s’est fait construire un énorme palais. Il a acheté des îles, des avions à réaction, des puits de pétrole, et même un lion ! Tout cela serait impossible sans le pouvoir de la lampe. » Vieux Lad ajouta : « Le pouvoir de lampe magique peut servir à faire le bien ou à faire le mal. Les vœux de Prince Aladin sont égoïstes et destructeurs. Je veux retourner dans mon pays pour l’arrêter. » « Mais alors, qu’est-ce que vous attendez ? » demanda la Petite Sirène. « Mais oui, qu’est-ce qu’on attend ? Partons ! » dit Cochon Sage. Tous acquiescèrent. Après avoir débarrassé la table des restes du déjeuner, Scarlett, Tusker, Reine de Bambou, Quelin, Vieux Lad et les trois Vieux Cochons commencèrent les préparatifs du voyage. Raiponce prit Scarlett de côté et lui glissa discrètement un petit paquet « pour le voyage ».
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Touchée par sa générosité, Scarlett mit le cadeau dans la poche de sa cape. Le lendemain avant l’aube, le coq qui servait de réveil à la Vieille Maison, poussa son cri rauque. C’était le seul moment de la journée où les pensionnaires malentendants étaient considérés comme chanceux… Les valises étaient prêtes. Des cartes et des jumelles avaient été glissées dans les poches avant. Les scooters électriques étaient chargés. Vieux Lad avait nettoyé sa veille malle volante des toiles d’araignée qui l’enrobaient. Tout était prêt pour le départ.
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Sous les encouragements et les adieux des autres pensionnaires, les huit vieux amis enfourchèrent leurs scooters (ou leur malle volante dans le cas de Vieux Lad) et se mirent en route. Bientôt la Vieille Ville avait disparu derrière eux et Cochonville se profilait à l’horizon. Arrivés dans les alentours de la ville, les trois vieux Cochons furent consternés de voir qu’un immense feu faisait rage dans la forêt de leur enfance.
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C’est l’heure de passer à l’énergie propre ! Si nous ne trouvons pas de meilleures solutions pour générer de l’énergie à partir de sources renouvelables, nous n’irons pas bien loin. La durabilité en matière d’énergie est une question très importante. La conversation commence avec toi. Tes choix ont-ils de l’importance ? Que pouvons-nous faire pour améliorer la situation ? Et d’abord, pourquoi l’énergie durable est-elle importante ?
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Chapitre II
Cochonville 17
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es trois Petits Cochons avaient appris de leurs ancêtres que pour échapper au loup, il fallait éviter de construire des maisons en foin ou en bois. Ils leur avaient enseigné à choisir avec soin les matériaux de construction, mais aussi à sélectionner un emplacement sûr pour leur habitation. Grâce à ces conseils avisés, les habitants de Cochonville avaient des maisons plus durables et mieux situées qu’autrefois. Mais malgré toutes ces précautions, le loup ne manquait aucune occasion pour essayer d’attraper et de manger les trois Petits Cochons. Chacun des trois avait sa propre idée du genre de maison où il serait le plus en sécurité. Petit Cochon Bleu considérait que le lac était l’endroit le plus sûr de tous, car les loups détestent l’eau. Petit Cochon Vert estimait au contraire qu’en s’installant sur la cime d’un arbre, il serait hors de portée du loup. Petit Cochon Taupe, pour sa part, voulait construire sous terre, affirmant qu’il serait ainsi à l’abri non seulement des loups, mais aussi des ouragans. Les trois Petits Cochons n’avaient jamais connu d’ouragan – d’ailleurs, Cochonville ne se trouvait pas dans une zone à risque. Néanmoins, petit Cochon Taupe craignait les ouragans plus que tout. Incapables de se mettre d’accord, les trois Petits Cochons décidèrent de construire chacun sa maison. Quelques jours plus tard, petit Cochon Bleu emménagea dans une péniche sur le lac. Une éolienne sur le toit fournissait toute l’énergie nécessaire pour naviguer et s’éclairer. Sa maison flottante était toute petite, mais il l’aimait beaucoup. Elle avait quelques inconvénients, c’est sûr. Par exemple, elle ne disposait pas d’espace extérieur pour organiser une fête d’anniversaire. Mais il y était à l’abri du loup. Petit Cochon Bleu venait de finir de peindre l’intérieur de la péniche. Couché dans son lit, qui était aussi long que la péniche était large, il s’amusait à faire rebondir sa balle contre le mur. Malheureusement, elle passa par la fenêtre et tomba dans l’eau. Contrarié, il se mit à donner des chiquenaudes sur l’abat-jour de sa lampe de chevet, jusqu’à ce que la lampe tombe par terre en se brisant en mille morceaux. Petit Cochon
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On ignore souvent qu’il existe beaucoup de moyens de rendre nos maisons plus écologiques et durables, de la conception du bâtiment au choix de matériaux de construction ou d’appareils ménagers peu gourmands en énergie. Des habitations durables ont un effet positif sur l’environnement, bien sûr, mais aussi sur la qualité de vie et la sécurité dans les villes. Comment construirais-tu une maison pour qu’elle soit sûre pour ta famille et pour la planète ?
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Bleu se leva alors et s’assit sur le bord de son lit. Il tapa nerveusement du pied sur le plancher. Tap, tap, tap. Cette maison était un peu trop petite pour un cochon hyperactif comme lui, se dit-il. C’est alors que de la rive voisine, il entendit le cri si redouté : « Petit cochon, Petit cochon, rapproche-toi de la rive et laisse-moi entrer ! » « Non ! Non ! Par le poil de mon menton ! » « Alors je soufflerai tant et si fort que ta maison coulera ! » Le loup gonfla ses joues et souffla de toutes ses forces. Mais la maison ne coula pas. Elle ne bougea pas d’un centimètre ! Le souffle du loup fit à peine une ride à la surface de l’eau. Petit Cochon Bleu leva le poing dans un geste de victoire. « Youpi ! Je savais que sur l’eau, je serais en sécurité ! Il faut que je le dise à mes frères. » En construisant sa maison flottante, Petit Cochon Bleu avait fait preuve d’intelligence et de créativité. Mais le loup était encore plus intelligent. Il savait en effet que la sécheresse qui sévissait dans le pays menaçait de s’étendre à Cochonville. Avant longtemps, le lac s’assècherait et le loup pourrait atteindre la maison de Petit Cochon Bleu sans se mouiller les pattes. Il s’installa sur la rive pour attendre. Le sol devenait de plus en plus sec. Les plantes flétrissaient à vue d’œil. Comme prévu, en peu de temps, toute l’eau du lac avait disparu, et la maison de Petit Cochon Bleu reposait sur la boue craquelée. Le loup,
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affamé par sa longue attente, enfonça la porte, bien décidé à dévorer sa proie. Petit Cochon Bleu eut juste le temps de sauter par la fenêtre et de s’enfuir. Il courut aussi vite qu’il le pouvait sur ses petites jambes jusqu’à la maison de Petit Cochon Vert, qui se trouvait dans un arbre non loin du lac. Dans la forêt, Petit Cochon Vert admirait sa maison, lovée entre les branches de deux grands pins et d’un sapin. Une feuille tomba en virevoltant et vint se poser gracieusement à ses pieds. Petit Cochon Vert la ramassa et la jeta dans la boîte à recyclage. Une deuxième feuille voltigea ; il l’attrapa au vol et la jeta aussi dans la boîte. C’était là le côté perfectionniste que lui reprochait souvent Petit Cochon Bleu, réalisa-t-il. Il donna alors un coup de pied dans la pile de feuilles et les éparpilla. Résistant à une forte envie de les ramasser, il grimpa dans sa maison perchée. Il y avait réservé une place de choix pour ses meilleures amies, les abeilles. De là-haut il pouvait voir venir le danger de loin. Mais jusqu’à présent, aucune situation de ce genre ne s’était présentée. Tout à coup, il aperçut un loup qui courait à toute vitesse après un cochon qui ressemblait fort à… Était-ce possible ? Petit Cochon Bleu ! Petit Cochon Vert dévala l’échelle de corde. Dès que son ami fut arrivé à sa hauteur, il le saisit par la patte et tous deux grimpèrent en haut de l’arbre et tirèrent l’échelle derrière eux pour empêcher le loup de les suivre. Ouf ! Ils étaient en sécurité !
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Le loup, en colère, secoua le tronc de l’arbre. « N’imaginez pas que vous allez m’échapper ! » Les cochons s’agrippèrent chacun à une branche pour ne pas tomber dans la gueule du loup. Soudain, la ruche accrochée à une branche supérieure de l’arbre tomba sur le sol. Le loup s’en empara et la fourra dans son panier. « Rendez-moi mes abeilles ! » cria Petit Cochon Vert. Le loup se tourna vers les deux petits cochons avec un sourire diabolique et dit : « Petits cochons, petits cochons, laissezmoi monter ! » « Non ! Non ! Par le poil de mon menton ! » « Alors je soufflerai tant et si fort que ta maison tombera ! » Petit Cochon Vert était intelligent, mais le loup était bien plus malin que lui. A l’aide d’une loupe, il concentra les rayons du soleil sur un tas de brindilles.
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Savais-tu que nous dépendons des abeilles pour notre alimentation ? En butinant, les abeilles répandent le pollen qui permet à la plante de produire des fruits ou des légumes. Malheureusement des milliers d’abeilles meurent chaque année, notamment à cause des pesticides répandus sur les cultures pour les protéger des insectes nuisibles. Sans abeilles, les plantes ne sont pas pollinisées. Il est urgent de comprendre et d’endiguer ce phénomène. Petit Cochon Vert discute des liens entre les êtres vivants et la planète, et des mesures à prendre pour freiner la mortalité des abeilles.
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Un mince filet de fumée apparut. Il souffla alors sur les brindilles. Une première flamme jaillit. En peu de temps, les flammes gagnèrent les buissons tout autour. C’était devenu un feu de forêt puissant et incontrôlable. Les cochons hurlaient de peur. Sautant de leur perchoir, ils s’enfuirent à toutes jambes en direction de la maison souterraine de Petit Cochon Taupe. A travers les craquements du feu qui faisait rage au-dessus de sa tête, Petit Cochon Taupe entendit des cris de cochon. Curieux, il ouvrit précautionneusement la trappe qui lui servait de porte d’entrée pour voir ce qui se passait. Il vit alors les deux petits cochons qui couraient à toute vitesse, poursuivis par le loup. Un arbre en feu commença à tomber au ralenti, menaçant de leur barrer le chemin. « Attention ! » hurla Petit Cochon Taupe. Les deux petits cochons eurent juste le temps d’éviter l’arbre, qui tomba avec fracas, barrant la route au loup. Les Cochons s’en sortaient avec quelques poils de queue brûlés. « Ouf ! » s’exclamèrent-ils. « Nous l’avons échappé belle ! » Petit Cochon Taupe fit entrer ses deux amis, essoufflés mais hors de danger. Petit Cochon Taupe, pour sa part, était très satisfait. Sa maison avait résisté à la sécheresse et au feu. Pendant ce temps, les Cochons Grognons contemplaient avec désespoir le feu qui dévorait Cochonville. Ils s’étaient mis en route avec la ferme intention de sauver les Petits Cochons du Grand Méchant Loup. Mais c’était maintenant à l’incendie qu’ils étaient confrontés. Contre un ennemi aussi puissant, ils n’avaient aucun espoir de gagner. Quelin les calma : « Nous sommes venus pour sauver les Petits Cochons. Eh bien, sauvons-les ! »
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La troupe se fraya un chemin à travers la forêt calcinée. Entre les volutes de fumée, ils distinguèrent deux formes qui couraient à toutes jambes. « Ce sont eux ! Ce sont les Petits Cochons ! » cria Cochon Sage. « On n’y voit rien avec cette fumée » grommela Vieux Lad. Juchés sur leurs scooters, les anciens suivaient tant bien que mal le chemin jonché de branches et de feuilles. Arrivés près de la maison de Petit Cochon Taupe, ils freinèrent brusquement. Le loup montait la garde devant la trappe. Cochon Sage sentit son courage l’abandonner. Scarlett comprit son angoisse : « Nous sommes venus pour sauver les Petits Cochons, alors sauvons-les ! » Cochon Sage la remercia du regard. Tous ensemble, les anciens lancèrent leurs scooters à toute vitesse en direction du loup. En quelques instants, ils l’avaient encerclé. Cochon Grognon dit : « Vous êtes coincé, Loup ! » Ramassant toutes ses forces, le loup bondit par-dessus leurs têtes et disparu dans la forêt enfumée. La troupe se regarda dans un silence étonné. Tusker, toujours le premier à s’inquiéter, s’écria : « Oh non ! Nous devions capturer le loup ! Qu’allons-nous faire maintenant ? » « Tout simplement ce que nous avions prévu de faire » répondit Quelin. « Le loup s’est échappé, mais il reviendra. C’est alors que nous l’attraperons. »
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« Nous ferions mieux d’entrer » dit Scarlett, en indiquant la trappe. Elle l’ouvrit d’un coup sec. Les trois Petits Cochons sirotaient du thé en dégustant un délicieux gâteau forêtnoire, lorsque soudain, sept vieux étrangers et une énorme tête d’éléphant firent irruption dans leur abri souterrain. Saisissant un vaporisateur anti-insectes d’une main et un briquet de l’autre, Petit Cochon Taupe fit face aux intrus : « Reculez ! Sinon je n’hésiterai pas à mettre le feu à ce vaporisateur ! » Les trois Petits Cochons n’avaient jamais rencontré leurs arrière-grands-parents, les trois Vieux Cochons. Il leur fallut un bon moment pour comprendre ce que les Vieux Cochons essayaient de leur expliquer. Finalement, Petit Cochon Taupe posa le vaporisateur et leur offrit une part de forêt-noire en signe de bienvenue. Intrigué par la gentillesse des trois Vieux Cochons, il leur demanda : « Nos vies sont-elles si importantes que vous risquiez les vôtres pour nous préserver du loup ? » «Nous savons ce que c’est d’avoir peur » expliqua Cochon Sage. « Nous savons ce que c’est de vivre sans certitude du lendemain. Chacun doit pouvoir se sentir en sécurité dans sa maison. Chacun doit pouvoir vivre sans peur. A notre époque, personne ne savait comment nous aider. Depuis, le monde a appris à trouver des solutions à ses problèmes. »
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Tusker essaya à nouveau d’entrer, mais la trappe ne laissait passer que sa tête. Petit Cochon Taupe s’excusa : « Désolé mon ami, je n’ai pas pensé aux éléphants en construisant ma maison… » Tout le monde éclata de rire. Les téléphones portables et les ordinateurs ont déjà profondément transformé le monde et joueront un rôle croissant dans les changements à venir. Le problème, c’est que ces appareils contribuent à une augmentation rapide des déchets électroniques, qui sont hautement toxiques. Reine de Bambou a pris conscience de ce problème. Sa mission est d’apprendre à ses amis à éliminer les déchets électroniques de façon sûre et écologique.
Voulant rassurer leurs amis restés à la Vieille Maison, Reine de Bambou sortit son téléphone portable de sa poche. Comme il était déchargé, elle demanda à Petit Cochon Taupe si elle pouvait emprunter son chargeur. Malheureusement, le chargeur de petit Cochon Taupe n’était pas compatible avec son téléphone. Frustrée, Reine de Bambou jeta son téléphone devenu inutilisable à la poubelle. Petit Cochon Vert se précipita aussitôt pour transférer l’appareil dans la poubelle réservée aux déchets électroniques. Pendant ce temps-là, l’araignée Anansi descendit du plafond pour voir ce qui se passait. Petit Cochon Bleu saisit le vaporisateur anti-insectes pour la chasser. « Je déteste les araignées ! »
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Cochon Sage s’interposa. « Mais tu es fou ! Elle te paraît peut-être nuisible, mais elle joue un rôle important pour la planète. La vie d’une araignée compte tout autant que la tienne ! » Anansi vint se poser sur l’épaule de l’un des deux Cochons Grognons. Petit Cochon Bleu posa le vaporisateur et se mit à tapoter sur la table avec sa fourchette. Ce bruit incessant irrita Cochon Grognon : « Veux-tu bien arrêter de gigoter sans cesse ! »
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Le silence embarrassant fut interrompu par l’irruption soudaine d’une grosse patte velue à travers le plafond de l’abri souterrain. C’était le loup ! Il saisit les trois Vieux Cochons et s’enfuit en courant. Tous se mirent à crier, y compris Tusker, dont la tête était restée coincée dans la trappe. Les trois Petits Cochons bondirent à la poursuite du loup, laissant là les anciens. « Si Cochon Sage était là, il nous dirait de poursuivre notre mission » dit Scarlett tristement. « Tu as raison » répondit Tusker. « Montre-nous le chemin ! »
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Chapitre III
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L elephant et la tortue 35
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epuis que l’éléphant Petite-Oreille avait dit à la Pluie qu’il n’avait plus besoin d’elle, elle s’en était allée. La terre, d’aussi loin que l’on pouvait la voir, était devenue sèche et stérile. Les plantes flétrissaient. Les lacs s’asséchaient. Il ne restait qu’un seul point d’eau sur tout le territoire de Petite-Oreille, qu’il refusait de partager avec les autres animaux. Petite-Oreille avait faim. Il se décida à s’éloigner temporairement du point d’eau pour chercher à manger. Mais avant de partir, il en confia la garde à Tortue, en lui disant : « Personne n’a le droit de boire cette eau, même pas toi ! » Tortue se percha sur un rocher pour monter la garde. Toute fière de la mission que lui avait confiée Petite-Oreille, elle bombait la poitrine comme un crapaud. « Quand Petite-Oreille verra
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comme j’ai bien rempli ma mission, il se rendra compte que je ne suis pas si différente de lui » se dit Tortue. « Alors il me récompensera en me donnant de l’eau. » Elle était loin de se douter de ce qui allait arriver. Sous la chaleur oppressante, la surface de l’eau se transformait en vapeur. Soudain, un moustique émergea de la brume. C’était un moustique porteur de paludisme. « Pour qui te prends-tu ? C’est moi la déesse de l’eau, pas toi ! » Tortue était lente de nature, comme toutes ses sœurs. Elle parlait lentement, elle marchait lentement et, lorsque Mademoiselle Moustique chargea sur elle, elle se réfugia lentement dans sa coquille protectrice. Moustique eut juste le temps de la piquer au cou avant qu’elle se mette à l’abri. Tortue sentit la maladie envahir son petit corps. Terrassée par une vague de fièvre et de fatigue, trop faible pour résister à l’infection, elle se recroquevilla dans sa coquille pour pousser son dernier soupir. Dans l’arbre qui surplombait le rocher où gisait Tortue, l’oiseau du chant populaire arrêta de siffler. Pendant ce temps, le lion, la girafe, le buffle et de nombreux autres animaux des régions sèches environnantes, forcés de parcourir de longues distances pour se désaltérer, étaient arrivés au point d’eau. « Nous allons enfin pouvoir boire à notre soif ! » se réjouissaient-ils. A cet instant, ils remarquèrent Tortue, couchée sur le dos, sans vie. Elle avait dû marcher longtemps pour atteindre l’eau, se dirent-ils. Elle s’était sans doute effondrée, morte de soif et d’épuisement. C’était bien triste.
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L’eau est un élément essentiel pour la vie sur terre. La faune et la flore marine ont besoin d’eau propre pour survivre, les sols ont besoin d’eau pour produire des aliments, et les êtres humains ont besoin d’eau potable à boire et pour se laver. L’eau sale ou non traitée peut être dangereuse pour les êtres humains et les animaux. Selon toi, combien de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau ? Savais-tu que les eaux usées peuvent être filtrées pour les rendre potables ?
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Alors, du plus profond de la brume, les animaux entendirent une voix aiguë : « Reculez ! Je vous interdis de boire cette eau ! » D’où venait cette voix ? Interloqués, ils se rapprochèrent. « Reculez, j’ai dit ! » Au bourdonnement qui suivit, les animaux assoiffés comprirent qui se cachait dans la brume : c’était Mademoiselle Moustique ! Ils agitèrent leurs oreilles pour la chasser. Le Rhinocéros Blanc du Nord s’avança courageusement. « Mademoiselle Moustique, nous avons tous très soif et nous sommes très fatigués. S’il vous plaît, partagez votre eau avec nous. » Moustique fit comme si elle n’avait rien entendu. Rhinocéros revint à la charge. « Mademoiselle Moustique, pourquoi ne me permettezvous pas de boire ? Est-ce parce que je suis blanc ? » « Oui » répondit Moustique. Rhinocéros pencha sa grande tête toute ridée et se mit à pleurer. « Nous sommes déjà si peu nombreux. Si je meurs de soif, c’est mon peuple entier qui risque de disparaître. »
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Flamant Rose s’approcha à son tour de Moustique, arborant avec confiance son plumage couleur d’aurore. « Aucun flamant rose ne peut boire de mon eau » dit Moustique. Héron Bleu fit un grand pas de côté pour s’éloigner de Flamant Rose. Moustique remarqua son geste. « Il en va de même pour toi Héron Bleu. » Bufflesse fit alors un pas en avant. « Mademoiselle Moustique, pourquoi ne puis-je pas boire ? » « Parce que tu es une fille. » « Mais c’est injuste ! » gémit Bufflesse. Phacochère à son tour s’avança péniblement dans son fauteuil roulant. Il avait perdu deux pattes dans l’explosion d’une mine terrestre. « Interdit aux handicapés ! » bourdonna Moustique. « Mais… »
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« Non, c’est non ! » Deux lions s’avancèrent ensemble, les queues enlacées. Moustique leur dit : « Hors de ma vue ! Pas d’eau pour vous. »
Ces animaux en ont assez d’être exclus ! Dans notre monde actuel, l’exclusion ne doit plus être tolérée. Personne ne devrait souffrir de discrimination à cause de ses croyances, de son sexe ou de son apparence physique. Quels autres motifs de discrimination existe-t-il ? Que pouvonsnous faire pour réduire les inégalités et assurer le respect des droits de l’homme pour tous ?
Après s’être brossé le pelage pour couvrir son derrière rouge, Mère gazelle s’approcha à son tour. Elle était malade et c’était très embarrassant pour elle d’être vue en public. Moustique lui dit : « Je ne sais pas ce que vous avez, mais vous sentez très mauvais ! Je vous interdis de boire. » Jaguar, épuisé par le long chemin qu’il avait dû parcourir depuis l’Amazonie, s’élança comme une flèche vers le puits. « Vous êtes un étranger, Jaguar, et les étrangers ne sont pas les bienvenus ici ! » Estomaqué, Jaguar alla se coucher à l’ombre de l’arbre en haletant.
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Entre-temps, Petite-Oreille avait fini son repas. Il retourna vers le point d’eau. Lorsqu’il vit les animaux attroupés autour de la mare, il entra dans une colère noire. Trompe levée, il cria : « Que personne ne boive ! Toi aussi, Moustique! » Avec un bourdonnement aigu, Moustique se précipita sur Petite-Oreille et le toisa d’un air menaçant. Petite-Oreille jeta un coup d’œil à Tortue, qui gisait toujours sur le dos, raide morte. Réalisant que sa taille ne présentait aucun avantage face à un ennemi aussi dangereux que Moustique, Petite-Oreille se tourna vers les autres animaux : « J’ai une idée, dit-il. Et si nous votions ? » « Je l’interdis ! » bourdonna Moustique. Depuis l’enlèvement des trois Vieux Cochons, le groupe des anciens s’était réduit de huit à cinq personnes. Ils roulaient sur des routes poussiéreuses vers le seul point d’eau restant. Vieux Lad, lui, glissait en première classe sur son coffre volant. Le chemin était devenu si cahoteux que la Reine de Bambou craignait que ses prothèses dentaires se décollent. « Je n’en peux plus de rouler sur ces bosses. Continuons à pied ! »
Penses-tu que c’est important de voter ? Les votations permettent aux citoyens de participer aux décisions politiques importantes qui les concernent. C’est pour cela que la démocratie est fortement liée à la paix, au respect des droits de l’homme et à la liberté d’expression. Ceux qui ont le privilège de voter doivent prendre cette responsabilité au sérieux. Car chaque vote compte !
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Tous étaient d’accord, sauf Tusker, qui jouissait de la brise rafraîchissant ses grandes oreilles en sueur. Néanmoins, pour préserver la paix au sein du groupe, Tusker gara son scooter à côté des autres. Vieux Lad, qui avait de la difficulté à respirer dans le meilleur des cas, sauta de son coffre avec sa bouteille d’oxygène sous le bras et s’assit confortablement sur la trompe de Tusker. Ils parcoururent ensemble le reste du trajet à pied sur la route poussiéreuse, sous une chaleur écrasante. Soudain, ils entendirent des voix au loin. Faibles d’abord, puis de plus en plus distinctes au fur et à mesure qu’ils approchaient. Arrivés près du point d’eau, les cinq anciens s’accroupirent derrière un bosquet d’arbustes aux branches dénudées pour observer ce qui se passait. Une foule d’animaux venus des quatre coins du monde entouraient le point d’eau. Ils semblaient être sous le contrôle d’un moustique aussi petit qu’effrayant. « A mon époque, les moustiques ne faisaient pas la loi », se dit Tusker, en se grattant la tête avec sa trompe. D’ailleurs, n’était-il pas lui-même la cause du problème ? Après la disparition de la Pluie, n’avait-il pas dit aux animaux d’aller chercher un autre point d’eau ? Et maintenant un moustique radin en avait pris le contrôle ! Déshydratés, les animaux risquaient de mourir de soif. Vieux Lad enfonça son coude dans le flanc de Tusker. « Tu es le plus grand ! Fais donc quelque chose ! » Tusker se leva et chargea, trompe dressée. « Assez ! » tonna-t-il. Il s’arrêta, tout essoufflé par sa course. Moustique et les autres animaux se retournèrent pour voir qui avait parlé.
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« Un grand sage a dit autrefois que toutes les créatures doivent avoir les mêmes droits, et qu’aucun n’a de privilèges spéciaux, continua Tusker. Tous les animaux ont le droit de boire ! » Qui avait dit ça ? Tusker ne s’en souvenait plus, mais il savait que c’était vrai. Les bêtes assoiffées levèrent la tête. Moustique, de son côté interpréta les paroles de Tusker comme une provocation. Qui était cet éléphant que se permettait de la contredire avec tant d’effronterie ? Elle allait lui donner une leçon ! Moustique enfonça sa trompe au beau milieu du front bombé de l’éléphant. Un bouton rouge apparu instantanément à l’endroit où elle l’avait piqué. Tusker retourna rapidement vers les anciens, qui tremblaient de peur. Son front commençait à le démanger. Scarlett était furieuse. « C’est inacceptable ! » s’écria-t-elle. Saisissant le bocal que lui tendait petit Cochon Vert, elle courut après Moustique pour la piéger. « L’as-tu attrapée ? » demanda Petit Cochon Vert d’une voix aiguë.
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Le nombre de migrants dans le monde est en constante augmentation. Certains fuient la guerre, d’autres sont à la recherche d’une vie meilleure. La migration est un sujet particulièrement sensible. De nombreuses personnes pensent à tort que le coût économique de la migration est élevé, alors qu’en fait, la grande majorité des migrants contribuent au développement économique de leur pays d’accueil. Les migrants amènent avec eux des compétences et des traditions qui enrichissent les cultures du monde entier.
Tous se penchèrent pour regarder. « Elle n’est pas là ! » gémirent les Cochons Grognons. Moustique s’était volatilisée, tout comme le loup de Cochonville. Entre-temps, la brume qui planait au-dessus du point d’eau avait disparu. Tout semblait calme et sans danger. Les animaux s’avancèrent timidement pour boire. Ce n’était pas tout à fait la victoire héroïque qu’avait envisagée Tusker, mais ses compagnons et lui étaient heureux d’avoir pu rendre le point d’eau aux animaux. Tous burent à leur soif. Puis les animaux dansèrent au son de l’oiseau du chant populaire. Alors que la fête battait son plein, Tusker s’effondra soudain. Il transpirait et était secoué de violents frissons. Ses muscles étaient tout endoloris et il avait la nausée. Les animaux l’entourèrent. « Il a le Zika ! » S’écria la bufflesse. « Non, ce sont plutôt les symptômes du paludisme » dit la girafe. « Nous devons lui donner de l’eau pour la fièvre, puis aller chercher le médecin de brousse. » « Qu’est-ce qu’un médecin de brousse ? » demanda Vieux Lad. « C’est un médecin qui a des pouvoirs magiques et sait guérir les maladies par la danse » expliqua Rhinocéros.
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Tous se précipitèrent vers le puits pour chercher de l’eau pour Tusker. Petite-Oreille aspira de l’eau avec sa trompe. Scarlett remplit le bocal de Petit Cochon Vert. Les autres puisèrent de l’eau avec leurs mains. Girafe tenta sans succès de faire de même avec ses sabots. Chargés d’eau, les animaux retournèrent vers Tusker. Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils l’aperçurent flottant au-dessus du sol, emporté par une nuée de moustiques !
« STOP ! » crièrent-ils d’une seule voix. Mais c’était trop tard. Tusker s’était envolé. Vieux Lad se tourna vers ses compagnons : «Nous devons poursuivre notre voyage ! Je prendrai les devants dans ma malle volante pour surveiller la route d’en haut. De votre côté, continuez jusqu’à la prochaine étape, Villerouge. » Scarlett fusilla Vieux Lad du regard. Son visage était devenu aussi rouge que sa cape. « Non ! Les trois Vieux Cochons ont été enlevés par le grand méchant loup à Cochonville. Tusker aussi a été enlevé dans son pays. Si c’est pour me faire enlever par le loup à mon tour, je refuse de retourner dans ma ville natale ! Il est temps de rentrer à la maison. Ce voyage est devenu bien trop dangereux. » Vieux Lad la rassura : « Comment pouvons-nous empêcher l’histoire de se répéter, si nous ne sortons pas de notre zone de confort ? Vous avez eu le courage de proposer ce voyage, que nous aurions dû faire depuis longtemps. Ce n’est pas maintenant qu’il faut abandonner ! Rappelons-nous pour qui nous l’avons entrepris. Sommes-nous tous d’accord ? » Les anciens retournèrent vers leurs scooters en silence.
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Chapitre IV
Petit Chaperon Rouge 53
A
u fond de la forêt, se dressait un petit chalet en bois. C’est là que vivait grand-mère Rose. Quelques rares rayons de soleil filtraient entre les branches des grands arbres. Partout ailleurs, la forêt était froide et pleine d’ombres. Mais cela ne faisait pas peur à grand-mère Rose, car elle y était habituée. Et depuis qu’elle souffrait du diabète, elle passait de toute façon la plupart de ses journées à l’intérieur. La petite-fille préférée de grand-mère Rose, Petit Chaperon Rouge, vivait non loin de là, avec sa mère Ruby. La maison qu’elles occupaient avait appartenu autrefois à grand-mère Rose. Mais depuis que cette dernière s’était retirée dans son petit chalet, tout avait changé. Les arbres autour de la maison avaient été abattus, et une cité moderne, appelée Villerouge, avait surgi du sol. Des autoroutes surélevées, illuminées par des lampadaires, serpentaient autour des gratte-ciel. Petit Chaperon n’avait plus rien d’une fille de la campagne. Grand-mère Rose comptait sur Petit Chaperon Rouge pour lui apporter des provisions. Elle ne mangeait pas très sainement, car les aliments qu’on trouvait
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dans les magasins de Villerouge n’étaient pas de bonne qualité. Chaque fois que le Petit Chaperon se rendait chez sa grand-mère, Ruby lui répétait la même consigne, d’un ton sévère. Petit Chaperon l’avait entendu si souvent qu’elle pouvait la réciter par cœur : « Fais attention où tu mets les pieds : ne t’éloigne pas du sentier et n’adresse pas la parole aux inconnus ! » « Oui, Ruby ». Le petit Chaperon appelait parfois sa mère par son prénom pour la taquiner. Elle n’avait jamais rencontré d’inconnus dans la forêt. Le vrai danger était ailleurs, sous terre. Il y a bien longtemps, les habitants de la région avaient posé des centaines de mines terrestres pour se défendre contre les loups dangereux qui erraient dans les bois. Depuis que le problème des loups avait été résolu, la plupart des mines avaient été déterrées, mais on n’avait jamais réussi à toutes les retrouver. Pour se protéger, les habitants de Villerouge avaient dressé des rats capables de détecter les explosifs sous terre. Petit Chaperon, elle aussi, avait un rat détecteur qui l’aidait à traverser la forêt sans marcher sur une mine.
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Savais-tu que dans de nombreux pays, des mines antipersonnel sont encore enfouies sous terre ? Tous les jours, plusieurs personnes sont tuées après avoir marché sur une mine. La moitié des victimes sont des enfants. Ces mines ont été posées en temps de guerre. Les pays du monde ont promis de ne plus utiliser ce genre d’explosifs, mais le déminage est difficile et prend du temps. En Afrique, des organisations se servent de rats détecteurs pour chercher les mines, car ils sont trop légers pour les déclencher.
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Une après-midi, tandis qu’elle attendait l’arrivée de Petit Chaperon, grand-mère Rose ouvrit un paquet de bonbons. « Un petit bonbon ne me fera pas de mal ! » se dit-elle. Grand-mère Rose savait que Petit Chaperon arriverait plus tard que d’habitude, car elle devait d’abord passer chercher un colis à la poste. Tout en rêvant à ce que pouvait bien contenir ce colis, grand-mère Rose engloutit sans penser le paquet entier de bonbons ! Puis elle commença à penser au repas que lui apporterait Petit Chaperon. Elle avait de plus en plus faim. Mais Petit Chaperon n’arrivait toujours pas, et l’appétit de grand-mère Rose se transforma en inquiétude. Ruby était en train d’ajouter un reste de viande cuite à de la viande crue dans un récipient quand le téléphone sonna. C’était grand-mère Rose. « Pourquoi Petit Chaperon ne m’a-t-elle pas apporté mon repas ? » demanda-t-elle. Affolée, Ruby laissa tomber le téléphone et se précipita au dehors. Elle courut chez les voisins. « Avez-vous vu Petit Chaperon ? » Non, personne ne l’avait vue. L’angoisse de Ruby enflait au fur et à mesure qu’elle avançait, frappant aux portes, chaque fois plus désespérée. Ruby colla des affiches avec la photo de Petit Chaperon un peu partout dans la ville. Mais de la petite fille, aucune trace. Durant les deux premiers jours qui suivirent la disparition, Ruby ne reçut personne et ne quitta pas la maison. Grand-mère Rose l’appelait régulièrement pour la réconforter et lui rappeler gentiment qu’elle avait encore besoin de manger... Ruby ne supportait pas l’idée d’aller au supermarché, mais elle savait que grand-mère Rose était incapable de se débrouiller toute seule. « Ça me changera les idées de faire les courses », se dit-elle.
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Ruby se dirigea vers l’épicerie la plus proche. C’était là où Petit Chaperon achetait les provisions pour sa grand-mère. Le magasin, bien que tout petit, ne manquait de rien. Mais il était fermé ce jour-là. Aucune lumière ne filtrait à travers la vitrine. Remarquant l’air surpris de Ruby, un passant expliqua : « Ils ont fermé hier à cause d’un manque de stock. Tous les magasins du quartier ont le même problème. Il faut aller au supermarché de la ville voisine. »
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« Mais pourquoi ? » « Personne ne sait. Qui aurait pu imaginer qu’une ville aussi prospère que la nôtre viendrait à manquer de nourriture ? » Pour aller au supermarché de la ville voisine, Ruby dut prendre un train et deux autobus. Le supermarché était bien plus grand et mieux achalandé que l’épicerie de son quartier. Il était si grand qu’elle prit beaucoup plus de temps que d’habitude à trouver les produits que grand-mère lui avait demandé, puis à consulter les étiquettes et comparer les prix. Grand-mère voulait une douzaine d’œufs. « Pourquoi tant d’emballages différents, alors que les œufs se ressemblent tous ? » se demanda Ruby. Elle avait le choix entre des œufs de ferme frais, des œufs de poules élevées en liberté, des œufs de poules élevées en plein air, des œufs bio… Et tous les emballages prétendaient que leurs œufs étaient les meilleurs et les plus sains. Pour finir, elle choisit des œufs bios. Mais remarquant qu’ils étaient beaucoup plus chers que les autres, elle les remit vite sur l’étagère et prit un autre carton au hasard. Elle avait toujours cru que les produits les plus chers étaient de meilleure qualité, mais à ce prix-là c’était du vol, se dit-elle... La liste de commissions était encore longue, et grand-mère avait faim. Ruby se dépêcha de finir ses courses. De retour à la Forêt Rouge, Ruby se dirigea vers le chalet de grand-mère, suivant de près le rat détecteur de Petit Chaperon. Elle s’arrêtait de temps en temps pour poser ses sacs à commission et souffler un peu. De loin, Ruby aperçut grand-mère Rose qui l’attendait devant sa porte avec deux autres personnes. « Maman a vraiment l’air beaucoup plus mince et en forme que d’habitude », se dit-elle.
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Pour la première fois dans l’Histoire humaine, la malnutrition touche une part disproportionnée de la population mondiale. De nombreuses personnes souffrent de dénutrition, alors que d’autres souffrent de surpoids ou d’obésité. C’est ce que l’Organisation mondiale de la santé appelle « le double fardeau de la malnutrition ». En 2015, plus de 1,9 milliard d’adultes étaient en surpoids et plus de 600 millions étaient obèses. Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment savoir si un aliment est sain et nourrissant ? Peut-on faire confiance aux étiquettes ?
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Ruby embrassa grand-mère Rose sur la joue et lui dit : « Quelle peau lisse tu as, Maman. » « C’est parce que je me protège du soleil, ma chérie. » « Et comme tu te tiens droite, Maman. » « C’est par ce que je fais du yoga tous les jours. » Ruby fut très troublée par ces réponses. A sa connaissance, Rose ne faisait pas d’exercice physique ! « Tu parais beaucoup plus forte, Maman. » « C’est par ce que je mange sainement. » « Tu n’es pas ma mère, n’est-ce pas ? » Scarlett secoua la tête : « Tu as raison : je suis ta grand-mère et non ta mère ! Ravie de te rencontrer, chère Ruby. Je te présente mes amis, Reine de Bambou et Quelin. » Une fois entrée dans le chalet de sa grand-mère, Scarlett expliqua la raison de leur voyage et raconta leurs mésaventures depuis qu’ils avaient quitté la Vieille Maison. « Nous sommes partis plein d’espoir. Mais maintenant nous sommes découragés. Je commence à douter de moi. Je pensais que le monde serait exactement comme avant, mais ce n’est pas le cas. Notre première étape a été Cochonville… »
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Ruby interrompit : « Je connais bien les trois Petits Cochons ! Nous voulions justement empêcher le loup de les manger. Mais au lieu de cela, le loup a enlevé nos amis les trois Vieux Cochons. » Cette nouvelle rendait Ruby encore plus inquiète pour sa fille. « Nous nous sommes ensuite dirigés vers la patrie de Tusker l’éléphant » continua Scarlett. « Puis nous sommes venus ici, dans la Forêt Rouge. Tu as sans doute compris pourquoi : depuis toujours, le méchant loup attaque les grands-mères faibles et malades. Si, avec notre aide, grand-mère Rose peut retrouver la forme et la santé, le loup ne la mangera pas. » Ruby éclata de rire. « Le loup ? Nous n’avons plus de problèmes avec les loups depuis des dizaines d’années. » « Mais comment avez-vous fait ? » « Des quantités de mines terrestres ont été posées partout dans la forêt pour les chasser » expliqua Ruby. « Au fait, où est Petit Chaperon en ce moment ? demanda Quelin. Ruby baissa la tête. Elle paraissait désespérée. D’une voix blanche, elle dit : « Petit Chaperon a disparu. » A cet instant, on frappa à la porte.
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Ruby, Quelin, Scarlett, Reine de Bambou, armés d’ustensiles de cuisine et de la canne de grand-mère, se cachèrent sous l’évier et dans l’armoire. La porte s’ouvrit lentement en grinçant. Ruby, dissimulée derrière le portemanteau proche de la porte, vit deux petits sabots s’avancer. « Il y a quelqu’un ? Excusez-moi » dit une voix aiguë. « Je suis Petit Cochon Vert et je n’habite pas loin d’ici. Auriez-vous vu passer un essaim d’abeilles par hasard ? » Il tenait un bocal vide dans les mains. « Petit Cochon Vert ! As-tu traversé les bois tout seul ? Ce n’est pas prudent » dit Ruby. Les autres, qui avaient retenu leur souffle pendant tout ce temps, expirèrent bruyamment. Ruby proposa à Petit Cochon Vert de le raccompagner chez lui. Mais d’abord, elle devait faire la cuisine pour grand-mère Rose. Ruby pela et coupa des pommes de terre et passa des filets de poisson dans la panure, puis mit le tout à frire dans une grande casserole d’huile bouillante. La graisse gicla. Ruby prépara également une mayonnaise, car pour grand-mère Rose, un repas sans sauce n’était pas un repas ! En observant Ruby, Scarlett se dit qu’elle pourrait lui apprendre comment cuisiner plus sainement. Plutôt que de faire des kilomètres et des kilomètres pour aller au supermarché, Ruby et grand-mère Rose pourraient planter un potager à côté du chalet et y cultiver des légumes et des salades. Quelin avait déplié une carte et, avec l’aide de Reine de Bambou, l’étudiait soigneusement pour trouver le meilleur chemin vers leur prochaine étape : la ville natale de Reine de Bambou.
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« Merci de votre accueil, grand-mère Rose, mais il est temps de poursuivre notre voyage » dit Reine de Bambou. Scarlett répondit : « Je vais rester et aider Ruby à s’occuper de grand-mère Rose. Je vous rejoindrai plus tard. » « Tu sais où nous trouver » dit Quelin, en indiquant la carte. Se tournant vers Reine de Bambou, il ajouta : « De huit il ne reste plus que deux, toi et moi. » Il sourit, serra son poncho rouge autour de ses épaules, et sortit dans la forêt froide avec Reine de Bambou, laissant les trois femmes bien au chaud dans le chalet de grand-mère Rose. Petit Cochon Vert attendait toujours patiemment que grand-mère Rose finisse de manger. Il espérait qu’il y aurait des restes, mais la veille dame ne laissa pas une miette dans son assiette, bien qu’elle ait été remplie à ras bord ! Il ne restait aucune trace du copieux repas qu’elle venait d’engloutir, sauf quelques gouttes de gras sur la nappe. C’est alors que petit Cochon Vert entendit un bruit de pas au loin qui s’approchait de la maison de grand-mère, suivi de cris de cochons. Il ouvrit la porte et vit Petit Cochon Bleu et Petit Cochon Taupe qui galopaient vers lui en brandissant une feuille de papier. Arrivés au chalet, les deux petits cochons s’écroulèrent les mains sur les genoux, à bout de souffle. Petit Cochon Taupe tendit la feuille à petit Cochon Vert : c’était l’avis de disparition de Petit Chaperon. « Nous avons vu Petit Chaperon il y a quelques minutes à peine ! Elle est de l’autre côté de la forêt. »
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Ruby saisit son manteau. « Attends » dit Scarlett. «N’oublie pas d’emmener Rat Détecteur. » « Tu ne viens pas ? » « Je veillerai sur grand-mère. J’ai aussi un peu de jardinage à faire. » Ruby était tellement reconnaissante que Scarlett reste là pour aider, même si elle ne comprenait pas trop ce qu’elle voulait dire par du « jardinage ». Mais elle n’avait pas le temps de lui demander des explications : il fallait sauver sa fille ! Ruby, les trois Petits Cochons et Rat Détecteur quittèrent le chalet en claquant la porte derrière eux.
BANG ! Ce n’était pas le claquement de la porte qui les effraya tous, mais la violente explosion dehors, qui secoua les arbres.
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Chapitre V
Princesse de Bambou 71
I
l était une fois un riche coupeur de bambou qui vivait avec sa femme au milieu d’une forêt de bambou. Ils ne manquaient de rien, mais la vie leur semblait triste, car ils n’avaient pas d’enfants. Un jour, alors que le coupeur de bambou travaillait dans la forêt comme d’habitude, il aperçut une lueur qui semblait venir de l’intérieur même d’un tronc de bambou. Plus il s’approchait, plus la lumière devenait vive. Il coupa le tronc pour voir d’où elle venait. A l’instant où la hache pénétra au cœur de la tige, la lumière se déploya comme une fleur et révéla une petite fille assise en son centre.
Le coupeur de bambou connaissait l’histoire de Petite Poucette, qui était née dans une corolle de fleur. Mais il n’avait jamais entendu parler de bébés nés d’une pousse de bambou ! Il ramassa délicatement la petite fille et la posa sur sa paume pour admirer son éclat. Puis il la ramena chez lui et la présenta à sa femme. Ils décidèrent sur-lechamp de l’élever et de l’aimer comme leur propre fille. Ils lui donnèrent le nom de « Princesse de Bambou ». Le coupeur de bambou conserva précieusement la tige ou était apparue la petite fille, afin de lui rappeler qu’on n’a pas besoin de chercher loin pour trouver le bonheur. La Princesse de Bambou était la plus charmante des petites filles. L’amour entre elle et son père grandissait tous les jours : il était aussi solide que les bambous qui entouraient leur maison. Ils passaient beaucoup de temps ensemble, ne quittant presque jamais la forêt de bambous. Dans son temps libre, Princesse de Bambou promenait son panda apprivoisé, s’entraînait au kendo, un art martial, ou lisait en cachette. Au fur et à mesure qu’elle grandissait, Princesse de Bambou devenait de plus en plus experte dans chacun de ces domaines. Toutefois, ce n’était pas de ses nombreux talents qu’on parlait dans le village, mais de la fortune dont elle hériterait un jour en tant que fille d’un riche coupeur de bambou. Le jeune homme qui réussirait à gagner son amour pourrait vivre dans le luxe.
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Des millions de femmes n’ont pas accès à des postes à responsabilités dans la profession de leur choix. Leur carrière est souvent influencée par des facteurs culturels ou religieux, par leur couleur de peau ou leur origine sociale. Les femmes et les jeunes filles sont parfois forcées de se marier très jeunes ou sont cantonnées dans des occupations qui correspondent à une vision patriarcale du rôle de la femme. Permettre aux femmes de réaliser leur potentiel favorise la croissance économique et l’égalité des chances pour tous, sans distinction de sexe.
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Lorsque la Princesse de Bambou eut quinze ans, son père décida qu’il était temps de lui trouver un mari. Il écrit à cinq princes très riches pour les inviter à dîner chez lui, chacun à leur tour, cinq soirs de suite. Les princes auraient ainsi la possibilité de gagner l’amour de la princesse, mais surtout de recueillir l’approbation de son père, car c’était lui qui déciderait en dernier lieu à qui il accorderait la main de sa fille. La Princesse de Bambou savait qu’elle serait mariée très jeune : c’était la tradition. Elle devrait alors abandonner ses études. Plus elle grandissait, plus cette échéance l’angoissait. Selon elle, le mariage devrait être un choix ; elle voulait choisir elle-même la personne avec qui elle passerait le restant de sa vie. Elle se trouvait beaucoup trop jeune pour le mariage. Elle rêvait de voyager et elle voulait encore étudier. Elle se passionnait pour les sciences, et s’imaginait un jour ingénieure, chercheuse ou informaticienne. Elle adorait programmer des applications et passait beaucoup de temps sur les réseaux sociaux.
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Son père, en revanche, se méfiait de tout ce qui était moderne et en particulier de ce qu’il décrivait comme « des moyens de communication peu sûrs », surtout Internet. Il n’y avait ni télé, ni téléphone portable, ni ordinateur dans la maison. Jusqu’au jour où sa femme lui fit remarquer que leurs voisins avaient l’air beaucoup plus riches qu’eux avec leur énorme télé à écran plat… Princesse de Bambou finit par obtenir le téléphone portable qu’elle désirait tant. Mais sans crédit ni données, elle devait se connecter à un réseau wifi public pour communiquer, ce qui n’était pas pratique. Le soir du premier banquet, le Prince des Neiges fit son entrée en pédalant sur un vélo tandem tout blanc. Princesse de Bambou s’attendait à ce qu’il ait la peau aussi blanche que sa célèbre arrière-grand-mère, Blanche-Neige. Elle fut agréablement surprise de constater qu’il n’en était rien. Pendant le dîner, Prince des Neiges demanda à Princesse de Bambou à quoi elle s’intéressait. Elle lui parla de sa fascination pour l’univers et de son envie d’étudier la physique pour devenir scientifique. « J’aime aussi beaucoup l’informatique » ajouta-t-elle. Prince des Neiges prit un air désapprobateur. « A mon avis, la place d’une femme est à la cuisine, pas à l‘école. Son rôle est de servir son mari et de s’occuper de sa famille, un point c’est tout ! »
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Princesse de Bambou respira profondément, faisant de son mieux pour dissimuler son irritation tandis que Prince des Neiges continuait à expliquer son idée du rôle de la femme : « Mon arrière-grand-mère, Blanche-Neige, après avoir été chassée de chez elle, se trouva par hasard sur une maison dans les bois où vivaient sept nains. Elle y trouva refuge contre la Reine des Neiges, qui voulait la tuer pour devenir… » « La plus belle d’entre toutes – je connais l’histoire, interrompit la Princesse de Bambou. » « Pour remercier les sept nains de leur accueil, Blanche-Neige passait ses journées à récurer leur maison, faire leurs lits, coudre leurs vêtements et préparer leurs repas. Quel bel exemple à suivre pour toutes les femmes ! » Princesse de Bambou, de plus en plus énervée, regardait par la fenêtre en pianotant nerveusement sur la table. Le Prince des Neiges continua sur sa lancée : « En honneur de ma grand-mère, la plus dévouée des femmes, j’aimerais avoir sept fils, à qui je donnerai les prénoms des nains qu’elle aimait tant. » La Princesse de Bambou se leva brusquement de table en serrant son bâton de bambou si fort que les jointures de ses doigts blanchirent. Son père observait attentivement la scène. Il se rendait bien compte que l’entrevue se passait mal. Pour éviter que sa fille ne dise quelque chose qui pourrait froisser davantage le Prince des Neiges, il coupa court au repas avant que le dessert ne soit servi et souhaita bonne nuit à son hôte royal. Prince des Neiges remercia Princesse de Bambou et repartit chez lui, seul sur son tandem blanc. Après cette première soirée plutôt ratée, le deuxième dîner devrait mieux se passer, pensa le coupeur de bambou. Le prochain prétendant s’appelait Loman : c’était
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l’arrière-petit-fils de l’empereur. Tous deux étaient connus loin à la ronde comme des modèles d’élégance. Princesse de Bambou et Loman pourraient discuter des dernières tendances de la mode, se dit le coupeur de bambou. La servante de la Princesse était en train de mettre les dernières touches à sa coiffure lorsque retentit la sonnette. Loman était pile à l’heure. La Princesse de Bambou s’avança vers la porte, derrière le majordome, en traînant les pieds. Sa servante la suivait en faisant bouffer sa robe ample. Ses yeux étincelaient sous une épaisse couche de fard à paupières brillant. Son père la trouvait très belle. Le majordome ouvrit la porte et fit entrer Loman. A sa vue, la Princesse de Bambou fit un bond en arrière et porta les mains à la bouche, horrifiée. Loman fit un pas en avant et étendit la main pour serrer celle de la princesse. Elle se détourna en rougissant. « Quelle drôle de réaction ! Est-ce mon nouveau costume qui ne lui plaît pas ? » se demanda Loman. À l’insu de leur fille, le coupeur de bambou et sa femme épiaient l’arrivée de ce nouveau prétendant du haut de l’escalier. En un instant, ils comprirent ce qui avait causé la surprise et l’embarras de leur fille : Loman était tout nu ! Saisissant sa robe de chambre, le coupeur de bambou dévala les escaliers quatre à quatre et posa la robe de chambre sur les épaules de Loman, afin de cacher ce honteux spectacle des yeux de sa fille chérie. Loman protesta qu’en mettant la robe de chambre on ne verrait plus son nouveau costume si élégant, mais le père de Princesse de Bambou insista : c’était ça ou partir ! Princesse de Bambou était tellement sous le choc de ce qu’elle avait vu qu’elle ne
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goûta même pas les deux premiers plats du banquet. Son père lui avait souvent dit que les premières impressions sont les bonnes : après cette expérience, elle en était totalement convaincue ! Elle essaya néanmoins d’engager la conversation avec Loman. Elle lui demanda quel était son livre préféré. Le jeune prince fit la moue. Sa réaction fut la même lorsqu’elle essaya de parler de cinéma, de musique ou encore des lieux où il aimerait partir en vacances. Le seul sujet qui semblait le passionner c’était son nouveau « costume », dont il n’arrêtait pas de vanter l’élégance ! A la fin du repas, en guise d’adieu, Loman haussa les épaules, faisant glisser au sol la robe de chambre que lui avait prêtée son hôte. Princesse de Bambou détourna les yeux, mais l’image du prince tout nu restait gravée dans sa mémoire. Quand Loman lui demanda s’il pourrait la revoir, elle haussa les épaules. Le troisième soir, elle fit la connaissance du Prince des Marais, accompagné de son crapaud préféré. Il ne ressemblait en rien à un prince. La peau de son cou faisait des plis. Il avait deux touffes
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de cheveux gris de chaque côté d’un crâne chauve et brillant. Le crapaud, perché sur son épaule, était aussi laid que lui. Le chat de la princesse manifesta immédiatement sa désapprobation : il sauta sur la table en crachant dans la direction du crapaud. Le Prince balaya le chat d’un revers de main un peu trop violent. « J’ai horreur des chats ! Si vous m’épousez, je vous interdis d’amener votre cher Chat Botté chez moi ! » La Princesse de Bambou n’avait pas souvenir de lui avoir communiqué le nom de son chat chéri. Elle avait bien partagé des photos de Chat Botté sur les réseaux sociaux, mais son profil ne pouvait être consulté que par les personnes qu’elle avait choisies, et le Prince des Marais n’en faisait pas partie. Alors comment avait-il eu accès à ses informations personnelles ? Avait-il piraté son compte pour la surveiller ? Princesse de Bambou en était convaincue. Immédiatement après le dessert, le Prince des Marais fut prié de quitter la maison. Et Princesse de Bambou barra son nom de la liste des prétendants.
C’est intrusif et inquiétant de savoir que son compte e-mail a été piraté ou qu’un inconnu a eu accès à ses informations personnelles. A l’ère du numérique, la protection de la confidentialité en ligne est devenue un droit humain. Internet et les réseaux sociaux ont profondément transformé notre manière de communiquer. Mais si elles ne sont pas utilisées avec prudence, ces technologies peuvent porter atteinte à la confidentialité et à la liberté d’expression.
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Epuisée et dégoûtée, la jeune fille se retira dans sa chambre. Sa servante s’occupa à effacer de son visage les traces de maquillage et de pleurs. « Si je peux à peine supporter cinq soirées de suite en compagnie de ces princes soi-disant charmants, se dit-elle avec effroi, comment pourrai-je supporter de passer le restant de mes jours avec l’un d’entre eux ? » Le lendemain matin, Princesse de Bambou avait des courses à faire en ville. Elle en profita pour accéder au Wifi public avec son téléphone portable. Sa mauvaise expérience avec le Prince des Marais lui avait donné l’idée de se renseigner sur le prince qu’elle devait voir le soir même, à la différence près, qu’elle ne piraterait pas son compte. Elle se contenterait de consulter les informations qu’il avait rendues publiques. Installée dans son café préféré, Bambou chercha Prince Rêveur sur son réseau social. Elle constata avec plaisir que les photos de son profil étaient publiques. Elle parcourut chaque album, photo par photo. Ce qu’elle vit lui fit bonne impression. Il était beau, il adorait sa famille, et il était bénévole dans un refuge pour chats errants. Aurait-elle enfin trouvé son prince charmant ? Elle eut l’occasion de rencontrer Prince Rêveur en personne le soir même. Entre deux cuillerées de soupe, il lui raconta des anecdotes sur sa vie et sa famille. Il lui montra de nombreuses photos sur son téléphone, dont elle avait déjà vu la plupart sur son profil. Le prince parlait sans cesse : Princesse de Bambou ne pouvait pas placer une parole. Le repas lui semblait interminable. Elle cessa d’écouter le monologue du prince et se concentra sur sa glace au moka, qui était délicieuse. « Plus tard, j’irai féliciter les cuisiniers pour la qualité exceptionnelle du dîner » pensa-t-elle. Prince Rêveur se tourna vers Princesse de Bambou et dit : « Bref, c’est l’histoire de ma vie. Et toi, Boubou, qu’est que tu racontes ? »
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Perdue dans ses pensées, Princesse de Bambou ne comprit pas tout de suite que son voisin s’adressait à elle. En plus, il l’avait affublée d’un sobriquet ridicule ! Elle ouvrit la bouche pour parler, mais aussitôt le prince s’exclama : « Mon Dieu, il est déjà tard ! Je dois aller me coucher. Ce n’est pas pour rien qu’on m’appelle Prince Rêveur. Au revoir et bonne nuit, ma Belle au Bois Dormant. » « Et de quatre ! » pensa Princesse de Bambou en montant l’escalier d’un pas traînant. Elle se dirigea vers sa chambre et s’affala sur son lit. Son père passa la tête par la porte : « Alors comment s’est passée ta soirée, ma fille ? » Elle lui claqua la porte au nez. Cinquième soir, cinquième prince. Princesse Bambou s’était faite belle quatre soirs de suite, mais ce soirci, elle était bien décidée à ne faire aucun effort particulier : elle descendrait dîner comme elle était, vêtue d’un jean et d’un t-shirt, les cheveux en bataille et sans maquillage. Sa mère la gronda : « Les jeunes filles bien élevées ne portent pas de pantalon ! » Elle poursuivit sa fille de pièce en pièce, une brosse à la main. Elle réussit finalement à lui attacher les cheveux, lui mettre un peu de fard aux joues, et à lui vaporiser un nuage de parfum très coûteux sur la nuque.
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Lorsqu’elle entendit la sonnette de la porte d’entrée, Bambou eut soudain mauvaise conscience : elle aurait peut-être dû porter une robe… Mais elle ne voulait pas céder aux pressions de sa mère. La tête haute, elle se dirigea vers la porte. La première chose qu’elle vit en ouvrant la porte fut le capot d’une énorme jeep, ou plutôt d’un camion militaire. Le tuyau d’échappement crachait des gaz nauséabonds comme une cheminée d’usine. Ce n’était certainement pas une voiture écologique, se dit la Princesse. Il n’y avait personne dans la voiture. Mais où donc était le prince ? Soudain, Bambou remarqua un scintillement à ses pieds. Baissant le regard, elle vit le prince : il avait mis un genou à terre et lui tendait une pantoufle qui brillait de mille feux. Mâchoire parfaitement dessinée, dents d’une blancheur resplendissante, cils aussi longs que ceux d’une girafe : c’était un vrai prince charmant ! Bambou resta sans voix.
De nombreuses espèces sont menacées de disparition par les activités humaines telles que le braconnage, le trafic d’animaux ou la destruction d’habitats naturels. Chacun peut aider à endiguer ce phénomène en refusant d’acheter des produits fabriqués à partir d’espèces menacées ou en recyclant ses appareils électroniques. Il ne faut pas sous-estimer l’impact d’actions simples : chaque geste contribue à sauver une espèce, comme on a pu le voir avec le panda, qui n’est désormais plus menacé.
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Elle observa attentivement la pantoufle que lui présentait le prince. Elle était en peau de serpent, comme ses bottines, dont les lacets étaient tressés de poils de moustache de bébés phoques. Le reste de son costume était tout aussi surprenant : un gilet sans manches en vison mettait en valeur ses bras musclés. Sur son dos, il portait un harpon, d’où pendait un gros poisson, l’œil transpercé. Sa taille fine était soulignée par une ceinture en peau de crocodile, à laquelle était accroché un objet insolite. C’était un pistolet, réalisa-t-elle soudain, horrifiée. Cela n’avait rien de princier ! Le Prince à la Pantoufle s’imaginait que la princesse lui tomberait dans les bras à la vue du cadeau qu’il lui offrait, sans parler de sa tenue d’un chic absolu. Après tout, les filles adorent les animaux, se dit-il. Mais ce fut tout le contraire qui se passa. Princesse de Bambou jeta un regard d’horreur sur ce massacreur de la nature, habillé de vêtements constitués d’animaux menacés d’extinction. Elle lui claqua la porte à la figure et remonta dans sa chambre en pleurant. « Ça ne sert à rien, pensait-elle, je ne trouverai jamais personne. Ma vie n’aura aucune valeur pour mon père si je ne choisis pas d’épouser l’un des cinq princes. Comme j’aimerais retourner là d’où je suis venue autrefois ! » Entre-temps, Reine de Bambou et Quelin étaient arrivés à la lisière de la forêt de bambous. Il faisait nuit, mais la lune brillait. Ils s’approchaient de la maison de la princesse en prenant soin de rester dans l’ombre des grands bambous. Il semblait à Reine de Bambou que rien n’avait changé depuis son enfance. C’était la même maison au toit pointu. C’était le même petit pont en pierre qu’elle avait aidé son père à construire. La seule différence était que les arbres au-dessus de la cascade avaient beaucoup grandi. Une vague de souvenirs la submergea. Ce n’étaient pas que des souvenirs heureux. A l’adolescence, Reine de Bambou avait décidé de poursuivre ses études plutôt que de se marier. Son père ne voyait
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pas sa décision d’un bon œil : refuser le mariage était pour lui une forme de rébellion. Il l’avait chassée de la maison, coupant les ponts avec elle aussi brutalement qu’il coupait les bambous dans la forêt. Il avait même refusé de rencontrer le prince que sa fille avait épousé une fois ses études terminées. Il ne partagea pas sa joie lorsque son mari devint roi de son pays, ni sa douleur lorsqu’il mourut d’une maladie tropicale. Pendant de nombreuses années, la Reine de Bambou avait souffert de l’absence de son père. Elle ne voulait pas que sa petite-fille connaisse le même sort. Princesse de Bambou devait pouvoir vivre la vie qu’elle avait choisie, avec l’approbation de son père. Un craquement de branches tira Reine de Bambou de sa rêverie. Quelqu’un approchait. Reine de Bambou et Quelin s’immobilisèrent, scrutant la forêt sombre. Soudain, Baba Yaga surgit de derrière un bosquet de bambous. « Baba Yaga, tu es venue ! » s’exclama Reine de Bambou. « Tu m’as fait une de ces frayeurs ! »
Des millions d’enfants, surtout des filles, ne sont pas scolarisés. Leurs parents n’ont parfois pas les moyens de les envoyer à l’école ou celle-ci est trop loin de la maison. Certaines familles décident de garder leurs enfants chez eux pour aider aux tâches ménagères ou au travail aux champs. Et les enfants qui fréquentent l’école ne reçoivent pas toujours un enseignement de qualité, car les enseignants manquent de formation. En créant les conditions nécessaires pour que tous les enfants puissent aller à l’école, nous leur donnons les outils nécessaires pour aider les autres.
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« J’ai l’impression que vous avez besoin d’un petit coup de main » répondit la sorcière. Elle avait raison. Ils avaient besoin d’un coup de main… et d’une bonne dose de magie ! « Voilà la princesse » dit Quelin en montrant du doigt la jeune fille. Princesse de Bambou était assise devant un feu de bois. Elle pleurait à chaudes larmes. Quelin proposa à Reine de Bambou et Baba Yaga d’aller parler à la princesse. Pour sa part, il n’aimait pas trop montrer ses émotions. Et il voulait commencer à construire un radeau pour se rendre sur l’île où vivait Brujo, le sorcier qui avait enlevé sa plus jeune sœur. Il dit adieu à ses amies et se dirigea seul vers le bord de mer. La Princesse de Bambou fixait les flammes avec fascination. Elle se remémorait sa dernière conversation avec son père, après le départ du cinquième prince. « Ces cinq princes sont tout à fait convenables : ta mère et moi avons sélectionné les meilleurs prétendants. Si tu n’en choisis pas un, nous le ferons à ta place », avait-il dit. Puis, il avait allumé ce feu et y avait jeté les lettres qu’elle avait reçues de différentes écoles prestigieuses où elle avait été admise pour étudier. La Princesse de Bambou était en train de peser le pour et le contre d’une fugue : partir était dangereux, mais l’alternative – rester et se marier – lui paraissait tout aussi funeste. Reine de Bambou s’avança vers la jeune fille. « Hem ! » Princesse de Bambou se retourna brusquement. « Qui va là ? »
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« Je m’appelle Reine de Bambou : tu ne me connais pas, mais je suis ta grand-mère. Et voici mon amie Baba Yaga. Nous connaissons ton problème et nous voulons t’aider. » Les deux anciennes discutèrent longuement avec la princesse et firent de leur mieux pour la consoler. Puis elles passèrent un long moment avec le coupeur de bambou et sa femme pour les persuader de changer de point de vue. Mais le père se montrait inflexible : une jeune fille devait se marier, un point c’est tout ! Baba Yaga agita alors ses doigts magiques au-dessus de sa tête. Des étincelles fusèrent. Des volutes de fumée bleue enveloppèrent les deux parents. Le coupeur de bambou se tourna alors vers sa fille et lui dit : « Bambou, il est temps que tu prennes ton envol. Va explorer le monde ! Tu as tant de choses à apprendre ! Tant d’opportunités t’attendent ! » Princesse de Bambou poussa un cri de joie en serrant son père très fort dans ses bras. Baba Yaga lui fit un clin d’œil. Enfin, le voyage des anciens avait produit un résultat heureux. Princesse de Bambou savait exactement où elle voulait étudier dans un premier temps : le célèbre institut de physique à Vieille Ville. Après avoir terminé leur voyage, Baba Yaga et Reine de Bambou l’emmèneraient à sa nouvelle école, située tout près de la Vieille Maison. Le coupeur de bambou trouva le plan excellent. Il leur offrit sur le champ son bateau de pêche pour la traversée vers l’île du sorcier Brujo, où elles devaient retrouver Quelin, avant de faire escale dans la ville d’Aladin.
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Chapitre VI
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e l’autre côté du monde, sur l’Île des Mouettes, vivait Millalobo, le Roi de la mer. Il avait le bas du corps d’un lion de mer, le torse d’un homme et une tête mi-humaine, mi-poisson. Il régnait sur toutes les créatures marines. Sa femme, la Reine de la mer, s’appelait Huenchula. Elle était mi-humaine, mi-hippocampe car son père était un robuste bûcheron et sa mère une gracieuse licorne. Huenchula et Millalobo s’étaient rencontrés sur l’Île des Mouettes. Huenchula était allée chercher de l’eau au puits. En se penchant pour admirer son reflet à la surface de l’eau, elle aperçut le visage de Millalobo qui l’observait. Ce fut le coup de foudre. Ils tombèrent fous amoureux l’un de l’autre, et ils se marièrent peu de temps après. Huenchula alla vivre avec Millalobo au fond de la mer, mais elle rendait souvent visite à ses parents sur la terre ferme. Millalobo et Huenchula eurent trois beaux enfants : Pincoy, un triton, et deux princesses, Pincoya et Sirena, des sirènes. Huenchula, quant à elle, avait une grande affection pour l’Île des Mouettes, où elle était née et où elle avait grandi. Ses parents avaient été les premiers à emménager sur l’île après la grande inondation. En effet, bien des années auparavant, l’île avait été envahie par les eaux montantes, et tous ses habitants avaient péri noyés. Lorsque les eaux se retirèrent et la terre apparut à nouveau, seules les mouettes revinrent y vivre. Jusqu’au jour où Madame Licorne et Monsieur Bûcheron, lors d’une sortie de pêche en bateau, découvrirent une île couverte d’une forêt luxuriante et peuplée uniquement d’oiseaux. Ils décidèrent de s’y installer sur-le-champ.
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La surpêche est un problème grave qui menace non seulement les poissons, mais aussi des millions de personnes qui dépendent de la pêche partout dans le monde. La santé des océans et l’équilibre des écosystèmes marins sont des facteurs importants pour la survie de la planète. Sais-tu combien d’espèces de poissons sont actuellement menacées de surpêche ?
Monsieur Bûcheron construisit une maison sur pilotis surplombant la mer. La petite maison en bois était visible de loin. Bientôt, d’autres familles quittèrent les villes côtières pour s’installer dans des maisons à pilotis sur l’Île des Mouettes, formant un petit village animé. Madame Licorne faisait de son mieux pour créer une communauté soudée et solidaire parmi les habitants de ce morceau de terre éloigné de tout. Après quelque temps, satisfaits de ce qu’ils avaient construit, Licorne et Bûcheron décidèrent d’avoir un enfant. Ce fut une fille et ils l’appelèrent Huenchula. Depuis sa jeunesse, Huenchula avait toujours aimé la mer. Après avoir épousé Millalobo, elle devint encore plus dévouée à sa mission de protection de l’environnement marin. Elle prenait soin d’assurer que l’océan puisse subvenir aux besoins de tous. Elle interdisait strictement aux pêcheurs de prendre plus de poissons que nécessaire pour leur consommation personnelle. Lorsque les hommes s’adonnaient à la surpêche, Huenchula limitait le nombre de poissons à leur disposition. Si par contre ils respectaient les océans, elle leur assurait des pêches abondantes.
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Les trois enfants aidaient leurs parents à prendre soin des mers. Pincoy était un expert en botanique sous-marine. Les deux princesses servaient de messagères avec les pêcheurs, leur apportant des nouvelles sur la présence plus ou moins abondante de poissons. Pincoy accompagnait toujours ses sœurs lorsqu’elles partaient à la nage vers les villes côtières. Il en profitait pour contrôler l’état de santé de la flore marine. Un matin, le soleil se leva un peu plus tard que la veille. En regardant par la fenêtre, Huenchula remarqua que l’eau était rouge sang. Elle pensa d’abord que c’était le soleil levant qui lui donna cette teinte bizarre. Mais elle dut se rendre à l’évidence : la mer avait bien changé de couleur. Des milliers de poissons morts flottaient sur les flots. « On a massacré les poissons ! » Huenchula ignorait encore que ce n’étaient pas les hommes qui avaient causé ce désastre, mais un phénomène mille fois plus dangereux. Les trois enfants coururent rejoindre leur mère. « Ce n’est pas du sang, mais une marée rouge » dit Pincoy, l’air inquiet. La température de l’eau était montée au-dessus du niveau habituel, stimulant la croissance de certaines algues de couleur rougeâtre – d’où le nom de marée rouge. Ces algues produisaient des toxines dangereuses qui avaient causé la mort des poissons. Les pêcheurs n’y étaient pour rien. Huenchula se sentait à la fois furieuse et impuissante. Elle avait le pouvoir de régler la vie marine et l’activité humaine, mais le soleil et les autres éléments échappaient à son contrôle. L’océan montrait déjà des signes d’empoisonnement : la plage était jonchée d’algues et de poissons morts. Les pêcheurs ramassaient les poissons restants, même les plus petits, ne se doutant pas du danger qu’ils couraient s’ils consommaient des poissons intoxiqués.
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Sans hésitation, Pincoya, Sirène et Pincoy se dirigèrent vers la côte à la nage pour prévenir les pêcheurs. Juste avant de rejoindre le rivage, ils remarquèrent un jeune pêcheur qui pleurait à gros sanglots, seul dans sa barque. C’était Cadin, l’arrièrepetit-fils de Quelin. Pincoya s’adressa à lui : « Je comprends que tu sois fâché, mais écoute-moi : ne mange pas le poisson que tu as attrapé, car il pourrait t’empoisonner. » Cadin secoua la tête. « Je ne pleure pas à cause des poissons, mais à cause de ma sœur, Sakin. Elle a été kidnappée par Brujo, le méchant sorcier ! » « Encore une mauvaise nouvelle ! » se dit Pincoya. D’abord la marée rouge, et maintenant le sorcier ! Depuis des siècles, il volait régulièrement des enfants dans la région, surtout des fillettes. Il vivait sur une île mystérieuse et sombre, appelée l’Île de Brujo, dans une grotte dont l’entrée était gardée par des monstres couverts de poils qui marchaient sur une jambe et deux mains et se nourrissaient de viande de chèvre arrosée de lait de chat noir. Selon la légende, au cours des années les enfants volés avaient été transformés par Brujo en ces monstres effrayants. Le sorcier portait une cape magique qui lui couvrait la poitrine et était attachée par des courroies qui se croisaient sur son dos nu. La cape lui conférait des pouvoirs magiques, dont il se servait pour endormir et contrôler ses victimes ou les transformer en monstres. Il était capable de voler dans les airs et savait préparer des potions toxiques, qu’il répandait dans les océans pour tuer les créatures marines. On disait que quand il était enfant, il avait été battu et maltraité : c’était pour cela qu’il détestait les hommes. « Il faut faire quelque chose, et vite » dit Pincoya.
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« Toi, reste ici pour aider Cadin » répondit Pincoy. « Je vais prévenir les autres pêcheurs du danger de la marée rouge. » Pincoy et Sirène s’éloignèrent à la nage, laissant leur sœur avec le jeune Cadin.
Depuis plusieurs années, les océans se réchauffent sous l’effet du changement climatique. Des températures de l’eau plus élevées encouragent la prolifération de certains types d’algues qui sont à l’origine des « marées rouges ». Ces algues produisent des toxines dangereuses pour la santé des espèces marines et des personnes qui consomment du poisson contaminé.
« Il faut essayer de sauver ta sœur ! C’est la seule option ! » dit Pincoya d’une voix décidée. Cadin cacha son visage dans ses mains. Il avait peur. Il avait entendu parler de désespérés qui avaient tenté d’arracher leurs enfants des griffes de Brujo. Ils n’étaient jamais revenus. Mais après quelques minutes de réflexion, Cadin hissa son ancre et la posa au fond du bateau. « D’accord. Allons-y ! » Tirant le bateau de Cadin derrière elle, Pincoya traversa la mer à toute vitesse, en faisant moutonner les vagues de chaque côté de la proue. Elle coupa sans peine à travers les courants puissants qui entouraient l’Île de Brujo.
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Pincoya tira le bateau sur le sable. De nombreuses baleines gisaient, échouées sur la plage. Il s’agissait d’une espèce protégée, le Rorqual boréal. Pincoya se jeta sur l’une d’elles en sanglotant. Elle soupçonnait Brujo d’être la cause de l’échouage des baleines en provoquant des marées noires et d’autres catastrophes pour détruire la vie dans l’océan. « Comment peut-on être aussi cruel et méchant ? » s’écria-t-elle, entre deux sanglots. Tandis que Pincoya essayait de sauver les baleines, Cadin partit à la recherche de la grotte de Brujo. Il trouvait l’île très belle : le rivage était parsemé d’énormes rochers et de petites criques sablonneuses surmontées d’immenses falaises. Après avoir longé le rivage pendant plusieurs heures, il aperçut au loin la silhouette d’une épave. « Cela doit être le célèbre navire fantôme, le Caleuche, se dit-il. Peut-être qu’en grimpant dessus, j’apercevrai l’entrée de la grotte. » Cadin trouva une corde et réussit à se hisser sur le pont du bateau. De cet endroit, l’air qui l’enveloppait semblait plus froid, presque sinistre. Il aperçut un escalier qui descendait sous le pont. Il décida d’enquêter. Avançant à tâtons à travers les couloirs sombres du navire, il arriva finalement devant une porte fermée. Il tourna la poignée et entra. Ses yeux mirent quelques instants à s’habituer à l’obscurité. Ce qu’il vit alors le glaça d’effroi : la cale étaient pleine de cercueils empilés les uns sur les autres, par centaines. Les mains tremblantes, il souleva le couvercle du cercueil le plus proche : les os qu’il contenait étaient trop grands pour être ceux d’un humain. Effrayé, il laissa retomber le couvercle. Il remarqua alors le mot « mammouth » gravé dans le bois. Des inscriptions semblables figuraient sur les autres cercueils : « dodo », « rhinocéros noir d’Afrique occidentale », « crapaud doré » et ainsi de suite. C’était un cimetière des animaux disparus de toutes les époques ! Cadin tremblait de peur. En quittant la
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cale, il remarqua un dernier cercueil de grande taille. Elle portait l’inscription « habitants de l’Île des Mouettes. » Cadin grimpa l’escalier aussi vite que possible pour se retrouver à l’air libre sur le pont. La colère avait remplacé la peur dans son esprit. « Non seulement ce Brujo kidnappe les enfants, mais en plus il pollue les eaux et il provoque de graves changements climatiques qui tuent des populations entières d’animaux », pensa-t-il. C’est alors qu’il aperçut une tour au loin, située près du centre de l’île. Peut-être qu’il y trouverait quelqu’un ? Il sauta sur la plage et se mit à marcher rapidement vers la tour, les sens aux aguets. Il arriva bientôt au pied de la tour. Elle était trouée de centaines de fenêtres, disposées en spirale jusqu’au sommet. Certaines fenêtres étaient grand ouvertes, alors que d’autres avaient les volets clos. Quelque part dans la tour, une jeune fille chantait. Cadin leva les yeux et l’aperçut finalement : elle était accoudée à une fenêtre ouverte et laissait pendre ses cheveux par-dessus le rebord. Elle les portait en queue-decheval, car ils n’étaient pas assez longs pour en faire une natte. Cadin la reconnut
Nous pouvons tous citer le nom de plusieurs espèces disparues, comme le tyrannosaure ou le dodo. Mais sais-tu que 10 000 espèces disparaissent chaque année, selon le Fonds mondial pour la nature ? Les causes principales sont le changement climatique, la surchasse, le braconnage, la destruction des habitats naturels ou des événements naturels tels que des éruptions volcaniques. Quelles espèces sont actuellement menacées ? Que pouvons-nous faire pour les protéger ?
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aussitôt : c’était son amie Raiponcelle. Elle avait disparu quelques semaines avant sa sœur. Il vit alors qu’il y avait une fillette à chaque fenêtre. Il scruta leurs visages, mais aucune ne ressemblait à Sakin. Il était prêt à renoncer lorsqu’il entendit une voix derrière lui : « Cadin ! » C’était Quelin. Cadin était tout content de retrouver son arrière-grand-père dans ce lieu abandonné et sinistre. « Je croyais que ma sœur Sakin avait été kidnappée par Brujo. Mais elle n’est pas ici » dit Cadin, découragé. A ce moment précis, il entendit une voix qui l’appelait. Il leva le regard et aperçut Sakin qui se penchait de l’une des fenêtres dont les volets avaient été fermés. « Aidez-moi ! » Cadin fit mine de grimper aux murs de la tour, mais son arrière-grand-père l’attrapa par le bras pour le retenir. « Attention ! C’est dangereux ici… » Ce furent les derniers mots qu’il prononça. Une énorme vague s’abattit sur eux. En même temps, à quelques kilomètres au large de l’Île de Brujo, dans la péniche de Petit Cochon Bleu, Ruby, les trois Cochons et Petite-Oreille voguaient à la recherche de Petit Chaperon. En quittant la maison de grand-mère Rose après l’explosion de la mine terrestre, Ruby et les trois Petits Cochons étaient tombés nez à nez avec un éléphant qui ressemblait à s’y méprendre à Tusker, mais en plus petit. Assis sur le chemin, il pleurait pitoyablement. Entre deux sanglots, il leur dit qu’il s’appelait Petite-Oreille et qu’il cherchait un éléphant du nom de Tusker.
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« Et si tu venais avec nous, Petite-Oreille ? » proposa Ruby. « Nous sommes nousmême à la recherche du petit Chaperon Rouge et des trois Vieux Cochons, qui ont disparu eux aussi ! » Petite-Oreille accepta immédiatement. Arrivée au bord du lac, la troupe embarqua à bord de la péniche de petit Cochon Bleu. Petite-Oreille s’installa à l’arrière, faisant pencher périlleusement l’embarcation. Ils levèrent l’ancre et prirent la direction de la mer. « Chaperon Rouge ! Cochons ! Tusker ! » criaient-ils. Personne ne répondit. Une fois en pleine mer, la houle se leva. Les vagues se creusaient. Soudain, une dernière vague aussi haute qu’une maison déferla sur la péniche.
L’UNESCO a créé une application pour sensibiliser les enfants aux risques de catastrophes naturelles et leur apprendre comment mieux s’y préparer. Un tsunami, une sécheresse, un ouragan, un feu de forêt ou un tremblement de terre sont autant d’événements catastrophiques qui ont un impact énorme sur les populations. Peuxtu imaginer d’autres moyens de mieux se préparer face à ces risques ? Comment pourrions-nous aider les habitants des zones affectées ?
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« AHHHHHHHHHH ! »
crièrent Ruby, et les trois Petit Cochons. Petite Oreille poussa un barrissement effrayé. La vague balaya l’Île de Brujo, emportant tout sur son chemin. En se retirant, elle déposa la péniche de petit Cochon Bleu sur le rivage. Tout autour, c’était un spectacle de désolation : des arbres déracinés, des réverbères pliés à angle droit, des jeunes filles en pleurs qui cherchaient désespérément leurs compagnes sous des monticules de débris. Petit Cochon Taupe, que les ouragans terrifiaient, sauta du bateau et courut creuser un trou pour s’y cacher. On ne voyait que ses pattes de derrière et sa queue dressée. « C’est elle ! C’est Petit Chaperon Rouge ! » s’exclama Ruby, en voyant au loin une personne vêtue d’une cape rouge. Petit Cochon Taupe sortit la tête de son trou, sa peur oubliée. Ruby s’élança vers sa fille, pleine d’espoir. Mais quand elle arriva à sa hauteur, elle s’arrêta net : ce n’était pas petit Chaperon Rouge, mais le vieux Quelin, qui avait remonté la capuche de son pull sur la tête. Ruby éclata en sanglots. « Je suis réellement désolé ! » dit Quelin. « Ce n’est pas de votre faute, dit Ruby. Je voulais tellement revoir ma fille que j’ai cru la reconnaître ! » « Petit Chaperon Rouge n’est pas ici » dit Quelin. « Maintenant il faut partir : c’est trop dangereux ici. Emmenez ces jeunes filles avec vous dans la péniche. Je vais aller chercher les autres. »
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En se tournant vers Cadin, il ajouta : « Toi aussi, va te mettre à l’abri. Je ne quitterai pas l’île avant de trouver ta sœur. » Cadin embrassa son arrière-grand-père. Il savait qu’il tiendrait parole. Quelin regarda le jeune garçon monter à bord de la péniche avec les autres. L’embarcation, surchargée, semblait sur le point de chavirer. Mais c’était quand même plus sûr que de rester sur l’île. Quelin fit au revoir de la main jusqu’à ce que la péniche disparaisse à l’horizon. A ce moment-là, il remarqua un bateau au lointain, dont la silhouette lui semblait familière. Espérant se tromper, il regarda avec ses jumelles. Impossible de se tromper : c’était bien le Caleuche, le navire fantôme, avec Brujo à la barre. Pendant ce temps, Reine de Bambou et Baba Yaga poursuivaient leur voyage sur l’océan. Mais le bateau avait dérivé. Elles avaient beau scruter l’horizon, aucune terre en vue ! Épuisées et désespérées, elles avaient fini par s’assoupir. Reine de Bambou se réveilla soudain en entendant crier son nom. Elle se leva et vit avec surprise les visages familiers des trois Petits Cochons et de Ruby qui se penchaient de la fenêtre de la péniche. Comme ils étaient heureux de se revoir ! C’était décidé : ils poursuivraient leur voyage ensemble à la recherche de leurs amis disparus. Ils auraient largement le temps de se raconter leurs aventures en route.
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Chapitre VII
La lampe magique 113
L
a ville natale de Vieux Lad se trouvait à des milliers de kilomètres du pays de Tusker. En plus, sa malle volante était tombée en panne plusieurs fois, lui faisant perdre un temps précieux. Tandis qu’il survolait les villes et les campagnes, il avait eu tout le temps de se remémorer sa vie. Vieux Lad était né dans la pauvreté. Jeune garçon, il aspirait à devenir riche, mais il n’était pas prêt à travailler pour y parvenir. Un jour, il rencontra un magicien très rusé et très méchant. Ce dernier le mena jusqu’au bord d’une crevasse et lui demanda de s’y faufiler pour récupérer la lampe qu’il avait fait tomber au fond du trou. Lad descendit dans la cavité et trouva l’objet recherché. Mais avant qu’il ne pu en sortir, la crevasse se referma. Il était piégé. C’est alors qu’il découvrit le génie de la lampe. Grâce aux pouvoirs magiques du génie, Vieux Lad retourna dans sa ville natale et s’installa dans un palais luxueux. Il épousa la plus belle des princesses et devint prince. Il mangeait tous les soirs à la table du roi. Il obtenait tout ce qu’il voulait.
L’élimination de la pauvreté est un objectif mondial de première importance. C’est aussi un énorme défi : même si depuis quelques années le niveau de vie s’est amélioré dans beaucoup de pays, des centaines de millions de personnes vivent toujours dans une extrême pauvreté. Le monde entier s’est engagé à éliminer la pauvreté d’ici à l’an 2030. Nous avons tous un rôle à jouer pour atteindre cet objectif.
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Le temps passant, Vieux Lad remarqua néanmoins une différence entre les vœux qu’il prononçait, selon l’endroit où se trouvait la lampe. Lorsqu’il tenait la lampe dans ses mains, les désirs qui lui venaient à l’esprit étaient égoïstes et cruels. Lorsque la lampe était posée sur la table, par contre, il avait tout naturellement envie de faire du bien aux autres. Pour éviter de faire des vœux égoïstes, Vieux Lad enferma la lampe dans une boîte en verre. Ainsi, elle serait préservée pour ses descendants. Sous le règne de Vieux Lad, la ville et ses habitants devinrent aussi prospères que leur prince. Pendant toutes ces années, le magicien avait cherché inlassablement à retrouver celui qui lui avait subtilisé la lampe. Il finit par arriver dans la ville de Vieux Lad. S’introduisant dans le palais pendant que la princesse était seule à la maison, le magicien parvint à l’ensorceler. Il ouvrit la boîte et sortit la lampe. La tenant dans les mains, il demanda au génie de lui transférer tous les bienfaits qu’il avait accordés à Vieux Lad et à ses sujets. Il s’empara ainsi non seulement des richesses, mais aussi du bonheur des gens. Le magicien prit le pouvoir et régna sur le pays avec un pouvoir absolu. Après de nombreuses péripéties, Vieux Lad réussit à chasser le magicien et à détruire la lampe... …C’était du moins ce qu’il pensait. Jusqu’au jour où son fils rencontra un magicien qui le guida vers un trou, d’où il déterra la lampe. La même histoire que celle de la génération précédente se répéta. Le trou se referma sur le fils de Vieux Lad, le jeune homme était pris au piège avec le génie. Se souvenant de l’enseignement de son père, il manipula la lampe avec précaution dans sa boîte de verre pour la mettre en sécurité. Juste au moment où le même magicien tenta de piéger le fils de Vieux Lad, celui-ci jeta la lampe dans le trou dans le sol. Tout cela se répétait chaque génération. La nouvelle était à la Une du journal, ce qui poussa Vieux Lad à sortir de la Vieille maison, avec l’intention d’empêcher que l’histoire ne se répète encore une fois.
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Vieux Lad était arrivé aux frontières de son pays. La situation était bien pire que ce qu’il avait vu à la télé : la terre dégradée ne donnait plus de récoltes et les champs étaient abandonnés. Il appréhendait le contraste entre le palais rutilant du jeune Prince Aladin et le paysage dévasté. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il constata que le palais avait tout simplement disparu ! Le jeune prince Aladin était couché sur le sol chaud, sec et poussiéreux, la tête sur ses bras pliés. Il dormait sous le soleil brûlant après avoir passé la journée à garder les moutons, non loin de son ancien palais. Il travaillait maintenant comme berger pour un fermier de la région. Le Prince Aladin se sentait trop faible pour se lever. Il n’avait pas mangé depuis plusieurs jours. Soudain, quelqu’un lui secoua vigoureusement l’épaule. Ouvrant l’œil, il aperçut un vieillard tout ridé.
Des millions de personnes dans le monde ne trouvent pas de travail, souvent parce qu’ils n’ont pas la formation ou les compétences nécessaires. En même temps, de nombreux travailleurs sont exploités ou forcés à travailler dans des conditions dangereuses. C’est le cas des mineurs, par exemple, qui souffrent souvent de maladies des poumons. En réduisant la pauvreté, on permet à un plus grand nombre de personnes d’accéder à une formation et ainsi de trouver un emploi décent. Et plus d’emplois décents ont pour effet de faire baisser la pauvreté !
« Que s’est-il passé ? Où est ton palais ? Où est la lampe ? » demanda le vieil homme.
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Il fallut quelques secondes au Prince Aladin pour reconnaître son arrière-grand-père, Vieux Lad. « Arrière-grand-père ! Qu’est-ce qui t’amène ? » « Je suis venu pour arrêter la destruction de ton pays et mettre fin à l’écart terrible entre ta richesse et la pauvreté de tes sujets. Je m’attendais à te trouver jouant au croquet sur une pelouse luxuriante, pas couché dans la poussière ! Où est la lampe? » Vieux Lad sortit de sa poche l’article de journal sur la situation catastrophique du pays d’Aladin et le secoua devant la figure du jeune homme. « Quelle lampe ? Vous voulez dire, ce vieux truc dans une boîte en verre qui ressemble à un saucier ? Je l’ai vendu. J’ai tout vendu à l’exception de mon palais et de mon lion apprivoisé » expliqua Aladin. « Tu as vendu la lampe ? Mais quel idiot ! » cria Vieux Lad, hors de lui. Le Prince Aladin ne comprenait pas pourquoi Vieux Lad se mettait dans un tel état pour une vieille lampe. Il expliqua : « J’ai dépensé l’héritage de mon père jusqu’au dernier centime. J’ai acheté des maisons, des avions à réaction, des gadgets et même un lion apprivoisé qui sait faire des tours. Je n’ai jamais pensé que je réussirais un jour à tout dépenser, mais c’est ce qui est arrivé. J’ai dû vendre tous mes biens pour avoir de quoi vivre. J’ai aussi vendu le saucier dans sa boîte en verre. Lorsqu’il me l’a donné, mon père m’a recommandé d’en faire bon usage et de ne jamais le sortir de sa boîte. Mais comment l’utiliser sans le sortir de la boîte ? Comme je n’aime pas trop les sauces, je l’ai donc rangé dans un tiroir et je l’ai oublié jusqu’au jour où j’ai vendu toutes mes affaires.
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Mais depuis ce jour-là, il est arrivé toutes sortes de choses bizarres. Mon palais s’est évaporé, tout comme mon lion, qui était ma seule source de revenu. » Vieux Lad était atterré. « Tu ne savais donc pas que la lampe contient un génie qui a le pouvoir de réaliser tes vœux ? » Prince Aladin éclata de rire. « Un génie ? Quelle drôle d’idée ! » Devant l’attitude incrédule de son arrière-petit-fils, Vieux Lad se contenta de soupirer. Il n’y avait pas de temps à perdre : il fallait absolument retrouver la lampe. Il demanda : « A qui l’as-tu vendue ? » « J’ai mis mes affaires en vente sur un site Internet. J’ai ensuite expédié les objets à diverses adresses. Je ne sais pas qui a acheté la lampe. » Les journaux avaient fait croire au monde que le Prince Aladin avait pris le pouvoir grâce à la lampe alors qu’en fait, il ne savait même pas s’en servir ! Vieux Lad croyait savoir qui avait profité de l’ignorance de Prince Aladin pour s’emparer de la lampe et de son génie. Il partit en courant vers sa malle volante. Le prince lui emboîta le pas sans trop comprendre ce qui se passait.
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Pendant ce temps-là, le reste de la troupe avait quitté la péniche et poursuivait leur voyage vers la ville d’Aladin à pied. Des huit anciens qui avaient quitté la Vieille Maison, il ne restait que Reine de Bambou. Ses sept compagnons de voyage étaient tous jeunes ; ils débordaient d’énergie et d’enthousiasme. Il y avait les trois Petits Cochons, Ruby, Petite-Oreille, Cadin et Princesse de Bambou. Pour s’orienter, ils utilisaient le GPS de Princesse de Bambou et demandaient l’aide du rat détecteur de Ruby. Ils avaient parcouru ainsi plusieurs kilomètres, en silence, lorsqu’ils tombèrent soudain face à Vieux Lad et à Prince Aladin, filant vers eux à toute vitesse dans la malle volante. La malle s’arrêta à quelques centimètres de la trompe de Petite-Oreille, qui poussa un barrissement effrayé. Le regard de Prince Aladin croisa celui de Princesse de Bambou. D’un coup de tête nonchalant, Prince Aladin rejeta sa longue frange en arrière tandis que Princesse de Bambou tortillait le bout de sa queue-de-cheval autour de son doigt. Ce petit manège n’échappa à personne. « Prince Aladin a vendu la lampe » annonça Vieux Lad d’un ton sec. « Comment ? » s’exclama Petit Cochon Taupe. « Mais… si la lampe n’appartient plus à Prince Aladin, à qui appartient-elle ? » demanda petit Cochon Bleu. « J’ai ma petite idée là-dessus. Nous devons la retrouver et la détruire ! » répondit Vieux Lad.
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Tous acceptèrent sans hésitation de l’aider dans ses recherches et s’élancèrent derrière la malle volante en scandant « Il faut trouver la lampe ! Il faut trouver la lampe ! » Rat Détecteur s’élança à travers des dunes de sable qui ondulaient à perte de vue, suivi de près par Vieux Lad sur sa malle volante. Ruby venait la dernière, essoufflée mais déterminée à continuer. Princesse de Bambou se tourna vers Ruby et dit : « Vous avez été courageuse de traverser la forêt, même après avoir entendu l’explosion de la mine. » « Je me suis dit que ma fille était plus en danger que moi. De toute façon, grâce au rat détecteur, je ne craignais rien. » « Je me demande qui est le malheureux qui a marché sur cette mine » continua Princesse de Bambou. « J’espère que c’était le loup » répondit Ruby. « Ça fait des années qu’il nous pose problème. » Les dunes avaient fait place à une plaine rocailleuse. Tout à coup, la malle volante fut agitée de violentes secousses. Puis elle s’arrêta et refusa de redémarrer. « Oh, non ! » pesta Vieux Lad. « Cette satanée malle n’a pas cessé de tomber en panne ! Qu’à cela ne tienne, je continuerai à pied. » Il sauta en bas de la malle.
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« Mais tu ne peux pas marcher, Vieux Lad ! Et tes poumons ? » protesta Reine de Bambou. « Ça ira, ma chère. D’ailleurs nous sommes bientôt arrivés. » Portant sa bouteille d’oxygène sous le bras, Vieux Lad avança d’un pas pressé. Soudainement, il fit signe aux autres de faire halte derrière lui. Ruby était soulagée de pouvoir enfin reprendre son souffle. Elle faisait de son mieux pour suivre ces jeunes pleins d’énergie, mais son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Vieux Lad s’était arrêté au bord d’une énorme crevasse, de l’autre côté de laquelle il y avait un cratère profond et parfaitement rond, comme une immense marmite à la surface de la terre. « Qu’est-ce que c’est que cet endroit ? » demanda Prince Aladin. Vieux Lad répondit : « C’est dans cette crevasse que j’ai trouvé la lampe. C’est aussi ici que je l’ai jetée pour la détruire. » Cadin sortit ses jumelles et scruta le paysage. Un objet à côté du cratère attira son attention. « On dirait des cages. Et dedans, il y a un éléphant… » « C’est peut-être Tusker ! » s’exclama Petite-Oreille en battant des oreilles d’un air excité.
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«… Et un lion ! » ajouta Cadin. « C’est certainement mon lion apprivoisé » dit Prince Aladin. « Il y aussi une troisième cage… Oh non ! Ce sont les cochons ! »
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Chapitre VIII
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L’ ombre 129
M
aintenant que grand-mère Rose était en meilleure santé et avait repris des forces, Scarlett se décida à partir. Ses amis avaient besoin de son aide. Elle se mit donc en route vers le pays de Prince Aladin. Elle flânait dans le souk le plus animé lorsqu’elle sentit une tape sur l’épaule. Quelle surprise ! C’était son ami Quelin. Il était venu tout droit de l’Île de Brujo sur son radeau.
« Scarlett, je savais que je te trouverais en train de faire des courses au marché » déclara Quelin en riant. Ils partirent ensemble à la recherche du reste de la troupe. Pendant ce temps, Vieux Lad et ses compagnons de voyage étaient restés au bord de la crevasse. « Impossible de la traverser, elle est trop large » déclara Vieux Lad. « Heureusement que nous sommes là » dit alors une voix derrière eux. C’était Scarlett et Quelin ! « Nous avons commencé ce voyage avec vous et nous allons le terminer avec vous, déclara Scarlett. Avant mon départ de la Vieille Maison, Raiponce m’a donné un cadeau. Il est temps de s’en servir. » Sur ce, elle baissa son capuchon rouge, défit son chignon, et déroula la longue tresse de Raiponce. Tous applaudirent. Ils allaient enfin pouvoir traverser la crevasse. Cadin fit tournoyer la tresse trois fois au-dessus de sa tête et la lança aussi loin que possible de l’autre côté de la crevasse. Elle s’accrocha sur une souche. Cadin fixa l’autre extrémité de la tresse de Raiponce à un rocher pour en faire une corde raide. « Nous allons traverser un par un, puis nous cacher derrière ces rochers » dit Cadin.
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Se tournant vers les anciens, il ajouta : « Essayez de distraire l’ombre qui se cache dans la grotte. Pendant ce temps, nous essayerons de l’attraper. » Personne n’ayant de meilleure idée, le plan de Cadin fut adopté. Un par un, les aventuriers traversèrent la crevasse sur la natte de Raiponce. Arrivés près de la grotte, Aladin et Cadin entendirent quelqu’un siffler une mélodie douce et gaie. A cet instant, l’ombre se leva. Elle était immense. « Serait-ce le fameux magicien ? » chuchota Prince Aladin. L’ombre glissa le long du mur de la grotte et se dirigea vers la sortie. Le personnage qui émergea en plein jour avait une jambe de bois. Il portait un panier à la main et de l’autre, il traînait un cercueil plein d’ossements. « C’est Brujo ! » s’exclama Cadin, horrifié et confus. Entre-temps, Princesse de Bambou les avait rejoints. Elle remarqua : « Regardez, il a une jambe en bois ! C’est sans doute lui qui a marché sur la mine qui a explosé dans la Forêt Rouge. » « Cela n’a aucun sens. Pourquoi Brujo était-il dans la Forêt Rouge ? » demanda Calin. Sur ce, Brujo plongea sa main dans son poncho et sortit la lampe. Il commença à la frotter tout en chuchotant. Le génie glissa du bec de la lampe, puis une fumée commença à se former, avant de se répandre autour de Brujo. La fumée était de plus en plus épaisse. Les trois amis ne voyaient plus rien.
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POUF ! Le nuage se dissipa. A la place de Brujo se tenait… le Petit Chaperon Rouge ! Avec une différence importante : la petite fille avait une jambe en bois. Cadin et le Prince Aladin la regardèrent bouche bée tandis qu’elle s’avançait en boitillant vers le cratère. Est-ce que la lampe avait eu le pouvoir de changer Brujo en Petit Chaperon Rouge ? Et si c’était le cas, pourquoi diable Brujo aurait-il fait une chose pareille ? Cadin et le Prince Aladin ne la quittaient pas des yeux. Elle posa son panier à côté de la cage où était enfermé Tusker et se tourna vers le génie.
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« Bien ! Je suis prête » dit-elle. « Comme vous voudrez » soupira le génie. Puis, la toisant avec autorité, il ajouta : « En jetant ce sort, vous détruirez tout ce dont les êtres humains ont besoin pour vivre. Et l’humanité poussera son dernier souffle. » Le génie s’arrêta un moment avant de poursuivre: « Maintenant, posez dans le cratère un ingrédient symbolisant chacun des besoins, selon la recette que je vous ai donnée. » « Et quand j’aurai tout mis dans le cratère, la planète sera détruite ? » demanda Petit Chaperon avec un air mauvais. « Oui, la planète et tous ceux qui y habitent seront détruits, sauf vous. Vous régnerez seule sur le monde. » Petit Chaperon se frotta les mains avec excitation. Elle ouvrit son panier et en sortit les objets qu’elle avait collectés, un par un. En premier, elle posa dans le cratère la colonie d’abeilles qui était tombée de l’arbre de Petit Cochon Vert. « Sans abeilles, pas de pollinisation, et sans pollinisation, pas de fruits et de légumes ! » Petit Chaperon consulta sa liste. « Sol fertile, dit-elle. Sans sol fertile rien ne pousse ! »
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Elle ramassa une poignée de terre sèche sur laquelle il n’avait pas plu depuis des jours, et le jeta dans le cratère. « Logement. Sans logement, pas de sécurité ! » Elle se dirigea vers les cochons. Ils hurlèrent de peur. Petit Chaperon saisit Cochon Grognon 2 par la patte mais il se débattit si fort qu’elle fut forcée de lâcher prise. Elle décida de passer à l’élément suivant sur sa liste et d’ajouter les cochons plus tard. « Stabilité climatique. Il a suffi d’une terrible inondation pour exterminer tous les habitants de l’Île des Mouettes » ricana-t-elle. Petit Chaperon traîna le cercueil jusqu’au bord de la crevasse, ouvrit le couvercle et versa les ossements dans le trou. « Au suivant : l’éducation. » Elle sortit des livres de physique de son panier et les jeta sur la pile qui commençait à se former au fond du cratère. « Air pur. » Elle ramassa la lampe, qu’elle avait posée par terre, devant elle, et la caressa en prononçant ces mots : « Génie, sors de là et remplis l’air de fumée ! » Un immense nuage de pollution rempli l’air. Cadin, Aladin, Princesse de Bambou et les animaux prisonniers se mirent à tousser de façon incontrôlée. « Maintenant, l’argent ! » Petit Chaperon fixa le lion, puis les défenses de Tusker. « C’est à votre tour de passer à la marmite… Génie, j’ai besoin de ton aide ! »
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Pendant que les jeunes observaient cette scène, les anciens franchissaient péniblement la crevasse sur la natte de Raiponce. Vieux Lad fut le dernier des aînés à traverser. Ses amis l’attendaient anxieusement de l’autre côté du ravin en criant des mots d’encouragement. Il était presque arrivé lorsque le nuage de pollution le fit tousser. Il essaya d’étouffer le bruit de sa toux. La corde vacilla. « Ne regarde surtout pas en bas » chuchota Ruby. « Vite, lance-moi ta bouteille d’oxygène ! » ordonna Quelin. Vieux Lad lui lança la bouteille. Malheureusement, il était myope et au lieu d’atterrir dans les mains de Quelin, la bouteille tomba sur le sol rocailleux.
DING ! DOING ! CLONC ! Petit Chaperon tourna la tête : « Qu’est-ce que c’est que ce bruit ? » Les anciens se figèrent. Vieux Lad s’accrocha à la natte. Ses mains et ses jambes commencèrent à trembler. Petit Chaperon s’approcha et les toisa d’un air méchant : « Voyons, voyons, qu’avons-nous là ? Des héros venus sauver leurs amis d’une mort certaine ? » Elle sortit un couteau de sa poche. Rapide comme l’éclair, elle coupa la tresse. Vieux Lad disparut au fond de la crevasse. « NOOOOOOOON ! » cria Prince Aladin en sortant de derrière le rocher ou il s’était caché.
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Petit Chaperon fit volte-face. « Vous n’êtes donc pas venus seuls, les vieux ! Génie, enferme-les tous dans les cages ! » Prince Aladin s’empara de la bouteille d’oxygène de Vieux Lad, ouvrit grand la valve et fit rouler la bouteille par terre en direction de la lampe, d’où sortait toujours une épaisse fumée noire. La bouteille vint s’arrêter à côté de la lampe et libéra un flot d’oxygène. Le nuage de pollution se dissipa instantanément. Petit Chaperon était rouge de rage. Sa colère gonflait aussi dangereusement qu’un feu de forêt. Il fallait agir vite pour empêcher une déflagration. Princesse de Bambou brandit sa tige de bambou porte-bonheur au-dessus de sa tête comme une épée de samouraï. Puis, d’un coup sec, elle frappa Petit Chaperon si fort qu’elle sortit de ses petites chaussures rouges, vola en l’air et retomba face contre terre. Prince Aladin était très impressionné. Petit Cochon Vert courut aussitôt ramasser les abeilles mourantes éparpillées au fond du cratère et les remis délicatement dans la ruche, une par une. Pendant ce temps, Petit Cochon Bleu et Petit Cochon Taupe s’employaient à libérer les trois vieux Cochons. Mais Petit Chaperon les devança. « Génie, jette ces petits cochons dans une cage et jette tous les animaux dans le cratère ! » La lampe se remit à fumer. Le génie poussait les cages de Tusker et du lion vers le cratère. Pendant tout ce temps, Cadin était resté caché derrière un rocher. Il tremblait de peur. Il n’avait qu’une envie, s’enfuir loin de là. Alors il se rappela, qu’il avait éprouvé la même peur lorsque Pincoya avait proposé de l’emmener à l’Île de Brujo pour
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retrouver sa sœur. Mais il y était allé quand même : il suffisait de faire le premier pas. Prenant son courage à deux mains, Cadin se précipita vers le cratère pour empêcher le génie d’y jeter ses amis. « Que fais-tu, malheureux ? » s’écria Quelin. « Le génie est bien trop fort ! » Petit Chaperon laissa échapper un rire méchant. « Continue comme ça, Génie. Encore un effort ! » C’en était trop pour Petite Oreille. Baissant la tête, il chargea, trompe levée. « Assez ! » cria-t-il. Et il donna un grand coup de trompe sur le mélange fumant au fond du cratère, qui se mit aussitôt à bouillonner. Des étincelles apparurent, suivies d’un sifflement inquiétant. Il y eut un moment de calme, puis on entendit une énorme explosion. Un nuage en forme de champignon s’éleva et plana un instant au-dessus du cratère, avant de disparaître, aspiré dans le vide, emportant le génie et la lampe avec lui. La troupe des voyageurs s’assit au bord de la crevasse. Devant eux, le désert s’étendait à perte de vue. Princesse de Bambou attira l’attention de Prince Aladin vers un objet dans le ciel. C’était Vieux Lad, juché sur sa malle volante, qui approchait à grande vitesse. Prince Aladin courut vers son arrière-grand-père pour lui annoncer la bonne nouvelle : « La lampe a été détruite ! » Vieux Lad leva le poing en signe de victoire. « Génial ! »
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Petit Chaperon était prostrée, la tête entre les mains. « Comment ai-je pu devenir si destructrice ? Tout a commencé quand j’ai décidé d’acheter un cadeau pour grandmère Rose. Comme vous le savez peut-être, grand-mère aime accompagner tous ses repas de sauce. Quand j’ai vu ce magnifique saucier sur un site Internet, je n’ai pas pu résister : je l’ai acheté. Le lendemain, je suis allée le chercher au bureau de poste du quartier. Il était dans une belle boîte en verre. J’étais comme hypnotisée. Je me suis arrêtée en chemin pour le sortir de sa boîte et l’astiquer avec ma cape. » Elle se tut. « Et alors, que s’est-il passé ? » demanda Scarlett. « Je ne me souviens plus de rien après ce moment-là » répondit Petit Chaperon, tristement. Vieux Lad expliqua : « C’est la malédiction de la lampe. Dès que son propriétaire la tient dans les mains, il est envahi de désirs égoïstes et cruels. C’est pourquoi je l’ai enfermée dans une boîte en verre. » Le Prince Aladin dit : « J’ai été si stupide. Mon père était déjà très malade quand il m’a donné la lampe. Il luttait pour former des phrases cohérentes. Il m’a dit que la lampe était très puissante et devait être utilisée avec précaution et il m’a recommandé de la conserver dans la boîte en verre. Je pensais qu’il divaguait... J’ai toujours cru qu’il s’agissait d’un saucier et non d’une lampe ! Heureusement, rien de néfaste ne s’est passé sous mon règne, car je ne l’ai jamais retirée de sa boîte. Mais je n’ai pas non plus utilisé ses pouvoirs pour faire le bien. » La Reine de Bambou prit la parole : « Petit Chaperon a été dépassée par les pouvoirs maléfiques de la lampe. Elle s’est servie du génie pour prendre l’apparence de différents méchants, afin de détruire le pays et régner sur le monde. La légende disait vrai.
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Le pouvoir de la lampe a grandi. Si nous ne l’avions pas arrêtée, elle aurait tout détruit. » Le silence tomba sur toute la petite troupe. Ils réfléchissaient à ce qui venait de se passer. Finalement, les six cochons se levèrent et attachèrent la ruche à la branche d’un arbre. « Maintenant, chères abeilles, vous êtes libres de voler où bon vous semble » dit Petit Cochon Vert. Cochon Sage se caressa les poils du menton pendant un bon moment avant de s’adresser ainsi à ses amis : « Il y a quelques jours, nous sommes partis en mission. Nous en avions assez que les catastrophes de notre époque aient encore tant de conséquences néfastes aujourd’hui. Nous savions que si nous voulions assurer une vie meilleure à nos arrière-petits-enfants et nos arrière-arrière-petits-enfants, c’est maintenant qu’il faut agir. Car l’histoire ne se répète pas, elle empire. » Il se tourna alors vers Aladin, Bambou, Cadin, Petite-Oreille et les trois Petits Cochons. « Pendant ce voyage, nous avons vu des choses terribles et vécu des expériences effrayantes. A plusieurs reprises, nous avons eu envie d’abandonner et de rentrer chez nous. Nous nous imaginions en héros. Mais en fait c’est vous, les jeunes, qui nous avez sauvés ! » Les anciens applaudirent le discours de Cochon Sage. Tout est bien qui finit bien : la lampe avait été détruite et tout le monde était sain et sauf. Tusker et Petite-Oreille levèrent la trompe vers le ciel et entonnèrent ensemble un chant dans la langue des éléphants. Soudain, des nuages apparurent dans le ciel. Une première goutte tomba sur le sol sec, puis une autre, et une autre encore. Il pleuvait de plus en plus fort.
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Tous, jeunes et vieux, célébrèrent le retour de Pluie. Les éléphants promirent de ne plus être aussi arrogants : ils avaient compris qu’ils ne pouvaient pas vivre sans la pluie. Les rires fusaient. Les trois Vieux Cochons essuyèrent une larme. Finalement, Baba Yaga dit :« Bravo ! Aujourd’hui, nous avons écrit une nouvelle page de l’histoire. Un nouvel avenir peut commencer. Mais maintenant, c’est l’heure de rentrer. » Elle claqua des doigts et la Vieille Maison apparut, portée par les jambes de poulet magiques de la sorcière. Toute la petite troupe s’engouffra dans la maison, où ils retrouvèrent leurs amis avec joie. Puis la maison fit demi-tour et se dirigea vers la Vieille Ville.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 construit un avenir réaliste et plein d’espoir. Maintenant que tu connais un peu mieux les 17 Objectifs de développement durable, parles-en à tes amis, à tes parents et à tes enseignants. Tu peux également leur expliquer ce qu’ils peuvent faire pour préserver la vie sur terre. Nous n’avons qu’une seule planète, prenons-en soin !
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A Propos du Projet de Changement de Perception Le Projet de changement de perception de la Genève internationale a été lancé début 2014 par Michael Møller, directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève. Il a pour objectif de valoriser le travail des Nations Unies, des organisations internationales et non gouvernementales et des nombreuses autres institutions basées à Genève. Il vise à faire connaître à un plus large public la contribution de la Genève internationale dans des domaines tels que l’aide humanitaire, le commerce ou la santé, ainsi que son impact sur la vie quotidienne. Le projet se spécialise dans des initiatives de sensibilisation au moyen de partenariats innovants et d’actions collectives avec de nombreuses organisations. Plusieurs de ses initiatives visent plus particulièrement à faire mieux connaître la contribution de la Genève internationale aux Objectifs de développement durable. Le Projet repose sur trois axes principaux : • Des campagnes de sensibilisation et la création de nouveaux liens avec les médias • Des partenariats avec le milieu académique pour étudier et mettre en évidence l’impact du système international • Le changement de perception en utilisant les histoires pour toucher les émotions du public
En décembre 2016, le Projet de changement de perception comptait plus de 100 partenaires dont de nombreuses agences des Nations Unies, des organisations internationales, des ONG et des institutions gouvernementales.
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Remerciements Nous remercions chaleureusement toutes celles et ceux qui ont contribué à la préparation de ce livre, que ce soit en participant à une séance de remue-méninges, en lisant les premières versions du texte, et en partageant leurs idées, commentaires ou conseils. Merci de votre soutien et de votre confiance ! Nous exprimons également notre gratitude à la Genève internationale, qui incarne la longue tradition d’accueil d’organisations internationales de la ville et sa région. Louise Agersnap (Organisation mondiale de la santé), Abdulaziz Almuzaini (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture), Charles Avis (Secrétariat des Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm), Salman Bal (Office des Nations Unies à Genève), Sarah Bel (United Nations Development Programme), Christophe Barrull (Office des Nations Unies à Genève), Jana Bauerova (Office des Nations Unies à Genève), Jurgen Baumhoff (Hotel Intercontinental, Genève), Alejandro Bonilla (Greycells), Alison Bellwood (The World’s Largest Lesson/Project Everyone), Mark Boerrigter et son équipe (Saxion University of Art and Technology, Pays-Bas), Flore-Anne Bourgeois Prieur (Plan International), Daniella Bostrom (ONU-Eau), Esther Cappelli (Office des Nations Unies à Genève), Paola Ceresetti (Mission suisse auprès de l’ONU et des organisations internationales à Genève), David Chikvaidze (Office des Nations Unies à Genève), Xavier Cornut (Action pour la Genève internationale et son rayonnement), Olivier Coutau (République et Canton de Genève), Tatjana Darany (Fondation pour Genève), Ahmad Fawzi (Office des Nations Unies à Genève), Kim Florence (Organisation internationale pour les migrations), Raushana Garcia-Wickett (Office des Nations Unies à Genève), Natacha Guyot (Action pour la Genève internationale et son rayonnement), Keith M. Harper (Représentant permanent des Etats-Unis auprès du Conseil des droits de l’homme, Genève), Barbara Hayden (Mission américaine, Genève), Tereza Horejsova (Diplo Foundation), Kira Kruglikova (Office des Nations Unies à Genève), Luca Lamorte (Fondation Kofi Annan), Sarah Landelle (Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes), Brigitte Leoni (Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes), Rhéal LeBlanc (Service d’information des Nations Unies), Anne-Sophie Lois (Plan International), Daniela Morris (correctrice), Shannon O’Shea (Fonds des Nations Unies pour l’enfance, New York), Jemini Pandya (Union interparlementaire), Sarah McConville (étudiante), Irena Mihova (Office des Nations Unies à Genève), Céline Molinière (Greycells), Beatrice Montesi (Alliance mondiale pour une meilleure nutrition), Corinne Momal-Vanian (Office des Nations Unies à Genève), Naïs Mouret (Fédération mondiale des associations pour les Nations Unies), Gareth Paul (correcteur), Francesco Pisano (Office des Nations Unies à Genève), Tom Peyre-Costa (Interpeace), Rachel Phillips (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), Natalie Pierce (ex-stagiaire, Office des Nations Unies à Genève), Aziyadé PoltierMutal (Office des Nations Unies à Genève), Roxana Radu (Diplo Foundation), Céline Reyboubet (Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm), Jean Rodriguez (Commission économique pour l’Europe), Mirta Roses Periago (exdirectrice de l’Organisation panaméricaine de la santé), Ségolène Samouiller (Université de Genève), John Scott (Centre for Public Service Communications), Edwin Schupman (Smithsonian National Museum of the American Indian), Laura Schmid (République et Canton de Genève), Markus Schmidt (Office des Nations Unies à Genève), Xavier Seigneurin (Commission économique pour l’Europe), Alina Silborn (étudiante), Lila Silborn (étudiante), Mikael Simble (Fonds des Nations Unies pour l’enfance), Gabrielle Tayac (Smithsonian National Museum of the American Indian), Marina Tejerina Ortega (Commission économique pour l’Europe), Manuela Tortora (Greycells), Sandrine Tranchard (Organisation internationale de normalisation), Bobir Tukhtabayev (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), Hester van der Ent (Saxion School of Art and Technology, Pays-Bas), Alessandra Vellucci (Office des Nations Unies à Genève), Besa Veselaj (Fonds des Nations Unies pour l’enfance), François Vioud (Office des Nations Unies à Genève), Sara Sahli (Office des Nations Unies à Genève), Marilena Viviani (Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Genève), Michele Zaccheo (Office des Nations Unies à Genève).
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Informations Complementaires Ce livre réunit, dans une nouvelle histoire, des éléments de contes de fées et de contes traditionnels de différentes parties du monde. La trame générale a été conçue de telle sorte qu’elle facilite des accès à la discussion et à la conversation autour des défis globaux actuels, particulièrement les Objectifs de développement durable. Plusieurs histoires et personnages traditionnels issus de contes très connus ont été modifiés dans le récit de ce livre. Des parties de cette histoire constituent un travail dérivé des contes traditionnels et des histoires qui se trouvent dans le domaine public. Les histoires de ce livre ont été inspirées par les contes suivants : • Les trois petits cochons, Joseph Jacobs, English Fairy Tales, 1890 • L’éléphant et la tortue, James Honey, South African Folk Tales, 1910 • Petit Chaperon Rouge, Charles Perrault, Contes de ma mère l’Oye, 1697 • Le coupeur de bambou et l’enfant de la lune, Yei Theodora Ozaki, Contes de fées japonais, 1908 (aussi connu sous le titre « Histoire de la Princesse Kaguya ») • Caleuche, légende chilienne additionnée d’éléments tirés des croyances, mythes et personnages de l’Île de Chiloé au sud du Chili • La lampe merveilleuse d’Aladin, Antoine Galland, Les mille et une nuits, 1704
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Les histoires font également référence aux contes suivants : • Petit poucet, de Hans Christian Andersen, 1835 • La princesse et le petit pois, de Hans Christian Andersen, 1835 • Raiponce, des frères Grimm, 1812 • Baba Yaga, conte slave dont les premières références remontent à 1755 • L’oiseau du chant populaire, de Hans Christian Andersen, 1865 • L’ombre, de Hans Christian Andersen, 1847 • Les nouveaux habits de l’empereur, de Hans Christian Andersen, 1837 • Hansel et Gretel, des frères Grimm, 1812 • Jacques et le haricot magique, de Joseph Jacobs, 1890 • La petite sirène, de Hans Christian Andersen, 1837 • Anansi l’araignée, de William H. Barker, 1917 Les princes qui font la cour à Princesse de Bambou au chapitre V sont inspirés par les contes suivants : La Belle au bois dormant, des frères Grimm, 1812 (Prince Rêveur) ; Cendrillon, de Charles Perrault, 1697 (le Prince à la Pantoufle) ; La Fille du roi et la grenouille, des frères Grimm, 1812 (le Prince des Marais) ; et Blanche-Neige et les sept nains, des frères Grimm, 1812 (le Prince des Neiges).
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SDG Stories Au fil des pages, des encadrés abordent les thèmes principaux du livre en lien avec chacun des Objectifs de Développement Durable. C’est le point de départ de conversations en ligne avec des dirigeants du monde entier. Pour voir ce que disent d’autres personnes, scanne le QR code sur chaque sujet. Sinon, visite le site : www.sdgstories.com
Conversation avec Cochon Sage Il est temps de passer aux énergies propres ! Nous n’irons pas bien loin si nous ne trouvons pas de meilleures solutions en lien avec des sources d’énergie renouvelable. L’énergie durable représente un défi important et la conversation démarre avec toi. Est-ce que tes choix comptent ? Comment pouvonsnous faire une différence ? Pourquoi les choses devraient-elles être durables de toute façon ?
*SDG (Sustainable Development Goals) se traduit par ODD (Objectifs de Développement Durable).
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Rejoins les conversations Depuis janvier 2017, le Projet de changement de perception réunit des leaders et experts reconnus mondialement dans une discussion en ligne autour des Objectifs de Développement Durable. La conversation se veut transgénérationnelle et cible une audience large, allant des enfants et adolescents aux étudiants universitaires et adultes. Notre première Conversation abordera ces problématiques pour une plus jeune audience, en espérant que leurs parents, grand-parents, oncles et tantes explorent et découvrent les ODD avec les enfants. Ainsi, ils auront eux aussi une meilleure compréhension de l’importance du défi auquel nous devons faire face en tant que communauté mondiale. C’est une expérience audacieuse qui associe des dirigeants de haut rang, des ambassadeurs, des PDG et des célébrités avec les personnages fictifs du livre de contes. C’est notre souhait qu’en tant que leader et expert, tu rejoignes l’aventure et aides à stimuler l’imagination des jeunes et des plus âgés.
**Au moment où ce livre est imprimé les conversations en ligne sont en phase de création et en constante évolution. Ainsi, toutes les conversations ne seront pas disponibles immédiatement.
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Ce livre vise à sensibiliser les lecteurs de tous âges aux enjeux des Objectifs de développement durable (ODD). Il raconte l’histoire d’un groupe de personnages, tirés de contes et légendes du monde entier, qui s’aventurent dans un grand voyage pour sauver le monde et empêcher leurs descendants de répéter les erreurs du passé. Ces personnages que nous connaissons depuis notre enfance ne sont pas seulement les protagonistes de cette histoire. Au-delà du conte, ils participent également à un débat en ligne sur les questions importantes qui concernent tous les peuples du monde. En effet, ce livre fait partie d’un projet multimédia comprenant un site internet et un forum où les personnages dialoguent avec des lecteurs, des experts et des célébrités. Pour lire le livre en ligne rendez-vous sur :
www.sdgstories.com