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no2 Décembre / Janvier 2007/08
expressions est une publication gratuite et bimestrielle
Dossier | Graffiti
Couleurs sur la ville Sport | Pascal Rambeau
Un homme à la terre
Musique | La Rochelle
Accueillir le bipède debout www.magazine-expressions.com
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BILLET D'HUMEUR « T’as voté Si t’as voté c’est qu’t’avais l’choix Alors alors… * » Léo Ferré
SOMMAIRE 02
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dossier
07
spectacle vivant
Le nu, la différence : fragilité et puissance
08
spectacle vivant
Le théâtre, citadelle ouverte
09
spectacle vivant
Noël avant l'heure à La Coursive
10
littérature
La Rumeur des Âges
15
Mouloud & The Sonic Destruction
Couleurs sur la ville
05
musique
Accueillir le bipède debout Il manque une salle de spectacle à La Rochelle pour accueillir les musiques actuelles. Où en est-on ?
Faire du cinéma à l'école
17
muséographie
Musée Ernest Cognacq
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jeune public
Chevalier Laurianne contre le vendeur masqué Le premier Prix du documentaire jeunesse
12
20
Agenda
Pascal Rambeau, un homme à la terre
24 Shopping
23
internet+design
sport
sport
Le rallye dans les veines
Tout est en Orbe « J'aime / J'aime pas »
cinéma
Profitons bien des derniers instants enfumés au comptoir des bistrots. Le temps des attroupements interdits sur les trottoirs ne devrait ensuite plus tarder. « Restez chez vous, allumez la télé… » Le laid de TF1 nous a chanté la suite. Si les promoteurs des « biocarburants » ne proposaient pas de vider l’assiette des pauvres des pays pauvres pour remplir les réservoirs des riches des pays riches, nous pourrions peut-être fonder quelque espoir en une « bioculture ». Mais il semble que le collage de mots échoue là où le cynisme généralisé se repaît à loisir. Aussi devrons-nous nous contenter de l’invention des hommes et de leurs fêlures, de leur résistance à marcher au pas et de leur humour. « Un café, patron. Z’avez du feu ? » ¬ Nicolas Giacometti * Pour connaître la suite, une aide : la chanson s’intitule « T’as payé », mais ça ne dit pas tout…
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Partenaires Expressions – 36, rue Beltrémieux, BP 32046 – La Rochelle – Tél. 05 46 43 19 20 – Fax. 05 46 00 08 12 email : redaction@magazine-expressions.com / Site : www.magazine-expressions.com Directeur de la publication : P. Zelenay / Responsable de la rédaction : N. Giacometti Rédacteurs : Gilles Diment, João Garcia, Philippe Guerry, Dany Huc, Pierre Labardant, Xavier Laleu, Emmanuel Legas, Martin Masmontet, Philippe Thieyre, Lisette Rousseau / Date de parution : Décembre 2007 ISSN : 1960-1050 Photographe : Julien Chauvet / Maquette : Antichambre Communication Impression : IRO - ZI rue Pasteur - Périgny / Service commercial : François Fottorino 05 46 43 19 20 Expressions est une publication gratuite et bimestrielle de Performances Sports / Tirage : 10 000 exemplaires
LES SPéCIALIStES du lundi au vendredi 9h10 - 9h40 au 05 46 50 67 68 France Bleu La Rochelle répond à toutes vos questions de la vie quotidienne.
imprimeur imaginatif
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dossier
Graffiti
Couleurs sur la ville
Né sur la côte Est des États-Unis, à Philadelphie puis New York à la fin des années 60, le graffiti a débarqué en France au début des années 80. Même si ici il n’a pas bonne presse, quelques graffeurs cependant s’efforcent d’offrir en toute légalité leurs fresques colorées à notre vue. Rencontre avec certains d’entre eux, pour une fresque un peu particulière.
C
omme chaque week-end ou presque, ils se sont donné rendez-vous pour aller graffer. Basile, Jérôme, Monk, Michel, Kayas et Dol pratiquent le « légal ». Comprenez qu’ils peignent sur des sites autorisés à la réalisation de graffs. Il en existe deux dans l’agglomération, dans le quartier du Gabut
au centre-ville de La Rochelle et à Aytré, zone industrielle des Cottes-Mailles, sur le mur d’enceinte de l’entreprise DBMA. La Rochelle et ses environs compte une quinzaine de graffeurs. « On se reconnaît entre nous. Je sais tout de suite qui a peint telle ou telle pièce », déclare Monk. Une
partie pratiquent le « vandale » en laissant (illégalement) leurs tags sur différents mobiliers et objets publics ou privés. Dimanche après-midi. Il est 14 h 30, les retrouvailles entre graffeurs sont sympathiques, le plaisir de « poser* » ensemble une nouvelle fresque est évident. Le coffre ouvert d’une des voitures réchauffe les corps et les esprits en laissant échapper une musique variée, du hip-hop, mais aussi du reggae, du blues. Autour de quelques bières, dans les volutes de fumée de cigarettes, blagues mais aussi commentaires sur la « pièce » à venir s’enchaînent. Les pots de peinture, rouleaux, cartons de bombes (aérosols) trouvent leur place sur le bitume. Basile, la trentaine, un des pionniers du jeune groupe, débute la « session ». Un renouvellement permanent « Nos dessins ne sont pas figés. À l’image de la ville ils évoluent, se transforment et disparaissent forcément un jour ou l’autre », explique Jérôme, ancien Rochelais venu spécialement de Paris. Si ici il n’y a pas à proprement parler de « crew », la notion d’un collectif soudé avec ses propres codes et affinités est bel et bien présente.
dossier
Petit lexique
II Graffer est une passion dévoreuse de temps, d’argent, mais qui libère l’« expression ».
Les graffeurs sont d’accord pour effectuer une pièce doublement inhabituelle. Tout d’abord, celle-ci va être réalisée collectivement, à six mains en l’occurrence. En temps normal, si les graffeurs aiment à se retrouver pour peindre ensemble, ils effectuent plutôt chacun leur propre graff. Deuxième contrainte, réaliser une fresque autour du nom de notre magazine. Les lettrages et ses nombreuses variantes ainsi que les « persos » forment les deux grandes familles du graffiti. Elles sont souvent mêlées, comme ce sera le cas ici. Pendant quatre heures, tout le monde s’active dans un vaste mouvement des corps rythmé par le bruit des bombes qui se vident et la musique qui claque. Il est presque 18 heures, la nuit tombe. Monk et Michel posent un des derniers éléments, la « out line », le contour du lettrage afin de mieux le faire ressortir. Entre chien et loup, la peinture d’une douzaine de mètres de long sur trois de hauteur en jette. De ce graff thématique coloré aux allures naïves transpirent une fraîcheur, une singularité et un évident savoir-faire. ¬¬ Xavier Laleu * Voir lexique ci-contre.
B Boy : personne se revendiquant du mouvement hip-hop par son « look ». Un graffeur n’est pas forcément un B Boy et un B Boy n’est pas forcément un graffeur. Chrome : nom désignant les lettrages de couleur chrome. Un chrome reste généralement un graffiti vandale. Caps : embout qui permet de faire sortir la peinture des bombes. Il en existe différentes sortes : Fat Cap (fort débit), Skinny (trait fin biseauté)… Crew : regroupement de graffeurs sous une même icône (souvent trois lettres). Graffer : peindre un mur, que ce soit un lettrage (un blaz), une fresque (graff réalisée à plusieurs sur une surface importante) ou un perso. Jam : rencontre de graffeur. Chaque crew réalise une performance selon un thème commun.
Old School : désigne une personne active dans le graffiti depuis longtemps, de l’ancienne école. Se rapporte aussi à l’époque de l’arrivée du graff : style lisible et codifié. Persos : reproduction de personnages. Pièce : graff, fresque. Poser : peindre, réaliser. Session : durée consacrée au graff. Tag : Signature du tagueur. Sert à prendre une « place ». À l’aide d’un marqueur ou d’une bombe, c’est le moyen le plus rapide pour se faire connaître du monde des graffeurs. Une seule session peut représenter une cinquantaine de tags. L’apprentissage du graffiti passe par là. Certains en font une spécialité, ne réalisant que des tags vandales, d’autres seront passés à la couleur (peinture) mais conserveront ce tag pour signer leurs fresques. PUBLICITÉ
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dossier Entretien
« Explorer des univers différents »
Deux associations actives Color’s Hand Color a été créée début 2007 par Basile, Fabien et Jérôme. Cette association assure une promotion des arts urbains, autour du graffiti mais aussi de la musique (hip-hop en particulier), de la danse… Elle organise ou participe à des événements, comme ce fut le cas en juin dernier lors du « Sunny Side of The Docs » où les membres de l’association (rejoints par Lord, cf. ci-après) ont animé en partie une soirée Canal + en graffant au Gabut autour de leur vision du thème des documentaires. Color’s Hand Color propose aussi des stages graffiti dans les collèges du département. « Nous travaillons avec des jeunes qui débutent. Nous partons d’un simple croquis sur une feuille de papier pour finir sur le mur. Cela implique le maniement de la bombe, le respect de la proportionnalité… Des choses peu évidentes. Mais tous sont très appliqués et à l’écoute. Cela se passe vraiment bien », souligne Jérôme. D’autres projets sont à l’étude. L’association Lord a vu le jour en 2001. « Au départ, nous souhaitions mêler des événements sportifs, du basket de rue en particulier, avec des jams de graffitis. Nous voulions aussi une structure pour travailler avec les collectivités locales », explique Mickaël, trésorier. Contactés par des municipalités, ils sont amenés à graffer dans différents lieux de l’agglomération, comme le long du canal de Rompsay ou dans le tunnel de Puilboreau… Des particuliers aussi se rapprochent d’eux pour des décorations. Des stages d’initiation au graff en collaboration avec des centres sociaux sont également menés par Lord. « C’est moins le cas aujourd’hui, car nous ne sommes plus assez nombreux. Avant que le site du Gabut ne soit détruit, nous aimerions y organiser un événement, sans doute sur un week-end. Et puis surtout nous voudrions que la mairie nous accorde un nouveau lieu légal dans le centre-ville », conclut Mickaël. / X.L.
Contacts : Color’s Hand Color Basile chc17@hotmail.fr 06 08 69 83 78 Lord : Mickaël 06 64 61 61 77 ou 05 46 44 32 32
Basile, 30 ans, est tombé dans le graffiti au début des années 90, alors que le phénomène est encore balbutiant en France. Appareil en main, il photographie les quelques murs colorés qu’il croise, découvre les différents styles. C’est chez lui qu’il démarre – en dessinant – et développe sa propre technique et ses envies. Un apprentissage qui va durer plusieurs années. Finalement, en arrivant à La Rochelle pour travailler (après avoir fait une école de dessin et de graphisme), il se met à pratiquer assidûment le graff. Qu’est-ce que tu recherches en pratiquant le graff ? C’est d’abord une façon de s’évader. Après la semaine de boulot, tu te vides la tête sur un mur. T’es dans ta bulle, tu ne penses à rien d’autre. Et puis c’est aussi explorer pleins d’univers différents. Aujourd’hui, je n’ai pas de style propre, je jongle avec du graff traditionnel, des choses abstraites, des éléments naïfs avec par exemple des dessins d’enfants… Cela se renouvelle sans cesse en fonction de ce que tu vois, de tes attentes. Le graff, c’est aussi partager ces moments avec d’autres graffeurs. On échange, on s’observe tout en prenant du bon temps. Ce que j’aime aussi dans le graff, c’est que tu n’es pas limité par la taille. Tu peux vraiment faire des choses impressionnantes, tout en jouant avec un maximum de couleurs et de détails. Y a-t-il une réelle volonté artistique dans ce que tu fais ? Dans la démarche, non. À mes yeux, ce n’est pas parce que c’est de la peinture que
c’est de l’art. Dans le graff, nous n’avons pas d’obligation de résultat. C’est moins stressant qu’une vraie peinture. Avec cet art de la rue, peuton parler d’une peinture à vocation sociale ? Le graffiti revendicatif, c’est la spécialité des Américains. En Europe, nous sommes plus dans des recherches graphiques. Moi, en tout cas, ce n’est pas mon truc de vouloir faire passer un message à travers mes peintures. Par contre, agir à l’occasion sur des projets que je juge intéressants, cela me plaît. J’ai été contacté récemment pour repeindre un local pour SDF ; là, si ça fait, je dis oui. Comment vois-tu l’avenir du graff ? L’évolution est déjà faite. C’est devenu un business. Partout tu trouves des teeshirts, des bouquins ou encore des pubs qui sont en lien direct avec l’univers du graffiti. Certains graffeurs sont exposés dans les galeries d’art, les musées. Des grandes marques de vêtements font appel à eux, comme agnès b. Aujourd’hui tout le monde connaît le graff. Je trouve ça bien. À mon niveau, avec mon association, nous sommes contactés de temps en temps pour intervenir sur différents projets, c’est une très bonne chose. J’aimerais enfin dire qu’à La Rochelle, avec la destruction programmée du Gabut, nous n’aurons bientôt plus de lieu pour peindre en centre-ville. On recherche avec la mairie un nouvel endroit : c’est important, surtout pour les jeunes qui arrivent et veulent poursuivre le mouvement. ¬¬ Entretien par Xavier Laleu
musique
Musiques actuelles
Accueillir le bipède debout Difficile de donner une définition des musiques actuelles sans tomber dans la cacophonie. Pour simplifier, on estime généralement que c’est le lieu qui en devient le critère principal. C’est justement cet espace de taille intermédiaire qui manque à La Rochelle, une salle d’environ 1 000 places, où les spectateurs assistent aux concerts en s’agitant sur leurs pieds.
I
l y a plus de vingt ans que sont apparues les premières demandes pour l’attribution d’un lieu public dédié au rock et autres musiques assourdissantes, regroupées dorénavant sous le sigle des musiques actuelles, ainsi que le rappellent Gilles Bayet et Matthieu Moreau de XLR. Cette association s’est créée en mars 2007 pour promouvoir une série de concerts en attendant l’ouverture d’une salle spécifique. En effet, un projet concret (estimé entre 3 et 4 millions d’euros avec un financement de la communauté d’agglo et de l’Europe) avait pris forme en 1999. Le bâtiment comprenant une salle modulable, des studios de répétition, des résidences d’artistes… était prévu sur la ZAC de Bongraine. Mais un recours contre cette construction dans une zone littorale a annulé le projet. Après une longue procédure, un autre site, toujours à Aytré, fut alors choisi, avec un peu moins d’ambition après la perte des subsides européens. Patatras, nouvelle procédure et nouvel ajournement. Maison Georges-Brassens C’est face à cette situation ubuesque qu’interviennent les propositions de
II Le concert de Yelle, en octobre dernier, à la Maison GeorgesBrassens.
XLR, rejoint tardivement par le collectif Culture UrbainePlanetProd (studio d’enregistrement spécialisé dans le rap, le hip hop et le reggae) : plutôt que d’attendre les bras croisés, organiser des soirées de musiques actuelles dans des lieux de transition. L’agglo apporte son soutien et une subvention de 100 000 euros
pour la saison 2007/2008, à diviser à part égale entre les deux associations sous le contrôle de Jackie Marchand*, à la fois partenaire, super viseur financier et conseiller. Si PlanetProd choisit la salle du Chantier des Francos comme site d’accueil de son premier concert (le 17/11), XLR investit la Maison Georges-Brassens >
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musique
Musiques actuelles
pour les cinq soirées minimum prévues entre octobre 2007 et mai 2008. C’est un bel espace pouvant recevoir entre 250 et 300 spectateurs, mais qui demande à être sonorisé à chaque prestation.
Le futur au nord-ouest ? Après le 1er décembre, les autres dates annoncées sont fin février, fin avril et mi-mai. Et après ? Il est probable qu’une annonce sera faite en janvier concernant le futur espace des musiques actuelles et probable aussi que, finalement, la solution se trouve à La Pallice, dans l’aménagement (sur deux ans) d’un ancien entrepôt à grains proposant trois niveaux de 1 000 m2. Sur de tels volumes, il est évident qu’il n’est plus question d’une salle, mais d’un véritable complexe, musical pour XLR, et pluridisciplinaire, une véritable cité de la musique s’intégrant dans la restructuration générale du quartier, pour un Jackie Marchand prêchant pour une diversification maximum du public. Pour cela, il faudrait parfois sortir du franco-français monotype exclusif. Cela dit, Gilles Bayet et Matthieu Moreau ne semblent pas dépourvus d’esprit d’ouverture. À suivre… ¬¬ Philippe Thieyre * Directeur de La Coursive à La Rochelle. www.myspace.com/XLR17 www.planetprod.com
HushPuppies à Aytré le 1er décembre Trois cents spectateurs payants, une organisation plus rigoureuse encore et un meilleur timing : cette soirée démontre une nouvelle fois les compétences et le savoir-faire de l’association XLR, qui mérite vraiment qu’on lui fasse confiance sans restriction. Après les Rochelais d’Exit Music, les jeunes rockers de Second Sex, aux poses étudiées, font étalage d’une énergie et d’une maîtrise des riffs précoces et communicatives. Un palier dans la qualité est franchi avec la prestation des cinq musiciens de HushPuppies, impeccables, vigoureux et dynamiques zélateurs d’un garage rock estampillé sixties. Prochain concert le 29 février avec le trip hop et l’électrodub de EZ3kiel, avec Mammouth en première partie.
R o che f o r t Après les excellents Belges de Malibu Stacy le 4 décembre, puis Euroshima et Juge Fulton le 25 janvier, ce sera au tour de Lili Cros et de Camel Arioui de se produire à la Poudrière de Rochefort le 5 février 2008. Si la première a déjà acquis un peu de notoriété, le second, Camel Arioui, est une vraie découverte. En attendant la sortie d’un disque, ne manquez surtout pas le passage de ce chanteur à la voix charmeuse qui sait composer des mélodies entêtantes sur des textes percutants. En décembre, le 6, il sera à Tonnay-Boutonne au Rex et le 17 à Paris, à l’Espace Jemmapes. / P.T. La Poudrière : 05 46 82 67 77
© DR
Premiers décibels Ce premier essai, le jeudi 25 octobre, sert de test pour la salle elle-même, pour l’organisation et pour jauger la réactivité des Rochelais à cette nouvelle proposition musicale. À l’affiche trois groupes, pratiquement la norme en vigueur pour les musiques actuelles (sans doute pour additionner les publics), avec une juste répartition entre scène régionale et nationale. Premier soulagement, on dénombre plus de 250 spectateurs. Le deuxième est artistique : si les Poitevins de Microfilm au rock progressif à la scénographie originale sont un peu longs, Yelle et sa pop electro vitaminée connaît un franc et mérité succès. Mouloud & The Sonic Destruction clôt de belle manière la soirée avec son rock énergique et millésimé, malheureusement devant un public plus clairsemé et plus âgé, corollaire quasiment inévitable avec une programmation à trois étages en milieu de semaine.
© La Félixe 2007
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L a R o chelle Dans le cadre des musiques actuelles, mais pas rock et pas rap, plutôt dans le genre variété pop assise (foutue classification !), La Coursive a programmé le 8 décembre la chanteuse Keren Ann. Si ses quatre premiers disques étaient quelque peu mollassons et manquaient singulièrement de piquant, le cinquième, Keren Ann, plus brut, lorgnant parfois vers le rock urbain du Velvet Underground, est excellent et promet un concert des plus intéressants. / P.T. La Coursive : 05 46 51 54 02/03
spectacle vivant
Le nu, la différence : fragilité et puissance Toufik Oudrhiri Idrissi, dans sa nouvelle chorégraphie, convoque et interroge la différence, l’accord entre singulier et universel…
Zoom arrière
Jouer dans les lumières du vent
# im3 sera créé à Niort (Moulin du Roc) le 26 février 2008. Avant-première à La Rochelle (Chapelle Saint Vincent) les 12, 13 et 14 décembre à 19 heures. Réservation recommandée : 05 46 43 28 82
L
e titre donné à cette nouvelle création est d’ordre graphique : # im3 ; en clair, « Dièse inéluctable métamorphose 3e partie ». C’est le troisième volet du triptyque composé de L’Inéluctable Métamorphose, créé en 2004, et de Origine O = im², créé en 2006. Le dièse, c’est ce demi-ton au-dessus d’une note qu’il modifie, dans la montée, la progression. # im3 est une nouvelle tentative de métamorphose. Les quatre danseurs (un garçon, trois filles) ont été réunis par Toufik après une audition et sur une question essentielle : leur rapport à la nudité. Le corps du danseur, nu, c’est le corps dans son authenticité, désarmé, qui dit l’indicible. En octobre dernier, à la chapelle Fromentin, on a pu voir quelques séquences en construction. Quelque chose de puissant semblait être retenu dans ces quatre danseurs, corps ramassés sur l’énergie, parfois aspirés dans une danse presque rituelle, tribale… On a pu voir aussi la réunion convaincante de ces danseurs aux parcours différents : Estelle Chabretou – formation classique et contemporaine – a fondé sa compagnie : « Propositions » ; Franck Delevallez – hip hop années 80, arts martiaux – danse
C
avec Didier Théron et avec la Cie Porte Sud ; Johanna Mandonnet – formation au Centre national de danse contemporaine d’Angers – travaille avec Xavier Lot et la Cie Chatha ; Carole Vergne – conservatoire de Bordeaux puis travail avec les compagnies Strap et Lullaby Danza Project – a créé sa compagnie : Sam Edery. Avec huit créations à son actif, Toufik Oudrhiri Idrissi, basé à La Rochelle, est passé aussi par le CNDC d’Angers ; il intègre, dans les années 90, l’expérience des « Emb.a.r.c.qués » avec Régine Chopinot. Il a dansé, entre autres, avec J.-C. Gallotta, Odile Duboc… L’univers qu’il explore dans ses travaux parle des relations entre espace intérieur et extérieur, des versants féminins et masculins, des différences et des liens qu’elles peuvent faire naître. ¬¬ Dany Huc
’était le 17 octobre, dans une grande salle de la crèche du Champde-Mars ; une vingtaine d’enfants, de 5 mois (pour la benjamine) à 2 ans, des mamans et des anima‑ trices, dans la pénombre ; lumières douces sur l’espace scénique… Le public est un brin turbulent, la demoiselle de 5 mois « chougne » et se tortille. Alors la danseuse arrive dans le cercle de lumière, et le silence se fait, immédiatement ; même mademoiselle 5 mois est sous le charme. Anne Journo va danser 30 minutes, avec les lumières, avec le vent léger qui se lève et valse sous ses pas… Quand la lumière s’est rallumée, on a vu tous ces visages d’enfants, apaisés, avec des yeux comme des lunes d’été… ¬¬ D. H.
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spectacle vivant
Le théâtre, citadelle ouverte À la Maison centrale de Saint-Martin-de-Ré, le théâtre est une pratique régulière, suivie par les détenus qui le désirent. Huit d’entre eux ont construit et jouent Vous qui passez sans me voir…, des textes autour d’un sujet sensible : les relations entre hommes et femmes.
U
n pari gagné par les « acteurs » de la centrale mais aussi par Dominique Méchin, Axelle Gabard et Louisa Gotty, comédiennes professionnelles de la Compagnie maritime de théâtre de La Rochelle. Sollicitées par Loïc Lechon (chargé d’insertion et de probation) pour donner suite à un atelier théâtre – créé à la demande des détenus et déjà existant –, elles s’embarquent dans cette équipée fin 2005. Puis le soutien du Fonds social européen arrive à la rentrée 2006 et permet à l’aventure de se poursuivre. Il y eut une première mouture de la pièce au printemps 2007, et puis l’envie de remettre en perspective ce spectacle… Car les huit hommes qui sont en scène ont dixhuit mois de théâtre dans la tête et dans le cœur. Avec les trois comédiennes et sur leurs propositions, ils ont choisi des chansons, des textes piochés dans le théâtre ou le cinéma (on croise ainsi dans le spectacle la « gueule d’atmosphère » d’Hôtel du Nord) ; certains ont participé à l’écriture de ce puzzle de duos, homme/femme le plus souvent, dans lequel tous engagent leur plus profonde identité. Dominique Méchin se dit « bluffée » par le niveau de jeu qu’ils ont atteint, par ce
désir de participer au travail de théâtre avec une exigence que l’on peut qualifier de professionnelle. « Pouvoir être un autre… » Un autre qui peut crier, pleurer, rire… pour exprimer des sentiments humains, ceux du personnage joué, et dépasser ainsi la règle carcérale des détenus qui les enferme dans des « rôles » et des codes stricts. Difficile d’être soi dans ce contexte. Dominique Méchin, « la patronne » comme ils l’appellent, a su les écouter ; elle sait l’importance de ce lien avec « l’extérieur ». « Avec ce spectacle, dit-elle, ils retrouvent un rapport au féminin qui est absent de cet univers exclusivement masculin. Faire ce travail de théâtre avec des comédiennes facilite l’échange, la réflexion et l’action collective ; ils redeviennent ce qu’ils sont vraiment et ils ont un projet qui les motive. J’espère qu’à leur sortie, même si elle est lointaine, ils se souviendront de tout ce qu’ils ont d’unique et de positif en eux, et qu’ils sauront renouer avec la vie, “dehors”. » ¬¬ Dany Huc Vous qui passez sans me voir… a été joué le 30 novembre à la Maison centrale, pour les détenus et quelques personnes de l’extérieur sur autorisation de la direction.
LA ROCHELLE Donnée en juillet dernier dans la cour du château de la RocheCourbon, La Cagnotte de Labiche a réchauffé de sa drôlerie et de sa trépidation loufoque une soirée d’été frisquette sous un ciel menaçant. Pour accompagner ces petits-bourgeois prosaïques que leurs rêves grandioses et dérisoires bousculent dans des situations extravagantes, le jeu théâtral impose un rythme imperturbable qui doit mener à l’asphyxie, la suffocation : ce qui manquait à la représentation de la Roche-Courbon, dans un espace trop vaste, en plein air de surcroît, malgré une mise en scène solide et inventive et une distribution épatante. Nul doute qu’à l’étroit dans La Fabrique, resserrée dans un jeu plus rigoureux et rythmé, la pièce vous entraînera dans son mouvement frénétique où vous étoufferez de rire. ¬¬ Lisette
La Fabrique du Vélodrome du 27 novembre au 8 décembre 2007. Tél. : 05 46 27 12 12
spectacle vivant
Noël avant l’heure à La Coursive Fin décembre, le public de La Rochelle découvrira le théâtre Verdière, une salle d’exception accolée à La Coursive.
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vec son rapport scène/salle magnifique – « que l’on ne pourra plus jamais retrouver à l’avenir », souligne Jackie Marchand (profit pour les collectivités oblige) –, le théâtre Verdière, en chantier depuis deux ans (pour un coût total de 5,5 millions d’euros), s’annonce comme un lieu de créations culturelles riche en plaisir, tant pour le public que pour les artistes. Relié au grand théâtre (1 000 places) et à la salle bleue (280), il permettra de montrer – avec ses 385 places assises, sa large scène (20 x 12 m) et des spectateurs plus proches des artistes qu’à l’habitude – des compositions artistiques complémentaires à la programmation de La Coursive. « Cette réalisation manquait à la ville, note son directeur. Nous y présenterons tout style de spectacles, du théâtre à la danse en passant par la musique et les arts de la piste. » Grâce à ce nouvel outil, l’équipe de La Coursive souhaite privilégier les « séries » et proposer « dix soirées dans ce théâtre plutôt que deux dans la grande salle ». Un moyen aussi de libérer la grande salle pour des spectacles plus « grand public ». La création d’un studio de répétition offrira l’opportunité à des compagnies, groupes et autres artistes de venir s’aguerrir en toute
Six jours au théâtre En prélude à l’ouverture du théâtre Verdière, du 18 au 23 décembre, l’Office des phabricants d’univers singuliers (OPUS) et le Service de nettoyage des oreilles bouchées (SNOB) présenteront leurs spectacles avec humanité, poésie, humour et décalages. Point d’orgue le vendredi 21 décembre, à 19 heures, avec une représentation visuelle, musicale et gratuite signée le SNOB. Renseignements et réservations pour les spectacles de l’OPUS au 05 46 51 54 02/03.
tranquillité. « Nous souhaitons donner la chance à des artistes, que nous ne présenterons peut-être jamais sur scène, de s’exprimer librement et confortablement. » Fondé au sein de l’ancien bâtiment des Archives départementales, ce théâtre contemporain, entouré d’un espace piéton et paysager entièrement reconfiguré, accueillera ses premiers visiteurs fin décembre. La première représentation se jouera en privé, pour toutes les personnes qui sont intervenues sur le chantier. ¬¬ Emmanuel Legas
R o che f o r t Le Championnat de France de n’importe quoi,par la compagnie « 26 000 couverts ». Quinze comédiens, formant une troupe depuis 1990, ont créé ce spectacle surprenant en 2003. Depuis, ils parcourent les gymnases de France, lieux de sueur et d’efforts plus appropriés qu’un théâtre pour faire découvrir aux spectateurs
LA ROCHELLE Le café-théâtre associatif l'Azile présente depuis sept ans des spectacles professionnels où humour, qualité et pertinence sont recherchés. Avec sa compagnie de théâtre, L’Azile (du même nom que la structure) aime aussi impliquer un plus large public. Ainsi, deux pièces interactives, Boire et déboires, sur l’alcoolisation des jeunes, et Dialogues de secours, consacrée au suicide chez les jeunes, sont actuellement proposées. À noter, chaque second jeudi du mois, les soirées « Brise-glace » qui tentent de chahuter la solitude à travers différentes animations. Enfin, les 30 et 31 décembre, Au fond c’est pas si grave sera jouée par deux comédiennes, une piéce où les femmes donnent leur propre vision de l’existence. Drôle et piquant. / X.L.
L’Azile - 29, rue Debussy Tél. : 05 46 37 09 81 www.lazile.org
le lancer de sapin de Noël ou la natation synchronisée sans eau. Ils inventent des codes, des règles et des arbitrages si loufoques qu’ils en paraissent vraisemblables. Venez tous en forme et en survêtement au Gymnase du Polygone à Rochefort le samedi 15 à 20 h 30 et le dimanche 16 décembre à 18 heures. / P.T. Théâtre de la Coupe d’or : 05 46 82 15 15
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littérature allégé, l’impression nécessite toujours, pour obtenir un prix moyen pas trop prohibitif, des tirages assez conséquents (autour de 1 000 exemplaires), même si le sujet et la teneur du livre n’autorisent pas une diffusion aussi importante. Une librairie d’occasion à La Rochelle Originaire de Barbezieux, André Reynaud suit des études littéraires à Poitiers avant de partir, en septembre 1968, enseigner en Tunisie. Cinq ans plus tard, avec sa femme, il rachète à La Rochelle, 7 rue Dupaty très exactement, une librairie de livres d’occasion vite rebaptisée La Rumeur des Âges (titre d’un texte de l’écrivain autrichien Rainer Maria Rilke). Un lieu de tradition, puisqu’il s’est ouvert dans les années 1900. Passionné d’art contemporain, puis d’art simplement et surtout de photographie, André Reynaud repousse les murs de son repaire en les ouvrant d’abord à des expositions, essentiellement dédiées à la photo, puis en se lançant dans l’édition. Il conserve le nom de la librairie pour ses publications.
La Rumeur des Âges,
un éditeur artisan Un éditeur rochelais publie des livres sans imprimeur et sans bénéficier d’un réseau national de vente en librairie. Il est pourtant connu de nombreux musées, qu’il fournit… à la demande.
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la fin des années 80, une idée prend corps au point de se transformer en certitude : le monde de l’édition va changer radicalement grâce ou à cause du développement rapide de l’informa tique. Toutes les formes d’impression et de diffusion seront dorénavant possibles et accessibles. Le bouleversement a certes été important, mais peut-être pas autant qu’on pouvait le supposer. Des métiers intermédiaires ont été supprimés et les maquettistes se sont convertis à la PAO*, certains auteurs ou éditeurs en profitant pour prendre en charge eux-mêmes ce maillon de la chaîne. Toutefois, on s’aperçoit très vite que les modes de production et de commercialisation, eux, ne subiront pas cette grande révolution annoncée. Si le travail de l’auteur et de l’éditeur s’est
L’artisanat permet de proposer à un petit nombre de lecteurs des écrits oubliés ou inaccessibles à des prix très raisonnables.
Du traditionnel au numérique Fort logiquement, le premier ouvrage publié en 1982 est la réédition en fac-similé d’un livre de Daguerre, le père de la photographie. André Reynaud débute alors une collaboration avec différents imprimeurs rochelais. Peu après, il met en vente 1 500 exemplaires de Danse, L’expérience de La Rochelle dont il lui reste encore un petit stock. Malgré cet échec commercial, il continue l’aventure au rythme de trois, quatre livres par an, essentiellement centrés autour de l’histoire régionale, avec en point d’orgue les 3 000 ventes de l’histoire de la poche de La Rochelle. Outre la vente directe, la diffusion est régionale, les tentatives de rayonnement national s’étant vite révélées infructueuses. L’année 1994 voit un changement radical avec l’acquisition d’une imprimante laser, d’un ordinateur performant, d’un logiciel XPress et d’un premier stock de papier vergé** de belle qualité. La formation se fera sur le tas. Le discours littéraire sur l’art sera la matière brute sur laquelle se développera un travail à façon autour de la conception de petits formats reprenant des textes rares ou épuisés, voire des inédits contemporains liés à des colloques. Artisanat, le futur ? Après le choix du texte, la mise en page et l’impression, le papier est plié manuellement feuille à feuille. Les cahiers ainsi constitués sont cousus à la main, au
littérature
Actualités littéraires
I André Reynaud dans son atelier, rue des Templiers.
rythme de dix à quinze par heure, puis, à l’aide d’un serre-joint, ils sont collés avant l’ajout d’une jaquette. Cette technique de fabrication implique des contraintes de temps, mais aussi des limitations dans le nombre de pages (160 au maximum, car au-delà le fil n’est plus assez long). Les grands formats et la couleur sont faisables, mais, là, le résultat est très éloigné des standards minimum de l’imprimerie. En revanche, cette solution artisanale permet à un éditeur passionné de mettre à la disposition d’un petit nombre de lecteurs des écrits oubliés ou inaccessibles à des prix très raisonnables, qui n’augmentent qu’en fonction du nombre de pages, sans s’encombrer de stock trop onéreux. Ce qui n’empêche pas certains ouvrages d’atteindre des chiffres de vente impressionnants, comme cette Lettre sur le paysage en peinture de Chateaubriand : plus de 7 000 exemplaires à 3,50 euros au bout de quelques années. À l’heure actuelle, c’est un catalogue de plus de 250 titres qui fait souvent le bonheur des musées à l’occasion des expositions. La Rumeur des Âges vient ainsi de publier quatre discours autour de Gustave Courbet. La succession est assurée avec Thomas Reynaud (son fils), créant ses propres éditions (Salam), qui, après un passage par le disque, revient au livre avec plein de nouveaux projets en tête. ¬ Philippe Thieyre Dernière minute : l’industrialisation est peut-être en cours avec la toute nouvelle acquisition d’une machine à coudre. La Rumeur des Âges, vente sur place, livres et gravures, 6 rue des Templiers, La Rochelle. ** Publication assistée par ordinateur, c’est-àdire le traitement du texte et sa mise en page. Historiquement, c’est l’évolution de la typographie puis de la photocomposition ** Papier, traditionnel et de qualité, qui laisse apercevoir par transparence de fi nes lignes parallèles horizontales dans son épaisseur.
Si La Rumeur des Âges est emblématique d’une démarche éditoriale adaptée aux nouvelles technologies et soutenue par une vision littéraire et artistique forte, il existe d’autres éditeurs travaillant sur des petits tirages numériques. On trouve ainsi à La Rochelle les éditions A&T (Alain Thomas), mais, semble-t-il, avec un spectre de productions plus large, plus basées sur la technique elle-même que sur une optique artistique prédominante, réalisant notamment des éditions à compte d’auteur. Alain Thomas, 71 av. Coligny, 17000 La Rochelle.
Signalons la sortie de Mission Lafayette, une bande dessinée de David Unger, pour le trait, et de Jacques Berlioz-Curlet pour le scénario qui nous conte la traversée de l’Hermione reconstituée grâce au journal de bord de son commandant. Ancien commissaire, passionné d’histoire, BerliozCurlet a déjà à son actif un agréable roman policier, Vengeance tardive, autoédité en 2005, et une intéressante histoire du FBI parue aux éditions Complexe. Berlioz-Curlet : 05 46 67 65 89 / 06 07 68 60 93 Unger : 05 46 42 85 01 / 06 22 66 68 28
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Le Gardien Harold Pinter / Didier Long La Coursive - LR 20h30 - 05 46 51 54 00
Village associatif Noël Mille Noël à Mireuil La Rochelle 05 46 67 47 67
Take 3 Soirée Jazzile L’Azile - LR 21h07 - 05 46 00 19 19
Stomp 8 percutionnistes La Coursive - LR 20h30 - 05 46 51 54 00
La Cantatrice Chauve Compagnie l’Abreuvoir Beauséjour - Châtelaillon 20h30 - 05 46 30 49 50
Génération Kadors H. Hervé - danse contemporaine La Maline - La Couarde 21h - 05 46 29 63 09
Lire Lire Théâtre de la Cheminée Médiathèque Villeneuve - LR 15h - 05 46 44 01 27
Taupe le camelot Spectacle musical La Maline - La Couarde 16h - 05 46 29 63 09
Permanence sur le handicap mental Rencontre avec une psychologue Médiathèque M. Crépeau - LR 13h à 17h - 05 46 45 71 71
Vauban, la tour défend le roy Théâtre La Maline - La Couarde 21h - 05 46 29 93 53
Photophore exotique Découverte de curieux objets M. d’Art & d’Hist. - Rochefort 14h - 16h30 - 05 46 82 91 60
Conférence « Pensées du récif » L’homme et la mer, une relation transformée Médiathéque M. Crépeau - LR 05 46 45 71 71
Gala de boxe Club pugilistique Rochelais Esplanade des Parcs - LR 20h30
Chacun pour moi Duo clownesque Salle des fêtes - Landrais 15h30
Rochefort/Laleu LR 2 Chpt Foot DHR Rochefort 20h00
Le loup et les 7 chevreaux Mise en Scène Ilka Schonbein Salle Polyvalente la Passerelle - LR 05 46 67 47 67
Le loup et les 7 chevreaux Mise en Scène Ilka Schonbein Salle des Fourriers - Rochefort 20h30 - 05 46 82 15 15
L’événement celtique Musique du monde Parc des Expos - LR 20h30 - 05 46 30 08 52
Bistouri Le Tof Théâtre - À partir de 8 ans Carré Amelot - LR 17h00 - 05 46 51 14 70
Le Commis Cirque du Gamin - Spectacle burlesque 7 rue du Marais - Tonnay Charente 20h30 - 15h - 05 46 87 28 89
1er championnat de France de n'importe quoi Compagnie 26000 Couverts Gymnase du Polygone 05 46 82 15 15
Un silenzio particolare Stefana Rulli - 2004 VOSF Médiathèque M. Crépeau - LR 15h30 - 05 46 45 71 71
S. Rochelais/Aurillac « Ah ! » Chpt Rugby Pro D2 B. Azimuth S. M. Deflandre - LR L’Azile - LR 18h30 05 46 00 19 19
L'Ours Caramel fait son cirque Cie Pest'acles Salle Amos Barbot - LR 16h30 - 05 46 67 06 52
Le rire du roi Compagnie Mornifle Carré Amelot - LR 05 46 51 14 70
Bartok - Tchaikovski Orchestre Poitou-Charentes Gym. Vieille Forme - Rochefort 20h30 - 05 46 82 15 15
Chevalier & Laspalès One man show Parc des Expos - LR 20h30 - 05 46 30 08 52
Magie à la grenadine Cie Pest’acles Salle Amos Barbot - LR 14h30 - 05 46 67 06 52
Bagnard Théâtre Ballon Rouge Sur bateau l’Angoumois - LR 19h30 - 05 46 43 44 91
Lecture à voix haute R-C. Girault / J-B Pouy Médiathèque M. Crépeau - LR 17h30 - 05 46 45 71 71
La conversion de la cigogne Auteur & interprète - Trinidad L’Azile - LR 05 46 00 19 19
Les jouets de Julien Découvre la maison de Pierre Loti Musée d’Art & d’Histoire - Rochefort 05 46 82 91 60
Et si le père Noël oubliait Noël Caroline Castelli Médiathèque - Ste Marie 15h & 17h - 05 46 43 91 80
Fêtes des Cartes Fabrique cartes originales M.A.H. - Rochefort 05 46 82 91 60
Thimar A. Brahem, J. S., D. H. La Coursive - LR 20h30 - 05 46 51 54 00
Keren Ann Concert La Coursive - LR 05 46 51 54 00
Franck Michael Chanson française variété Parc des Expos - LR 15h30 - 05 46 30 08 52
Au fond c'est pas si grave B. Lafond & C. Serres L'Azile - LR 20h07 & 22h07 - 05 46 00 19 19
Soirée jeux A partir de 10 ans- Ludothèque Carré Amelot - LR 20h à 23h - 05 46 51 14 70
Le Square M. Duras - Mise en scène N. Fleury Salle des Fourriers 20h30 - 05 46 82 15 15
Lire Lire Théâtre de la Cheminée Salle polyvalente Villeneuve - LR 15h - 05 46 44 01 27
S. Rochelais/Pau Chpt Rugby Pro D2 S. M. Deflandre - LR 18h30
Je... De... Miroirs Photographies de Marc Hatot Carré Amelot - LR 05 46 51 14 70 Les Grands Portraits de Félix Nadar Félix Nadar Carré Amelot - LR 05 46 51 14 70 Jouets du monde Par M., J-P et O. Greneau L'Astrolabe - LR 05 46 67 47 67 Jouets du monde Par M., J-P et O. Greneau La Passerelle - LR 05 46 67 47 67
Pensées du récif Ass. Acropolis - Plongée sous marine riche en réflexions sur l'avenir de l'homme Médiathèque Michel Crépeau - LR 05 4 Comme une sculpture à La Poste Sculptures et tableaux de Alex Stalenberg Café de la Poste - LR 05 46 47 76 44
Exposition - Explorateur et savant du Poitou Charentes Les grande 06
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RC Puilboreau/Stade Niortais Cpht Rugby 3ème Div. Stade La Tourtillère Puilboreau 15h00
Le femme juive de Bertolt Brecht La Fabrique du Vélodrome - LR 05 46 27 12 12
Concert Schubert Orchestre Poitou-Charentes Centre de Loisirs - Marennes 20h30 - 05 46 82 15 15
Marilyn en chantée Sue Glover / G-P Couleau Salle des Fourriers - Rochefort 20h30 - 05 46 82 15 15
L'odition Compagnie Choc Trio Salle Fourrier - Rochefort 20h30 - 05 46 82 15 15
Tralala Variété & chanson française Carré Amelot - LR 05 46 51 14 70
Mes Fils de Yoji Yamada Carré Amelot - LR 05 46 51 14 70
Atelier danse & bal folk Club Cycliste d'Aigrefeuille Salle des fêtes - Aigrefeuille 05 46 35 35 52
Piou Piou Compagnie Petipatapon Carré Amelot - LR 05 46 51 14 70 Arrête de pleurer Pénélope 2 Théatre Espace Encan - LR 05 46 45 90 90
Laleu LR/Buxerolle Chpt Foot DH Stade Le Parco 20h00
S. Rochelais/Agen Chpt Rugby Pro D2 S. M. Deflandre - LR 18h30 SA Rochefort/S. Niortais Cpht Rugby 2ème Div. A Rochefort 15h00
Stage Cirque Mime clown 7 rue du Marais - Tonnay Charente 05 46 87 28 89
Les contes érotiques arabes du 14 ème Siècle Cie Haute tension La Fabrique du Vélodrome - LR 05 46 27 12 12
Wab Concert de Habib Julien Hall de l'Astrolabe - LR 05 46 67 47 67
Les ateliers d'Hèbre de St Clément Plongée dans l'art de la photographie Hôtel Hèbre de St Clément - Rochefort 05 46 82 91 68
Les vacances du montreur Cie Le Montreur Place de l'Europe - LR 05 46 67 47 67
L'été de Kikujiro de Takeshi Kitano Carré Amelot - LR 05 46 51 14 70
Piou Piou Petipatapon/Tamanoir Diffusion Carré Amelot - LR 05 46 51 14 70
Elf, la pompe Afrique Cie Un pas de côté Hall de l'Astrolabe - LR 05 46 67 47 67
La leçon du montreur Cie Le Montreur Astrolabe - LR 05 46 67 47 67
L'album du village de Mitsuhiro Mihara Carré Amelot - LR 05 46 51 14 70
Sans Chorégraphie pour 3 danseurs de M. Pisani Salle des Fourriers 20h30 - 05 46 82 15 15
La Dame de chez Maxim's Théâtre de Feydeau Centre Beauséjour - Châtelaillon 20h30 - 05 46 30 49 50
Jonglage, équilibre sur objet, fil Stage découverte famille 7 rue du Marais - Tonnay Charente 05 46 87 28 89
The Rabeats rock pop indé - pop Espace C. Besson - St G. Didonne 20h30 - 05 46 05 58 05 regards sur l'Afrique Exposition Hall de l'Astrolabe et Arc-en-ciel 05 46 67 47 67 Traces Photographies de C. Plessis vidéo Carré Amelot - LR 05 46 51 14 70
Black light boxes S. Tubiana Caisson lumineux, lampes de poches et vidéo - Carré Amelot-LR
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es figures régionales qui se sont distinguées par leurs découvertes ou leurs aventures Médiathèque Michel Crépeau - LR 05 46 45 71 71
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internet + design Internet pour découvrir le monde depuis son fauteuil ? Le monde oui, mais aussi le coin de sa rue ! Voyons ensemble ce qui se passe sur notre écran près d’chez nous. Internet
Tout est en Orbe L
es livres d’images ne sont pas réservés aux enfants. Il faut avoir eu Orbe une fois entre les mains pour s’en convaincre. De la littérature de jeunesse, la revue conserve le format carré. Mais son contenu flatte plutôt l’adulte en quête d’art ou, simplement, de dépaysement graphique. Le support, original, fait la part belle à un
artiste invité et propose, pour certaines éditions, un CD ou un DVD qui concourt à l’ambiance générale. Après dix ans d’existence, Guillaume Goutal et Frédéric Urto, les deux chevilles plasticiennes de la revue installée à La Rochelle, publient un 27e numéro. Il est consacré à des œuvres de Jacques Floret, illustrateur ayant collaboré,
entre autres, avec le Monde, Technikart ou les Inrockuptibles, et exposé à la Galerie du jour agnès b. Cette publication ainsi que les numéros précédents, les « TÀP » (tirés à part sous forme d’estampes sur bois) et – nouveauté ! – les estampes grand format 50 x 70 cm, sont sur le site d’Orbe qui propose de découvrir (et d’acheter) son œuvre complète en ligne. ¬¬ Pierre Labardant http://www.orbe.org
Design
« J’aime / J’aime pas » Un logo, à quoi ça sert ? Qu’est-ce qui fait qu’un logo est bon ou mauvais ? Brève réflexion autour de ces petits symboles à la grande ambition…
L
a notion d’identité graphique est vieille comme l’histoire des civilisations et des religions. Permettant de communiquer des concepts en les traduisant visuellement, elle touche à deux problématiques essentielles : l’identification et la reconnaissance. Identification avec ce qu’elle prétend représenter, et reconnaissance de cette représentation. Au départ inventée pour servir des entités religieuses, des familles, des pays ou des causes, l’identité graphique est passée, depuis la révolution industrielle, au service du monde du commerce qui l’utilise désormais partout : de la bouteille de soda au pantalon en denim. On est allé jusqu’à mettre au point une « science » analysant le comportement des marques sur le marché : le marketing. Aujourd’hui ces représentations graphiques
symboliques et identitaires sont appelées « logotypes », et, bien que leurs champs d’application se soient considérablement élargis, ils servent toujours les mêmes objectifs. À mi-chemin entre l’art et la science, le design a fait son apparition et se charge, entre autres, d’étudier l’efficacité des supports de communication. Les contraintes d’utilisation évoluant avec les techniques et les médias, les critères de qualité pour un logo se multiplient : la lisibilité (puisje lire ce logo même réduit à 2x2 cm ?), couleurs (à quelles notions abstraites fontelles écho ?), utilisation (ce logo sera-t-il imprimé, vu sur écran ou les deux ?), exposition (ce logo est-il destiné à un marché confidentiel ou au grand public ?), etc. Cette très brève introduction n’a pour but que d’inciter nos lecteurs à s’interroger, à exercer leur regard critique en se demandant si les logos qu’ils rencontrent tous les jours (comme les deux présentés ici en exemple) remplissent leurs fonctions. Il y a cependant fort à parier que le facteur qui décidera au final de la réponse à cette question restera l’émotion. ¬¬ Antichambre Communication
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cinéma Lycée Maurice Merleau-Ponty de Rochefort
Faire du cinéma à l’école
Sur quelque 4 300 lycées français, seule une centaine ont l’avantage, voire le privilège, de proposer une section cinéma. Si celle-ci n’est qu’optionnelle pour tous les baccalauréats, elle peut en revanche faire partie intégrante du bac littéraire (L).
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ette formation est soutenue en partie par la DRAC, qui attribue à chaque établissement une somme annuelle de 10 000 €, et ce depuis maintenant vingt ans (jamais revalorisée depuis sa création néanmoins…). Pour pouvoir enseigner, le professeur doit impérativement trouver un partenariat actif : c’est l’aventure que vit Daniel Burg depuis 1989. Tombé tout petit dans la
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II Daniel Burg interrogé par les lycéens.
marmite magique et bouillonnante du 7e art, Daniel enseigne à Rochefort au lycée MerleauPonty en tant que professeur (agrégé) de lettres. En 2000, il a participé à la Commission de rédaction des programmes. Bien plus qu’une option Ceux-ci s’étalent sur trois ans : en seconde, les élèves se familiarisent avec le plan d’un métrage ; en première, ils s’initient à la rédaction du scénario et, enfin, en terminale, ils découvrent les joies et les difficultés du montage. À la fin de leur cursus, ils auront acquis des connaissances techniques, culturelles et artistiques qui seront les bases indispensables pour accéder aux études plus approfondies des établissements spécialisés. Si l’apprentissage paraît facile, les trois épreuves de fin de terminale ont de quoi refroidir : - Présentation d’un film (court-métrage) qu’ils ont eux-mêmes réalisé sur un sujet libre. - Un oral sur un film déterminé et des questions d’ordre général sur le cinéma. - L’épreuve écrite propose quant à elle deux sujets au choix : écrire un scénario sur un sujet imposé, avec en supplément une note d’intention, ou bien imaginer un story-board et son découpage d’environ 90 secondes sur un scénario imposé. Rien d’évident finalement, même si les élèves suivent, pour préparer cet examen, cinq heures de cours par semaine depuis la seconde et peuvent y ajouter trois heures optionnelles hebdomadaires. Mais il semble qu’au contact d’un passionné comme Daniel Burg, l’amour du cinéma les étreigne aussi rapidement que passent ces trois années. Une ouverture sur le monde C’est grâce à cet amour et à sa ténacité que Daniel a réussi son pari et qu’il a su trouver le partenaire indispensable en la personne d’Édith Périn, programmatrice de la Coursive à La Rochelle. Le cinéma, c’est de l’image animée et du son, et comment peut-on mieux exprimer sa passion pour lui sinon en projetant des films ? Dans cette perspective, le cinéma de la Coursive projette de nombreux films qui servent de supports à la formation pédagogique, elle-même complétée par des rencontres avec des professionnels, des critiques et des universitaires. Daniel Nouraud, photographe et réalisateur, est l’un d’entre eux, de ces intervenants permanents à Rochefort. Cette section est une véritable aubaine pour de nombreux jeunes. Ils peuvent ainsi appréhender le cinéma et s’ouvrir à des vocations qui restent, pour le commun des mortels, pratiquement inaccessibles. ¬¬ Gilles Diment
muséographie
Musée Ernest Cognacq un centenaire heureux Entre modernité et classicisme, le musée de Saint-Martin-de-Ré, fondé en 1907, étonne et détonne.
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e projet de faire du musée Ernest Cognacq un véritable pôle culturel rétais est, pour la municipalité de Saint-Martin, sur de bons rails. Mais pour parvenir à leurs fins, les élus – bien soutenus par la région, le département, la communauté de communes et un peu moins par l’État – auront dû mettre la main au porte-monnaie. Cet important chantier de rénovation coûtera près de 2 millions d’euros. « La redynamisation des lieux et de sa muséographie obsolète était nécessaire », note Sophie Kervran, l’attachée de conservation. Ouverte en 2006, l’aile contemporaine pensée par l’architecte Christian Menu a sonné le renouveau du musée. Et surtout fait causer. « Le mariage du moderne et de l’ancien a et continue de choquer certaines personnes. Mais l’aile est parfaitement mise en valeur et les gens s’y sentent bien. » Un sentiment partagé par le personnel : « C’est un outil formidable de 500 m² au sol, doté en soussol d’une salle de conférence et de réserves pour les collections. » Dans les mois à venir, les bâtiments annexes seront ré-
habilités en espace pédagogique, centre de documentation et nouveaux bureaux pour la conservation. La touche finale, la plus importante matériellement et financièrement, est espérée pour 2009-2010. « Elle consistera à rénover l’hôtel de Clerjotte, classé monument historique, en y intégrant une partie de nos collections (beaux arts, ethnographie, archéologie, etc.) autour d’un fil conducteur, le patrimoine fortifié de l’île de Ré. » De septembre 2006 à septembre 2007, l’exposition « Itinéraire d’une utopie » signée du programmateur et muséographe Patrick O’Byrne a accueilli près de 16 000 visiteurs. Présentée depuis octobre, « Vauban, ingénieur du Soleil » connaît un succès identique. Une fois les outils rangés et le dernier ruban tricolore coupé, on espère que le musée Ernest Cognacq offrira au public et au territoire un équipement à la hauteur de ses ambitions et missions culturelles. ¬¬ Emmanuel Legas Musée Ernest Cognacq 13, av. Victor Bouthillier 17410 Saint-Martin-de-Ré Tél. 05 46 09 21 22
Ateliers pédagogiques Toute l’année, le musée Ernest Cognacq propose de nombreux ateliers permettant de se familiariser avec l’archéologie, l’histoire, l’éducation civique, les arts plastiques, etc. Les enfants se retrouveront dans la peau de peintres copistes ou de céramistes, mèneront l’enquête dans les fortifications. Bref, ils apprendront en s’amusant ! /E.L.
C’est l’Amérique ! L’inauguration des nouveaux jardins de Clerjotte s’est déroulée en présence de l’ambassadeur des États-Unis en France. Ce dernier est venu se recueillir au pied de la statue de Georges Washington fraîchement érigée au cœur du parc. Après maintes recherches, il apparaît que l’ancien président serait un descendant de Nicolas Martiau, un huguenot natif de l’île de Ré, connu et honoré depuis des décennies outre-Atlantique. Depuis, nombreux sont les Américains à s’être arrêtés à Saint-Martin pour saluer leur illustre président. Un patriotisme exacerbé qui ne manque pas de faire sourire les responsables du musée. /E.L. PUBLICITÉ
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jeune public Littérature jeunesse
Chevalier Laurianne contre le vendeur masqué
Quand Louis et Zoé vont faire les courses avec leur père, c’est tout un poème ! Cette fois encore, ils n’échappent pas au scandale : Papa décide de s’attaquer à Trucman, le vendeur masqué. Un album explosif et coloré, que l’on doit au talent d’une jeune illustratrice installée à La Rochelle, Laurianne Chevalier.
Papa contre Trucman de Franck Prévot et Laurianne Chevalier, éditions L’Édune, 45 p., 12,80 €. lauriannechevalier@ yahoo.fr www.editionsledune.fr
L
aurianne est graphiste, donne des cours de dessin et illustre pour la première fois un album jeunesse. Papa contre Trucman est le fruit de sa rencontre avec l’auteur, Franck Prévot, et une jeune maison d’édition, l’Édune, dont le catalogue détonne quelque peu dans la production enfantine par l’engagement dont font preuve la plupart de ses titres. Papa contre Trucman témoigne de ce parti pris éditorial, puisqu’il entraîne ses personnages dans les rayonnages aguicheurs de la grande distribution pour mieux en
montrer les pièges et les illusions. Un papa prêt à en découdre et voilà des courses qui ressemblent à un combat épique. Au final, et sans rien dire de la chute, l’invite est faite aux parents d’une riposte inventive, à chercher du côté des « biens de consommation culturelle », ce qui, dans la hiérarchie sévère du papa de Louis et Zoé n’est pas vraiment de la consommation : « et encore, ça dépend de ce qu’il y a sur le DVD » ! En en touchant deux mots au Père Noël, c’est probablement l’occasion de réaliser des économies de piles et de plastique. Laurianne ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et a déjà dans ses cartons les esquisses de futurs albums. Trucman peut trembler, Laurianne a la plume affûtée. ¬ Philippe Guerry
Escales documentaires de La Rochelle
Le premier Prix du documentaire jeunesse M
arc Cousin rencontre Laizara à Madagascar. Quand la priorité du plus grand nombre est d’assurer le quotidien, le jeune malgache de 28 ans passe, lui, de village en village pour proposer, avec les moyens du bord, des projections de films. Séduit par cet homme passionné, le jeune documentariste indépendant réalise un film de 26 minutes, Ciné brousse, en octobre 2006 et le présente pour la première fois aux Escales documentaires. C’est l’occasion pour Marc Cousin de nouvelles rencontres, avec les écoliers de La Rochelle cette fois-ci : « J’ai été heureux de l’enthousiasme des enfants, qui ont été
très sensibles aux moments de partage que permettaient les projections de Laizara. À leur tour, ils se saisissaient de ma projec-
tion pour poser leurs questions, parfois très techniques. » Les rencontres étaient préparées par les enseignants et le CDDP de Charente-Maritime, en collaboration avec les Escales documentaires. Marc Cousin espère un jour revenir en Aunis présenter une suite à Ciné brousse : « J’ai en projet un autre documentaire autour des légendes malgaches et je souhaiterais également donner une suite à Ciné brousse, en rendant compte de la présentation de ce film aux gens de Madagascar. » Une histoire de rencontres, à suivre… ¬ Philippe Guerry
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Portrait
Pascal Rambeau
Un homme à la terre Il compte parmi l’élite internationale de la voile. Champion du monde et vicechampion olympique, Pascal Rambeau a les yeux tournés vers le mois d’août 2008 et le plan d’eau de Qingdao, site des régates des jeux de Pékin. Pourtant, son esprit n’oublie pas de s’attarder sur La Rochelle, sa ville, où il prépare déjà sa future carrière à terre.
À
raison de 180 à 200 jours par an consacrés aux déplacements, entraînements et compétitions, Pascal Rambeau a une vraie vie de Star1. Associé à Xavier Rohart2 en équipe de France, il prépare Pékin 2008 et vise l’or comme apogée d’une carrière à laquelle il souhaite mettre un terme après les jeux. De retour des régates pré-olympiques de Qingdao, et avant de s’envoler vers une nouvelle campagne d’entraînements, l’athlète parle de l’homme, de sa vie quotidienne et de ses projets. Goûtant depuis peu aux joies de la paternité, il porte un regard
I Ce géant fait des vagues sur toutes les mers du monde.
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actualité et calendrier Championnat du monde Cascais (Portugal) juillet 2007 : 2e Régates pré-olympiques Qingdao (Chine) août 2007 : 3e Championnat du monde Miami (États-Unis) avril 2008 Jeux olympiques Qingdao (Chine) août 2008
nouveau sur les atouts de La Rochelle, la ville où il a – bien ! – grandi. La Rochelle, ma belle Lorsqu’on demande à Pascal Rambeau de citer son lieu emblématique de la ville, il parle des « très très bons souvenirs » de l’enfant de 7 ans et demi, nouvellement installé à La Rochelle, qui franchit pour la première fois les portes de l’ASPTT voile. Situés à cette époque rue des Deux-Moulins3, au pied de la tour de la Lanterne, les locaux impressionnent le petit garçon de région parisienne qui découvre simultanément le milieu de la voile et le patrimoine his-
torique rochelais. De ces moments, Pascal Rambeau garde ses premiers souvenirs de mer, « un sentiment de liberté et d’autonomie quand tu es seul sur un Optimist ». Il retient le goût de se confronter aux autres qui va le mener à la compétition à partir de 13 ans et en équipe de France dès 1991. Il garde également l’empreinte de sa ville, dont la beauté préservée tranche avec l’environnement de certains sites de compétition comme Qingdao, « qu’ils appellent une petite ville de 10 millions d’habitants », à 1 000 kilomètres au sud de Pékin. Là-bas, « la pollution n’atteint pas encore le niveau de Pékin, mais pour nous
c’est énorme ! Tous les jours, on sort le bateau de l’eau. Si on le laisse la nuit, c’est l’enfer : on trouve des grains de pollution sur la coque le lendemain. Sans parler de la pollution de la mer où les pêcheurs vont ratisser le plan d’eau tous les matins à 4 heures… ». En matière de respect de l’environnement, Pascal Rambeau voit donc dans les mesures prises par les collectivités locales françaises un exemple que beaucoup devraient suivre. La vie d’après Star « C’est ma dernière préparation olympique. Après la Chine, j’arrête. » Après quinze ans de sport de haut niveau, Pascal Rambeau va tourner la page. Son prochain challenge, ce sera de se consacrer à sa famille et à sa vie rochelaise. « Depuis la naissance de mon petit garçon, j’essaie de passer plus de temps chez moi. » Une nouvelle aventure se profile, avec l‘envie de privilégier les contacts humains. Il souhaite ainsi profiter de sa notoriété pour soutenir des engagements. « Au départ, je suis enseignant4. J’assiste au déclin du niveau de lecture, d’écriture et d’expression. » Il souligne en particulier des initiatives comme la Fée des Mots5, dont l’équipe conçoit des livres ayant pour ambition de donner le goût de la lecture aux enfants. Il ne compte pas négliger pour autant le milieu qui lui a apporté tant de reconnaissance : « le grand respect mutuel » qui le lie à son équipier Xavier Rohart, les « échanges » avec les joueurs du Stade Rochelais dont il partage les séances de préparation physique, et les jeunes, ceux des « teams » qu’il parraine au sein de la Société des régates rochelaises, le club dont il porte les couleurs. Quant au démon de la course, il n’est jamais très loin : « Un projet qui me plairait beaucoup, c’est la Coupe de l’America. » ¬¬ Pierre Labardant 1. L e Star est un quillard (c’est-à-dire un voilier possédant un lest) de sport à deux équipiers. Sa longévité est un cas unique dans l’histoire de la voile légère moderne puisque sa carène a été dessinée en 1911, à New York. C’est la plus ancienne des séries olympiques. 2. L e barreur. Les deux hommes se sont rencontrés en 1992 en équipe de France avant de former un des équipages les plus titrés de la voile olympique (site officiel : http://www. xavier-rohart.com/V2/). 3. Avant de s’installer au sein du nouveau centre nautique de l’esplanade Saint-Jean-d’Acre, les locaux de l’ASPTT voile étaient situés dans la cour servant désormais de parking à l’hôtel de la Monnaie. 4. Pascal Rambeau est professeur d’EPS et entraîneur régional de voile. 5. L a Fée des Mots – www.lafeedesmots.fr - 10, rue des Augustins - BP 1190 - 17088 La Rochelle Cedex – Tél. 05 46 37 64 86
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sport Rencontre
Le rallye dans les veines en confiance. » Il courra avec son Alpine jusqu’en 1981. Voulant progresser, il s’inscrit alors avec deux amis à des cours de pilotage. « Nous avons participé au Volant Motul sur le circuit de Nogaro. Nous conduisions des Formules Renault. J’ai appris les détails du pilotage, le freinage, les transferts de masse… Cette formation m’a beaucoup apporté. Tous les pilotes débutants devraient passer par là. Cela éviterait sans doute bon nombre d’accidents. » En 1982, il acquiert une R5 Turbo, rouge, celle que les spectateurs viendront encourager pendant des années au bord des routes de campagne. Petit à petit, avec l’aide d’amis passionnés comme Philippe Boucard, son copilote et préparateur durant neuf ans, ou Jacques Fresneau, son motoriste depuis vingt-deux ans, la voiture sera complètement transformée. Impressionnant ! Pour exemple, le moteur passera de 160 à 334 ch ! II Dans les années 70, l’Alpine Renault A 110 fut la reine des rallyes, régionaux ou internationaux
Claude Joussemet est une figure locale du sport automobile. Retour sur une passion qui dure depuis 50 ans.
«À
six ans, je me souviens que je sortais du garage la voiture de mon père, une C4. J’étais debout sur les pédales. » Gamin, Claude se rappelle aussi avoir observé depuis la fenêtre de sa chambre, à Archingeay, les voitures du Rallye d’automne. « J’étais fasciné par ce spectacle. La vitesse m’a tout de suite attiré. Avant de participer à mes premières courses, j’ai sillonné la région pour assister à des rallyes. Il y avait aussi les rondes à cette époque, des courses locales très prisées. » Du rêve à la réalité Jeune boucher-charcutier, Claude Joussemet craque pour les voitures de sport. À 25 ans, en 1975, il participe en tant que copilote à sa première course, son premier Rallye d’automne. Sur une Alpine Renault A 110, le novice et son pilote terminent à la 7e place du classement général. L’année suivante, Claude décide de prendre le volant d’une Alpine 1600 SC : avec son navigateur, ils bouclent leur premier rallye, ravis. « Quand on débute, c’est important d’achever ses courses. Cela met
En 1998, Sébastien Loeb participait au Rallye d’automne, le 2 décembre 2007 il a coiffé sa quatrième couronne mondiale !
L’ami des champions Tout au long des années 80, Claude se forge un palmarès dans les rallyes nationaux et noue de nombreux liens. Certains pilotes prestigieux comme Jean Ragnotti ou Sylvain Polo deviennent des amis. Il leur cédera d’ailleurs le volant de sa voiture à plusieurs reprises et s’installera à leurs côtés. Comme en 1990 avec Alain Oreille (champion du monde 89/90) au Rallye d’automne, où sans une erreur de pointage ils avaient course gagnée. Une vive déception. En parallèle, lui qui participa très longtemps activement à l’organisation du Rallye d’automne fut aussi un des instigateurs du Printemps de Bords. Un rallye lancé en 1996 en réponse à l’abandon de ce lieu de passage mythique de l’épreuve rochelaise. Après une trêve liée à un problème de santé, Claude Joussemet a repris le volant de sa R5 Turbo, en particulier lors d’ouvertures de rallye où son temps sert à étalonner le chronomètre de l’épreuve. La passion allant en grandissant, il a créé en 2003 le club Alpine Passion 17. Et aujourd’hui, dans le grand garage de sa maison, il aménage son propre musée où seront prochainement présentés ses voi tures de collection et ses trophées, témoignages d’un engouement resté intact. ¬¬ Xavier Laleu
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shopping DISQUES
separated By The sea Findlay Brown Peacefrog/BMG Un chanteur et guitariste de 27 ans, venu du très rural Yorkshire, mais installé à Londres, a réalisé cette petite merveille de folk rock mélancolique. Même si les cordes de « The Loneliness I Fear » ou de « Paper Man » évoquent immanquablement « River Man » de Nick Drake, Findlay Brown a su créer son propre univers empli d’amours tortueux et de vague à l’âme, embelli par une production parfaite dans son dépouillement et sa précision. / P.T.
Definition of a circle Otis Taylor Telarc/Socadisc Retour sur un disque sorti il y a quelques mois déjà. Chanteur et joueur de banjo, Otis Taylor prouve une nouvelle fois à travers ces douze titres
extraordinaires au son unique qu’il est un des bluesmen les plus originaux et les plus talentueux de ces dernières décennies. À la puissance de sa voix et de ses textes répondent des orchestrations variées et des guitares grasses à souhait. Il sait alterner douceur, rage et violence comme personne. À découvrir d’urgence. / P.T.
aussi celles de l’alternative, de l’expérimentation, de l’électronique et du glamour tout à la fois. / P.T.
LIVRE
États-Unis, 1963, 92 mn, Couleur Réal. : Don Siegel Remake des Tueurs de R. Siodmak, plutôt que seconde adaptation, À bout portant reste un très grand film noir, nihiliste et d’une rare violence. Angie Dickinson y est sublime de beauté et de perfidie face à un Lee Marvin époustouflant en tueur intellectuel. / G.D.
jean-françois Bizot présente la new Wave par Mariel Primois et Jean Rouzaud, ed. Actuel/Panama. Un hommage à Jean-François Bizot, ce patron de presse atypique, toujours à la recherche du futur. Ce beau livre fourmillant d’images en tout sens dresse un panorama des inventions musicales, culturelles et picturales d’une décennie, celle des années 80, souvent décriée. À la lecture, on s’aperçoit que ces années du fric roi se terminant par la chute du mur de Berlin sont
DVDs
À bout portant
Pervert ! États-Unis, 2005, 81 mn, Couleur Réal. : J. Yudis Une première partie rendant hommage au génie de Russ Meyer et notamment à la série des « Vixens »,
et une seconde, complètement déjantée, dans laquelle le réalisateur se lâche en croquant des personnages tous aussi barrés les uns que les autres. Visiblement tout le casting s’est mis au diapason afin de faire de cette histoire une fable grotesque sur la transgression et l’outrance. Un vrai film bis pour les amateurs de cinéma pas comme les autres. Plus jubilatoire… tu meurs. / G.D.
ju-on et ju-on 2 Japon, 2002 et 2003, Couleur Sc. et réal. : T. Shimizu Vous connaissez certainement The Grudge et Grudge 2, eh bien vous vous devez de voir Ju-On, et pourquoi pas sa suite. HK nous sort pour la toute première fois en France les versions originales. Bourrées de suppléments, les deux éditions sont des doubles-DVD dont les copies sont entièrement remastérisées. / G.D.
VITE DIT Quelques recommandations pour les passionnés de culture rock. Rien n’étant plus prolifique qu’un mort, en voici deux exemples avec Gainsbourg et le punk : Gainsbourg par Gilles Verlant, éd. Albin Michel. Tout, absolument tout sur l’homme et le musicien. Une bible magistrale de 700 p. Dictionnaire Gainsbourg par J.-W. Thoury, éd. Scali. Plus modestement, les chansons expliquées aux fans. Dictionnaire raisonné du Punk par P. Mikaïloff, éd. Scali. Les mots clés du mouvement et une bonne introduction. Les mêmes, mais pas seulement, à travers les photos dans 40 ans de musiques au Gibus, éd. Hugo image. Nyark Nyark ! par Arno Rudeboy, éd. Zones et Rebelles par Rémi Pépin, éd. Hugo doc. Deux versions du punk français
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et de la grande histoire de l’alternative des années 80, le premier illustré comme à l’époque, le deuxième plus personnel. Dépaysement avec un petit tour auprès des rastas en Jamaïque : Jamaïque, sur la piste du Reggae par Bruno Blum, éd. Scali. Pour les amateurs fortunés, deux livres objets magnifiques, avec des trésors cachés, aux éditions K&B : Elvis Presley, le livre des trésors par Robert Gordon et Jimi Hendrix intime par Janie L. Hendrix et John McDermott. Enfin, un super polar anglais : Le Coup au cœur de Peter Robinson, éd. Albin Michel, dans lequel l’assassinat d’un journaliste rock trouve sa source au temps des festivals libertaires et des hippies. Au prochain numéro, c’est promis, on parlera des disques. /P.T.
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