expression 07

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gratuit

Design | Petite histoire

La valeur du geste expressions est une publication gratuite et bimestrielle

Dossier | Création et diffusion artistique

Engagement de l’État ?

www.magazine-expressions.com

no7 Novembre / Décembre 2008


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Ile de Ré

Galerie Glineur E N PERMANENCE :

Dominique BARREAU Anne BREROT CORTI ETIENNE Jean Louis FOULQUIER

Dominique BARREAU - "Hong-Kong : Trafic" h.s.t. 116 x 89

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edito « Je percerai. » Devise du cloutier.

sommaire 02

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dossier

Loti à toute vapeur

« Il n’y a aucun désengagement de l’État, au contraire. »

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spectacle vivant

Il y a une drôle de carpe dans le salon… Rassembler et ouvrir… et l’inverse !

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arsby hel B © Mic

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musique

Du punk à la Baleine

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portrait

C’est lundi, dans mon lit… Ça ne date pas d’hier, mais le rock’n’roll n’a pas d’âge. Jessé Garon’ ne fait pas son come-back, il ne nous a jamais quittés.

spectacle vivant

Hip-hop à la chapelle

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littérature

SuperDan Returns

Bruce Krebs Sculpteur de cartoons

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arts plastiques

À Niort, les artistes sont de garde

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internet + design

Poitoo too yoo too

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Agenda

audiovisuel

À voile et à vélo

28 Shopping

Bienvenue sur Silloray Airlines

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arts plastiques

La valeur du geste

littérature

La féerie Novi

musée

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Le musée des oreilles baroques

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littérature Retrouvez le magazine sur www.magazine-expressions.com

jeune public

mauvaise foi

Le miroir aux mouettes…

Délicat pour un journal culturel local de s’attaquer aux Grands Sujets. Mais les temps du « Poète, vos papiers ! » n’étant pas encore la règle, une seconde accordonsnous de deviser sur ceux de la ruine que nous promettent nos banquiers. Le gros mot de saison est lâché, nous n’y reviendrons plus. Krisis, en grec, signifie « décision, déchirement, jugement, choix ». Et si la crise est un jugement des actes passés, il y a plusieurs manières d’y faire (bonne) face. Nos gouvernants ont choisi de diriger les opinions plus que les événements ; en somme ils n’ont guère changé. « Aie confiance », répètent tous les grands Kaa du monde au trader afin qu’il nous tire de la Katastrophe. Car le petit garçon est triste devant son ordinateur, il a perdu tous les sous si patiemment volés aux pauvres dont la confiance lui était garantie. « Science sans confiance n’est que ruine de l’âme », croit-il se souvenir alors, et il sourit. Il se trompe mais ça va mieux. Il redevient un homme maintenant qu’on lui dit que la finance est moralisée. Il peut encore sauver le monde. Il sera très fort face à son patron, à sa femme, au policier, à Dieu, face à la mort, promis, il ne cherchera plus à avoir la plus grosse, la plus belle, la plus grande et il deviendra poète. Ah, poète ça jette. Et puis Fellini a dit que la poésie sauverait le monde, alors… ¬¬ Nicolas Giacometti

Partenaires Expressions – 36, rue Beltrémieux, BP 32046 – La Rochelle – Tél. 05 46 43 19 20 – Fax. 05 46 00 08 12 email : redaction@magazine-expressions.com / Site : www.magazine-expressions.com Directeur de la publication : Pierrick Zelenay / Responsable de la rédaction : Nicolas Giacometti / Ont collaboré à ce numéro : Gilles Diment, Catherine Fourmental-Lam, Fred 4 nier, João Garcia, Philippe Guerry, Dany Huc, Olivier Jaricot, Pierre Labardant, Élian Monteiro Da Silva, Guillaume Rouget, Philippe Thieyre / Date de parution : Novembre 2008 / ISSN : 1960-1050 Photographe : Julien Chauvet / Maquette : Antichambre Communication / Mise en page : Cyril Perus / Illustration de la couverture : Olivier Latyk / Impression : IRO - ZI rue Pasteur - Périgny / Service commercial : François Fottorino 05 46 43 19 20 Expressions est une publication gratuite et bimestrielle de Performances Sports / Tirage : 10 000 exemplaires

Les Spécialistes du lundi au vendredi 9h10 - 9h40 au 05 46 50 67 68 France Bleu La Rochelle répond à toutes vos questions de la vie quotidienne.

imprimeur imaginatif


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dossier

« Il n’y a aucun désengagement de l’État, au contraire. » Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication*

Le deuxième volet de notre série sur le fonctionnement de la création artistique et de sa diffusion dans notre région est consacré au financement de quatre structures culturelles de taille moyenne.

Q

uoi de commun entre le Conservatoire international de la mer (CIM) à Rochefort, la salle rétaise de la Maline, l’espace culturel le Palace à Surgères et le Carré Amelot de La Rochelle ? À bien des égards et chacun à sa manière, ces lieux occupent une place importante dans le paysage culturel non seulement de la ville, mais aussi de la région, et, à ce titre, comme les scènes nationales ou conventionnées (ce qu’ils ne sont pas), ils bénéficient de soutiens financiers publics. Maline/Ré : culturel rural singulier À La Couarde, sur l’île de Ré, la Maline occupe une situation un peu marginale. En raison de son insularité et de sa vocation touristique, cet espace, à l’origine rural, bénéficie d’un public diversifié et d’activités en toute saison. Créée en 1993 à l’initiative et avec le financement de la mairie de La Couarde pour devenir un outil culturel, aucun lieu de diffusion pluridisciplinaire n’existant alors sur l’île, cette salle polyvalente de 276 places assises (modulables en 6oo debout grâce à des gradins télescopiques) accueille du théâtre, de la danse, de la musique, des expositions et des projections cinématographiques.

Elle ouvre tous les jours, vend en moyenne 200 places quotidiennement et accueille 55 000 spectateurs (cinéma et représentations confondus) par an. Une résidence artistique a été aménagée dans une maison à proximité, offrant les conditions pour promouvoir une dizaine de créations parmi les 52 spectacles annuels. La Maline, gérée par l’association rétaise ARDC, est dirigée depuis ses débuts par Pierre Soler, dont le départ est prévu à la fin de la saison 2008/2009. Ce dernier, seul maître d’une programmation qu’il repère, choisit, négocie et présente chaque trimestre à l’occasion d’un one-man-show spectaculaire, administre une équipe de dix personnes à temps plein, dont trois régisseurs. L’équilibre du budget, environ 900 000 euros répartis équitablement entre artistique, salaires et fonctionnement, est assuré à 57 % par des recettes propres – incluant le sponsoring privé – et à 43 % par l’apport de fonds publics dont la majeure partie provient, en toute logique, de la Communauté de communes de Ré, soit

près de 160 000 euros. L’aide de l’État, par l’entremise de la DRAC**, représente un peu plus de 36 000 euros, soit grosso modo 4 % du total actuel. Une somme certes relativement modeste mais non négligeable. Toutefois, Pierre Soler souligne le fait que, attribué en 1993, ce montant n’a quasiment pas évolué au fil du temps, voyant ainsi sa part du budget se réduire comme peau de chagrin. Pour lui, cela met en exergue le changement de politique de l’État, qui se désengage de son rôle moteur dans les actions destinées à créer du lien social et se décharge progressivement de cette tâche sur les structures locales. Palace/Surgères : culturel rural Contrairement à la Maline, le Palace à Surgères se définit comme un véritable centre culturel rural, au sein d’une communauté de 6 000 habitants sans plages ni afflux d’estivants. Installé au premier étage des halles, au centre de la ville, dans un endroit qui est, depuis toujours, un lieu d’accueil pour toutes sortes de spectacles, le théâtre, bâti vers 1840, est devenu un cinéma dès 1903, puis un établissement pluridisciplinaire en 2000 sous l’impulsion de Bruno Maby, directeur arrivé en 1991. Désormais propriété de la Communauté


dossier

Les inégalités entre les communes et les régions vont très vite rejaillir sur le financement et sur l’avenir des espaces culturels publics.

d’agglomération, la salle unique du Palace reçoit une vingtaine de spectacles par an et développe en parallèle des formations multimédia proposant des initiations à l’informatique et un apprentissage de la réalisation et du montage de courtsmétrages. Les séances de cinéma et les spectacles vivants attirent environ 30 000 spectateurs chaque année. L’association,

constituée en 1990 autour d’élus de la commune, rémunère six employés à temps plein et deux à temps partiel. Au total, près de 400 000 euros par an (moitié cinéma/ moitié spectacles), dont 55/60 % consacrés aux salaires, sont nécessaires pour pouvoir fonctionner. Le financement repose sur 150 000 euros de recettes propres et 250 000 euros de subventions publiques dont plus de la moitié est à la charge de la Communauté d’agglomération. Le CNC**, qui a aidé au montage du projet, a toujours appuyé la diffusion du cinéma, la DRAC, quant à elle, soutient le spectacle vivant à hauteur de 3 % du total (ou 6 % si on ne prend en compte que son domaine). Ce montant avait légèrement augmenté les saisons précédentes avant de stagner cette année. Pour Bruno Maby, le problème lié à ces fonds publics est double. Il réside

d’abord dans le fait que ceux-ci ne sont pas attribués à un fonctionnement mais pour un projet et qu’ils sont de plus en plus dispersés entre différentes institutions. Avec, en corollaire, une perte de temps considérable pour une équipe réduite, voire en sous-effectif au regard de la multitude des tâches à régler, qui voit le nombre des dossiers à constituer et des bilans à établir se multiplier. D’autre part, dans l’optique de réduction du déficit de l’État tel qu’on a pu l’observer ces dernières années et donc du report des charges vers les instances régionales, les inégalités entre les communes et les régions vont très vite rejaillir sur le financement et sur l’avenir des espaces culturels publics comme sur celui des universités. >

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dossier < Carré Amelot/La Rochelle : culturel urbain Le Carré Amelot, situé au cœur de La Rochelle, dans d’anciens entrepôts de l’Arsenal, affiche un profil différent des deux lieux précédents : il ne s’agit pas d’une salle de spectacles avec des activités connexes, mais d’un complexe pluridisciplinaire dans lequel les représentations publiques ne sont que la partie la plus visible. Héritier de la Maison des Jeunes, dans les mains de la même association depuis 1972, le Carré Amelot, ainsi dénommé en 1990, se définit avant tout comme un lieu fédérateur pour la jeunesse (et dorénavant au-delà) à travers l’initiation à des pratiques aussi bien amateurs que professionnelles et la présentation de spectacles. Sous la direction, depuis 2002, de Christelle Beaujon, l’équipe compte l’équivalent de 27 temps pleins (40 contrats en tout), dont 7 dépendent directement de la mairie. Elle chapeaute, de septembre à juin, des activités théâtrales, notamment à l’adresse du jeune public, des concerts, un ciné-club, une ludothèque, une salle de 210 places assises, des résidences artistiques et des ateliers (photo, multimédia, arts plastiques, électro­ acoustique…) ainsi que quelques projets externalisés. Le budget 2008/2009, d’environ 1 million d’euros dont 68 % de masse salariale, 22 % de frais de fonctionnement et 10 % d’artistique, est assumé à 70 % par la ville, les recettes propres (entrées et inscriptions) représentant 15 %. Quant à la DRAC, elle apportait jusque-là 40 000 euros à l’édifice, soit 4 % du budget prévisionnel. L’imparfait est de mise puisqu’à la fois les 10 000 euros de Delta P (ateliers de recherches sonores) et les 30 000 destinés à la formation au multimédia ont été récemment retirés. Cette dernière subvention était liée à la labellisation « Espace culture multimédia » qui vient d’être supprimée par le ministère de la Culture. Encore une fois, le pourcentage apporté par l’État paraît n’avoir qu’une incidence mineure, d’autant qu’il n’est pas affecté au fonctionnement même, mais il conditionne en réalité toute la répartition du budget, car ce manque pourrait représenter 40 % de l’artistique, par exemple. Dans le cas du Carré Amelot aujourd’hui (d’autant que cette suppression intervient après la validation du budget), sur quoi faut-il faire l’impasse : des salaires, le multimédia, des représentations ? Finalement, Christelle Beaujon choisit de réduire l’ambition des résidences et le nombre de certains spectacles et partenariats extérieurs. CIM/Rochefort : culturel maritime Installé au rez-de-chaussée dans l’aile sud de la Corderie royale depuis sa fondation en 1985, le CIM, association présidée par des écrivains, à l’origine Paul Guimard, actuellement Erik

Orsenna, se fixe comme objectif de diffuser la culture maritime à travers une exposition permanente liée au lieu lui-même (la fabrique de cordages), des expositions temporaires sur des thématiques nationales et internationales et des animations, notamment éducatives. En 1997, s’est greffé le projet de construction de l’Hermione, les deux espaces ayant une billetterie commune. En poste depuis 1993, le directeur du CIM, Emmanuel de Fontainieu, est aussi le secrétaire du bureau de l’Hermione. Si l’Hermione, dont le chantier en constante évolution permet de suivre le travail en action, peut se targuer de recevoir 250 000 visiteurs, le CIM en dénombre plus de 150 000. C’est une structure imposante, qui comprend également un restaurant, une librairie, une boutique, des entrepôts, des ateliers de construction et de peinture des décors, des activités éditoriales et d’ingénierie culturelle. Tout ça a un coût : 2, 5 millions d’euros dont 55 % attribués à la masse salariale (49 salariés à temps plein et 70 en été) et 120 000 euros en moyenne par exposition (dorénavant une seule par an sur les 300 m2 dévolus). Les recettes propres, tous secteurs confondus, atteignent 2 millions d’euros, le reste provenant de l’addition de financements publics, la mairie investissant à peu près 100 000 euros annuellement en plus du prêt gratuit des bâtiments. Habituellement, l’État apportait une aide de 76 000 euros (3 %) sans attribution spécifique, mais, au mois de mai, celle-ci a été réduite à 16 000 euros et octroyée spécifiquement à la librairie. En octobre, le directeur de la DRAC Poitou-Charentes a annoncé une rallonge de 20 000 euros. Cette diminution tombe fort mal pour une association à l’équilibre financier toujours précaire, comme toute structure de ce type, et dont la fréquentation marque cette année une baisse notable (pour la première fois) – 9 % à la fin août. Là encore, devant le fait accompli, quelles solutions envisager ? Réduction des effectifs, modification du fonctionnement ou des horaires d’ouverture ? À suivre. Politique culturelle, politique publique Au terme de cette enquête, il apparaît que, quels que soient leurs fonctionnements et leurs situations, les trois premiers faisant partie du G19***, ces quatre espaces culturels ont une volonté identique d’insérer la culture, sous toutes ses formes, dans le paysage social. Si le cordon ombilical avec les collectivités locales reste (et restera) intangible pour tous, l’implication de l’État demeure nécessaire d’autant qu’on connaît l’absence d’intérêt de sponsors ou des mécènes privés pour les petites ou moyennes structures. Bien que la ministre de la Culture annonce un budget 2009 en augmentation de plus de 2 %, avec notamment une attention particulière portée

Quelles solutions envisager ? Réduire les effectifs, modifier le fonctionnement ou les horaires d’ouverture, baisser le nombre de spectacles ?


dossier au spectacle vivant, attendons d’en connaître les répartitions et les applications en région avant de proclamer une inversion de la tendance. Ces dernières années, l’analyse des différents directeurs des lieux culturels de la région, comme on l’a vu, le confirmant, l’État s’est orienté vers un désengagement. Celui-ci correspond d’ailleurs à des préoccupations générales de réduction des déficits budgétaires conformément aux souhaits d’une Europe libérale. Ce choix implique aussi une réorientation de ces charges vers les collectivités locales. Or, pour beaucoup de républicains, la fonction première de l’État, dans la culture comme dans l’éducation, c’est pourtant de compenser les disparités et d’offrir à chaque citoyen des possibilités équivalentes où qu’il se trouve. Après, quoi financer, pourquoi aider tel secteur plutôt que tel autre, comment justifier les choix ?… Cela est un autre débat. Et puis, imaginons une culture libérale (quoique ce terme en ce moment…) où la rentabilité serait le seul et unique critère. ¬¬ Texte : Philippe Thieyre ¬¬ Illustrations : Olivier Latyk * Propos recueillis par Libération, 1er mars 2008. ** La Direction régionale des affaires culturelles soutient le spectacle vivant et le Centre national de la cinématographie… le cinéma. *** Réseau regroupant 19 structures de diffusion du spectacle vivant en Poitou-Charentes. Son siège social est au Carré Amelot.

Programmations

Quelques dates en fin d’année

À

la Corderie royale, l’exposition sur le canal de Panamá se termine le 4 janvier 2009, celle sur la cartographie et la mer lui succédera. Sur l’île de Ré, vous pourrez voir et entendre, entre autres, le 7 novembre Lo’Jo en trio et en résidence, et le 2 janvier le clown Rafistol. À l’intérieur des terres, les habitants de Surgères et des environs découvriront les chanteurs Nicolas Jules, le 7 novembre, et Carmen Maria Vega, le 28, ainsi que la compagnie des Tréteaux de France dirigée par Marcel Maréchal pour Les Caprices de Marianne le 21 novembre. Quant au Carré Amelot, il a invité Tom Drahos du 7 au 10 novembre (pour ses créations multimédia) et du 18 novembre au 19 décembre (pour son œuvre photographique) ainsi que le compositeur suisse Rainer Boesch pour une soirée danse et musique le 28 novembre. D’autre part, des travaux de rénovation, de restructuration et d’agrandissement sur un espace contigu sont en attente de validation. On y reviendra.

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musique PUBLICITÉ

Du punk Dans notre no 5, l’activité de la Baleine, le distributeur indépendant de disques installé à Niort, avait été abordée sous l’angle de sa participation à la vie locale. Ici, nous revenons sur son histoire et sa pratique du métier de distributeur.

À

la fin des années 70, il était une fois à Paris un étudiant des Beaux-Arts qui traînait avec les bandes de punk des Halles sans négliger l’aspect destroy de la chose. Romuald Heuchin complète alors sa formation musicale en tenant la basse (instrument de référence du punk pour brailler en toute confiance sans avoir à s’embarrasser de technique) au sein d’un groupe répondant au délicat patronyme de Au Viol. En 1982, notre héros des quatre cordes débarque à Niort où il est embauché chez Disco Plus, un disquaire généraliste. Là, responsable du magasin, il peut promouvoir le meilleur de la scène rock comme XTC, Residents, Dead Kennedys, Wire, Soft Machine, Eyeless In Gaza, sans aucune faute de goût, et assouvir ses passions de collectionneur. Du travail, et encore du travail À partir de 1985, Romuald, toujours employé, cumule les fonctions : sans abandonner le magasin, il s’occupe aussi d’une partie de la distribution de Wotre Music et, pour ne pas se laisser aller à la paresse, il est DJ le week-end (il le restera huit ans) et participe à une radio libre. Wotre Music va grandir rapidement, créant même une maison de disques à son nom, mais l’aventure s’arrêtera en 1994. À cette époque, cela fait déjà trois ans que Romuald est parti. Dès 1991, il s’est investi dans une société d’importation pour laquelle il se rend à Los Angeles afin de discuter contrats avec des labels tels que Bomp ou Rhino, spécialisés dans les rééditions, les invendus et les collectors, le tout en vinyle bien sûr.


musique

à la Baleine

One Caballo Per Seven Frauen Phospho La Baleine Phospho, c’est rock, disco, punk et funk ! David Besson, le chanteur, s’amuse à dire que c’est du clunk, un mélange de musique de club et de punk. Ces six potes niortais ont enregistré leur album sur l’énergie du moment. Le résultat est dense et tout en tension. Du bon, du très très bon ! Des Stooges à Dinosaur Jr, de Sonic Youth aux Smiths, de Out Hud aux Talking Heads, leurs influences sont nombreuses et les placent dans le répertoire de la scène française indépendante. / G.R.

À son compte Après ce premier essai, fin 1993, il monte IDCD, une société consacrée aux soldes et à l’import, à laquelle est bientôt intégrée Multiwave, une marque d’exportation qui se constitue rapidement un catalogue de 55 000 références. Poursuivant son développement, il ouvre avec des associés un magasin parisien situé rue des Halles, Basement Trax/ The Sound, où il vend des disques électro et techno principalement importés d’Angleterre. Mais, sans doute trop loin de sa base niortaise, l’expérience tourne court. L’année 1996 voit la naissance d’une nouvelle association, sous le nom de Gearbox, cette fois-ci avec le disquaire et distributeur parisien Le Silence de la Rue, haut lieu du rock alternatif. Elle durera deux ans. Laissant la part rock du catalogue à son ex-associé, Romuald Heuchin fonde la Baleine en 1998, d’abord dans le cadre juridique de IDCD, puis en totale autonomie à partir d’avril 2000, avec un personnel renouvelé et une spécialisation à 60 % électro et à 40 % soul/ reggae/funk. En 2008, il faut rajouter 10 % de rock au sens large.

Actualités Aujourd’hui, IDCD et Multi­ wave réalisent ensemble 4 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploient 11 salariés. La Baleine se situe dans les mêmes chiffres : 2 millions d’euros et 13 employés polyvalents, à l’exception des 5 représentants exclusifs, mais avec des marges plus réduites. Dans un secteur économique dévasté (60 % de baisse des ventes en moyenne), la société niortaise, une des plus importantes après les majors du disque, s’en sort plutôt bien à l’instar d’un nombre réduit de petites ou moyennes structures : après une hausse régulière, les trois derniers exercices ont enregistré une stagnation. Un moindre mal, dû en grande partie à la constitution d’une équipe dynamique, avec des jeunes comme Christophe ou Charles, qui se démène pour compenser la démoralisation des vendeurs de grandes surfaces culturelles et la quasi­ disparition des disquaires indépendants (il en reste à peu près 80 en France). Et puis Romuald, avenant et monté sur piles électriques, possède un avantage indéniable sur la plupart des responsables des grosses machines : il collectionne, aime la musique et, donc, il y croit encore. Indispensable quand la moyenne des ventes navigue entre 3 000 et 4 000 exemplaires, les plus fortes atteignant 10 000, les plus faibles oscillant entre 150 pour les CD et 25 pour les vinyles. Ainsi l’excellent disque des Anglais de Dark Captain Light Captain* ne sera placé qu’à 350 copies dans 80 magasins (sur un total de 300 points de vente réguliers). Après, pour éviter des retours massifs, la maison de disque et le distributeur espéreront des articles dans la presse, Rock & Folk et – à un degré moindre – Les Inrockuptibles étant les plus prescripteurs pour le rock, ou, mieux encore, des passages en radio. Courage. ¬¬ Philippe Thieyre * Voir la rubrique Shopping.

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carré amelot

2008 +2009 espace culturel de la ville de la rochelle

Jeudi 27 novembre Conférence / Rencontre 18h

avec Rainer Boesch

Vendredi 28 novembre Art électroacoustique 20h30

On y danse Œuvres de Rainer Boesch Tout public Proposé par Delta P - Carré Amelot, La Rochelle Avec la participation de la classe pré-professionnelle du Conservatoire de Musique et de Danse de La Rochelle

Réservations 05 46 51 14 70

10 bis rue Amelot - BP 309 - 17013 La Rochelle Cedex 01 www.carre-amelot.net - contact@carre-amelot.net

espace83 18:15 Page 1 Licences d’entrepreneur3/11/08 de spectacles 1-13 32 54, 2-13 32 55, 3-13 32 56

EXPOSITION

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Jusqu’au

novembre

2008

Marie EMERY

Artiste peintre

Margaret LHERMITTE Sculpteur www.marie-emery.com

ART ESPACE 83 Brigitte THOMAS RUFFIN 83, avenue du 11 novembre 17000 La Rochelle Tél. : 06 14 81 48 81 brigitteruffin@hotmail.fr


spectacle vivant Niort

Il y a une drôle de carpe dans le salon…

La Rochelle

La compagnie Le Chant de la carpe, domiciliée dans le marais niortais, va au plus près des gens : chez eux, chez vous ; du théâtre qui chamboule les mots, l’esprit et le cœur.

L

e Chant de la carpe, c’est d’abord le titre d’un recueil de poèmes de Ghérasim Luca*, auteur roumain écrivant en français, dont Stéphane Keruel, fondateur de la compagnie (avec Blandine Clémot), est un passionné. Il aime la matière sonore de cette écriture, qui engage le corps et la respiration. Au centre de son travail de théâtre et d’écriture à lui aussi, il y a ce rapport à la langue, comment elle peut se transformer et changer la face des choses. Et c’est passionnant, drôle, intelligent, et, on ne sait pas pourquoi, émouvant. « Et donc je m’acharne » C’est le spectacle que nous avons vu le 24 octobre à Puilboreau chez Mme L. Une vingtaine de personnes dans le living (bravo pour l’accueil) et Stéphane Keruel en solo.

Une heure de troublant dynamitage et reconstruction des mots qui, bizarrement, en disent plus, ouvrant des spirales vertigineuses. On est dans « le là-dedans », dans un logiciel perché où « 2+2 régale 4 », où la poésie « inadmissible » cogne, feule et s’impose. Stéphane Keruel a inventé un Centre dramatique de Villages qui voyage léger dans toute la France, partout où l’on désire l’accueillir « à la maison ». Par affinité, il travaille régulièrement avec le Théâtre à tout prix de Besançon, dirigé par J.-M. Potiron, qui a fait la mise en scène de Et donc je m’acharne. On aimerait être leurs voisins ! ¬¬ Dany Huc * Éditions José Corti, recueils de poèmes, CD de G. Luca disant ses textes parmi lesquels Le Chant de la carpe, Héros-limite, L’Inventeur de l’amour.

Réunissez vos amis ! Si vous désirez accueillir Et donc je m’acharne chez vous de mi-novembre à fin décembre, contactez Stéphane Keruel. Tél. : 09 52 68 69 79 lechantdelacarpe@free.fr

Rassembler et ouvrir… et l’inverse ! Au cœur de Mireuil, l’Astrolabe est le lieu de convergence de la création artistique et des habitants du quartier, spectateurs, mais aussi acteurs d’une dynamique réjouissante.

D

epuis sa refondation début 2007, l’Astrolabe connaît une fréquentation en hausse (quelque 20 000 spectateurs à ce jour pour la saison dernière ; 16 000 pour la saison précédente). La diffusion de spectacles se double du désir d’interpénétration, de rencontre entre un quartier et la culture. Jean-Michel Pérez, le directeur, n’emploie plus le mot « public », lui préférant « les habitants », ceux du quartier ou d’ailleurs (de plus en plus nombreux). Les apéros-concerts mensuels sont propices à ces rencontres ainsi que les spectacles hors les murs, arts de la rue pour accompagner, par exemple, la fin de la déconstruction des châteaux d’eau, du 8 au 21 janvier 2009 ; les

habitants seront associés à la création d’une œuvre monumentale conçue par Denis Tricot, plasticien. Dans l’immédiat, coups de projo sur l’apéro-concert du 13 novembre à 19 heures, avec Carmen Maria Vega en trio : une voix d’énergie, charisme et insolence mêlés ; plus tard (6 au 30 janvier), l’expo de Bruno Loire, pour se dépayser à Pontomédusa, port imaginaire et fantasmé. Et pour les 8 ans… et plus, les 14 et 15 janvier, Bottes de prince et bigoudis dévoilera la vraie nature de BlancheNeige, un conte détourné pour rire d’Annabelle Sergent. Pour tout ça et pour le reste, il est conseillé de réserver au 05 46 67 47 67 ¬¬ Dany Huc

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spectacle vivant Danse

Hip-hop à la chapelle Une perspective excitante pour la mouvance hip-hop de La Rochelle

II

La chapelle Fromentin attend le hip-hop. Rendez-vous en janvier.

Septembre 2008 : Kader Attou est nommé à la direction du Centre chorégraphique national de La Rochelle, faisant entrer le hip-hop à la chapelle Fromentin par la grande porte.

C

’est quasiment historique : pour la première fois en France, un CCN est dédié au hip-hop (une trentaine d’années après l’émergence de cette danse…). Kader Attou est un familier de La Rochelle, La Coursive ayant coproduit toutes les créations de sa compagnie, Accrorap, créée en 1989. Les postulants à la direction du CCN furent nombreux et le choix difficile. Au final, le jury (constitué de représentants État, Région et Ville) a retenu la candidature de Kader Attou devant celle de Marcia Barcellos et Karl Biscuit (cf. ci-dessous). Kader Attou a suivi une trajectoire jalonnée de rencontres avec la danse contemporaine et d’événements (Biennale de la danse de Lyon, Rencontres cultures urbaines de La Villette…). Un parcours croisant hip-hop et danses d’« ailleurs », et une vocation : rencontrer, échanger, avec des professionnels, des amateurs, des cultures et des disciplines différentes. Il vient à La Rochelle pour donner une autre amplitude à cette vocation. Pour l’heure, Kader Attou et Gilles Rondot, administrateur et conseiller artistique d’Accrorap, ne peuvent donner la date exacte de réouverture du CCN, mais ce sera en janvier. Jusque-là, ils travaillent à ce passage vers une autre mission.

Sur l’autre plateau de la balance… … il y avait donc la compagnie Système Castafiore, créée et dirigée par un binôme flamboyant : Marcia Barcellos côté danse, et Karl Biscuit côté musique. Pour faire court, on a connu Karl Biscuit au temps où il concevait des concerts solo étranges, maître diaphane d’un univers électronique et visuel fascinant. Marcia Barcellos, chorégraphe et interprète solaire, de son côté faisait un bout de route avec Tuxedomoon, créait la compagnie Lolita… Cette rencontre féconde d’un musicien et d’une danseuse continue à nourrir des créations mêlant chanteurs, danseurs, artistes circassiens, plasticiens, dans une même respiration. Ils ont bien sûr été déçus de n’avoir pas été choisis pour La Rochelle. Par contre la ville de Grasse où ils sont intégrés et accompagnés depuis de nombreuses années ne cache pas son bonheur de les garder ! ¬¬ Dany Huc

À noter : Système Castafiore est programmé par la scène nationale de Poitiers les 8 et 9 janvier avec leur spectacle L’Encyclopédie des tendances souterraines. Renseignements : 05 49 39 29 29

Rencontre avec Alix Vidoire, responsable de l’atelier hip-hop à l’Astrolabe de Mireuil, et avec Cécile et Angélique, assidues de cet atelier. Quelle place tient le hip-hop dans leur vie ? Toute la place pour Alix, c’est d’évidence, mais aussi pour Cécile et Angélique : « C’est toute notre vie, confient-elles unanimes, du pur plaisir. On aime la force rythmique, l’esprit d’ouverture, la performance, et surtout l’énergie libérée par cette danse. » Bien informées sur l’arrivée de Kader Attou, elles espèrent un travail fédérateur avec les quartiers « puisque c’est là où sont les danseurs ! », concluent-elles en riant. Logique irréfutable ! / D.H.


littérature

engage sa vie, de ses promenades à ses rêveries secrètes, et où enfants et parents peuvent se perdre.

La féerie Novi L’été, les grandes affiches chamarrées du festival Sites en scène nous signalent que la saison bat son plein. Un jeune homme à manteau rouge sur un ciel bleu profond, ça vous dit quelque chose ? Le jeune homme, c’est Nathalie Novi, depuis une dizaine d’années. Enfin, elle, c’est bien plus encore.

L

e chapeau est à la hauteur de ce qu’on dit de lui. Celui de Nathalie Novi cache un palmarès impressionnant : près de 50 livres « jeunesse » ont été colorés de ses pastels. Ou plutôt mis en scène, en lumière, étoilés, enrubannés, fleuris sur du papier – « le plus pur possible ». Les couleurs vives chatoient, tourbillonnent, les tissus s’amoncellent. Qu’il soit question de chocolat, du deuil, de Prévert ou de Charlot, ses images se reconnaissent d’emblée

grâce à leur cohérence visuelle – toujours des oiseaux, souvent une femme à chapeau qui lui ressemble, et des manteaux aux mamans comme aux mendiants de la nuit – autant que grâce à leur qualité « à l’ancienne ». Aucun travail numérique ici. Les références picturales s’égrènent, là un clin d’œil à Bonnard, une jeune fille songeuse de Balthus, un peu de Vallotton, puis un hommage à Hammershøi. Une page devient tout un monde, où la peintre

Des couleurs et des ombres Parce qu’elle insiste, elle est peintre et non illustratrice. Travailler pour la littérature jeunesse revient à faire des « mariages heureux », trouver une respiration avec celui qui sait manier les mots, sans déroger à son propre univers. D’ailleurs, il n’y a pas eu de tâtonnement, c’est arrivé très vite : après ses études aux Beaux-Arts, l’édition est venue à elle. « Je travaille sur mon enfance. Il coulait de source alors de travailler sur l’enfance des autres… » Le thème revient souvent : l’enfance, n’est-ce pas cette silhouette penchée, au bord du monde, qui court d’un livre à l’autre ? Comme un oiseau qui demande à sortir ? On est loin de la surface plane d’une affiche. Avec les douleurs de l’enfance viennent les zones d’ombre… Sauf qu’ici, les ombres sont passées aux craies de couleur. Quoique… Sa bibliographie s’est enrichie dernièrement d’un bel album, La Petite Fille et l’Oiseau, dont elle est aussi l’auteur. Partie du souvenir d’un film consacré à la Callas, la voilà qui raconte l’attente d’une enfant délaissée, en marge des jeux et des rires, qui sera sauvée par son chant. Tout son univers est concentré sur un visage à nu, creusé par la finesse d’un trait nouveau, à la mine de plomb, venu appuyer une dramaturgie plus resserrée. Cet automne, elle publiera donc trois nouveaux titres chez Didier Jeunesse et Rue du Monde, des éditeurs « qui continuent à soigner et respecter le travail des auteurs ». Ses exigences l’entraînent en même temps vers d’autres pistes, exposer son travail de peintre, s’attaquer à des textes « pour adultes » qui la poursuivent depuis longtemps, aller pourquoi pas vers la BD. Le secteur de la littérature jeunesse est en plein mouvement. Il est aussi devenu pléthorique et la qualité s’en ressent, « mais je publie moimême en moyenne quatre albums par an… C’est beaucoup trop ! », ajoute-t-elle avec coquetterie. Tant mieux pour nous. ¬¬ Catherine Fourmental-Lam

Parutions automne 2008 : La Petite Sirène, album CD, d’après le conte d’Andersen, avec l’ensemble Agora et Nathalie Dessay, Didier Jeunesse. Le Voyage de Nyéba, texte d’Yves Pinguelly, images de Nathalie Novi, Rue du Monde. Nouk qui s’envola, images de Nathalie Novi, texte d’Alain Serres, Rue du Monde.

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littérature l’apprentissage de techniques, à réaliser un récit complet. « L’idée est de proposer à ces jeunes dessinateurs des ponts, des passerelles entre différents genres, de leur donner envie d’aller fouiller sur les étagères de leurs parents. » Facile ? « Quand on montre que l’on comprend leur univers, on voit rapidement l’œil qui brille un peu plus. La bonne surprise, c’est le dialogue qui s’établit entre eux, les échanges de références. » Mondes étanches « Pont », « passerelle », « échanges »… notre altitude est actuellement de douze mille pieds. Formé aux Beaux-Arts de Nantes, le capitaine Silloray décolle réellement après une exposition remarquée sur la Nouvelle-Calédonie au début des années 2000. Une succession de rencontres l’amène alors à travailler dans l’édition jeunesse – il illustre près d’une trentaine d’ouvrages chez Milan, Gallimard Jeunesse ou Sarbacane – et pour des éditeurs de CD-Rom ludo-éducatifs. « J’ai cette chance de fréquenter plusieurs mondes relativement étanches. Les contraintes, les tâches, les univers sont très différents. C’est une façon d’éviter l’ennui », plaisante-t-il. On plaisante avec lui car on ne croît pas une seule seconde que Florent Silloray puisse s’ennuyer : depuis cet été, trois ouvrages ont paru et il nous glisse comme une confidence qu’il y a peut-être un projet assez personnel et ambitieux qui couve chez un éditeur. Mais… oh la la… nos oreilles se bouchent, nous n’entendons plus rien. Nous amorçons l’atterrissage. ¬¬ Philippe Guerry

Atelier d’écriture

Bienvenue sur Silloray Airlines O

n passe un agréable voyage à discuter avec Florent Silloray, auteur et illustrateur rochelais. La voix chaude et joviale du bonhomme vous entraîne comme d’un rien vers des confins inattendus. Vous pensiez l’entreprendre sur Lifou la Calédonienne, qu’il fut le premier à illustrer, et il vous entraîne sur les jeux vidéo, une facette plus discrète de son activité de créateur. Vous attendiez une escale en Inde, une autre en Guadeloupe, au gré de ses étapes éditoriales,

et finalement vous voilà à parler des auteurs régionaux, qu’il aspirerait à voir se fédérer davantage. Vous n’êtes même plus surpris quand la conversation vous mène sur les mutations de l’édition jeunesse ou sur des envies lointaines de bande dessinée. La bande dessinée d’ailleurs, qui était votre point d’embarquement : Florent Silloray anime depuis la rentrée des ateliers au Carré Amelot. Scénario, personnages, découpage, des sin… il amène les participants, par des exercices et

1970

Derniers ouvrages parus : Magicien des mers (avec Yves Hughes) et Aujourd’hui en Guadeloupe (avec Alain Foix) chez Gallimard Jeunesse. Yancuic le valeureux (avec Fabrice Nicolino) chez Sarbacane. Carré Amelot : 05 46 51 14 70 www.carre-amelot.net

le triolet un club

2009

Les petits riens qui font la différence

Pas de top 50, une musique très branchée pour noctambules de tous âges, dans un décor de miroirs, laque laiton. Un étage repensé dans un décor d’inox, de cuir et sculptures. Ouvert à partir du mardi au dimanche. A partir du jeudi ouverture du Triolet à l’étage avec salon fumeur. Discothèque de 23h à 5h du matin

8 rue des Carmes. La Rochelle Tél. 06 17 92 40 50

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littérature Bande dessinée

superDan returns Dan Christensen est un super-héros : il répond aux interviews avec son plus jeune fils sous le bras et trouve super vite tous les mots de français dont il a besoin pour vous raconter ses aventures au pays des gros nez et de la ligne claire.

P

our l’occasion, Dan Christensen est venu sans son collant bleu et son slip rouge. Mais on a eu chaud : « Quand je suis arrivé d’Arizona aux Beaux-Arts, on m’a fait remarquer que tous mes personnages portaient des masques ou avaient une double personnalité. » Ce n’est en effet pas le moindre des paradoxes chez cet auteur de bande dessinée installé à La Rochelle que de faire le grand écart entre des influences multiples. Son œuvre puise dans le fonds ancien des comics américains, mais un trait très sobre le tire sensiblement vers des références plus européennes. « Dans mes bouquins, il y a une forme d’hommage aux albums que j’ai lus petit, les Terry and The Pirates de Milton Caniff, et puis les influences plus directes de certains auteurs découverts ici, comme Yves Chaland par exemple. On peut dire que je fais des comics européanisés », s’amuse-t-il. Sa trilogie Paranormal, dont le troisième tome va prochainement sortir, illustre cette manière de jouer avec certains codes : « Après des séries comme les Watchmen, j’ai pensé que l’on avait fait le tour des gentils. Je voulais aller voir du côté des méchants. »

© Dan Christensen

L’histoire met donc en scène une bande de criminels dotés de pouvoirs inquiétants, comme allumer un barbecue avec la paume des mains, qui cherchent à remet-

tre dans le circuit un ancien méchant rangé des batmobiles. Une guéguerre de flics ripoux ajoute à la confusion et voilà super-repenti obligé malgré lui de reprendre du service. Si la ligne est claire, l’horizon est sombre. Marlowe sabre au clair Tout aussi sombres sont les projets de Dan, qui aimerait changer d’univers pour aller s’immerger… « dans l’univers noir des polars à la Raymond Chandler. Quelque chose qui se passerait dans les années 40, à Hollywood. » Ça va, on voit le genre… « Il y serait sans doute question d’escrime aussi. » D’escrime ? quoi d’escrime ? et Dan de vous sortir fièrement son carnet de croquis où s’alignent les esquisses d’escrimeurs harnachés : « Je fais de l’escrime depuis que j’ai dix-sept ans, alors j’avais envie », s’excuset-il dans un sourire. Après les superméchants superchiadés, Philip Marlowe va bientôt tirer à fleuret moucheté. Les Américains ne respectent rien. Allez, dernier grand écart : ce géant qui vous parle abondamment d’univers sombres est la gentillesse même. Nos sodas avalés, il a déplié sa grande cape et il s’est envolé dans le ciel rochelais pour aller préparer le goûter. ¬ Philippe Guerry

Dead Flowers, Carabas, sortie en janvier. Le blog de Dan : http://dcdrawingsfr.blogspot.com/

Soirée Rock et BD à La Poudrière

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a Poudrière et la librairie saintaise « De la lettre @ la bulle » poursuivent leur entreprise d’édification culturelle et morale commune en conviant bibliophiles et mélomanes, le 13 novembre prochain de 18 à 21 heures, à entendre mademoiselle Cha (qui a réalisé l’affiche) et messieurs Bouzard, Tanquerelle, Besseron et Melvin discourir des vertus comparées du rock, du punk et

du punk-rock. L’ambiance musicale et sonore sera assurée par monsieur DJ Pibale. Des dédicaces seront servies. Des expos pareil. Entrée gratuite. ¬ Philippe Guerry

www.myspace.com/delalettrealabulle Tél. : 05 46 82 67 77

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Envoyez vos informations à agenda@magazine-expressions.com

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Tom Drahos Œuvre multimédia Carré Amelot – ­ LR 05 46 51 14 70

La mauvaise réputation Manu Katché Quintet Hommage à G. Brassens Concert Jazz Maison G. Brassens – Aytré Moulin du Roc – Niort 20h30 – 05 46 45 38 78 20h30 – 05 49 77 32 32

Carmen Maria Vega Apéro-Concert L’Astrolabe – La Rochelle 19h – 05 46 67 47 67

Paroles de poilus Cie Ivan Morane Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 32

Yves Simon Concert Moulin du Roc – Niort 20h30 – 05 49 77 32 32

Quartiers des docs Escale documentaires L’Astrolabe – La Rochelle 19h – 05 46 67 47 67

Micky Green Concert Espace culturel Leclerc – Niort 20h30 – 05 49 17 39 17

Pigalle Concert – François Hadji-Lazaro La Poudrière – Rochefort 21h – 05 46 82 67 77

Guy Bedos Humour Moulin du Roc – Niort 20h30 – 05 49 77 32 32

Parole d’oiseau ! Ensemble Odyssée Salle des Fourriers – Rochefort 19h – 05 46 82 15 15

Team Robespierre Concert Bistrot de l’Eclusier – Niort 20h – 05 49 73 63 64

Le sacre du printemps Danse – Cie M. Chouinard La Coursive – LR 20h30 – 05 46 51 54 02

La Cagnotte Mise en Scène : L. Andreini La Coursive – La Rochelle 20h30 – 05 46 51 54 02

Cabaret poésie Poésie L’Astrolabe – LR 18h – 05 46 67 47 67

Les faïences de La Rochelle Par Gérard Moreau Musée d’Orbigny-Bernon – LR 05 46 41 18 83

L’augmentation De Georges Perec Les Salons du Parc – Fouras 20h30 – 05 46 82 15 15

Susheela Raman Concert Moulin du Roc – Niort 20h30 – 05 49 77 32 32

Pillars & tongues Concert Bistrot l’Eclusier – Niort 19h - 05 49 73 63 64

Cornucopiae Danse Régine Chopinot La Coursive – La Rochelle 20h30 – 05 46 51 54 02

Emily Jane White + At home Concert Bistrot l’Eclusier – Niort 20h - 05 49 73 63 64

Korpiklaani Folk/metal finlandais Camji – Niort 20h - 05 49 17 50 45

Les Anches hantées Quator de clarinettes Carré Amelot – LR 05 46 51 14 70

Jacinta et The Churchfitters Double plateau musique du monde La Maline – La Couarde 21h – 05 46 29 93 53

Résidence Jeune Public Avec Syranon Chantier des Francos. LR 05 46 28 28 28

Les Talens Lyriques Christophe Rousset La Coursive – La Rochelle 20h30 – 05 46 51 54 02

Les pendules au nègre Par Bernard Sénéca Musée Nouveau Monde – LR 05 46 41 46 50

Sarkomania Théatre humour – Les Chansonniers Espace Encan – La Rochelle 20h30 – 05 46 45 90 90

Je me souviens Les chorales A cœur joie Musée d’Agesci – Niort 16h – 05 49 78 72 00

Rencontre avec Sophie Képès Rencontre littéraire Médiathèque – Niort 18h30 – 05 49 78 70 77

Gonzales & The Together Concert Espace culturel Leclerc – Niort 20h30 – 05 49 17 39 17

Musique au musée pour les mômes Musique baroque Musée d’Agesci – Niort 11h – 05 49 78 72 00

Soirée Rock & BD Auteurs & animation musicale La Poudrière – Rochefort 18h – 05 46 82 67 77

Concert Beethoven, Britten European Camerata Gymnase de la Vieille Forme – Rochefort 17h - 05 46 82 15 15

Rencontre avec E. Noroes Venice Baroque Orchestra Poète brésilien Giuliano Carmignola Centre intermondes – LR La Coursive – La Rochelle 05 46 51 79 16 20h30 – 05 46 51 54 02

En attendant le songe d’après W. Shakespeare Salle Fourriers – Rochefort 20h30 – 05 46 82 15 15

5e salon du livre de lr Salon Espace Encan 05 46 29 54 7

Zem Co-accueil La Poudrière Salle des Fourriers – Rochefort 20h30 – 05 46 82 15 15

Juste avant l CFMI L’Astrol 19h – 05

Ibrahim Maalouf – S Jazz La Coursive – La Rochell 20h30 – 05 46 51 54 02

La guerre n’a pas un visage de femme On y danse de S. Alexievitch (fragments) Œuvre de Rainer Boesch Salle des Fourriers – Rochefort Carré Amelot – LR 20h30 - 05 46 82 15 15 20h30 - 05 46 51 14 70

Juliette Chanson La Coursive – LR 05 46 51 54 02

Papirus Xirriquit Carré Am 17h - 05

A voir (Théatre en appartement) Les Acrostic De JP Queinnec A Contretemp L’Astrolabe – La Rochelle Moulin du Ro 19h – 05 46 67 47 67 18h30 – 05 49

Nicolas Jules et Agnès Bihl Double plateau chanson La Maline – La Couarde 21h – 05 46 29 93 53

Escales Documentaires Festival international La Rochelle et sa région 05 46 42 34 16

Dom Juan Cie J-M. Villéger Moulin du Roc – Niort 20h30 – 05 49 77 32 32

Lousse New wave chanson Camji – Niort 21h - 05 49 17 50 45

Fais-les tes folies Spectacle de Donin Maison G. Brassens – Ay 14h30 – 05 46 45 38 78

Dub Incorporation + Tribeqa Concert Espace culturel Leclerc – Niort 20h30 – 05 49 17 39 17

L’art de la transcription L’ensemble « sons multiples » Eglise St Florent – Niort 20h30 - 05 49 78 71 78

Madame de Sade Y. Mishima – J. Vincey La Coursive – La Rochell 19h30/20h30 – 05 46 51

Rencontre avec Rencontre littérair Médiathèque – Nio 18h30 – 05 49 78 7

Cap sur le Japon ! Une soirée 4 événements La Maline – La Couarde 21h – 05 46 29 93 53

Une laborieuse entreprise d’Hanock Levin Complexe muni. – Tonnay Chte 20h30 - 05 46 82 15 15

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Pink Turtle Tubes pop rock joués en jazz La Maline – La Couarde 21h – 05 46 29 93 53

L’araign Par les Espace 17h30 –

Rencontre avec Poète brésilien Centre intermonde 05 46 51 79 16

Casse-Noisette Belmondo & M. Nascimento Traces Troupe Acro. de Dalian Jazz Arts de la Piste Moulin du Roc – Niort La Coursive – La Rochelle La Coursive – La Rochelle 20h30 – 05 49 77 32 32 20h30 – 05 46 51 54 02 20h30 – 05 46 51 54 02

Ferme les Yeux pour voir la préhistoire  Exposition pour malvoyant  Musée des Tumulus de Bougon (79)  05 49 05 12 13 Nos droits d’enfant  Expo photo Semaine de la solidarité  L’Astrolabe – LR  05 46 67 47 67

L’art d’accommoder les

La Chine de Thierry Girard  Expo photo  Musée d’Agesci – Niort  05 49 78 72 00 Ivan Brun & Terrenoire éditions  Peinture  Fanzinothèque – Poitiers  05 49 46 85 58

Jouets

Pascal Boyer  Peinture  La Petite Galerie – Place de la Fourche – LR   06 70 06 29 33 panama canal au cœur des ameriques  exposition  Corderie Royale – Rochefort  05 46 87 01 90 Marie Emery et margaret lhermitte  Peinture et sculpture  Art Espace 83 – LR  06 14 81 48 81 07

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apirus teula teatre melot – LR 5 46 51 14 70

La cour du Roi Pétaud Opéra-bouffe de Léo Delibes Moulin du Roc – Niort 20h30 – 05 49 77 32 32

Casse-noisette Ballet du grand théâtre de Genève La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 02

crostiches ps oc – Niort 9 77 32 32

freeze music Concert Salle municipale – Montendre 20h30 – 05 46 49 46 45

Alex Beaupain Concert Moulin du Roc – Niort 20h30 – 05 49 77 32 32

dans la vigne de père en fils Conférence Médiathèque E. Triolet – Aytré 18h30 – 05 46 45 40 67

estra

Le mystère de la ceinture du chef Huron Par Marion Bodoy Musée du Nouveau-Monde – LR 05 46 41 46 50

Michto Cirques – La Famille Morallès Chapiteau Rouge – Rochefort 05 46 82 15 15

Rafistol Humour et musique La Maline – La Couarde 21h – 05 46 29 93 53

Alain Meunier Violoniste français La Maline – La Couarde 21h – 05 46 29 93 53

Elisabeth Kontomanou & Laurent Courthaliac Jazz Salle des Fourriers – Rochefort 21h – 05 46 82 15 15

salon du livre de lr

n — LR 77

Iris De S. Zaborowski Bar des Fourriers – Rochefort 19h30 – 05 46 82 15 15

uste avant l’hiver

abe – La Rochelle 5 46 67 47 67

Sextet

Punish Yourself Indus Camji – Niort 21h - 05 49 17 50 45

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Marché de noel Marché de Noël Nuaillé d’Aunis 09 75 87 18 18

noël autour du monde Contes musicaux Bibliothèque d’Usseau 15h – 05 49 04 99 93

Mc Circulaire + Antihero (& Dj Troubl’) Camji – Niort 21h - 05 49 17 50 45

ytré

Laurent Violet Word Comic L’Azile – La Rochelle 05 46 00 19 19

Qui a peur ? Spectacle musical Le Palace – Surgères 05 46 07 14 30

les étoiles Ciné Passion 17 La Maline – La Couarde 21h – 05 46 29 93 53

Epileptic + Crash Taste + Dolores Clayborn + My Secretary Camji – Niort 21h - 05 49 17 50 45

rchestre Poitou-Charentes essiaen 2008 oulin du Roc – Niort 6h – 05 49 77 32 32

Chœur Gospel de La Rochelle Chants gospel Eglise d’Aytré 20h30 – 05 46 30 19 41

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encontre avec A. Saumont re ort 70 77

araignée du soir Frères Léon Encan – La Rochelle – 05 46 45 90 90

Roland Magdane One man show Espace Encan – La Rochelle 20h30 – 05 46 45 90 90

La rochelle/colomiers Rugby Pro D2 Stade Deflandre – LR 05 46 43 14 05

Rendez-vous de la muse Rencontre musicale Médiathèque – Niort 17h – 05 49 78 70 77

je m’appelle pomme Marmofolies Saint Georges de Didonne 05 46 06 87 98

encontre avec Everardo Noroes

am7 Concert 40 rue Terraudière - Niort 05 49 17 06 11

Musique au musée pour les mômes Musique baroque Musée d’Agesci – Niort 11h – 05 49 78 72 00

es – LR

Adrian simmonds Musique Country Salle Omnisports – Nieul sur Mer 05 46 37 83 96

s restes  Création Babette Le Gac  L’Astrolabe – LR  05 46 67 47 67

s et jeux d’autrefois  Expositions  Bibliothèque d’Échiré  05 49 28 06 79

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musée Rochefort

Loti à toute vapeur La maison Pierre-Loti, sise à Rochefort, ménage ses effets. Architecture, décors, anecdotes choisies, tout concourt à l’emballement. Jusqu’au rythme même des visites.

L

e choix muséographique est de présenter cette maison, qui a été cédée à la ville de Rochefort par le fils de l’écrivain en 1969, non pas comme une « collection Loti » mais bien comme la maison telle qu’elle aurait été prétendument habitée par ce contemporain de Zola. On nous demande d’y croire et – la visite guidée étant le mode exclusif de déambulation – on se prête d’autant plus volontiers au jeu. En cet après-midi maussade d’octobre, nous sommes la vingtaine réglementaire de pérégrins à attendre que l’on nous guide. Dans le décor figé de cette maison natale, l’histoire familiale qui nous est contée donne un aperçu clair des fondements de l’éducation sentimentale, intellectuelle et artistique du jeune Julien Viaud, futur Pierre Loti : l’austère galerie de portraits des femmes de la famille, les appétits esthétiques du père et de la sœur

Maison Pierre-Loti 141, rue Pierre-Loti à Rochefort. Tarifs, horaires des visites et réservation obligatoire au 05 46 92 91 90.

aînée, l’exotisme présent dans la figure mythifiée du grand frère marin tôt disparu. Toutes les influences sont là, cachées sous les consoles et les guéridons. Les frasques provinciales de cet amateur furieux d’excentricités sont évoquées sous l’angle choisi des fêtes fantasques et fastueuses qui se tinrent à l’endroit. C’est un des gages de notre exercice : il faut imaginer deux cents Chinois sur les marches d’un escalier d’apparat, ou un dîner de cons costumés où l’académicien moquait à leur insu les notables rochefortais. Un autre gage : saisir au vol les pudeurs de la visite. Ainsi, si d’autres fantaisies de l’officier de marine sont évoquées, c’est sous le point de vue presque exclusif du fort bourgeois adultère. L’homosexualité de l’écrivain – un thème pourtant éclairant de son œuvre – n’effleure qu’à peine l’habitat Loti. L’intime et le domestique C’est vraisemblablement une des contraintes fortes de cet objet muséographique singulier qu’est la maison d’écrivain : il s’agit d’éclairer l’intime par le domestique. Et c’est un exercice qui demande le concours actif du visiteur. La mise en scène architecturale voulue par l’écrivain lui-même préserve certes ses effets de surprise. Et au-delà des aspects anecdotiques qui nous sont rapportés, il reste pour le visiteur à convoquer dans cet étonnant décor ce qui fait la singularité de son œuvre… On aimerait pouvoir compter sur l’imprégnation des lieux. S’asseoir finalement sur les banquettes interdites et se prendre à rêver. Or si le rythme soutenu de la visite autorise l’étonnement, il n’invite guère à la rêverie. On souhaiterait parfois que le commentaire le cède aux chuchotements et aux sanglots de la belle (du beau ?) Aziyadé. Car ce ne sont au final que quatre pièces, certes surprenantes, qu’il est loisible de visiter. Et sitôt la « petite mosquée » avalée, l’ultime surprise – et pas la plus agréable – est de se retrouver soudain à la porte de ce palais oriental. Des pièces nouvelles s’ouvriront dans un futur plus ou moins proche. Mais ce n’est finalement pas d’espace dont nous manquons en traversant bien loti cet univers d’arabesques et de chinoiseries. C’est d’un peu de temps. ¬¬ Philippe Guerry

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arts plastiques Curiosité est un couple en équilibre instable : derrière un bouclier il (nous) espionne, à l’abri, du moins le croit-il, à la manière de l’autruche ensablée jusqu’au cou. La Dernière Bouffée d’air met en scène dix femmes en une seule, en dix moments de sa respiration. Le mouvement est là, fractionné, décomposé. Il est donc temps de quitter les bronzes patinés de bleu ou brun – « Si l’on désire obtenir un effet aérien ou plus lourd » – pour gagner l’étage. Après les caisses, les cartoons. Ici, Bruce Krebs qui ne trace pas le moindre trait pour ses sculptures – « Un dessin c’est faux, c’est triché. Je pense que Rodin dessinait d’après ses sculptures » – ne fait plus que cela pour mettre en mouvement d’autres histoires portées par les personnages de ses films d’animation. Du plus basique « fusain sous caméra » à la plus sophistiquée mise en couleur assistée par

Bruce Krebs Sculpteur de cartoons Un Krebs a deux têtes. L’une pense à plat des images qui bougent. L’autre pétrit en 3D de plâtre des corps immobiles mais qui pourraient bien se mettre à manier des verbes comme : jouer, embrasser, épier, danser, tomber.

P

our chaque tête, Krebs a un atelier. Au palier d’une première volée de marches de la rue Amelot, son toit rochelais, il sculpte dans la lumière. Au 2e étage, les rideaux sont tirés. Camera obscura. Sous l’appareil photo, il charbonne du papier et déclare avec un sourire d’enfant que, plus tard, ça fera un dessin animé. Oui mais plus tard, alors. Car suivant l’ordre imposé par l’escalier voici d’abord des caisses : elles rentrent d’une expo à Dinard et libèrent les pièces de bronze prisonnières du transport. Sur le bois d’emballage est écrit « Côté fesses », manière de savoir comment se saisir de l’objet, façon de comprendre aussi que le corps nu est chez Bruce Krebs le lieu premier de la sculpture. La sienne est figurative, narrative même. Chacune raconte sa petite histoire, laissant à chacun, dans le geste suspendu d’un personnage, la place d’imaginer ce qui l’occupait juste avant d’être pompéisé, ou ce qu’il pensait

faire l’instant d’après. Krebs site Rilke : « La sculpture a à voir avec le théâtre. » La sienne est dramatique, drôle, chorégraphique. Les passants connaissent, sur les remparts de La Rochelle, le bas-relief De génération en génération – des gens qui lisent dans la tête de gens qui lisent dans la tête de… jusqu’à ce que l’un refuse de lire et là, ça vous plombe définitivement la génération suivante. Il faut être heureux Remparts mis à part, et Krebs étant rare en expo, il faut le voir chez lui. En cours, il y a un plâtre dédié à Gustave : un mix de Bonjour M. Courbet, de L’Atelier du peintre, des Cribleuses de blé et des Baigneuses. Autour il y a Les Maîtres du monde, deux enfants dont l’un porte aux nues une tortue tandis que l’autre semble renverser la sienne – peut-être s’apprête-t-il en réalité à la remettre sur pattes. La Mauvaise

Un coup de fusain sur le fer de la femme qui repasse ; un cliché ; coup de gomme ; nouveau coup de fusain, la position du bras et du fer ont changé ; re-cliché… ordinateur, Krebs est l’auteur d’une quarantaine de films diffusés par l’Agence du court métrage partout en Europe, parfois au-delà. Celui actuellement en chantier s’inspire d’un fait divers : « Je me suis dit que ça ne ferait pas une sculpture. » Deuxième étage, donc. Un coup de fusain sur le fer de la femme qui repasse ; un cliché ; coup de gomme ; nouveau coup de fusain, la position du bras et du fer ont changé ; re-cliché… 300 coups de gomme et de fusain plus tard, on aura bien une scène de La Délocalisation des cœurs. En 8 minutes, le film enseigne à la fois qu’il n’est jamais bon de fermer une usine, qu’il n’est pas très malin de piquer une voiture de pompiers… Et dommages collatéraux. Bruce Krebs, lui, ne professe qu’une chose : « Ce qu’il faut, c’est être heureux ! » Il l’est. Pourrait-il en être autrement, à vivre sur deux étages, avec deux têtes ? ¬¬ Élian Monteiro Da Silva Voir les sculptures publiques de Bruce Krebs à La Rochelle : Le Globe de la francophonie (commande Sacem) place Saint-Jean-d’Acre ; De génération en génération entre la plage de la Concurrence et le port. Sur le web : http://sculpt.com.fr/


arts plastiques

À Niort, les artistes sont de garde Il y a des médecins de garde, des pharmaciens, des sapeurs-pompiers, il y a même (« cave canem ») des chiens de garde. Mais d’artistes, point.

II

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es perfuseurs de couleurs, urgentistes de la forme, prescripteurs d’exposition prolongée aux cimaises ont pourtant vu le jour une nuit. Ils roulaient vers Niort au retour d’un vernissage et devisaient autour de l’idée qu’ils pourraient, comme toute autre profession indispensable à la survie de l’espèce, décréter un tour de garde nécessaire à un digne maintien culturel. Ils se retrouvèrent finalement dix, réunis en collectif. Depuis 2005, ils sont de garde. La dizaine est non extensible. « Nous ne sommes pas fermés, nous sommes raisonnables. » Joëlle Bourland, « dessinatrice à haute dose », est consciente que dix plasticiens, photographes, sculpteurs, peintres ensemble c’est deux fois plus qu’un groupe de rock : difficile à gérer. Si les symptômes persistent, l’officine est ouverte Ils vivent et travaillent à Niort. C’est là qu’ils ont choisi d’être « présents et disponibles dans la cité ». Dès l’été 2006, ils

L’atelier de Jean-Luc Renaud, l’un des dix artistes du collectif niortais.

se sont tenus sur leurs gardes. Chaque week-end, un atelier était ouvert au public à tour de rôle. La saison s’est refermée par une garde de nuit, une expoparking avec diagnostic – l’art contemporain vous donne : des émotions ? des sensations ? des hallucinations ? des boutons ? – et ordonnances – contre la

gingivite, vite, vite du bleu de Klein en bain de bouche ; pour soulager un tassement de vertèbres, une colonne de Buren en suppos ; en cas de doute, un temps de repos à côté du Penseur de Rodin. Si les symptômes persistent, passer à l’atelier… Ce à quoi invite le collectif les 22-23 et 29-30 novembre*. Exceptionnellement, les artistes de garde ont élargi leur cercle à 46 plasticiens pour organiser cette manifestation. Elle inaugurera le vendredi soir au FJT de Niort et se poursuivra derrière la porte de chaque officine, espace intime de création transformé en espace d’accueil. Et ça marche dans l’autre sens, de l’atelier vers la rue, quand les artistes en état de veille active investissent la place publique lors des samedis piétons. Une démarche que Joëlle Bourland aligne sur une phrase : « Nous ne sommes pas artistes de garde pour montrer ce que l’on fait mais pour créer un lien avec les gens. » Les consultations sont gratuites et l’art, ça fait pas de mal. ¬¬ Élian Monteiro Da Silva * Artistes de garde : dépliants disponibles à La Rochelle (l’Arsenal, la Coursive, l’Espace d’art contemporain, la galerie Bletterie), à Niort (mairie, OT, médiathèque, Maison de la culture), à l’Atelier de Lola à La Roussille (St-Liguaire) www.artistesdegarde.net

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internet + design

L

a scène locale, on vous en parle. Mais est-ce qu’on vous la chante ? La réponse est oui. Et en plus, ce n’est pas payant (gratuit en quelque sorte). Pas pirate non plus. C’est sur le Net à l’adresse www. musiques-poitoo.com. Le site de ces web diffuseurs est sobre. Il gagne en qualité et en ergonomie dans sa nouvelle version. Il recense les groupes de musique de jeunes par catégorie. Propose leur production en écoute libre. Des playlists, des photos et des liens. Du studio et du live. Un blog. Et un agenda des concerts en friche (il laisse l’actualité aux bons soins des pages centrales d’Expressions). Le bonheur auditif pour tous. Beaucoup de contenu consacré à un milieu underground local riche qui cherche en permanence une vitrine pour s’exprimer. Et comme si le son ne suffisait pas, les mêmes instigateurs associatifs proposent aux « poitoonautes » une télé pour découvrir les groupes du cru en images de jour comme de nuit. Des clips aux bougés délicieux qui

L’Internet pour découvrir le monde depuis son fauteuil ? Le monde oui, mais aussi le coin de sa rue ! Découvrons ensemble ce qui se passe sur notre écran près d’chez nous.

Poitoo too yoo too

« Perturbed » Hacride

rappellent l’époque cathodique (« je vous parle d’un temps… »), la bonne vieille, des Enfants du rock. Une vidéothèque musicale en ligne classée par type pour ravir les fans de genre. Et ça va loin, puisque poitoo-tv. com pousse jusqu’à diffuser des images du concert de Rabsta Family, groupe rochelais, captées à Oran. Pas Orange. Pas Rouen. Oran ! À près de 1 200 kilomètres du pays. Un site de proximité qui part à l’autre bout. Poitoo est partout. Voilà too ! ¬¬ Pierre Labardant www.musiques-poitoo.com www.poitoo-tv.com

Design

La valeur du geste F

in de journée. La boutique est fermée. Madame X, capricieuse et sûre d’elle comme le sont les femmes qui ont plus d’argent que de temps, demande qu’on lui ouvre. En vain. Elle insiste. « Désolé, nous sommes fermés. Revenez demain », lui explique l’employé. Elle change alors de stratégie et prétexte une urgence. Peu après, monsieur Y, couturier réputé, lui fait face. Elle explique qu’elle a besoin d’un chapeau ou d’un foulard pour protéger sa tête car il y a du vent ce soir et elle doit aller à un vernissage dans un jardin. Monsieur Y l’invite à entrer, prenant en compte la fidélité de madame X à sa boutique. Elle souhaite quelque chose d’élégant, de pratique (chic ma non troppo), léger (c’est l’été) et dans les tons beiges (assorti à sa tenue). Il la fait patienter, rejoint son atelier et en revient avec un tissu splendide qui correspond tout à fait avec ce que madame X espérait. D’un geste que seuls les grands couturiers maîtrisent, il lui noue le foulard autour de la tête en quatre minutes et deux barrettes. L’employé lui fait passer un miroir. Elle s’y admire et commente : « Monsieur Y, vous êtes un génie, c’est exactement ce qu’il

® me fallait. Magnifique ! Mille fois merci ! » Trois ou quatre éloges plus tard, elle s’informe sur ce qu’elle lui doit pour ce travail, à quoi il lui répond : « Six mille euros, s’il vous plaît. » Un bref silence embarrassé s’ensuit. Après lui avoir demandé s’il ne s’agit pas d’une plaisanterie – il lui répond que non –, madame X perd son sang-froid. Comment est-il possible d’exiger autant pour une chose faite en quatre minutes et deux barrettes ? un tel prix alors qu’elle a assisté à sa fabrication si « facile » ? Et

plus elle s’écoute, plus sa colère monte. Monsieur Y, qui assiste silencieux au monologue, s’approche alors d’elle, lui enlève les barrettes, dénoue le foulard et lui tend : « Prenez, dit-il. Il est à vous. Je vous l’offre. » ¬¬ João Garcia Traduit du portugais par Amélie Rousseau.

Le Swoosh a été dessiné en 1971 par Carolyn Davidson, une étudiante en graphisme à la Portland State University. Elle a rencontré Phil Knight, le fondateur de Blue Ribbon Sport qui deviendra par la suite Nike, en suivant le cours de comptabilité qu’il dispensait pour compléter ses faibles revenus de l’époque. Elle a accepté de travailler pour lui en freelance, pour un salaire de 2 dollars par heure. À la fin elle lui a présenté une facture de 35 dollars pour ce travail. / © Wikipedia

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audiovisuel Festival du film d’aventure

À voile et à vélo

Point de départ

© D.R.

O

n part tous un jour. Voir ailleurs. Mais rarement pour traverser des déserts ou des océans. Il faut donc compter sur les autres pour savoir ce qu’on rate. Les invités du Festival du film d’aventure sont de ceux-là. Partis courir le monde et revenus pour nous conter leur récit. Le temps d’une projection de leur film les 13, 14 et 15 novembre à La Rochelle. On se fait une fausse idée de l’aventurier, individu étrange partant défier les pires difficultés. Car l’envie de découverte et de dépassement est en chacun de nous. Enfouie dans nos cœurs de lâches. Ce même cœur que des braves décident un jour d’ouvrir. Comme Olivier et Cécile de La Rochefoucauld quand ils ont décidé d’embarquer leurs cinq jeunes enfants sur un voilier pour courir les mers, chahutés par les lames de l’Atlantique, cajolés pour la douceur du grand Sud et émerveillés par la majesté du cap Horn. Ils ont fait le choix d’une aventure menée en famille « pour toujours avancer sans s’enfuir… » Ils ont décidé d’éprouver leur amour en se lançant dans « un long face-à-face » pour « chercher d’autres valeurs à [leur] vie ». Des mois passés à « observer de très près

© D.R.

[leurs] enfants grandir » et à « leur offrir une ouverture au monde indispensable pour leur vie d’adultes de demain ». Des jours qui comptent. Comme cet autre jour où Mélanie Carrier et Olivier Higgins ont décidé de suivre leur azimut et de partir pour 8 000 kilomètres à vélo, de la Mongolie à la plaine du Gange en Inde, en passant par le Tibet et le Népal. En traversant l’Asie, le duo de cyclistes travellers a voulu goûter à « l’aventure de la simplicité, l’aventure d’une vie de nomades occidentaux ». Une envie de paysages bruts et de rencontres simples comme en Mongolie où ils ont découvert « la steppe, ses milliers de chevaux galopant librement, son peuple dont l’hospitalité n’est plus à décrire ». Des jours qui comptent. ¬¬ Pierre Labardant

Les 13, 14 et 15 novembre, quatorze films seront présentés à l’espace Encan. www.festivalfilm-aventure. com

Pour Stéphane Frémond, cheville ouvrière de l’organisation de l’événement, la légitimité du Festival du film d’aventure repose sur un principe fondamental : « La Rochelle est une ville de départ. » Un point de ralliement pour le public rassemblé à l’occasion de la cinquième édition du festival. Quatorze films sont diffusés à l’espace Encan en présence des aventuriers et des réalisateurs. Olivier et Cécile de La Rochefoucauld font partie de ces invités et présentent leur film Les Enfants du large (samedi 15 novembre à 20 h 45) comme Mélanie Carrier et Olivier Higgins pour Asiemut (15 novembre à 19 h 15). Des instants riches d’échange entre les voyageurs au long cours et les gens coincés dans leur quotidien. Juste pour découvrir et parler d’aventure. Pour avoir envie de partir… / P. L.

Connaissance par les gouffres Certains clament à qui veut l’entendre qu’ils vont couper leur téléphone et s’isoler quelques jours « pour se retrouver ». C’est à peu près ce que fait Michel Siffre depuis 40 ans. Sauf que, pour être sûr de tenir et ne pas subir de dérangements, il s’installe dans les gouffres à plusieurs centaines de mètres de profondeur, sans autre compagnie que celle de son écho. Des séjours hors du temps pour comprendre le mécanisme de l’horloge interne. Cet aventurier est le grand témoin de cette édition du Festival du film d’aventure. L’homme qui revient de loin. Du fond du gouffre. / P. L.


jeune public

Le musée des oreilles baroques Le dimanche matin, on trouve difficilement mieux que d’aller se perdre dans un musée. Si si. Le cerveau a du temps disponible, le corps suit sans regimber. Il est même possible d’assortir la visite d’un concert de musique baroque. Si si. Et c’est gratuit pour les enfants.

enthousiaste. Nous sommes particulièrement heureux des temps d’échanges avec les enfants, qui sont très réceptifs à ce que nous leur proposons. » Cathy Maillet, chargée des relations publiques de l’ensemble, insiste sur cette notion de transmission : « Chaque concert est préparé, expliqué aux enfants et à leur famille. L’idée est de démystifier la musique baroque, voire de susciter des vocations. » Si l’on esquisse quelque réserve sur l’intérêt du « grand public » face à la musique savante, elle balaie d’un trait : « Non, non. L’idée n’est pas spécialement originale. Certes, nous trouvons dans le public des mélomanes fidèles qui viennent avec leurs enfants ou petits enfants. Mais l’histoire de la musique baroque, qui s’étend sur deux cents ans, est extrêmement riche. Le but pour nous est justement d’en proposer des clés d’accès. »

« Chaque concert est préparé, expliqué aux enfants et à leur famille. L’idée est de démystifier la musique baroque, voire de susciter des vocations ».

L

’ensemble de musique baroque Mensa Sonora, dirigé depuis 1989 par Jean Maillet, a eu l’heureuse initiative d’inclure dans sa programmation annuelle une série de quatre concerts-lectures à destination spécifique des enfants. Les dimanches, donc, dans l’auditorium du musée d’Agesci à Niort, dont nous avons parlé par ailleurs*. Deux de ces concerts sont déjà derrière nous, deux restent à venir. Ces moments de « musique au musée pour les mômes », ainsi qu’ils s’intitulent, ont d’ores et déjà trouvé leur public. « Les concerts de juin, autour de Vivaldi et des voyages de Gulliver, étaient pleins. L’accueil du public est plutôt

Des airs plein la tête, concert-lecture, dimanche 16 novembre à 11 h. Sonnez, hautbois !, concert-lecture, dimanche 14 décembre à 11 h. Les concerts durent 45 mn et sont conseillés à partir de 6 ans. L’entrée est gratuite pour les enfants et permet la visite du musée.

Un programme comme les grands Le prochain programme présentera pour la première fois un soliste vocal, JeanMichel Fumas, haute-contre. « L’approche pour ce concert se fera par rapport aux voix d’alto. Ce sera une initiation aux voix de la musique baroque. » On pourra y entendre Haendel et Vivaldi. Le dernier concert de l’année sera pour sa part tourné vers les instruments – tout particulièrement le hautbois – et Jean-Sébastien Bach. « Cette programmation pour les enfants suit celle de la saison niortaise. Il s’agit des mêmes interprètes. Mais ici, dans le cadre du musée, avec la prolongation possible par la visite, elle acquiert évidemment une dimension beaucoup plus familiale. Nous sommes très contents de cette association avec le musée et avec le public. » Un de ces dimanches d’automne, ne perdez pas cette chance unique de perdre vos enfants au musée d’Agesci. Vous les retrouverez facilement, ils seront sagement assis au premier rang, des violons plein les oreilles. ¬¬ Philippe Guerry * Expressions n° 5, juin-juillet-août 2008.

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mauvaise foi

Le miroir aux mouettes… Ami jeune d’ailleurs… Tu penses aimer la dynamique Charente-Maritime et la rebelle Rochelle, cette terre au bout du Far-Ouest de France où, face au soleil se couchant au loin derrière les deux tours, tu goûtes aux embruns devant l’immense Atlantique. N’hésite plus et viens t’installer ici, pour profiter au mieux de tout cela et aussi du reste !

S

i tu aimes le spectacle bien vivant, tu apprendras à conduire, à t’enfiler des bornes pour découvrir des scènes plus de ton temps, de ton énergie. Roule vers l’inattendu, vers Nantes, Poitiers ou Bordeaux qui ne goûtent pas la même frilosité de programmation qu’ici. Les kilomètres, tu les dévoreras aussi pour te nourrir les oreilles en live dans l’attente de la future salle de musiques actuelles rochelaise (si le ridicule ne la tue pas dans l’œuf cette fois-ci). Tu iras vers Rochefort, Poitiers, Angoulême et même Niort, quitte à crever écrasé contre une rambarde de sécurité par une fatigante nuit de retour. Tu n’as pas envie d’aimer les mêmes spectacles que tes parents ? Alors évite la Coursive vers où tous courent pour un oui et pour un nom, applaudissant à chaque instant, donnant leur propre rythme à chaque spectacle, jusqu’au salut final qui permet de dépasser en exubérants décibels les limites autorisées. La belle nouveauté de la rentrée culturelle est pourtant ailleurs, là où Saint-Martin de

La Rochelle se tire la bourre avec l’espace Encan dans une escalade vers le Comique. Comique ! Mais sois heureux, toi l’étudiant, par la grâce d’une soirée Pass-Culture bien mal nommée et pour même pas le prix d’un paquet de clopes, tu pourras cuver ton apéro tout en goûtant au plaisir de la grande musique de « jeune » qui sent un peu la beuh ou le vomi… Attention, ne la loupe pas, ce n’est qu’une fois dans l’année et c’est déjà passé ! Mais peut-être espères-tu une bonne secousse sismique en centre-ville, le hip-hop y dé-barquant. La Rochelle, les Nike toutes neuves, va apprendre à marcher en équilibre sur sa tête mais à reculons, et pour combien de temps avant la chute ? Alors, si tu ne t’échappes pas tout de suite à grandes enjambées, ton énergie, tes besoins d’autres choses s’étioleront entre les pavés, s’évaporeront sous les arcades de cette belle ville en sommeil et tu y resteras vasouillard, satisfait de peu mais pour longtemps.

Et le show continue Au bout du compte, après une molle vie de labeur vitaminant uniquement pour ton compte en banque si tu es en veine, tu pourras enfin goûter à une retraite dorée dans la ville qui vous enterrera ta femme et toi. Tout sera là, à portée de tes vieilles jambes : la plage et ses bancs, le port, un peu piéton un peu voiture, pour ne pas vraiment choisir, les spectacles du centreville rythmant ta saison culturelle même si tu trouveras que les matinées ne sont pas légions. Les festivals bruyants pour draguer la jeunesse ? Pas de souci, c’est l’été que cela se passe ; tu loueras ta maison à des touristes ignorants et migreras momentanément vers Paris pour poursuivre ta vie tranquille ! Tu trouveras alors que La Rochelle te ressemble de plus en plus : sans aspérité, beaucoup dans l’apparat, liftée aux endroits visibles, décrépite ailleurs. Tu te délecteras des grands « sons et lumières » populaires, de Voiles de nuit aux feux d’artifice, ton pliant sous le bras, des sudokus entre tes mains pour passivement supporter la longue et ennuyeuse attente puis tu ne bougeras plus jusqu’à la fin ! Ce sera bon comme une cavalcade sous la pluie battante que tu ne sentiras pas car tu es mort depuis déjà longtemps… ¬¬ Olivier Jaricot

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portrait Rock’n’Rupella

© Pierre Dufour

La Rochelle tendresse

II

En haut, Jessé Garon’ à la gare de La Rochelle. En bas, le 46 rue du Cordouan.

L

a Rochelle savait-elle qu’en voyant naître Bruno Fumard elle deviendrait une ville emblème du rock’n’roll ? Comme Tupelo, Mississipi, grâce à un certain Elvis Aaron Presley. Le 46 rue du Cordouan, l’adresse des primes années de Bruno, est le nouveau Graceland. Le lieu de tous les souvenirs, de toutes les inspirations pour Jessé Garon’ qui nous a accordé une interview on Rupella.

A star is born Ce 13 juillet 1985, Jessé Garon’ est au faîte de sa gloire. Auréolé par le succès des tubes « C’est lundi » et « Nous Deux », il reçoit à La Rochelle un accueil triomphal pour sa venue aux deuxièmes Francofolies. Sous l’ovation de plusieurs milliers de fans, sous le regard bienveillant du « buste de [sa] pomme » installé « en place de mairie », Michel Crépeau lui remet une médaille d’honneur de la ville. Cet instant est la plus grande émotion de la vie de Bruno, « le petit bourlingueur, le jeune rocker étourdi mais, désormais, auteur-compositeur compositeur-interprète à succès ». Car Bruno Jessé Garon’ Fumard a La Rochelle dans la peau. Et spécialement « les lieux de [son] enfance citadine… entre les arcades de la rue du Cordouan, les parcs et le bord de mer, les écoles (Réaumur, Notre-Dame, Fénelon), l’impasse des Poissons où vivait [sa] grand-mère ». Un amour de la cité qu’il clame dans une belle partie de son répertoire de chanteur. Dans l’album des débuts, Jessé Garon’ & l’Âge d’or, il évoque les Teddy Boys – communément appelés rockers – qui, à La Rochelle comme dans de nombreux points du monde, rêvent de fortune

et d’Amérique. Dans « La Rochelle tendresse », slow ultime et reprise en français du titre « With you » tiré de son troisième opus, Prince du Rock’n’roll, il raconte son premier amour. « Elle se prénommait Marie-Christine ! » Et si l’ensemble de l’œuvre de Jessé ne fait évidemment pas référence à sa terre de cœur, « il s’avère malgré tout indéniable que cette ville unique où [il] naquit et grandit demeure très présente dans nombre de [ses] écrits et [l’]inspire volontiers ». La terre promise. Toujours là Aujourd’hui, l’actualité est chargée. « L’on ne me voit désormais que très peu à la télévision, contrairement aux décennies précédentes. Que l’on n’aille pas en conclure, naïvement, que je suis artistiquement inactif pour autant. » Après la production de plusieurs albums et de nombreuses scènes, Jessé a levé le pied pour se consacrer récemment à de nouveaux projets : l’écriture d’une messe tout d’abord, mais aussi la préparation d’un concert où il interprétera des sonates de Beethoven. « Amusant pour un rock’n’roller, non ?! » Et puis revenir aux activités qui ont accompagné son parcours de chanteur. La poésie et surtout la peinture, que Bruno effleure dès l’âge de 9 ans en produisant ses premières huiles au couteau – toujours – au 46 rue du Cordouan. Et lorsqu’on évoque le retour, la réponse est claire : « Comment donc pourrais-je bien revenir à La Rochelle, moi qui, en vérité, ne l’ai jamais cru quitter ! J’y suis, j’y reste. Le corps est autre chose… » À bientôt chez vous. ¬¬ Pierre Labardant

Discographie

(hors compilations et rééditions d’albums) 1984 Jessé Garon’ & l’Âge d’or 1985 Hommage 1986 Jessé Garon’ : Prince du rock’n’roll 1988 Jessé Garon’, Être jeune 1993 Complèt’ment chiffre 2004 Je crois en la vie 2006 Jessé Garon’ et les Forbans, D’un commun accord

L’origine d’un nom C’est en 1979 que Bruno choisit comme nom de scène « Jesse Garon », reprenant, en hommage au « King of rock’n’roll », les prénoms du frère jumeau prématurément disparu de Elvis Aaron Presley. Quelques années plus tard, il francise son pseudonyme pour devenir Jessé Garon’.

Contact : www.jesse-garon.com

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AVENTURE

1951

of Woman) Farrow (His Kind Price… Un film de John m, Jane Russell, Vincent Avec Robert Mitchu

ur servi par des plus glamo . «Un couple cousus main» des dialogues rg Serge Brombe e chanteuse. Lenore Brent, séduisant exilé cherche que chacun Nick Ferraro, parrain en Californie il réalise avec l’aide Arrivé Dans ce jeu de dupe, à rentrer aux Etats-Unis et joue un rôle... joueur invétéré ? de Dan Milner, à qui peut-il faire confiance Dan rencontre malchanceux. En route,

Blaxploitation

Jamais, en France, n’avait-on véritablement écrit sur la &!34GAD0-abjbeg! DVD9 Blaxploitation, cette courte période des années 70 durant laquelle les Noirs devinrent sur les écrans américains des (anti-)héros à part entière. L’odieuse carence est désormais comblée grâce à cet ouvrage parfaitement documenté, où l’auteur, véritable passionné, étudie , non crédité au Richard Fleischer après quelques générique, reprit du film, suivant semaines le tournage ns dictées les nouvelles instructio désireux de par Howard Hugues, la pulpeuse mettre sa protégée, Jane Russell, en valeur.

Farrow RÉALISATION John Fenton SCÉNARIO Frank et Jack Leonard MUSIQUE Leigh Harline J. Wild PHOTOGRAPHIE Harry Sparks PRODUCTION Robert

www.e ditions montp

FORMAT : 1.33

réservés / ARIES. Tous droits Tous droits réservés Film : © 1951 RKO Montparnasse. DVD : © 2008 Editions Photos : © DR

DISTRIBUÉ PAR ARCADÈS

Motörhead SPV De quoi se réchauffer pour l’hiver : du rock saignant au menu. Le vingtquatrième album

WESTERN

POLAR

sous-titrée Originale - Version Originale Bromberg - Version Présentation de Serge arnass e.fr

Motörizer

avec lucidité (et parti pris flagrant) ce pan cinématographique complètement délaissé par l’intelligentsia cinématographique. D’ailleurs, l’intérêt du livre réside aussi dans l’analyse sociologique, qui va bien au-delà de la Blaxploitation elle-même, que nous livre J. Seveon. Il y manque un index et quelques oublis sont regrettables (L’Enfer des Mandigos de S. Carver par exemple), mais tel quel ce livre est une véritable aubaine qui plaira aux initiés et informera les autres. /G.D.

POLAR

La Bergère Le Roseau/ Harmonia Mundi. Fi de l’eau, c’est une production de Gabriel Yacoub pour un trio de musiciens, deux brillants multiinstrumentistes et la voix de Sylvie Berger. Parfaitement mise en valeur par l’accompagnement instrumental et par des textes qu’on pourrait croire traditionnels tant ils en possèdent la mélancolique intemporalité, cette voix nous transporte, nous éblouit et nous émeut comme rarement. Ce mariage de la limpidité, du souffle et d’un léger tremblement génère cette émotion qui nous envahit et nous imprègne à jamais. Un chef-d’œuvre singulier, hors des codes du temps présent. /P.T.

de Motörhead en trente ans de carrière. Les notes de présentation sont assez amusantes, insistant sur la variété des climats pour cet opus. En fait, on remarque surtout que, comme d’habitude, ça bastonne tout au long des onze morceaux sans aucune baisse de régime. Le trio, emmené par l’incroyable puissance vocale de Lemmy, est au sommet de son art : toujours plus dur, plus fort, plus vite. /P.T.

Fini de rire

Fi de l’eau

Right Stuff Records/ paultiernan.com Les spectateurs du festival Rocheforten-Accords connaissent bien cet Irlandais vivant désormais dans le Sud-Ouest de la France. Paul Tiernan n’a pas encore obtenu la reconnaissance qu’il mériterait comme le démontre encore une fois ce nouvel album. Doté d’une voix chaleureuse, soyeuse et éraillée juste ce qu’il faut, il sait aussi composer de magnifiques mélodies naviguant entre folk, blues et jazz rehaussées d’une légèreté pop, bâtissant des atmosphères à la douceur trompeuse. Et puis, sur chaque album, Tiernan balance toujours deux ou trois chansons incroyables telles que Eighteen ou What Can Never Be. Ici, vous allez écouter en boucle Breakfast In Bed et Panic Blues. /P.T.

N&B

4/3

MONO

119 MN

92

COLLECTION RKO

DisQUes

Fini de rire Farrow

Un film de John , Jane Russell Robert Mitchum RKO COLLECTION

9

éditions Montparnasse Une fois de plus, les éditions Montparnasse nous gratifient de dix nouvelles raretés. Comme d’habitude, pas de version française (tant mieux), peu de bonus, mais une présentation du sympathique

Serge Bromberg et, surtout, une très belle remastérisation de titres incontournables pour la plupart inédits en vidéo. Un polar noir fascinant avec Robert Mitchum (Fini de rire), une perle de Jacques Tourneur (La Vie facile), la première rencontre de Ginger Rogers et Fred Astaire (Carioca) et bien d’autres films indispensables dans toute bonne vidéothèque. Une fois n’est pas coutume, le prix reste, par rapport aux prix du marché, parfaitement accessible. /G.D. eXPressioNs BaLeiNiÈres Un petit aperçu de quelques excellents disques rock distribués par la Baleine (cf. p. 6) : Miracle Kicker, Dark Captain Light Captain (Loaf). Ces jeunes musiciens savent déjà mixer au mieux les composantes du meilleur folk rock à l’anglaise : sens de la mélodie et des harmonies vocales, guitares limpides, rythmique efficace mais discrète. À déguster comme une friandise. bm, Barbara morgenstern (Monika). De l’électro pop venu d’Allemagne, un parcours en

treize étapes variées et parfois troublantes. En prime, une chanson, Camouflage avec Robert Wyatt luimême. I am the man, simone White (Honest Jones). Une guitariste et chanteuse qui a enregistré à Nashville, mais bien loin des standards du folk ou du country. Une écriture et une voix particulières comme sur Great Imperialist State. À découvrir. The Joker, the Brew (Brew). Un retour au trio fondamental du rock blues : un batteur, un bassiste chanteur et un (très jeune) guitariste omniprésent et surexcité. Ce n’est pas un hasard si Strange Brew est un morceau des Cream. Skeletal Lamping, of montreal (Polyvinyl). Le disque le plus fou de ces derniers mois. Pour les plus cultivés d’entre vous, un mélange au goût du jour de Todd Rundgren, des Sparks et de Godley & Creme : des rythmes funky voire disco, des arrangements grandioses, des chœurs en folie et des paroles délirantes avec un seul et unique centre d’intérêt, il est vrai le plus répandu et le plus vital, le sexe. /P.T.


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