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no10 Juin / Juillet / Août 2009 expressions est une publication gratuite et bimestrielle
Dossier | Arts plastiques
Circulez, y’a tout à voir
www.magazine-expressions.com
EDITO « Le monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique tourmente. »
SOMMAIRE 06
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musique
Tanquerelle, un président à poil
La saga de Cristal (2/2)
07
19
musique
Sur les peaux de la Bête
09
spectacle vivant
Allons z’à la campagne… voir si le spectacle y est vivant
16
02
21
expositions
dossier
Circulez, y’a tout à voir
Fortographies
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cinéma
Fin d’amnésie ?
Un point non exhaustif sur les lieux d’exposition des arts plastiques : galeries, salons, marchés, bistros ou réseau institutionnel… Où aller ? Pour voir quoi ?
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internet + design
Théorie des couleurs
spectacle vivant
Carmen, l’amour à mort
13
© Catherine Fourmental-Lam
spectacle vivant
Les arts de rue sautent sur Niort
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littérature
Le petit bleu de la côte ouest
musique
L’impact régional de la future salle de musiques actuelles
10
littérature
Laisse pas traîner ta Savate
24
14
jeune public
L’école des Bobos-Arts
Agenda
28 Shopping
25
portrait
Petite histoire de famille
littérature
Crayon, plume… moustaches !
27 Retrouvez le magazine sur www.magazine-expressions.com
sport
La tribune des tribuns
En mai, la compagnie des Souffleurs de rêves a joué La Prose du Transsibérien*, poème de Blaise Cendrars, à La Fabrique du vélodrome de La Rochelle : une interprétation magnifique mêlant théâtre, musique et cinéma. Dans un temps où nos dirigeants nous content des historiettes enfantines irrationnelles, brandissant la menace, instillant la peur dont ils prétendent nous protéger, fréquenter l’œuvre de Cendrars est revigorant. Non pas qu’il donne des leçons de politique ou joue au poète social engagé ; cet homme parlait pour lui, de lui, touchant par là à l’universel. Blaise Cendrars a fait de sa vie une œuvre, nourrissant celle-ci de ses aventures, tant réelles qu’imaginaires, avec pour seule contrainte la liberté. Celle d’agir et de dire, de vivre et d’en rendre compte. Dire l’amour, la guerre et la misère, les bruits du monde et ses couleurs, les claquer en poésie. La publication de La Prose du Transsibérien en 1913 fit l’effet d’un « orage sous le crâne d’un sourd ». L’orage c’était lui, le sourd ses lecteurs. Un siècle après, cette épopée populaire vous projette toujours dans le merveilleux et le sinistre, à l’« intérieur de l’extérieur » du monde comme l’écrivit Paul Morand. La modernité qui accouchait sous ses yeux a depuis connu des ratés, ceux qu’elle portait en germe et que Cendrars avait reconnus dès leur naissance. Ce poète luttait contre l’absurdité de la vie qui nous pousse à répéter quotidiennement les mêmes gestes et pensées, à subir les mêmes souffrances sans autre horizon que la mort. Où comment renoncer à la lâcheté. ¬ Nicolas Giacometti * À ce jour, aucun programmateur n’a décidé de prolonger la vie de ce spectacle.
Partenaires Expressions – 36, rue Beltrémieux, BP 32046 – La Rochelle – Tél. 05 46 43 19 20 – Fax. 05 46 00 08 12 email : redaction@magazine-expressions.com / Site : www.magazine-expressions.com Directeur de la publication : Pierrick Zelenay / Responsable de la rédaction : Nicolas Giacometti / Ont collaboré à ce numéro : Julien Chauvet, Gilles Diment, Jacky Flenoir, Catherine Fourmental-Lam, João Garcia, Marilyne Gautronneau, Xavier Guerrin, Philippe Guerry, Dany Huc, Pierre Labardant, Élian Monteiro Da Silva, Guillaume Rouger, Philippe Thieyre / Date de parution : Juin 2009 / ISSN : 1960-1050 / Photographe : Julien Chauvet / Maquette : Antichambre Communication / Mise en page : Cyril Perus / Impression : IRO - ZI rue Pasteur - Périgny / Service commercial : François Fottorino 05 46 43 19 20 Expressions est une publication gratuite et bimestrielle de Performances Sports / Tirage : 10 000 exemplaires
LES SPÉCIALISTES du lundi au vendredi 9h10 - 9h40 au 05 46 50 67 68 France Bleu La Rochelle répond à toutes vos questions de la vie quotidienne.
imprimeur imaginatif
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dossier Arts plastiques
Circulez,
y’a tout à voir Quels lieux diffusent l’art du jour et comment les artistes s’y intègrent ou s’en échappent ? Exposer, c’est (se) mettre à la merci du regard de l’autre, c’est aussi jouer des coudes pour y parvenir.
D
epuis fort longtemps, quand on souhaite découvrir les créations des peintres, sculpteurs ou graveurs, on doit franchir le seuil d’une galerie d’art, ce lieu privé entièrement consacré aux travaux d’artistes, connus ou en devenir, et géré par des amateurs d’art. En parallèle, avec la politique de décentralisation, l’État (voir encadré) souffle désormais son aide à travers le réseau institutionnel d’art contemporain. Enfin, d’autres façons d’exposer, à l’initiative de privés, d’associations ou d’artistes eux-mêmes, ont pris leur essor. La convivialité et la proximité en plus, les relations se tissent partout. Dans cet univers de la débrouille, l’artiste n’attend plus qu’on vienne le chercher, il prend l’initiative. Ces différentes mises en scène de l’expression artistique coexistent sans pour
autant que les zones de contact soient très perméables. Publics différents, œuvres cataloguées, lieux très marqués… et pourtant ce monde en perpétuelle effervescence invente sans cesse, s’installant dans les lieux les plus improbables. Les galeries. À l’ancienne ? Un premier constat, les galeries se font rares. Partout. Il n’y a plus guère de « place forte » parmi les quelques galeries traditionnelles, mais un tissu diffus de lignes artistiques plurielles. On se souvient que La Rochelle, dans les années 90, en comptait deux, au travail et à l’esprit exemplaires : la galerie Sanguine et Les Oiseaux rares. Aujourd’hui la galerie Être et Connaître affiche un éclectisme figuratif dans la tradition ; côté renouveau, la galerie Bletterie s’ouvre plus sur l’extérieur en gardant son fonctionnement associatif et un rôle d’accueil pour jeunes artistes, et, place de la Fourche, la toute nouvelle galerie Xin Art programme une expo par mois avec une passion et une conviction évidentes. Un regret pour cette ville : à la différence de certaines autres scènes nationales, La Coursive ne mène pas de politique de sensibilisation aux arts plastiques, ne monte pas d’exposition. À l’Espace Art
dossier Contemporain, malgré des rencontres proposées avec les artistes résidents*, le lien avec les habitants semble peiner encore à se tisser. Fort heureusement, la formation (adultes et enfants) aux arts plastiques est assurée par les ateliers du Carré Amelot – son travail de fond (expos et formation) dans le domaine de la photo étant à souligner. À Rochefort, la Galerie Royale (une expo par mois et le choix de l’abstraction lyrique), du fait de son implantation sur le site de la Corderie Royale, draine quelque 20 000 personnes par an. Sur l’île de Ré, la galerie Glineur expose en permanence 12 artistes, peu de créateurs locaux et pas d’art abstrait, c’est un choix délibéré ; les deux galeries François Giraudeau (à Saint-Martin et aux Portes) jouent la carte du figuratif interprété, peinture et sculpture, de beaux choix guidés par le feeling, et une forte et gratifiante fréquentation. Reste enfin un triangle presque magique, dans les terres, vers Surgères : le Clos des Cimaises à Saint-Georges-du-Bois – 7 expos par mois, ligne expressionniste, et une forte fréquentation d’amateurs d’art mais aussi de promeneurs ; la galerie Eva Doublet, toute proche, se consacre à l’estampe contemporaine, à la gravure – 7 expos par an, 25 artistes permanents et une clientèle en hausse ; dernier sommet du triangle, la galerie Matière Première à Surgères (cf. Expressions n° 3) propose 2 expos tous les 3 mois. Ces trois lieux travaillent en synergie dans l’enthousiasme et le plaisir. Toutes ces galeries ont en commun d’opérer leurs choix artistiques au gré des coups de cœur et de prendre en charge tous les frais d’exposition (affiches, catalogues, invitations vernissage etc.) ; ça peut aussi aller plus loin, comme François Giraudeau
qui paye la fonte de bronzes, s’il le faut, avec juste une contrepartie : l’artiste lui réserve une des pièces éditées. Amateurs de salons Mais pour l’amateur d’art novice, oser pousser la porte de ces galeries exige un effort. Pour les artistes qui tenteraient d’y proposer leurs œuvres, ça se complique encore. Axelle Gaussen, qui prépare l’ouverture d’un nouveau lieu après La Petite Galerie, l’explique : « Beaucoup venaient me présenter leur travail, souvent de qualité. Mais je n’en ai exposé aucun… Je suis
L’absence d’écoles des beaux-arts dans nos petites villes ne condamne-t-elle pas à l’exil les artistes qui pourraient en constituer le vivier ?
surtout allée vers des gens que je connaissais et que j’aimais. L’année est courte et on ne peut organiser toutes les expos qui nous feraient envie. » Peu d’élus, peu de place, où vont donc ceux qui débutent, pratiquent en marge d’un travail alimentaire, ou ne sont pas en mesure d’offrir un travail suffisamment conséquent pour remplir les cimaises d’une galerie exigeante ? Peintre du dimanche, élève d’atelier d’art, avantgardiste ayant eu la révélation d’un soir… Les mairies, qui prêtent souvent des salles municipales, se disent submergées par les demandes. La salle Aurore à Rochefort, la
tour Saint-Barthelémy à La Rochelle, sans parler des maisons de quartier, les centres sociaux… Les lieux existent et les manifestations d’amateurs s’y succèdent. Il est pourtant difficile d’y adhérer totalement. N’a-t-on pas vu dans ce qui est appelé pompeusement le « salon d’arts plastiques de La Rochelle », organisé depuis 23 ans par une Mademoiselle Toulouse qui s’en félicite, un fatras de toiles où les étiquettes avec noms d’auteurs étaient directement collées sur les peintures ? Comment les artistes peuvent-ils trouver leur place dans ces accrochages approximatifs ? Clin d’œil à cette image négative véhiculée souvent à raison par les salons d’amateurs, le comité de quartier de la Préfecture organise chaque année en septembre une « journée des croûtes », joyeux vide-atelier dans la rue Sur les Murs. Autant assumer avec humour son amateurisme ! Les artistes reprennent la main Une solution ? Quand le public ne vient pas à vous, ne doit-on pas aller vers lui ? Lorsqu’ils n’ont pas la carrure – ou le désir – d’aller frapper à la porte du réseau institutionnel, beaucoup d’artistes tentent de montrer eux-mêmes leur travail. Quand ils ont la chance d’avoir un atelier bien situé, le recours est facile. Ateliers portes ouvertes, atelier-expo… Pour les autres, des bureaux vacants, un théâtre (La Fabrique du vélodrome), l’atelier d’un artisan (Matlama) peuvent gentiment prêter leurs murs. De nombreux cafés, L’Éclusier à Niort, Le Perthus, La Petite Marche, des restaurants comme La Caisse à Jus à La Rochelle, ont pour démarche d’exposer régulièrement toiles, sculptures, photos. À ce jeu, tout le monde gagne : les usagers peuvent y faire des découvertes, le commerçant touche un nouveau public et >
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dossier < fidélise sa clientèle, l’artiste peut parfois faire quelques ventes, organiser un petit vernissage sans trop de frais et tester la solidité de son travail. Mais les contraintes pullulent : des formats souvent petits, petits… histoire de tenir au-dessus du bar ou à côté de la porte des toilettes ! Sans parler des prix, qui ne doivent pas décourager la clientèle de passage. Quitte à serrer leurs tarifs, faire dans le décoratif, certains artistes se lancent dans la vente directe sur les marchés. Les marchés ne fleurissent-ils pas dès les beaux week-ends de juin ? Le « jeudi des peintres » à Saint-Martin-de-Ré pour ceux qui tiennent à sortir leur chevalet et à jouer à l’artiste, à La Rochelle le marché du cours de Dames pour les plus chevronnés ou le tout nouveau marché de l’Arbre sur la place de La Fourche pour ceux qui veulent tenter l’aventure… mais la barre est difficile à tenir. Afin de rentabiliser un stand, la petite série devient vite grande ; rapidement faite, rapidement achetée. Peu sont en mesure, comme l’illustrateur Vullo, de se targuer d’une production qui ne démérite pas à côté d’un stand de chichis et de glaces. Un travail d’équipe ? Où trouver alors le salut ? Dans le réseau ? Le mot a mauvaise presse, mais force est de constater qu’il reste la meilleure manière de se faire connaître dans nos petites villes sans dynamique artistique forte. Les écoles des beaux-arts situées en périphérie ne condamnent-elles pas à l’exil ceux qui pourraient en constituer le vivier ? Reste des pléiades de groupements plus ou moins structurés. Le collectif de La Roussille, Les Artistes de Garde à Niort,
Couleurs Cabanes à Oléron, le tout nouveau Pas Sage à Saintes ou Gaspard 17 offrent visibilité et action communes. Ils sont des interlocuteurs précieux pour les services culturels, souvent embarrassés d’avoir à traiter avec chaque créateur, ou même d’avoir à choisir entre l’un ou l’autre… Constitués en association, les artistes cherchent partenaires, aides éventuelles de la région, mutualisent les coûts de communication, trouvent des locaux. La région dispose de lieux patrimoniaux, l’ancienne gare routière de Royan, la citadelle du Château-d’Oléron, la salle de l’Arsenal de La Rochelle, qui se prêtent aux expositions
Les réseaux, qu’ils soient associatifs, institutionnels ou Internet, ouvrent de nouvelles perspectives aux artistes.
collectives. Les plus inventifs vont même jusqu’à investir des lieux totalement atypiques : en mai dernier, « L’endroit à Kikine » de la rue des Mariettes, a permis à cinq jeunes plasticiens de loger leurs univers dans des Homebox de la zone industrielle de Périgny. Le soir du vernissage, la déambulation dans ces garde-meubles d’un nouveau genre se faisait dans le noir, au son d’une fanfare ! Mais rentrer dans les réseaux, trouver sa place dans le collectif, est une tâche peu évidente pour des
artistes… et si l’association est mal gérée, elle peut vite tourner au magma indigeste ouvert aux querelles internes. D’un réseau l’autre Pourquoi alors ne pas se lancer sur le Réseau, qui laisse entrevoir aux artistes un nouveau moyen d’exister et une chance de sortir du local ? Sites, blogs, myspace et autres facebook, les artistes ont investi le Net. Les infos s’échangent, on y montre son travail et, si les ventes sont rares, la présence sur la toile est devenue indispensable pour faire parler de soi. L’artiste d’aujourd’hui se doit d’être sur tous les fronts ? Julien Jaffre, plasticien, parle d’un « engrenage vertueux » : les lieux s’enchaînent, prestigieux ou non, l’important est que les images circulent. Pour l’heure, beaucoup se prépareront au grand raout d’Arts Atlantics de novembre, quêtant les « sponsors » pour cette biennale-vitrine de l’art en région, avec l’espoir d’être repéré par le public, une galerie. À la fin de leur grand périple, peut-être auront-ils droit à la reconnaissance de tous. La communauté d’agglomération et la ville de La Rochelle réservent ainsi une exposition tous les deux ans à un artiste local confirmé dans le cloître des DamesBlanches – Georges Joussaume pour cet été –, sans parler des 2 000 m2 de l’Espace Encan qui a pu célébrer en fanfare le retour de Richard Texier, l’enfant du pays, en 2004. Sauf que la reconnaissance fait forcément des envieux ! ¬¬ Catherine Fourmental-Lam et Dany Huc ¬¬ Illustration : Catherine Fourmental-Lam * Une illustration de ces rencontres à destination d’un public scolaire est donnée dans l’article p. 24.
dossier le réseau institutionnel
« … a reçu le soutien de… » À
l’échelle de la région, deux acteurs essentiels et difficilement contournables assurent à la création contemporaine les conditions de son existence et de sa diffusion : la DRAC 1 – et en son sein le service « arts plastiques » – et la Région Poitou-Charentes – qui s’est volontairement dotée de dispositifs de soutien aux arts plastiques. Ajoutons-y le FRAC 2, dont la mission est plus spécifiquement tournée vers la constitution d’un fonds cohérent d’œuvres pointues et sa promotion dans et hors la région mais qui n’intervient pas directement dans l’aide aux jeunes artistes. Ces deux institutions s’associent fréquemment pour l’enrichissement des collections des musées, comme la récente acquisition de Self-hybridation d’Orlan pour le musée du Nouveau-Monde de La Rochelle 3. Au quotidien, ce sont elles qui reçoivent et sélectionnent les demandes de bourses d’installation ou de création des artistes, qui peuvent monter jusqu’à 20 000 euros. « À quelques jours de la date de remise, nous avons déjà reçu une vingtaine de dossiers », témoigne Chantal Denis, chargée de mission pour les arts plastiques à la Région Poitou-Charentes. À échéance égale, succès moindre du côté de la DRAC : « Nous n’avions pas d’aide en 2008 et la dotation est encore assez faible », explique Christian Garcelon, le nouveau conseiller arts plastiques de la DRAC. Des dispositifs d’aides équivalents s’adressent plus spécifiquement aux associations et collectivités pour aider à l’accueil d’artistes en résidence ou au montage d’une expo. Ici viennent s’abreuver nombre de projets et d’initiatives des espaces d’art contemporain de La Rochelle ou de Royan (Captures) ou encore ceux du château d’Oiron (cf. Expressions n° 8).
projeter et à projeter une œuvre. Disons qu’un étudiant qui sort aujourd’hui des Beaux-Arts peut envisager une telle bourse pour… 2013. » Si les critères sont peutêtre légèrement plus souples à la Région, il en est d’autres qui, pour honorables qu’ils soient, compliquent la tâche des perdreaux du jour : « Nous obligeons à un soutien à l’emploi artistique. Les artistes doivent impérativement être déclarés à la Maison des artistes ou à l’Agessa et être rémunérés, c’est-à-dire percevoir des droits de représentation dans le cas d’une expo, un salaire dans le cas d’une résidence. » L’intention est évidemment louable mais privilégie de fait des artistes déjà bien engagés professionnellement. L’impression demeure que les modalités de sélection profitent prioritairement aux créateurs ayant déjà un peu exposé. Le curriculum des artistes program-
més dans les différents lieux en région semble confirmer cette impression : un bon nombre alignent les soutiens de DRAC, de FRAC, de Régions et de résidences prestigieuses. Ce qui n’invalide évidemment pas la légitimité de ces artistes mais interroge sur les capacités de ces circuits institutionnels auto-alimentés à promouvoir des artistes émergents. On se demandera alors quelles articulations sont à envisager pour que ces politiques de soutien institutionnel rencontrent les initiatives locales d’artistes ou de groupes plus ou moins formellement constitués ? ¬¬ Philippe Guerry 1. Directions régionales des affaires culturelles. 2. Fonds régional d’art contemporain. 3. Le musée du Nouveau-Monde accueille les œuvres d’Orlan jusqu’au 31 août. L’initiative, qui mérite d’être saluée, témoignerait-elle d’un réveil des musées ? On l’espère.
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À celui qui a, il sera beaucoup donné « et il vivra dans l’abondance » Si, dans les faits, rien n’interdit à un artiste débutant de postuler à ces aides – ou à une association d’effectuer une demande pour l’exposer –, l’examen des dossiers laisse clairement apparaître qu’il vaut mieux présenter un curriculum vitæ déjà un peu fourni pour espérer être retenu. Une prime à l’expérience que ne dément pas la DRAC : « On évalue la capacité de l’artiste à se Carte_Maison_Espagne_Meil 1
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musique 2 / Rochefort : Les studios Alhambra-Colbert
La saga de Cristal
E
n 1998 se concrétise formellement l’association entre Éric Debègue et François Gaucher dans Cristal Publishing. Le duo s’installe avec ses équipements aux Valines à Fouras avant que ne se présente la chance de disposer à temps plein d’un lieu plus approprié et mieux situé : le vieux cinéma Alhambra dans le centre de Rochefort – Jacques Demy y visionnait les rushes des Demoiselles de Rochefort. L’Alhambra étant quasiment abandonné depuis, Jean-Louis Frot, l’ancien maire de la ville, décide de prêter gratuitement les locaux. Après discussions, et évaluations, en 2005, Bernard Grasset, le nouveau maire, cède le local, en partie réhabilité par l’équipe de Cristal, pour la somme de 22 000 euros, à condition de ne pas y organiser de concert. Une acquisition vitale : tout le monde pouvant, à la limite, se procurer un équipement indispensable et très onéreux, la différence de qualité entre les studios d’enregistrement se situe à la fois au niveau de l’oreille et de l’expérience de l’ingénieur du son, et à une acoustique exceptionnelle. Si François Gaucher est considéré comme un super technicien, l’apport de cette salle avec sa scène et sa parfaite acoustique naturelle est un élément clé, sonoriser au mieux un espace ex nihilo pouvant coûter des centaines de milliers d’euros pour un résultat incertain.
Studio Alhambra-Colbert 79, rue Jean-Jaurès, 17300 Rochefort, Infos : 05 46 87 28 87 Alhambracolbert.com
Fonctionnement et perspectives Après l’acquisition de la maison mitoyenne et d’importants travaux en 2005, le studio Alhambra-Colbert met à la disposition des utilisateurs une gamme complète de services. Ainsi, le studio principal permet d’accueillir des grands ensembles : Éric Debègue peut, à la demande, réunir un orchestre à cordes de quarante musiciens régionaux. Cette spécificité lui vaut les faveurs des compositeurs de jazz (Lee Konitz), notamment pour les Big Band (Paris Jazz Big Band), et de musique de films (une bonne part des clients). Un plus petit local sert surtout à la prise de voix, qu’il s’agisse de chant ou de lectures (Marie-Christine Barrault pour Gallimard). Les deux autres sont dévolus à la restauration et à la numérisation aussi bien audio que vidéo pour les professionnels comme les particuliers. En jazz, la plupart du temps, trois jours sont nécessaires pour l’enregistrement et deux pour le mixage d’où l’aménagement de logements équipés dans les locaux contigus, avec restauration. Les studios se louent sur une base horaire, mais la référence, c’est la journée à 780 euros et à horaires extensibles. En effet, l’Alhambra-Colbert est ouvert 7 jours sur 7, nuit et jour. D’après son propriétaire lui-même, sur les 500 studios français, il se classerait qualitativement parmi les dix premiers. Le CA annuel d’un million d’euros se répartit en quatre parts égales : la synchronisation/ numérisation (en développement), la production de disques, les studios eux-mêmes et l’édition musicale (secteur à plus forte marge). Six salariés permanents, dont un représentant parisien, et des intermittents font tourner une machine qui se maintient tout juste en équilibre dans un secteur, la production discographique, en crise généralisée. Enfin, sans véritable équivalent dans la région, Éric Debègue se montre cependant virulent et très inquiet face à la concurrence des salles subventionnées, pratiquant des tarifs « hors commerce », pour l’heure la Nef à Angoulême, et surtout, dans un futur proche, la salle de musiques actuelles de La Rochelle. Appréciation à tempérer toutefois, car ces espaces associatifs sont avant tout des salles de spectacles et des lieux de résidence qui peuvent seulement graver des live ou des maquettes, non des produits finis de qualité. ¬¬ Philippe Thieyre
Projet2
5/06/09
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musique
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Angoulême - Montréal
Sur les peaux de la Bête
Gustave Courbet
I
Louis-Augustin Auguin Guillaume Le Marchal
Saintes
Eric Poitevin
Musée de l’Échevinage Abbaye-aux-Dames
François Méchain Lucien Pelen Thierry Girard Jean Luc Moulène Gérard Schlosser Claude Lagoutte Jérôme Fonchain David Renaud Juilan Opie Yves Belorgey
EXPOSITION
ART ETPAYSAGE
Gilles Aillaud
Du 2 mai au 30 août 2009
Benjamin Swaim Olivier Debré Marie Vindy Jean-Claude Carrère Paul Armand Gette Thierry Mouillé Jean Fléaca
regards contemporains regards contemporains 44 la nature 44 sur sur la nature
Philippe Ramette Massimo Vitali Marcel Dinahet Richard Long Dominique Bailly Herman de Vries Marinette Cueco Fabrice Hybert Seton Smith Kristen Moscher Florence de Comarmond
Musée de l’Echevinage 05 46 93 52 39 Abbaye-aux-Dames 05 46 97 48 40
Peintures Photographies Sculptures Videos
l faut s’imaginer Montréal en soleil d’avril. Sur sa terrasse, lunettes noires et face de nuit pâle, Jean-Phi Goncalves est au lendemain d’un concert de Beast. Bête de scène énergique, sauvage, à voix griffue, section rythmique puissante et raffinée. Ça vient de la saoul ; ça vire au funk, ça croise Morricone, Portishead et ça tend – Satan carrément – au trip-hop. Pour la troisième fois, le duo (lui, batteur-compositeur ; elle, Betty Bonifassi, auteur-chanteuse) a rempli le Club Soda jusqu’à la capsule. Un bon 900 places. Succès pétillant dégusté de bouche-à-oreille dès livraison de l’album au Canada, fin 2008. Dans l’œil noir de son café, Jean-Phi guette les souvenirs puisqu’on s’en vient parler des origines : une ville enlacée de Charente. À Angoulême, t’es pas obligé de buller ! Tu peux aussi frapper sur des caisses. En marge du lycée Guez-de-Balzac, les temps morts étaient des temps forts pour écraser les mesures derrière un band de métalleux tatoués par Osbourne. Un camarade a soufflé qu’une école de Drummondville, Québec, était spécialisée musique et drums. Belle province, bonne place. Diplômé, de retour à Angoulême, Jean-Phi se le dit : « Rien ne m’arrivera en France… Trop de hiérarchie bien installée. » Redirection Montréal. « Ici on te donne ta chance. Suffit d’avoir envie. » En 2000 et suivantes, avoir envie c’est partager des amitiés, des scènes, des CD (Ariane Moffat, Daniel Bélanger, Pierre Lapointe), fonder des groupes (Afrodizz, Plaster).
© D.R.
À écouter sur www.myspace.com/beastsound
Au hasard d’une création, Jean-Phi appelle cette chanteuse franco-montréalaise croisée sur la partition des Triplettes de Belleville. Betty. Fusion artistique. « Alors je lui ai proposé de réaliser un album. En deux heures, on a fait la première chanson, Devil. » De cet air du diable est né le duo. À la Belle, ils ont préféré la Bête. À cause de l’émanation musicale, instinctive, organique – faut voir Betty au micro et lui cognant sur ses peaux. Debout sur pattes, la Bête chante en anglais, « la langue qui groove ». Tout cela s’entend-il au pays ? Ça vient. Beast a traversé le Canada, le CD est sorti aux États-Unis et en Angleterre. En mai, la Bête a bondi sur la scène européenne et à La Maroquinerie-Paris. Elle sera dans les bacs français à la rentrée. Jean-Phi retourne parfois dans sa boucle de Charente. D’Angoulême, il voit La Rochelle. « Une super ville. On aimerait y jouer. » ¬¬ De notre correspondant à Montréal : Élian Monteiro Da Silva
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ANS QUE ÇA DURE L’équipe de la Java tient à remercier ici l’ensemble des groupes, artistes et DJ ainsi que tous les techniciens du comptoir sans qui rien de cette formidable aventure n’aurait jamais été possible. 12, rue Saint Nicolas, 17000 La Rochelle www.dailymotion.com/javatv | www.myspace.com/javadespaluches
musique ritairement des habitants de l’agglomération et du nord du département. De même, avec sa salle de 500 places fréquentée à 70 % par un public local, le West Rock ne se situe pas dans un rapport concurrentiel vis-à-vis de La Rochelle, mais éventuellement d’Angoulême.
La Rochelle
L’impact régional de la future salle de musiques actuelles II
La construction d’une salle de musiques actuelles à La Pallice suscite de nombreuses interrogations dans la région.
Les travaux devraient se terminer à l’été 2010 pour une ouverture à l’automne.
A
u-delà de la désignation d’une direction (prévue pour début juin) et de l’adoption d’un nom, ce complexe, regroupant principalement une grande salle de 1 000 places, un club de 350 et des studios de répétitions, remet forcément en cause l’équilibre existant entre les structures régionales, pour la diffusion comme pour le travail à long terme (résidences, formations). Dans un premier temps, les différents responsables et programmateurs, Jean-Luc Parouty et Christophe Pineau (la Poudrière à Rochefort, en gestion municipale), Gaëtan Brochard (West Rock à Cognac), Lionel Rogeon (le Camji à
1970
le triolet un club
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2009
Les petits riens qui font la différence
Pas de top 50, une musique très branchée pour noctambules de tous âges, dans un décor de miroirs, laque laiton. Un étage repensé dans un décor d’inox, de cuir et sculptures. Ouvert à partir du mardi au dimanche. A partir du jeudi ouverture du Triolet à l’étage avec salon fumeur. Discothèque de 23h à 5h du matin
8 rue des Carmes. La Rochelle Tél. 06 17 92 40 50
Niort) et Sébastien Chevrier (Le Loup Blanc à Niort, structure privée) sont tous unanimes pour saluer cette construction et considèrent que son arrivée peut dynamiser l’ensemble des structures et servir de locomotive pour les plus proches. Coopération En revanche, contrairement au Confort Moderne, à Poitiers, et à la Nef, à Angoulême, plus éloignés géographiquement, Niort, Cognac et surtout Rochefort pourraient souffrir d’une création mal gérée, simple étape sur la route des tournées. Ainsi les responsables de la Poudrière ne veulent surtout pas être enfermés dans une logique de concurrence déséquilibrée, mais attendent de la future équipe dirigeante une volonté de coopérer, de dialoguer aussi bien directement qu’à travers les concertations du Pôle régional. Pas si évident quand, par moments, transparaît une sorte de condescendance de la part des Rochelais pour les activités culturelles de Rochefort. De son côté, le Camji, dont la capacité est limitée à 300 places, déborde de demandes pour ses studios de répétition et attire majo-
L ’art et la manière d’attirer 1 000 spectateurs Pour Le Loup Blanc, dont la salle (modulable) de 950 spectateurs se rapproche du modèle rochelais, une nécessaire coopération et un travail en réseau devraient s’installer et déboucher parfois sur des choix communs permettant d’acquérir un poids supplémentaire auprès des tourneurs, quitte à définir des orientations musicales légèrement différentes pour chaque lieu. Une autre interrogation commune se fait jour autour des questions de la configuration de la salle principale (modulable ou pas) et du taux de remplissage. Au Loup Blanc, seuls trois concerts ont atteint les 900 entrées, la moyenne étant de 300. À Cognac, on dénombre 250 spectateurs en moyenne. Tous constatent actuellement une légère baisse de fréquentation, des déplacements plus restreints et une extension de la culture du « chez soi ». Enfin Sébastien Chevrier et Gaëtan Brochard, compte tenu des contraintes tarifaires, fixent le budget artistique d’un concert susceptible de rassembler 1 000 personnes autour de 10 000 euros. De quoi faire sérieusement réfléchir ceux qui seront choisis par la CDA, tant au niveau du fonctionnement quotidien que de la programmation. ¬¬ Philippe Thieyre.
Ndlr : Philippe Thieyre fait partie d’une liste en compétition pour la gestion de la salle de La Pallice. Son intérêt pour ce dossier (bien avant que les listes ne soient constituées) et sa collaboration de la première heure dans notre journal justifient que nous lui ayons accordé toute notre confiance pour traiter de ce sujet.
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spectacle vivant
Les arts de rue sautent sur Niort Le neuvième Centre national des arts de la rue (Cnar) va s’installer dans les usines Boinot à Niort. Ce lieu de fabrique du spectacle devrait profiter aux habitants et aux compagnies artistiques locales.
C
ognac conserve le festival Coup de Chauffe mais son Cnar va migrer dans la ville préfecture des Deux-Sèvres. Le 20 juin, le SNOB (Service de nettoyage des oreilles bouchées) saluera la nouvelle en fanfare dans les rues nior-
taises à l’occasion de leurs 15 ans. Le Cnar bénéficie de financements croisés Ville, Région, État. Labellisées en 2005 par le ministère de la Culture, les neuf structures nationales ont plusieurs missions : soutien à la création par des aides, tutelle de projets, accueil en résidence des compagnies, commandes d’écriture… Et aussi d’œuvrer à la rencontre entre les démarches artistiques, la population et les territoires. C’est en ce sens que le premier adjoint à la mairie de Niort perçoit le Cnar comme élément central d’un maillage avec Pougne-Hérisson et Brioux-sur-Boutonne, villages propices à la circulation des productions émergentes du Cnar. Colloques, interventions, expositions, formations devraient ainsi animer
Un Cnar, « c’est un lieu de fabrique équipé. On pense que les arts de la rue peuvent se créer à la maison. Mais non. » Agnès Pelletier de la compagnie Volubilis
ce nouveau pôle culturel. En la matière, Niort dispose d’un atout majeur avec une configuration inédite : la scène nationale du Moulin du Roc, située à deux pas des friches Boinot. Spectacles de rue et de scène fonctionneront-ils en synergie ? Cela rentre en tout cas dans les missions assignées aux Cnar, en veillant à lier
structures spécialisées et généralistes. Et comment le Cnar de Niort va-t-il se positionner parmi ses homologues ? « Son identité se définira au fur et à mesure. Mais pourquoi ne pas se spécialiser dans le mélange des genres arts visuels et graphiques », imagine Pascal Duforestel, premier adjoint à la mairie de Niort. olitique de proximité, P sans favoritisme Dès septembre, les premières compagnies investiront le bâtiment au niveau de l’ancien séchoir, sous la bienveillance d’Adrien Guillot qui assurera la présidence du Cnar durant sa phase de préfiguration. Que peuvent en attendre les Niortais ? « Ils auront la primeur de spectacles gratuits car les compagnies accueillies testeront d’abord leurs projets ici. Des visites guidées des écoles pendant les phases de création permettront de montrer comment se fait un spectacle. Les rencontres avec le public sont essentielles », répond Pascal Duforestel. Un Cnar à Niort, c’est l’opportunité de révéler la richesse des compagnies locales méconnues, par des rencontres, une émulation avec les compagnies nationales et internationales qui y seront présentes. Avec une limite toutefois : le directeur du Cnar ne doit pas favoriser leur projet artistique du fait de leur lieu d’origine. Au risque de phagocyter leur dimension nationale. Cela n’empêche pas Agnès Pelletier, de la compagnie Volubilis, de faire montre d’enthousiasme. Elle s’estime chanceuse d’avoir été accueillie à trois reprises par un Cnar. « C’est un lieu de fabrique équipé. On pense que les arts de la rue peuvent se créer à la maison. Mais non. Le Cnar fait un vrai boulot d’accompagnement car ils suivent le projet de A à Z. On rencontre des programmateurs avec qui on peut tester nos spectacles. » Certains craignent une baisse de subventions pour leurs compagnies en raison de la priorité donnée au Cnar, mais l’impatience prime. Si le Cnar réalise ses ambitions dans les 2 000 m2 de friches industrielles, cela rejaillira sur toute la vie culturelle des Deux-Sèvres et au-delà. ¬¬ Marilyne Gautronneau
Allez sur www.fanfarelesnob pour connaître les déambulations et les spectacles du 20 juin.
spectacle vivant et raconte tout ce qui n’est pas dit. Tous les personnages sont transposés dans cet univers.
La Rochelle / La Pallice
Carmen,
l’amour à mort C’est dans la rue que va se jouer ce très populaire opéra. Au bout du boulevard Émile-Delmas, avec pour fond de scène, juste avant l’océan, les grues et les lumières du port.
C
armen, incarnation de passion, de liberté, de détermination, une femme debout. Plongée pour cette adaptation dans l’univers portuaire, dans la mémoire de ce quartier hier encore bouillonnant – chantiers navals, marins, dockers, hôtels, bars, « hôtesses »… et cette usine Quéval, manufacture de chemises, dont il ne reste que l’emblématique cheminée.
Les femmes y travaillaient, côtoyant cet univers d’hommes et de rudesse. Les passions, les intrigues s’y nouaient comme elles se nouent dans le Carmen de Mérimée. Donc, ici, Carmen ne roule pas des cigares, elle fabrique des chemises, Don José n’est plus carabinier, il est douanier… Lillas Pastia, l’aubergiste, reste l’équivalent du chœur antique, celui qui voit, comprend
« L’amour est un oiseau rebelle » Affinité entre cette allégorie présente dans le morceau de bravoure de Carmen et les Anges rebelles, cette équipe qui s’empare des espaces urbains en mutation, embarquant habitants, artistes, enfants et bénévoles dans des métamorphoses du quotidien. En 2006, à Mireuil, ce fut la création de Là-bas peut-être, opéra de Graciane Finzi, superbe partition contemporaine qui n’était pas sans rappeler la couleur musicale de Debussy, étonnants danseurs hip-hop de l’atelier de l’Astrolabe, Philippe Nahon à la direction musicale et Sigrid Gloanec, phare des Anges rebelles, à la mise en scène. Carmen à La Pallice va redonner la parole à tout un quartier, à sa « mémoire vive », à son identité, dans l’adaptation de la partition de Bizet, dirigée cette fois aussi par Philippe Nahon avec l’ensemble instrumental C’d’Accord. Un vaisseau guidé par une Sigrid Gloanec que les difficultés ne découragent pas. Carmen ne va pas débarquer comme ça à La Pallice. Avant il y aura eu un travail de fond avec les habitants, les anciennes ouvrières Quéval, les écoles du quartier, le collège Mendès-France. Un genre de cargo (soutenu par une douzaine de partenaires dont la Ville) nanti d’un équipage de pros et de bénévoles, d’associations, de solides compagnons de route (Rémi Polack, Fabienne Cellier-Triguel, Michel Périsse, Éric Coutouis, Véronique Selleret et tant d’autres) qui donnent de leur temps et de leur passion pour que l’opéra, cet opéra, casse les codes de la représentation destinée à « l’élite », séants vissés dans le velours. Pour que cet opéra éclate et résonne dans la rue, là d’où vient son essence, son âme, et sa force. ¬¬ Dany Huc
Autour de cette création, à partir du 13 juin, il y aura des installations, des expos, un lieu de rencontres – une guinguette qui proposera musique, bar et restauration, dès 19 heures. Carmen sera joué le mercredi 24 juin et le jeudi 25 juin à 22 h ; en première partie, le Chœur des enfants, à 21 h 30 Plus d’infos : 05 46 55 43 74 lesangesrebelles@yahoo.fr
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Animations juillet-août 2009
Olivier Suire Verley & Etienne 6 au 27 juin - Xin Art galerie à la Rochelle
Sous les pavés… La Rue 20/06 de 14h à la nuit - Niort
Vendredi 3 juillet
Place de la Fourche quartier St NIcolas. Tél. 06 78 70 52 66
15 ans que la Fanfare LE SNOB existe ! Pour célébrer cet anniversiares : pas moins de 23 Cies, plus de 26 spectacles… Ces artistes sont pour la plupart des préxurseurs dans leurs domaines, des personnalités qui ont fait évoluer le paysage international des arts de la rue.
Gratuit - tout le programme sur : www.fanfarelesnob.com
Mercredi 8 juillet
C’est un évenement pour La Rochelle d’accueillir les œuvres d’Olivier Suire Verley : la dernière exposition remonte à 1982, et c’est la première fois qu’Etienne expose dans notre ville
JUILLET Jazz y voir (Salsa, bossa, jazz manouche) Nicolas le magicien Jeudi 9 juillet
Soirée DJ
Vendredi 10 juillet
Gérard Piccioli (La voix de ses maîtres) Mercredi 15 juillet
Nicolas le magicien Jeudi 16 juillet
Soirée DJ
Vendredi 17 juillet
Jurrasik (Funk, Funk et funk) Mardi 21 juillet
Les Belrocks d’Edimbourg (Rock old school) Jeudi 23 juillet
Soirée DJ
Vendredi 24 juillet
Koïdra (Pop, rock, blues) Dédicace-Crisse Mercredi 01/07 de 14h à 19h - librairie Mille Sabords
Jurgen Lingl - Rebetez 3 au 25 juillet - Xin Art galerie à la Rochelle
A l'occasion de la sortie du tome 4 d'Atalante, Crisse dédicacera ses albums le mercredi 1er juillet de 14h à 19 h à la librairie Mille Sabords. Prolifique dessinateur de BD, Crisse a également signé des oeuvres telles que Luuna, Kookaburra ou L'Epée de Cristal.
D'une extraordinaire énergie, le sculpteur du réel travaille le bois à la tronconneuse : il donne ainsi vie et chair à ces sujets.
22 rue du Palais. LR. 05 46 41 73 73 - 1000-sabords.com/tintin
Place de la Fourche quartier St NIcolas. Tél. 06 78 70 52 66
Mercredi 29 juillet
Nicolas le magicien Jeudi 30 juillet
Soirée DJ
Vendredi 31 juillet
Anniversaire d’Alexis avec les Sista Soul (Funk, pop, rock) AOÛT Mercredi 5 août
Nicolas le magicien Jeudi 06 août
Soirée DJ
Vendredi 7 août
Concert surprise… Mercredi 12 août
Nicolas le magicien Jeudi 13 août
Soirée Disco avec Gérard Piccioli Vendredi 14 août
Ronnie Caryl band (guitariste Phil Collins) (Rock, blues) Jeudi 20 août
Soirée DJ Résonances 2009 24, 25 et 26/07 - Rochefort
Festivals Eurochestries en Deux Sèvres Du 18 au 23 août 2009
Vendredi 21 août
Rendez vous Place Colbert en fin d’après midi pour les «Priz d’Arts» (spectacles de rue) qui répondront aux «Nuits» de musiques du monde festives sur la scène de la Corderie Royale. Au programme : La Famille Goldini, Les Apostrophés, La Cie L’Adret, Les Musiques à Ouïr, Ba Cissoko, Toure Kunda, Mounira Mitchala, Mariana Ramos, Kali !
16 concerts, 120 musiciens, dans les communes de Niort, Moncoutant, La Crèche, Le Vanneau, Beauvoir/Niort, St Symphorien, Chevreux, Lezay, La Richénard, Usseau, Chizé, St-Marc-la-Landes, La Rochenard, St Marc la Lande,Cherveux
Samedi 29 août
Rens. : 05 46 82 15 15 - www.theatre-coupedor.com
Organisation OVNI. 06 11 79 21 38. www.eurochestries.org
Zinx&Oneseed family (reegae, dub roots) Grosse soirée d’adieu «THE END»
Place Carnot - Fouras - 05 46 84 96 11
spectacle vivant Pays d’Aunis
Allons z’à la campagne... voir si le spectacle y est vivant Le Front populaire prônait la culture des masses, le théâtre dans la rue et la poésie dans les champs. Des idées ayant fait long feu. Aujourd’hui, le courant reprend son cours, initié par d’irréductibles citadins, que le discours unique et les structures manquantes ont poussés hors des villes.
S
ur la place de l’église de Saint-Jean-deLiversay, derrière les murs blancs des anciennes Postes et Télécommunications, les préposés de la compagnie Les Mots d’Images s’affairent à tisser une vie culturelle en campagne. Ils s’attachent pièce après pièce à « défendre une démarche professionnelle, même en ruralité ». Dans cette équipe, Sylvaine Zaborowski, auteur et metteur en scène, trace un sillon et mène le collectif sur la piste de l’art des champs. Après les premières manifestations organisées en bord de Sèvre sous le nom de Marais Rouleau, l’association égrène à partir de 2001 ses propres créations, dispersant au fil du vent et au gré des marais. Après Sursis, premier travail d’écriture contemporaine proposé au public de la région, Mots d’Images laisse éclore son Iris dans les terres d’Aunis. Cette « petite forme de spectacle » met en scène pendant 45 minutes la vie d’une femme qui « depuis son enfance vit les pieds dans ces petits lopins de terre qui sont dans la mer ». Fille et petite-fille d’ostréiculteurs, le visage « buriné par le soleil et la mer ». Dans Juste, monologue créé plus récemment, c’est encore une femme qui se raconte. Archie, dont le rôle est interprété par Linda Chaïb, « décide un jour de partir, elle ne quitte pas la maison, Glauque et le chien, non, elle part tout simplement et sa fatigue l’amène devant la maison de Tadeusz ». L’être a deux amants. La comédienne fait vivre deux hommes. Dans la gravité, dans le silence. Dans la légèreté, dans le rire. Avec leur nouvelle création, La 317, Mots d’Images et Sylvaine
Zaborowski rompent avec la ligne de leurs précédentes œuvres. Olga, Macha et Irina, trois femmes détectives nous font entrer dans le monde du polar, dans l’ambiance de la planque. Énergie verte En choisissant de travailler localement, Mots d’Images affiche une ambition remarquable car, comme le souligne Sandrine Zoller, chargée de la production de la compagnie, « l’implantation d’une action artistique sur un territoire rural est risquée ». Elle constitue en revanche « un prodigieux gisement d’énergie individuelle et collective ». Une énergie portée par les élus du canton de Courçon et, en particulier, ceux des communes de Saint-Jean-de-Liversay et de Taugon qui ont mis à disposition des locaux administratifs et une salle des fêtes, lieu de résidence et de spectacle de la compagnie. Vincent Léandri, le directeur du théâtre de la Coupe d’Or de Rochefort, a accueilli pour sa part les premières créations de la troupe, faisant entrer une brise fraîche dans son espace urbain. Et puis il y a le peuple des marais, les laborieux du coin, les élèves de la communale. Enrôlés de force douceur, ils participent aux créations théâtrales, aux projets artistiques (comme le livre Regards de vie partageant ses pages entre photos prises par les habitants et textes de Sylvaine Zaborowski), et alimentent l’inspiration de Mots d’Images. « La compagnie se nourrit de son terroir. » ¬¬ Pierre Labardant
p agesperso-orange.fr/mots. dimages/ « Allons z’à la campagne » est un titre tiré de l’album de Kent Un autre occident datant de 1993.
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La Rochelle (17)
La Rochelle (17)
15 mai au 31 août www.larochelle-tourisme.com Exposition au musée du Nouveau-Monde.
26 juin au 22 août www.larochelle-tourisme.com Exposition de Marie-Jeanne Hoffner et Ste-
SCULPTURES ET INSTALLATIONS ARCHITECTURALES
26 juin au 6 juillet www.festival-larochelle.org Festival de cinéma.
ORLAN, SELF-HYBRIDATIONS
FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM
La Rochelle (17)
26 au 28 juin http://cirkenscene.free.fr Festival de cirque.
CIRQUE EN SCÈNE FAIT UN PAS DE GÉANT !
Niort (79)
26 et 27 juin www.printempsdanse.org Festival de danse contemporaine.
LE PRINTEMPS DE LA DANSE
Villebois-Lavalette (16)
15 mai au 27 juin www.matierepremiere.info Exposition de Laëtitia Lecque et Alain Dony à la galerie Matière Première.
PEINTURES ET SCULPTURES
Surgères (17)
13 mai au 18 juillet www.jarnac-tourisme.com Exposition à l’espace Ecnanosèr.
CARNETS, LIVRES ET AUTRES FASCICULES…
Jarnac (16)
5 mai au 1er août www.livre-poitoucharentes.org Exposition patrimoniale rassemblant livres, manuscrits, plans, estampes, affiches et photographies.
ESCALES EN POITOU-CHARENTES
Saintes (17)
5 mai au 31 juillet www.artistesdegarde.net Exposition à Mutavie des « artistes de garde » Joëlle Bourland et Thierry Quitté.
26 et 27 juin http://festiv.free.fr Les Festiv’été musicales fleurent bon les pieds nus au milieu des champs. Comme un goût de Vieilles Charrues tout près de chez nous. Un programme riche et hétéroclite pour cette édition 2009 du festival avec en têtes d’affiche les déjantés Wampas, le sautillant DJ Zebra ou le roots Patrice.
LES FESTIV’ÉTÉ MUSICALES
Moutiers-sous-Chantemerle (79)
Bessines (79)
DESSINS, PEINTURES ET OBJETS D’ART
24 au 25 juin Téléphone : 05 46 55 43 74 Opéra de rue, musique et danse.
CARMEN
La Rochelle - La Pallice (17)
1er mai au 30 septembre www.lapidiales.org Six sculpteurs en résidence.
LES LAPIDIALES
Port d’Envaux (17)
FESTIVAL DE SAINTES
Saintes (17)
10 au 14 juillet www.francofolies.fr Au milieu d’un programme, comme toujours, pléthorique et ratissant large, on trouvera forcément de bonnes choses. Cette année, il ne faut pas manquer Magma dans une formation de haut vol, mais que l’on regrette de ne pas voir sur la grande scène, Sophie Hunger, Dick Annegarn, Erik Truffaz & Sly Johnson.
LES FRANCOFOLIES
La Rochelle (17)
10 au 13 juillet www.lafeteducognac.fr Les viticulteurs cognaçais célèbrent leur production le temps d’un festival.
FÊTE DU COGNAC
Cognac (16)
7 au 25 juillet www.vivre-a-niort.com Exposition de Thierry Mathé au Pilori.
PHOTOGRAPHIE
Niort (79)
4 juillet au 17 août http://leclosdescimaises.monsite.orange.fr Exposition de Jörg Hermle au Clos des Cimaises.
PEINTURES
Saint-Georges-du-Bois (17)
4 et 5 juillet www.bouillez.net Festival des arts de rue.
BOUILLEZ !
Bouillé-Saint-Paul (79)
Photographie
Jeune public
Arts plastiques
Divers
Musique
Cinéma + vidéo
Arts de la rue + spectacles
Danse
26 juillet au 1er août www.metive.org Sous l’impulsion de l’UPCP-Métive (Union pour la culture populaire), l’édition 2009 “De Bouche à oreille” célèbre 40 ans de créations contemporaines.
DE BOUCHE À OREILLE
Parthenay (79)
24 au 26 juillet www.theatre-coupedor.com Les musiques du monde et les arts de la rue envahissement les lieux historiques de la ville, de la place Colbert à la Corderie Royale.
RÉSONANCES
Rochefort (17)
21 au 26 juillet www.bluespassions.com En 2008, ce festival avait quelque peu oublié son nom. En 2009, il revient à sa thématique, blues et soul, avec le monument BB King qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie, James Hunter, Susan Tedeschi, Raphael Saadiq et Walter Wolfman Washington.
BLUES PASSION
Cognac (16)
Légende
Comment ces saltimbanques peuvent-ils proposer autant de spectacles, d’expositions et d’animations bigarrées alors même que la crise sévit sur nos quarantaines, que le réchauffement plombe notre climat et que les cordons serrent nos bourses ? Allons-y de notre fréquentation pour vérifier !
Juin / Juillet / Août 2009
Envoyez vos informations à agenda@magazine-expressions.com
Agenda d’été
Sélection de Pierre Labardant et Philippe Thieyre
23 au 26 juin www.sunnysideofthedoc.com Marché international du documentaire avec projections publiques.
SUNNY SIDE OF THE DOC
La Rochelle (17)
19, 20 et 21 juin www.hellfest.fr Visite obligatoire pour les fans de Métal sous toutes ses formes, mais pas seulement, comme le prouvent les noms des excellents Killing Joke, Black Stone Cherry, Nashville Pussy, Dream Theater, Marilyn Manson.
HELLFEST
Clisson (44)
13 juin www.pays-aunis.fr Quatre spectacles de la compagnie Autour de Peter et une exposition photo-témoignage « Paroles d’exil ».
LES JARDINS DE PETER
Saint-Jean-de-Liversay (17)
14 au 28 juin Infos : 05 46 75 53 00 Exposition d’Alain Trehard, Marie-Joëlle De Broqua, Sophie Pillette, Yannick Veillon.
PEINTURES
Château d’Oléron - La Citadelle (17)
2 au 20 juin www.vivre-a-niort.com Exposition de Valérie Gavaud au Pilori.
PEINTURES
Niort (79)
30 mai au 29 juin http://leclosdescimaises.monsite.orange.fr Exposition de Florence Vasseur au Clos des Cimaises.
PEINTURES
Saint-Georges-du-Bois (17)
3 au 11 juillet http://festivalauvillage.free.fr La manifestation envahit le village, monopolise cours et placettes, sous chapiteaux ou à ciel ouvert. Les concerts alternent avec les spectacles de rue du matin au soir. Les compagnies et les artistes investissent l’espace, les yeux et les oreilles pour une semaine de festivités.
FESTIVAL AU VILLAGE
Brioux-sur-Boutonne (79)
3 et 4 juillet http://freemusic-festival.com Ce festival propose de la variété au bon sens du terme avec, pendant deux jours, les styles musicaux quelque peu opposés de Guérilla Poubelle, Israël Vibration, Didier Super et autre Emir Kusturica.
FREE MUSIC
Montendre (17)
2 juillet au 10 septembre www.pourlinstant.com Exposition de Arno Rafaël Minkkinen et de jeunes photographes au Moulin du Roc.
RENCONTRES DE LA JEUNE PHOTOGRAPHIE INTERNATIONALE
Niort (79)
2 au 4 juillet http://lesoreilleseneventail.over-blog.com Ce festival à accès gratuit associe le tissu associatif, les centres sociaux et la population et propose des arts de la rue, des concerts et des expositions. Cette année, le thème de l’eau sera mis en avant. Sortez vos tubas, palmes et bouées !
LES OREILLES EN ÉVENTAIL
Saintes (17)
27 juin au 15 août www.nombril.com Spectacles, animations et ateliers.
LE NOMBRIL DU MONDE
Pougne-Hérisson (17)
phen Garrett à l’Espace Art Contemporain.
18 et 19 juillet www.chatelaillonplagetourisme.fr Découverte artistique destinée au jeune public.
MÔMES EN FÊTE
Châtelaillon-Plage (17)
18 juillet www.gaspard17.org Rencontres entre artistes divers et passants curieux en bord de Charente.
RENC’ARTS
Saintes (17)
17 et 18 juillet www.garden-nef-party.com L’an dernier, la Nef a présenté une programmation cohérente estampillée rock sans concession. Cette année, malgré Franz Ferdinand, Boss Hog, Gossip, Cold War Kids et The Ting Tings, deux groupes que l’on voit un peu partout, l’affiche est plus disparate, plus consensuelle, mais moins attirante pour les rockers.
GARDEN NEF PARTY
Angoulême (16)
16 juillet www.centre-intermondes.com Projection-débat intitulé « Avant la Danse » au Centre Intermondes.
RENCONTRE AUTOUR DE LA DANSE
La Rochelle (17)
11 au 19 juillet www.theatre-thouars.com Festival au cours duquel les musiques traditionnelles s’habillent de sons électriques, voire électroniques.
ATOUT ARTS
Thouars (79)
10 au 19 juillet www.abbayeauxdames.org Concerts de musique classique dans le cadre prestigieux de l’Abbaye aux Dames.
27, 28 et 29 août www.rochefort-en-accords.fr De nouveau, Rochefort peut s’enorgueillir d’accueillir le festival le plus imprévisible de l’été, même si l’on sait déjà que les rencontres seront plus électriques que l’an dernier, entre des musiciens venus parfois d’univers radicalement différents.
ROCHEFORT-EN-ACCORDS
Rochefort (17)
17 au 23 août www.eurochestries.org Festival européen d’orchestres de jeunes.
EUROCHESTRIES
Niort (79)
4 au 22 août www.vivre-a-niort.com Exposition d’Isabel Saij au Pilori.
ART NUMÉRIQUE
Niort (79)
1er au 13 août www.eurochestries.org Festival européen d’orchestres de jeunes.
EUROCHESTRIES
Jonzac et Pons (17)
13 au 15 août www.jazzinout.fr Festival international de jazz amateur.
JAZZ IN AOÛT
La Rochelle (17)
6 au 8 août www.festivalbazarts.com Festival alternatif pétri de contes, cirque, fanfares, concerts et théâtre.
BAZ’ARTS
La Rochelle (17)
30 juillet au 1er août www.myspace.com/festivaldelamotte Spectacles en pleine nature.
FESTIVAL DE LA MOTTE
Siecq (17)
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littérature Bande dessinée
Crayon, plume… moustaches ! Pour la troisième année, le festival A2bulles entend réveiller le 13 juin les rives indolentes de la Sèvre Niortaise : de la BD sous tivolis avec pas moins de 27 auteurs à découvrir, une formule originale et même un revigorant combat de catch de dessin.
E
nement, de frayer avec des auteurs. Sauf qu’organiser une manifestation de BD, rallier des professionnels et un public alors que les festivals foisonnent, qu’Angoulême n’est pas si loin, rien n’est moins évident. Mais la machine se mit en marche et elle accoucha en quelques mois d’un festival baptisé A2 balles… Non, A2 bulles : ils n’étaient pas très sûrs d’eux, ils avaient l’humour modeste.
n 2006, quelques passionnés, comme seule la BD sait en faire naître, réunis par la librairie L’Hydragon dans l’association Niort en bulles, se plaisaient à discuter des albums du mois, chez les uns ou les autres, en terrasse dès les beaux jours. « Nous étions des lecteurs, collectionneurs à la limite », indique Christophe Richard, actuel président. Quelques-uns étaient titillés par la perspective de créer un évé-
Eric Sagot
Jean-Philippe Pogut
Karine Bernadou
Obion
Nix
Benjamin Flao
Quentin Faucompré
Cecily
Zanzim
Stéphane Oiry
La carte blanche, sésame magique L’association avait tout de même un atout nommé Guillaume Bouzard, ami et voisin, actif et reconnu dans le milieu de la BD indépendante. Le festival choisit d’offrir carte blanche à un auteur élu président, renouvelé chaque année, amené à choisir les invités, à participer à l’organisation. La formule, copiée depuis, avait l’avantage de permettre une cohérence artistique sans gros budget et de susciter un esprit de camaraderie souvent absent lorsque les stands d’éditeurs sont là pour faire tourner le tiroir-caisse. Avec Guillaume Bouzard, la formule marcha à plein : il amena ses potes auteurs, les fit dormir dans un gîte aux chambres spartiates, les soigna aux mojettes et au préfou. Et peut-être à autre chose ? Reste que pour la première édition, la foule se pressa sur l’herbe grasse des jardins Francois-Mitterrand et piétina pour obtenir un dessin de Manu Larcenet. La star eut même ces mots : « [Bouzard] a des goûts très sûrs en amitié, de telle sorte que ce fut le festival le plus plaisant qu’il m’ait jamais été donné de faire. » Les membres de l’association n’en revenaient pas ! Des dessinateurs prêts au combat Aujourd’hui, l’indispensable Bouzard est toujours présent et, après Lisa Mandel, Hervé Tanquerelle est aux commandes. L’affaire tourne, étoffée par quelques rencontres et expos. Le festival tient à rester aimé des auteurs, organisé par eux et pour eux par des volontaires aux petits soins. Certes le public n’échappera pas le samedi après-midi à la traditionnelle enfilade de tables à dédicace, sauf que sans droit d’entrée, avec beaucoup de jeunes dessinateurs, l’exercice risque d’être moins convenu qu’il n’y paraît. Encore moins convenue, l’équipe nantaise des Catcheurs à moustaches y officiera comme l’an dernier, en fin d’après-midi. Les auteurs, masqués sous des costumes étonnants – l’Abeille du Poitou, Néant Détale, le Révérend 666, ça vous dit quelque chose ? – viendront s’affronter dans des matchs de dessins potaches et surexcités, arbitrés par le public, voire des matchs tout court. Ça bouge à Niort ? Comme le dit Tanquerelle : « Un petit pillage par an, ça ne fait jamais de mal ! » ¬¬ Catherine Fourmental-Lam
Nicolas Guenet
Guillaume Bouzard
© Toutes les illustrations des auteurs sont la propriété d’Hervé TANQUERELLE.
Anneclaire Macé
Festival de BD A2 Bulles, Niort, jardins Francois-Mitterrand, 13 juin 2009 Programme et infos : http://niortenbulles.free.fr/a2bulles2009
littérature Bande dessinée
Tanquerelle, un président à poil Au train où vont les choses, au nom de l’hygiène nasale et du bon goût capillaire, on effacera un jour les moustaches des affiches. Ce jour-là, la bande dessinée nantaise enterrera ses poilus : Hervé Tanquerelle et quelques autres Luchadores. D’ici à ces glabres perspectives, la jeune garde bretonnante envahit Niort le temps du festival.
K
arine Bernadou, Brüno, Quentin Faucompré, Benjamin Flao, Tanguy Jossic, Olivier Texier ou encore Yoann sont de l’expédition. Tanquerelle, qui préside la troupe, nous rassure sur les intentions de la bande : « C’est vrai qu’il y a beaucoup de Nantais cette année, originaires ou résidents, mais cela tient un peu au principe du festival, qui me laisse carte blanche pour inviter les copains. » Et que se passe-t-il à Nantes pour que s’y concentrent tant d’auteurs ? Y auraitil un collectif caché ? une école de beau jeu graphique « à la nantaise » ? « Non. Les auteurs présents à Nantes le sont pour des raisons très variées. On se fréquente, évidemment, mais on ne retrouve pas les regroupements en ateliers ou en collectifs comme dans d’autres villes, prévient-il. Si quelque chose nous rassemble ponctuellement, c’est le catch. » Storyline L’usine LU abrite en effet parfois ces exubérantes manifestations de bon goût. Derrière certains des auteurs susnommés se cachent en effet méchants (heel) et gentils (face) dessinateurs du ring. « Il y a une jubilation collective à être sur scène », pontifie le Révérend 666, double masqué de son état. « C’est une bouffée d’air frais », précise-t-il sans rire. On doutera par précaution de la fraîcheur de l’air… Le béotien s’étonne évidemment de cette passion pour la sueur virile et les costumes d’opérette, très présents dans l’œuvre de Tanquerelle. « C’est un univers intéressant, confie l’auteur, qui brasse à la fois le monde des super-héros, du rock, des séries Z… J’avais commencé à travailler là-dessus avec Tête noire pour Capsule cosmique. À la suite de ça, j’ai été contacté par Jerry Frissen pour participer à la série collective Lucha Libre. » Un collectif qu’il a récemment quitté pour se recentrer sur de nouveaux projets.
Pierre Druilhe
Tangui Jossic Benjamin Bachelier
Yoann
Fabien M
Brüno
Nikola Witko
Gwen de Bonneval
Olivier Texier
Hervé Tanquerelle
Gally
Tous azimuts Tanquerelle fonctionne par affinités, et sans exZviane clusive. « Je n’ai pas l’esprit de chapelle. J’aime avant tout qu’il y ait une vraie rencontre avec un auteur. Cela me permet de varier les styles, je ne crains pas de changer. » Un cheminement graphique qui le conduit à illustrer Le Leg de l’alchimiste avec Hubert ou le Professeur Bel de Joann Sfar, au trait assez proche. Et prochainement La Vierge froide et autres racontars, adaptation de nouvelles de Jorn Riel avec Gwen de Bonneval (encore un Nantais). Ou encore un autre projet (« de longue haleine ») avec David B. « J’aime la fiction, la BD de genre », reconnaît-il sans peine. Il est pourtant sorti l’an dernier de ses sentiers habituels pour s’aventurer sur un récit biographique très remarqué, La Communauté, co-scénarisé avec son
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beau-père, Yann Benoît. « C’était une belle opportunité. Je ne sais pas si je poursuivrai dans cette veine mais désormais je sais que je peux m’y frotter. » Le second tome de ce récit paraîtra en janvier prochain. En attendant, Tanquerelle lisse sa moustache, taille ses crayons et ajuste son masque. Les côtes niortaises se profilent à l’horizon. Du donjon, des Bouzards enivrés poussent déjà leurs terribles cris. Pour absorber la sueur et les larmes de la nuit à venir, on n’aura pas trop des deux Sèvres. ¬¬ Philippe Guerry
La Vierge froide et autres racontars, Hervé Tanquerelle, Sarbacane, sortie prévue en octobre. http://tanquerelleherve.blogspot.com http://catchdessin.blogspot.com
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littérature de parler d’un sujet précis, ici, le malaise des cadres. Le roman a été écrit en 1976, à l’aube d’une crise économique. Gerfaut est cadre commercial, vie de famille accomplie, appartement confortable, mais « sa place dans les rapports de production » semble l’affaiblir, anesthésié qu’il est par sa réussite sociale. Un soir, sur la RN 19, notre cadre dépressif se fait dépasser par une DS puis par un bolide rouge de marque italienne (une Lancia Beta Berline 1800 ?). Cette dernière disparaît dans la nuit, mais pas la DS, retrouvée plus loin par Gerfaut, dans le fossé, une portière arrachée. Continuer sa route ? Georges s’arrête. Un homme est blessé. Le flanc gauche en sang. Le conduire à l’hôpital et pffuit, dispa raître ? Trop tard.
Jean-Patrick Manchette
Le petit bleu de la côte ouest « Le polar est la grande littérature morale de notre époque. »
L
orsque l’on découvre Georges Gerfaut, il fonce dans une Mercedes gris acier à 145 km/h sur le boulevard périphérique extérieur, il peut être 2 h 30 ou 3 heures du matin. Quelle importance ? la nuit ignore les détails. Un lecteur de cassettes diffuse un fond de jazz de style West Coast. L’homme a moins de 40 ans, « le cuir des sièges est acajou, et de même l’ensemble des décorations intérieures de l’automobile. L’intérieur de Georges Gerfaut est sombre et confus, on y distingue vaguement des idées de gauche. » À quel type de héros de roman a-t-on affaire ici ? Un personnage façonné par JeanPatrick Manchette, héraut de la fameuse Série Noire, l’homme qui a dépoussiéré le
polar français dans les années 70, placé la lutte des classes au cœur du roman noir. Gerfaut : « beau visage pâle et ovale, les cheveux blonds, le nez et le menton énergiques, mais les yeux bleus liquides, le regard un peu vague, un peu mou », on dit qu’il a quelque chose de Robert Redford, « mais, comme beaucoup d’hommes, il déteste Redford ». Il semble à bout de souffle, il a bu quelques verres de 4 Roses, avalé des barbituriques. Pourquoi ? Coups de blues du cadre Manchette admire le polar américain des années d’après la Grande Dépression (Dashiell Hammett, Raymond Chandler…), c’est aussi un immense cinéphile, d’où une écriture qui n’hésite pas à prendre des poses hollywoodiennes. Chacun de ses romans naît de l’envie
ôte ouest, la grande bleue C La suite du roman aurait pu se passer à Lombok, mais Jean-Patrick Manchette ne connaît pas Lombok ; néanmoins il connaît Saint-Georges-de-Didonne, une ville dont il est proche. Chaque été, Gerfaut, sa femme et ses enfants se rendent à la station balnéaire pour les vacances, en maison de location, « certes hideuse, mais on n’était pas venu au bord de la mer pour rester enfermé ». Trois jours après l’incident de la N19, tandis que Gerfaut nage dans « cent vingt centimètres d’océan mêlé de Gironde, d’hydrocarbures, de paquets de gauloises vides, de noyaux de pêche, de pelures d’orange, avec des traces d’urine… », deux tueurs en short, sortis d’une Lancia Beta Berline 1800, tentent de noyer Georges sans en venir à bout, « parce que leur gibier était devenu une espèce de machine hystérique […] et qui menaçait à chaque instant de leur faire sauter un œil avec les ongles ». Ils prennent donc la fuite. Gerfaut est traqué. Va-t-il prendre de la distance, mettre un trait sur des vacances, certes ennuyeuses, mais tout ne l’est-il pas déjà ? Peut-être va-t-il devoir tuer. À vous de le découvrir en lisant cet excellent polar, seventies en diable et haletant de bout en bout. ¬¬ Jacky Flenoir
Paru en 1976 dans feu la Série Noire, Gallimard. Disponible en « Folio policier ». L’intégrale des romans noirs de Manchette est publiée dans la collection « Quarto » chez Gallimard (Nada (1972), ou La Position du tireur couché (1981), deux bijoux). Son journal (1966-1974) est également disponible chez le même éditeur.
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expositions
II
Le directeur artistique, Arno Rafaël Minkkinen (au centre, en chemise), préside le jury de sélection des Rencontres photographiques.
Fortographies La photographie est un art qui se montre, se partage et questionne. Elle se doit d’être exigeante. Les 16e Rencontres de la jeune photographie internationale, à Niort, reprennent ces fondamentaux et décloisonnent l’image fixe.
Q
uinze jours, quinze nuits : le temps d’une résidence au fort Foucault, site privilégié pour huit photographes internationaux. L’initiative en revient à une poignée de bénévoles de l’association « Pour l’instant » qui, depuis seize ans, propose au public de côtoyer la photographie contemporaine. Une photographie riche, éclectique et en constante mutation. Une photographie dite d’auteur. Ces rencontres n’ont pas à envier celles d’Arles. Bien au contraire. C’est au fort Foucault que tout débute pour la jeune génération, souvent reconnue quelques années plus tard… en Arles, comme Éric Baudelaire (prix HSBC 2005), Brigitte Grignet (Agence Vu), Laura Henno (prix découverte à Arles). Niort, tremplin aujourd’hui internationalement reconnu de l’image fixe ? Oui. Des cent soixante-quatre candidats venus de vingt-trois pays, les huit retenus sont ceux pour qui le jury a eu un coup de cœur et dont l’approche et le discours pho-
tographiques sont assumés. Tout comme la pratique, de la chambre 4-5 inches au petit appareil numérique. Un choix délicat, âprement débattu. Un choix à main levée et discuté, assuré chaque année par un grand nom de la photographie internationale ; après Plossu, Tom Drahos ou encore Philip Blenkinsop, le conseiller artistique 2009 est l’autoportraitiste land art Arno Rafaël Minkkinen. Carte blanche sous contrôle Quinze jours. Quinze nuits. Le temps de créer, douter, composer, développer, ressasser. Tout reconsidérer. Approfondir et expérimenter. Enfin, exposer et échanger. Un temps de liberté et de créativité. Sous l’œil d’Arno Rafaël Minkkinen, présent pour interroger le propos du jeune photographe, l’aider à affiner sa démarche et à la théoriser. Voire à la remettre en question. Une expérience humaine passionnante. Et de mise en danger. Car le photographe se passe à lui-même sa propre commande.
Quinze jours et quinze nuits pour réaliser son sujet, du portrait au paysage, du montage numérique au bricolage photogénique. Le photographe est libre. Tout comme le visiteur qui peut s’inviter à la pause déjeuner au fort Foucault, histoire de blablater avec cette jeune génération de photographes. Le tout dans les effluves de caféine. Moments intenses donc, mais sans excès de bienséance. Cette expérience artistique procure un vrai plaisir, tant les démarches photographiques sont empreintes de fraîcheur et volontairement hétéroclites. Pas de prix du public, pas de lauréat, pas de compétition. Simplement une exposition. Ces rencontres ont su garder leur authenticité et sont le garant de la promotion de la jeune photographie. L’image fixe, instant partagé. ¬¬ Julien Chauvet
Les huit photographes sélectionnés : Gregor Beltzig (All), Violaine Chaussonnet (Fr), Stéphane Fugier (Fr), Shira Igell (Finl), Quentin Pradalier (Fr), Lionel Pralus (Fr), Coralie Salaün (Fr), Lisa Wiltse (USA). Résidence du 28 août au 13 septembre, journée inaugurale le 29 août à partir de 16 h au Moulin du Roc, à Niort. http://www.pourlinstant.com/
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cinéma
Fin d’amnésie ? Dans l’écheveau de l’histoire avec une grande « H », certaines histoires font des nœuds dans la tapisserie, « tassés de manière à cacher les fils de chaîne* » des esclaves.
R
enouer avec notre histoire pour mieux comprendre qui nous sommes, c’est ce à quoi s’efforcent Didier et Josy Roten, l’un cinéaste et l’autre présidente de l’association Mémoria, pour nous raconter le passé négrier de La Rochelle qui, comme Nantes et Bordeaux, s’enrichit et prospéra grâce au commerce triangulaire, avec colons et planteurs en partance pour Saint-Domingue, les Antilles et la Guyane dans une moindre mesure, important des déracinés, arrachés pour la plupart du Dahomey complice, vers les plantations de sucre sous la houlette de nos armateurs, en point d’orgue des affrontements récents ou passés entre Anglais, Français, Espagnols, Portugais ou Hollandais destinés à contrôler les mers du globe et à asseoir leur règne sur des territoires conquis par le glaive de la main droite et le crucifix dans la gauche.
La prospérité au moindre coût Les deux documentaires – Ne suis-je pas ton frère ? et La Liberté générale – de Didier Roten retracent, avec le concours d’historiens rigoureux et de comédiens locaux, l’avènement de l’abolition, la révolte des esclaves de Saint-Domingue et le massacre des colons qui mit La Rochelle en état de choc. Bien sombre tranche de vie rochelaise, couplée avec la montée en puissance de la première Révolution française, avec d’un côté les éclairés du Siècle des Lumières aux relents humanistes, et de l’autre les conser-
Rendez-vous chez Ablaye, au Koti-Koti, 58, rue Gambetta, samedi 27 juin à 21 h, soirée-repas avec projection du film La Liberté générale suivie d’un débat autour de l’esclavage à La Rochelle et de la prise de conscience des abolitionnistes. Le troisième opus de Didier Roten, Vers la seconde abolition, 1802/1848, sortira autour du 10 mai 2010.
vateurs humiliés de devoir se soumettre aux nouvelles lois de la République naissante et encore persuadés que l’esclavage apporterait la prospérité à moindre coût. Si l’abolition vise à rendre le « Nègre » libre et égal en droits au même titre que le « Blanc », il s’agit aussi de faire les meilleurs choix en termes économiques dans un xviiie siècle pré-libéral. La France, première nation du monde à rendre sa liberté au « peuple de couleur », entraîna les autres puissances derrière elle malgré un Napoléon Bonaparte qui réintroduit pour un temps l’esclavage dans les colonies. Mais les idées étaient là, Haïti fonda sa propre nation d’esclaves affranchis, les colonies devinrent départements avec élections au suffrage universel.
Un vrai mémorial ? La Rochelle embarrassée avec son passé ? Josy Roten et son association Mémoria réalisent un travail de mémoire qui inspire particulièrement les enfants de l’école Bernard-Palissy, et le maire et des Rochelais jettent enfin des brassées de roses dans le vieux port. En attendant qu’un jour, comme le souligne Josy Roten, un mémorial en hommage aux esclaves et principaux artisans de l’abolition soit érigé à côté du bronze de Michel Crépeau, les villes de France nous invitent chaque 10 mai pour la journée nationale de l’abolition de l’esclavage. En attendant donc, nous pouvons toujours réfléchir sur nos actes près de la plaque sibylline située derrière le casino du Mail, découvrir celle, qui en dit plus, sur la façade de l’ex-hôtel particulier de l’esclavagiste Fleuriau (désormais musée du Nouveau-Monde) et ses salles remplies des traces négrières, et, comme le fit ce 10 mai Madame le conservateur Annick Notter avec le maire de Port-aux-Princes, nous attarder sur ce magnifique esclave qui se révolte sur le pont de son navire rempli de rats, de coups de fouets, de suicidés et de récalcitrants jetés aux requins pour nous rafraîchir la mémoire et ne jamais oublier ce qu’est la tyrannie. ¬¬ Xavier Guerrin * Extrait de la définition du Petit Larousse au sujet de la tapisserie.
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internet+design
Laisse pas traîner ta Savate
I
l me revient le souvenir ému de la série télévisée des Brigades du Tigre dans laquelle nos moustachues forces de police française s’entraînaient à savater dru. Bénéficiant de force encouragements de M’sieur Clemenceau, le brave commissaire Valentin et l’inspecteur Terrasson, « colosse de Rodez » de son état, se livraient à des joutes virulentes, alternant chassés et autres fouettés tels d’agiles félins. Depuis cette époque, la tenue a changé mais la tradition perdure. Jusqu’à La Rochelle, de vertueux combattants en fuseau continuent à s’asséner coups de poing et de pied dans les règles de l’art. Et pour trouver de nouveaux adeptes qui souhaitent se rosser, les clubs n’hésitent pas à mener des actions musclées sur le net. Un éclair zébrant soudainement l’écran, le site de l’ABC Boxing (www.boxefrancaiselarochelle.com) propose de monter dans l’« enceinte » pour en découdre. La page d’accueil met en scène des représentants du club qui s’engagent dans un combat fratricide. Gantés, chaussés et enveloppés dans leur combinaison aux couleurs du club, les fiers assaillants se mènent la vie dure, attaquent et paradent. Ils font tâter de leurs menottes enveloppées et de leurs semelles caoutchouc. Leurs vigoureux adversaires rendent la pareille, esquivent et ripostent dans de souples envolées. C’est en tout cas ce que l’on imagine. Car le site, statique, ne présente que des photos, qu’un simple effet d’agrandissement anime à peine. Sortes de clichés posés, scènes de combat à afficher dans la salle de sport pour attester de la bravoure des adeptes. Sans doute la vidéo aurait-elle permis que le coup porte, que l’impact claque. Que les adolescents en quête d’émotion se défoulent sur la toile. Mais c’est une autre Savate ! ¬¬ Pierre Labardant
www.boxefrancaiselarochelle.com
Design
Théorie des couleurs
© Olivier Latyk
Internet
I
l était une fois un peintre qui avait un aquarium et un poisson rouge. Le poisson y vivait tranquillement, paré de sa couleur rouge, quand il commença à noircir en son cœur, une tache noire sur fond rouge. La tache grandit jusqu’à envahir tout le poisson. Devant l’aquarium, le peintre assistait, surpris, à la naissance du nouveau poisson. Le souci de l’artiste était le suivant : contraint d’arrêter son tableau là où le rouge du poisson s’achevait, il ne savait que faire de cette nouvelle couleur noire. Les éléments du problème sautaient aux yeux et étaient ordonnés ainsi : poisson, rouge, peintre – le rouge servant de lien entre le poisson et le tableau au travers du peintre. Le noir, où se cachait le réel,
ouvrait un abîme dans la fidélité aveugle du peintre. Méditant sur les raisons de ce changement au moment exact où il était convaincu de sa fidélité, le peintre supposa que le poisson, grâce à un tour de magie, montrait qu’il existait une loi unique qui incluait tant le monde des choses que celui de l’imagination. C’était la loi de la métamorphose. Ayant compris cette nouvelle fidélité, l’artiste peignit un poisson jaune. ¬¬ Herberto Hélder « Teoria das cores » in Os passos em volta, Ed. Assírio & Alvim. Traduit du portugais par João Garcia et Amélie Rousseau. © Herberto Hélder
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jeune public
L’école des Bobos-Arts Attention : école. Silence : hôpital. Ouf : art contemporain.
Entre les sabots Scholl, on a pu voir des zèbres ou des vaches chercher la sortie.
de pratiques artistiques et culturelles. « Les premiers ateliers ont été menés avec l’artiste rochelaise Véronique Selleret et soutenus par l’hôpital et l’inspection d’académie. » Ce sont les panneaux que l’on peut voir à l’entrée du service. Depuis, une collaboration régune fresque colorée encadre l’entrée du lière avec l’Espace Art Contemporain de La service. Sur les panneaux, mâchoires Rochelle et le soutien financier de la DRAC et béantes et globules hilares vous souhaide l’hôpital permettent de renouveler chaque tent la bienvenue : vous êtes à la clinique année ces résidences d’artistes. « L’an dernier, de l’enfant, le service pédiatrique du centre le photographe et plasticien Pascal Mirande a hospitalier de La Rochelle. Quelques pas permis aux enfants de traplus avant vous mènent à vailler sur le thème de l’héune autre expo : une série roïsme – c’est à lui que l’on d’habiles photomontages doit les photomontages du où l’on devine, sous les couloir. Cette année, nous costumes de Batman ou avons accueilli Élodie Carré les casques de chevalier, et Pascal Sémur, qui ont l’étoffe des héros et le souproposé des ateliers sur le rire d’anciens petits élèves. thème de la rencontre, suiAh oui : « élèves » et non vant des dispositifs qui leur « patients » car il s’agit sont propres : la création de bien là de travaux d’école. situations et d’objets. » L’hôpital Saint-Louis Les deux plasticiens accueille en effet en son sont venus deux fois par sein une classe minuscule. semaine en mars et avril Céline Gilibert en est deet ont entraîné les enfants puis neuf ans la maîtresse. dans les couloirs du service Elle assure le suivi scolaire pour quelques rencontres des enfants qui séjournent impromptues. Un des dans le service plus ou murs de la salle de classe moins longtemps. Une témoigne de cette agitamission singulière, et sintion artistique. Entre les gulièrement contrainte par sabots Scholl, on a pu voir la spécificité du « public » des zèbres ou des vaches et du lieu : « J’accueille des chercher la sortie. Une enfants de 3 à 16 ans, qui antique bouilloire, prorestent en moyenne deux pice à l’échange, s’est vue jours et demi, mais parfois relookée pour les besoins aussi bien plus longtemps. de la cause. Les enfants En lien étroit avec l’équipe ont pu aussi réorganiser médicale, je m’applique leur chambre et créer du à maintenir un lien avec mobilier. « Un des enfants l’école entre les soins, les avait imaginé une chaise visites, la fatigue des enqui devait provoquer la fants… explique-t-elle, c’est chute de celui qui s’en donc une école ouverte, servait, afin de faire paroù il faut en permanence tager sa petite expérience s’adapter : les séances sont hospitalière, plaisante l’enassez courtes et doivent II seignante, mais personne être autonomes. » Panneaux réalisés lors des premiers ateliers orientés par Véronique Selleret. n’est tombé. » Pour une fois qu’on leur Aux petits soins mitonne de l’art aux petits soins… les gens Ces contraintes de travail, cela fait trois ne font pas d’effort. ans désormais que Céline invite des ar¬¬ Philippe Guerry tistes à s’y frotter, dans le cadre d’ateliers
U
portrait
© D.R.
II
Les frères Rouget : Jérôme en rouge, Guillaume en bleu.
Petite histoire de famille J’étais ravi à l’idée d’interviewer Jérôme Rouger, auteur interprète. Plein de mots, d’idées, de souvenirs se télescopaient. Qui s’y télescopent encore d’ailleurs puisque Jérôme n’a pas eu une minute à m’accorder, trop occupé à organiser « son » festival Ah !, à Parthenay, et (ou ?) trop contrarié à l’idée que son frère écrive un article sur lui… J’arrête de me plaindre, on dirait ma belle-sœur !
J
e me souviens, le dernier spectacle de Jérôme, s’inspire du célèbre recueil de Georges Perec et de ses 480 fragments. Allons-y ! À mon tour de m’en inspirer. Je me souviens donc qu’après cinq années d’enseignement à fractionner, algorithmer, pythagorer toute la journée, Jérôme décida de prendre quelques années de disponibilité pour créer sa compagnie de théâtre, La Martingale, en 1998 à Parthenay, histoire de voir si la vie de gala était faite pour lui. Je me souviens que notre mère, MarieClaude, n’en avait pas été contente et que notre père – Amen –, Claude, était grand amateur de football. « Claude, mais dis
quelque chose enfin, lui qui avait un vrai métier… Y a pas d’idée qu’il a pas ! » Ma petite entreprise connaît pas la crise Tout a commencé avec La Police culturelle, qu’il écrivit puis joua dans la rue. Face à l’échec des politiques de démocratisation culturelle initiées par Malraux, le gouvernement prend une décision radicale : rendre la culture obligatoire ! La police culturelle est chargée par le ministère de veiller à l’application de cette loi. Ensuite il y eut Trapèze, une flânerie verbale humoristique jouée plus de 130 fois, puis Furie avec lequel il accéda à une
« véritable reconnaissance nationale ». La presse sortit les gros mots : « Furie est un OTNI (objet théâtral non identifié)… Il parvient à construire un spectacle captivant, hilarant à partir de l’absence et du néant. Et pour cause, sa fiancée s’est fait la belle, son spectacle est parti… Et si l’essentiel était resté ? Le présent, la présence, la représentation. Le théâtre, en quelque sorte ! Et du meilleur ! » Bon, bref… Entre-temps, j’avais arrêté ma carrière de footballeur professionnel (professionnel au sens où j’étais payé pour jouer au football) pour devenir administrateur d’un théâtre. « Claude, mais dis quelque chose enfin, lui qui avait un vrai métier… Administrer, à la limite, mais du théâtre ? On peut pas administrer du foot ? Y a pas d’idée qu’il a pas ! » Avec Je me souviens, le spectacle qu’il joue en ce moment, tout comme avec Furie et Trapèze, Jérôme s’écarte des schémas habituels. « Je ne cherche pas à suivre une histoire linéaire, j’ai une écriture par accident, par surprise, par association d’idées plus que par logique car il me semble qu’elle reflète une vision de la réalité, de l’histoire humaine. » Moi, je me souviens que j’avais toujours peur de ne rien comprendre en allant au théâtre. Ah oui, j’allais oublier ! Jérôme joue avec d’autres compagnies, notamment les Vernisseurs et les Matapestes. Il est également maître de cérémonie dans la Goguette d’Enfer et tromboniste au sein de L’Étrange Gonzo. Je me souviens qu’il a créé Radio Terves à l’âge de 14 ans (« Y a pas d’idée qu’il a pas ! »), Terves, le village de notre enfance, je me souviens que dans son spectacle il se souvenait que les mères Chariot, patrones et sœurs du café-tabac de Terves, n’étaient pas si vierges qu’on pouvait le penser, et je dis maintenant à ma tante très croyante : « Y paraît que Marie, elle est pas si vierge que ça. » Merci monsieur Perec, merci Jérôme etc. Sinon, il a une femme, Pauline, un enfant, Achille, tout juste né. ¬¬ Guillaume Rouger
Après deux mois de représentations au Lucernaire à Paris, Jérôme jouera le vendredi 24 juillet à 21 h à la salle municipale de Sainte-Marie-de-Ré, au profit de l’association humanitaire « Enfant du désert » qui lutte contre la malnutrition dans la ville d’Atar en Mauritanie. Réservations : 05 46 55 38 35
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sport « d’honneur », où se côtoient notables et officiels, concentre tout le dispositif des jours de match : la buvette, pour la récupération des supporters, le garage à vélos policé par un gardien, les vestiaires d’où les vaillants s’extirpent à travers la foule pour atteindre le terrain, et les douches communes où les comptes se règlent même après le coup de sifflet final. Serge Palito, « 80 ans de club » et pilier de l’équipe entre 1949 et 1956 se souvient des affres de la promiscuité : « En 53, nous avons entendu Jean Prat, capitaine du grand Lourdes, qui venait de faire match nul 0-0 contre nous, traiter ses coéquipiers de “pédés même pas capables de battre une petite équipe”. »
La Rochelle
La tribune des tribuns Le 18 mai, le Stade Rochelais a joué son dernier match de la saison au stade Marcel Deflandre, s’assurant une qualification en demi-finale de Pro D2 de rugby. Le public des fervents s’était massé pour la dernière fois dans l’historique tribune Port-Neuf. En 2010, ils vont avoir à se poser une terrible question : dans quelle tribune poser leur auguste séant ?
A
ujourd’hui, il existe un gouffre (gazonné) entre les nantis de la grande tribune Atlantique, confortablement installés dans leurs baquets colorés, à l’abri des intempéries, et les pauvrets de la petite tribune Port-Neuf, cherchant une position tenable sur des bancs en bois balayés par le vent et les embruns. Pourtant, la grande tribune n’a pas toujours eu les honneurs.
Jean-Michel Blaizeau, historien et dirigeant du Stade, rappelle que la première structure (pour public assis) du stade a été construite à l’emplacement de la présente petite tribune en 1925. À cette époque, le rugby partage les lieux avec d’autres sports, des courses de vélos et de motos étant même organisées sur un anneau ceinturant le terrain. Cette tribune dite
La valse des tribunes D’abord tubulaire et couverte de tôles ondulées, une nouvelle tribune voit le jour sur le bord opposé du terrain en 1957 puis bénéficie d’un agrandissement en dur à la fin de la saison 1962, arrachant le statut de tribune d’honneur. Le côté Port-Neuf est désormais l’antre des chauvins baptisé « tribune des dockers », malgré de nouveaux aménagements réalisés en 1971, ceux toujours en place jusqu’à ces jours derniers. L’écart se creuse encore en 2002 quand la déjà « grande tribune » est étendue pour recevoir plus de 2 500 spectateurs assis et des invités dans ses loges. Depuis, comme le rapporte Jack Dillenbourg, adjoint aux sports de la Ville de La Rochelle, il y a « du haut gratin dans les gradins », qui fraye dans cette tribune baptisée « Atlantique » par opposition, tant géographique que stylistique, avec la « Port-Neuf ». Mais cette hiérarchie risque de nouveau de basculer avec la construction de la future tribune Port-Neuf, dont les travaux ont débuté le 1er juin. Au terme de plus d’un an de travaux, pour un budget qui oscillera entre 5 et 7 millions d’euros, un nouvel édifice bouchera à partir de septembre 2010 l’horizon des riverains et ravira les spectateurs bien placés sur leurs nouveaux « reposecul » chers à Jack Dillenbourg. Pour l’heure, malgré les interrogations des abonnés et des plus assidus, aucune grille tarifaire n’a été rendue officielle pour l’accès à ce nouveau temple des supporters. Seule la stratégie en direction des grands comptes est définie. Avec 18 loges supplémentaires, le Stade Rochelais va pouvoir inciter de nouvelles entreprises à rejoindre la liste de ses partenaires. Un surcroît d’invités qui devrait changer le visage de la tribune Port-Neuf et faire résonner d’une tout autre tonalité ses « jaune et noir » incantations. La bouche pleine de petits-fours. ¬¬ Pierre Labardant
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Pentatonic Wars and Love Songs Otis Taylor Telarc Encore une fois, il est question d’Otis Taylor. Certes, mais non seulement et incontestablement il est le meilleur bluesman actuel, mais encore ce disque magnifique approche de la perfection et mêle allégrement blues, jazz, rock et soul avec une puissance d’évocation, une force et un brio rarement égalés. Pas la peine de télécharger inutilement des milliers de morceaux sur Internet, écouter à satiété ce chef-d’œuvre devrait satisfaire et instruire tout humain doté d’oreilles. / P.T.
A Woman A Man Walked By PJ Harvey & John Parish Island On aime PJ Harvey pour sa voix, sa présence, son énergie et sa volonté permanente de se renouveler. Ici, elle retrouve le guitariste John Parish dix ans après l’excellent Dance Hall at Louse Point. Le duo fonctionne à nouveau parfaitement : les guitares, jouant un blues déjanté à la façon de Captain Beefheart,
soutiennent et guident le chant rageur de PJ. Superbe et vivifiant. / P.T.
en attendant l’automne ou le spleen des hivers suédois. / P.T. DVDS
Two Grains of Sand Piers Faccini Tôt ou Tard À l’inverse du précédent, ce Two Grains of Sand est un disque tout en retenue et en sensualité embelli par la finesse des orchestrations. Les douze chansons installent une atmosphère, un climat propice à laisser divaguer son esprit au gré des variations de la voix charmeuse de Piers dans un voyage mélancolique, mais sans tristesse ni autoapitoiement, entre Orient et Occident. Un beau moment. / P.T.
Dear John Loney dear Parlophone Derrière cet album et ce groupe aux intitulés bien mystérieux, se cache un Suédois, Emil Svanängen, dont Dear John est la cinquième livraison. Son folk, chanté d’une voix constamment au bord de l’évanouissement, est traversé de flambées électro comme sur le très beau « Under A Silent Sea », d’intrusions baroques qui en font tout le charme. À écouter
Zombies Anonymous 2006 – USA – 108 mn – Couleur De Marc Fratto – Ed. Neo Publishing Les morts-vivants se portent particulièrement bien ; serait-ce la conséquence de l’ambiance qui règne dans le monde occidental ? Toujours est-il qu’en prenant le contre-pied de ce genre pour le moins archiutilisé, Marc Fratto vient directement marcher sur les plates-bandes du maître G. A. Romero. En faisant des zombies une nouvelle race – les morts continuent de vivre malgré la putréfaction graduelle de leur corps –, le gus se paie le luxe d’aborder la satire sociale en évitant le cliché. Si les Revenants (R. Campillo) en avait déjà esquissé l’idée, Fratto va beaucoup plus loin en parlant non seulement
de réinsertion sociale, mais de l’intégration et de ses débordements dans une société raciste. Sans prendre parti pour ou contre telle catégorie, il sert un discours décalé mais crédible quant aux événements si ceux-ci venaient à se produire. Un vrai film de genre, gore, rythmé et d’une rare intelligence. / G.D. LIVRES
les droits ayant été achetés par De Niro. / P.T.
Les En-dehors : Anarchistes individualistes et illégalistes à la « Belle Époque » Anne Steiner L’échappée
L’Hiver de Frankie Machine Don Winslow Éditions du Masque Un petit retour en arrière pour ce livre sorti en février, qu’on peut qualifier, pour l’instant, de meilleur polar de l’année. Tout y est : le style percutant, une histoire à ramifications flirtant avec l’histoire des USA, la mafia, la violence, la tragédie, l’humour, la politique… Don Winslow avait écrit de bonnes choses, mais maintenant on sait qu’il est un des grands auteurs actuels. On attend la version cinéma,
Les Diggers : Révolution et contre-culture à San Francisco (1966-1968) Alice Gaillard L’échappée En ces temps de « grognes » et pourquoi pas de révoltes à venir, ces deux essais sociologiques font revivre des tentatives libertaires de lutte contre les pouvoirs dominants ou de propositions pour un autre mode de vie. Le premier sur l’époque de la bande à Bonnot est plus fouillé, le second nous laisse un peu sur notre faim, mais propose en complément
un intéressant DVD réalisé à partir d’interviews d’anciens Diggers. / P.T.
Lucio Fulci Collectif Bazaar & Co Enfin un ouvrage sur le « pape du gore ». Décalé, méprisé, adulé ou encensé, ce réalisateur ne laisse personne indifférent et reste l’un des plus représentatifs auteurs de cinéma Bis italien des années 80. Ce livre s’intéresse autant à l’homme qu’à sa carrière et, comme dans toute biographie collective, les avis y sont contradictoires. Qu’importe, on sent la passion, et les informations et anecdotes y sont légion. On apprend par exemple qu’avant de devenir le père de L’Enfer des zombies, Frayeur ou encore L’Au-delà, il commença par… des comédies. Encore une production des éditions Bazaar & Co à un prix très abordable et destinée à devenir une référence en la matière. / G.D.
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