gratuit
expressions
un magazine à l’ouest nº22
Passion
novembre+décembre 2011
dossier
fanzine p. 6 et 7
Supplément gratuit au journal SUD OUEST du 2 novembre 2011 disponible sur les lieux de ventes des communes référencées en page 3.
expressions un magazine à l’ouest
3
édito
nº22 / novembre + décembre 2011
Orange va gérer notre droit de lecture*
16 05
09
10
13
04 Opinion Philippe Guerry + Brèves 05 INTERVIEW Perec perce le crêpe 06 dossier Fans, fanzines, fanzineux : une passion 09 peinture Vincent Ruffin +
Photographie
Christophe
Duchesnay
10 carte blanche Roland Topor 13 graffiti El Péon + danse Odile Azagury 14 agenda 16 festival Bar-Bars + la rochelle Ulrika V. + design Arrêt de jeu 17 BD « Portugal », à tous les migrants du monde 18 Internet + exhausteurs
I
nicolas giacometti
nvitée de l’émission Soft Power sur France Culture le 9 octobre 2011, l’ancienne ministre de la Culture Christine Albanel, désormais directrice exécutive d’Orange pour la communication, le mécénat et la stratégie dans les contenus, a développé une nouvelle idée (après avoir été le fer de lance de loi Hadopi) : à l’heure du numérique, lire est un droit… qui s’achète. En répondant ainsi au journaliste qui lui demandait si un opérateur télécom a vocation à fournir des contenus, avec le risque de tarir la diversité culturelle numérique si le « fournisseur de tuyaux » favorise ses propres contenus, madame Albanel a précisé les désirs de son employeur. France Télécom Orange étant l’opérateur « historique » en France, il est aussi à ses yeux « un petit peu l’opérateur citoyen ». Face à Amazon et Apple (ou avec, si l’on songe à l’opération menée en direction des étudiants avec les tablettes iPad à un euro par jour), Orange va donc sauver la librairie française (et sûrement l’édition par la même occasion, peut-être même certains auteurs) de l’appétit des géants américains. Ainsi il est fort probable qu’Orange prenne des participations dans certaines maisons d’édition en ligne, comme cette entreprise l’a fait avec Dailymotion ou à la manière des accords qu’elle a conclus avec Deezer. Orange est-il en mesure de garantir la neutralité du web, en donnant les mêmes moyens de diffusion à une œuvre d’où qu’elle vienne, et où qu’elle aille ? Il serait déloyal et bas de prétendre prédire l’avenir que nous réserve cette nouvelle initiative numérique au regard des condamnations qu’Orange a reçues aux motifs de « prix prédateurs » ou d’« entente anticoncurrentielle » ces dernières années. On préférera plus modestement se poser quelques questions annexes : dans le modèle économique visé par cette entreprise, la rémunération des auteurs a-t-elle un sens (la politique de prix des forfaits avec Deezer laisse songeur) ? ; madame Albanel étant passée du ministère de la Culture à Orange, est-il stupide de penser que la réglementation Hadopi n’a pas été adoptée dans l’impartialité la plus totale ? Pour savoir ce que nous donnera à lire – à quel prix et avec quelle possibilité de le faire partager à notre entourage – le nouveau sauveur (détenu encore à 27 % par l’État) de la littérature française, tenons-nous informés, la « transparence » habituelle et le souci de la culture pour tous devraient régner, n’en doutons pas. * À retrouver in extenso sur http://www.franceculture. fr/player/reecouter?play=4324669
parution du prochain numéro mercredi 4 janvier Dpt 17 Aigrefeuille-d'Aunis / Andilly / Angoulins / Arces / Archiac / Archingeay / Ardillières / Ars-en-Ré / Arvert / Asnières-la-Giraud / Aulnay / Aumagne / Authon-Ébéon / Aytré / Balanzac / Ballans / Ballon / Beaugeay / Beauvais-sur-Matha / Bernay St-Martin / Berneuil / Beurlay / Bignay / Blanzac-les-Matha / Bords / Bougneau / Bouhet / Bourcefranc-le-Chapus / Bourgneuf / Boutenac-Touvent / Breuil-Magné / Breuillet / Brie-sous-Mortagne / Brizambourg / Burie / Bussac-sur-Charente / Cabariot / Chaillevette / Champagne / Champagnolles / Chaniers / Charron / Châtelaillon-Plage / Chérac / Chermignac / Chives / Ciré-d’Aunis / Clavette / Clion / Consac / Corme-Écluse / Corme-Royal / Courçon / Cozes / Cram-Chaban / Crazannes / Cresse / Croix-Chapeau / Dampierre-sur-Boutonne / Damvix / Dœuil-sur-le-Mignon / Dolus-d’Oléron / Dompierre-sur-Charente / Dompierre-sur-Mer / Échillais / Écoyeux / Épargnes / Esnandes / Étaules / Ferrières / Fontaine-Chalendray / Fontaines-d’Ozillac / Fontcouverte / Fouras / Geay / Gémozac / Germignac / Grézac / Guitinières / Haimps / Hiers-Brouage / Île-d’Aix / Jarnac-Champagne / Jonzac / L’Éguille / L’Houmeau / La Brée-les-Bains / La Brousse / La Chapelle-des-Pots / La Couarde-sur-Mer / La Flotte / La Grève-sur-Mignon / La Jard / La Jarne / La Jarrie / La Laigne / La Rochelle / La Ronde / La Tremblade / La Vallée / Lagord / Landes / Landrais / Le Bois-Plage-en-Ré / Le Château-d’Oléron / Le Chay / Le Douhet / Le Grand-Village-Plage / Le Gua / Le Thou / Léoville / Les Églises-d’Argenteuil / Les Gonds / Les Nouillers / Les Portes-en-Ré / Les Touches-de-Périgny / Loire-les-Marais / Loire-sur-Nie / Loix / Longèves / Lonzac / Lorignac / Loulay / Lussant / Macqueville / Marans / Marennes / Marignac / Marsais / Marsilly / Matha / Mazeray / Médis / Meschers-sur-Gironde / Meursac / Meux / Migron / Mirambeau / Moëze / Montils / Mornac-sur-Seudre / Mortagne-sur-Gironde / Muron / Nancras / Néré / Nieul-le-Virouil / Nieul-lès-Saintes / Nieul-sur-Mer / Nieulle-sur-Seudre / Nuaillé-d’Aunis / Ozillac / Paillé / Pérignac / Périgny / Pisany / Plassac / Pons / Pont-l’Abbé-d’Arnoult / Port-d’Envaux / Port-des-Barques / Préguillac / Prignac / Puilboreau / Rétaud / Rioux / Rivedoux-Plage / Rochefort / Rouffiac / Royan / Sablonceaux / Saintes / Salignac-sur-Charente / Salles-sur-Mer / Saujon / Semoussac / Semussac / Siecq / Sonnac / Soubise / Soubran / St-Agnant / St-André-de-Lidon / St-Augustin / St-Bonnet-sur-Gironde / St-Bris-des-Bois / St-Césaire / St-Christophe / St-Ciers-Champagne / St-Ciers-du-Taillon / St-Clément-des-Baleines / St-Denis-d’Oléron / St-Denis-du-Pin / St-Dizant-du-Gua / St-Félix / St-Fort-sur-Gironde / St-Genis-de-Saintonge / St-Georges-Antignac / St-Georges-d’Oléron / St-Georges-de-Didonne / St-Georges-des-Côteaux / St-Georges-du-Bois / St-Germain-de-Lusignan / St-Germain-de-Marencennes / St-Hilaire-de-Villefranche / St-Hilaire-la-Palud / St-Hippolyte / St-Jean-d’Angély / St-Jean-d’Angle / St-Jean-de-Liversay / St-Juliende-l’Escap / St-Just-Luzac / St-Laurent-de-la-Prée / St-Léger / St-Loup / St-Maigrin / St-Mard / St-Martin-de-Ré / St-Médard-d’Aunis / St-Nazaire-sur-Charente / St-Ouen-d’Aunis / St-Palais-sur-Mer / St-Pardoult / St-Pierre-d’Oléron / St-Pierre-de-Juillers / St-Porchaire / St-Rogatien / St-Romain-de-Benet / St-Sauvant / St-Sauveur-d’Aunis / St-Savinien / St-Seurin-de-Palenne / St-Sever-de-Saintonge / St-Simon-de-Bordes / St-Simon-de-Pellouaille / St-Sulpice-de-Royan / St-Thomas-de-Conac / St-Trojan-les-Bains / St-Vivien / St-Xandre / Ste-Gemme / Ste-Lheurine / Ste-Marie-de-dRé / Ste-Même / Ste-Soulle / Surgères / Taillebourg / Taugon / Tesson / Thaims / Thairé / Thénac / Thors / Tonnay-Boutonne / Tonnay-Charente / Trizay / Tugeras-St-Maurice / Vandré / Varaize / Vaux-sur-Mer / Vergne / Vérines / Villedoux / Villeneuve-la-Comtesse / Vouhé / Dpt 16 Agris / Aigre / Ambleville / Anais / Angoulême / Ars / Asnières-sur-Nouère / Aubeterre-sur-Dronne / Baignes-Ste-Radegonde / Balzac / Barbezieux St-Hilaire / Bardenac / Blanzac-Porcheresse / Bourg-Charente / Boutiers-St-Trojan / Bréville / Brie / Brossac / Chabanais / Chalais / Champagne-Mouton / Champniers / Charras / Chasseneuil-sur-Bonnieure / Chateaubernard / Chateauneuf-sur-Charente / Chazelles / Cherves-Châtelars / Cherves-Richemont / Cognac / Condéon / Confolens / Deviat / Dignac / Douzat / Étagnac / Exideuil / Fléac / Fontclaireau / Garat / Genac / Gensac-la-Pallue / Genté / Gondeville / Gond-Pontouvre / Gourville / Guimps / Hiersac / Houlette / Jarnac / Juillac-le-Coq / L’Isle-d’Espagnac / La Couronne / La Rochefoucauld / Les Métairies / Lesterps / Lignières-Sonneville / Linars / Louzac-St-André / Magnac-sur-Touvre / Mansle / Marcillac-Lanville / Marthon / Massignac / Mérignac / Montbron / Montembœuf / Montignac-Charente / Montmoreau-St-Cybard / Mornac / Mouthiers-sur-Boëme / Nanteuil-en-Vallée / Nercillac / Nersac / Pranzac / Puymoyen / Rouillac / Roullet-St-Estèphe / RoumazieresLoubert / Ruelle-sur-Touvre / Ruffec / Salles-d’Angles / Segonzac / Sers / Sigogne / Sireuil / Soyaux / St-Amant-de-Boixe / St-Amant-de-Graves / St-Angeau / St-Bonnet / St-Claud / St-Cybardeaux / St-Fort-sur-le-Né / St-Genis-d’Hiersac / St-Laurent-de-Céris / St-Laurent-de-Cognac / St-Léger / St-Même-les-Carrières / St-Michel / St-Romain / St-Saturnin / St-Sornin / St-Sulpice-de-Cognac / St-Yrieix-sur-Charente / Ste-Sévère / Vars / Verrières / Verteuil-sur-Charente / Villebois-Lavalette / Villefagnan / Villognon / Vœuil-et-Giget / Xambes / Dpt 79 Mauzé-sur-le-Mignon / Niort (distribution commerces) / Dpt 85 Damvix / L’Île-d’Elle ... et dans des lieux de culture de Charente, Charente-Maritime et Deux-Sèvres.
Magazine Expressions – 254, avenue Carnot — BP 32046 – La Rochelle – Tél. 05 46 43 19 20 www.performances-pub.fr Site : www.magazine-expressions.com / email : redaction@magazine-expressions.com Directeur de la publication : Pierrick Zelenay Responsable de la rédaction : Nicolas Giacometti Direction artistique : João Garcia Ont collaboré à ce numéro : Gilles Diment, Catherine Fourmental-Lam, João Garcia, Philippe Guerry, Dany Huc, Pierre Labardant, Élian Monteiro, Philippe Thieyre
Carte blanche à Roland Topor Illustration du dossier et couverture : Fanzines de la collection privée de Philippe Thieyre Photographe : Marie Monteiro Maquette et mise en pages : Antichambre Communication Impression : Sapeso Service commercial : Performances 05 46 43 19 20 Expressions est une publication gratuite et bimestrielle de Performances Sports / Tirage : 31 000 exemplaires Date de parution : Novembre 2011 / ISSN : 1960-1050
expressions un magazine à l’ouest
opinion
Mon opinion vous intéresse ? Partagez votre expérience
A
bref... copinage
bd
deux-sèvres
One One One
Une guerre un carnet
Coups de cœur sur la lune
J
philippe guerry
u village planétaire, « Le Forum », café du commerce mondial, un comptoir interminable. D’un côté une rangée infinie de clients accoudés, de l’autre les serveurs, distants. Tout le monde parle. Certains pérorent, certains murmurent, certains prêchent, certains glosent, certains raillent, certains mordent. Sale ambiance, habituelle. Les serveurs, occupés, attisent négligemment les conversations : « Le monde risque de manquer d’aéroports », « Votre enfant déjeune à la cantine ? », « La fin des journaux est prévue pour 2040 », « Un chauffard a renversé une fillette », « On a trouvé une dent dans une saucisse », « La ville est plus saine que la campagne », « Il a neigé dans les Alpes »… Les clients se jettent immédiatement sur les nouveaux os : « Ça ne m’étonne pas ! », « Quand on voit comment on est dirigés ! », « Évidemment, personne ne veut plus travailler », « Moi, je préfère me taire, j’en dirais trop autrement », « De toute façon, ça en arrange bien certains », « On veut nous faire taire », « Tout à fait d’accord », « Pathétique »… Et les débats de repartir de plus belle. Les caquets s’ouvrent et se ferment et postillonnent une dialectique industrielle, que les serveurs épongent pour alimenter leurs tireuses. Derrière eux, sur de petites ardoises numériques, défilent des slogans : « Votre opinion nous intéresse », « Partagez votre expérience », « Laissez votre commentaire », « Soyez le premier à réagir », « Donnez votre avis »… Anonyme et gratuit Au Forum, café du commerce mondial, les traits sont indistincts. On ne sait jamais qui parle. Plus d’identité, plus de contraintes. La parole est anonyme, les propos gratuits. Une microsociété de libre-échange, violence incluse. Chacun s’improvise tour à tour journaliste, enquêteur, délateur ; victime, témoin, flic ; avocat, procureur, inquisiteur ; médecin, philosophe, astrologue ; spécialiste en généralités, enfileur de perles, arpenteur de lieux communs ; représentant en idées toutes faites, vendeur de prêt-à-penser, singe-hurleur… « Toi qui pénètres dans ce Forum, abandonne tout espoir d’être entendu. » Ton opinion n’intéresse que toi et son expression ne sera jamais audible. Elle se noiera dans le flot saumâtre de bile outrancière. Regarde autour de toi, tu es bien seul à cliqueter sur le comptoir. À consommer sans modération. Tant de cerveau disponible, largué dans les volutes chimériques. Reprends-toi, reste sourd aux échos virtuels, muet devant ces fantômes braillards et veules. Tourne les talons, sans commentaire. •
L
a plupart des disquaires ont disparu engloutis par l’appétit sans fin des grandes surfaces, balayés par les informels et intangibles téléchargements sur Internet et sapés par la gloutonnerie inextinguible de radins inutilement boulimiques et peu sensibles à la beauté incandescente des objets. Alors fêtons dignement l’installation dans une ville désertifiée du One One One au 111 boulevard Delmas à La Pallice à l’intérieur de la Sirène. Les Rochelais pourront à nouveau s’approvisionner en vinyles de tous styles, d’occasion, mais aussi avec quelques galettes neuves choisies parmi les rééditions et les productions indépendantes actuelles, sans oublier deux ou trois petits bacs de CD. Une visite qui s’impose d’autant que Fifi, le disquaire, s’est acoquiné avec Élian qui, dans le même local, présente un large choix de bandes dessinées d’occasion ainsi que des publications d’éditeurs indépendants de la région. Dans un futur proche, le duo envisage également de proposer des signatures et des expositions accompagnées par des interventions musicales. Une aubaine. Horaires d’ouverture : tous les soirs de concerts ainsi que le mercredi, jeudi et vendredi de 15 à 19 heures. • P.T.
’ai toujours su que mon grand-père maternel avait été prisonnier de guerre. Et je n’étais jamais allé au-delà de cette seule affirmation. Il avait été emprisonné en Allemagne vers 1940, il en était revenu ma mère avait déjà 4 ans et elle appelait « Monsieur » cet inconnu qui débarquait dans sa vie. Je n’avais jamais rien mis de concret sur cet emprisonnement. Le livre de Florent Silloray a fait ressurgir cette part enfouie de mon histoire familiale. Il a retranscrit dans un très bel album de bande dessinée les carnets de route de son grand-père, Roger, qui y consigna une somme de faits détaillés sur ces années sombres : la mobilisation fleur au fusil, les combats, la capture, les marches forcées jusqu’en Allemagne… Aux côtés de Roger, j’ai cru voir mon grand-père et j’ai soudain mis des images sur ce qui n’était même pas un souvenir. On pense immanquablement à La Guerre d’Alan d’Emmanuel Guibert, dans des couleurs plus locales. Méfiance cependant : elles vous pètent à la gueule. • P.G.
C
e n’est pas tout d’avoir des livres, CD, DVD plein ses rayons, encore faut-il donner envie de les lire, écouter, voir. Cela passe par le cœur. Celui des bibliothécaires et agents du réseau de la bibliothèque départementale des Deux-Sèvres qui, battant pour certaines œuvres écrites (romans, BD) et enregistrées (rock, jazz, classique et ciné), en ont réalisé une sélection ouvertement subjective mais argumentée. Mise en ligne sur le site http://bdds.deux-sèvres.com/bdds, cette sélection, doublée d’une envie de partager, fait aussi l’objet d’une publication papier disponible dans les bibliothèques et sites du département. « Sur la lune » est réactualisé chaque année et peut donner des idées… • E.M. http://youngrapturechoir.com/
Sorinades
Il ne pense qu’à jouer !
© Théâtre du Rond-Point
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Florent Silloray, Les Carnets de Roger, Sarbacane.
niort
À la tête du CNAR…
B
runo de Beaufort. C’est le nom qui accompagnera désormais le titre de directeur du Centre national des arts de la rue, resté dix mois sans tête. La Ville a pris son temps pour trouver l’homme à la hauteur des lignes tracées dans la préfiguration. Bruno de Beaufort a une expérience en reconversion artistique de friches industrielles. Il a rejoint celles de Boinot en septembre après avoir redonné une âme aux halles verrières de Meisenthal en Lorraine. « La première mission du CNAR est d’offrir un lieu et un état d’esprit aux compagnies en résidence », rappelle son directeur, qui voit bien cette friche relevée en culture devenir (peut-être) « un nouveau cœur de ville ». • E.M. www.usines-boinot.fr
la rochelle
Suivez l’artiste !
L
es artistes, guides touristiques ? Pour la troisième année, le Carré Amelot propose une formule inédite de 5 visites de La Rochelle concoctées et menées par des artistes de tous bords : auteurs, plasticiens, chorégraphes, natifs d’ici ou d’ailleurs, connus ou moins connus. Leur point commun : avoir vu leur travail influencé par cette ville. La règle : partir deux heures, dans l’intimité d’un petit groupe, pour un parcours où l’on ne sait pas qui est le plus mis à nu de la ville ou de l’artiste. Lectures transversales, parti pris à rebroussepoil, recoins oubliés… Oui, la belle peut attirer des regards rebelles. • C.F.L. www.carre-amelot.net
P
ierrick Sorin, pour la rentrée, à Paris, s’est trouvé plein de copains de jeux ; ils ont joué à René l’Énervé*, au Rond Point, un chouette carrefour** ! Et puis il a prêté ses jouets préférés, ses images perchées et qui bougent, pour accompagner un rassemblement*** des jouets des petits d’hommes depuis le temps des cavernes jusqu’à maintenant… Il y a même l’Aston Martin de James Bond, en petit, pour un enfant, et des tas de robots… c’est chouette ! • D.H.
* Créé par Jean-Michel Ribes /scénographievidéos de P. Sorin. ** Où P. Sorin avait créé 22 h13 (cf. Expressions no 20). *** Exposition « Des jouets et des hommes » au Grand Palais/scénographie de P. Sorin (jusqu’au 23 janvier 2012).
expressions un magazine à l’ouest
Perec perce le crêpe
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interview georges perec
Trente ans que la littérature française s’écrit en se passant de ses lettres. Piètre prouesse. Il est temps de s’ouvrir à un Perec potentiel… Propos cueillis par Philippe Guerry Vous aviez ce projet de ne jamais écrire deux livres semblables. Pourtant, depuis trente ans, on ne lit de vous que des textes posthumes, c’est assez frustrant… « Moi, je suis toujours frappé à quel point les activités humaines aboutissent presque toujours à une production écrite. Un de mes fantasmes concerne des sociétés sans histoire : à la limite, elles n’auraient pas besoin de langage parce qu’elles n’ont pas besoin de conserver. Nous vivons dans un monde qui est hanté par sa propre disparition, qui passe donc son temps à accumuler les preuves de notre existence. Pensons aux systèmes d’archives, aux bibliothèques, qui sont toute la mémoire du monde, comme a dit Resnais. Pour gagner ma vie, j’ai travaillé un peu dans la documentation scientifique : tout ce qu’on accumule pour accumuler ! Il existe une sorte de bureaucratie de la conserve, de la mise en conserve des événements. C’est d’une inutilité colossale. Avec cette idée que derrière tout ça se cache le mode d’emploi ! Moi, je pense qu’on ne l’a pas, le mode d’emploi. Mais c’est assez difficile, par contre, de penser longtemps à un type de société qui ne garderait pas de traces, qui n’aurait donc pas d’archives, pas de mémoire, pas d’écriture. C’est en même temps avec cette frayeur de ne pas laisser de traces qu’on écrit ! Pour vos lecteurs, il ne s’agit pas tant d’accumuler vos textes que de pouvoir enfin compléter votre œuvre. On a ce sentiment d’être face à un puzzle et de constater qu’il nous manque des pièces… (rires) « J’ai acheté un puzzle de plus de mille pièces, que nous avons mis, à plusieurs, des mois à recomposer. Il représentait le port de La Rochelle. J’ai dit à un ami : « On pourrait passer sa vie à faire des puzzles… » Et de ce puzzle, vous avez tiré La Vie mode d’emploi… Vous comprendrez d’autant mieux que l’on puisse regretter cette vacance, ce travail inachevé… « Je travaille quand je veux et en fait je travaille beaucoup. Je n’ai pas besoin de vacances. Je comprends très bien que les gens aient besoin de vacances, mais pourquoi leur donner un mois par an ? ça me semble peu logique. Je trouve curieux ce partage ;
le reste, tout le reste, où est-il ? Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, l’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger, comment le décrire ? Interroger l’habituel. Mais justement, nous y sommes habitués. Nous ne l’interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne pas faire problème, nous le vivons sans y penser, comme s’il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s’il n’était porteur d’aucune information. Ce n’est même plus du conditionnement, c’est de l’anesthésie. Nous dormons notre vie d’un sommeil sans rêves. Mais où est-elle, notre vie ? Où est notre corps ? Où est notre espace ? Il devient surtout nécessaire d’inventer des solutions pour trouver du sens dans cet excès d’informations. Cet entretien, par exemple, est un collage de déclarations faites dans d’autres contextes. Vous-même, vous avez toujours usé de l’intertextualité comme procédé d’écriture, et, en termes d’invention, vous auriez eu beaucoup à nous dire… « Je ne sais pas très bien, mais il me semble que depuis un certain temps déjà, depuis les surréalistes en fait, on s’achemine vers un art qu’on pourrait dire « citationnel », et qui permet un certain progrès puisqu’on prend comme point de départ ce qui était un aboutissement chez les prédécesseurs. C’est un procédé qui me séduit beaucoup, avec lequel j’ai envie de jouer. En tout cas, cela m’a beaucoup aidé ; à un certain moment, j’étais complètement perdu et le fait de choisir un modèle de cette sorte, d’introduire dans mon sujet comme des greffons, m’a permis de m’en sortir. Le collage, pour moi, c’est comme un schème, une promesse et une condition de la découverte.
Le collage, pour moi, c’est comme un schème, une promesse et une condition de la découverte. il y a onze mois pour le travail et un mois pour les vacances, c’est stupide ! Pourquoi ne s’arrête-t-on pas dix jours tous les deux mois ? C’est tellement plus simple d’arrêter tous en même temps, mais enfin on aboutit au fait que les vacances ne sont pas des vacances. Moi, j’adore l’île d’Oléron, l’île de Ré, mais on ne peut pas y aller au mois d’août, ce n’est pas possible ! Et pourquoi ? C’est vraiment une des questions que je me pose, pourquoi ? D’où vient cette malignité qui fait que l’homme a transformé en supplice ce qui devrait être une source de bonheur ?
Paul Virilio, avec lequel vous avez fondé la revue Cause commune, a décrit cette contraction du temps et de l’espace de nos sociétés. On espérerait forcément le contrepoint facétieux de votre regard sur ces analyses… « Les raz-de-marée, les éruptions volcaniques, les tours qui s’écroulent, les incendies de forêts, les tunnels qui s’effondrent, Publicis qui brûle et Aranda qui parle ! Horrible ! Terrible ! Monstrueux ! Scandaleux ! Mais où est le scandale ? Le vrai scandale ? Le journal nous a-t-il dit autre chose que : soyez rassurés, vous voyez bien que la vie existe, avec ses hauts et ses bas, vous voyez bien qu’il se passe des choses. Les journaux parlent de tout, sauf du journalier. Les journaux m’ennuient, ils ne m’apprennent rien ; ce qu’ils racontent ne me concerne pas, ne m’interroge pas et ne répond pas davantage aux questions que je pose ou que je voudrais poser. Ce qui se passe vraiment, ce que nous vivons,
Cette part d’expérimentation et de découverte, n’est-ce pas précisément ce qui doit nous rester de vous ? « Je suis un écrivain heureux. Ce plaisir m’a été donné après un travail de vingt ans. Tout écrivain, un jour ou l’autre, doit parvenir à ne faire qu’écrire et organiser sa vie pour en faire une activité principale. Je fais vivre des gens avec mes livres : des grossistes, des imprimeurs, des diffuseurs, des libraires ; je n’ai donc aucune raison de me sentir exclu de la société de production. Je suis un marchand d’images verbales, de rêves, et je resterai naturellement et pour toujours un marginal, un être différent par rapport aux types de productions bureaucratiques. » • Les réponses de Georges Perec sont extraites de : Perec, entretiens et conférences, 1 & 2, édition critique établie par D. Bertelli et M. Ribière, éditions Joseph K., 2003. Et « Approches de quoi ? », de Georges Perec, publié dans Cause commune no 5, février 1973.
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expressions un magazine à l’ouest
s n a fanzines do ssi er
f fanzineux n o i s s a p e n u
Si la plupart des fanzines disparaissent après quelques numéros, d’autres s’accrochent toujours en conservant une édition papier, en se repliant sur le web (les webzines) ou en combinant les deux, notamment dans le Sud-Ouest, région plutôt prolifique. À Bordeaux, deux fanzines historiques : Sur la même longueur d’ondes et Abus dangereux « Sur la même longueur d’ondes (intitulé d’un album de Diane Dufresne) n’est plus un fanzine. C’en était un lors de sa création en 1982. Constitué d’une dizaine de pages photocopiées sur les artistes québécois, que j’écrivais intégralement, il était gratuit et donné de façon aléatoire à l’entrée des concerts. C’est grâce à Hubert-Félix Thiéfaine que Sur la même longueur d’ondes s’est développé. À la fin des années 80, son soutien m’avait permis de passer à l’offset avec un imprimeur et de sortir tous les trimestres, puis, sur la lancée, pendant six ans, d’être distribué par les NMPP*. Les recettes publicitaires étant alors trop maigres, cette formule n’était pas viable à long terme ; même si nous avions gagné des abonnés, les
pertes devenaient trop importantes. Pendant deux, trois ans, nous avons alors abandonné la formule papier pour se concentrer sur un site Internet avant d’y revenir en 1999 pour une formule à nouveau gratuite, tout en gardant le site qui permet aux lecteurs de télécharger le journal et de mettre à jour les infos. Aujourd’hui, Sur la même longueur d’ondes est ouvert à tout l’espace musical francophone, aussi bien rock que chansons. Depuis 1999, c’est un beau magazine, entre 40 et 50 pages, tiré à 100 000 exemplaires et proposant cinq numéros par an. Un réseau de distribution a été mis en place auprès des salles de concerts, des disquaires, des festivals et des médiathèques avec des accords de partenariat. Plusieurs collaborateurs
Le fanzine résiste,
Bientôt, ces deux publications bordelaises fêteront respectivement leur 25e et 30e anniversaire. Fanzines au départ, elles ont suivi des voies différentes.
Petit rappel historique : qu’est-ce qu’un fanzine ? Venu des États-Unis, le terme fanzine associe la notion de fanatique, fan d’un style, d’un artiste, d’un genre, à celle de magazine. Il désigne une revue, une brochure, souvent de simples feuillets agrafés, de cinq ou de cent pages, bariolée de couleurs ou sobrement ronéotée en noir & blanc, gratuite ou payante, à la parution régulière ou aléatoire. La revue politique occupant une place à part, il peut être consacré à la BD, aux polars, au cinéma, à la science-fiction et autres, mais, depuis les années 60 et 70, sa floraison est surtout associée à la musique et en particulier au rock. Le fanzine, en général lié à l’émergence d’un mouvement musical, est imaginé, conçu, réalisé par des amateurs qui prennent le risque de le publier et de le distribuer par leurs propres moyens, hors des circuits commerciaux traditionnels afin de raconter, de chroniquer, d’interviewer, de critiquer ou d’encenser à leur guise. Cet exercice permet aussi à certains d’entre eux de démarrer une carrière de journaliste. Ainsi, à San Francisco au milieu des années 60, Mojo Navigator, initié par Greg Shaw, futur créateur du label Bomp !, accompagne l’effervescence psychédélique et applique le slogan de Jerry Rubin, « Do It » (Fais-le), qui deviendra « Do It Yourself » (Fais-le toi-même) dans la décennie suivante où, en Angleterre, en Australie et aux États-Unis, se multiplient des fanzines tels que Maximum rock’n’roll, Research, Sniffin’Glue ou Bucketfull of Brain. En France, au milieu des années 80, le nombre de fanzines explose à la suite de ce qu’on a appelé le mouvement alternatif, avec les Bérurier Noir et le label Bondage comme emblèmes.
survit et persiste.
Philippe Thieyre & Pierre Labardant
* NMPP : Nouvelles messageries de la presse parisienne (Presstalis depuis 2009), organisme de distribution des journaux, périodiques, magazines dans les maisons de la presse et les kiosques de toute la France.
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éveloppe de nou ts, plus réactif et d l sauvé par Le fanzine sera-t-i
sont rémunérés grâce aux revenus publicitaires (uniquement maisons de disques, concerts et organismes professionnels). » Ainsi s’exprime son fondateur, Serge Beyer, depuis son bureau de Villenave-d’Ornon, ville où il a toujours habité. Longtemps chef cuisinier, il ne vit pas vraiment de son œuvre, percevant seulement quelques défraiements. Le rédacteur en chef adjoint, Cédric Manusset, est le seul salarié à temps plein. Mais le magazine lui permet de vivre sa passion, d’être invité au Canada, d’écrire et de côtoyer les artistes qu’il apprécie même si « nous sommes constamment sur la corde raide, sans aide publique, surtout pas de la ville de Bordeaux ». Depuis quatre ans, Sur la même longueur d’ondes organise également des concerts rassemblant plusieurs artistes aux Trois Baudets et au Nouveau Casino, deux salles parisiennes en attendant une première à Bordeaux. « Abus dangereux est apparu en 1987 à Toulouse, car nous étions plusieurs à trouver que trop de musiciens ne bénéficiaient pas de l’écho qu’ils auraient mérité, y compris dans les fanzines. Nous nous étions fixé un rythme de cinq numéros par an que nous essayons encore de tenir. Pour moi, un fanzine est un magazine fait par des fans sans tenir compte des contraintes commerciales. Abus dangereux restera toujours un fanzine. Le numéro 1 était vendu 5 francs, le 119 est à 5 euros pour un tirage autour de 1 000/1 500 exemplaires vendus chez les disquaires et par abonnements (400). À partir du no 13, nous avons pris l’habitude d’ajouter un disque vinyle, puis un CD, afin d’associer la musique au texte. Nous conservons une ligne éditoriale privilégiant le rock indépendant. Les articles, les interviews et les chroniques sont rédigés par des bénévoles. Toulouse étant devenue une ville musicalement ennuyeuse, en 1991, je me suis installé à Bordeaux où ça bougeait plus. Deux ans plus tard, avec les mêmes personnes, nous avons créé une autre association et lancé un label de disques, Vicious Circle, pour sortir un disque des Straw Dogs. En 1997, nous avons ouvert, à Toulouse, un magasin de disques portant le même nom que le label, puis, en 2004, avons investi dans le disquaire Ground Zero à Paris. » Philippe Couderc, actif fondateur historique, se consacre en priorité au label, dont il est le directeur artistique et un des sept salariés, tout en gardant sa passion et des convictions : « Si on regarde les chiffres, il serait raisonnable d’arrêter Abus Dangereux. D’autre part, depuis trois ans, Vicious Circle perd de l’argent. Tout peut s’arrêter du jour au lendemain, mais je crois en l’objet. Sur Internet, où nous avons un site bien sûr, il est difficile de s’y retrouver, d’avoir une visibilité au milieu du grand n’importe quoi quand finalement tout est banalisé, nivelé. Je reste persuadé que nous avons besoin de vivre entourés d’objets, de livres, de journaux, de revues, d’un autre son que celui du MP3. D’ailleurs, nous avons recommencé la production de vinyles, même si elle est plus onéreuse que celle du CD. » Le fanzine résiste, survit et persiste. • P.T.
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Voici une courte sélection des plus marquants, parmi des centaines, avec parfois des titres en anglais, mais des textes en français : Rock News et Atem (deux pionniers des années 70), I wanna be your dog (fan-club d’Iggy Pop et les Stooges), Fun, Losers, Nineteen et Dig It, Tant qu’il y aura du rock, Combo, Larsen, Les héros du peuple sont immortels, Tuez-les tous, On a faim, Stones News (fan-club des Rolling Stones), Crazy Legs, Big Beat, Out of Nowhere, Androzine, New Wave, Rock Hardi, Spliff, Hello Happy Taxpayers, Gloria et l’Équerre, Notes, Hyacinth et Octopus, Prémonition, Revue et corrigée, Harmonie, Big Bang, Highlands, Koid 9, Traverses… Autrement dit : garage rock, progressif, new wave, punk, hardcore et rock’n’roll. Bon nombre de ces publications sont agrémentées d’un 45-tours, puis d’un CD, afin de faire découvrir les groupes dont elles parlent. Elles peuvent parfois se révéler des placements inattendus comme, en 1980, ce numéro « Licht und Blindheit » de Sordide Sentimental avec deux titres du mythique Joy Division (voir la photo ci-dessus).
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Dans tous les styles, de partout en France
és d’objets, de livr in de vivre entour
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expressions un magazine à l’ouest
Le fanzine sera-t-il sauvé par Internet ? Moins tributaire de financements, plus réactif à l’information et développant de nouvelles solutions multimédias, le site consacré à l’actualité musicale, en particulier dans sa déclinaison interactive du blog, est désormais la solution privilégiée par les fans pour partager leur passion du son. La chaleur de la fibre s’en est allée mais la ferveur de la chronique est perpétuée. Depuis quelques mois, des rédacteurs amateurs distillent leurs « humeurs musicales » en ligne sur le Blog Zik créé à La Rochelle. Ce diffuseur de contenus sur Internet reprend les grands fondements des fanzines « papier » tout en utilisant les dernières techniques de communication. Une rédaction libre qui invite chaque contributeur à proposer un sujet, diffusé sans aucune censure. Cet allant rédactionnel a débouché à ce jour sur la publication de 200 articles consacrés à tous les courants musicaux, à l’histoire des principaux mouvements, aux artistes majeurs ou aux groupes en devenir. La diversité représente la grande force de ce type de site. Elle s’affirme également sur la page Facebook du Blog Zik qui dévoile chaque jour une chanson préférée. Le blog favorise une large et immédiate interactivité avec les internautes. Le courrier des lecteurs n’a désormais plus à souffrir des affres postales et affiche les commentaires en direct sur le site. La mise en branle des réseaux sociaux (Facebook et Twitter) permet aux internautes de réagir instantanément aux sujets publiés et crée un lien privilégié. Mais le vrai atout de cette formule de « propagande » musicale, face à la mono-dimension du fanzine imprimé, c’est le recours systématique à l’image et au son. Tous les articles publiés sont accompagnés de vidéos qui donnent du relief au contenu. Selon le sujet abordé et son actualité, le site diffuse un clip, un live ou une interview. En plus de la reprise de vidéos issues de Youtube, le Blog Zik assure sa propre production audiovisuelle et réalise des interviews filmées (New Bomb Turks, Saul Williams…). Cette nouvelle démarche journalistique est facilitée par la recrudescence des concerts organisés à la Sirène, la salle de musiques actuelles de La Rochelle, qui développe un partenariat avec le jeune Blog Zik. Cet échange de visibilité permet au site d’asseoir sa présence sur Internet (le Blog Zik apparaît systématiquement dans les dix premiers choix lors de la recherche « blog musique » sur Google) et compte chaque mois près de 4 500 visites. Un chiffre de diffusion qui ferait rêver nombre de fanzines old school. • P.L. www.blog-zik.com
A PARTIR DU 26 NOV. 11 L’académie rochelaise de la cuisine italienne et méditerranéenne
PARKING DE LA BRÈCHE
Envie d’Italie ?
À l’occasion de l’ouverture du nouveau parking de la Brèche, découvrez l’histoire d’un chantier racontée en photos. Une exposition créée par la Mairie de Niort et l’Agence Capsule. 1 & 3 rue Thiers, 17000 La Rochelle (Près du marché couvert) T 05 46 41 07 03 F 05 46 41 07 10 E-mail restaurant@teatro-accademia.com Ouvert tous les jours sauf dimanche et lundi
AP-expoparking.indd 1
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expressions un magazine à l’ouest
Vincent Ruffin, après avoir revisité avec succès l’histoire rochelaise lors des journées du Patrimoine, s’apprête à monter à Paris : une galerie parisienne et la Fiac l’attendent. Parcours d’un jeune homme à suivre.
peinture vincent ruffin
Le peintre de l’homme moderne
Catherine Fourmental-Lam La figure En premier, l’artiste évoque la rencontre de Simone, à 7-8 ans : « Je voulais à tout prix peindre. On m’a emmené voir une mamie du village qui faisait de la peinture chez elle, et c’est comme cela que j’ai appris à mélanger les couleurs, utiliser les pinceaux. J’ai commencé par des fleurs et je vendais ensuite mes toiles à toute ma famille… » Amusant début fondateur pour celui qui préférait – aux BeauxArts de Cambrai et à la City & Guilds of London Art School – les cours de nu, de crayonné et de perspective aux embardées avant-gardistes des étudiants d’alors. Il continuait à briguer la peinture représentative, peu courue. Jusqu’à s’engouffrer en « fanatique » dans sa matière même : des mélanges d’huile et de gouache lui permirent de s’inventer une épaisseur sensuelle et colorée, écrasée en aplats volumineux. Ses tableaux devinrent donc abstraits, célébrant leur propre matière. La figuration revint pourtant à la fin des années 2000 : de classiques portraits et paysages mais cernés désormais de cette matière nouvelle. Le personnage – brossé à la perfection –, souvent seul, se voit pétrifié au sommet de vagues de peinture. Son visage pâle, flirtant avec le gris des photos passées, est pris dans ses pensées ou
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regarde inexorablement le spectateur. Les paysages courent dans les traînées de leur pâte vers un horizon vide, glacé. Chaque tableau déploie la nudité de l’être, le punctum d’une figure. Chair et peinture se renvoient l’une à l’autre, avec au centre la vérité d’un sujet : « Je travaille sur l’humain. » Le concept En préalable à cette représentation quasi photographique, Vincent Ruffin tient à shooter lui-même ses modèles, choisir l’angle dès le début et attaquer avec précision. Il interprète aussi de plus en plus : l’exposition des journées du Patrimoine l’a confronté à l’histoire locale et lui a permis par un travail de recherche et d’archives de se positionner, valorisant les oubliés et les sans-grade. Avec l’ouverture vers
Chair et peinture se renvoient l’une à l’autre, avec au centre la vérité d’un sujet de nouveaux horizons, sa peinture deviendrait-elle humaniste, voire pourfendeuse ? Une autre facette de ses tableaux récents surgit, dérangeante et sur le fil, dans les scènes de ses dernières séries : Miss Botox fait voyager la peinture de la splendeur d’une poitrine offerte à la détresse d’un visage déformé, Adam montre un homme capote à la main, et, autre renversement, dans Régression une femme urine sur un pot d’enfant. Les visages grincent, la sexualité dérape et le monde d’aujourd’hui, rendu à son grotesque et son énigme, exhibe ses masques. « Je vais vers le concept, je veux être un peintre de notre époque », annonce-t-il. • en savoir plus vincentruffin.com
rochefort-sur-mer christophe duchesnay
Photographe de musique de scène
N
conserver un témoignage des concerts et des résidences qui serait aussi capable d’animer et de gérer le site Internet. Bien sûr, les rémunérations sont plus qu’aléatoires, voire inexistantes, mais, à partir de 2007, cette implication avec la Poudrière m’a ouvert des perspectives et une visibilité que je n’aurais pas eues autrement. Tout cela a débouché sur des expositions, des reportages, des pochettes de disque, des accréditations pour des festivals, notamment Blues Passion, les Francofolies, Festivaux à Vaux-sur-Mer et Hellowen Fest à Saintes, sans oublier des publications de mes photos dans Sud Ouest, L’Hebdo et même Le Monde (le seul à payer correctement). Je suis aussi correspondant pour Dalle, une agence spécialisée en musique basée à Paris. »
Philippe Thieyre
é à Versailles en 1986, Christophe Duchesnay a suivi des parents militaires et amateurs de rock lors de leur installation à Rochefort-sur-Mer en 1996. Initié à la photo argentique par un oncle spécialiste du paysage, il se prend très vite au jeu. Réussissant à associer son amour du rock, du blues et de la photo lors de la première édition du festival Rochefort-en-Accords en 2005, il est remarqué par Christophe Pineau de la Poudrière. Il délaisse dorénavant l’argentique, trop long et trop coûteux à faire développer, au profit exclusif du numérique, n’hésitant pas à investir dans du matériel de qualité. « Christophe Pineau cherchait quelqu’un pour
Les lecteurs demandent de nouveau des photographies de qualité dans les journaux.
Vivre de la photo en Charente-Maritime ? Les photographes sont nombreux dans le département, attirés par les lumières de La Rochelle. Il est difficile pour un jeune débutant de se faire une place dans un milieu en mutation où la concurrence est acharnée et l’entraide faible. Christophe Duchesnay a donc décidé de poursuivre ses études
(IUT Commerce), puis de garder un poste de personnel d’éducation. « Il y a un an, j’étais très pessimiste sur l’avenir de la photographie de presse et de scène. Les journaux tels que Sud Ouest non seulement ne recrutent plus de photographes, mais encore ne remplacent pas ceux qui partent, reportant cette fonction sur des journalistes pas toujours qualifiés pour cet exercice ou éventuellement sur des free-lances. Toutefois, récemment, un virage encourageant semble s’amorcer. Lassés par le trop grand nombre de photos médiocres, les lecteurs demandent à nouveau une qualité de travail et influencent ainsi la politique des périodiques. Cela dit, je pense que, dans la région, pour moi, il est impossible de vivre des photographies d’actualité et de scène. Dans mon cas, il faut soit s’installer dans une grande ville comme Paris ou au minimum Bordeaux, soit, comme aujourd’hui, avoir un emploi fixe et se rendre disponible pour continuer à offrir des photographies de qualité professionnelle. » • en savoir plus Chris-d.com (en cours de remise à jour) et lapoudriere-rochefort.net
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carte blanche à topor
BiCI_marque-page_OO1_Mise en page 1 03/08/11 14:46
Hier soir, je suis resté chez moi…
Aujourd’hui, je suis sorti…
Je n’ai pas trouvé de différence.
Demain, j’essayerai autre chose.
TOPOR
MATON
www.editions-wombat.fr
Il y a des fois, comme ça…
en lisant la presse… France-Soir… Le Monde… Le Figaro… L’Aurore…
J’ai une de ces envies de vomir…
Quel talent ces journalistes !
TOPOR
MATON
www.editions-wombat.fr
L’artiste Pourquoi peignez-vous ?
Pourquoi écrivez-vous ?
Pour ressembler à un peintre. C’est si beau, un peintre !
Pour ressembler à un écrivain. C’est si beau, un écrivain !
Le peintre : un homme dévoré par la passion de son art. Le regard fiévreux, juste ce qu’il faut de barbe, les joues creuses, l’oreille coupée, le pinceau impatient, et, devant lui, le chef-d’œuvre qui s’ébauche, se parfait pour aboutir au Louvre. Plus tard, les promenades en forêt, le verre de rouge, et la compagnie des autres peintres, l’odieuse compagnie des peintres. C’est si triste un peintre ! D’ailleurs, on le sait, il faut que les peintres soient bêtes.
L’écrivain : le col de la chemise dénoué, la cravate défaite, la machine à écrire crépitante, la bouteille de bourbon dans le tiroir. Un mégot éteint pendu aux lèvres, le regard dégoulinant d’humanité, et en route pour le Goncourt ! Plus tard, l’écrivain pleure, car c’est si triste la littérature !
Pourquoi faites-vous des films ? Pour ressembler à un cinéaste. C’est si beau un cinéaste ! Le cinéaste : des lunettes noires, une foule de gens autour de lui, des starlettes, le festival de Cannes, Hollywood… Mais avant… Elle n’est pas brillante la situation du court métrage en France. Tours n’est pas Cannes. Comme c’est triste de faire des courts métrages.
un magazine à l’ouest expressions
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topormaton
Il y a tellement longtemps que j’attends ce moment…
Tellement longtemps…
Tellement longtemps…
Que je peux attendre encore un peu…
TOPOR
MATON
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L’histoire de ma vie ? Au début, j’étais grand comme ça…
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Ensuite, j’ai été grand comme ça…
par Topor
Pourquoi ne faites-vous rien ? Pour ressembler à un héros. C’est si beau, c’est si triste un héros !
Et puis grand comme ça…
Et vous avez le temps de faire tout ça ? Oui, je dors beaucoup.
C’est si drôle d’être un humoriste !
op o
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Vous n’êtes ni peintre, ni écrivain, ni cinéaste, ni héros, vous êtes humoriste.
s et dessins de Roland Topor ©N , photo Texte ico la
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l’aimable autorisation des éditions
Maintenant, je suis grand comme ça…
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TOPOR
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expressions un magazine à l’ouest
Propulsé star locale en 2009 au salon Arts Atlantic de La Rochelle, El péon, graffeur devant l’éternel, a connu sa traversée du désert. Alors que les passants s’arrêtent toujours devant ses portraits géants ornant les murs du Gabut, promis à la démolition, il compte sur la nouvelle édition de cette biennale pour redorer son blason. Et durer.
et d’aujourd’hui, concentrées en un élément emblématique, le sourire de mère Teresa, la cigarette de Gainsbourg, le cri de Bruce Lee. Les visages sont découpés à coups secs – « je fais juste un sketch rapide au stylo Bic pour trouver les axes, jamais de crayon, je préfère refaire que gommer » –, pas d’arrondi ni de nuances pour celui qui dit « ne pas savoir dessiner », mais une maîtrise totale de ses effets en direct, larges coups de rouleau, jets de peinture et de bombe qui taillent les reliefs et les plantent dans le noir.
graffiti EL PÉON
One shot
Catherine Fourmental-Lam Peindre en spartiate Le parcours est en règle : un ado qui s’ennuie, écoute du rap, traîne dans les rues de Niort et de Poitiers, avant d’avoir une révélation en 1995 devant un graffiti militant singeant le Chirac des essais nucléaires en Obélix portant une bombe. Vite, il s’octroie un blaze, « El Péon » – le paysan provincial qui laboure en aveugle –, le tagge dès qu’il peut. Ensuite, commence le travail « qui fait peur » : exploser les
murs en vandal, goûter l’adrénaline de l’interdit, de la réalisation en un one shot, avec le défi de traits et de lettrages parfaits. Mais écrire son nouveau nom partout ne suffit pas. Une contrainte économique l’aide à se singulariser : « Avec les bombes, on ne mélange pas les couleurs, la facture est énorme.
J’ai trouvé une solution pour peindre tous les jours : des bombes noires et blanches pour les détails, de l’acrylique bas de gamme en fond. » Le choix de ses sujets va aussi trancher : des figures, en gros plan, resserrées sur un regard et une posture qui défie le passant. La force de frappe est relayée par la stature de ces icônes du xxe siècle
poitiers odile azagury
La danse à bras le cœur Depuis le début des années 70 Odile Azagury danse et fait danser des professionnels mais aussi des amateurs, sur des scènes, dans des lieux publics ou privés, sur des thèmes croisés, riches de fougue et de sensualité, parfois jusqu’à l’extrême.
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Dany Huc
out a commencé aux Ballets de la Cité, à Paris ; deux ans plus tard elle rejoint le Groupe de recherches théâtrales de l’Opéra de Paris « habité » par Carolyn Carlson ; elle fonde ensuite le Four Solaire avec Anne-Marie Reynaud, et l’atelier Anna Weill pour une danse hors des lieux traditionnels. Nous voici au cœur d’un choix qui persiste et signe : ouvrir la danse, la faire circuler, dans des projets, des créations, comme autant de manifestes, mêlant professionnels et amateurs : « Danseurs tous en Seine »,
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cinq cents danseurs occupant sept km de quais ; « Parlez-moi d’amour », chorégraphes et amateurs développant le leitmotiv de hordes traversant le plateau ; « Les Noces », six noces entre danseurs et musiciens, les amateurs offrant chacun un cadeau : un chant ou une danse… Depuis deux décennies Odile Azagury et sa compagnie Les Clandestins sont à Poitiers, travaillant main dans la main avec le TAP*, les maisons de quartier, l’université, semant avec une généreuse détermination, une énergie, un amour de la danse et des gens à toute épreuve.
larges coups de rouleau, jets de peinture et de bombe
Perspectives et projets Tout d’abord un projet triennal démarré en 2011 à l’initiative des chorégraphes Francis Plisson, David Rolland et elle-même : inviter quatre autres chorégraphes en partage, les univers poétiques de chacun s’interpénétrant. En 2012 sera créée une pièce au titre non encore arrêté, une invitation particulière, avec toutes les maisons de quartier, à « amener le public vers des perceptions sensorielles fortes, embarqué par cinq danseurs, puis convié à un déjeuner exhausteur, lui aussi, de sensations ». En 2012 toujours, « Dansons Jardins » fera évoluer dix duos (un danseur, un musicien) dans des jardins privés de Poitiers, ouverts au public. Enfin, « Femmes de Sang », deux danseuses, Delphine Pluvinage et Alexandra Naudet, re-questionnant la robe rouge de cinq mètres de diamètre conçue pour « Anna » en 2007 ; « réexplorer cette robe, chercher ce qu’elle dit, au fond, l’importance du rouge, et du blanc ; la vie, la mort, énergie rouge et blanc létal et aussi la question de l’apparence, qui on est ?, le visible, l’invisible, la complexité… » Dans un même temps, Odile Azagury dansera à Chaillot dans « La Jeune fille et la Mort » chorégraphié par Thomas Lebrun**, minimaliste orfèvre de la danse. « Je ne suis pas la jeune fille », ironise-t-elle ! De tout cela, qui n’est pourtant qu’un « digest », se lève une évidence : l’énergie est le mot que l’on associe immédiatement à Odile Azagury, une énergie positive de bâtisseuse, de combattante, politique, et poétique. • * TAP : Théâtre Auditorium de Poitiers, scène nationale. ** Thomas Lebrun : directeur du CCN Tours.
Sortir du bouclier En 2009, grâce aux conseils d’un ami collectionneur, El Péon tente de décliner son énergie rageuse sur toile : « Avec un mur, les limites sont infinies, là il m’a fallu composer beaucoup plus. » Au vu du nombre de tableaux qui ont été vendus en un soir à la galerie Glineur de l’île de Ré, l’examen de passage est une réussite. Mais reste que sa condition de magasinier le matin et graffeur l’après-midi n’a pas changé. Par-delà le découragement, aujourd’hui l’énergie se poursuit : des battles avec des tatoueurs, de nouvelles toiles plus revendicatives, où il veut sortir de la seule admiration pour les grands hommes qu’il a si bien peints. Et le graff toujours. « Je veux accepter ma sensibilité, me mettre à poil sans rien lâcher. » D’ores et déjà, respect. •
VOX ÉCHO
La minute citoyenne pierre labardant
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ox Écho est une « voix sans maître ». Un site qui donne la parole. Cette association née à Toulouse offre une tribune Internet aux représentants des courants alternatifs. Se posant en garant de la lutte et du respect des libertés, il diffuse des émissions consacrées à des thèmes de notre société actuelle (comme la désobéissance civile et la non-violence), des lectures des textes fondateurs de la Révolution française et des témoignages d’activistes du quotidien (tels les « Robin des Bois de l’énergie » rétablissant l’accès à l’énergie des foyers défavorisés ayant subi une coupure). Un objectif unique et ambitieux : proposer des solutions réalistes pour que le citoyen ne souffre plus d’une crise dont il n’est pas responsable. Et conserve sa dignité. « Mais aujourd’hui la banqueroute, la hideuse banqueroute, est là. Elle menace de consumer vous, vos propriétés, votre honneur. Et vous délibérez*. » • * Conclusion du discours prononcé par Mirabeau le 26 septembre 1789 devant l’Assemblée.
en savoir plus www.vox-echo.org
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agenda nov + déc
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nov mercredi 02 ■ Florence Gourier Galerie Eva Doublet St Georges-du-Bois 05 46 27 50 70 jusqu’au 06 novembre ■ Delphine De Luppé : Plan libre et Anna Hurtig : Nightvisions Galerie V La Rochelle 06 71 12 97 35 jusqu’au 11 novembre ■ Machin’s par Sylvie Curtie L ’ Azile – La Rochelle 05 46 00 19 19 jusqu’au 30 novembre ■ Alain Desvergnes Paysage de portraits, portraits de paysages Le Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 jusqu’au 15 décembre ■ entretemps Bernard Calet Espace Art Contemporain – LR 05 46 51 50 65 jusqu’au 23 décembre ■ En tête à tête. Parures de tête à travers le monde Musée d’Angoulême Angoulême 05 45 95 79 88 jusqu’au 31 decembre ■ Installation de Sylvie Tubiana Musée d’Angoulême Angoulême 05 45 95 79 88 jusqu’au 31 décembre ■ Le Binôme Yann Werdefroy & Alain Donnat La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 jusqu’au 01 anvier ■ Peinture et sculpture Daniel Doutre Musée du Donjon – Niort 05 49 28 14 28 jusqu’en février ■ De la Préhistoire aux Romains, 100 000 ans d’armes et d’outils Musée du Donjon – Niort 05 49 28 14 28 jusqu’au 20 mai ■ Thierry Samitier en rééducation L ’ Azile – La Rochelle 05 46 00 19 19 jusqu’au 06 novembre ■ Moovance Cie Chriki'Z Fabrique du Vélodrome – La Rochelle 05 46 27 12 12 jusqu’au 04 novembre jeudi 03 ■ La Gonfle Théâtre regional des Pays de la Loire Abbaye Royale – St-Jean-d’Angely 05 46 59 40 40 ■ Jimmy Burns + Xavier Pillac Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ Hot pepper, air conditioner, and the farewell speech Mise en scène par Toshiki Okada Théâtre national – Bordeaux 05 56 33 36 84 jusqu'au 05 novembre vendredi 04 ■ Hilight Tribe Espace Culturel Leclerc Niort 05 49 17 39 17 ■ Dub Inc + 1re partie La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ La Gonfle Théâtre regional des Pays de la Loire La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 ■ Concert rotary Espace Encan La Rochelle 05 46 45 90 90 ■ Orchestre National de Bordeaux Aquitaine Le Gallia Théâtre – Saintes 05 46 92 20 82 ■ Tucson la noche Live au bar du TAP TAP – Poitiers 05 49 39 29 29 ■ Tartuffe d’après Tartuffe Mise en scène de Gwenaëk Morin Théâtre des Fourriers – Rochefort 05 46 82 15 15 jusqu'au 05 novembre ■ La Botte secrète Opéra bouffe La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 jusqu'au 05 novembre samedi 05 ■ Café livres Médiathèque – Aytré 05 46 30 19 03 ■ La Calligraphie Japonaise Frédéric Kuhnapfel Larochelllivre – La Rochelle 05 46 34 11 63 ■ Jacky Bénéteaud Séance de dédicaces du livre « Pages intérieures » Librairie Mille Sabords – La Rochelle 05 46 51 74 06 ■ Cabaret New Burlesque TAP – Poitiers 05 49 39 29 29
■ Mariana / El canto de despedida Danse Le Gallia Théâtre – Saintes 05 46 92 20 82 ■ They we sleep’ + Nyktalop Mélodie Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ Ultracoït + Welldone Dumboyz Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 dimanche 06 ■ Variations Goldberg Bach – Zhu Xiao Mei TAP – Poitiers 05 49 39 29 29 ■ Turzi électronique Expérience + K-X-P Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 lundi 07 ■ Rue des contes provençaux Chanson La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 jusqu'au 08 novembre ■ Tartuffe Mise en scène par Gwenael Morin Le Gallia Théâtre – Saintes 05 46 92 20 82 jusqu'au 08 novembre ■ Un soir, une ville Daniel Keene, Didier Bezace La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 jusqu'au 09 novembre mardi 08 ■ Haïkus suite Blue Yeti Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 jusqu’au 12 novembre ■ La Loi du marcheur de Nicolas Bouchaud et Éric Didry TAP – Poitiers 05 49 39 29 29
vendredi 11 ■ Yuksek + Mc Luvin La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ L’affaire Dussaert De et par Jacques Mougenot La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 samedi 12 ■ Tucson La Noche : Brian Lopez + Gabriel Sullivan + French Tourist La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ Jean Genet, le contre-exemplaire Un film de Gilles Blanchard Médiathèque – La Rochelle 05 46 45 71 71 dimanche 13 ■ Contact un film de B. Dean et Martin Butler Musée d’Angoulême – Angoulême 05 45 95 07 69 ■ Phoebe Killder + Mesparrow + Slim Wild Boar Le Camji Niort 05 49 17 50 45 mardi 15 ■ Rumba sur la lune Poème visuel La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 ■ As you like it de William Shakespeare Complexe municipal – TonnayCharente 05 46 82 15 15 ■ La Grande épopée de Petit Bonhomme Groupe Démons et Merveilles Maison Georges Brassens – Aytré 05 46 30 19 03 ■ Roméo et Juliette Mise en scène Olivier Py La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 jusqu'au 17 novembre
du 16 au 20 novembre ■ festival ofni #9 Organisé par Nyktalop Mélodie à Poitiers, OFNI propose films, concerts, performances audiovisuelles et expérimentations visuelles, ateliers, expositions et salon OFNI d'éditeurs indépendants... Dont un focus Britain's got... other talent dans la programmation 2011 avec une soirée Hammer Films en parallèle de l'exposition sur les fanzines et cinéma de genre à la Médiathèque. Entièrement dédié à la création visuelle le festival s'étoffe (depuis 2010) d'un Salon d'éditeurs indépendants & Sets AV DJ/VJ. Tél. : 05 49 45 85 82 – www.ofni.biz
■ Escales documentaires 11e festival international du documentaire de création La Rochelle 05 46 42 34 16 jusqu’au 13 novembre ■ Concert Mensa Sonora à la mémoire de Jean-Robert Béjuge Chapelle Ste Marie – Niort 05 46 00 13 33 ■ Dom Juan Version pour 5 comédiens Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 jusqu'au 09 novembre ■ La Répétition Molière, Jouvet, Bergman Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 jusqu'au 09 novembre ■ Installation Ginette Sarazin Le Pilori Niort 05 49 78 73 82 jusqu’au 26 novembre mercredi 09 ■ Chokebore + The Patriotic Sunday Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 ■ Météomarines Art électroacoustique Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 ■ Selah Sue + 1re partie La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ El viento en un violin Mise en scène de Claudio Tolcachir Théâtre national – Bordeaux 05 56 33 36 84 jusqu’au 12 novembre jeudi 10 ■ Laïka “Le métissage naturel du jazz” Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ Hommage à Charlie Parker Théâtre des Fourriers – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ Boxe Boxe Danse Hip-Hop Mourad Merzouki La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00
■ Le maître des marionettes Mise en scène par Dominique Pitoiset Théâtre national – Bordeaux 05 56 33 36 84 jusqu’au 19 novembre mercredi 16 ■ Mongol Théâtre du Rivage Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ Festival O.F.N.I. #9 Nyktalop Mélodie Poitiers 05 49 45 85 82 jusqu’au 20 novembre jeudi 17 ■ Les folies d’Offenbach Mise en scène par Jean Lacornerie Le Gallia Théâtre – Saintes 05 46 92 20 82 ■ Blitz the Ambassador + Micronologie Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 ■ Zone libre vs Casey & B. James + l’Enfance rouge + Pneu La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ Yaël Naim avec David Donatien Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ Festival du film d’aventure Espace Encan La Rochelle 05 46 45 90 90 jusqu'au 19 novembre ■ Les Passagers La Rue sur les murs Le Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 jusqu’au 15 décembre vendredi 18 ■ Projection d’un manga et kamishibaï Salle Jean Vilar – Aytré 05 46 30 19 03 ■ Resistance 5 Joseph 1960 Astrolabe – La Rochelle 05 46 67 47 67 ■ Les Têtes Raides Espace Culturel Leclerc Niort 05 49 17 39 17
expressions un magazine à l’ouest
■ Rokia Traoré “Roots” La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ Sophie Alour Quintet Jazz La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ Dans le collimateur de Fantazio TAP Poitiers 05 49 39 29 29 ■ OFNI / Messer Chups + Double Nelson + Britain’s got… other talent Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 jusqu'au 19 novembre ■ Arts Atlantic Espace Encan La Rochelle 05 46 45 90 90 jusqu'au 20 novembre ■ Jupes courtes et conséquences L ’ Azile La Rochelle 05 46 00 19 19 jusqu'au 20 novembre ■ Aline et Compagnie Théâtre – Musique – Danse – Cinéma Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 jusqu'au 20 novembre samedi 19 ■ La fabrique du père noel Le Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 jusqu’au 03 décembre ■ Mirka Lugosi Le Confort Moderne – Poitiers 05 49 46 08 08 jusqu’au 13 janvier ■ Mtendeni Maulid Musique du monde La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 dimanche 20 ■ Chœur & Luth Ensemble Héloïse Abbaye – Celles-sur-Belle 06 30 80 97 86 ■ Attendre n’est pas mourir mais ça y ressemble Compagnie L’œil de Pénélope La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 ■ Petit Noof Compagnie des Uns et des Autres Maison Georges Brassens – Aytré 05 46 30 19 03 mardi 22 ■ Au lustre de la peur Théâtre des Fourriers – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ Le mardi à Monoprix avec Jean-Claude Dreyfus Le Gallia Théâtre – Saintes 05 46 92 20 82 ■ Bilia Bah, dramaturge Guinéen Rencontre lecture Centre intermondes – La Rochelle 05 46 34 11 63 ■ Baroufs Mise en scène par Frédéric Maragnani Théâtre national – Bordeaux 05 56 33 36 84 jusqu’au 26 novembre mercredi 23 ■ Fills Monkey Concert jeune public Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ Loupiotes de notes Compagnie des Dix Doigts Salle Jean Vilar – Aytré 05 46 30 19 03 ■ Joey Starr + 1re partie La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ Grand ensemble soufi de Zanzibar Mtendeni Maulid TAP – Poitiers 05 49 39 29 29 ■ Les flames de Paris 1789 Espace Encan – La Rochelle 05 46 45 90 90 ■ Aïda Opéra de Giuseppe Verdi Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ Alexandre Tharaud & Les Violons du Roy La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ Une raclette Chiens de Navarre TAP – Poitiers 05 49 39 29 29 jusqu'au 25 novembre ■ Craig Johnson Rencontre avec l'écrivain américain Librairie Calligrammes La Rochelle 05 46 41 21 65 jeudi 24 ■ Greg Zlap Air Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ Temps d’info musicale sur la distribution Animé par Sidilarsen Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ Aucan + Picore Le Confort Moderne – Poitiers 05 49 46 08 08 ■ Une histoire de la musique autour du monde en partenariat avec les Jeunesses Musicales de France Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 jusqu'au 25 novembre
■ Le Carré Curieux Cirque vivant Le Gallia Théâtre – Saintes 05 46 92 20 82 jusqu'au 25 novembre vendredi 25 ■ Les bébés lisent aussi Médiathèque Aytré 05 46 30 19 03 ■ Sidilarsen + Jigsaw Le Camji Niort 05 49 17 50 45 ■ La Escucha interior Compagnie Train de nuit La Maline – La Couarde sur Mer 05 46 29 93 53 ■ Festival d’Automne Maison Georges Brassens Aytré 05 46 30 19 03 ■ Didier Wampas + 1e partie La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ Concert Prokofiev Debussy Orchestre Poitou-Charentes et Daniel Mesguich Gymnase de la vieille Forme – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ Juliette “The No Parano Show” La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 jusqu'au 26 novembre ■ Je suis le père de tout le monde L ’ Azile La Rochelle 05 46 00 19 19 jusqu'au 27 novembre samedi 26 ■ Syd Matters + Tahiti 80 + Kid Bombardos La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ Brésil, un jardin pour la planète Film de Mario Introia La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 lundi 28 ■ The Pack Ad Le Barbarella La Rochelle 05 46 56 46 62 mardi 29 ■ Eric Fottorino Rencontre avec l’écrivain à propos de son nouveau roman, « Dos crawlé » Librairie Calligrammes – La Rochelle 05 46 41 52 48 ■ La cuisine de Pan Compagnie Chute Libre L’Eldorado – St-Pierre-d’Oléron 05 46 82 15 15 ■ …Et puis j’ai demandé à Christian de jouer l’intro de Ziggy Stardust de Renaud Cojo Théâtre National – Bordeaux 05 56 33 36 84 jusqu’au 10 décembre ■ Buenos Aires, ville imaginaire Gabriel Sivak – Ars Nova ensemble instrumental TAP – Poitiers 05 49 39 29 29 ■ Le Maître des marionnettes Dominique Pitoiset La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 jusqu'au 30 novembre mercredi 30 ■ La Brouille Théâtre des Tarabates Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30
déc jeudi 01 ■ Giédré + Nicolas Jules Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 ■ Xavier Pillac Blues and Jazzile L ’ Azile – La Rochelle 05 46 00 19 19 ■ Snakes and Ladders Théâtre des Fourriers Rochefort 05 46 82 15 15 ■ Le Maître des marionnettes Dominique Pitoiset La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ Fait(s) divers à la recherche de Jacques B. de et par Nicolas Bonneau Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 jusqu'au 2 décembre ■ Pionners à Ingolstadt Marieluise Fleisser – Y. Beaunesne La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 juqu'au 2 novembre vendredi 02 ■ Richard Bohringer Traîne pas trop sous la pluie… La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 ■ The Toasters + 65 Mines street Le Camji Niort 05 49 17 50 45 ■ Slam et récits de voyage + atelier de Slamalamer et Jamel Balhi Astrocafé – La Rochelle 05 46 67 47 67
■ Les Musiciens du Louvre Grenoble Marc Minkowski La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ Anne Bernex dans l’air du temps L ’ Azile – La Rochelle 05 46 00 19 19 jusqu'au 4 novembre samedi 03 ■ Danakil + Broussaï La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ Eric Legnini & The Afro Jazz Beat Jazz La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 dimanche 04 ■ Herman Dune + 1re partie La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 mardi 06 ■ Olivier Le Nan Espace Jean Burguet Niort 05 49 78 29 09 jusqu’au 16 décembre ■ ivanov Par Jean Bellorini Cognac – L ’ Avant Scène 05 45 82 32 78 mercredi 07 ■ David Murray rend hommage à Nat King Cole Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ Terres ! Lise Martin – Nino d’Introna La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ Gardenia Alain Platel – Frank Van Laecke La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 jeudi 08 ■ Alfie Ryner Astrocafé La Rochelle 05 46 67 47 67 ■ Puggy Espace Culturel Leclerc Niort 05 49 17 39 17 ■ Faites entrer Fabrice éboué Espace Encan – La Rochelle 05 46 45 90 90 ■ Salves de Maguy Marin Théâtre National – Bordeaux 05 56 33 36 84 jusqu'au 10 novembre
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samedi 10 ■ The toxic avenger + Teenage bad girl + Nasser La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ Kiemsa + andreas & Nicolas + Johk Le Camji Niort 05 49 17 50 45 ■ Svart Crown + Blis of flesh Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 ■ pan Cie Irina Brook Cognac – L'avant scène 05 45 82 32 78 mardi 13 ■ Une nuit arabe et Le dragon d’or de Roland Schimmelpfennig Théâtre National – Bordeaux 05 56 33 36 84 mercredi 14 ■ ID Cirque Eloize La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 jusqu’au 18 decembre ■ Mini-Mino Compagnie Le chat perplexe Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 ■ Opéra de Pékin Académie nationale de Tianjin, Chine Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 jeudi 15 ■ Bubble Boum Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 ■ My hand in your face Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ Ibrahim Maalouf “Électrique” La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 vendredi 16 ■ Frédéric Urto, Guillaume Goutal, œuvres récentes Orbe Studio – La Rochelle 06 33 66 87 51 ■ Little Balouf “Ouf, c’est un bal” Le Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ La Santé en prison M. le Ministre L ’ Azile La Rochelle 05 46 00 19 19 jusqu'au 18 décembre
novembre
lturel espace cue de de la vill le la rochel
mardi
08 12 samedi
la rochelle escale multimédia
haÏkus suite installation multimédia interactive de Blue Yeti Présentée par le Carré Amelot entrée libre
toute la programmation sur www.carre-amelot.net
5 rue des Géraniums - LA ROCHELLE Tél. : 05 46 56 80 50
9 au 15 DéCEMbrE ■ Pour lE MEillEur Et Pour lE PirE - CirquE aïtal 09/12 et 10/12 à 20h30 - 11/12 à 17h - 13/12 à 20h30 14/12 et 15/12 à 19h30 Sous chapiteau au Stade Rouge - Rochefort « Un grand brun costaud et une petite blonde impressionnants dans leurs acrobaties et leurs portés de main à main. À deux, ils inventent tout un cirque ! » Renseignements : 05 46 82 15 15 - www.theatre-coupedor.com www.facebook.com/coupedor
vendredi 09 ■ Maria Dolores y Habibi Starlight Cabaret La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 ■ François & the atlas Mountains + 4 Guys from the future Le Camji Niort 05 49 17 50 45 ■ Luisa Futoransky Rencontre avec la poète Centre Intermondes – La Rochelle 05 46 34 11 63 ■ Pour le meilleur et pour le pire Cirque Aïtal Chapiteau Stade Rouge Rochefort 05 46 82 15 15 jusqu’au 15 décembre ■ Trois poètes libertaires : Prévert, Vian, Desnos Gabor Rassov La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 jusqu'au 10 décembre ■ L’invitation à la valse d’Alexandre Dumas L ’ Azile – La Rochelle 05 46 00 19 19 jusqu'au 11 décembre
dimanche 18 ■ Les princesses du Guizhou un film de Patrick Bernard Musée d’Angoulême – Angoulême 05 45 95 07 69 ■ Chapeaux un film de Claude Chuzel Musée d’Angoulême – Angoulême 05 45 95 07 69 mardi 20 ■ Installations de Didier Serplet Musée d’Angoulême – Angoulême 05 45 95 79 88 jeudi 22 ■ Le monde de Félix présente par Ciné Passion 17 La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 ■ Anybody can be a DJ’ Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 mardi 27 ■ Duel Spectacle musicale La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 vendredi 30 ■ Love circus Pour le nouvel an L ’ Azile – La Rochelle 05 46 00 19 19
BERNARD CALET
Exposition
du 29 octobre au 23 décembre 2011 Espace Art Contemporain 28, rue Gargoulleau - La Rochelle Tél. : 05 46 34 76 55 www.larochelle.fr
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expressions un magazine à l’ouest
collectif
la rochelle
qui je travaille me disent : “j’ai besoin de créer, sinon je ne peux pas vivre”. » L’autre critère déterminant est purement subjectif : « Si je ressens que quelqu’un peut mûrir avec moi et avec le temps… » Cinq ont à ce jour adhéré à ce sens de la relation… et au contrat qui l’encadre précisément – diplômée en communication, Ulrika l’est aussi en Droit. Ça sécurise. Ouvrons là une parenthèse-genèse. (Mlle Ulrika Persson est suédoise. Très jeune elle a quitté ses skis, sa montagne. Après quinze ans dans la pub, trop à l’étroit à Stockholm, elle a épousé la France, Paris, Nantes, Niort, par amour – cœur toujours. Ulrika Verger est passionnée d’art depuis l’adolescence – « une démarche personnelle » – et toute sa vie a fréquenté expos et ateliers. « J’avais beaucoup d’artistes autour de moi ; j’ai décidé d’ouvrir une galerie et de devenir agente. »)
Ulrika V., agente d’artistes
Noces Bar-Bars Pierre Labardant
«P
aris, la nuit c’est fini. Paris va crever d’ennui. » Nous sommes en 1988, en pleine explosion du mouvement alternatif. Le groupe Mano Negra entonne un hymne à la nuit. Ronde de nuit est un titre de l’album « Patchanka » qui va propulser Manu Chao au rang de porte-parole de la jeunesse. Dans cette complainte nerveuse, le leader de la fanfare rock fustige les mesures prises par la mairie de Paris, tenue par Jacques Chirac, pour entraver les bars dans leur animation de la vie nocturne. Près de vingt-cinq ans après, le débat est toujours d’actualité, à Paris et partout ailleurs en France. Mais la résistance s’organise.
en savoir plus www.bar-bars.com
« La galerie, c’est ma fenêtre d’agente. Tous les artistes que j’expose ont un lien avec la géométrie, l’architecture, les lignes. »
R
Élian Monteiro
osa-Maria est éclose au printemps. Le talent de Rosa-Maria Unda Souki était bien là, mais il n’avait encore pas éclaté aux yeux du monde. Repérée par Ulrika Verger, agente (merci de respecter ce mot en genre), elle s’est élevée en quelques mois de quasi inconnue au rang d’artiste émergente. Saluée par le Prix spécial du jury au salon d’art contemporain de Montrouge, elle a pu présenter ses toiles au Palais de Tokyo… via La Rochelle où Ulrika V. tient aussi galerie* : « Ma fenêtre d’agente ». Voici donc un métier, dont on évoque plus souvent les raisons que le cœur. Pourtant, ce-
lui d’Ulrika est ouvert en V : un cœur à l’ouvrage, gonflé, battant, palpitant pour ces (ses) peintres, photographes, sculpteurs qu’elle a choisi de révéler. « Il ne suffit pas de mettre ses toiles au mur mais d’aider l’artiste à se développer à prendre sa valeur. Certains ont déjà un parcours, d’autres pas. Je dois les faire progresser dans leur carrière. » La faim ! Si Ulrika V. se tient très au fait de l’actualité artistique, c’est moins pour surfer sur la vague que pour anticiper la prochaine. Au-delà de tout opportunisme qu’il y aurait à découvrir une perle (Rosa-Maria), ses choix dépendent, dit-elle, « du talent et de la faim ». La faim ? « Oui ! Tous les artistes avec
métier designer
Arrêt de jeu I
João Garcia
l n’y a pas longtemps, j’ai eu l’occasion d’aller découvrir ce que la biennale de design de Lisbonne1 présentait cette année. C’était non seulement l’opportunité de voir des expositions et de discuter avec des créateurs, mais aussi de prendre le pouls d’un pays qui traverse des temps difficiles. Les métiers de la création sont, eux aussi, directement touchés par le ralentissement de l’économie et, par conséquent, par le manque de travail. Mais, mélangées au sentiment de lassitude, d’indignation et d’injustice, j’y ai aussi trouvé une irrévérence et une inventivité remarquables, que ce soit dans les graffitis et affiches dans la rue, les objets de Fernando Brízio2 ou dans les prises de parole au cours de discussions animées.
© exd'11
Collectif Créé il y a dix ans dans la région nantaise, Culture Bar-Bars répand peu à peu la bonne parole. Ce collectif regroupe des bars adhérents qui refusent la fatalité, qui veulent soutenir le lien social et assumer un rôle culturel de premier ordre. Hélène et Stéphane Car les statistiques du Café au Soleil jouent en leur défaveur : 500 000 au début du xxe siècle, les bars ne comptent plus que 35 000 représentants aujourd’hui. 2 500 ont encore fermé en 2008. Les décrets, les arrêtés municipaux et préfectoraux, les normes nationales et européennes rendent chaque jour leur travail plus difficile. Dans le même temps, le nombre d’artistes (en particulier les musiciens interprètes professionnels) augmente et la consommation de musique des Français s’accroît. Le problème de la diffusion se pose donc en permanence. Par force de loi, le concert devient l’apanage de lieux identifiés, eux-mêmes réglementés (par exemple les salles de musiques actuelles), qui vident les cafés de leurs clients et de leur substance. Le collectif Culture Bar-Bars a décidé de lutter sur plusieurs fronts. Mouvement résolument citoyen, il s’efforce tout d’abord de créer un cadre légal à l’existence de « cafés cultures », lieux de vie dont la visée est non seulement culturelle mais surtout sociale (« le bien vivre ensemble »). Bar-Bars s’est constitué en collectif pour donner un écho plus large à son projet, organiser la représentation des cafés dans les organisations professionnelles et syndicales, et créer une entité de poids présente dans le débat avec les collectivités et l’État. Et la meilleure défense étant l’attaque (conviviale), chaque année depuis dix ans, il associe tous les cafés adhérents pour un Festival Culture Bar-Bars (les 24, 25 et 26 novembre cette année) et met en évidence le rôle fondamental de ces petits lieux de diffusion à l’occasion de concerts dans toute la France. Des bars comme le Café au Soleil à La Rochelle, la Chaloupe à Rivedoux-Plage ou l’Entr’acte à Niort, militants infatigables de la cause, compteront parmi les plus féroces Bar-Bars de la région le temps d’un week-end festif. •
Une situation difficile, quelle qu’elle soit, a souvent le mérite de remettre les certitudes en question. Et c’est dans cet esprit que je me suis trouvé confronté à des gens, des amis, qui ont partagé avec moi leurs inquiétudes sur l’utilité de leur métier ou la façon de l’exercer. Ces discussions trouvaient un écho dans le thème (judicieux) que la biennale avait choisi pour cette édition : useless (inutile). Vis-à-vis du métier de designer/graphiste, souvent défini par sa fonction utilitaire (en opposition aux métiers artistiques), la biennale de Lisbonne a choisi de po-
Fin de genèse À l’appui d’un carnet d’adresses touffu, d’un regard bleu baltique qui voit clair devant, Ulrika V. développe un réseau d’échanges avec d’autres galeries internationales pour amener des artistes d’ailleurs (Europe, Amérique) à La Rochelle – c’est fait – et offrir à ses protégés de nouveaux horizons – c’est en cours. Pas n’importe où, pas à n’importe quel prix. Elle propose, l’artiste dispose. Il peut refuser un lieu. « Le dialogue est très ouvert. » L’agente est présence, douceur et discrétion aux côtés de ceux dont elle porte l’œuvre. « Je demande juste qu’ils travaillent fort. Je respecte le cocon de chacun, je n’interviens pas dans sa créativité pour ne pas risquer de la couper. Mais si l’un perd l’inspiration, je suis là pour l’aider à se retrouver. » On a vu, autour d’Ulrika V., des artistes heureux. • * Galerie V., 5 rue Saint-Michel à La Rochelle, expose actuellement Anna Hurtig, photographe et Delphine de Luppé, peintre. www.galerie-v.com
ser la bonne question. Comme si elle avait voulu se joindre aux doutes des créateurs et en même temps donner une vitrine à leurs questionnements. Pour beaucoup de ceux que j’ai rencontrés, il était justement question de (re)trouver une utilité à leur métier, qui souvent se confond avec leur vie. L’arrivée de la crise a mis à nu leurs faiblesses, leurs insuffisances professionnelles, la platitude du travail produit parfois. Comment peut-on vivre avec l’idée que l’on fabrique du vent ? que l’on produit des idées, des images, des objets ou des espaces de vie qui, à peine nés, exhibent déjà une banalité sans intérêt ? Pourquoi continuer à produire pour un système en faillite ? Quand une certaine manière tiède de travailler ne paie plus, l’agitation incertaine d’une crise générale paraît être le bon antidote à l’ennui malsain. Un ami m’a dit : « Maintenant je n’ai plus le choix. Il ne me reste qu’à donner du crédit à mes propres crises, pour me révolter et m’en débarrasser. » 1. Experimenta design, à Lisbonne, jusqu’au 27 novembre 2011. 2. www.fernandobrizio.com
expressions un magazine à l’ouest
L
élian monteiro
e trait. Il est comme une écriture, tracé d’une fine pointe de stylo ; très sensible, un peu tremblé. Une photo qui bouge. La couleur. Elle est diluée au lavis. Diluée la vie. Celle de Simon, en panne d’inspiration dans sa carrière d’auteur de BD ; de passion dans sa vie amoureuse ; de crédit puisque Claire veut une maison – il est en panne d’envie d’avoir, autant que d’envie d’être. À la piscine, Simon aurait même un peu tendance à se laisser couler. Un jour de hasard qui vous tourne bien les choses, il est invité à un festival de banda desenhada. À Lisbonne, Simon Muchat – avec cet étrange « t », étranger à son nom d’origine portugaise – est saisi au cœur, submergé. C’est la vague. Cette langue solaire, sa musique ; la saveur d’un marché ; la plage, un retour de pêche, des poissons d’argent ; ces badauds, ces pêcheurs, « Mes amis… mes frères. Dans mes bras ! Je vous aime ! » Simon n’avait pas souri depuis longtemps. Permettez, Simon, que je vous appelle Cyril ? Cyril Pedrosa ? Oui, mais seulement à 70 %… « Ce n’est pas tout à fait autobiographique. Ce n’est pas le récit de ma vie. Plutôt du matériel personnel que j’ai utilisé. »
L’amour et la honte Cyril Pedrosa n’est pas Simon : en couple, papa de deux ados musiciens, il ne sombre pas dans la piscine de Nantes où il vit (il est né picto-charentais, mais pas plus), dessine ses huit heures par jour et livre ses planches en liberté chez Dupuis – avant cela Delcourt ; Fluide Glacial. En revanche, le nom de Pedrosa (sans t) vient bien d’un grand-père portugais qui n’a pas pris le temps de se raconter ni dire pourquoi il a quitté le pays. L’aïeule n’en a pas soufflé plus dans ce français chuinté en saudade – blues lusophone. Langue de chantier et de paradis perdu, finissent par ruminer les descendants d’immigrés. « L’amour et la honte, cela pourrait être la devise des familles de migrants. » Cela vaut une BD plantée comme un grand livre. Le terme de roman graphique prend certainement en ces 250 pages-là son sens le plus évident. « J’ai d’abord réalisé un vrai travail d’écriture. Chez Dupuis, José-Louis Bocquet m’a laissé libre de faire comme je l’entendais. Tout a été possible grâce à lui. J’ai écrit cette histoire avec beaucoup de rigueur et de sincérité – sans sincérité, ce genre de chose ne fonctionne pas – et j’ai adoré ça. Je lui ai remis un manuscrit fini. Puis j’ai dessiné à partir de ce texte, en retravaillant les dialogues au fur et à mesure que j’avançais, en resserrant les boulons, en adaptant. Un peu comme au cinéma. » Pedrosa a passé deux ans à ciseler la partie française de l’album : celle de Simon à Paris, en rupture, filant en province marier la cousine, retrouvant la famille. Les histoires de famille. Irrépressible envie de Portugal chez Simon. Impérieuse nécessité de s’y rendre chez Cyril. Cette fois pour un voyage voulu, une traversée de soi, un séjour à dess(e)in où fouiller l’histoire, ouvrir un carnet, croquer la tiédeur d’une nuit, noter les mots du matin. Trois mois à Lisbonne et au village des origines. Un cousin, un jardin, le bonheur à portée d’orange.
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Cyril Pedrosa la BD comme un roman
« Portugal », à tous les migrants du monde Vous dites ?... Vous dites ne pas aimer Tintin… Je reconnais l’habileté d’Hergé, mais depuis que je suis petit Tintin m’ennuie. C’est chiant, froid, sans humour. Astérix m’a donné envie de faire de la BD. Aujourd’hui, j’aime Blutch, son exigence, son ambition, sa virtuosité. Il n’est pas là pour faire du beau. Vous dites (Simon), dans Portugal, « J’avais passé de longues années à consciencieusement rater mes livres »… Je me suis un peu réconcilié avec mes précédents livres. Mais Les Cœurs solitaires, mon premier album seul, est un album que je n’ai pas réussi. Cela dit, si tu ne te trompes pas, tu ne peux pas réussir quelque chose par la suite. Jusqu’à Portugal, je ne savais pas très bien pourquoi je faisais des livres. À présent, je sais un peu plus où je suis.
En haut à gauche : couverture de l'album Portugal ; Les autres images sont issues du carnet de croquis de Cyril Pedrosa.
La couleur qui raconte Pedrosa a ainsi composé la dernière partie de son livre. La langue – par-delà la méthode Assimil ! – y est une douce présence, un fond sonore en bulles qui chantent, jaune-orangé, leur V.O. colorée. Le lavis c’était pour Paris. Ici la lumière est chaude, trempée d’aquarelle ; le trait est plus sensible encore, prêt à rompre. « J’ai travaillé en direct,
en utilisant les accidents. Je me suis laissé surprendre et porter par ces accidents, comme le personnage de Simon. C’était une forme d’impro, comme un jazzman qui se plante mais qui va utiliser ça pour rebondir. J’ai trouvé les solutions en progressant. Quant à la couleur, je ne l’utilise pas pour faire beau mais de la même manière que la lumière au cinéma. » C’est la couleur qui raconte, une histoire profonde et légère, parce qu’un livre de Pedrosa, lu à la clarté du Portugal, c’est tendre et âpre parfois, drôle toujours, à fleur de peau, pudique et nu jusqu’à l’os. Croit-on qu’il ne s’y passe pas grand-chose… et tout y est dit du voyage vers qui l’on est en cherchant d’où l’on vient. Il en surgit une œuvre intime et universelle, magnifique lettre adressée à tous les migrants du monde. Bom dia chamo-me Simon. Simon Mucha. •
Vous dites que si vous n’aviez pas rencontré David Chauvel*, vous n’auriez jamais fait de BD… Je n’étais pas assez fort à l’époque dans mes convictions et mes désirs. Je retrouve David à présent pour un nouvel album. Je vais me remettre au service de son histoire : deux frères qui vivent dans un pays en guerre ; ça parle de leur relation sur fond d’aventure avec un côté fantasy. Ce sera une parenthèse avant de rependre un travail personnel. * Sur des scénarios de Chauvel, Cyril Pedrosa a dessiné Ring Circus (4 tomes de 1998 à 2004), Brigade fantôme (2 t.), Shaolin Moussaka (3 t.). Et en solo Auto-bio (2 t., prix Tournesol 2009) et trois one shot : Les Cœurs solitaires, Trois ombres (Prix Essentiel et Prix Public, Angoulême 2008), Portugal.
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expressions un magazine à l’ouest
internet
Un peu de légèreté dans ce monde d’Internet
exhausteurs livres, disques, films...
pierre labardant http://lab.andre-michelle.com/pulsate
Faire mumuse avec les bubulles André Michelle est un autodidacte qui a repoussé l’application Flash dans ses derniers retranchements pour créer des outils de travail du son. Il a hissé ses expériences à un tel niveau qu’il a réussi à convaincre Adobe de développer ses fonctionnalités et diffuse depuis quelques mois une interface révolutionnaire de home studio baptisée AudioTool. Le chercheur n’en reste pas moins poète. Il propose sur son site laboratoire une expérience réjouissante, Pulsate, qui mêle l’image au son. En créant des cercles qui grossissent et s’entrechoquent, vous libérez des tonalités et composez une partition dont vous perdez le contrôle. www.drawastickman.com
cd
cd
Baxter Dury
cd
Blood Orange
Happy Soup
Coastal Grooves
R egal / EMI
D omino R ecords
Baxter est le fils de Ian. L’enfant du sexe, de la drogue et du rock’n’roll. Assurément. Pourtant, le retour de l’héritier Dury ne doit rien à la déviance. Le cockney railleur dit avoir retrouvé le goût de l’effort musical en courant le marathon de Londres. Effrontément. L’inspiration est revenue après sa rencontre avec Madelaine Hart, l’envoûtante voix féminine de ce nouvel album. Passionnément. « Happy Soup » est un jet de rocailles et une infinie caresse. Le goudron volant dans les plumes. Brillamment !. • P.L.
Devonte Hynes aime multiplier les noms de scène et les identités musicales. Après avoir sévi en 2008 sous le pseudonyme de Lightspeed Champion pour une production folk, le grand dadais revient cette année avec une breloque au scintillement 80’s. Un album mancunien dont les rythmes se marquent à la boîte à rythmes et s’emballent au son des guitares. Le gamin américain n’a pas connu l’époque dont il veut se faire l’écho musical, mais il vole la vedette à la plupart des héros britanniques du siècle passé. Sa Big mouth strikes again. • P.L.
Phospho
Time hits C rème
brûlée
/ L a B aleine
Et les Deux-Sèvres bordel ! Tel est le cri légitime qu’adresse l’amateur de pop souffrant de voir les chroniqueurs mondains musicaux se gargariser uniquement de la scène anglo-saxonne. Car Niort ne laisse pas aux Chamois l’exclusivité du bond et rebond. Les rythmes des Phospho indigènes provoquent des spasmes et poussent aux sautillements. La post-punk outrageuse du premier album a mûri en electro-pop rageuse dans le second. Sans renier la voix habitée d’un chanteur aux confins du grave et de l’énergie. It’s time for the hits.• P.L.
Dessine-moi un site Voilà encore un bel exemple de ce qu’un élan participatif peut produire de plus frais sur Internet. drawastickman.com est un site qui vous invite à dessiner un motif pour commencer une aventure en ligne. Ce personnage, cet objet ou cette forme indéterminée prend vie et vous entraîne dans une suite de saynètes. Vous êtes l’internaute-héros. Vous devez voler au secours de votre protégé en dessinant les solutions à ses problèmes. Peu importe la qualité de votre dessin. Seule compte votre ferme volonté de sortir l’acteur principal d’un mauvais pas. http://stockingisthenewplanking.com
Tout le monde il est beau. Tout le monde il est gentil Les sites de banque d’images s’apparentent au monde des Teletubbies. Les gens sont souriants, gesticulants et de toutes les couleurs. Ils prennent des poses insensées, se munissent d’accessoires improbables et garnissent la mise en scène d’animaux de compagnie. Stockingisthenewplanking.com vous propose de rejoindre cette famille d’iStockphotographiés. Choisissez une photo originale et recréez un univers à la mode de chez vous. Souriez bêtement, emparez-vous d’une perceuse ou enlacez un enfant. Vous êtes iFormidable.
livre
cd
Phil Sutcliffe
AC/DC High-Voltage Rock ’n’ Roll L’ultime biographie illustrée C hêne E/P/A Je dois avouer que j’ai un faible pour les beaux livres sur le rock qui racontent des histoires à grands renforts de photos et de reproductions d’objets, de pochettes et d’affiches plus belles les unes que les autres. C’est le cas avec cette magnifique bio-discographie d’AC/DC, le groupe qui joue plus fort et plus vite que son ombre. En 220 pages très fournies, c’est trentehuit ans de l’histoire du rock et du hard rock qui défilent dans ce foisonnement bien dans l’esprit de cette formation adepte des excès en tout genre. À noter : la couverture est ornée d’un joli gimmick. • P.T.
dvd
cd
John Martyn
Heaven and Earth H ole
in the
Jim Mickle E O ne
Bien qu’il faille, en général, se méfier des disques posthumes, ce « Heaven and Earth », élaboré et pré-assemblé par John Martyn peu de temps avant sa mort, en janvier 2009, est, au contraire, remarquable et cohérent de bout en bout. Le premier morceau, Heel of The Hunt, donne le ton avec ce mélange de douceur, de noirceur, de virtuosité, de force et de violence caractéristique du talent protéiforme de celui qui fut un immense chanteur et guitariste, un des très influents maîtres du folk rock et du rock anglais pendant plusieurs décennies. Une acquisition indispensable pour les fans et pour les autres. • P.T.
V irgin /EMI Après Miles Kane, poursuivons l’exploration de la nouvelle génération de pop rockers britanniques, jeunes, chic, décontractés mais classieux dans leurs partis pris musicaux. Ce troisième album contient tous les ingrédients pour les faire accéder à la gloire : des mélodies accrocheuses, des guitares implacables et allègres, de l’énergie à revendre et des voix bien en place entre celles de leurs parents, les Beatles, et celles de leurs grands frères d’Oasis. Le quatuor de Brighton n’a peut-être rien inventé, mais il le fait tellement bien. Chaudement recommandé pour prendre un bain de jouvence rock pop au cordeau. • P.T.
dvd
Li Wen Qi
La Légende du dragon O pening
Road movie proche, par son nihilisme, du film La Route, Stake Land propose une approche du film de vampires assez nouvelle tout en en conservant les bases principales. L’histoire n’est pas d’une grande originalité – le thème est récurrent depuis quelques années – mais les personnages, en revanche, sont suffisamment fouillés pour donner envie de suivre cette aventure hors norme. Le réalisateur en profite pour exprimer quelques inquiétudes quant au pouvoir des politiques, sans oublier pour autant les conséquences du fanatisme religieux et des bassesses humaines. • G.D.
Junk of The Heart
R ain /V2
dvd
Stake Land
The Kooks
Trois heures de film sur le personnage de Bruce Lee. On pensait que tout avait déjà été dit, et effectivement ce film n’apporte rien de nouveau sur la question. D’ailleurs, le scénariste insiste principalement sur la passion des arts martiaux au détriment de la carrière cinématographique de B. Lee. Un choix que l’on aurait pu comprendre, mais le tout respire le parti pris et accumule les erreurs. Heureusement, le DVD est sauvé par les bonus qui, eux, apportent des éclaircissements intéressants sur divers aspects de la vie et de la personnalité de cette icône des arts martiaux au cinéma. • G.D.
plusieurs réalisateurs*
Coffret Destination Mars A rtus
films
Ne vous attendez pas à visionner les grands films fondateurs de la science-fiction, mais vous prendrez plaisir à vous laisser porter par le charme naïf de ces petites séries B surannées qui sévissaient durant la guerre froide des années 50. Ne voulant pas officiellement attaquer le communisme soviétique (la méchante bête « rouge » américaine), les réalisateurs redoublaient de malice pour contrer les scripts reflétant les peurs paranoïaques d’invasion et d’asservissements. Ainsi, « les méchants » envahisseurs venaient de l’espace (principalement de l’Est) pour conquérir « le monde-deslibertés » qu’était l’Amérique. • G.D. * Les Envahisseurs de la planète rouge (1953) de W. C. Menzies / 24 H chez les martiens (1950) de K. Neumann / Flight to Mars (1951) de L. Selander / Red planet Mars (1952) de H. Horner