gratuit
expressions
un magazine à l’ouest nº24
mars+avril 2012
interview
Serge Teyssot-Gay p. 5
dossier
l'art en campagne p. 6 et 7
parthenay
La Martingale p. 9
saintes
Dire lep. monde 15
Supplément gratuit au journal SUD OUEST du 7 mars 2012 disponible sur les lieux de ventes des communes référencées en page 3.
expressions un magazine à l’ouest
3
édito
nº24 / mars + avril 2012
nicolas giacometti & Pierrick Zelenay
À 09
13
15
15
14
04 Opinion Dany Huc + Brèves 05 INTERVIEW Serge Teyssot-Gay 06 dossier La culture bat la campagne 09 danse Pic la Poule + Théâtre La Martingale 10 carte blanche Lou Ros 13 bd Natacha Sicaud+ Cinéma Les Mistons 14 BD Les Requins Marteaux 15 littérature Une soif de lecture + festival Dire le monde + design Fini les couilles en or ?
16 agenda 18 Internet +
exhausteurs
parution du prochain numéro mercredi 2 mai
la rentrée 2012, si tout va bien, Expressions fêtera ses cinq ans. Si tout va bien, oui… Certains d’entre vous ont vu ce magazine naître à La Rochelle dans un petit format, puis grandir en taille, en contenu, en diffusion ensuite, jusqu’à prendre sa forme actuelle de journal. La manière dont nous le concevons depuis le début n’a, elle, guère varié. Nous rendons compte des expériences culturelles qui se développent dans notre région ou au-delà, et les analysons. Nous ne revendiquons qu’une « ligne » éditoriale : la ligne brisée, la seule qui nous semble contenir en elle des lignes de fuite, des perspectives. Celle qui évite les petits arrangements avec le monde culturel, les baisemains de circonstance ou le jeu politique qui aboutissent aux publirédactionnels qui font partout florès. Quand nous décidons de publier un article, de mentionner les dates d’un événement dans l’agenda, nous le faisons gratuitement. De la même manière, nous n’avons jamais sollicité de subventions publiques. Bref, nous fonctionnons en rémunérant ceux qui collaborent au journal, pas en étant payés pour parler de tel ou tel. Des institutions publiques nous ont mis au ban pour cette attitude, mais, sans prétendre à plus de vertu que nécessaire, la relative liberté dont nous jouissons et dont nous espérons que les lecteurs tirent bénéfice s’est construite à ce prix. Un « prix gratuit » pour les lecteurs, mais dont le coût est non négligeable pour le journal. Expressions se finance par les recettes publicitaires. C’est un choix. Des entreprises de taille modeste, parfois éloignées du « monde culturel », y achètent de la publicité depuis le début et ce sont ces bailleurs engagés qui ont permis au journal de durer. Mais aujourd’hui leur aide ne suffit plus. Ce message, s’il est lu par vous, lecteurs, en tant qu’information, s’adresse donc aussi aux annonceurs, ceux du « métier » – les scènes privées, publiques, nationales, conventionnées, les organisateurs d’expositions, les promoteurs de spectacles, etc. – et tous ceux qui, sans en faire leur fonds de commerce, soutiennent l’existence de toute forme artistique, quelle qu’elle soit. Quotidiennement vous nous contactez pour diffuser des informations relatives aux manifestations que vous organisez, et nous en sommes flattés, mais maintenant que vous savez comment le journal est financé, et si vous gardez à l’esprit notre volonté d’indépendance rédactionnelle, merci de penser à Expressions quand vous décidez de faire de la publicité. Sans quoi le journal ne perdurera pas.
notre page facebook >>>>
Dpt 17 Aigrefeuille-d'Aunis / Andilly / Angoulins / Arces / Archiac / Archingeay / Ardillières / Ars-en-Ré / Arvert / Asnières-la-Giraud / Aulnay / Aumagne / Authon-Ébéon / Aytré / Balanzac / Ballans / Ballon / Beaugeay / Beauvais-sur-Matha / Bernay St-Martin / Berneuil / Beurlay / Bignay / Blanzac-les-Matha / Bords / Bougneau / Bouhet / Bourcefranc-le-Chapus / Bourgneuf / Boutenac-Touvent / Breuil-Magné / Breuillet / Brie-sous-Mortagne / Brizambourg / Burie / Bussac-sur-Charente / Cabariot / Chaillevette / Champagne / Champagnolles / Chaniers / Charron / Châtelaillon-Plage / Chérac / Chermignac / Chives / Ciré-d’Aunis / Clavette / Clion / Consac / Corme-Écluse / Corme-Royal / Courçon / Cozes / Cram-Chaban / Crazannes / Cresse / Croix-Chapeau / Dampierre-sur-Boutonne / Damvix / Dœuil-sur-le-Mignon / Dolus-d’Oléron / Dompierre-sur-Charente / Dompierre-sur-Mer / Échillais / Écoyeux / Épargnes / Esnandes / Étaules / Ferrières / Fontaine-Chalendray / Fontaines-d’Ozillac / Fontcouverte / Fouras / Geay / Gémozac / Germignac / Grézac / Guitinières / Haimps / Hiers-Brouage / Île-d’Aix / Jarnac-Champagne / Jonzac / L’Éguille / L’Houmeau / La Brée-les-Bains / La Brousse / La Chapelle-des-Pots / La Couarde-sur-Mer / La Flotte / La Grève-sur-Mignon / La Jard / La Jarne / La Jarrie / La Laigne / La Rochelle / La Ronde / La Tremblade / La Vallée / Lagord / Landes / Landrais / Le Bois-Plage-en-Ré / Le Château-d’Oléron / Le Chay / Le Douhet / Le Grand-Village-Plage / Le Gua / Le Thou / Léoville / Les Églises-d’Argenteuil / Les Gonds / Les Nouillers / Les Portes-en-Ré / Les Touches-de-Périgny / Loire-les-Marais / Loire-sur-Nie / Loix / Longèves / Lonzac / Lorignac / Loulay / Lussant / Macqueville / Marans / Marennes / Marignac / Marsais / Marsilly / Matha / Mazeray / Médis / Meschers-sur-Gironde / Meursac / Meux / Migron / Mirambeau / Moëze / Montils / Mornac-sur-Seudre / Mortagne-sur-Gironde / Muron / Nancras / Néré / Nieul-le-Virouil / Nieul-lès-Saintes / Nieul-sur-Mer / Nieulle-sur-Seudre / Nuaillé-d’Aunis / Ozillac / Paillé / Pérignac / Périgny / Pisany / Plassac / Pons / Pont-l’Abbé-d’Arnoult / Port-d’Envaux / Port-des-Barques / Préguillac / Prignac / Puilboreau / Rétaud / Rioux / Rivedoux-Plage / Rochefort / Rouffiac / Royan / Sablonceaux / Saintes / Salignac-sur-Charente / Salles-sur-Mer / Saujon / Semoussac / Semussac / Siecq / Sonnac / Soubise / Soubran / St-Agnant / St-André-de-Lidon / St-Augustin / St-Bonnet-sur-Gironde / St-Bris-des-Bois / St-Césaire / St-Christophe / St-Ciers-Champagne / St-Ciers-du-Taillon / St-Clément-des-Baleines / St-Denis-d’Oléron / St-Denis-du-Pin / St-Dizant-du-Gua / St-Félix / St-Fort-sur-Gironde / St-Genis-de-Saintonge / St-Georges-Antignac / St-Georges-d’Oléron / St-Georges-de-Didonne / St-Georges-des-Côteaux / St-Georges-du-Bois / St-Germain-de-Lusignan / St-Germain-de-Marencennes / St-Hilaire-de-Villefranche / St-Hilaire-la-Palud / St-Hippolyte / St-Jean-d’Angély / St-Jean-d’Angle / St-Jean-de-Liversay / St-Juliende-l’Escap / St-Just-Luzac / St-Laurent-de-la-Prée / St-Léger / St-Loup / St-Maigrin / St-Mard / St-Martin-de-Ré / St-Médard-d’Aunis / St-Nazaire-sur-Charente / St-Ouen-d’Aunis / St-Palais-sur-Mer / St-Pardoult / St-Pierre-d’Oléron / St-Pierre-de-Juillers / St-Porchaire / St-Rogatien / St-Romain-de-Benet / St-Sauvant / St-Sauveur-d’Aunis / St-Savinien / St-Seurin-de-Palenne / St-Sever-de-Saintonge / St-Simon-de-Bordes / St-Simon-de-Pellouaille / St-Sulpice-de-Royan / St-Thomas-de-Conac / St-Trojan-les-Bains / St-Vivien / St-Xandre / Ste-Gemme / Ste-Lheurine / Ste-Marie-de-dRé / Ste-Même / Ste-Soulle / Surgères / Taillebourg / Taugon / Tesson / Thaims / Thairé / Thénac / Thors / Tonnay-Boutonne / Tonnay-Charente / Trizay / Tugeras-St-Maurice / Vandré / Varaize / Vaux-sur-Mer / Vergne / Vérines / Villedoux / Villeneuve-la-Comtesse / Vouhé / Dpt 16 Agris / Aigre / Ambleville / Anais / Angoulême / Ars / Asnières-sur-Nouère / Aubeterre-sur-Dronne / Baignes-Ste-Radegonde / Balzac / Barbezieux St-Hilaire / Bardenac / Blanzac-Porcheresse / Bourg-Charente / Boutiers-St-Trojan / Bréville / Brie / Brossac / Chabanais / Chalais / Champagne-Mouton / Champniers / Charras / Chasseneuil-sur-Bonnieure / Chateaubernard / Chateauneuf-sur-Charente / Chazelles / Cherves-Châtelars / Cherves-Richemont / Cognac / Condéon / Confolens / Deviat / Dignac / Douzat / Étagnac / Exideuil / Fléac / Fontclaireau / Garat / Genac / Gensac-la-Pallue / Genté / Gondeville / Gond-Pontouvre / Gourville / Guimps / Hiersac / Houlette / Jarnac / Juillac-le-Coq / L’Isle-d’Espagnac / La Couronne / La Rochefoucauld / Les Métairies / Lesterps / Lignières-Sonneville / Linars / Louzac-St-André / Magnac-sur-Touvre / Mansle / Marcillac-Lanville / Marthon / Massignac / Mérignac / Montbron / Montembœuf / Montignac-Charente / Montmoreau-St-Cybard / Mornac / Mouthiers-sur-Boëme / Nanteuil-en-Vallée / Nercillac / Nersac / Pranzac / Puymoyen / Rouillac / Roullet-St-Estèphe / RoumazieresLoubert / Ruelle-sur-Touvre / Ruffec / Salles-d’Angles / Segonzac / Sers / Sigogne / Sireuil / Soyaux / St-Amant-de-Boixe / St-Amant-de-Graves / St-Angeau / St-Bonnet / St-Claud / St-Cybardeaux / St-Fort-sur-le-Né / St-Genis-d’Hiersac / St-Laurent-de-Céris / St-Laurent-de-Cognac / St-Léger / St-Même-les-Carrières / St-Michel / St-Romain / St-Saturnin / St-Sornin / St-Sulpice-de-Cognac / St-Yrieix-sur-Charente / Ste-Sévère / Vars / Verrières / Verteuil-sur-Charente / Villebois-Lavalette / Villefagnan / Villognon / Vœuil-et-Giget / Xambes / Dpt 79 Mauzé-sur-le-Mignon / Niort (distribution commerces) / Dpt 85 Damvix / L’Île-d’Elle ... et dans des lieux de culture de Charente, Charente-Maritime et Deux-Sèvres.
Magazine Expressions – 254, avenue Carnot — BP 32046 – La Rochelle – Tél. 05 46 43 19 20 www.performances-pub.fr Site : www.magazine-expressions.com / email : redaction@magazine-expressions.com Directeur de la publication : Pierrick Zelenay Responsable de la rédaction : Nicolas Giacometti Direction artistique : João Garcia Ont collaboré à ce numéro : Gilles Diment, Jacky Flenoir, Catherine Fourmental-Lam, João Garcia, Philippe Guerry, Dany Huc, Pierre Labardant, Élian Monteiro, Philippe Thieyre
Carte blanche à Lou Ros Illustration du dossier et couverture : Adrien Houillère Photographe : Marie Monteiro Maquette et mise en pages : Antichambre Communication Impression : Sapeso Service commercial : Performances 05 46 43 19 20 Expressions est une publication gratuite et bimestrielle de Performances Sports / Tirage : 31 000 exemplaires Date de parution : Novembre 2011 / ISSN : 1960-1050
4
expressions un magazine à l’ouest
opinion
Jusqu’où s’arrêteront-ils* ? Dany Huc
bref... angoulême
chiens de garde
anniversaire
Mot-valise
Les Anonymous, chiens de garde d’un capitalisme ultralibéral et sauvage
Dans la galaxie de Cristal L
I
l y a quelque temps, on a pu entendre sur les ondes une publicité pour des chaussettes « Fabriquées en France » prononcée avec une emphase façon années 50… Cocorico ! il y a donc des choses « fabriquées » ou « produites » en France – la nuance est insaisissable –, pour un petit pourcentage d’intervention « française » on peut se prévaloir d’un « Produit en France ». Malhonnête. Mais on ne fabrique plus grand-chose, et surtout pas la plupart de ces objets nés des nouvelles technologies qui ont des noms pas français, pardi ! Alors ils sont rebaptisés avec des mots archaïques bien de chez nous tels que « tablette » (vague héritage de Moïse, premier éditeur à gros tirage ? de chocolat ? du scribe ?) ou « liseuse » (une dame qui lit ? ou ce vêtement pour fille, mou, couleur layette, pour lire au lit ?) Même pas cap’ d’inventer et pourquoi pas d’avoir un peu d’esprit ! Mais il y a pire dans le registre « on vous fait prendre des vessies pour des lanternes » en maquillant des réalités « que l’on ne saurait voir » avec des artifices langagiers. Par exemple, les charretées de licenciements sont devenues « Plan de défense de l’emploi », ou un impôt pas équitable du tout est déclaré « taxe sociale ». Hypocrite. Ou encore l’assertion cynique que l’on peut remplacer (en cas de grève par exemple) les instituteurs par des retraités, les spécialistes du contrôle sécurité aérien par des policiers, et aussi pallier l’absence de médecins en zone rurale en sollicitant les vétérinaires ! Un remède de cheval ! Et puis il y a les chômeurs, ce « cancer de la société », accusation assénée élégamment par un élu… Ce sont les chômeurs qui créent le chômage en quelque sorte, ça il fallait le trouver !!! Alors haro sur les chômeurs, et leurs enfants pourront être, devant tous leurs camarades d’école, interdits de cantine comme ce fut le cas dans une école primaire récemment. Honte. Quand les emplois sont rares, il faut travailler coûte que coûte, c’est simple, non ? Certaines méthodes de recrutement actuelles, qui profitent de cette situation, font froid dans le dos. Il y a maintenant le speed dating pour décrocher un job, sept minutes pour convaincre le recruteur de vous choisir parmi des centaines d’autres, un genre de loto. Petit à petit les limites reculent : certains entretiens d’embauche usent d’une violence verbale et psychologique humiliante bassement destinée à tester la résistance des candidats à un poste payé… au SMIC. Dégueulasse. Et pourquoi ne pas imaginer des épreuves extrêmes, physiques et psychologiques à la fois ? Ça a déjà été fait et ça met toujours une sacrée claque : en 1969, Sydney Pollack filme** un marathon de danse dans l’Amérique en crise de 1929 – des couples sans ressources allant jusqu’au bout de leurs forces et de l’humiliation, certains jusqu’à la mort, pour une poignée de dollars au vainqueur… On achève bien les chevaux. • * Michel Colucci – question vertigineuse restée sans réponse. ** D’après le roman d’Horace McCoy, édité en 1935, inspiré par des faits réels ; ces marathons ont bien existé.
E Régis Fabre, Sans titre, peinture murale, acrylique pantone 289 et 705, dimensions variables, 2011
«G
local », contraction plutôt approximative de global et de local (à moins que ce ne soit de glauque et de bocal) est un vocable qui se rencontre dans des disciplines aussi pointues que la géographie humaine ou l’art contemporain. Le Fonds régional d’art contemporain Poitou-Charentes organise en effet une série de trois rencontres successives, qui s’intitulent donc « Glocal Sessions », dont le fil rouge est le télescopage impromptu entre des artistes locaux et des œuvres de la collection du FRAC (du local et du global donc, vous suivez ?). Des rencontres qui permettent à la fois de créer des liens entre les œuvres de la collection régionale, revisitée par ces artistes, et leurs propres œuvres. Première session jusqu’au 7 avril, avec les artistes Régis Fabre et Yann Grolleau, deuxième session du 10 avril au 23 juin, avec Bruno Petremann et Erwan Venn, troisième session du 29 juin au 15 septembre, avec MOOLINEX et Pascale Rémita. • P.G.
Entrée libre, du mardi au samedi et le 1er dimanche du mois, de 14 à 19h Tél. : 05 45 92 87 01.
La Rochelle
space de liberté autoproclamé, Internet devient surtout le nouvel Eldorado d’un capitalisme sauvage, tout en étant le lieu le plus surveillé du monde actuel dont il amplifie les contradictions. L’utilisateur s’y trouve pris entre des lois de régulation en cours ou à venir (Hadopi, Acta, licence globale…) promulguées au profit de sociétés, en général américaines, qui fournissent elles-mêmes les moyens de les contourner, et des chiens de garde d’un nouveau stade du capitalisme, celui de la dématérialisation de l’objet et du travail. C’est ainsi que, sous couvert de la défense des libertés (mais lesquelles ?), un collectif plus ou moins informel d’experts en manipulations informatiques, les Anonymous, défend avec acharnement les intérêts des propriétaires du site Megaupload, récents multimillionnaires. D’une certaine façon, ces derniers incarnent le rêve ultime du capitalisme en s’enrichissant grâce au pilonnage des cerveaux par la publicité et à la négation du travail des créateurs. Contrairement à leurs discours invérifiables quant à des interventions au profit de la liberté (?) lors des printemps arabes, les actions des Anonymous démontrent surtout qu’ils sont avant tout des chiens de garde d’un nouvel ordre mondial. • P.T.
e groupe Cristal (enregistrement, production et édition musicale, entre autres) célèbre ses vingt ans cette année et programmera à cette occasion six concerts festifs au Casino de La Rochelle. Le premier aura lieu le 31 mars sous le signe de l’afro-beat avec Tony Allen, batteur de la première heure de Fela Kuti ; les autres concerts ne sont pas encore précisés. Au programme des nouveautés de Cristal Records, qui, depuis 1996, produit des enregistrements aux tendances variées, viennent de sortir : « Nimissa » du Guinéen Ba Cissoko, reggae, funk, traditionnel (il est fils de griot), et « End of Line » de Eol Trio, jazz-rock revivifié. À venir en mars, Marc Fosset en compagnie de Marcel Azzola et de Michel Delage (« Rencontre »), un hommage à Ferré de Marcel Kanche (« I.Overdrive Trio »), en passant par une réédition d’un live d’Astor Piazzolla au Japon ; on trouve aussi, en projet, John Greaves qui revient à Verlaine (« Divine Ignorante »), on ne s’en plaindra pas ! La « ligne maison » est une arborescence mêlant jazz, world, traditionnel, reggae, et plus, si affinité. • D.H.
bd
Regards noirs à Niort
拉罗谢尔 孔子学院
www.cristalrecord.com www.cristalprod.com
en concert
Max Cabanes, La Princesse du Sang
C
’est déjà très beau imprimé de cette manière (il faut simplement lire : Institut Confucius de La Rochelle), ça l’est encore plus sous le pinceau trempé d’encre de Chine. Installé à la faculté de lettres – et depuis peu en annexe aux Minimes pour développer ses activités –, l’Institut tend du même trait des ponts vers la culture chinoise. Pas seulement pour les étudiants. Les cours de calligraphie, langue, taichi, cuisine sont ouverts à tous, y compris les enfants (6-12 ans). Ciné, expos, conférences sont au programme de l’année. Prochain colloque du 29 au 31 mars : Chine-France, nouvel enjeu des relations diplomatiques. • E.M.
L
www.confucius.univ-lr.fr
www.vivre-a-niort.com
’auteur de BD Max Cabanes, on le connaît bien, « Dans les villages », pour sa Jôle et son Anti-jôle. Un peu moins pour son côté noir, son côté polar. Cette face de crime, Le Pilori a choisi de la mettre en lumière, du 27 au 31 mars, dans une thématique policière, en exposant des planches originales extraites de Bellagamba, La Princesse du sang et dix inédits de son prochain album Fatale. Avec une extension d’expo vers la librairie L’Hydragon, Cabanes sera présent à Niort les 29 et 30 mars. Jean-Patrick Manchette le sera aussi un peu par les lectures à plusieurs voix d’extraits de son roman inachevé, La Princesse du sang, dans lequel Cabanes a fondu son trait. • E.M.
Microfilm maxi instru S
pectacle plus que concert, la prestation scénique de Microfilm, jeune quintet poitevin, est un torrent d’images et de sons. Initiée en résidence puis rodée à l’occasion de premiers concerts à la Sirène de La Rochelle, la tournée qui accompagne la sortie du nouvel album AF127 se présente comme une aventure mêlant des envolées instrumentales et des samples d’extraits sonores à des vidéos inspirées de documentaires des années 50/60 ou de films cultes comme le Cannabis de Pierre Koralnik mettant en scène la délicieuse Jane Birkin et l’élégant Serge Gainsbourg (compositeur de la bande originale). • P.L. www.microfilm.tv.
expressions un magazine à l’ouest
5
Serge Teyssot-Gay
L’homme aux cent visages
Serge Teyssot-Gay a posé sa guitare de Noir Désir pour la mettre au service du monde. Dans cette loge de la Sirène, à La Rochelle, il nous parle de la richesse de son travail d’artiste et de sa vision de la société. Deux maîtres mots : diversité et engagement. Propos recueillis par Pierre Labardant Diversité Serge Teyssot-Gay : Je travaille tout le temps. Quand je suis en tournée ou en création, je prépare déjà l’année d’après. J’aime bien travailler en duo. Des concerts peints avec le peintre Paul Bloas. Un jeu qui repose sur un échange, une écoute. Tantôt on essaie de se correspondre, tantôt on essaie de casser la création de l’autre en changeant, pour moi un accord, pour lui une forme ou une couleur. C’est une création spontanée en scène. Nous procédons par flash pour orienter notre propos en direct. Un travail avec la contrebassiste Joëlle Léandre également, initié au printemps 2011, qui nous a amenés à participer à des concerts de soutien, notamment pour le journal l’Humanité. Nous nous sommes rencontrés sur scène et nous avons décidé de lancer une création dans le cadre d’une résidence à la Maison des pratiques artistiques amateurs (MPAA) de Paris1. Le duo avec Khaled Al Jaramani, dans le cadre du projet Interzone, qui va nous amener à enregistrer un troisième album2 en 2012. Une rencontre due au hasard et à des amis communs, Bernard Wallet, le directeur des éditions Verticales,
et Sylvain Fourcassier qui était en poste comme attaché culturel en Syrie. Notre première rencontre s’est déroulée à Damas où j’ai joué en 2002 avec Noir Désir. Parallèlement à l’album, nous composons une œuvre destinée à un quintet dans le cadre de la Fondation Royaumont3. Ce quintet, qui s’appellera Interzone Extended, sera constitué du duo Interzone, du trompettiste Ibrahim Maalouf, de la clarinettiste Carol Robinson et du percussionniste Keyvan Chemirani. Cet assemblage musical m’est venu comme une évidence pendant la nuit. Ce sont des moments où tu entends les timbres des instruments et tu te dis que tu as trouvé la solution. En plus de ces projets collectifs, je compose chez moi un album qui sortira sous forme de livre-disque aux Éditions Caedere. Krzysztof Styczynski, le poète qui a fondé cette maison d’édition, a édité une œuvre de Saul Williams traduite par Michel Bulteau. Il nous a tous réunis et nous avons fait des lectures musicales chez des libraires et des disquaires, sans vraiment se connaître. L’idée de ce livre-disque a rapidement germé et j’ai donc en charge toute la partie musicale. J’ai rejoint dans l’année un projet intitulé Sleep Song4, m’associant avec trois autres poètes, qui est mené par Mike Ladd. Cet artiste fait partie de la scène hip
hop new-yorkaise des années 90. Il est à l’origine des joutes organisées à l’Apollo Theater. Il a recueilli des témoignages de vétérans de la guerre d’Irak et les a malaxés pour en sortir des textes exceptionnels. Il collabore avec le poète Maurice Decaul, lui-même un vétéran, et Ahmed Abdul Hussein qui dirige la Maison de la poésie à Bagdad. Les deux pendants, américain et irakien, mixent une part de rêve et de cauchemar. Musicalement, j’assure la partie guitare aux côtés du compositeur d’origine indienne Vijay Iyer au piano et d’Ahmed Mukhtar, un oudiste irakien. Et puis j’ai composé l’été dernier la musique d’un documentaire – tout à la guitare – consacré aux paysans du Massif central, la région d’où viennent mes ancêtres. J’ai vu cinq minutes d’images et j’ai été complètement hanté. Impossible de dormir en rentrant chez moi. Il fallait absolument que je joue. La musique est sortie spontanément. Engagement S.T-G : J’habite en Seine-Saint-Denis. Mon engagement s’exprime d’abord par la proximité, dans un collège de SaintOuen. Je travaille avec des jeunes sur des thèmes liés à la musique et à la littérature en impliquant des gens comme l’actrice Garance Clavel, à l’occasion de lectures de textes de Stig Dagerman, ou Éric Elmosnino (le mec qui a joué Gainsbourg), qui s’est penché sur le sublime Nuage en pantalon de Maïakovski. Nous avons également organisé des soirées ciné-concert avec Zone Libre ou des
performances avec Marc Ducret, un artiste de la scène jazz associé à Jean-François Pauvros, un guitariste ultra-créatif. Je crois beaucoup à ce travail avec des élèves. Cela me permet de leur envoyer du jus. Je développe également des ateliers de création à Épinay-sur-Seine avec des collégiens. Ils créent de la rythmique, de la mélodie et ils plaquent des textes écrits ou inspirés. Pour cette génération qui connaît très peu mon travail, je n’ai pas voulu me présenter en déballant toute ma carrière. J’ai préféré jouer à fond dans la cour de l’établissement pendant un quart d’heure. La semaine d’après, lorsque nous avons commencé nos ateliers, je n’ai pas eu besoin d’introduction. Le courant passait. En fait, je m’engage en permanence, sans véritablement prendre les devants. Au fil de mes tournées ou de mes résidences, je rencontre des gens qui s’investissent. Je me renseigne un peu sur leur combat et je les suis si la cause me semble juste. Je vois le mouvement des Indignés comme un vrai appel d’air. Des gens rattachés à aucun parti qui clament leur ras-le-bol et dénoncent les excès du monde de la finance me sont naturellement sympathiques. Je ne cherche pas pour autant à les suivre dans leur élan. Mon travail au quotidien est déjà engagé. Il n’a pas besoin de s’exposer ou de se vendre. Je m’engage en continuant de jouer dans des cafés-concerts. Beaucoup ont disparu et laissent de nombreux musiciens sur le carreau. On rogne l’offre petit à petit et on se rapproche d’un désert culturel. C’est pourquoi j’ai décidé de prendre mon indépendance musicale en créant un label. Je veux reprendre possession de l’intégralité de mon travail, ne plus dépendre d’entreprises commerciales. Le travail a un coût et un artiste devrait bénéficier du fruit intégral de ses créations, sans subir la loi d’intermédiaires. C’est une période difficile pour beaucoup de monde et, paradoxalement, je n’ai jamais autant eu ma vie en main. Je peux décider de tout sans me plaindre que je suis entouré de cons ! • www.sergeteyssot-gay.net 1. Cette semaine de résidence à la MPAA s’est achevée par une performance réalisée le 7 janvier 2012. 2. Cet album, enregistré en juin 2012, sortira sur le label indépendant Intervalle Triton en janvier 2013 et sera suivi d’une tournée de février à avril, puis de participations à des festivals en juillet. 3. La création sera proposée à Royaumont pour la saison musicale en octobre 2012. 4. Sleep Song sera joué à l’Espace 1989 de Saint-Ouen le 27 mars 2012, à Amman en Jordanie en novembre et au Harlem Stage de New York en décembre.
6
expressions un magazine à l’ouest
culture bat la Dossier
La
campagne
La décentralisation culturelle a apporté la lumière en province, mais elle butait encore sur un seuil, celui des campagnes. Les équipements y étaient rares et l’offre assez peu fertile. Mais la nature ayant horreur du vide, la culture investit désormais les plaines.
Texte philippe guerry + Élian Monteiro Illustration Adrien Houillère
A
vant de parler de « redynamisation culturelle des territoires ruraux », comme s’en gargarisent parfois les chartes de développement de certaines collectivités, observons que ce mouvement concerne, pour les deux départements charentais et les Deux-Sèvres, à peine une dizaine de salles dans des zones statistiquement définies comme relevant de l’espace rural. Par « salle », on entend des lieux conçus pour la représentation de spectacles vivants, avec un espace scénique équipé, des gradins, des locaux techniques… et une équipe professionnelle responsable d’une programmation saisonnière. Cette définition concerne quatre lieux en Charente (le Théâtre du Château à Barbezieux, le « 27 » à Rouillac, la Canopée à Ruffec, les Carmes à La Rochefoucauld ), trois en CharenteMaritime (la Maline à La Couarde, le Palace à Surgères et la salle Aliénor d’Aquitaine à Saint-Jean-d’Angély, même si celle-ci n’est pas équipée de gradins) et trois dans les Deux-Sèvres (la Passerelle à Mauléon, la Griotte à Cerizay, l’Espace Agapit à Saint-Maixent-l’École). Élargir même modérément ces critères de définition ouvre la porte à une palanquée de foyers ruraux et de salles polyvalentes à gradins modulables, accueillant ponctuellement
du théâtre – le plus souvent amateur – mais aussi des banquets, des bals et des thés dansants, ce qui a été – ce qui est encore – le commun de l’« activité culturelle » de bien des cantons. « Nous n’accueillons pas ces manifestations, témoigne Émilie Athimon, coordinatrice de la nouvelle salle des Carmes à La Rochefoucauld. C’est une limite posée par l’association de préfiguration de la scène. Notre mission est bien d’accueillir des artistes professionnels dans le cadre d’une programmation. » Rotation des cultures L’activité culturelle ne se cantonne certes pas à la seule présence d’une scène – aussi nouvelle soit-elle. D’autres modes d’actions existent dans les territoires ruraux. Ainsi de l’organisation et la tenue des nombreux festivals qui fleurissent chaque été. Leur rôle d’animation locale n’est pas à négliger, même s’ils ne constituent pas en soi une politique culturelle pérenne et généraliste. En parallèle, les acteurs historiques de la décentralisation culturelle, comme les Tréteaux de France, continuent de diffuser – scène escamotable incluse – un répertoire très classique dans les communes rurales. Le caractère ponctuel de leurs prestations ne permet pas non plus de parler d’action culturelle. Enfin, le travail de certains acteurs privés implantés localement assure aussi une présence artistique à l’année, dans des lieux dédiés. En
Charente, les exemples des associations Théâtre en action et Thélème, sises à Moulidars et à Lussac, témoignent de cet activisme local. Mais ces structures – modestes – ne peuvent donner que ce qu’elles ont et n’ont pas pour mission d’animer tout un territoire autour d’un projet artistique pluridisciplinaire (voir ci-contre « Mastoc, le bonheur… à la limite »). Un espace culturel, pourquoi pas, mais pour y faire quoi ? Le plus significatif, dans les salles de spectacles citées, c’est que les projets qu’elles abritent témoignent tous d’un engagement initial des collectivités locales rurales, soutenu à tous les échelons, jusqu’à l’Europe. Le développement des communautés de communes (CdC) et des « pays » (au sens de la loi Voynet de 1999) amène nombre de collectivités à se doter de la compétence culturelle, un engagement nouveau. Les communes rurales seules étaient trop modestes pour piloter équipement et projet ; les départements et la Région avaient des compétences trop larges pour initier des actions locales. Ces nouveaux regroupements volontaires – dont la population « néorurale » peut avoir des attentes qui ne sont plus uniquement liées à la ruralité – se révèlent donc pertinents pour engager une politique
culturelle adaptée. Reste que la mise en œuvre d’un véritable projet ne s’improvise pas. La compétence initiale des CdC est la maîtrise d’ouvrage des équipements, pas celle d’une saison culturelle. Un diagnostic territorial du Pays de Charente-Limousine résume d’ailleurs bien cet embarras : « Un espace culturel, pourquoi pas, mais pour y faire quoi ? » Le plus souvent, les collectivités confient les clés à des associations incontestables localement, comme la Palène à Rouillac, ou recrutent de jeunes professionnels du développement culturel. À quelques couacs de gouvernance près – à la Canopée, mairie et association délégataire n’avaient pas la même vision de l’offre culturelle –, le public répond plutôt présent à une offre de qualité. Ce mouvement de « redynamisation » est peut-être pourtant déjà passé. Si des projets émergent encore, comme dernièrement la Ferme SaintMichel à Confolens, le contexte économique n’est sans doute pas propice à un élargissement des subventions et les beaux équipements vont se raréfier. À ce jeu-là, les retardataires en sont déjà réduits à équiper leur salle des fêtes « d’équipements scéniques », un pis-aller. Mais peut-être n’est-il pas trop tard : même si l’on n’y croit plus trop, la culture pourrait encore s’inviter dans une autre campagne… • P.G.
expressions un magazine à l’ouest
7
Compagnie à la campagne
Mastoc, le bonheur… à la limite Sur une carte des Deux-Sèvres, La Mothe-Saint-Héray est assez loin de tout et trop près de rien. Le juste milieu rural. Alors autant forger ses propres outils si l’on veut accéder à la culture sans s’obliger aux 35 km qui roulent vers Niort ou aux 60 km vers Poitiers. L’art ne serait pas un fruit à portée de toutes les mains ? Que si ! a-t-on décrété au village sans prétentieux (1 800 habitants) mais à prétention culturelle dont l’orangerie, fierté patrimoniale, n’est pas seulement l’abri des orangers. C’est un abri où se croisent les arts plastiques, les livres qui y tiennent salon et du « théâtre chorégraphique », puisque La Mothe a une (sa) compagnie à demeure. Vincent Gillois confirme bien que l’existence de Mastoc Production est intimement liée à la volonté du maire de La Mothe. La compagnie a vécu son enfance à Niort puis à trois ans d’âge a choisi de grandir à la campagne : « La Mothe nous offrait des choses que l’on ne proposait pas ailleurs à une jeune compagnie. » L’élu (citons-le : Alain Delage) a repéré Mastoc à la faveur d’un projet scolaire et pensé à part lui : par ici la bonne troupe. « Ce qui lui a plu, et que nous continuons à explorer, c’est la création dans une relation de proximité avec le milieu dans lequel nous vivons. » Ainsi Les Gens de pluie, spectacle créé en 2008, a été composé sur le socle d’entretiens captés à la source de la mémoire locale, auprès des anciens qui ont pu dire leurs souvenirs, d’amour et de guerre, leurs rêves perdus. Face à l’énergie que le maire plaçait dans ses appels du pied, Vincent Gillois et Carine Kermin, sa compagne à la campagne et à la scène, ont « senti que l’on pouvait développer des choses ici ». Passer la vitesse supérieure ? Huit jours après avoir visité la maison des associations, Mastoc avait son bureau au foyer rural et une salle où travailler. Même si depuis 2005 la troupe s’exporte fort bien, c’est à La Mothe qu’elle est domiciliée, qu’elle reçoit ses subventions (commune, Région) et qu’elle a révélé un public attentif à ses créations. Mais ce bonheur connaît les limites du pré. Les artistes, qui ont faim des fruits culturels, sont assez loin de leurs semblables et les réseaux d’échanges qu’ils tentent de créer tardent à s’activer. Carine et Vincent ont pensé aller vivre à La Rochelle. La compagnie, précisent-ils, resterait à La Mothe : la convention avec la Région est tout de même très liée à sa présence active en ruralité. Et puis, il y a cette vitesse supérieure qui ne passe pas. Mastoc essaie de convaincre la municipalité – moins hardie cette fois – qu’il y aurait du bien à développer un grand projet autour du spectacle vivant avec ancrage à l’orangerie, lieu de résidence, laboratoire de pratiques artistiques et festival à la clé. Il faudrait pour cela consentir à passer la compétence culturelle (et les clés de l’orangerie) à la communauté de communes, créer un poste de direction, chercher des financements… « La petitesse du territoire révèle qu’il est difficile de mettre cela en œuvre et de trouver ses marques. Dès que l’on sort d’un cadre assez modeste, ça pose la question de l’ambition, des moyens, et ça panique les gens. » Vincent Gillois garde quand même bon espoir. • E.M.
La Rochefoucauld
Retour aux Carmes L’apparition de la scène des Carmes témoigne du cheminement et du fonctionnement d’une petite salle en milieu rural. Il y a une dizaine d’années, La Rochefoucauld, chef-lieu de canton de 3 000 habitants à 21 kilomètres au nord-est d’Angoulême, cède le couvent de son centre-ville, dont elle ne peut assurer seule la réhabilitation, à la communauté de communes d’Horteet-Tardoire. Premier changement d’échelle. L’époque est alors aux premiers appels à projets « Pôles d’excellence rurale » et la collectivité soumet un dossier de promotion
du patrimoine naturel, culturel et touristique, incluant la création d’un lieu culturel, inexistant jusqu’alors. La Direction régionale des affaires culturelles aide au montage du projet, que soutiennent Département et Région. Un mille-feuille à la française, avec une cerise européenne puisque le projet s’adosse également à un programme « Leader ». Les travaux de réhabilitation commencent en 2006, pour quatre ans. L’art délicat de la greffe Entre-temps le projet de salle de spectacles s’étoffe. Sans agitateur local incontournable à qui confier la gestion de la salle, et méfiant quant à une délégation de service public – qui fait alors quelques remous
dans la scène voisine de Ruffec –, les élus créent une association de circonstance et recrutent fin 2009 une jeune professionnelle pour coordonner le projet artistique. « Il y a ainsi une nouvelle génération de programmateurs à la tête de ces structures ; j’ai un alter ego à Barbezieux », confirme Émilie Athimon, la coordinatrice en question. Une familiarité utile. Avec un budget de fonctionnement modeste (250 000 €), il faut en effet jouer la carte des réseaux. « Nous avons intégré le G19, le réseau régional des petites et moyennes salles, pour monter des projets communs, réduire nos frais, préacheter mutuellement certaines créations. Nous entretenons également de bons contacts avec la scène nationale
et les associations, c’est essentiel pour nous. » Artistiquement, la programmation pluridisciplinaire privilégie les petites formes et met en avant des formules jouant sur la proximité : du théâtre chez l’habitant, des repas d’aprèsspectacle avec les compagnies, des représentations hors les murs. Elle tire même avantage de certaines habitudes locales – et rurales – comme le marché du samedi, pour proposer des rencontres et faire venir les familles. Et ça fonctionne plutôt bien. À l’issue de la première saison, plus d’une centaine de spectateurs en moyenne ont répondu présent chaque soirée. Il ne reste finalement plus aux Carmes qu’à cultiver son jardin, dans le cloître attenant. • P.G.
LTUREL E SPACE CUE DE DE L A VILLLLE L A ROCHE
mars
VENDREDI
30 AUDIOVISUEL / TOUT PUBLIC À PARTIR DE 15 ANS / 19H
VOYONS VOIR ! Projection d’art vidéo
En collaboration avec Heure Exquise !, Centre international pour les arts vidéo, Mons-en-Barœul.
T TUbIre GRcA ès li Ac
Proposé dans le cadre du Printemps des poètes Plein tarif : 5 euros Tarif réduit : 3 euros
TOUTE LA PROGRAMMATION SUR WWW.CARRE-AMELOT.NET
EXPOSITIONS JANVIER
JUIN 2012
GÉRARD LHÉRITEAU Du 7 au 25 février 2012 INSTALLATION
ALEX GENNARO Du 3 au 21 avril 2012 VIDÉO
ANNABELLE MUNOZ-RIO Du 9 au 26 mai 2012
JEAN-CHRISTOPHE ROUDOT
PHOTOGRAPHIE
INSTALLATION
SCULPTURE
Du 6 au 24 mars 2012
FANNY ALLOING Du 5 au 23 juin 2012
®
La meilleure solution pour votre audition
ACOUSTIQUE REY Centre Ville : 1, rue Fleuriau - La Rochelle ✆ 05 46 41 21 96
Parking privé : 36 Bd A. Sautel - La Rochelle ✆ 05 46 07 13 45
RÉ-AUDITION
Centre médical “le Clos Marin” : 18 rue de l’Eglise - Le Bois Plage ✆ 05 46 68 50 10 J. Rey et A. JeAnneAu 2 audioprothésistes à votre écoute
expressions un magazine à l’ouest
9
Danse Pic la Poule
Mille fois merci ! Être visible, mériter la reconnaissance, être aimé… Quel artiste nierait ce désir, couplé à l’absolue nécessité de créer qui l’anime ? Sous quelles Fourches Caudines devra-t-il passer pour s’affirmer et se faire entendre ? Laurent Falguiéras et sa compagnie Pic la Poule déclinent avec énergie et humour ces questionnements dans Merci, nouvelle chorégraphie créée au Centre chorégraphique national de La Rochelle les 9 et 10 février derniers.
L
Dany Huc
e décor est simple, efficace et beau, un grand cube central réduit à son ossature, sol dallé noir et blanc, canapés modulables rouge claquant, rideaux rouges agissant comme des cadrages changeants ; du noir, du rouge, du blanc, de superbes lumières… pour six danseurs – trois gars, trois filles – capables de tous les délires. Ça pétille, c’est drôle, ça danse ou ça se pose, c’est comme la vie, il se passe des choses même dans le horschamps, c’est un spectacle dans le spectacle, un faux-semblant de work
in progress. Le « boss »-chorégraphe est aussi danseur, régisseur de la bande-son (une merveille du genre) et go-between entre le public et la scène. Laurent Falguiéras nous perd, pour déverrouiller la raison et nous mener dans ce kaléidoscope où chaque personnage joue son va-tout pour être vu, remarqué, reconnu, avec le risque avéré de dérives narcissiques à hurler de rire, le boss se la jouant irrésistible latin lover ou le grand blond musclé qui ne pense qu’à se dessaper, exhibant sa nudité totale sans que cela soit indécent, juste drôle. Parfois l’incongru hilarant se transforme en douceur
et communion de peau, le pied d’une danseuse en volutes lentes autour du visage d’un danseur allongé… c’est plein d’images cut et d’explosions passant de la confusion apparente à des séquences chorégraphiées au cordeau, c’est brillant et proche à la fois, toujours humain même sous la morsure. « Ces questions autour de la reconnaissance, de la visibilité sont venues surtout depuis la création de la compagnie, dit Laurent Falguiéras. Il y a des contraintes, on attend encore plus de toi, la gestion d’une compagnie est une vraie responsabilité et il faut du temps pour que les institutions réagissent.
le plein d'images cut et d'explosions
Cela fait dix ans que Pic la Poule existe et elle n’est toujours pas conventionnée ! On sait que le choix des programmateurs est, souvent, guidé à 50 % par l’artistique, le reste étant induit par la communication et le relationnel. Il suffit parfois d’une personne, la bonne, pour être “reconnu”. Pour Merci nous avons travaillé sur ces questionnements avec Pierre-Emmanuel Sorignet, sociologue, et avec des programmateurs rendus perplexes par le constat d’efficacité d’un passage à la T.V. ou dans un magazine de mode ! Notre but, ici, c’est de soulever des questions sur ce sujet, universel. » •
Parthenay
Jérôme Rouger, acteur et auteur à la Martingale Philippe Thieyre Des mathématiques à la création d’une compagnie théâtrale Dans les années 80, Parthenay fait figure de nouvelle Mecque pour les troupes de théâtre et les musiciens, l’équipe municipale de l’époque ayant mis en place une politique originale de développement culturel, au point qu’on y dénombre plusieurs festivals en tout genre ainsi qu’un pourcentage étonnant d’intermittents du spectacle pour une ville de cette taille. Enfant de la région de Bressuire, après des études de maths, Jérôme Rouger est nommé au lycée de Parthenay, où il peut également exprimer son amour du théâtre, qu’il pratique depuis le collège, et s’initier aux joies du trombone à coulisse. Il intègre ainsi l’Étrange Gonzo, une fanfare d’une vingtaine de musiciens pérennisée en 1995 après le festival « Les tranches Gonzo halles ». « J’ai toujours désiré monter des spectacles à partir de mes textes. Mon expérience dans le Gonzo m’a permis de m’immerger dans le réseau culturel de la ville et de concevoir des projets. En 1997, ayant écrit la
trame de Police culturelle, une petite troupe s’est constituée pour interpréter ce spectacle de rue qui interpellait les spectateurs et parfois les autorités locales. Parallèlement, je participais à d’autres spectacles de rue, faisant le clown avec un oncle dans les comités d’entreprise, collaborant avec les Vernisseurs pour Joyeuse pagaille urbaine ou avec Matapeste, tous deux de Niort. Le succès venant, j’ai démissionné de l’Éducation nationale en 1999. » De la Police culturelle à Inoffensif (titre provisoire) La Martingale, un nom évoquant la mathématique et le jeu, a été fondée en 1997 par les cinq comédiens de Police culturelle. Hébergée, comme le Gonzo et cinq autres compagnies, à l’Archipel de Parthenay, cette association, conventionnée par la Région, emploie actuellement quatre salariés réguliers, Jérôme Rouger, le musicien et acteur Patrick Ingueneau, un régisseur et une administratrice. « En complément de l’activité propre à la Martingale, à partir de 2002, nous avons voulu inviter d’autres troupes à se produire à Parthenay et, pour cela,
nous avons mis sur pied l’association et le festival Ah ?, qui est, depuis, une entité autonome basée elle aussi à l’Archipel. Aujourd’hui, avec Dis-donc !, nous proposons aux habitants de prendre part à un rallye de lectures collectives, deux heures de lectures brutes sans commentaires, ni interventions. » En 2003, avec Trapèze, Jérôme Rouger passe de la rue aux salles du théâtre public ou, plus rarement, privé : « J’ai été réellement surpris par le côté institutionnel et les hiérarchies qui gèrent la programmation et les représentations en salle. C’était un peu difficile au début. » Depuis, Furie en 2005, Je me souviens en 2008 et aujourd’hui Inoffensif (titre provisoire)*, pièces jouées en alternance, ont permis à Jérôme Rouger de s’installer de façon durable sur les scènes et d’acquérir une renommée bien au-delà de la région PoitouCharentes. • * Monté cette année en coproduction avec la Coupe d’Or de Rochefort et le Gallia de Saintes, ce spectacle théâtral et musical met en évidence la complicité et la fantaisie du duo formé par Rouger et Ingueneau.
carte blanche à lou ros
10
expressions
un magazine à l’ouest
BD2 92x73cm technique mixte sur toile
« [...] Déjà en primaire, l’instite disait que j’avais une tête mélancolique alors que j’allais très bien. J’y vois plutôt une attente anxieuse, une certaine angoisse d’en dire trop et d’appauvrir l’image. Je peins car j’attends quelque chose de la peinture, c’est une recherche qui n’en finit pas. [...] » L’intégralité du texte et d’autres travaux sur www.louros.fr
un magazine à l’ouest expressions
11
expressions un magazine à l’ouest
bd
Ligne criterium Le trait de Natacha Sicaud, aussi noir, dense, assuré que ses cheveux sont blonds et sa silhouette effacée, entrelace les lignes sinueuses et côtoie les vertiges. À l’occasion de sa réinstallation prochaine à Angoulême, portrait d’une jeune dessinatrice très discrètement surdouée. Catherine Fourmental-Lam Contre la violence du mou « J’aimais dessiner. J’ai eu cette chance que pour ma famille, mes professeurs, il paraisse normal que j’en fasse mon métier. » L’évidence tranquille s’assoit sur une détermination précoce : interne à 15 ans à Angoulême pour faire un bac option arts appliqués, l’adolescente de Jonzac se mue vite en étudiante prometteuse à l’EESI section BD, puis aux Arts-Déco de Strasbourg, option illustration. Sa carrière pour la littérature jeunesse démarre dès sa sortie d’études, tant les directeurs de collection sont séduits par la singularité de son univers. Dans la douzaine de titres qu’elle a illustrés, les personnages se découpent en aplats de couleurs ou dans un tracé parfait et servent des histoires sans pathos. Il n’y a ni ombres, ni demiteintes. Natacha Sicaud ne capitule jamais devant le terrorisme rose bonbon : « C’est faire violence aux enfants que de les maintenir dans le mou, ça les
empêche de vivre. » Ses dessins, eux, entendent les y aider. Pour la vérité des corps Et les grands alors ? Sa première publication BD a eu lieu à 23 ans dans le collectif Comix 2000, florilège des talents présents ou à venir de
l’époque. Elle est apparue régulièrement dans le fanzine angoumoisin Lapis-Lazuli, puis Choco Creed, et dans les laboratoires graphiques que sont aujourd’hui Grand Papier ou Les autres gens sur Internet. Dans les quatre sessions des « 24 Heures de la BD » – marathon où en 24 heures des fous
Ni ombres, ni demiteintes
13
produisent 24 pages à partir d’une contrainte – visibles sur son blog, elle livre des planches de plus en plus abouties, jusqu’à celles de 2011 sur mode Popeye, drôles, sexy et bagarreuses. Là encore, pas de mollesse. Aux antipodes – pas tant que ça, pourtant –, elle fait vivre depuis trois ans chaque semaine le personnage d’Eva, « jeune femme » qui « se cherche désespérément » dans Voici. Des filles qui se cherchent, elle en a illustré deux autres au désespoir moins gai dans les albums Sauve qui peut de Perrine Dorin et le récent Sous l’entonnoir de Sibylline, récit du séjour d’une adolescente suicidaire à SainteAnne. Avec âpreté et justesse, son criterium fétiche y cerne et déforme les corps, accuse leurs traits et témoigne de leurs chocs. Natacha Sicaud dit apprécier être le « vecteur » d’autres histoires, mais ne pas se sentir encore assez confiante pour écrire la sienne. À l’aise dans le collectif et les mini-récits, elle affûterait juste sa mine avant le grand saut ? « Les gens qui écrivent savent pourquoi ils écrivent. Moi, je me le suis toujours demandé. » La question se pose donc. En attendant de trouver la réponse, elle dessine. C’est déjà très bien. • Sous l’entonnoir, scénario de Sibylline, dessins de Natacha Sicaud, Delcourt, 2011. en savoir plus bowwindow.canalblog.com
La Rochelle
drôle
Le cinéma au prisme du droit et inversement
Bien tamponné !
Des universitaires décident de communiquer avec le public à partir des travaux de recherches réalisés à la faculté de droit.
D
Catherine Foumental-Lam
L
Philippe Thieyre
epuis 2008, deux maîtres de conférences à l’université de droit de La Rochelle, Agnés de Luget1 et Magalie Flores-Lonjou, avec le renfort de Lionel Miniato de l’université de Toulouse, animent un site Web intitulé les Mistons2, une référence au court-métrage de François Truffaut, et organisent des rencontres en marge du festival international du film de La Rochelle. Dans les deux cas, il s’agit de développer des moyens de communication et de réflexion pour rendre compte à un public plus large de nouveaux axes de recherches universitaires interdisciplinaires. Le blog propose d’abord des articles, des commentaires sur différents films sortis récemment avec, bien entendu, des notations en rapport avec des articles de loi. On peut, par exemple, y découvrir des analyses sur Les Nouveaux Chiens de garde, Toutes nos envies, Carancho, Polisse, L’Avocat, etc., ainsi que des hommages aux acteurs et réalisateurs disparus et des textes consacrés à des thèmes spécifiques comme ce Femmes de la nuit : images de la prostituée au cinéma à l’occasion de la sortie de L’Apollonide, souvenirs de la maison close. Les propos sont il-
lustrés par des photos, des vidéos, des bandes-annonces et des extraits de films. Et on y retrouve aussi les résumés des conférences passées avec la liste et le sujet des contributions. L’enfant et le droit, le vote à l’écran, censure et cinéma… Mais la spécificité de la démarche des Mistons réside avant tout dans les conférences publiques, rencontres uniques en leur genre, au moins en France, programmées pendant le festival du film de La Rochelle. Les Mistons organisent ces rencontres en recrutant chaque année une dizaine d’intervenants, des universitaires spécialistes de tel ou tel point de droit et amateurs de films, mais aussi quelques critiques ou des professionnels du cinéma, le but étant d’abord de proposer une réflexion sur le droit. Ainsi, pour « Vote à l’écran », thématique de 2011, des extraits de L’homme qui tua Liberty Valance et de Gangs of New York ont permis de poser les problématiques
de la conquête et du contournement du vote. Le rythme des deux journées est soutenu, les interventions étant limitées à une vingtaine de minutes. Les 29 et 30 juin 20123, les conférenciers interviendront sur le thème « Censure et cinéma ». Malgré la gratuité et la qualité des intervenants, il s’avère parfois difficile de réunir un public très nombreux en sachant que les festivaliers se focalisent presque exclusivement sur les projections du centre-ville et que les étudiants sont en vacances. D’autre part, avec un peu de patience, en raison du temps passé pour la mise en forme et les corrections, on peut se procurer les textes de ces colloques, le premier, celui de 2008, Le huis clos judiciaire au cinéma4 étant paru en 2010 chez Geste éditions. • 1. Elle s’est actuellement mise en retrait. 2. lesmistons.typepad.com 3. Le festival du film aura lieu du 29 juin au 8 juillet. 4. Disponible chez CinéMatouvu, 10 rue de la Ferté, La Rochelle.
’adresse de son blog se refilait depuis 2007 quasiment sous le manteau. On s’y gondolait de sa prose hargneuse tout en admirant les tampons « Dans ton cul », « Faux Yves Klein » ou « Femmes à poil qui sautent en l’air ». Aujourd’hui, Vincent Sardon quitte les rivages confidentiels de son blog et après quelques expositions, dont la dernière à Angoulême, publie Le Tampographe Sardon*. Lui qui assure ne faire de l’illustration et de la bande dessinée que par accident – pourtant loin d’y démériter ! – et avoir trouvé sa voie dans l’artisanat du tampon, il livre ici la somme d’une pratique graphiquement impeccable, délicatement subversive et amoralement salutaire. • * L’Association, mars 2012.
en savoir plus le-tampographe-sardon.blogspot.com
14
expressions un magazine à l’ouest
Édition BD
Les Requins
dérouillent mais refont surface Ce qui reste du Métal Hurlant, quand il a fini de hurler, c’est la limaille. Et si on en faisait une revue ? Ferraille ! Peut-être eussent-ils été moins marteaux de la titrer Inox. La ferraille, ça rouille. Surtout côté caisse, sur la ligne des entrées.
B
Dans les dents Petite annonce
Élian Monteiro
on O.K., soyons intelligible, narrons un peu : dans les années 90, juste au début, à Albi sur le Tarn, juste au-dessus, de jeunes smurfers, rockers, dessinateurs, des enfanzines ont fondé une association. Juste pour vivre. Un soir où ils n’ont pas dû faire tourner que du gaillac – vin du recoin –, ils ont arrêté leur choix : eh ben, puisque c’est ça, on s’appellera Les Requins Marteaux. Y avait là Khattou, Guerse, Pichelin, peut-être même Bouzard débarqué (au sens profond) des beaux-arts. Quatre ans plus loin, rejoints pas d’autres auteurs de BD un peu las de s’entendre dire que leurs strips déconnants et barbares n’entraient pas dans le cadre éditorial formaté des grandes maisons auxquelles ils les adressaient, la bande dessinante a décidé de s’autopublier. Ainsi naît un éditeur in-dé-pen-dant. Pour afficher l’indépendance et rendre dépendant un lectorat addict, il faut un titre en kiosque. Ce fut Ferraille, donc.
Le talent pas l’argent « Quand j’ai lu ça, j’ai vu que c’était fait pour moi, alors j’ai envoyé des planches, comme Winshluss et d’autres. » Là, c’est le maire de Villemolle qui parle. Franky Baloney. Le plus crétin des maires au pays (quoique, peut-être pas) : un alias cinématographique dans le film Villemolle 81* du susnommé Winshluss, autre pseudo marteau pour ne pas tous les jours s’appeler Vincent Paronnaud, ailleurs réalisateur de Persepolis au côté de Marjane Satrapi. Franky, en réalité né Frédéric Felder, devenu Requin très tôt, est à présent Directeur des Opérations chez les Marteaux. Gros boulot. « J’ai dû relire mes cours d’économie. » Il ne suffit pas de jouer l’édile punk-plouc croisé albigeois dans des films déjantés, il faut aussi tenir son stand et conférencer au salon d’Angoulême, recevoir les lecteurs, les journalistes et les prix Fauves. Il faut surtout garder la ligne, accueillir de nouveaux auteurs talentueux – recalés-de-partout (chair fraîche sans quoi le squale s’étiole) et trouver de l’argent. Pas mal d’argent. En cet exercice, le Requin porte mal son nom. Quittant Albi, devenue trop tout – petite, loin d’ici, de lui, de là –, les éditions ont migré à Bordeaux, beaucoup plus tout – gironde, visible, vivante –, surtout à la Fabrique Pola où sont d’autres créatifs, artistes, associations.
Maison d’édition cherche administrateur senior, jeune retraité : « Un vieux, ça travaille gratos », résume Mister Baloney, savant recruteur qui attend, en plus, des gens avec un vrai regard sur la BD. Vos candidatures à requinsmarteauxeditions@ gmail.com.
Ferraille : reprenez-en !
© Cizo
« On a toujours tout fondé sur l’humain, le talent, pas sur l’argent ; des beaux projets qui n’amènent pas de fric dans le groupe. Tout le monde nous aime mais ça ne suffit pas. Il faut vendre des livres. »
Ferraille illustré, la revue tombée sous les assauts du marché en 2006, ne demande qu’à être revitalisée… pourvu qu’une équipe de nouveaux aventuriers veuille bien prendre la main de Monsieur Ferraille.
Bagnoles et BD Cul Sur ces quais-là, c’est le hic, les Requins ont aussi traîné leur déficit. Celui qui, de légèrement endémique, est passé au rouge qui tache : 60 000 € de dettes d’imprimerie, 160 000 € de droits d’auteur à payer. L’une des belles maisons de BD indé en France était au bord de sombrer. Il est où le problème ? Il est là le problème : « On a toujours tout fondé sur l’humain, le talent, pas sur l’argent ; des beaux projets qui n’amènent pas de fric dans le groupe. Tout le monde nous aime mais ça ne suffit pas. Il faut vendre des livres. » Et là-dessus, le requin de type martel n’est visiblement pas supercutant. Autrement formulé : ses choix éditoriaux, dont il revendique la pertinence en qualité, ne rencontrent pas autant de lecteurs qu’attendu. L’argent du talent Au lieu de pleurer sur soi – un requin qui pleure, de toute façon, ça ne se remarque pas –, Franky Baloney et sa bande ont choisi de parler. « On a communiqué sur la crise : vous voulez qu’on reste ou pas ? » Réponse à ce jour : les dettes d’imprimeur sont soldées. Franky a bien fait de relire ses cours d’économies. Avec l’aide des libraires Bisou (membres de la Guilde Ferraille Publications), les soirées de soutien, les enchères façon eBaie des requins, le club d’investissement (devenez actionnaire !), le Supermarché Ferraille (le seul qui vend des boîtes vides) ; grâce aux produits dérivés
(tee-shirts, pâté de hamster), à son imaginaire fécond dans le malheur et sa façon d’en rire, le Requin a doucement relevé l’aileron. Mister Baloney, qui ne craint plus rien du monde de la finance depuis qu’il avoue avoir « basculé de l’art à l’argent l’an passé », pique dans le vocabulaire du « nouveau modèle économique » : la maison s’organisera désormais de manière plus raisonnable, jouant l’équilibre entre les publications de ses valeurs sûres – Winshluss, Bouzard, Moolinex – et « des projets plus difficiles, des découvertes, des premiers livres pour lesquels on cherche des partenaires publics et privés ». « On est porté par les livres, c’est quelque chose de plus grand que soi. Quand on a fait Pinocchio**, on savait qu’on travaillait sur quelque chose de grand. » La nature des RM n’étant pas de produire que des bulles, et comme il y a toujours eu ici une vie au-delà et autour de la BD – leur marque de fabrique » –, il y a aussi des projets hors-livre : des happenings, des expos sans planches, des installations, un feuilleton radiophonique à venir… Assez pour conclure que les Requins sont finalement faits de métal inoxydable. • * En 2011, Villemolle a été jumelée à Royan où elle a été présente avec son syndicat d’initiatives… peu goûté par les élus royannais mais très apprécié par les 6 000 visiteurs de l’expo. ** Livre de Winshluss, « Meilleur album », Angoulême 2009.
Après Bastien Vivès avec ses Melons de la colère et Morgan Navarro avec Teddy Beat (prix Audace à Angoulême), c’est Bouzard qui s’y colle : son album sortira en mai du BD Cul, la collection for adults only des RM. Nine Antico aura aussi le sien. Et dans les jeunes talents, Courses de bagnoles, de Léo Maret.
Poisson d’avril…
Les Requins Marteaux seront les invités de la Sirène et fêteront, à leur manière et dans une soirée exceptionnelle, le premier anniversaire de l’espace des musiques actuelles de La Rochelle, le 31 mars au soir (et jusqu’au 1er avril).
À l’Université
Dans le programme du festival « Étudiants à l’affiche » (voir sur www.univ-larochelle.fr), Witko rencontrera le public pour parler de sa vie et son œuvre d’auteur Marteau, à la médiathèque Michel-Crépeau, le 30 mars à 18 heures.
expressions un magazine à l’ouest
Festival
Littérature
Saintes, apôtre de la citoyenneté Pierre Labardant
D Qui, de nos jours, peut se prévaloir de dispenser une bonne éducation ? Qui, de nos jours, peut employer le terme « populaire » sans recevoir les foudres ? Seules les structures dont l’action auprès de nos concitoyens est reconnue peuvent s’aventurer sur le terrain de l’éducation populaire. L’Arc en Ciel Théâtre est une association qui compte parmi les élues.
epuis dix ans, ce mouvement militant s’appuie sur un réseau de huit compagnies indépendantes réparties sur le tout le territoire pour délivrer un message culturel et engagé au travers du « théâtre forum ». À Saintes, une représentation locale assume sa part d’engagement auprès des citoyens depuis 2002. Elle anime des ateliers pour provoquer des rencontres de populations et construit des dispositifs d’interventions sociales en partenariat avec des associations et des établissements scolaires. Depuis 2007, Arc en Ciel Théâtre Poitou-Charentes a franchi une nouvelle étape dans son travail de mobilisation des masses. Elle organise tous les ans un festival baptisé Dire le Monde (DLM) qui agite les forces vives du pays. De toute la France déferlent des femmes et des hommes de bonne volonté pour partager leur vision commune du monde et échanger autour de valeurs fortes, les conversations s’animant autour des thèmes de la solidarité, la tolérance ou l’engagement. Le citoyen s’implique dans le festival tandis que le festival s’investit dans la citoyenneté. Pour « construire ensemble le cahier des charges d’un changement possible ».
Le Monde d’aujourd’hui Cette année, Dire le Monde se déroule du 8 au 11 mars. Le festival est un espace d’expression dans lequel, au final, on ne compte que des acteurs. Ces impliqués du quotidien participent à la mise en place et à l’animation de débats, à la création de pièces théâtrales et à l’organisation de concerts. Le jeudi 8 mars, la diffusion du film Les Glaneurs et la Glaneuse d’Agnès Varda servira de tremplin à un échange sur le thème de la consommation. Le vendredi 9 mars, dans le cadre de la Journée Internationale de la femme, le combat pour l’égalité hommes/femmes se concrétisera par une séance publique de théâtre forum. Le samedi 10 mars, le discours trouvera un écho sur scène en présence d’artistes particulièrement versés dans le combat et la générosité : Zebda, Gari Greu (ancien chanteur de Massilia Sound System), la Réplik et Tribal Tive Sound. Enfin, le dimanche 11 mars, la journée de clôture sera centrée sur la problématique de la démocratie locale, entre ateliers citoyens et débat public. Dire le Monde aborde des thématiques d’importance dont les prétendants aux échéances électorales proches devront tenir compte pour éviter au peuple de se soulever. • en savoir plus : www.dlm09.org
Design graphique
Fini les couilles en or ? Vrai acte politique, l’affiche subit, elle aussi, l’encadrement conformiste de notre époque. Deux expositions viennent rappeler que tout n’est pas perdu. Place à l’intelligence du plaisir.
U
15
João Garcia
ne nouvelle échéance démocratique approchant, nous attendons sans enthousiasme la ribambelle d’affiches et de tracts politiques qui aspireront à nous séduire et à influencer notre choix de tel ou tel candidat. C’est l’occasion de porter notre attention vers deux expositions montrant l’acte politique qu’est l’affiche, en tant qu’aboutissement du travail de graphistes qui pensent l’espace public comme lieu de discussion. Et ce d’autant plus que les occasions pour lancer cette discussion se font rares, les commanditaires et les graphistes naviguant dans l’actualité sans le recul nécessaire à la critique essentielle à leurs métiers. Les espaces d’exposition d’œuvres graphiques survivent quant à eux dans la difficulté. C’est le cas de la Galerie Anatome, à Paris, qui lance une pétition1 pour que les pouvoirs publics soutiennent ce lieux de rendez-vous et d’échanges graphiques. En ce moment on peut y voir l’exposition consacrée au graphiste-designer Pierre Di Sciullo2. Depuis les années 80, Di Sciullo expérimente et s’intéresse à la confrontation de l’image avec l’espace public, qu’elle soit imprimée ou en volume3. Plusieurs de ses interventions sont
© Etudiants du DSAA1 2011 option communication visuelle, Rennes-Brequigny lors d'un workshop avec le graphiste Vivien Le Jeune-Durhin
aussi visibles de manière permanente, tels le mot « danse » au Centre national de la danse à Pantin, le fléchage à la BNF Richelieu à Paris ou la signalétique du tramway de Nice. Ces travaux interpellent le spectateur et, surtout, revivifient l’acte de lecture. « L’affiche, la vraie, la graphique, l’authentique, la joyeuse, la radicale. » Voilà à quoi s’intéresse ces temps-ci
l’association Onoma, à Nantes. Subtilement intitulé « L’affiche, la rue… », Grafism’2012 donne à voir cinq expositions4 qui explorent cette branche séminale du graphisme. Avec des talents confirmés comme Vincent Perrottet ou Vincent Menu, des petites actions sauvages de Boris, des affiches spontanées issues de l’atelier populaire de Nantes, ou des variations sérigraphiées sur la « Crise !!!!!!!! » du Pôle design Rennes-Bréquigny, l’événement nantais joue des coudes pour bouleverser un certain marasme ambiant et rendre visible la possibilité de la différence. Nos hommes politiques, ou leurs armées de campagne, pourraient s’inspirer de ces expositions et proposer des images qui stimulent une vraie discussion politique, au lieu d’essayer de viser le ventre mou de l’imaginaire collectif. On saurait alors remercier leur humour quand, pour parler des difficultés budgétaires à venir, ils nous présenteraient une affiche annonçant « fini les couilles en or ». •
Une soif de lecture
D
Jacky Flenoir
imitri Verhulst a grandi dans les Flandres, entouré de son père et de ses oncles, en continuelle compétition pour le trophée de champion du monde de soûlographie. La Merditude des choses1, c’est la Belgique prolétarienne, les beuveries incessantes et hilarantes. Plus à l’est, l’anti-Poutine Zakhar Prilepine secoue brutalement le cocotier de la littérature russe contemporaine ; ses nouvelles, Des chaussures pleines de vodka chaude2, brossent un tableau impitoyable de la vie quotidienne dans son pays. Un écrivain à découvrir, aussi radical qu’une double vodka, plus acide qu’un quartier de citron.
Qui a lu boira et vice versa « Il faut toujours être ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve3. » Ce conseil n’a pas fini dans l’oreille d’un sourd. Sans lui, combien de poètes ou d’écrivains, exaltés par la gnôle, n’aurions-nous pas le bonheur de lire aujourd’hui ? Zola décrivant un delirium tremens4 est aussi éprouvant qu’un 110 mètres haies à 1,5 gramme. Lire Le Son de ma voix5, roman d’une rare intensité de l’Écossais Ron Butlin, vous fait plonger vertigineusement dans l’alcoolisme, estourbissant ! Pourtant, exaltés, tous ne le sont pas. L’autoproclamé « vieux dégueulasse » underground Charles Bukowski buvait en mode rafale, imbibé du matin au matin, son œuvre est un journal intime continu, brut, spontané et burlesque. Ou Malcom Lowry, auteur du chef-d’œuvre Sous le volcan6, qu’un éthylisme forcené a poussé à une mort précoce. Nunc est bibendum* On picolait sec aussi dans l’Antiquité. Est-ce à la suite d’une bonne beuverie qu’Horace a affirmé : « Aucun buveur d’eau n’a écrit de poème qui soit resté » ? Ce cher Joseph Delteil n’a pas contredit l’Ancien, son œuvre en est la preuve, de Choléra à la Cuisine paléolithique7. Épicurien au pied de la lettre, fantaisiste et anticonformiste, le plus occitan des écrivains français aimait le vin noir, épais, né de sa terre en Corbières – « Je foule mon vin moimême, de mes propres pieds. » Une cuvée à découvrir, donc, et une prose revigorante, s’y abandonner dissout la tristesse des jours. Puisque l’on parle pinard et littérature, mentionnons aussi l’ami Pirotte, une de mes plus belles rencontres : littéraire, humaine et buvresque ! Poète licheur et pèlerin émerveillé, il existe un univers Pirotte, un merveilleux livre permet de le sillonner 8. Allez, et pour la route, Le Dernier Stade de la soif 9, roman autobiographique hors norme, une lecture indispensable pour tout ivrogne… qui se respecte. • * C’est maintenant qu’il faut boire (Horace).
1. www.soutenir-la-galerie-anatome.org 2. « En esthète de gondole », jusqu’au 24 mars 2012 à la Galerie Anatome. 3. D’abord avec la publication Qui ? Résiste, ensuite avec un long travail sur la typographie, l’enseignement, les collaborations avec des architectes et scénographes ou encore avec ses recherches sur l’oralité et l’expression graphique. 4. Grafism’2012, jusqu’au 7 avril 2012.
en savoir plus www.quiresiste.com http://graphimages.blogspot.com
1. Denoël, 2011. 2. Actes Sud, 2011. 3. Charles Baudelaire, in Les Petits Poèmes en prose, 1869. 4. In L’Assommoir, 1877. 5. Quidam éditeur, 2004, rééd. poche, 2011. 6. Réédition Grasset, 2008. 7. L’œuvre romanesque aux éditions Grasset ; La Cuisine paléolithique, Les éditions de Paris, 2008 (rééd.). 8. Les Contes bleus du vin, Le Temps qu’il fait, 1988, rééd. poche, 2011. 9. Frederick Exley, Monsieur Toussaint Louverture éditeur, 2011.
16
12 0 2 G N• O I R É-P JU R P IL• R AV
expressions un magazine à l’ouest
E
divers
La SIReNe FeTe SeS 1 aN aVec LeS ReQUINS MaRTeaUX
audiovisuel
Samedi 31 marS & dimanche 1er avril I Gratuit
DIGITaLISM + aRNaUD ReBoTINI (ACID LIVE) + SURKIN I electro vendredi 6 avril I 20h30 I 25€ > 22€ > 19€ > 18€
jeune public
COOL SOUL FESTIVAL : WRaYGUNN + BaRReNce WhITFIeLD aND The SaVaGeS + MaMa RoSIN + The DUSTaPhoNIcS + BoB & LISa + DJ FRaNcIS I Soul rock Samedi 7 avril I 20h30 I 19€ > 16€ > 14€ > 13€
a PLace To BURY STRaNGeRS + aUcaN + PIcoRe I rock noise
mardi 10 avril I 20h30 I 19€ > 16€ > 14€ > 13€
Littérature
MIoSSec + JoSePh D’aNVeRS (SOLO) I chanson rock Jeudi 12 avril I 20h30 I 23€ > 20€ > 18€ > 17€
PUPPeTMaSTaZ + BLaKe WoRReLL I hip-hop dimanche 15 avril I 20h30 I 21€ > 18€ > 16€ > 15€
JacUZZI BoYS + WaNKIN’ NooDLeS I Punk Garage Jeudi 19 avril I 20h30 I 15€ > 12€ > 10€ > 9€
TINaRIWeN + FRaNcoIS & The aTLaS MoUNTaINS I World Pop
vendredi 27 avril I 20h30 I 25 € > 23€ (quota 100 places tarif abonné)
GoJIRa + 1ÈRe PaRTIe I metal
mardi 1er mai I 20h30 I 23 € > 20€ (quota 100 places tarif abonné)
JaMeS LeG I Blues - rock
Concert Hors les Murs : Bar Un Autre Monde
Jeudi 3 mai I 20h30 I 5€
music action prod présente
GRoUNDaTIoN + eLecTRIc eMPIRe I reggae
dimanche 13 mai I 20h30 I 25 € > 22€ > 19€ (quota 100 places tarif abonné)
BReToN + TRaILeR TRaSh TRacYS I electro pop indé mardi 22 mai I 20h30 I 15€ > 12€ > 10€ > 9€
MeSheLL NDeGeoceLLo + 1ÈRe PaRTIe I Soul mardi 29 mai I 20h30 I 22€ > 19€ > 17€ > 16€
MUDhoNeY + NoN ! + caNThaRIDe + heaDcaSeS play NIRVaNa I Grunge mercredi 30 mai I 20h30 I 21€ > 18€ > 16€ > 15€
Pyrprod présente
TRYo + 1ÈRe PaRTIe I chanson reggae Jeudi 14 Juin I 20h30 I 28€
aYo (ACOUStIqUE) + 1ÈRe PaRTIe I Pop Soul
Jeudi 28 Juin I 20h30 I 25€ > 23€ (quota 100 places tarif abonné)
+ d’in f o s s u r
www.la-sirene.fr
La RocheLLe 111 BD EMILE DELMAS / LA PALLICE
XLR Licences : 1-n° : 1044674 / 2-n° 1036834 / 3-n° 1036835 - GRAPHISME : François Bertin & Guillaume Antzenberger
Jeudi 26 avril I 20h30 I 23€ > 20€ > 18€ > 17€
musique
mardi 17 avril I 20h30 I 21€ > 18€ > 16€ > 15€
expositions
Spectacles
TaRRUS RILeY + 1ÈRe PaRTIe I reggae
MeThoD MaN + S.MoS I hip-hop
agenda mars + avril
Envoyez vos informations à agenda@magazine-expressions.com
M
M RA
mars samedi 03 ■ Cocktail Designers Exposition Espace Art Contemporain – La Rochelle 05 46 51 50 65 Jusqu’au 28 avril ■ En esthète de gondole Pierre Di Sciullo Galerie Anatome - Paris 01 48 06 98 81 Jusqu'au 24 mars ■ Grafism'2012 L'affiche, la rue... Association Onoma - Nantes 06 60 53 27 03 Jusqu'au 7 avril mardi 06 ■ face nord Cie Un loup pour l'homme Salle Fongravey – Blanquefort 05 56 95 49 00 Jusqu’au 7 mars mercredi 07 ■ Candelabra Jérôme Poret Le Confort Moderne – Poitiers 05 49 46 08 08 Jusqu’au 23 mars ■ Lee Perry feat Mad Professor & the Robotiks Dub Reggae La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ Philip K. Dick et autres écritures visionnaires Le Lieu Unique Nantes 02 51 82 15 00 ■ mongol Karine Serres / Pascale Daniel-Lacombe TnBA – Bordeaux 05 56 33 36 80 Jusqu'au 9 mars jeudi 08 ■ Brekestra Damien Lapeyre the 45 Addict ! La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ dis-le-moi Compagnie Mastoc CCN – La Rochelle 05 46 00 00 46 ■ dire le monde Festival d'éducation populaire Saintes 05 46 91 98 79 Jusqu'au 11 mars ■ gina Eugénie Rebetez Le Carré – Saint Médard-en-Jalles 05 57 93 18 93 Jusqu'au 9 mars ■ débris Texte Dennis Kelly, mise en scène Baptiste Girard TnBA – Bordeaux 05 56 33 36 80 Jusqu'au 24 mars vendredi 09 ■ Darkness Falls Data Planets System Le Camji Niort 05 49 17 50 45 ■ Xavier Lacouture Chanson humour Salle des fêtes - Echallat 05 45 96 80 38 ■ Les rencontres de Sophie Philosophie Le Lieu Unique – Nantes 02 51 82 15 00 Jusqu’au 11 mars samedi 10 ■ Jonglerie des années folles / Charles&Stone Cie Tout Par Terre Auditorium – Jarnac 05 45 81 38 11 dimanche 11 ■ The Jon Spencer blues explosion La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ Helmet + Fighting with wire La Nef Angoulême 05 45 25 97 00 ■ La symphonie des Faux-Culs Avec Tex, Julie Arnold et Gilles Détroit Grande salle – Rouillac 05 45 96 80 38 ■ Un œil sur la musique Richard Bellia La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 Jusqu’au 30 mai lundi 12 ■ Du sirop dans l’eau Groupe Noces La Maline – La Couarde 05 46 29 93 53 Jusqu'au 13 mardi 13 ■ Rock à lili Place du Champ de foire St Savinien 05 46 59 41 56 ■ Caravan Palace + Owile La Nef Angoulême 05 45 25 97 00 ■ Che Malambô ! Théâtre scène nationale Angoulême 05 45 38 61 62 Jusqu'au 14 mars
■ Réalité non ordinaire Magie mentale La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu'au 14 mercredi 14 ■ Atelier du Regard FRAC Angoulême 05 45 92 87 01 Les 21, 28 mars et 4 avril ■ The Wackids Le Camji Niort 05 49 17 50 45 ■ Unison Pop Le Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ Kenny Garrett Quartet Jazz La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ Danses Photographies de Guy Delahaye Musées de Cognac – Cognac 05 45 32 66 00 ■ Irish Celtic Musique et danse Le Moulin du roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ mort d'un commis voyageur Arthur Miller /Dominique Pitoiset TnBA – Bordeaux 05 56 33 36 80 jeudi 15 ■ Gaspard Proust Théâtre scène nationale Angoulême 05 45 38 61 62 ■ Gaëlle Buswel Blues and Jazzile L’Azile – La Rochelle 05 46 00 19 19 ■ Locus Solus Le Lieu Unique Nantes 02 51 82 15 00 Jusqu’au 18 mars
■ biface Perrine Fifadji Les Colonnes – Blanquefort 05 56 95 49 00 ■ danses libres Chorégraphie François Malkovsky TnBA – Bordeaux 05 56 33 36 80 samedi 17 ■ François & the Atlas Mountains Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 ■ Murray Head Grande salle Rouillac 05 45 96 80 38 ■ Le marionnettiste de Lodz Salle de Breuil Magné 05 46 41 89 35 Jusqu'au 18 mars ■ Le grand voyage de Pollicino Salle des Fourriers Rochefort 05 46 82 15 15 Jusqu'au 18 mars dimanche 18 ■ Echoa Théâtre scène nationale Angoulême 05 45 38 61 62 ■ Alina Orlova Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 lundi 19 ■ L’histoire du cochon de Mac Datho Gilles Servat La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 Jusqu'au 20 mars ■ Festival Nouvelle(s) scène(s Un peu partout Niort www.nouvelles-scenes.com
29 au 30 MaRS ■ RobeRt Plankett - Jeanne Candel- ColleCtif la Vie bRèVe 29/03 à 19h30 et 30/03 à 20h30 Théâtre des Fourriers – Rochefort Neuf comédiens façonnent un théâtre novateur, spontané et sin- cère. Révélation théâtrale de l’année 2011, Robert Plankett est en tournée dans toute la France (Le Théâtre de La Ville à Paris, Le Lieu Unique à Nantes, Toulouse, Clermont-Ferrand... et Rochefort). Renseignements : 05 46 82 15 15 - www.theatre-coupedor.com www.facebook.com/coupedor
■ Etcetera Andrea Sitter Le Carré – Saint Médard-en-Jalles 05 57 93 18 93 vendredi 16 ■ Raul Midon Le Château de Cognac Cognac 05 45 82 48 06 ■ Danakil & Natty Jean La Nef Angoulême 05 45 25 97 00 ■ Découvrir l’Iran Ciné passion 17 La Maline – La Couarde 05 46 29 93 53 ■ Le printemps des poètes Quartier Pierre Loti Aytré 05 46 30 19 41 ■ Lucky Peterson Blues La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ L’Épopée de l’ouïe Carré Amelot La Rochelle 05 46 51 14 70 ■ Du goudron et des plumes Arts de la piste La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu'au 17 mars ■ J’me sens pas belle “Succès Avignon 2011” L’Azile – La Rochelle 05 46 00 19 19 Jusqu’au 18 mars ■ La belle peinture est derrière nous Le Lieu Unique Nantes 02 51 82 15 00 Jusqu’au 13 mai
■ CinéSud 13e festival du court métrage africain St Georges-de-Didonne 05 46 90 77 55 mardi 20 ■ Diaphane L’Avant-Scène Cognac 05 45 82 32 78 ■ L et Gaya Le Moulin du roc Niort 05 49 77 32 30 ■ Vertical Road Danse La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ songook yaakaar Conception Germaine Acogny TnBA – Bordeaux 05 56 33 36 80 Jusqu'au 22 mars mercredi 21 ■ Gouttes de sons Les Carmes La Rochefoucauld 05 45 63 07 45 ■ The Ex + La colonie de vacances La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ The kids are alright La Nef Angoulême 05 45 25 97 00 ■ Lionel Loueke Trio + Mwaliko 1re partie : Thierry Bouyer Trio Salle des Fourriers Rochefort 05 46 82 15 15 ■ Faim de loup Le Moulin du roc Niort 05 49 77 32 30 Jusqu'au 22 mars
expressions un magazine à l’ouest
■ Popup Belinda Annaloro Le Carré – Saint Médard-en-Jalles 05 57 93 18 93 jeudi 22 ■ Absence puis (Oups) L’Avant-Scène Cognac 05 45 82 32 78 vendredi 23 ■ ali Baba et les 40 voleurs Théâtre scène nationale Angoulême 05 45 38 61 62 ■ Nuit blanche chez Francis Comédie, chanson La Maline – La Couarde 05 46 29 93 53 ■ Boucle d’or, 33 variations Cie Les Remouleurs Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 ■ Concert aux oiseaux Gymnase de la vieille forme Rochefort 05 46 82 15 15 ■ La Loi du marcheur Serge Daney, Eric Didry La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu'au 24 ■ Le marionnettiste de Lodz Théâtre des Jacobins La Rochelle 05 46 41 89 35 Jusqu'au 25 ■ Si je t’attrape, je te mort ! L’Azile La Rochelle 05 46 00 19 19 Jusqu’au 25 mars ■ surnatural orchestra Le Carré Saint Médard-en-Jalles 05 57 93 18 93 samedi 24 ■ Vaduz 2036 L’Avant-Scène Cognac 05 45 82 32 78 ■ I’m From Barcelona La Nef Angoulême 05 45 25 97 00 ■ Colours in the street + Glucoz, Lemon Le Camji Niort 05 49 17 50 45 ■ Café livres Médiathèque Aytré 05 46 45 40 67 ■ Rayahzone Le Moulin du roc Niort 05 49 77 32 30 ■ Clos de sculpture Marc Petit Le Clos des cimaises – St Georges du Bois 05 46 43 23 08 Jusqu’au 15 avril ■ Festival les femmes s’en mêlent La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 lundi 26 ■ Asaf Avidan + Rover (solo) La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ la place royale Texte Pierre Cornaille, mise en scène éric Vigner TnBA – Bordeaux 05 56 33 36 80 Jusqu'au 28 mars mardi 27 ■ Marie-Paule belle Salle Aliénor d’Aquitaine St Jean d’Angély 05 46 59 41 56 ■ Noce + Fractale + Emoi, Emoi L’Avant-Scène Cognac 05 45 82 32 78 ■ Das Racist Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 ■ Lettre au père de Franz Kafka Le Moulin du roc – Niort 05 49 77 32 30 Jusqu'au 28 ■ l'homme qui tombe Création Collectif Crypsum TnBA – Bordeaux 05 56 33 36 80 Jusqu'au 31 mars mercredi 28 ■ Cam erata Ireland Barry Douglas La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ Merci L’Avant-Scène Cognac 05 45 82 32 78 ■ Rencontre écrivains François Place Bibliothèque Municipale – Pons 05 46 91 46 41 ■ Les étoiles du cirque de Pékin Espace Carat L’Isle d’Espagnac 05 45 38 50 60
■ Robert Plankett Collectif la vie brève Salle des Fourriers – Rochefort 05 46 82 15 15 Jusqu'au 29 ■ Miousik Papillon Music-Hall La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu'au 31 jeudi 29 ■ joyeux anniversaire Thierry Faucher Les Colonnes – Blanquefort 05 56 95 49 00 Jusqu'au 30 vendredi 30 ■ Bec de Cha & Emile Biayenda Les Carmes La Rochefoucauld 05 45 63 07 45 ■ Le mariage de Figaro Cie Vélo Volé La Maline – La Couarde 05 46 29 93 53 ■ La tragédie de Carmen Le Moulin du roc Niort 05 49 77 32 30 ■ Microfilm + Piano chat Le Confort Moderne – Poitiers 05 49 46 08 08 ■ Voyons voir ! Projection d’art video Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 ■ Moriarty La Coursive La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ Un couple Presque parfait De David Bottet, avec Camille Bardery L’Azile – La Rochelle 05 46 00 19 19 Jusqu’au 1er avril ■ Pipo Paul Poutre La Fanzinothèque – Poitiers 05 49 46 85 58 ■ Tony allen Cristal Production Le Diane's – La Rochelle 05 46 44 96 48 samedi 31 ■ Headcases Cantharide La Cale – Cognac 05 45 82 48 06 ■ Persistance de la mémoire L’Avant-Scène Cognac 05 45 82 32 78 ■ Paris, une capital traverse le temps Film de Gérard Civet La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53
17
■ Niveau zero Zion train Le Confort Moderne – Poitiers 05 49 46 08 08 ■ Digitalism + Surkin + Arnaud Rebotini La Sirène – La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ SYlvain Luc – Biréli Lagrène Jazz Le Moulin du roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ Christophe Alévêque est super rebelle !…qui est candidat libre Auditorium Rouillac 05 45 96 80 38 ■ Daniel Johnston + Jad Fair Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 mardi 10 ■ chatroom Sylvie De Braekeleer Les Colonnes – Blanquefort 05 56 95 49 00 mercredi 11 ■ L’Apprenti Théâtre scène nationale Angoulême 05 45 38 61 62 ■ No tricks + Denise King + Olivier Hutman Trio Salle des Fourriers Rochefort 05 46 82 15 15 ■ Ballet de l’Opéra de Lyon William Forsythe La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu'au 12 avril jeudi 12 ■ Miossec + Joseph d’anvers La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 ■ L’Extravagant Mystère Holmes Salle Aliénor d’Aquitaine St Jean d’Angély 05 46 59 41 56 ■ Xavier de Maistre La Coursive La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ 5 têtes, 4 sous Surnatural Orchestra Les Colonnes – Blanquefort 05 56 95 49 00 vendredi 13 ■ A State of mind + Ghostpoet + Thee satisfaction Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08
dimanche 15 ■ Puppetmastaz La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 lundi 16 ■ Om Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 mardi 17 ■ Dirty York Garage Rock La Cale – Cognac 05 45 82 48 06 ■ Cali Le Moulin du roc - Niort 05 49 77 32 30 Jusqu'au 18 avril ■ Le Jeu de l’Amour et du hasard Théâtre d'Angoulême 05 45 38 61 62 Jusqu’au 19 avril mercredi 18 ■ Gaspard Proust Humour La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ Les larmes amères de Petra Von Kant La Coursive- La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu'au 20 avril jeudi 19 ■ Revolver Pop de chambre Le Confort Moderne – Poitiers 05 49 46 08 08 ■ Rhizikon De et avec Chloé Moglia Lycée Marcel Dassault – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ Ghano Dominguez Jazz La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 vendredi 20 ■ Jeune Orchestre Atlantique Théâtre d'Angoulême 05 45 38 61 62 ■ Roméo et Juliette Malandain-Ballet Biarritz Le Moulin du roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ Rhizikon De et avec Chloé Moglia Musée national de la Marine – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ L’Étranger Pierette Dupoyet Salle des fêtes – Nonaville 05 45 96 80 38 samedi 21 ■ Inde, Rajasthan, Ladakh, Cachemire Film de Gérard Bages La Maline – La Couarde 05 46 29 93 53
■ M2 Cie Ea Eo – Cirques L’Eldorado – St Pierre d’Oléron 05 46 82 15 15 ■ Arte del Mondo & Xavier de Maistre La Coursive La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ Le malade imaginaire Salle de la Salicorne Saujon 05 46 41 89 35 ■ Le bal des bébés Carré Amelot La Rochelle 05 46 51 14 70 Jusqu'au 14 mars ■ B. Petremann, Erwan Venn Glocal sessions FRAC – Angoulême 05 45 92 87 01 Jusqu’au 23 juin samedi 14 ■ Miossec 1re partie : Joseph d’Anvers Grande salle – Rouillac 05 45 96 80 38
■ Topsy Turvy’s + Zephyr21 + We want sound Le Confort Moderne Poitiers 05 49 46 08 08 ■ Franciam Charlot Le Clos des cimaises St Georges-du-Bois 05 46 43 23 08 Jusqu’au 13 mai vendredi 27 ■ Axelle Red Un cœur comme le mien Grande salle – Rouillac 05 45 96 80 38 ■ Die Apokalyptischen Reiter Folk Death Metal La Cale – Cognac 05 45 82 48 06 ■ Method Man + S.Mos La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62 samedi 28 ■ Tinariwen + François & the Atlas Mountains La Sirène La Rochelle 05 46 56 46 62
avril dimanche 01 ■ Au Fil du Conte Théâtre des Jacobins La Rochelle 05 46 41 89 35 Jusqu’au 15 avril mardi 03 ■ Philippe Cassard - François Chaplin Deux pianos hommage à Debussy Le Moulin du roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ Pionniers à Ingolstadt Théâtre scène nationale Angoulême 05 45 38 61 62 ■ Schumann, Schubert, Wolf Récital de lieder Salle des Fourriers – Rochefort 05 46 82 15 15 mercredi 04 ■ Comment mémé est montée au ciel… Les Carmes La Rochefoucauld 05 45 63 07 45 ■ Cendrillon d’après C. Perrault par Joël Pommerat La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu'au 5 avril ■ Victor ou les Enfants au pouvoir La Coursive La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu'au 5 avril ■ le petit chaperon rouge Joël Pommerat Le Carré – St Médard-en-Jalles 05 57 93 18 93 Jusqu'au 5 avril jeudi 05 ■ Sed Lux Permanet Théâtre scène nationale Angoulême 05 45 38 61 62 vendredi 06 ■ No one is innocent Robot Orchestra La Cale – Cognac 05 45 82 48 06 ■ Marie-Paule… De belle à Barbara La Maline La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53
Marie-Paule Belle a réussi le challenge d’imposer son respect pour l’authentique chanson française, écrite avec des mots justes et des mélodies harmonieuses. Est-il si loin le temps où Marie-Paule Belle stupéfiait, voire assomait de son énergie et de son talent le public de Serge Lama en interprétant : Le Train Bleu, Nosferatu et La Petit Sœur de Mozart ? Trois chansons, un petit quart d’heure dont tous ceux qui ont découvert le phénomène Belle à cette époque se souviennent encore. Ils s’en souviennent tellement qu’ils sont toujours là, fidèles, amenant aujourd’hui leurs enfants, leurs amis et leurs voisins de palier, voir une Marie-Paule Belle, différente et pourtant toujours la même. De la chanson française telle qu’on l’aime. «Il paraît que je fais partie du patrimoine de la chanson française» dit elle sur un ton mi-sérieux mi humoristique.
18
expressions un magazine à l’ouest
internet
Un peu de légèreté dans ce monde d’Internet
exhausteurs livres, disques, films...
pierre labardant www.lemurdelapresse.com
J’ai demandé à la Une Alors que tout s’effondre, un mur subsiste. Même s’il s’effrite quelque peu*. La presse, contre vents et marée, s’agrippe à son financement publicitaire pour tenter de distiller de l’information (in)dépendante. Cette manne informative intéresse Internet qui se sert de cet approvisionnement en flux RSS pour créer des sites comme le murdelapresse.com. Cette adresse propose un aperçu des principaux titres français, toutes confessions confondues, sur une page unique. Elle permet de se distraire, en cette période pré-électorale, des postures prises par l’Humanité ou Le Figaro pour traiter un fait identique. • * Certains supports comme La Tribune, économiquement exsangues, ont été contraints d’arrêter le papier pour basculer leur diffusion uniquement sur Internet.
Vinyle le conseil de mr Fifi *
cd
Civil Civic
Rules
A utoproduit S’il est un fait musicalement avéré, c’est bien que l’électricité permet de faire plus de bruit. Le duo australien Civil Civic le prouve avec son premier album « Rules » composé de dix titres instrumentaux. Des sillons de ce disque vinyle resurgit une énergie brute aux fortes tonalités early 80’s. Le clavier de Grey Nurse ressuscite la verve synthétique de l’Electricity d’Orchestral Manoeuvres in the Dark tandis que les guitares de Lights On A Leash nous replongent dans la plus flamboyante obscurité de Cure. • P.L. * One One One (Disquaire à La Sirène - La Rochelle) loufifie@wanadoo.fr / 06 47 81 81 70 et sur facebook...
vinyle
Princeton
Wanda Jackson
Remembrance of Things to Come
Wanda Live! at Third Man Records
R allye
T hird M an R ecords
Élégance n’est pas le terme que l’on utilise spontanément pour qualifier la musique américaine. Cette qualité est propre au Vieux Continent ! Les jeunes gens de Princeton me donnent pourtant tort. Il y a dans ce deuxième album un raffinement à faire pâlir les nantis anglais et les surgissants Nord-Européens de la pop. Sans doute ont-ils ramené les fondamentaux de leur voyage d’études à Londres. Tout, dans le son de ce quatuor californien, s’apparente à de la volupté. Des voix tout en délicatesse et des claviers tout en rondeur qui ravivent le souvenir des Lotus Eaters. • P.L.
La musique de Jack White suinte le bourbon et le rock’n’roll. Jusque dans les locaux de son label Third Man Records à l’heure d’un live de Wanda Jackson, la reine ressuscitée du rockabilly. En 2011, l’artiste producteur avait sorti la diva de sa retraite à l’occasion de l’enregistrement de l’album « The Party Ain’t Over » avant de pousser la vénérable sur scène. De cette performance est né un enregistrement, « Wanda Live! at Third Man Records », qui permet à cette jeune fille de 73 ans de faire montre de son intacte énergie. Shakin’ all over ! • P.L.
www.euscreen.eu
L’unité par la télé cd
cd
Lee Fields and The Expressions
Choir of Young Believers
Rhine Gold
Paralytic Stalks
T ruth & S oul /D iffer -A nt
G hostly I nternational
V irgin /EMI
Comme l’indique le nom du label, de la soul, de la vraie qui colle bien aux corps, réchauffe les membres, remue les tripes et apaise les âmes. Après le bouillant « My World » en 2010, Lee Fields, dont les premiers pas dans la soul et le funk remontent à 1969, délivre une nouvelle merveille d’album. Il y est accompagné par une section rythmique efficace, des cuivres rutilants et des chœurs présents sans être envahissants, un parfait écrin pour une voix dont le timbre et la puissance ne sont pas sans rappeler ceux de James Brown. Magnifique et chaleureux. • P.T.
Après trois singles et un album, « This Is For The White In Your Eyes » en 2009, les Danois de Choir of Young Believers, emmenés par le chanteur, guitariste et compositeur Jannis Noya Makrigiannis, nous réservent une belle surprise avec cet « Or du Rhin ». Des parties vocales incroyables entre le folk et l’opéra, des mélodies accrocheuses parsemées d’arpèges de guitares, de cordes, de claviers délicats et de touches électro, en constituent le corps majestueux. Des titres tels que The Third Time, Paralyse, Have I Ever Truly Been Here, Paint New Horrors, Rhine Gold en sont les joyaux. Un enregistrement immaculé. • P.T.
Onzième album, depuis 1996, pour cette formation, non pas originaire de Montréal, mais d’Athens en Géorgie. Sous la direction du chanteur et poly-instrumentiste Kevin Barnes, Of Montreal produit une nouvelle fois un rock des plus singuliers et des plus hallucinés. Si, là aussi, les vocaux et les chœurs ont une importance primordiale, ils sont emportés, engloutis, magnifiés, perdus, puis retrouvés au milieu d’une accumulation insensée de sons aussi bien électroniques qu’acoustiques ou électriques. De ce magma sonore surgissent des moments de grâce incroyables comme des pulsions rageuses. Il faut tenter l’expérience en l’écoutant plusieurs fois. • P.T.
Faithful Man
La cohésion européenne passe par le ciment culturel. Le projet EUscreen s’attelle à unifier les peuples d’Europe en leur proposant d’accéder aux archives artistiques de leurs voisins. EUscreen.eu rassemble ainsi les contributions d’une trentaine de partenaires (chaînes de télévision ou de radio, fondations…) répartis dans vingt pays. Vidéos, sons, images et textes, classés en quatorze grandes catégories, sont proposés en accès gratuit et permettent de juger de l’offre culturelle de notre vieux (in)continent. •
cd
dvd
dvd
Of Montreal
dvd
www.scenoscope.fr
Je voudrais mourir sur scène L’Agence régionale du spectacle vivant (ARSV) nous enterre. Sur le site scenoscope.fr qu’elle anime, cette structure soutenue par la Région Poitou-Charentes donne une bien pâle image de l’actualité culturelle du cru. À part les quelques illustrations défilant en page d’accueil, l’ensemble est figé. L’émotion de la scène ne transpire nulle part. Elle suinte à peine. Les spectacles font l’objet de présentations austères, de fiches sommaires et d’illustrations démissionnaires. Ce site manque décidément d’air ! •
Julian Gilbey
Carl Tibbetts
A vanti
A vanti
Ne vous fiez pas à son titre ridicule, car, depuis Vertige (d’A. Ferry), aucun suspense prenant pour cadre la haute montagne ne nous avait autant surpris. S’il est loin d’être le film de l’année, il reste passionnant de bout en bout, se permet d’éviter les pièges les plus grossiers du survival et offre un vrai rôle de femme à l’héroïne. Les quelques invraisemblances inhérentes au genre sont vite balayées par une réalisation carrée et de jolies cascades. Ajoutons que les personnages sont plausibles, les décors naturels superbes et vous aurez compris que le film vaut la peine d’être vu. • G.D.
Trois comédiens dans un seul décor et une ambiance étouffante qui n’est pas sans rappeler l’univers de Cul-de-sac de Polanski, voilà qui donne envie. Eh bien, c’est encore mieux que cela ! Le suspense provoqué par des non-dits et l’ambiance lourde en permanence créent une psychose paranoïaque qui ne cessera qu’à la fin de ce film exceptionnel. Avec un budget plus que réduit, C. Tibbetts emballe un des meilleurs thrillers de ces dernières années. Et bravo à celui qui parviendra à trouver la chute… • G.D.
Poursuite mortelle
Retreat
John Carpenter
The Ward A rtus
films
Un nouveau John Carpenter est toujours une épreuve lorsqu’on se passionne pour le cinéma Bis, car, si le personnage est sympathique, souvent ses films restent moyens. Une fois de plus, rien ne change. Maîtrisant toujours sa réalisation, ménageant autant le suspense qu’à l’accoutumée, dirigeant parfaitement un casting de qualité, Carpenter nous offre une série B d’excellente facture qui ne satisfera que les aficionados du maître, ou les adolescents prompts à se jeter sur un fantastique quelque peu dépassé. Rien de surprenant, plat et qui s’oubliera assez vite. • G.D.