Expressions 26

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gratuit

expressions

un magazine à l’ouest nº26

juillet+août 2012

interview

Fránçois and the Atlas Mountains p. 5

dossier

Paroles et musiques dans les casinos p. 6 et 7

Fouras

Les Arts Fous p. 9

Exposition

Hervép.Di Rosa 13

Supplément gratuit au journal SUD OUEST du 4 juillet 2012 disponible sur les lieux de ventes des communes référencées en page 3.



expressions un magazine à l’ouest

3

billet

nº26 / juillet + août 2012

Littérature de tous bords

06 09

14

13

05

04 Opinion Philippe Guerry + Brèves 05 INTERVIEW François Marry 06 dossier Casinos : un circuit méconnu du spectacle

09 Fouras Les Arts Fous + vienne Librairie Improbable 10 carte blanche Orbe 13 Exposition Hervé Di Rosa 14 portrait

vivant

Magique Spencer + danse Mathieu Furgé

15 Littérature

Légende urbaine + bords de

charente La Guinguette Buissonnière + design Image du présent

16 agenda 18 Internet +

exhausteurs parution du prochain numéro mercredi 5 septembre

P

nicolas giacometti

endant des mois, l’œil rivé sur notre petit nombril français, briquant nos turpitudes, nous avons cru que le monde alentour, un monde que nous ne voyions plus, n’avait de regards que pour nous. Au temps des élections, vus du pont du paquebot France, les pays en sombrant ne projetaient sur nos joues qu’infimes embruns, postillons. L’apothéose arriva par une femme qui, sur sa royale yole, à la seule force de sa pigouille, prétendit briser la chaîne entre les deux tours. On aurait pu en rester là. Mais le local devint national – international ? galactique ? qui sait ? Le rien devint tout. Un tout au goût de farce, genre littéraire délaissé des écrivains mais toujours couru en Impolitie et Immédiatie, minuscules contrées peuplées de très grandes personnes qu’on nomme ordinairement les Zétiquettes (n’est pas Henri Michaux qui veut). Rappel de La Farce. Celle de Maupassant, 1883 : « Nous vivons dans un siècle où les farceurs ont des allures de croque-morts et se nomment : politiciens. […] Quoi de plus délicieux que de se moquer des gens avec talent, de les forcer à rire eux-mêmes de leur naïveté, ou bien, quand ils se fâchent, de se venger avec une nouvelle farce ? » Dindons dondaine nous sommes. De la farce. Et quoi d’autre ? Question de style Des temps glorieux nous guettent. Des temps où la Méditerranée, qui nous a si souvent montré la voie, de nouveau se noie. Des temps où notre soleil se lèvera un peu plus à l’est, en Inde, en Chine, ou au sud-ouest dans la grande Amérique latine. Quelle nouvelle sauce littéraire, après la farce, masquera l’âcreté de ces mets ? La comédie de mœurs ? C’est du déjà joué. L’année dernière dans les Libidiniaiseries new-yorkaises d’un vieux FMIste. L’élégie, alors ? Les tweets présidentiels sont prometteurs mais à peaufiner pour concurrencer la romance du règne précédent. La puissante tragédie ? Si les dieux continuent d’être cruels avec les Zétiquettes, ceux-ci n’auront d’autre choix que de s’en remettre à la fatalité. Classique et imparable. Mais à la fin de l’envoi, une fois quelques millions de personnes sacrifiées et oubliées, la réécriture sous forme d’épopée a toutes ses chances. Les vainqueurs ont toujours fait ça très bien. Mixé par Hollywood, le film fera un tabac à 20 h 30. •

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Dpt 17 Aigrefeuille-d'Aunis / Andilly / Angoulins / Arces / Archiac / Archingeay / Ardillières / Ars-en-Ré / Arvert / Asnières-la-Giraud / Aulnay / Aumagne / Authon-Ébéon / Aytré / Balanzac / Ballans / Ballon / Beaugeay / Beauvais-sur-Matha / Bernay St-Martin / Berneuil / Beurlay / Bignay / Blanzac-les-Matha / Bords / Bougneau / Bouhet / Bourcefranc-le-Chapus / Bourgneuf / Boutenac-Touvent / Breuil-Magné / Breuillet / Brie-sous-Mortagne / Brizambourg / Burie / Bussac-sur-Charente / Cabariot / Chaillevette / Champagne / Champagnolles / Chaniers / Charron / Châtelaillon-Plage / Chérac / Chermignac / Chives / Ciré-d’Aunis / Clavette / Clion / Consac / Corme-Écluse / Corme-Royal / Courçon / Cozes / Cram-Chaban / Crazannes / Cresse / Croix-Chapeau / Dampierre-sur-Boutonne / Damvix / Dœuil-sur-le-Mignon / Dolus-d’Oléron / Dompierre-sur-Charente / Dompierre-sur-Mer / Échillais / Écoyeux / Épargnes / Esnandes / Étaules / Ferrières / Fontaine-Chalendray / Fontaines-d’Ozillac / Fontcouverte / Fouras / Geay / Gémozac / Germignac / Grézac / Guitinières / Haimps / Hiers-Brouage / Île-d’Aix / Jarnac-Champagne / Jonzac / L’Éguille / L’Houmeau / La Brée-les-Bains / La Brousse / La Chapelle-des-Pots / La Couarde-sur-Mer / La Flotte / La Grève-sur-Mignon / La Jard / La Jarne / La Jarrie / La Laigne / La Rochelle / La Ronde / La Tremblade / La Vallée / Lagord / Landes / Landrais / Le Bois-Plage-en-Ré / Le Château-d’Oléron / Le Chay / Le Douhet / Le Grand-Village-Plage / Le Gua / Le Thou / Léoville / Les Églises-d’Argenteuil / Les Gonds / Les Nouillers / Les Portes-en-Ré / Les Touches-de-Périgny / Loire-les-Marais / Loire-sur-Nie / Loix / Longèves / Lonzac / Lorignac / Loulay / Lussant / Macqueville / Marans / Marennes / Marignac / Marsais / Marsilly / Matha / Mazeray / Médis / Meschers-sur-Gironde / Meursac / Meux / Migron / Mirambeau / Moëze / Montils / Mornac-sur-Seudre / Mortagne-sur-Gironde / Muron / Nancras / Néré / Nieul-le-Virouil / Nieul-lès-Saintes / Nieul-sur-Mer / Nieulle-sur-Seudre / Nuaillé-d’Aunis / Ozillac / Paillé / Pérignac / Périgny / Pisany / Plassac / Pons / Pont-l’Abbé-d’Arnoult / Port-d’Envaux / Port-des-Barques / Préguillac / Prignac / Puilboreau / Rétaud / Rioux / Rivedoux-Plage / Rochefort / Rouffiac / Royan / Sablonceaux / Saintes / Salignac-sur-Charente / Salles-sur-Mer / Saujon / Semoussac / Semussac / Siecq / Sonnac / Soubise / Soubran / St-Agnant / St-André-de-Lidon / St-Augustin / St-Bonnet-sur-Gironde / St-Bris-des-Bois / St-Césaire / St-Christophe / St-Ciers-Champagne / St-Ciers-du-Taillon / St-Clément-des-Baleines / St-Denis-d’Oléron / St-Denis-du-Pin / St-Dizant-du-Gua / St-Félix / St-Fort-sur-Gironde / St-Genis-de-Saintonge / St-Georges-Antignac / St-Georges-d’Oléron / St-Georges-de-Didonne / St-Georges-des-Côteaux / St-Georges-du-Bois / St-Germain-de-Lusignan / St-Germain-de-Marencennes / St-Hilaire-de-Villefranche / St-Hilaire-la-Palud / St-Hippolyte / St-Jean-d’Angély / St-Jean-d’Angle / St-Jean-de-Liversay / St-Juliende-l’Escap / St-Just-Luzac / St-Laurent-de-la-Prée / St-Léger / St-Loup / St-Maigrin / St-Mard / St-Martin-de-Ré / St-Médard-d’Aunis / St-Nazaire-sur-Charente / St-Ouen-d’Aunis / St-Palais-sur-Mer / St-Pardoult / St-Pierre-d’Oléron / St-Pierre-de-Juillers / St-Porchaire / St-Rogatien / St-Romain-de-Benet / St-Sauvant / St-Sauveur-d’Aunis / St-Savinien / St-Seurin-de-Palenne / St-Sever-de-Saintonge / St-Simon-de-Bordes / St-Simon-de-Pellouaille / St-Sulpice-de-Royan / St-Thomas-de-Conac / St-Trojan-les-Bains / St-Vivien / St-Xandre / Ste-Gemme / Ste-Lheurine / Ste-Marie-de-dRé / Ste-Même / Ste-Soulle / Surgères / Taillebourg / Taugon / Tesson / Thaims / Thairé / Thénac / Thors / Tonnay-Boutonne / Tonnay-Charente / Trizay / Tugeras-St-Maurice / Vandré / Varaize / Vaux-sur-Mer / Vergne / Vérines / Villedoux / Villeneuve-la-Comtesse / Vouhé / Dpt 16 Agris / Aigre / Ambleville / Anais / Angoulême / Ars / Asnières-sur-Nouère / Aubeterre-sur-Dronne / Baignes-Ste-Radegonde / Balzac / Barbezieux St-Hilaire / Bardenac / Blanzac-Porcheresse / Bourg-Charente / Boutiers-St-Trojan / Bréville / Brie / Brossac / Chabanais / Chalais / Champagne-Mouton / Champniers / Charras / Chasseneuil-sur-Bonnieure / Chateaubernard / Chateauneuf-sur-Charente / Chazelles / Cherves-Châtelars / Cherves-Richemont / Cognac / Condéon / Confolens / Deviat / Dignac / Douzat / Étagnac / Exideuil / Fléac / Fontclaireau / Garat / Genac / Gensac-la-Pallue / Genté / Gondeville / Gond-Pontouvre / Gourville / Guimps / Hiersac / Houlette / Jarnac / Juillac-le-Coq / L’Isle-d’Espagnac / La Couronne / La Rochefoucauld / Les Métairies / Lesterps / Lignières-Sonneville / Linars / Louzac-St-André / Magnac-sur-Touvre / Mansle / Marcillac-Lanville / Marthon / Massignac / Mérignac / Montbron / Montembœuf / Montignac-Charente / Montmoreau-St-Cybard / Mornac / Mouthiers-sur-Boëme / Nanteuil-en-Vallée / Nercillac / Nersac / Pranzac / Puymoyen / Rouillac / Roullet-St-Estèphe / RoumazieresLoubert / Ruelle-sur-Touvre / Ruffec / Salles-d’Angles / Segonzac / Sers / Sigogne / Sireuil / Soyaux / St-Amant-de-Boixe / St-Amant-de-Graves / St-Angeau / St-Bonnet / St-Claud / St-Cybardeaux / St-Fort-sur-le-Né / St-Genis-d’Hiersac / St-Laurent-de-Céris / St-Laurent-de-Cognac / St-Léger / St-Même-les-Carrières / St-Michel / St-Romain / St-Saturnin / St-Sornin / St-Sulpice-de-Cognac / St-Yrieix-sur-Charente / Ste-Sévère / Vars / Verrières / Verteuil-sur-Charente / Villebois-Lavalette / Villefagnan / Villognon / Vœuil-et-Giget / Xambes / Dpt 79 Mauzé-sur-le-Mignon / Niort (distribution commerces) / Dpt 85 Damvix / L’Île-d’Elle ... et dans des lieux de culture de Charente, Charente-Maritime et Deux-Sèvres.

Magazine Expressions – 254, avenue Carnot — BP 32046 – La Rochelle – Tél. 05 46 43 19 20 www.performances-pub.fr Site : www.magazine-expressions.com / email : redaction@magazine-expressions.com Directeur de la publication : Pierrick Zelenay Responsable de la rédaction : Nicolas Giacometti Direction artistique : João Garcia Ont collaboré à ce numéro : Gilles Diment, Jacky Flenoir, Catherine Fourmental-Lam, João Garcia, Philippe Guerry, Dany Huc, Pierre Labardant, Élian Monteiro, Philippe Thieyre

Carte blanche à Orbe Illustration du dossier et couverture : Adrien Houillère Photographe : Marie Monteiro Maquette et mise en pages : Antichambre Communication Impression : Sapeso Service commercial : Performances 05 46 43 19 20 Expressions est une publication gratuite et bimestrielle de Performances Sports / Tirage : 31 000 exemplaires Date de parution : juillet 2012 / ISSN : 1960-1050


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expressions un magazine à l’ouest

opinion

Changement de programme

A

dmettons-le, à côté des autres ministères, celui de la Culture et de la Communication gardait quand même son petit côté sympa. C’était le ministère des grandes ambitions et des belles formules : « rendre accessible les œuvres capitales de l’humanité » ; « assurer la plus vaste audience à notre patrimoine » ; « favoriser la création des œuvres de l’art et de l’esprit* ». Le ministère des nobles aspirations et des objectifs ambitieux : les maisons de la culture, le prix unique du livre, la décentralisation culturelle. Le ministère des grands projets et des grandes vacances : Beaubourg, les centres dramatiques et chorégraphiques, la fête de la Musique, les journées du Patrimoine… Le ministère qui donnait du souffle aux mandats et allait globalement sans heurts, à quelques conflits intermittents près. Depuis quelques récentes années, il faut cependant bien avouer qu’on a un peu plus de mal à se passionner pour les travaux du ministère. La déconcentration des services est une affaire qui roule (on mutualise de temps en temps pour la forme), le territoire est globalement équipé, les collectivités se sont toutes saisies de la compétence culturelle, le calendrier déborde de manifestations. La culture étant belle, et bien administrée, on s’occupe surtout désormais de la deuxième partie de l’intitulé ministériel, « et de la Communication ». Révolution siliceuse Ce sont sans doute moins les artistes qui s’ébrouent aujourd’hui dans les couloirs de la rue de Valois que les très sérieux producteurs, majors ou autres syndicats de l’édition, et ils ne semblent plus là pour discuter révolution esthétique et culture pour tous – les consommateurs se débrouillent finalement très bien tout seuls – mais pour s’assurer de la conforme rémunération des ayants droit touchés par la révolution numérique, à commencer par eux. À ce titre, le premier signe émanant de la rue de Valois depuis l’arrivée d’Aurélie Filippetti accrédite l’idée que ces acteurs des industries du disque et du cinéma ne céderont pas un pouce sur leurs titres de propriété intellectuelle. Lors de la composition du cabinet ministériel, la mise à l’écart de Juan Branco, internaute militant pour la Licence globale qui avait activement participé à l’élaboration du projet culturel socialiste aux côtés de la future ministre, jette d’emblée une ombre sur la volonté du ministère de repenser différemment la rémunération des créateurs et l’accès aux œuvres – aussi numériques soientelles – par le public. Dommage. Allez, ministre ! on reprend son souffle. •

* Décret de 1959, rédigé par André Malraux et portant sur l’organisation du premier ministère chargé des « Affaires culturelles ».

bref... BD

Changement de dates

Japan cool

Accords Piccolo saxo patrimoniaux C

É

té japonais à la Cité de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême. Pas moins de cinq expos sont proposées des deux côtés de la passerelle Hugo Pratt, sur les bords de la Charente : Mangapolis la ville dans le manga ; Jirô Taniguchi ou « l’éloge du détour » ; une rétrospective Dragon Ball, une autre sur le manga français Dreamland et pour boucler sa journée une série de portraits d’auteurs japonais au bistrot de la Cité. Arigatô. • P.G.

e n’est pas tous les jours la fête de la Musique à Angoulême. L’agglomération a annoncé au printemps sa volonté de mettre un terme au subventionnement des classes à horaires aménagés musique (Cham) dès la rentrée prochaine. Une belle cacophonie s’en est ensuivie : pataquès entre collectivités, mise en cause du directeur du conservatoire, pétition des parents… puis report d’un an de ce désengagement, arrêt du tarif préférentiel d’inscription au conservatoire pour les élèves de Cham... et finalement, abandon de toutes ces mesures improvisées. Couac. • P.G.

www.citebd.org

R

presse

Résistance !

cacophonie

ochefort-en-Accords n’est pas événement à se complaire dans la routine. Rayez-le de votre habituel agenda du mois d’août, pour sa huitième édition et pour combiner sa programmation originale avec les journées du Patrimoine, le festival aura lieu les 13, 14 et 15 septembre. Ce déplacement temporel s’accompagnera également d’un mouvement géographique. Les concerts principaux de cette édition 2012 feront ainsi vibrer la scène de la Coupe d’Or, superbe théâtre à l’italienne datant du xviiie siècle, qui lèvera de nouveau son rideau à cette occasion après cinq ans de travaux.• P.L.

bd

Rock n’ bubbles

www.rochefort-en-accords.fr

rochefort

Verlaine à Rochefort I

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n nouveau mensuel, L’Impossible, sous-titré « L’autre journal »… clin d’œil du directeur de la publication, Michel Butel, qui créait il y a quelque trente ans L’Autre Journal – dix ans de vie – déjà dans le même esprit : activer la réflexion, lutter contre les idées reçues, le conformisme, ouvrir des fenêtres, donner un éclairage particulier sur des sujets de société via la plume de nombreux collaborateurs de tous horizons. Le format presque de poche, la mise en pages faussement classique, sobre mais vivante et rythmée, le portfolio, confèrent à L’Impossible une présence bienveillante qui ne prend pas le lecteur pour une truffe. • D.H. En vente dans les kiosques et en librairies www.limpossible.fr

l n’y a pas de traces d’une déambulation de Paul Verlaine en compagnie d’Arthur Rimbaud dans les rues bordant l’arsenal, ni d’un passage rue des Mousses dans des vapeurs d’absinthe. Juste la présence évanescente de sa poésie dans les studios Alhambra Colbert pour l’enregistrement du « Verlaine 2 » de John Greaves, qui vient de sortir chez Cristal/Harmonia Mundi. De nombreux musiciens ont déjà mis ses poèmes en musique, de Claude Debussy à Léo Ferré en passant par George Brassens, mais peu d’Anglais s’y sont frottés en réussissant à leur insuffler un esprit à la fois moderne et intemporel, sans que le musicien ne vampirise le poète ni ne se cache derrière lui. Encore supérieur au « Verlaine » de 2008, grâce à l’excellence et à la puissance d’un groupe où l’on retrouve Sylvain Vanot et le guitariste installé à Rochefort, Jef Morin, cet album met en évidence la voix et l’accent singuliers de John Greaves, magnifiant la mélancolie du poète dans un environnement sonore où s’entremêlent subtilement rock, jazz, blues et Gabriel Fauré. Superbe. Entre Logique et Divine ignorante, avec Explication et En sourdine, loin des clichés et des commémorations. • P.T.

© Rica – http://charkyyy.free.fr

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ica aime le rock, « manger, boire et fumer » a-t-on lu quelque part, et dessiner, en noir et blanc, surtout. Après avoir digéré ses études aux Beaux-Arts d’Angoulême, il crée des posters sérigraphiés, des illustrations, pour le milieu rock, il aime le lien rapide avec la musique que cela implique ; et puis il passe à la BD* tendance polar/ hard, son dessin est offensif, brut, efficace, sa façon à lui de dynamiter les facilités, les compromissions. Désormais résidant à Bordeaux, il vient de sortir, seul aux commandes, Minus, un album où il donne sa vision de notre société. Il a pour très bonne copine un phénomène réjouissant de la BD actuelle, Tanxxx, avec qui il partage la même passion pour le rock, les mêmes aversions, la même impertinence intelligente très… sympathique ! • D.H.

* E dans l’eau, scénario Ozanam ; Premières fois, album collectif ; Tribute to Popeye, album collectif. Par ailleurs, un recueil d’illustrations a paru aux éditions Charrette.

Pour ceux qui seraient intéressés, Rica cherche des dates de dédicace. + d’infos : charkyyy.free.fr


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Loti Pop interview François Marry

Nouveau visage d’une pop contemporaine, le groupe Fráncois and The Atlas Mountains a signé avec le label anglais Domino, fait la couverture de Magic, recueilli les hommages des Inrocks et décroché une pleine page dans Libé. L’an dernier, après une participation au Chantier, il a raflé le prix des premières Francos. Rencontre avec le chanteur-auteur-compositeur-aquarelliste François Marry, Saintais parti à Bristol et revenu hanter nos rives pour une première partie à La Sirène, avant d’ouvrir le bal le 13 juillet sur l’esplanade Saint-Jean-d’Acre à La Rochelle. Propos recueillis par Catherine Fourmental-Lam

P

ause après les balances au Quai, l’espace de répétition du rez-dechaussée, pour le leader trentenaire encore fatigué du concert de la veille au Printemps de Bourges. Son regard aquatique balaie la vue grand large, les camions qui strient l’horizon gris de la base maritime remuant la poussière. Sur la table, Lana Del Rey tire une langue de papier glacé. D’après François : « Non, elle n’est pas belle. Photogénique plutôt. » Lana disqualifiée, essayons d’être à la hauteur.

Tu as autoproduit tes premiers albums, travaillé longtemps artisanalement… et désormais vous êtes en pleine lumière. Quel regard as-tu sur ton parcours ? Lorsque j’avais beaucoup d’attente, c’était toujours les moments où j’étais le plus frustré. Donc j’ai perdu l’habitude d’accorder trop d’importance au parcours. Hier on jouait en première partie de Dominique A, une référence ultime. Je m’étais toujours dit que, lorsque je le rencontrerais, ce serait un jour incroyable ! Mais je ne voulais pas me mettre dans la position de l’héritier, on s’est juste parlé comme deux musiciens qui se croisent en tournée. En ce moment, je vis beaucoup au présent, j’accueille tous ces moments. Votre cinquième album, « E Volo Love », bouscule les héritages en s’ouvrant à la folk, l’électro, les percussions africaines. C’était une volonté, avant la signature chez Domino, de quitter le côté confidentiel de la chanson française. Je me suis mis à écouter de la musique plus produite, plus commerciale, beaucoup de Prince et Kate Bush. Ces deux artistes m’ont donné l’impression qu’on pouvait à la fois être commercial et novateur, en faisant les choses avec personnalité. Donc la signature avec Domino a surtout permis au groupe de se professionnaliser ? C’était un des seuls labels intéressés, avec Talitres, mais leurs moyens étaient plus réduits. Ça nous permet d’être quatre ou cinq sur scène, de faire des tournées, de vivre de la musique à plein temps. C’est un luxe, ça a été très long à acquérir. La signature a permis d’éclaircir le son, grâce à un ingénieur, J.-P. Romann, qu’on a pu payer. Les morceaux auraient été quand même là, on avait enregistré avant à la Chapelle Chavagne à Saintes, mais il aurait manqué une couche de vernis. En Angleterre, il y a eu un enthousiasme surprenant. Les Plus Beaux a été playlisté sur la BBC6, le Mouv’ ou Radio Nova de là-bas, pour un titre exclusivement en français c’est du jamais vu ! Mais en France, c’est plus profond. Ici, on perçoit Domino comme

Les lieux où tu t,ennuies sont un terreau très fertile pour l,imagiinaire.

un label insaisissable. Or c’était un petit label jusqu’à ce qu’ils signent Franz Ferdinand et les Arctic Monkeys. Ça correspond à l’idée que j’avais, adolescent, de l’Angleterre, où tout y était idyllique pour la musique indé. Saintes où tu as grandi, La Rochelle où tu as fait tes études d’histoire… La Charente-Maritime était un pays dont il faut se défaire ? Pour mieux revenir ? Complètement. Les lieux qui sont très neutres, où tu t’ennuies, sont un terreau fertile pour l’imaginaire. Le mien était très développé, foisonnant. Tout pouvait être possible à partir du moment où j’étais loin de la réalité à laquelle je voulais participer. À Saintes ou même La Rochelle, il n’y avait pas – ou je ne connaissais pas – de milieu underground, de jeunes artistes organisant des concerts dans des squats. Pour moi la culture ça devait être ça, du coup ça m’a motivé à partir. Avec dans mes bagages un paquet d’enthousiasme inégalable vu que j’avais été isolé de tout ça jusqu’à mes 18 ans. À Bristol, j’ai pu approcher le milieu musical tout en étant dans une ville secondaire, avec un rythme de vie qui évite aux gens d’être prétentieux. C’était vraiment génial. Dans tes chansons qui passent du français à l’anglais, en apesanteur, ce goût du voyage imprime les textes comme la musicalité. Tu te définirais comme un Pierre Loti, un orientaliste ?

Oui. J’aurais même tendance à dire que, pour beaucoup d’orientalistes, il n’y a même pas besoin de départ. Erik Satie n’est jamais parti et pourtant sa musique est pleine de sonorités d’ailleurs. Il les avait découvertes à l’Exposition universelle, peut-être l’équivalent de Wikipédia aujourd’hui… J’ai voyagé énormément à la médiathèque de La Rochelle. J’y passais des journées entières. C’est là que j’ai découvert Dominique A, tous les groupes de Chicago, le jazz, la musique électronique. J’ai eu ma licence mais c’était le cours d’histoire de l’art qui me passionnait le plus. Être ailleurs, encore… Tu réalises des aquarelles étonnantes, voyager passe aussi par la multiplicité des médiums ? La musique me distrait du dessin et le dessin me distrait de la musique. Mes aquarelles représentent ce que je vois, les lieux où je suis. Une façon d’être présent au monde. J’écris beaucoup de textes, souvent le soir avant de me coucher, qui ne deviennent pas de la musique. Les chansons elles-mêmes arrivent quand j’ai un piano devant moi, ou une guitare. C’est retravaillé complètement après. Si de nombreux morceaux ne passent pas par le groupe, il y en a d’autres qui sont sublimés par lui, par le partage. C’est comme un matériau que j’apporte, avec lequel on s’amuse. La peinture, l’écriture, l’enregistrement, le concert sont quatre moments à part entière, chacun

avec leur épaisseur. Pour la scène, par exemple, on est partis en tournée en Colombie en 2011, on a vu des gamins faire de la musique hyper dansante avec juste des guitares et des batteries de mauvaise qualité, ça nous a stimulés. On suit l’énergie qui se dégage de notre façon d’être ensemble. Les Francos cet été, une tournée jusqu’à l’automne, et ensuite ? Sur le Chantier des Francos, il y avait tellement de bienveillance… Ç’a été très important, dans un moment où j’avais l’impression que ma musique n’avait pas trop sa place auprès du public. Être sur l’esplanade, ce sera symbolique. À Bourges, les gens viennent du monde de la musique, alors que les Francos sont un festival pour tous. Sinon, Saintes est une ville agréable pour se reposer, mais comme tous les membres du groupe sont maintenant à Bordeaux, je vais essayer de m’y installer, d’y faire bouger ma copine qui habite à Londres. L’important, c’est de rester en mouvement. Deux heures plus tard, François a quitté ses chaussettes rayées pour des souliers vernis, le canapé de l’espace détente pour une scène où les eaux vaporeuses de l’album tournoient jusqu’à un show habité et tellurique, en compagnie de ses comparses, dont le percussionniste Amaury Ranger, autre Saintais du groupe. Souhaitonsleur une explosion jusqu’au sommet. •


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De La Rochelle à Bordeaux : un circuit méconnu du spectacle vivant, celui des casinos, une histoire de 150 ans texte Philippe Thieyre illustration Adrien Houillère

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a diffusion du spectacle vivant est, en général, associée à des lieux tels que théâtre, opéra, zénith, auditorium, salle de concert, maison de la culture, ou même bar, rarement les casinos. Si les thés dansants y perdurent, ces temples du jeu permettent, depuis plus de 150 ans, aux acteurs et aux musiciens de trouver des scènes pour se produire dans toutes les régions françaises. Dernièrement, avec l’apparition de casinos dans les grandes agglomérations avec des contraintes culturelles fortes, ce circuit prend une ampleur nouvelle. Les casinos, apparus en tant que tels à Venise vers 1638, se développent dans la deuxième moitié du xixe siècle, en même temps que le thermalisme et les bains de mer. Il faut distraire les curistes et les oisifs en villégiature. Très vite, aux jeux s’adjoignent des salles de spectacle, des dancings et des restaurants. La loi de 1907 oblige d’ailleurs les casinos à avoir un bar et un restaurant et à proposer des animations sur le site. L’ouverture est accordée par le ministère de l’Intérieur, l’activité est contrôlée par le ministère des Finances et les animations sont évaluées par le ministère de la Culture. Associés aux images du luxe et aux classes fortunées, les casinos connaissent une désaffection et une crise profonde dans les années 1970 et 80. Nombre d’entre eux ferment leurs portes. Deux nouvelles lois vont leur permettre de se redresser : la première, initiée en 1987 par Charles Pasqua, autorise l’introduction des machines à sous, incitant une clientèle plus populaire à investir en masse les salles de jeu du matin jusqu’au soir1 ; en 1988, un amendement ChabanDelmas permet à ces établissements de s’installer dans des agglomérations touristiques de plus de 500 000 habitants, imposant comme condition la présence dans la ville d’un opéra, d’un centre dramatique national ou d’un orchestre national. Depuis 1993, dépendant d’une délégation de service public, les casinos répondent à un cahier des charges élaboré par les mairies. Enfin, les autorisations d’ouverture sont réétudiées tous les cinq ans par une commission qui prend également en compte le nombre et la portée des animations culturelles. Aujourd’hui, traversant de nouveau une crise, même si la concurrence d’Internet se tasse, le marché des casinos est essentiellement contrôlé par cinq grosses sociétés qui s’en partagent 70 %, le reste étant l’apanage de propriétaires indépendants pour 20 % ou de petites structures pour 10 %, comme celle du groupe Émeraude qui exploite huit établissements dont ceux de Châtelaillon-Plage et de Fouras. La Charente-Maritime compte six casinos et la Gironde mitoyenne cinq. Fouras, entre une fête country et Oslo 31 août La fréquentation du petit casino de Fouras est fortement tributaire des saisons, la population de la ville étant décuplée en été. Comme très souvent, les bâtiments, dont la construction

Paroles et musiques dans les casinos dossier

remonte à 1886, appartiennent à la commune. À l’intérieur, se côtoient machines à sous, roulette, blackjack, un restaurant, une salle de réception polyvalente et un cinéma. Les animations récurrentes, s’adaptant à une clientèle plutôt âgée, offrent principalement déjeuners et dîners dansants, spectacles de cabaret auxquels s’adjoignent des concerts, entre jazz et variétés, ainsi qu’une fois par trimestre une représentation de théâtre de boulevard. Pour l’essentiel, les spectacles sont choisis par la direction parmi les tournées mises sur pied par le groupe Émeraude avec, en sus, quelques animations uniquement locales. En revanche, le cinéma,

Les casinos permettent, depuis plus de 150 ans, aux acteurs et aux musiciens de trouver des scènes pour se produire dans toutes les régions françaises.

le seul de la ville, ouvert du mercredi au dimanche, se singularise. Même si la grande salle de 300 places mériterait un petit rajeunissement, le lieu, géré par un employé à temps plein, propose une programmation des plus intéressantes en alternant films populaires et art et essai, ce que, par exemple, ne réussit pas à faire l’Apollo de Rochefort malgré ses cinq salles. Ainsi, le samedi 26 mai en fin d’aprèsmidi, alors que, sur la terrasse du casino, des animations country battaient leur plein, s’affichait sur l’écran les premières images de Oslo, 31 août, belle adaptation norvégienne, diffusée en version originale, du Feu Follet de Drieu La Rochelle.


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À La Rochelle, la discothèque se métamorphose en salle de spectacle Plus imposant, installé sur les allées du Mail, le casino rochelais figure à la 45e place sur un total de 195 établissements français répertoriés en 2011, fonctionnant de façon assez linéaire toute l’année. Depuis 1828 et l’époque des Bains Marie-Thérèse, les lieux comme la clientèle ont subi de multiples transformations. À noter qu’en 1906, la scène en plein air du casino devient un temps théâtre municipal pour la saison estivale. En 2000, le groupe Barrière rachète la concession à Thierry Hirigoyen (TH Finance), propriétaire des casinos de Capbreton et d’Hossegor, qui envisage toujours l’installation d’un établissement dans le quai aux Vivres de Rochefort. Derrière Partouche, qui possède 45 casinos dont ceux d’Arcachon, d’Andernos-les-Bains et de La Tremblade, Barrière, avec 33 unités, est la deuxième puissance française dans le domaine des jeux, doublée d’un impressionnant patrimoine hôtelier.

Ces dernières années, d’impressionnantes structures, avec des équipements culturels à faire pâlir de nombreux théâtres, ont été construites à Lille, Toulouse et Bordeaux.

Plutôt branchée pop rock et cinéma, Valérie Bouchon, dirigeant depuis 2009 les 83 employés, a réorganisé l’espace du casino rochelais en remodelant le restaurant et le bar (Le café des sports), symbole du partenariat avec le Stade Rochelais (club de rugby). Surtout, elle a transformé la discothèque en salle de spectacle polyvalente (le Diane’s) de 460 places debout, 180 assises et 120 en dîner spectacle : « Après un incident en janvier 2010, j’ai décidé de fermer la discothèque. L’esprit festif avait cédé la place aux beuveries et aux bagarres de plus en plus ingérables. Maintenant, il faut se faire connaître comme salle de spectacle, ce qui prend toujours du temps. Le cahier des charges ne nous impose pas de directives contraignantes si ce n’est la production de douze spectacles de qualité par an et nous sommes bien au-delà. » En dehors des tournées organisées, comme actuellement celle de Christophe Willem, par la direction artistique du groupe, des immuables thés dansants et autres soirées cabaret, une programmation avec des partenaires locaux se met en place. Ainsi, le Diane’s devient la scène de « Not The Francos » des Francofolies, partenariat coordonné par Valérie Bouchon, David Fourrier (de La Sirène) et Kevin Douvillez, le programmateur du festival. Cette année, le label Cristal y fête ses vingt ans dans le cadre d’une coproduction ; le festival « Jazz entre les deux tours » y fait un détour ; des soirées électro et une battle danse y prennent place. Si les humoristes, de Roland Magdane à Olivier de Benoist, font le plein, ce n’est pas le cas des concerts jazz de Cristal ni du groupe afro-beat de Tony Allen : « Les casinos bénéficient d’un abattement sur le prélèvement des jeux2 spécifiquement lié au déficit engendré par les spectacles. Une commission valide le bienfondé de la demande en fonction de la part qualitative, créative de la programmation, en excluant, par exemple, les thés dansants, mais en validant le concert de Tony Allen. Cet abattement est justifié par le fait que, globalement, au vu de notre capacité d’accueil et des frais techniques, voire des cachets – pour les humoristes, par exemple –, les spectacles et les concerts ne dégagent pas de bénéfices, mais au contraire un déficit, même parfois lorsque nous remplissons la salle. » Bordeaux : de M Pokora à Evento Ces dernières années, d’impressionnantes structures, avec des équipements culturels à faire pâlir de nombreux théâtres, ont été construites à Lille, Toulouse et Bordeaux. Le casino Barrière de Bordeaux, le sixième de France en volume, a été ouvert en 2002. L’installation à Bordeaux-Lac répondait à la volonté municipale de développer ce secteur de la ville en quartier d’affaires et de loisirs avec un palais des congrès, un golf, le parc des expositions et bientôt le futur grand stade. D’un côté d’une allée piétonne, on découvre une imposante architecture contemporaine, plutôt

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réussie, avec des salles de jeu sur deux étages et, à l’entrée, une grande brasserie, un choix de restauration en accord avec la volonté de la mairie. De l’autre côté, un théâtre de 718 places à l’équipement technique haut de gamme. Laurent Balmier dirige cet ensemble qui emploie 180 personnes dont Cécile Trouche, la responsable artistique, et deux techniciens affectés aux spectacles : « Comme la plupart des salles, le théâtre fonctionne d’octobre à fin juin. Sur la saison 20112012, sans compter les locations de salle, nous avons proposé 48 représentations dont la moitié était des spectacles de variétés et d’humour, l’autre moitié se répartissant entre la danse, le théâtre et la musique. Avec un budget global de 500 000 euros, vingt dates complètes et un taux de remplissage de 80 %, nous arrivons à plus ou moins équilibrer notre bilan. Nous savons qu’il est presque impossible de dégager des bénéfices des spectacles. Ainsi, nous avons arrêté de présenter des opérettes, beaucoup trop onéreuses par rapport au prix des entrées qui oscille entre 25 et 40 euros. » Aux côtés des humoristes Laurent Baffie, Gaspard Proust et autres Audrey Lamy, ont figuré au programme des artistes aussi divers que Bernard Lavilliers, Michel Jonas, Cock Robin, M Pokora, Pierre Perret, Maceo Parker, Amadou & Mariam, Stromae, Avishai Cohen, Zone Libre, etc. « Nous travaillons avec la direction artistique du groupe Barrière et une agence de production, mais nous nous impliquons aussi dans de nombreux événements locaux, investissant dans le partenariat à la fois par du mécénat, en particulier pour la danse, et par de la coproduction de spectacles innovants. Pour “Les grandes traversées”, après la nuit de la danse, nous accueillerons une installation artistique interactive. Les saisons écoulées, nous avons participé également à Evento, à Novart, au Bordeaux jazz festival, et au Printemps des ciné-concerts3. Avec l’Opéra de Bordeaux, nous avons coproduit le passage de deux compagnies de danse, l’une baroque, l’Éventail, l’autre hiphop, celle de Kader Attou. » À une époque où il devient compliqué de faire vivre sans subventions le spectacle vivant sous toutes ses formes, le circuit des casinos, avec ses obligations et son financement indirect par le jeu, est une alternative intéressante entre privé et public. Il est toutefois évident que le registre artistique s’adapte à la fois à une programmation assez consensuelle, à une structure assise et aux contraintes liées à la nécessité de remplir régulièrement des salles de 700 places, comme à Bordeaux, voire plus4, mais les partenariats avec les événements locaux ouvrent aussi des perspectives intéressantes vers l’innovation et la création. • Merci à Valérie Bouchon, Laurent Balmier et Cécile Trouche pour leur accueil, leur disponibilité et leurs explications. 1. Les casinos ont l’obligation d’ouvrir tous les jours, en général de 10 h à 3 - 4 heures du matin. 2. Les casinos sont assujettis à un prélèvement fiscal de 50 % sur les recettes. Le déficit des spectacles venant en déduction des montants imposés, dans des proportions raisonnables, bien entendu. 3. En mai 2012, ce fut Serge Teyssot-Gay et Zone Libre sur 2001 Odyssée de l’espace. 4. Celle de Toulouse a une capacité de 1 200 places.


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Arts Fous

Les oreilles dans l’eau Les Arts Fous partent à la rencontre. À la rencontre de perceptions lorsque l’œil est aveuglé par le soleil couchant et que le pied goûte à la tiédeur du sable. À la rencontre de sensibilités quand un public investit des lieux remarquables et découvre des talents insoupçonnés. Cet événement culturel tient séance, chaque année, au printemps et à la fin de l’été à Fouras, s’accaparant la façade atlantique le temps de soirées que les embruns viennent relever de leur saline originalité.

T

Pierre Labardant

out cela aurait pu ressembler à une niaiserie touristique si, depuis 2009, les Rencontres des Arts Fous n’avaient pas réussi à effectivement mettre Fouras en mouvement. À menacer les fondations de son fort Vauban et perturber, d’une agitation culturelle, sa quiétude balnéaire. La première salve d’animations surgit toujours au printemps à l’occasion

Une célebration du jazz, dans toutes ses composantes.

© J. Darribeau

d’une journée inaugurale. Cette année, le 18 mai, la pluie et le vent se sont soudainement éclipsés devant la musique et ont fait place nette pour l’arrivée tonitruante du groupe A Freak In Space mené par le tempo de Cyril Atef, batteur de M et survoltée moitié de Bumcello. Car les Rencontres, si bigarrées qu’elles s’affichent, sont surtout une célébration du jazz. Dans toutes ses composantes. Qu’il soit pétri de

funk, qu’il se fourvoie dans le rock ou qu’il se perde sciemment dans des explorations sonores, ce style s’empare de la ville endormie et suscite l’émoi, laissant échapper de la scène des sonorités inhabituelles et des effluves de musiques épicées. Ce festival, désormais à maturité, fait face au vent et s’émancipe des schémas convenus en proposant une programmation audacieuse à un public familial (à tarif

familial). Du 17 au 19 août prochains, les Rencontres estivales continueront de tromper la vigilance des plus avertis en débarquant sur la plage et en envahissant le fort de l’Aiguille pour des concerts, des performances et des animations inédites. En ouverture et en interlude des prestations musicales, les Arts Fous mettront à l’eau leur première création originale, « DanceOn », à la croisée de l’image, du son et de la danse, et installeront leurs draps de bain sur une « Plage de lecture », à l’heure où les festivaliers décideront de s’adonner à la sieste sur le sable. Des attentions culturelles pour combler les aspirations récréatives avant de laisser le soin aux musiciens de choyer les tympans au son des cuivres de What’s the Funk ?, de la basse de Chlorine Free ou du saxophone de The Drops dans la moiteur d’un soir d’été et des corps emportés. Un écho sensuel au bouillonnement de l’océan tentant désespérément, derrière la scène, de rester en tête d’affiche. Les Arts Fous sont décidément un fourretout foutraque et fantasque ! • en savoir plus www.rencontresdesartsfous.org

Improbable librairie

BD

La campagne à la page

MégaBouzard

La Bretagne est une terre d’élection pour les bars et les salons de thé littéraires. C’est en arpentant la lande et en goûtant à l’ivresse des livres de comptoir que Xavier Gaillon et ses compagnons de voyage ont décidé de prolonger cette idée dans la Vienne. De cet élan est née l’Improbable librairie, un lieu qui ne bat pas le sentier mais attire le chaland.

Pierre Labardant

U

n projet naissant dans une grange ne peut que s’attirer les bonnes grâces. Surtout lorsqu’il prend place aux Tessonnières, un hameau de 50 habitants planté au milieu de la campagne. L’équipe bénévole de l’Improbable librairie le constate depuis novembre 2009. Soutenue par des partenaires institutionnels, des collectivités locales, des acteurs culturels tels que le Centre du livre et de la lecture de Poitou-Charentes ou des lieux associés, l’association animée par Xavier Gaillon, Gustave Claudin et Maryse Ferré a réussi à mobiliser près de 450 adhérents au cours des années et à créer un réseau d’une quinzaine de bénévoles fidèles lui permettant d’ouvrir les portes de la librairie plusieurs jours par semaine. En attendant de franchir

le cap de la professionnalisation et de confier la gestion quotidienne des lieux à un(e) libraire de métier. Car, ramassés sur 75 m2 et dédiés pour l’essentiel à la littérature de jeunesse, 4 000 livres neufs (auxquels s’ajoutent plus de 500 ouvrages en dépôt-vente) disputent les meilleures places dans les rayonnages à quelque 4 000 autres références d’occasion et constituent une charge de travail conséquente que la passion ne suffit pas, à elle seule, à gérer. Le commerce des livres n’est cependant pas une fin pour ces initiateurs de l’improbable, les recettes tirées de cette activité servant en fait de « carburant ». Elles alimentent la machine littéraire et financent le fonctionnement d’un véritable lieu culturel à la campagne. Lectures, dédicaces, conférences, ateliers thématiques, activités manuelles, sorties de découverte ou rendez-vous comme le « Trico’thé » (travaux d’aiguille en dégustant du thé) succèdent chaque semaine aux concerts. Un programme riche qui permet à l’Improbable librairie de s’ouvrir au monde et d’attirer curieux et lecteurs vers leur rurale destination. Une première étape dans la vie de l’association qui tourne déjà le regard vers l’autre côté du champ. Les instigateurs de ce jeune projet envisagent en effet de trouver des locaux plus grands et fonctionnels (que l’actuel garage aménagé jouxtant la maison de Xavier Gaillon) et de partager leurs élans culturels avec d’autres animateurs de vie locale comme le Plan B de Poitiers*. • * Voir Expressions no 25.

en savoir plus www.limprobablelibrairie.org

Élian Monteiro

«B

ouzard est considéré actuellement comme un des meilleurs humoristes dans la BD », annonce Fluide Glacial dans la promo de son nouvel album. Eh ben, Le Fluide, on le croit. Parce qu’on a lu Ricou et Bigou (Requins Marteaux) et aussi Autobiography of mee too (Requins itoo), Autobiography of a Mitroll (Dargaud), Le Club des 4 (Fluide) et qu’on en est encore tout crampé. Le Bouzard a menacé de revenir en juin avec un nouvel opus. Mégabras. Sauf que l’imprimeur, petit bras, a visiblement commis la mégabourde qui a repoussé à l’août la sortie de l’album. À la fois, c’est pas plus mal d’avoir toutes les pages dans le bon ordre. Le 22 août, donc, on découvrira comment Guillaume Bouzard, logé dans une campagne des Deux-Sèvres, s’est découvert un super pouvoir : si peu qu’on le titille, voilà que son bras droit devient un © G. Bouzard / Fluide Glacial Mégabras surpuissant. Mais on n’a là qu’une moitié de mégahéros. Lui reste à se trouver un costume crédible et un partenaire pas trop débile. Tout ça en attendant en septembre la sortie d’une BD cul (partouzard, le Bouzard) chez les Requins Marteaux. •


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expressions

un magazine à l’ouest

carte blanche à orbe

The trip, Guillaume Goutal et Frédéric Urto, 2012, Collage papier. Éditions Orbe.


un magazine à l’ouest expressions

Qu’est-ce que Orbe ? Les éditions Orbe, fondées en 1995 par Guillaume Goutal et Frédéric Urto, produisent et éditent des livres d’artistes, des estampes et autres curiosités pour aventurier de l’image. La collection est une référence dans ce domaine et compile quelques raretés, des livres épuisés et des œuvres récentes conçues par une nouvelle génération de plasticiens de l’image et du son. Orbe est aussi un lieu d’exposition des travaux des artistes réalisés in situ et un espace librairie, lieu de création et de diffusion, comme un trait d’union entre le public et les œuvres, pouvant devenir une vidéo-projection, un concert, un bon buffet... selon les artistes invités. 63 quai Louis Prunier, 17000 La Rochelle. www.orbe.org

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expressions un magazine à l’ouest

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La Rochelle

L

Élian Monteiro

es amateurs de peinture s’en réjouissent – du moins ceux qui en ont les moyens : Hervé Di Rosa n’a pas toujours fait des heureux chez les critiques. C’est qu’il ne paraphrase pas son œuvre en essayant de la justifier. Il parle beaucoup, nuance. Parce que c’est ainsi que l’on fait autour de la Méditerranée. Parce qu’être artiste, chez lui, est la manifestation d’un débordement continu de soi, en verbe et en couleurs, un état permanent. C’est sa vie. Un jour, il en a eu ras-sa-coupe de toutes les formes de mépris ou de silence. Préférant sa Di RoSarl à l’argent public et au modèle d’un artiste officiel, ce fils de famille modeste, inventeur d’un courant chargé de la même humaine modestie, avait eu l’audace de « monter » à Paris, gagner de l’argent avec sa peinture inventive estampillée Figuration Libre (pas par lui). Colorée, remuante, sonore, elle grouillait de riffs de guitare et de comic-strips parce qu’il fallait bien sortir des méningites conceptuelles en mariant Matisse et Blek le Roc avec pour témoins Jack Kirby, Crumb, Dubout, Dubuffet. Il eut aussi l’outrecuidance d’ouvrir galerie et d’y vendre des objets – du Di Rosa design ! –, ce qui ne se fait pas dans le sérail. Un autre jour, un peu énHervé et par-dessus tout ouvert au défrichage d’horizons artistiques, Di Rosa a pris ses gosses et ses claques et a décidé d’aller faire son tour du monde. Une sorte de compagnonnage. C’était il y a tout pile vingt ans. Aujourd’hui, il tourne encore. Pas comme une toupie. Une utopie plutôt, qu’il réalise et qui prend du sens chaque fois qu’il s’arrête – globe-trotter ne vaut qu’en regard du temps passé à ne pas galoper – pour nouer des liens avec les artistes locaux, échanger des savoir-faire. « Il n’y a rien de plus ennuyeux que de faire la peinture que l’on a dans sa tête. D’où l’envie de se confronter à d’autres mains, être transformé par la main de l’autre. En Afrique, je me plie à la pratique des Africains, je plie mon travail à leur technique. S’enfermer dans un procédé, devenir comme Bernard Buffet, peindre toujours la même chose, a toujours été mon cauchemar. Je n’ai donc eu de cesse que d’aller ailleurs. Pour vibrer, j’ai besoin de déplacement. Je parle d’un besoin… physique. » Pas facile de freiner Di Rosa sur le sujet. À moins qu’il n’ait un clope à allumer, ou un petit problème à régler avec les enfants. Il s’excuse, il revient. « De suite ! » Du 1 et du 0 Profitons-en pour tracer à voix basse une cartographie des itinérances dirosiennes : Bulgarie, Bénin, Vietnam, Mexique, États-Unis, Israël, Haïti… Dix-huit étapes d’un No Ending Tour. La Rochelle n’en est pas une. C’est un moment. Celui de montrer une part de ce périple et pour la première fois ses œuvres dites numériques. Toujours ce besoin nomade de fuir l’habitude et, s’il le faut, s’affranchir de l’outil (soie de porc, couleur en tube), en explorer un autre (palette sur logiciel) pour peu qu’il lui offre autant d’inspiration graphique que la statuaire du Cameroun, les vodous flags de Port-au-Prince ou la vannerie zoulou… en câbles téléphoniques.

Di Rosa, grandiose et modeste

Propos figurativement libres « Quand je suis arrivé à Paris en 1979, je croyais que je faisais de la BD. Mais tous les magazines m’ont viré. Wolinski m’a dit : “Mais ! vous n’avez aucun avenir. Alors agrandissez vos cases et allez voir les galeries.” » « La BD je ne la cite pas, j’en fais à l’intérieur de mon travail. Y a pas 500 cases, y en a une. Je suis né dans la BD. Métal Hurlant, Pilote, qui étaient autre chose qu’un divertissement pour les enfants. » « Je ne me sers pas de la culture populaire. Je suis la culture populaire. » « Figuration libre. C’est dans le dico. Quand j’entends ça, j’entends peinture de jeunesse, Di Rosa classic ! Quelque chose qui est en dehors de mes voyages. » « J’ai fait des choses très différentes et j’ai pas mal brouillé les pistes. » « Il faut nommer les choses, mais horizontalement, pas verticalement. Par exemple, pour moi Moebius, Druillet et Fra Angelico sont sur le même champ visuel. »

Réalisations récentes Design d’un tramway pour la ville d’Aubagne et Alstom. Affiche Roland-Garros 2012. Interprétation du siège de La Rochelle pour l’affiche de son expo à l’Encan.

Voir aussi GroMIAM, 20 ans de Groland au Musée International des Arts Modestes-Sète. Di Rosa Procession (29 juin-14 octobre) Espace d’art contemporain-Montpellier. Dirosagraphic, livre-catalogue en avantpremière à La Rochelle.

Mariage, acrylique sur toile, 173 x 140 cm © Hervé Di Rosa

Di Rosa ne peut créer que s'il bouge, voit, touche.

Après Ernest Pignon Ernest, l’Encan* a laissé à Di Rosa le soin d’investir son espace. Une partie est consacrée aux voyages, une autre à quelques grands standards – l’époque mexicaine et ses bâches – et à l’une de ses œuvres maîtresses qui sied bien à La Rochelle (avouez) « Tous en bateau » : sur 7 mètres en long et 5 en haut, des sirènes punk et des poulpes pop se la jouent serré autour d’une nef de dingues dont l’équipage semble avoir fumé toute sa récolte d’algue sèche. Enfin, Di Rosa déroule, dans un format tout aussi impressionnant, des pièces résultant de son inspiration informatique. (Problème réglé avec les petits, le voici de nouveau.) « C’est des œuvres en 1 et en 0. Comme on utilise de la peinture et des pinceaux, je pense qu’il faut bien se

servir aussi de ce médium. On fait de la litho sur de la pierre, eh bé là, c’est un ordinateur avec un programme. J’ai été assez enthousiaste là-dessus dès le début des années 90 mais je n’étais pas arrivé à faire la translation. » Ayé ! Mais Di Rosa, pas plus que son œuvre présente, ne peut être réduit à l’image vectorielle. Car cet homme-là nous montre le monde, ses détours, et les multiples directions qu’il a prises. Actuellement installé à Séville, il travaille en sculpture sur l’imagerie traditionnelle et religieuse. Dans le même temps, il revient souvent à Tel Aviv où ses grandes aquarelles saisissent le paysage : « Une technique légère dans un pays très chargé ; et le paysage, parce que là-bas il raconte tout. Certainement mon projet le plus difficile. »

On le croisera aussi à Miami, peignant l’urbanité des marges, des quartiers « sans valeur ». Constat d’artiste : à Miami comme à Paris-Nord, la « valeur » réside simplement dans ceux qui y vivent et l’énergie qu’ils dégagent. S’il y a un seul message, dans l’acte de peindre et de vivre chez Di Rosa, il se pose assurément là : « Je crois que les gens ne se comprennent pas parce qu’il n’y a pas de rencontre. Moi j’essaie seulement d’être en ligne directe avec les autres et avec ce qui se passe. Par exemple, quand on regarde l’histoire de l’art, on croit la voir à 99 % en Europe. Or on se rend compte en voyageant qu’elle est aussi là-bas, en Afrique, en Amérique, en Orient, partout. » Voilà tout Di Rosa, qui ne peut créer que s’il bouge, voit, touche. Un artiste au plus près de l’humain, du travail des mains, qui porte un regard ému, aimant, sur une enseigne de coiffeur au Ghana ou sur un cadeau Bonux. Capable de voir l’agréable dans l’inutile, le beau dans l’usuel et de sublimer le banal, il aime les roulottes et les bateaux conduits par des fous. Souvent, il entre ainsi dans un port où on ne l’attend pas. • * Di Rosa « Grand format », exposition organisée par La Rochelle Événements, Espace Encan 6 juillet-19 août (commissariat d’expo Henri Jobbé-Duval). Séduit par le musée du Nouveau-Monde, Di Rosa y a également installé quelques œuvres.


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Magique Spencer

Chanteur empaillé I

Élian Monteiro

matériaux, où la nostalgique radio rengaine du Joe Dassin – ça commence à l’énerver – et dégaine du Nougaro : il admire cette écriture, un peu las d’entendre en d’autres tubes des groupes plus près de sa culture revendiquée (sixties, punk et tout) débiter des fadaises à l’anglaise. Bon débarras Il aime la langue françoise et s’en sert à l’écrire, bousculer, chanter. Il a très envie de tisser de beaux textes. Pour l’instant, on estime quand même que La vioque est bouillante et Le Pouvoir du rêve coulent assez bien leurs mots – « Des blagues à la con qui me collent à la peau » – sur une batterie rêvée et de bouillantes lignes de basse traficotées jusqu’à extraire une zique énervée, haletante, délirante de fantaisie. Pour la pochette de son vinyle, Magique a jumpé de la palette musicale sur la palette graphique – il compose un jeu de l’oie à lui, à elle : Emmanuelle au milieu est l’oie nue le cul en son fauteuil d’osier. On a hâte de jouer. Et d’écouter tout ça sur platine. « Je me débarrasse », annonce-t-il. Après ce disque, Magique passera à autre chose. Au début, il publiait sur MySpace. « Pour faire le clown, amuser les potes. » Maintenant, il veut bricoler un peu moins, produire un peu mieux. Peut-être même avec de vrais instruments, et chanter dans un micro un poil plus évolué que celui d’une PlayStation. « Mais ça sonnera toujours un peu cheapos. » Menace de Spencer, qui n’a à craindre qu’une chose : un jour, un type (Julien ?) ouvre une armoire et découvre l’homme aux cuisses léopard, immobile et muet, l’œil arrondi de bille fauve. Empaillé. Yeah ! •

ci fouine, belette, blaireau, victimes de taxidermie. Ça couine en silence dans la poussière des buffets. Y a bien des gens qui ont des chats ! Lui aime à caresser sa sauvagine chinée, tout en chantant des promesses toujours à sa gazelle au regard velours : « Je paierai l’addition, tu pourras prendre ce que tu veux »… — Hey, oh ! Magique, tu rêves ? — Non, je compose. Dans un hangar converti en lieu de vie à trois gars, Magique Spencer – y a bien des gens qui s’appellent Julien Pannetier ! – a connecté à son ordi un clavier Bontempi maquillé en mitraillette. Entre le lit et une pile de comix – Freak Brothers roulant dans l’herbe – c’est plus que du rock garage qui se joue là : c’est du punk en piaule. C’est aussi d’ici que sort son premier LP*, après un 45-tours remarqué qui lui a valu invitation au LU (Nantes) et autres scènes (Rennes, Paris). À venir Total Heaven (Bordeaux) et Barbarella (La Rochelle). Magique est à entendre autant qu’à voir. Torse d’Iggy, pelvis d’Elvis, jeu de jambes à la Mohamed Ali Baba sur beat d’enfer et invitation alléchante à lui sucer le bout des doigts. Hmm, hmm. C’est que Magique, avec sa belle gueule d’ange bordée de rouflaquettes à la diable, est un drôle de déconneur qui ne se la joue pas. La preuve, quand il quitte son bénard léopard moule-boules, on the scene like a sex machine, il bosse en semaine au rayon d’un négociant en

* 11 titres sur label Rocka Rolla, sortie en septembre.

Mathieu Furgé

Les doigts dans la tête, les pieds dans la prise Mathieu Furgé est un chorégraphedanseur boulimique d’expérimentations, de recherches, de rencontres, pour cerner le corps du danseur, acteur émetteur et récepteur, sonder les résonances psychanalytiques et croiser tout ça dans un parcours tout jeune et foisonnant, questionnant sans cesse « l’image du corps ».

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Dany Huc

anseur autodidacte, il rencontre le hip-hop à l’adolescence ; dans la foulée il intègre la Cie Espoir (La Roche-surYon), met en place des ateliers pédagogiques, crée le collectif Urban Family, danse avec la compagnie Hoptik, puis la Cie Moral Soul fusionnant hip-hop,

capoeira, jazz et contemporain, suit les entraînements au conservatoire de Poitiers, crée un solo « Être soi, moi je suis… » pour savoir où il en est dans cette mise en jeu solitaire. Cela lui ouvre de nouveaux chemins, avec des compagnies de théâtre, la mise en corps des comédiens ; il danse aussi avec la Cie E.go (Niort) et crée un spectacle de rue, « Camping » ; il progresse en qualité de danse, d’écriture, quelque chose se met en place dans le corps. En 2009 il passe à l’introspection, l’enfermement, la fuite, être debout, avec la folie qui rôde, en créant « SPECIMEN / (Espèce humaine) », un solo où déboulent les arts numériques, une vidéo d’images abstraites, diffusée sur le corps du danseur et dans l’espace. C’est alors, via cette chorégraphie, qu’il rencontre au WIP Villette* Kader Attou, qui l’embarque pour la création de l’émouvante Symfonia Piesni Zalosnych qui a beaucoup tourné et tourne encore. Le numérique multiplicateur d’états Nous sommes en 2010 et sa compagnie i2(a) devient professionnelle. En 2012, la création de « Mysuperlover. com », mix hip-hop, contemporain,

vidéo abstraite et concrète (des pages d’Internet) est une exploration colorée et joyeuse, tous azimuts, fantasmatique, de l’altérité, de l’identité sociale, de l’identité transgressée vues à travers le monde numérique. Suivront « Résonance », pour la rue, éphémère, conjuguant danse, théâtre, vidéo, arts plastiques et un nouveau solo « Absence / Corps du vide espace de séance »… De nouveaux projets ? oui, et déjà clairs dans sa tête ! « Trois nouvelles pièces pour les trois ans à venir, “Objeu”, que des filles et un photographe, autour de la perversité féminine, “Décadence des liens”, trio de danse aérienne, avec des capteurs dans l’espace, très pointu, je travaille avec des gens de la partie… et puis en 2015 un solo, mais je n’ai pas le fond ni le titre ! Je continue à expérimenter… la danse contemporaine me plaît dans son abstraction, nul besoin d’explications pour vibrer… je mélange, je questionne le regard que je pose sur telle ou telle chose, mais je n’affirme rien, la danse reste ouverte à tous les horizons. » • * Lieu dédié au hip-hop (Paris).

en savoir plus www.compagnie-i2a.com


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design

Images du présent Ces jours-ci, une exposition et un livre jettent de nouvelles bases de discussion autour du design : deux opportunités pour le confronter à son temps et pour que ses professionnels (re)pensent leur métier.

À

João Garcia

la Cité du design de SaintÉtienne, l’exposition « Politique Fiction1 » trace une histoire du design du xixe siècle à nos jours. La commissaire Alexandra Midal, interviewée par Libération2, avance une lecture historique du design d’aujourd’hui. Nous ne serions plus dans la confrontation sociale et politique à laquelle se livraient, entre autres, les modernes du Bauhaus ou les contre-modernes italiens. Aujourd’hui, le design serait le reflet d’un monde qui a changé, il s’éloignerait du réalisme fonctionnel pour faire appel aux fantômes de chacun de nous – un ouvrier qui jongle entre l’imaginaire et le réel. Conséquence de la politique du story-telling et de la société de l’entertainment, le design serait devenu le miroir d’un modèle social tourné vers le désengagement collectif, magnifiant l’expérience individuelle. À la différence des exemples exposés à Saint-Étienne, le design d’aujourd’hui subit son temps plus qu’il ne le questionne. Dans le registre du design graphique, Catherine de Smet, dans son livre Pour une critique du design graphique3, fait allusion à ce qui semble être une évidence, mais qui est hélas ! peu assumé : « Composant majeur de la culture visuelle contemporaine, le design graphique façonne notre environnement : il requiert donc la plus grande attention. » Ce constat pose la question de l’engagement des graphistes et de leur responsabilité personnelle, leur production dépendant directement de l’échelle de diffusion de leur travail. C’est en assumant l’influence de ses images que le graphiste prend la dimension de son pouvoir et, par conséquent, de sa responsabilité. Et c’est par là aussi qu’il peut trouver un sens à son métier : dans l’intelligence des images et dans le dialogue qu’elles établissent avec leur public. En tant que graphiste, j’aime croire qu’à travers ce dialogue je contribue à l’enrichissement de l’imaginaire, à la stimulation du sens critique et à la formation visuelle du spectateur – de la même façon que le paysage ou l’architecture conditionnent certains réflexes de notre imaginaire collectif. En ces temps où le modèle libéral est ébranlé, réfléchir aux implications de son action et aux conséquences qu’elle peut avoir dans la vie publique est une obligation citoyenne – et ce d’autant plus pour les professionnels de l’image. • 1. Politique Fiction, à la Cité du design, SaintÉtienne, jusqu’au 6 janvier. 2. Libération, 18/06/2012. 3. Pour une critique du design graphique – dixhuit essais, Catherine de Smet, éditions B42.

U

Jacky Flenoir

n soir de Noël 1976, mes parents nous ont emmenés au cinéma, mon frère, moi, et des amis. À l’affiche de l’Olympia : King Kong et Un éléphant ça trompe énormément. Division au sein du groupe, je vais du côté des rebelles, optant pour le gros gorille. Mon père : « Tu ne crois pas être un peu jeune ? » Ma mère : « Mais laisse-le tranquille, c’est Noël. » Quelqu’un aurait pu me dire qu’un grand singe humanoïde de près de dix mètres, ça n’existe pas ! Je revois l’animal furax dans les rues new-yorkaises, écrasant tout sur son passage, à la recherche de sa belle (Jessica Lange, pas con l’animal). Les nuits suivantes furent de vrais cauchemars ; et si un couillon de scientifique voyageur avait l’idée lui aussi d’importer, pour le muséum d’histoire naturelle de La Rochelle, un grand spécimen poilu… Arrivé au port de La Pallice, le molosse s’enfuirait, et qu’est-ce qui ressemble le plus à Manhattan dans le coin ? PortNeuf évidemment, avec ses tours immenses, veillant sur l’océan (eh ho, à 6 ans, on a l’Empire State Building qu’on veut, OK ?), et celle qu’il choisirait, sûr que ce serait la tour au château d’eau, en face de chez moi. J’en ai passé du temps, l’oreille collée au parquet, vieux truc indien, à l’affût de vibrations suspectes. Ah ! comme je souhaitais prévenir mes camarades – beaucoup croyaient encore au vieux barbu qui passe par la cheminée, alors un géant poilu qui escalade une tour… J’aurais au moins averti du danger, même si plus tard on classerait mon histoire parmi les légendes urbaines. Un singe dans le rhum De singe, il en est justement question dans le dernier livre* de l’anthropologue et ethnologue Jean-Loïc Le Quellec sur les légendes urbaines et plus particulièrement les rumeurs alimentaires. Premier à traiter de ce sujet en France, l’auteur est parti de ses

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littérature

Légende urbaine

recherches à propos du fameux alcool de singe, lorsqu’au début du siècle dernier des marins de Brétignolles (Vendée, ça ne s’invente pas…) trouvèrent une barrique de rhum échouée sur la plage. Ils s’en régalèrent, et ce n’est qu’une fois le tonneau éventré qu’ils y découvrirent un cadavre de singe ! L’histoire, mille fois racontée, transformée, deviendra une légende dans l’imaginaire collectif. Toutes les versions sont déclinées dans l’ouvrage. Il y est aussi question de vipère, avec la fameuse vipérine de Vendée, dont les secrets de fabrication ne manquent

pas de variantes ubuesques. Voilà un livre captivant, érudit et divertissant, d’un auteur passionné par toutes les mythologies locales, qu’il s’agisse des inquiétantes conserves d’ouvriers ou de la charcuterie cannibale, en passant par la souris dans le Coca-Cola, et encore d’autres histoires issues de la rumeur et des folklores locaux.• * Alcool de singe et liqueur de vipère, éditions Errance, rééd. 2012 (ouvrage initialement paru en 1991). Jean-Loïc Le Quellec, directeur de recherche au CNRS, a écrit de nombreux ouvrages sur l’art rupestre du Sahara et sur la mythologie.

bords de charente

Les bons coins de la Guinguette La Guinguette buissonnière explore chaque été les coins cachés de Charente et y installe sa musique, sans sonorisation certes, mais pas sans tambours ni trompettes.

A

Philippe Guerry

lice Bécard, initiatrice de la Guinguette buissonnière, rappelle ce pénible souvenir : « Il y a dix ans, l’été, en Charente, il n’y avait RI-EN. » Incroyable. On sourit avec elle. C’est sur le constat de cet ennui estival – et autour d’un apéritif entre copains – qu’Alice et quelques compères se prennent à rêver de veillées musicales qui prolongeraient agréablement les agapes de la saison chaude. « Ça a vraiment démarré comme ça, rigole-t-elle, une discussion entre copains. Nous disposions d’une association, Anis Trio, qui était aussi le nom de notre groupe de musique,

et elle a servi de support à la première version de la Guinguette en 2001, la Guinguette mobile, festival de campagne, itinérant, fait de petites formes musicales et théâtrales dans des lieux insolites. » Été après été, le festival s’installe, littéralement, dans le paysage charentais. La petite équipe organisatrice passe une partie de l’année à découvrir et à tester les potentialités acoustiques des parcs, jardins, forêts, églises et moulins : « Cette année, nous proposons chansons et théâtre au cœur des Chaumes Boissières, un bout de forêt de chênes verts planté sur un sol calcaire, un îlot méditerranéen perdu en pleine Charente. » Depuis deux ans, l’originalité de la nouvelle formule de la guinguette, qui la fait devenir « buissonnière » plutôt que « mobile », est le choix revendiqué du tout acoustique, à contre-courant des grosses machineries festivalières mais en parfaite cohérence avec l’envie des organisateurs de respecter les lieux où ils se posent : « Nous insistons auprès de notre public sur la nécessité de l’écoute. Pour entendre, la proximité avec les artistes est nécessaire, c’est

d’ailleurs une limite de l’exercice, si on a trop de monde, certains se plaignent de ne pas entendre. » Les collectivités qui les accueillent jouent elles aussi le jeu de cette guinguette de proximité en proposant une restauration locale, bio et tout le toutim… « Ça donne un sens politique à notre démarche. » Le festival étale langoureusement sa programmation sur les mois de juillet et août. Une première semaine dans les jardins du Ruffecois (fanfare miniature, musique klezmer et théâtre) puis trois semaines « thématiques » (intimiste, déambulatoire et fanfaronne) dans une dizaine d’autres lieux du département. •

en savoir plus La Guinguette buissonnière, du 16 juillet au 12 août – Infos sur http://perso.orange.fr/anis-trio


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expressions un magazine à l’ouest

musique

expositions

Spectacles

Littérature

jeune public

audiovisuel

divers

agenda juil + août

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Juil mercredi 04 ■ Secret Festival au village Brioux-sur-Boutonne 05 49 07 66 32 jusqu’au 7 juillet ■ Bernard Frigière Vernissage vendredi 6 juillet à 19h30 La Maline – La Couarde-sur-mer 05 46 29 93 53 jusqu’au 31 juillet ■ Blues Passions Festival Cognac 05 45 36 11 81 jusqu’au 8 juillet ■ Festival International du Film 250 films du monde entier La Rochelle 05 46 52 28 96 jusqu’au 8 juillet ■ Lieux possibles #3 L’institut du point de vue, bien-être & prospective Rue Edouard Branly – Bordeaux 06 74 14 31 60 jusqu’au 9 juillet ■ Israel Ariño et l’Atelieretaguardia, 2e série Héliographie contemporaine Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 jusqu’au 20 juillet ■ Erick Derac – Corrected landscapes Galerie V La Rochelle 06 71 12 97 35 jusqu’au 5 août ■ Tony Soulié Trois sites – Trois expositions Chapelle des dames blanches / Cloître des dames blanches / Centre intermondes – La Rochelle 05 46 27 50 70 jusqu’au 18 août ■ Au milieu du monde Le festival des Festivals Le Lieu unique – Nantes 02 40 12 14 34 jusqu’au 19 août ■ Playgrounds Le Lieu unique Nantes 02 40 12 14 34 jusqu’au 19 août ■ Anna Broussous Galerie & Studio Bobines La Rochelle 05 46 50 42 37 jusqu’au 29 août ■ Passeurs d’images Cinéma gratuit en plein air La Rochelle / Ste-Soulle / Nieul-surmer / Angoulins-sur-mer / Aytré 05 46 34 92 78 jusqu’au 30 août ■ Chacun sa part Histoires industrielles et commerciales en Vals de Saintonge Musée – Saint-Jean-d’Angély 05 46 25 09 72 jusqu’au 2 septembre ■ Dans les rues – Les petits métiers de la rue à Solo, île de Java Association des Étudiants Indonésiens de l’Université de La Rochelle Université de La Rochelle 05 46 45 91 14 jusqu’au 15 septembre ■ L’exposition universelle de Shanghai Découvrez l’exposition universelle 2010 en image Université de La Rochelle 05 46 45 91 14 jusqu’au 15 septembre ■ Flocal Sessions Session #3 Frac Poitou-Charentes – Angoulême 05 45 92 87 01 jusqu’au 15 septembre ■ King Cécile Bicler et Hervé Coqueret Espace Art Contemporain – La Rochelle 05 46 34 76 55 jusqu’au 16 septembre mercredi 4 ■ Dérives et des rêves Le Château d’Oiron - Oiron 05 49 96 51 25 jusqu’au 30 septembre ■ ®Evolution littorale Illustration, table interactive, maquette… Musée de l’Ile d’Oléron 05 46 75 05 16 jusqu’au 7 octobre

■ Éric Joisel, le magician de l’origami Musée du papier – Angoulême 05 45 92 73 43 jusqu’au 30 décembre ■ Installations de Didier Serplet Musée d’Angoulême 05 45 95 79 88 jusqu’au 30 décembre ■ En pays Fali Un ethnologue charentais au Nord-Cameroun Musée d’Angoulème 05 45 95 79 88 jusqu’au 30 décembre ■ Raphaël Drouart Graveur de couleurs Musée Ernest Cognacq – Saint Martin-de-Ré 05 46 09 21 22 jusqu’au 31 décembre ■ Concerts sur la route Cie des Colporteurs Café du Boulevard – Melle 09 64 26 30 54 jeudi 05 ■ Iris Texte et mise en scène Sylvaine Zaborowski Écurie Maison des Arts Brioux sur Boutonne 05 49 07 66 32 ■ Du musée aux grottes Visite et balade commentées La Sabline – Lussac-les-Châteaux 05 49 83 39 80 jusqu’au 31 juillet vendredi 06 ■ Rochefort fête l’Hermione Mise à l’eau de la coque du navire Arsenal maritime – Rochefort 05 46 82 07 07 Jusqu'au 8 juillet

mardi 10 ■ Musiques et danses du monde Airvault, Marnes et Boussais 05 49 64 73 10 jusqu’au 14 juillet ■ Deviens archéologue Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 mercredi 11 ■ Atouts Arts Musiques actuelles Théâtre de Thouars 05 49 66 24 24 jusqu’au 13 juillet ■ Les Francofolies La Rochelle 05 46 28 28 28 jusqu’au 15 juillet ■ Peinture et art parietal Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 ■ Moi, p’tit faiseur de feu ! Atelier préhisto La Sabline – Lussac-les-Châteaux 05 49 83 39 80 jeudi 12 ■ Festival des enfants du monde Musiques et danses folkloriques St-Maixent-l’École 05 49 05 54 05 jusqu’au 17 juillet ■ Ceux qui marchent debout Musique festive La Maline – La Couarde sur mer 05 46 29 93 53 ■ Les estivales d’Artenetra Festival et académie internationale de musique classique Celles-sur-Belle, Thouars, ChefBoutonne… 05 49 28 29 68 jusqu’au 10 aout

20 et 21 JUILLet 2012 ■ ReSONANCeS - MUSIqUeS dU MONde + ARtS de LA RUe 20 et 21 juillet - RochefoRt - GRatuit a partir de 17h, place colbert : Silences amusants d’un couple en blanc, travelling Palace, Staff fragment. a partir de 21h, devant la corderie Royale : Mah Damba (Mali), erik aliana (cameroun), Maliétès (Grèce / turquie), haïdouti orkestar (Bulgarie, Macédoine turquie…). Renseignements : 06 25 08 19 31 – www.festival-resonances.com

■ Pose de la 1ère pierre de la médiathèque d’Angoulême Parcelle de la future Médiathèque Angoulême 05 45 93 08 30 ■ Terre de danses Festival en pays du bocage bressuirais Bressuire 05 49 65 10 27 jusqu’au 11 juillet ■ Festival des jeux 3 000 jeux et jouets, espaces thématiques Parthenay 05 49 64 24 24 jusqu’au 15 juillet ■ Les heures vagabondes 14 lieux Dans la Vienne 05 49 55 66 60 jusqu’au 15 août ■ Moi, p’tit tailleur de silex ! Atelier préhisto La Sabline – Lussac-les-Châteaux 05 49 83 39 80 ■ Festival de guitare La Maline La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 ■ Hervé Di Rosa Biennale d’Art contemporain Espace Encan – La Rochelle 05 46 45 90 90 jusqu’au 19 août samedi 07 ■ Festival Bouillez Le festival des Arts de la rue Bouillé-St-Paul 05 49 96 83 20 jusqu'au 8 juillet

■ Orchestre National de Bordeaux Aquitaine Sites en Scène Abbay aux Dames – Saintes 05 46 97 48 48 vendredi 13 ■ Festival de Saintes Festival de musiques anciennes Saintes 05 46 97 48 48 jusqu’au 21 juillet ■ Moi, p’tit fouilleur ! Atelier préhisto La Sabline – Lussac-les-Châteaux 05 49 83 39 80 ■ Le feu sans allumettes Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 samedi 14 ■ Festival International d’Art et de Pyrotechnie (FIAP) Sites en Scène Cœur de ville et lac St-Palais-sur-Mer 05 46 23 22 58 jusqu’au 19 juillet ■ Festival archéologique La Sabline Lussac-les-Châteaux 05 49 83 39 80 dimanche 15 ■ Festival du théÂtre La grange aux loups Marionnettes, musique, conte, théâtre, poésie, danse La Grange aux loups - Chauvigny 09 53 02 55 02 jusqu’au 18 août


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■ Parure Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 lundi 16 ■ 25e Festival Musique en Ré Sites en Scène 8 communes de l’Île de Ré 06 80 07 74 20 jusqu’au 27 juillet mardi 17 ■ Tissage Démonstration de techniques primitives Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 jusqu’au 29 juillet ■ « Duel-Opus » 2 Spectacle musical La Maline – La Couarde sur mer 05 46 29 93 53 ■ Taille de silex Démonstration de techniques primitives Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 jusqu’au 5 août ■ Tir au propulseur Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 mercredi 18 ■ Céramique Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 jeudi 19 ■ La tournée des plages Partouche Plage La Tremblade 05 46 76 88 86 ■ Démonstrations de techniques préhistoriques La Sabline Lussac-les-Châteaux 05 49 83 39 80 ■ Contes en Chemins Le conte en Pays du Val de Sèvre Communauté de Communes Val de Sèvre 05 49 06 07 50 jusqu’au 26 juillet ■ Boulevard du Jazz Jazz, revue décalée… Les arts en boule – Melle 05 49 07 72 69 jusqu’au 21 juillet vendredi 20 ■ Journée comme au Néolithique Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 ■ Le Fous Cavés déambulent 11e édition Port d’Envaux www.lesfouscaves.com jusqu'au 21 juillet ■ Alain Schneider Tour de chant solo La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 ■ Festival de la Motte Les Bois de la Motte Siecq 05 46 58 50 68 jusqu'au 21 juillet ■ L’affaire Frémin de Montfort, Prévôt de Montguyon Sites en Scène Au Château Montguyon 06 86 85 88 34 jusqu'au 21 juillet ■ Résonances Sites en Scène Place Colbert et Corderie Royale Rochefort 05 46 82 15 15 jusqu'au 21 juillet ■ Le rêve de l’Aborigène Festival français de didgeridoo, guimbarde et chant diphonique Airvault 06 63 61 29 64 jusqu'au 22 juillet samedi 21 ■ Drôles de rue Sites en Scène Cœur de ville et Château – Jonzac 05 46 48 49 29 jusqu'au 22 juillet ■ Souvent, tu me fais peur avec tes grands yeux fragiles Sites en Scène Église Notre Dame Surgères 05 46 07 00 23 jusqu'au 23 juillet ■ Un Violon sur le sable Sites en Scène Plage de la grande Conche Royan 05 46 39 27 87

dimanche 22 ■ Tissage aux plaquettes Atelier “archéologie en famille” Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 lundi 23 ■ De bouche à oreille 26e édition Parthenay 05 49 94 90 70 jusqu’au 28 juillet ■ Glory Gospel Singers Gospel & Spirituals La Maline – La Couarde sur mer 05 46 29 93 53 mardi 24 ■ Musique préhistorique Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 ■ Un Violon sur le sable Sites en Scène Plage de la grande Conche – Royan 05 46 39 27 87 mercredi 25 ■ Taille d’une pointe de flèche Atelier “archéologie en famille” Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 ■ Conte préhistorique La Sabline Lussac-les-Châteaux 05 49 83 39 80 jeudi 26 ■ En passant par La Rochelle Jean-Marc Desbois Office de tourisme – La Rochelle 05 46 41 14 68 jusqu’au 7 septembre ■ Fête du Cognac Sur les quais Cognac 05 45 81 21 05 jusqu'au 28 juillet vendredi 27 ■ Travail de l’os Démonstration de techniques primitives Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 jusqu’au 8 août ■ Tissage, plantes et couleurs Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 ■ Dessine des animaux et faisles bouger ! Atelier préhisto La Sabline – Lussac-les-Châteaux 05 49 83 39 80 ■ Un Violon sur le sable Sites en Scène Plage de la grande Conche – Royan 05 46 39 27 87 ■ Au fil du son 9e édition Espace François Mitterrand - Civray jusqu'au 28 juillet ■ Anne Rou[ge]manoff Humour La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 jusqu'au 29 septembre dimanche 29 ■ Les animaux et l’artisanat Atelier “archéologie en famille” Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 mardi 31 ■ Céramologie Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13

août mercredi 01 ■ Gravure de statues-menhirs Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 vendredi 03 ■ Technologies textiles Démonstration de techniques primitives Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 jusqu’au 22 août ■ Airnadette La Comédie Musiculte La Maline – La Couarde sur mer 05 46 29 93 53 ■ Ferme et animaux du Néolithique Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 ■ Festival Humour et Eau Salée Sites en Scène Centre ville, plage St-Georges-de-Didonne 05 46 06 64 74 jusqu'au 5 août

■ Théâtre en l’Abbaye Sites en Scène Abbaye Royale St-Jean-d’Angely 05 46 59 41 56 dimanche 05 ■ Peinture et art parietal Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 ■ Entrez dans l’histoire Sites en Scène Place forte – Brouage 05 46 31 72 86 jusqu'au 5 août ■ Les voyageurs du ciel Sites en Scène Quai de Sénac – La Flotte 05 46 09 60 13 ■ Festival de l’Abbaye de Fontdouce Sites en Scène Abbaye de Fontdouce St-Bris-des-Bois 05 46 74 77 08 jusqu’au 10 aout lundi 06 ■ Jazz en feux Sites en Scène Le Kiosque et la Citadelle Le Château d’Oléron 05 46 75 53 00 jusqu'au 9 août mardi 07 ■ Poterie primitive Démonstration de techniques primitives Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 jusqu’au 24 aout ■ Vêtements et mode de la Préhistoire Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 mercredi 08 ■ Le geste et les matières textiles Atelier “archéologie en famille” Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13

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mardi 14 ■ Céramique Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 ■ Éclad’Esnandes Sites en Scène Église fortifiée – St-Martin-d’Esnandes 05 46 01 34 64 jusqu'au 15 août mercredi 15 ■ Musique préhistorique Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 ■ Pierre, Mer et Musique Sites en Scène Front de mer oust – Fouras 05 46 84 15 23 jusqu’au 19 août vendredi 17 ■ Préhistochef Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 dimanche 19 ■ L’herbe et la ronce Atelier “archéologie en famille” Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 ■ J. Dubost-Garin / Jean Pierre Potier Galerie V La Rochelle 06 71 12 97 35 jusqu’au 16 septembre mardi 21 ■ Travail de l’os Démonstration de techniques primitives Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 jusqu’au 28 août ■ Les animaux et l’archéologie (enquète zoologique) Atelier “jeune public” sur réservation Musée de Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 mercredi 22 ■ Deviens archéologue Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13

12 au 15 août ■ le nombril du monde 4 jours et 4 nuits de surprises... Bienvenue en terres cultivées Il se dit dans le bourg de Pougne-Hérisson que toutes les histoires du monde sont parties d’ici, de la mine de contes, il y a très longtemps, lors du big bang mythologique... Renseignements : 05 49 64 19 19 www.nombril.com

jeudi 09 ■ Festival de Confolens Danses et musiques du monde 3 place Emile Roux Confolens 05 45 84 00 77 jusqu’au 15 août vendredi 10 ■ Vannerie Démonstration de techniques primitives Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 jusqu’au 28 août ■ Journée sur les traces des animaux d’hier à aujourd’hui Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 dimanche 12 ■ Le Nombril du monde Jardin d’histoires Pougne Hérisson 05 49 64 19 19 jusqu’au 15 août ■ À chacun son bol Atelier “archéologie en famille” Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13

vendredi 25 ■ Christophe Miralles Le Clos des CimaisesSt Georges du Bois 05 46 43 23 08 jusqu’au 30 septembre samedi 26 ■ Tir au propulseur Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 lundi 28 ■ Lumières du baroque Musique baroque Mensa Sonora – Celles-sur-Belle et St-Romans-les-Melle 05 46 00 13 33 jusqu’au 2 septembre ■ Couteaux à moissonner ou qui étaient nos ancêtres agriculteurs ? Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13 mercredi 29 ■ Création de bijoux et outils en étain Atelier “jeune public” sur réservation Musée des Tumulus – Bougon 05 49 05 12 13


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expressions un magazine à l’ouest

internet Un peu de légèreté dans ce monde d’Internet pierre labardant

publicité

livres, disques, films...

exhausteurs Vinyle le conseil de mr Fifi *

cd

CD

www.cnap-n.fr

Arts sur mesure Le site dédié à la collection du Centre national des arts plastiques revient aux valeurs fondamentales du Web : la diffusion et l’interactivité du contenu. Les œuvres font soudain irruption dans une galerie virtuelle et s’exposent à la curiosité de l’internaute selon l’angle de visite préalablement choisi. Un mot confié au « générateur » déclenche la mise en scène d’une exposition thématique et la création d’un catalogue personnalisé téléchargeable au format pdf. De l’art et de la plastique à la portée de tous.

The Lumineers

YANNICK NOAH

P latinum R ecords

D ualtone M usic G roup

C olumbia

Débarrassée de son étiquette grunge, Seattle a su rebondir pour se mettre au son du jour, faisant entrer en collision énergie urbaine et influences métisses. Champagne Champagne en est l’illustration musicale turbulente. Ce trio composé de deux MC’s agités et d’un éminent transfuge de la scène hardcore redonne du souffle au mouvement hip hop. Les riffs répondent aux samples. L’électricité défie l’électronique. Une battle de sons qui n’est pas sans rappeler les envolées du groupe Urban Dance Squad et qui permet de saluer le travail de détection artistique du label bordelais Platinum Records. • P.L.

Le retour outrancier de la folk music agace parfois. Pourtant, l’arrivée de The Lumineers réjouira les critiques les plus chagrins. Guitare pincée, voix nasillarde et enthousiasme pub rock (faisant resurgir par instants les Dubliners du brouillard) sont les ingrédients du premier album de ce trio américain qui renoue avec ses racines transcontinentales et les influences sixties du flower power. Cette musique teintée de mélancolie accommodera chaque instant de l’été. Pour siffloter la tête à l’air dans une décapotable ou pleurnicher sur la plage abandonnée. • P.L.

Champagne Champagne

Private Party

The Lumineers

Hommage L’adoration de Yannick Noah pour l’icône du reggae, Bob Marley, date de sa plus tendre enfance. C’est donc en toute impunité que dans son dernier album « Hommage », il revisite onze titres de légende, accueillis avec enthousiasme par le public depuis sa sortie.

* One One One (Disquaire à La Sirène - La Rochelle) loufifie@wanadoo.fr / 06 47 81 81 70 et sur facebook... CD

CD

Institut

Storm Corrosion

Storm Corrosion R oadrunner

www.incredibox.com

Click me a song Vous périclitez dans la chanson ? Devenez producteur du dernier groupe à la mode. Vous n’entendez rien à la Chose digitale ? Devenez l’ingénieur du son que les artistes s’arrachent. L’Incredibox offre aux plus timorés la possibilité de prendre une revanche sur la vie en créant des chansons à succès dans la minute. La « boîte incroyable » vous mène sur le chemin de la gloire à moindre coût. À croire que certaines maisons de disque disposent du même matériel que vous…

« Storm Corrosion » est le fruit de la rencontre entre Steven Wilson de Porcupine Tree, parangon du néo-psychédélisme romantique à l’anglaise, et Mikael Akerfeldt d’Opeth, groupe suédois passé en quelques années du death metal à ce qu’on appelle le metal prog. Cette union déclinée en six longues plages se réalise sous l’égide tutélaire de l’omniprésent Pink Floyd sans tomber dans la caricature, ni dans le tribute. Les sombres atmosphères, installées par des nappes de synthétiseurs ou des cordes, sont illuminées par des solos de guitare cristallins et la texture délicate des voix (Drag Ropes, Storm Corrosion, Ljudet Innan). • P.T.

CD

Richard Hawley

Standing at the Sky’s Edge P arlophone /M ute

www.pola.fr

Une Fabrique prise dans la toile Pola mutualise les moyens pour révéler de nouveaux talents aux yeux du monde. Ce collectif bordelais regroupe ainsi au sein d’un imposant « lieu outillé » (2 400 m2), la Fabrique, des artistes et des associations qui agissent culturellement et collectivement. Le site de l’association reprend le principe de cette économie solidaire et présente avec équité et sobriété le travail de résidents de rayonnement tels que Bruit de Frigo, Allez les Filles ! ou les Requins Marteaux. Bordeaux sort des (bassins à) flots.

Depuis plusieurs années déjà, Richard Hawley nous régale de disques magnifiques mettant en évidence sa voix de crooner rock’n’roll. Cette fois-ci, il sort sa collection de cent guitares pour ciseler un chef-d’œuvre de rock psychédélique et cosmique surpassant toutes les productions récentes du genre et au-delà. Sa voix ne se perd pourtant pas au milieu d’arrangements somptueux façon Phil Spector et son mur du son comme le prouvent les flamboyants Standing At The Sky’s Edge, She Brings The Sunlight, Down In The Woods, Don’t Stare At The Sun, Leave Your Body Behind You. Grandiose. • P.T.

dvd

Riccardo Freda

L’Effroyable Secret du Dr. Hichcock

Ils étaient tombés amoureux instantanément R ouge D éclic On ne peut que louer un groupe capable de titrer de façon aussi diamétralement opposée deux morceaux d’un même album (« (...) » et « Ils étaient tombés amoureux instantanément et avaient trouvé ensemble un modèle économique approprié ») et de s’affranchir d’emblée des standards marketing. Mais l’apparat rhétorique d’Institut s’exprime au-delà du tracklisting. Tantôt parlés, tantôt fredonnés, les textes piquent au vif malgré le détachement, voire le blasement, vers lequel Arnaud Dumatin tente de nous attirer. « Je jette une valise pleine de vieux métaux sur un couple qui passe dessous, en plein sur le bonheur qui fatiguait les yeux. » • P.L.

LIVRE

CHRISTOPHER PAOLINI

MAPUCHE (polar) G allimard PRIX LANDERNEAU De sa plume rude et inspirée, c’est à travers une histoire, des conflits culturels, des meurtres et deux personnages attachant que Caryl Féret nous entraîne dans une Argentine traumatisée par la barbarie militaire et la crise économique. Un roman noir, violent mais impeccablement mené. Sans doute son meilleur ouvrage.

CD

Davy Graham Anthology*

Davy Graham Fela Kuti

dvd

Live In Detroit 1986** L es C ousins / S trut / L a B aleine La Baleine distribue les œuvres de deux musiciens à redécouvrir absolument. En premier, trois CD* consacrés à une figure essentielle dans le développement du folk rock anglais, un précurseur et un novateur à l’influence considérable comme on peut s’en rendre compte à l’écoute malgré la qualité inégale des enregistrements. Quant au deuxième disque, un double CD** live de quatre longs titres inédits, il nous rappelle que le créateur de l’afro-beat, emballant mix de rythmes africains, de funk et de jazz, c’est lui, le Nigérian Fela Kuti, et qu’il demeure toujours inégalé. • P.T.

dvd

Massimo Pupillo

Des vierges pour le bourreau

Josh Trank

CHRONICLE 20 th C entury F ox Après être rentré en contact avec une mystérieuse substance, trois lycéens se découvrent des super-pouvoirs. La chronique de leur vie qu’ils tenaient sur les réseaux sociaux n’a désormais plus rien d’ordinaire… D’abord tentés d’utiliser leurs nouveaux pouvoirs pour jouer des tours à leurs proches, ils vont vite prendre la mesure de ce qui leur est possible. Leurs fabuleuses aptitudes les entraînent chaque jour un peu plus loin, jusqu’à ce que leur sentiment de puissance et d’immortalité ne les poussent à s’interroger sur leurs limites...

Artus continue sa collection, la bien nommée « les chefs-d’œuvre du gothique », avec deux perles mémorables.

L’Effroyable Secret du Dr. Hichcock dans lequel Riccardo Freda aborde avec une subtilité déconcertante le thème, ô combien tabou, de la nécrophilie. Pour se faire, il entraîne la sublime Barbara Steele dans une sordide histoire d’amour, évoluant dans des couloirs sombres où les portes grincent et chaque bruit paraît suspect. La réalisation est sobre et, si les effets ont quelque peu vieilli, ce chefd’œuvre du Bis italien restera comme un des plus grands films du genre. Et puis comment oublier le regard parfois émouvant, parfois épouvanté, de la grande Barbara ? • G.D.

Avec Des vierges pour le bourreau on change complètement de registre, dans le sens où l’histoire est mille fois vue. En revanche, elle est cette fois-ci agrémentée d’un érotisme léger et d’une pointe de sadisme très réjouissante. Mené par l’ex monsieur muscle Mickey Hargitay, le scénario ne s’encombre d’aucune subtilité, au contraire il n’hésite pas à en rajouter dans le cliché. Mais c’est justement ce parti pris assumé qui procure le plaisir et toute la jubilation. Du Bis réjouissant et jouissif au possible. • G.D.

LAGORD



U

n dimanche de juillet , Jeanne et Emmanuelle viennent d’éteindre la télévision pour se rendre dans le jardin. Un sourire apparaît sur les lèvres de Jeanne, qui déclare : -« Ils me font rire ces publicitaires, comme si une ride installée pouvait disparaître… ce n’est pas quand même pas à moi, à 88 ans que l’on va apprendre ça ! » Sa petite fille, loin d’être préoccupée par ce genre de signes de l’âge, lui répond : -« c’est vrai, à moins d’être Jane Fonda qui vit à longueur de temps, d’argent et de sport, il n’y a pas beaucoup de simplicité pour les femmes mures ».

C’est ainsi, dans la douceur de la nuit , qu’Emmanuelle Taulet a voulu changer cette politique du jeunisme en créant des mois plus tard une marque de cosmétiques pour peaux matures, HELIXIR de Jeanne M. Fabriquée en Charente-Maritime, la gamme Helixir a la particularité d’utiliser la bave d’escargot aux vertus hydratantes, lissantes, cicatrisantes et exfoliantes. Le producteur de ces petits gris récolte (au secret naturel), ce film doux, qui une fois conditionné en laboratoire à Fouras, donne naissance à 5 produits. « Après la ménopause, la peau a un réel soucis d’hydratation, affirme la jeune chef d’entreprise, l’allantoïne et l’acide glycolique ont les propriétés néces-

saires pour redonner confort aux peaux matures ». Les produits « Helixir » sont distribués en parapharmacie, sur internet ou par téléphone puisque la jeune créatrice, tient à rester disponible pour sa clientèle. Une animation aura d’ailleurs lieu, le 10 juillet prochain à la parapharmacie de la flotte en ré. L’occasion de rappeler que cette gamme composée de 10% de bave d’escargot, n’a ni odeur, ni aspect douteux mais bien au contraire les attentes d’un vrai soin au naturel. Une fois adopté, sans doute aurez-vous une pensée pour Jane Fonda, qui aurait pu lors de son jogging, éviter d’écraser nos cagouilles préférées… HELIXIR, visage, contour des yeux, corps, pieds et mains. De 34 à 77 euros.

initie l’art de sublimer le passage du temps et de révéler l’essence de la beauté mature

Emmanuelle TAULET, tél : 05.46.52.14.22 et www.jeanne-m.com


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