Expression 17

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Gratuit

expressions

un magazine à l’ouest nº17

janvier + février 2011

dossier

Les scènes nationales changent de têtes p. 6 et 7

interview

David Fourrier

carte blanche

Laurent Millet p. 10 et 11

p. 5

Supplément gratuit au journal SUD OUEST du 5 janvier 2011 disponible sur les lieux de ventes des communes référencées en page 3.



un magazine à l’ouest expressions

expressions nº17 / janvier + février 2011

3

édito Madame, mademoiselle, monsieur,

E 14 06

05 04 Opinion 05 INTERVIEW Les

scènes

Marie

15 Monteiro

David Fourrier

nationales

09

+

13 Brèves

06 dossier

oléron

Un

musée îlien + rochefort L’anniversaire des Demoiselles Millet

10

carte

13 la rochelle

blanche

Laurent

Un collectif d’auteurs

+ angoulême Jean-Christophe Lie

14 piano

jazz Alain Mayeras + design Le temps perdu

15

sculpture Carole Marchais + royan

Supercagouille

+

littérature

Jean

Forton

16 agenda 18 Internet + exhausteurs

xpressions est un magazine culturel gratuit, créé en 2007, qui jusqu’à ce jour était distribué dans les commerces et lieux culturels de La Rochelle, Rochefort et Niort. Nous ne l’avons cependant jamais limité aux seuls sujets locaux, poussant régulièrement nos plumes vers Angoulême notamment, Royan, Cognac ou l’île d’Oléron. La diffusion d’Expressions étant désormais étendue à l’ensemble de la Charente et de la Charente-Maritime (et maintenue à Niort), il y a fort à parier que nous irons humer l’air du temps du côté de Poitiers, Bordeaux ou Nantes pour essayer de toujours mettre en perspective et en doute nos certitudes et habitudes. Ce qui est vrai au plan géographique vaut plus encore au plan temporel. Paraître tous les deux mois (le premier mercredi des mois impairs) offre beaucoup de liberté et, surtout, permet d’échapper au jet dru et continu de l’information. Notre fabrique d’« actualité » est donc faite de passé, de présent qui dure, d’éphémère et d’avenir incertain ; elle ressemble beaucoup en cela à ce que chaque être humain peut vivre. L’art et la culture sont de bons témoins de l’air du temps, ils n’échappent pas aux contraintes politiques et économiques, aux appétits mercantiles et mégalomaniaques, peuvent être pétris d’humour, relever de l’imposture, agir comme un accélérateur de compréhension du monde et/ou nous plonger dans un profond désarroi*. On y croise des conservateurs, des modernistes, des anarchistes, des visionnaires, des provocateurs, du talent et de la niaiserie. Des gens simples ou torturés, mais qui pour beaucoup ont un point commun : l’envie, celle de porter un regard sur le monde et de le faire partager par goût de la liberté, de la résistance à la domestication. En cela nous les accompagnons, les observons et rendons compte de leur travail, que nous l’aimions ou qu’il nous heurte. Enfin, alors que nous nous rapprochons de la terre natale de Noir Désir, rendons-leur un hommage pour avoir, avec d’autres, su ouvrir nos oreilles et nos yeux sur l’ailleurs tentateur et le présent qui vibre. À vos bons yeux, M’dame, mam’zelle, m’sieur.

* Pour un aperçu confondant et corrosif des tensions qui animent la création artistique et son environnement, allez voir le film canular Faites le mur du graffeur Bansky.

Points de distribution Dpt 17 Aigrefeuille-d'Aunis / Andilly / Angoulins / Arces / Archiac / Archingeay / Ardillières / Ars-en-Ré / Arvert / Asnières-la-Giraud / Aulnay / Aumagne / Authon-Ébéon / Aytré / Balanzac / Ballans / Ballon / Beaugeay / Beauvais-sur-Matha / Bernay St-Martin / Berneuil / Beurlay / Bignay / Blanzac-les-Matha / Bords / Bougneau / Bouhet / Bourcefranc-le-Chapus / Bourgneuf / Boutenac-Touvent / Breuil-Magné / Breuillet / Brie-sous-Mortagne / Brizambourg / Burie / Bussac-sur-Charente / Cabariot / Chaillevette / Champagne / Champagnolles / Chaniers / Charron / Châtelaillon-Plage / Chérac / Chermignac / Chives / Ciré-d’Aunis / Clavette / Clion / Consac / Corme-Écluse / Corme-Royal / Courçon / Cozes / Cram-Chaban / Crazannes / Cresse / Croix-Chapeau / Dampierre-sur-Boutonne / Damvix / Dœuil-sur-le-Mignon / Dolus-d’Oléron / Dompierre-sur-Charente / Dompierre-sur-Mer / Échillais / Écoyeux / Épargnes / Esnandes / Étaules / Ferrières / Fontaine-Chalendray / Fontaines-d’Ozillac / Fontcouverte / Fouras / Geay / Gémozac / Germignac / Grézac / Guitinières / Haimps / Hiers-Brouage / Île-d’Aix / Jarnac-Champagne / Jonzac / L’Éguille / L’Houmeau / La Brée-les-Bains / La Brousse / La Chapelle-des-Pots / La Couarde-sur-Mer / La Flotte / La Grève-sur-Mignon / La Jard / La Jarne / La Jarrie / La Laigne / La Rochelle / La Ronde / La Tremblade / La Vallée / Lagord / Landes / Landrais / Le Bois-Plage-en-Ré / Le Château-d’Oléron / Le Chay / Le Douhet / Le Grand-Village-Plage / Le Gua / Le Thou / Léoville / Les Églises-d’Argenteuil / Les Gonds / Les Nouillers / Les Portes-en-Ré / Les Touches-de-Périgny / Loire-les-Marais / Loire-sur-Nie / Loix / Longèves / Lonzac / Lorignac / Loulay / Lussant / Macqueville / Marans / Marennes / Marignac / Marsais / Marsilly / Matha / Mazeray / Médis / Meschers-sur-Gironde / Meursac / Meux / Migron / Mirambeau / Moëze / Montils / Mornac-sur-Seudre / Mortagne-sur-Gironde / Muron / Nancras / Néré / Nieul-le-Virouil / Nieul-lès-Saintes / Nieul-sur-Mer / Nieulle-sur-Seudre / Nuaillé-d’Aunis / Ozillac / Paillé / Pérignac / Périgny / Pisany / Plassac / Pons / Pont-l’Abbé-d’Arnoult / Port-d’Envaux / Port-des-Barques / Préguillac / Prignac / Puilboreau / Rétaud / Rioux / Rivedoux-Plage / Rochefort / Rouffiac / Royan / Sablonceaux / Saintes / Salignac-sur-Charente / Salles-sur-Mer / Saujon / Semoussac / Semussac / Siecq / Sonnac / Soubise / Soubran / St-Agnant / St-André-de-Lidon / St-Augustin / St-Bonnet-sur-Gironde / St-Bris-des-Bois / St-Césaire / St-Christophe / St-Ciers-Champagne / St-Ciers-du-Taillon / St-Clément-des-Baleines / St-Denis-d’Oléron / St-Denis-du-Pin / St-Dizant-du-Gua / St-Félix / St-Fort-sur-Gironde / St-Genis-de-Saintonge / St-Georges-Antignac / St-Georges-d’Oléron / St-Georges-de-Didonne / St-Georges-des-Côteaux / St-Georges-du-Bois / St-Germain-de-Lusignan / St-Germain-de-Marencennes / St-Hilaire-de-Villefranche / St-Hilaire-la-Palud / St-Hippolyte / St-Jean-d’Angély / St-Jean-d’Angle / St-Jean-de-Liversay / St-Juliende-l’Escap / St-Just-Luzac / St-Laurent-de-la-Prée / St-Léger / St-Loup / St-Maigrin / St-Mard / St-Martin-de-Ré / St-Médard-d’Aunis / St-Nazaire-sur-Charente / St-Ouen-d’Aunis / St-Palais-sur-Mer / St-Pardoult / St-Pierre-d’Oléron / St-Pierre-de-Juillers / St-Porchaire / St-Rogatien / St-Romain-de-Benet / St-Sauvant / St-Sauveur-d’Aunis / St-Savinien / St-Seurin-de-Palenne / St-Sever-de-Saintonge / St-Simon-de-Bordes / St-Simon-de-Pellouaille / St-Sulpice-de-Royan / St-Thomas-de-Conac / St-Trojan-les-Bains / St-Vivien / St-Xandre / Ste-Gemme / Ste-Lheurine / Ste-Marie-de-dRé / Ste-Même / Ste-Soulle / Surgères / Taillebourg / Taugon / Tesson / Thaims / Thairé / Thénac / Thors / Tonnay-Boutonne / Tonnay-Charente / Trizay / Tugeras-St-Maurice / Vandré / Varaize / Vaux-sur-Mer / Vergne / Vérines / Villedoux / Villeneuve-la-Comtesse / Vouhé / Dpt 16 Agris / Aigre / Ambleville / Anais / Angoulême / Ars / Asnières-sur-Nouère / Aubeterre-sur-Dronne / Baignes-Ste-Radegonde / Balzac / Barbezieux St-Hilaire / Bardenac / Blanzac-Porcheresse / Bourg-Charente / Boutiers-St-Trojan / Bréville / Brie / Brossac / Chabanais / Chalais / Champagne-Mouton / Champniers / Charras / Chasseneuil-sur-Bonnieure / Chateaubernard / Chateauneuf-sur-Charente / Chazelles / Cherves-Châtelars / Cherves-Richemont / Cognac / Condéon / Confolens / Deviat / Dignac / Douzat / Étagnac / Exideuil / Fléac / Fontclaireau / Garat / Genac / Gensac-la-Pallue / Genté / Gondeville / Gond-Pontouvre / Gourville / Guimps / Hiersac / Houlette / Jarnac / Juillac-le-Coq / L’Isle-d’Espagnac / La Couronne / La Rochefoucauld / Les Métairies / Lesterps / Lignières-Sonneville / Linars / Louzac-St-André / Magnac-sur-Touvre / Mansle / Marcillac-Lanville / Marthon / Massignac / Mérignac / Montbron / Montembœuf / Montignac-Charente / Montmoreau-St-Cybard / Mornac / Mouthiers-sur-Boëme / Nanteuil-en-Vallée / Nercillac / Nersac / Pranzac / Puymoyen / Rouillac / Roullet-St-Estèphe / RoumazieresLoubert / Ruelle-sur-Touvre / Ruffec / Salles-d’Angles / Segonzac / Sers / Sigogne / Sireuil / Soyaux / St-Amant-de-Boixe / St-Amant-de-Graves / St-Angeau / St-Bonnet / St-Claud / St-Cybardeaux / St-Fort-sur-le-Né / St-Genis-d’Hiersac / St-Laurent-de-Céris / St-Laurent-de-Cognac / St-Léger / St-Même-les-Carrières / St-Michel / St-Romain / St-Saturnin / St-Sornin / St-Sulpice-de-Cognac / St-Yrieix-sur-Charente / Ste-Sévère / Vars / Verrières / Verteuil-sur-Charente / Villebois-Lavalette / Villefagnan / Villognon / Vœuil-et-Giget / Xambes / Dpt 79 Mauzé-sur-le-Mignon / Niort (distribution commerces) / Dpt 85 Damvix / L’Île-d’Elle ... et dans des lieux de culture de Charente, Charente-Maritime et Deux-Sèvres.

Magazine Expressions – 254, avenue Carnot — BP 32046 – La Rochelle – Tél. 05 46 43 19 20 www.performances-pub.fr Site : www.magazine-expressions.com / email : redaction@magazine-expressions.com Directeur de la publication : Pierrick Zelenay Responsable de la rédaction : Nicolas Giacometti Ont collaboré à ce numéro : Gilles Diment, Jacky Flenoir, Catherine Fourmental-Lam, João Garcia, Philippe Guerry, Dany Huc, Pierre Labardant, Élian Monteiro, Marie Monteiro, Philippe Thieyre Carte blanche à Laurent Millet

Illustration du dossier : Thibault Balahy Photographe : Marie Monteiro Maquette et mise en pages : Antichambre Communication Impression : Sapeso Service commercial : Performances 05 46 43 19 20 Expressions est une publication gratuite et bimestrielle de Performances Sports Tirage : 31 000 exemplaires Date de parution : Janvier 2011 ISSN : 1960-1050


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expressions

un magazine à l’ouest

opinion

Obtus-râleurs, pixels-rageurs

bref... nano-répliques

arts de la scène

réunion

Sève qui peut !

Niort dans le décor

De la perversité des bonnes intentions

marie monteiro

S

ous les plis d’un linceul hâtivement jeté au-dessus des gélatines, la photo argentique respire encore. Dans le sérail artistique essentiellement. L’appareil numérique est quant à lui dans la majorité des mains. Les deux sœurs photographiques cohabitent. Elles ont généré deux sortes de posture chez les photographes les plus dogmatiques : l’une consiste en un rejet du numérique au nom d’un argentique inégalable, l’autre s’appuie sur la modernité numérique pour mieux enterrer le film bobine. Il y a là une forme de mépris mutuel, un manque d’ouverture. Le comble pour un photographe. La voie du milieu est pourtant tout aussi clairement tracée. Non celle qui nie les limites entre argentique et numérique, mais bien celle qui réunit le meilleur de l’un et l’autre dans leurs différences en dégageant de nouveaux horizons de créativité. Le spectre technique n’a jamais été aussi varié et étendu dans le champ photographique. Autant s’en réjouir. Il n’y a bien de liberté que dans la possibilité de choix, de choisir le moyen en fonction du projet, du sujet, du support, de l’émotion et même de l’humeur du moment – argenti’Killeuse ou numé’Ricaneuse ? Un jour, envie de manipuler le film, de ramener les paramètres de réglage aux seules vitesse et distance focale ; apprécier la musique de la mécanique ; prendre le temps, se laisser surprendre, au résultat, par la beauté du grain, l’émulsion, le contact ; adhérer à la matérialité du réel – découper, archiver le film… parce que le projet est porté par tout cela. L’émerveillement, ce jour-là, est argentique. Un autre jour, besoin d’immédiateté, de mitraillage (possible mais non imposé) ; envie de capter, capturer, jeter, trier, caler sur l’écran sa balance des blancs… tout cela dans un temps serré. Préférer les pixels – autre rendu, autre forme de sensualité –, publier dans la foulée sur Internet. Parce que ce jour-là est merveilleusement numérique. Il est donc ici question d’adopter une perspective plus vaste, de faire vibrer l’éventail de nos sensations, de nos envies, servies par la chimie de granularité ou par une électronique mémoire évolutive. Toutes deux contribuant à l’élargissement des cadres, à la tension de l’imaginaire. Et, finalement, que retiendra-t-on ? Le résultat, le concept qui l’a soutenu, l’aboutissement d’une esthétique, l’équilibre, la cohérence d’une image ou d’un ensemble d’images. Exclure le numérique au nom d’un argentique exclusif ou, en négatif, répudier l’argentique, c’est renier son époque, se refréner par frilosité, c’est fermer la porte à l’exploration curieuse de nouveaux territoires et finalement condamner une part de soi et rejeter une part des autres. Pourtant, comme il est stimulant et bouleversant de se sentir déstabilisé dans ses plis habituels. •

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ont-ce les effets tardifs de Xynthia ou la malveillance de pucerons qui provoquent l’atrophie des arbres encadrant l’œuvre de Dan Graham installée sur l’esplanade de la médiathèque de La Rochelle ? Ni l’un ni l’autre, nous confirme l’urbaniste Alain Gry, architecte de la rénovation de cet espace. Cette mutation est le fait de bonnes gens riverains souhaitant garder leur vue sur les tours, qui ont obtenu que six féviers soient remplacés par des nano-répliques. L’artiste et tous les amateurs de la chose végétale n’ont plus qu’à espérer que la suite des aménagements aura un goût plus prononcé de chlorophylle ! • P.L.

ans échardes, pas de spectacle. Le Moulin du Roc s’est saisi de la part manuelle de l’art en ouvrant il y a vingt ans son propre atelier de construction de décors pour les troupes en résidence sur sa scène nationale. Le groupe Incognito finalise en ce moment « Le Cabaret des vanités* ». « La compagnie nous transmet le dessin du scénographe et les contraintes techniques, explique Bernard Canteaut, directeur technique du Moulin. Puis on met à disposition l’atelier et nos deux professionnels toujours prêts à la bidouille, capables de trouver le mouton à 5 pattes. » L’animal qui tient mieux en scène que sur quatre. • E.M.

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42,195 kilomètres

La solitude du coureur de fond

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es avis sont partagés. Certains voient le futile et douloureux défi de l’homme désœuvré. D’autres louent la capacité de dépassement de l’individu perdu dans un peloton. Car le marathonien est seul, avec comme spectacle une bande bitume et une ligne bleue. Un destin le plus souvent mis en image par des équipementiers s’appropriant les « valeurs » de l’épreuve, mais rarement glorifié par des artistes. Le travail de Vincent Dogna nous remet dans la bonne trajectoire. En quelques peintures, ils donnent sa vision de ces 42,195 kilomètres interminables. • P.L.

* Mardi 18 janvier à 20h30 www.moulinduroc.asso.fr

musique

She1 & O.2 font le mur à Niork

ors des deux « Journées de Scène », à La Coursive (La Rochelle) fin novembre, qui ont permis à de nombreux directeurs des affaires culturelles d’échanger leurs points de vue sur le développement de la culture, il a beaucoup été question d’émergence. Un des intervenants a judicieusement fait remarquer que les grandes salles des scènes conventionnées, nationales ou de musiques actuelles ne sont pas forcément adaptées pour recevoir les musiciens débutants pour lesquels les concerts dans les bars seraient le meilleur terrain d’essais. C’est oublier un peu vite que depuis peu, après les contraintes liées au bruit, à l’alcool et à la cigarette, une nouvelle loi impose de payer officiellement les musiciens à un tarif minimum imposé. A priori une décision justifiée, tout travail méritant salaire, sauf qu’aucun patron de bar ne payera 500 € pour accueillir un groupe de jeunes musiciens capable d’attirer au maximum une dizaine de consommateurs ne devant pas trop boire, ni faire de bruit en fumant devant la porte. À force de lois restrictives sans discernement, ce sont les possibilités d’émergence qui se restreignent, à moins de participer à la « Nouvelle Star » ou la « Star Academy ». • P.T.

culture

www.artandrun.com

S

© Vincent Dogna

heOne et O.Two, Londoniens et frères en graff, sont revenus à Niort où ils avaient déjà fait le mur (festival hip-hop, 2002). Éric Surmont, conseiller artistique, les a invités cette fois autour du projet Métal Lourd, traduction littérale de Heavy Metal dont ils nourrissent leur geste, puisque le graffiti sorti des rues de New York ne coule pas seulement du rap. Enfermés à double tour au CNAR durant une semaine d’automne pour une expo vivante, ils ont créé autour de la DS Citroën – so frenchie design. Ils ont aussi débordé dans la rue, retrouvant l’essence (le carburant) de leur art en ravalant la façade du Moulin du Roc dont la fresque était vieillissante. • E.M.

Ubuland L

a culture à la Cloche de bois ? Un serviteur zélé du Royaume de la Culture a pondu récemment, un peu en douce, la CPC… en clair, la « culture pour chacun ». Nous apprenons ainsi que la culture pour tous, les Jeanne Laurent, Malraux, Gaëtan Picon, Vilar et tout ça ne valaient pas tripette et n’ont jamais rien produit de convaincant. Tout va donc changer avec la CPC et le numérique comme caisse à outils… on craint le pire. Ce personnage eût-il voulu nier le rôle essentiel de l’artiste et du spectacle vivant qu’il ne s’y serait pas pris autrement. • D.H.


un magazine à l’ouest expressions

Propos recueillis par Dany Huc Expressions : Diriger une SMAC, c’est quoi, précisément ? David Fourrier : C’est à la fois gérer la programmation, l’organisation des concerts, les pratiques musicales, les studios de répétition et d’enregistrement, l’accueil d’artistes en résidence, mobiliser des moyens financiers publics autour d’un projet artistique et répondre à un cahier des charges précis. C’est répondre aux attentes des publics – moult chapelles, du rock au rap en passant par la chanson, le jazz ou la world… ça a l’air un peu tarte à la crème, mais c’est la base ! Notre quotidien c’est de mettre des moyens professionnels en œuvre dans un lieu en ordre de marche, encadrer une équipe avec un même désir de porter le projet, chacun avec son savoir-faire, veiller au bon fonctionnement dans tous les sens du terme et être sur le qui-vive, à l’écoute des attentes et des émergences dans un univers musical où tout s’accélère et se démultiplie. Il s’agit aussi de faire découvrir des musiciens, des groupes, d’encourager la curiosité et la tolérance, d’ouvrir plus grand les oreilles, de proposer des choses inattendues, sortir de la pensée toute faite ! Aujourd’hui on a l’information, les musiques à portée de main via Internet, tout est possible, accessible, mais on y perd la dimension d’exception. À l’heure actuelle rien ne remplace le concert, des êtres vivants irréfutables sur scène, en régie et dans la salle ! Ça change tout. Ce qui est important c’est d’éveiller les publics à d’autres formes, qu’un amateur de rock métal écoute de la folk ou du blues, par exemple, faire le lien avec le passé, l’histoire de quelque cinquante ans de culture rock et les croisements avec la littérature, la peinture, le cinéma qui sont nés de ce mouvement. Le métier de directeur de salle musiques actuelles est né de la jeunesse d’une musique devenue adulte avec le temps, c’est un métier de transmission et de partage vivace qui implique une grande souplesse et de l’intuition pour anticiper sur l’avenir. Quelle est la route qui vous a amené à la fonction de directeur de la Sirène ? … d’abord, une adolescence à Fontenay-le-Comte, morne plaine ! Mes parents, enseignants, écoutaient avec ferveur Brassens, Brel, Ferré, Barbara… et me payaient Rock & Folk tout en ne comprenant pas bien que l’on puisse écouter du rock ; ça n’était pas leur culture. Alors tu as seize ans et tu t’ennuies… Mais les grands frères des copains te font écouter, découvrir les Clash, les Ramones, les Stranglers… et c’est parti, je prends mon destin en main. Je rencontre le directeur du centre social et culturel de Fontenay, Bernard Leclerc (rien à voir avec l’autre Leclerc), qui devient un ami ; on décide d’organiser des bus pour aller voir les concerts à Nantes – U2, Simple Minds, Cure… et puis on franchit le pas, on organise quelques concerts et, en avril 1988, on met sur pied le festival de Fontenay, et ça marche, malgré une organisation à affiner et des manques en tout genre ! On fait notre apprentissage

rien ne remplace le concert, des êtres vivants irréfutables sur scène, en régie et dans la salle !

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Interview David Fourrier

Le maître de maison connaît la musique !

Celle qui fut pendant de longues années « l’arlésienne » s’est transformée en Sirène et – ce n’est pas un poisson – ouvrira ses portes le 1er avril. David Fourrier, le directeur de cette nouvelle salle « musiques actuelles » (SMAC) à La Rochelle, fait le point sur ce jeune métier qui demande beaucoup d’expérience et d’enthousiasme. dans le vaste mouvement qui voit la multiplication des festivals, des plus convenus aux plus surprenants. Au fil des années le festival trouve ses marques, suivront treize éditions et une identité affirmée, orientée musique indépendante et fine fleur du rock international ; c’est un rendez-vous exigeant, singulier sur ce territoire, et le public est là ; sur scène se succéderont Shellac, Jesus Lizard, Asian Dub Foundation, les Thugs, Urban Dance Squad, Blonde Redhead… Je démissionne en 2001 pour désaccord avec le maire sur la gestion du spectacle vivant. Suivront quatre années avec l’agence Le Loup Blanc pour la programmation de l’Espace culturel Leclerc à Niort. Ensuite, la Nef, à Angoulême : Jean-Louis Menanteau me propose une collaboration, programmation et communication. Quatre années bien remplies, un outil et une identité formidables, ça marchait à plein régime ! La Garden Nef est organisée dans cet élan,

faisant tout de suite ses preuves, artistes, public, équipes et politiques, tout le monde est content… Ce qui n’empêchera pas l’arrêt de la manifestation pour des raisons budgétaires. Au moment de l’appel d’offres pour la gestion de la salle des musiques actuelles de la communauté d’agglomération de La Rochelle, l’association XLR et son président me proposent de les rejoindre ; nous répondons et obtenons la délégation de service public. Je prends alors la direction du projet. Comment travaillez-vous la programmation ? J’en assume seul la responsabilité, avec l’avis retour du public, des amis « cobayes », de l’équipe, les « nourritures » piochées dans les médias spécialisés ou pas, le réseau professionnel, et puis les concerts, les festivals (Bourges, Transmusicales, Primavera à Barcelone…) qui, aux côtés de locomotives, programment des presque inconnus.

Le travail de fond pour accompagner et faire découvrir des musiciens peu médiatisés est une de nos priorités. En reprenant l’association déjà éprouvée : faire un plateau avec des groupes connus et appréciés et d’autres peu ou pas médiatisés ; dans un futur proche, par exemple, on envisage un concert avec trois groupes, les Young Gods, High Tone et Marvin, un groupe à suivre, en première partie. Les trois saisons de préfiguration ont été bien reçues et bien fréquentées, mais il faudra deux ou trois ans après l’ouverture effective de la Sirène pour identifier le public et mesurer sa fidélisation. La programmation, trimestrielle, permet de garder une souplesse de propositions et de réaction, dans un territoire où il faut rester attentif à ce qui se passe à la marge. Pour les rencontres, les échanges entre public, artistes, organisateurs, l’endroit idéal sera le club, au cœur de la Sirène, il a été conçu pour ça. •


expressions

un magazine à l’ouest

Les scènes nationales changent de têtes dossier les scènes nationales

Les scènes nationales fêtent leurs vingt ans. Les dirigeants qui les ont créées ou qui les animent depuis de nombreuses années commencent à passer la main. Poitiers, Angoulême et Nantes en sont l’illustration : un directeur qui vient d’arriver, un autre en place depuis quatre ans et un troisième en partance. De quoi donner envie de comprendre les enjeux de ces remaniements.

Jérôme lecardeur Le TAP à Poitiers Le label « scène nationale » a été accordé à Poitiers sans que cette ville ne soit dotée d’un équipement spécifique. À l’époque, l’activité culturelle était répartie dans différents centres sociaux et culturels de l’agglomération, fruits d’une politique municipale définie à la fin des années 70. Ce qui allait devenir le TAP (56 M€ pour sa construction) a d’abord été programmé pour être un auditorium de musique classique acoustique. Sous l’impulsion de Denis Garnier, il a pris une dimension pluridisciplinaire avec l’adjonction d’un théâtre. Le bâtiment moderne, impressionnant cube de verre opalescent de 33 000 m2 dû à

l’architecte portugais Carillho da Graça, ouvre ses portes en 2008. Quelques chiffres pour donner une idée de ce mastodonte de la culture en PoitouCharentes : un budget de 6,79 M€ avec un financement assuré par la ville (36,7 %), l’État (21,7 %), la région (16 %) et le département (4,5 %), les recettes (billetterie autour de 20 %) apportant le complément. À l’intérieur : un auditorium magnifique – il faut le reconnaître malgré quelques ratés au départ – de 1 021 places ; un théâtre de 722 sièges ; trois salles de répétition ; un studio d’enregistrement (audiovisuel) ; deux foyers, avec bar, susceptibles de proposer des spectacles, notamment multimédia, et un

locales, des adhérents, mais sans intervention du directeur en partance.

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’appellation et le concept de « scène nationale » datent de 1991 et du ministère de… Jack Lang, en fait le seul ministre de la Culture depuis André Malraux. Ils ont été mis en place par Bernard Faivre d’Arcier. Les soixante-dix scènes ainsi labellisées, héritières des maisons de la culture instaurées par Malraux au début des années 60, sont des lieux d’accueil et de diffusion artistique pluridisciplinaires, proposant des créations contemporaines au public le plus diversifié possible, au moins en théorie. À l’origine, leurs financements étaient pris en charge à part égale par l’État et les villes. Chaque nouveau directeur est recruté, pour un contrat à durée indéterminée, par un collège rassemblant des représentants de l’État, des collectivités locales, des adhérents, mais sans intervention du directeur en partance. Après un appel à candidatures paru dans la presse, six ou sept personnes sont sélectionnées parmi, en général, une cinquantaine de postulants. On constate d’ailleurs que plus le lieu est imposant, moins les candidatures sont nombreuses. La sélection finale s’effectue alors sur la base des projets présentés lors d’un grand oral. Dernière étape, l’heureux élu doit être adoubé par le ministère. Il arrive (rarement) que ville et ministère ne s’accordent pas, comme à Brest actuellement. Chaque scène nationale possède ses caractéristiques propres et chaque directeur apporte son expérience, sa vision et sa couleur artistique. Quand Nantes (Lieu Unique) offre un bassin de population considérable (près de 600 000 habitants), le TAP (Théâtre et Auditorium de Poitiers) bénéficie de l’attraction d’un pôle régional et d’un tout récent et imposant équipement pour drainer les capitaux, et le théâtre d’Angoulême, aux moyens plus modestes, conforte son dynamisme en synergie avec les festivals locaux.

par un collège rassemblant des représentants de l’État, des collectivités

texte Philippe Thieyre Illustrations Thibault Balahy

Chaque directeur est recruté, pour un contrat à durée indéterminée,

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restaurant en devenir. Cet équipement, utilisé pour 60 spectacles et une centaine de représentations par an, emploie 62* personnes. Le théâtre municipal, transformé en cinéma d’art & d’essai (le « TAP cinéma ») et les salles de quartier continuent à fonctionner, plus modestement, en parallèle. Après dix-huit de présence et avoir mis en œuvre et en fonction le TAP, Denis Garnier, 68 ans, a transmis la charge à Jérôme Lecardeur le 20 septembre 2010. Celui-ci n’a pas concouru en raison d’un attachement particulier pour la ville ou la région, mais pour l’intérêt du travail et du défi dans un ensemble classé parmi les plus ambitieux de France, porté par une réelle dynamique locale. Danseur, Jérôme Lecardeur devient administrateur de compagnie dans les années 80, contribuant à la création d’un festival de danse dans la région parisienne. Par la suite, il passe dix ans au ministère de la Culture, puis, à partir de 2000, prend en charge la scène nationale de Dieppe. « Dix ans, pour moi, c’est l’unité de valeur des projets culturels. À Dieppe, j’ai eu le temps de mettre un projet en ordre de marche et de l’amener à un seuil. À ce stade-là, il fallait soit embrayer sur un autre, soit partir avant que les gens en aient marre. Je trouve justifiée la noningérence des prédécesseurs si l’on veut insuffler du sang neuf et non prolonger une action. Si la visite du TAP ne m’avait pas convaincu, j’aurais postulé ailleurs vu le nombre de postes se libérant en ce moment. Ce n’est pas un projet moderne, du xxie siècle, mais un projet du xxe extrêmement bien pensé. Mon projet reste orienté sur la musique, vers une internationalisation plus grande du théâtre et de la danse, un développement du numérique et des spectacles jeunesse. Sans bouleversement, je le pare d’une couleur liée à ma personnalité. Mais la nécessité présente, c’est surtout de se pencher sur le budget artistique, trop en dessous de ce qu’on est en droit d’attendre pour un bâtiment de cette taille, et donc de rééquilibrer en sa faveur le rapport entre l’artistique et le fonctionnement, incluant une meilleure gestion de points tels que le chauffage, l’électricité, la sécurité, les postes de travail. Il faut trouver l’argent à l’intérieur du budget lui-même, les contributions extérieures, déjà très importantes, ne pouvant plus augmenter. »

Le théâtre d’Angoulême Changement de décor. À Angoulême, la scène nationale occupe l’espace du théâtre à la façade classique datant de 1870, mais dont l’intérieur a été totalement réaménagé en 1997 par les architectes Fabre & Perrottet. Il dispose d’une grande salle pluridisciplinaire (730 places), d’un très beau studio de répétition dans les combles accueillant également des spectacles (103 spectateurs possible), d’une salle en sous-sol (60 places) et d’un superbe bar, brasserie, lieu de mini-concerts. Cette structure accueille 55 spectacles et près de 150 représentations par an ainsi que des animations à l’heure du déjeuner. 45 % du budget global de 2,8 M€ sont attribués à l’artistique et 55 % au fonctionnement. On dénombre 27* employés. Les recettes représentent presque 29 % du financement, notamment grâce aux 4 300 abonnés, le reste se répartissant entre la ville (33 %), l’agglomération (4 %), l’État (26 %), la région (3,5 %) et le département (5 %). Après des études de lettres et d’allemand, dans les années 70, Gérard Lefèvre est chercheur et professeur en sociolinguistique, spécialisé dans l’analyse du discours politique, tout en se consacrant, à Reims, au théâtre amateur. Il cofonde le « Théâtre à pattes », troupe itinérante et militante qui déplace ses adaptations de Dario Fo ou de Peter Weiss dans tous les endroits imaginables. En 1980, il abandonne l’enseignement au profit d’un poste de secrétaire général, puis de directeur adjoint au Centre dramatique national de Reims. Dix ans plus tard, en 1990, il dirige, à Amiens, la Comédie de Picardie, une scène conventionnée où il reste jusqu’en 2006. « La mise en place de mon projet a demandé à peu près dix ans. À partir de 2000-2001, la tentation de partir vers de nouveaux horizons, de m’investir dans un paysage culturel différent, s’est imposée peu à peu. En 2004, mes anciens amis socialistes accédant au pouvoir se conduisirent alors comme des hobereaux. L’envie de quitter Amiens se fit pressante et le Sud-Ouest m’attirait. » En 2006, il succède à Joël Gunzburger parti pour Mulhouse. « Mon projet s’appuie fondamentalement sur l’inscription du lieu et de ses activités pluridisciplinaires dans le territoire ainsi que sur une ouverture, la plus grande possible, vers le public

pour mener à bien des projets, mais, chacun ayant le sien, il me semble logique que les contrats de direction soient à durée indéterminée. »

gérard lefèvre

Jérôme Lecardeur : « Dix ans, pour moi, c’est l’unité de valeur des projets culturels. » Jean Blaise : « Six ans, c’est mon rythme biologique

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et les autres manifestations culturelles au sens large, le festival de la BD, les Gastronomades, les remises de prix, les partenariats avec les festivals musicaux etc. Cette volonté de rendre accessible et non intimidant le lieu a déjà porté ses fruits par un gain considérable d’abonnés en quelques années. » Le Lieu Unique à Nantes Nouveau plateau. Abandonnée pendant plusieurs années, l’usine des biscuiteries LU, ou du moins une partie, soit 8 000 m2, s’est transformée en un espace multiculturel par la volonté de la mairie de Nantes et de Jean Blaise aidés par le savoir-faire de l’architecte Patrick Bouchain. Baptisé Lieu Unique (LU), le bâtiment a conservé son aspect de friche industrielle avec graffitis et murs bruts, où se côtoient une salle de spectacles modulable (entre 550 et 1 500 spectateurs), une cour exposition de 4 000 m2, plusieurs ateliers studios, un bar aux soirées musicales, un restaurant, une librairie, un hammam et une crèche. Concerts, théâtre, danse, expositions, les séances de l’université populaire, la découverte de l’architecture et de la gastronomie se succèdent 200 jours durant. Le budget total se monte à 4,5 M€, équilibré par les subventions de la ville (63 %), de l’État (21 %), de la région (2 %), les recettes de billetterie apportant autour de 14 %. La part consacrée à l’artistique atteint 43 % du total alors qu’on dénombre aujourd’hui 30 salariés* et 40 spectacles vivants. Licencié en lettres, pratiquant le théâtre amateur, Jean Blaise, après avoir dirigé un centre d’action culturelle à Chelles, en banlieue parisienne, et un autre en Guadeloupe, est mandaté par le ministère de la Culture en 1982 pour créer la dernière maison de la culture type Malraux à Nantes. Viré, suite à un changement de mairie, il poursuit l’action culturelle de façon itinérante, créant notamment un festival de théâtre à Saint-Herblain dont le maire est Jean-Marc Ayrault. Celui-ci élu maire de Nantes en 1989, Jean Blaise crée à la fois un centre d’action culturel (future scène nationale**) sans lieu fixe et le festival pluridisciplinaire des Allumés. « Lors de l’édition 1994, on découvre cette friche. Pour moi, c’était le bâtiment

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idéal pour ancrer la scène nationale, un lieu de vie favorisant la convivialité et l’émergence. Nous avons même géré la salle de musiques actuelles, l’intégrant au concept pluridisciplinaire au même titre que l’université populaire. Le projet démarre en 1995 et ouvre au public en 2000. C’est un lieu de vie modulable sans contrainte d’apparence, mais avec tout le confort technique. Contrairement à la plupart des autres directeurs, je ne programme plus rien. Ayant délégué les différents secteurs à des spécialistes, je me consacre avant tout à l’animation de l’équipe et à la recherche de formules nouvelles. Ce qui m’a permis de mettre sur pied le festival de l’Estuaire, qui, après 2007 et 2009, comptera une dernière édition en 2012. Six ans, c’est mon rythme biologique pour mener à bien des projets et des événements, mais, chacun ayant le sien, il me semble logique que les contrats de direction soient à durée indéterminée. J’avais prévu de quitter la direction du Lieu Unique fin 2011. La proposition de la mairie de constituer et de prendre en charge une grande structure [« Le voyage à Nantes »] regroupant les offices du tourisme et le parcours culturel dans toutes ses composantes, scènes comme lieux patrimoniaux et festivals, pour faire de Nantes une destination touristique, a simplement accéléré le processus. Je ne suis, bien entendu, pas intervenu dans le choix de mon successeur, mais je suis content qu’il se soit porté sur Patrick Gyger, au parcours aussi atypique que peut l’être le Lieu Unique. » Patrick Gyger, directeur, depuis 1999, de la Maison d’Ailleurs, un musée de la science-fiction et de l’utopie, à Yverdon en Suisse, connaît Nantes puisqu’il était à la tête du festival de science-fiction les Utopiales de 2001 à 2005. Il succédera à Jean Blaise à partir du 1er janvier 2011. Rappelons qu’en Poitou-Charentes, en dehors de Poitiers et d’Angoulême, il existe deux autres scènes nationales, La Coursive à La Rochelle et Le Moulin du Roc à Niort. • * Il est tenu compte des emplois fixes et non des intermittents recrutés pour des manifestations précises. ** À Nantes, le théâtre le Grand T est une scène conventionnée.

patrick gyger


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Rochefort l'anniversaire des demoiselles

Les Demoiselles en peinture Le tournage des Demoiselles de Rochefort a 45 ans. La Ville, dont le patrimoine Demy n’est pas des plus riches (la musique au standard mairie) soufflera l’anniversaire1. L’occasion de revoir le film. Mais en peinture alors…

Pour la première scène de son film, Jacques Demy avait projeté de peindre le pont transbordeur en rose. Question de budget, la production a renoncé. 45 ans après le tournage, le pont est couleur Demoiselles.

Élian Monteiro

D

’abord, il y a le titre. Celui du premier tableau cubiste de l’histoire, Les Demoiselles d’Avignon, où Jacques Demy a d’abord porté son regard, mais… « Je n’ai pas pu trouver à Avignon cette fichue place où les forains s’installent », disait-il. Faute d’entrer en camaïeux avec Pablo2 par le pont où l’on danse, Jacquot est entré en pastel par le transbordeur où l’on chante. Les Demoiselles furent donc de Rochefort. Le film est une comédie picturale. De ses beaux restes des Beaux-Arts de Nantes3 où il fut élève-peintre, Demy a tissé sa trame ; versé les rose, mauve, jaune au litre sur la palette-ville, posé ses touches sensibles à tous plans. Les premières lignes jouent sur le dessin tendu des câbles de transbord. Rayures sur ciel bleu Charente, abstrait écho aux zébrures d’un tableau – Vasarely ou quelque cousin – dans la galerie de Guillaume, prétendu prétendant de Delphine (Deneuve).

philippe thieyre

S

ur l’ensemble des musées français, seuls 2 % appartiennent à une intercommunalité, l’immense majorité, plus de 70 %, étant la propriété des communes. En 2006, le musée investit les locaux d’une ancienne ferme de 600 m2, place Gambetta, les écuries ayant été transformées en une réserve de proximité. Dorénavant ouvert toute l’année, il fonctionne avec un budget de 150 000 € et emploie sept personnes, l’association prêtant toujours son concours, notamment au chapitre des acquisitions. Il reçoit à peu près 13 000 visiteurs par an. Sophie Lessard en assure la direction et Michael Liborio, le régisseur, contrôle les nouvelles réserves situées à Dolus-d’Oléron, dans un bâtiment flambant neuf (inauguration en 2009) de 1 200 m2 particulièrement bien équipé pour le traitement et la conservation des objets. D’ailleurs, actuellement, Oléron est un des musées choisis pour expérimenter un système de repérage, de fichage et de gestion par puce électronique. Deux autres espaces complètent l’offre muséale à Grand-Village : le port des Salines (sur la thématique du sel) et la maison paysanne.

Vinci et Niki Guillaume se nomme Lancien. C’est fort à Rochefort, ce nom d’antiquaire, pour une galerie d’art contemporain. Tandis que Delphine lui dit là son désamour, Lancien tire à balles sur des sacs de peinture au-dessus d’une toile : le film est tourné peu après la performance des Tirs de Niki de Saint-Phalle, peintre à la carabine. Dans la galerie Lancien, un rien d’air agite un mobile qu’aurait pu signer Calder. Au-dehors, la vitrine est décor à discours faussement badin sur l’art ; deux filles et deux gars sous le bachi s’arrêtent : « Tiens, vous avez les yeux du même bleu que le tableau. On dit que la peinture est abstraite,

mais c’est faux, elle ressemble à ses yeux. » Et d’une scène l’autre, il y a ce blondin à pompon marin – Jacques « Maxence » Perrin –, face d’ange, peintre et poète qui fait son militariat, passeport artistique du film. Il ne désire rien que peindre et rencontrer l’idéal féminin. Il chante son portrait, citant Botticelli et Vinci – celui de Delphine qu’il a brossé, sans jamais l’avoir vue. La seule de ses œuvres qui fût figurative. Au comptoir du bar, Madame Yvonne le lui fait rappeler : — Monsieur Maxence, toujours abstrait ? — Plus que jamais ! On n’en verra rien pour autant. Maxence va, serrant l’abstraction sous le bras. Quand vient le jour de fête, en coulisse

avant danser, les sœurs jumelles sont au miroir. Solange déplore : « J’ai un œil plus grand que l’autre ! » Comme une Demoiselle cubiste. Picasso aurait voulu peindre (sic) un marin parmi ses filles d’Avignon – un Maxence ?… On n’est pas à un pont près. Tableau de Fin : place Colbert, Gene Kelly danse blanc. Rose, bleu, jaune. Au générique, on cherche le nom des peintres. Rien. Il y a bien un Garrouste… Il n’est que comptable de l’affaire. • 1. Infos : www.ville-rochefort.fr 2. En réalité, Picasso a peint les filles de joie d’El Burdel de Aviñón à Barcelone. 3. Expo à la médiathèque de Nantes.

oléron Un musée îlien

Une ferme à Saint-Pierre-d’Oléron Créé en 1963 par une association, sous l’égide d’un abbé, dans un ancien chai, le musée de l’île d’Oléron a entamé une profonde mutation quand sa gestion et sa direction ont été transférées en 2000 à la municipalité, puis à la communauté de communes.

Des naufrages aux colonies Si, comme souvent pour ce type de musée, une bonne partie, en l’occurrence le rez-de-chaussée, propose une exposition permanente consacrée aux us et coutumes locaux au moyen d’objets

et de vêtements (mention particulière pour les étonnantes coiffes), l’étage est dévolu aux expositions temporaires. Sans avoir une ampleur démesurée, celles-ci sont bien conçues et mettent en valeur des sujets qui dépassent l’histoire lo-

cale tout en étant ancrés en elle. Ainsi, au rythme de deux projets par an, réalisés par l’équipe du musée, se sont succédé récemment un hommage à la photographe et océanographe Anita Conti, une histoire des naufrages autour de l’île (en édulcorant légèrement le rôle des naufrageurs oléronais) et « Un jour en colonies », en cours jusqu’au 16 janvier. Les colonies de vacances furent et restent, à un degré moindre toutefois, une des grandes activités estivales de l’île et formèrent à la vie collective des milliers d’enfants venus, de la France entière, découvrir les joies de l’océan. L’exposition retrace les différentes étapes de cette implantation à l’aide de documents photographiques, filmés, écrits et sonores. Parmi ces derniers, à ne pas manquer, les chants à la gloire des villes communistes qui offraient des séjours sains aux enfants des cités ouvrières. L’an prochain, seront présentées des œuvres du FRAC* de Poitou-Charentes. D’autre part, il est question de faire accélérer la rotation des œuvres pour le public, les réserves représentant quand même 90 % du volume des collections. Un musée à découvrir. • * Fonds régional d’art contemporain.


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expressions

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carte blanche à LAURENT MILLET

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Laurent Millet est photographe et plasticien. Il compose les chapitres d’une encyclopédie imaginaire, peuplée d’objets qu’il construit puis place dans des décors naturels ou dans son atelier. Il enseigne à l’école supérieure des beaux-arts d’Angers.

Van Doesburg Photo extraite de la série Déconstructions

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Esprit d’atelier, es-tu là ? À La Rochelle, un collectif d’auteurs et dessinateurs a pointé le bout de son nez, avec dans son sac un partenariat inédit avec la Ville et l’inspection académique. Résultat : entrée dans leur local définitif au Gabut dans les jours à venir, mais la marmite à création est déjà en place.

Catherine Fourmental-Lam

Le deal Deux auteurs jeunesse, Quitterie Simon et Anouck Bloch-Henry, décidèrent de se trouver un lieu afin d’y travailler, vite rejointes par le pétulant Florent Silloray, illustrateur. Quitterie Simon résume ce qu’ils avaient tous à y gagner : « Des horaires, une ambiance studieuse… À la maison, il y a toujours ce syndrome de la machine à lancer ! » Une idée toute simple a fusé dans le trio qui n’en manque pas : troquer un local contre des animations en milieu scolaire. « Nous étions sans cesse sollicités sans pouvoir y répondre. Peu de classes ont le budget nécessaire. C’était frustrant d’intervenir ailleurs et pas pour les enfants du lieu où l’on vit », explique Florent Silloray. D’où une première installation ratée dans une petite ville côtière puis, en février 2010, une nouvelle tentative à La Rochelle, après que la bande se fut étoffée d’un quatrième larron, Dan Christensen, auteur dessinateur de BD. Catherine Levron, du service culturel de la Ville, cerne vite l’intérêt de leur proposition : « C’était vraiment nouveau que des professionnels reconnus et enthousiastes viennent construire avec nous une politique du livre, qu’ils soient dans l’échange et non dans la demande. » Une convention est

signée avec l’inspection académique et la municipalité, les ateliers auprès des enfants débutent, en partenariat avec des enseignants volontaires, un local au Gabut est déniché après un an de recherche… Mais Xynthia passa par là, et le local chamboula. 30 m2 à habiter La Ville leur alloue d’urgence une pièce transitoire à Bongraine, et l’atelier continue de fonctionner : un bureau chargé pour Florent le prolifique, un autre plus sobre pour les encrages de Dan, une table en bois pour Quitterie, l’ancienne juriste qui a besoin de se poser sagement, tandis qu’un fauteuil accueille Anouck, la nomade de la bande, qui, aux dires de ses compères, y fait parfois des siestes… L’important est que le calme règne. Parce qu’il n’y a pas de cloisons. « Ça vous étonne ? Mais c’est très bien ! » assure Quitterie. Les projets des uns et des autres peuvent s’y croiser, souvent en flux tendus, être questionnés, s’en trouver ragaillardis. Bientôt, cette ruche intégrera enfin son local définitif au cœur du centreville, une situation enviée. Les artistes entendent continuer à rendre ce qu’ils reçoivent. Ne rêvent-ils pas de transformer le classique atelier en un « pôle » jeunesse et BD ? Le mot est barbare mais ils en ont les ressources… Et la machine à laver ? Elle attendra. •

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angoulême animation

Bouge Lie Philippe Guerry

J

ean-Christophe Lie réalise des films d’animation. Le premier principe de l’animation est simple : il faut créer du mouvement. Jean-Christophe Lie partage donc ses semaines entre Paris, capitale française, et Angoulême, capitale mondiale, où il supervise sur les deux sites la production d’un long-métrage super-secret, Zarafa, pour Prima Linea. « En animation, les tâches sont souvent géographiquement très éclatées. À tel endroit, on réalise les décors, à tel autre, les personnages. C’est juste une habitude à prendre », constate-t-il, philosophe. Formé à Toulouse, puis à Paris, entré dans la carrière via le monde merveilleux des studios Disney de Montreuil, avant de tout lâcher pour Montréal, Jean-Christophe Lie s’est installé à Angoulême il y a six ans. « Je suis arrivé ici pour le deuxième Kirikou. Angoulême est petit, j’y ai connu des moments de creux mais cette taille facilite finalement les échanges, on entend rapidement parler de projets plus ou moins alternatifs. » À bas l’uniforme ! Dans l’animation, l’« alternative », c’est l’alternative aux procédés de production stérilisants, « comme chez Disney, où je ne trouvais pas mon compte » ; aux séries enfantines qui occupent 80 % de la production, « ce qui n’incite pas les producteurs à prendre des risques » ; à la 3D « et son trait trop évident ». L’alternative, pour Jean-Christophe Lie, ce sera donc une première collaboration à un film d’auteur – Les Triplettes de Belleville –, un accueil chez Prima Linea – producteur audacieux –, et un regard gourmand vers la bande dessinée. Il réussira aussi le tour de force d’animer le crayonné expressionniste de Blutch dans Peur(s) du noir : « J’ai utilisé les mêmes outils pour retranscrire les mêmes gestes et j’ai travaillé à l’ancienne, image par image. » L’homme qui a fait l’Homme… Dans la foulée, Jean-Christophe Lie entame son itinéraire d’auteur complet par une première pépite remarquée dans de nombreux festivals, L’Homme à la Gordini, un

© 2009 Prima Linea Productions

L'Homme à la Gordini, un court-métrage de Jean-Christophe Lie

court-métrage où, une fois encore, il entre en douce résistance contre l’uniformité et où il parvient tout à la fois à moquer le conformisme (on s’habille tous pareil) et l’anticonformisme (tous pareil, c’est la bite à l’air). Un contre-pied contre-culturel qui l’a fait se rapprocher localement d’un Delépine, qui lui a ouvert les colonnes de feu Siné Hebdo : « Un travail d’illustration très libre, sans les contraintes de l’animation. » Le second principe de l’animation est simple : il ne faut pas créer un mouvement uniforme. Jean-Christophe Lie s’y applique. •

Angoulême bd

Concours d’élégance L

ors de la présentation à la presse de la programmation du prochain Festival de la bande dessinée, la société organisatrice 9ème Art + a très élégamment snobé la

Cité internationale de la bande dessinée et de l’image en la reléguant parmi les partenaires secondaires. Pas rancunière, la Cité, dans une des récentes lettres hebdomadaires qu’elle distribue par

mail à ses adhérents, a relégué l’annonce de la sélection officielle du FIBD dans une rubrique lointaine, en toute dernière position. Une édition qui commence donc par un concours d’élégance… • P.G.


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expressions

un magazine à l’ouest

piano jazz Alain Mayeras

design graphique

Made in Japan

Le temps perdu João Garcia

L

Élian Monteiro

À

saisir « Ronald Baker quintet » dans la barre de recherche Google, voici le résultat : 止めないでよ 後悔は少な めの. Ça japonise pas mal autour de ce jazz club des cinq dont le piano sonne sous les doigts d’Alain Mayeras, auteur-compositeur ET docteur en ophtalmologie – 100 jours par an, pas plus, le reste est pour la musique. Sur l’échelle des standards, Ophtalmology frottera peut-être un jour ses yeux aux plumes d’Ornithology, trilles géniaux expirés dans le sax de Charlie « Bird » Parker. Mais revenons au Japon. Mayeras en revient, justement. À la marge du quintet formé avec le trompettiste américain Ronald Baker dans les années 90, il privilégie « les belles pistes de rencontres musicales » et, pour ça, microsillonne loin de France. Charito, chanteuse star au Japon, a entendu et choisi la french touch du french doctor Mayeras pour l’accompagner en tournée dans son répertoire Michel Legrand. Tokyo, L.A., Sydney. « J’étais le sixième français à toucher le sol australien pour raisons jazzistiques. » Le sol et l’eau du Pacifique aussi, sans doute. Car, entre deux sets, on apprend que Mister Swing fut aussi champion de glisse à voile. Jazz et planche, même musique : « Orgasmique ! » L’âge lui a recommandé de n’en plus faire qu’à loisir – de la planche. Ça tombe assez bien. Le 10 décembre, jour de glaciale Régate du père Noël à La Rochelle, il réchauffait la Fabrique du Vélodrome en concert de soutien. D’abord à quatre mains avec son garçon, pianiste itou. Puis de père en compère avec le Mayeras Trio ; puis le Ronald Baker 5tet puis, puis, puis… parce que ce jazz n’en finit pas d’étirer la nuit-bop, be-bop, hard-bop et de votre propre main vous tap-tatoum-taper sur les cuisses. C’est qu’il cultive un chaud rapport au corps. Un corps noir. Mayeras est le fils blanc de cette charpente afro-américaine. Elle étreint toute son âme –

soul est cet homme. Son paternel lui avait déjà mis quelques galettes en tête, gavées de beat, swing, feeling – et de sang noir – au sortir des Landing Ship Dock (LSD !) du débarquement. Le même père n’oubliait jamais la main de son gamin dans les concerts du Hot Club de France – c’était à Limoges sur Mississippi. Noire, danse, transe Plus tard un soir, dans un club d’Orléans (hasard de la toponymie), jouant avec Ricardo Del Fra, Mayeras rencontra Ronald Baker, trompette prête au bœuf. Une révélation. « C’était ma première fois avec des rythmiques américaines. J’ai dit : c’est ça que je veux jouer ! La musique noire, la danse, la transe. J’aime entendre un musicien de jazz qui sait jouer un blues, qui a cette culture de la transmission orale. » (Il sourit grand, ses yeux envoient des noires et des blanches, il poursuit :) « Toutes les écoles sont dans le faux. Le conservatoire est la dernière manière d’apprendre le jazz. » (Il sourit encore, mais ça l’irrite. Il passe des doigts nerveux dans ses cheveux). « Aux États-Unis, ce sont les musiciens qui transmettent ce qu’ils savent. On apprend avec les autres. » Lui joue avec Ronald. Et Ronald joue le blues. Toujours sur le fil entre majeur et mineur – mijeur, alors ! Avec lui, un premier album. Un second enregistré « live » à La Coursive : « Pour moi, c’est la musique de l’instant qui prime. En arrivant sur scène, tu ne sais pas comment tu vas attaquer. » Mais revenons au Japon. Mayeras y reviendra bientôt. Il y a là-bas comme une effervescence autour du jazz – « Même les yakusas en raffolent » – qui profite à la bulle Mayeras-Baker. Quand il n’est pas évident de trouver leurs disques à Cultura (sic), on peut se les offrir tous dans les boutiques de Tokyo avec jaquette en japonais. Nanizoto* ! Là-bas, de nouvelles perspectives musicales. Ici, un CD à venir avec son fils. Un autre avec Baker, en phase de composition. Alain Mayeras apporte au quintet l’essentiel des titres.

Il a pris soin de meubler d’un piano chaque pièce de sa maison, mais c’est quand il prend le volant qu’un air emprunté à l’air lui vient en voix. Son Ipod en prend bonne note – encore la musique de l’instant. Le clavier, c’est juste pour mettre au propre les compos du combo. À l’écart des modes, bien dans leurs roots. « Il faut que la musique sonne comme toi. Il faut être sincère. Après six albums, on sait ce qu’on est du point de vue musical. » Avec telle chanson, plus proche d’Oscar Peterson ; avec ce jazz intimiste, élégant et flamboyant, ces solos précis et cristallins ; avec « la pulse sous la peau » ; avec ce sang mêlé joyeux et bluesy, Mayeras regarde un peu de biais ses collègues européens (Texier, Meldhau…). Leur jazz, très savant dans les festivals du Vieux Continent, revient à la note blues dès lors qu’ils posent le pied aux US où le dissonant, pas sonnant n’est guère goûté. Mais revenons au Japon – en passant par un coupe-gorge de New York – une bonne fois pour toutes et pour résumer Mayeras en une blague à 2 dollars et 3 yens. Un gangster braque son .44 magnum sur le front de Chick Corea (les mafieux connaissent la musique). « T’as trois secondes pour choisir. Harmonie ou rythme ? » Chick hésite. « Heu… Harmonie ! — C’est bon, tiretoi. » Arrive McCoy Tyner. « Harmonie ou rythme ? » McCoy : « Rythme, rythme. — OK mec, dégage ! » Surgit alors Herbie Hancock, que l’autre braque en dernier : « Harmonie ou rythme ? » Herbie, cool-zen comme d’hab, se marre : « Vas-y, mec. Tire ! » Moralité : un grand musicien ne choisit pas. Le pianiste rochelais n’a pas les chevilles des bras gonflées aux synthés d’Herbie mais, comme lui, il le dit : « Je ne fais jamais aller l’un sans l’autre. » Le yakusa le sait. La nuit où il a croisé Mayeras dans un coupe-gorge de Tokyo, il a désarmé son gun et l’a avalé comme un sushi. • * S’il vous plaît.

es graphistes travaillent avec le temps. Tout le temps. Les objets qu’ils conçoivent, aussi. Créations à durée de vie déterminée, qui ont le temps de naître, d’être vues, de disparaître, de laisser une trace, une sensation, une envie. Objets qui ont aussi le temps de nous faire perdre le nôtre, en arrêtant notre regard, en le déviant de l’univers marécageux d’une communication tiède. C’est un parcours singulier que celui des objets graphiques – objets personnels, porteurs d’événements, objets de circonstance, objets disparus. Le temps de calculer. Au début, il y a le rapport temps-argent, le temps qu'on estime nécessaire pour créer un nouvel objet et combien il vaut. L'estimation faîte, le travail commence. Emploi du temps, délais, format, grammage, des mots qui font désormais partie de la mathématique de la création. Le temps de la création. De la page blanche au premier jet. D'abord, interpréter ce qui n’est encore que des intentions, ensuite, apporter un jugement et observer les choix qu'il impose. Je pense au mikado, un tas d’automatismes superposés qui forment, en un fragile équilibre, un objet plus ou moins voulu. Et, de la même façon que j’admire tel autre objet, il se rend à moi, de manière presque surprenante, je l’admets comme étant mien. Nourri d’une rhétorique dont je connais à peine les règles, il est l’argument non d’une réflexion méthodiquement menée mais d’une sensibilité appliquée. Le temps de la communication. Le voici prêt pour des ajustements esthétiques,

de forme, de fonction. Ici, les règles changent, le langage devient autre. Hypothétique, il tente de concrétiser une certaine idée de public, l’ensemble des croyances que j’imagine partagées par les individus qui le composent. Ainsi, l’objet qui leur est destiné ne peut être vrai que dans sa condition de promoteur intrigant d’un événement. La réussite d'une séduction préméditée est un leurre. Le temps de l’exposition. Équipé pour sortir dans la rue, il porte en lui les contraintes originelles, la beauté qui lui assure l’attention des passants, la pertinence qui intrigue, la force de persuasion. Je perçois de l’émotion dans les couleurs, du plaisir dans la typographie, des sensations inattendues dans la composition. Il est là pour que je le regarde, il a été fait pour ça, je peux l’admirer, le disséquer, m’émouvoir d’un plaisir à sens unique – la contemplation, la perte de temps, la dilatation du temps, deux secondes qui me paraissent vingt. Le temps de la disparition. •


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royan sculpture

littérature la cendre aux yeux, de Jean Forton

Carole et ses containers

Pas lu, pas prix prix de l’Oubli. Il est 12 h 30, j’ai trente minutes pour délibérer. J’ouvre une terrine de lièvre et débouche un Pessac-Léognan, Château Valoux, 1997, j’aligne devant moi les livres de mes auteurs finalistes, et morts3. Choix cornélien, je me sens chagrin de devoir n’en choisir qu’un, un sixième verre de vin… 13 heures ; l’heure a sonné, je choisis le roman le plus noir, désemparé et ô combien sulfureux. À une voix contre une, le prix 2010 de l’Oubli est décerné à Jean Forton, pour La Cendre aux yeux4. Applaudissements.

Jacky Flenoir

D Retour sur la deuxième session de l’opération Containers d’octobre dernier – lancée en 2010 et qui se prolongera en 2011 –, avec la plasticienne Carole Marchais sous les feux de la rampe, le site de Talmont en guise de décor, la population de cinq communes sur les gradins, l’agglomération Royan Atlantique et la compagnie du Moulin-théâtre dans les coulisses. Lever de rideau.

Une femme studieuse Il était une fois une jeune femme installée qui se retrouva, à la faveur d’un bilan de compétence, à se rêver artiste… Carole Marchais, chargée de projet dans l’aménagement du territoire, mit toutes les chances de son côté en accumulant les formations de sculpteur : l’école Duperré, des ateliers de taille, de modelage, de fonderie. Lors de sa première exposition personnelle à la Tonnelerie de Brouage, en 2004, elle n’était pas encore satisfaite : « Je trouvais dommage de ne pas jouer sur la présence d’un lieu si marquant. Il y avait quelque chose de mort dans une sculpture juste posée dans une salle d’exposition. » Le déclic, elle l’eut en pleine nature, en ramassant rafles, sarments et ceps de vigne lors d’une exposition dans un domaine vinicole. Elle redisposa les éléments du dehors à l’intérieur selon une respiration propre, esthétique et sensible. L’étude du territoire refaisait surface, non plus en vue du sacro-saint aménagement qu’elle laissait à d’autres, mais pour en reformuler artistiquement les lignes et en proposer une méditation graphique et sensorielle.

succès à Chinon et Joué-lès-Tours. Sous couvert d’amener « l’art à domicile », l’opération Containers demande beaucoup aux artistes : investir une ou deux boîtes métalliques, y travailler en médiation avec les habitants, accomplir une œuvre après un mois de résidence, tout en servant de point d’ancrage à d’autres manifestations culturelles. Rencontres, collectes dans Talmont et ses environs, maturations diverses – « Je suis une lente ! » – ont donc commencé bien en amont pour Carole Marchais qui a la chance d’habiter non loin, à La Rochelle. Un thème est apparu dans cette eau de l’estuaire qui lie et divise les communes participantes. Son choix fut ensuite de le retricoter en aménageant sarments, plastiques à melons, brins de céréales… pour la première fois en direct. Le parking de Talmont s’offrit donc le luxe d’installations évolutives. Opération réussie, les organisateurs, l’agglomération et le Moulin-théâtre n’en reviennent pas de la disponibilité et la maîtrise de Carole Marchais. Elle reste modeste : « J’ai proposé des recherches… En fait, je n’ai fait que chercher pendant quatre semaines à travailler dans ces boîtes closes ! » Reste deux sessions à venir avec Stéphane Rozand et Julie Morel*. •

Un défi relevé Le jury, qui sélectionna quatre dossiers parmi 167 lors de l’appel d’offres, fut naturellement sensible à cette démarche in situ, déployée depuis avec

* Stéphane Rozand, sculpture sur métal, à Saint-Augustin, du 23 mai au 19 juin 2011 ; Julie Morel, installation papier, à Médis, dates non définies.

Catherine Fourmental-Lam

15

ans une (excellente) chronique datée du 25 novembre 2010, dans le supplément livres de Libération, Édouard Launet s’étonne du peu (sic) de prix littéraires décernés en France. Il lui semble donc opportun d’en créer un nouveau1. Tout aussi inquiet face à cette pénurie, je décide d’en lancer un à mon tour : le prix de l’Oubli. Gare ! Cette récompense ne s’adresse pas au tout-venant du monde de la plume, puisqu’elle exige une seule et sans appel condition : l’écrivain doit être mort et oublié. Y a-t-il plus belle consécration que le succès posthume ? Échapper aux concerts de louanges, noyé sous les flashs, devoir balbutier un discours, repu de pâté en croûte et coupettes à bulles ? Selon Jean-Pierre Énard, écrivain (oublié lui aussi), qui fut aussi chercheur de gadgets pour Pif, « un bon écrivain est un écrivain mort2 ». Dans ce Panthéonlà, ils sont quelques-uns. Des noms, comme piochés au fond d’un bac de soldeur : Jean-Pierre Martinet, André Vers, Marc Stéphane, Georges Hyvernaud ou encore Jean Forton… Premier prix de l’Oubli Aujourd’hui le grand jour, lundi 6 décembre 2010, grande première du

Bijou noir La Cendre aux yeux a paru pour la première fois aux éditions Gallimard en 1957, et passera tout près du prix Goncourt (il obtiendra le prix Fénéon en 1959). Voici un pur personnage dostoïevskien, appartenant à la galerie des salauds illustres de la littérature, Dom Juan minable, banal et médiocre, « décidé à profiter pleinement de [son] égoïsme ». Et de quelle manière ! Puisque le dandy cynique va s’éprendre d’une jeune fille de 16 ans, la séduire puis se lasser, pour finalement jouir de la voir souffrir. Considéré comme un chef-d’œuvre par les critiques lors de sa parution, La Cendre aux yeux est un livre d’une rare élégance, de ceux que l’on n’oublie pas. « Une volupté esthétique », pour reprendre Nabokov, à propos de Lolita. • 1. http://www.liberation.fr/ livres/01012304249-dommages-del-auteur 2. Éditions Finitude, 2005. 3. Jean-Pierre Martinet, Ceux qui n’en mènent pas large, Le Dilettante, réédition 2008 ; André Vers, Misère du matin, Finitude, rééd. 2009 ; Marc Stéphane, La Cité des fous, L’Arbre Vengeur, rééd. 2008 ; Georges Hyvernaud, La Peau et les Os, Le Dilettante, rééd. 1993. 4. L e Dilettante, rééd. 2009. Jean Forton est né en 1930 à Bordeaux, où il fut libraire. Il meurt en 1982. D’autres livres de lui ont été réédités chez l’excellent éditeur Finitude.

royan

La cagouille, animal totem

L

a cagouille est de chez nous et pourtant internationale : des amis du lycée Cordouan se donnent pour mission de réveiller Royan. Un culte fantaisiste pour la divinité cagouille naît. Aujourd’hui, à la faveur de la dispersion de ses zélateurs, il se répand à Paris, Bruxelles, et même New York… La cagouille avance lentement mais ne recule jamais : outil de propagation de cette cosmogonie nouvelle, le fanzine Cagouille reste

imprimé à la maison mais compte déjà neuf numéros de plus en plus soignés. Qu’inventerontils après le fameux animal en poudre du docteur Louche ? La cagouille a des superpouvoirs : en 2008, c’est officiel, le mollusque accède au rang de supercagouille et abrite aussi sous son associative coquille le label Saintonge Records, animé par le folkeux Guillaume Maupin et les éditions Vendredi 12, supervisées un Gabriel

Papapietro fan de gravure et d’humour potache. La cagouille a des comportements festifs et foutraques : en mai 2010, deux jours de carte blanche l’ont définitivement implantée dans sa chère ville natale avec – entre autres – un juke-box humain et un croquis-maton ! Conclusion : adhérez à la supercagouille (et réciproquement promettent-ils) ! • C. F-L. www.supercagouille.com


un magazine à l’ouest

Les petits riens qui font la différence

Pas de top 50, une musique très branchée pour noctambules de tous âges, dans un décor de miroirs, laque laiton. Un étage repensé dans un décor d’inox, de cuir et sculptures. Ouvert à partir du mardi jusqu’au dimanche. A partir du jeudi ouverture du Triolet à l’étage avec salon fumeur. Discothèque de 23h à 5h du matin

8 rue des Carmes. La Rochelle. Tél. 06 09 68 02 35

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15 janvier ■ ASSEMBLAGE, MontAGES, conStructionS Une sélection des œuvres du FRAC limousin avec : Scoli ACOSTA, Denise AUBERTIN, Elizabeth BALLET, Thomas BAYRLE, Madeleine BERCKHEMER, Laurent CHAMBERT, Miguel EGAÑA, Giuseppe GABELLONE, Lothar HEMPEL, Michael KIENZER, Anita MOLINERO, Richard MONNIER, Alain SÉCHAS, Jessica STOCKHOLDER, Franz WEST, Laurent CHAMBERT et Michel FRANÇOIS. Espace Art Contemporain – La Rochelle / 05 46 34 76 55 Jusqu'au 28 février

■ LE BAL DES COBAYES//TEST 2 Danse Chapelle St-Vincent – La Rochelle 05 46 43 28 82 vendredi 14 ■ DERVISH Ziya Azazi La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ LE GRENIER DE DONATO Donato/Graphiste – Exporetrospective Passerelle Mireuil – La Rochelle 05 46 67 47 67 Jusqu’au 11 février ■ LA VILLE DE LA CHALEUR ÉTOUFFANTE DU SOIR De Kiyoshi Sasabe Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 ■ BELMONDO QUINTET Infinity Live Théâtre d’Angoulême 05 45 38 61 62 ■ LES OGRES DE BARBAK Concert La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 ■ LES PEINTRES FRANçAIS AU XIXe ET L’ÉCOLE ROMANTIQUE G. Gendron Musée d’Agesci – Niort 05 49 78 72 19 Samedi 15 ■ ALWAYS 2 – COUCHER DE SOLEIL SUR LA 3ème RUE De Takashi Yamazaki Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 ■ RODOLPHE BURGER AVEC DUPUY ET BERBERIAN Musique, Bande dessinée Le Grand R – La Roche-sur-Yon 02 51 47 83 83 ■ QUARTET ERIC WATSON Midnight Torsion TAP – Poitiers 05 49 39 29 29 dimanche 16 ■ JOURNÉE DÉCOUVERTE 13h Casino – La Rochelle 05 46 34 12 75 mardi 18 ■ LE CABARET DES VANITÉS Groupe Incognito Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ ORCHESTRE POITOU-CHARENTES Schubert – Liebermann - Brahms TAP – Poitiers 05 49 55 91 10 ■ MICHEL PORTAL SEXTET Jazz La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ TU DEVRAIS VENIR PLUS SOUVENT De P. Minyana / Monica Espina Le Grand R – La Roche-sur-Yon 02 51 47 83 83 Jusqu’au 20 janvier ■ L’HOMME DE L’ATLANTIQUE Danse - O. Dubois Le Lieu Unique – Nantes 02 40 12 14 34 Jusqu’au 19 janvier mercredi 19 ■ LES GENS DE PLUIE Danse CCN La Rochelle 05 46 41 17 75 Jusqu’au 21 janvier ■ LA PRINCESSE SIRÈNE Teatro Kismet Opéra (Italie) Le Grand R – La Roche-sur-Yon 02 51 47 83 83 jeudi 20 ■ LE CABARET DES UTOPIES Groupe Incognito Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ CHE… MALAMBÔ Danse La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu’au 22 janvier ■ TALEB Exposition Musée des Beaux-Arts La Rochelle 05 46 51 14 70

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audiovisuel Jeune public Littérature Spectacles

2011

Expositions

le triolet un club

Musique

1970

Samedi 01 ■ ÊTRE UN HOMME POLITIQUE AU XXe SIÈCLE Louis joanne Archives dép. – Jonzac 05 46 48 91 13 Jusqu’au 29 avril mardi 04 ■ pollock De Fabrice Melquiot TNT – Bordeaux 05 56 85 82 81 Jusqu’au 8 janvier mercredi 05 ■ OH BOY M.-A Murail – O. Letellier Théâtre d’Angoulême 05 45 38 61 62 ■ TERRAIN SENSIBLE Œuvre de la collection du FRAC Collège A. Micheneau – Villefagnan 05 45 92 87 01 Jusqu’au 17 janvier jeudi 06 ■ LA SÉRENADE DU PAVE Cinq siècles et demi de chansons populaires Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 Jusqu’au 7 janvier ■ PREMIER REGARD Cie Volubilis Chapelle St-Vincent – La Rochelle 05 46 43 28 82 ■ ANNE LEROY Hors saison Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 Jusqu’au 25 février vendredi 07 ■ LE CENTAURE ET L’ANIMAL Bartabas / Ko Murobushi La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu’au 13 janvier ■ ROSAS DANST ROSAS A. T. De Keersmaeker TAP – Poitiers 05 49 39 29 29 Jusqu’au 8 janvier Samedi 08 ■ OH BOY M.-A Murail – O. Letellier Théâtre d’Angoulême 05 45 38 61 62 ■ ANIMATION DANSANTE + Karaoké Casino – La Rochelle 05 46 34 12 75 ■ L’IMPARFAIT Conte musical Le Gallia – Saintes 05 46 92 10 20 mardi 11 ■ Démiurges Bob Théâtre Le Carré – St-Médard-en-Jalles 05 56 95 49 00 ■ CASTELJALOUX Laurent Laffargue La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu’au 12 janvier ■ LE SOLITAIRE E. Ionesco- J.L Martinelli Théâtre d’Angoulême 05 45 38 61 62 Jusqu’au 12 janvier ■ QUE DEVIENDRAIS-JE À OLÉRON ? Par D. Richard Archives dép. – La Rochelle 05 46 45 17 77 ■ LOTO Gratuit – 15h Casino – La Rochelle 05 46 34 12 75 mercredi 12 ■ PETIT MONSTRE Cie Rouge les Anges Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ GRAND-PÈRE N’AIME PAS LE SWING Julie Dossavi Théâtre d’Angoulême 05 45 38 61 62 Jusqu’au 14 janvier ■ SOUS LE VOLCAN M. Lowry – G. Cassiers TAP – Poitiers 05 49 39 29 29 Jusqu’au 13 janvier ■ CORINNE MERCADIER Photographe plasticienne Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 Jusqu’au 26 mars jeudi 13 ■ daniel Buren Conférence TNBA – Bordeaux 05 56 33 36 80 ■ HADOUK TRIO “AIR HADOUK” Musique du monde Le Gallia – Saintes 05 46 92 10 20 ■ LA PIERRE ET SON COMMERCE DANS LA SAINTONGE ANTIQUE Par J. Gaillard - archéologue Archives dép. – Jonzac 05 46 48 91 13 ■ LA VIE À OSAKA De Jun Ichikawa Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70

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jan

Divers

5 rue des Géraniums - LA ROCHELLE Tél. : 05 46 56 80 50

expressions

agenda jan+fev

16

■ BEETHOVEN – Yan MARESZ – BRAHMS Orchestre Poitou-Charentes Centre d’Animation – Marennes 05 49 55 91 10 ■ JEAN-P. DUBOST Rencontre-lecture Médiathèque P. Moinot – Niort 05 49 78 70 73 ■ MILLE FRANCS DE RÉCOMPENSE V. Hugo – L. Pelly Théâtre d’Angoulême 05 45 38 61 62 Jusqu’au 22 janvier ■ “BASQUIAT, UN GRAFFITEUR UNDERGROUND” Par P. Deroche Les Amis des Arts – CCI – Niort 05 49 73 30 48 ■ LE SOIR DES MONSTRES E. Saglio TAP – Poitiers 05 49 39 29 29 Jusqu’au 22 janvier ■ LA MALADIE DE LA MORT Cie La Tarte aux Plumes La Fabrique du Vélodrome La Rochelle 05 46 27 12 12 Jusqu’au 29 janvier ■ DE PROFUNDIS Sortie d’atelier de Cie N. Pernette CNAR – Niort 0549 77 32 41 vendredi 21 ■ LES AVENTURES DES PIEDS NICKELÉS Théâtre Le Gallia – Saintes 05 46 92 10 20 ■ BEETHOVEN – Yan MARESZ – BRAHMS Orchestre Poitou-Charentes Espace Tartalin - Aiffres 05 49 55 91 10 Samedi 22 ■ TRIO SURNATURAL ORCHESTRA + un invité Bar des Fourriers – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ LES SKALOPES + LA THÉORIE DU BOXON + TINY TERROR Punk-ska Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ BEETHOVEN – Yan MARESZ – BRAHMS Orchestre Poitou-Charentes Scène Beauséjour – Châtelaillon 05 49 55 91 10 ■ LA PURETÉ VÉNÉNEUSE D’UNE CIGARETTE MENTHOL Cie La comédie de l’éperon Salle des fêtes – Marans 05 46 01 86 04 ■ AGNÉS BIHL Concert La Canopée – Ruffec 05 45 31 32 82 ■ NICOLAS JULES Concert Salle des fêtes – Ligné (16) 05 45 39 01 73 ■ DÎNER DANSANT 80’S 20H30 Casino – La Rochelle 05 46 34 12 75 dimanche 23 ■ SOLO Interprété par Ana Popovic Festival “Les salés sucrés” – Cerizay 05 49 71 36 64 lundi 24 ■ AMERICA SKIN Par S. Marchand, L. Camburet et le collectif Gigacircus Esp. B. Giraudeau – La Rochelle 05 46 67 47 67 Jusqu’au 29 janvier mardi 25 ■ des souris, des hommes 2.1 Festival Le Carré – Les Colonnes St-Médard-en-Jalles et Blanquefort 05 56 95 49 00 ■ LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD Marivaux – P. Calvario La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu’au 27 janvier


mardi 01 ■ ÇA COMPTE PAS De et par C. Paccoud Bar des Fourriers – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ LES SOLILOQUES DE MARIETTE D’après Albert Cohen La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu’au 5 février mercredi 02 ■ ZA NI MO SANS QUEUe NI TÊTE Cie Myriam Naisy/L’Hélice Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ PLATONOV MAIS… D’A. Tchekhov par Théâtre à cru Le Grand R – La Roche-sur-Yon 02 51 47 83 83

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■ VIENNOISERIE Quatuor Kadenza Bar des Fourriers – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ DUO MIRA S. Vela Lopez – Cie Mira Salle des Fourriers – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ RêVE RUSSE Musique classique, image et voix La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 Samedi 12 ■ RAOUL J. Thierrée – Arts de la piste La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu’au 14 février ■ ANIMA Odyssée chorégraphique et musicale Salle Cap Sud – Poitiers 05 49 71 36 64 Jusqu’au 13 février ■ TRAVERSÉE DE PARIS De et avec Francis Huster Beauséjour – Châtelaillon 05 46 30 49 50 dimanche 13 ■ JAKE LA BOTZ – PUTA MADRE BROTHERS Concert Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ SALON DE L’IMMOBILIER Lopire événement organisation Espace Encan – La Rochelle 05 46 45 90 90 Jusqu’au 15 janvier lundi 14 ■ MUSICIENS DE L’ORCHESTRE DES CHAMPS-ELYSÉES Abbaye aux Dames Le Gallia – Saintes 05 46 92 10 20 mardi 15 ■ LES FEMMES SAVANTES De Molière / A. Denis Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ SOIRÉE ASZURE BARTIN Les Ballets Jazz de Montréal Le Gallia – Saintes 05 46 92 10 20 ■ ANIMA Odyssée chorégraphique et musicale Salle d’Aliénor d’Aquitaine Saint Jean d’Angely 05 49 71 36 64

■ HIP HOP AURA REMIX Compagnie Melting Spot Espace Bernard Giraudeau La Rochelle 05 46 67 47 67 vendredi 18 ■ COCOON Concert Espace Culturel Leclerc – Niort 05 49 17 39 17 ■ 35 KILOS D’ESPOIR De Anna Gavalda par la Petite Compagnie La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 ■ LEMOINE MAN SHOW Humour Théâtre d’Angoulême 05 45 38 61 62 ■ STEREOYPICAL WORKING CLASS + 69 CHAMBRES Concert Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ VOYAGE ENTRE LES LIGNES Peintures par J-P. Asencio La Maline – La Couarde-sur-Mer 0546 29 93 53 Jusqu’au 10 avril ■ LA JOURNÉE Culture Urbaines Espace Bernard Giraudeau La Rochelle 05 46 67 47 67 ■ SEBASTIEN TEXIER TRIO Don’t forget you are an animal Salle des Fourriers – Rochefort 05 46 82 15 15 ■ LOTO Gratuit – 21h Casino – La Rochelle 05 46 34 12 75 Samedi 19 ■ SOIRéE CéLIBATAIRE 20h30 Casino – La Rochelle 05 46 34 12 75 ■ GUSTAVE PARKING Humour Salle des Distilleries – Segonzac 05 45 83 35 35 mardi 22 ■ RAIO X Danse – Cie Membros (Brésil) Le Lieu Unique – Nantes 02 40 12 14 34 ■ L’HOMME À TÊTE DE CHOU Gallotta – Gainsbourg – Bashung Le Grand R – La Roche-sur-Yon 02 51 47 83 83

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12.01— 26.03— 2011

corinne mercadier photographies Rencontre et vernissage jeudi 10 février à 18h30

espace culturel de la ville de la rochelle toute la programmation sur www.carre-amelot.net

18 février à 20h30 ■ DON'T FORGET YOU ARE AN ANIMAL Fils du contrebassiste de jazz Henri Texier, Sébastien Texier a suivi sa route de soliste. Deux pointures l’accompagnent pour ses compositions inventives et stimulantes : Claude Tchamitchian, contrebassiste à la carrière exemplaire dans les musiques improvisées ; Sean Carpio, à la batterie, dont « on a l’impression qu’il porte en lui toute l’histoire du jazz et des musiques syncopées périphériques au jazz ». Salle des Fourriers – Rochefort (17) / 05 46 82 15 15

■ ABSINTHE Mise en scène P-Y. Chapalain Salle des Fourriers – Rochefort 05 46 82 15 15 Jusqu’au 16 février ■ LE PROBLÈME F. Bégaudeau – A. Meunier Théâtre d’Angoulême 05 45 38 61 62 Jusqu’au 16 février mercredi 16 ■ LA MAISON Danse – N. Pernette Théâtre d’Angoulême 05 45 38 61 62 ■ QUAI DES LETTRES REçOIT ÉRIC FAYE Prix de l’Académie française 2010 pour son roman “Nagasaki” La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ AH ! ANABELLE De C. Anne Le Grand R – La Roche-sur-Yon 02 51 47 83 83 ■ PETITES MIGRATIONS Le théâtre de Nuit Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 Jusqu’au 17 février jeudi 17 ■ FUENTEOVEJUNA A. Gadès – Danse flamenco La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu’au 19 février ■ LES AMERICAINS – A DREAM BALLAD Ensemble Skênê Le Grand R – La Roche-sur-Yon 02 51 47 83 83

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jeudi 03 ■ VADUZ 2036 Farid Berki – Danse Hip Hop La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ TOUT EST NORMAL MON CŒUR SCINTILLE Danse Le Gallia – Saintes 05 46 92 10 20 ■ YAN ALLEGRET Lecture public Le Grand R – La Roche-sur-Yon 02 51 47 83 83 ■ NATSIQ Danse - Cie Aléa Citta Salle de création de la MCP Parthenay 05 49 71 36 64 ■ TANGO METROPOLIS Buenos Aires Express Tango Théâtre d’Angoulême 05 45 38 61 62 Jusqu’au 4 février ■ LE CASTELET DE JOSETTE Cie Garin Troussebœuf Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 Jusqu’au 4 février vendredi 04 ■ QUAI N° 5 Mise en scène Juliette Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ BEAUTIFUL DJAZAIR Danse et théâtre La Palène – Rouillac 05 56 91 79 74 ■ AN PIERLE & WHITE VELVET + MY LITTLE CHEAP DICTAPHONE Concert Expace Culturel Leclerc – Niort 05 49 17 39 17 ■ THE GIPSY QUEEN & KINGS Musique du Monde La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu’au 5 février ■ THÉ À LA MENTHE OU T’ES CITRON Vaudeville par les Tréteaux Salle des fêtes – Sainte-Pezenne 06 08 95 68 68 Jusqu’au 6 février ■ TOURNOI DE POKER 16h Casino – La Rochelle 05 46 34 12 75 Samedi 05 ■ BOUCLE D’OR ET LES 33 VARIATIONS Théâtre L’Eldorado – Saint Pierre d’Oléron 05 46 82 15 15 ■ KANKA + DUB U & SISTA BETHSABEE + DUBPHONIC Concert Camji – Niort 05 49 17 50 45 ■ MAGIE Dîner spectacle – 20h30 Casino – La Rochelle 05 46 34 12 75 lundi 07 ■ FERME LES YEUX Cie aLumeCiel La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 Jusqu'au 8 février mardi 08 ■ LES ACTEURS DE BONNE FOI Marivaux – J-P. Vincent La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 Jusqu’au 9 février ■ DANIEL MILLE ET SON QUINTET “L’ATTENTE” Jazz Le Gallia – Saintes 05 46 92 10 20 ■ FANFARERIE NATIONALE Circa Tsu ica – Cheptel Aleïkoum Le Grand R – La Roche-sur-Yon 02 51 47 83 83 ■ CYRANO DE BERGERAC E. Rostand – G. Bouillon Théâtre d’Angoulême 05 45 38 61 62 Jusqu’au 11 février ■ NATSIQ Soirée partagée avec Solo Salle Cap Sud – Poitiers 05 49 71 36 64 ■ LOTO Gratuit – 15h Casino – La Rochelle 05 46 34 12 75 mercredi 09 ■ NEBBIA Cirque Éloize Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 Jusqu’au 10 février ■ PINOCCHIO C. Collodi – J. Pommerat La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ SOUS LE VOLCAN Mise en scène G. Cassiers Le Lieu Unique – Nantes 02 40 12 14 34 Jusqu’au 10 février jeudi 10 ■ UNE ANTIGONE DE PAPIER Marionnettes Le Gallia – Saintes 05 46 92 10 20 Jusqu’au 11 février vendredi 11 ■ FÉLOCHE Concert Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30

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fev

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■ LA NUIT DES ROIS Shakespeare – J.-M. Rabeux TAP – Poitiers 05 49 39 29 29 Jusqu’au 27 janvier ■ OPER OPIS Zimmermann & de Perrot Le Lieu Unique – Nantes 02 40 12 14 34 Jusqu’au 29 janvier mercredi 26 ■ ORCHeSTRE CHAMPS-ÉLYSÉES Abbaye aux Dames Le Gallia – Saintes 05 46 92 10 20 ■ LE PLUS BEAU VILLAGE DU MONDE Théâtre de Galafronie Le Grand R – La Roche-sur-Yon 02 51 47 83 83 ■ QUAI DES LETTRES REçOIT ANNE SAVELLI Auteur de “Franck” (roman) aux Éditions Stock La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ THÉ DANSANT 15h Casino – La Rochelle 05 46 34 12 75 jeudi 27 ■ FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA BANDE DESSINÉE D’ANGOULÊME Festival Angoulême 0892 707 057 Jusqu’au 30 janvier ■ CHARLÉLIE COUTURE Concert Espace Culturel Leclerc – Niort 05 49 17 39 17 ■ FAIT(S) DIVERS Nicolas Bonneau Bar des Fourriers – Rochefort 05 46 82 15 15 Jusqu’au 28 janvier ■ CYRANO DE BERGERAC E. Rostand Le Gallia – Saintes 05 46 92 10 20 Jusqu’au 28 janvier vendredi 28 ■ PHILIPPE GELUCK One Man Show Théâtre d’Angoulême 05 45 38 61 62 ■ BRAHMS ET LES POSTROMANTIQUES La Folle Journée en Pays de la Loire Le Grand R – La Roche-sur-Yon 02 51 47 83 83 Jusqu’au 30 janvier ■ ORCHESTRE CHAMPS-ÉLYSÉES A. Moccia – G. Carmignola La Coursive – La Rochelle 05 46 51 54 00 ■ L’HORIZON ABSOLU David Renaud FRAC Poitou-Charentes Angoulême 05 45 92 87 01 Jusqu’au 28 mai ■ HINDI ZAHRA Concert Le 27 – Rouillac 05 45 96 48 56 ■ THé À LA MENTHE OU T’ES CITRON Vaudeville par les Tréteaux Salle des fêtes – Sainte-Pezenne 06 08 95 68 68 Jusqu’au 30 janvier ■ LES CRÉATEUR EN JEUX Rencontre avec des créateurs de jouets Carré Amelot – La Rochelle 05 46 51 14 70 Jusqu’au 29 janvier Samedi 29 ■ ORCHESTRE CHAMPS-ÉLYSÉES En résidence en Poitou-Charentes Moulin du Roc – Niort 05 49 77 32 30 ■ GAAB + P. RONDAT + J. FONTANILLE + R. CARYL ET O. SAVARIAU Rock Jazz Camji – Niort 05 49 17 50 45 dimanche 30 ■ ORCHESTRE CHAMPS-ÉLYSÉEs Mozart – Haydn TAP – Poitiers 05 49 39 29 29

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un magazine à l’ouest expressions

mercredi 23 ■ MURMURS Cie Les Soufleurs de rêve Espace Bernard Giraudeau La Rochelle 05 46 67 47 67 Jusqu’au 24 février ■ THÉ DANSANT 15h Casino – La Rochelle 05 46 34 12 75 jeudi 24 ■ FEBRE Danse – Cie Membros (Brésil) Le Lieu Unique – Nantes 02 40 12 14 34 vendredi 25 ■ PROGRAMME CLASSIQUE E. Herbin et O. Pierre-Vergnaud La Maline – La Couarde-sur-Mer 05 46 29 93 53 Samedi 26 ■ IPHIGÉNIE EN TAURIDE En direct du Métropolitan de New York Beauséjour – Châtelaillon 05 46 30 49 50 ■ MEDO Danse – Cie Membros (Brésil) Le Lieu Unique – Nantes 02 40 12 14 34 ■ ANIMATION DANSANTE + Karaoké – 20h30 Casino – La Rochelle 05 46 34 12 75 ■ Z’EMBROCAL + L’AUBERGE ESPAGNOLE + COSY + M/A Concert Camji – Niort 05 49 17 50 45


18

expressions

un magazine à l’ouest

internet

exhausteurs

pierre labardant

livres, disques, films...

http://addicts.arte.tv

À l’ombre du béton Bent Rej

The Rolling Stones – Les Débuts ... T ana

Addicts est une web série d’un genre nouveau. Diffusée sur arte.tv, cette histoire en ligne se déroule aux Aubiers, un quartier nord de Bordeaux, et met aux prises des personnages se démenant dans leur quotidien en ZUS* et les internautes venant s’immiscer dans le scénario. Fiction et réalité s’entremêlent de façon déroutante par l’interaction, au fil des épisodes, des médias locaux (Sud-Ouest ou France 3 Région) et des réseaux sociaux les plus populaires du moment (Facebook, Twitter…). Une superproduction Internet à 1,2 million d’euros. Un budget conséquent qui aurait pu être injecté dans des programmes sociaux ?! • * Zone urbaine sensible.

Journal Intime

Lips On Fire L abel O uie

éditions

Encore un beau livre de photos et encore les Rolling Stones, mais un vrai cœur de rocker ne s’en lasse jamais. En 320 pages, le photographe Bent Rej nous offre des clichés, dont de nombreux inédits, des Rolling Stones en 1965-1966, à une époque charnière où le groupe avait à la fois conservé son allant et son allure juvéniles et commençait à se construire une originalité musicale forte et unique. En comparaison, dans les dernières pages, les quelques images saisies en 1970 nous montrent la perte de l’innocence et le triomphe du rock’n’roll circus. • P.T.

Journal Intime est un trio original formé par la section de cuivres que l’on a pu voir aux côtés de Jacques Higelin cet été. Sylvain Bardiau, à la trompette, Frédéric Gastard, au saxophone, et Matthias Mahler, au trombone, ont décidé de rendre à leur tour hommage à Jimi Hendrix en revisitant son œuvre et en composant des morceaux à sa manière. Objectif atteint : le résultat est décoiffant, hors des sentiers battus et mérite plusieurs écoutes. Rodolphe Burger et le batteur Denis Charolles en sont les invités de choix sur plusieurs plages. • P.T.

The Jon Spencer Blues Explosion

Year One / ACME / Now I Got Worry / Controversial Negro / Extra Width S hout ! F actory / D iffer -A nt Cinq albums des années 90 du Jon Spencer Blues Explosion, dont deux doubles, viennent d’être réédités. C’est l’occasion de redécouvrir le trio du guitariste et chanteur John Spencer, un garage punk rocker fan de blues au point de créer un label, Fat Possum, pour ses héros du blues rugueux. Le trio délivre une musique sans concession possédant une haute valeur énergétique dans laquelle les sons sont triturés, malaxés, explosés. Un petit tour salutaire au pays du bruit et de la fureur. Depuis, Jon Spencer a formé Heavy Trash* dans un style plus proche d’un rockabilly punk. • P.T. * En concert illustré avec le dessinateur Baru au festival de BD d’Angoulême, le 29.01.2011.

http://memoire.ciclic.fr

Le Centre au milieu de l’histoire

À l’instar du site de l’Ina au niveau national, memoire.ciclic.fr condense des milliers d’archives de la vie des Français de la région Centre de 1920 à nos jours. Des bouts de films mis à disposition par des cinéastes amateurs et réunis par le pôle Patrimoine de Centre Images dans cette vitrine Internet. Avec des mystères non résolus (le nom d’une rue ou d’une commune) que les « Sherlocks » internautes peuvent aider à lever. Et des pans non répertoriés, volontairement ou pas, par cet outil proposé par des organismes institutionnels qui oublient de diffuser certaines images plus sombres comme celles des tristement fameux camps d’internement situés dans le Loiret pendant la Seconde Guerre mondiale. •

Jimmy Gnecco

Jamaica

John Mellencamp

The Heart

No Problem

No Better than This

B right A ntenna

(C ooperative M usic )

R ounder /U niversal

On cherchait depuis longtemps quelqu’un pour prendre une place sur le podium des voix qui hantent l’esprit et perforent le cœur. Dans le sillage de Jeff Buckley et de Thom Yorke (Radiohead), Jimmy Gnecco s’invite dans le bal des songwriters avec un album solo (il est par ailleurs le chanteur du groupe Ours) qui s’écoute au coin du feu, sur une route sans fin ou sur la plage un jour d’hiver. La sobre et douce complainte d’un homme marqué par les drames d’une vie. • P.L.

En fait de Jamaïque, nous voici à Paris. En fait de reggae, voici de la pop envolée. Jamaica est un duo français qui vient bousculer l’adage selon lequel tout se passe musicalement outre-Manche ou Atlantique. Les petits gars de chez nous (ayant auparavant sévi sous le nom de Poney Poney), dans la veine des famous Phoenix, maîtrisent l’art du son léché et du rythme entêtant. Des riffs de guitares, des samples de cordes et des voix nonchalantes. La french touch(e). • P.L.

John Mellencamp est un monument. Pourtant il est bien ancré dans le présent américain. Son dernier album en est l’illustration frappante. Il nous livre une folk traditionnelle, émaillée d’accents country et rock, enregistrée en mono dans des lieux historiques comme les studios Sun de Memphis. Et il distille un message de notre époque en écrivant des chansons comme Save Some Time to Dream, titre d’ouverture du LP, composé dans l’élan de la campagne du candidat Barack Obama en 2009. Yes he can ! • P.L.

www.carte-musique.gouv.fr

Vilains vieux futés

Le Français est roublard. Mais n’est-ce pas un sens qu’il a développé au contact de ses institutions, soucieuses de le mettre sur des voies dont il n’a de cesse de vouloir dérailler ? La « carte musique » est un bon exemple des rapports entre gouvernants et administrés. Le gouvernement, à la chasse aux contrevenants téléchargeurs, vient de lancer cette carte pour guider les 12-25 ans dans le droit chemin digital. Mais le banditisme Internet a toujours un clic d’avance : les moins jeunes profitent de cette généreuse offre junior, les plus futés téléchargent tout sauf de la musique (applications Apple, films…). Honte sur nous ! •

James K. Shea

Planète des dinosaures A rtus

Jack Bernhard

Île inconnue A rtus

Monique Enckell

Si j’avais 1000 ans A rtus

films

films

films

D’une naïveté certaine, bondée de clichés éculés, avec des personnages stéréotypés comme on n’ose plus en imaginer, cette Planète des dinosaures offre un spectacle incroyablement ringard et désuet… et pourtant le charme opère. Difficile de dire pourquoi, mais, passé les premières minutes, on se prend à « rentrer » dans le film sans trop se poser de questions. Voire à s’intéresser au devenir de ce groupe d’individus qui réunit toutes les fanges de la nature humaine. De là à prétendre que le film relève de l’étude sociale, il y a un pas que nous n’oserons pas franchir. Les décors minimalistes et les vêtements les plus kitchs qui soient parachèvent cette série B, en font le spectacle familial parfait.

Avec L’Île inconnue (tourné trente ans auparavant), on sent franchement un budget plus que réduit, des effets spéciaux ridicules (mais d’une drôlerie sans nom lorsqu’on aperçoit les pauvres acteurs s’agiter dans leur costume en plastique – censés représenter des dinosaures) et des dialogues à mourir de rire. Pourtant, cette fois-ci encore, on suit sans regimber cette aventure exotique, malgré une fin évidente depuis le début. Et quel plaisir de (re-)voir ce procédé rare du Cinécolor qui donne une image si particulière, comme coloriée.

Enfin, Si j’avais 1 000 ans distille une atmosphère mystérieuse mais, comme tous les films fantastiques français (et plus encore à cette époque), on s’y ennuie car le scénariste n’ose pas jouer à fond la carte du fantastique. L’histoire prend des allures de vieux feuilletons télévisuels, la réalisation est trop sage et seul le casting se révèle digne d’intérêt. Retrouver réunis Jean Bouise, Marie Dubois et quelques autres procure effectivement une certaine nostalgie.

À défaut de nous montrer des films d’une rare qualité (dont cet éditeur est coutumier), Artus films nous permet de découvrir de vraies raretés – et n’est-ce pas là une des missions de la vidéo ? • G.D.



H. CORMIER

Garage JUILLET

L’Espace BIENVENUE

Rue du 8 Mai - Beaulieu Est

475 Avenue de Paris

Puilboreau - LA ROCHELLE Tél. 05 46 27 34 34 www.bmw-cormier.fr

NIORT

Le Vergeroux - ROCHEFORT 4 rue Robert Schumann

Tél. 05 49 33 01 46 www.garage-juillet.bmw.fr

ST GEORGES-de-DIDONNE

Tél. 05 46 05 01 62 www.espace-bienvenue.bmw.fr


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