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Paul Quéveau, d'Heuliez au fabricant de poteaux Petitjean « Le taux de survie de votre poste est en moyenne d'une année », s'est entendu dire Paul Quéveau à son arrivé,e à la direction générale de Petitjean, fabricant de mâts et poteaux pour l'éclairage, les transports et élécommunications. Une rude entrée en matière qui n'est pas de nature à effrayer l'ancien dirigeant et membre de la famille actionnaire du constructeur et équipementier automobile Heuliez. Après l'épineux dossier de l'entreprise de Cerizay (Deux-Sèvres) contrainte au dépôt de bilan et dont la reprise fut tumultueuse, l'ex -patron du groupe vendéen a rejoint le groupe Valmet Automotive comme directeur exécutif ingé' nierie. Mais cet ingénieur Arts et Métiers de 44 ans qui débuta chez Thomson, voulait «sortir de l'automobile et ne plus dépendre de quelques clients, tout en restant dans l'industrie». Il vient donc de mettre le cap sur la Champagne et de s'installer à Troyes, ville à côté de laquelle est implanté Petitjean qui emploie 460 salariés et a réalisé 58 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2011.

L'entreprise créée en 1946 par Daniel Petitjean compte entre autres réalisations, l'éclairage de la première aérogare d'Orly, le tunnel sous la Manche, de grands stades et de nombreuses infrastructures dans le monde. En difficulté ces derniers temps, la succession de sept propriétaires en quinze ans n'a pas été de nature à favoriser l'instauration d'une ligne stratégique claire. « C'est une société cassée par une déshérence et un non-management, alors qu'elle dis pose d'un très grand savoir-faire », souligne Paul Quéveau. Reconnue internationalement, la maîtrise technologique de Petitjean a suscité la convoitise jusqu'en Arabie saoudite. En février dernier, le groupe Al- Babtain, autre acteur du secteur, plus particulièrement spécialisé dans les tours en treillis (type ligne à haute tension), a repris Petitjean alors en dépôt de bilan, à la barre du tribunal de commerce. « Al-Babtain est un industriel, qui propose un vrai projet et va déjà investir dans l'entreprise 14 millions d'euros », commente Paul Quéveau. Si cette acquisition permet au groupe saoudien d'ouvrir une porte d'entrée sur le marché européen, il n'en demeure pas moins que les deux entités sont complémentaires. « Actuellement Petitjean n'intervient que sur 10 % de l'installation d'une ligne à haute tension.

Avec le nouvel actionnaire, la société peut désormais prendre les marchés complets », remarque le dirigeant qui ambitionne un développement de Petitjean à l'international, notamment au Japon, en Amérique du Nord et en Allemagne, où l'arrêt des centrales nucléaires va nécessiter la refonte de réseaux complets.

C.C. source : Le Figaro - vendredi 18 mai 2012 - page 23 Rubrique «Les décideurs» Par Carole Bellemare et Corinne Caillaud.

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