Le Cercle Animal, une architecture pour l'homme et l'animal

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Par Violette Pezier Année 2019/2020 Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris Malaquais Encadrants: Dominique Rouillard et Mathieu Mercuriali


La rencontre entre la ville et la campagne a toujours été un sujet urbanistique amenant à s’interroger sur la construction de nos territoires. L’Homme a opposé la ville à la campagne, créant ainsi des déséquilibres territoriaux. En raison de l’expansion constante des villes sur les territoires ruraux et des nouveaux enjeux environnementaux, nous sommes amenés à repenser ces territoires hybrides, par de nouveaux modèles économiques et sociaux. Marcel Poëte introduit dans ses études urbaines la pensée d’un “cycle vital” et compare la ville à un être vivant doué d’une âme collective et d’un comportement propre. Ce nouveau regard amène à imaginer la construction des espaces autrement, en tissant un urbanisme avec les ressources vivantes du territoire et ainsi lutter contre la logique sectorielle des réseaux traditionnels. “Le Cercle Animal” s’inspire du concept d’urbanisme des milieux vivants pour proposer un nouveau paysage associant ville, nature, agriculture, transports et architecture. Le projet s’attache principalement à la transformation d’un parc urbain en un noyau actif et productif grâce à la réintroduction de l’équidé comme acteur et vecteur d’urbanisme. Le cheval est encore très visible dans les campagnes françaises, et il est le symbole passé et présent de notre territoire. Dans ce projet, l’animal devient le traitd’union entre la ville et la campagne. 1. La réintroduction du cheval dans les villes Aujourd’hui, Le cheval réapparait dans les villes à travers des projets ponctuels et répartis dans toute la France. Ces projets sont encore à faible échelle, afin de respecter au mieux l’animal. De nombreuses collectivités moyennes ou grandes s’intéressent à la réintroduction du cheval dans les villes pour améliorer la gestion territoriale tant sur le plan écologique que sur le plan social.

Le cheval offre de nombreuses possibilités, et participe à l’amélioration et à la requalification de son environnement. Il peut être investi tant pour l’entretien d’espaces verts, que pour la médecine ou pour la création de liens sociaux. (...) Au début des années 2000, le cheval obtient un nouveau statut : le cheval territorial. Ainsi, le cheval est considéré comme un agent territorial, une charte stricte sur les conditions de travail et d’entretien de l’animal encadre son utilisation ce qui montre un intérêt croissant pour la condition animale. De plus, l’utilisation du cheval permet de mettre en valeur la production équine française notamment grâce à l’utilisation de races françaises adaptées à chaque tâche. Même si l’on assiste à une forte progression pour le bien-être de l’animal dans le travail, la question de ses conditions de détention n’a que peu évolué. Cette réintroduction du cheval dans les villes va nous amener à réfléchir au milieu de vie et aux conditions dans lequel l’animal évoluera. 2. Le bien-être animal Le cheval a longtemps été considéré comme l’esclave des villes,d’ailleurs la SPA (Société Protectrice des Animaux) fût créée par un médecin, Etienne Pariset, qui se préoccupait de la maltraitance des chevaux dans Paris. Les chevaux mourraient de froid, d’épuisement, écartelés sur les pavés glissants des avenues parisiennes ou encore de malnutrition. Aujourd’hui, l’accueil du cheval en ville doit être repensé afin de lui garantir un équilibre physique et psychique. Au contact de l’homme le cheval se voit réduire ses libertés par l’architecture, l’urbanisme et par son utilisation pour le travail. Le cheval est présent dans deux états physiques : l’état de liberté et l’état de contrainte.

Le projet offre le maximum d’état de liberté possible tant dans la configuration des bâtis que dans l’organisation du travail du cheval. Pour lui garantir ses besoins de libertés, le cheval est enfermé au maximum 5 heures par jour dans les locaux. De plus l’architecture est vécu par le cheval comme un endroit de stress car c’est un lieu contraint, le cercle animal propose au cheval de parcourir l’architecture selon ses propres volontés et non par contraintes. Le projet du cercle animal propose une recherche d’une forme urbaine et architecturale hybride questionnant les conditions physiques et mentales du bienêtre de l’animal. 3.Le parcours Après étude des différents types de système et de réflexion sur le bien-être du cheval, le système du paddock paradise, instauré par Jaime Jackson aux Etats Unis, m’a paru le plus intéressant pour construire une réflexion autour des notions de contrainte et de liberté, le principe est de proposer au cheval un parcours encadré qu’il peut pratiquer ou non. Ce parcours est ponctué par des espaces offrant les 5 points vitaux (eau, nourriture, sociabilité, jeux. et ..) au cheval et permettant ainsi d’activer le cheval et de lui rendre cette caractéristique primaire qu’est le nomadisme. Le mouvement du cheval étant primordial pour son bien-être, il est le fondement de la création du parcours dans ce projet. Après observations personnelles, j’ai projeté en une série de dessin les mouvements du cheval dans différents états (jeux…) puis j’en ai extrait des figures récurrentes comme la boucle, pour construire un parcours cohérent avec les mouvements des chevaux.


4. Le projet Site: Le première condition d’accueil de l’animal est la surface disponible en extérieur,il est considéré qu’un cheval a besoin d’une surface de 1ha minimum. C’est pourquoi le projet du cercle animal s’installe dans le Parc urbain de la Courneuve de 412ha de superficie au NE de paris. C’est un parc enclavé par 5 villes ce qui crée une fracture entre les villes qui l’entourent. . Il est pratiqué principalement par des sportifs, il offre peu de distractions. Ce parc présente des surfaces très pentues et rend l’agriculture difficile cependant le cheval est ideal pour pouvoir entretenir des surfaces cultivées en pentes. C’est un parc fortement irrigué et de terre argileuse, il était anciennement terre de maraichage. Lors de sa création, la construction des espaces a été pensée de manière binaire et non comme des milieux qui interagissent entre eux, on trouve donc les espaces de clairière et les espaces boisés.Cette élaboration a créé des espaces très segmentés et finalement peu utilisés. Le cercle Animal est au coeur du parc, situé dans une clairière circulaire peu pratiquée. Elle fut par le passé l’accueil de concours hippique. Elle est principalement entourée d’espaces boisés. Le projet tend à reconnecter le territoire en travaillant avec les différents programmes liés au cheval comme une ferme urbaine connectée aux écoles pri maires des environs ou un centre d’équithérapie connecté à l’hopital situé à 20min en calèche. Le parc de La Courneuve offre un espace idéal pour créer un projet avec l’animal puisqu’il est envisageable et possible de transformer 160 ha en éco-pâturages et,de ce fait, lui offrir un cadre de vie extérieur. (65 ha de cultures) Le projet permettrait l’accueil de 95 équidés sur le site. Sachant qu’il y a déjà 160

équidés sur place avec le centre équestre de l’UCPA, la surface disponible permettrait d’offrir des espaces de champs à leurs chevaux. La clairière est directement connecté à ces espaces d’éco-paturages. Le parcours traverse la clairière pour connecter les champs dédiés aux chevaux entourant la clairière. La clairière mesure 430m de diamètre et a une superficie d’environ 16ha. Elle est proche de l’entrée voiture et se trouve à un point clef des circulations piétonnes. Le projet s’insère dans l’espace intersticiel délimité par la présence des arbres, afin de respecter son environnement direct. Le Cercle Animal instaure une programmation qui fonctionne en cycle autour de l’énergie et du potentiel du cheval. Un ligne hippomobile part de la gare pour rallier le parc de La Villette, cette ligne de 5km permet de connecter le parc à Paris. Le projet réunit une programmation complète et très diverses mais toujours en lien avec le cheval : • 1 gare hippomobile associée à un espace de restauration et des commerces, et une ferme pédagogique. • 1 centre d’entretien du parc accompagné d’une centrale biomasse, qui permet la récupération des crottins et de la biomasse pour être transformés en engrais pour les cultures • 1 centre d’habilitation et de réinsertion sociale associé à un centre d’équithérapie et à des logements • et 1 clinique équine associée à un centre de formation aux métiers du cheval et à des logements étudiants. Les flux piétons suivent les flux équins séparés par un procédé de fossés, ce qui permet aux visiteurs de traverser et accompagner les chevaux tout au long de leur parcours.

Après études de différents dispositifs pour le bien être du cheval, j’ai extrait trois principes architecturaux pour me guider: accès directs des boxes aux patures, créations de patios équins qui répondent aux besoins vitaux des chevaux (manger, boire…) et la libération des espaces au sol. Le projet architectural s’enroule autour du parcours pour créer les patios et mettre en valeur la vie animale. Le patio devient un outil pédagogique pour montrer et enseigner. En accompagnant le parcours, l’architecture met constamment le cheval et son mouvement au centre de l’intérêt et de la vue. Le cheval est amené à pratiquer l’architecture de manière guidée et non contrainte. Le Rdc des bâtiments est principalement utilisé pour les programmes accueillant des chevaux ou des animaux, les étages supérieurs sont dédiés aux programmes liés à l’humain. Les bâtiments se raccrochent au cercle extérieur afin d’amener le visiteur vers l’intérieur des bâtiments. Les circulations se font principalement le long de la courbe intérieure afin de pouvoir observer le cheval dans le patio. Seule la gare hippomobile, a une circulation extérieure en R.d.C afin de faciliter le mouvement du cheval dans le bâti lorsqu’il tire la voiture hippomobile. Afin de s’insérer dans son environnement boisé, la hauteur ne dépasse pas les 13 m pour la gare hippomobile et la hauteur des bâtiments progresse de l’extérieur vers l’intérieur du cercle afin de permettre une transition plus douce entre le milieu boisé et le milieu construit. Le cheval impose une échelle qui est différente de celle de l’homme, en effet les dimensions de tout un batiment est impacté jusqu’au plus petit détails. Par exemple, un cheval qui se cabre atteint les 3m50 voir 4m de haut ce qui induitd’avoir un plafond à au moins 4m50. Le R.d.C a donc une hauteur de 5 m pour tous les bâtiments afin de garantir la


hauteur adéquate à l’animal . Cette hauteur permet de donner au premier étage une large vue sur le plan d’eau au Nord-Ouest de la clairière et le bois environnant. Certaines parties du bâti sont sur pilotis, ce qui permet de créer des espaces couverts pour les chevaux sans qu’ils soient enfermés où que l’on crée des abris en plus, un peu comme la nature le ferait, l’architecture leur permet de répondre à leurs besoins. Ce qui permet aussi de limiter l’impact du projet sur les sols. L’architecture du projet a pour volonté de mettre en valeur les qualités esthétiques de l’architecture équestre contemporaine. Le projet utilise des éléments forts comme la structure de fermes en bois et les détourne pour ne pas reproduire une architecture standardisée afin de se dénoter de l’architecture agricole. La ferme en bois se développe sur différentes hauteurs le long des courbes du parcours, pouvant laisser s’échapper sa toiture à différents endroits pour abriter ou protéger. Les toitures s’imbriquent et se superposent. Un claustra bois rythme les façades des bâtiments, il permet de protéger les surfaces vitrées, de segmenter les espaces mais aussi de sauvegarder l’intimité du cheval dans les patios. Le claustra s’élargit de l’intérieur vers l’extérieur du bâtiment afin de laisser une plus large vision au cheval vers les espaces moins pratiqués par l’homme. Les matériaux sont principalement le béton, le bois et l’acier. Ces matériaux sont capables de résister à la force et à l’usure causés par l’animal. La brutalité de ces matériaux permettent de proposer une architecture humble et sans extravagancepour s’insérer au mieux dans son environnement.

Conclusion : Le projet du Cercle Animal met en place un parcours dynamique autour duquel vient s’enrouler les architectures pour offrir des espaces couverts et non couverts aux chevaux sans aucunes contraintes. A l’intérieur du bati les espaces sont le moins cloissonnés possibles et les circulations réfléchies selon son mouvement afin de limiter les contraintes physiques et sensorielles du cheval. Le Cercle Animal propose une réflexion sur l’architecture et l’urbanisme pour permettre la réintroduction d’animaux dans nos villes de manière plus éthique et durable.


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1. La rĂŠintroduction du T T E L O I cheval dans les villes V T Y P O C

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REINSERTION DU CHEVAL EN MILIEU URBAIN


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T T E 3. Le parcours L O I V T H G I R Y P O C

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MOUVEMENT ANIMAL FLUIDITE LEGERETE VITESSE

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OBSERVATIONS DES MOUVEMENTS EQUINS


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CARTOGRAPHIE DU PARCOURS EQUIN


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BOIS PRAIRIES


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PARC DE LA COURNEUVE


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AMBIANCE CLAIRIERE


UN PROJET CONNECTE A SON TERRITOIRE

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Ecoles élémentaires Lignes hippomobiles


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CULTURES/PATURAGES Cultures Eco-paturages


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PROJET

ATELIERS ASSOCIATIFS

Centre d'hébergement et de réinsertion sociale

COMMERCES

CENTRE D’ÉQUITHÉRAPIE

LOGEMENTS CENTRE DE FORMATION AUX MÉTIERS DU CHEVAL

R E USINE BIOMASSEZI E P E CANTINE T T E SCOLAIRE L O I V

HALLE ÉVÉNEMENTIELLE

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G CLINIQUE I R Y P ÉQUINE

CENTRE D’ENTRETIEN DU PARC

FERME PÉDAGOGIQUE

ZONE DE TRI

GARE HIPPOMOBILE

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MARAÎCHAGE

FORMATION ET PÉDAGOGIE

GESTION ÉCOLOGIQUE DES DÉCHETS


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LIGNE HIPPOMOBILE


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Schéma des flux extérieurs


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Accès direct aux patûres

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T T E L O I V Patios équins

Libération de l’espace au sol

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PLAN MASSE

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PLAN MASSE

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COUPE

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