Janvier 2022
PORTFOLIO Projets récents
Philippe BENOIT / Architecte DE HMONP-DSA patrimoine www.habiterlespaysages.com
2022
3.
PHILIPPE BENOIT ARCHITECTE HMONP / DSA PATRIMOINE
habiterlespaysages@gmail.com
www.habiterlespaysages.com
6 quai des Celestins, 75004, Paris
À PROPOS
EXPÉRIENCE
Quel rôle pouvons-nous jouer, professionnels du bâtiment face aux dérèglements climatiques? Tenter de répondre à cette question m’a amené à travailler sur plusieurs échelles de projet et à me spécialiser dans le patrimoine. J’ai pu expérimenter ces compétences dans les domaines des ouvrages d’arts, du patrimoine, de urbanisme, et sur toutes les phases de projet: conception, chantier, conseil, gestion d’équipe), en France où à l’étranger.
COLLECTIF/FREELANCE Juil. 2019 - Août 2021 Paris, France Travail au sein d’un collectif avec Les Oiseaux Architectures (LOA, architectes-paysagistes): adaptation aux dérèglements climatiques, place du vivant dans l’espace public. •Concours •Cotraitance d’une MOE complète d’un bâtiment associatif à Montmagny (MOA: AEV). •Réalisations de missions de conseil en patrimoine. •Ecriture d’un livre sur la place du vivant dans l’espace public avec LOA. •Engagement associatif urbanistes des territoires, Frugalité Heureuse et Créative.
DIPLÔMES
CHEF DE PROJET Nov. 2016 - Juil. 2019 AEI, Pantin, France Gestion autonome de différents projets de mission MOE complètes et gestion d’équipes. •Conception de passerelles et d’ouvrages d’arts •Diagnostics et MOE complète d’art classés M.H •Interface MOA/MOE/ABF •Collaboration avec les BET •Gestion d’équipes en concours •Suivi de chantier
ARCHITECTE H.M.O.N.P Juil. 2021 Habilitation à la maîtrise d’œuvre en son nom propre - ENSAPVS ARCHITECTE DU PATRIMOINE Juil. 2017 DSA patrimoine - ENSPB ARCHITECTE DIPLOMÉ D’ÉTAT Jan. 2014 Master 2 en Architecture - ENSAPVS
LOGICIELS ARTLANTIS AUTOCAD GRASSHOPPER ILLUSTRATOR INDESIGN PHOTOSHOP RHINOCEROS SKETCHUP WORD/EXCEL
FREELANCE Fev. 2015 - Sept. 2016 Paris, France •Diagnostics d’immeubles •Rendus pour concours •Conception d’un camping écologique CHARGÉ DE PROJET Mars 2014 - Nov. 2014 DoeppelStrijkers, Pays-Bas •Analyse des cycles de vie appliqués à la conception •Urbanisme/ architecture/ design •Rénovation climatique CHARGÉ DE PROJET B+M, Paris, France •Passerelles •Patrimoine •Développement durable
Oct. 2009 - Août 2010
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
06.19.44.04.97
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE 4.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
5.
GÉOGRAPHIE
ÉCHELLE I
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE 6.
LE FLOT ET L’ÉCRIN
Comment faire face à l’incertitude L’eau monte. climatique? L’eau menace l’habitabilité de certaines parties du territoire. Mais le phénomène nous laisse tout juste le temps de réagir... pour s’adapter. La montée des eaux nous pose ce dilemme : traiter le problème de façon technique pour maîtriser l’eau en nous calfeutrant, - ou - rendre sa place à l’eau, en laissant les fluctuations naturelles dessiner les contours d’un nouveau territoire. L’eau comme opportunité, comme moteur, d’un rouge hémoglobine, transport d’oxygène dans l’organisme, qui coule dans les artères topographiques du territoire.
2021 Deauville, Vallée de la Touques, Calvados Appel à Projet du CAUE et du Département Lauréat avec LOA et Héléna Lenoir
7.
Car les dérèglements climatiques nous imposent d’intégrer une nouvelle inconnue : le site même du projet, conditionné par la montée des eaux et le changement de régime des rivières, n’existe pas encore. Il s’agit donc de penser une nouvelle géographie, incertaine, à laquelle le projet doit pouvoir s’adapter. Selon toutes vraisemblances, il semblerait que le marais soit amené à prendre de l’ampleur, à monter sur les coteaux. L’humain, qui s’était tenu à distance jusqu’ici, va pouvoir réinventer ses pratiques dans cet espace, au rythme des crues.
Le vivant comme levier d’action, la Pour protéger ses activités forêt comme récit agricoles de cette mutation géographique, nous avons collectif propososés de mettre en œuvre un écrin, formé par la coagulation d’une végétation épaisse qui connectera l’arrière-pays au littoral. Cet espace permettra entre autres d’absorber la montée des eaux potentielle en aidant l’eau de mieux s’infiltrer dans les sols par les racines des arbres, tout en impulsant de nouveaux programmes, et en donnant plus d’espace à la richesse biologique normande. L’écrin délimite une cote d’inconstructibilité fixée à +25m du niveau actuel de référence de la mer. En ne construisant qu’au dessus de cette limite, l’humain peut développer des stratégies de résilience sur le long cours. Les villes se réorganisent selon leur schéma ancien : le long des pentes de la vallée.
En adaptant les établissements humains à la diversité des paysages induits par l’eau : les vues, les parcours, les usages et les acteurs imaginent une nouvelle relation Terre / Mer.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Plan des interventions dans la vallée de la Touques
8.
Site 1: La friction entre urbanité et espaces rendus au sauvage permet l’émergence de nouveaux programmes
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Le projet territorial est détaillé sur deux sites. Le premier se situe à la lisière entre la lagune et les villes de Touques. La lagune est bordée par une bande d’équipements commerciaux inondables, marquant l’entrée dans la ville. Les berges de la Touques seront adaptées pour anticiper les crues. La zone d’activité de Saint-Arnoult, aux sols largement imperméabilisés, (re)deviendra partiellement une zone humide dans laquelle l’eau circulera librement et/ou dans un réseau de canaux et de fossés. Le bâti ancien de Touques sera ainsi préservé. L’aménagement de plateformes hors d’eau (environ +1,50m du sol actuel) permettra la poursuite d’activités locales, à la jonction entre Touques et Saint-Arnoult. La ville s’ouvre sur la lagune à travers la création d’un nouveau front de ville (rue sur pilotis) Le non-humain regagnera sa place grâce à une ripisylve restaurée, qui protégera les berges de l’érosion. Le « consommer local » créera des activités économiques de proximité telles que le maraîchage, l’aquaponie, la transformation de denrées locales et la vente directe...), pour une population renouvelée. La réhabilitation de la gare de Touques offrira une facilité d’accès à cette zone d’activité renouvelée, tant pour des voyageurs que des marchandises.
Vue du site 2
Vue du site 1
Site 2: L’écrin articule Le deuxième site sélec- les activités de la tionné se situe en zone lagune et des coteaux rétro-littorale, au sud de Bonneville-sur-Touques. Face à la montée des eaux, l’écrin forme une protection de l’habitat et des activités pratiquées actuellement sur les coteaux. Cette zone, largement reboisée, devient ainsi le support d’activités liées à la sylviculture, l’agroforesterie et l’arboriculture fruitière. Dans la lagune, l’instauration de la culture du miscanthus servira à divers usages de proximité (paillis horticole, biocombustible, construction...). En contre-haut de l’écrin végétal, le bâti ancien sera réhabilité, puis complété par des constructions neuves écologiques, pour accueillir de nouveaux habitants et paysans. En inscrivant le projet dans sa géographie et en laissant les dynamiques du vivant s’exprimer, nous ouvrons les possibles d’un « vivre autrement » dans un nouveau terroir. Pour changer de regard et contempler, dans le paysage, l’entremêlement des natures domestiques et sauvages.
9.
Coupe sur la zone artisanale amphibie du site 2
3
4
10
Axonomètrie du site 2
LÉGENDE 1. Lagune : nidification, miscanthus, élevage équiin 2. Distillerie, production de jus, cave 3. Marché et petits commerces 4. Écrin: forêt libre, agroforesterie 5. Débardage de bois
6. Scierie 7. Écurie 8. Hôtel, éco-tourisme 9. Observatoire du marais 10. Village existant
4
10 3
6 5 7
8
9 1
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
2
10.
Touristique
Économique Atractivité Zero investissement
Diffusion Zero entretien
Low-tech
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Possibilité de cultures
Biodiversité
Brisevents
Humus Régénération du sol
Aération du sol
Captation CO2
Évapotranspiration
Confort
Fraicheur
Infiltration de l’eau Résilience sécheresses
Moins de pollution
Plan des interventions dans la plaine de l’Ain
L’ENSAUVAGEMENT
11.
2020 Saint-Maurice de Rémens, Ain Appel à Projet de la C. C. Plaine de l’ain Lauréat avec LOA
Utiliser l’archétype de la zone d’activité pour expérimenter des solutions reproductibles
Il est un monde hors du temps flottant dans les champs de la plaine de l’Ain, entre la rivière du même nom et l’A42, Lyon et Genève, le massif du Bugey et les marais des Dombes, passé révolu et futur flou. Cet entre-deux, c’est l’ancien camp militaire des Fromentaux.
Lien créé par l’ensauvagement Site d’étude Eau Forêt
Une cohabitation nouvelle de laquelle La cohabitation humain/ l’humain a tout à non humain en s’intensigagner fiant recrée un milieu, un écosystème, dans lequel chaque élément contribue à la fois à développer, et à réguler les espèces voisines. L’arbre joue un rôle prépondérant dans ce mécanisme. Avec ses racines il aère les sols. Ses feuilles mortes se transforment en humus fertile. Avec ses branches il brise le vent, fait de l’ombre. En été, quand la chaleur atteint un nouveau record caniculaire, il se met à transpirer, un phénomène qui une fois couplé à l’évaporation de l’eau des sols forme l’évapotranspiration rafraîchissante. Une zone d’activités à laquelle on appliquerait ce système deviendrait non seulement plus habitable, mais également plus attractive. Prenons alors ce principe simple comme référence pour la suite de notre cheminement: les espaces publics à faible intensité d’utilisation des zones d’activités peuvent être rendus au non humain, et laissés en libre développement. C’est l’ensauvagement.
Inverser le ratio des espaces naturels et Si plutôt que de cher- construits cher à «remplir» le site de constructions, nous cherchions plutôt à rendre les espaces inutilisés au vivant, que se passerait-il alors? Si l’on inversait le ratio d’attribution des espaces extérieurs d’une zone d’activités, le pourcentage de végétalisation passerait de 20 à 80%. Les plantes, les animaux présents sur le territoire retrouveraient là une place qu’ils ont perdus au fil des siècles. Comme les espaces extérieurs des zones d’activités ne sont utilisés en moyenne qu’une heure par jour, ils jouiraient d’une relative quiétude, presque semblable à celle d’un bois. Les zones d’activités qui constellent les abords de nos villes deviendraient autant de réserves à partir desquelles les espèces animales et végétales pourraient reconquérir les terres voisines. Des refuges en somme, sans qu’il n’en coûte rien à l’humain, bien au contraire. Rendre sa place initiale au vivant induit de nouvelles interactions entre humain et non humain, un échange équitable pour les deux partis. CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Accroché au territoire par le cordon ombilical de l’autoroute, l’endroit ignore encore ce qui l’entoure : les champs, les villages et les bois. Dans l’optique d’expérimenter sur un espace public archétypal, aux solutions adaptables ailleurs, ce lieu ressemble comme deux gouttes d’eau à une zone d’activité. Puisqu’il en partage la spatialité, traitons le comme tel, pour pouvoir ensuite appliquer les solutions a d’autres endroits.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE 12.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
13.
QUARTIER
ÉCHELLE II
14.
1.
2.
3. Urbanisation Archipel Chemin de fer
Projet
Bâtiments impactés Projet d’espaces publics Convergences Traverse
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Chemin de halage
landscape
Forêts Friches Ensauvagement Gestion par pâturage Maraichage Haies de bocage
0
100
200 m
Plan des interventions dans le quartier de Dorignies
ATOLES DE SOLS
15.
2021 Quartier de Dorignies, Douai, Nord Europan avec Noémie Mallet, et Marion Prévauteau
Emanciper le quartier de Dorignies en l’ancrant dans son sol, faire germer un terroir urbain
Quarante ans après la désindustrialisation, Dorignies se cherche, et va devoir en sus relever de nouveaux défis : les imprévus climatiques, les canicules, l’incertitude. En considérant les pratiques populaires historiques du maraichage, et des écosystèmes locaux, le sol apparait comme le moyen d’y répondre. En reliant les usages, et les habitants, le sol devient le terreau d’une identité partagée : Dorignies, centre d’un terroir renouvelé et ouvert sur la campagne. Un quartier où il fait bon vivre même dans la chaleur de l’été. Un lieu où les habitants possèdent les moyens de leur subsistance.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Axonomètrie d’une intervention sur le site 2, et vue en perspective
Cette idée est accessible, en suivant trois axes simples, qui reprennent et intensifient des dynamiques déjà existantes : Protéger, subsister et réparer. Soit, faire de la place à la nature sauvage (protéger), structurer une agriculture de faubourgs (subsister), développer l’économie de la réparation (réparer).
16.
2
1
3
4
Phase 0: stationnement existant et parking sauvage
5 6
8
7
Phase 1: Création des parkings et préfigurations d’espaces
11
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
10
11
9
14
13
Phase 2: Finalisation et végétalisation de l’espace public
12
Axonomètries du phasage d’une des interventions dans le bourg de Le Vernet
1
Stationement sauvage
2
Bâti dégradé
3
Stationement existant
4
Bâti à l’abandon
PRÉFIGURER DEMAIN
2020 LE VERNET, ALLIER CONCOURS D’IDÉES avec LOA
Phase 0: stationement existant et parking sauvage
5
Déplacement du mobilier
6
Préfiguration sur les stationements sauvages
7
Délimitation de l’espace
8
Stationement couvert
Comment transformer les usages d’un Comme de nombreuses centre bourg pour le villes et villages, Le revitaliser? Vernet souffre d’une désertification de son hypercentre, alors que sa périphérie croît au détriment des terres agricoles. Environ 44,5% pourcent de l’habitat du centre bourg est soit vacant, soit dégradé ou en cours de dégradation. Ce phénomène s’autoalimente en renforçant la dévalorisation du foncier, et l’absence d’entretien des bâtiments. L’Allier a déjà vu son climat estival se transformer ces 5 dernières années. C’est dorénavant un phénomène expérimenté et subi par tous. Le manque d’eau est un sujet qui chaque année devient plus préoccupant. L’espace public doit prendre en compte cette nouvelle donnée climatique et proposer des lieux ombragés capables d’offrir de la fraicheur ainsi que des solutions pour récupérer les eaux de pluie. L’arbre apparaît être la solution pour traiter conjointement ces différentes problématiques.
17.
Phase 1: préfiguration d’espace
Phase 2: espace public climatique et végétalisé
9
Végétalisation définitive
10 Réfection des façades
11 Nouvelle
préfiguration
12 Insertion de
nouveaux programmes
13 Point de départ
des randonnées
14 Poulets
municipaux en semi liberté: limitation animale de la vitesse en ville
Ranger la ville, préfigurer l’espace Dans son état actuel, l’espour les habitants pace public est conçu pour accueillir un mode de vie «tout voiture». Il s’agit par conséquent de ranger la ville, c’est-à-dire de repenser la place des véhicules à l’arrêt et en mouvement dans l’espace public. Chaque action de projet doit être vécue comme une plus-value, pour la ville, ses habitants et ses usagers. Le désagrément du changement d’usage est en premier lieu compensé par une meilleure condition de parking pour le véhicule. En second lieu, l’espace de voirie dégagé est remplacé par du mobilier et des arbres fruitiers. Ils apportent un changement d’image de la ville ainsi que de la fraicheur via l’évapotranspiration et l’ombre des feuillages. Mais surtout, la production alimentaire attire les habitants vers un espace public délaissé, et leur donne la possibilité de l’investir, et d’en obtenir littéralement les fruits. Travailler l’espace public à partir du mobilier permet aux habitants d’expérimenter le projet, et de le transformer pour l’adapter aux usages, avant sa finalisation.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Phase 1: stationement couvert
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE 18.
Parkings couverts 60 places
P
P
19.
Parkings couverts 10 places
MAISON DU PROJET / MAISON DU TOURISME
B
Arret de bus et navettes vers activités
P
Vue du projet depuis une photographie en drone
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Parkings couverts 50 places
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
20.
Signe du monolithe depuis le centre ville
1
Déambulation vers le signe sur la passerelle
2
Ouverture vers la plage de Juno et le parcours mémoriel
3
Vue schématique des éléments structurants du parcours au niveau de la traversée de la Seulles, avec l’emplacement de la passerelle
LE MONOLITHE
21.
2019 Courseulles s. mer, Calvados Étude d’esquisse
Transfomer un objet technique en élément urbain, structurant un parcours mémoriel entre Courseules et Juno-beach
Vue de la passerelle
Croquis des trois séquences de traversée de l’ouvrage
La nouvelle passerelle mobile, en franchissant la Seulles près de son estuaire, devrait permettre de relier le centre-ville à la plage dite du « port de plaisance », évitant par la même un détour de plusieurs centaines de mètres par le sud. Cette connexion inédite permet d’envisager un rapport différent à l’appréhension du front de mer par le piéton, à travers un parcours entre deux univers jusqu’ici séparés par la rivière, le premier urbain et balnéaire, le second naturel et mémoriel, ponctué de souvenirs du «D-day». Il est nécessaire que la passerelle soit conçue comme partie prenante du dispositif paysager. Elle devra apparaitre non pas comme un simple objet technique, mais comme un élément constitutif du paysage relique, guider le visiteur vers l’une des rives de la Seulles. Compte tenu de la faible profondeur de la rivière, il est impératif que la passerelle soit mobile pour laisser circuler les navires vers le port. La petite portée de l’ouvrage (30 mètres environ), a orienté le choix de la réponse technique vers une solution tournante. Ce type d’ouvrage fonctionne à partir d’un tablier reposant sur un appui tournant et étant contrebalancé par un contrepoids. L’action de ce dernier permet à la passerelle de pivoter sur son axe pour se rabattre de côté, et laisser passer les navires.
30m2 en ville vs. 30m2 en campagne: à Pour fonctionner un surfaces égales, peutpont tourant à besoin on vivre autrement? d’un contrepoids à son extrémité la plus courte. Dans la plupart des ouvrages de ce type, cette partie est traitée de manière technique. À l’inverse, nous proposons que le contrepoids soit compris comme un élément signal dans le parcours, utilisant les mêmes codes que les monuments mémoriaux, à savoir, une sommité minérale tranchant net avec le paysage horizontal du littoral. Le contrepoids devient alors un repère de l’endroit où s’effectue la traversée.Le monolithe organise la traversée en trois séquences, selon la distance qui sépare l’usager du contrepoids. Depuis le centre-ville, il signale la présence de la passerelle et guide le visiteur vers la plage. Le visiteur s’engage ensuite entre les parapets. L’effet de perspective produit par ces derniers provoque l’impression que le monolithe obstrue le passage. En continuant vers l’autre rive, la sortie se découvre peu à peu sur le parapet de droite. La pierre n’est pas perpendiculaire à l’ouvrage, mais orientée à 30° par rapport à l’axe central. Ce mouvement dévie le cheminement linéaire vers le paysage relique, vers la plage. Plutôt que d’accéder directement au mémorial, le trajet emprunte un chemin de traverse. Il guide vers un carrefour de sentiers côtiers, le long desquels le visiteur découvrira peut-être un bunker tapi dans le creux d’une dune. La structure régulière de la passerelle, massive, mais élancée, se débarrasse de toute forme superflue ou de gesticulation, à la manière d’une pièce mécanique. Chaque ligne se concentre dans un dialogue silencieux entre contrepoids, ouvrage et paysage. La rigueur de la mise en scène dans ces séquences de passage inspire un sentiment de solennité permettant à la personne cheminant de sentir l’importance de l’endroit qui l’entoure.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Pour AEI
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE 22.
RESTAURATION DU PONT DE NAVILLY
2015-2019 Pont de navilly, Navilly, ouvrage du XVIIIe siècle classé M.H.
Restaurer des ouvrages M.H: entre histoire, urbanité, et savoir-faire technique
Vue de la façade amont du pont de Navilly
Gauthey, Emiliand, «Coupe sur le travers d’une arche», dessin à l’encre aqua- rellée, 7 janvier 1783, Dijon, issus d’une photographie de Sidot, Francis, plan conservé dans les archives personnelles de Francis Sidot
Le pont de Navilly est vraisemblablement l’une des œuvres les plus abouties de l’ingénieur Emiliand Gauthey, réalisée entre 1783 et 1790. Cette réalisation du siècle des Lumières représente un jalon remarquable dans l’histoire de la conception des ponts. Malgré leur rigueur et leur sobriété, la plupart des détails ornementaux de l’ouvrage cachent une pratique constructive ou structurelle, mise en valeur avec subtilité dans ce qui ne semble être de prime abord, qu’un décor. La finesse de ce travail instaure un langage architectural sensible et didactique sur la conception d’un ouvrage maçonné à l’aube du XIXe siècle, notamment à travers le dessin des imposantes voutes à caissons, un système structurel inédit en ouvrages d’arts, inspiré par l’architecture antique. Il s’inspire entre autres, des constructions néoclassiques de Soufflot (architecte du panthéon) ou de Perronet (ingénieur et bâtisseur, fondateur de l’école des Ponts et Chaussées), en conférant une touche locale par la polychromie des calcaires bourguignons utilisés.
23.
Restaurer des ouvrages M.H: entre En étant titulaire d’un DSA patrimoine, j’ai pu histoire, urbanité, savoir-faire travaillé sur de nombreux et projets patrimoniaux: technique études règlementaires, diagnostiques d’immeubles inscrits ou classés M.H, accompagnements de MOA pour des projets en SPR, rénovations et réhabilitations d’ouvrages M.H ou non. Les projets présentés ici ont été selectionés pour leur lien avec l’urbanisme des quartiers qui les entourent, et l’inventivité dont ont pu faire preuve leurs concepteurs: L. H. Delanoë (St. Brieuc), et Emiland Gauthey (Navilly). Par ailleurs, la restauration d’ouvrages d’art est un aspect du travail patrimonil souvent méconnu, et qui requiert un savoir faire technique spécifique.
Comprendre l’histoire des restaurations et des travaux pour proposer un projet adapté
Le projet à fait l’objet d’un relevé complet, permetant de situer les différentes pathologies dans l’espace, et de restituer les éléments les plus dégradés, comme les médaillons où les canivaux d’évacuation, masqués derrière des bas reliefs de pots à eaux, sur les tympans aval. Ces derniers avaient été bouchés lors des restaurations antérieures, et laissés sans entretien. Le gel et les végétaux les avaient presques tous fracturés. L’étude a ainsi mis au jour que les différents changements d’usages, les crues et les rénovations successives avaient altérés certaines parties de l’ouvrage qui nécessitaient d’être revalorisées. Le projet de restauration a tenté de redonner sa superbe au pont, en respectant fidelement l’esprit du dessin, ainsi qu’en travaillant à partir des mêmes calcaires polychromes de Bourgogne.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Extrait du relevé des désordres amont sur le le pont de Navilly,
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE 24.
Restauration du boulevard suspendu de la Chalotais
PATRIMOINE MODERNE
25.
2015-2019 Boulevards suspendus de la chalotais et de sévigné, St. Brieuc, ouvrages du XXe siècle inscrits M.H Boulevard de la chalotais/Sévigné: Préserver l’expérimentation du sidéro ciment à l’épreuve du XXIe siècle
Les murs de soutènement des boulevards de Sévigné et de Chalotais ont été imaginés et construits par l’ingénieur Louis Harel de la Noë, au début du XXème siècle précurseur du béton armé (alors appelé sidéro ciment) en région.
Vue du boulevard suspendu de la Sévigné, situé en contrebas du boulevard de la Chalotais
Il font partie d’un ensemble d’ouvrages emblématiques de Saint-Brieuc, et reconnaissable par leur polychromie: l’ancien tracé du chemin de fer des Côtesdu-Nord. Nombres de ces ponts, que de la Noë avait imaginé pour une durée de cinquante ans, n’ont pas survécus au siècle qui les a vu naitre et aux changements des pratiques de transport. Sur cette ligne, l’ingénieur dépasse largement des prérogatives fonctionelles, pour initier ce qu’il convient de nommer une démarche architecturale. Pour ce faire, il développe un style unique, dont la philosophie est basée sur la frugalité en matière, et l’ornement fabriqué par la mise en oeuvre des matériaux. Également, il emploie à grande échelle un nouveau matériau: le sidéro-ciment. Loin de l’utilisation systématique du béton armé qui apparaitra au lendemain de la seconde guerre mondiale, son utilisation est parcimonieuse. Les éléments ne sont disposés qu’aux endroits où leurs fonctions structurelle, et de préfabrication permet un réel avantage.
Faire passer la modernité d’hier dans le monde contemporain
Ces caractéristiques géométriques, constructives et la diversité des matériaux employés en font des ouvrages remarquables du développement des chemins de fer en Bretagne. À ce titre, ils ont été inscrits MH. La nature expérimentale des constructions les a fragilisés au cours du dernier siècle. En effet, la mise en oeuvre du sidéro-ciment n’a pas resisté aux outrages de l’air iodé, et un étayage a dû être mis en place. Les travaux de rénovations des murs avaient pour objet de stabiliser l’ensemble des ouvrages, de renforcer la sécurité des usagers, de nettoyer et de réparer les parements pour restituer tous les éléments tels qu’ils étaient à l’origine, tout en adaptant les constructions aux enjeux normatifs contemporains. La restauration a nécessité une étude approfondie des techniques constructives expérimentales pour l’époque, et des matériaux qui le composent, sous la surveillance de la DRAC et du CRMH. Le projet tente de conserver, ou dans certains cas, de restituer, son état d’origine, malgré les mises aux normes contemporaines. Par exemple, les dalles de cheminement de faible épaisseurs, et visibles depuis la façade sur rue, ont dû être adaptées aux problématiques de sécurité routière de l’époque, en les renforçant, tout en leur conservant l’ascpect le plus fin possible.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Différentes vues du boulevard suspendu de Sévigné
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE 26.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
27.
ÉDIFICE
ÉCHELLE I
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE 28.
LA PETITE MAISON PRODUCTIVE
29.
2020 Comblot, Perche Projet de confinement Avec LOA
Comment expérimenter un mode de vie rural et accessible pour les citadins , sans artificialiser les sols?
Les dérèglements climatiques et l’hypercentralisation nous invitent à repenser notre rapport au territoire et aux chaines de production de ce qui est essentiel à notre survie : s’alimenter, se loger, se vêtir, se soigner. Un nombre grandissant d’urbains est prêt à tenter l’expérience d’un nouveau mode de vie rural. Cependant, ils se heurtent à des difficultés structurelles : impossibilité de louer (les locations sont peu nombreuses hors des villes), manque de fonds pour l’achat, impossibilité « d’essayer » de vivre autrement pour un temps. Et si la « petite maison productive » devenait un moyen de résoudre ces questions ? Camille et Jean habitent 30m² à Paris, en faisant un bond dans l’inconnu, en venant expérimenter l’altérité du monde rural, quel mode de vie peuvent-ils gagner, à surface égale ? L’enjeu du projet est là. Offrir la possibilité de reconnexion avec ce qui est essentiel : se reconnecter au vivant, vivre avec les saisons, produire sa propre nourriture, redécouvrir les modalités du temps long.
30m2 en ville vs. 30m2 en campagne: à L’enjeu du projet est là. surfaces égales, peutOffrir la possibilité de reon vivre autrement? connexion avec ce qui est essentiel : se reconnecter au vivant, vivre avec les saisons, produire sa propre nourriture, redécouvrir les modalités du temps long. Toutes ces intentions sont articulées autour d’un élément commun : le sol. Le sol et son travail, est à notre sens la plus grande des richesses, l’essentiel, le garant du futur. La petite maison productive réinterprète les formes séculaires de l’architecture agricole normande, pour leur donner un sens dans le monde contemporain. Elle est plus petite que les fermes traditionnelles, pour correspondre à un budget limité, tout en n’utilisant que le minimum d’espace. Elle utilise les matériaux biosourcés locaux actuellement disponibles plutôt que de chercher à imiter l’ancien. Elle reprend les dispositions spatiales qui ont fait leurs preuves sous le climat normand : une partie habitat, une partie production, séparés par un espace central non isolé et pouvant être clos. Cet entre-deux articule l’intérieur et l’extérieur en accueillant toutes les activités intermédiaires. Pour prendre en compte le travail relatif au mode de vie rural, la petite maison productive propose des espaces dédiés pour faciliter les cycles de production et réinventer une relation entre habitat et production en accord avec le vivant.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Coupe de la PMP
30.
33
32
28
30
17 31 29
27
18
26 24
25
23 22
34
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Cocon production: 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
Goutière vers citerne souple Auge/préparation Plateforme sur poulie vers mezzanine Échelle vers mezzanine stockage Plan de travail Rangement Stockage graines Espace pour semis/repiquage Cellier Garde-manger
31 32 33 34
Cave Terrasse Ouest Escalier vers potager Escalier vers verger poulailler participatif
31.
9 10 8
11
7
12
4 1
19
2
5
14 15
3
16
21
N
Cocon habitat: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Poêle cuisinière Cheminée Ballon eau-chaude 150L Échelle vers mezzanine-lit Rangement étagère Rangement penderie Étagère vide-poche Toilette-sèche Compartiment sciure Douche à l’italienne
11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Banquette avec rangement Table de bistrot Frigidaire Plan de travail Évier Terrasse Est Travée intermédiaire/entrées Vélo-machine à laver Bar du vélomachine Corde à linge
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
20
6
13
32.
7
0,2
7
0,2
4
0,5
7
0,2
0,06
0,07
Bardage bois brulé, brossé et huilé
4
0,05
0,5
Chéneau métallique
Plancheïage en bois classe 4
Lambourde bois classe 4, 37x90mm
0,31
Chevron en bois classe 4, 40x60mm
0,23
Bardage bois brulé, brossé et huilé Étanchéïté
Plancheïage en bois classe 4
Équerrage métallique
Équerre métallique
Cadre fenêtre bois brulé
0,10
Poutre bois brulé, brossé et huilé, 100x175mm
Cadre fenêtre bois brulé, brossé et huilé
Goujonnage de maintien entre la maçonnerie de remplissage et le cadre en bois brulé
Brique perforée 220x110x55mm
0,055
Remplissage des cadres en briques Remplissage des cadres en briques pleines posées perpendicuailrement à la parois, 175x110x55
0,055
Brique perforée 175x110x55mm
0,055
Joint chaux Brique pleine 175x11x55
Goujonnage de maintien entre la maçonnerie de remplissage et le cadre en bois brulé
Brique pleine sur chant 220x110x45mm Brique perforée sur chant 220x110x55mm
Dalle béton existante
Joint chaux Brique perforée sur chant 220x110x55mm
0,32
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Brique pleine sur chant 175x110x55mm
0,10
Poutre bois brulé, brossé et huilé, 100x175mm
Bande stérile, brique pilée
Dallette béton armé
0,175
BRIQUES HABITÉES
2020-2021 (en cours) AEV, Montmagny, Val d’oise MOE complete/ En cours Avec LOA
Construction frugale: entre économies de matière, matériaux biosourcés et réemploi
Détail constructif de la liaison toiture/mur
Le bâtiment est conçu pour utiliser le plus de matériaux biosourcés possibles (Structure primaire et enveloppe) et de réemploi (cloisons internes, menuiseries, mobilier). En premier lieu, la structure, la toiture et les pignons sont en «bois brulé » (Shou Sugi Ban). Ce choix fait bien sur écho à l’histoire du site, mais en s’assurant que l’incendie tragique qui a ravagé l’ancien bâtiment ne puisse se reproduire. En second lieu, les interstices de la structure sont remplis de briques. La structure ainsi prise à d’autant moins de surface au feu potentielle. L’utilisation de la brique fait référence aux maisons de style « éclectique » du Val-d’Oise ainsi qu’au bureau de poste et à l’ancien séminaire de Montmagny et aux anciennes guinguettes de la Butte-Pinson. La structure en bois brûlé et ses remplissages de brique reposent sur un soubassement de briques perforées en façade. Ce détail de mise en œuvre permet au soubassement d’offrir divers habitats au non humain. Le bâtiment s’ouvre au vivant sans créer de désagrément pour l’humain. Il ne constitue pas une rupture, une frontière dans le biotope. Au contraire il permet de tisser des liens avec la faune ordinaire locale.
Détail constructif de la liaison mur/dalle
Schéma des différents appareillages de briques présents dans le bâtiment
33.
Reconstruction d’un bâtiment associatif après son incendie
L’Agence des Espaces Verts d’Île de France a souhaité reconstruire les locaux de deux associations de permaculteurs, après leur incendie en 2019. En cotraitance avec LOA, nous avons souhaité mutualiser les locaux et les salles de réunions au sein d’un seul bâtiment. Dès l’esquisse, nous avons proposé un projet traversé par l’idée de frugalité, c’est-à-dire d’utiliser la matière là où elle est utile, tout en aménageant des liens avec le vivant des jardins. Une des stratégies pour économiser la matière, et donc l’impact écologique du bâtiment, est de limiter le nombre d’ouvertures. Nous avons par conséquent réduit le nombre de portes pour un fonctionnement optimum de l’édifice. Cette économie permet d’intégrer d’autres dispositifs.
De la conception au Les objectifs de peren- chantier nité et faible impact écologique étant au coeur du projet, il était important pour nous comme pour le MOA de les tenir et de les développer pendant la phase chantier. Ce but a pu être poursuivi grâce au dialogue avec l’entreprise de construction. Les briques par exemple proviennent d’une briquetterie locale, située à moins de cinquante kilomètres du chantier. La teinte de brique originellement selectionnée n’étant plus disponible, nous avons souhaité privilégier l’emploi de matériau locaux à la simple esthétique, en demandant au fournisseur de compléter le lot par des fins de stocks d’autres teintes. Les détails des menuiseries ont également dû être adaptées en fonction des matériaux de réemploi disponibles.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Vue en perspective du bâtiment
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE 34.
Vue de la passerelle de Puteaux, plateforme haute vers le centreville
PASSERELLE DE PUTEAUX
2017-2019 Puteaux, Hauts de Seine MOE complete Pour AEI
L’importance de la collaboration avec les BET
Vue de la passerelle de Puteaux, plateforme haute vers le centreville
La conception des passerelles requiert une part importante de compétences techniques spécifiques, comme l’ingénierie structurelle ou hydraulique. L’impact de ses domaines sur le dessin est proportionelle aux contraintes. Par conséquent, il est primordial de pouvoir à toutes les étapes, dialoguer avec les partenaires techniques, et travailler en bonne intelligence. La passerelle de Puteaux par exemple, a été monté en amont puis transporté sur la Seine par barge, avant d’être soulevée et posée sur ses appuis. Les efforts de l’eau sur la structure pendant le déplacement ont nécessité de renforcer cette dernière, malgré le fait que cette charge ne soit que ponctuelle dans le temps. Cette démarche a pu être mise en oeuvre sans impacter le dessin de l’esquisse grâce au dialogue instauré avec le BET dès les premieres phases. Le passage de l’AVP au PRO, puis du dossier de DCE aux dessins d’éxécution fait souvent ressortir les contraintes techniques de façon plus marquée dans les sections par exemple, mais aussi les épaisseurs de tôles, les raccordements entre surfaces, etc. À Puteaux, la collaboration avec le BET a permis de dessiner puis de contrôler ces différents aspects, jusqu’à leur bonne réalisation.
35.
Conception de la passerelle de La passerelle de Puteaux rePuteaux lie le centre ville à son île, sur laquelle se trouve plusieurs programmes sportifs, ainsi qu’un parc. Les liaisons existantes sont très éloignées l’une de l’autre, et la construction d’un nouvel accès a permis aux usagers de cheminer dans un cadre plus qualitatif. Cette structure permet de s’inscrire dans la continuité des ouvrages sur la Seine tout en proposant une nouvelle lecture liée au franchissement de la RD. Des cheminements latéraux viennent diversifier les possibilités de parcours permettant de relier les quais. J’ai pu suivre ce projet en autonomie (au sein d’AEI) de l’AVP à la livraison, en passant par le chantier. La passerelle possède une géométrie assez complexe, faite d’arcs en caissons à sections variables construits en profilés reconstitués soudés. Le travail de dessin au PRO m’a permis de porter une attention à la manière de construire le modèle 3D pour que les arcs donnent l’impression de n’être construit que d’une seule portion de cercle (ce qui n’est pas le cas) lorsqu’il sont vus depuis la rive. La passerelle regorge de ce type de détails, auxquels il a fallu apporter une vigilance particulière au moment de la mise en oeuvre par l’entreprise.
Coupes transversales sur la travée sur RD (partie en bowstring)
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Vue de la passerelle de Puteaux, depuis la RD, côté centre-ville
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE 36.
Détails de construction de la passerelle, de la structure et des superstructures, extraits du PRO
LA PASSERELLE FLOTTANTE
2018 Pont-de-L’Arche, Eure MOE complete Pour AEI
Un projet qui s’inscrit dans un contexte particulièrement délicat
Le village de Pont-del’Arche contient de nombreux bâtiments classés au titre des monuments historiques, comme l’église Notre-Dame des Arts, et dont la covisibilité requière une intégration discrète. L’ile aux Oiseaux sur laquelle débouche l’ouvrage est par ailleurs un espace naturel préservé de grande qualité. Pour toutes ces raisons, la passerelle a été dessinée en tentant d’avoir le moins d’impact possible sur son environement: visuellement et écologiquement. Les poutres treillis latérales sont en acier autopatinable, dont la teinte brune s’intègre à la végétation environate. Par ailleurs, ce matériau évite les remises en peinture qui pollueraient la rivière. Seules les fondations de l’ouvrage nécéssitent l’utilisation de béton armé. Tous les aménagements sur l’ile sont réalisés sur pieux d’accacia battus, une manière de préserver les sols de l’artificilisation.
37.
Une passerelle qui se soulève pendant les Située dans les boucles de crues la Seine Normande, la passerelle de Pont-de-l’Arche doit remplacer le pont détruit à de nombreuses reprises qui a donné son nom à la commune. Elle enjambe l’Eure pour relier le centre-ville aux rives de la Seine, qui s’écoule en parralèle à cet endroit. Les deux rivières entrent en crues à des moments distincts, ou ensemble ce qui peut considérablement faire augementer le niveau d’eau. Pour faire le lien entre les pentes habitées et l’altimétrie basse de l’ile sans générer une pente d’accessibilité trop importante, il a été choisi en concertation avec les BET structure et hydrolique de retenir une solution de passerelle flottante. L’ouvrage repose ainsi de part et d’autre sur des caissons en polypropilène. En période de régime courant de l’Eure, les caissons sont invisibles, cachés dans des fosses. La passerelle permet le passage des embarcation sous elle. En période de crue, l’eau s’engouffre dans ces dernières et soulève l’ouvrage pour le garder hors du contact de toute ambacle. Ce fonctionnement est purement activé par la poussée d’archimède et ne nécessite aucune aide motorisée.
CV - GÉOGRAPHIE - QUARTIER - ÉDIFICE
Vue de la passerelle depuis l’ile aux Oiseaux