Lucien clergue

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Lucien CLERGUE 1934-2014


Lucien CLERGUE



Quelques éléments de biographie

• Lucien Clergue, né le 14 août 1934 à Arles (France) et mort le 15 novembre 2014 à Nîmes (France • photographe français. Il est le premier photographe à être élu membre de l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France. • Il en fut le Président pour l'année 2013.


Quelques éléments de biographie • Lucien Clergue a commencé à apprendre le violon à l’âge de 7 ans et atteint très rapidement un excellent niveau. • Mais ses parents n’ayant pas les moyens, il ne pourra poursuivre les études de musique au conservatoire


• En 1949, il apprend les rudiments de la photographie. Il a alors 15 ans …. Ses premiers travaux sont marqués par la mort, les bombardements, il photographie les charognes des bords du Rhône, les corridas. Puis ce sera les nus de la mer, les paysages de Camargue et les éléments qui la compose: l’eau, le sable, les herbes, les signes du vent.


• En 1953, (alors âgé de 19 ans) lors d'une corrida aux arènes d'Arles, il force le destin en mettant ses photos sous le nez de Pablo Picasso.

• Celui-ci est subjugué et demande à en voir d'autres. Pendant un an et demi, le jeune Clergue travaille dans le but d'envoyer des photos à Picasso et de nourrir sa curiosité.


Cocteau s’inspirera des photos de gitans de Clergue pour dÊcorer la Chapelle de Villefranche sur Mer


C'est durant cette période que parallèlement aux « charognes », il crée la série des « Saltimbanques » ou « La grande récréation ». Le 4 novembre 1955, pour la première fois, Lucien Clergue se rend à Cannes chez Picasso qui le reçoit à bras ouverts. Leur amitié durera près de trente ans, jusqu'à la mort du Maître en 1973. Le livre Picasso mon ami (Éditions Plume) retrace les moments importants de leur relation.


Toute la vie de création artistique du photographe est alimentée par ses amitiés avec le monde artistique. Il découvre et lance le gitan Manitas de Plata avec qui il fera le tour du monde. Il côtoie des écrivains tels que Saint John Perse, Michel Tournier, des artistes de son temps, monde qu’il photographie régulièrement.


Dès 1968, il fonde avec son ami JeanMaurice Rouquette, conservateur des Musées d'Arles et l'écrivain Michel Tournier les premiers éléments des Rencontres Internationales de la Photographie qui deviendront les Rencontres d'Arles


Il invite à Arles les photographes les plus célèbres des États-Unis (Ansel Adams, André Kertesz, Robert Mapplethorpe…), du Japon (Eikoh Hosoe)… Ils donneront les premiers « atelier de photo » à Arles.


Lucien Clergue

a œuvré sans cesse pour la reconnaissance de la photographie comme un art à part entière au même titre que la peinture la gravure ou la sculpture. Il y parviendra en l'inscrivant en tant que telle au Ministère de la Culture, puis en contribuant à la création de l'École Nationale Supérieure de la Photographie à Arles en 1982.


Lucien Clergue est certainement le seul autodidacte en France à être reçu Docteur en Photographie à l’Université de Provence, Marseille, en 1979. Sa thèse publiée sous le titre Langage des sables ne comporte aucun mot mais des images, c'est l'écriture avec la lumière, elle sera préfacée par Roland Barthes. Il est régulièrement invité dans les plus grandes universités étrangères telles que Harvard et donne de nombreuses conférences à l’étranger.


Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 2003 et est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France, le 31 mai 2006, à l'occasion de la création d'une nouvelle section consacrée à la photographie (no VIII). Sa réception sous la coupole a eu lieu le 10 octobre 2007. Titulaire du premier fauteuil dédié à la photographie, Lucien Clergue a retracé dans son discours l'histoire de la photographie.


Nécrologie du Journal LE MONDE SUR LUCIEN CLERGUE


« Lucien Clergue a sa statue, et son personnage est même devenu un petit santon que les touristes de passage peuvent acheter. Le papi à la barbe blanche et aux discours teintés d'accent provençal, qui aimait raconter ses souvenirs avec son ami Picasso sans jamais se lasser, est la figure tutélaire des Rencontres d'Arles. Lire aussi : Lucien Clergue (1934-2014), missionnaire de l’image Figure majeure de la photographie en France, il est mort à 80 ans, soit dix jours après son grand ami, le guitariste gitan Manitas de Plata, dont il a lancé la carrière internationale en jouant les intermédiaires avec des producteurs américains.


Cet Arlésien pur jus, issu d'un milieu modeste et qui rêve d'abord de devenir violoniste, photographie des cadavres d'oiseaux sur les berges du Rhône. Il montre ses images, au culot, à Picasso, il n'a pas 20 ans. C'est le début d'une longue amitié et d'une belle carrière de photographe. Ses images de taureaux morts (ses « charognes ») ou de débris sur la plage, ses nus particulièrement osés pour l'époque – il en tirera un livre célèbre, Née de la vague (1965), le rendent rapidement célèbre. Son premier livre, Corps mémorable (1957), accompagné de poèmes de Paul Eluard, d'une introduction de Jean Cocteau, et orné d'une couverture de Picasso, est un succès. Exposé au MoMa en 1961


A Arles, le photographe Sa réputation va bien au-delà des frontières : il est l'un des rarrissimes français à bénéficier d'une exposition au MoMA de New York. En 1961, le directeur du département de photographie Edward Steichen l'expose et lui achète une dizaine de photographies. Lucien Clergue deviendra, toute sa vie, un activiste de la photographie, qu'il tente de promouvoir comme un art – une notion moquée à l'époque. C''est lui qui propose à Jean-Maurice Rouquette, conservateur du musée Réattu à Arles, de créer un département de photographie, une première en France, nourrie des dons de tous les photographes de l'époque.


Mais sa plus grande œuvre reste sans aucun doute les Rencontres d'Arles, qu'il crée en 1969 avec l'écrivain Michel Tournier et JeanMaurice Rouquette : il transforme le festival local, dédié au départ à la musique, en des rencontres autour de la photographie et des expositions d’images dans la ville, et bientôt dans les églises. Il fait venir toutes les grandes figures de l'époque, amis et relations, venus de partout comme Ansel Adams, qui organisent des conférences et des stages pratiques sur place. L'Arlésien donne ainsi un coup de fouet décisif à la diffusion de la culture photographique en France. Le festival, d’abord rendez-vous à la bonne franquette de copains et d'amateurs, deviendra au fil des ans une manifestation incontournable, une référence mille fois copiée à travers le monde. En 2014, le festival avait rendu hommage par une grande exposition à son fondateur à l'énergie inépuisable »


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Extrait du discours de Lucien Clergue : Lucien Clergue dans la Bibliothèque Mazarine Lucien Clergue dans la Bibliothèque Mazarine © Brigitte Eymann / Institut de France « Croyez bien que la tentation me fut très forte de suivre le précepte de Boris Pasternak : "l’homme est muet, seule l’image parle", car je n’aurais pas eu à prononcer ce discours. Toutefois, je vais tenter de vous entretenir de photographie, et de photographes. Voyons d’abord l’étymologie. Photo-graphie : écriture avec la lumière. Ainsi la chose est entendue : c’est l’art le plus vieux du monde, puisque le big-bang de la création de l’univers fut le premier flash du Dieu créateur. Revenons pour l’instant aux circonstances de cette séance historique de l’Académie : Arago écrit au Président du Conseil des Ministres et le presse de révéler au monde les principes de l’invention de Niepce et Daguerre afin que les citoyens de nations étrangères n’en puissent tirer profit avant nous. [...] »


« Croyez bien que la tentation me fut très forte de suivre le précepte de Boris Pasternak : "l’homme est muet, seule l’image parle", car je n’aurais pas eu à prononcer ce discours. Toutefois, je vais tenter de vous entretenir de photographie, et de photographes.


Voyons d’abord l’étymologie. Photo-graphie : écriture avec la lumière. Ainsi la chose est entendue : c’est l’art le plus vieux du monde, puisque le big-bang de la création de l’univers fut le premier flash du Dieu créateur. Revenons pour l’instant aux circonstances de cette séance historique de l’Académie : Arago écrit au Président du Conseil des Ministres et le presse de révéler au monde les principes de l’invention de Niepce et Daguerre afin que les citoyens de nations étrangères n’en puissent tirer profit avant nous. [...] »







• Il n’y a, ou plutôt, il n’y avait que deux sièges réservés à la photographie à l’Académie des Beaux-Arts. Lucien CLERGUE et…. Yann Arthus-Bertrand… • Depuis le décès de Lucien CLERGUE, il n’y pas pas eu de remplacement, et je crois bien qu’il n’y en aura pas …


• A écouter chez vous, tranquillement • http://www.franceinter.fr/emission-regardezvoir-lucien-clergue


• La petite vidéo pour finir en beauté !


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