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T+A Solitaire et HA-200

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Bose QC Earbuds

Bose QC Earbuds

6600 €

T+A

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4800 €

S o l i ta i re P et H A 2 0 0

La marque allemande spécialisée dans l'audio haut de gamme T+A s'est lancée récemment sur le marché du casque audio de salon avec un bien joli duo. Animés de la même ambi�on qu'à l'accoutumée, le casque planaire Solitaire P et le DAC/ampli casque HA 200 veulent frapper extrêmement fort et s'imposer comme des références absolues. De quoi donner des

sueurs froides aux maîtres du genre ? par Guillaume Fourcadier

Un luxe qui se donne les moyens, tout en sobriété et précision

Comment se faire admirer en toute discrétion ? T+A a la réponse avec ce duo tout à fait dans la lignée esthétique de ses électroniques Hifi classiques. Le casque Hifi Solitaire P tout d'abord, est un exemple rare de modèle haut de gamme harmonieux et vraiment sobre. Il possède ce côté à la fois simple mais très efficace, sans défaut formel mais sans véritable élan artistique, ce qui lui donne des airs de Sennheiser HD 600 en plus haut de gamme. Ce casque arbore des oreillettes ovales élégamment striées, des grilles d'aération dévoilant simplement de très larges transducteurs et leurs connecteurs, ainsi que des coussinets au cœur rouge s'accordant très bien avec le noir et le gris aluminium de l'ensemble. Bien qu'il ne soit pas pliable, le T+A Solitaire P dispose d'oreillettes rabattables à plat et possède un câble détachable. Cela permet de jongler simplement entre un cordon à terminaison jack 6,35 mm et un autre à terminaison jack 4,4 mm symétrique (livré en standard). Alors que les casques Hifi haut de gamme de la concurrence sont loin d'être tous irréprochables sur

le plan de la qualité de fabrication, T+A fait parler son savoir-faire premium. Le fabricant allemand livre ainsi une étonnante symbiose entre sobriété et qualité de construction. Le T+A Solitaire P repose entièrement sur la qualité des matériaux, qui s'accorde parfaitement avec la simplicité apparente des lignes. Les oreillettes et le reste de la structure sont entièrement en aluminium usiné et anodisé. Un ensemble du plus bel effet, sans aucune petite bavure ou imprécision. De la vraie qualité allemande. Pour un peu plus de luxe, la sellerie (les habillages des coussinets) est principalement composée de cuir très doux, auquel se mêlent des accents de velours. Les coussinets sont ainsi recouverts de cuir sur la tranche externe et de velours sur la surface en contact avec les oreilles et le crâne - idem pour le bandeau repose-tête. Une belle qualité générale, pour un casque parfaitement assemblé. Seul petit défaut selon nous, les branches de réglage en acier sont un peu trop fines. De manière très subjective, nous pouvons regretter le petit manque de prise de risque de la part de T+A. Les casques Hifi Focal (Stellia et Utopia) ainsi que le Meze Empyrean, par exemple, paraissent au moins aussi bien finis, tout en étant un peu plus audacieux en matière de design. Le confort est tout aussi sérieux que la fabrication, puisque malgré ses 490 g, le poids du T+A Solitaire P est bien réparti sur le crâne. La tenue est également bonne, tant que l'utilisateur ne balance pas la tête trop fortement.

Un DAC/ampli casque qui impose la norme du haut de ses vumètres

Aux côtés de ce casque déjà très ambitieux, le colossal DAC/ampli casque T+A HA 200 est une expérience à part entière, un produit véritablement au sommet de son art. Évoquant quelques rares amplificateurs très haut de gamme, il affiche une sobriété impériale et une qualité de fabrication hors du commun, avec un coffret tout en aluminium. Que ce soit son épaisse façade usinée ou les larges dissipateurs recouvrant ses flancs, le T+A HA 200 est extrêmement impressionnant et d'un sérieux irréprochable. Le design est parfait dans son genre. Tout serait d'une implacable sobriété si T+A n'avait pas décidé, comme ultime marque de luxe, de placer de splendides vumètres rétroéclairés en façade. Sur le plan ergonomique, il est tout aussi difficile de le prendre en défaut. Le T+A HA 200 dispose de pratiquement toutes les entrées et sorties numériques et analogiques possibles pour ce type d'appareil : entrées optique Toslink, coaxiale en RCA, coaxiale BNC, USB type B, AES/EBU sur prise XLR - et même 3 HDMI (dont une de type ARC), malheureusement en option. En façade, les sorties casques offrent le choix entre le jack 6,35 mm, les prises symétriques jack 4,4 mm et XLR 4 broches. Cette dernière connexion peut également être utilisée en tant que sortie préamplifiée, afin d'être raccordée à un ampli de puissance (même si son ���

placement n'est pas le meilleur qui soit pour ce type d'usage). Le T+A HA 200 est un vrai centre de contrôle ultra complet. L’appareil est même livré avec une belle télécommande en aluminium, rechargeable grâce à un port USB placé à l'arrière du produit. Cette télécommande assez simple permet d'accéder à la plupart des réglages, également accessibles via les boutons présents en façade. Parmi ces réglages : un mode Loudness accentuant assez intelligemment le bas du spectre, un réglage séparé des basses et des aigus, l'accès à différents filtres en sortie de DA et même à un mode NOSDAC (non oversamplé). Seule manque peut-être une véritable unité DSP qui permettrait une égalisation avancée. Pour un futur HA 200 V2 ?

Une plongée profonde dans l'équilibre

Le constructeur se donne ici les moyens de ses ambitions, en propulsant le casque avec un transducteur maison très moderne, baptisé TPM 3100. De type orthodynamique (orthoplanar), celuici n'est pas révolutionnaire sur la forme, mais semble aller jusqu'au bout du concept. L'ensemble magnétique couvre ainsi presque la totalité des oreillettes, car il se repose sur un réseau d'aimants de différentes tailles, suivant la forme ovale du profil des oreillettes. Pour fonctionner de concert, une bobine plane est déployée sur l’intégralité de la membrane. Cette approche n'est pas totalement nouvelle, mais très optimisée. La majorité des casques planaires reposent généralement sur des réseaux carrés ou rectangulaires, plus simples à mettre en place mais limitant la taille de la membrane. Le genre planaire est ainsi conçu qu'il affiche rarement de parti pris radical en termes de signature sonore, mais il existe des approches plus ou moins chaleureuses ou tranchantes. N'espérez pas cela de T+A, car le combo Solitaire P et HA 200 est tout aussi sobre à l'écoute que l'est son design. Les transducteurs du casque se veulent les plus irréprochables possible d'un point de vue technique, sans coloration marquée. Sans être absolument neutre, le Solitaire P possède une réponse en fréquence très régulière dans les basses, quoique pas aussi étendue que certains, des médiums très droits et des aigus certes un poil oscillants, mais d'un équilibre général certain. Un casque qui, sur les mesures, est un modèle de régularité et de maîtrise, reléguant presque les phénomènes de distorsion aux oubliettes. À l'écoute, allié au très technique HA 200, ce Solitaire P donne l'une des sonorités les plus équilibrées que nous ayons pu expérimenter. Rien ne semble jamais déborder ni s'ajouter au message. À l'instar de ce que propose le Stax SR-009S (dans un registre légèrement différent), un morceau plat reste plat, un morceau énergique conserve son énergie sans jamais être agressif, tandis qu’une piste détaillée et dynamique sera parfaitement retranscrite, dans toutes ses nuances. Le registre des aigus, qui constitue souvent le talon d'Achille des casques planaires, est ici la véritable force du Solitaire P. Ce casque monte extrêmement haut et de manière très linéaire, sans aucune difficulté. Un produit presque de la trempe des excellents modèles électrostatiques tant il paraît naturel dans cette gamme de fréquences. Certes le Stax SR-009S demeure toujours intouchable sur ce point, mais le T+A est l'un des meilleurs du genre. À l'inverse, les basses pourront paraître un peu trop sages. Malgré leur justesse technique, l'impact et la sensation d'enveloppement n’atteignent pas encore le niveau des meilleurs Audeze. Le Solitaire P ne manque clairement pas de puissance ni d'énergie brute, mais ce n'est pas sa qualité première.

La scène sonore n'est pas spécialement large, mais toujours d'une vraie cohérence, distillant une bonne profondeur et une séparation des instruments assez fabuleuse. Ce casque n'en met pas plein la vue, mais ne donne presque jamais de sensation de manque. Pour servir le caractère pacifique du Solitaire P, le T+A HA 200 s'affirme comme l'un des DAC/amplis les plus techniques et les plus sobres qui soit, faisant de son intransigeance une véritable force. Il procure à la restitution sonore un niveau de détails proche de la perfection et une capacité d’adaptation à pratiquement tous les modèles de casques du marché. Cet appareil repose à la fois sur une conversion moderne en Dual-DAC de puces type Quad-DAC (quatre canaux de conversion utilisés par canal audio), mais surtout sur une amplification maison très élaborée. Dérivé des séries T+A HV, le HA 200 fonctionne en pure classe A à base de transistors MOS-FET ultra linéaires. Son architecture est exigeante et énergivore (jusqu'à 100 W de consommation), mais permet de faire passer un cap à des casques réputés compliqués à alimenter comme les Sennheiser HD 600 et HD 800. Le HA 200 est un vrai seigneur dans son genre, qui ne fait aucun compromis technique, quitte à passer pour triste face à des amplificateurs pourtant moins performants. Niveau de détails, linéarité, gestion des casques énergivores ou des écouteurs intra-auriculaires les plus timides, ce DAC/ampli est l'un des appareils les plus aboutis technologiquement parlant. Pas d'emphase, de scène sonore volontairement élargie : le message sonore est au plus près de la source. Totalement adapté à la personnalité du casque T+A Solitaire P, le DAC/ampli casque HA 200 lui permet d'exprimer pleinement ses qualités. Il s'agit d'un duo sonore qui, clairement, a été conçu comme un ensemble presque indissociable. Pour légèrement nous faire mentir, un mode Loudness existe, lequel permet d'apporter un peu plus d'assise dans le bas du spectre, à défaut de réellement changer la personnalité du Solitaire P. Un raccordement de ce casque au DAC/ampli Auris Euterpe révèle par exemple un potentiel légèrement plus joueur pour le casque, un caractère plus gras, mais il perd alors de sa substance technique et n'est plus aussi exceptionnel dans les aigus.

En résumé

Très haut de gamme, le casque orthoplanaire T+A Solitaire P et le DAC/ampli casque T+A HA 200 ne s’adressent pas à tout le monde. Aussi sobres par la forme que dans leur sonorité, ces deux produits sont les représentants d'une approche Haute Fidélité au sens le plus strict du terme : pas de coloration, seulement un très haut niveau technique. Deux éléments exceptionnels, à un tarif d'exception. ■

Spécifications T+A Solitaire P

•Type : casque Hifi ouvert •Transducteur : orthodynamique •Réponse en fréquence : 5 Hz – 54 kHz •Impédance : 80 Ohms •Sensibilité : 104 dB / mW •Distorsion : < 0,015 % (100 dB) •Poids : 490 g

Notre avis T+A Solitaire P

Construction Confort

Performances Musicalité

Spécifications T+A HA 200

•Type : DAC et ampli casque de salon •Conversion : Double Quad-DAC (Dual-DAC) •Mode NOS-DAC (non oversamplé) activable •Compatibilité : PCM 32 bits/768 kHz, DSD1024 •Séparation des canaux décodant le PCM et le DSD •Amplificateur : double mono à technologie HV Amp, étage de puissance en Classe A •Entrées numériques : USB, AES-EBU, BNC, coaxiale, optique, HDMI (optionnel) •Entrées analogiques : 1 double RCA, 1 double XLR 3 broches •Sorties casques : jack 6,35 mm, jack 4,4 mm, XLR 4 broches (fonctionne également en sortie préampli) •Réponse en fréquence : 0,1 Hz – 200 kHz •Dimension : 34 x 32 x 10 cm (l x p x h) •Poids : 6,5 kg •Finition : gris ou noir

Notre avis T+A HA 200

Construction Ergonomie

Performances Musicalité

Conception à l'ancienne, le charme qui va avec

Ni totalement obsolète ni vraiment moderne, le design des SR-009S et SRM-700T est caractéristique de l'héritage très ancien du constructeur japonais. L'ensemble a quelque chose de délicieusement figé dans le temps, porté par un design un peu rétro. Avec ses oreillettes rondes, le SR-009S est presque un hommage, certes lointain, au tout premier casque de la marque, le SR-1, sorti il y a plus de 60 ans. Le casque SR-009S est ainsi typique d'un Stax haut de gamme. La conception est simple, usant de lignes sobres et classiques, et enveloppée d'éléments aux accents vintage. Tout est assez gris, mais pas forcément triste, les belles grilles/ électrodes plaquées or apportent un peu de couleur et d'éclat. Le produit évoque davantage les années 1970/1980 que 2020, mais paraît presque moderne par rapport aux Stax SR-L700 et SR-L500 pourvus d'oreillettes rectangulaires. La fabrication, estampillée "Made in Japon", est un peu dans la même veine. Les oreillettes ainsi que la majeure partie de la structure sont en aluminium anodisé, l'arceau de type ARC (nom donné par Stax) est assemblé à partir d'une lame d'acier engoncée dans une structure en plastique mat, le repose-tête est taillé dans une simple épaisseur de cuir (mais avec des supports de réglage en plastique) et les coussinets en mousse sont revêtus de cuir d'agneau (pour la portion en contact avec les oreilles) et de similicuir (partie externe). D'une manière générale, le Stax SR-009S fait montre d'un certain sens du premium, mais n'a clairement pas l'exigence moderne des casques T+A, des modèles haut de gamme de Hifiman, du Meze Empyrean ou des références Hifi de Focal. Certains éléments de conception ne sont plus vraiment au goût du jour et restent dans la lignée d’une tradition artisanale. Une des accroches des branches s'est par exemple dévissée lors de notre test. Le câble de raccordement de ce casque est très atypique, car son rôle est à la fois de transporter le signal audio et de transmettre la tension de polarisation (580 V) nécessaire aux transducteurs électrostatiques. Celui-ci est ainsi plat et assez lourd, en particulier à cause de son imposante terminaison à cinq broches. Derrière cette apparence un peu antique, chaque conducteur est en cuivre OFC 6N (99,9999% de pureté) plaqué argent. Si la forme de ce casque a quelque peu vieilli, le confort est parfaitement en phase avec les produits modernes et tout simplement divin. La technologie électrostatique n'a pas besoin d'une très lourde structure magnétique comme ce qui existe sur les casques orthoplanaires, ce qui permet au Stax SR009S de conserver un poids convenable (environ 450 g, sans compter le câble). Le fabricant a eu la bonne idée de développer un bandeau repose-tête permettant un réglage de la hauteur, le casque peut donc s'adapter à toutes les morphologies ; la pression sur le crâne s’en trouve parfaitement répartie. Un vrai modèle du genre, prêt à être porté pendant des heures et à supporter quelques oscillations de tête sans choir. L'amplificateur Stax SRM-700T possède en substance le même caractère que le SR-009S. Tout est très simple, spartiate sans vraiment être austère. Il n’arbore pas d'écran indicatif, de Led, ni même de réglages avancés : cet amplificateur porte une certaine simplicité à l'ancienne, une timidité que l'on retrouve dans son architecture à lampes presque dissimulée. Tout en façade se résume à un bouton d'allumage, à un potentiomètre de volume et à deux prises pour casque électrostatique. À l'arrière, on trouve une entrée XLR et une RCA, ainsi qu'une sortie RCA, laquelle peut fonctionner en sortie Ligne (mode bypass) ou en préamplification. La qualité de fabrication est plus qu'honnête, mais la finition n'a volontairement rien de luxueux. Là encore, le charme vintage permet de faire en partie illusion, mais difficile pour le SRM-700T de soutenir la comparaison esthétique avec des amplificateurs pour casques électrostatiques comme le WES de Woo Audio, ou même des modèles plus classiques comme le Nirvana d’Auris Audio, qui profitent tous deux d’écrins bien plus raffinés.

Une technologie à part

La technologie des transducteurs électrostatiques n'a rien à voir avec celle intégrée dans les casques électrodynamiques et orthodynamiques ; elle reste la plus prometteuse techniquement, du moins en théorie. Ici, virtuellement aucun problème de distorsion, puisque la masse de la membrane est quasi négligeable du fait de sa finesse et de l'absence de bobine venant l'alourdir. Une membrane de transducteur électrostatique est à la fois très légère et très réactive, ce qui est particulièrement intéressant pour la transcription des aigus. Le déplacement de la membrane s'effectue par un phénomène d'attraction et de répulsion entre deux électrodes, suivant le principe physique de la loi de Coulomb (une des bases en électrostatique). La membrane est polarisée en permanence par une tension continue de 580 V et prise en sandwich entre deux électrodes recevant le signal audio. Toute la surface de la membrane étant polarisée, son déplacement est parfaitement uniforme, contrairement à la technologie électrodynamique (asservie à une bobine centrale) et, dans une ��� ON-mag >> mars/avril 2021-2 59

moindre mesure, à la technologie orthoplanaire (quasi-uniformité du déplacement). Stax dote le SR-009S d’une membrane ultra fine en mylar. Celle-ci est épaulée par les nouvelles électrodes haut de gamme MLER 2 (Multi-LayerElect-Rods), améliorations des modèles MLER développées spécialement pour le premier SR-009. La forme très étudiée et la précision extrême de leur gravure permettent d'optimiser le flux d'air traversant leurs petites ouvertures tandis que le placage or réduit encore la résistance de ces larges structures. Sur ce point, Stax a fait un véritable travail d'orfèvre, qui se confirme dans la qualité sonore du produit. Pour propulser ce casque particulier, l'amplificateur SRM-700T, l'un des derniers de la marque japonaise, est forcément un peu à part. Bien que son rôle consiste toujours à amplifier un signal audio, ses ordres de grandeurs et la polarisation nécessaire de la membrane font que sa conception diffère largement de celle d'un amplificateur classique. Il s’agit d’un modèle de type hybride, puisqu'il utilise des transistors FET soigneusement sélectionnés (paire parfaitement accordée) pour l'étage d'entrée et des lampes 6SN7 (de fabrication russe) montées en Push-pull pour l'étage de puissance. L'intérêt des lampes se justifie légèrement plus dans le domaine de l'électrostatique que dans celui des casques Hifi traditionnels. D'une part leur fonctionnement à plusieurs centaines de volts reste dans les mêmes ordres de grandeurs que celui des transducteurs électrostatiques ; d'autre part, l'impédance extrêmement élevée du casque permet de se passer plus facilement de transformateur de sortie. Le Stax SRM-700T est alors relativement simple dans son approche et ne comporte que très peu de composants, tous de type discret.

Le son d'un autre monde

Dès les premières notes, le Stax SR-009S déploie les extraordinaires qualités de ses transducteurs électrostatiques. Il distille une atmosphère sonore tout simplement unique, à la fois immensément détaillée et très pure. La signature acoustique de ce casque n'est pas totalement neutre, mais clairement équilibrée. Seules quelques petites fluctuations dans le commencement des aigus tranchent avec la belle unité proposée. Les basses sont bien étendues, les médiums d'une rigueur absolue et que dire de l'aération et de la fluidité des aigus ! Grande qualité des transducteurs électrostatiques, le haut du spectre est poussé bien au-delà des limites de l'audition, le tout avec une facilité, une régularité et un naturel désarmants. Plus que tout autre casque testé, le Stax SR-009S est un révélateur des bons et des mauvais mixages. Sans jamais sonner de manière agressive ou désagréable, il est aussi plat qu'il est possible de l'être sur un enregistrement plat et totalement grandiose sur un morceau grandiose. Favorisant les genres à dynamique très élevée, ce casque est un champion pour reproduire les moindres détails musicaux comme les petits frottements de cordes ou les nuances de simples tapotements. Une

expérience si précise et sans emphase qu'elle permet vraiment au SR-009S de se démarquer des autres modèles haut de gamme. Tout apparaît de manière limpide sans que le trait ne soit jamais forcé, sans que l'on remarque d'accentuation dans les fréquences. Une vraie expérience de Haute Fidélité. Ce casque est incroyablement bon pour faire ressentir une ambiance Live, le son brut d'un morceau enregistré tel quel. Que ce soit pour reproduire l'atmosphère intimiste d'un bar de Jazz, un concert orchestral, ou un petit enregistrement de musicien solo, aucun autre casque ne vient titiller son sens du micro détail ou la justesse de ses timbres. Sa scène sonore, large mais surtout très profonde, lui permet pratiquement de s'asseoir aux côtés d'un HD800 de Sennheiser. Ce dernier conserve un avantage certain sur la largeur de sa scène sonore, mais n'offre pas cette fascinante qualité de séparation des instruments. À l'inverse, il ne faut pas lui demander d'être trop rentre-dedans, de délivrer un son brutal. Le Stax SR009S conserve en permanence une personnalité aérienne, une pureté qui semble lui interdire de chanter de manière un tant soit peu grasse. Ce n'est clairement pas l'énergie qui lui manque, mais le brin de folie nécessaire. Si le SR-009S n'est pas le modèle le plus polyvalent qui soit, il est difficile lui opposer une concurrence sur ses styles musicaux de prédilection, à savoir le Classique, le Jazz, la musique instrumentale en général. Ses seules réelles limitations, en dehors de sa personnalité sonore, sont davantage à rechercher du côté de l'amplificateur SRM-700T. Bien qu’il soit déjà très bon, avec une réponse en fréquence très étendue, l'architecture à lampes trouve ses limites bien avant celles des transducteurs électrostatiques. Quelques distorsions harmoniques assez caractéristiques des tubes se retrouvent à la mesure de l'ensemble et une montée de la distorsion dans les basses, parfois légèrement audible, apparaît, phénomène qui ne vient clairement pas du casque lui-même, mais plutôt de l'ampli. La qualité technique est plus que correcte pour ce type d'amplification assez difficile à concevoir proprement, suffisamment pour que le SR-009S exprime déjà ses immenses qualités, mais certains amplificateurs pour casques électrostatiques d'autres marques permettront certainement d'aller encore plus loin. Si tout n'est pas parfait avec ce duo Stax SR-009S et SRM-700T, nous sommes tout de même en présence d'un des systèmes les plus exceptionnels de la Hifi casquée. Une expérience très exigeante, mais vraiment à part. ■

Spécifications Stax SR-009S

•Type : casque Hifi ouvert électrostatique •Electrodes MLER 2 plaquées or •Réponse en fréquence : 5 Hz – 42 kHz •Capacitance : 110 pF •Impédance : 145 kOhms (à 10 kHz) •SPL : 101 dB / 100 V RMS •Max SPL : 118 dB (400 Hz) •Tension de polarisation : 580 V continu •Câble en cuivre OFC 6N plaqué argent •Poids : 450 g (sans câble), 580 g (avec câble)

Notre avis Stax SR-009S

Construction Confort

Performances Musicalité

Spécifications Stax SRM-700T

•Type : amplificateur pour casques électrostatiques •Architecture : hybride •Transistors FET en étage d'entrée, lampes 6SN7 (OTL) en amplification de puissance •Réponse en fréquence : courant continu – 100 kHz •Gain : 60 dB •DHT < 0,01% (1 kHz à 100 V RMS) •Impédance d'entrée : 50 kOhms en RCA, 100 kOhms en XLR •Tension de sortie max : 340 V RMS (1 kHz) •Tension de polarisation : 580 V •Température de fonctionnement/humidité : entre 0 et 35°C, humidité de l'air inférieure à 90 % •Entrées : RCA et XLR •Sorties : RCA et 2 prises casques •Consommation : 54 W •Dimensions : 240 x 103 x 393 mm (l x h x p) •Poids : 5,7 kg

Notre avis Stax SRM-700T

Construction Ergonomie

Performances Musicalité

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