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Roch Marc Christian Kaboré Président de la République du Burkina Faso
SOMMAIRE
8 BURKINA FASO : « LE PAYS DES HOMMES INTÈGRES » 12 DES OPPORTUNITÉS D’INVESTISSEMENT DANS UN ENVIRONNEMENT FAVORABLE 14 CE QU’IL FAUT RETENIR DU PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL 2016-2020 16 ENTRETIEN : « L’OBJECTIF EST DE CRÉER UN CLIMAT DE CONFIANCE PROPICE AUX INVESTISSEMENTS » STÉPHANE OUÉDRAOGO, CONSEILLER SPÉCIAL DU PRÉSIDENT DU BURKINA FASO EN CHARGE DES FINANCES, DES QUESTIONS ÉCONOMIQUES ET DES INVESTISSEMENTS 18 CONJONCTURE MACROÉCONOMIQUE : LES VOYANTS SONT AU VERT
20 UNE ÉCONOMIE OUVERTE AUX ÉCHANGES ET À L’INVESTISSEMENT 22 ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES : « DOING BUSINESS BETTER »
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25 DES GAGES JURIDIQUES ET INSTITUTIONNELS POUR LES INVESTISSEURS 29 ENTRETIEN : « L’API-BF EST LA PRINCIPALE INTERFACE ENTRE LES INVESTISSEURS PRIVÉS ET L’ADMINISTRATION PUBLIQUE » BINTOU DIALLO, DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’AGENCE DE PROMOTION DES INVESTISSEMENTS AU BURKINA FASO (API-BF) 32 AMÉLIORER LA GOUVERNANCE POLITIQUE 34 ENTRETIEN : « L’ÉTAT NE SE SUBSTITUE PAS À UN PARTENAIRE PRIVÉ » - ALIZATOU ROSINE COULIBALY, MINISTRE DE L’ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DU DÉVELOPPEMENT
36 AGRICULTURE : AMÉLIORER LA PRODUCTIVITÉ ET RENFORCER LA TRANSFORMATION LOCALE 38 TERRE, EAU : DES ATOUTS INSUFFISAMMENT EXPLOITÉS 40 OBJECTIF « AGROBUSINESS » 42 TÉMOIGNAGE - « NOTRE PARTENARIAT AVEC LES BAILLEURS REPOSE SUR NOS RÉSULTATS » - WILFRIED YAMÉOGO, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SOFITEX 44 ÉLEVAGE : UN SECTEUR À FORT POTENTIEL SOUS-RÉGIONAL 46 FOCUS - LE PROJET D’ÉLEVAGE LAITIER DE OUAGADOUGOU, UN EXEMPLE DE COLLABORATION PRIVÉ/PUBLIC 48 PISCICULTURE : UNE DEMANDE NATIONALE LARGEMENT INSATISFAITE PAR LA PRODUCTION LOCALE 50 ENTREPRISE - SN-CITEC, UN RETOUR DES BÉNÉFICES ET DES INVESTISSEMENTS
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52 UNE CROISSANCE MINIÈRE PLUS INCLUSIVE POUR FAIRE DE L’INDUSTRIE UN MOTEUR DE L’ÉCONOMIE
SOMMAIRE
78 TERTIAIRE : DES SERVICES PLEINS D’AVENIR 80 COMMERCE : UN SECTEUR À « REFORMALISER » 81 UN SECTEUR BANCAIRE EN EFFERVESCENCE 82 BAISSE DES TARIFS : VERS UN ACCROISSEMENT DE LA CONCURRENCE DANS LES TIC
54 LE BOOM DE L’INDUSTRIE AURIFÈRE
83 ENTRETIEN : « LES TAUX ET LES EXIGENCES DES BANQUES SONT EXCESSIFS » MAMADOU TRAORÉ PDG DE BAKOU LOGISTICS
56 ENTREPRISE : ENDEAVOUR REDOUBLE D’AMBITION AU BURKINA FASO
84 TOURISME : UN JOYAU À POLIR
58 INDUSTRIES MANUFACTURIÈRES : UNE COMPÉTITIVITÉ À AMÉLIORER
86 CULTURE, ARTISANAT, SPORT : DES TALENTS À ACCOMPAGNER
61 FOCUS - LES PÔLES DE CROISSANCE 62 FOCUS - BAGRÉ : UN PÔLE PILOTE POUR MONTRER LA VOIE DE LA TRANSFORMATION DES MATIÈRES PREMIÈRES
64 INFRASTRUCTURES : CONSTRUIRE LES VOIES DU DÉVELOPPEMENT BURKINABÈ 66 TRANSPORT : LE CARREFOUR DE L’AFRIQUE DE L’OUEST 68 EAU : DES PROGRÈS À CONFIRMER 69 ÉNERGIE : UN PLAN AMBITIEUX POUR AMÉLIORER L’OFFRE ET RÉDUIRE LES COÛTS 72 FOCUS : UNE NOUVELLE LOI POUR FACILITER LES INVESTISSEMENTS PRIVÉS DANS L’ÉNERGIE 73 HABITAT : 40 000 LOGEMENTS À CONSTRUIRE
88 RESSOURCES HUMAINES : DES BASES SOLIDES POUR DÉVELOPPER LE BURKINA FASO 90 SANTÉ : UN DÉFI MAJEUR 92 FORMATION : UNE OFFRE DOMINÉE PAR LE TERTIAIRE, MAIS QUI SE DIVERSIFIE 94 EMPLOI : UN MARCHÉ À FORMALISER 95 ENTREPRISE - L’IST VEUT S’ÉRIGER EN PÔLE D’EXCELLENCE
96 INDEX 97 FOCUS - LES INSTITUTIONS EN CHARGE DE LA FACILITATION DES INVESTISSEMENTS 99 FOCUS - LES CODES DES INVESTISSEMENTS SECTORIELS AU BURKINA FASO 102 LES PROJETS PRIORITAIRES DU PNDES
ÉDITO
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M. Paul Kaba Thiéba, Premier ministre
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ÉDITO
DES ÉCHANGES CONSTRUCTIFS ENTRE LE BURKINA ET SES PARTENAIRES Le Burkina Faso a adopté en juillet 2016 un nouveau référentiel de développement à savoir son Plan national de développement économique et social (PNDES). Ce plan s’inscrit dans le cadre de la mission confiée au gouvernement par le président de la République, son Excellence Roch Marc Christian Kaboré, celle de poser les fondements d’un Burkina Faso « de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice ». Un Burkina Faso bâti avec les citoyens et selon les aspirations légitimes et profondes qu’ils exprimèrent lors de l’insurrection populaire de 2014. Élaboré à l’issue d’un processus participatif, il traduit au niveau global et sectoriel les priorités nationales du mandat présidentiel. Le PNDES s’inscrit dans une dynamique de transformation structurelle de notre économie, afin que chaque Burkinabè, grâce à une croissance inclusive et durable, puisse y trouver sa place. Pour réaliser ce plan de développement, nous souhaitons pouvoir compter sur le soutien de nos partenaires, mais aussi sur leur capacité à échanger avec nous. C’est pourquoi nous l’avons présenté dans le cadre d’une conférence, afin que vous puissiez
juger des opportunités offertes par notre pays dans l’agroindustrie, les mines, l’énergie, le tourisme ou encore les services. Sans attendre cet événement, le gouvernement a commencé à mettre en œuvre de nombreux projets et réformes, pour poursuivre les efforts déjà accomplis par notre pays, classé parmi les plus avancés en Afrique en termes d’amélioration du climat des affaires. Puisque nos institutions doivent survivre à leurs géniteurs, notre ambition est effectivement d’instaurer un système qui garantisse la liberté d’entreprendre, la paix, la cohésion sociale, la sécurité, la primauté du droit, la transparence dans la gestion des affaires publiques et l’alternance. Nous nous engageons à relever le défi de la bonne gouvernance aux niveaux politique, administratif, économique, local et environnemental. Nous souhaitons donc par ce guide vous présenter les potentialités considérables dont regorge notre économie. Car c’est à vos côtés que nous désirons transformer le Burkina Faso. Les PPP que notre programme privilégie pour la réalisation de nombreux projets ne visent-ils pas, justement, à optimiser les performances respectives des secteurs public et privé ?
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INTRODUCTION
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BURKINA FASO « LE PAYS DES HOMMES INTÈGRES »
UN PAYS CARREFOUR, UNE TERRE D’HOSPITALITÉ Le Burkina Faso est situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest. Il partage ses frontières avec la Côte-d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin, au sud, le Mali, au nord, et le Niger, à l’est. Sa superficie est de 274 000 kilomètres carrés. Situé à environ une heure trente minutes de vol des capitales des pays limitrophes, il offre une base régionale idéale pour rayonner dans l’espace UEMOA. Il est un point de transit stratégique pour les échanges commerciaux inter-pays. DEUX GRANDES SAISONS CLIMATIQUES Le Burkina Faso a un climat intertropical. On y distingue deux saisons à durées inégales : une saison des pluies de 3 à 4 mois, qui
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s’étale de juin à septembre, et une saison sèche de 8 à 9 mois, qui se déroule d’octobre à mai. La période favorable au tourisme est celle qui va du mois de novembre au mois de février, car elle n’est pas pluvieuse et offre des températures raisonnables. La période de chasse s’étend du 1er décembre au 31 mai. UNE POPULATION JEUNE ET ENTREPRENANTE Selon les estimations de l’Institut national de la statistique et de la démographie burkinabè, la population comptait 18,5 millions d’habitants en 2015. Les personnes âgées de moins de 20 ans représentent 59% de cette population, qui croît à un rythme de 3,1% par an. Terre d’hospitalité, le Burkina Faso est le fruit de nombreuses migrations de peuples venus d’horizons divers qui se sont établis pour former aujourd’hui une
Détail de la mosquée de Bobo Dioulasso
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INTRODUCTION
communauté de 63 groupes ethniques. Y vivent des hommes et des femmes travailleurs et déterminés. LES LANGUES PARLÉES La langue officielle du Burkina Faso est le français et les langues nationales les plus parlées sont le mooré, le dioula et le fulfuldé. UN PAYS DE DIALOGUE Le Burkina Faso est subdivisé en treize régions administratives, 45 provinces et 352 communes. Les deux principales villes sont Ouagadougou, la capitale politique, et BoboDioulasso, la capitale économique. C’est un pays démocratique et laïc. Il dispose d’institutions fortes et applique le multipartisme. Les libertés d’expression y sont garanties. Le pays occupe le premier rang en Afrique francophone en ce qui concerne la liberté de la presse et le 5e sur le continent, juste après l’Afrique du Sud. Le Burkina Faso est une terre aux traditions multiséculaires
qui est le résultat d’une quête permanente de dialogue social. Il est riche de sa diversité et prône le dialogue inter-religieux et la coexistence pacifique. UN PAYS INTÉGRÉ DANS LA DIPLOMATIE MONDIALE Avec un leadership affirmé sur le plan régional et international, le Burkina Faso promeut la paix et l’intégration entre les peuples à travers une participation active aux instances des ensembles régionaux et internationaux. Il est membre du Conseil de l’Entente, du G5 Sahel, du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), de l’Autorité du LiptakoGourma, de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations Unies.
Chefferie traditionnelle burkinabè
Manifestations lors du renversement du président Blaise Compaoré
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INTRODUCTION
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LES FORMALITÉS D’ENTRÉE AU BURKINA FASO Visa Pour les ressortissants des États membres de la CEDEAO, l’entrée au Burkina n’est pas conditionnée par l’obtention d’un visa. Les ressortissants des autres pays doivent obtenir un visa d’entrée auprès de la représentation diplomatique burkinabè la plus proche de leur zone de résidence. Ceux qui le désirent peuvent également se faire établir un visa à leur arrivée à l’aéroport international de Ouagadougou. Santé Un certificat international de vaccination contre la fièvre jaune est requis pour entrer dans le pays. Les vaccinations contre l’hépatite et la méningite sont recommandées. Le paludisme étant une affection courante au Burkina Faso, une prophylaxie antipaludéenne est préconisée.
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INTRODUCTION
Mali Niger
Ouagadougou
Ghana
Togo
Côte d’Ivoire
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INTRODUCTION
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DES OPPORTUNITÉS D’AFFAIRES DANS UN ENVIRONNEMENT FAVORABLE Le gouvernement du Burkina Faso a donné rendez-vous au monde, à Paris, en décembre 2016, pour lui présenter son Plan national de développement économique et social (PNDES) et l’inviter à y prendre part. L’occasion de rappeler les multiples atouts dont dispose le pays, que voici présentés. Un gouvernement comptable devant le peuple Le Burkina Faso a organisé en novembre 2015 des élections démocratiques à l’issue desquelles un gouvernement conscient d’être comptable devant ses électeurs a été élu. Une volonté réformatrice qui se traduit sur le terrain Le cadre institutionnel du Burkina Faso (Constitution, codes des investissements, codes sectoriels...) est en train d’être revu à l’aune des demandes politiques, sociales
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et économiques exprimées par la société depuis trois ans. Le gouvernement socialdémocrate accorde un rôle accru au secteur privé et travaille à une meilleure articulation de ce dernier avec l’administration. Un pays au cœur de la CEDEAO Frontalier de six pays auxquels il est relié par la route, le Burkina Faso se situe au cœur de l’Union économique et monétaire ouest-africaine et de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest. Cela représente un marché de près de 300 millions d’individus au sein duquel la liberté de circulation des personnes, des biens et des capitaux est garantie. Foncier : un enjeu désamorcé Le Burkina Faso est l’un des rares pays africains à avoir éclairci les conditions d’accès au foncier afin d’attirer des investisseurs sécurisés.
Le président burkinabè en compagnie de président de la Banque africaine de développement
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INTRODUCTION
Nombre de secteurs disposent de marchés nationaux, régionaux ou mondiaux en demande :
routes, énergie, TIC…), ainsi que dans la réorganisation de leur gestion, en privilégiant les partenariats public-privé.
> C’est le cas de l’agriculture et de l’agrobusiness, dans lequel le pays a déjà investi avec ses partenaires financiers dans le cadre d’ambitieux pôles de croissance. L’élevage génère des produits demandés dans la sous-région.
> Reconnu à l’international comme un pays de culture, d’artisanat et même de sport grâce aux festivals et au Tour cycliste le plus connu d’Afrique qu’il organise avec régularité, le Burkina regorge d’opportunités dans ces domaines, notamment en termes d’amélioration du marché de l’artisanat.
> L’or est devenu en six ans l’un des moteurs de l’économie burkinabè. Le développement du secteur minier (20% du potentiel ouestafricain) se poursuit afin qu’il contribue encore plus à l’essor d’autres filières et au bien-être de tous les citoyens. > Le gouvernement est décidé à investir dans ses infrastructures (santé, éducation,
> L’un des pays les plus accueillants d’Afrique, le Burkina Faso offre un grand nombre de possibilités d’investissement dans le tourisme, à Ouagadougou, dans les réserves de chasse de l’Est, dans le Sahel ou encore dans la savane autour de Bobo-Dioulasso.
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INTRODUCTION
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CE QUIL FAUT RETENIR DU PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL 2016-2020 Il se décline pour cela à travers trois axes stratégiques : Adopté le 20 juillet 2016, le Plan national de développement économique et social s’appuie sur le programme du président Kaboré, ainsi que sur la vision Burkina 2025, tout autant qu’il prend en compte les engagements internationaux du pays. Il succède à la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) 2011-2015. Il est imprégné de la conjoncture sociopolitique et sécuritaire récente, dont les points culminants ont été l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, la tentative de coup d’État du 16 septembre 2015 et l’attaque terroriste du 15 janvier 2016. Il met en lumière la forte demande sociale en matière de justice et de sécurité, d’accès à l’emploi, et à des infrastructures et des services sociaux de qualité. Atteindre une croissance forte et inclusive Son objectif global est de transformer structurellement l’économie burkinabè pour atteindre une croissance forte, durable, résiliente et inclusive. En tant que référentiel national des interventions de l’État et de ses partenaires sur la période 2016-2020, il vise une croissance cumulative du revenu par habitant à même de réduire la pauvreté, de renforcer les capacités humaines et de satisfaire les besoins fondamentaux, dans un cadre social équitable et durable.
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> le premier, « réformer les institutions et moderniser l’administration », est consacré au renforcement de la gouvernance dans ses dimensions politique, administrative, sécuritaire, économique et locale ; > le deuxième, « développer le capital humain », met l’accent sur l’éducation, la formation professionnelle et technique, la santé, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement ; > le dernier, « dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois », vise l’amélioration de la productivité agricole, l’accroissement de la valeur ajoutée des industries agroalimentaires et des industries de services. Deux leviers complémentaires seront mis en œuvre : > le renforcement des secteurs d’appui au développement industriel, notamment l’énergie, les infrastructures de transport, la technologie, le système éducatif et le secteur primaire en ce qui concerne sa productivité ; > la construction d’un tissu industriel compétitif et durable. Des objectifs raisonnables et ambitieux L’ambition du PNDES est d’atteindre à
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l’horizon 2020 un taux de croissance économique annuel moyen de 7,7%, de créer 50 000 emplois décents par an, de réduire l’incidence de la pauvreté à moins de 35%, de ramener la croissance démographique à 2,7%, d’accélérer le niveau de développement du capital humain, ou encore de changer les modes de production et de consommation dans une perspective de développement durable. 8 000 milliards de FCFA promis par la communauté internationale En décembre dernier, le pays a levé 12,2 milliards d’euros (8000 milliards de FCFA, hors PPP) lors de la présentation de son plan à la communauté internationale, à Paris. Une somme record qui prouve s’il le fallait la confiance placée dans le pays par les bailleurs de fonds et ses partenaires internationaux. Le coût global de la mise en œuvre du PNDES est estimé à 15 395,4 milliards de FCFA. La part consacrée aux dépenses en capital (investissements et transferts en capital) est de 54,6%, correspondant à une enveloppe globale de 8 408,2 milliards de FCFA. La stratégie de financement retenue repose sur une approche multi-partenariale qui associe tous les acteurs de la vie économique, tant publics que privés (épargne nationale et sous-régionale, emprunts obligataires, PPP…). Le financement sera assuré à hauteur de 63,8% par l’État, preuve de son engagement.
INTRODUCTION
« Atteindre à l’horizon 2020 un taux de croissance économique annuel moyen de 7,7%, créer 50 000 emplois décents par an, réduire l’incidence de la pauvreté à moins de 35%. » -
INFRASTRUCTURES, SOCIAL, SECTEUR PRODUCTIF… À CHAQUE SECTEUR, SON MODE DE FINANCEMENT La stratégie de mobilisation des ressources cible aussi bien les ressources intérieures qu’extérieures. Elle accorde la priorité à une mobilisation accrue de dons pour financer les secteurs à caractère social. Les prêts concessionnels sont orientés vers les secteurs productifs et les infrastructures sont priorisées dans un souci de respect des ratios de viabilité et de soutenabilité de la dette publique. Le PPP sera un outil privilégié de mobilisation des ressources pour financer les pôles de croissance et le développement du secteur agricole, des mines, des infrastructures, de l’énergie, du tourisme, de l’artisanat, de l’industrie et des PME-PMI. Dans le souci d’une meilleure efficacité, deux dispositifs de suivi seront activés : le mécanisme de conférences des partenaires et le suivi des conclusions et recommandations issues de ces conférences.
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INTRODUCTION
TÉMOIGNAGE
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L’OBJECTIF EST DE CRÉER UN CLIMAT DE CONFIANCE PROPICE AUX INVESTISSEMENTS Stéphane Ouédraogo Conseiller spécial du président du Burkina Faso en charge des finances, des questions économiques et des investissements Quelle est l’architecture actuelle des institutions en charge d’accompagner les investisseurs, notamment dans le cadre de PPP ?
Le cadre des investissements est en train d’être revu dans de nombreux secteurs (mines, agriculture, énergie, logements…). Quelle est la ligne directrice suivie à travers ces changements ? La ligne directrice suivie est celle de la mise en œuvre de la réforme des institutions et de la modernisation de l’administration. Cela est indispensable pour que l’État puisse contribuer efficacement au développement inclusif et durable du pays, l’objectif étant de créer un climat de confiance sain propice aux investissements. Cela implique de définir les règles relatives au fonctionnement d’institutions fortes, cohérentes, responsables et au service du peuple, afin de relever le défi de la bonne gouvernance politique, administrative, économique, locale et environnementale. La mise en place d’un système juridique indépendant et la mise en œuvre d’une politique de rupture dans la gestion des finances publiques sont également essentielles.
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Les réformes ont permis de mettre en place un dispositif institutionnel de plus en plus spécialisé dans la promotion, la facilitation et l’accompagnement de l’investissement privé. Dans le cadre des PPP, la Stratégie nationale de développement du PPP, adoptée en septembre 2011, constitue la base de référence du cadre institutionnel mis en place à partir de juillet 2012, avec la création de la direction en charge du PPP, logée à la Direction générale de la coopération (DGCOOP) du ministère de l’Économie, des Finances et du Développement. L’Agence de promotion des investissements du Burkina Faso (API-BF), créée en 2013, est l’interlocuteur et la porte d’entrée des investisseurs. Sa mission est d’accueillir, d’orienter et de garantir leur accompagnement par l’État. Elle fait partie des structures opérationnelles de promotion de l’investissement, au nombre desquelles nous pouvons également citer l’Agence pour la promotion des exportations, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, l’Agence de financement et de promotion des PME/PMI, les Guichets uniques du foncier…
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INTRODUCTION
« Le secteur privé a été fortement impliqué dans l’élaboration du PNDES » -
Des efforts particuliers doivent-ils être faits pour rendre le PNDES attractif aux entrepreneurs burkinabè ? Le secteur privé a été fortement impliqué dans l’élaboration du PNDES ainsi que pour la mobilisation des ressources. Après la conférence des bailleurs de fonds de Paris, un Forum sur les PPP a été organisé pour mieux outiller le secteur privé dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national. Pour rendre l’environnement des affaires plus attractif, le gouvernement mettra en place des mécanismes de financement adaptés aux besoins de transformation structurelle de l’économie et incitera le secteur informel vers sa formalisation. De plus, en vue de promouvoir la bonne gouvernance économique, il est à noter que la planification, la gestion et le financement du développement seront les principaux instruments de politique économique. À cet effet, le gouvernement a décidé d’adopter quatorze secteurs de planification, de faire passer le taux de pression fiscale de 14,2% en 2015 à 20,1% en 2020 et d’augmenter le taux d’absorption des ressources extérieures de 59% en 2014 à 100% à partir de 2018.
Le président Kaboré au siège du MEDEF (patronat), en France
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INTRODUCTION
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CONJONCTURE MACROÉCONOMIQUE LES VOYANTS SONT AU VERT Les perspectives de croissance économique au Burkina Faso sont favorables, avec 6,2% enregistrés en 2016 et 7,6% attendus en 2017, selon les dernières estimations du ministère de l’Économie (janvier 2017), en forte hausse par rapport aux prévisions précédentes. Une situation notable alors que le pays a été affecté ces trois dernières années par une transition politique aussi difficile que le contexte sécuritaire régional et la chute des cours de ses principaux produits d’exportation, l’or et le coton. Cette tendance positive résulte justement du retour à des institutions démocratiques en 2015, ainsi que de la vigueur de presque tous les secteurs d’activité du pays. Les principales filières, toutes marquées par le caractère informel du marché de l’emploi, demeurent l’agriculture (17,4% du PIB), le commerce (14,9% du PIB), l’extraction (11,3% du PIB), l’élevage (10,6% du PIB) et la construction (9,6%). L’élevage et la production céréalière en forme La croissance du secteur primaire a été de 3% en 2015 contre 2% en 2014. Elle a été portée par la production céréalière (+ 3% par rapport à la campagne précédente), en hausse grâce notamment à la mise à disposition aux producteurs de plus de 4 000 tonnes de semences améliorées, d’intrants, d’équipements agricoles et d’appui-conseil. Le coton, principale culture de rente, a quasiment stagné en 2015, à 714 000 tonnes (+ 0,8%). L’élevage a enregistré une crois-
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sance de 3% (2,7% en 2014), notamment grâce à des actions d’amélioration de la sécurité alimentaire et à des campagnes de lutte contre les pathologies animales. L’égrenage de coton et les mines tirent le secondaire Le secteur secondaire a enregistré une croissance ralentie à 3,4% en 2015, soit un peu plus de la moitié de la performance atteinte en 2014. Il reste dominé par l’égrenage de coton (6,1% de croissance) et l’extraction d’or et de manganèse, dont les cours ont baissé sur le marché international. Ce dernier secteur a quasiment stagné, en lien avec des mouvements sociaux qui ont entraîné la réduction de l’activité dans certaines mines d’or et de manganèse. Mais les perspectives sont favorables à court terme, avec l’entrée en production de nouvelles mines d’or notamment. Un secteur tertiaire toujours dynamique Le secteur tertiaire demeurait en 2015 aussi dynamique qu’en 2014, avec une croissance de 5%. Il est stimulé par le commerce, les télécommunications et les services financiers, qui comptent 17 établissements. Bien que faiblement diversifié, ce secteur est relativement stable. Il est marqué par un faible taux de bancarisation, mais le contexte évolue rapidement avec l’arrivée de services de banques mobiles (téléphonie) et l’explosion de la microfinance. Avec 82 institutions et 1,4 million de clients, le Burkina occupait au sein de l’UEMOA la deuxième position en termes de dépôts,
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INTRODUCTION
PIB PAR SECTEUR, EN % DU PIB (Source : « Perspectives économiques en Afrique 2016 »)
2010
après le Sénégal, avec 153,8 milliards de FCFA. Les branches du transport, du tourisme et de l’hôtellerie ont été négativement impactées par le contexte politique récent, mais leurs perspectives avec le retour au calme sont bonnes. Budget et inflation maîtrisés Malgré, encore une fois, un contexte difficile, les finances publiques sont restées stables en 2015. Le déficit budgétaire global, couvert par le soutien des partenaires techniques et financiers du Burkina Faso (FMI, Banque mondiale, BAD), mais aussi par ses emprunts obligataires sur le marché de l’UEMOA, est resté modéré à 2,5 % du PIB, contre 1,8 % en 2014. Les pressions inflationnistes devraient elles aussi demeurer raisonnables, sous la norme communautaire de l’UEMOA de 3 %. Commerce extérieur : des opportunités pour rééquilibrer la balance Le pays reste déficitaire dans ses échanges commerciaux au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO. Selon l’édition 2013 du rapport de surveillance commerciale dans l’espace UEMOA, le taux de couverture des exportations par les importations du pays était de moins de 30 % en 2012 et sa part dans les échanges au sein de l’Union représentait 7,9 %, la quatrième position après la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Mali. Le Burkina Faso, de par sa position géographique et sa production (élevage, agriculture et agro-industrie), dispose pourtant d’un potentiel commercial conséquent pour rééquilibrer sa balance commerciale.
Administration publique Autres services et défense; sécurité sociale obligatoire 2,1 % Intermédiation financière, immobilier, 16,8 % locations et activités de services 4,4 % aux entreprises 35,5 % Transports, entreposage et communications
Agriculture, foresterie, pêche et chasse
4,3 %
15,4 % 0,3 % Commerce de Dont pêche 7,1 % gros et de détail ; 5,1 % 7,5 % réparation de 0,8 % véhicules automobiles Activités extractives et hôtels et restaurants Activités de fabrication Construction Production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau 2015 Administration publique Autres services et défense; sécurité sociale obligatoire 2,3 % Intermédiation financière, immobilier, 20,7 % locations et activités de services 6% aux entreprises 34 % Transports, entreposage et communications
Agriculture, foresterie, pêche et chasse
3,4 %
14,9 % 0,2 % Commerce de Dont pêche 11,3 % gros et de détail ; 9,6 % 4,4 % réparation de 0,8 % véhicules automobiles Activités extractives et hôtels et restaurants Activités de fabrication Construction Production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau
PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES (Source : « Perspective économique en Afrique 2016 », « e » estimations, « p » prévisions) * Estimations non mises à jour du PEA 2016
Indicateurs
2014
2015 (e)
2016 (p) 2017 (p)
Croissance du PIB
5
4,8
5 *
5,9 *
Croissance du PIB/hab.
2,1
1,8
2,1*
3 *
Inflation
-0,3
0,8
2
1,9
Solde budgétaire (% PIB)
-1,8
-2,5
-3,1
-3,7
Compte courant (% PIB)
-6,1
-4,5
-5,3
-6,9 19
20
Une cimenterie du groupe marocain Ciments de l’Afrique
1
UNE ÉCONOMIE OUVERTE AUX ÉCHANGES ET À L’INVESTISSEMENT
Le Burkina Faso a affirmé depuis un quart de siècle son option pour une économie de marché fondée sur les principes de la libre entreprise. La libéralisation est effective et tous les secteurs d’activité, y compris de l’énergie ou du transport aérien, sont ouverts au privé. Pour promouvoir l’investissement privé, moteur du développement, et générer une croissance durable, le pays a mis en place un environnement des affaires compétitif, régi par un ensemble de normes et de textes législatifs et réglementaires conformes aux bonnes pratiques internationales. Cet ensemble, déjà performant, est en cours de révision pour renforcer les droits et garanties octroyés aux investisseurs.
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UNE ÉCONOMIE OUVERTE AUX ÉCHANGES ET À L’INVESTISSEMENT
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ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES : « DOING BUSINESS BETTER » L’engagement du pays dans la poursuite des réformes d’amélioration du climat des affaires et de la promotion de l’investissement privé lui ont permis d’être classé en 2011 au 4e rang des cinq pays réformateurs les plus constants au niveau mondial. Ces efforts sont suivis, appréciés et encouragés par les acteurs du développement et sont reflétés dans les rapports successifs « Doing Business » de la Banque mondiale. Dès 2006, le Burkina Faso a d’ailleurs procédé à la mise en place d’un programme dédié, « Doing Business Better in Burkina Faso ». Des démarches moins coûteuses et plus rapides L’amélioration du classement du Burkina Faso est liée à l’adoption de dispositions réglementaires qui ont permis de réduire aussi bien le nombre de procédures que
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les coûts de création des entreprises, et de lever la contrainte liée au montant du capital minimum nécessaire à la création d’une société. Le gouvernement a adopté pour cela un décret, le 26 mai 2014, qui permet d’établir les statuts des Sociétés à responsabilité limitée (SARL) par acte sous seing privé ou par acte notarié. Quant au décret du 26 mai 2016, il a permis de rendre libre le niveau de capital social nécessaire à la création des SARL. Il est logique que le classement Doing Business 2016 du Burkina Faso reflète la constance du pays dans la poursuite des réformes, y compris durant la période de transition récente. Il reflète également un regain de confiance des investisseurs suite à la stabilisation politique du pays à l’issue des élections présidentielle (novembre 2015), législatives et municipales (mai 2016).
Vue du centre-ville de Ouagadougou
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UNE ÉCONOMIE OUVERTE AUX ÉCHANGES ET À L’INVESTISSEMENT
CLASSEMENT GLOBAL DU BURKINA FASO PAR CATÉGORIE ENTRE 2015 ET 2017 (Source : rapport Doing Business 2017)
2015
2016
2017
Classement général
149
142
146
Création d’entreprise
153
77
72
Octroi de permis de construire
71
61
61
Raccordement à l’électricité
182
181
181
Transfert de propriété
149
137
136
Obtention de prêts
128
134
139
Protection des investisseurs minoritaires
143
145
145
Paiement des taxes et impôts
153
149
150
Commerce transfrontalier
102
104
104
Exécution des contrats
163
161
161
Règlement de l’insolvabilité
112
113
112
CLASSEMENT « DOING BUSINESS » DES PAYS DE L’UEMOA EN 2016 (Source : rapport Doing Business 2016)
Pays
Rang
Côte d’Ivoire
142
Burkina Faso
143
Mali
143
Togo
150
Sénégal
153
Bénin
158
Niger
160
Guinée-Bissau
178 CLASSEMENT « DOING BUSINESS » 2016 DU BURKINA FASO DANS L’INDICATEUR « CRÉATION D’ENTREPRISE » (Source : Rapport Doing Business 2016)
Indicateurs
Burkina Faso
Afrique subsaharienne
OCDE
Délai (jours)
13
26,8
8,3
Coût (% du revenu/hab.)
43,5
53,4
3,2
Capital minimum versé - % revenu/hab.
28,5
45,1
9,6
23
UNE ÉCONOMIE OUVERTE AUX ÉCHANGES ET À L’INVESTISSEMENT
Réforme du cadre des affaires : les objectifs du PNDES Le Plan national de développement économique et social (PNDES) 2016-2020 vise à promouvoir une bonne gouvernance économique qui permette de mettre en œuvre une politique budgétaire de rupture, orientée vers les priorités de développement. Il vise à rationaliser les politiques publiques, à instaurer un climat de confiance propice aux investissements et à renforcer les capacités du secteur privé, notamment des PME-PMI, tout comme les capacités de planification, de gestion et de financement du développement. Cela implique de lutter davantage contre la corruption et la fraude, ainsi que de promouvoir une plus grande transparence dans la gestion des finances publiques. Ces ambitions ne sont pas des vœux pieux et pour chacun des domaines concernés, le PNDES a fixé des objectifs précis : Pour améliorer la cohérence des politiques publiques, la proportion des référentiels de planification validés par la Commission nationale de planification du développement (CNPD) et celle des départements ministériels appliquant le budget programme devront être de 100% dès 2018. Le taux de pression fiscale devra passer de 14,2% en 2015 à 20,1% en 2020.
INVESTIR AU BURKINA FASO
Une loi sur le pilotage et la gestion du développement devra être adoptée avant 2019. Elle instituera quatorze secteurs de planification et définira une typologie des politiques publiques ayant pour fondements des référentiels à long terme (30 ans), assortie d’orientations stratégiques à moyen terme. Une relecture du cadre juridique et institutionnel des PPP est prévue, alors que le cadre des marchés publics sera réformé, en même temps qu’une loi d’orientation en matière d’aménagement du territoire devra être adoptée. La proportion des dossiers judiciaires sur la fraude et le blanchiment classés sans suite doit être nulle à l’horizon 2020. En termes de coopération au développement, le gouvernement souhaite accroître le taux de prévisibilité de l’aide pour le porter à 80% en 2020, et atteindre un taux d’absorption des ressources de 100% dès 2018, contre 59% en 2014, en rationalisant les unités de gestion des projets et programmes. Le PNDES vise à accroître le potentiel du secteur informel en l’accompagnant vers une plus grande formalisation et ainsi réduire sa part dans la valeur ajoutée du secteur tertiaire à 15%, contre 20,7% en 2015.
« Atteindre un taux d’absorption des ressources de 100% dès 2018, contre 59% en 2014. » -
24
INVESTIR AU BURKINA FASO
UNE ÉCONOMIE OUVERTE AUX ÉCHANGES ET À L’INVESTISSEMENT
DES GAGES JURIDIQUES ET INSTITUTIONNELS POUR LES INVESTISSEURS L’ambition du PNDES est de continuer à promouvoir la bonne gouvernance économique pour accroître l’efficacité des interventions de l’État et de ses partenaires, et ainsi dynamiser le secteur privé.
d’actions prioritaires 2014-2019, nouvelle référence du secteur pour le gouvernement. Celle-ci vise à rendre la justice plus performante, plus accessible et plus protectrice des droits.
Des libertés garanties
Des tribunaux dédiés aux contentieux d’affaires
Le système judiciaire burkinabè protège et sécurise tout investisseur qui veut se consacrer à des activités de conception, production et commercialisation dans le cadre de la libre circulation des personnes et des biens. Le Burkina Faso a récemment réalisé d’importants efforts pour améliorer sa qualité et sa fiabilité. Il a notamment adopté le 22 janvier 2014 une Politique nationale de la justice (PNJ) dotée d’un plan
Bien que de création récente, à Ouagadougou en 2009 et à Bobo-Dioulasso en 2010, les tribunaux de commerce ont contribué à renforcer la sécurisation juridique des investisseurs. 119 avocats d’affaires (dont 101 personnes physiques et 18 sociétés civiles professionnelles d’avocats) assistent juridiquement les investisseurs dans les contentieux commerciaux.
LE SYSTÈME JUDICIAIRE BURKINABÈ Il comprend actuellement : le Tribunal de grande instance, le Tribunal du commerce, le Tribunal d’instance
AFFAIRES COMMERCIALES TRAITÉES DE 2011 À 2015 (Source : Ministère de la Justice, Direction des statistiques sectorielles)
2011
2012
2013
2014
2015
Affaires nouvelles
504
590
633
769
848
dont référés
170
254
277
343
397
Décisions rendues
461
512
567
610
713
dont référés
142
230
256
313
341
Décisions rédigées
449
503
546
596
621
dont référés % décisions rédigées / décisions rendues
150
226
244
313
249
97,4 %
98,2 %
96,3%
97,7 %
87,1 %
la Cour d’appel, le Tribunal administratif, le Tribunal du travail la Cour des Comptes, le Conseil d’État, la Cour de cassation la Cour commune de justice et d’arbitrage / OHADA, la Cour de justice de l’UEMOA et la Cour de justice de la CEDEAO
25
UNE ÉCONOMIE OUVERTE AUX ÉCHANGES ET À L’INVESTISSEMENT
INVESTIR AU BURKINA FASO
Dans le cadre de la mise en œuvre des mécanismes alternatifs de règlement des différends, le Burkina Faso a créé le Centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation de Ouagadougou (CAMC-O), qui renforce le dispositif de sécurisation juridique des investisseurs. Il a pour missions de contribuer à l’assainissement de l’environnement juridique et judiciaire, de promouvoir la pratique de l’arbitrage et/ou de la médiation par l’information, la formation et la sensibilisation, et de mettre en œuvre des procédures alternatives. Il permet aux chefs d’entreprises de régler rapidement des différends avec leurs partenaires tout en
continuant à avoir des relations d’affaires avec eux. En neuf années de fonctionnement, le CAMC-O a traité 402 dossiers dans les délais impartis, soit trois mois au maximum. Par ailleurs, le système judiciaire burkinabè garantit l’exécution des contrats, l’application des accords internationaux et des arrêts des organismes spécialisés, notamment ceux de la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) et du Centre international de règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI).
RÉPARTITION DES DOSSIERS PAR MODE DE RÈGLEMENT AU SEIN DU CAMC-O (Source : CAMC-O)
26
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Arbitrage
22
16
Médiation
5
15
TOTAL
27
31
2015 TOTAL
11
8
18
10
18
16
36
155
18
78
28
28
20
31
11
234
29
86
46
38
38
47
47
389
INVESTIR AU BURKINA FASO
Une fiscalité incitative À la suite de plusieurs réformes fiscales, le Burkina Faso a mis en place un système moderne conciliant les objectifs budgétaires de l’État et l’impératif de promotion de l’investissement privé. Les différentes réformes ont également contribué à la prise en compte des attentes des entreprises en termes de simplification de la législation et des procédures, de transparence, de cohérence et de stabilité du système fiscal. Une législation du travail moderne Depuis l’adoption d’une loi portant code du travail en 2008 qui garantit la liberté d’embauche, d’emploi et de licenciement, le Burkina Faso est le leader des pays de l’UEMOA et de l’espace OHADA en matière de réglementation dans ce domaine. Celui-ci a introduit des avancées significatives sur deux points : l’élimination des rigidités sur le marché et le renforcement de l’efficacité de l’administration du travail. Il reconnaît à tout investisseur le droit de diriger son entreprise en fonction des contingences de l’environnement. Il introduit plus de lisibilité, de transparence et de prévisibilité dans la gestion des ressources humaines et dans le règlement des contentieux liés au travail. Au-delà du Code du travail, le Burkina Faso a ratifié plusieurs conventions internationales en matière de protection des droits des travailleurs. Il s’est engagé à observer les normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) dans le strict respect de la tripartite.
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PRINCIPALES INFORMATIONS FISCALES À RETENIR Droit commun Taux de la TVA : 18% pour les opérations à l’intérieur et 0% pour les exportations, exonération de la vente des produits non transformés de l’agriculture Taux impôt sur les sociétés : 27,5% Taux Impôt sur les Revenus des Valeurs Mobilières : 12,5% réduit de moitié (6,5%) pour les trois premiers exercices. L’IRVM est un acompte déductible de l’impôt sur les sociétés Aucun droit d’enregistrement sur les actes de sociétés (constitution, augmentation de capital, cession d’actions…) Libre accès au foncier, sous forme de location (bail emphytéotique) ou à titre de propriété par acquisition avec un droit d’enregistrement fixé à 8% de la valeur de l’immeuble Contribution des patentes en fonction du chiffre d’affaires prévisionnel ou réalisé, assorti d’un droit proportionnel de 8% de la valeur locative de l’établissement professionnel Mesures spéciales fiscales en faveur des PMI-PME Exonération de la contribution des patentes pendant deux exercices à compter de la date de démarrage effectif de leurs activités, dûment constaté par l’administration fiscale Mesures spéciales fiscales ayant adhéré aux centres de gestion agréés Réduction de 30% de l’impôt sur les bénéfices Réduction de 50% du minimum forfaitaire de perception Réduction de 20% de la taxe patronale et d’apprentissage Dispositifs sectoriels Des dispositifs particuliers d’incitation à l’investissement (Code des investissements, Code minier, Loi portant régime fiscal et douanier spécial applicable aux investissements réalisés dans les pôles de croissance) accordent d’importants avantages à tout investisseur remplissant certaines conditions (sans distinction de nationalité) et des exonérations des droits et taxes de la fiscalité intérieure et de porte pendant des périodes variant entre 5 et 7 ans en fonction du volume des investissements réalisés. 27
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INVESTIR AU BURKINA FASO
Une lutte contre la corruption pérennisée Une législation foncière « pro-investisseurs » Le difficile accès au foncier – industriel, agricole ou autre – est un mal commun à de nombreux pays qui nuit aux investissements, nationaux et internationaux, et à propos duquel le Burkina Faso a pris les devants. Le pays a procédé à la relecture de sa législation foncière de manière à impulser une réelle transformation de l’économie et notamment du développement rural. Dans ce cadre, les textes portant révision de la loi Réorganisation agraire et foncière (RAF) ont été adoptés le 2 juillet 2012. En outre, l’adoption et la promulgation de la loi du 24 juillet 2009 portant régime foncier rural consacre la sécurisation du droit à la propriété foncière de tout investisseur. Cette loi vise à promouvoir des investissements productifs dans le secteur agricole et à asseoir les bases de la modernisation de l’agriculture et de son insertion dans l’économie de marché. Des mesures ont également été adoptées pour faciliter la délivrance des titres de propriété ou d’occupation des terres (notamment l’opération spéciale de délivrance des titres fonciers, la création du Guichet Unique du Foncier – GUF). La révision de la législation fiscale permet au secteur privé d’accéder facilement et librement au foncier, soit à titre de propriété (par acquisition des droits de transfert de la propriété fixés à 8% de la valeur de l’immeuble), soit à titre de location de longue durée à travers des baux emphytéotiques.
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L’évolution de l’indice de perception de la corruption au Burkina Faso de Transparency International indique que les efforts dans ce domaine n’ont pas été réguliers dans le temps. Cet indice est passé de 3,4/10 en 2005 (70e rang mondial sur une échelle de 0 à 10, du plus au moins corrompu, passée de 0 à 100 en 2012) à 2,9/10 (105e) en 2007, faisant passer le pays en catégorie « corruption systémique ». En 2009, le Burkina Faso est remonté à la 79e place sur 180 pays, avec un indice de 3,6, ce qui lui a permis d’occuper la première place des pays les moins corrompus de la zone UEMOA et la troisième de la CEDEAO, après le Cap-Vert et le Ghana. Ces cinq dernières années sont marquées par une réduction du phénomène, l’indice étant passé de 3 points en 2011, à 42 (ou 4,2) en 2016. Pour renforcer la lutte contre la corruption, le Burkina Faso a mis en place des institutions et a complété sa législation. Parmi ces mesures, le pays a établi : - l’Autorité supérieure de contrôle de l’État et de lutte contre la corruption (ASCE/LC) - la Cour des Comptes - la Coordination nationale de lutte contre la fraude - la loi portant prévention et répression de la corruption au Burkina Faso - la loi portant composition et fonctionnement de la Haute cour de justice - la loi organique portant organisation, composition, attribution et fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature (25/08/15) - la loi du 5 novembre 2015 qui a consacré l’indépendance de la magistrature
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TÉMOIGNAGE
UNE ÉCONOMIE OUVERTE AUX ÉCHANGES ET À L’INVESTISSEMENT
L’API-BF EST LA PRINCIPALE INTERFACE ENTRE LES INVESTISSEURS PRIVÉS ET L’ADMINISTRATION PUBLIQUE Mme Bintou Diallo Directrice générale de l’Agence de promotion des investissements au Burkina Faso (API-BF) L’API-BF est au cœur du dispositif de facilitation des investissements au Burkina Faso et donc du PNDES: quel est le parcours classique d’un investisseur désireux de s’inscrire dans le cadre des projets portés par le Plan national ? La démarche formelle en matière de partenariat public et privé (PPP) débute par une participation aux appels d’offres. Ce processus comporte une phase de pré-qualification et une phase de sélection (étude des dossiers techniques et financiers des candidats, la sélection des meilleures offres, la négociation puis la contractualisation). Toutefois, les investisseurs intéressés par les projets structurants en PPP sont invités à adresser à tout instant des correspondances de manifestations officielles d’intérêts aux départements ministériels concernés par les projets choisis. Ceci permet d’apprécier l’engouement d’une part, et d’autre part de constituer une base de données fiable d’investisseurs potentiels pour les dits projets. L’API-BF assure la transmission des informations relatives aux projets (études de faisabilité, avis de pré qualification, appel d’offres…) aux investisseurs ayant manifesté un intérêt. Elle est la principale interface entre les investisseurs privés et l’administration publique. Elle intervient principalement dans la mobilisation des investisseurs privés, leur information sur les projets, le cadre réglementaire, institutionnel, la facilitation des procédures administratives et le suivi. Elle organise les rendez-vous avec les structures locales dans le cadre des projets d’investissement.
Un travail important pourrait devoir être fait en termes d’absorption des ressources levées pour la réalisation du PNDES. Est-ce une problématique pour l’API-BF, alors qu’il est prévu de faire passer ce taux de 59 à 100% ? La question du faible taux d’absorption des ressources est une préoccupation traitée au plus niveau et qui a fait l’objet de concertation entre les principaux acteurs concernés et le ministère en charge de l’Économie, des Finances et du Développement (MINEFID), à la faveur de la revue conjointe en 2016 des portefeuilles des projets et programmes de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement (BAD) et du Fonds international pour le développement agricole (FIDA). Des insuffisances ont été relevées et les différents acteurs se sont accordés sur des mécanismes visant à favoriser l’absorption maximale des ressources disponibles. Quelles solutions sont-elles préconisées ? Le mécanisme de mise en œuvre et de suivi du PNDES à travers l’installation des différents organes et instances, permettront d’améliorer la coordination entre les différents acteurs impliqués et la résolution des difficultés éventuelles qui seront rencontrées. Il est prévu entre autres la création d’un Comité national de pilotage du PNDES, d’un Secrétariat permanent, de cadres sectoriels de dialogue, de cadres régionaux de dialogue et d’une revue annuelle, de revues sectorielles et de revues régionales. L’État prévoit un toilettage des textes pour faciliter la commande publique et une plus grande efficacité dans les PPP. Enfin, des fonds seront alloués pour finaliser la formulation des projets prioritaires, afin d’accélérer leur mise en œuvre.
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UNE ÉCONOMIE OUVERTE AUX ÉCHANGES ET À L’INVESTISSEMENT
INVESTIR AU BURKINA FASO
AMÉLIORER LA GOUVERNANCE POLITIQUE Le Burkina Faso, qui connaît depuis le début des années 1990 une ère de démocratie pluraliste, a mis en œuvre à partir de 1998 deux plans de bonne gouvernance dont certaines mesures ont contribué à asseoir les bases d’une démocratie naissante. Si sa stabilité a été fragilisée lors de crises sociopolitiques qui ont ébranlé le pays, et dont les plus importantes furent celle de Sapouy (1998-1999) et celles liées aux revendications sociopolitiques et aux mutineries militaires du début de l’année 2011, ces dernières n’ont jamais dégénéré.
Gagner la légitimité politique dans les urnes
Quant à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et à l’annihilation du coup d’État du 16 septembre 2015, ces événements ont montré au monde la maturité de la société civile burkinabè. Depuis l’organisation des élections présidentielle et législatives de novembre 2015 et des scrutins municipaux de mai 2016, les tensions sociopolitiques nées de l’insurrection d’octobre 2014 ont disparu.
Du point de vue du gouvernement, promouvoir la bonne gouvernance politique et administrative permettra de dépolitiser l’administration et de mettre en place des institutions performantes et responsables. Le système démocratique burkinabè est en ce sens renforcé, de même que les valeurs républicaines, la cohésion nationale et la sécurité des citoyens.
Des objectifs de gouvernance fixés par le PNDES Dans cette perspective, le PNDES ambitionne d’augmenter le taux de participation à l’élection présidentielle de 60% en 2015 à 80% en 2020, alors que le taux de réalisation des recommandations de l’Examen
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Le gouvernement en place est décidé à profiter de cette nouvelle phase politique dans l’histoire du Burkina Faso pour ancrer définitivement un État de droit au sein duquel la légitimité ne se gagnera plus que dans les urnes. Ce préalable est par ailleurs nécessaire à l’instauration d’un climat de confiance et à l’accueil des investissements indispensables au développement économique du pays.
périodique universel (EPU) devra passer de 35 à 45%. Le Burkina Faso aura aussi à s’appuyer sur des indicateurs internationaux reconnus, comme l’est la catégorie « évaluation des politiques et des institutions du pays » (Country Policy and Institutional Assessment) de la Banque mondiale. Le PNDES prévoit de porter le score du pays de 3,6 à 4,8 points dans les quatre prochaines années.
« Promouvoir la bonne gouvernance politique et administrative permettra de dépolitiser l’administration. » -
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« Il nous faut des institutions fortes qui survivent à leurs géniteurs. » Président Kaboré
Nouvelle Constitution : en route vers la Ve République Les règles relatives au fonctionnement d’institutions fortes devront pour cela être définies, notamment dans le cadre de l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Le président Roch Marc Christian Kaboré a pour cela installé le 29 septembre 2016, à Ouagadougou, les membres d’une Commission qui doivent rédiger une nouvelle Constitution pour le passage du pays à la Ve République. Composée de 92 membres, elle comprend des représentants du chef de l’État, des partis politiques, de la société civile, des forces de défense et de sécurité, du monde rural et économique ainsi que des juristes et des défenseurs de l’environnement. « Il nous faut des institutions fortes qui survivent à leurs géniteurs », a rappelé le président Kaboré à cette occasion, se réjouissant de tenir l’une de ses promesses électorales. Pour mémoire, début novembre 2015, les députés du Conseil national de la transition (CNT), l’assemblée intérimaire mise en place après la chute de Blaise Compaoré, avaient déjà adopté un amendement qui verrouille le nombre de mandats présidentiels. Cet enjeu avait coûté sa place à l’ancien président. Le rééquilibrage des pouvoirs et l’indépendance de la justice sont deux des sujets de préoccupation du président Kaboré dans le processus de réforme constitutionnelle actuel.
Environnement militaire : professionnalisme et dépolitisation Pour améliorer la sécurité et venir à bout des menaces terroristes, le président s’est engagé le 1er novembre 2016 à soumettre à l’Assemblée nationale un projet de loi de programmation militaire pour la période 2017-2027. Déjà, le PNDES prévoit de porter le taux de couverture des régions par le plan ORSEC (organisation de la réponse de sécurité civile) de 53% en 2015 à 100% en 2020. Le taux de maillage du territoire devra quant à lui passer de 56,8% à 75% en 2020, alors que le ratio « nombre d’agents de sécurité / nombre d’habitants » passera de 1/948 à 1/910 dans les quatre ans. Dans le même temps, le gouvernement s’engage à améliorer les performances des forces armées, dont le taux de réalisation des exercices de terrain devra atteindre 80%, contre 50% actuellement. L’autre grand objectif vis-à-vis de l’environnement militaire est sa dépolitisation, au même titre que celle de l’administration. Ce processus se fera concomitamment à celui de la professionnalisation de l’institution, dont l’équipement sera amélioré et les capacités opérationnelles renforcées. Si l’ampleur du travail à réaliser est considérable, il faut souligner les acquis importants qui ont permis aux Forces armées nationales (FAN) d’avoir un comportement républicain et de faire échec au coup d’État du 16 septembre 2015, mais aussi de participer à la mise en place et au fonctionnement des institutions de la transition politique consécutive à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. De la même manière, les FAN poursuivent avec professionnalisme leur participation aux opérations de soutien à la paix dans la sous-région.
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Promouvoir la décentralisation et améliorer la gouvernance locale L’un des enjeux politiques nationaux tient dans le renforcement de la décentralisation et l’amélioration de la gouvernance locale. L’ambition du gouvernement, traduite dans le PNDES, est d’accroître le rôle des collectivités locales élues dans la mise en œuvre
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des politiques publiques et de doter les régions d’institutions performantes. En donnant à ces dernières plus d’autonomie et en accélérant le transfert des compétences et des ressources humaines et financières vers elles, l’objectif est aussi de mettre en œuvre un aménagement du territoire efficace et de dynamiser les économies en partant de la base.
« Mettre en œuvre un aménagement du territoire efficace et dynamiser les économies en partant de la base. » Les ambitions du PNDES pour la décentralisation Les objectifs fixés par le PNDES visent à l’horizon 2020 à faire passer la part du budget de l’État transféré aux collectivités locales de 4,65% (2015) à 15%. De même, le nombre de centres d’états civils secondaires devra passer de 987 à 5 000. Dès
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2018, la totalité des référentiels sectoriels et locaux devra être élaborée en cohérence avec les orientations du Schéma national d’aménagement et développement rural du territoire. Il faut également prendre en compte le fait que l’attractivité des collectivités locales sera améliorée dans le cadre de la création de pôles de développement régionaux.
Le président burkinabè en visite en Allemagne, en compagnie de la chancelière Angela Merkel
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Une coopération internationale renforcée Au niveau régional et sous-régional, le Burkina Faso participe aux efforts de constructions des grands ensembles géo-économiques et géopolitiques existants, à savoir l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA), le Conseil de l’Entente et la Communauté des États Sahélo-Saha-
Les objectifs en termes d’intégration Le Burkina Faso s’engage à renforcer son rôle dans le processus d’intégration sousrégionale et régionale, dans la promotion de relations de partenariat propices à la transformation structurelle de l’économie et dans la sensibilisation des partenaires techniques et financiers (PTF) à l’alignement de leurs interventions sur les priorités nationales. Pour y parvenir, le taux d’internalisation des textes communautaires devra être de 100% à l’horizon 2020. Le gouvernement entend également porter la proportion des avis de conformité émis par rapport aux nouveaux projets et programmes à financement extérieur à 100% en 2020, alors que le taux d’évolution an-
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riens (CEN-SAD). Ces espaces enregistrent des progrès continus dans la coopération entre leurs États membres, notamment en termes de développement. Mais les exigences de la mondialisation leur imposent des difficultés multiformes à résoudre dans le renforcement des institutions et des mécanismes de gouvernance, la libre circulation des biens et des personnes, la prévention et de la gestion des crises, la lutte contre le terrorisme et l’insécurité.
nuelle du volume de l’Aide publique au développement (APD) devra atteindre 3% en 2020, contre 1,1% en 2015. La diaspora burkinabè, malgré son importance numérique et qualitative, demeure faiblement protégée par l’État et peu impliquée dans le développement national. Elle dispose d’un droit de vote, mais les conditions nécessaires à l’exercice effectif de ce droit ne sont pas réunies. Elle est par ailleurs trop peu mobilisée pour le renforcement de l’entrepreneuriat et de l’innovation nationale. Le gouvernement va mettre en place des mesures permettant de faire passer la part contributive des Burkinabè de l’extérieur au PIB de 1,9% en 2011 à 3% en 2020.
Le Premier ministre burkinabè en compagnie de la directrice générale de l’institution, Mme Christine Lagarde
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TÉMOIGNAGE
INVESTIR AU BURKINA FASO
L’ÉTAT NE SE SUBSTITUE PAS À UN PARTENAIRE PRIVÉ À MÊME DE MIEUX EXÉCUTER UNE TÂCHE Mme Alizatou Rosine Coulibaly Ministre de l’Économie, des Finances et du Développement
L’énergie occupe une place importante dans le PNDES. Quels sont les enjeux du secteur ? Le gouvernement s’est fortement engagé dans ce domaine car la question de l’accès à l’énergie demeure problématique pour les ménages et les entreprises. Il vise notamment à faire passer la puissance électrique installée de 300 mégawatts à 1000 mégawatts en 2020 et le taux d’électrification national de 18,83% à 45% en 2020, à travers le renforcement de la production thermique et l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans la production totale de 6,4% à 30%. La construction de plusieurs centrales hydro-électriques est prévue, dont la plus importante est celle de Bagré-aval, au niveau de la zone du projet de pôle de croissance de Bagré. Huit centrales solaires photovoltaïques d’une puissance cumulée de 100 MWc doivent aussi l’être, de même qu’une unité de montage de matériels solaires en collaboration avec des firmes internationales. Qu’en est-il des mines, un secteur en forte croissance depuis six ans ? Les opportunités d’investissements dans le secteur minier sont proportionnelles à la diversité du potentiel du pays, constitué de minerais déjà exploités (or, zinc, plomb, phosphates, marbre reconstitué...),
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mais aussi de minerais non encore exploités (manganèse, fer, titane, cuivre, vanadium...). À ce potentiel varié s’ajoute l’adoption d’un nouveau Code minier attractif en 2015 qui met un accent sur la sécurisation des exploitations minières. Justement, le cadre des partenariats public-privé (PPP) doit être relu et le nouveau code des investissements miniers attend ses textes d’application. Dans quel sens ce travail va-t-il se faire afin de satisfaire les intérêts de l’État, du privé et des citoyens ? Comme vous le savez, le PPP vise à fournir des biens ou des services en optimisant les performances respectives des secteurs public et privé. Cela permet de réaliser dans les meilleurs délais et conditions des projets de développement d’infrastructures et de services publics dans le respect des principes d’équité, de transparence, de partage de risques et de viabilité à long terme. Dans le cadre du PNDES, un des principes directeurs retenus dans les actions de développement est celui de la subsidiarité et du partenariat en vertu duquel l’État ne se substitue pas à un partenaire qui soit à même de mieux exécuter une tâche que lui. Aussi, s’est-il avéré nécessaire de s’assurer de l’implication judicieuse de certains acteurs dans l’exécution des actions de développement,
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« 1000 mégawatts, c’est la puissance électrique qui sera installée au Burkina Faso en 2020. » -
parmi lesquels les collectivités territoriales. Au final, la relecture du cadre juridique des PPP vise à permettre à l’État de dégager des économies pour son budget, de rendre le secteur privé plus performant et de permettre aux populations de bénéficier d’infrastructures et de services de qualité. Quant au nouveau code minier, l’adoption de ses textes d’application devrait permettre un meilleur encadrement de l’activité d’exploitation minière et une amélioration de son impact sur le reste de l’économie. Quels efforts le Burkina Faso doit-il encore réaliser pour sécuriser l’accès au foncier aux investisseurs ? Au Burkina Faso, tout investisseur, qu’il soit Burkinabè ou non, peut être propriétaire terrien à partir du moment où il a les moyens d’acquérir la superficie nécessaire à son activité professionnelle et où il satisfait toutes les procédures. Tenant compte de cela, l’ambition en ce qui concerne le foncier est de faire passer la proportion des actes fonciers délivrés sur les demandes d’actes de 4,9% en 2015 à 45% en 2020. Le Burkina Faso dispose de nombreuses institutions pour traiter les affaires commerciales. Cet arsenal convient-il au gouvernement ? Effectivement, notre pays dispose d’un certain nombre d’institutions qui visent à
faciliter le développement des affaires et à rassurer l’investisseur sur la possibilité de voies de recours en cas de conflits liés à la réalisation de ces affaires. Dans l’ensemble, ces institutions fonctionnent bien. Mais notre ambition est de les faire fonctionner encore mieux. Nous envisageons notamment de réduire le temps moyen de traitement d’une affaire civile de 2 mois 21 jours (en 2015) à 1 mois 15 jours (en 2020) et celui d’une affaire commerciale de 7 mois 3 jours (en 2015) à 3 mois (en 2020).
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Le gouvernement dynamise les secteurs porteurs de son économie afin de pallier les insuffisances structurelles du système de production burkinabè. Pour aider les entrepreneurs à saisir les opportunités du marché et à devenir les moteurs du développement du pays, un budget de 6 814 milliards de FCFA est prévu dans le cadre du PNDES. Le secteur agricole, primordial pour créer de l’emploi (80% de la population active), assurer une croissance économique inclusive et contribuer à la sécurité alimentaire, est concerné au premier titre. Dans le cadre du PNDES, un budget de 1 233,9 milliards de FCFA (hors pôles de croissance agricoles) lui est alloué, afin d’améliorer les infrastructures de production et de booster l’agro-industrie.
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TERRE, EAU : DES ATOUTS INSUFFISAMMENT EXPLOITÉS C’est l’un des principaux objectifs du Burkina Faso : produire mieux, plus, et transformer ce qui est produit localement. Une manière pour l’action publique d’orienter la production nationale, aujourd’hui largement tournée vers la subsistance, vers le marché, tout en préservant les petits producteurs et en les aidant à grandir. Les pôles de croissance en cours de réalisation font ainsi la part belle à l’agriculture et à l’agro-industrie (voir page 61). L’ambition à l’horizon 2020 est de faire en sorte que le secteur primaire atteigne un taux de croissance de 5,3% et contribue à hauteur de 28% au PIB. Le Burkina Faso dispose d’un important potentiel en eaux de surface et en eaux souterraines. Celui-ci est constitué par des cours d’eau permanents (Mouhoum et son affluent le Kou, la Comoé et son affluent la Léraba, la Pendjari), des cours d’eau non permanents (Nazinon, Nakambé, Béli, Sourou...), des lacs (Dem, Bam, Ten-gréla), des barrages hydro-agricoles (Kompienga, Bagré, Ziga et bientôt Samendéni) et d’autres retenues d’eau. Ce potentiel est estimé à 10 milliards de m3 en eaux de surface et à 113 milliards de m3 en eaux souterraines. 2/3 de terres agricoles non exploitées La superficie des terres à potentialités agricoles est évaluée à neuf millions d’hectares
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dont seulement 3,5 millions sont exploités annuellement. Le potentiel des terres irrigables, en particulier, est estimé à environ 233 500 hectares, dont 26 758 sont mis en valeur. Les principales spéculations produites au Burkina Faso sont le coton, les céréales (le maïs, le riz, le niébé...), les tubercules (l’igname, la patate, le manioc et la pomme de terre...), les produits oléagineux et les fruits et légumes. La production agricole burkinabè en bref Le coton Autrefois premier produit d’exportation - aujourd’hui second derrière l’or - le coton, dont le Burkina Faso est le premier producteur en Afrique, fait vivre environ 3,5 millions de personnes et pèse pour plus de 4% dans le PIB nationale. Malgré l’importance de la production cotonnière, moins de 5% de la production en fibre de coton est transformée dans le pays. 750 000 tonnes de coton dont attendues en 2017, soit 150 000 de plus que l’année précédente, suite notamment à l’abandon des semences OGM. Les oléagineux Ils sont constitués par la graine de coton, les amandes de karité, le sésame, l’arachide et la noix de cajou.
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Les productions vivrières Les principales spéculations commerciales céréalières identifiées sont le maïs, le riz, le niébé, le blé et, pour les tubercules, l’igname, la patate, le manioc et la pomme de terre. Elles se caractérisent par un fort potentiel de croissance et d’extension, l’introduction et le développement des semences améliorées et une très forte demande sous-régionale, particulièrement pour le riz et les haricots blancs. Les fruits et légumes Ils occupent une superficie cultivée de 30 000 hectares (en augmentation de 7% par an) pour une possibilité d’extension sur 225 000 hectares. Les principales spéculations sont les haricots verts, la tomate, les oignons ou la mangue. Ces cultures, bien maîtrisées par les producteurs burkinabè, présentent un important potentiel de développement et disposent déjà d’un circuit d’exportation dans la sous-région vers le Ghana, le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire ou encore vers la Guinée Équatoriale, mais aussi vers l’Europe.
PRODUCTIONS DES PRINCIPALES SPÉCULATIONS ENTRE 2011 ET 2015 (MILLIER DE TONNES) (Source : DGEP/IAP) Productions brutes
2011
2012
2013
2014
2015
Sorgho
1 505
1 924
1 880
1 707
1 435
Maïs
1 077
1 556
1 585
1 433
1 469
Riz paddy
241
319
319
347
325
Mil
829
1 078
1 078
972
946
Niébé et Voandzou
490
663
656
561
564
Igname
99
113
91
44
28
1 669
1 272
1 446
1 430
1 558
Karité
796
778
539
216
500
Sésame
85
100
137
319
235
Coton graine
417
601
650
707
588
Fruits et légumes
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OBJECTIF « AGROBUSINESS » À l’horizon 2020, l’ambition du PNDES est d’accroître la productivité du secteur primaire de 50% et de faire passer le taux de couverture des besoins céréaliers, qui atteint déjà 96% en 2015, à 140% en 2020. Le secteur privé sera pour cela un partenaire de choix. Un grand nombre des mesures prévues dans le cadre du PNDES pour dynamiser le secteur sont aussi des opportunités
d’affaires pour les entrepreneurs. Les conditions dans lesquelles des partenariats pourraient être scellés sont en train d’être éclaircies avec l’adoption d’un Code des investissements agro-sylvo-pastoraux, halieutiques et fauniques. De la même façon, la réalisation des pôles de croissance et de compétitivité agricoles et des mini-pôles agro-pastoraux dans les sites miniers devra être accélérée.
Mécanisation, formation, intrants, maîtrise de l’irrigation… des opportunités à saisir
Dangoumana, Bissan... pour une centaine de milliards de FCFA) ou encore de créer des lycées agricoles en région (55 milliards de FCFA). Une centrale d’achat d’intrants et de matériels agricoles doit être mise en place (263 milliards de FCFA), de même qu’une unité de production d’engrais minéraux à base de phosphate naturel (19 milliards de FCFA).
Le PNDES prévoit de créer une unité de montage de tracteurs (budget 11 milliards de FCFA), d’aménager des dizaines de milliers d’hectares de périmètres agro-sylvopastoraux dans tout le pays (Sono-Kouri,
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Des services connexes à développer par le privé Le savoir-faire du secteur privé peut être mis à profit dans de nombreux autres domaines. C’est le cas dans les services d’accompagnement pour favoriser la compétitivité de l’agriculture (chaîne du froid, transformation en produits finis et semi-finis), la production et le traitement de jeunes pousses, les prestations de services liés à la certification de la qualité des produits ou encore l’ensemble des services liés à la conservation et à la présentation commerciale des produits (emballages). Le taux de commercialisation des produits agricoles (y compris des cultures de rente) devra ainsi être porté à 37,5% en 2020, contre 25% en moyenne entre 2005 et 2010, alors que le taux d’accroissement de l’approvisionnement de l’agro-industrie devra atteindre 50%. Grâce aux progrès réalisés, la résilience des ménages agro-sylvo-pastoraux aux risques sera renforcée. La proportion de ces ménages non résilients est attendue en baisse, de 49,2% en 2010 à 25% en 2020, alors que celle des ménages « vulnérables structurels » devra être portée de 10% en 2010 à 5% en 2020.
« Accroître la productivité du secteur primaire de 50%. » -
LA BIDC ACCOMPAGNE L’AGRO-INDUSTRIE BURKINABÈ La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) a octroyé en juillet 2016 un financement complémentaire de 8 millions de dollars (4 milliards de FCFA) au Burkina Faso pour l’implantation d’une usine de transformation de tomates et de mangues de la Société de transformation des fruits et légumes de Loumbila (STFL). Celle-ci avait déjà bénéficié d’une ligne de crédit de 7,2 milliards de FCFA auprès de la même structure, en lien avec un partenaire industriel indien. Le gouvernement peut désormais assurer l’implication de cet actionnaire privé et accélérer le processus de privatisation de l’entreprise. La mise en place de l’usine avait pour objectif la collecte de 60 000 tonnes de tomates et 28 000 tonnes de mangues auprès des producteurs locaux.
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ENTRETIEN
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NOTRE PARTENARIAT AVEC LES BAILLEURS REPOSE SUR NOS RÉSULTATS Wilfried Yaméogo Directeur général de SOFITEX Deuxième produit d’exportation derrière l’or, le coton fait vivre environ 3,5 millions de personnes et pèse pour plus de 4% dans le PIB du Burkina Faso. Wilfried Yaméogo dirige la Société des fibres et textiles (Sofitex), qui accapare avec ses 1 260 agents et 3 900 saisonniers plus de 80% des parts de marché de l’agro-industrie cotonnière nationale. Comment va la Sofitex et comment contribue-t-elle au secteur cotonnier burkinabè ? Elle va bien. Même si les cours mondiaux de la fibre de coton se sont améliorés ces derniers temps, des incertitudes subsistent quant à leur maintien à ces niveaux. Notre chiffre d’affaires moyen au cours des trois dernières campagnes a été de l’ordre de 255 milliards de FCFA, pour un niveau de production moyen de 521 300 tonnes de coton graine. Ce résultat a été hélas affecté par les fortes décotes subies par la fibre du fait de son raccourcissement ; je veux parler de l’incident vécu avec la firme Monsanto sur le coton génétiquement modifié (abandonné en raison de sa qualité, ndlr) et de la perte sur le marché international de la prime liée au label « coton burkinabè ». Les revenus nets versés aux producteurs par la Sofitex au cours des trois dernières campagnes ont été en moyenne de 123 milliards de FCFA. En termes d’impôts et taxes directs, notre contribution a été de l’ordre de 4,1 milliards de FCFA au cours des trois derniers exercices fiscaux. Le fait d’être dans le giron public est-il un atout ou cela nuit-il à la capacité de négociation de Sofitex avec ses partenaires
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financiers ? Notre crédibilité auprès de nos bailleurs et partenaires financiers ne saurait se mesurer à l’aune de la présence de la puissance publique dans le capital de la Sofitex. Notre partenariat est fondé sur nos résultats et le sérieux avec lequel les affaires de la filière sont conduites. Au-delà des mots, les signatures de conventions renouvelées chaque année avec le pool bancaire national comme international traduisent la qualité de ces relations. L’objectif de 800 000 tonnes de coton annoncé sera-t-il atteint ? Quels premiers enseignements pouvez-vous tirer du retour au coton conventionnel ? Je peux vous dire que l’objectif de 600 000 tonnes fixé par la Sofitex en début de campagne sera atteint. Le gap, soit environ 200 000 tonnes, doit en principe être récolté par les deux autres sociétés cotonnières, à savoir Socoma et Faso Coton. Les plus de 180 000 producteurs affiliés à 7 014 groupements de producteurs de coton ont fait preuve de professionnalisme pour parvenir à ces résultats. S’agissant de la qualité de la fibre, les premiers indices dont nous disposons sont encourageants.
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ÉLEVAGE : UN SECTEUR À FORT POTENTIEL SOUS-RÉGIONAL Le secteur de l’élevage (y compris la pisciculture et la pêche) contribue pour plus de 18% au PIB et représente 25% des recettes d’exportation. C’est donc un enjeu primordial pour le Burkina Faso, d’autant qu’il bénéficie d’un marché national et sous-régional très demandeur, à même d’absorber les produits « bruts » ou transformés. La transformation des produits d’élevage, la promotion des entreprises de productions animales modernes et l’organisation du marché offrent des opportunités d’investissements intéressantes aux investisseurs privés. Un cadre réglementaire et sanitaire en constante amélioration Ces derniers peuvent profiter du fait que le secteur a connu au cours des dernières années une amélioration de son cadre juridique et réglementaire. La délimitation d’espaces pastoraux et le balisage des pistes
à bétail ont été réalisés, alors que le processus d’amélioration des races a été vulgarisé à travers l’insémination. Les capacités de production d’aliments pour bétail ont été accrues grâce à l’unité de fabrique de Koubri (SOFAB), qui dispose d’une capacité de production de 100 000 tonnes par an, et à l’amélioration du taux de couverture vaccinale du cheptel. De ce fait, on a assisté à une augmentation générale des effectifs de bovins de 8,24%, des petits ruminants de 12,55% et de la volaille de 12,55%, en dépit des attaques zoosanitaires, notamment de la grippe aviaire en avril 2015. Ces efforts doivent être poursuivis afin d’augmenter le taux de couverture des besoins alimentaires du cheptel (69% en 2015 à 80% en 2020), le taux de couverture vaccinale ou encore la quantité de poissons produite en la faisant passer de 20 000 tonnes en 2015 à 30 000 tonnes en 2020.
EFFECTIFS PAR TYPE D’ANIMAUX VIVANTS DE 2011 À 2015 (EN MILLIER) (Source : DGEP/IAP)
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Espèces
2011
2012
2013
2014
2015
Zébus
5 569
5 680
5 794
5 910
6 028
Taurins
2 998
3 058
3 119
3 181
3 245
Ovins
8 491
8 745
9 008
9 278
9 556
Caprins
13 735
14 284
14 855
15 449
16 067
Porcins
2 589
2 692
2 800
2 912
3 029
Asins
1 072
1 093
1 115
1 137
1 160
Volaille
37 716
38 470
39 239
40 024
40 825
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Quelles opportunités d’investissement dans l’élevage ? Les principales opportunités d’investissement identifiées dans le secteur de l’élevage dans le cadre du PNDES, y compris réalisées dans le cadre de PPP, doivent permettre au riche parc de bétail burkinabè de ne plus être vendu sur pied mais transformé localement : - la création d’unités de production de lait (bassins laitiers de Bobo-Dioulasso et Ouagadougou) - l’installation et l’exploitation d’unités de transformation de la viande, d’aliments concentrés pour le bétail ou la volaille, de médicaments vétérinaires - la création d’une unité de production de vaccins pour les animaux
- la construction et la réhabilitation d’abattoirs frigorifiques, en particulier à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et dans cinq villes moyennes - l’installation et l’exploitation d’unités de production d’articles en cuir, de fermes modernes d’élevage pour renforcer l’offre de viande et de produits laitiers - la production de semences améliorées dans le domaine des cultures fourragères - le renforcement de la traçabilité des produits par la mise en place d’infrastructures modernes (laboratoires et équipements de contrôle de la qualité) - la mise en place de structures de contrôle de qualités gérées par les professionnels privés - l’amélioration de la disponibilité et l’accessibilité des intrants vétérinaires et zootechniques
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FOCUS
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LE PROJET D’ÉLEVAGE LAITIER DE OUAGADOUGOU : UN EXEMPLE DE COLLABORATION PRIVÉ/PUBLIC Les acteurs de la filière laitière mettent en œuvre un projet agro-industriel qui, avec l’accompagnement de l’État, doit permettre d’alimenter une usine d’une capacité de transformation de 30 000 litres par jour.
Hormis dans le secteur du coton, trop peu d’initiatives ciblent tous les segments de valeur ajoutée d’une filière donnée, de l’amont à l’aval. C’est le défi que relève le Projet de développement de l’élevage laitier dans la zone périurbaine de Ouagadougou (PDEL-ZPO), né de la volonté des acteurs privés de s’unir pour faire face à une demande claire : chaque année, le Burkina Faso importe entre 15 et 20 milliards de FCFA de produits laitiers. Les industriels ont su capter les idées et les besoins des producteurs, agrégés à leur niveau. Le PDEL-ZPO consiste dans l’amélioration des performances des éleveurs (intrants, vaches), appelés à fournir leur production en qualité et quantité suffisante afin de faire tourner une usine flambant neuve d’une capacité de transformation de 30 000 litres de lait par jour (lait cru UHT, yaourt, fromage, beurre…).
(BID). Le prêt en question contient trois volets : des investissements structurants (génie civil, usine), le renforcement des capacités des fermiers et de leurs structures (compétences, rendement des vaches, alimentation pour le bétail) et la disponibilité des intrants. L’État, qui a également investi 2 milliards de FCFA, doit réaliser les investissements nécessaires à la réalisation du projet, puis rétrocéder les infrastructures, d’abord gérées puis remboursées par les acteurs privés sur une période de 17 ans. La Coprolait et la Soprolait, en plus de gérer les coopératives créées, fournissent les intrants aux producteurs. À chaque niveau (production, collecte, transformation…), des contrats de partenariat lient les coopératives entre elles. C’est ainsi que les éleveurs pourront bénéficier d’intrants de la part des industriels, gagés sur leur production future.
Un prêt de 11 milliards « garanti » par l’État
20 centres de collecte prévus
Pour y parvenir, la Coprolait et la Soprolait, principal partenaire privé, ont sollicité le soutien de l’État qui, en 2012, a contracté un prêt de 10,9 milliards de FCFA auprès de la Banque islamique de développement
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80% des 13 milliards de budget du programme iront à la construction de l’usine, des vingt centres de collecte prévus et d’un centre de multiplication des animaux performants. L’usine va devoir être régulièrement ravitaillée, y compris lors dès
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« Chaque année, le Burkina Faso importe entre 15 et 20 milliards de FCFA de produits laitiers. » -
saisons sèches durant lesquelles les fourrages manquent. Une initiative du projet consiste à améliorer la productivité des races bovines locales, qui fournissent aujourd’hui de 2 à 5 litres de lait par jour, jusqu’à 10 litres, encore loin des 40 litres obtenus en moyenne dans la zone UE. Durant ses cinq premières années de fonctionnement, l’usine sera alimentée par la production de 1 600 génisses gestantes importées depuis le Brésil. Leur adaptation a déjà été validée durant une expérience menée de 2000 à 2008. La première année, environ 20 000 litres proviendront de ces vaches, les 10 000 litres restants provenant de la production locale. Les résultats des inséminations devraient se faire sentir après 5 à 6 ans, à l’issue desquels le rapport entre production des vaches importées et production « locale » devrait s’inverser. Un projet destiné à être répliqué en région En cas de succès, le projet pilote, dont la durée de réalisation prévue est de cinq ans, devrait être étendu aux trois autres bassins laitiers que compte le Burkina Faso : à l’Ouest, dans un rayon d’une centaine de kilomètres autour de Bobo-Dioulasso,
dans le Sahel, autour de Dori, et dans le bassin de l’Est, autour de Fada N’Gourma. Surveillé avec intérêt par l’Union économique et monétaire ouest-africaine en raison de son caractère structurant, dans une filière stratégique, pourvoyeuse d’emplois et de revenus, y compris pour les femmes, le projet intéresse aussi le Mali voisin.
RÉSULTATS CLÉS ATTENDUS DU PDEL-ZPO : + 30% de production de lait + 30% de revenus pour les ménages liés à l’élevage - 20% dans la facture des importations de lait - 40% d’incidence de la pauvreté dans la zone concernée par le projet
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PISCICULTURE : UNE DEMANDE NATIONALE LARGEMENT INSATISFAITE PAR LA PRODUCTION LOCALE Le Burkina Faso connaît depuis quelques années une forte demande en produits halieutiques, avec des importations de plus en plus importantes qui ne sont pas toujours suffisantes. Le secteur, qui contribue à la lutte contre la pauvreté, le chômage et la malnutrition, offre des opportunités d’investissement considérables. Le pays consomme environ 100 000 tonnes de poissons chaque année (frais, congelé, séché, fumé…) pour une production avoisinant les 22 000 tonnes. S’il dispose de ressources en eau, avec trois grands bassins fluviaux internationaux (Volta, Comoe, Niger), et de plus de 1 200 retenues d’eau, ces dernières sont trop limitées pour permettre de baser l’approvisionnement national sur la pêche de capture.
(SNDDPA) à l’horizon 2025, ainsi que le programme présidentiel (2016-2020), prévoient d’accroître la production de poissons de 20 000 à 30 000 tonnes. Ils envisagent pour cela de réaliser de nouveaux barrages pour augmenter la pêche de capture, d’intégrer l’aquaculture aux aménagements hydro-agricoles, de former et renforcer les capacités des acteurs de la pêche, mais aussi de participer au financement du secteur. Le pôle de croissance de Bagré offre déjà 50 hectares dédiés à l’aquaculture, avec une unité de production locale d’aliments pour poissons, même si cela reste insuffisant. Le succès passe par la recherche et la professionnalisation
L’aquaculture pour faire face aux besoins L’aquaculture, mise en avant dans le PNDES, est la seule alternative socialement, économiquement et environnementalement viable pour satisfaire une demande croissante et réduire des importations coûteuses. La consommation annuelle par habitant, si elle reste basse, à environ 3,5 kg par an, a triplé depuis une vingtaine d’années. La Stratégie nationale de développement durable de la pêche et de l’aquaculture
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L’ensemble des infrastructures aquacoles installées, une centaine de petites unités qui ne disposent parfois que d’un ou deux étangs, permet aujourd’hui une production annuelle d’environ 300 tonnes de poissons. En plus de Bagré, cette production est soutenue par les stations aquacoles de Ziga (Plateau-Central) et de Bazèga (Centre-Sud) et par les centres d’alevinage de Bilanga-Yanga (Est), Douna (Cascades), Tougou (Nord), Poa, Seboun (Centre-Ouest) et Selmiga (Centre-Nord). Un laboratoire
« Le pays consomme environ 100 000 tonnes de poissons chaque année (frais, congelé, séché, fumé…) pour une production avoisinant les 22 000 tonnes » -
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de recherche en aquaculture situé à Bobo-Dioulasso, appuyé par l’université de la ville et la Commission de l’UEMOA, contribue à son développement. La recherche est indispensable au succès de l’aquaculture, si l’on en juge par les pays où ce secteur s’est développé. Les opportunités sont importantes dans la production et la fourniture d’aliments de qualité ainsi que de souches performantes de poissons. Les principales espèces élevées au Burkina Faso sont le tilapia et le poisson-chat/silure. Le potentiel théorique de développement de l’aquaculture est estimé à 110 000 tonnes par an (SNDDPA, 2011). En termes d’espèces d’intérêt piscicole, le potentiel productif est assuré par près de 140 espèces. Les importations de produits halieutiques au Burkina Faso sont assurées par une dizaine d’importateurs, alors que leur distribution, de même que celle des productions nationales (20 000 tonnes), est assurée par environ 5 500 commerçants. Une enquête de l’UEMOA menée en 2012 montre que sur 12 023 ménages burkinabè impliqués dans la pêche (production, commerce, transformation…), seuls 369 se concentraient uniquement sur ce secteur d’activité pour vivre, preuve de la nécessité de le professionnaliser. Unité de fabrication de spiruline à Nayalgué L’INDUSTRIE HALIEUTIQUE AU BURKINA FASO (Source : DGRH 2016)
2015
2013
2011
Poisson importé (tonnes, brut)
83 541
70 487
59 825
- dont maquereau congelé
65 191
49 399
40 050
Valeur (FCFA) Production halieutique
6 095 047 457 4 945 998 802 4 227 998 472 20 950
20 700
16 260 49
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FOCUS / ENTREPRISE
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SN-CITEC, UN RETOUR DES BÉNÉFICES ET DES INVESTISSEMENTS Après des années dans le rouge dues à des stocks d’invendus et à la fraude, le spécialiste burkinabè des oléagineux renoue avec des résultats bénéficiaires. Et déroule un plan d’investissements pour conforter sa position.
La Société Nouvelle Huilerie et Savonnerie (SN-Citec), contrôlée à 52,94% par le groupe Geocoton, se remet lentement des années passées dans le rouge. Entre 2007 et 2013, le cumul des pertes de l’entreprise a franchi le cap des 4 milliards de FCFA alors que dans le même temps, son chiffre d’affaires stagnait aux alentours de 15 milliards de FCFA. Ces deux dernières années, il a atteint 18, 4 milliards et pour l’exercice en cours, l’entreprise vise un chiffre d’affaires de 20 milliards de FCFA. Une embellie qui lui a permis d’équilibrer ses comptes et de dégager dès l’an passé un bénéfice de 400 millions de FCFA. Des investissements dans le conditionnement, l’embouteillage et les compléments nutritionnels Pour conforter son leadership, la société met en œuvre un plan d’investissement visant à améliorer la qualité de ses produits et à renouveler l’outil industriel. En 2016, plus d’un milliard ont été investis dans l’acquisition d’équipements de conditionnement. « C’est de cette façon que nous allons nous démarquer des huiles bon marché », déclarait à la presse le directeur général, Alexandre Zanna. Le spécialiste de la fa-
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brication des huiles sous le label Savor et du Savon SN-Citec, prisés des Burkinabè, veut construire une unité d’embouteillage pour compléter sa gamme de bidons de 5 litres et de 20 litres. D’ici au début de l’année prochaine, il sortira des bouteilles de 0,5 litre et de 1 litre afin de toucher un maximum de consommateurs. Enfin, SN-Citec entend diversifier ses produits d’alimentation animale avec des compléments nutritionnels pour répondre aux besoins du marché. Concurrence déloyale Ces efforts visent à remettre sur les rails ce fleuron de l’agroalimentaire pénalisé par les huiles importées de façon massive et déloyale, selon M. Zanna, de pays voisins et de Malaisie. SN-Citec doit également faire face aux huiles de mauvaise facture produite par une centaine d’ateliers artisanaux. Conséquence : en 2015, le leader burkinabè des oléagineux se retrouvait avec plus de 20 000 tonnes d’huile invendues, auxquelles s’ajoutaient 1 000 autres de l’année précédente, ce qui correspond à deux mois de vente. Mais la société peut s’enorgueillir d’avoir écoulé 85% de sa production, estimée à quelque 20 000 tonnes d’huile végétale.
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AGRICULTURE : AMÉLIORER LA PRODUCTIVITÉ ET RENFORCER LA TRANSFORMATION LOCALE
M. Sommanogo Koutou, ministre des Ressources Animales et Halieutiques, lors d’une visite à la SN-CITEC
Tourteaux de coton produits par SN-CITEC
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L’industrie pourrait être un moteur de l’économie burkinabè. Le secteur minier, tracté par l’or, fournit déjà le principal produit d’exportation du pays, mais sa contribution à une croissance inclusive doit être améliorée. Les autorités sont par ailleurs décidées à effectuer les investissements nécessaires pour relever l’industrie manufacturière, notamment dans les zones dédiées.
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LE BOOM DE L’INDUSTRIE AURIFÈRE Le développement du secteur minier date de 2008 au Burkina Faso, mais son essor, étroitement lié à celui de l’or, a été spectaculaire. Entre 2008 et 2014, la contribution de la filière minière au PIB est passée de 0,79% à environ 12,4%. Les recettes budgétaires générées par le secteur ont aussi connu un important accroissement : 9 milliards de FCFA (13,7 millions d’euros) en 2008 contre plus de 168,5 milliards de FCFA (recettes de service, fiscales et douanières) en 2015.
En 2015, l’or représentait à lui seul 55,16% de la valeur des exportations, dépassant celle du coton, alors que sa production est passée de 0,362 tonne en 2007 à 34 tonnes en 2015. Huit mines sont actuellement en exploitation contre une seule en 2007, alors exploitée de manière artisanale. La production du zinc est restée constante (45 tonnes) entre 2013 et 2015 alors que celle du manganèse a cessé en 2012.
ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION AURIFÈRE AU BURKINA FASO (EN TONNES – PRÉVISIONS DE 2013 À 2016) (Source : Chambre des mines du Burkina Faso)
Espèces
2007
Production industrielle
0,362
Production artisanale
0,362
2008
2009
2010
0,5
11,6
22,5
0,442
0,535
0,6
2011
2012
2013
2014
2015
2016
32,1
29,2
30,2
29,9
33
32,4
0,468
0,973
1
1
1
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« En 2015, l’or représentait 55,16% de la valeur des exportations. » -
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les objectifs miniers du PNDES : plus d’emplois et de croissance partagée Le problème est que l’essor du secteur minier ne s’est pas accompagné d’une création importante d’emplois décents et d’un effet d’entraînement sur les autres secteurs de l’économie, surtout au niveau local. Il a en outre engendré une dégradation des ressources naturelles dont la pollution des eaux, nécessitant une évaluation par des études stratégiques, constate le PNDES. C’est pourquoi le PNDES veut créer les conditions d’une amélioration de l’impact des mines dans le développement local. Les autorités entendent également promouvoir la petite mine mécanisée et mieux encadrer l’exploitation artisanale. En termes chiffrés, le Plan burkinabè de développement veut faire passer la proportion des achats alimentaires des industries minières de moins de 14% en 2015 à 25% en 2020. Le montant moyen des investissements locaux réalisés par les entreprises devra quant à lui passer de 2 milliards de FCFA en 2015 à 5 milliards de FCFA en 2020, alors que le nombre d’emplois directs et indirects créés par le secteur minier évoluerait de moins de 10 000 en 2015 à 20 000 en 2020. Au final, le PNDES prévoit d’augmenter la part des industries extractives dans le PIB de 7,9% en 2015 à 10,2% en 2020. Un nouveau Code minier pour un partenariat plus équilibré S’il veut mieux contrôler l’activité minière, notamment au regard des conventions relatives au respect de l’environnement,
il entend aussi faire un bon usage de la rente minière. Le gouvernement entend également créer et valoriser l’expertise nationale, en particulier développer l’information géologique et minière. En juin 2015, la Transition politique a déjà réformé le Code minier de 2003 afin que cette industrie participe mieux au développement économique du pays, tout en permettant de garder un cadre d’investissement incitatif pour les entreprises. D’importantes potentialités minières En dehors des mines en exploitation ou en construction, il existe des minerais dans de nombreux sites. C’est le cas des métaux ferreux comme le manganèse (Oudalan, Mouhoun), la magnétite (Oudalan) ou le nickel (Sanguié, Sanmatenga). Des gisements de métaux non ferreux tels que le zinc (Sanguié), le cuivre (Poni, Sanmatenga) ou le plomb (Sourou) existent dans tout le pays, tout comme les substances non métalliques que sont les phosphates (Tapao), les matériaux calcaires (Samendéni, Tiara) ou les sables siliceux (Houet). Dans son schéma de croissance à 7,7% par an, le PNDES attend une hausse de la production d’or de 7,2% du fait de la maîtrise de la production artisanale et de l’entrée en production de trois nouvelles mines d’or. La production de zinc se maintiendrait à environ 130 000 tonnes par an alors que l’exploitation du manganèse démarrerait progressivement, avec une production qui passerait de 500 000 tonnes en 2017 pour atteindre près de 1 250 000 tonnes en 2020.
« Promouvoir la petite mine mécanisée et mieux encadrer l’exploitation artisanale. » 55
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FOCUS / ENTREPRISE
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ENDEAVOUR REDOUBLE D’AMBITION AU BURKINA FASO En juin dernier, le président Roch Marc Christian Kaboré en personne a donné le coup d’envoi des travaux de la mine d’or de Houndé, dans l’ouest du Burkina. Désormais propriétaire de ce gisement, Endeavour entend se positionner comme le premier producteur du pays. L’investissement est à la hauteur des ambitions du groupe minier canadien au Burkina Faso. Après avoir racheté la mine de Karma au canadien True Gold Mining en mars dernier, Endeavour Mining Corporation investit 200 milliards de FCFA dans le gigantesque projet de Houndé, qui couvre 23 km2. Détenu à 90% par Endeavour et à 10% par l’État, comme le prévoit le code minier, le site aurifère va produire annuellement 190 000 onces d’or sur dix ans. Il devrait rapporter 109 milliards de revenus publics et créer 1 800 emplois. L’arrivée de Endeavour coïncide avec la volonté du gouvernement d’attirer de nouveaux investisseurs, ce pourquoi il a entrepris une relecture du code minier. Réorganisation des activités Engagé dans une réorganisation de ses activités, Endeavour a acquis la mine de Karma pour 226 millions de dollars canadiens, un coût justifié par un prix attractif et une rapidité de mise en production. Environ 110 000 à 120 000 onces d’or par an seront produites durant les cinq premières
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années, sur une durée de vie de la mine de huit ans. Cette acquisition s’est accompagnée de la part d’Endeavour de la cession de sa mine de Youga à MNG Gold pour 20 millions de dollars, alors que la production pour l’année en cours devrait y atteindre 45 000 onces d’or, contre 68 407 onces en 2015. De grandes ambitions au Burkina Faso La coulée du premier lingot de la mine de Houndé est attendue pour la fin de l’année 2017. « Nous voulons monter progressivement pour produire entre 6 et 8 tonnes d’or par an. L’objectif est d’être le premier producteur au Burkina », avait expliqué à la presse Sébastien de Montessus, directeur général d’Endeavour. Une volonté saluée par le président Kaboré qui y voit le signe d’une attractivité que le Burkina a su créer pour le secteur minier. Actif au Mali, en Côte d’Ivoire et au Ghana, Endeavour Mining s’attend à produire entre 530 000 et 560 000 onces d’or en 2016. Au cours de la dernière décennie, le Burkina a attiré plus de 1 200 milliards de FCFA d’investissement dans le secteur, générant au moins 10 000 emplois directs.
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INDUSTRIES MANUFACTURIÈRES : UNE COMPÉTITIVITÉ À AMÉLIORER
À partir du début des années 1990, une rupture structurelle est apparue dans la composition des exportations du Burkina Faso. Les produits manufacturés ont cédé la place au coton, alors que la dévaluation du franc CFA de 1994 n’a pas réussi à améliorer la compétitivité des industries nationales. La part de celles-ci dans les exportations totales de biens a donc régressé de 32,7% en 1993 à 28,6% en 1994, pour atteindre 8% en 1997. Cela traduit le tournant pris par l’économie burkinabè dans la spécialisation des produits primaires (coton et or non monétaire), au détriment de l’industrie à fort potentiel d’effets multiplicateurs sur les économies locales, en termes d’emplois et de diversification du tissu productif. Des investissements dans les infrastructures de soutien En 2015, le secteur industriel, dont les principales branches sont l’agroalimentaire, les boissons, le textile et les cuirs et peaux, a contribué au PIB à hauteur de 20,1%.
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Face au recul de la part de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière, des réformes ont été initiées en vue de restructurer les entreprises en difficulté et d’améliorer l’environnement des affaires. Sans succès, du fait des nombreuses contraintes liées aux coûts des facteurs de production comme l’électricité, les transports, les télécommunications, le crédit ou encore la maind’œuvre. Les infrastructures de soutien à la production demeurent par ailleurs faiblement développées. Les zones industrielles existantes sont quasiment saturées, ce qui indique la réalité d’une demande, mais elles sont localisées essentiellement à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, au détriment des autres capitales régionales. C’est pourquoi le code de l’investissement propose des mesures incitatives pour créer de telles zones en dehors des capitales économiques. En outre, les zones existantes ne sont pas viabilisées et nécessitent d’importants travaux de réhabilitation.
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Des mesures pour relancer l’industrie Disposant d’une économie ouverte, le Burkina Faso est dans plusieurs secteurs tributaire de l’extérieur, notamment pour des produits pourtant disponibles localement. Plusieurs mesures et incitations doivent inverser la tendance à moyen terme. Le gouvernement a demandé en janvier 2017, à « titre conservatoire et temporaire », aux institutions de l’administration publique de consommer les produits alimentaires locaux afin de faire face à des difficultés d’écoulement conjoncturels. Celles-ci doivent « enlever en priorité (les produits) d’origine locale avant tout acte d’achat de produit similaire importé ». Cela concerne le riz, l’huile, le sucre, les tomates, les oignons, le lait, le cuir ou encore la viande. Des campagnes de communication allant dans ce sens ont été préconisées. Certaines avaient déjà eu lieu en octobre dernier, en lien avec la Maison de l’entreprise (Chambre de commerce et d’industrie), afin par exemple de faire valoir le riz de Bagré, produit dans le centre-est du pays. Le gouvernement a également depuis un an soutenu et redressé plusieurs industries fragilisées par la transition, aujourd’hui appelées à reprendre leur totale autonomie.
SYLVIE contre les importations frauduleuses Outre ces dispositions conjoncturelles, le gouvernement a multiplié les initiatives pour aider les producteurs locaux, notamment industriels, à faire face aux difficultés. C’est le cas avec la plateforme de collecte électronique de documents de pré-douane, dénommée Système de liaison virtuelle pour les opérations d’importation et d’exportation (SYLVIE). Ce dispositif fait passer les délais de traitement de dossier d’importation de 35 jours à 7 jours et ceux dédiés aux exportations de 20 à 3 jours. Il permet surtout la traçabilité des documents commerciaux, sans contact physique et donc sans possibilité de corruption, ce dont les producteurs d’huile et de sucre burkinabè ont pu profiter, car cela a permis de réduire les importations frauduleuses qui minaient leurs ventes depuis des années. La facture normalisée, mise en place en février 2017, doit elle aussi permettre de réduire la fraude et lutter contre l’économie souterraine qui concurrence déloyalement les industriels locaux. Elle doit aussi améliorer la fiscalité, tout comme SYLVIE le fait déjà.
« 3 jours, c’est le délai de traitement des dossiers d’exportation grâce à SYLVIE, contre 20 jours auparavant. » 59
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Les objectifs du PNDES dans l’industrie La réalisation des zones industrielles prévues dans le plan de développement de pôles de croissance (VOIR ENCADRÉ) sera primordiale pour relancer l’industrie manufacturière. Pour atteindre les objectifs du PNDES, l’action publique portera également sur l’élaboration d’une stratégie d’industrialisation, le développement de PMI agroalimentaires et d’industries de fabrication d’équipements et de production d’intrants pour le secteur primaire. Plus largement, le gouvernement devra relever le défi de l’offre et des coûts en électricité et en télécommunications et réaliser de grands travaux de désenclavement du Burkina Faso. En termes chiffrés, le PNDES vise à accroître la part du secteur secondaire dans le PIB de
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20,1% en 2015 à 24% en 2020 et la part de l’industrie manufacturière de 6,6% à 12%. Dans le même laps de temps, le taux de transformation des produits agricoles devra être porté de 12 à 25%. En lien indirect avec la création des pôles de croissance, ces opportunités concernent notamment : - la transformation des produits et sous-produits de l’agriculture et de l’élevage - la production de produits de la santé humaine et animale - le traitement et la valorisation des déchets - la fabrication ou le montage d’équipements liés à la mécanisation agricole (tracteurs, motoculteurs...) - la production d’engrais minéraux à base de phosphate naturel - la fabrication d’emballage - la filature classique à base de coton - le montage de matériels solaires
Une ligne de production dans une cimenterie
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LES PÔLES DE CROISSANCE
FOCUS
Pour transformer l’économie, le gouvernement met l’accent sur le développement de pôles de croissance. L’approche consiste à identifier les zones à fort potentiel économique puis à définir une stratégie de maillage national, afin que chaque pôle local, mis en réseau, devienne un moteur économique.
Pour chaque pôle, l’ambition est d’améliorer les capacités institutionnelles (contrôle qualité, formation...) et de développer des infrastructures (hydrauliques et agro-pastorales...) ainsi que des services essentiels (banques, télécoms, commerce...). Les opportunités d’investissements y sont donc nombreuses et variées, pouvant êtres exploitées en partenariat avec l’État. L’objectif fixé vise à porter la part des pôles de croissance et de compétitivité dans le PIB à 3% en 2020 et à faire passer les effectifs cumulés des emplois locaux créés par les pôles de croissance et compétitivité de 35 000 en 2015 à 45 000 en 2020. Plusieurs types de pôles de croissance (pôles, zones économiques spéciales, grappes d’entreprises, produits de niche...) sont pris en compte, avec des approches et des objectifs particuliers : > Le pôle de Croissance de Bagré Lancé en 2011 autour du barrage de Bagré (1,7 milliard de m3), c’est le plus avancé. Il est situé au centre du pays dans une zone rizicole. Il doit offrir environ 12 000 ha de terres aménagées, avec des possibilités d’extension, dans un environnement propice au développement d’activités d’agrobusiness. > Les deux agropoles de Samendéni et Sourou Ces deux agropôles, situés dans la région des Hauts-Bassins, doivent répondre à
la demande de terre non satisfaite par le pôle de Bagré, estimée à plus 60 000 ha. La construction du barrage de Samendéni, dont la mise en eau pourrait intervenir en octobre 2017, permettra l’implantation d’une zone industrielle agroalimentaire. > Un pôle de croissance dans le Sahel Il doit optimiser les retombées minières et mettre en valeur le potentiel de croissance des autres secteurs porteurs, de l’élevage notamment, pour bâtir un tissu économique structuré et viable au-delà de l’exploitation minière. > Un pôle touristique à l’est du pays Il doit permettre de développer une offre touristique attrayante basée sur le tourisme de chasse et le tourisme cynégétique. > Deux zones économiques spéciales à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso Elles doivent contribuer à développer les capacités d’exportation du pays. > Trois grappes d’entreprises – huileries à Bobo-Dioulasso, hôtellerie et culture à Ouagadougou > Des zones industrielles en partenariat public-privé aux entrées et aux sorties de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso et d’autres chefs-lieux de régions du Burkina Faso > L’élaboration en cours d’une stratégie de promotion des produits de niche 61
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FOCUS
BAGRÉ : UN PÔLE PILOTE POUR MONTRER LA VOIE DE LA TRANSFORMATION DES MATIÈRES PREMIÈRES Projet stratégique du développement agroindustriel du Burkina Faso, le pôle de croissance de Bagré est aménagé près du barrage du même nom, qui dispose d’une capacité d’1,7 milliard de mètres cubes de retenues d’eau. Son objectif est de permettre l’aménagement d’environ 20 000 hectares de terres dédiées à la production agricole intensive en situation de maîtrise totale de l’eau. Sur ces terres doivent coexister, comme c’est déjà le cas, des agriculteurs familiaux, incités à devenir des entrepreneurs, et des entreprises agro-industrielles. 3 300 mètres de canaux irriguent déjà de façon gravitaire 3 380 hectares en exploitation sur la rive gauche du fleuve Nakambé. Deux entreprises construisent 21 nouveaux kilomètres de canaux qui seront livrés avant la fin de l’année 2017. Ils vont permettre l’exploitation de 15 000 hectares prioritaires, dont près de 5 000 sont actuellement programmés. Le Burkina Faso est soutenu dans la première phase de ce projet par la Banque mondiale, qui a débloqué plus de cent millions de dollars en 2011. La Banque africaine de développement a rejoint le programme en 2014, alors que l’État a levé des fonds sur le marché sous-régional pour prendre sa part des investissements. Une forte croissance des rendements La direction du PAPCB (Projet d’appui au pôle de croissance de Bagré) constate déjà une forte croissance des rendements. Depuis 2011, l’institution a instauré des discussions avec des banques et des producteurs pour permettre à ces derniers d’accéder, grâce à sa caution morale, à des intrants en
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quantité et qualité. De 2013 à 2016, 4 milliards de crédits ont été obtenus. Les rendements de riz sont passés de 4,5 tonnes à l’hectare à 5,5, 6 voire 7 hectares, alors que le PAPCB a également accompagné des entrepreneurs dans l’amélioration de leurs unités de décorticage. Des circuits commerciaux à améliorer Des résultats semblables ont été notés pour d’autres productions, comme celle du maïs. Mais des problèmes demeurent, tels que ceux liés au stockage de denrées plus périssables que les céréales, par exemple les produits issus du maraîchage, dont la production connaît une forte croissance à Bagré. Si l’écoulement des productions s’est amélioré, beaucoup reste à faire en termes de communication et d’amélioration des circuits commerciaux. C’est encore plus le cas en ce qui concerne la transformation. Ces problématiques doivent trouver des réponses avec la sélection d’une centaine de projets à mettre en œuvre dans l’année en cours, lorsque les 21 kilomètres de canaux auront été réceptionnés et les terres aménagées. 108 projets déjà sélectionnés Suite au lancement d’un avis à manifestation d’intérêt, 700 demandes ont été reçues par le PAPCB. Un premier écrémage en a retenu 226, avant qu’un second n’en conserve 108. Leurs promoteurs devront exploiter les terres situées au-dessus du niveau du barrage, grâce à des systèmes de pompage, les terres basses demeurant disponibles pour les petits producteurs (un tiers du total). Le souhait des autorités est
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que les agro-entrepreneurs, qui ont parfois d’importants besoins, puissent être des agrégateurs, acheteurs de la production des exploitants familiaux et organisateurs des achats d’intrants. 100 milliards d’intentions d’investissement enregistrés Parmi les 108 projets, plusieurs sont conduits par des petits producteurs de Bagré, bien que ceux-ci ne s’engagent que sur 10 à 25 hectares. Les agro-investisseurs venus du monde entier se partagent en moyenne une centaine d’hectares par projet. La société indienne UTTAM prévoit à elle seule d’investir plusieurs dizaines de milliards de FCFA. Au total, plus de 100 milliards de FCFA d’intentions investissements ont été enregistrés par le PAPCB, contre 10 milliards attendus, alors que 36 000 emplois pourraient être créés, contre 30 000 envisagés. Les projets concernent aussi bien le riz, les produits maraîchers, que l’élevage et la production de lait, jusqu’à la culture du moringa, « arbre miracle » aux riches vertus alimentaires et médicinales. Une zone industrielle de 160 hectares Afin d’améliorer la transformation, une zone industrielle doit être construite sur 160 hectares. L’implantation de « services critiques », tels que ceux dédiés à l’entretien, à la maintenance du matériel agricole, à l’hôtellerie, au carburant, aux télécoms ou aux finances, sont installés ou en cours d’installation. C’est également le cas avec un entrepôt de stockage en cours de réalisation.
Au loin, la construction du canal de Bagré se poursuit
Rizières à Bagré
BIENTÔT SOUROU ET SAMENDENI Les pôles de croissance prévus dans ces deux zones agricoles, non loinde Bobo-Dioulasso, capitale agro-industrielle du Faso, doivent pouvoir tirer tous les enseignements de l’expérience de Bagré. Sur les 30 000 hectares de terres qui devront être disponibles, il est prévu de réaliser trois espaces, dont l’un devrait revenir à un partenaire de référence. Les exploitants familiaux bénéficieraient de son encadrement et pourraient lui vendre une partie de leurs productions. Un dernier tiers reviendrait à des agro-entrepreneurs sélectionnés comme sur le pôle de Bagré. Plusieurs groupes mondiaux sont déjà en lice. 63
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INFRASTRUCTURES : CONSTRUIRE LES VOIES DU DÉVELOPPEMENT BURKINABÈ
Qu’elles soient énergétiques, routières, numériques ou encore immobilières, les infrastructures que le Burkina Faso doit améliorer constituent aussi bien une opportunité pour les investisseurs qu’une obligation pour le développement pérenne du pays. Un moteur capable d’agir sur tous les autres secteurs d’activité.
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INFRASTRUCTURES : CONSTRUIRE LES VOIES DU DÉVELOPPEMENT BURKINABÈ
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TRANSPORTS : LE CARREFOUR DE L’AFRIQUE DE L’OUEST Pays enclavé, le Burkina Faso a toujours accordé une place importante au développement des infrastructures de transport. Des efforts ont été faits ces dernières années pour adapter une partie du réseau routier à l’accroissement du trafic, de sorte que le secteur est en forte croissance. Toutes les routes reliant le Burkina Faso aux pays limitrophes (Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Mali, Niger) sont bitumées. Le chemin de fer relie Abidjan à Kaya en passant par Bobo-Dioulasso et Ouagadougou sur une distance de 1 262 kilomètres. La desserte, à partir de l’aéroport international de Ouagadougou, des principales villes des pays voisins et européens est assurée par plusieurs compagnies internationales. Cependant, des défis importants, qui sont autant d’opportunités, doivent encore être relevés. Dans les transports routiers, l’offre ne donne pas toutes les garanties en matière de sécurité, de confort, de délai et de rentabilité. Le secteur est toujours marqué par son atomisation et pratiqué par
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des acteurs insuffisamment formés qui utilisent des véhicules anciens. Les conditions de la mobilité urbaine et rurale doivent être améliorées, de même que l’accès aux zones de production, aux centres touristiques ou encore aux centres sociaux de base. Seize milliards de FCFA sont prévus dans le cadre du PNDES pour notamment ré-immatriculer le parc de bus. 150 bus en appui à la mobilité urbaine doivent également être acquis pour un budget de 8,55 milliards de FCFA.
Continuer de désenclaver et d’améliorer les échanges Des grands projets existent dans ce secteur, dans le ferroviaire, l’aérien, avec l’immense chantier à venir de l’aéroport de Ouagadougou-Donsin, ou encore les travaux de construction, de bitumage et de réhabilitation des infrastructures routières. Parmi les plus prioritaires, quatre ont été lancés en 2017 afin de qualifier les entreprises partenaires et de proposer des solutions
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financières dans le cadre de PPP. C’est une commission nationale des PPP qui sélectionne les dossiers éligibles selon les priorités et les capacités d’endettement du Burkina Faso. Des grands groupes internationaux français, espagnols, turcs, chinois ou encore africains (sénégalais, togolais) sont en lice sur les quatre projets ci-dessous : - le premier tronçon de l’autoroute Ouagadougou-frontière de la Côte d’Ivoire, entre la capitale et la ville de Koudougou, sur 70 km ; - le contournement de Ouagadougou, urgent, car la capitale est un nœud routier dans la sous-région entre plusieurs pays sahéliens et côtiers ; - le contournement de Bobo Dioulasso ; - la route Boulsa-Sapaga, avec notamment le corridor de Pouytenga, pour rejoindre la RN 4 et Koupela. Quatre projets non PPP de construction et bitumage de routes, réalisés en collaboration avec des bailleurs institutionnels, devraient être lancés en 2017, afin toujours d’améliorer l’accès aux zones à fortes po-
INFRASTRUCTURES : CONSTRUIRE LES VOIES DU DÉVELOPPEMENT BURKINABÈ
tentialités économiques, notamment agricoles et pastorales : - Koupela-Gounghin (34 km), sur la RN 4, vers le Niger, avec l’Union européenne, la Banque africaine de développement et la coopération japonaise ; - Kantchari-Diapaga-frontière du Bénin (145 km), avec la Banque islamique de développement (BID) ; - Manga-Zabré (79 km, RN 29), dans le Centre-Sud, avec la Banque mondiale ; - Guiba-Garango (72 km), également dans le Centre-Sud, avec la BID. De nombreux projets prévus dans le nord du Burkina Faso deviennent de plus en plus prioritaires compte tenu de l’insécurité qui prévaut dans la région. C’est le cas entre Dori et Gorom-Gorom ou encore Djibo et Arbinda. Toujours avec la volonté de désenclaver jusqu’aux zones les plus reculées, le projet présidentiel de réalisation de 5 000 km de pistes rurales en 5 ans est très avancé, avec 1 375 km déjà réalisés en 2016, au lieu des 1 000 prévus.
Échangeur à Ouagadougou
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INFRASTRUCTURES : CONSTRUIRE LES VOIES DU DÉVELOPPEMENT BURKINABÈ
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EAU : DES PROGRÈS À CONFIRMER
La période 2011-2015 a été marquée par des progrès notables en matière de gestion durable de l’eau et de l’assainissement en milieu urbain. Le taux d’accès à l’eau en milieu rural est passé de 58,5% en 2011 à 65% en 2015. En milieu urbain, il était de 89,9% en 2015, soit 10% de plus qu’en 2011. Le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural, encore faible, est quant à lui passé de 0,8% en 2011 à 12% en 2015, alors qu’il était de 34% en 2015 en zone urbaine, contre 24% quatre ans plus tôt.
Une meilleure gestion administrative
Les interventions prévues dans le cadre du PNDES consisteront à porter le taux d’accès à l’eau potable de 71% en 2015 à 79% en 2020 et à améliorer l’assainissement, en portant son taux de 18% en 2015 à 34% en 2020. Les capacités de mobili-
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Le Burkina Faso comptait 1 018 barrages et 790 autres retenues d’eau de surface en 2015. Plus de 95% de ces barrages sont constitués de petits ouvrages de moins de dix mètres de hauteur et 80% ont une capacité de moins d’un million de mètres cubes. La gestion intégrée de ces ressources en eau a été fortement améliorée grâce au renforcement du cadre institutionnel et juridique, à travers l’opérationnalisation des cinq agences de l’eau, l’élaboration de deux schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), la mise en place des comités locaux de l’eau et du recouvrement de la contribution financière.
sation des ressources en eau seront aussi augmentées, en accroissant le nombre de nouveaux barrages construits de deux en 2015 à quatorze en 2020 et le nombre de nouveaux barrages réhabilités de deux à dix-huit. Toutes les agences dédiées seront dotées d’un schéma directeur. Le taux de recouvrement de la contribution financière en matière d’eau devra atteindre 100% à l’horizon 2020.
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INFRASTRUCTURES : CONSTRUIRE LES VOIES DU DÉVELOPPEMENT BURKINABÈ
ÉNERGIE : UN PLAN AMBITIEUX POUR AMÉLIORER L’OFFRE ET RÉDUIRE LES COÛTS 63% de l’énergie issue du thermique
En 2015, le taux d’électrification était de 59,88% en milieu urbain, 3,06% en milieu rural et 18,83% en moyenne nationale. L’énergie électrique, fournie par la Société nationale d’électricité du Burkina Faso (SONABEL), provient de vingt-huit centrales thermiques et quatre centrales hydro-électriques (deux grandes à Kompienga et Bagré, deux moyennes à Niofola et Tourni).
L’offre d’électricité, constituée de 6,4% d’énergies renouvelables, 62,9% de productions thermiques et 30,7% d’énergies importées, est insuffisante pour satisfaire la demande croissante des foyers et des entreprises. La proportion des ménages utilisant l’électricité comme principale source d’éclairage est ainsi passée de 14,9% en 2009 à 24,4% en 2014. Avec un prix de 75 FCFA le kilowattheure en 2015 pour les hautes tensions, l’électricité est particulièrement coûteuse, comparativement aux pays d’Afrique de l’Ouest.
Centrale électrique de Bagré
Barrage de Ziga
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Les objectifs du PNDES dans l’énergie Pour améliorer l’offre, le gouvernement devra accroître la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, promouvoir l’autonomisation et l’efficacité énergétique et créer davantage de services liés à ce secteur. Les ambitions chiffrées du PNDES visent à accroître le taux de couverture électrique national de 33,32% en 2015 à 80% en 2020, à travers le renforcement de la production thermique, alors que la part des énergies renouvelables devra être multipliée par cinq pour atteindre 30% en 2020. Une nouvelle loi sur le secteur de l’énergie est élaborée pour faciliter la réalisation de PPP (VOIR PAGE 72), alors qu’une Agence de l’énergie renouvelable et de l’efficacité énergétique a été créée en octobre dernier. Les travaux de la centrale de Bagré aval bientôt lancés Dès cette année, plusieurs appels d’offres vont être lancés pour améliorer l’électrification du Burkina Faso, parmi lesquels ceux qui concernent : - le pipeline de transport d’hydrocarbures Bolgatanga-Ouagadougou ; - la réalisation de la centrale hydroélectrique de Bagré aval ; - la construction de huit centrales solaires (deux de 5 mégawatts, trois de 10 MW, deux de 15 MW et une de 30 MW) ; - l’installation de 100 mégawatts thermiques, pour lesquels six entreprises sont
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déjà présélectionnées ; - la fourniture et l’installation de kits et lampes solaire en milieu rural ; - la construction de 100 mini centrales dans cent villages. Accélération dans le solaire et en zone rurale Des projets importants ont été réalisés dans l’électrification rurale. En 2016, 58 localités ont été électrifiées et d’ici 2020, entre 700 et 800 nouvelles autres le seront, afin d’améliorer un taux d’électrification rurale qui n’était que de 4% en 2015. Nombre des localités concernées offrent des conditions d’investissements intéressantes, de par leurs activités économiques florissantes. Dans le solaire, plusieurs bureaux d’études sont en cours de sélection dans le cadre du dimensionnement des systèmes solaires dans les infrastructures scolaires et sanitaires, pour l’installation d’équipements dans les bâtiments publics, la construction de centrales photovoltaïques et de stockage dans cinquante centres médicaux ou encore la fourniture d’un million de lampes LED, alors que l’éclairage compte pour 4% dans la consommation totale du pays. La mise en place d’un technopôle, en 2017, dans le cadre d’un PPP, équipé d’un centre de contrôle du matériel solaire et de deux usines de montage, devra soutenir ces efforts, de même que la création d’un institut des énergies renouvelables.
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L’ÉNERGIE SOLAIRE AU SEIN DES PME
« Promouvoir l’autonomisation et l’efficacité énergétique. » -
Une enquête de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI BF) montre que 8% des PME burkinabè, parmi celles sollicitées à cette occasion, utilisent l’énergie solaire pour compléter l’offre parfois insuffisante de la Sonabel. Parmi elles, 12% n’utilisent que cette énergie et ne font pas appel aux groupes électrogènes. 92% de ces sociétés ont acquis leurs kits solaires sur fonds propres, ce qui pourrait signifier que ce chiffre pourrait augmenter si l’accès à des prêts bancaires était plus aisé. 36% des sondés prennent en compte la consommation énergétique lors de l’achat de nouveaux appareils et 34% utilisent des ampoules économiques.
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INFRASTRUCTURES : CONSTRUIRE LES VOIES DU DÉVELOPPEMENT BURKINABÈ
FOCUS
UNE NOUVELLE LOI POUR FACILITER LES INVESTISSEMENTS PRIVÉS DANS L’ÉNERGIE Le gouvernement a adopté en mars 2004 un plan qui a consacré le désengagement partiel de l’État au profit des investisseurs privés. Ce plan a favorisé l’adoption d’une législation permettant la réalisation par le privé d’infrastructures énergétiques en partenariat public-privé ou de façon directe dans le cadre de l’électrification rurale, mais les textes sont en train d’êtres améliorés. La loi sur la réglementation du secteur de l’énergie au Burkina Faso devait être validée alors que nous mettions sous presse. Elle redéfinit la place et les missions de la Sonabel pour permettre plus efficacement la réalisation de PPP. Voici les points les plus importants à en retenir : - Acheteur unique de l’énergie distribuée, il pouvait arriver que la Sonabel ne puisse pas satisfaire la demande d’un industriel, par exemple, lequel ne pouvait pourtant s’adresser qu’à elle. Les producteurs indépendants étaient en effet contraints de ne vendre leur production qu’à l’entreprise publique, elle-même obligée de réaliser un appel à la concurrence pour fournir un client industriel. - Les producteurs indépendants éventuels ne pouvaient pas jusque-là obtenir des
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licences dans les zones où la Sonabel n’était pas elle-même présente, notamment dans certaines zones. - Aucune disposition ne permettait de sanctionner positivement ou négativement les exploitants (producteurs, clients, transporteurs…) du point de vue de l’efficacité énergétique, ce que la nouvelle loi corrige, instaurant des audits au niveau des installations. - Afin que le réseau de transport puisse être amélioré en même temps que les capacités de production, les activités de production, transport et distribution de la Sonabel sont fragmentées. Seul le réseau de transport reste le monopole de la société publique, laquelle va prélever des redevances sur cette activité afin d’améliorer le taux de couverture nationale. - Afin de respecter les droits et devoirs des acteurs du secteur (Sonabel, entreprises privées, clients…), le régulateur sera renforcé. - Des dispositions pour l’exploitation des fortes opportunités dans les énergies renouvelables ont été prises. - Un cadre de répression approprié a été adopté pour réduire les infractions liées à la fraude (branchements parallèles, vol de matériel).
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HABITAT : 40 000 LOGEMENTS À CONSTRUIRE Dans le domaine de l’habitat, en 2014, un peu plus de sept ménages sur dix vivaient dans des zones non loties et connaissaient un faible taux d’accès à l’assainissement, même si celui-ci est passé de 4,7% en 2007 à 8,1% en 2014, avec d’importantes disparités régionales. Parmi ces ménages, 39,5% résidaient en milieu urbain et 92% en milieu rural. Or, le Burkina Faso connaît une urbanisation galopante, caractérisée par une concentration croissante des populations dans les villes. Le taux d’urbanisation est passé de 6,4% en 1975 à 22,7% en 2006. Il est estimé à 31,5% en 2016 et pourrait atteindre 39,6% en 2025. L’objectif du Burkina Faso est de parvenir à faire de ses villes en développement de véritables pôles de croissance économique. Un Programme national de construction de logements (PNCL) Pour assurer la promotion immobilière à travers l’implication du secteur privé, la loi relative à ce secteur vise le développement de nouveaux sites et infrastructures (logements, centres d’affaires, infrastructures administratives, sociales ou universitaires, espaces verts...), tout en augmentant le nombre de ménages ayant accès à un logement décent de 4 572 en 2015 à 35 000 en 2020. A elle seule, Ouagadougou compte 406 379 parcelles dont près d’un tiers ne sont pas mises en valeur. Cela représente un potentiel de construction de près de 160 000 unités d’habitation. Alors même que la croissance de la demande de logements est attendue en hausse dans
les années à venir, en particulier dans la capitale et à Bobo-Dioulasso, l’État met en œuvre un Programme national de construction de logements (PNCL) qui cible toutes les catégories socioprofessionnelles et tout le pays. Il s’inspire notamment de plusieurs expériences (Tunisie, Mali, Sénégal), qu’il adapte à son environnement, et qui ont prouvé leur efficacité. Le PNCL vise la réalisation de 40 000 logements grâce à la mise en place de mécanismes appropriés, selon le profil ciblé : - les travailleurs salariés du public, dont le nombre est passé de 93 360 en 2008 à 138 149 en 2014. Leurs revenus sont sécurisés et réguliers, mais de faible niveau ; - les travailleurs formels du privé, dans les grandes entreprises ou dans le tissu en croissance de PME/PMI. Leurs revenus sont variables, ils peuvent être sécurisés en fonction de l’accompagnement dont ils peuvent bénéficier de la part de leur entreprise ; - les travailleurs du secteur informel – commerçants, garagistes, menuisiers, taxis, maçons… – qui représentent la plus grande partie de la demande, avec des revenus inégaux, peu sécurisés et dans un cadre peu bancarisé, et pour lesquels le gouvernement innove pour trouver des solutions de financement ; - les travailleurs du secteur primaire, essentiellement dans les villes secondaires et les communes rurales ; - la forte diaspora burkinabè.
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DES SOLUTIONS DE FINANCEMENT POUR CHAQUE CATÉGORIE SOCIOPROFESSIONNELLE
Revenu annuel % ménages
Intermédiaires et élevés
Moyens
Faibles
Très faibles
1 800 000
900 000
600 000
Moins 600 000
14,5
19,1
16,1
50,3
PNCL : des formules d’achat pour tous les investisseurs et tous les publics Le programme en cours doit permettre : - aux salariés de l’informel de s’organiser en coopératives d’habitat : l’État contracte et rétrocède des crédits concessionnels (30 milliards de FCFA) au Centre de gestion des cités (CEGECI) pour racheter 5 000 logements sociaux aux promoteurs immobiliers et les commercialiser aux travailleurs de l’informel en location-vente ou en location. Suivant une expérience sénégalaise, la Banque de l’habitat du Burkina Faso (BHBF) développe de son côté un produit spécifique de crédit logement garanti par le Fonds de logement social (FOLOS). Les personnes intéressées épargnent 50 000 FCFA/mois pendant deux ans et bénéficient d’un crédit hypothécaire aux conditions du logement social. L’État devra renforcer le FOLOS avec des fonds additionnels estimés à 8 milliards de FCFA pour bonifier les taux d’intérêt actuels et ouvrir le fonds à toutes les banques de domiciliation des salaires ; - assister 10 000 ménages à revenus faibles, qui disposent pour l’essentiel déjà de parcelles qu’ils ne parviennent pas à
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mettre en valeur, dans l’auto-construction. Cette composante du PNCL vise à mettre en œuvre : + 5 000 logements à travers des coopératives d’habitat + 3 000 logements à travers une assistance individuelle + 2 000 logements à travers une assistance à la construction de locatif privé ; - améliorer l’offre des habitations clé en main, en lieu et place de parcelles qui alimentent dangereusement la spéculation foncière sans contribuer à régler la problématique du logement : + 10 000 logements sont programmés dans le cadre de cités d’habitation dans tout le pays, hors Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, en collaboration avec les responsables des communes concernées, maîtres d’ouvrages, et avec le CEGECI. + la construction de cités d’habitation (15 000 logements) dans les périphéries de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso dans le cadre de PPP. Le partenaire privé bénéficie de blocs de 30 à 60 hectares aménagés pour construire des logements à 40% sociaux, 30% économiques, 30% de standing. + la construction d’immeubles de logement (5 000), prioritairement dans les deux principales villes, essentiellement pour les jeunes ménages et la diaspora.
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Cité Force Vive, Bobo Dioulasso
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L’État garant pour les investisseurs internationaux Le financement du PNCL est estimé à 436,228 milliards de FCFA. Dans le cadre des PPP, l’État assure la mobilisation du foncier, son aménagement à hauteur de 80 milliards de FCFA (en partenariat avec la SONATUR, pour laquelle l’État contracte des crédits), alors que les promoteurs immobiliers privés et les banques financent les unités de logement à hauteur de 356 milliards de FCFA. L’État soutiendra les promoteurs nationaux à travers le renforcement des ressources des banques, via l’obligation pour les souscripteurs au PNCL d’ouvrir un Plan épargne logement. Il contractera des crédits concessionnels qu’il rétrocédera à la BHBF pour financer les projets du PNCL. Ces ressources pourront être utilisées en revolving pour financer le maximum de tranches de construction. Dans le cadre de PPP, il apportera des garanties – souveraines ou bancaires – aux investisseurs étrangers, une problématique régulièrement soulevée par ces derniers.
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Logement : ce que le Burkina Faso attend de ses partenaires Pour réaliser les ambitions portées par le PNCL, l’État a besoin de partenaires capables de contribuer à la mobilisation des ressources financières appropriées à la production de logements et à l’exécution conséquente des constructions : Dans l’auto-construction, il attend l’expertise d’entreprises qui ont développé des technologies de construction qui vont faciliter la livraison de logements clé en main dans un bon rapport de qualité et de coûts. Pour la construction de cités mixtes, il attend des promoteurs immobiliers performants qui ont de bonnes capacités à mobiliser des financements appropriés à l’habitat et à réaliser des logements en faisant jouer les économies d’échelle et la péréquation. Pour mettre en œuvre les coopératives d’habitat, il a besoin de compétences en ingénierie sociale pour mutualiser les efforts des populations.
Logements sociaux de Bassinko, Ouagadougou
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Des opportunités qui attirent déjà Les offres de services sont très nombreuses tant au niveau national, qu’au niveau international, avec des investisseurs étrangers reçus quasi quotidiennement (USA, France, Turquie, Inde, Chine, Roumanie, Italie…). Sur la base de leurs propositions, il est prévu une pré-qualification des promoteurs immobiliers afin d’établir des partenariats publics-privés. Le ministère de l’Habitat travaille à sécuriser et immatriculer le foncier nécessaire afin de le concéder au partenaire comme garantie pour lever des financements. Des baux emphytéotiques seront concédés aux promoteurs retenus. Une campagne d’inscription est prévue afin de produire des habitations pour une demande enregistrée et pour laquelle les banques auront fait un travail préliminaire en termes d’octroi de crédits acquéreur. Des échanges avec le ministère en charge des finances permettront de définir, au besoin, d’autres types de garanties.
UNE STRATÉGIE NATIONALE DU LOGEMENT ET UNE LOI D’ORIENTATION SUR LE LOGEMENT SOCIAL POUR FLUIDIFIER LE MARCHÉ Le gouvernement travaille à faire émerger une stratégie pertinente et pérenne d’accès au logement décent pour toutes les catégories sociales en même temps qu’il va lancer la réalisation de 40 000 logements. L’élaboration de cette stratégie, ainsi que celle d’une loi d’orientation sur le logement social, constituent la première composante du PNCL. Les autorités pourront ainsi ajuster leur stratégie en fonction des réalités du terrain. Une loi d’orientation permettra par la suite de rendre clairs et lisibles, en les rassemblant, la loi portant promotion immobilière ainsi qu’une série de textes d’application.
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TERTIAIRE : DES SERVICES PLEINS D’AVENIR
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L’ambition du gouvernement est de promouvoir le commerce et l’expansion des industries de services à forte valeur ajoutée pour soutenir la croissance des secteurs primaire et secondaire. Des mesures énergiques devront être prises pour formaliser le secteur, améliorer l’accès au crédit ou encore les performances des TIC. Un budget de 577,87 milliards de FCFA sur cinq ans est prévu dans le cadre du PNDES.
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TERTIAIRE : DES SERVICES PLEINS D’AVENIR
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COMMERCE : UN SECTEUR À « REFORMALISER » La contribution des services marchands au secteur tertiaire a été de 60% en moyenne sur la période 1996-2015. Mais l’analyse de leur évolution montre une réduction de leur contribution dans le cadre formel (de 22,7% du PIB sur la période 1996-2000 à 14,3% entre 2011 et 2015), conséquence de l’« informalisation » du tertiaire dans le commerce, les transports, la restauration et d’autres services marchands, presque exclusivement tournés vers le marché intérieur. L’informel contribue aujourd’hui aux recettes fiscales par le paiement de patentes, mais sa part dans les impôts et taxes payés à
Objectifs du PNDES pour un tertiaire formalisé et créateur d’emplois décents
L’enjeu principal est que le secteur des services soutienne les autres secteurs. L’ambition est : - de réduire la part du secteur informel dans la valeur ajoutée du secteur tertiaire de 20,7% en 2015 à 15% en 2020 ; - d’augmenter le nombre moyen d’emplois formels créés dans les services tertiaires marchands par an de 12 100 en 2015 à 20 000 en 2020 ; - d’augmenter le taux de croissance de la valeur ajoutée des services marchands de 6,6% en 2015 à 8% en 2020 ; - d’augmenter le taux de crédit à l’économie de 29% en 2015 à 35% en 2020 et le taux
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l’État reste faible. Pour assurer une meilleure contribution du tertiaire au développement national, le gouvernement doit trouver des réponses aux défis que sont la formation, la facilitation de l’accès au crédit – qui concerne aussi bien les PME-PMI formelles que les acteurs du secteur rural – et les meilleures formes de formalisation des structures, un enjeu pour lequel 50 milliards de FCFA sont budgétisés dans le PNDES (2016-2020). Deux banques de financement des PME-PMI et de l’agriculture pourraient être créées, de même que des pépinières et incubateurs d’entreprises. Une loi d’orientation pour la promotion des PME pourrait être élaborée.
élargi de bancarisation de 30,1% en 2015 à 35% en 2020. Le PNDES prévoit également de renforcer la mise sur le marché national des produits burkinabè en améliorant les circuits de commercialisation et en définissant des normes de qualité. Il s’agira de : - faire passer la part des deux premiers produits d’exportation de 85% en 2015 à 65% en 2020 ; - faire passer la part des produits manufacturés dans les exportations de biens de 10,6% en 2014 à 20% en 2020 ; - réduire la part des produits alimentaires de consommation dans les importations de biens de 10,1% en 2015 à 6 % en 2020 ; - d’augmenter la quantité de viande exportée de 88 tonnes en 2015 à 2 000 tonnes en 2020.
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BANQUES : UN SECTEUR EN EFFERVESCENCE En dépit d’un taux de bancarisation national relativement faible, les banques au Burkina Faso enregistrent une croissance soutenue. La place financière de Ouagadougou est constituée de 18 banques et établissements financiers dont les revenus sont en hausse constante, surtout en ce qui concerne l’activité de banque de détail. En 2016, les dépôts ont franchi le cap des 3 000 milliards de francs CFA. Un bond spectaculaire qui montre que le secteur a été épargné par les contrecoups de la transition politique. Un rapport de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest met en exergue un accroissement des actifs de l’ordre de 24,5 %. Signe de sa vitalité, le secteur a enregistré l’arrivée d’un nouveau venu en 2015 : la Banque de l’Union. La filiale du groupe malien, qui a réalisé un bilan de plus de 50 milliards en 2016, lorgne surtout le marché de l’immobilier en plein boom. Un marché recomposé en dix ans La vitalité du secteur financier se traduisait déjà depuis dix ans par de vastes mouvements : arrivée de nouvelles enseignes, créations et rachats de banques, installation de nouvelles agences dans les marchés et villages de l’intérieur... Après le rachat de la Banque commerciale et agricole du Burkina (BACB) en 2008 par le groupe Ecobank, ce fut au tour de la Banque internationale du Burkina (BIB) de passer dans le giron du nigérian United Bank for Africa (UBA). Au même moment, la Financière du Burkina
faisait sa mue pour devenir Coris Bank international. Quant à l’arrivée en 2011 du groupe marocain Attijariwafa Bank, elle a renforcé la compétitivité nationale. En une décennie, le nombre de banques et établissement financiers a presque doublé, passant de 8 à 17. Et ce n’est pas fini, Afriland prévoit d’ouvrir une succursale avant la fin de l’année 2017. Aujourd’hui, les banques soutiennent bien l’économie, dans laquelle elles ont injecté l’an passé plus de 1 881 milliards de francs CFA. Une banque locale leader du marché Signe de la compétitivité d’un marché de plus en plus concurrentiel, Coris Bank, qui s’appuie sur une quarantaine d’agences et accompagne plus de 225 000 clients, est devenue la première banque du pays avec 713 milliards de francs CFA d’actifs, devançant la filiale du marocain BMCE, Bank of Africa (673 milliards), et le groupe panafricain Ecobank (668 milliards). Seul bémol, la bancarisation demeure faible (moins de 7%), comme dans la plupart des pays de la sous-région. L’Association professionnelle de banques et établissements financiers estime que l’ouverture d’autres agences à l’intérieur du pays aurait été plus importante si elle était accompagnée d’ouvertures d’agences auxiliaires de la Banque centrale dans les villes secondaires. La progression du Mobile money et du Mobile banking dans le pays, comme sur le reste du continent, constituera l’une des réponses à cette problématique.
« 17, c’est le nombre d’établissements financiers que compte le Burkina Faso, contre 8 dix ans plus tôt. » -
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TERTIAIRE : DES SERVICES PLEINS D’AVENIR
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BAISSE DES TARIFS : VERS UN ACCROISSEMENT DE LA CONCURRENCE DANS LES TIC ? Le Burkina Faso a procédé à la libéralisation complète du secteur des TIC et mis en place une Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). Si la couverture 3G a permis de faire passer le nombre d’utilisateurs d’Internet de 1% en 2009 à 9,4% en 2015, l’offre générale reste insuffisante, irrégulière et coûteuse, alors que la demande, solvable, ne cesse de croître. La fibre optique tarde à être déployée et l’infrastructure des TIC est marquée par l’absence d’un réseau dorsal national.
RÉPARTITION DU PARC DES ABONNEMENTS DE LA TÉLÉPHONIE MOBILE (Source : Arcep) 2015 –T3
2015–T4
Prépayés
14 079 340
14 434 351
Postpayés
12 293
12 546
Parc total
14 091 633
14 446 897
Abonnements
DONNÉES FINANCIÈRES TOTALISÉES DES OPÉRATEURS DE TÉLÉPHONIE MOBILE (Source : Arcep) 2015 –T3
2015–T4
Chiffre d’affaires HT
70 199
70 975
Investissements
11 196
7 059
Impôts & taxes (TVA comprise)
2 474
4 962
Montants en millions de FCFA
Un catalyseur de développement indispensable Le Burkina Faso, sa population jeune, son renouveau démocratique et sa croissance économique ne peuvent faire l’économie d’un secteur des TIC performant, tant celuici est un catalyseur de développement. Pour y parvenir, le pays devra former des informaticiens et d’autres professionnels du numérique, développer des infrastructures et améliorer la gouvernance des TIC. La possibilité est offerte aux investisseurs privés d’intervenir directement ou en partenariat avec l’État dans de nombreux pro82
En conséquence, seulement 4,1% des entreprises utilisaient Internet pour leurs activités en 2009. Ces chiffres sont encore plus faibles pour les PME et les entreprises situées hors de Ouagadougou et BoboDioulasso. Au vu du faible nombre d’opérateurs télécoms, deux pour l’Internet mobile, trois pour l’Internet fixe et la téléphonie mobile (Onatel, Telecel, Orange), l’ouverture du marché à de nouveaux opérateurs et à des investissements de mise à niveau est envisagée. En attendant, Orange a acquis les actifs d’Airtel dans le pays et lancé sa marque en mars 2017.
jets, que cela soit dans les infrastructures (maillage par fibre optique), dans l’équipement de technopôles (industriels ou universitaires) et des pôles de croissance, dans le projet d’e-gouvernement ou encore dans la création d’espaces numériques (université virtuelle). Au final, le PNDES ambitionne d’augmenter la contribution des postes et télécommunications au PIB de 2,4% en 2015 à 4% en 2020. La proportion des entreprises utilisant Internet devrait passer de 4,1% en 2009 à 18% en 2020, quand l’utilisation des ordinateurs devrait atteindre 35% en 2020 (7,9% en 2009).
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TÉMOIGNAGE
TERTIAIRE : DES SERVICES PLEINS D’AVENIR
LES TAUX ET LES EXIGENCES DES BANQUES SONT EXCESSIFS Mamadou Traoré PDG de Bakou Logistics Mamadou Traoré est à la tête d’une jeune entreprise, Bakou Logistics, qui fournit des services en Afrique de l’Ouest. Elle est active dans le transport de marchandises emballées, un service pour lequel elle compte parmi ses clients des sociétés cotonnières (Sofitex, Faso Coton, Socoma), minières (Pan African Minerals) ou du BTP, le transport de vrac (granulés et poudres, produits chimiques et alimentaires, des minéraux et déchets), la gestion de flotte et les services logistiques, avec gestion partielle ou totale des flux des clients. Désigné meilleur transporteur 2013 de Total Burkina, Bakou Logistics a également une expertise spécifique dans le transport du jet, gasoil, fioul et autres produits dangereux. Son patron nous parle de l’environnement des affaires au Burkina et appelle notamment à faciliter le crédit bancaire aux PME. Comment votre société a-t-elle vu le jour ? Bakou Logistics a vu le jour en 2004 avec pour premier objectif d’apporter de l’emploi à des jeunes à Bobo-Dioulasso, à travers l’achat de camions. Notre investissement total s’élève à 3,825 milliards de FCFA. Pour 2016, nous tablons sur un chiffre d’affaires de 2,106 milliards de FCFA. Quels sont vos besoins de financement ou de partenariat technique ? Nous évaluons nos besoins de financement actuels à 8,5 milliards de FCFA. Ces ressources doivent nous permettre d’acquérir au moins cent camions pour répondre aux besoins de nos clients et améliorer la qualité de nos prestations.
Quel regard portez-vous sur l’amélioration du climat des investissements au Burkina Faso ? L’environnement macro-économique au Burkina se remet lentement des mutations sociopolitiques et de la vague d’insécurité qui a suivi. Cependant, l’accès au financement reste un défi majeur. Les banques prêtent encore à des taux largement supérieurs à ceux pratiqués dans les pays du Nord avec des exigences de garanties excessives. Nous souffrons également du manque d’infrastructures routières. Bien que des efforts soient faits, la corruption et la lourdeur administrative restent d’actualité et pénalisent les entrepreneurs.
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TERTIAIRE : DES SERVICES PLEINS D’AVENIR
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TOURISME : UN JOYAU À POLIR Le tourisme, qui apporte une contribution de 4,2 % au PIB, est en plein essor, avec une croissance moyenne de 5,8 % par an. Les actions du gouvernement dans le cadre du PNDES porteront notamment sur la promotion des investissements publics et privés dans l’hôtellerie et la restauration. Outre sa légendaire réputation d’hospitalité, le pays peut s’appuyer sur quatre grandes zones géographiques : - Ouagadougou est le siège du tourisme d’affaires, de conférences et des grands rendez-vous internationaux (Festival panafricain de cinéma, Salon international de l’artisanat...) ; - la zone de l’Ouest est le territoire du tourisme de villégiature avec ses sites naturels pittoresques autour de Bobo-Dioulasso et de Banfora et ses cascades notamment ; - la zone du Sahel séduit les touristes avides
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d’insolite avec ses dunes de sable et ses caravanes ; - la zone de l’Est est la zone par excellence du tourisme cynégétique. C’est la zone des grandes réserves et parcs naturels du pays (Arly, Pama, parc du W...). Des opportunités d’investissements existent notamment dans : - la réalisation d’infrastructures hôtelières et l’aménagement d’espaces culturels et touristiques ; - le réaménagement de sites touristiques et la construction de nouveaux sites ; - le développement des activités des « tour operators » ; - la gestion des concessions de chasse ; - le développement de pôles touristiques à dominante cynégétique.
Vue des cascades de Banfora
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Visiteurs dans le parc de Laongo
TERTIAIRE : DES SERVICES PLEINS D’AVENIR
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TERTIAIRE : DES SERVICES PLEINS D’AVENIR
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Troupe de danse lors de la Semaine de la culture (édition 2014)
Troupe de danse lors de la Semaine de la culture (édition 2014)
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Tour du Faso (édition 2015)
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TERTIAIRE : DES SERVICES PLEINS D’AVENIR
CULTURE, ARTISANAT, SPORT : DES TALENTS À ACCOMPAGNER Le sous-secteur de l’artisanat est marqué par une multiplicité de structures d’encadrement qui ne favorisent pas une capitalisation des actions mises en œuvre dans le secteur. En outre, l’inadéquation des textes réglementant la filière, de même que l’absence d’une organisation homogène des acteurs, sont autant de problèmes qui minent son développement et le confinent dans un cadre informel. Les produits et services de l’artisanat souffrent de leur manque de compétitivité, rendant difficile leur accès aux marchés national et international, mais aussi d’une concurrence déloyale. Malgré des dispositifs existants, les artisans rencontrent des difficultés à accéder aux crédits. Une meilleure compétitivité et un meilleur accès à la commande publique Le PNDES a pour but d’augmenter le taux d’accroissement de la productivité moyenne de l’artisanat à 25% en 2020. Pour y parvenir, la puissance publique devra renforcer les capacités techniques
des artisans, améliorer la protection de leurs œuvres et surtout leur accès à la commande publique. Un budget de 75 milliards de FCFA est prévu pour la construction de centres de formation de référence. Un cadre réglementaire plus propice au secteur pourrait aussi être élaboré. Un budget de 10,5 milliards de FCFA est prévu pour équiper les infrastructures commerciales comme le Village artisanal de Bobo-Dioulasso et le Centre national d’appui à la transformation artisanale du coton. 40,8 milliards de FCFA sont également budgétisés pour la construction d’infrastructures culturelles et touristiques (2017 à 2019). L’industrie sportive n’est pas oubliée par le Plan national, qui ambitionne d’augmenter de 10% sa part contributive au PIB à l’horizon 2020. En outre, le nombre de centres de sport et de loisirs de proximité réalisés (budget de 8 milliards de FCFA de 2017 à 2020) devra passer de 0 en 2015 à 26 en 2020 et le taux d’accroissement des emplois culturels et touristiques, de moins de 5% en 2015 à 7% en 2020.
Village de Tiébélé, dans la région de Pô
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La population du Burkina Faso est estimée à 19 millions de personnes en 2016, dont 67% sont âgées de moins de 25 ans. Cette jeunesse est à long terme un atout, mais pour tirer profit de ce « dividende démographique », il faut assurer aux citoyens une bonne santé, une bonne formation et l’intégration dans un système national productif. Or, le niveau d’allocation des ressources aux secteurs sociaux reste trop faible pour relever le niveau de développement du capital humain. 20% de la population est en proie à l’insécurité alimentaire, alors que la malnutrition infantile, bien qu’en baisse, reste élevée. Les précédents programmes de lutte contre la pauvreté ont péché par leur mauvaise coordination, leur mauvais ciblage et l’absence de suivi et d’évaluation. Autant de points que le PNDES veut corriger : 2 208 milliards de FCFA y seront consacrés.
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SANTÉ : UN DEFI MAJEUR Le profil des indicateurs de santé publique est préoccupant. Les indicateurs de mortalité maternelle, néo-natale et infantile, respectivement de 330, 23 et 43 pour 100 000 nouvelles naissances, sont éloignés des niveaux internationaux et des cibles des Objectifs du millénaire pour le développement de l’ONU (OMD). La mort d’un enfant sur deux est encore liée à la malnutrition, dans un contexte de malnutrition chronique (30,2% en 2015) et aiguë (10,4% en 2015). Le Plan national de développement distingue trois défis sanitaires. Le premier consiste dans l’amélioration la santé. Parmi ses nombreux objectifs chiffrés, il ambitionne de réduire le taux de létalité du paludisme grave chez les enfants de moins de 5 ans de 1,4% en 2015 à moins de 1% en 2020, et le taux de mortalité intra-hospitalière pour 1 000 naissances de 63,1 en 2015 à moins de 50 en 2020. Le taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances devra être porté de 330 à 242 dans le même délai. L’état nutritionnel de la population, en particulier des femmes et des enfants, devra lui aussi être amélioré. La proportion de la malnutrition aiguë sévère prise en charge est attendue à 95% dans quatre ans, contre 80% en 2015, alors qu’elle devra
être guérie dans 100% des cas, contre 93,8% en 2015. Le troisième défi vise à accélérer la transition démographique. Les interventions iront dans le sens de la réduction de l’indice synthétique de fécondité de 5,4 enfants par femme en âge de procréer en 2015 à 4,7 enfants en 2020. La croissance démographique devra être maîtrisée à un taux de 2,7% en 2020. Des investissements dans les infrastructures de santé Le PNDES prévoit une batterie d’investissements, pour un montant de 501 milliards de FCFA, dans la construction d’hôpitaux, de centaines de centres de santé et de promotion sociale, notamment en région, dans l’équipement de centres hospitaliers, l’achat de centaines d’ambulances ou encore l’adoption de textes d’application de la loi portant Régime d’assurance maladie universelle. Pour remplir ces objectifs, les principaux défis du gouvernement consistent dans le renforcement du système d’information sanitaire, la prévention et l’amélioration de la prise en charge de la malnutrition, le développement de la recherche ou encore la meilleure gouvernance des établissements de santé. Le gouvernement devra également assurer l’accès universel et gratuit à des services de planification familiale de qualité.
« Le troisième défi vise à accélérer la transition démographique. » 90
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Scanner à l’hôpital de Koudougou
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FORMATION : UNE OFFRE DOMINÉE PAR LE TERTIAIRE, MAIS QUI SE DIVERSIFIE En l’état, le système éducatif burkinabè a un caractère généraliste, peu professionnalisant et il ne répond pas aux besoins du marché de l’emploi. L’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) restent par ailleurs qualitativement et quantitativement faibles. Il existe 27 centres publics de formation professionnelle au Burkina Faso : 13 régionaux, 11 provinciaux, le centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré, le centre d’évaluation et de formation professionnelle de Ouagadougou et celui, à vocation industrielle, de Bobo-Dioulasso. Ces centres comptent environ 3 000 apprenants. On estime à 353 le nombre de centres de formation professionnelle privés et reconnus dans le pays. Ils comptaient 10 941 apprenants en 2014-2015. Une offre dominée par le tertiaire L’offre de formation se caractérise par une prédominance des métiers du tertiaire (administration, comptabilité, commerce…), qui comptent pour 54,8% du total, au détriment de secteurs qui manquent pourtant de compétences, comme les BTP (1,8%). L’offre est limitée dans certaines spécialités du fait du manque de formateurs ou de l’insuffisance d’investissements, comme c’est le cas dans la petite mine ou le tourisme. La répartition se distingue aussi par une forte disparité régionale, avec une concentration de l’offre à Ouagadougou, à 51%, et Bobo-Dioulasso, à 20%. Alors que l’appareil de formation a longtemps été marqué par une forte inadéquation entre formations et besoins du marché de l’emploi, cette tendance commence néan92
moins à s’infléchir. Des améliorations ont récemment été apportées, avec un passage progressif à une logique de demande et non d’offre, la formation des formateurs dans l’agroalimentaire ou la certification des formations. Mais cela reste insuffisant. Les besoins sont importants dans pratiquement tous les secteurs d’activité du pays. 26 nouveaux centres construits à l’horizon 2020 Sur les 26 centres de formation prévus par le PNDES, les études architecturales sont inscrites au budget 2017 pour 5 d’entre eux, alors que leur construction est attendue pour 2018, en même temps que l’architecture de 5 nouveaux centres sera lancée. Ceux-ci seront gérés prioritairement par le public, mais en fonction des situations et des filières de formation retenues, certains pourraient être construits et gérés dans le cadre de PPP. Dans la perspective d’une diversification de l’offre du ministère de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion professionnelle (MJFIP), il est également prévu en 2017 : - la construction du centre de formation agricole de Bagré, spécialisé dans le machinisme agricole, l’agroalimentaire, la culture irriguée et la pisciculture ; - l’adoption de l’approche par compétence, avec une forte implication professionnelle dans l’identification des besoins ou dans le processus de certification… – une charte public-privé est en cours de signature dans ce domaine ; - l’adoption de 15 référentiels de formation et de certification dans les métiers agrosylvo-pastoraux.
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Les objectifs du PNDES dans l’enseignement et la formation Le PNDES vise à offrir un système éducatif de qualité pour tous et adapté à la transformation de l’économie. Le taux d’achèvement au primaire devrait passer de 58,5% en 2015 à 75,6% en 2020 et de 24,2% à 38,2% en post-primaire. La proportion de la main-d’œuvre bénéficiaire de l’EFTP dans les filières de transformation agropastorale devra atteindre 15% en 2020 (1,1% en 2015) et celle de la population en âge de travailler formée dans les métiers agropastoraux parvenir à 7% (0,2% en 2015).
Les ambitions sont les mêmes dans le supérieur où la proportion des étudiants ayant achevé un cycle devra passer de 28% en 2015 à 60% en 2020. Le pourcentage d’étudiants inscrits dans des filières professionnelles sera accru, passant de 8% à 30% dans les quatre ans, alors que ces filières seront elles-mêmes en hausse (10% à 30%). Il faudra pour cela améliorer l’accès à un enseignement supérieur de qualité, accroître les capacités des universités et améliorer la gouvernance de l’enseignement.
RECHERCHE ET INNOVATION : AU SERVICE DE LA TRANSFORMATION DE L’ÉCONOMIE Le nombre de technologies générées au profit de la production devra être multiplié par deux pour atteindre le nombre de 600 en 2020. La gouvernance institutionnelle de la recherche sera améliorée, les capacités techniques des ressources humaines renforcées, le foncier sécurisé et les centres de recherche autonomes. Un budget de 820 milliards de FCFA sera alloué, notamment pour la construction d’une université par région, de laboratoires de recherche, de parcs d’innovation dans les pôles de croissance ou encore de trois technopôles dédiés à la pharmacie, l’agroalimentaire et l’énergie.
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FOURNIR DES EMPLOIS DÉCENTS
En 2014, le taux de chômage était estimé à 6,6%, dont 9,3% pour les femmes et 4% pour les hommes. Le chômage est plus élevé en milieu urbain (7,1%) qu’en milieu rural où il est de 6,4%. Le problème est que la majorité des emplois ruraux ne sont pas décents car ils couvrent à peine 50% du temps des actifs, notamment dans l’agriculture, où le taux de sous-emploi est de 64%. D’une manière générale, l’emploi reste dominé par l’informel, puisque seuls 6,4% des actifs travaillent dans le secteur moderne. En 2015, le nombre d’emplois formels était estimé à 685 625 dont 22,6% agents de l’État et 24,2% de femmes.
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Le PNDES entend fournir un emploi décent et la protection sociale à tous. Pour cela : - la part de l’emploi privé formel dans le total de l’emploi devra passer de 6,6% en 2014 à 15% en 2020 ; - le taux de chômage devra être divisé par deux pour atteindre 3% ; - le pourcentage de sous-emploi du secteur agricole passerait de 64% en 2014 à 30% en 2020 ; - la proportion des travailleurs affiliés à la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) et à la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) est attendue à 100% en 2020 ; -le taux de couverture du Régime d’assurance maladie universelle (RAMU) devra atteindre 25% en 2020.
Usine de montage de lampes solaires à Koudougou
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L’IST VEUT S’ÉRIGER EN PÔLE D’EXCELLENCE Dans un pays où les formations universitaires sont dominées par des cursus généralistes, l’Institut supérieur de technologies prône une autre voie : former des techniciens et des ingénieurs dans des domaines à la pointe de l’innovation. Ouvert en 2000 avec 64 étudiants, l’Institut supérieur de technologies (IST) a franchi cette année le cap du millier de pensionnaires et vise les 2 000 élèves à l’horizon 2020. Une percée que l’école doit à son modèle de formation tourné vers les nouvelles filières : génie minier et industriel, agroalimentaire, énergie ou BTP. Fondée par Issa Compaoré, l’école a su nouer des collaborations avec des universités publiques nationales et étrangères et compte deux départements : sciences et technologies et sciences de gestion. 10 % de ses étudiants viennent du Gabon, du Rwanda, du Mali, du Niger ou du Tchad. « Nous formons dans des filières où il manque des formations », avance M. Compaoré. Une université des Arts et Métiers D’ores et déjà, plus de 400 millions de FCFA ont été investis dans les équipements et les acquisitions immobilières. Pour accroître ses capacités d’accueil et améliorer la qualité des enseignements, l’Institut déroule un plan stratégique visant à ériger une « Université centrale des Arts et Métiers (UCAM) ». Prévu sur 7 500 m2, ce campus
FOCUS / ENTREPRISE
va abriter l’IST, une Business School, un département de formation, de recherche et de services en finances islamiques, une technopole et un centre de langues étrangères. Le projet va mobiliser près d’1,5 milliard de FCFA. Prudent, M. Comparoé compte réaliser ce chantier par tranche. « À ce jour, nous avons un besoin d’investissement de 500 millions destiné à construire des salles de cours, développer l’infrastructure numérique et à acquérir du matériel de laboratoire pour le génie mécanique, l’électronique et l’agroalimentaire », indique l’ingénieur industriel de 46 ans, qui recherche des partenaires techniques et financiers. À partir du Label IST puis de l’UCAM, le but est de développer un réseau de franchise et de mettre en place un conseil des entrepreneurs partenaires. Accompagner le PNDES L’IST anticipe les besoins en compétences que va induire la mise en œuvre du programme présidentiel. « Le Programme national de développement économique et social (PNDES) va mettre en route beaucoup de chantiers en matière d’infrastructure, de solaire, de transport, de centres de santé ou d’aménagements agricoles. Ces chantiers demanderont des ressources humaines qualifiées et notre Institut se positionne pour répondre à ce besoin. »
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LES INSTITUTIONS EN CHARGE DE LA FACILITATION DES INVESTISSEMENTS AU BURKINA FASO Le dispositif institutionnel de promotion et de facilitation des investissements se compose des structures suivantes : Le Conseil Présidentiel pour l’Investissement (CPI) www.cp-investburkina.bf Le CPI est un organe consultatif créé en 2007 pour donner, par ses réflexions et recommandations, une impulsion à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques les plus appropriées pour stimuler l’investissement. Les structures opérationnelles Ces structures sont chargées du ciblage des investisseurs (entreprises, pays, zones géographiques…), de leur accueil, de la facilitation de leur investissement (procédures administratives, des licences et autorisations) et du suivi de leurs activités aux fins d’accompagnement. L’Agence de Promotion des Investissements du Burkina (API-BF) www.investburkina.com La création de l’API-BF en 2013 répond au souci de rationaliser et mettre en cohérence
FOCUS
les missions et le fonctionnement des différentes structures de promotion des investissements. L’API-BF a pour mission principale d’assurer la promotion des investissements directs étrangers et des investissements nationaux de grands volumes pour maximiser leur impact sur le développement. Elle joue le rôle d’interlocuteur unique pour les investisseurs. L’Agence pour la promotion des exportations (APEX) www.apexb.bf L’APEX a pour mission de promouvoir les exportations au Burkina Faso. À ce titre, elle est chargée de promouvoir les produits et services burkinabè sur les marchés national, régional et international, d’apporter une assistance technique aux exportateurs dans leurs transactions commerciales, de contribuer à l’évaluation de l’offre nationale des produits et services exportables et d’assurer la veille et l’intelligence économique du Burkina Faso. La Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF) www.cci.bf La Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso a pour principales missions de défendre les intérêts des milieux
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LES INSTITUTIONS EN CHARGE DE LA FACILITATION DES INVESTISSEMENTS AU BURKINA FASO d’affaires. Au regard de l’importance de ses missions, elle a créé des structures spécifiques de facilitation et de sécurisation de l’investissement :
cat d’urbanisme, du permis de construire, du certificat de conformité et du permis de démolir, en un même lieu et sur un même document.
La Maison de l’Entreprise du Burkina Faso (MEBF) www.me.bf Créée en 2002, la MEBF participe au développement d’un secteur privé fort et compétitif, grâce à la fourniture d’une masse critique et coordonnée de services aux entreprises et aux associations professionnelles. En vue de réaliser ses missions, la MEBF a elle-même créé des structures spécifiques.
La Direction des Guichets Uniques du commerce et de l’investissement (DGU-CI)
Les Centres de Formalités des Entreprises (CEFORE) ont permis de réduire les délais et les coûts de création ou de fermeture d’une société, puisque ces procédures ne se font qu’avec un interlocuteur et un formulaire uniques. Le délai de création, d’extension ou de fermeture a été ramené à trois jours depuis l’opérationnalisation des CEFORE. Le Centre de Facilitation des Actes de Construire (CEFAC) a pour mission de faciliter et de simplifier les formalités pour l’obtention du certifi-
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La DGU-CI veille à la facilitation et à la simplification des procédures administratives non douanières en matière de création d’entreprise, de commerce et d’investissement. À ce titre, elle est notamment chargée de faciliter les opérations de commerce et d’investissement, de centraliser et de rationaliser l’ensemble des formalités, des procédures et opérations non douanières en matière de commerce et d’industrie et d’informer les opérateurs économiques sur ces procédures. Le Guichet Unique du Foncier (GUF) Créé en 2008, le GUF vise à faciliter et simplifier les formalités domaniales et foncières, en permettant aux usagers d’effectuer en un même lieu les opérations y afférentes.
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LES CODES DES INVESTISSEMENTS SECTORIELS AU BURKINA FASO Un nouveau code minier pour une croissance plus inclusive Le code minier de 2003 a été remplacé par un nouveau, promulgué en juin 2015, afin que l’industrie minière participe mieux au développement du pays. Certaines dispositions fiscales et douanières ont été modifiées tout en permettant de garder un cadre d’investissement incitatif pour les entreprises. Voici un état des lieux des principales mesures portées par le nouveau code, en attente de ses textes d’application : - reprenant certaines recommandations de la « vision africaine des mines » de l’Union Africaine (2009), il intègre des dispositions pour permettre une meilleure interaction entre l’industrie aurifère et les autres secteurs ; - il réaffirme l’adhésion du Burkina Faso à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) et rend obligatoire la publication au Journal officiel de l’ensemble des conventions et contrats miniers conclus avec les sociétés minières (art. 6) ; - il prévoit l’instauration d’un fonds minier de développement local qui financera des plans communaux et régionaux de développement, en priorité dans les secteurs sociaux, et qui sera soumis au contrôle de l’État ; - les collectivités territoriales riveraines des sites miniers continuent de bénéficier d’une redistribution de 20% du montant de la taxe superficiaire perçue par l’État (art. 145).
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Mesures fiscales -1% du chiffre d’affaires des compagnies minières est prélevé pour financer des projets ; - l’octroi à titre gratuit à l’État d’une participation de 10% au capital des sociétés détenant un permis d’exploitation industrielle de grande mine est étendu aux sociétés détenant un permis de petite mine (art. 43) ; - les plus values de cessions réalisées lors de la cession de permis miniers sont directement imposées à un taux de 20%, et non plus par un renvoi au code général des impôts ; - les titulaires de permis d’exploitation sont soumis au paiement de l’impôt sur les bénéfices au taux du droit commun (le taux était réduit de 10 points auparavant) et l’impôt sur les revenus des valeurs mobilières est porté à 6,25% (il était auparavant réduit de moitié – art. 160). Priorité à l’emploi - dans la lignée des politiques minières communautaires, le code prévoit une obligation d’accorder « la préférence aux entreprises burkinabè pour tout contrat de prestations de services ou de fournitures de biens à des conditions équivalentes de prix, de qualité et de délais » (art. 101) ; - les entreprises ont l’obligation de soumettre au ministère des Mines un plan de formation des cadres locaux pour le remplacement progressif du personnel expatrié, alors qu’un quota d’emplois progressifs dédié aux
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employés locaux est déterminé (art. 102) ; - toute demande de permis d’exploitation doit recevoir un avis favorable – plus seulement consultatif – de la part du ministre en charge de l’Environnement (art. 41). Un code d’investissement propre au milieu rural Une étude récente a montré que le code général de l’investissement permet difficilement d’assurer un développement adéquat du secteur agricole, notamment selon ce que prévoit le Programme national du secteur rural et le PNDES. C’est pourquoi les autorités ont élaboré un Code d’investissement agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique (CIASPHF). Actuellement en état d’avant-projet, il doit mettre en confiance les entrepreneurs quant à la rentabilité et à la sécurité de l’investissement dans cette filière. Il doit prendre en compte des enjeux variés, allant de la recherche, de la formation, de l’intégration socioprofessionnelle des jeunes et des femmes aux modalités d’accès à la terre, au financement ou aux droits et responsabilités des investisseurs. Il s’intéresse aussi à la gestion environnementale et sociale et bien sûr à la transformation, la conservation et la commercialisation des produits. Une loi pour promouvoir les partenariats public-privé Le gouvernement a adopté en septembre 2011 la stratégie de développement du partenariat public privé (PPP) et, le 23 mai 2013, la loi portant régime juridique du par-
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tenariat PPP. Cette dernière vient compléter le dispositif de délégation de service public, prévu dans le décret réglementant les marchés publics de 2008 (modifié en 2012 et 2013). - le recours au PPP se fait pour les projets figurant dans le programme de PPP adopté par le Conseil des ministres, mais également en lien avec les démembrements de l’État. Les projets peuvent concerner aussi bien la conception des ouvrages que leur équipement, leur financement, leur maintenance ou leur exploitation. Tout projet de PPP donne lieu à une évaluation préalable puis à des rapports périodiques adressés au ministère des Finances ; - l’autorité publique peut accorder des subventions, prêts publics, garanties de prêts, garanties souveraines, des cessions ou des prises de participation au partenaire privé ; - la procédure d’appel d’offres est privilégiée, mais la sélection d’un partenaire privé peut se faire sans procédure de mise en concurrence dans des cas précis. C’est le cas lorsqu’un caractère d’urgence est prouvé, lorsqu’une seule entreprise peut offrir un service (pour des raisons de droits de propriété intellectuelle par exemple) ou lorsque la procédure d’appel d’offres n’a pas été concluante et qu’une nouvelle aurait peu de chances d’aboutir. Le code des investissements révisé (2010) Les principales incitations fiscales proposées sont prévues par la loi n°62/95/ADP du 14 décembre 1995 portant Code des investissements. Objet de nombreuses révisions (en 1997, 2009 et 2010), la dernière a sensiblement modifié et simplifié ses
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régimes incitatifs. En remplacement des six régimes antérieurs qui dépendaient du montant de l’investissement, des emplois créés et du secteur d’activité, le code révisé prévoit quatre régimes, dont trois uniquement fondés sur le niveau d’investissement et la création d’emplois, tous secteurs confondus, et un destiné aux entreprises d’exportation. L’agriculture et la décentralisation privilégiées La loi de 2010 prévoit néanmoins que « pour les entreprises des secteurs de l’agriculture, de la sylviculture, de l’élevage et de la pisciculture, les critères de seuil d’investissement et de création d’emplois sont ré-
duits au quart ». Le seuil d’investissement de 100 000 000 FCFA nécessaire pour bénéficier du premier régime préférentiel a été fixé à un niveau plus élevé que dans le régime antérieur (entre 20 000 000 FCFA et 10 000 000 FCFA) afin de cibler les entreprises dont la taille permet d’impacter réellement l’économie et l’emploi. Afin de favoriser la décentralisation, les investissements réalisés à plus de cinquante kilomètres de Ouagadougou et de BoboDioulasso voient leurs avantages prolongés pendant trois années. Les entreprises des secteurs de l’agriculture, de la sylviculture, de l’élevage et de la pisciculture bénéficient d’avantages équivalents.
PRINCIPAUX AVANTAGES FISCAUX DES RÉGIMES INCITATIFS (EN FCFA) (Source : CNUCED)
CONDITIONS Montant
Régime A
Régime B
Régime C
Régime D
100 à 150 millions
500 millions à 2
500 millions à 2
Au moins 1
milliards
milliards
milliard
Au moins 20
Au moins 30
Au moins 40
Au moins 30
/
/
/
Au moins
investi Création emplois Production
80%
pour export CONDITIONS Droits de douanes TVA Impôts sur bénéfices
Les importations d’équipements d’exploitation bénéficient du taux de catégorie 1, soit 5% Exonération sur les équipements d’exploitation Report des déficits Report des déficits antérieurs sur le antérieurs sur le bénéfice imposable bénéfice imposable pendant 2 exercices pendant 3 exercices supplémentaires supplémentaires
Report des déficits antérieurs sur le bénéfice imposable pendant 4 exercices supplémentaires
Possibilité de déduire du bénéfice imposable jusqu’à 50% du montant des investissements, dans la limite de 50% du bénéfice imposable Patente
Exonération du droit Exonération du droit
Exonération du droit
proportionnel TPA
proportionnel
proportionnel
proportionnel
pendant 5 ans
pendant 6 ans
pendant 7 ans
Exonération
Exonération
Exonération
pendant 5 ans
pendant 6 ans
pendant 7 ans
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LISTE DES PROJETS STRUCTURANTS - PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (PNDES) 2016-2020 LISTE DES PROJETS STRUCTURANTS - PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (PNDES) 2016-2020 N° 1 2 3 4 5 6 7 8
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10 11 12 13 14 N° 15
16 17 18 19 20 21 22 23
Intitulé du projet
Ministère de tutelle
Projet de construction de pipelines de transport et de 478 500 000 000 dépôts de stockage d'hydrocarbures Projet de construction de 2 centrales thermiques d'une MEMC 265 000 000 000 puissance cumulée de 265 MW Projet de construction de 5 centrales solaires MEMC 114 500 000 000 photovoltaïques d'une puissance cumulée de 80 MWc Projet de mise en place d'une unité de montage de matériels solaires en collaboration avec des firmes MEMC 70 100 000 000 internationales Projet de construction de la centrale hydro-électrique de MEMC 66 700 000 000 Bagré-Aval Projet de construction de mini-centrales hydroélectriques à MEMC 63 720 000 000 Folonzo, Bontioli et Gongourou Projet de construction de 3 centrales solaires MEMC 23 460 000 000 photovoltaïques d'une puissance cumulée de 20 MWc Projet d'électrification des infrastructures scolaires et sanitaires, d'installation de pompes solaires en milieu rural MEMC 21 050 000 000 et d'installation de lampadaires solaires à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso Projet de développement et de vulgarisation de MEMC 15 360 000 000 technologies de biodigesteurs domestiques pour les ménages urbains et ruraux Infrastructures routières, de communication et d'habitat Programme quinquennal de construction de 40 000 Ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat 479 892 250 000 logements sociaux et économiques (MUH) Projet d'études, contrôle et travaux de construction et de bitumage de l'autoroute Ouagadougou - Yamoussoukro Ministère des Infrastructures (MI) 200 000 000 000 (section Ouagadougou - Koudougou) Travaux d'aménagement et de bitumage de 220 km de voiries urbaines dans 40 villes de 36 provinces du Burkina MI 144 810 164 000 Faso Ministère du Développement de l'économie Projet Backbone national de télécommunications (PBNT) 129 000 000 000 numérique et des Postes (MDENP) Projet de construction et de bitumage Orodara - Banfora MI 109 500 000 000 frontière Côte d'Ivoire (365 km) Intitulé du projet Ministère de tutelle Coût en FCFA Travaux d'aménagement et de bitumage des voies de MI 75 781 000 000 contournement de la ville de Ouagadougou (130 Km) Projet de réhabilitation et de renforcement de la route Pa – MI 70 000 000 000 Dano - Gaoua - Frontière Côte d'Ivoire Projet de construction et de bitumage de la route Taparko MI 59 400 000 000 Manni - Bogandé - Bilanga - Fada N'Gourma (198 km)
Projet de construction et de bitumage des routes départementale n° 108 (RD 108) Koudougou Mossi Sanaba (34 km) et régionale n° 24 Sanaba – Solenzo Koundougou (113 km) Reconstruction des postes de péage sur l'ensemble du réseau routier Projet de construction et de bitumage de la route régionale Dandé - Kourouma - N'Dorola - Temetemesso - frontière du Mali (120 km) Projet de construction et de bitumage Tenkodogo Ouargaye - frontière du Togo (110 km) Projet de construction et de bitumage Tougan Ouahigouya (96 km) Projet d'aménagement de 8 km de voiries urbaines à BoboDioulasso plus échangeur
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Type de partenariat
Disponibilité de l'étude de faisabilité
729 468 547
PPP
Disponible
403 989 896
PPP
Non disponible
174 554 125
PPP
Non disponible
106 866 761
PPP
Non disponible
101 683 494
PPP
Disponible
97 140 514
PPP
Non disponible
35 764 539
PPP
Non disponible
32 090 518
PTF
Non disponible
23 416 169
PTF
Non disponible
731 591 019
PPP, PTF
Disponible
304 898 034
PPP
Disponible
220 761 672
PTF
Disponible
196 659 232
PTF
Disponible
166 931 674 Coût en euros 115 527 390
PTF Type de PPP partenariat
Disponible Disponibilité de Disponible l'étude de faisabilité
106 714 312
PTF
Non disponible
90 554 716
PTF
Disponible
MI
44 620 000 000
68 022 751
PTF
Disponible
MI
38 000 000 000
57 930 627
PPP
Disponible
MI
36 550 000 000
55 720 116
PTF
Non disponible
MI
33 452 000 000
50 997 245
PTF
Disponible
MI
30 500 000 000
46 496 950
PTF
Disponible
MI
26 500 000 000
41 161 235
PPP
Non disponible
Production agro-sylvo-pastorale Ministère de l'Agriculture et des 263 500 000 000 401 703 160 Aménagements hydrauliques (MAAH) MAAH 80 000 000 000 121 959 214
PPP
Disponible
PTF
Non disponible Disponible
Projet de création d'une Centrale d'approvisionnement des intrants et matériels agricoles (CAIMA) 26 Projet d'aménagement de 35 000 ha de bas-fonds Programme de développement intégré de la vallée de Samendeni phase II (PDIS II) : composantes 26 MAAH aménagements de périmètres irrigués et recalibrage du Mouhoun 27 Projet pôle de croissance de Bagré Premier ministère Projet de création des lycées agricoles spécialisés par 28 MAAH région Projet de mise en place d'un mécanisme de gestion des 29 MAAH risques agricoles et alimentaires Projet d'appui à la promotion des pôles de croissance et Ministère de l'Economie, des Finances et du 30 des systèmes productifs régionaux au Burkina Faso (PAPDéveloppement (MINEFID) PCSPR) Projet de développement de la mécanisation agricole et de 31 MAAH soutien au secteur hydraulique phase 2 (PDMA-SSH) II Projet d'aménagement hydro agricole de 2 000 ha à 32 MAAH Dangoumana 33 Projet d'aménagement de 1 812 hectares de périmètres MAAH 24
Coût en FCFA Coût en euros
Infrastructures énergétiques Ministère de l'Energie, des Mines et des Carrières (MEMC)
59 591 000 000
90 845 894
PTF
58 000 000 000
88 420 430
PTF, PPP
Disponible
55 000 000 000
83 846 959
PTF
Non disponible
50 000 000 000
76 224 509
PTF, PPP
Disponible
50 000 000 000
76 224 509
PTF
Non disponible
49 105 418 100
74 860 727
PPP
Disponible
39 060 422 625
59 547 230
PPP, PTF
Disponible
37 176 720 000
56 675 544
PPP
Non disponible
INVESTIR AU BURKINA FASO N° 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48
49
Intitulé du projet irrigués à Sono Kouri Projet d'aménagement hydroagricole de 1 500 ha à Bissan Projet de réhabilitation de 3 818 hectares de périmètres irrigués dans la vallée du Sourou Projet d'aménagement de 2 000 ha de périmètre hydro agricole pour la culture de blé Projet de création d'une unité de production de vaccins pour animaux au laboratoire national d'élevage de Ouagadougou Projet de mise en place d'une Centrale d'achat de médicaments vétérinaires (CAMVET) au Burkina Faso Projet de création de deux Zones économiques spéciales (ZES) à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso Projet de création d'un port sec multimodal dans l'agglomération de Ouagadougou Projet d'implantation d'une filature classique à BoboDioulasso Projet d'appui à la création et au développement des Petites et moyennes entreprises et Petites et moyennes industries (PACD-PME/PMI) Projet de production d'engrais minéraux à base de phosphate naturel Projet de viabilisation de la nouvelle zone industrielle de Bobo-Dioulasso Projet de construction de l'abattoir frigorifique de BoboDioulasso Projet d'installation d'abattoirs dans 5 principales villes du Burkina Faso Projet de réalisation d'une laiterie dans le bassin laitier de Bobo-Dioulasso Projet de construction et d'équipement du Centre national d'appui à la transformation artisanale du coton à BoboDioulasso (CNATAC) Projet de création d'une banque pour le financement de l'agriculture
Projet de construction du barrage hydroagricole et 50 I N° hydroélectrique de Ouessa, Intituléphase du projet 51 Projet de construction du barrage hydroagricole et hydroélectrique de la Bougouriba, phase I Projet de réalisation de 611 Adductions d'eau potable 52 (AEP) et de réhabilitation / mise à niveau de 225 AEP Projet de réalisation de 10 376 forages neufs et de 53 réhabilitation de 3 020 forages 54 Projet de création de 2000 éco villages Projet d'opérationnalisation d'unités industrielles de 55 traitement et de valorisation de déchets urbains Projet de construction et d'équipement de 240 nouveaux 56 Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) et de 11 Centres médicaux avec antennes chirurgicales (CMA) Projet de construction et d'équipement d'un Centre 57 hospitalier universitaire (CHU) à Bobo-Dioulasso Projet de construction et d'équipement d'un Centre 58 hospitalier universitaire (CHU) de 500 lits à Bassinko Projet de construction d'un Hôpital d'instruction des 59 armées (HIA) de 300 lits à Ouagadougou Projet de construction et d'équipement des Centres 60 hospitaliers régionaux (CHR) de Dédougou, Fada N'Gourma et Gaoua Projet de transformation des Centres de santé et de 61 promotion sociale (CSPS) des chefs-lieux de commune rurale en centres médicaux Projet d'opérationnalisation de la gratuité de la 62 planification familiale au Burkina Faso Projet de construction et d'équipement de l'hôpital de 63 district de Boulmiougou Projet de transformation du Centre hospitalier régional 64 (CHR) de Ouahigouya en Centre hospitalier universitaire (CHU) Projet de construction et d'équipement d'un centre de soins 65 spécialisés de haut niveau en neurochirurgie à Ouagadougou 66 Projet d'acquisition de 300 nouvelles ambulances 67 Projet de développement de l'e-santé au Burkina Faso Projet de construction et d'équipement de deux centres de 68 gériatrie à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso 69 Projet de construction et d'équipement des deux centres
INDEX Ministère de tutelle
Coût en FCFA Coût en euros
Type de partenariat
Disponibilité de l'étude de faisabilité
MAAH
25 011 063 000
38 129 120
PPP
Disponible
MAAH
17 124 806 051
26 106 599
PTF
Disponible
MAAH
17 006 000 000
25 925 480
PTF
Disponible
Ministère des Ressources animales et halieutique (MRAH)
10 000 000 000
15 244 902
PPP
Non disponible
MRAH
2 606 800 000
3 974 041
PPP
Disponible
PTF, PPP
Disponible
Transformations industrielles et artisanales Ministère du Commerce, de l'Industrie et de 100 000 000 000 152 449 017 l'Artisanat (MCIA) MCIA
77 735 611 800
118 507 176
PPP
Disponible
MCIA
24 250 000 000
36 968 887
PPP
Disponible
MCIA
19 684 500 000
30 008 827
PTF
Disponible
MAAH
19 000 000 000
28 965 313
PPP
Disponible Disponible
MCIA
14 500 000 000
22 105 107
PTF, PPP
MRAH
10 000 000 000
15 244 902
PPP
Disponible
MRAH
10 000 000 000
15 244 902
PPP
Non disponible
MRAH
10 000 000 000
15 244 902
PPP
Disponible
MCIA
3 000 000 000
4 573 471
PTF
Non disponible
15 000 000 000
22 867 353
PTF, PPP
Non disponible
PPP, TypePTF de partenariat PPP, PTF
Non disponible Disponibilité de l'étude de faisabilité Disponible
Services financiers MINEFID
Environnement, eau et assainissement Ministère de l'Eau et de l'Assainissement 357 000 000 000 544 242 992 (MEA) Ministère de tutelle Coût en FCFA Coût en euros MEA 220 000 000 000 335 387 838 MEA
133 500 000 000 203 519 438
PTF, PPP
Disponible
MEA
90 000 000 000
137 204 116
PTF, PPP
Disponible
Ministère de l'Environnement, de l'Economie verte et du Changement climatique 72 000 000 000 (MEEVCC)
109 763 292
PTF, PPP
Non disponible
15 000 000 000
22 867 353
PTF
Non disponible
Ministère de la Santé (MS)
80 000 000 000
121 959 214
PTF
Disponible
MS
78 417 548 000
119 546 781
PPP, PTF
Non disponible
MS
60 000 000 000
91 469 410
PPP, PTF
Non disponible
Ministère de la Défense nationale et des Anciens Combattants (MDNAC)
49 200 000 000
75 004 916
PTF
Non disponible
MS
47 389 018 560
72 244 093
PPP, PTF
Disponible
MS
37 771 109 706
57 581 686
PPP, PTF
Disponible
MS
27 000 000 000
41 161 235
PTF
Disponible
MS
25 500 000 000
38 874 499
PPP, PTF
Non disponible
MS
20 500 000 000
31 252 049
PPP, PTF
Non disponible
MS
15 837 632 937
24 144 316
PPP, PTF
Disponible
MS MS
12 000 000 000 6 603 895 000
18 293 882 10 067 573
PPP, PTF PTF
Disponible Disponible
MS
4 800 000 000
7 317 553
PPP, PTF
Non disponible
MS
3 200 000 000
4 878 369
PPP, PTF
Non disponible
MEEVCC Santé
103
INDEX N°
INVESTIR AU BURKINA FASO Intitulé du projet d'hémodialyse à Bobo-Dioulasso et Ouahigouya
70
Projet de construction de bâtiments pédagogiques et d'amphithéâtres dans les universités
71 Projet de création de trois technopoles 72 Projet de développement de la formation professionnelle 73 74 75 76 77 78 79
Projet de construction et d'équipement de cités universitaires Projet opérationnalisation du site de l'Université Ouaga II Projet de construction et d'équipement de deux plateaux techniques Projet de création de l'Université virtuelle du Burkina Faso et de 16 espaces numériques ouverts Projet de construction de 45 centres de formation technique et professionnelle Projet de construction de 13 lycées scientifiques dans les 13 régions Projet d'électrification des établissements d'enseignement public du Burkina Faso par le système photovoltaïque
Programme de renforcement de la protection sociale des groupes vulnérables et défavorisés Programme d'appui à l'amélioration de l'employabilité et à 81 l'insertion socioprofessionnelle des jeunes et des femmes Programme intégré d'autonomisation de la femme au 82 Burkina Faso 80
83 Programme immobilier de l'État et de ses démembrements
104
Ministère de tutelle
Coût en FCFA Coût en euros
Éducation et formation Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation 107 721 356 000 164 220 149 (MESRSI) MESRSI 105 100 000 000 160 223 917 Ministère de la Jeunesse, de la Formation et 81 000 000 000 123 483 704 de l'Insertion professionnelles (MJFIP)
Type de partenariat
Disponibilité de l'étude de faisabilité
PTF
Non disponible
PPP, PTF
Non disponible
PTF
Non disponible Disponible
MESRSI
58 407 896 060
89 042 264
PTF, PPP
MESRSI
57 728 221 628
88 006 107
PTF
Disponible
MESRSI
50 150 000 000
76 453 182
PTF
Non disponible
MESRSI
30 000 000 000
45 734 705
PTF
Non disponible
Ministère de l'Education nationale et de l'Alphabétisation (MENA)
23 400 000 000
35 673 070
PTF, PPP
Non disponible
MENA
19 175 000 000
29 232 099
PTF, PPP
Non disponible
MENA
10 548 557 000
16 081 171
PTF, PPP
Non disponible
Emploi et protection sociale Ministère de la Femme et de la Solidarité nationale et de la Famille (MFSNF)
250 600 000 000 382 037 237
PTF
Disponible
MJFIP
104 460 139 992 159 248 457
PTF
Non disponible
MFSNF
23 828 972 000
PTF
Disponible
PPP, PTF
Non disponible
Gouvernance administrative MINEFID
36 327 034
926 000 000 000 1 411 677 900
PREMIER MINISTÈRE Avenue de l’Indépendance - 03 B.P 7027 Ouagadougou 03 Site web / www.gouvernement.gov.bf Téléphone / + 226 25 32 48 89/90/91
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