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Edito
LA BELGIQUE : UN EXEMPLE DE MATURITE POUR L’AFRIQUE ? Ce titre qui va faire sourire certaines personnes et faire grincer des dents d’autres, peut paraître de prime abord incongru, surtout à l’heure où la plupart des pays africains célèbrent la moitié de siècle d’indépendance et d’affranchissement du joug des puissances coloniales, et au vu de l’état politique peut enviable que le royaume d’Albert II présente aux yeux du monde entier. Mais après la brève seconde- qui suit la lecture de ce titre- pendant laquelle vous avez probablement été étonnés, amusés, voir même offusqués, il serait peut - être intéressant de dépasser la vision générique de la scène de théâtre politique que nous vivons au quotidien, afin d’ouvrir un peu plus son champ de perception, et de regarder les choses sous un autre angle de vue. Fermons une seconde les yeux et rêvons, ou plutôt « cauchemardons » : Imaginons un instant que nous sommes en Afrique, et que la Belgique est un pays africain. Cela fait plusieurs semaines que le pays n’a pas de gouvernement à proprement parler, et que le nord et le sud du pays ne semblent pas décidés à s’entendre sur les concessions réciproques à faire, pour pouvoir co-exister pacifiquement. Tout semble séparer les deux parties du pays, et un bon nombre de ses habitants : la langue, les revendications, les frustrations, et peut être même des revanches pour certains. On évoque même de plus en plus la séparation, et l’idée d’une scission ne semble même plus choquer ou surprendre la plupart des gens. Mais, malgré cette situation surréaliste en plein 21ème siècle, quelqu’un a-t-il ouie dire qu’une rébellion se préparait quelque part, dans les méandres de la Flandre ou de la Wallonie profonde? En tout cas, moi je n’ai rien entendu ! Et toi, mon frère ?…Et toi, ma soeur ?… Quelqu’un a – t - il aperçu des contingents de casques bleus de l’O.N.U, prêts à intervenir en cas de conflits chez les Flamands ou chez les Wallons ?… Non ?!!!…Le contraire m’aurait étonné ! Bon !Revenons à notre expérience cauchemardesque : Une question à un centime me vient soudainement à l’esprit : Combien de temps faudrait -il à un pays africain qui se trouverait dans la même situation que la Belgique( avec tous les problèmes et les difficultés de négociations qu’on lui connaît ) pour qu’il se déchire et qu’on voit apparaître de part et d’autre, de manière spontanée, des groupes de rébellion, tous plus au service du peuple que les autres ? Une scène comme celle que produit la Belgique, est un véritable tapis rouge – de sang – déroulé
pour un pays africain. Faut –il attendre longtemps pour qu’on voit ça et là, des charniers et des femmes violées, des enfants soldats et des trafics des richesses naturelles qui appartiennent à tout le peuple ? Mais quel est donc notre problème, à nous autres africains ? Notre légendaire réputation de peuples paisibles aux yeux de l’Histoire est-elle usurpée ? Le fait d’avoir vécu quatre siècles d’esclavage et plusieurs années de colonisation, nous exonère -til de toute culpabilité et nous confère -t - il le droit de nous comporter de manière si irresponsables ? Pourquoi faisons-nous des enfants ?…Est-ce parce qu’on les aime ou alors parce qu’ils doivent servir de chair à canon ? Ce n’est ni l’intelligence, ni les moyens, qui nous manquent ! Alors qu’attendons-nous pour nous lancer, comme la plupart des peuples de la terre, dans la construction du magnifique, mais néanmoins vaste édifice de la paix, de l’unité, de la fraternité, de la liberté, de la remise en question, de la justice, du progrès, ( liste non exhaustive…). Après la 2ème guerre mondiale, l’Occident a dit : « Plus jamais ça ! », et c’est pour cela que toute la communauté occidentale reste attentive, afin que les conflits armés ne viennent plus troublée la paix, si durement acquise. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, l ’Afrique a vécu, à travers son espace, plusieurs conflits qui lui ont donné l’occasion de dire : « Plus jamais ça ! ». Chers frères et sœurs, prenons en de la graine, car il n’est pas honteux d’imiter des exemples ( les bons exemples), car ils font avancer dans le chemin de la maturité et de la sagesse. Malgré les conflits et les mésententes que nous connaissons, entre personnes ou entre tribus, nous devons chercher à nous entendre, dans la paix et le respect d’autrui. Et même lorsque l’entente devient impossible, et la scission inéluctable, le divorce peut se consommer en toute maturité, et sans effusion de sang. Quelqu’un de très connu a dit : « Avant de regarder la brindille qui est dans l’œil de ton prochain, regarde plutôt la poutre qui est dans ton œil. ». Bien ! Maintenant que la séance d’hypnose est terminée. Revenons à la réalité ! Alors, la Belgique : Un exemple de maturité pour l’Afrique ?… Roger L. Ndéma Kingué (Rédacteur en chef)
MOTIVATION NUBIAN’S est un magazine indépendant dont l’objectif principal est d’offrir à la diaspora africaine un espace d’expression et d’échange afin de faciliter son intégration dans les pays hôtes de l’Union Européenne en général, et en particulier la Belgique. Pour atteindre cet objectif, nous avons besoin de votre soutien tant moral que financier. Pour tous vos dons : 001-5210163-78 Avec la mention : mention « Nubians Aide » P.S : 1) NUBIAN’S magazine ne bénéficie d’aucun subside ni d’aucune aide des autorités des pays que nous mettons à l’honneur (tous les pays d’Afrique y seront présentés au fil des parutions). 2) L’équipe de NUBIAN’S magazine remercie toutes les personnes qui ont participé à la réalisation de la rubrique : « Pays à l’honneur », en fournissant des photos, des articles, des documents ou autres informations qui ont aidé à l’enrichissement de ce cahier. Contact: info@nubiansmagazine.com Nubian’S Magazine
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Notre couverture
MAGAZINE
ARTISTE DU MOIS
IL S’EN PASSE DES CHOSES
GASTRONOMIE
3. EDITO
14. LOKUA KANZA
6. « CRIS DU CŒUR », Le nouvel album de 13HOR 15. Egusi Soup 6. HERITAGE PROJECT : Une vision de Pitcho
FOCUS
SOCIETE
7. CHUUUT !!!…SILENCE COMMUNAUTAIRE 8. LES COUPLES MIXTES , sont- ils plus fragiles que les autres ?
PARLONS-EN
18. Rencontre avec Mweze Ngangura 19. La présence africaine dans la royauté française
associations
PAYS A L’HONNEUR
10. coRICOEUR 11. KILISWATHI
20. Interview de son excellence Usman Alhadji BARAYA 21. lA République FEDERALE DU NIGERIA 22. Nigeria: What Next? 23. TOURISM 24. LAGOS, la mégapole 25. ABUJA, LA CAPITALE 25. development: The Agriculture Sector...
MON METIER, MA PASSION 12. Rencontre avec Dj Paco
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ZOOM
HISTOIRE
9. Magic Systèm ; le fiasco Belge
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16. fall toure
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Nubian’S Magazine |Nr 7 Octobre 2010|
NUBIAN’S MAGAZINE Editeur responsable : NUBIANS ASBL Adresse : 99, Bld Léopold II, 1080 Bruxelles, Belgique Nr Entreprise: 884513207 Compte: 001-5210163-78 0032 486 24 37 64
PAYS A L’HONNEUR, LA DIASPORA NIGERIANE
26. Chika Unigwe 26. CHRISTOPHER OLIHA: DU « BRUTAAL » AU PLAN DIVERSITE 27. CHRIS OFILI & KENNETH ONYEMKPA, INSIDE THE TEMPLE OF THE INTERNATIONAL MONEY TRANSFERT 28. OLA DELE KUKU: LA DIALECTIQUE DE L’ORDRE ET DU CHAOS 30. JOSEPH AKPALA: A MIX OF VIVACITY AND VIRTUOSITY 31. MONDAY JUSTICE INTRODUCING THE UNIVERSE OF JUSTICE
Pour plus d’informations : www.nubiansmagazine.com info@nubiansmagazine.com Directeur de la publication et rédacteur en chef: Roger L. NDEMA KINGUE Directeur de création : Alain EKENGE
FASHION
Redacteurs Willy IKOLO KUMU
ECONOMIE
Relations Publiques Niko Verhulpen Lily Aka’a Evina
32. .LE DEFILE HAUTE COUTURE DE NARA CAMICIE A BRUXELLES 34. LE DESTIN ECONOMIQUE DE L’AFRIQUE 35. LA FOIRE DU MIDI : 125 ans d’enchantement
Charles Aizan (délégué commercial)
DOSSIER
36. MAIS QU’AI-JE FAIT AU BON DIEU POUR QUE MON ADO VEUILLE MAIGRIR ?
EVENEMENT
39. MISS BLACK BEAUTY 2010
Ont collaboré à ce numéro: Jean-Yves Kitantou, Katty Piens, Nel Nziemi Tsopo, Sophie Elishaa, Charlotte Tshimanda, kenyone , Anda Busaki , Obame, Mona Mk, George Lukuni, Kevin Caeyman, Mireille Tshilongo Dushy
Crédit photos : Alain Ekenge,Studio Z Kevin Caeyman
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Site web conçu et hebergé par pixios Layout: Alain Ekenge Impression www.pixios.com 8.000 exemplaires Merci à tous ceux qui ont, de près ou de loin participé à la création de ce magazine. NUBIAN’S est un magazine gratuit à parution mensuelle. Les articles n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
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| IL S’EN PASSE DES CHOSES | « CRIS DU CŒUR », Le nouvel album de 13HOR ( sortie prévue : octobre 2010 ) est un album clairement orienté « gangsta rap » et centré sur l’égotrip et le vécu des quartiers. Trois ans pus tard, « Proses d’assassin » révèle une autre facette du rappeur, qui aborde des thèmes plus profonds et se distingue par une écriture dans laquelle se s’entremêlent hardcore et sentiments. 13HOR a par ailleurs fait parler de lui cet été (La DH, La Libre, TV Brussel, You Tube, etc) avec le morceau «Empire State of Brussels » - une agréable reprise du tube « Empire State of Mind » de Jay-Z featuring Alicia Keys – dans laquelle l’artiste, accompagné de Daddy K. et de Aziza , clame son amour pour Bruxelles.
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ruxellois d‘origine congolaise, 13HOR fait ses premiers pas dans le hip-hop en tant que danseur.
Bouffi d’ambitions, le jeune artiste se tourne vers le rap , pose sur plusieurs mixtapes, et s’illustre avec brio dans des battles MC’s, avant de sortir son premier disque. « Des Comptes à régler » , sorti en 2005
A
Aujourd’hui, 13HOR surprend encore avec un « Cris du cœur » résolument engagé : « J’ ai grandi et ma vision des choses a changé » , laisse-t-il entendre. « Cet album est l’évolution d’un gars de quartier qui devient papa » , explique le rappeur, avant d’insister : « Les textes sont plus matures, conscients et ouverts sur un monde qui ne cesse de m’interroger, de me heurter, de me réjouir ». En voici quelques exemples non exhaustifs: -La chanson « 1960 gravé dans vos
HERITAGE PROJECT :
cœurs » , est un rap du discours du 30 juin 1960, de Patrice Emery Lumumba, pour l’indépendance du Congo. -Dans « La même vie » , le rappeur dénonce les difficultés sociales des Noirs, qui doivent en faire deux fois plus que les autres… -«Class Women » est quand à lui, un titre dédicacé aux femmes, et en particulier aux « Sistas » , qui réussissent à se faire respecter dans le milieu du Hip-Hop, et ceci malgré le machisme ambiant. L’approche musicale de l’album «Cris du cœur » témoigne elle aussi de cette nouvelle maturité : Pour la cause, 13HOR s’est entouré des beatmakers professionnels, tels : Oneshot ( Streetfabulous) et Soulplayer. C’est aussi la première fois que l’artiste intègre dans sa musique des instruments acoustiques ( guitare, basse, batterie, clavier ), pour créer des ambiances fortes, de révolte dans des morceaux tels : « Comme en été 68 », ou des ambiances de mélancolie, à l’exemple du titre « Les potes ». L’album : « CRIS DU CŒUR » INFOS : www.myspace.com/13HOR :: www.facebook.com/13HOR ( sortie prévue : octobre 2010 ) NUBIAN’S
Une vision de Pitcho Womba Konga
u travers d’une compile et d’un concert-événement, une vingtaine d’artistes les plus représentatifs du milieu musical urbain belge, tous issus de la diaspora congolaise, mènent une réflexion commune sur les liens qu’ils entretiennent encore avec leur pays et leur continent. Un projet soutenu par le Musée Royal d’Afrique Centrale, de Skinfama et des Bozar. Slam, rap, soul, funk, reggae : leur langage est à leur image, aussi hybride que le «pigiphant», symbole du projet. Des enjeux, de taille, s’articulent notamment autour des questions suivantes : -L’interculturalité et la gestion des mémoires plurielles, régulièrement posées dans les sociétés occidentales. -L’insertion citoyenne : il s’agit de pousser la réflexion quant au bien- ou mal-vivre ensemble, souvent ressenti et exprimé par les uns et les autres, du fait de la diversité des origines culturelles. -Les relations intergénérationnelles au sein des familles de migrants : la transmission des mémoires, l’éducation, les modèles parentaux flous, absents ou insuffisamment valorisés posent souvent aux jeunes de sérieux problèmes identificatoires. -L’identité assumée, ou comment surmonter la « crise de nègre » et concilier le Congo et la Belgique en eux.
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Nubian’S Magazine |Nr 7 Octobre 2010|
Les « musiques urbaines » (soul, rap, R&B, funk, slam, reggae) seront le vecteur utilisé. Elles sont bien souvent le cadre d’adresse et d’expression généralement partagé par ces générations en questionnement.
Pitcho ...Pitcho Womba Konga est rappeur et acteur belge d’origine congolaise. Né en RDC, il émigre en Belqique à l’âge de 7 ans. En 1994 il forme le groupe hip-hop Onde de choc. Il sort son premier album solo «Regarde comment» en 2003, très bien accueilli par la presse puis un LP «Faut pas confondre» et un street album «Livraison spéciale».En janvier 2010 sortira son album «Crise de Nègre». Il mène, en parallèle à sa vie de musicien, une carrière de comédien avec beaucoup de succès. Première apparition sur les planches en 2003 avec «Bintou», une pièce de théâtre de Koffi Kwahule.Cette expérience lui permettra de se faire remar-
quer par le grand metteur en scène Peter Brook.Ainsi, en 2004, il est engagé et effectue une tournée mondiale avec la pièce «Tierno Bokar» d‘Amadou Hampâté Bâ, en compagnie de prestigieux comédiens tels que Sotigui Kouyaté, Bruce Meyer, Habib Dembelé ou encore Rachid Djaidani. Peter Brook convaincu par le talent de Pitcho lui demandera de jouer dans «Sizwe Banzi» est mort en 2007, en compagnie du comédien malien Habib Dembelé. Site web: www.heritagecongo.be NUBIAN’S
| SOCIETE |
CHUUUT !!!…SILENCE COMMUNAUTAIRE
D’habitude on parle de silence radio, laissez-moi parler du silence communautaire. Silence communautaire à propos de tous les non-dits, tous les tabous, tous les cas sociaux dans nos maisons. Tant d’enfants qui naissent avec des déficiences diverses et qui deviennent des laissés pour compte, qui sont considérés comme des fardeaux perpétuels pour nos familles, ici ou ailleurs. Mais je ne parlerai pas de cela cette foisci, réfléchissons-y, çà vaut la peine, pour eux. J’aimerai vous inviter à penser à la place de l’argent, le nerf de la guerre. De quelle guerre vais-je parler ? Des guerres familiales… Cher lecteur, je vous invite à faire une petite rétrospective dans nos familles, ou si cela vous gêne, au sein d’une famille que vous connaissez bien. Combien de personnes ont arrêté de s’adresser la parole à cause d’un litige de sous, de blé, de pognon, de beurre, de blanquette, de fric ?… Combien de pères de famille partis trop tôt, ne s’étant pas préparés, ont laissé derrière eux des familles qui s’entre-déchirent pour un litige de sous ? Combien de femmes ont été dépouillés par leur belles familles à la mort du patriarche ? Combien d’enfants se sont sentis lésés par le testament mal rédigé ou pas rédigé du tout ? Pourquoi donc l’argent ou les avoirs peuvent-ils, à la seconde S de la minute M de l’heure H du jour J, balayer d’un revers de la main des années de transmission de culture orale ou écrite, faire disparaître toutes les valeurs d’humanisme, de fraternité, d’amour, de soutien mutuel, etc. Nos vies se trouvent donc être comme une maison bâtie sur du sable, nos valeurs sont-elles si instables ? Pourquoi ? Le pouvoir de l’argent est-il plus fort que
tout ? Est-ce une réalité du Tiers-Monde? Oh que non! Enfin un domaine où le monde entier est au même pied d’égalité. Malheureusement c’est dans un domaine à bannir. Facile à dire, me direz-vous… En Occident, le testament, la discussion en présence d’un notaire sont des formules qui permettent d’éviter les déchirements après le décès d’un être cher. Mais ceux qui attendent la mort d’un des leurs pour hériter ont bâti leurs vies sur du sable, et comme un boomerang ce qu’ils sèment, ils le récolteront. Petite illustration anonyme (source le net) :« je suis le dernier enfant d’une famille de cinq enfants, et la vie étant, chacun fait sa vie et je ne vois plus ma mère (histoire de famille) et mon père est décédé. Ma question est la suivante, est-ce que ma mère vivant seule, peut me déshériter, moi ou même une de mes sœurs qui ne veut plus la voir non plus, les autres frères et sœurs la vois encore. Donc vu que l’on est deux à être fâché pour toujours est-ce que ma mère peut nous déshériter ?? » NO COMMENT, chuuut communautaire. Dans nos pays africains, certains chefs d’Etats veulent léguer leur héritage à leur progéniture avant de s’en aller, rien de plus louable. Le couac c’est qu’ils ne veulent pas léguer un héritage familial mais l’héritage de la gouvernance du pays des ancêtres de chaque citoyen. Modèle monarchique de successions au sein des républiques, on finit par ne plus comprendre. NO COMMENT, chuuuut communautaire. Ceci ne date pas d’hier. Durant son règne de 1493 à 1527, Huayna Capac est un empereur inca. Il décède d’une variole. Une guerre de succession éclate alors entre ses deux fils Huascar (désigné par son père pour lui succéder, et
fils d’une princesse de Cuozor ) et Atahualpa (fils d’une princesse de l’ancien royaume de Quito) . Ce dernier parvient à battre les troupes de son frère Huascar (en quechuae : Waskhar signifie Fils de la Joie). Sa joie ne l’a pas sauvé… Entre-temps les Espagnols (les conquistadores) arrivent au Pérou, déterminés à dépouiller à tout prix les autochtones et s’y installer. En utilisant toutes sortes de ruse, Atahualpa naïf leur livra son rival de frère. Les conquistadores n’hésitèrent pas à le tuer, et à exécuter Atahualpa, après avoir obtenu des tonnes d’or et massacrer des milliers de Péruviens. Effet boomerang. A cette époque et même aujourd’hui, certains applaudissent la colonisation sous toutes ses formes. NO COMMENT. Chuuuuut, silence communautaire. Les exemples sont multiples, mais dans notre environnement proche, face à la puissance du nerf des guerres familiales, allons-nous nous laisser emporter ?? Si oui, tant pis, c’est un choix. Si non, fondons notre vie et celle des générations futures, sur le roc des valeurs. La maison vacillera mais ne s’écroulera pas. Que le Très-Haut nous guide brique par brique dans la construction de notre édifice. Cher lecteur, je conclu cette réflexion par ce proverbe : Quand le dernier arbre sera abattu, La dernière rivière empoisonnée, Le dernier poisson pêché, Alors vous découvrirez Que l’argent ne se mange pas. ( auteur inconnu : communauté des Indiens du Canada) STOP au chuuuuuut, silence communautaire, parlons-en sans tabous sous nos baobabs du XXIème siècle Sophie Elishaa Nubian’S Magazine
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| SOCIETE | LES COUPLES MIXTES , sont-ils plus fragiles que les autres ? mis d’établir une fragilité quelconque des couples mixtes. La mixité elle-même est difficile à cerner, tant elle ne s’arrête pas à la race.
De nombreux parents ne se réjouissent pas à l’idée de voir leur enfant se mettre avec une personne d’une autre culture ou simplement d’une autre couleur de peau. Bien souvent, la crainte se trouve dans les écarts culturels, perçus comme facteurs négatifs et fragilisant. Idée reçue : les couples mixtes seraient plus fragiles que les autres…Qu’en est-il en réalité ?
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Aucune étude sérieuse n’a jamais per-
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Si le sort des couples mixtes par la race est plus remarquable, c’est avant tout, du au fait qu’ils sont plus visibles et moins répandus. Statistiquement parlant, placé dans le même contexte, l’espérance de vie d’un couple métisse n’est pas plus faible qu’un couple mono ethnique. Il peut rencontrer des haies spécifiques à leurs différences, mais bien appréhendées, ces différences peuvent servir de ciment très puissant au couple. Les facteurs qui font leur force ou leur fragilité sont les mêmes que ceux des couples de même cadre racial voire ethnique.
Se mettre ensemble pour de bonnes raisons :
S’intéresser à l’identité de l’autre, c’est reconnaître les identités multiples qui le composent: sa famille, son travail, ses hobbies…Sa culture. Poser des jugements de valeurs ou des approches ethnocentriques de nature à vexer ou à braquer l’autre, creuse des fossés et aboutissent à des ruptures parfois définitives. S’intéresser concrètement à l’autre, peut se faire par l’adoption de certains symboles importants à ses yeux. Un Européen pourrait, par exemple, se conformer à la coutume de la dot, telle qu’elle est de rigueur dans de nombreuses communautés africaines.
Se méfier des apparences…
Le secret : s’intéresser à l’identité de l’autre…
Un jeune malien, né et ayant grandit en Belgique pourrait avoir plus d’écarts culturels avec une jeune fille de Bamako, son pays d’origine ou une autre africaine qu’il ne pourrait en avoir avec une jeune fille belge et bruxelloise. Laquelle pourrait avoir des écarts culturels beaucoup plus grands avec un jeune roumain ou un moscovite, pourtant aussi blancs qu’elle… Comme quoi, les apparences sont trompeuses !
Le vivre-ensemble est cousu de conces-
Charlotte Tshimanda & William IKOLO
Choisir un être pour la couleur de sa peau ou pour la beauté de ses cheveux est une promesse certaine de déception. L’amour commence après ces critères immédiats, qui perdent très vite de leur importance quand l’amour s’installe.
FERMER: Dimanche midi, Lundi
Nubian’S Magazine |Nr 7 Octobre 2010|
sions et d’attentions. Les couples n’y échappent pas.
| PARLONS-EN | Magic Systèm ; le fiasco Belge
vouraient un défilé de mode des collections Imane Ayissi et du talentueux Russel N. Un apéro de luxe alterné par des éclaires des génie de Willy Mix, Disque Jockey en chef. Seulement, la patience a ses limites et c’est à partir d’une heure du matin que la sale a connu effervescence. Réalisant qu’il n’y aurait plus concert, le public se divisait en deux catégories ; d’une part des résignés qui quittaient les lieux déçus et d’autre part des révoltés qui demandaient remboursement et décriaient « l’arnaque ». Les esprits s’échauffaient et la police débarquait pour inhiber toute tentative de violence. Mais que s’est-il passé ? Le groupe Ivoirien Magic Système pourtant présent A Bruxelles, ne s’est pas produit samedi au palais du midi comme prévu. Le public parle d’arnaque. Les causes... Bruxelles; Samedi 31 Juillet et depuis deux mois, on annonce dans la capitale la venue des Magic systèm. Une organisation signée AIIAE (Association internationale de l’intégration de l’Afrique en europe) avec à la batterie le group collin’s Event . Il était annoncé en journée un tournoi de foot à huit équipes dont le trophée serait décerné au gagnant par les mains de Samuel Eto’o l’attaquant de L’inter de Milan. Le goléador camerounais était également présenté comme parrain de l’événement y compris le concert live du célèbre groupe Ivoirien Magic systèm, auquel biensûr il prendrait part. Que Nenni Outre le passement de jambe de dernière minute de Samuel Eto’o qui ne pointera pas le bout de son nez pour des raisons obscures et pas moins ridicules, qui couplé à une organisation à l’extrême opposée de la perfection, entrainera l’annulation du tournoi de foot ; le plus déplorable reste bel et bien le fiasco du spectacle proprement dit. Le groupe Ivoirien magic système pourtant présent A Bruxelles, ne s’est pas produit au palais du midi comme prévu. La soirée La soirée avait pourtant bien commencée et malgré la sale dégarnie, les quelques paires d’yeux présentent sa-
Les Magic Systèm installés dans un hôtel à 5 min du lieu du concert au moment de leur décision de ne pas se produire, accusent les organisateurs de n’avoir pas régler la dernière partie du payement. Le solde s’élevait à 5500 euro pour un cachet total de 15000 euro. Outre ce désagrément, selon nos sources bien informées, le groupe Ivoirien aurait eu à se plaindre de la place trop importante qui aurait été donnée à Samuel Eto’o dans la campagne promotionnelle du spectacle et pourtant, selon eux, il n’allait ni chanter, ni danser ; également du mauvais traitement qui leur aurait été infligé « Depuis que nous sommes arrivé, nous n’avons même pas eu un seul repas… » « Il a fallut chercher nous même des hamburgers pour manger » s’exprime un membre du groupe. Du côté de l’organisation Magic système a failli à son contrat, car une somme de 2500 euro leur a été versé au soir du concert, au moment des pourparlers (1h du matin) ; le groupe a pris l’argent et ne s’est quand même pas produit, or au dire des organisateurs, la loi impose aux artistes de remplir leur part de contrat une fois qu’ils ont perçu le trois quart de la somme due.
Une plainte sera-t-elle déposée ? « Oui ! » affirme l’organisateur, « il est inadmissible que ces professionnels refusent de jouer alors qu’ils ont été payé » Le public a-t-il été remboursé ? « Oui », réaffirme t-il, « la fnac a procédé aux remboursements » Et pourtant Tout avait pourtant bien commencé pour le célèbre groupe africain. Accueilli à la gare de Bruxelles Midi en grande pompe ; fleurs, hôtesses, presse... le groupe s’est dirigé ensuite vers l’hôtel de ville pour recevoir le titre de citoyen d’honneur de la ville de Bruxelles par l’échevin (adjoint au maire) Bertin Mampaka. Cérémonie conviviale et classique en présence du représentant de Samuel Eto’o ; Essome qui s’est présenté comme étant le chef de cabinet de l’attaquant camerounais et parlait en son nom pour justifier l’absence du footballeur ; une histoire abracadabrantesque de jet privé et de programme du club. Les conséquences Ce raté organisationnel couplé à un manque de professionnalisme tant chez les Magic System que chez les organisateurs d’un soir ne vient en rien améliorer l’image de l’africain dans cette société belge où c’est bien connu, les préjugés ont la peau dure. Cependant, les personnes intelligentes et de bonne foi ont le sens du discernement et savent bien que l’erreur de l’un ne devrait pas entrainer la condamnation de tous. Ce loupé historique reste un cas très isolé dans cette communauté africaine de Belgique où toutes les semaines, sont organisées avec succès des événements culturels et sportifs de toute sorte. kenyone Obame
Le flop de Magic Monkey system Triste mais réel ; après les tensions entre le groupe et les organisateurs du spectacle, les books illustrés offerts par la ville de Bruxelles des mains de Bertin Mampaka ont été
retrouvés dans les poubelles de l’hôtel où ils séjournaient. Nos journalistes et les organisateurs n’ont pu trouver aucune explication à se geste ignominieux. Nubian’S Magazine
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| ASSOCIATIONS | COCORICOEUR, une association qui pense fédération et innove à l’occasion.
Active depuis 2009, l’association à but non lucratif Cocoricoeur apporte de plus en plus de pierres à l’édifice culturel afro belge. Fédérer au niveau national les acteurs de la culture africaine de toutes les branches d’activités pour promouvoir l’art et la culture. Développer et renforcer les échanges sociaux-culturels et artistiques entre européens et africains tout en créant des ponts culturels nord-sud ; tels sont les objectifs principaux de cocoricoeur asbl constituée d’une quinzaine de membres actifs.
Cocoricoeur Asbl Av des Eglantines,34 ; 1150 Bruxelles Tel : +32(0) 485.317.443 , +32(0)474.486.564 www.cocoricoeur.be email : cocoricoeur.be@gmail.com
En 2010, sous la houlette de son président Nel Nziemi Tsopo, cocoricoeur a effectué en collaboration avec Nubian’s un travail de communication et d’information communautaire intense sur le net, à travers son site d’information brukmer.be. « au départ, en 2008, brukmer. be était dédié à la seule communauté camerounaise, mais au fil du temps, nous avons réalisé l’importance de transcender cette micro barrière communautaire pour ratisser large, pour le bien de tous », explique Nel Tsopo ; « cette évolution a porté ses fruits car nos visiteurs ont doublé en moins d’un an et les membres de la communauté africaine de Belgique savent de plus en plus vers où se diriger dès qu’il s’agit de communication de masse et d’information via le net »
Pourquoi avoir choisi ce nom peu commun ? Cocoricoeur selon ses fondateurs est un savant mélange entre « cocorico » le chant du coq qui symbolise en Afrique le réveil ; Le « cœur » et le « eur » pour Europe.
Le guide Africa 2011 Le projet 2011 de cocoricoeur
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est la création d’un guide Afrique gratuit en Belgique. Une initiative novatrice qui regroupera en un seul recueil, toutes les activités culturelles, commerçantes et associatives de la communauté africaine. « C’est partant du constat que les activités des populations africaines prennent de plus en plus de la place dans le paysage économico culturel belge, que nous avons initié ceci. Il ne s’agit pas que d’un guide, mais également d’un moyen de créer un réseau entre tous ces acteurs. Au cours de l’année, nous organiserons des rencontres, des conférences networking et des soirées culturelles auxquelles nous ferons participer gratuitement tous nos affiliés et membres du guide ; les référencer gratuitement sur internet grâce au site du guide, car Augmenter la visibilité des commerçants, des artistes, des associations africaines… est une priorité pour cette population qui a parfois du mal à toucher d’autre communautés ; malgré la richesse et tout l’intérêt qu’offrent leurs produits et services » Vivement 2011… Nubians
| ASSOCIATIONS | KILISWATHI, «Le premier instrument du genie d’un peuple c’est sa langue» Cours de Kikongo, Lingala, Kiswahili et Tshiluba (Les 4 langues nationale de la RDC) à Bruxelles dès le mois d’octobre 2010
KILISWATHI. Depuis quelques semaines, ce mot, qui peut paraître saugrenu de prime abord, a fait son entrée sur quelques réseaux sociaux de la Toile. On le conjugue au présent : je kiliswathe, tu kiliswathes…et même au futur : nous kiliswatherons, vous kiliswatherez. Ce qui donne lieu aussi à la création d’étranges formules comme par exemple : kiliswatheusement vôtre… Mais serait-ce là, l’apparition d’un nouveau verbe ? Par soucis d’originalité ou par effet de mode, certaines personnes auraient-elles emprunté ce mot à une langue étrangère ? Ou bien se seraientelles laissées tenter par le néologisme ? Après tout, il n’y aurait rien d’étonnant à cela puisque les locuteurs d’une langue créent de nouveaux mots tous les jours… Petit à petit, le bruit court, la rumeur se propage : on fait état de cours des quatre langues nationales de la République démocratique du Congo qui devraient être dispensés pour la première fois à Bruxelles dès le mois d’octobre 2010 pour les adultes et enfants. On parle de trois jeunes femmes derrière ce projet : Anda Busaki, Magali Nkiani et Christelle Pandanzyla. Il paraîtrait que le terme même, KILISWATHI, trouverait son origine dans la reprise des premières lettres formant les quatre idiomes nationaux de la RDC à savoir : le Kikongo, le Lingala, le Kiswahili et le Tshiluba. Oui, mais si tel était le cas, le nom exact ne devrait-il pas être Kiliswatshi ? Il semblerait que pour des raisons pratiques, les initiatrices du projet aient opté pour KILISWATHI davantage dans un souci esthétique. D’ailleurs, s’il avait fallu suivre cette logique, le projet aurait du se nommer Kiliswaci puisque l’on sait que le « tsh » a été remplacé en « c » par la convention des linguistes congolais réunis en 1974. Ainsi, l’orthographe correcte du mot tshiluba est bien ciluba. Qu’à tout le moins, KILISWATHI fait parler de lui… Alors, le tapage se confirme : des cours de langues congolaises seront effectivement dispensés à Bruxelles par des chargés de cours spécialistes en la matière. Ainsi, dès le mois d’octobre 2010 il sera possible aux enfants (âgés de 6 à 12 ans) et aux adultes ( à partir de 18 ans) de tous horizons d’apprendre l’une des langues nationales de la RDC. Loin de favoriser le repli d’une communauté sur ellemême, le projet ouvert à tous entend bien dépasser les clivages traditionnels et vise véritablement à promouvoir la culture congolaise. A ce titre, les expé-
riences démontrent bien qu’un multilinguisme assumé favorise l’ouverture aux autres et permet d’assurer une cohabitation pacifique entre toutes les langues du monde. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’une telle initiative est prise. Il y a une vingtaine d’années, l’association LUZAF avait déjà initié l’enseignement des langues africaines pour les adultes et les enfants. Véritable pionnière en la matière, l’association n’a cependant pu perdurer cette activité par faute, entre autres, de moyens. KILISWATHI se situe donc bien dans la continuité de cette action des plus louables en promouvant de la sorte la culture congolaise. Sa plus-value réside certainement dans le sondage, en ligne et de vis-à-vis, que les instigatrices ont lancé dans la phase exploratoire du projet au près de 400 personnes. Celuici a permis de cibler le public, de déterminer ses besoins et d’élaborer un programme académique à la hauteur de ses attentes. La particularité du projet se justifie aussi dans le fait que des cours d’Histoire, de géographie, de littérature congolaise, d’art,…seront aussi dispensés en complément aux cours principaux. Parce que l’apprentissage d’une langue ne peut se faire sans l’apprentissage de la culture qui lui est intrinsèquement liée. « Il y a un foisonnement de personnes qui ne demandent qu’à apprendre l’une de nos magnifiques langues nationales. Parce que beaucoup ne les maîtrisent pas parfaitement. Stendhal disait que le premier instrument du génie d’un peuple était sa langue. Il avait totalement raison, la langue en particulier, et plus largement la culture, en tant qu’héritage et patrimoine est véritablement le pilier d’une nation. Quand on sait qu’une langue disparaît toutes les deux semaines environ, il est essen-
tiel d’agir et d’insuffler des processus qui vont toujours dans le sens de la promotion de la culture. Et c’est ce que nous sommes entrain de faire à notre niveau car nous ne voulons pas que nos langues disparaissent » confie les yeux emplis d’espoir Anda Busaki l’une des membres de l’équipe KILISWATHI. Et Christelle Pandanzyla de surenchérir : « Nous avons tous et tout en chacun le devoir moral de transmettre ce riche patrimoine congolais aux générations futures qui comme nous seront quelque peu déracinées. En connaissant ses origines, l’on parvient à se ressaisir pour choisir son destin. Dans le contexte sociétal qui est le nôtre, le proverbe africain « Si tu ne sais pas où tu vas, regardes d’où tu viens », prend toute sa dimension. » Finalement, à l’heure ou de multiples manifestations sont organisées en l’honneur de la République démocratique du Congo, l’année 2010 constitue une échéance propice au lancement de ce type d’initiatives. Dans ce contexte de célébrations et de réflexions, cette année en cours représente indubitablement une occasion unique pour avancer de manière décisive dans la réalisation des objectifs visés par le projet KILISWATHI. Nubians et Anda B Pour plus de renseignements : Cours de Kikongo, Lingala, Kiswahili et Tshiluba pour adultes et enfants Tous les mardis soir de 18 à 21h ( adultes) Tous les samedis matins de 10 à 13h ( enfants) PAF : 18 euros par mois pour les adultes ( 18 ans et plus) 5 euros par mois pour les enfants ( 6 à 12 ans) www.kiliswathi.be, info@kiliswathi.be tel : 0032 484 950 246
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| MON METIER, MA PASSION | Rencontre avec Dj Paco
Disque Jockey depuis 1978 en Belgique, le « papa » des DJ sort de sa réserve et nous explique ce qu’est un Dj. DJ Paco a roulé sa bosse depuis le temps au travers de ses rencontres grandissantes les une autant que les autres. Marvin Gay, James Brown, Koffi Olomidé, Toto Guillaum .... Paco a fait de sa passion son métier. Entre ses platines d’Ibiza en été et ses animations de cérémonies, DJ Paco lance un appel à l’union et à la labellisation aux jeunes DJ afro de Belgique. Suivez son regard
est plus techno ou plus soul… n’est pas un vrai dj. Un DJ doit être polyvalent. David guetta n’ira jamais animer une soirée congolaise et pourtant il est considéré comme un des meilleurs au monde David Guetta est de la catégorie de ceux qu’on appel DJ Parade, ce n’est pas un DJ, c’est un artiste. Il adapte des sons et les gens le suivent.
Je suis tout simplement le plus ancien des DJ en Belgique, j’ai entre autre bossé pour le Petit panis à la bourse en 1978 ; le Cotcot girl ; Le road gril, le succus, le mirano, au cœur samba? au Makéba, à l’Ecume, au 144, au Gala, au disco rouge, au funk you avec notamment Tonny Makenzy en 1982.
Moi je peux animer tout type de soirée, je peux du jour au lendemain animer une soirée Espagnole ou Camerounaise, puis congolaise. La musique Camerounaise je l’ai connu grâce à des personnes comme Sam Mbende, Toto Guillaume… J’ai animé pour le Memphis, qui était à l’époque, le temple de la musique à Bruxelles. Tout ancien de Bruxelles qui lira Nubian’s confirmera ce que je dis. Jonny Haliday venait au Memphis, on le foutait à la porte. James Brown faisait la file pour y entrer. Manu Dibango est passé par là.
Et la liste est exhaustive je suppose.
Tu as semble t-il connu Marvin Gaye.
Tout à fait, je suis souvent amusé de voir des personnes qui se disent Grand Dj mais qui n’ont étonnamment aucune référence.
Effectivement, il venait au Memphis. L’album sexualing healing a été fait ici en Belgique, en Flandre. Marvin Gaye a quitté les USA pour la Belgique parce qu’il avait des problèmes avec son père et le Fisc américain. Il a passé quasi 7 ans en Belgique avec nous. Nous mangions ensemble… mais nous étions à chaque fois étonné quand on voyait tout le respect que les américains de passage ici lui accordaient. Lui il était très simple, s’habillait en Jeans troué tandis que nous nous prenions très au sérieux. J’étais DJ attitré au Memphis et quand il a créé sexualing healling à Ostende par un producteur belge, il est venu au memphis nous faire écouter pour demander notre avis en compagnie du patron du memphis de l’époque, Jean Noah. Nous avons tous trouvé la chansson géniale. Comme vous le savez ; c’est cette fameuse chanson qui l’a tué.
Qui est DJ Paco ?
Parles-nous de tes débuts J’ai commencé étant porteur de vinyles pour le tout grand Dj de l’époque, « Desiré » qui mixait pour le petit Panis. Je portais donc ses vinyles pour pouvoir rentrer en boîte et le voir animer. Par la suite j’en ai fait mon métier. Tu as exercé à temps plein ce métier ? Oui, mais j’ai associé aujourd’hui des activités complémentaires tel que la location du matériel de sonorisation, j’anime des mariages… Quel est ton style musical de prédilection ? Un dj qui te dit qu’il a une tendance, qu’il
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Quel regard tu portes aujourd’hui sur les DJ africains ?
Moi en tant qu’ancien, je leur suggère de créer une entente entre eux. A notre époque, un DJ pouvait aller mixer sur les platines de l’autre. Il n’y avait pas de jalousie. Chaque DJ a son style, il n’y a personne qui puisse se proclamer être le meilleur. Les DJ d’aujourd’hui devraient créer leur Label, avec carte de membre, s’entendre, se projeter dans l’avenir, parce que le DJ est aujourd’hui bien payé et recherché. A l’époque, je touchais 40 euro par jour et j’étais heureux ; aujourd’hui c’est beaucoup mieux payé. En tant que ancien justement, tu pourrais initier cette fédération autour de toi Je suis prêt à cela ; former les jeunes, réunir, créer une fédération Quels sont au final les principales qualités d’un DJ La polyvalence, les connaissances musicales. Un vrai DJ doit observer la sale et voir les origines du public pour en faire un savant mélange musical. J’ai remarqué que beaucoup de DJ à l’heure actuel sont incapables d’animer pendant plus de 2h. On retrouve 3 à 4 DJ dans les boîtes de nuit, de minuit à 7h du matin. C’est du gâchis, il leur manque de connaissances musicales. Que penses-tu de l’organisation d’événements en milieu africain belge? Il n’y en a pas assez, et la qualité n’y est pas non plus. Pourquoi ? Parce que les gens se focalisent sur l’argent, au lieu de viser au départ sur la qualité et la renommé. Les organisateurs font des choses à la volé et prennent souvent des gens pour des cons. Aujourd’hui, quand une personne va à une soirée et paye 10 euro, il veut en avoir pour ses 10 euro. En discothèques africaines, non seulement les entrées sont payantes, mais le prix des boissons est exorbitant, c’est pourquoi, les boîtes Européennes récupèrent nos jeunes. Tu ne peux pas aller payer 85 euro pour une bouteille de J&B pendant qu’ailleurs on le fait à 45 euro ; comme si
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URBAN TRIBE EST UN GROUPE DES JEUNES ARTISTES NORVEGIENES . ELLES EVOLUENT A OSLO. ELLES SONT ARTISTES HUMANITAIRE POUR LA CAUSE DE BIEN ETRE DES ENFANTS EN DIFFICULTE.
le J&B avait été importé d’Afrique, alors qu’ils l’ont acheté en grande surface à 14 euro. Un mot à dire sur le récent concert avorté des Magic systèm C’était évident ! Je connais magic systèm, ce sont des amis. Comment veuxtu inviter Magic systèm et fixer une entrée à 50 euro, alors qu’ils se produisent à Paris à 10 euro, 20 euro. Vous savez ce que c’est 50 euro ? Un jeune qui veut sortir avec sa copine, se retrouve à 100 euro rien que pour l’entrée. Vous blaguez ou quoi ? Magic systèm a eu raison de ne pas y participer car ils ont une image et ne vont pas aller se ridiculiser dans une sale vide.
Au +32 486 470 238. Nous avons des bureaux à tour et taxi près de la douane. Nous faisons des festivals, des animations, service traiteur appelé papa Antoine ;très bien connu ; Olivier le maître des cérémonies, un service Camera dirigé par Mboli, la photographie par Nicholas. Mon associé Guy Izizaou. Nous avons pour nous 3 camionnettes ; nous animons des soirée en plein air, nous avons tout le matériel et je suis l’un des seul DJ à réussir a sonoriser des sales comme concert Noble. Propos recueillis par Nel Nziemi Tsopo
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Comment contacter DJ Paco en cas de besoin ?
| ARTISTE DU MOIS |
Photos © Christophe Campana
Dans son nouvel album, Pascal Lokua Kanza chante « Nkolo » qui veut dire -Dieu- en lingala. L’album est une mosaïque de sons tout en couleur et en douceur. D’une précision symphonique, il est à la fois surprenant et complètement Lokua Kanza…
LOKUA KANZA l’orfèvre de la musique africaine
Le 17 avril 2010, une foule multicolore investie le Théâtre Royal Flamand (le KVS) rue de Laeken, au centre de Bruxelles.
kozonga ou encore le puissant Nkolo.
choix personnel de proposer son art avec conscience et exigence. Un régal.
C’est dans ce splendide théâtre rénové, qu’a eu lieu ce soir là, l’expérience Lokua KANZA.
Soudain, le périple prit une tournure inattendue, il nous entraîna vers un univers aux sonorités nouvelles au parfum de Boa Visita, Rio de Janeiro, Sao Paulo : Le BRESIL !!
On nous avait annoncé un concert, nous avions eu droit à un voyage à travers le temps et le monde.
Le Brésil, c’est là que l’artiste a élu domicile depuis peu. Il vit une douce romance avec ce mille pays.
Outre des images et des sons plein la tête, il me reste à moi qui étais présent à cette soirée magique, le mot « merci »…
Un univers métissé, intimiste, déployé crescendo telle une mosaïque fleurie ; de sons, de voix, de couleurs et d’histoires. Grâce à cet artiste atypique, on s’est délecté des plaisirs d’une musique pure et recherchée, qui ne s’encombre pas inutilement de vulgarité ni de dédicaces interminables tant usitées dans la musique congolaise moderne.
Il a séduit les plus grands et compose désormais pour des géants tels que Cao Costa, Nemato Grosso, Vanessa Delmata, Luisa Posi.
Il est pour toi, Pascal Lokua Kanza. William IKOLO Kumu
Il aura suffit de quelques notes à Lokua Kanza, son instrumentiste Komba et ses musiciens pour nous transporter en Afrique. Nous avons marché avec lui dans les nuits noires de son enfance à N’Gaba (quartier pauvre de Kinshasa) surpris le soleil couchant à Kigali, couru sur le sol argileux du Mali. Nous l’avons accompagné en chœur sur ses indémodables succès : Shadow dancer, Salleh, Plus vivant, découvert ses nouvelles balades : l’irrésistible Na
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Presqu’autant que sa musique, c’est aussi la personne Lokua Kanza, qui séduit puissamment. Son humilité, sa simplicité, son inexorable intransigeance recherche de qualité. D’autres avant lui se sont essayé à l’aventure World Music et ses exigences. Les albums Emotion (1995) de Papa Wemba et Nzizi (1988) de Kester Emeneya, resteront cultes, mais les artistes, eux, ne tiendront pas la distance. Lokua Kanza a persisté et récolte aujourd’hui les fruits de son talent. On distingue sa voix dans de nombreuses productions de Yannick Noah aux « Enfoirés ». Il se refuse à toute critique, mais fait le
Après le show d’une heure et demie, c’est en toute simplicité et sans « starmanies » qu’il s’est livré à son public. Un sans faute.
Liens : http://www.lokua-kanza.com/ http://nlnm.harmoniamundi.info/lokua kanza/widget/index.html http://www.kvs.be
| GASTRONOMIE | LA BONNE CUISINE BIEN DE CHEZ NOUS
LES SAVEURS DU SUD By HOME OFFICE
PLAT: Egusi soup is one of Nigerian traditional soup. Duration time for Preparation: 60 minutes Ingredients: Melon seed, pepper, palm oil, spinach ,meat ,fish ,onion, salt, maggi Preparation: ·Steam up the meat with spices of your choice ·Add palm oil to the meat and steer ·Add every other ingredients to the palm oil and meat and cook for about 20 minutes ·Lately add your spinach and let it cook for 2 minutes. And then you can serve your African/Nigerian Egusi soup It’s usually served with Pounded yam Yam , Amala ,Rice ,Plantain etc.
Nnorie Family Laundry Brussels www.nf-laundrybrussels.be
Nnorie Family Laundry offre une nouvelle solution d’enlèvement et de livraison pour linge mixte de 7kg. Nous venons enlever votre linge, séchons et le plions et vous livrons. Ce services est spécialement conçu pour les étudiants qui cherchent un moyen pratique de faire leur linge.
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| FOCUS | FALL TOURE
FALL « TWAREG » TOURE ! quentant les écoles et les milieux de la mode internationale que FALL TOURE a pleinement pris conscience de ses réelles possibilités de création et des opportunités que pouvaient lui offrir l’univers du tissu.
la communauté, ne profite pas aux africains, n’alimente pas le business de la haute couture « MADE IN AFRICA », qui a besoin d’un sacré coup de pouce pour démarrer.
Qu’il soit « TWAREG » ou plutôt « FALL TOURE » - la marque éponyme du styliste – l’énorme talent artistique de ce couturier originaire du Togo transparaît lors du contact générique que l’on a avec ses créations.
D’un autre côté, reconnaît le créateur de la marque de sportswear « TWAREG », les stylistes africains doivent éviter la facilité. Afin d’ être concurrentiels, nous devons être conscients des efforts à fournir pour atteindre le même niveau que les autres créateurs de mode dont les mannequins sillonnent les grands podiums des défilés dans le monde entier.
LA SAPE
l était une fois, un jeune garçon qui décida un jour de créer lui-même ses modèles vestimentaires.
Du sur mesure, des modèles uniques et inspirés, qui vont comme un gant à n’importe quel physique. Le business de la SAPE ( Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes ) : Pour FALL, le business qui entoure la « secte » des Sapeurs mouvement essentiellement composé d’ africains - aurait un réel sens si ceux- ci s’habillaient avec des vêtements crées par des stylistes africains.
En dessinant ses propres vêtements, ce futur couturier sans en être vraiment conscient faisait déjà du stylisme. C’est une fois arrivé en Europe et en fré-
Chacune des pièces achetée étant un investissement en soi, tant le budget investi par les « show men » qui les portent est faramineux, l’artiste trouve dommage que tout cet argent ne tourne pas dans
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TWAREG
En parfait panafricaniste, FALL TOURE poursuit son rêve et son ambition de faire valoir le talent d’un enfant de l’Afrique, jusqu’aux confins de la planète. Fier de ses origines africaines, le styliste n’hésite pas – à raison d’ailleurs – d’afficher les couleurs et les noms des villes du continent noir sur ses vêtements et leurs étiquettes. L’objectif majeur du couturier est de se faire une place dans le monde du vêtement de sports, avec sa marque « TWAREG », en habillant les clubs africains et internationaux de football et en développant et élargissant sa gamme de vêtements sportwear. Roger L. NDEMA KINGUE
| FOCUS |
Quelques dates importantes : - 2000 : FALL TOURE est sélectionné aux CORA Fashion Awards, à Sun City ( Afrique du Sud). -2003 : ouverture de la première boutique de mode et création de la marque FALL TOURE. -2008 : Lancement officiel de la ligne de vêtements sportswear « TWAREG ».
www.falltoure.com www.twareg-ft.com
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| ZOOM | Rencontre avec Dieudonné Mweze Ngangura Après « la vie est belle », « pièces d’identités » et « les habits neufs du gouverneur», le cinéaste congolais Dieudonné Ngangura Mweze se lance dans la réalisation d’un nouveau projet, un long-métrage intitulé « la vie est ici ». « La vie est ici » est la suite du film « La vie est belle ». Le film est une comédie satirique racontant les truculentes péripéties du retour en force sur la scène musicale congolaise d’un célèbre chanteur,
En vous attaquant ainsi aux faux pasteurs et à l’émigration africaine, peut-on dire que vous êtes contre les églises de réveil et la présence des africains en Occident? Non, pas du tout. Je ne suis ni contre l’un ni contre l’autre. Je constate seulement, et je ne suis pas le seul, que dans ces deux domaines il y a eu des abus ; et ce sont ces abus qu’il convient de dénoncer. Etant la suite de « La vie est belle », le film est avant tout une comédie populaire africaine où se dégage la joie de vivre des cités du continent ponctués par de la musique : rumba, soukouss… J’ai simplement voulu y ajouter ces deux aspects éducatifs que je trouve important parce qu’ils sont fortement ancrés dans l’actualité des cités africaines. Dans ma réflexion de cinéaste, j’en suis arrivé à la conclusion qu’un film de divertissement populaire comme ce fut le cas de « La vie est belle » n’est pas forcément en contradiction avec des thèmes éducatifs. Cet aspect éducatif constitue un plus par rapport à « La vie est belle » Quel est votre point de vue sur l’immigration ? Je crois que nous avons souvent regardé l’émigration africaine du point de vue européen. Il faudrait aussi le faire en se plaçant d’un point de vue africain et se rendre compte que c’est une perte sèche pour le continent. De prime abord, je ne voudrais pas parler des enfants de deuxième ou troisième génération qui sont nés ici et qui sont européens. Ceuxlà n’ont pas choisi d’être ici et doivent revendiquer leurs droits d’européens comme tous les autres. Mais la jeunesse africaine c’est autre chose. Ils peuvent se construire un avenir en Afrique, développer le continent au lieu de s’enfermer dans ce que j’appelle les mirages de l’émigration. Que répondez-vous à ceux qui disent qu’ils viennent justement ici pour aider à développer leur pays ? C’est une remarque intéressante mais ceux qui la font généralement ne
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prennent pas suffisamment de recul. Il faut se rappeler que les premiers africains en Europe n’étaient ni des réfugiés politiques ni des réfugiés économiques. C’étaient des filles et des fils de riches. Leurs parents avaient justement dans la tête ce fameux « rêve » que l’Occident est supérieur à l’Afrique et qu’ils envoyaient leurs enfants vers une civilisation supérieure afin qu’ils puissent acquérir la clé qui aidera au développement de l’Afrique. Ce sont ceux qu’on appelait « les enfants de l’avion scolaire ».Ils se rendaient en vacances pour rendre visite à leurs familles dont ils étaient coupés le restant de l’année. Je pense que ce fût un échec pour l’épanouissement personnel de ces enfants dont l’éducation était confiée à des internats et des familles belges. Qu’est-ce qui s’est passé ? Eh bien, aujourd’hui l’Afrique est dans une situation pire qu’avant. Ce « rêve » qui n’était que l’expression d’un complexe d’infériorité n’a pas payé. D’ailleurs certains de ces « Belgicains» n’ont pas pu progresser socialement si on les compare à ceux restés au pays. Et pourtant, ce sont les pays africains qui ont investi en eux. Beaucoup d’argent qui venait des économies familiales. Actuellement, les émigrés africains proviennent de toutes les couches sociales : des chômeurs, des artistes ou même des professeurs d’université s’établissent en Europe essentiellement pour assurer leur survie économique. Dans la majorité des cas, ils sont sous-employés alors que leur pays d’origine a besoin de leurs talents pour se développer. Le film « La vie est ici » nous fait rêver d’une Afrique qui offrirait suffisamment d’opportunités à sa jeunesse pour que celle-ci ait envie d’y rester, de s’y épanouir et de construire l’avenir Et que dîtes-vous de l’argent envoyé chaque semaine aux familles africaines? Il paraît que le montant dépasse celui
Kourou, après quelques années passées en Europe. Le film a pour toile de fond une église de réveil dont le pasteur s’avère être un véreux escroc vis-à-vis de ses crédules fidèles. Plus globalement, cette satire sociale incite la jeunesse africaine à se forger les voies de son avenir sur son propre continent plutôt que de s’enfermer dans les mirages de l’émigration.
de l’aide au développement alloué par l’Occident… C’est vrai que de l’argent est envoyé et c’est vrai qu’il dépasse sûrement l’aide au développement alloué par l’Occident. Mais prendre ceci comme argument revient à considérer que le salut de l’Afrique ne peut provenir que de l’Occident. Soit par l’aide au développement soit par l’aide que les africains de l’Occident apportent à ceux qui sont restés. Le salut de l’Afrique devra provenir des africains qui travaillent chez eux. Et ce ne sont pas les chantiers qui manquent… Très souvent l’argent envoyé sert à entretenir l’illusion qu’en Europe on vit dans un paradis communément « Lola ». Bien souvent le sentiment de honte pousse les africains de la diaspora à oublier de citer la liste des misères de toutes sortes qui accompagnent leur aventure européenne. Le film « La vie est ici », bien que presque entièrement tourné en Afrique, traitera de cet aspect des choses tout en restant une comédie populaire comme « La vie est belle » Le côté musical reste présent ? Oui, tout à fait, étant donné que Kourou, le personnage principal est un musicien. Il s’agira bien évidemment de… Papa Wemba qui nous reviendra avec quasiment tous les comédiens de « La vie est belle » Propos recueillis par Mona Mk et George Lukuni On peut retrouver toutes les informations sur l’avancement du projet sur la page Facebook consacré au film « La vie est ici » et toute autre information utile sur la page personnelle de l’auteur Dieudonné Ngangura Mweze. FILMS-SUD sprl Chaussée d’Ixelles 233 1050 Bruxelles (BELGIQUE) Tél.: +32 2 230.46.07 - Mob.: +32 477 310 636.
| HISTOIRE |
La présence africaine dans la royauté française I
l fut une époque où l’Europe était principalement monarchique et où le phénomène de cours était monnaie courante. Nous avons tous en tête l’image de la monarchie communément appelé style « vieille France », très centralisé autour de la personne du Roi où tous les courtisans se bousculaient pour obtenir ses faveurs. La plupart des portraits des cours nous dépeignent un tableau où on n’y voit peu voir aucune personne noire. L’histoire telle qu’elle nous est enseignée nous laisse croire que l’a première fois que des européens ont vu des noirs c’était lors de la colonisation pourtant la réalité est bien contraire à cela. La France semble avoir toujours connus des personnes noires dans son pays et voir même dans sa cour royale. Les travaux de l’historien anglais Roy Ottley sont à bien des égards très intéressants. Dans son ouvrage « The green pastures », publié en 1952, R. Ottley nous apprends que trois rois français ont eu des maitresses noires. Il dit en effet dans son ouvrage que la reine de louis XIV, Marie-Thérèse, a donné naissance à une fille métisse du nom de Louise Marie dont le père était un nain noir appelé Nabo. La fille fut appelé la maure et cachée du public dans un couvent à Moret avec une pension royale de 300 livres par an. L’histoire veut en effet que Louis XIV, absorbés par les « affaires royales », n’accordait que très peu de temps à son ménage. Monsieur de Beaufort, proche de la reine, lui apporta comme un nain négro-africain qui venait tout droit du Royaume du Dahomey surnommé Nabo. De cette rencontre naitra une union qui donnera naissance à Louise-Marie, une fille métisse au grand désespoir du Roi. Celui-ci était fou de rage, les médecins tentèrent de trouver des explications médicales pour calmer la fureur du Roi mais rien n’y fit. Nabot, jeune adolescent en pleine force de l’âge, mourut avant la naissance de sa fille dans des circonstances peu connues. On retrouve la trace de cette histoire au travers de différentes sources. Le professeur Edward Scobie, chercheur en histoire afro américain et caribéen, nous dit que le portrait de cette jeune femme était présent à la librairie de sainte Geneviève dans le quartier latin, qui portait l’inscription: « ....Documents concernant la princesse Louise Marie fille de Louis XIV et de Marie Thérèse.. » et le portrait qui en est fait décrit une femme noire. Etant donné que l’union de deux personnes blanches ne peut donner naissance à une personne de race noire, ceci est donc la preuve qu’il y a eu omission. Il faut noter que ce n’était pas la seule histoire du genre, Louis XV aussi de son côté à eu un enfant avec Mademoiselle de Saint-Hilaire et son fils réclamait le trône de France. Pour les ouvrages traitant de la présence de noirs en Europe du paléolithique jusqu’aux moyen âge les livres suivants sont à recommander : « African Presence in Early Europe », édité par Ivan Van Sertima en 1985 réédité en 2000. “The Golden Age of the Moor”, édité par Ivan Van Sertima en 1992 réédité en 2004. “Ancient and Modern Britons Vol I” de David Macritchie (1884), publié aux éditions Phyllis Preston Collection en 1991. Jean-Yves Kitantou Nubian’S Magazine
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DIASPORA NIGERIANE
| PAYS A L’HONNEUR | Interview de Monsieur
Usman Alhadji BARAYA
ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès du Royaume de Belgique de l’Union Européenne et du Luxembourg lot, and while we celebrate it now, we are not the only ones that we are aware. By share coincidence, a great majority of Africa countries, or to be precise I think about seventeen countries are actually celebrating their golden jubilee anniversaries this year alongside us Nigeria. So independence definitely means a lot to everybody because it gives you that freedom to decide for yourself, what you think is in the best interest of a country in order for the country to develop. And it is as result of that independence we have charted for ourselves our priorities, all the sociopolitical priorities of our country as a nation, and we are on track toward achieving those objectives.
Nigeria prepares to celebrate its 50 years of independence, what does independence mean to you as the Nigeria ambassador to Belgium and a Nigerian in general? Thank you for the question. Independence means a lot to everybody, because it’s only when you are independent that you can do things that you think are in your best interest. Like you can see, even in most of the developed countries of the west, they move fast and most importantly from my experience of the United States. Once you get into United States for example, the first and foremost thing you do is establish your own personal independence so that at the end of the day you operate with or without your next of kin or anybody, you can always push in trying to solve your problem. Likewise, independence to countries, especially to a country like Nigeria means a lot, because without the independence, we wouldn’t have come up come up with our own indigenous republican constitution to state for ourselves or to give to ourselves what we think is in our own best interest. And of course, more recently, you have seen what it took not only the Republic of South Africa as a country to fight for its independence. It took the entire African continent to fight together to attain independence. And if I put it to you, you can see that the difference is clear between the south Africa under Mr. Botha or DeClerck vis avis South Africa under Mr. Mandela and Mbeki, or more recently Mr. Zuma. That is it- independence means a
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They are objectives of development, because we want to develop and these developments have got to be sustainable, and we have been struggling on our own, we have been partnering with many countries within our sub region and beyond our sub region at continental level, interfacing with our fellow Africans under the African Union, even the West African sub region. We have our ECOWAS (economic community of West African States), and in the global situation of course we have been very active whether in Commonwealth of Nations, whether in the ACP (African Caribbean and Pacific) region here in Brussels, in the European Union, or even generally at the level of the United Nation Organization (UN). How do you prepare this anniversary here in Belgium, the heart of European institutions? Right, we are working very closely with our compatriots in the Diaspora. That is the Nigeria Diaspora Organization, and the Diaspora here is called BELUX (Belgium and Luxembourg). As an embassy, we came up very recently with an arrangement that over the years, and of course this relates to the issue raised by a Nigerian citizen that before now some citizens perhaps were finding it difficult to get across to the embassy for one reason or the other - but I really don’t know, am getting to know this truly for the first time, but to the best of my ability I thought that kind of trend had since changed, because we now decided as an embassy to include Nigerians in the Diaspora. I mean we are not alone, and the Nigerians in various works of life are also ambassadors of Nigeria in one way or the other. So instead of us just going in with what is called business as usual at the embassy, the ambassador with just his collaborators, colleagues will sit down and then design and charter a course. This time around I felt we should reach out to the rest of our citizens so that together we can deliver the goods, together we can go about selling Nigeria. The good story here is that am happy to tell you that
the move was very well received by few Nigerians that we have decided to Copt into the organizing committee. So we now have organizing committee for the national day anniversary and they are working hand-in-hand with some of my senior officers of the embassy. And am happy to tell you that work is progressing, and it is our intention through that arrangement, to have a very broad idea as to how to showcase Nigeria during the golden jubilee anniversary. Golden jubilee, you know now by any standard is a phenomenal achievement even by individual standard. So for example when we consider an individual, and about what that individual has done so far, maybe this person has done a lot in running the house, raise families, train children, send them to school, the person have gone to school themselves to study architecture, to study political science to become ambassador, to become architect and the rest of it. So you see at the national level, what we are trying to do is to showcase our arts and culture, and of course telling the outside community, foreign audience, hosts in both Belgium and Luxembourg what is there in Nigeria for them to be attracted in terms of foreign direct investment. And of course you know very well indeed that ours (Nigeria) is a country that is highly enriched with natural and human resources. You cannot tell me that a country of 150 million people is not definitely a very rich resource, and above all, anything you can think of in Nigeria is there for you to do business with. Look at it, in terms of oil and gas, finance, agriculture, mining the number of solid minerals we are sitting on, and more recently tourism. So rightly, it is our expectation that through the anniversary celebration, we will be able to showcase in its true perspectives Closing Remarks: Nigeria in a few words? In few words, I wish for a virile and prosperous Nigeria, in other words building on the success of our independence. In the last fifty years it has been good and positive, but we have come a very long way. At the point of independence we were divided just into four regions: Northern, Western, Mid Western and Eastern regions. And we transformed from that to twelve states under General Gowon. From then, we further transformed to 36 states with about 776 local governments. All is aimed at decentralizing the government so that power can get closer to the people. That way, we are sure of reaching our millennium development target. Those were all the things done by our past and present leaders so Nigeria can remain strong as a prosperous country (the giant of Africa) as it should be. And at anytime Nigeria has paid its due and played its role appropriately in terms of maintaining
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République fédérale du Nigeria Pays de 923 768 km² est ouvert sur le golfe de Guinée. Le Nigeria, officiellement république fédérale du Nigeria (en anglais: Federal Republic of Nigeria), est limité au nord par le Niger, à l’est par le Tchad et le Cameroun, et à l’ouest par le Bénin (voir la carte de l’Afrique), tous des pays officiellement francophones. Comme régime politique, le Nigeria constitue une république fédérale composée de 36 États et d’un territoire fédéral, la capitale: Abia, Adamawa, Akwa Ibom, Anambra, Bauchi, Bayelsa, Benue, Borno, Cross River, Delta, Ebonyi, Edo, Ekiti, Enugu, Gombe, Imo, Jigawa, Kaduna, Kano, Katsina, Kebbi, Kogi, Kwara, Lagos, Nasarawa, Niger, Ogun, Ondo, Osun, Oyo, Plateau, Rivers, Sokoto, Taraba, Yobe et Zamfara (voir la carte des États fédérés). Ancienne colonie britannique,
membre du Commonwealth, le Nigeria est aujourd’hui le pays le plus peuplé du continent africain avec 125 millions d’habitants. La ca-
pitale nigériane actuelle est Abuja, mais le principal centre commercial est demeuré Lagos, l’ancienne capitale.
As at today Nigeria is the chairman of the three very important bodies and that’s what we have been doing since independence. At one time or the other we are always active. Currently, Nigeria is a member and the Chairman of the UN rotating Security Council. Within our sub region, we are the current Chairman of the ECOWAS, we are also Current chairman of D8 (group of developing 8 countries) with a lot of resources in their countries which emphasizes the need for South-South cooperation. With these few words, I express my wish for the country in achieving its development objectives by 2020. Williama Ikolo Kumu
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DIASPORA NIGERIANE
international peace and security. In terms of global prosperity we are playing our role as a member of the WTO (World Trade Organization), and in respect of Treaties and human rights and the rest of others. We now have in few words the Seven point agenda which was meant to address most of the areas in which Nigerians are short-changed, in which we have a lot of developmental deficits, in which we have a lot of challenges to sustainable development. And of course the agenda has to do with Power (Electricity) supply, provision of Critical Infrastructure, Education, Security, Food Security, and Restiveness in the Niger Delta because we need peace in order to develop. Coupled with the vision 20-20-20, by the year 2020, it’s the vision of our country to be among world’s biggest economies. Its my hope and prayer that we will get there, because we have got all the resources, all the talents be it professor, scientists or everybody needed to make the Nigeria great are there. Most of them in Diaspora working for NASA for important corporations like General Motors, Laureates such as Wole Soyinka. Nigerian at any given time are at the helm of affairs at the World Bank, so it’s just a matter of all of us coming together to make the country greater which is possible. We are also doing well in international politics, and our role in maintenance of international peace and security is unrivaled. Hardly is it that any individual country can do better. Right from the days of Congo crisis, many of our past Presidents, Obasanjo, Buhari, and Babangida had fought as young officers (in Congo), and in-time they became Presidents of Nigeria. Someone like Obasanjo is still saddled with the crisis in Congo because he is the UN special representative to the ‘great lakes’. I accompany him each time he is here in Brussels to visit the EU commission to deliberate all that is necessary toward improving the situation in the Congo and the ‘great lakes’. We have Major General Abusalam Abubakar, one of the immediate past General and head of state who is also saddled with most of the problem in Africa now, in Niger, Sudan and Guinea as a special representative of the African Union.
Nigeria: What Next?
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Nigeria: What Next? Nigeria became an Independent nation on October 1, 1960 after series of constitutional negotiations between the nationalists and Great Britain the former colonial master. It was the amalgamation of the Northern and Southern Protectorates in 1914 that resulted in the formation of the entity called Nigeria. At independence, the new nation was bequeathed a parliamentary system of government and administrative and judicial systems similar to those operating in Britain.
On 1 October Nigerians will celebrate 50 years of independence. The federal government says it is focusing its attention on the decade that lies ahead to become one of the world’s leading economies by 2020.
Over the years, however, series of unconstitutional changes of government took place ushering prolonged periods of military rule that stunted the growth of democratic institutions and the rule of law. The effects of the involvement of military in Nigerian politics are numerous but the gross misapplication and misuse of the nation’s resources for development purposes were the most serious. In May 1999, however, the last military administration handed over power to a civilian administration a transition which was greeted with much anticipation and enthusiasm.
Also, in a bid to seriously address the investment debilitating energy issue, the Nigerian President, Mr. Jonathan Goodluck, recently announced plans for a $ 3.5 billion national electricity grid to be jointly financed with the private sector and development agencies. The Presidency said the new “supergrid” would be completed within four years and would boost Nigeria’s generating capacity to over 14,000 megawatts by the end of December, 2013.
To sustain the wave of enthusiasm and aspirations of Nigerians and to actualise the potentials of a country with enormous endowment, the civilian administration embarked on political and economic reforms to accelerate the development of the country. Due prominence
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was given to the economic sector and a number of incentives were introduced and in some cases backed by legislations to attract Foreign Direct Investment (FDI) to Nigeria. The overall objective is to reduce poverty, achieve rapid and sustainable economic growth, generate employment and create more congenial living conditions for the people of Nigeria – the country’s path towards becoming a leading economy. In specific terms, the following were introduced as incentives: -Comprehensive investment incentives -Enhancing public private sector partnership, -Reform of the Banking and Financial Sector, -Tax Reforms, -Double Taxation Agreement, -Investment Promotion and Protection Agreement, -Liberalisation of Ownership Structure, -Repatriation of Profit, -Guarantees against expropriation -Companies income tax, -Concessions for pioneer industries, -Tax relief for Research and Development, -Capital allowance, -In-plant training concessions -Concessions for investment in infrastructure, -Concessions for investment in economically disadvantage areas
The introduction of these measures is intended to stimulate the flow of investment to all sectors of the Nigerian economy some of which hold enormous potentials for investors and the country.
The vibrancy of the Nigerian economy, resilience and it’s potentials for rapid growth has received the commendation of multilateral financial institutions like the World Bank, IMF, African Development Bank and the European Investment Bank that, in February 2010, made the largest ever investment in Africa amounting to Euro 240 million in Framework Loan granted to three Nigerian Banks.
Tourism
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Nigeria is extraordinarily rich in heritage, archaeology, arts, crafts and culture. From the ancient cultures of the Yoruba and the Nok, represented in sculpture, door carvings and terracotta heads, to contemporary designs in textiles, ceramics, bronze, iron and leather work, there are artefacts and creations for every taste. The country’s tourist attractions include 8 national parks (including the Yankari park in Bauchi state that contains the popular Wikki Warm Springs and the Kainji park), various wildlife reserves (such as the Jos Wildlife Park in Plateau State, the Obudu Cattle Ranch Resort featuring a 4-kilometre mountain cablecar ride), archaeological sites (Sungbo’s Eredo in Ogun State - built more than 1000 years ago, the Igbo-Ukwu bronzes of Anambra State - date from 600AD, the Sultan’s palace in Sokoto), museums (Esie Museum in Kwara State - displays terracotta figurines made 700 years ago, national museums in Jos and Lagos, the slave museum in Lagos) and annual festivals (Osun Oshogobo in Osun state,
Tourism
the Eyo in Lagos state, the Kwa-Ghir in Benue state and the Argungu Fishing Festival in Kebbi state and the Durbar) The tourism industry is contributing 0.8% to the country’s gross domestic product, according to the World Travel and Tourism Council. Positive news is that growth rates of 6% are being reported. Nigeria’s Bureau of Public Enterprises reports international arrivals up by 17.5% and receipts increasing by 5.3%. Nigeria is ranked eighth in Africa as a tourist destination. Two actions have shown that the federal government is serious about creating a new image for the country and that it intends using tourism as an agent for generating economic growth and creating employment. A re-branding exercise for the national tourism initiative has been launched and tourism was declared a preferred sector with attractive incentives attached to any new investment. As a pioneer industry, tourism qualifies for a wide range of incentives such as tax holidays, import duty exemption
on equipment and the easing of land acquisition requirements. Some states have specific tourism zones where land is set aside for this purpose. Steps are being taken to regulate taxis working with tourists and to standardise hotel grading. Major advances in the sophistication of the country’s banking sector have had positive spin-offs for tourism. Where cash used to be required for almost all transactions, debit and credit cards are now widely accepted. All of these initiatives are having positive results. Tourist arrivals continue to grow: 640 000 in 1998, 962 000 in 2004, well over a million in 2006. A flurry of investment has seen major international hotel chains either increasing their stake in Nigeria or investing for the first time. Hilton, Radisson and both brands of the Starwood Hotel group (Sheraton and Le Meridien), are all well represented in the top end of the market. Africa’s largest hotel group, Protea Hotels, developed its first hotel in Nigeria in 2001 and now has nine properties in five states. Nubian’S Magazine
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Lagos, la mégapole Lagos est l’ancienne capitale du Nigeria. Elle est la plus grande ville du pays et la deuxième d’Afrique après Le Caire. Elle est aussi l’un des plus grands ports d’Afrique. L’État de Lagos compte plus de 12 013 534 habitants. La croissance de la
d’un archipel situé dans le lagune de Lagos et découpés par des criques et des îles avec notamment l’île de Lagos, le tout à l’abri de l’Océan Atlantique grâce à un cordon littoral qui s’étendent jusqu’à 100 km à l’est et l’ouest de l’embouchure, située à proximité de la ville. L’agglomération de Lagos s’est développée vers le nord-ouest, jusqu’à plus de 40 km, de l’île de Lagos, en comprenant des localités, telles celles de Ikeja et de Agege.
Histoire
population de la métropole est l’une des plus rapides au niveau mondial. L’agglomération de Lagos recouvre 16 des 20 Local Government Areas de l’État de Lagos et contient plus de 90% de la population de l’État de Lagos. Lagos reste toutefois le principal centre commercial et industriel. Le site originel de Lagos est constitués
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Lagos est à l’origine un campement de la tribu Awori, membre du peuple Yoruba. Son premier nom était « Eko ». Les Yorubas continuent d’ailleurs à utiliser ce nom pour nommer Lagos. L’explorateur portugais Rui de Sequeira visite la région en 1472. Il nomme la zone Lac de Curamo ; de là vient le nom actuel de la ville car le mot portugais pour lac est lago. L’autre explication de l’origine du nom de la ville est qu’il a été donné en référence à lagos, la ville maritime qui était à l’époque le principal port de départ des expéditions portugaises le long des côtes d’Afrique
et dont le propre nom est dérivé du mot latin Lacobriga. De 1404 à 1889, Lagos est le centre majeur de la traite des esclaves. La ville est gouvernée par les rois Yoruba appelés Oba de Lagos. En 1841, Oba Akitoye monte sur le trône de Lagos. Il tente alors d’interdire le commerce des esclaves. Les nombreux marchands résistent à l’interdiction ; ils destituent le roi et installent à sa place son frère Oba Kosoko. Oba Akitoye est exilé. Il rencontre les britanniques qui ont aboli l’esclavage en 1807 et obtient leur appui pour reconquérir son trône. Dix années plus tard, en 1851, il est réinstallé comme Oba de lagos. Lagos a été officiellement annexée en temps que colonie britannique en 1861. Le gouvernement du pays a décidé de transférer la capitale à Abuja en 1976, d’une part pour ralentir l’explosion démographique de Lagos, et d’autre part pour que la capitale soit située dans une région neutre afin de ne privilégier aucune des trois ethnies principales (Lagos étant dominée par les Yorubas).
| PAYS A L’HONNEUR |
Abuja, la capitale
A
buja est la capitale fédérale du Nigeria depuis 1991, située dans un territoire fédéral de 7,315 km2, au centre du pays pour équilibrer les pouvoirs ethniques et religieux
Géographie Abuja est située au centre du pays, non loin du confluent des fleuves Bé-
noué et Niger, dans une région de savane au climat modéré.
Histoire Pour ne pas favoriser une des trois ethnies principales la décision est prise en 1976 de transférer la capitale depuis Lagos, dominée par les Yorubas, dans une région neutre. En traçant des lignes « X » sur la carte de Nigeria, l’ancien
chef d’État, Murtala Mohammed, tombe sur une zone peu peuplée et propice au développement. Cependant les travaux de construction ne débutent qu’en 1981. Le parlement est transféré en 1987 mais la ville n’est devenue officiellement capitale qu’en 1991. Le nom est emprunté d’un village, proche de la ville de Suleija (village depuis assimilé à Suleija) située à une cinquantaine de kilomètres de la cité actuelle.
development:
The Agriculture Sector: Could Nigeria capture lost glory in the sector? In terms of employment, agriculture is by far the most important sector of Nigeria’s economy, engaging about 70% of the labour force. Agricultural holdings are generally small and scattered subsistence variety, characterized by simple tools and shifting cultivation. These small farms produce about 80% of the total food. Nigeria’s diverse climate, from the tropical areas of the coast to the arid zone of the north, make it possible to produce virtually all agricultural products that can be grown in the tropical and semitropical areas of the world. During the 1960s Nigeria’s agriculture sector was thriving and the country was a net exporter of food. The sector was an important foreign exchange earner contributing more than 50% of the Gross Domestic Product. The discovery of oil however shifted the focus from agriculture and these days Nigeria imports the vast majority of its food. Even though a large percentage of the population is involved in some form of agriculture, this is mostly on a small-scale basis with inefficient farming techniques. Only 40% of arable land is currently under cultivation and 95% of produce comes from farms smaller than 10 hectares. Since the return to democracy in 1999, the Nigerian government has made a lot
of effort to diversify the economy with a specific focus on agriculture. Financial incentives, subsidies for farming equipment and fertiliser, and various research initiatives have been introduced to boost agricultural production. From a policy point of view everything is however still not perfect and there is a great need for further regulatory reforms. A number of companies have already successfully invested in Nigeria especially in agri-processing industries but this is barely a drop in the ocean considering the potential. With almost 150-million mouths to feed and lucrative export opportunities, plenty of room exists for fresh investment. Opportunity in adding value Although Nigeria has processing plants for a variety of raw materials, the shortfall in processing capacity is one of the key structural deficiencies in the agricultural economy. Consequently, any investment in this sector attracts pioneer status: tax holidays, tariff concessions, financing and export support. Investment Opportunities Nigeria’s agriculture policy is focused on sufficient food production as the country moves to reduce food imports that are
putting a strain on foreign-exchange reserves. The federal government initiatives to boost food production also target the use of surplus food as raw materials for exporting industries. Priority areas include: -All aspects of direct agricultural production, but in particular, rehabilitation of groundnut, cotton, cocoa and oil palm production, fish production and forestry -Investment in processing of agricultural produce and storage facilities -Investment in processing of agricultural input supply and distribution -Agricultural mechanization for instance the adoption and use of farm equipment such as bulldozers and tractors, including the provision of land clearing and land preparation services -Agricultural support activities including research and funding of research activities -Water resources development, especially for irrigation and flood control infrastructures along river basins -Development of earth dams and construction of wash bores and tube wells -Development and fabrication of appropriate small-scale and mechanised technologies for both on-farm processing and secondary processing of agricultural produce for consumption or storage. Nubian’S Magazine
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DIASPORA NIGERIANE
| PAYS A L’HONNEUR | LA DIASPORA NIGERIANE
Chika Unigwe
« Ceci n’est pas la diaspora nigériane ! » aurait pu dire le légendaire peintre belge, René MAGRITTE, car que dire des milliers d’hommes et de femmes, ressortissants du pays le plus puissant du continent noir, qui ont décidé un jour de venir s’installer dans le royaume du roi Albert II.
vier kinderen. Haar voertaal is Engels en ze heeft aantal teksten in het Engels en Nederlands geschreven. Ze licenceerde in Engelse taal en literatuur aan de University of Nigeria, Nsukka, behaalde een post-graduaat aan de KU Leuven en doctoreerde aan de Universiteit van Leiden. Chika schrijft prachtig over liefde, verlies en de verwarring tussen verschillende culturen en verschillende rassen. Ze schrijft zowel fictie en poëzie als educatieve boeken.
Chika Unigwe is een Afro-Belgische schrijfster van Nigeriaanse afkomst. Ze is geboren in Enugu, Nigeria en woont nu in Turnhout, Belgïe, met haar man en
In 2003 won ze de BBC Short Story Competition met haar kortverhaal, «Borrowed Smile», een Commonwealth Short Story Award met «Weathered Smiles» en een Vlaamse literaire prijs met haar eerste Nederlandstalige kortverhaal, «De Smaak van Sneeuw.» In 2004 was ze finaliste voor de Caine Prize met haar kortverhaal «The Secret.» In 2007 kreeg ze een «Unesco-Aschberg fellowship for creative writing» en in 2009 een «Rockefeller Foundation fellowship for creative writing».
Haar eerste roman, De Feniks (2005), is de eerste roman van een Vlaamse immigrante schrijfster. Het verhaal speelt zich af in Turnhout en behandelt thema’s als rouw, ziekte en eenzaamheid. Thema’s die Unigwe reeds eerder behandelde in haar kortverhalen. De Feniks is een portret van een sterke vrouw en deze roman laat niemand onberoerd. Chika haar tweede roman gepubliceerd in 2007, On Black Sisters’ Street, (eerst verschenen in het Nederlands onder de titel Fata Morgana), een immigranten verhaal van keuzes en ontworteling. Het speelt zich af in de Antwerpse rosse buurt. De Amerikaanse editie van de roman zal in april 2011 beschikbaar zijn. De Duitse en Italiaanse vertaling is verschenen in augustus 2010 en de Hongaarse zal verschijnen in oktober 2010. In één van de volgende edities van Nubian’s een uitgebreid interview met Chika Unigwe. Katty Piens
CHRISTOPHER OLIHA DU « BRUTAAL » AU PLAN DIVERSITE Président pendant 7 ans du « Forum des minorités » et actuel président de l’a.s.b.l – v.z.w « BRUTAAL » - qui est un espace d’apprentissage et d’approfondissement du néerlandais courant, par le biais de la conversation et l’utilisation des mots et expressions de la vie quotidienne – et manager pour la diversité et les ressources humaines, pour le compte de la communauté flamande, Christopher OLIHA est un homme ouvert et intéressé par l’univers dans lequel il évolue, tout en étant attentif aux modes de fonctionnement du système qui régie la vie des populations qui l’entourent. Conseiller et responsable des projets d’embauche des étrangers par les entreprises publiques et privées, le travail de cet immigré originaire du Nigeria consiste principalement à veiller à la mise en application au quotidien du plan diversité imaginé par le gouvernement. Coordinateur en chef des rapports entre le gouvernement, les entreprises et la population en ce qui concerne le plan diversité, Christopher OLIHA applique
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avec passion sa mission : expliquer aux entreprises l’ importance de l’impulsion que le gouvernement veut donner en mettant en œuvre ce plan, ainsi que les nombreuses opportunités – subsides divers, charges sociales faibles, diversité dans l’entreprise, etc - que les entreprises peuvent en tirer si elles s’engagent à respecter ce plan. Enfin, la population est informée par le biais de diverses publicités et par le canal des nombreux organismes d’insertion et de réinsertion professionnelle et d’aide à la recherche d’emploi. Le travail de Christopher OLIHA l’emmène à rencontrer quotidiennement un public éclectique, dont les origines sont tous azimuts. L’apprentissage de ou des langues de communication du pays d’accueil étant l’un des principaux outils d’intégration d’un immigré, cet intellectuel d’origine anglophone a dû s’armer de volonté et de persévérance, pour d’apprendre le français et le néerlandais ( la langue qu’il utilise quotidiennement dans le cadre de ses activités professionnelles ).
Aujourd’hui, les résultats de ses efforts sont visibles et Christopher OLIHA est fier de participer activement à l’effort du gouvernement d’intégrer dans l’univers du travail, toutes les couches socio – culturelles de la population, sans discrimination d’âge, de sexe, d’orientation de pensée, de religion, de handicap et de nationalité. En cela, il est un exemple à suivre, non seulement pour la communauté nigériane en Belgique, mais aussi pour toute la diaspora africaine évoluant dans le royaume qui abrite la capitale de l’Europe. NUBIAN’S
CHRIS OFILI & KENNETH ONYEMKPA INSIDE THE TEMPLE OF THE INTERNATIONAL MONEY TRANSFERT Du nouveau dans la capitale de l’Europe ! Le plein cœur du quartier Molembeck à Bruxelles a eu l’opportunité de voir il y a quelques mois, l’ouverture d’un nouveau bureau international de transfert d’argent et de colis légers.
Deux hommes et une vision : La magnifique initiative est l’œuvre de deux brillants hommes d’affaires originaires du Nigéria, qui ont eu la sagesse de se distribuer les rôles de gestion de l’activité, en fonction de leurs compétences respectives. Chis OFILI et Kenneth ONYEMKPA sont aux commandes de cette entreprise qui évolue sous la bannière du bureau international de transferts de fonds, Money Gram.
La société est concurrentielle et est à la hauteur de toutes les autres sociétés sérieuses qui délivrent le même type de services. Chris et Kenneth proposent à leurs clients - en plus des conditions qu’ils pourraient trouver ailleurs- l’accueil, le conseil personnalisé et le transfert d’argent le moins cher que l’on puisse trouver sur le marché international des transferts des fonds. Des projets, ils en ont plein la tête ! Que ce soit en Afrique ou dans les autres continents.0
Outre l’aspect financier, la société remplit une mission de proximité, de part sa situation géographique qui la rapproche de sa clientèle essentiellement composée de personnes immigrées des pays d’Afrique et de l’Europe de l’est.
Mais dans un futur proche, afin de répondre aux besoins des populations principalement immigrées vivant dans la partie nord du pays, l’ouverture d’un autre bureau international de transferts d’argent et de colis légers, s’avère être leur préoccupation immédiate.
L’ouverture de ce bureau répond aux besoins évidents des populations qui trouvent non loin de chez elles, un endroit sécurisé, et qui plus est, qui délivre un service rapide et fiable.
Asseoir l’enseigne Money Gram en développant plusieurs succursales partout où le besoin se fait sentir est un de leurs principaux objectifs.
Leur secret ? Le travail, le sérieux, le courage, la persévérance, l’ambition et la volonté de réaliser les objectifs qu’ils se sont fixés, en tant qu’individus visant simplement à leur épanouissement personnel et à celui de leur entourage. Un des objectifs de ces deux professionnels de la finance est d’encourager les personnes immigrées en général, et en particulier la diaspora africaine, à entreprendre, à braver et à traverser les obstacles faussement insurmontables, qui semblent se profiler à l’horizon lors de la mise en application de toute initiative. Malgré le récession que connaît le monde entier, Chris OFILI et Kenneth ONYEMKPA ont su se recycler et lancer cette entreprise ambitieuse qui allie à la fois, un professionnalisme hors pair et un service à la clientèle impeccable. Ce qui est déjà en soi, un exemple et une fierté pour toute la diaspora africaine ! NUBIAN’S
THE MANAGEMENT AND STAFF OF MONEY FINANCIAL BUSINESS SERVICES(M.F.B.S) Moneygram Agent WARMLY CONGRATULATES THE FEDERAL REPUBLIC OF NIGERIA AND OUR DIASPORA COMMUNITY IN BENELUX ON OUR GOLDEN JUBILEE CELEBRATION. LONG LIVE NIGERIA
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DIASPORA NIGERIANE
| PAYS A L’HONNEUR |
DIASPORA NIGERIANE
| PAYS A L’HONNEUR | OLA DELE KUKU
LA DIALECTIQUE DE L’ORDRE ET DU CHAOS
Peintre, architecte, mais finalement philosophe, OLA DELE KUKU est un artiste qui se donne la liberté de laisser libre cours au voyage de sa pensée.
ment, les sculptures de OLA ne laissent personne indifférent, tant leurs multiples tiroirs nous font penser aux méandres de notre subconscient.
L’abstraction des formes et l’antimatière occupent une part prépondérante dans son travail.
L’entièreté de l’oeuvre de l’architecte traduit la principale trame de sa pensée, qui sou tend l’idée que l’ordre est généré par le chaos, car le chaos porte intrinsèquement en lui les germes d’un ordre certain. L’architecte prend en exemple les planètes : alors que toute leur énergie les pousse à suivre individuellement une trajectoire indépendante et aléatoire, celles-ci sont maintenues en équilibre dans un alignement obligatoire par l’influence de toute une nébuleuse.
En effet dans l’œuvre de DELE KUKU, l’abstrait se structure en forme de pensée qui se matérialise sous les traits d’un tableau, qui n’est ni un début ni une fin, mais juste un instant, une partition de l’infini musique universelle. L’interprétation sculpturale des pensées de l’artiste obéit aussi au même raisonnement. Qu’elles servent à certains amateurs comme espaces de rangements et à d’autres tel les partisans de l’art pour l’art, comme œuvres d’art tout simple-
Telle est aussi notre pensée, soutient le peintre ; aussi libre par essence, aussi autonome soit-elle, celle-ci se retrouve toujours finalement enfermée, structurée, formalisée, voire même formatée par les
exigences de l’espace et du temps, dès l’instant où l’on désire la représenter. Evolutionniste, structuraliste, créationniste même – en fait, un peu de tout cela à la fois – l’œuvre de l’architecte nous bouscule tout au fond de notre être et nous pousse à réfléchir sur le sens de notre existence. KUKU est un résistant, et le chaos apparent de son œuvre est générateur de solutions pour les conflits. C’est pour cela qu’il n’est pas surprenant de voir l’artiste revêtir ses costumes d’architecte et de paysagiste, pour s’engager dans des combats tel la restauration d’un prestigieux édifice post colonial en Sierra Léone ( après un rude combat à la finalité altruiste de la part de OLA DELE KUKU, l’édifice a finalement été reconnu comme monument historique, par l’UNESCO ).
Photos: ‘Living with the Fates’ 1-12 (2000) - built images, -courtesy Fondazione D’ARS milano-(private collection courtesy ODK Projects) Agenda Setting’ 2 - Deviant Amplification (2008) - installation. -courtesy musée d’Ixelles Brussels-(private collection courtesy ODK Projects)
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Humaniste, l’homme croit en ses semblables, quels qu’ils soient, et milite fermement pour leurs droits, où qu’ils soient. C’est pour cela que cet inusable battant peaufine actuellement un travail qui se traduit par l’ alliage d’un aspect de son oeuvre avec la déclaration universelle des droits de l’Homme… en écriture braille.
Alors, sur les traces de PICASSO – un des pères du Cubisme ( représentation des objets sous des formes géométriques ) qui pour proposer une autre perception de la réalité se joignit à ses amis pour former le mouvement DADA ( qui se manifeste par la remise en question des modes d’expression traditionnels )? A coup sûr, NON ! OLA DELE ( corriger le nom ) reste KUKU !…
Un artiste libre, une pensée indépendante qui, malheureusement structurée par les contraintes inhérentes à la matérialisation et à la vulgarisation de son œuvre, doit néanmoins se conformer aux limites des matériaux et des outils de son époque. ROGER L. NDEMA KINGUE
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DIASPORA NIGERIANE
| PAYS A L’HONNEUR |
DIASPORA NIGERIANE
| PAYS A L’HONNEUR | JOSEPH AKPALA
A MIX OF VIVACITY AND VIRTUOSITY
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années ».Cette maxime populaire s’applique bien à ce jeune footballeur d’à peine 24 ans, et que de chemin déjà parcouru ! Commencée il y a près de dix ans au Nigéria, la carrière de Joseph AKPALA a démarré en trombe, car le jeune prodige, ayant très vite compris que pour réussir comme ses idoles ( AMOKACHI, YEKINI ou OKOCHA entre autres ) il ne fallait pas seulement compter sur son talent – bien qu’il soit incommensurable – mais aussi sur une volonté inébranlable de réussir et de faire au moins autant que ses compatriotes qui ont ouvert la brèche, découvrant ce magnifique mais ô combien difficile chemin qui mène à la réussite d’une carrière de footballeur professionnel. Après un passage éclair dans le championnat du Nigéria, Joseph AKPALA a vite été repéré par un agent de joueur lors d’un stage à l’étranger, avec l’équipe nationale de son pays. Après une saison au club de Charleroi ( durant laquelle il a appris à parler assez couramment le français ) , Joseph AK-
PALA est vite passé au F.C Brugge, club dans lequel il évolue depuis trois saisons maintenant ( il parle déjà assez bien le néerlandais ). Visionnaire, le jeune homme travaille dur tous les jours, pour atteindre la mission qu’il s’est octroyée : atteindre les sommets de la réussite footballistique, jouer dans les plus grands championnats du monde ( Angleterre, par exemple ), défendre valablement les couleurs de son pays ( avec les Supers Eagles ) , agrandir le chemin frayé par ses prédécesseurs et être un exemple pour les jeunes restés au pays. Sachant que la persévérance est une des principales clés du succès, et conscient de sa force physique et mentale, Joseph AKPALA entretien quotidiennement ces atouts à l’instar d’un guerrier de la tribu Yoruba. Malgré son jeune âge, le footballeur pense déjà à sa reconversion. Des exemples comme ceux d’ABEDI AYEW PELE ( ancienne star ghanéenne qui a ouvert une école de football moderne, à l’image du centre de formation
de son ancien club : l’Olympique de Marseille) et Stephen KESHI ( ancienne gloire du Nigéria , qui a écrit de jolis paragraphes dans les pages de l’Histoire de grands clubs européens comme Anderlecht F.C , et qui s’est reconverti avec succès dans le difficile métier d’entraîneur, et dont les qualités lui ont permis aujourd’hui d’être reconnu et accepté dans l’opaque « secte » d’entraîneurs internationaux ), loin de le laisser indifférent, l’inspirent au contraire et l’encouragent dans sa démarche. Lorsqu’on lui demande de donner un conseil aux jeunes aspirants au métier de footballeur professionnel, Joseph AKPALA répond humblement que seul la volonté et la persévérance, si elles croisent la dame chance, peuvent mener au succès. Le reste, c’est à dire les salaires astronomiques et autres avantages s’en suivront naturellement, car ils ne sont que les résultantes logiques de cette discipline que l’on s’impose au départ. Inutile donc de vouloir entamer une carrière de sportif de haut niveau sans prendre en considération tous les éléments et facteurs inhérents à la réussite de celle–ci . Et comme disait quelqu’un dont j’ai malheureusement oublié le nom : « C’est bien d’avoir les yeux rivés sur le faîte de la montagne, mais c’est encore mieux de regarder à quelle pierre on s’agrippe, pour atteindre le sommet de celle-ci ». NUBIAN’S
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MONDAY JUSTICE
INTRODUCING THE UNIVERSE OF JUSTICE depuis sa plus tendre enfance par les mélodies enivrantes de Michaël Jackson, Mc Hammer ou encore Anita Baker – mais qui ne renie pas l’apport musical d’artistes africains de renom tel Fela Anikulapo Kuti – la musique est et restera toujours la musique : c’est la seule définition qui lui convient. L’esentiel étant de partager et de communiquer avec son public, des émotions ( par la voix, les textes, les mélodies, la danse, etc.) de la tendresse et du respect.
A l’instar de SEAL, SADE ADU ou encore DOCTEUR ALBAN, MONDAY JUSTICE fait partie de ces chanteurs originaires du Nigéria, qui, loin d’oublier leurs racines africaines, se définissent avant tout comme des artistes , tout simplement ! La voix suave et le style accrocheur de ce précoce « crooner » des temps modernes a accroché et touché la sensibilité d’un public éclectique. Pour ce musicien autodidacte, bercé
Habitué des grands rendezvous musicaux ( son dernier featuring avec un chanteur de renom ) lui a valu une place de numéro 2, dans les prestigieux et exigeants classements de meilleures chansons jamaïcaines de l’été. Infatigable voyageur, Monday JUSTICE sillonne le monde à la recherche de nouvelles rencontres artistiques. Que ce soit en France ou en Russie, en Amérique ou dans les pays d’Europe, la musique - ce formidable outil de communication, cet adoucisseur de mœurs - se vit et se ressent de la même manière de génération en génération, car les
Hommes, quelque soit l’espace dans lequel ils évoluent, ont tous les mêmes sens. Et l’Afrique dans tout ça ? Eternelle oubliée ? Non ! Répond le sympathique musicien avec un sourire qui traduit son envie de renouer avec la terre de ses ancêtres. Si les exigences de son calendrier artistique, si bien rempli le permettent, Monday projette de voyager dans un futur proche, dans plusieurs pays du continent noir, à la ( re ) découverte du public africain. 3, 5 ou 6 mois, selon l’artiste, sont nécessaires pour s’imprégner de l’atmosphère de là-bas, pour rencontrer ce public si chaleureux, afin de partager avec eux les vibrations positives de sa musique. Quant à la piraterie des œuvres musicales, l’artiste - tout comme la plupart de ses congénères de tout bord - s’insurge contre le non respect des œuvres et de ceux qui les créent, et espère de tout coeur qu’il y aura très bientôt une solution contre ce fléau qui paupérise, décourage et gangrène la créativité artistique. Monday JUSTICE, un artiste à découvrir absolument !… NUBIAN’S
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DIASPORA NIGERIANE
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| FASHION |
NARA CAMICIE LE DEFILE HAUTE COUTURE A BRUXELLES Avec plus de 300 magasins en Italie, des centaines d’autres dans les plus grandes villes du monde, la marque italienne NARACAMICIE s’est logiquement implantée il y’a un an dans la célèbre Galerie Louise, en plein centre de la capitale de l’Europe. La galerie Louise, dont l’une des artères à servie de podium lors du défilé de mode haute couture, pour la collection automne hiver 2010 de la célèbre marque de chemises italiennes aux coupes épurées, raffinées et aux couleurs chatoyantes et savamment dosées. Les trois frères Del GROSSO, propriétaires de la boutique belge, ont préparé une soirée grandiose pour leurs invités triés sur le volet. Sur le podium, des mannequins de l’agence Sai Concept ont défilé avec élégance Texte : Alain Ekenge Photos : Kevin Caeyman
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| FASHION | e Louise 221
BRUXELLES – Galerie de La Port
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| ECONOMIE |
LE DESTIN ECONOMIQUE DE L’AFRIQUE Les limites de la Chine : Aujourd’hui, il est très difficile de se passer de la case « Chine » dans le commerce international. Pourtant, pas à pas, ce géant économique atteint les limites de son système.
L’Afrique communément créditée de « berceau de l’humanité » est souvent évoquée pour sa nature sauvage et sa culture vivante. Le revers de ce cliché façon carte postale, c’est le refrain médiatique autour de la pauvreté de son économie. Un sous-développement qui déforme tel un prisme inexorable, tous les échanges et les rapports avec les autres pays dits développés. Cependant, de nouveaux challenges frappent à la porte du monde. Ils ont consacré en un temps record, la Chine au rang de 2ème puissance mondiale après les USA et pourraient faire de l’Afrique une puissance économique dans un délai tout aussi spectaculaire.
Le secret de la Chine : Notre pouvoir d’achat… Pour atteindre les résultats qu’on lui sait et devenir ce partenaire économique incontournable, et bien plus « l’usine du monde moderne » la Chine a du articuler, avec adresse, une palette d’outils stratégiques, qui lui permettent de garantir sur une liste interminable de produits, un coût de revient minimum inégalable. Le secret de la Chine repose donc sur le pouvoir d’achat de ses partenaires. Une stratégie que ce pays, anciennement communiste, a su déployer lentement, mais sûrement.
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une demande de grande envergure : voies de communication, électricité suffisante, maîtrise des ressources énergétiques utiles aux unités de production. Etc.
L’Afrique peut-elle mieux faire que la Chine ?
La pression sociale en Chine est telle que les Chinois ne pourront satisfaire plus Certainement, si elle tire toutes les leçons longtemps aux besoins matériels expo- de l’expérience chinoise. Produire pour nentiels du monde, sans prétendre euxla planète ne s’improvise pas. mêmes à l’amélioration de leur niveau de vie. Or, celle-ci est inévitable et ne Le recul nous permet pourra se faire qu’au détriment du prix de L’usine du monde devra donc notamment de voir conséquences revient des produits se trouver un nouvel hôte. Ce ne les qu’ils fabriquent et de écologiques désasla précarité sociale sera plus l’Europe ni l’Amérique treuses en Chine. des travailleurs. Autre- ni l’Asie du Sud Est ni l’Aus- La surproduction au ment dit, le dévelop- tralie, mais fort probablement : pays de Mao n’a pas pement souhaitable tenue suffisamment l’Afrique ! et inéluctable de tous compte de ce critère. les tissus sociaux dans Erreur monumentale. ce pays ne lui permettra plus d’assurer ce rôle économique majeur. Il ne peut, Or l’Afrique, berceau de l’humanité, des sans contrepartie, continuer à produire bêtes sauvages et de la biodiversité à à des coûts défiant toute concurrence. plus à offrir en termes de tourisme écologique que la Chine. Elle ne doit donc Certaines prévisions, estiment que la pas hypothéquer sa puissance naturelle Chine ne pourra plus jouer ce rôle d’ici au profit de l’économique. 30 ans maxiSi elle réussit à relemums. ver le défi économique en respecL’usine du tant son potentiel monde devra écologique, elle donc se trousera une puissance ver un nouvel d’une attraction hôte. Ce ne inédite. sera plus l’Europe ni l’Amérique ni l’Asie du Sud Est ni l’Australie, mais fort probablement : l’Afrique ! Mais l’Afrique peut-elle relever le défi ? Elle a toutes les clefs pour y arriver et même le temps pour ‘s’y préparer efficacement. On sait les outils qui ont servi à la Chine pour y arriver, on sait les limites et les dérives d’une telle production. Il est donc possible de s’y préparer en conséquence et pourquoi pas ; à plusieurs ?
Cela requiert des conditions indispensables : Une stabilité politique. Une monnaie stable. Une main d’œuvre abondante et bon marché. Une fiscalité attrayante. Une infrastructure capable d’absorber
Par ailleurs, face au milliard d’habitants de la Chine, l’Afrique devra impérativement miser sur une organisation panafricaine pour une répartition harmonieuse et écologique des unités de production.
Qui peut préparer cette aventure ? Il vaut mieux que les Africains eux-mêmes préparent cette économie du XXIème siècle déjà en gestation. Les nombreuses institutions officielles ne manquent pas dans ce continent. Il est temps qu’elles s’emploient à préparer l’avenir à hauteur de vies humaines. Ce devrait d’ailleurs être leur motivation première. Sans quoi, les acteurs habituels de la finance se chargeront de préparer en Afrique cette usine du monde. Mais à leur seul profit, cette fois. William IKOLO Kumu
| ECONOMIE |
LA FOIRE DU MIDI : 125 ans d’enchantement
En 1880, le Conseil Communal décida que les trois kermesses qui se déroulaient simultanément à la Grand Place, à la place des Martyrs et au Marché-auxGrains seraient réunies dans une grande foire qui aurait lieu début juillet au boulevard du Midi. Après quelques hésita-
tions, cette décision fut adoptée chaque année à partir de 1885.
âges, de «grignotements» traditionnelles: Frites, escargots, barbe-à -papa.
Depuis lors, la Foire du Midi, la plus importante fête foraine bruxelloise, s’ouvre le premier week-end avant la Fête Nationale du 21 juillet. Elle se déroule chaque année durant les mois de juillet et d’août et dure plus d’un mois.
Un rendez-vous annuel inexorable, à la fois entendu et indispensable à la ville.
Ainsi donc, cette année pour la 130 ème fois, la Foire du Midi a eu lieu au cœur de Bruxelles, du 17 juillet au 22 août 2010, entre la porte de Hal et la porte d’Anderlecht. 1.7 kilomètres d’attractions pour tous les
Pour les nombreuses familles qui ne partent pas en vacance ou celles qui viennent passer l’été à Bruxelles, la foire du Midi est le lieu incontournable de la gaieté et de la décontraction. A coup de 3 à 4 euros par jeu, on en ressort souvent les poches creuses, mais le rêve, bien qu’accessible à tous a un prix… Mireille Tshilongo Dushy
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| DOSSIER |
MAIS QU’AI-JE FAIT AU BON DIEU POUR QUE MON ADO VEUILLE MAIGRIR ?
A travers l’espace et le temps, la relativité de la beauté s’est vue corrompre au fil des siècles par le dictat des canons subjectifs imposés par les créateurs de mode et les « orienteurs » de la pensée populaire.
business de la matière grasse contre la matière grise, qui se resserre inexorablement sur lui - est trimballé d’un régime alimentaire à un autre, et oscille, au gré de son humeur et de son état psychologique, entre la boulimie et l’anorexie.
Du peintre RUBENS - qui a mis en exergue et sublimé les formes généreuses - au styliste Karl LAGARFELD - pour qui la beauté se confond quasiment avec l’anorexie, le commun des mortels que nous sommes - pris au piège de l’étau du
Que dire ? Que penser lorsqu’on est parent et que les choses qui arrivent aux autres commencent à nous arriver ?Que penser lorsque l’on a des enfants sages, qui finissent par grandir un jour et par… vouloir maigrir?
D
’après plusieurs statistiques venant des quatre coins du globe, au moins un quart des adolescents aurait déjà tenté l’expérience d’essayer au moins un régime alimentaire. Cette assertion s’avère encore plus présente chez les jeunes filles, car au moins un tiers d’entre elles – même celles qui seraient d’apparence à l’abri d’un excédent de poids – essaient toutefois de faire un régime amaigrissant. De manière générique, tout individu normalement constitué serait logi-
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quement tenté de montrer du doigt et d’incriminer le culte de la minceur, que dis-je ?…De la maigreur, imposé par les médias, matérialisés par les magazines, internet, le cinéma, la télévision, sans oublier la publicité, qui pour vendre tout et n’importe quoi, ne recule devant rien pour montrer et vanter les « mérites » de l’absence de formes (surtout chez les femmes). Le business de la minceur a tellement bien pris, s’est tellement bien imprégné dans le plus profond des êtres, qu’un fait aussi alarmant que la mort du mannequin anorexique brésilien d’à peine 18 ans ( Ana Caroline Reston), bien qu’il ait éveillé une
certaine prise de conscience chez les initiateurs de ce mouvement « criminel » - à savoir les publicistes, créateurs de mode et autres adeptes de la « secte » idolâtre du dieu Maigreur – qui depuis lors ont fait des efforts pour mettre en avant des mannequins aux courbes plus rondes, n’a pas encore réussi à enlevé dans l’esprit de plusieurs milliards d’adeptes, que la recherche de la minceur absolue n’est pas synonyme de beauté, de bonheur, ou de maîtrise ou de quoi que ce soit. Face à cette foire - aux régimes les uns plus flatteurs que les autres qui prône la chasse au moindre kilo et à la propagande quasi nazi qui
| DOSSIER |
MAIS QU’AI-JE FAIT AU BON DIEU POUR QUE MON ADO VEUILLE MAIGRIR ? bonheur, ou de maîtrise ou de quoi que ce soit. Face à cette foire - aux régimes les uns plus flatteurs que les autres - qui prône la chasse au moindre kilo et à la propagande quasi nazi qui l’accompagne, le public (surtout les adolescents), se sent obligé de choisir un régime pour se sentir bien dans sa peau. C’est alors que survient le cortège de dérapages : sauter les repas, alimentation non variée (les compléments alimentaires servant souvent de repas), élimination de certains aliments pourtant indispensables à l’équilibre du corps, utilisation des laxatifs. Remarque : En même temps, il est naturellement possible d’avoir une alimentation saine en mangeant plus de légumes, des fruits, des produits laitiers, des fibres, de faire de l’exercice physique et d’éviter de grignoter à tout bout de champ. Tous les scientifiques bien avisés sont d’accord que le corps humain a besoin d’être nourri et d’avoir des calories, pour éviter de graves problèmes parfois irrémédiables, surtout durant sa croissance. Commencer un régime durant son adolescence n’est donc pas nécessairement une bonne idée. Il est aussi important de noter que les perturbations souvent liées aux régimes alimentaires ouvrent facilement la porte aux troubles alimentaires dont les plus évidents sont l’anorexie et la boulimie. Le problème c’est que les régimes alimentaires sont le plus souvent frustrants, c’est ce qui est inquiétant. Le fait qu’un individu quel qu’il soit ( qui plus est un adolescent) puisse ressentir ce sentiment de privation, voire de tristesse, qui peut le mener à la suralimentation, par réaction, puis à se faire vomir, par
culpabilité, crée des perturbations dans l’organisme et peut avoir des effets délétères sur sa santé et sa croissance.
QUELQUES CONSEILS UTILES A L’EGARD DES PARENTS ( ET DE LEURS ENFANTS):
Aujourd’hui, les médecins et les diététiciens s’accordent à dire qu’il faut corriger l’alimentation des jeunes, en leur faisant faire de l’exercice physique, et en contrôlant leur alimentation ( éviter le grignotage et des en - cas pleins de graisse ). Ce n’est pas très utile de manger moins, mais ce qu’il faut donc, c’est de faire le plus régulièrement possible, de l’exercice physique.
-Votre ado peut manger du chocolat, mais en quantité raisonnable toutefois . -Encouragez votre ado à manger des fruits et des produits laitiers ( au moins deux fois par jour), sous forme de fromage, yaourt, lait, salades de fruits, etc… -Mettez toujours les légumes à table, mais sans mettre la pression à l’ado ( il finira bien par y goutter un jour et à ( peut-être) finalement aimer le goût des choux de Bruxelles. -Encourager votre ado à faire du sport ( marche à pied, football, basket, promenade en famille, vélo, etc…).
Il est absolument indispensable pour les parents d’éviter de tout focaliser sur l’alimentation, car cette fixation risque de créer une tension dans l’esprit de l’adolescent, qui risque de vivre le repas comme une épreuve, et refuser de s’alimenter pour ne pas avoir à subir ce calvaire. Le repas familial doit constituer un moment de convivialité durant lequel l’adolescent peut s’exprimer librement devant ses parents, et parler de ses problèmes et frustrations, de motiver son envie de perdre du poids. Les parents doivent être ouverts ( afin que l’ado ne se renferme sur lui-même et ne persiste par rébelion dans sa volonté de perdre du poids) et rester attentifs à cet état de choses : ne pas gronder le jeune, ni faire des remarques désobligeantes, et aider leur enfant à contrôler la situation et à traverser ce cap important, car une perte de poids rapide est toujours négative, surtout lors de l’adolescence. Il est aussi important de rappeler aux ados qui se trouvent trop gros, que l’apparence physique peut changer avec la croissance, et ceci en un temps record. L’ado doit faire confiance à son corps, car celui-ci a la capacité de s’harmoniser par lui-même, lors de sa croissance.
Tous les moyens sont bons, pour le tirer de la léthargie provoquée par l’hypnose de la télévision et l’ordinateur et des jeux vidéos. -Limitez la consommation des plats préparés( souvent très gras et salés) et aussi des saucisses, et de la viande hachée, etc . -Evitez de préparer de trop grands morceaux de viande. -Choisissez les bonnes matières grasses qui ne nuiront pas à la santé de votre enfant. -Les aliments sucrés ( même light) sont à éviter au maximum, car on devient vite accro au goût du sucre. -Privilégiez les féculents, qui donnent un sentiment de satiété ( et font donc éviter le grignotage) et ne font pas grossir. -Le soda c’est bon, mais l’eau plate ou pétillante est mieux pour la santé de votre enfant. -Enfin un mot d’ordre : l’alimentation est, et doit rester un plaisir ! Il revient donc aux parents de savoir gérer afin d’avoir une hygiène alimentaire équilibrée pour toute la famille. Roger L. Ndéma Kingué
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402 Av.Van Volxem – 1190 Bruxelles
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Miss Black Beauty 2010
r iss, 1e : La m n bas didates e t u de ha elques can droite qu che à ublique et u a g p s De is M nie, daup
| EVENEMENT|
et2é
Ode à la beauté africaine Fini les vacances et vive la rentrée, les deux mois estivaux n’auront pas été de tout repos ! Il y a eu une multitude d’activités organisées autours des indépendances de pays d’Afrique, les habituels festivals d’été, la foire du midi, une multitude de concerts, d’ expos et j’en passe. Il y eut également des nuits torrides, livrées au glamour et au charme. La soirée Miss black Beauty organisée par Manu et Vania s’est inscrit dans ce régistre très spécial. Son leitmotiv, célébrer la beauté noire. Cette soirée mémorable au cœur de Bruxelles était organisée dans la célèbre boîte de nuit «DUKE’S Night Club» Miss black beauty, troisième édition : Sur le podium cette soirée
L’équipe artistique
là, vingt perles couleur ébène, caramel, café au lait en lice pour le sacre de la plus belle Black du Royaume. No comment ! The Dukes était bondé d’un public hétéroclite, jeunes et moins jeunes, blacks, blancs et beurres : un vrai métissage culturel et racial. La soirée fut longue, très longue, mais la musique essentiellement «Ragga» distillée par le célèbre Dj Du Tam a su meubler entre les différents passages. Les rimes enflammées du rappeur Gandhi et le soul du Français Monsieur Move ont définitivement donné de l’âme à cette nuit chaude d’été. Il eut également un émouvant hommage à Michael Jackson rendu par le groupe de danse La Ligue et des mouvements de foule spontanés orchestrés par le public aux basses du fameux who let the dogs out. Une ambiance de feu.
Le présentateurs de la soirée
L’ambiance de la soiée
Revenons à l’objet de la soirée, vêtues d’ habits ordinaires: t-shirts blancs et pantalons jeans, ces jeunes filles ont défilé avec élégance et une grâce extraordinaire. Après le 1er passage, les jurées ont choisie dix finalistes. Le défilé s’est poursuivi tour à tour en maillot de bain et vêtements de soirée. Le jeune styliste Rogas a réalisé un étonnant mélange: jeans noir et tissus très fin... La finale : Les cinq finalistes étaient habillées par le talentueux Russel N, avec sa collection « EVOLUTION » Pour expliquer le choix de ses robes en WAX il invoque: « C’est pour rendre hommage au métissage que je mélange des matières d’ici et de là-bas» . Texte et photos: Alain Ekenge
Vania et Manu, les organisateurs
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| EVENEMENT |
Miss Black Beauty
eauty en im Miss Black B
sans ulée t déro te d’être s e ’ s soirée a le méri La t -Ca n urs...e incid é de nos jo iffén soulig , la d même t de vue e d e poin s tout osé, Noton manifeste d jury comp ha s u y d e a c n K isio ren ur hante la déc entre utres, du c le public. t a entre r Claes? e ste ie id D t conte lle e sans e b it a e v a un effet, t la ernier Ce d sa miss. En (quasimen us it k rép is c c la x b cho u nde heve uses et gra vec des c es génére le a é rm rt le o fo u p s e e s m ) et d cun vait e (blond icaine - a lle. A cha rer fr a s ib a v l’ e la lle faisait - à ent d tue e sentim passages, ue criait à rbé s q de se rs. Le publi sme exace sté u ia re s m u t s s o e le th ment un en , qui tête, alheureuse illes du jury le re n m o a d s ux qui classé chos a s de sans é même pas des critère ne l’a nant. Quid g trio ga n ? io sélect
ages
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