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Politique
Le risque d’un 21 avril semble écarté. (…) Plus fort sera «le score du Front de gauche, plus les idées de gauche seront fortes. » J -L M , E 1.
GAUCHE
EAN
« Mélenchon lie l’écologie et la vie des gens »
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ÉLENCHON SUR
UROPE
Safia Lebdi : « Jean-Luc Mélenchon est en train d’impulser la construction d’une gauche sociale, laïque, féministe et écologique. »
Safia Lebdi,conseillère régionale d’Île-de-France d’Europe Écologie-lesVerts,sera présente le 18 mars à Paris au rassemblement du Front de gauche dont elle soutient le candidat.
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afia Lebdi fait partie des personnalités de la société civile qui ont investi EuropeÉcologie-les Verts. En 2010, elle s’engage politiquement pour la première fois et est élue aux élections régionales. Cofondatrice de Ni putes ni soumises, elle a dû quitter ce mouvement quand Fadela Amara a rejoint le gouvernement de Nicolas Sarkozy et créer le collectif les Insoumises. En femme libre, en féministe, elle explique son soutien en faveur de Jean-Luc Mélenchon.
Conseillère régionale EELV en Île-de-France, pourquoi soutenez-vous Jean-Luc Mélenchon, et non Eva Joly, à la présidentielle ?
SAFIA LEBDI. Je me reconnais pleinement dans le discours du candidat du Front de gauche. Il est clair, sans fioriture, contre le monde de la finance. Il y a ceux qui possèdent des fortunes et ceux qui n’ont rien. Jean-Luc Mélenchon rend possible l’idéal d’un monde juste, le partage des richesses. Il est en train d’impulser la construction d’une gauche sociale, laïque, féministe et écologique. En fait, le Front de gauche est celui qui incarne le plus les valeurs pour lesquelles je me bats depuis des années.
Vous insinuez qu’EELV n’incarne pas cette gauche ?
SAFIA LEBDI. Ce parti a ouvert ses portes à des personnes de la société civile, comme Auguste Legrand ou moi. On m’a choisie pour mon combat sur la laïcité et le féminisme, notamment dans les quartiers populaires. Or je me suis vite rendu compte qu’EELV ne fait aucun de ces domaines sa priorité. Il estime même, qu’étant divisé sur ces questions, il ne faut surtout pas ouvrir la boîte de Pandore. Ça peut exploser, pense-t-il. Même sur l’écologie, EELV n’est pas audible, parce qu’il en a une approche petite-bourgeoise. Mélenchon est plus percutant dans ce domaine en liant celle-ci à la vie des travailleurs, des gens modestes, comme je le suis et le sont des millions d’habitants des banlieues populaires. Jean-Luc Mélenchon en fait-il « trop » dans son combat contre l’extrême droite, comme l’estiment certains à gauche ?
SAFIA LEBDI. Je me suis posé la question au début, et je dois dire qu’il a raison de l’affronter bille en tête. C’est quand même grâce à son acharnement que Marine Le Pen a été obligée de dévoiler son véritable projet sur les femmes, particulièrement sur l’IVG. Il a démystifié la candidate d’extrême droite. Mélenchon n’a pas peur de lui rentrer dedans, contrairement
MÉLENCHON DÉMENT LE PEN PÈRE Le candidat du Front de gauche a répondu, dimanche, aux propos de Jean-Marie Le Pen accusant les « communistes qui ont du sang sur les mains jusqu’aux coudes ». Se disant fier d’être le candidat des communistes, Jean-Luc Mélenchon a réaffirmé que ce sang c’est celui « de l’envahisseur, des nazis et de tous ceux qui leur ont tapé dessus chaque fois qu’ils défendaient les libertés ». Et d’ajouter : « Si quelqu’un a du sang sur les mains, c’est lui ! » précisant « le sang d’un tortionnaire » pendant la guerre d’Algérie. L’ H U M A N I T É . M A R D I 1 3 M A R S 2 0 1 2
à bien d’autres prétendants à l’Élysée, qui n’osent l’affronter car ils sont ambigus sur un certain nombre de sujets, tels que l’immigration ou la laïcité.
Vous comptez participer à la marche pour « reprendre la Bastille », dimanche, avec le Front de gauche ?
SAFIA LEBDI. Oui, la symbolique me plaît bien. Je souhaite voir la République laïque s’instaurer partout. Aujourd’hui, elle est en difficulté, surtout dans les quartiers populaires, avec la disparition des services publics. Jean-Luc Mélenchon est celui qui parle le mieux au peuple, pour le peuple. C’est sa force. Si on est 20 000 à défiler ce jour-là, ça signifiera que la symbolique opère, que le mouvement est en marche. ENTRETIEN RÉALISÉ PAR MINA KACI
PhotoPQR/Ouest France/Daniel Fouray
ENTRETIEN
« Une campagne qui fait avancer les idées » Jean-Luc Mélenchon a estimé, sur France 5 et Europe 1, que son discours porte ses fruits jusque chez Sarkozy, qui est revenu sur l’immuabilité des dogmes européens.
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l vient, en quelques minutes, de me faciliter le travail », a affirmé Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle, lors de l’émission C politique sur France 5, dimanche, à propos du meeting de Nicolas Sarkozy à Villepinte. Il y est revenu sur Europe 1, lundi : « Le président de la République a affirmé qu’il est normal, face à une décision européenne, qu’une grande nation comme la nôtre désobéisse si ça ne convient pas à l’idée raisonnable qu’elle se fait du bien commun. » Pour le candidat, c’est le signe d’une bonne campagne du Front de gauche et « des milliers de gens qui se mettent au travail » autour de lui. « Une campagne qui fait avancer les idées. » Il explique : « On me traînait dans la boue parce que je parlais des riches. Nous voilà rendus à un mois du vote et tout le monde dit qu’il y a un problème avec la richesse excessive de certains. » Et d’ajouter : « La
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démarche politique que le Front de gauche propose depuis trois ans sur la question européenne, le président en exercice vient de dire que c’est une méthode acceptable et jouable. » Alors que le président propose de s’attaquer à la libre circulation
« Il n’y a pas d’assisté en France, il y a la solidarité », a fermement réaffirmé Jean-Luc Mélenchon. des hommes, le candidat du Front de gauche s’en prend, lui, à la « concurrence libre et non faussée » et au « dumping social qui est intolérable ». Changement de rôle de la Banque centrale européenne pour la mettre au service des politiques publiques, visas sociaux et environnementaux à l’entrée de l’Europe contre les délocalisations et le moins-disant social, planification écologique… Au-
tant de propositions du Front de gauche auquel les puissants imposaient jusque-là le dogme des traités libéraux européens soi-disant immuables. Deux émissions et une occasion pour le candidat de revenir également sur un sujet que la gauche est souvent accusée de vouloir fuir : l’immigration. Rappelant que ce sont « les pays du Sud qui en pâtissent le plus », il a plaidé pour en finir avec « les procédés économiques qui font partir les gens » de leur pays poussés par la misère. C’est avec force qu’il a évoqué la question car « on brasse des chiffres comme si ce n’était pas des êtres humains ». Des chiffres, a-t-il relevé, qui varient de plusieurs dizaines de milliers d’un discours à l’autre du candidat de l’UMP. Contre cette politique de division encore instillée à Villepinte, il a défendu le « droit universel » à la vie familiale et a réaffirmé qu’« il n’y a pas d’assisté en France, il y a la solidarité ». JULIA HAMLAOUI