PALMARES DE LA JEUNE ARCHITECTURE OCCITANIE 2016

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Occitanie


Édito Nicolas Laisné, Président du jury Nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir des projets très divers dans leur approche. Cette diversité se retrouve aussi bien dans les échelles qui vont du territoire d’une commune à un bâtiment que dans le type de sujets. Certains diplômes prennent ainsi place sur un même site géographique et ont fait l’objet d’un travail de groupe alors que d’autres sont des démarches personnelles. Il a été peu aisé d’en faire ressortir un seul d’un panel aussi large. Nous avons donc convenu d’attribuer deux premiers prix et une mention spéciale. La maison des associations de Lisle-sur-Tarn (Audrey Leduc) s’inscrit avec une grande délicatesse dans un environnement sensible. L’économie de moyens de son architecture et sa grande force de concentration du programme permettent de créer un lieu fort qui s’exprime avec beaucoup de retenue et de justesse. Le marché dans le ciel du bassin N’Djari (Ali Manssour) est basé sur une analyse d’un problème urbain et apporte une réponse à la fois bien construite et sensible. Nous avons apprécié sa capacité à renforcer des usages locaux et à gérer les contraintes géographiques et climatiques. Il est la preuve que le rôle de l’architecte ne doit pas se limiter à répondre à des programmes déjà fixés mais prendre une part active et des initiatives accompagnant l’évolution des villes. Le projet des piscines de l’estaque (Ève Gros-Rosanvallon) est un bel exemple d’une architecture méditerranéenne contemporaine. Très attentive à son implantation particulière dans l’agglomération marseillaise, elle propose une architecture simple et ample, ouverte sur le panorama.

Palmarès 2016 Lauréats ex æquo

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Audrey Leduc Ali Manssour

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Ève Gros-Rosanvallon

51 56 61 66 71 76 81 86 91 96 101 106 111 116 121 126 131

Jean-Francois Abéride Jean-Baptiste Blondel Céline Champion Thomas Combes Floriane De Roover Cécile Esparbès Clément Faillières Gilles Gal Nastasia Giraud Julien Gueganou Marion Le Corff Noémie Lemaire Pauline Macaigne Marianne Malfondet Floran Martineau Yann Motreff Hugo Soubiron

Mention spéciale

Palmarès

Jury

Nicolas Laisné Pierre Roca d’Huyteza Caroline Serra Benjamin Van den Bulcke Jean-Marc Zuretti

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Audrey Leduc

2

Lauréat ex æquo

Ali Manssour

3

Lauréat ex æquo


Ève Gros-Rosanvallon

4

Mention spéciale

Jean-François Abéride

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Jean-Baptiste Blondel

Céline Champion

6

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Thomas Combes

Floriane De Roover

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Cécile Esparbès

Clément Faillières

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Gilles Gal

Nastasia Giraud

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Julien Gueganou

Marion Le Corff

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NoĂŠmie Lemaire

Pauline Macaigne

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Marianne Malfondet

Floran Martineau

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19


Yann Motreff

Hugo Soubiron

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Audrey Leduc

Lauréat ex æquo

Maison des associations en limite de Bastide Lisle-sur-Tarn Bâtiment public : salle polyvalente, école de danse et salles d’asso ciations, 4 logements (3 T3, T2) Directeur d’études : Laurent Tournié (ENSA Toulouse)

À l’échelle urbaine, le territoire du projet se trouve à Lisle-sur-Tarn, ancienne bastide du XII e siècle. Elle présente les caractéristiques d’une bastide, à savoir une implantation de bâtis orthogonale dense développée autour d’une place centrale. La situation du projet, sa volumétrie par rapport au tissu urbain environnant et les espaces qu’elle engendre construisent les réflexions. Les implantations du bâtiment et des quatre logements recréent des liaisons et îlots au sein du tissu. Les logements sont situés dans la continuité d’un îlot d’habitations et amènent à la construction d’une venelle. Le bâtiment public perdure l’orthogonalité du plan de la bastide et entre en relation avec les espaces publics. À l’échelle de la parcelle, il apparaît une rupture dans l’orthogonalité du plan de la commune que la volumétrie des éléments bâtis du projet tend à recréer. La rue Joseph Rigal est en effet prolongée à l’aide d’une volumétrie de bâti linéaire bordant sa limite nord. La situation du parvis permet une respiration dans le prolongement de cette rue et surplombe la végétation dense environnante. Le vide est ainsi construit par le plein. De plus, la venelle qui dessert les quatre 23


Audrey Leduc

Audrey Leduc

logements permet une nouvelle circulation piétonne plus fluide autour de l’îlot d’habitations. À l’échelle du projet, sa linéarité permet la sensation d’un unique équipement abritant toutefois des éléments de programme distincts pouvant être pratiqués indépendamment. Un « pontet » est alors construit au dessus de la rue de la Biade, ce qui rappelle une figure caractéristique de la bastide. Ce projet accueille une salle polyvalente dont l’entrée est accessible depuis la rue Étienne Compayre. Elle entre ainsi en relation avec l’entrée de la bibliothèque située dans cette même rue. Le « pontet », quant à lui, permet d’abriter une deuxième entrée, celle d’une école de danse et de salles d’associations. La hiérarchisation des espaces s’instaure en accueillant les salles de danse à l’étage et les salles d’associations en rez-de-chaussée. Cet équipement public abrite ainsi des espaces recherchant un visà-vis minimal. Le projet rentre alors dans un système d’éclairage et de relation à l’extérieur établis par des patios. De plus, les façades principales sont porteuses et constituées d’un double mur en béton et brique située sur l’extérieur, afin de poursuivre cette logique d’intégration dans le tissu urbain.

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Perspective extérieure


Audrey Leduc

Audrey Leduc

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Maquette / Plan de toitures

Maquettes


Audrey Leduc

Audrey Leduc

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Plan RDC

Plan R+1


Audrey Leduc

Audrey Leduc

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Coupes AA / BB

Coupes CC / DD


Ali Manssour

Lauréat ex æquo

Le marché dans le ciel du bassin N’Djari N’Djamena (Tchad) Analyse à l’échelle de la ville : aménagement public autour du bassin, marché de plein air et couvert, souk Directeur d’études : Xavier Leplaë (ENSA Toulouse)

Le projet s’inscrit dans une démarche sociale, économique et culturelle. Il répond à des problématiques récurrentes, liées aux inondations de N’Djamena, la capitale du Tchad. En effet, la ville est implantée dans un site marécageux, sur la partie du Sahel africain, qui reçoit d’importantes précipitations pendant trois mois de l’année. Ce site contient des bassins naturels de rétention d’eau, qui sont aujourd’hui envahis par des constructions provoquant des inondations tous les ans. En partie asséchés hors saison de pluie, les bassins de la ville deviennent des espaces résiduels, non qualifiés ; un terrain vague couvert de déchets entrainant des maladies épidémiques. Le projet propose de fixer une limite à l’étalement urbain, de redonner au bassin sa qualité première qui est la rétention d’eau, de réaliser des aménagements publics pour améliorer les conditions de vie autour des bassins, de redynamiser les berges par des équipements publics et enfin de proposer une alternative à l’étalement urbain avec des habitations plus denses. Ainsi, je propose un projet de marché au bord du bassin N’Djari, le long de la rue du Canal qui est une des armatures principales de la ville. 33


Ali Manssour

Ali Manssour

Ce projet intègre plusieurs caractéristiques des marchés tchadiens. En effet, les marchés de N’Djamena se caractérisent principalement en trois séquences : • Le marché appelé Siegaï : c’est la partie du marché qui est de plein air où les marchands ont seulement besoin d’un sol pour poser leurs marchandises dans la journée. • Le marché couvert : c’est la partie du marché qui contient les denrées ayant besoin d’être à l’ombre. • Le souk : c’est la partie du marché qui contient des boutiques. J’ai décidé de conserver ces trois pratiques. Je propose donc un sol, une couverture et des boutiques. Le plan du marché reprend une forme donnée par les courbes de niveaux du bassin. Ce profil me permet de disposer progressivement les trois séquences du marché. Sur la partie étroite, je propose le marché au sol, ensuite quand le plan s’élargit un peu, j’ajoute la couverture du marché qui s’agrandit aussi progressivement avec le plan et en hauteur, et enfin quand la couverture s’envole un peu plus, je viens glisser les boutiques du souk sous la couverture. J’ai inversé la pente du toit pour récupérer l’eau dans des réservoirs intégrés dans la masse. J’ajoute aussi des bassins de rétention sous les surfaces de circulation dans le but d’atténuer l’inondation du marché en cas de forte pluie. Cette eau stockée sera utilisée pour laver le sol du marché et rafraîchir l’espace. Enfin, le projet s’inscrit dans une démarche durable. En mettant en avant l’utilisation des matériaux locaux et des techniques constructives traditionnelles, on affirme une architecture vernaculaire propre à ce pays. 34

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Plan de situation / Plan RDC


36 Coupes AA, BB, CC / Élévation latérale Axonométrie structure bois

CC : Le bâti Souk Boutique

BB : L’ombre Marché couvert

AA : Le sol Siegaï Marché plein air

Ali Manssour Ali Manssour

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Schéma d’intention Inspiration de l’envol d’un oiseau Maquette détail

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Ali Manssour

Élévation rue du Canal

Ali Manssour

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Ali Manssour

Ali Manssour

Coupe boutiques Coupe circulations

Le marchĂŠ plein air Le souk boutique

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Ève Gros-Rosanvallon

Mention spéciale

Les piscines de l’estaque Marseille Complexe aquatique : piscine olympique, piscine ludique, fosse de plongée sous-marine et spa Directeur d’études : Xavier Leplaë (ENSA Toulouse)

Il s’agit d’un complexe aquatique à l’ouest de Marseille, entre ville et parc naturel. Ce projet, autour des plaisirs de l’eau et de la mer, en lisière, a une position claire visà-vis de l’essor de la ville et sa rencontre avec le parc. Il se situe dans une ex-zone industrielle où la mairie désire créer une nouvelle urbanité basée sur la réouverture d’une gare, garante d’un rayonnement à l’échelle métropolitaine. C’est dans ce cadre que le projet est proposé. Un équipement public manquant à la ville, dynamisant la zone. À ce jour, le site tient son caractère des stigmates de la dépollution et du relief naturel. Un contraste aussi présent à l’échelle de la ville, la zone étant à la charnière entre parc naturel et urbanisation. Le projet s’implante dans cette conscience : lié à la ville par la gare, il vient en limite extérieure du parc, entre nature et culture. Il profite d’un mouvement de terrain pour s’avancer dans le paysage, proposant une limite à l’urbanisation future. Il surplombe la baie, face à la vue. Question programmation, le regroupement de programmes aquatiques permet de mutualiser les locaux, de s’ouvrir à différents publics créant de la mixité sociale et des complémentarités de fréquentation. 43


Ève Gros-Rosanvallon L’organisation du projet répond aux divers besoins de temporalité en permettant une indépendance entre entités. Au niveau 0 : l’accueil, la cafétéria, les vestiaires reliés au bassin olympique, à l’espace ludique, et à la fosse de plongée. Sous le niveau principal et son niveau technique : l’administration, le spa et ses vestiaires. La piscine olympique est extérieure, choix économique pertinent vu le climat et le relief qui l’abrite du mistral, mais surtout désir d’osmose entre baigneurs et éléments naturels. Ceci touche à l’essence du projet, le plaisir de découvrir la mer, l’horizon, d’évoluer dans ce cadre. Cela passe par le parcours, les points de vue et par les sensations induites des formes et matérialités : en sortant de la gare, on est entre deux mondes, longeant la roche, dominant la ville. À l’accueil, la ville est laissée derrière, on devine le grand paysage. Après le rituel des vestiaires, après être rentré dans ces blocs de béton artefact de la falaise, dénudé, dans un autre rapport au monde, et grâce au système de belvédère, on rentre et évolue au cœur des éléments. On peut alors se baigner dans ce qui semble être la Méditerranée. Là, rien ne paraît nous séparer de la mer, un lien visuel jumelé à la sensation de la matière qui crée illusion.

Ève Gros-Rosanvallon

Parc naturel

Site

Gare

Hypothèse d’urbanisation : le relief comme moyen de limiter l’extension urbaine Plan de situation

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Ève Gros-Rosanvallon

Ève Gros-Rosanvallon

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Coupe transversale

Plan principal RDC


Ève Gros-Rosanvallon Schéma intérieur/extérieur RDC

Schéma des flux RDC

Schéma programmatique RDC / R -2

Accueil et vestiaire Restauration Bassins ludiques Bassin olympique Plongée sous-marine

Spa Administration Zone technique Circulation verticale

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Jean-François Abéride

Logements individuels groupés Lisle-sur-Tarn 16 maisons individuelles groupées : 4 T3, 10 T4, 2 T6, parking sous-terrain Directeur d’études : Laurent Tournié (ENSA Toulouse)

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Plan de masse


Jean-François Abéride

Jean-François Abéride

Le projet construit une pensée autour de trois points clefs. Il utilise l’histoire du lieu comme matière première, la construction comme moyen et prend la qualité de l’espace pour objectif. • Le premier point est son insertion dans le territoire. Il s’implante sur la commune de Lisle-sur-Tarn, ancienne bastide du XII e siècle. Avec une structure urbaine orthogonale, elle est bâtie autour d’un vide central formant la place du village. Les jardins et les exploitations agricoles sont situés hors de ses limites. À l’intérieur, l’optimisation du sol est maximale. • Le second point relève des matériaux utilisés pour bâtir le projet. Le béton armé est utilisé pour sa plasticité. La brique, matériau local, participe de l’insertion du projet dans son site. Leurs tectoniques et leurs mises en œuvre ont guidées la réflexion formelle du projet. • Enfin, le troisième point clef est la réponse au programme. Il s’agit ici de bâtir un ensemble de logements individuels groupés sur une parcelle d’une superficie de 4 000 m2 . Bâtir dans la structure du lieu La parcelle prévue pour le projet est située hors de la bastide, face à un creux topographique, limite naturelle de l’ancienne ville. Sa position dans le territoire fixe les enjeux du projet. Elle se positionne à l’entrée d’une zone définie au sud pour accueillir une extension de la ville (une ZAC). Cette zone hérite des très grandes parcelles agricoles. L’ambition du projet est de donner une réponse urbaine à l’échelle de la parcelle qui interroge l’ensemble de la structure du lieu. Un premier travail de hiérarchisation des espaces de 52

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Plan RDC


Jean-François Abéride

Jean-François Abéride

circulation amène le dessin d’une venelle au milieu du terrain. Cet espace permet de bâtir dans l’épaisseur de la parcelle. Il détient la capacité d’être prolongé et offre la promesse d’une densification future des parcelles voisines déjà bâties. Bâtir « l’espace du commun » L’ensemble du projet est pensé « comme un immeuble d’habitation à plat » avec ses espaces communs reliés aux espaces de la ville, offrant une transition d’échelle dans le parcours à suivre pour aller de l’espace de la rue jusqu’à sa porte d’entrée. Bâtir les logements Le projet comprend seize maisons. Deux typologies en R + 1 avec loggia sur rue, viennent régler en coupe le rapport du projet aux deux rues adjacentes. La troisième, en rez-de-chaussée, et en cœur d’îlot, règle le rapport du projet aux parcelles voisines en venant bâtir leur fond de jardin sans leur enlever l’éclairage solaire du sud.

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Coupes


Jean-Baptiste Blondel

Jean-Baptiste Blondel

La ville : lieu d’expérimentation agricole Clermont-l’Hérault Requalification d’un parking en nouveau quartier d’expérimentation agricole : 80 logements, restaurant, 2 brasseries, 2 parkings silo, espaces de production (serres urbaines), de stockage et de vente Directrice d’études : Claire Bailly (ENSA Montpellier)

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Diagramme des différents constats

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Coupe urbaine AA / Coupe projet AA


Jean-Baptiste Blondel

Perspective vue sur espace public et entrées des logements collectifs Perspective vue sur logements collectifs Axonométrie implantation des logements

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Jean-Baptiste Blondel Ce projet de nouvelle « ville fertile » se place dans une temporalité d’environ vingt ans et se base sur des prévisions et des constats climatiques, démographiques et agricoles. À l’horizon 2040, au vu du développement de Montpellier ces dernières années, tout pousse à croire que cela va continuer de s’étendre davantage vers les villes attenantes tout en diminuant les surfaces agricoles. La nécessité d’adapter les villes à ces changements sera particulièrement importante. Le choix d’instaurer l’agriculture urbaine à Clermontl’Hérault se trouve dans cette logique d’anticipation, permettant de mettre en place des systèmes réfléchis, mis en situation dans le but de les perfectionner. Des actions dans la ville telles que, la réhabilitation de certains logements ou encore le traitement de zones en friches, afin de pallier à l’augmentation démographique à Clermont-l’Hérault. Une stratégie agricole à l’échelle urbaine se développe, positionnant l’endroit dans un scénario de « ville fertile ». Une deuxième phase se concentre essentiellement sur l’esplanade, à l’est de la ville. La requalification des voiries permet de retisser un lien fort avec l’environnement proche et d’anticiper la desserte des futurs logements. L’agrandissement de la gare, véritable entrée de ville, proposera plus de services communs afin de limiter l’automobile trop présente. Enfin, les nouveaux logements, équipements publics et systèmes agricoles prendront place dans ce nouveau quartier fertile. La tendance fait état d’une envie des habitants de vivre en périphérie pour y retrouver un cadre naturel, posséder un jardin et un espace individuel. Comment proposer un cadre de vie tel que celui que l’on peut retrouver en campagne mais en ville ? Le projet 59


Jean-Baptiste Blondel s’implante au cœur d’un site aux contraintes fortes. Situé entre deux voiries, une à mobilité forte et l’autre à mobilité douce, le bâti se développe pour recréer un tissu urbain inexistant actuellement. Deux notions définissent le concept architectural du projet, l’habiter et l’agriculture. Chaque logement se décompose en deux espaces, une partie « atelier horticole » directement liée aux espaces de production et une autre plus privée, s’oriente sur le cœur de l’esplanade.

Céline Champion

Équipement sportif au cœur d’un nouveau quartier Portet-sur-Garonne Espace sportif avec salle polyvalente, salle d’expression corporelle et salle multisports, spa, centre d’éveil multiaccueil (capacité 20 lits) Directeur d’études : Rémi Papillault (ENSA Toulouse)

Perspective intérieure, vue sur le terrain multisports depuis la galerie supérieure

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Une autre manière de regarder le sport

Cet équipement s’inscrit dans un projet urbain visant à ramifier la ville grâce à une ossature verte séquencée comprenant le nouveau quartier de la gare, s’articulant autour d’un canal existant réaménagé, d’une bande d’équipements culturels et de commerces ainsi que des équipements sportifs. Le projet vient s’implanter de manière stratégique sur la trame verte reliant la Garonne, le centre ancien de Portet et la gare se situant à proximité. Il est également lié, via le parc du canal, à une école ce qui permet un cheminement sécurisé. Le centre sportif se veut être un point de rencontres grâce à son programme comprenant trois entités principales : un espace sportif (salle polyvalente, d’expression corporelle et salle multisports), un spa et un centre d’éveil multi-accueil. Un espace extérieur, rattaché au bâtiment projeté, contient une zone de stationnement, un jardin et des terrains de jeux. L’espace sportif permet la combinaison de tous ces usages complémentaires. Cet équipement de proximité offre des espaces pour toutes les catégories sociales et pour toutes les générations. Il a pour but de valoriser la pratique sportive et de mieux la relier à la ville. Pour cette raison, l’espace sportif se développe principalement sur les deux derniers étages du bâtiment qui en comprend quatre. Les sportifs sont alors connectés à la ville dans laquelle ils s’inscrivent. Le projet, sobre et tout en longueur, vient s’implanter sur la parcelle afin de dialoguer avec le terrain de football situé à l’est de l’édifice et la partie extérieure à l’ouest. Il joue sur la transversalité des espaces intérieurs et la formation de différentes séquences architecturales. Il s’organise en fonction des vues recherchées et permet d’avoir pleine conscience de la longueur du

Céline Champion

L’équipement sportif créé comme point de rencontre

Céline Champion

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Plan RDC / R+2


Céline Champion

Céline Champion

bâtiment sur chacun des étages. L’intention principale du projet est que la structure devienne architecture. Les portiques en bois, omniprésents, servent aussi bien la structure que l’architecture de l’ouvrage. Le projet joue sur différentes enveloppes, chacune ayant un matériau et une fonction donnée. Elles viennent créer un jeu de transparence et de réflexions à l’extérieur mais aussi à l’intérieur, permettant de se protéger du soleil, du vent et laissant passer ou non la vue. Enfin, la réflexion entre l’intérieur et l’extérieur, a amené la conception de la galerie qui parcourt entièrement le projet, se situant systématiquement dans l’enveloppe du bâtiment mais n’empêchant pas le spectateur de se trouver dehors.

Schémas conceptuels : transversalité du projet, la galerie entre intérieur et extérieur R -1 / RDC / R+1 / R+2

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Thomas Combes

Thomas Combes

Archipel industriel Graulhet Rénovation sociale et structurelle de bâtiments industriels en friches : logements, restaurant, ferme urbaine, espace loisirs, espace de co-working, brasserie, école de cirque avec Francois Bois, Paul Chevalier et Jean-Baptiste Jacquel Directeur d’études : Daniel Estevez (ENSA Toulouse)

6 : Sabin (brasserie) Propriétaire : Privé – Brasserie des Vignes Année de construction : 1923 Superficie terrain : 3260 m2 Superficie plancher : 5000 m2 État : En partie réhabilité en brasserie

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Thomas Combes

16 : Bonnet (espace co-working/pépinière d’entreprises) Propriétaire : Privé Année de construction : 1885 Superficie terrain : 160 m2 Superficie plancher : 470 m2 État : En partie réhabilité en logement

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Thomas Combes J’ai travaillé durant les dix derniers mois sur ma ville d’origine, Graulhet dans le Tarn. Travail de fond sur elle et sur moi. Travail sur les idées reçues, sur l’image qu’une ville dégage. J’ai essayé par cette étude de tirer le vrai du faux, à l’aide de chiffres, de recherches historique sur la ville et ses habitants. Connaître ce passé dont tout le monde parle mais qui était pour moi inconnu. J’ai compris que Graulhet vivait du cuir. Encore aujourd’hui. J’ai compris ce qu’était le cuir, autant dans sa fabrication que dans l’imaginaire des Graulhétois. Aujourd’hui il ne reste que ces cathédrales de vent et d’eau, reflets du passé, symboles d’un échec, celui d’une ville. Les mégisseries, nom des usines traitant les cuirs d’ovins, sont encore aujourd’hui présentes dans toute la ville, autant en périphérie qu’en centre-ville. Elles sont éparses, disposées en archipel tout au long du Dadou, la rivière qui traverse la ville. L’eau et le vent sont indissociables du cuir. L’un permet de laver la peau et de la traiter, l’autre de la sécher. L’eau et le vent ont sculpté ces mégisseries, une base solide et un haut aéré, voilà comment l’on pourrait les décrire. Elles sont pour la plupart inactives. Graulhet comptait dans les années 1 970, 116 usines en activité, aujourd’hui moins d’une dizaine. Graulhet ne voit plus le potentiel de ces lieux uniques. La ville n’a pas besoin de logements collectifs, d’écoles ou autres projets d’initiatives publiques. Elle a besoin d’emplois, d’activités, d’un nouvel élan économique et social. C’est pourquoi à partir de ce relevé précis de la ville, ses habitants et ses usines, j’ai imaginé des possibles. Non pas des projets, mais des possibles. Montrer. Montrer que ces bâtiments peuvent de nouveau servir, de nouveau être sources d’emplois. 69


Thomas Combes Les mégisseries sont peu chères, ont de grands espaces, sont situées en plein centre-ville proche de toutes les infrastructures. Mais aussi proche d’un bassin de 130 000 personnes à moins de trente minutes en voiture, ainsi que l’agglomération Toulousaine à cinquante minutes. Idéal donc pour y implanter une entreprise. Des entreprises qui recréeront de l’emploi et donneront à la ville un nouvel élan. Montrer que par de petites interventions ces usines peuvent retrouver vie et en créer à leur tour. Pour ce faire, j’ai monté une équipe d’amis, tous architectes. François a conçu un complexe festif. Paul une ferme urbaine. Jean-Baptiste deux logements. Quant à moi j’ai conçu deux projets : un restaurant et un espace co-working pépinière d’entreprises. J’ai aussi relevé des possibles déjà présents dans des mégisseries : un bar associatif, une école de cirque et une brasserie. Ce panel constitué est une preuve, preuve que ces lieux sont encore vivants, et que le destin de la ville est lié à leur renouveau. Ces cathédrales de vent et d’eau sont l’atout de cette ville, il ne manque plus qu’elle le sache.

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Floriane De Roover

Séquences gustatives Saint-Sulpice-la-Pointe Fédérer un nouveau quartier autour d’un lycée des métiers du goût (500 élèves, du CAP à la mention complémentaire) Directeur d’études : Uli Seher (ENSA Toulouse)

C’est en périphérie de Saint-Sulpice que prend place le projet de lycée des métiers du goût en lien avec la problématique de la gestion de la limite entre étalement pavillonnaire et terres cultivées. Ce sont les limites naturelles (hydrographiques et végétales) situées à cet endroit, propices à contenir une densification, qui ont guidé l’implantation du projet. Ce quartier mêle habitats et activités autour du goût, telles qu’un lycée des métiers du goût, des cuisines collectives, et de l’artisanat. Le lycée des métiers du goût est un programme intéressant dans l’idée qu’il permet une articulation entre échelles territoriales et locales, vies urbaines et rurales. Le bâti prend la forme d’une bande en R + 1 qui s’insère dans la trame du quartier. Cette typologie découle des caractéristiques du site mais répond aussi à une certaine recherche de compacité. Les extrémités sont orientées nord-sud, d’un côté pour mettre le bâti en lien avec la rue, de l’autre pour profiter de la vue offerte par l’Agout. Elles contiennent les éléments nécessaires au fonctionnement du lycée (hall, foyer, administration). À l’inverse, l’« entre-deux » se tourne vers l’est et l’ouest. On y trouve les espaces d’enseignements : pratiques au rez-de-chaussée (cuisines, restaurants ouverts au public, stocks) et théoriques 71


Floriane De Roover

Floriane De Roover

à l’étage (salles banalisées, amphithéâtres culinaires). Ils font partis d’un système de modules au nombre de trois et en forme de H. Par ailleurs, tout comme le rezde-chaussée est rythmé par des patios, l’étage l’est par des terrasses accessibles, qui permettent d’animer la façade. De plus, les salles de cours « classiques » sont éclairées par un système de sheds courbes. Une attention particulière a été portée sur les flux. C’est le hall qui permet d’orienter les usagers (public, élèves, personnel) vers les espaces appropriés. Grâce à l’utilisation du béton (murs porteurs et dalles alvéolaires), structure et spatialité ne font qu’un, permettant une lecture claire des espaces. Ce principe de murs oriente par ailleurs les espaces, et établit ainsi des connexions cohérentes entre le bâti et son environnement. Il s’agit de béton blanc, teinté dans la masse permettant d’apporter plus de luminosité dans les espaces intérieurs.

Station tram Lycée

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Logements de fonction Internat Équipement sportif

Séquencer, irriguer, densifier / Plan projet


Floriane De Roover

Floriane De Roover

Vue depuis les espaces extérieurs destinés aux élèves Coupe longitudinale Coupe transversale des vides Coupe transversale des pleins

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Plan de masse


Cécile Esparbès

Cécile Esparbès

Logements individuels groupés Lisle-sur-Tarn Planification d’un quartier d’habitation : logements individuels groupés du T3 au T5, aire de stationnement Directeur d’études : Laurent Tournié (ENSA Toulouse)

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Élévation rue de l’art poétique / Plan de masse

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Coupe détail terre-ciel typologie nord-sud


Cécile Esparbès

Coupes longitudinale et transversale typologie nord-sud

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Cécile Esparbès La pérennité demeure une question majeure, c’est pourquoi le choix de bâtir avec la brique, très présente dans la bastide, permet une vision à long terme tant sur le point de vue de la pérennité que de l’identité. Le site du projet se situe à un point d’articulation majeur entre la bastide et la première couronne de Lisle-sur-Tarn, s’adressant par son petit côté à l’espace du Rabistau, véritable limite territoriale, topographique et végétale entre ces deux urbanités. L’objectif est de proposer à travers le logement individuel groupé une solution intermédiaire entre la densité de la bastide ne correspondant plus aux besoins actuels, et ce pavillonnaire trop lâche, gaspillant le territoire et sans qualité urbaine. La parcelle offre deux positions singulières donnant lieu à deux typologies différentes. La première (T5 de 118 m2) est en retrait sur l’avenue, permettant de se protéger des nuisances, tout en prenant le recul nécessaire afin de profiter de l’espace végétal que confère la ripisylve du Rabistau. La seconde (T3 de 86 m2 et T5 de 135 m2) s’inscrit dans la logique du parcellaire existant nord-ouest/sud-est. On bâtit en alignement sur rue pour conserver un jardin au cœur de l’îlot qui s’absout des nuisances de la rue. Les deux sous-ensembles de maisons sont irrigués par deux venelles perpendiculaires. La venelle est-ouest offre un espace commun généreux, rythmé par un alignement d’arbres, et donnant sur l’espace du Rabistau et les anciens moulins. Un couvert accueillant les boîtes aux lettres et la sortie verticale du parking souterrain constitue l’interface entre le parking aérien et les deux venelles. La typologie nord-sud s’ouvre par son grand côté sur le jardin pour multiplier la surface en rapport avec lui. Cette maison s’organise en trois travées sur 79


Cécile Esparbès trois niveaux, la travée centrale assurant la liaison verticale et accueillant les pièces humides aux étages. À chaque niveau, la grande dimension de la maison est donnée au centre. Cette maison offre un confort d’usage en proposant un maximum de rangements. Au rez-de-chaussée, la continuité spatiale est assurée par un plafond suspendu, seul le salon se trouve en double hauteur et capte de la lumière et des vues sur le ciel par la terrasse du R + 1. La cheminée, foyer de la maison, s’érige dans cette double hauteur. La cuisine et la salle à manger sont en liaison directe avec le jardin. Aux deux niveaux supérieurs, les chambres bénéficient d’une terrasse, prolongement de l’usage intérieur vers l’extérieur.

Clément Faillières

Forêt de mémoire Graulhet Complexe funéraire et parc cinéraire Directeur d’études : Uli Seher (ENSA Toulouse)

Coupes : AA, l’ensemble BB, le columbarium CC, la salle de cérémonie

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Clément Faillières

Clément Faillières

Situé dans les méandres du Dadou (près de Graulhet dans le Tarn) ce projet architectural s’inscrit dans un projet urbain plus large visant à la valorisation de cette vallée. Loin des nuisances, au cœur du parc, le complexe funéraire est situé sur un promontoire naturel et crée un belvédère offrant une vue panoramique sur la vallée. La crémation : une question sociétale De plus en plus fréquente dans notre société elle souffre cependant d’une réelle dichotomie entre les attentes des personnes qui font ce choix et la cérémonie. Cette pratique relativement récente, souvent laïque, souffre d’une grande pauvreté de rituels. De plus, les familles, souvent dans le respect de la volonté du défunt, dispersent les cendres dans la nature ce qui les privent d’un lieu de recueillement pourtant nécessaire au processus de deuil (Émilie Desmoulins, « La spacialisation de la mort en France », 2014, ENSAP Bordeaux). Ici, elle ne répond pas qu’à un besoin « technique » mais est organisée en une succession de « moments » qui permettent à l’entourage de faire ses adieux et ainsi commencer son deuil. Ces étapes nécessitent chacune un espace approprié (de réunion, d’échange, d’isolement et d’introspection). Ce processus, dans son déroulement, nécessite des transitions entre les différentes moments/espaces. La crémation : une des étapes d’un parcours Ce projet réunit un parc cinéraire et un complexe funéraire en un lieu de sérénité, de recueillement, et paradoxalement de vie. Espace laïc, il propose une vision différente du cimetière et du crématorium. 82

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Plan RDC


Clément Faillières

Clément Faillières

Il ambitionne de faire de la cérémonie un moment de « passage » et pas simplement le moment d’une fin en accompagnant le défunt dans la suite de son « parcours » notamment par le dépôt de l’urne dans la forêt. C’est ainsi que parc et complexe funéraire ne peuvent se concevoir l’un sans l’autre et sont physiquement imbriqués. La forêt : la suite du parcours La possibilité d’enterrer les cendres du défunt dans une urne biodégradable sous un arbre choisi à l’avance vient parfaire le processus. Ainsi des arbres organisés en parc viennent, sur tout le terrain environnant, se substituer aux habituelles allées minérales et tristes d’un cimetière. On offre ainsi aux proches un lieu de recueillement agréable, personnel, et respectueux des préocupations souvent écologiques des défunts. Symboliquement, en plus de l’acte d’enterrement, cela permet, comme dans la dispersion des cendres, un retour à la nature du défunt tout en conservant une trace : « La tentation du néant et le désir de la trace » (Jean-Didier Urbain, « L’archipel des morts », Payot, 2005).

Entrée du complexe Belvédère sur le parc Passage processionnel Patio central

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Gilles Gal

Gilles Gal

Cardo Center Ljubljana (Slovénie) Complexe sportif et de bien-être transgénérationel : espaces publics et culturels, commerces, activités sportives douces et intenses, médecine douce, centre de rééducation sportive, corners, café, restaurant Directeur d’études : Laurent Duport (ENSA Montpellier)

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Plan de masse / Plan RDC


Gilles Gal

Gilles Gal

Le sport a évolué, il s’est développé pour gagner notre quotidien, notre culture générale ; avec lui les espaces dédiés à sa pratique se sont métamorphosés pour les besoins du citadin. Fini les salles de sport anonymes, place aux centres et complexes sportifs multi-services, faciles d’accès. Cela est vrai chez nous mais certainement plus à Ljubljana en Slovénie, jeune pays de la communauté européenne qui accuse un certain retard dans ce registre. Le projet respectera son patrimoine romain : plan en grille, conception à patios ou atriums, laissant place au forum et aux espaces publics propices aux rencontres et au lien social. Un projet au service de la qualité de vie, appelé à devenir une sorte de centre névralgique dans la ville, donnant des sensations de bien-être et de liberté, créant des repères. Le projet architectural s’inspire d’une architecture méditerranéenne, de l’architecture portugaise, que l’on retrouve chez les architectes tel que Alvaro Siza, Aires Mateus, Carrilho de Graça. Des volumes simples, de couleur claire, presque monolithiques. Une architecture du Sud de l’Europe pour la plus méditerranéenne des capitales de l’Europe centrale. Trois îlots, trois séquences reliés entre eux par l’espace public, véritable fil conducteur du projet. Un îlot davantage axé sur le culturel et le public. Un second recevra la maison des sports, un espace médical ainsi qu’un centre de rééducation. Un troisième plus sportif accueillant salles de sports, musculation, cardio, sports doux. Les trois îlots reposent sur un forum autour duquel se développent un spa, une garderie, ludothèque, espace éveil au sport pour les enfants et un centre d’accueil de jour pour personnes âgées. 88

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Gilles Gal Le projet sera réalisé en béton blanc. Les façades extérieures majoritairement opaques seront percées par de grandes baies troublant les rapports d’échelles tandis que les façades intérieures sur atrium seront entièrement vitrées derrières des lames réflecteurs en béton blanc pour un projet irradié depuis l’intérieur. Les toitures libres : mélange de toitures terrasses, toits à une et deux pentes, réinterprètent les toitures d’Emona tout en proposant une nouvelle façon d’habiter les toits. Le Cardo Center, en plein centre de Ljubljana ; ville verte 2016 : une réponse au contexte général de la ville qui mise sur la qualité de vie et qui s’attache depuis 2008 à développer le sport en ville pour ses vertus sur le comportement du citoyen.

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Nastasia Giraud

Bâtir la limite Lisle-sur-Tarn Maison des associations : 2 salles de danse et leurs rangements, salle polyvalente, 2 salles de réunions, vestiaires et sanitaires attenants, office associé à la salle poly- valente, stockages pour mobilier et fournitures, 3 logements T3, local commercial, 10 places de stationnement Directeur d’études : Laurent Tournié (ENSA Toulouse)

Bastide créée au Moyen-Âge dans le Sud-Ouest de la France, Lisle-sur-Tarn suit un plan régulateur tracé selon deux directions majeures. Située sur un plateau à une vingtaine de mètres environ du niveau « normal » du Tarn, elle est naturellement limitée par les cours d’eau qui la bordent. La construction d’un nouvel équipement public prend place à l’intérieur des remparts, à la limite ouest du centre-ville, et tente de s’inscrire dans le plan régulier fondateur de la bastide. La situation privilégiée du site d’intervention permet de se poser la question de la limite du centreville aujourd’hui constituée par les remparts anciens. Actuellement privée, la parcelle termine la rue de la Glacière au nord et la rue Joseph Rigal à l’est. Le prolongement de ces rues au sein du site génère un nouveau croisement et crée un cheminement urbain fluide. La rue de la Glacière pourrait aussi être prolongée davantage en suivant la limite naturelle créée par le Rabistau, de manière à rejoindre l’entrée de ville située au sud de la bastide. Bâtir, c’est construire le vide par le plein. C’est la définition d’une limite entre le bâtiment et l’espace 91


Nastasia Giraud

Nastasia Giraud

public. C’est pourquoi l’équipement est implanté de manière à construire les limites des deux rues prolongées. Le projet a ainsi deux directions majeures qui rejoignent celles de la bastide ; la première donnée par le rez-de-chaussée, succession de murs parallèles à la rue Joseph Rigal, et la deuxième régie par le volume de l’étage posé perpendiculairement. Au croisement des deux rues se trouve l’entrée dans l’équipement sous un couvert, à la manière des nombreux pontets présents à Lisle-sur-Tarn. Celui-ci permet aussi de cadrer le paysage végétal dès l’entrée dans la parcelle à l‘est. Paysage d’autant appréciable que le bâtiment est posé sur un socle, qui lui donne le statut de belvédère. Le rez-de-chaussée en rapport direct avec la ville est en briques et largement ouvert sur les espaces extérieurs attenants, tandis que l’étage accueillant les salles de danse constitue un volume plein qui franchit en béton, et ouvert vers le ciel. Orientés perpendiculairement l’un par rapport à l’autre, ces éléments bâtis constituent les limites de l’îlot recréé au sein du tissu urbain dense de la bastide. D’autre part, trois logements sont inscrits dans la continuité des îlots de logements existants. Un local commercial trouve sa place dans la logique de continuité des commerces donnant sur la place Henri Maynard.

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Nastasia Giraud

Nastasia Giraud

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SchĂŠmas conceptuels / Plan R -1

Plans RDC / R+1


Julien Gueganou

Julien Gueganou

Matière de paysage Lac du Salagou Centre œnotouristique : chai (production et dégustation), restaurant du terroir, cours d’œnologie et de cuisine, lieu d’accueil des réunions du syndicat des vignerons locaux, maison d’hôte, hangar de stockage Directrice d’études : Claire Bailly (ENSA Montpellier)

Axonométrie chai de production et restaurant. Bâtiment en porte-à-faux sur le paysage signifiant le projet et créant un belvédère sur le Salagou. Le mur de la restanque comme départ du projet mêlant architecture et paysage.

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Plan de masse

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Julien Gueganou

L’escalier, élément de rupture entre deux cépages Une balade paysagère pour découvrir un site

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Julien Gueganou Ce PFE est un projet paysagé intégrant un complexe œnotouristique au bord du lac du Salagou. Classé « grand site français », c’est un paysage protégé au sein duquel le projet s’implante dans le respect de celui-ci. Travaillant avec l’héritage du patrimoine de la restanque présente sur site, le paysage est travaillé de manière à être cultivé, et, sur la partie centrale, à avoir une densification des murs de restanques pour créer une balade paysagère pédagogique à travers la vigne ouverte au public. L’idée étant d’avoir un lieu de balade où il y a une interaction directe entre les visiteurs et les vignes, proposant également des ateliers pratiques. Partant du mur de la restanque, le projet se développe dans la continuité de celui-ci afin de faire complètement corps avec le paysage et de presque disparaître. Seul un bâtiment propose une émergence permettant de signifier le projet ainsi que de créer un panorama sur le paysage. Le programme, cherchant à faire interagir les locaux avec les touristes, intègre un programme varié : cave d’affinage, lieu de vente et de dégustation, restaurant du terroir, cours d’œnologie et de cuisine, syndicat des vignerons, lieu de stockage et de mise en bouteille et une maison d’hôte. Le projet, semi-enterré, crée un jeu entre matière et paysage. En fond, un grand mur en pierre brut rappelle les restanques extérieures, de l’autre côté le projet joue, par un cadencement d’ouvertures en faille, sur les points de vue offerts sur le paysage. Un lanterneau apportant de la lumière en fond de projet permet d’avoir une ambiance lumineuse plus diffuse, de créer des jeux de reliefs sur le mur en pierre, et d’apporter tous les éléments nécessaires à la qualité bioclimatique du projet. En effet, la conception du 99


Julien Gueganou bâtiment a été faite de telle sorte que la mise en œuvre et les apports bioclimatiques du projet soient dans la même logique que les espaces intérieurs. L’utilisation de matériaux locaux pour des raisons de filière courte, et une conception architecturale pour profiter de la ventilation naturelle ainsi que de l’inertie du sol et de la pierre permettent d’avoir un bâtiment qui se place dans la logique du développement durable.

Marion Le Corff

Un espace de danse aux Augustins Montauban Restructuration du quartier Villebourbon et installation d’une salle de spectacle dédiée à la danse Directrice d’études : Françoise Blanc (ENSA Toulouse)

Croquis préparatoires : trouver une direction et permettre des perméabilités, restructurer l’îlot, mise en place d’un filtre fonctionnel, ménager les structures existantes pour les professionnels

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Marion Le Corff

Marion Le Corff

Le projet consiste à restructurer le quartier Villebourbon de Montauban en prenant en compte l’installation d’une salle de spectacles dédiée à la danse sur la parcelle du couvent des Augustins. L’étude historique montre la création de grandes voies à la fin du XIX e siècle qui ont pour objectif d’aérer la ville et de faciliter la circulation : l’avenue de Mayenne créée pour relier la gare au pont vieux déstructure le tissu urbain du quartier. La volonté de ce projet est de légitimer cette avenue et d’en faire la colonne vertébrale de l’intervention urbaine qui servira de lien entre les pôles majeurs et sur lequel se « greffent » différentes séquences. Pour cela, deux stratégies sont mises en place : la recomposition des îlots par un redessin des façades arrières et la création de nouveaux bâtiments ainsi que la révision des circulations afin de légitimer le statut de l’avenue. Son aménagement en dalles de grès est uniforme et l’alignement d’arbres créé permet de gommer les irrégularités du site. Des séquences (le parvis de la gare, la place Lalaque, la place Marcel Lenoir et le quai Villebourbon) sont conçues dans le prolongement de l’avenue en tenant compte des spécificités de chacune. • Comment créer une unité d’intervention à travers deux architectures différentes ? • Comment l’architecture peut-elle influencer le regard porté sur une discipline ? Distinction de deux logiques La différenciation qui existe entre l’extension contemporaine et les bâtiments anciens de par leur architecture, est accentuée jusque dans leur programme : la première regroupe les espaces dédiés au 102

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Coupes transversale et longitudinale


Marion Le Corff

Marion Le Corff

public et les seconds sont réservés aux professionnels. L’extension est composée par des volumes de dimensions différentes constituant un filtre fonctionnel : librairie, bar, etc. sont autant de programmes qui participent à l’entrée du passant au sein de l’espace de danse. Leurs enveloppes extérieures sont en acier corten reprenant la couleur ocre de la brique et empruntant une écriture contemporaine. L’aménagement intérieur et la mise en scène de la lumière naturelle permettent de diriger l’œil du visiteur vers l’intérieur du complexe. Ces volumes autonomes sont liés par un espace de circulation dont l’écriture reprend le rythme des arcades de l’aile du couvent. Trois corps de bâtiments existants sont restaurés dans leur(s) état(s) historique(s) de référence, afin de mettre en évidence une ou plusieurs époques clés de leurs histoires. L’étude de leurs volumes a permis d’appréhender au mieux la répartition des différents programmes lors de la réhabilitation. L’unité créée par la composition d’une nouvelle logique avec l’existant, s’exprime ici par des dimensions semblables, la reprise de la direction insufflée par les bâtiments existants et par la réinterprétation de certains éléments constitutifs du couvent. La cour, où communient les deux logiques architecturales, retrouve son rôle historique : unifier les différents corps de bâtiment.

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Façade principale (ouest) / Coupe longitudinale


Noémie Lemaire

Noémie Lemaire

Faire une halte : le quai d’amarrage Calais Mégastructure poteau poutre en auto-construction

Commercialiser

Directeur d’études : Daniel Estevez (ENSA Toulouse)

Relevés d’abris : communauté afghane / soudanaise

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Abri / Commerce


Noémie Lemaire Calais et Sangatte sont des villes situées au nord de la France, plus précisément, au bord de la Manche. Depuis 1 999, les exilés y font une halte dans le but de franchir la frontière qui sépare la France et l’Angleterre. Les nombreux relevés de ce camp montrent la richesse des auto-constructions et de leurs organisations. Avant le démantèlement de la partie sud les abris étaient regroupés en quartier par nationalités. Depuis, la densité s’est vue augmenter et a entraîné des agencements plus rapprochés accompagnés de cours intérieures. La voie principale constituée de commerces, les organisations par nationalités, l’agencement des abris autour d’une cour commune, les manières différentes de concevoir les abris en fonction de leurs usages, toutes ces façons d’auto-planifier et d’auto-construire relèvent d’une imagination et d’une ingéniosité. Cette manière de composer la ville est surtout innovante et en réelle adéquation avec la volonté de concevoir des villes durables. C’est-à-dire plus respectueuses de l’environnement, plus denses et plus compactes, et qui suscitent l’utilisation de matériaux locaux. La topographie particulière du camp explique, dans une grande mesure, la qualité des implantations qui peuvent y être observées. En remodelant le terrain pour y installer leurs abris de fortune, les habitants du camp et les associations n’ont fait, en ce sens, qu’exploiter une potentialité intime de ce terrain sableux. C’est donc la structure topographique du terrain qui, globalement, organise les implantations, et le caractère naturellement drainant du sol. L’intervention consiste à proposer une structure qui ne dénature et n’incombe pas à la ville déjà existante. Une structure poteau poutre prenant en 108

Noémie Lemaire

Aller à l’école

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Église éthiopienne / École


Noémie Lemaire considération ce qui est déjà présent et laissant la possibilité à chacun de ne pas subir les conséquences des intempéries. En référence à un quai d’amarrage, la structure sur pîlotis vient s’installer sur les dunes laissant la halte possible dans leur long périple. Dans cette ville éphémère, la structure poteau poutre doit être facilement et rapidement montable. Elle se trouve donc posée sur des pieux vissés qui n’entraînent aucun dommage au terrain. La majorité des abris existants ont une superficie variable entre 9 et 12 m2 où s’installent pas moins de trois à cinq personnes. On retrouve donc une superficie moyenne de 4 m2 par personne. Par conséquent, la structure propose des plateformes de 18 m2 , 36 m2 , 90 m2 laissant la possibilité de profiter d’un extérieur supplémentaire et ainsi laisser place à des espaces communs. La trame de la structure prend naissance grâce au dénivelé du terrain et suit les lignes de plus grandes pentes. Les premières plateformes se situent à 2,70 mètres du sol existant, permettant ainsi de ne pas être contraint par le dénivelé des dunes. Mais il est possible de définir la hauteur des plateaux en fonction du niveau des dunes. La structure, quant à elle, voit le jour et s’écrit sur les traces de l’existant.

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Pauline Macaigne

Centre culturel L’Union Aménagement urbain et équipement municipal : centre culturel regroupant auditorium, espace d’exposition, salles de répétition à l’usage de l’école de musique, maison des jeunes et de la culture Directeur d’études : Juan Carlos Rojas Arias (ENSA Toulouse)

Le projet s’inscrit dans une démarche urbaine concrète lancée en 2015 par la commune de L’Union, en périphérie de Toulouse, visant à réorganiser son centre-ville et y proposer un centre culturel. Le manque actuel de lisibilité de ce « cœur de ville » appelle en effet à une restructuration totale de ses espaces publics, permettant ainsi de diversifier les usages pour favoriser rencontres et partages. L’équipement proposé en complément de ce travail urbain permet, de la même façon, de promouvoir l’identité et les activités de la ville, en présentant la production culturelle des associations et des habitants. La proposition urbaine ne sera présentée ici que succinctement, comme définition d’un cadre au projet architectural. Trois objectifs ont été relevés dans le but de « faire centre-ville ». La clarification des réseaux doit permettre d’améliorer la desserte et la capacité en stationnement, tout en sécurisant les cheminements dédiés aux modes de déplacement doux. L’animation du « cœur de ville » vise d’une part à diversifier les activités en introduisant commerces et services, et d’autre part à proposer du logement à proximité. Enfin, la valorisation des espaces publics met à profit les vues sur 111


Pauline Macaigne

Pauline Macaigne

les Pyrénées et la végétation existante pour développer de nouveaux aménagements urbains. Le projet architectural regroupe quatre principales unités fonctionnelles, réparties sur deux bâtiments : la maison des jeunes et de la culture (MJC) complète la ludothèque existante, en bordure de la Place San Biagio ; les salles de répétition pour l’école de musique municipale, l’auditorium et l’espace d’exposition forment le bâtiment principal. Ce dernier s’implante sur une parcelle définie par le parti urbain : notons que la façade sur l’avenue de Toulouse se pose en vitrine de ville et accueille l’affichage des expositions et programmations en cours. Le lien du centre culturel avec la Maison des Aînés détermine sa morphologie en équerre, composée de deux volumes de matérialité et gabarit différents. Un bardage à claire-voie est ainsi proposé, comme une double peau, pour l’habillage du volume principal. Il est complété de vitrages réfléchissants en rez-de-chaussée permettant de surélever visuellement le volume. Une attention particulière a été portée aux ambiances intérieures climatiques, acoustiques et lumineuses qui qualifient les diverses unités du programme, en particulier l’auditorium. Implantation Volumétrie Entrées

Espaces servants Circulations

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Hall d’accueil / Schémas conceptuels


Pauline Macaigne

Pauline Macaigne

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Plan de masse (proposition urbaine)

Plan RDC


Marianne Malfondet

Marianne Malfondet

Mobilicity Ljubljana (Slovénie) Requalification de la Slovenska Cesta : maison de la mobilité regroupant pépinière d’entreprises et Incubator, centrale de mobilité et sièges locaux des entreprises de transports en commun du pays, centre de séminaires et de formations, centre de sensibilisation et services municipaux Directeur d’études : Jacques Brion (ENSA Montpellier)

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Axonométrie programmatique


Marianne Malfondet

Schémas de principe des espaces publics de la Slovenska Cesta autour de la maison de la mobilité

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Marianne Malfondet En Slovénie, il n’y a pas de traduction officielle pour exprimer le concept d’étalement urbain. Pourtant, ce modèle de développement a caractérisé la périphérie des villes slovènes au début des années 1 990. Dans la seconde moitié de ces années, la croissance démographique la plus élevée a été enregistrée dans les agglomérations rurales dispersées dans la périphérie de Ljubljana. De plus, la concentration des emplois s’est prononcée en ville. Une telle concentration spatiale provoque des déplacements intensifs et corollairement, tous les effets négatifs liés. Pour ces raisons, les demandes de transports ont augmenté dans la région de Ljubljana. Le développement urbain durable est l’un des principaux défis pour la mobilité durable. Le deuxième défi est la politique des transports. En terme de projet urbain, l’idée est de proposer un nouveau réseau de transports en commun, en mettant l’accent sur l’artère principale du centre-ville : la Slovenska Cesta. La Slovenska Cesta est considérée comme étant la route la plus célèbre de la ville et la plus animée. En 2013, des travaux de rénovation ont eu lieu pour favoriser la piétonnisation de la rue. Pour continuer dans cette voie, il incombe de mettre en place des équipements adéquats en matière d’intermodalité, d’information et de recherche dont la maison de la mobilité, qui a pour but d’informer et d’orienter les usagers vers des solutions de mobilité durable. L’idée est d’avoir également un pôle de recherche pour étudier les besoins des habitants de la ville et les sensibiliser à la mobilité. La maison de la mobilité de Ljublljana a quatre missions principales qui sont : l’observation, la sensibilisation, l’expérimentation, et l’innovation. Cette 119


Marianne Malfondet structure a pour ambition d’améliorer la qualité de vie quotidienne en repartant des besoins de la population. Et cela, en mobilisant l’ensemble des acteurs économiques, sociaux, institutionnels ou universitaires, au-delà des limites administratives et compétences de chacun. Concernant l’implantation du bâti, au rezde-chaussée, on met en place des volumes dispersés permettant le passage. Le bâtiment concourt ainsi à la mise en place d’une promenade urbaine, vu que le site est dégagé de part et d’autre. Au deuxième niveau, on vient recouvrir le rez-de-chaussée, créant une continuité dans le bâtiment, et permettant aux différents programmes de se côtoyer. Cela donne au bâtiment un sentiment d’unité tout en gardant le principe de porosité au rez-de-chaussée. L’idée concernant l’enveloppe est d’avoir une architecture avec deux façades distinctes : la façade sur rue est rythmée et plus opaque, à l’image de l’environnement du centre-ville, et l’autre façade est beaucoup plus ouverte et végétalisée avec les terrasses.

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Floran Martineau

Fenêtre sur dôme Toulouse Logements collectifs en bord de parc, commerces, ateliers et cinéma de quartier Directrice d’études : Françoise Blanc (ENSA Toulouse)

Le site de l’hôpital de La Grave est aujourd’hui en grande partie désaffecté. Nous avons eu la charge, par groupe de cinq, de requalifier le site. Nous avons divisé ce dernier en deux parties reliées par un parc. La première partie est le bâtiment même de l’hôpital de La Grave qui accueillera des équipements à l’échelle de la ville. La seconde partie est matérialisée par l’archipel d’édifices anciens au sud du site que nous restructurons afin d’en faire un nouvel espace d’habitations et de commerces au sein du quartier Saint-Cyprien. Un parking silo permet de gérer le stationnement de l’ensemble du site. Je me suis occupé personnellement d’approfondir l’élaboration des îlots de logements situés dans la seconde partie et bordant le parc. Le rythme classique qui structure l’hôpital de La Grave est lié à la répétition qu’Auguste Choisy, dans son ouvrage « Histoire de l’architecture », définit comme « le moyen le plus puissant dont dispose l’architecte ». C’est à partir de cette notion de répétition que j’ai pu définir le concept du projet de logements et réinterpréter les lignes architecturales du passé : • réinterprétation de l’îlot fermé sur cour que je réutilise de manière à créer une limite poreuse entre le parc et le quartier de Saint-Cyprien ;

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Floran Martineau

Floran Martineau

• réinterprétation des arcades sous forme de portiques qui permettent de créer une échelle intermédiaire entre les bâtiments de logements que je mets en place et le contexte ; • réinterprétation des toitures à double pente qui sont ici inversées afin de créer un contraste révélant l’archétype de l’édifice traditionnel. Au rez-de-chaussée, les cours permettent aux commerces et aux ateliers de communiquer visuellement. Aux deux premiers étages des îlots nous trouvons un système de logements appropriables. Une structure dotée de son réseau de fluides permet de passer très facilement du T2 au T5 et de créer une grande diversité de logements. Au troisième étage, nous trouvons une maison sur toit bénéficiant d’un faux plafond, associé à un puit de lumière zénithal, permettant de guider le visiteur dans ce logement particulièrement long. Le fil conducteur ayant permis l’élaboration de ces logements est un travail sur le rapport entre dehors et dedans. En effet tous les logements bénéficient d’une vue sur le dôme de La Grave et sont dotés d’une baie vitrée donnant sur une terrasse ou un balcon. En outre, un système de claustra et un travail sur la végétation permettent de gérer les vis-à-vis et de garantir l’intimité des habitants.

Croquis d’intention : réinterprétation toiture traditionnelle / îlot fermé sur cour – ouvert / ordre classique – chaos / cour classique / flexibilité, appropriation / structure Maquette, un parc au cœur du projet urbain

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Floran Martineau

Floran Martineau

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AxonomĂŠtries T2 50 m2 / T3 72 m2

T4 duplex 108 m2 / T5 duplex 120 m2


Yann Motreff

Yann Motreff

Interroger la structure d´une bastide Lisle-sur-Tarn Équipement municipal : salle polyvalente, 2 salles de danse, logement de fonction Directeur d’études : Laurent Tournié (ENSA Toulouse)

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Plans RDC / R+1

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Coupe transversale


Yann Motreff

Yann Motreff « Chaque époque redessine le monde. Le plus simple est d’effacer ou d’isoler les œuvres du passé. Le plus ardu, mais le plus passionnant, est de prolonger des lignes en les infléchissant. » G. Bernard, géographe À l’instar des bastides du Sud-Ouest, Lisle-sur-Tarn est composée d’un vide central carré, autour duquel s’organise un système de rues. En découle une trame découpant l’espace bâti en îlots aux contours géométriques réguliers. Ce système urbain s’interrompt au contact des limites de la ville, le Tarn et un ruisseau. Autre limite dans la bastide, celle entre l’espace public et l’espace privé, définie par un alignement strict des constructions sur rue, géré par du bâti ou par un mur. La parcelle de l´équipement est à l’angle d´un îlot formé par une rue qui s´inscrit dans la trame bastidaire et d´une seconde qui sort de son système. Cette singularité dessine un îlot distinct de l´îlot type de la bastide. Le projet s´attache au « déjà là », prolonge un tracé existant pour réintégrer l’îlot dans la trame de la ville et créer le lieu d’accès à l’équipement. Le mur d´enceinte règle les problèmes de géométries imposées par la parcelle en respectant l’ordre invoqué par la structure de la ville. Sa hauteur fait référence aux murs existants dans la ville. Le programme présente trois entités majeures, la salle polyvalente et deux salles de danse. La salle polyvalente est associée au sol de la ville et les salles de danse à l’étage en rapport à la lumière du ciel et à la recherche d’une intimité. La salle polyvalente s’ouvre sur des espaces extérieurs contenus par le mur périphérique. Le hall d’entrée de part ces dimensions devient une extension de la salle polyvalente. La circulation principale à l’étage permet d’appréhender

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Axonométrie

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Yann Motreff la grande dimension du bâtiment et trouve sa lumière à ses extrémités grâce à deux patios ouverts sur le ciel. Les salles de danse peuvent être mises en commun et proposer un espace plus grand. Le logement de fonction associé au programme reprend un thème historique de la bastide, le « pountet », passage couvert extérieur public. Ce dispositif vient créer un seuil d´entrée dans l´îlot et donne une cohérence unitaire au projet. Depuis la rue le projet est perçu comme un volume abstrait en béton posé sur un mur de brique. Le béton exprime le franchissement qu’opère l’élément haut, et la brique assure le contact avec la Terre et fait référence au mode de construction local.

Hugo Soubiron

Petit équipement culturel municipal Lisle-sur-Tarn Équipement culturel : salle polyvalente et annexes (cuisine, bureau, sanitaires), 2 salles de danses et annexes (vestiaires, bureau, sanitaires) Directeur d’études : Laurent Tournié (ENSA Toulouse)

Plan RDC (avec intervention urbaine en phase II : logements, espace public, sanitaires publics)

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Hugo Soubiron

Hugo Soubiron Le site du projet, une parcelle vacante au centre-ville de Lisle-sur-Tarn, nous offre un ancrage fort dans ce territoire typique du Midi. Entre Albi et Toulouse, le trait d’union que constitue la brique exprime sa présence sur tout l’édifice, cherchant à ancrer une architecture résolument moderne dans un territoire porteur d’une histoire. Le bâtiment désire avant tout résoudre un enjeu urbain : fermer l’îlot, s’insérer dans ce tissu orthogonal de bastide du Moyen-Âge, dont le centre de Lisle-surTarn est un exemple remarquablement bien conservé. La typologie du plan et du volume, deux U renversés, se retrouve également en élévation et développe d’une part un porche d’entrée qui n’est pas sans évoquer les « pountets » (terme occitan désignant des constructions enjambant les rues et reliant deux édifices opposés), et d’autre part une terrasse qui s’ouvre vers le ciel et le paysage. Faire la ville et la prolonger est de son devoir : l’espace public entre sous le porche et constitue la cour/terrasse de la salle polyvalente. Par le sol, continu entre intérieur et extérieur, l’espace public se prolonge dans la salle. Grâce à ses châssis en accordéon coulissant sur toute sa longueur, l’espace de cette salle ne fait plus qu’un avec la cour. En rentrant dans l’édifice, une séquence spatiale, lumineuse et plastique démarrant dans les circulations verticales en double hauteur emmène le visiteur vers les salles de danse, dans lesquelles les murs colorés des escaliers se prolongent et sont éclairés par des dispositifs de lumière zénithale naturelle. La terrasse commune aux deux salles, accessible aux élèves et enseignants, est en belvédère sur les frondaisons du

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Coupes sur la cour / sur les salles de danse

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Hugo Soubiron

Hugo Soubiron

Rabistau, ruisseau enserrant Lisle-sur-Tarn, offrant la vue du paysage aux usagers, dont l’existence n’était jusqu’ici suggérée, grâce au travail sur le claustra présent au niveau des circulations. Ce projet fait la synthèse d’une volonté d’insertion urbaine respectueuse d’un site et de son histoire, d’une volonté de construire un édifice moderne, et d’offrir, à travers une promenade architecturale soignée, des usages optimaux et des vues sur le ciel, la ville et le territoire.

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Détail architectural


Postface Philippe Goncalves, Président du conseil régional de l’Ordre des Architectes Midi-Pyrénées Jean Larnaudie, Président de la maison de l’Architecture Midi-Pyrénées Le conseil régional de l’Ordre des Architectes et la maison de l’Architecture Midi-Pyrénées en partenariat avec l’école nationale supérieure d’Architecture de Toulouse ont lancé en 2012 le premier Palmarès de la Jeune Architecture ayant pour but de valoriser et récompenser les jeunes architectes diplômés d’État et favoriser ainsi leur démarrage professionnel. Cet évènement biennal, s’intercalant entre deux Prix de l’Architecture Midi-Pyrénées, consistait en un concours d’idées à l’intention des jeunes diplômés. Pour cette troisième édition, nous avons souhaité étendre ce Palmarès à la nouvelle grande région Occitanie en associant le conseil régional de l’Ordre des Architectes et la maison de l’Architecture Languedoc-Roussillon ainsi que l’école d’Architecture de Montpellier. Nous avons également pris le parti de nous orienter non plus sur un concours d’idées mais sur la valorisation des diplômes des deux ENSA de Toulouse et Montpellier. Nous sommes heureux de vous avoir présenté les projets de fin d’études des jeunes diplômés qui ont candidaté au Palmarès 2016 et tenons à exprimer notre vive reconnaissance aux membres du jury qui, avec bienveillance, ont accepté de siéger et d’examiner ces projets de diplômes à leur juste valeur.

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Ordre des Architectes « L’architecture est une expression de la culture. La création architecturale, la qualité des constructions, leur insertion harmonieuse dans le milieu environnant, le respect des paysages naturels ou urbains, ainsi que du patrimoine sont d’intérêt public ». En déclarant l’architecture d’intérêt public, le législateur a confié à l’Ordre des Architectes une délégation de service public, qui lui impose de veiller à la protection du public. L’Ordre des Architectes, institué par la loi du 3 janvier 1977, est donc un organisme de droit privé chargé de missions de service public et placé sous la tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication. Garant de la protection du public, ses missions sont doubles : • « régaliennes » : contrôler et réguler la profession : – tenir le tableau des architectes inscrits à l’Ordre, – s’assurer du respect des règles déontologiques, – inscrites dans le « Code des devoirs professionnels », – procéder au contrôle des modalités d’exercice (notamment l’assurance professionnelle), – protéger le titre d’architecte, – organiser des conciliations entre les architectes et leurs clients ou confrères, – intervenir dans les procédures collectives de sauvegarde. • « politiques » : représenter et promouvoir la profession au niveau régional auprès des pouvoirs publics (État, collectivités, élus) et des décideurs privés afin qu’ils veillent au respect de « l’intérêt public de l’architecture ».

Maisons de l’Architecture Les maisons de l’Architecture sont des associations loi 1901 qui ont pour vocation la promotion de l’architecture mais aussi l’ambition de participer à la diffusion de la culture architecturale. Les membres des conseils d’administration mettent en œuvre une programmation culturelle et des outils de diffusion pour une ouverture vers tous les publics à la fois professionnels et grand public. Conférences, débats, expositions, publications, visites, actions pédagogiques… sont autant d’actions menées par les deux maisons de l’Architecture de la région Occitanie. Les maisons de l’Architecture prennent place au sein du réseau national des maisons de l’Architecture tant dans son conseil d’administration que dans la réalisation d’actions culturelles d’envergure nationale. Le réseau et les maisons de l’Architecture fonctionnent grâce à l’engagement de leurs membres et à des partenariats publics et privés. www.maisonarchitecture-mp.org www.maisonarchitecture-lr.org

www.architectes.org

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ENSA Montpellier L’école nationale supérieure d’architecture de Montpellier fait partie du réseau des écoles d’État dont les missions principales sont : d’enseigner l’architecture, l’urbanisme, la construction, de délivrer le diplôme d’architecte, de développer la recherche et de participer à la diffusion de la culture architecturale. Dans ce cadre, l’enseignement de l’ENSAM s’est structuré autour de l’enseignement du projet architectural, afin de faire le lien entre toutes les disciplines enseignées et entre la théorie et la pratique. Pour cela, l’ENSAM propose une pédagogie qui s’appuie sur des modalités diversifiées où les unités d’enseignement sont structurées de manière thématique et non disciplinaire. Afin d’être en prise avec les enjeux des métiers de l’architecture, l’enseignement est principalement délivré par des architectes praticiens, tout en faisant intervenir des profils diversifiés. Au travers de ses domaines d’études, l’ENSAM développe une culture de la ville durable, de l’architecture et de l’urbanisme. Développant de nombreux partenariats, l’ENSAM offre aux étudiants futurs architectes de s’intégrer plus facilement aux réalités des métiers de l’architecture et à la diversité des modes d’exercice. L’ENSAM est la première école européenne accréditée par l’Union Internationale des architectes en lien avec l’UNESCO pour la mise en place d’un label d’excellence pour l’enseignement de l’architecture. Elle vient d’entrer à la conférence des grandes écoles, organisme accréditeur de formations pour ses membres. L’ENSAM en chiffres : 1000 étudiants dont 880 en formation initiale, 16 enseignants chercheurs et 150 enseignants et intervenants, une antenne à l’Ile de la Réunion qui assure depuis cette année la formation en Master, et spécialisée sur l’architecture en milieu tropical. www.montpellier.archi.fr

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ENSA Toulouse L’école nationale supérieure d’Architecture de Toulouse forme les architectes de demain. Établissement d’enseignement supérieur sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication, elle est aussi un établissement de recherche, un acteur du territoire et porte la culture architecturale auprès de publics variés. La pédagogie combine enseignements théoriques, ateliers et pratique du projet architectural complétés par des enseignements d’ouverture optionnels. L’ENSA Toulouse est soucieuse de favoriser l’interdisciplinarité et le croisement des formations afin de préparer au mieux ses étudiants à leurs relations futures avec les autres professionnels de la ville, de l’aménagement, de la construction et de la création. Un module inter-formations « stratégies urbaines locales » est proposé en master, développé en partenariat avec l’INSA, de l’Université Paul Sabatier, de l’Université Jean Jaurès, de l’Institut supérieur des Arts de Toulouse, de l’Université Toulouse Capitole et de l’Institut d’études politiques : des étudiants issus de ces établissements travaillent en interdiciplinarité sur un territoire d’étude commun. L’ENSA Toulouse propose à ses étudiants un double cursus architecte/ingénieur en partenariat avec l’Institut national des Sciences appliquées de Toulouse. L’ENSA Toulouse en chiffres : 764 étudiants, 48 étudiants en mobilité à l’étranger, 123 étudiants étrangers accueillis à l’ENSA dont 33 en mobilité dans le cadre d’échanges internationaux, 30 étudiants en double cursus architecte-ingénieur (ENSA/ INSA), 156 enseignants, 30 enseignants chercheurs, 32 doctorants, 41 établissements étrangers partenaires dans 21 pays. www.toulouse.archi.fr

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Jury 2016 Nicolas Laisné, Architecte Pierre Roca d’Huyteza, Architecte-urbaniste, lauréat du Prix Architecture Midi-Pyrénées 2015 (Toulouse) Caroline Serra, Architecte (Carcassonne) Benjamin Van den Bulcke, Atelier Territoires et Paysage, lauréat des AJAP 2016 (Toulouse) Jean-Marc Zuretti, Directeur de l’ENSA Marseille

Colophon Ce palmarès est organisé par les conseil régionaux de l’Ordre des Architectes Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées ; les maisons de l’Architecture Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées ; les écoles nationales supérieures d’Architecture de Montpellier et Toulouse. Ce catalogue est édité par la Maison de l’Architecture Midi-Pyrénées dans le cadre de son programme d’actions culturelles visant à participer à la promotion et la diffusion de l’architecture moderne et contemporaine dans la région. www.maisonarchitecture-mp.org Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication – Drac Occitanie, la région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, le conseil départemental de la Haute-Garonne, Toulouse Métropole et son club des partenaires : Cesa, ConstruirAcier, Prodware, Sylvania, Technal, et VMZinc. Ce palmarès bénéficie du soutien de la Caisse des dépôts. Édition Maison de l’Architecture Midi-Pyrénées 45 rue Jacques Gamelin, 31100 Toulouse Graphisme : Huz & Bosshard Impression : Reprint Dépôt légal : novembre 2016 ISBN : 978-2-9524179-2-1

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