JANVIER - FÉVRIER - MARS 2011 • N°1
DOSSIER SPÉCIAL
L’alimentation hivernale des bovins Stocks en baisse, hivernage précoce, valeur des fourrages corréziens. Quelles sont les alternatives techniques pour passer l’hiver ? Pages 10 à 16
CHIFFRES CLÉS : ENQUÊTE DÉPARTEMENTALE SUR LA REPRODUCTION DES BOVINS. Page 18 REPRISE Le parcours d’un jeune framboisiculteur, repreneur de l’exploitation familiale.
MÉTHANISATION Un projet collectif et territorial à l’étude sur le Bassin d’Ussel.
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L’AGENDA FoRMATIONS TRANSMISSION
Contact : Office de Tourisme. Tél. 05.55.95.88.78
Accompagner les agriculteurs proches de leur départ en retraite afin qu’ils transmettent leurs exploitations dans les meilleures conditions possibles pour eux et pour le repreneur Sessions de formation de 3 jours, par arrondissement pour les + de 50 ans.
Brive. Le
8 janvier, Foire grasse des rois, salle Brassens. Le 5 février, 7h-12h, place Thiers. Le 5 mars, 7h-12h, Foire grasse de clôture, place du 14 juillet. Contact : Mairie. Tél. 05.55.92.39.39
• A Tulle. Les 11, 18 et 25 janvier 2011 (session complète). Les 3, 10 et 17 février 2011. • A Ussel. Les 17, 24, 31 janvier 2011 (session complète). • A Brive. Les 13, 20, 27 janvier 2011 (session complète). Les 8, 15 et 22 février 2011.
Brive. Le 11 Décembre, 7h-12h, Salle Georges Brassens. Contact : Mairie. Tél. 05.55.92.39.39
GESTION DE L’EXPLOITATION Rebondir malgré la crise
Aux chefs-lieux des cantons proches de chez vous. Sessions prévues de janvier à février 2011. Inscription auprès de Martine Serre au 05.55.21.55.53.
Sevrer plus de veaux à cheptel constant
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Neuvic. Le 19 Décembre, 8h - 12h.
Dès 50 ans, je prépare la transmission de mon exploitation
Sur inscription (obligatoire) au 05.55.21.55.53 ou 05.55.21.54.60
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FOIRES GRASSES
A Brive, Tulle et Ussel. Sessions prévues de janvier à mars 2011. Inscription auprès de David Fulminet au 05.55.21.55.58.
GESTION DE L’HERBE Gestion du pâturage pour les chevaux
Les 2 et 8 février 2011 (lieu non encore défini). Inscription auprès de Guillaume Mathieu au 05.55.21.55.63.
Gestion du pâturage pour les bovins et les ovins
3 sessions de 3 jours prévues en février-mars 2011. Inscription auprès de Stéphane Martignac au 05.55.21.55.49
DIVERSIFICATION ET TOURISME Charte éthique « Marché de Producteurs de Pays »
Connaître la réglementation liée à la production fermière, l’image et l’éthique «Producteur Fermier». Le 17 janvier 2011.
Charte éthique « Bienvenue à la Ferme »
Connaître la réglementation Bienvenue à la Ferme. Le 24 janvier 2011
Réglementation fiscale, sociale en Agritourisme
En janvier 2011 (non défini à ce jour). Contact et inscription auprès du Service Tourisme au 05.55.21.54.55. Le catalogue des formations est disponible sur simple demande auprès de Gladys Fromentin au 05.55.21.54.60. Il présente pour chaque session les contenus, les dates et les intervenants.
Foire primée aux chapons
Marché primé de la truffe Chartrier-Ferrière. Le 15 janvier 2011. Contact : Mairie. Tél. 05.55.85.44.85
Foire au veau de lait Brive. Les 4 et 18 janvier, les 1er et 15 février, les 1er et 15 mars. Contact : Mairie. Tél. 05.55.92.39.39 Objat. Le
11 janvier, les 8 et 22 février, les 8, 22 et 29 mars la matinée. Contact : Mairie. Tél. 05.55.25.96.73
MARCHES DES PRODUCTEURS DE PAYS DE NOËL (marchés festifs) La Chambre d’Agriculture de la Corrèze ainsi que les communes de Sainte-Féréole, de Naves et d’Ussel et les Associations organisatrices des Marchés des Producteurs de Pays (La Fleygeolloise, Naves Animations et Marchés festifs en Ussel), organisent trois Marchés de Noël :
PAYS DE BRIVE à Sainte-Féréole
5ème édition. Samedi 18 de 15h à 21h et dimanche 19 décembre de 9h à 19h.
PAYS DE HAUTE-CORRÈZE à Ussel
12ème édition sur 2 jours (NOUVEAU). Dimanche 19 décembre de 9h à 19h et lundi 20 décembre de 9h à 19h.
PAYS DE TULLE à Naves
3ème édition. Mardi 21 décembre de 15h à 21h.
Foire primée au veau de lait Meyssac. Le 14 janvier.
Contact : Mairie. Tél. 05.55.25.40.20
Objat. Le 25 janvier.
Contact : Mairie. Tél. 05.55.25.96.73
Beaulieu. Le 3 février, avec enchères.
Contact : Mairie. Tél. 05.55.91.11.31
Brive. Le 1er mars.
Contact : Mairie. Tél. 05.55.92.39.39
Le Lonzac. Le 14 mars 8h-12h, avec
enchères. Contact : Association des Foires et Marchés Lonzacois et Mairie. Tél. 05.55.98.27.17
Monceau. Le 25 mars, avec enchères. Contact : Mairie. Tél. 05.55.28.06.95
Foire aux bovins gras Brive. Le 24 février, au foirail. Contact : Mairie. Tél. 05.55.92.39.39
SALON
Ventes des taurillons
Salon International de l’Agriculture 2011
Saint-Jal. Taurillons entretenus à la Coopérative ABL. Le samedi 5 février 2011. Le samedi 26 mars 2011.
Paris, porte de Versailles du 19 au 27 février 2011. Rens. : www.salon-agriculture.com
Agri Cultures est édité par la Chambre d’Agriculture de la Corrèze : Immeuble Consulaire le Puy Pinçon - BP 30 - 19001 TULLE Cedex - Tél. 05.55.21.55.60 Fax 05.55.21.54.91 - http://limousin.synagri.com. Directeur de la publication : Pierre CHEVALIER. Rédacteur en Chef : Bernard DELPY. Comité de rédaction : Anne CHAMBARET, Jérôme BOURDEIX, Bruno BUNISSET, Sébastien CHAUZAS, Francis COSTE, Gilbert DELMOND, André ALANORE, Bernard BOUSSANGE, Hervé COVES, Bernard DELPY, Anne-Marie DUMAS-VIVIER, Eric LIONNET, Benoît LAC, Hélène SOUBRANE, Didier VIALLE. Conception graphique, secrétariat de rédaction : Plume Pudding - Brive Tél. 06.17.56.56.03. Crédits photos et illustrations : Chambre d’Agriculture Corrèze, Photothèque des Chambres d’Agriculture, Christian DELMAS, Juliette JAURÉGUY, Fotolia. Impression : Maugein Imprimeurs Tulle. Dépôt légal et N°ISSN : en cours. Agri Cultures est imprimé sur papier certifié PEFC (Norme qui garantit la préservation des forêts). Par la certification Impri’Vert, Maugein Imprimeurs s’engage dans une politique de développement durable : ‘‘toutes les matières premières et consommables font l’objet d’un recyclage, d’un retraitement ou d’une élimination dans le respect des règles environnementales.
Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
SOMMAIRE
Edito
DOSSIER SPÉCIAL EN COUVERTURE :
Pour le développement de la ferme Corrèze : un outil nouveau pour tous
L’alimentation hivernale des bovins Analyse de la campagne de fenaison 2010, conseils et solutions pour aborder la période hivernale.
La création, puis la diffusion à tous les exploitants agricoles et aux salariés d’exploitation agricole corréziens, de ce premier magazine agricole départemental correspond à une forte et déjà ancienne volonté de la Chambre d’Agriculture.
Cahier central de 8 pages Pages 9 à 16
En effet, il apparaît absolument normal, de rendre compte à chaque agriculteur de l’activité de la Chambre d’Agriculture, de lui faire découvrir ses services, et d’en expliquer son fonctionnement.
PORTRAIT
Les salariés agricoles trouveront également dans ce magazine la place qu’il leur revient et les données nécessaires à leur motivation.
Réagir face à la crise
Ce magazine va s’intéresser à tous les types d’agriculture et fournir des informations spécifiques et inédites. D’ailleurs son titre signale à la fois son ouverture avec le pluriel et son ambition d’apports de connaissances supplémentaires pour chaque lecteur. D’ores et déjà, cette première édition est l’occasion de présenter la nouvelle identité visuelle de nos Chambres d’Agriculture. Elle traduit en image nos ambitions et nos raisons d’être : levier de la réussite des agriculteurs, instigateur des choix stratégiques en matière de politiques agricoles, force de proposition pour les territoires, fédérateur des partenaires, moteur des débats de fond, interface et haut-parleur vis-à-vis du grand public. Chaque article doit vous apporter des éléments de réflexion objectifs pour la conduite de votre exploitation. Le thème du dossier technique sera donc choisi à chaque fois, en conséquence. Ce magazine est une occasion supplémentaire d’échanger. Je serai particulièrement heureux de recevoir vos impressions et vos suggestions pour que cet investissement porte rapidement les fruits du dynamisme, de l’envie d’entreprendre, dans toutes les filières agricoles de notre département. Je souhaite ardemment que ce N° 1 d’«AgriCultures», puisse vous conforter dans votre choix d’être agriculteur ou salarié agricole certes, dans une conjoncture incertaine, mais dans un contexte où la production agricole sera un atout économique et stratégique majeur pour l’Europe.
Pierre CHEVALIER, Président.
Reprise de l’exploitation familiale
Rencontre avec Tino Zanetti, framboisiculteur La Chambre d’Agriculture propose une formation-action pour aider les exploitants en difficulté.
Faites-le savoir !
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Environnement et agriculture
Un projet collectif et territorial de méthanisation à l’étude sur le bassin d’Ussel.
ACTUALITés
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Pages 8 et 17
Installation : L’exemple d’un couple de pépiniéristes à Meymac. Gazole agricole : Le point sur la nouvelle réglementation.
CHIFFRES CLÉS
Pages 18 et 19
Zoom : Le tableau de bord du bilan de reproduction des vaches allaittantes expliqué.
INFOS PRATIQUES
Pages 20 et 21
LMA : Ce qui va changer avec la nouvelle loi de juillet 2010. Photovoltaïque : Bien choisir son équipement.
TERRITOIRES
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Les baux ruraux :
Le nouvel indice des fermages.
INFOS EMPLOI
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Prévention des risques professionnels : les poussières. Salariés agricoles : Votre Chambre d’Agriculture vous informe.
Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
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A côté de ce premier objectif, s’en ajoutent bien d’autres comme celui de porter à la connaissance du plus grand nombre des informations techniques détaillées, ou de promouvoir, des hommes, des projets, des productions, en pariant sur la valeur de l’exemple.
Pages 4 et 5
PORTRAIT Rencontre avec Tino ZANETTI, agriculteur à Saint-Bonnet-La-Rivière.
Framboises, veaux de lait, et caetera... Tino ZANETTI, producteur de framboises à Saint-Bonnet-La-Rivière, s’est installé en GAEC avec son père en 2004. Reprenant l’exploitation familiale, il a souhaité conserver l’orientation en polyculture-élevage mais a dû perfectionner certains ateliers pour développer et pérenniser l’activité.
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Le GAEC ZANETTI se trouve à l’ouest du département, à St-Bonnet-La-Rivière. Au cœur des coteaux vallonnés qui se succèdent entre Objat et Juillac, l’exploitation se remarque grâce aux grands tunnels qui s’alignent en bord de route. Producteur de framboises, Tino Zanetti s’est installé en GAEC avec son père, Michel, il y a 6 ans. Il a repris l’exploitation familiale alors orientée en polycultureélevage et supportant diverses cultures, dont le tabac, les céréales, la fraise et la framboise. Le jeune homme n’a pas voulu rompre avec les traditions mais pour favoriser son installation il a dû perfectionner certains ateliers. L’élevage n’était pas très développé : les surfaces disponibles manquaient pour augmenter le cheptel en disposant des céréales en autoconsommation. La production de fraises sous chenilles (petits tunnels) et la culture de framboises en plein champ, sans abri, présentaient une qualité et un rendement variables, ainsi que des conditions de cueillette parfois pénibles.
FAIRE LES BONS CHOIX Il fallait donc procéder à des choix stratégiques pour aborder la reprise et garantir sa réussite : à commencer par le renforcement de l’élevage avec la mise en place d’un atelier de veaux sous la mère, l’abandon de la fraise et le développement de la framboise. Cette dernière permet en effet au GAEC de se démarquer des productions classiques et d’être moins dépendant de la PAC. Sa culture nécessite peu de surface et n’est pas très répandue : 90% des framboises consommées en France sont importées. De plus, divers acheteurs sont présents à proximité ; la Corrèze étant le premier département producteur de France.
Chiffres Clés Le GAEC ZANETTI :
. 2 UTH . 65 000 pieds de tabacs . 63 vêlages par an . 7 ha de céréales/maïs . 15 000² m de framboises 2
REPRISE : Maintenir la tradition familiale etmoderniser les ateliers
Le maintien de la diversification sur son exploitation s’est imposé. ‘‘C’est le moyen de sécuriser le revenu : chaque année, il y a forcément une production qui marche’’. Mais le parcours de Tino n’a pas été simple. L’exploitation avait déjà essuyé plusieurs impayés, en fraises et framboises. Tino a sécurisé ses débouchés en privilégiant la vente directe et les distributeurs indépendants. La fraise a été abandonnée : peu rémunératrice, lourde en gestion de main d’œuvre et trop dépendante des aléas climatiques. Le GAEC a investi : toute la framboise a été mise sous abri pour protéger la production répartie en 3 variétés (Meeker, Tulameen et Polka) au lieu d’une en 2004. De précocités différentes, elles se récoltent de début juin à fin octobre : de façon soutenue et continue sur 8 semaines environ, et de façon moindre, sans main d’œuvre salariée en début et en fin de campagne. Cet étalement diminue les risques commerciaux.
ÊTRE ENTOURÉ Pour mener l’activité, Tino n’est pas seul : son père reste partie prenante de la réflexion et des travaux. Officiellement, ils sont les seuls à travailler au GAEC, avec les saisonniers, pourtant une autre présence se remarque : celle du grand-père de Tino. Toujours motivé, il taille, palisse les framLe Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
boisiers. Et au-delà de l’aide qu’il apporte, il éprouve un réel plaisir à rester associé. D’autres soutiens sont venus et viennent renforcer le GAEC : les professionnels de la filière, la Chambre d’Agriculture et les financeurs, comme le Conseil Général qui a attribué une subvention pour la couverture d’une partie des framboisiers. Aujourd’hui, les atouts du GAEC résident dans le travail d’équipe, l’entente et la répartition des tâches. Chacun a son domaine de prédilection : Michel réalise les embauches au moment de la récolte, et Tino démarre sa journée par la tétée des veaux de lait sous la mère. Ils travaillent un dimanche sur deux, à tour de rôle. Et le mélange de tradition et de modernité est le secret de la réussite de l’installation de Tino… • Karine BARRIÈRE Conseillère Petits fruits rouges Chambre d’Agriculture - Tél. 05 55 86 32 33
PORTRAIT DACS-AGRI : Accompagnement-formation de la Chambre d’Agriculture de la Corrèze
Réagir à la crise : être entouré L’agriculture traverse une période difficile. Crise après crise, les exploitations sont fragilisées. Dans le cadre du plan gouvernemental de soutien à l’agriculture, la Chambre d’Agriculture de la Corrèze a mis en place un dispositif destiné aux exploitants agricoles en difficulté. de spécialistes’’, reprend-il. La formation, seconde étape du plan DACS-AGRI se déroule sur 4 jours, par petits groupes. Dans un premier temps, les agriculteurs établissent un diagnostic de leur entreprise, considérant les atouts et faiblesses. Deux journées sont ensuite consacrées aux techniques agricoles et à l’étude des charges afférentes à la production. ‘‘Cet aspect technique est important. Il permet de réduire les dépenses, d’acheter utile, uniquement des produits dont la qualité correspond aux besoins de chacun’’, précise Bernard Delpy. Enfin, la dernière journée de formation s’articule autour de la gestion de l’entreprise. Dominique Lanot, conseillère juridique à la Chambre d’Agriculture de la Corrèze réalise une approche fiscale et juridique de l’exploitation. ‘‘Il est important que les exploitants aient une vision claire et simplifiée de leur structure pour leur permettre d’anticiper les évènements fiscaux, so-
ÉTABLIR UN DIAGNOSTIC ET ADOPTER UNE MEILLEURE GESTION DES CHARGES
Christiane SAGNE : « LE DISPositif DACS-AGRI nous a conforté dans nos choix et nous a apporté une petite bouffée d’air »
ciaux et juridiques. Un chef d’entreprise a des devoirs mais aussi des droits. Parfois, certaines procédures mal connues peuvent devenir des outils utiles et non négligeables, comme le redressement judiciaire qui permet au concerné d’être protégé de ses créanciers pendant un période définie. Ce temps peut alors servir à trouver des solutions pour retourner à l’équilibre. Le redressement est une parenthèse souvent bénéfique à une entreprise’’, souligne-t-elle. L’accompagnement est complété par des entretiens individuels destinés à formaliser les dossiers administratifs de demande d’aide, rencontrer les banques au besoin, et mettre en place le plan d’action.
TÉMOIGNAGE ‘‘L’objectif est d’identifier 3 ou 4 leviers sur lesquels agir pour réduire les charges de l’exploitation. Dans certains cas, seule une évolution des cours peut permettre un retour au positif’’, complète Bernard Delpy. C’est le cas de Christiane Sagne, agricultrice à Orgnac-sur-Vézère. Elle a bénéficié de ce plan de soutien et ne néglige en rien l’apport de l’accompagnement et du volet formation. ‘‘Il ne faut pas hésiter à demander le concours de gens compétents. Même si nous avions déjà réduit les charges au maximum et réalisé des aménagements dans nos méthodes de travail avant même l’annonce du gouvernement concernant ce plan de soutien, la formation nous a conforté dans nos choix et les actions mises en place’’. La finalisation des dossiers permet aux agriculteurs en plus du plan d’action, de toucher des aides pour l’année 2010 (prise en charge d’une partie des charges MSA et/ou d’une partie des intérêts 2010 des emprunts en cours). ‘‘L’important c’est de réagir et de ne pas se laisser abattre. Ces aides à caractère exceptionnel sont les bienvenues même si cela ne solutionne pas tout. Je pense que ce dispositif est une bonne chose, il nous permet une petite bouffée d’air. Et nous en avons bien besoin’’, conclut l’agricultrice. • Propos recueillis par Juliette JAURÉGUY
.CONTACT:
Martine SERRE. Tél. 05 55 21 55 53 Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
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Rencontres, conseil gloobal, formations et suivis : des outils accompagnent l’aide financière accordée par l’état, pour donner un second souffle à bon nombre d’exploitations. Depuis le début de l’année, 227 audits ont été réalisés par les conseillers d’entreprise de la Chambre d’agriculture de la Corrèze. ‘‘Il s’agit de recenser les agriculteurs en difficulté financière répondant aux critères gouvernementaux et de les accompagner pas à pas dans leurs démarches’’, explique Bernard Delpy. Lors de cette première étape, le conseiller d’entreprise et l’agriculteur repèrent ensemble l’origine des difficultés de l’exploitation. Ils évaluent les besoins et marges de manœuvres possibles. ‘‘Ces différents leviers peuvent être d’ordre techniques, financiers, logistiques ou juridiques. C’est pour cela que nous avons mis en place une formation ayant pour but d’aborder ces différents thèmes, avec l’intervention
FAITES LE SAVOIR Environnement, énergie et gestion des déchets
Un projet de méthanisation collective pour le bassin d’Ussel La construction d’une unité de méthanisation collective et territoriale sur le bassin d’Ussel est actuellement à l’étude. Ce projet à la fois environnemental, agronomique et sociétal réunit un ensemble d’acteurs locaux autour d’une volonté commune : celle d’agir ensemble pour le territoire. Un projet de territoire
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La ville d’Ussel, la CUMA des Bois des Pères et le Centre Leclerc d’Ussel, conscients d’une opportunité de renforcer le développement de leur territoire essentiellement tourné vers l’élevage, ont engagé dès 2008 une réflexion commune autour de la méthanisation agricole, avec l’appui de la Chambre d’Agriculture. Une étude favorable à un projet collectif, renforcée par la volonté politique croissante d’accompagner ce type de technologie, les conduisent à fédérer un certain nombre d’acteurs puis de créer l’Association Agri Energie du plateau d’Ussel pour initier un projet de « méthanisation territoriale», conduit avec les objectifs suivants : • Produire de l’énergie en conservant les matières fertilisantes des déjections d’élevage pour en permettre le retour au sol, • Fédérer les éleveurs et les acteurs du territoire en mettant en œuvre une solution écologique pour le maintien d’une agriculture durable à l’échelle du territoire, • Réaliser une installation collective qui permettra une production d’énergie renouvelable conséquente proche des points de valorisation énergétique (industrie, réseau de gaz, réseau électrique).
Un gisement issu des différents secteurs d’activité : Le territoire étudié porte sur l’ensemble du Bassin d’Ussel sur lequel a été retenu le gisement de déchets qui sera issu : • des industries agroalimentaires : environ 6000 t/an de déchets d’abattoirs et d’huiles végétales • des collectivités : environ 1500 t/an de déchets verts • des élevages bovins et porcins : environ 100 000 t/an de fumiers et lisiers Le gisement agricole est évalué sur le territoire à plus de 400 000 tonnes. Les quantités retenues portent à ce stade sur les engagements des éleveurs rencontrés. Le gisement retenu s’élève à environ 110 000 t/an.
Un partenariat élargi L’association Agri Energie du Plateau d’Ussel a retenu des partenaires professionnels avec lesquels elle finalise le montage du projet en vue de leur en confier la réalisation et l’exploitation : • METHANEO développe, finance et réalise des projets de méthanisation territoriale • IDEX Energies est spécialisée dans le développement, l’exploitation et la main-
tenance d’installations de production d’énergie et de traitement de déchets. La maîtrise du projet par les acteurs locaux sera assurée grâce à leur implication au sein : • du Comité de pilotage en cours de constitution qui regroupera également les structures institutionnelles, • de la Société Support de Projet (SSP) qui portera les investissements. Elle sera composée initialement des éleveurs (au sein d’une société actionnaire de la SSP), d’IDEX Energies, de METHANEO et d’autres acteurs locaux (industries agroalimentaires…). Son actionnariat sera ouvert à des financements institutionnels.
Les données cles • 110 000 tonnes de produits traités • 3 méthaniseurs de 5 000 à 6 000 m3 (dont 1 en post méthanisation) • 7,7 Millions de m3 de biogaz produits par an qui seront valorisés : - soit sous forme d’électricité et chaleur (2 à 3 MW de moteurs électriques installés) - soit sous forme de gaz naturel épuré et injecté (environ 4,6 millions de m3/an) • Investissements prévisionnels : 13 M€
Cartes de répartition des effluents d’élevage par communes
Lisier
Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
Fumier
FAITES LE SAVOIR
LE PRINCIPE RETENU POUR LE PROJET DE Méthanisation sur le bassin d’ussel
LES ADHÉRENTS DE L’ASSOCIATION 100 agriculteurs Chambre d’Agriculture CUMA des Bois du Père Leclerc Ussel Abattoirs d’Ussel, Loste, Charal Services d’aide par le travail d’Ussel, de Sornac et d’Eygurande
PLANNING PRÉVISIONNEL Constitution dossier ICPE : fin 2010 Instruction et montage financier : 2011 Objectif de mise en service : 2012
COMPOSItion du bio gaz Méthane (CH4) : 50-60 %, CO2 : 35 %, Eau, Eléments traces.
Repères... Environ 110 000 tonnes de produits mobilisables sur les 6 cantons de : - Bort-les-Orgues - Eygurande - Meymac
- Neuvic - Sornac - Ussel
Principe et enjeux de la méthanisation La méthanisation est un processus naturel biologique de dégradation de la matière organique en absence d’oxygène qui produit du biogaz. La matière organique non dégradée est valorisée en épandage avec les matières fertilisantes (azote, potasse, phosphate) qui sont intégralement conservées par le procédé. La biomasse entrante est mélangée, hygiénisée et introduite dans les méthaniseurs. La méthanisation en voie humide se réalise à 37°C, pour produire du biogaz et un « digestat ». Ce dernier peut être séparé en fractions solides et liquides qui sont valorisées agronomiquement. Le biogaz est valorisé en électricité et chaleur ou injecté dans le réseau de gaz naturel après épuration. Le bilan matière : La matière organique biodégradable est transformée en biogaz et la matière organique résistante est transformée en matière organique humifère. Un procédé vertueux d’un point de vue environnemental : • Production d’une énergie renouvelable (économie des ressources) • Diminution des émissions de gaz à effet de serre Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
• Conservation des matières fertilisantes • Production d’engrais naturels en remplacement d’engrais chimiques • Traitement et valorisation des déchets • Diminution locale des pollutions atmosphériques et des odeurs d’épandage • Diminution des germes pathogènes et graines d’adventices • Réduction des odeurs Un procédé vertueux en matière agronomique : La méthanisation améliore significativement la valeur fertilisante des intrants (Minéralisation jusqu’à 30% de l’azote organique contenue dans les intrants, et donc meilleure assimilation par les cultures). Un procédé vertueux d’un point de vue sociétal : • Dynamisation de la vie économique • Soutien d’une agriculture durable • Création d’emplois • Resserrement du lien social. •
.CONTACT:
Agri Energie du Plateau d’Ussel Chambre d’Agriculture - Bureau d’Ussel Conseiller : Jean Robert LOGE jr.loge@correze.chambagri.fr Tél : 05 55 46 78 46
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ACTUALITÉS La Chambre d’Agriculture réalise les dossiers d’installation
L’envol de la pépinière Installation, reprise, des mots évoquent une montagne de formalités. Montage de dossiers, prise de responsabilités et de risques, nouveau métier... Cette phase administrative pourrait en décourager plus d’un. La chambre d’Agriculture aide et accompagne les porteurs de projets pour franchir le cap. Rencontre avec Arnaud et Marie-Anne Blanchet, installés hors cadre familial depuis 2007, comme pépiniéristes sur la commune de Meymac. de pommes. Le bouche à oreille fonctionne, les gens viennent de loin. Le chiffre d’affaires a augmenté et ce qui nous a permis d’améliorer notre outil de travail et d’employer une personne aujourd’hui à plein temps. En intérim dans un premier temps, nous avons signé son CDI en mars dernier, car il est difficile de recruter des gens compétents et motivés.
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Arnaud et Marie-Anne Blanchet, développent jour après jour leur activité, ici aux côtés de leur employé Thomas Mempontel
Quelles sont les raisons de cette installation ? Arnaud Blanchet : Il s’agit d’une reprise. L’occasion s’est présentée à nous un an après avoir monté ma petite entreprise de parcs et jardins. Cette pépinière appartenait à mon fournisseur, décédé subitement. La famille ne souhaitant pas reprendre, ils se sont tournés vers nous. Je suis titulaire d’un Brevet de technicien agricole. Ma femme n’est pas du métier mais passionnée d’horticulture. Nous n’avons pas hésité une seconde pour nous lancer dans l’aventure, car l’outil de travail était sain. Cela représentait un grand virage dans notre vie, mais nous avons été bien accompagnés par la Chambre d’Agriculture. Quel a été le concours de la Chambre d’Agriculture ? Nous avons été mis en contact avec JeanClaude Duffaut (antenne de Brive). Il nous a aidés dans un premier temps à faire une estimation des stocks. La chambre d’agriculture a aussi accéléré les démarches pour accéder à la formation de jeune
agriculteur. L’équipe des conseillers (E. Lionnet et L. condat) a réellement tout mis en œuvre pour faciliter cette transmission. L’apport technique administratif et juridique a été considérable. La forme juridique est une EARL pour séparer nos biens propres de la pépinière. Nous avons été très attentifs de ce point de vue.
Quels sont vos projets pour l’avenir ? Nous venons d’investir dans un second tunnel de production et un tunnel de stockage et avons racheté une parcelle de 2800 m2, afin d’agrandir et de mettre en valeur l’espace de vente. Nous souhaitons aussi rendre la pépinière accessible aux personnes à mobilité réduite en enrobant les allées. Nous poursuivons nos démarches pour élargir la clientèle en adaptant l’offre. Ces aménagements faits, j’espère que dans un futur proche, nous pourrons nous sortir nos premiers salaires. Quels conseils donneriez vous aux gens souhaitant s’installer en agriculture ? A chaque étape, il ne faut pas hésiter à demander le concours de gens compétents et spécialisés. La Chambre d’Agriculture nous a vraiment aidés tout au long de notre installation. • Propos recueillis par Juliette Jauréguy
Quelle était alors la configuration de cette pépinière ? Il y avait 2 hectares de terrain, une serre neuve, un tunnel de production, 2 ombrières. et l’espace de vente. L’activité était tournée vers la production et la vente des variétés de fruitiers et des plantes ornementales. Depuis 2 ans comment se porte votre exploitation ? Nous avons tout d’abord travaillé sur la communication, nous sommes spécialisés en arbres fruitiers, en variétés anciennes, en plus de la large gamme de plantes ornementales. Chaque année, nous organisons une journée d’initiation au greffage avec l’association des croqueurs Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
La pépinière de PLUS DE 2 ha est continuellement optimiséE.
.CONTACT:
Pour vos projets, une équipe de conseillers expérimentés est à votre service. Martine SERRE. Tél. 05 55 21 55 53
DOSSIER TECHNIQUE GROS PLAN
L’alimentation
hivernale des bovins
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Le rationnement des animaux sera compliqué cet hiver. Les stocks récoltés sont inférieurs de 10 à 30 % à ceux d’une année normale. Ils sont entamés depuis longtemps en raison d’un été et d’un automne relativement secs au cours desquels il y eu peu de repousse. Et l’arrivée précoce du froid obligeant à rentrer les troupeaux plus tôt va accentuer le déficit prévisionnel de fourrages. Ce dossier dresse un éventail des alternatives techniques possibles pour passer au mieux cette période hivernale atypique et pénalisante pour les éleveurs.
Sommaire P. 10 Le bilan fourrager : un outil d’évaluation des stocks. P. 11 Réserver les bons fourrages aux animaux à gros besoins. P. 12 Des fourrages 2010 corrects et homogènes
P. 14 P. 14 P. 15 P. 16
Le trop bon, ennemi de la race limousine Les minéraux, petites doses, gros effets Des solutions pour palier au déficit fourrager Bien utiliser la paille pour l’alimentation
Retrouvez ce dossier et des articles complémentaires sur les fourrages et la digestion des aliments sur le site internet de la Chambre d’Agriculture : www.limousin.synagri.com. Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
DOSSIER TECHNIQUE Gestion des fourrages
Le bilan fourrager : un outil d’évaluation des stocks Outre la comparaison à l’œil des volumes disponibles en fourrages en début d’hiver comparativement à une année normale, un bilan fourrager précis, exprimé en kg de Matière Sèche (MS), est indispensable pour confronter besoins des animaux et stocks disponibles. Estimation de la quantité de fourrages disponibles Foin et paille. L’idéal serait de peser quelques bottes pour avoir une idée précise du poids brut moyen. Les tableaux ci-contre permettent cependant d’avoir des repères relativement précis quant au poids des bottes. Pour ce qui est du taux de matière sèche, en l’absence d’analyse, retenir pour le foin 85% de MS et 88% pour la paille.
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EnrubannagE. Le poids des balles rondes enrubannées dépend fortement du taux de matière sèche. *Pour les presses à chambre fixe, diminuez les valeurs de 15%.
Poids des bottes de foin de 1ère coupe. Presse à chambre fixe Dimension Serrage moyen Serrage fort 220 kg (185 kg MS) 240 kg (200 kg MS) 120 x 120 310 kg (260 kg MS) 370 kg (310 kg MS) 120 x 150 120 x 180 Poids des bottes de paille 120 x 120 Dimension 165 kg(145 kg MS) Poids
Taux de MS en %
120 x 150 260 kg (230 kg MS)
Presse à chambre variable 210 kg (180 kg MS) 330 kg (280 kg MS) 470 kg (400 kg MS) 120 x 180 360 kg (320 kg MS)
40
50
60
470 kg (235 kg MS)
440 kg (265 kg MS)
680 kg (340 kg MS)
640 kg 385 kg MS)
Dimension
120 x 120
(presse à chambre variable*)
520 kg (210 kg MS)
150 x 150
750 kg (300 kg MS)
Ensilages. Densité des ensilages en kg de MS/m3 La méthode la plus simple est de cuber votre Ensilage d’herbe Ensilage de maïs silo, c’est-à-dire d’en estimer le volume : Hauteur Taux de MS en % Taux de MS en % Silo couloir : Longueur x largeur x haudu silo en cm teur (ne pas oublier de tenir compte du 20% 25% 30% 35% 25% 30% 35% volume éventuellement perdu en début 100 160 190 215 225 195 210 215 et fin de silo en raison de la pente). 150 165 200 225 240 205 220 225 Silo taupinière : Longueur à mi hauteur 200 175 210 235 250 215 230 240 x largeur à mi hauteur x hauteur. Attention, lorsque le cubage du silo est réalisé moins de 3 semaines après la fermeture du silo, il faut soustraire du volume calculé 5% à 10 jours et 3% à 20 jours pour un ensilage à plus de 26% de MS et environ le double pour un ensilage à moins de 22% de MS. Une fois le volume déterminé, il faut le multiplier par la densité du fourrage, on obtient alors le nombre de kg de MS d’ensilage disponible.
Estimation des besoins du troupeau Les besoins du troupeau sont évalués à partir du nombre d’animaux par catégorie, de leurs besoins journaliers et de la durée d’hivernage. La consommation varie suivant l’âge, le niveau de production, la consommation en concentré et la qualité du fourrage. Pour les calculs, le tableau suivant nous donne des indications de consommations : Vaches Laitières : 15 kg de MS/jour Vaches Allaitantes suitées : 13 kg de MS/jour VA / VL taries - Génisses laitières prêtes à vêler : 12 kg de MS/jour Génisses allaitantes prêtes à vêler : 11 kg de MS/jour Génisses 12–24 mois : 6 à 10 kg de MS/jour Veaux 2–6 mois : 3 kg de MS/jour
Comparer les stocks et les besoins. Si cette comparaison fait état d’un déficit fourrager, plusieurs stratégies peuvent être appliquées en fonction du type de production (laitier ou allaitant) et de l’importance du déficit : En production allaitante, si le déficit est léger (moins de 20%) : restriction alimentaire pour certaines catégories d’animaux (« vache accordéon »), apports de céréales, concentrés ou déshydratés (à relativiser en raison des cours actuels), ou encore, incorporation de paille dans la ration. Si le déficit est supérieur à 20% l’achat de fourrages (paille, ensilage de maïs) est indispensable. En production laitière, si l’achat de maïs ensilage ou encore de paille permet de couvrir les besoins des animaux en terme d’ingestion de matière sèche, il est indispensable d’équilibrer •••
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DOSSIER TECHNIQUE
RÉSERVER TOUS LES JOURS DE L’HIVER LES MEILLEURS FOURRAGES AUX VACHES EN LACTATION
les rations des animaux en lactatition en terme d’azote et d’énergie afin de maintenir la production laitière. Enfin en cas de déficit, il est important de remettre son système et ses pratiques en question : date de mise à l’herbe, date de récolte des fourrages, itinéraire technique des surfaces fourragères,… Des marges de progrès sont souvent possibles vers une plus forte autonomie alimentaire, d’autant plus importante en raison du coût actuel des matières premières. Dans tous les cas, suivez l’évolution des stocks au cours de l’hiver afin de s’assurer qu’ils couvriront bien les besoins. De même toute mauvaise évolution de la note d’état des animaux ou du niveau de production laitière doit amener à revoir les rations. Si besoin, prenez contact avec votre technicien Contrôle Laitier ou votre conseiller Chambre d’Agriculture. • Clément GALZIN Service Élevage Chambre d’Agriculture Tél. 05 55 21 55 45
Avis d’expert.. Les « bons » fourrages aux « bons » animaux Cette affirmation parait évidente, mais pas toujours suivie d’effets. Il est intéressant, voir essentiel, pour un éleveur de connaître les besoins énergétiques et protéiques de ses animaux ainsi que la valeur nutritionnelle de ses fourrages. Les UFL (énergie) et les PDI (protéines) peuvent avoir des valeurs très différentes en fonction des conditions de récoltes d’un même fourrage. Il en résulte donc une bonne organisation du travail, des bâtiments d’élevage, un rangement des fourrages adapté aux besoins. Lors du rangement des fourrages dans le bâtiment de stockage, il faut donc penser à la distribution à venir et rendre accessibles les différentes catégories de foin en fonction de leur qualité. Ainsi, on pourra réserver le meilleur
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foin (récolte au stade début épiaison) pour les animaux aux besoins les plus importants (génisses en croissance, vaches en lactation, primipares,…) et le foin de moins bonne qualité (foin totalement épié) pour ceux avec des besoins moins exigeants (vaches en fin de gestation, vaches vêlant en fin d’hiver, bœufs, génisses de 2 ans…). En procédant ainsi, on évite de donner un foin de « trop riche » aux animaux qui ont des besoins modérés, on adapte les quantités de foin en fonction de leurs qualités, et on peut adapter la quantité de concentrés distribuée aux animaux en fonction des besoins de chaque lot. Au final, une gestion de la qualité des fourrages vous permettra de diminuer la quantité de concentrés en apportant le bon fourrage au bon animal.
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DOSSIER TECHNIQUE ANALYSE
Des fourrages 2010 corrects et homogènes Malgré des conditions météo peu favorables aux mois de mai et juin en raison de précipitations importantes, la qualité des foins n’a pas été trop pénalisée. La maturité des fourrages a en effet été plus tardive en raison des températures plutôt faibles. Ainsi en 2010, le cumul des températures a été retardé par rapport à une année classique décalant de fait la date de récolte des fourrages.
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Ainsi, avec une moyenne à 0.66 UFL, 54 g de PDIN et une digestibilité moyenne de 57, les foins de 1ère coupe sont de relativement bonne qualité. De plus les écarts types sont relativement faibles, surtout sur le plan de la digestibilité. Ceci indique une relative homogénéité dans la qualité des différents échantillons surtout en ce qui concerne le stade de récolte. Au-delà de ces valeurs moyennes, les données montrent que plus la récolte est tardive (à apprécier avec la somme des températures et le stade de récolte tableau ci-dessous) : • plus la digestibilité est faible. • plus les valeurs alimentaires (UF et PDI) sont faibles. • plus l’encombrement (UEB) est élevé, ce qui diminue d’autant la quantité de fourrages ingérée par les bovins.
BIEN STOCKER, C’EST POUVOIR REPRENDRE TOUS LES JOURS DES FOURRAGES DE QUALITE POUR LES ANIMAUX A GROS BESOINS
Valeurs alimentaires moyennes d’un foin de 1ère coupe en Corrèze dMO 57,6 3,42
Moyenne Ecart type
UFL 0,66 0,05
UFV 0,56 0,05
PDIN 54,1 12,2
PDIE 67,9 6,8
(Valeurs issues de 40 échantillons répartis sur le département de la Corrèze)
Evolution des valeurs alimentaires en fonction du stade de récolte Site
Composition
Date coupe Somme T°C
Sornac Chapelle Saint Géraud Ségur le Château
RG Dactyle Fétuque RG Dactyle Fétuque RG Dactyle Fétuque
30/06 25/06 20/06
Servières le Château vars sur Roseix Yssandon
PN Multiespèces Dactyle Dactyle Fétuque TB
10/08 20/08 05/08
Peyrissac
Maïs
Chapelle Saint Géraud
Maïs
Chapelle Saint Géraud
Maïs
03/10 (31% MS) 01/09 (37% MS) 15/09 (34% MS)
dMO
FOIN 1 ERE COUPE 1200 60,6 1337 56,6 1362 57,8 REGAIN 59,6 64,4 61,4 ENSILAGE
UEB
UFL
UFV
PDIN
PDIE
1,23 1,29 1,40
0,70 0,63 0,65
0,61 0,53 0,55
61 49 52
72 65 67
1,25 1,11 1,16
0,69 0,74 0,69
0,60 0,66 0,61
64 61 59
74 75 72
-
71
-
0,89
0,79
44
67
-
76
-
0,99
0,90
50
76
-
74
-
0,96
0,86
47
74
UEB : Unité d’Encombrement Bovin (capacité d’un fourrage à ‘‘prendre de la place’’ dans le rumen d’un bovin; RG : Ray-Grass ; PN : Prairie Naturelle ; TB : Trèfle Blanc ; MS : Matière sèche. NB : Ces valeurs alimentaires sont données à titre indicatif et concerne un nombre limité d’échantillons, il est conseillé de refaire des analyses individuelles avant de calculer des rations.
•••
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DOSSIER TECHNIQUE
Cartographie des valeurs alimentaires des fourrages de 1ère coupe sur le département de la Corrèze.
dMO 61
UFL 0,72
UFV 0,62
PDIN 63
PDIE 75
dMO 61
7
UFL 0,70
UFV 0,61
PDIN 61,5
PDIE 72
13
dMO 57 dMO 57
UFL 0,66
UFV 0,56
PDIN 53
PDIE 68
dMO 57
10
UFL 0,66
UFL 0,65
UFV 0,56
UFV 0,55
PDIN 52
PDIE 67
PDIN 53
1
9
dMO 58
PDIE 67
UFL 0,65
UFV 0,55
PDIN 52
PDIE 67
8 4
dMO 57
UFL 0,65
UFV 0,55
PDIN 61
PDIE 71
dMO 58
UFL 0,65
UFV 0,56
PDIN 48
PDIE 66
11
dMO 53
UFL 0,59
UFV 0,49
PDIN 48
PDIE 62
5
14
dMO 61
UFL 0,68
UFV 0,60
PDIN 70
PDIE 76
dMO 56
UFL 0,62
UFV 0,52
PDIN 50
PDIE 64
12
6
dMO 59
UFL 0,68
UFV 0,58
PDIN 56
PDIE 70
2 3
dMO 53
UFL 0,60
UFV 0,50
PDIN 35
PDIE 58
dMO 56,6
UFL 0,63
UFV 0,53
PDIN 49
PDIE 65
dMO : digestibilité de la Matière Organique (Capacité d’un fourrage à être digéré par un ruminant) - UFL : Unité fourragère Lait - UFV : Unité fourragère Viande - PDIN : Protéines digestibles dans l’intestin à azote limitant - PDIE : Protéines digestibles dans l’intestin à énergie limitante
1
Aix
2
Chapelle Saint Géraud
3
Chauffour sur Veil
4
Davignac
5
Estivaux
6
Noailles
7
Peyrelvade
8
Peyrissac
9
Saint Sulpice les Bois
10
Salon la Tour
11
Ségur le Château
12
Servières le Château
13
Sornac
14
Yssandon
En pratique, le but est d’obtenir un compromis entre la quantité et la qualité (valeurs alimentaires, fibrosité) du fourrage récolté. Le stade optimal de récolte est donc début épiaison pour les graminées et début floraison pour les légumineuses. Ainsi, ne pas dépasser 1400°C en cumul de température avant de faucher une prairie naturelle ou permanente. Les regains sont eux de bonne qualité alimentaire avec un niveau énergétique proche de 0.70 UF et une quantité protéique avoisinant les 66 g de PDI. Un regain de ce type distribué à volonté sufi à lui seul, à couvrir les besoins d’une vache allaitante en lactation. Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
En plus de valeurs alimentaires plus élevées, les regains présentent une meilleure digestibilité et un encombrement moins important par rapport aux foins de première coupe. A noter, la bonne qualité des ensilages de maïs, avec un niveau énergétique parfois proche de 1 UF mais un niveau protéique plutôt moyen (50 g de PDI). Le foin de luzerne présente quant à lui un intérêt évident dans la recherche de l’autonomie en protéines avec des valeurs moyennes à 109 g de PDIN et 91g de PDIE. • Clément GALZIN Service Élevage Chambre d’Agriculture Tél. 05 55 21 55 45
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DOSSIER TECHNIQUE Rations alimentaires et races bovines
Le trop bon peut être l’ennemi de la vache limousine
L’évolution du matériel de fenaison depuis une dizaine d’années permet aujourd’hui de gagner en efficacité et de récolter des fourrages de qualité supérieure. Il faut cependant être attentif aux apports des ces rations et les adapter aux troupeaux pour éviter tout déséquilibre.
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ANTICIPER LA VALEUR NUTRITIONNELLE DES RATIONS POUR ÉVITER LES DÉSÉQUILIBRES
L’évolution technique connue depuis une dizaine d’années (faneuses à 8 toupies, andaineurs doubles, etc.) s’est traduite par une efficacité accrue lors de la fenaison (gain de temps) et une récolte de fourrage de qualité supérieure. Même sur une courte période de beau temps, de grandes superficies peuvent être couvertes. Par conséquent, une large partie des fourrages a pu cette année être récoltée avant le 15 juin. En parallèle, on note aussi une amélioration marquée de la qualité des fourrages et de leur valeur alimentaire (voir tableau ci-contre), mais ceci a un revers. En effet, la précocité des récoltes tend à améliorer la fermentescibilité des fourrages et à en réduire la fibrosité. Ainsi, ceux récoltés fin-mai, début-juin s’apparentent en terme de valeur alimentaire et de texture (fibrosité) à des regains. Ces fourrages, lorsqu’ils sont distribués en ration de base permettent de couvrir une grande partie des besoins des vaches même en lactation, voire même la totalité d’après certaines analyses. Le problème survient lorsque ces fourrages sont distribués en complément de concentrés à dose élevée ou d’ensilage : les besoins de la vache sont dépassés et la fibrosité globale de la ration risque d’être insuffisante. L’acidose peut survenir. La ration hyper énergétique conduit alors à des
dépôts de gras peu opportuns (conséquences éventuelles sur la reproduction) et à une acidification du rumen, susceptible d’évoluer en acidose latente ou chronique.
En pratique, il arrive que des éleveurs dans cette situation de ration déséquilibrée par excès de valeur alimentaire et déficit fibreux, observent leurs vaches avec des symptômes diarrhéiques, et des difficultés à reprendre de l’état, voir en perte d’état. En premier lieu ces éleveurs se retournent vers des traitements antiparasitaires qui sont administrés alors que les troubles peuvent être d’origine nutritionnelle. Rappelons que dans l’exemple de ration cidessous, il s’agit de limousines en lactation. Pour des limousines en gestation, l’alimentation avec du foin de ce type à volonté dépasse les besoins alimentaires des vaches. Attention à ne pas tomber dans les rations excédentaires pénalisantes à double titre, à la fois sur le plan économique, au vu des coûts des enrubannages, des ensilages et des concentrés, et techniquement au vu des conséquences des régimes excédentaires et acidogènes. • David FULMINET Service Élevage Chambre d’Agriculture Tél. 05 55 21 55 58
par kg de MS Foin 2010 Corrèze ENRUBANNAGE
-
CI -
UFL 0,68 0,75
PDIN 61,0 70,0
PDIE 72,08 79,6
Résultats 15 5
Besoin Vache Lactation
-
14,15
9,19
816
816
-
Foin 2010 Corrèze
A volonté
8,75
785
926
-
Solde
-
14.15 UEB/ 12kg/Ms -
-0,44
-31
110
-
Les minéraux : petites doses, gros effets. INFO PLUS. L’équilibre minéral a de multiples impacts sur les performances zootechniques. Sur la plan de la reproduction, il joue sur la fertilité, les problèmes au vêlage (métrites, non délivrances, matrices, parts languissants). Les veaux nouveaux nés vont être sensibles aux carences, avec par une moindre résistance aux pathologies néonatales, d’éventuels retards de croissance, voir même des cas cliniques de tétanies (souvent liées au sélénium ou au magnésium). La complémentation minérale doit systématiquement être accompagnée d’une stratégie de contrôle du parasitisme. Toute complémentation minérale sur des animaux parasités n’est que très faiblement assimilée donc peu efficace. D’autres aspects sont à prendre en compte : apporter des oligo éléments (sélénium, iode...), mais sans oublier les macro-éléments (calcium, sodium...) tout aussi importants. Les produits pour les oligo sont différents de ceux pour les macro éléments. Il est nécessaire d’adapter la stratégie à son troupeau en fonction de son état carentiel, de la ration de base, du type de production de la période de vêlages. A savoir : pour les complémentations en oligo éléments, il existe des stratégies d’apports d’entretien et des stratégies d’apport de correction. La stratégie de complémentation minérale est spécifique à chaque exploitation en fonction de la conduite des animaux, du type de production, du bâtiment et de la répartition des vêlages. Même si globalement dans le département on retrouve la plupart du temps les mêmes carences (sélénium et iode, parfois magnésium), la complémentation minérale est spécifique à chaque exploitation. Adaptez votre stratégie avec votre conseiller de la Chambre d’Agriculture.
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DOSSIER TECHNIQUE TECHINIQUES
Des solutions pour pallier au déficit fourrager… Gestion du troupeau, restriction des rations... plusieurs solutions existent pour gagner du temps sur la pénurie de stocks de fourrages. Trier les bouches inutiles ! La pénurie de fourrages peut aussi se traiter en partie en diminuant les effectifs à hiverner. La question de sevrer plus tôt, de réaliser les échographies dès l’entrée dans les bâtiments, de vendre ou d’engraisser rapidement les vaches vides, ou de vendre des génisses pleines ou à saillir mérite d’être posée. Le calcul peut être rapidement fait quant à la quantité de fourrages qui ne sera plus à distribuer si les animaux ne sont plus sur l’exploitation. Il faudra compter 7 kg de MS/tête/jour pour un broutard, une génisse de 1 an ; 1,5 kg pour un veau d’automne ; 10 kg/jour par vache pleine, taureau ou génisse de 2 ans. Il apparaît donc judicieux d’avancer d’un ou deux mois les intentions prévues dans la saison. La pénurie peut se traiter aussi en diminuant les effectifs «inutiles»
La restriction alimentaire pour palier à un déficit fourrager modéré. La restriction alimentaire est une technique qui peut être pratiquée face à un déficit fourrager modéré, mais seulement en pleine connaissance de cause et en ayant bien en tête les tenants et aboutissants de cette pratique. Seuls certains animaux sont capables d’« encaisser » ce stress alimentaire et dans des cas bien précis. Le but reste tout de même de diminuer les charges d’alimentation tout en ne dégradant pas de manière trop sévère les performances techniques. Il est également important de noter que seule une restriction énergétique (lipides) peut être recommandée. En effet, les animaux en restriction l’hiver referont leur stock lipidique lors de la remise à l’herbe au printemps sans trop de difficulté. Par contre, pour ce qui est des Note Main gauche sur le ligament sacro-tubéral (attache de queue) Main droite à plat sur les 2 dernières côtes
rents problèmes comme une baisse de la production laitière (GMQ du veau moindre), des difficultés de retours en chaleurs (allongement IVV), de reprise d’état compensatrice (affaiblissement de l’animal) ou encore des poids de naissance moindres... Tous ces risques doivent être maîtrisés dès le départ car les conséquences pourraient être désastreuses pour l’avenir de l’élevage. On s’aperçoit ainsi qu’un foin de bonne qualité ou une ration à base de paille (voir article sur l’utilisation de la paille) peut suffire à maintenir une vache allaitante jusqu’à 8 mois de gestation ou une génisse de 2 ans. La quantité de céréales à ajouter devient minime, voir nulle, en fonction de la composition du fourrage.•
réserves protéiques et des compléments minéraux vitaminiques (CMV), les réactions sont différentes. Il sera beaucoup plus compliqué de reconstituer ces réserves et l’on pourrait en plus observer quelques complications dans le fonctionnement métabolique de l’animal. La sous-alimentation hivernale ne peut être infligée que sur un bovin qui rentrera en bâtiment avec les réserves corporelles suffisantes (note d’état à l’entrée strictement supérieure à 3, voir tableau). La restriction imposée aux animaux rentrés en bon état et vêlant tardivement ne doit pas dépasser 2 UFL par jour, ni plus de 10 kg de PDI sur la période hivernale. Au cours de ce rationnement plus ou moins sévère, il faut tout de même veiller à ce que la note d’état ne passe pas en dessous de 2,5 avant le vêlage. On pourrait se retrouver par la suite avec diffé-
0
1
Peau adhérente
Peau tendue
Pincement difficile
Pincement difficile
Peau tendue et collée sur les côtes Côtes sèches
2 La peau se décolle Léger dépôt identifiable Peau souple
encore bien Côtes saillantes Côtes distinctes
Romain FARON Service Élevage Chambre d’Agriculture Tél. 05 55 21 55 66 3
4 Peau souple
5 Peau rebondie
Bonne poignée Pleine poigné de gras de gras La peau « roule » Epais « matelas » entre la main et l’os sur les côtes Dépression Plus de dépression intercostale intercostale Source : ibid., INRA, 1988
Poignée de gras
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DOSSIER TECHNIQUE CONSEIL
Bien utiliser la paille pour l’alimentation La paille est un aliment pauvre en sucres solubles, en matières azotées, en minéraux et en vitamines ; c’est un fourrage encombrant et peu digestible. Mais si on la complémente correctement c’est une ressource intéressante utilisable dans les rations des ruminants. Toutes les pailles de céréales peuvent convenir, sous réserve qu’elles aient été récoltées sèches et qu’elles soient stockées à l’abri des intempéries. Ainsi, n’utilisez que des pailles bien conservées. La paille peut être distribuée comme fourrage unique, avec une complémentation en céréale importante. Mais le plus souvent la stratégie consistera à l’associer au foin ou à l’ensilage distribués en quantité modérée. Les parts respectives des pailles et des autres fourrages seront ajustées en fonction de l’importance du déficit fourrager, du coût des produits de remplacement et des catégories animales.
Pour les génisses d’élevage et vaches allaitantes la paille peut remplacer une part importante des fourrages manquants.
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La paille pourra constituer le principal fourrage grossier de la ration de génisses âgées de plus de 15 mois, et des vaches allaitantes avant le 8ème mois de gestation à condition que celles-ci aient pu être rentrées en bon état corporel. Paille et autres fourrages seront associés pour alimenter
les vaches allaitantes qui vêlent tôt (décembre/janvier), ou bien des vaches qui vêlent plus tard et qui se trouvent en mauvais état corporel à l’entrée de l’hiver. Les génisses de moins de 1 an doivent recevoir uniquement de bons fourrages pour garantir leur développement. Génisses de 20 mois - 450 kg
Ration de base Paille Aliment liquide Ensilage d’herbe 30% MS Foin de prairie naturelle Céréale aplatie Luzerne déshydratée Pulpe de betterave déshydratée Tourteau de soja 48
500g/j Paille + concentré 4 2 2 0,3
500g/j Paille + foin 3 3 1,5 1 0,3
700g/j Paille + ensilage 3 8 2,5 0,35
si le déficit est supérieur à 20%, l’achat de fourrage est indispensable Vaches à fort développement (+ de 700 kg)
Avant vêlage Paille rationnée Paille + foin 5 5 0,5 5 3 3 2 0,4 0,4
Après vêlage Paille + ensilage Paille + foin 6,5 6 17 5 2,4 3* 0,8 1
Pour les vaches laitières et bovins en engraissement, la paille aura pour but de garantir le bon fonctionnement du rumen Pour les catégories d’animaux à besoins élevés la quantité de concentré dans la ration est nécessairement importante, dépassant nettement 50 % de la Matière Sèche Ingérée, et la consommation de paille diminue. Des règles spécifiques doivent alors être appliquées pour éviter des troubles digestifs ou métaboliques. De la paille en brins longs. Les traitements mécaniques réalisables en ferme (hachage, lacération) n’augmentent ni l’ingestion ni la digestibilité de la paille, et réduisent la fibrosité de la ration. Avec les mélangeuses distributrices attention à ne pas obtenir une forte proportion de brins de longueur inférieure à 10 cm. Paille à volonté. Distribuée en plusieurs repas/ jour pour inciter les animaux à consommer.
Répartir les consommations de concentré dans la journée. Au delà de 7 à 8 kg par jour, fractionner la distribution en 3 ou 4 apports ou passer en ration complète. L’addition de bicarbonate de sodium (150 à 200 g/jour) et de magnésium (30 à 50 g/ jour) est recommandée pour prévenir les risques d’acidose et, dans le cas des vaExemples de rations pour vaches laitières et bovins en engraissement
ches laitières, limiter les chutes de T.B. Réaliser des transitions progressives. Augmenter la quantité de concentré de + 2 à + 3 kg supplémentaires par semaine pour les vaches laitières, + 1 kg maxi pour les jeunes bovins. • Clément GALZIN d’après Institut de l’Elevage
Vaches laitières -20 kg de lait Paille seule*
Paille + ensilage maïs
Jeunes Bovins
Paille à volonté (kg)
5
3
Ensilage maïs rationné (kg MS)
-
6
-
10
5,3
à volonté**
-
-
1
1,7
2
1
Céréales aplaties Pulpe betterave déshydratée (kg) Tourteau de soja 48 (kg)
1 à2
(*) avec ce type de ration il n’est pas raisonnable de vouloir produire plus de 20 – 25 kg de lait par vache (**) compter 5 à 7 kg par jour, selon le poids des animaux, après 6 semaines de transition. Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
ACTUALITÉS Énergie et respect de l’environnement
Un nouveau « gazole agricole » A partir de janvier 2011, le gazole non routier (GNR) sera disponible en remplacement du fuel de qualité supérieure. Ce gazole aura un meilleur indice de cétane et une faible teneur en soufre. Il pourra alimenter les tracteurs équipés des nouveaux moteurs à rampe commune d’injection électronique en toute sécurité et conformément aux directives européennes pour limiter les émissions polluantes.
Exigences réglementaires Ce nouveau gazole sortira des mêmes cuves que le gazole routier et sera coloré en rouge. Pour les agriculteurs qui ont des tracteurs récents répondant aux nouvelles normes de pollution, ce gazole remplacera le fioul ordinaire de qualité supérieure encore trop riche en soufre, mais surtout il répondra aux exigences des motoristes indiquées dans la plupart des notices d’instruction livrées avec le tracteur. En effet il est généralement indiqué que le carburant utilisé doit être du carburant diesel (détaxé ou non) suivant la norme EN 590. Ceci est une avancée importante qui supprimera tout litige possible en cas de panne de moteur, notamment sur les systèmes d’injection avec des interventions coûteuses en pièces et main d’oeuvre. Jusqu’à maintenant, les pétroliers proposaient en France un fioul ordinaire de qualité supérieure pour un meilleur fonctionnement des moteurs, mais il n’en demeurait pas moins que l’agriculteur restait juridiquement responsable dans la mesure où il utilisait un produit non conforme aux exigences de qualité indiquées dans la notice d’instruction de son tracteur. Tenue au froid On ne connait pas encore le seuil qui sera retenu pour le point de trouble de ce gazole non routier (température d’apparition des
conseillée du stockage de carburant sera de 6 mois car il y a un risque de diminution de la qualité avec l’apparition de particules en suspension. Pour rappel : la cuve de stockage doit être préservée au maximum des variations de température. Ces variations sont nuisibles au carburant et provoquent une apparition d’eau par condensation. Le nouveau gazole ayant une propriété détergente plus élevée que le fioul ordinaire, il faudra surveiller lors du premier plein le colmatage des filtres.
L’Utilisation du nouveau gazole sera obligatoire à partir de janvier 2012 premiers cristaux de paraffines visibles à l’oeil nu) en condition de froid. Des gazoles ‘‘été’’ et ‘‘hiver’’ seront disponibles en fonction des saisons. L’utilisation d’additifs permet d’améliorer les conditions de tenue au froid et la norme européenne EN 590 autorise 3 niveaux de classe pour répondre à un point de trouble suffisant à une bonne utilisation. Il peut aller de -5, - 10 à - 20°C selon la classe C, D ou F. A titre de comparaison, le fioul ordinaire a un seuil de +2 et celui du fioul de qualité supérieure se situe à – 5°C. Un autre critère joue sur la tenue au froid : la Température Limite de Filtrabilité (TLF). C’est la température limite à laquelle le carburant passe encore à travers les mailles du filtre. Plus la TLF est basse, moins il y a de risque de colmatage du filtre par grand froid. Le point de filtrabilité du gazole qui répond à la norme EN 590 est de -20°C, au lieu de – 4°C pour un fioul ordinaire. Approvisionnement et stockage Les agriculteurs pourront continuer à s’approvisionner chez leurs distributeurs habituels. S’il existe déjà une cuve pour le stockage du fioul ordinaire, il faudra réaliser un nettoyage une fois que celle-ci sera vide. Pour les cuves récentes (-de 5 ans) et ayant contenu uniquement du fioul de qualité supérieure un contrôle et une élimination de l’eau et du fond de cuve sont suffisants. Le mélange de différents carburants est à éviter. La durée maximale Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
Période de transition L’utilisation de ce gazole non routier sera rendu obligatoire à partir du 1er janvier 2012, mais sera disponible dès le 1er janvier 2011. La directive autorise un délai d’un an pour «liquider» les stocks. La mise en vente de ce produit ne devrait pas entraîner des pénalités ou amendes aux agriculteurs s’ils n’utilisaient pas ce gazole pendant la période de transition. On peut supposer que cette transition se fera progressivement avec les exigences des nouveaux moteurs. Des contrôles éventuels auront surtout un sens auprès des conducteurs de voitures diesel tentés d’utiliser du gazole rouge détaxé... Augmentation du prix Aujourd’hui les prix du gazole hors taxes et du fioul ordinaire hors taxes sont sensiblement les mêmes. Il n’y a donc pas de raison technique pour le prix du gazole non routier soit demain beaucoup plus cher que le fioul ordinaire de qualité. L’augmentation des prix du baril de pétrole ou du dollar par rapport à l’euro auront des effets beaucoup plus significatifs à moyen terme sur les prix du gazole, que le fait de passer du fioul ordinaire au gazole non routier. Le GNR et les tracteurs anciens Le Gazole Non Routier est compatible avec les tracteurs anciens, le pouvoir lubrifiant est garanti par une spécification de la norme EN 590. • Maxime PUECH Conseiller Machinisme. Tél. 05 55 21 55 69 * L’indice de cétane est en relation avec la qualité de combustion du carburant, et par conséquent avec le rendement du moteur.
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MOINS de polluants dans l’air Pour répondre aux exigences communuataires, le nouveau gazole non routier, aura un indice de cétane* calculé minimum de 51 et une teneur en soufre très inférieure à celle du fioul ordinaire actuel (quantité polluante 100 fois plus faible). Ce carburant respectera la norme européenne EN 590, déjà en vigueur pour le gazole routier, afin de permettre le bon fonctionnement des systèmes antipollution tels que le filtre à particules. Aujourd’hui, tous les tracteurs récents sont équipés de moteurs qui nécessitent un fioul de qualité supérieure, avec un indice de cétane* proche de 50, au lieu de 40 pour le fioul ordinaire. Du point de vue technique «moteur», ce gazole non routier va donc correspondre au fuel de qualité (indice 49) que proposent les pétroliers aujourd’hui.
CHIFFRES CLÉS Etude et analyse des données de l’Établissement de l’Élevage de la Corrèze
Le tableau de bord des vaches allaitantes Grâce au processus d’identification des bovins, la Chambre d’Agriculture dispose de données techniques relatives à la reproduction de chaque élevage de Corrèze. Ces données issues du fichier départemental réglementaire sont retravaillées afin de fournir aux détenteurs des éléments de conduite. Ainsi, chaque éleveur peut disposer d’un tableau de bord qui lui permettra d’améliorer la productivité de son cheptel. L’étude globale porte sur 2 469 élevages ayant plus de 15 vêlages par an et n’étant pas au contrôle de performances dans une race allaitante donnée, (Limousine, Salers, Charolaise, Aubrac, Blondes d’Aquitaine et mixtes viande).
De quoi parle-t-on ?
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Le tableau de bord se décompose en 4 groupes de critères : • indicateurs de production, • reproduction, • les veaux, • répartition des vêlages. Pour chaque groupe de critères, l’élevage dispose du niveau moyen de son élevage pour la dernière campagne (01/08/2009 au 31/07/2010) ainsi que le niveau observé la campagne précédente. De plus, il peut se référer à la moyenne départementale et au quart supérieur (élevages les plus performants). Concernant les aspects de la reproduction, le critère clé est l’IVV (Intervale Vêlage Vêlage moyen du troupeau). Quant à la productivité, le nombre de veaux vivants à 90 jours ramené au nombre de vaches vêlées est primordial à observer. Les autres critères présentés servent à caractériser l’élevage et ses performances, aidant à expliquer les critères clés.
Comment lire le tableau de bord ? Pour chaque critère, l’éleveur dispose des résultats des deux dernières campagnes, comparés à la fois au groupe correspondant à la moyenne départementale des élevages retenus et aux élevages ayant les meilleures performances au niveau de l’IVV et du taux de perte des veaux.
UN EXEMPLE DE TABLEAU DE BORD «VACHES ALLAITANTES» Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
CHIFFRES CLÉS
Par exemple, dans le cas présenté ici, on peut voir : un élevage ayant un effectif de vaches légèrement supérieur à la moyenne départementale (64 vaches contre 55) mais surtout 474 jours d’intervalle vêlagevêlage moyen de son troupeau pour la dernière campagne, comparativement aux 406 jours observés en moyenne en Corrèze sur la même période, soit 68 jours d’écart.
Une perte sèche de revenu ! Ces 68 jours moyens représentent sur l’ensemble de l’exploitation un différentiel de 4 352 jours improductifs (68 jours X 64 vaches), soit l’équivalent d’une douzaine de vaches entretenues (4 352/365) dans l’année sans aucune production. Ces vaches ont néanmoins nécessité des charges d’élevage (alimentation, prophylaxie, …) sans générer de produits (vente d’un veau fini ou pas). Dans certains cas, le caractère allaitant, indispensable à l’obtention de la PMTVA n’a même pas pu être obtenu (ration veau/mère fixé à 0,5). Rien que sur l’absence des produits liés à la vente de veaux, cela représente plus de 9 000 € sur cet exercice (12 X 800 €/tête), auxquels il faudrait ajouter les coûts d’élevage et autres charges de structure en découlant (sous immobilisation du bâtiment, …) suffisants pour mettre en péril l’exploitation. Si on compare cet élevage au groupe de tête (quart supérieur), c’est l’équivalent de 18 vaches qui sont improductives. Malgré tout, cet élevage dispose d’une bonne productivité puisqu’on observe un taux de 102,1 % de veaux vivants à 90 jours par rapport au nombre de vaches vêlées ; l’absence de pertes avant cet âge et les naissances gémellaires l’expliquant. • Karine DEMICHEL Service Élevage Chambre d’Agriculture Tél. 05 55 21 54 41
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En conclusion... Une fois ces constats effectués, un important travail d’appui technique doit être réalisé dans cet élevage en collaboration avec les services de la Chambre d’Agriculture. Il faut, en effet, examiner en profondeur la conduite de la reproduction afin de déterminer les origines des difficultés. Ainsi, l’IVV est influencé à la fois
par des facteurs spécifiques à la reproduction (qualité de la détection des chaleurs, diagnostic de gestation...) et des facteurs externes (qualité de l’alimentation, problèmes sanitaires éventuels...). Les conseillers de la Chambre d’Agriculture sont à votre disposition pour vous aider à améliorer vos performances d’élevage, donc votre revenu.
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INFOS PRATIQUES Loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche
LMA : ce qui va changer Adoptée le 13 juillet 2010, la Loi de Modernisation de l’Agriculture et de la Pêche vise à assurer aux consommateurs une alimentation sûre et de qualité, à garantir le revenu des agriculteurs et des pêcheurs, et à gagner en compétitivité. Tour d’horizon des principales mesures. Une politique publique de l’alimentation Le programme national pour l’alimentation prévoit : • l’accès pour tous à l’alimentation, en particulier les plus démunis ; • la sécurité sanitaire, la santé animale et végétale ; • l’éducation et l’information sur l’alimentation et sur les matières premières agricoles ; • la loyauté des allégations aux consommateurs ; • la qualité gustative, nutritionnelle, le patrimoine alimentaire ; • la promotion des terroirs, le développement des circuits courts et de l’approvisionnement de proximité, l’utilisation de produits locaux en restauration collective.
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L’amélioration DE la compétitivité De l’agriculture Le rôle des opérateurs économiques est renforcé pour sécuriser le revenu avec l’obligation de contrats écrits entre amont et aval. En matière de relations commerciales, la loi introduit l’interdiction de rabais, remises ou ristournes en fruits et légumes. Les accords de modération des marges en fruits et légumes sont définis, les distributeurs qui s’y engagent seront exonérés d’une taxe additionnelle sur les surfaces commerciales. La loi intègre le renforcement de la gestion des risques par l’assurance qui prend en charge une partie des primes d’assurances climatiques en cofinancement des aides européennes, les fonds sanitaires qui visent à indemniser les pertes économiques liées aux maladies animales ou végétales et une section calamités agricole qui prend en charge l’indemnisation des risques non assurables.
Les produits issus des circuits courts devront représenter 15% puis 20% de la restauration collective d’Etat.
La compétitivité des exploitations agricoles Plusieurs mesures ont été introduites : • la simplification des procédures visant à exonérer d’enquête publique et d’étude d’impact les regroupements ou modernisation d’élevages sans augmentation de capacité ; • la réduction des délais d’instruction des dossiers d’élevages soumis à installation classée ; • le taux de redevance réduit pour les irrigants, dès lors qu’un organisme unique est désigné par le Préfet ; • la possibilité de GAEC entre époux, avec un durcissement des règles sur la pluriactivité dans les GAEC ; • l’augmentation à 6 mois du délai de constitution de l’épargne de précaution (DPA) ; • le calcul des recettes exceptionnelles sur une moyenne de 3 ans ; • le paiement par anticipation d’une part des cotisations sociales ; • le report d’imposition pour atténuer les charges fiscales 2010.
L’agriculture durable, le foncier, la forêt
Une commission départementale donnera son avis sur les constructions en zones rurales
Une commission départementale est créée donnant avis sur l’artificialisation des terres, et une taxe sur les plus values des terres agricoles devenues constructibles qui financera des mesures pour l’installation; Un plan régional d’agriculture durable est mis en place, avec pour objectif de mettre Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
en cohérence et positionner l’agriculture par rapport aux différents schémas existants (SDAGE(1), SCOT(2) etc.); Les plans pluriannuels de gestion des massifs forestiers sont créés et financés par les 33% puis 43% de TATFNB(3) forêt, reversés aux Chambres régionales. Ils concernent des actions de sylviculture durable, des investissements pour la valorisation économique du bois… La définition de l’activité agricole est élargie à la production de bio gaz, électricité, chaleur, méthane, à condition que 50% de cette production soient issus de produits de l’exploitation. Le développement du photovoltaïque au sol n’est possible sur des terres agricoles, que s’il est compatible avec l’exercice d’une activité agricole, pastorale ou forestière. (1) Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux - (2) Schéma de Cohérence Territoriale (3) Taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non bâti
Les Chambres d’agriculture La loi consolide le rôle des Chambres d’agriculture sur la forêt et sur l’installation y compris la tenue du répertoire de l’installation et la participation à l’instruction des dossiers d’installation. Elle introduit la possibilité de fusions et/ou d’actions mutualisées entre Chambres d’agriculture… • Anne-Marie DUMAS-VIVIER Documentaliste am.dumas@correze.chambagri.fr
INFOS PRATIQUES Énergies renouvelables
Photovoltaïque : installations raisonnées pour exploitations pérennes Depuis un an, l’énergie solaire a le vent en poupe. Cette énergie propre représente une opportunité alléchante pour compléter le revenu des exploitants agricoles. Le solaire prend des airs de ruée vers l’or, mais attention, les investissements sont lourds, et le prix de rachat de l’électricité devrait baisser dans les tous prochains mois. Parmi le flot d’informations, un point pour essayer d’y voir clair.
CHOISIR L’ÉQUIPEMENT LE PLUS ADAPTÉ ET LE PLUS RENTABLE A partir d’un diagnostic technique, l’équipe photovoltaïque de la chambre d’agriculture présente aux porteurs de projets des options adaptées et leurs remettent une liste d’installateurs sérieux et compétents, favorisant les entreprises locales. Cet accompagnement initial de la chambre d’agriculture peut être complété par une étude complète (technique, financière et une aide juridique). Même si les choix des agriculteurs se portent souvent sur de l’investisse-
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L’ÉVOLUTION PROCHE DES PRIX DE RACHAT DE L’ÉLECTRICITÉ IMPOSE AUX AGRICULTEURS QUI SOUHAITENT S’ÉQUIPER D’ÉTUDIER AVEC SOIN, MAIS VITE, LEUR PROJET
ment pur, l’avenir du photovoltaïque agricole serait selon Laurent Condat, tourné vers la location de toiture. « Cette option ne représente aucune contrainte ni prise de risque financier pour l’exploitant et lui assure pendant 20 ans des revenus fixes annuels allant de 2 à 6 € du mètre carré avec un minimum de surface de 600 m2 de toiture ». Pour ceux qui ne disposent pas de telles surfaces, reste l’investissement, plus risqué financièrement mais aussi plus rentable à terme et qui nécessite le montage d’un dossier financier rigoureux. « Il faut prendre en compte toutes les charges et envisager les pires conditions climatiques lors de l’étude, ainsi que l’entretien. Dans les études que nous réalisons, nous prenons aussi en compte une légère baisse d’efficacité des panneaux dans le temps» reprend-il. Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze
En moyenne, un projet met de 8 à 12 mois à se concrétiser. La date de dépôt du dossier de proposition technique et financière fixe le prix de rachat de l’énergie par EDF pour 20 ans. « Nous invitons les agriculteurs prêts à franchir le pas de prendre contact avec nous au plus vite car le temps presse. Fort est à parier que d’ici un à deux mois, les prix de rachat de l’électricité actuellement de 0,44 € ou à 0,37 € le kWh s’aligneront sur nos voisins européens...» • Propos recueillis par Juliette JAURÉGUY
.CONTACT:
Pour plus de renseignements sur les accompagnements du photovoltaïque de la Chambre d’Agriculture ou les formations existantes, contacter : Laurent CONDAT. Tél. 05 55 21 55 53
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Dans ce souci de clarté pour les agriculteurs corréziens et de minimisation des risques pour la pérennité de leurs exploitations, la chambre d’agriculture de la Corrèze accompagne dans leurs démarches les porteurs de projets d’installation photovoltaïque. « Depuis septembre 2009, beaucoup de dossiers ont été déposés. Beaucoup n’étant pas adapté à l’agriculture ou représentants de trop lourds investissements n’ont jamais vu le jour. Notre équipe aiguille les porteurs de projets sur des installations raisonnables et réalisables. L’objectif est d’assurer un revenu complémentaire et non de contracter des dettes difficilement remboursables et mettant en péril les exploitants agricoles, » explique Laurent Condat, chef de projet photovoltaïque. Aussi, la chambre d’agriculture propose aujourd’hui différentes solutions pour équiper les toitures des bâtiments agricoles de panneaux photovoltaïques. De l’investissement à la location il est possible de valoriser les toitures des bâtiments, selon les moyens de chacun.
TERRITOIRES
BAUX RURAUX... APPLICATION AUX PETITES PARCELLES :
Le nouvel indice des fermages
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La Loi de Modernisation Agricole du 27 juillet 2010 a réformé le principe de départementalisation des fermages et institue un nouvel indice national des fermages, supprimant toute référence aux indices départementaux. L’indice national des fermages, constaté par arrêté ministériel du 27 septembre 2010, pour les échéances à compter du 1er octobre 2010, est fixé à 98,37 pour une base 100 en 2009, soit une baisse de 1,63% par rapport à 2009. Cette réforme n’a cependant pas d’incidence sur les minima et maxima des loyers des baux, lors de la conclusion des nouveaux, qui Maxima / ha Minima / ha
Zone 1 84,97 € 16,96 €
continuent d’être fixé par arrêté départemental : Arrêté préfectoral du 15 octobre 2010 relatif aux baux ruraux pour l’année 2010 concernant la location des terrains (voir tableau ci-dessous) ainsi que la location des maisons d’habitation et des bâtiments d’exploitation (consultable sur www.limousin.synagri.com rubrique juridique ou auprès de Mme Lanot 05 55 21 55 53). Pour les baux contractés pour des terrains seuls à compter du 1er octobre 2010 et jusqu’au 30 septembre 2011, les maxima et minima sont fixés par hectare, aux valeurs actualisées suivantes : Zone 2 111,50 € 22,14 €
Zone 3 126,58 € 25,38 €
Zone 1 : Cantons de Bort-les-Orgues, Bugeat, Égletons, Eygurande, Lapleau, Laroche-Canillac, Meymac, Neuvic, Sornac, Ussel. Communes de Chaumeil, L’Église-aux-Bois, Eyrein, Lacelle, St-Hilaire-les-Courbes, Sarran, Veix, Vitrac. Zone 2 : Cantons d’Argentat, Beaulieu, Beynat, Brive-Sud, Larche, Mercœur, Meyssac, St-Privat, Tulle-Sud. Communes d’Affieux, Ayen, Bar, Beaumont, Brignac-la-Plaine, Chabrignac, Chamberet, Chameyrat, La Chappelle-aux-Brocs, Corrèze, Cosnac, Dampniat, Estivaux, Favars, Juillac, Lascaux, Louignac, Le Lonzac, Madranges, Malemort, Meyrignac-L’Église, Naves, Orgnac-sur-Vézère, Orliac-deBar, Perpezac-le-Blanc, Peyrissac, Rilhac-Treignac, Rosiers-de-Juillac, St-Augustin, St-Bonnet-la-Rivière, St-Hilaire-Peyroux, St-Robert, St-Salvadour, Segonzac, Soudaine-Lavinadière, Treignac, Tulle, Venarsal, Vignols, Yssandon. Zone 3 : Cantons de Donzenac, Lubersac, Uzerche. Communes de Chamboulive, Chanteix, Concèze, Lagraulière, Objat, Perpezac-le-Noir, Pierrefitte, St-Aulaire, St-Bonnet-L’Enfantier, St-Clément, St-Cyprien, St-Cyr-la-Roche, St-Germain-lesVergnes, St-Jal, St-Mexant, St-Parroux-L’Ortigier, St-Solve, Seilhac, Troche, Ussac, Varetz, Vars-sur-Roseix, Vigeois, Voutezac.
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Le champ d’application du statut du fermage qui s’appliquera désormais aux petites parcelles ayant fait l’objet d’une division depuis moins de 9 ans. L’article L. 411-3 du code rural qui voit sa rédaction évoluée, excluait les petites parcelles de l’application des règles du statut du fermage relatives à l’établissement, à la durée et au prix du bail. La nature et la superficie maximum des parcelles concernées par cette exclusion étant définies par arrêté de l’autorité administrative après avis de la commission consultative des baux ruraux. Or, il arrive qu’une division de l’exploitation, faisant suite par exemple à une succession, fasse passer les parcelles en résultant en-dessous du seuil fixé par l’arrêté départemental, lesquelles peuvent alors échapper à l’application du statut du fermage et remettre en cause l’équilibre économique d’une exploitation agricole, mettant alors en péril la pérennité de celle-ci. La nouvelle rédaction prévoit désormais que l’exclusion définie à l’article L. 411-3 du code rural ne s’applique aux petites parcelles concernées par une telle division qu’au bout d’une durée de neuf ans.
INFOS EMPLOI
Poussières de bois et prévention Les poussières de bois représentent un risque reconnu en scierie. Il est donc nécessaire de mettre en place des moyens de prévention. La MSA du Limousin accompagne les entreprises dans leur démarche. Les poussières de bois dont la taille (granulométrie) est faible constituent un danger avéré. L’inhalation de ces poussières peut provoquer des cancers de l’ethmoïde (os situé à la partie supérieure des fosses nasales) et des sinus. Des mesures de prévention sont indispensables afin de combattre ce risque à la source. Une chronologie d’intervention logique est à respecter : • déterminer la granulométrie des poussières produites, leur localisation d’émission et les lieux où elles sont susceptibles d’être inhalées par les opérateurs ; cette recherche est confiée à un cabinet spécialisé ; • engager une réflexion avec les personnes concernées : le chef d’entreprise, le responsable de production, les opérateurs, les fournisseurs de matériel,… afin de trouver les techniques les mieux appropriées pour réduire, capter, éliminer les particules dangereuses ; • mettre en place les moyens techniques et organisationnels efficaces et réalistes pour protéger les opérateurs.
L’appui de la MSA Les services de prévention des risques professionnels et de santé au travail accompagnent les scieries dans cette démarche dans le cadre de contrats de prévention ; ces contrats prennent en compte les aménagements matériels, les actions de formation, les diagnostics et études. L’appui financier de la MSA porte sur la partie sécurité et santé au travail. •
LES POUSSIÈRES DE FOIN Outre les poussières de bois, les salariés agricoles peuvent être également exposés aux poussières de foin. Ces poussières s’avèrent dangereuses lorsqu’elles contiennent des moisissures issues du stockage de foin mal séché (été humide). Ces moisissures se fixent sur les bronches et provoquent une allergie et une réaction immunitaire. Les symptômes sont différents suivant le stade d’évolution de la maladie : essoufflement, toux, légère fièvre et frissons, sensation de malaise, douleurs musculaires et articulaires, perte d’appétit. Il ne faut pas les négliger, car, mal soignée, cette maladie peut conduire à l’invalidité voire à une issue fatale. Les moyens de prévention sont, premièrement de rentrer du foin sec, ensuite d’éviter le plus possible le contact avec ces poussières par la mécanisation de la manutention du foin, le mouillage des poussières avant le nettoiement des fenils, le port du masque anti poussière. Plus largement l’exposition à tous types de poussières (céréales, paille, ensilages…) peut s’avérer dangereuse. Les services de santé sécurité au travail de la MSA du Limousin sont à votre disposition pour tout complément d’information.
Informations professionnelles, formations...
Employeurs : pour lecture et abonnement gratuit de votre salarié Vous êtes salarié(e) de la production agricole de la Corrèze. Nous souhaitons connaître votre adresse postale ou internet pour vous apporter une information gratuite et régulière, correspondant à votre profession.
POUR VOUS INFORMER La Chambre d’Agriculture va mettre en place une communication spécifique destinée aux salariés de la production agricole au travers : - de son site internet : www.limousin.synagri.com - de mails ciblés sur vous avec des liens renvoyant sur les nouveautés du site - de courriers si vous n’êtes pas connecté(e) à internet - de ce magazine avec cette page dédiée.
POUR VOUS PROPOSER DES FORMATIONS COURTES, PRES DE CHEZ VOUS ET ADAPTEES A VOS BESOINS Vous pourrez ainsi recevoir chez vous tous les documents concernant votre actualité, vos droits et les informations administratives utiles.
Si vous êtes intéressés, n’hésiter pas à prendre contact avec Gladys FROMENTIN pour lui transmettre vos coordonnées complètes : Chambre d’Agriculture de la Corrèze - Service Formation Emploi • Immeuble Consulaire Puy Pinçon 19000 TULLE • tél. 05.55.21.54.60 • E.mail : gladys.fromentin@correze.chambagri.fr
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MSA du Limousin - Risques professionnels
Chambre d'Agriculture de la Corrèze Siège à Tulle : Immeuble Consultaire Puy Pinçon BP 30 - 19001 TULLE CEDEX Tél. 05 55 21 55 21 - Fax 05 55 21 55 55 Courriel : accueil@correze.chambagri.fr
Bureau de Brive : Immeuble Agriculture-Service ZI Cana Ouest - Rue Jules Bouchet - 19100 BRIVE Tél. 05 55 86 32 33 - Fax 05 55 86 32 19 Courriel : brive.cda19@correze.chambagri.fr
Bureau d’Ussel : Immeuble consulaire de l’Odine 6, avenue de la Résistance- 19200 USSEL Tél. 05 55 46 78 46 - Fax 05 55 46 78 33 Courriel : ussel.cda19@correze.chambagri.fr
Votre Chambre d’Agriculture à domicile :
www.limousin.synagri.com De l’info, des conseils, des expertises de terrain : la bonne information au bon moment Le site des Chambres d’agriculture du Limousin compte déjà 616 abonnés corréziens soit 522 agriculteurs et 94 partenaires (administrations, collectivités territoriales, lycées…) et au total 866 abonnés pour le Limousin.
Synagri offre des outils simples et performants, des conseils qui favorisent l’autonomie et l’ouverture. Venez découvrir les dernières informations sur synagri : • L’actualité réglementaire, l’actualité des filières corréziennes… • Les conseils en gestion de l’herbe et fourrages, en fruits et légumes, en grandes cultures, mais aussi en production bovine, ovine et porcine… • Les bulletins de santé du végétal, les bulletins réglementaires sur les produits phytosanitaires… • Nos publications : références technico-économiques, études et articles… • Les cotations hebdomadaires (évolution des prix sur 3 ans) • Notre catalogue de formation, les évènements et manifestations agricoles de la région
Contact et inscription : Anne Marie DUMAS-VIVIER (05 55 21 55 41 ) - synagri.contact@correze.chambagri.fr