L'Écoute n°143 - Septembre / Octobre 2020

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N°143

L’écoute / Septembre - Octobre 2020

En direct de la mairie

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Souvenir

Adieu à notre ami « Jeannot » Disparu le 8 août 2020 dans sa 93ème année, Jean Albarel était un héros de guerre, un citoyen engagé dans le devoir de mémoire, un mélomane et un grand lecteur Jean Albarel n’était qu’un tout jeune homme lorsqu’il rejoignit les rangs des français qui choisirent de se battre pour défendre notre patrie. A dix-sept ans et demi, il abandonna ses études de médecine pour rejoindre la résistance et affronter les soldats allemands. Puis il devint infirmier pour le 114ème bataillon médical de la 14ème division d’infanterie. Il connut l’horreur du champ de bataille et risqua sa vie au nom de la Liberté. Jean Albarel était l’un des derniers témoins de cette sombre période de notre Histoire, et avait obtenu plusieurs médailles pour son courage. Le 8 juin 2015, date du 70ème anniversaire de la libération de la France et de l’Europe du joug nazi, il avait reçu des mains du maire Alain Ferrand la médaille de la ville du Barcarès, en guise de reconnaissance pour sa bravoure. L’année suivante, le colonel Fernando Sendra lui remettait le titre de la Reconnaissance de la Nation. Il avait également fait l’objet d’un livre témoignage intitulé « Cinq français libres se souviennent », écrit par Serge Bismuth, vice-président du souvenir français pour le HautFenouillède. Jean Albarel passa son enfance à Montastruc-la-Conseillère en Haute-Garonne, et était resté très attaché à ses racines. Il avait deux sœurs, Huguette et Gilette. Après l’armistice de 1945, il travailla dans la capitale avant de s’installer à Toulouse où il termina sa carrière dans la sécurité, à l’hôpital de Rangueil. Depuis 40 ans, le Barcarès était devenu sa ville de cœur et d’adoption. Il vivait dans une petite maison près de la mairie avec Gilette dont il était très proche. Après la disparition de cette dernière en 2016, qui l’affecta profondément, il trouva refuge dans ses passe-temps favoris : la musique et la lecture. Jean Albarel était également bénévole pour la municipalité, et avait créé de solides liens avec de nombreux barcarésiens. Il était pourtant très discret, animé d’une grande gentillesse, et c’est ainsi que nous nous souviendrons de lui… ■

Dépôt de gerbe du maire Alain Ferrand et de son adjoint Frédéric Aloy aux côtés des sénateurs Jean Sol et François Calvet

Stèle des rapatriés d'Afrique du Nord

Cérémonie du souvenir

Un public fidèle était présent à ce rendez-vous du 1er samedi de septembre devant la stèle dédiée aux rapatriés d’Afrique du Nord, square Robert Castel La municipalité est restée fidèle à ce moment de recueillement cher au cœur de nos amis Pieds-noirs. Parmi l’assemblée, de nombreuses personnalités avaient fait le déplacement comme les sénateurs Jean Sol et François Calvet. On notait également la présence d’Edouard Jebhart, délégué aux anciens combattants, représentant le maire de Perpignan, ainsi que des présidents d’associations comme Philippe Benguigui pour ZPLM (Zakhor pour la Mémoire), ou encore Amar Meniker pour le collectif Harki, aux côtés de messieurs Dahoud, Benahmou, Djibli, tous fils de Harki. En préambule, un dépôt de gerbe et une minute de recueillement à la mémoire du regretté Pierre Aloy, ancien président de l’amicale des Pieds-

noirs du Barcarès, fut observée. Elle fut suivie de l’allocation du maire, rappelant la génèse de cette cérémonie soulignant l’extraordinaire capacité de résilience de ces familles, rendant hommage à « une communauté européenne avant l’heure, vivant en ‘bonne entente’, toutes religions confondues, reconnaissant en chaque femme et chaque homme une même dignité, partageant les valeurs de notre République de liberté, d’égalité, de fraternité ». Au lendemain du 150ème anniversaire de la 3ème République française, célébré au Panthéon par le président de la République Emmanuel Macron, le maire a souhaité partager avec l’assemblée les mots de ce dernier, des mots de circonstance au regard du caractère républicain de cette cérémo-

nie : « La République est une volonté, jamais achevée, toujours à reconquérir, un combat chaque jour recommencé. » Avant de procéder à la bénédiction des couronnes de fleurs lors des dépôts de gerbes, le père Jean Clavaguera a délivré un beau message empreint d’humanité et d’espoir : « Merci pour ce que vous êtes. Maintenez toujours la flamme très haut, que le Seigneur vous bénisse et vous garde sur les seuls chemins qui soient les plus sûrs, ceux de la foi, de l’espérance et de l’amour. » Après les dépôts de gerbe, l’interprétation de la Marseillaise et du chant « Les africains » par le Réveil barcarésien et Michel Carminati, chacun a échangé autour de l’anisette de l’amitié pour évoquer les doux souvenirs d’autrefois. ■

Souvenir

Notre amie Ginette s’en est allée…

C’est une nouvelle figure barcarésienne qui s’est éteinte en la personne de Gilette Galaup, notre gardienne de la flamme de la Saint Jean, ex-présidente du club Les Lamparos Nous étions nombreux en notre église Notre Dame de Bon secours le 10 août dernier afin de rendre un dernier hommage à madame Ginette Galaup, enlevée à l’affection des siens dans sa 89ème année. Ginette comptait parmi ces barcarésiennes de souche qui se plaisaient à raconter le temps jadis. A plusieurs reprises, elle avait répondu avec gentillesse à nos questions : pour nous parler des Noëls d’autrefois, ou encore de la vie quotidienne et de ce Barcarès tel qu’elle l’avait connu : les cultures maraîchères du Mas de l’Ille, l’occupation allemande, ou encore la fête du village avec le casament tremblant. Son témoignage fait d’ailleurs partie du livre Mémoires du Barcarès. Sa personnalité affirmée servait un grand cœur qui savait

accueillir toutes les bonnes âmes bien intentionnées. Elle était fière de sa ville, une fierté qu’elle partageait avec celles et ceux qui aiment Le Barcarès. Pendant 16 ans elle avait été la présidente du club Les Lamparos. Elle nous racontait avec espièglerie, aux côté de Lola Vigou de 17 ans son aînée, les voyages et les anecdotes « du bon temps » avec cette bonne humeur qui faisait du bien. Elle ne manquait pas de nous saluer lorsque nous nous croisions ; ses accolades affectueuses nous manquent déjà, tout comme ses éclats de rire. Nous partageons la peine de sa famille, notamment de son fils André, ancien conseiller municipal, et de Lucile, sa belle-fille, retraitée des employés communaux. ■


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