PROPRIOCEPTION ET APPRENTISSAGES Guylaine Bédard et Joël Lemaire
POSTURA 2013
Une méthode innovante en accord avec les neurosciences pour aider l’enfant en difficultés d’apprentissage
posture debout, de la marche et du langage, puis de la lecture et de l’écriture. Les neurosciences s’accordent aujourd’hui pour définir une base développementale commune à un grand nombre de troubles
Nous connaissons tous les cinq sens : la vue,
d’apprentissage et mettent en évidence
le goût, l’ouïe, le toucher et l’odorat. Il existe
l’importance des troubles sensoriels
pourtant un « sixième sens », si familier et
survenant précocement dans le
naturel qu’il nous est la plupart du temps
développement de l’enfant. Diverses études
inconscient et pourtant quasiment
scientifiques démontrent que nos sens étant
indispensable pour vivre : la proprioception.
faillibles, des erreurs dans le traitement des
La proprioception, la perception que le corps a de lui-même dans l’espace, est l’une de nos sources de connaissance les plus importantes, car on ne pense pas seulement
informations sensorielles sont possibles, mais qu’elles sont généralement faciles à corriger grâce au concours simultané de l’ensemble de nos sens.
avec notre cerveau, mais aussi avec notre
Chez l’enfant souffrant de troubles
corps. Nous sommes constamment soumis à
d’apprentissage, notamment de dyslexie,
un ensemble de stimulations qui activent
une incohérence entre les différents canaux
divers récepteurs sensoriels, et notre cerveau
d’informations sensorielles résulterait du
doit avoir une représentation extrêmement
nombre trop important d’erreurs causées
précise de la configuration corporelle en
par un trouble de la proprioception. Dès
cours s’il veut pouvoir aisément traiter des
lors, ces nombreux biais perceptifs
fonctions beaucoup plus complexes. Entre
affecteraient le traitement de ces
tous nos sens, c’est à la proprioception que
informations, leur automatisation par le
revient le rôle de mettre en relation les
cerveau et l’élaboration des fonctions de haut
différents capteurs (tels que la bouche, l’œil,
niveau comme la mémoire et l’attention.
l’oreille et le pied) les uns par rapport afin que le cerveau puisse les situer très
Le traitement proprioceptif vise, dans un
précisément et avoir ainsi une connaissance
premier temps, à synchroniser les diverses
globale du corps. C’est grâce à la
sources sensorielles impliquées dans le
proprioception, par exemple, que le cerveau
développement du langage à partir des
connaît la position de la main et des doigts
différents capteurs du système. Dans un
de l’enfant qui écrit pour l’aider à parfaire
deuxième temps, la reprogrammation neuro-
son écriture. Elle représente ainsi la base
proprioceptive se poursuit par
essentielle sur laquelle reposent tous les
l’entraînement de ces informations
autres sens pour assurer le développement
sensorielles pour restaurer les capacités
harmonieux de l’enfant : acquisition de la
d’automatisation du cerveau.
LA PROPRIOCEPTION
LE PREMIER DE NOS SENS
« AGENT DE LIAISON » DE NOS SENS
Le système proprioceptif est archaïque et il représente un moyen de sauvegarde
La mémoire dépend de ce que nos sens
pour l’espèce humaine comme pour
nous rapportent à chaque instant sur les
bien d’autres espèces animales vivant
relations entre le corps et
sur Terre. Il est indispensable pour la
l’environnement. Nos sens participent
survie, car il permet de détecter toute
tous à l’intégration des apprentissages
variation du milieu, même minime, et
par l’entremise de nos différentes
d’y répondre très rapidement par cette
perceptions. Mais chacun de nos sens a-
réaction qui consiste à « fuir ou
t-il la même importance? Sans doute
combattre ». Un tel système possède
pas, et la proprioception, ce « sens du
donc des qualités sensorielles qui ne
corps », premier et fondateur, aurait un
s’estompent pas et que nous
rôle bien particulier au carrefour de tous
conserverons notre vie durant. De plus,
nos autres sens en les unifiant dans un
il est au cœur de l’interdépendance
système global : le système
permanente entre perception et action,
proprioceptif.
car il assure la cueillette et le traitement de l’information pour le traduire en action tout en permettant au cerveau de localiser avec précision les autres capteurs sensoriels entre eux.
LE SENS DE LA GRAVITÉ Ce « sixième sens », composé de récepteurs ultra-sensibles, est présent dans tout l’organisme de manière diffuse et il renseigne le cerveau sur la position des différents segments corporels entre eux et dans l’espace environnant. Il est par conséquent à l’origine de la perception du corps à l’aplomb, de l’organisation de la posture et des différentes perceptions, visuelle et auditive.
LE SYNDROME DE DÉFICIENCE POSTURALE (SDP) La description du syndrome de déficience posturale (SDP) d’origine proprioceptive résulte de recherches menées au Portugal il y a trente ans. L’existence d’un SDP et des nombreux troubles posturaux qui l’accompagnent est constamment retrouvé lors de difficultés d’apprentissage, notamment de la dyslexie.
PROPRIOCEPTION ET NEUROSCIENCES
La théorie proprioceptive et les troubles d’apprentissage Cette théorie présente l’avantage de rassembler des signes communs à de nombreux troubles d’apprentissage et de les considérer globalement comme des dysfonctions neurocognitives développementales dont la dyslexie représente l’élément central. Cette proposition est tout à fait en accord avec les orientations de la recherche actuelle en neurosciences, et le traitement qui en découle est à la base d’un savoir-faire clinique très répandu en Europe.
L’élaboration du langage C’est en comprenant comment se structure le langage, en particulier le traitement des sons isolés (appelés phonèmes) qui constituent les mots, que nous pourrions mieux cerner pourquoi cette déficience intervient si souvent indépendamment des autres facultés intellectuelles. Voici quelques illustrations partielles qui pourront sans doute éclairer la compréhension de mécanismes fondamentaux très complexes. La perception du langage se base sur l’utilisation des informations visuelles (notamment la lecture labiale) et auditives. L’intelligibilité est meilleure en présence de lecture labiale, même chez le sujet normo-entendant. Le rôle de la vision et de l’audition dans la perception du langage n’est pas une simple facilitation, mais une réelle intégration, comme cela est démontré par l’effet McGurk.
LES ILLUSIONS AUDITIVES : L’EFFET MCGURK Si, dans un film, l’image est celle d’une personne disant « VA » en gros plan, et que la bande son est celle d’une personne disant « BA », vous entendrez probablement « VA ». Ce que vous voyez influence ce que vous entendez. C’est ce qu’on appelle l’effet McGurk. Il a été constaté avec des couples de syllabes suffisamment proches, comme VA/BA, mais aussi FA/DA ou BA/GA, etc. En présence d’informations contradictoires, celui des cinq sens qui domine n’est pas toujours celui qu’on imagine. Dans le cas de l’effet McGurk, la vue l’emporte sur l’ouïe et, pour le même son, nous fait interpréter « BA » ou « FA », selon que l’image correspond à une personne prononçant l’un ou l’autre. L’effet McGurk est connu depuis les années 1970. Le plus étonnant est sans doute que des enfants qui ne parlent pas encore soient sensibles à cet effet. Une publication de 1997 montre par exemple l’effet Mc Gurk chez des enfants de 5 mois seulement. L’effet McGurk se produit en présence de contradictions entre les informations visuelles et auditives sur le plan de l’articulation et peut revêtir plusieurs formes. Si, par exemple, l’information visuelle donne des renseignements provenant de la partie antérieure de la bouche alors que le son émis est articulé
à l’arrière de celle-ci, la perception globale en sera modifiée. Si un montage vidéo montre une personne articulant « BA », mais que le son émis correspond à « GA », la perception du téléspectateur peut varier. Pour certains, l’illusion de perception correspondra à une fusion entre un son articulé en avant et en arrière dans la bouche , correspondant à la perception globale des sons « FA » ou « DA », ou à une combinaison des deux phonèmes sous forme d’un « BGA » ou « GBA ». Quelquefois, la perception résultante du son sera dominée par l’information visuelle (capture visuelle); les personnes entendent ce qu’elles voient. L’effet McGurk est alors absent.
Lieu d’intégration audio-visuelle L’intégration audio-visuelle se produit déjà à un niveau bas du système nerveux : dans le colliculus supérieur.
Dans cette structure sous-corticale dont le rôle est de diriger les récepteurs sensoriels de la tête vers des objets d'intérêt, des neurones répondent à différentes modalités sensorielles, dont certains ont une réponse intégrative. Ces neurones multimodaux sont distribués dans plusieurs réseaux du cerveau, entre autres dans la région pariétale, autour du sulcus temporal supérieur, et dans les lobes frontaux. Il s’agit d’une région multi-sensorielle d’intégration intervenant après le cortex auditif primaire. Cette zone s’active en présence de langage, mais ne s’active pas en
Lorsque l’information visuelle ne modifie pas la perception auditive (capture auditive); le sujet perçoit le son « GA ». L’effet McGurk démontre que la catégorisation phonétique dépend de la vue et non pas exclusivement de l’ouïe.
présence de bruit. Le cortex auditif, sensible au langage, semble correspondre à une structure de décodage de la parole. Il élaborerait des représentations neuronales d’objets sonores qui sont spécifiques à la voix et au langage.
Ces objets sonores intègrent dans cette
LES NEURONES MIROIRS
structure multimodale des informations visuelles liées à l’analyse des
Les neurones miroirs sont considérés
mouvements labiaux. Il s’agirait d’une
comme une découverte majeure en
étape indispensable pour mettre en
neurosciences. Les neurones miroirs
route les réseaux neuronaux du
sont une catégorie de neurones du
traitement ultérieur du langage dans
cerveau qui présentent une activité aussi
l’hémisphère gauche. L’expérience
bien lorsqu’un individu exécute une
auditive précoce est nécessaire au
action que lorsqu’il observe un autre
développement d’un réseau bien
individu exécuter la même action. Il
structuré et bien cohérent. L’activité des
suffirait en quelque sorte de voir faire
aires auditives et visuelles est modulée
pour apprendre à faire. Or, la région
par l’interaction des stimulations
cérébrale où l’on trouve ces neurones
auditives et visuelles.
miroirs chez le singe correspond, chez l’humain, à une région du cerveau dont
Effet McGurk et dyslexie
on connaît depuis longtemps l’importance du rôle dans le langage. À
De récentes recherches menées à Toulouse, en France, auprès d’un groupe de dyslexiques âgés de dix ans et de deux groupes de normo-lecteurs, ont permis de constater un retard dans la trajectoire développementale des dyslexiques.
cette localisation particulière associée au
Comme le démontrent ces expérimentations, les possibilités de conflits sensoriels existent dès le plus jeune âge, puisque nos sens sont faillibles et peuvent présenter des biais perceptifs importants qui dépendent de multiples facteurs, en particulier du trouble de la proprioception.
congénères et, d’autre part, ils facilitent
Notons d’ailleurs la forte éventualité génétique d’un tel trouble puisque l’incidence de dyslexie dans la fratrie d’un individu atteint serait de 40 % et, chez les ascendants au premier degré, de 25 à 49 %.
langage s’ajoutent deux autres indices qui font dire à plusieurs que les neurones miroirs pourraient jouer un rôle dans l’évolution et l’apprentissage du langage : d’une part, ils nous renseignent sur les intentions de nos l’imitation du mouvement de leurs lèvres et de leur langue.
La mémoire corporelle
SYNCHRONISER NOS SENS
Malgré le fait que nous associons d’abord le langage à des sons plutôt qu’à des mouvements, le phénomène de la parole est en premier lieu une activité motrice. Quand un enfant imite ses premiers mots, on remarque, contrairement au perroquet qui imite lui aussi des mots, qu’il se fie beaucoup à l’aspect « gestuel » de la bouche de l’adulte qui prononce le mot plutôt qu’au seul aspect acoustique des sons émis. Pour certains chercheurs, il semble de plus en plus évident que la grande facilité qu’ont les enfants à imiter les mots nouveaux vient de leur aspect moteur.
C’est en modifiant la configuration des différents capteurs du système proprioceptif impliqués dans le traitement sensoriel de premier niveau qu’il sera possible de réduire l’importance des biais perceptifs et de faciliter les apprentissages.
LE TRAITEMENT PROPRIOCEPTIF Une des caractéristiques intéressantes de la proprioception est sa capacité de reprogrammation. Celle-ci peut se faire en intervenant directement sur la peau et les muscles (thérapie manuelle sensorielle, maintien de postures, exercices, etc.), mais aussi en agissant par l’intermédiaire des organes des sens qui participent avec elle au sein du système proprioceptif : les yeux, la bouche et la peau de la sole plantaire.
Les leurres sensoriels Comme il s’avère très souvent nécessaire de régler plusieurs capteurs entre eux afin de « recalibrer » le système proprioceptif, les stimulations sensorielles seront conjointement effectuées à partir des différentes « entrées » du système. Ces stimulations, telles des leurres pour « tromper le cerveau » seront maintenues en place le temps de l’installation et de la mise en mémoire du nouveau paramétrage souhaité.
1. Savoir où placer sa langue
2. Mettre les yeux d’accord
Le changement de mode alimentaire,
Dans le cas d’un trouble perceptif
vers l’âge de 18 mois, correspond à une
visuel, il est possible de tromper en
nouvelle étape du développement
quelque sorte le cerveau à l’aide de
posturo-moteur qui s’accompagne d’un
lunettes équipées de prismes. Le fait de
changement de la posture linguale avec
décaler l’image provoquera un léger
l’installation d’une ventilation
changement de tension des muscles
exclusivement nasale en même temps
concernés. Cette nouvelle information
que l’acquisition d’une marche
proprioceptive recalera le cerveau entre
équilibrée avec une posture corporelle
la vision centrale rétinienne et la vision
verticale.
périphérique.
Les « alphs » Les alphs sont des stimulations
Les lunettes à prismes
mécaniques très discrètes de la muqueuse labiale, obtenues grâce à une surépaisseur collée sur la face vestibulaire des incisives qui provoque une modification importante, immédiate et non spécifique du contrôle postural. Ces fines stimulations sont posées très facilement et sans aucun inconvénient par l’orthodontiste dans le but de modifier la proprioception orale et de fait même, la posture linguale.
Prescrites par un optométriste formé à cette approche, ces lunettes pourront comporter aussi les corrections habituelles éventuelles. Elles seront portées durant la période d’acquisition des apprentissages. Hormis un réglage plus fréquent au début, le port de ces lunettes s’avère très confortable et l’enfant trouve rapidement un avantage à les porter.
3. Sentir le sol sous ses pieds
ENTRAÎNER ET AUTOMATISER NOS SENS POUR APPRENDRE
La gravité
1- L’équilibre postural Le pied est un capteur important du système postural pour l’aplomb à la
L’équilibre postural et le sens du
gravité. Entre autres fonctions, il
mouvement dépendent en grande partie
équilibre le poids du corps au sol, assure
de l’acquisition du sens de la gravité dès
la stabilité en régulant les fines
l’âge de deux ans. L’intégration de
oscillations posturales, sans oublier son
nombreux réflexes posturaux et
rôle dynamique lors de la marche.
l’installation d’un tonus musculaire équilibré témoignent de l’organisation du système proprioceptif et de sa maturation neurologique indispensables à la gestion de la posture et à la précision du geste. La prise de conscience de la verticalité du corps et
Les « semelles de posture »
des bonnes postures usuelles, ainsi que les bonnes techniques de respiration
Le port de semelles de posture est
seront enseignées à l’enfant et des
souvent nécessaire durant une certaine
exercices d’équilibre seront pratiqués.
période pour rééquilibrer le contact plantaire et favoriser l’intégration d’un nouveau schéma postural. Ces semelles ne sont pas des orthèses et leur but n’est pas de corriger directement la biomécanique plantaire. Elles sont constituées de microreliefs de 1 à 4 mm d’épaisseur servant à équilibrer les sensations issues de la plante du pied. Des conseils pour une marche équilibrée
2. Une gymnastique pour le cerveau
seront prodigués simultanément. Comme son nom l’indique, le Brain Gym est basé sur un ensemble de mouvements simples et ludiques. Ils peuvent être pratiqués par tous et améliorent l’utilisation du cerveau dans son ensemble. Cette méthode est née de
la compréhension de l’interdépendance
dont le développement est retardé
entre le mouvement, l’acquisition du
significativement chez l’enfant
langage et les résultats scolaires. Le
dyslexique. Le Brain Boy est un appareil
travail s’effectue sur 3 dimensions : la
qui permet de voir et d’entendre
latéralité, la focalisation et le centrage.
différents signaux visuels et
La latéralité, par exemple, est liée à la
acoustiques. L’interprétation de ces
capacité de coordonner les efforts des
différents signaux émis mesurant les
hémisphères, droit et gauche, surtout
qualités d’une bonne perception visuo-
dans les domaines, visuel, auditif et
auditive il est donc possible d’effectuer
kinesthésique. Cette coordination est
un entraînement quotidien à domicile
indispensable pour la lecture, l’écriture
grâce à ce simple appareil.
et la communication.
3- Renforcement de
l’automatisation cérébrale La deuxième étape de la reprogrammation neuro-proprioceptive sera franchie par le renforcement de l’automatisation des informations sensorielles reconfigurées. L’effet McGurk nous montre à quel point l’équilibre entre nos sens est fragile et du fait du trouble proprioceptif de nombreux réseaux immatures doivent être renforcés pour acquérir une bonne automatisation des fonctions de base. Des scientifiques allemands ont mis au point une méthode simple pour évaluer précisément les déficits du traitement des informations spatio-temporelles
4. Cerveau droit - cerveau gauche L’intégration de haut niveau, quant à elle, sera rendue efficiente pour le plein essor des fonctions exécutives et intellectuelles par facilitation du transfert inter-hémisphérique.
Pour une meilleure lecture
renvoie ensuite des renseignements sur son propre fonctionnement.
La « lecture synchrone latéralisée » par Lateral Trainer. Cette méthode consiste,
C’est cette notion de retour
à l’aide d’un casque d’écoute, à faire
d’information ou de rétroaction
entendre un texte à un enfant qui doit le
qu’exprime le terme de feedback. Le
lire à haute voix en même temps qu’il
cerveau, alerté sur son activité, se
l’entend. De cette manière il perçoit
réorganise et des changements positifs
aussi sa propre voix, uniquement dans
surviennent, d’ordre psychique ou
le casque. L’avantage de cette méthode
physique.
consiste à ce que les voix du modèle et de l’enfant passent continuellement d’une oreille à l’autre de façon opposée. Ainsi, quand la voix du modèle passe dans l’oreille gauche, l’enfant entend la sienne dans l’oreille droite et inversement. Ce va-et-vient acoustique favorise le synchronisme informationnel entre les deux hémisphères cérébraux et
Le NeurOptimal®
donc leur collaboration pour les fonctions supérieures.
Le NeurOptimal® est une méthode récente et particulière de neurofeedback, absolument sans danger. Elle se distingue essentiellement par le fait qu’elle ne s’intéresse qu’à la variabilité du cerveau, c’est-à-dire aux caractéristiques de ses fluctuations, sans
4- La régulation centrale par neurofeedback Le neurofeedback est une approche découverte au début des années 70 aux États-Unis qui permet d’aider le cerveau à se réorganiser de lui-même pour mieux fonctionner. Au moyen d’électrodes placées sur le crâne, le système analyse l’activité électrique du cerveau et lui
rechercher à détecter des écarts de niveau par rapport à un cerveau « standard ».
UN PLAN D’INTERVENTION
et ludique afin de ne pas alourdir
PERSONNALISÉ
l’emploi du temps de l’enfant en difficulté.
Évaluation L’équilibre postural est le reflet de la perception spatio-corporelle. Son étude est complétée par celle des différentes perceptions : visuelle, auditive et vestibulaire. Le protocole de la reprogrammation neuro-proprioceptive résulte de ce bilan initial et permet de déterminer l’ordre des différentes interventions.
Collaboration interdisciplinaire La mise en place des « leurres sensoriels » sur les capteurs impliqués impose la participation de professionnels spécialisés et formés à cette méthode. Ces interventions pluridisciplinaires demeurent toutefois simples, peu coûteuses et organisées suivant la progression des résultats. Cette collaboration s’étendra plus globalement aux différents
Accompagnement thérapeutique
professionnels intervenant auprès de l’enfant, soit l’orthophoniste,
Le développement postural et cognitif
l’orthopédagogue, et plus
de l’enfant se structurant par étapes
particulièrement aux enseignants qui
successives durant la croissance, les
demeurent l’élément central de toute
résultats du programme seront évalués
réussite scolaire.
avec régularité. La partie initiale du programme, qui consiste à pratiquer des exercices pour stimuler les différentes fonctions sensorielles, s’étend généralement sur trois mois et comporte au moins une session par semaine de travail encadré chez Postura. Le travail quotidien à faire à la maison sera simple
CONCLUSION
pour cent d’enfants en difficultés d’apprentissage, sans compter bien
Le traitement proprioceptif : un espoir L’enseignement de cette méthode est dispensé depuis 2009 à Dijon en France
entendu tous ceux dont les efforts incessants leur permettent de maintenir encore un niveau de réussite acceptable.
par l’université de Bourgogne dans le
Les améliorations constatées lors de la
cadre d’un diplôme universitaire
mise en œuvre du traitement
intitulé : Perception-Action-Troubles
proprioceptif démontrent que la
des Apprentissages. Plus d’une dizaine
dyslexie n’est que l’expression d’un
de milliers d’enfants dyslexiques ont été
trouble plus large, présent depuis le
traités par cette méthode en France et différentes études ont été menées
plus jeune âge : le syndrome de déficience proprioceptive, communément
conjointement par l’université et des
appelé SDP. Il apparaît donc de plus en
cliniciens sur le suivi à plus long terme
plus utile d’examiner la mise en place du
de ces enfants. Le traitement
développement postural et moteur chez
proprioceptif est en cours de validation
l’enfant dès son plus jeune âge afin de
grâce aux travaux scientifiques menés
pouvoir détecter très tôt la potentialité
actuellement en collaboration avec le
de ces troubles et de pouvoir agir ainsi
laboratoire de L’INSERM « U1093
en amont, car dans ce domaine il vaut
Cognition, Action et Plasticité sensori-
effectivement mieux prévenir que
motrice ».
guérir.
Marcher, parler, penser : moteur de la réussite L’avenir des jeunes qui préoccupe actuellement la société et les pouvoirs publics se joue dans la petite enfance. Les troubles d’apprentissage sont le prélude à des échecs scolaires parfois irrémédiables, responsables d’une insertion sociale impossible. Pourtant, une telle situation peut être évitée si les difficultés rencontrées par les enfants dès l’âge préscolaire sont identifiées et prises en charge précocement et de façon adaptée. Les dernières données publiées au Québec font état d’un taux de vingt
Notes complémentaires Rapport entre proprioception et dyslexie Le rapport entre la proprioception et la dyslexie est le fruit de travaux de recherche d’experts d’origine portugaise, menés dans les années 1980 par le Dr Martins da Cunha. Depuis le début des années 2000, en France, le traitement de la proprioception selon cette méthode s’est répandu et est maintenant enseigné dans le cadre du Diplôme Universitaire, Perception-Action et Troubles des Apprentissages de l’Université de Bourgogne (Dijon-France), associé aux travaux de recherche du Laboratoire de L’INSERM « U1093 Cognition, Action et Plasticité sensori-motrice ». Plus d’une dizaine de milliers d’enfants dyslexiques ont été traités par cette méthode en France et différentes études ont été menées conjointement par l’université et des cliniciens sur le suivi à plus long terme de ces enfants. Parallèlement à ces travaux sur la proprioception, d’autres études menées en Allemagne par la Faculté de Médecine de Hanovre démontrent l’intérêt d’entraîner ces fonctions sensorielles de base afin de les automatiser et de faciliter le traitement cérébral de haut niveau.