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LA NÔTRE
La quête de la nature de la vie, de son origine sur Terre et, au-delà, des conditions favorables à son émergence constitue un horizon constant de la science. Cette quête, aussi ambitieuse qu’étourdissante, entend répondre à la question : « Sommes-nous seuls dans l’Univers ? » Mais au fait, qui est ce « nous » ? Des êtres conscients, bien sûr. Des êtres vivants, plus simplement. Quoique définir le vivant n’a rien de simple. La question de notre solitude doit en effet, pour devenir saisissable par la science, être posée autrement : qu’est-ce que la vie ? Dès lors tout se complique : de quels indices signalant la vie doit-on se mettre en quête ?
Sur Mars, l’annonce de la découverte de molécules rappelant les composés organiques connus sur Terre a récemment défrayé la chronique. Il s’agit bien là de possibles indices de vie – ou d’étapes menant possiblement à la vie – authentiquement extraterrestres. Si ce n’est que la vie pourrait prendre des formes bien différentes – empruntant, pourquoi pas, d’autres voies que la chimie du carbone. Aujourd’hui, chimistes, biologistes, physiciens croisent leurs réflexions pour définir ce que devront détecter les capteurs de nos sondes, télescopes et robots, sur Terre ou ailleurs. Notre dossier balise ces nouveaux horizons du vivant, et détaille le modèle chimique répondant aux quatre critères caractérisant la lyfe, proposition renouvelée de définition de la vie, s’appliquant à celle que la Terre abrite… et à d’autres formes, éventuellement. Ces nouvelles variations sur le vivant auraient sans doute passionné le mathématicien John von Neumann, lui qui entreprit de fécondes recherches sur ce qui pourrait rendre des machines capables de se reproduire. Une passionnante biographie, tout juste parue, rend évidente la modernité de ces travaux. On doit aussi à von Neumann des avancées essentielles en informatique et en logique. Nul doute que les algorithmes de nos intelligences artificielles l’auraient intéressé. D’autant plus quand ils sont mobilisés, comme c’est le cas depuis quelques semaines, pour identifier d’éventuels indices de communication intelligente dans les données issues de l’observation d’étoiles lointaines, analysées par le programme Seti (Search for extra-terrestrial intelligence). Des indices d’autres vies que la nôtre… et d’autres esprits que les nôtres. n
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