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L’amour est dans le pré

Petits rongeurs monogames, les campagnols des prairies renouvellent notre compréhension de la façon dont naissent l’attachement… et l’amour !

Le campagnol des prairies est un petit rongeur du Midwest américain connu pour s’installer en couple, une tendance rare chez les mammifères. Les couples développent un attachement profond, partagent un nid et élèvent ensemble leurs petits. En laboratoire, un campagnol en couple que l’on a séparé de son compagnon s’efforce de le rejoindre. Les campagnols des prairies font même preuve d’une sorte d’empathie pour leurs partenaires : ils deviennent inquiets lorsque ces derniers sont stressés et se réconfortent mutuellement par le contact. Comme la pandémie l’a mis en évidence, de tels liens sociaux sont également essentiels au bien-être des humains. Des chercheurs s’intéressent à ces rongeurs singuliers pour comprendre comment les relations ont un impact profond sur la santé.

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Grâce aux progrès biomédicaux des dernières décennies, les scientifiques observent les neurones en action. En manipulant l’activité des gènes avec précision, ils sont capables d’examiner les fonctions de gènes individuels dans des régions spécifiques du cerveau. Avec le campagnol des prairies comme sujet, des chercheurs apprennent ainsi comment les liens se tissent, comment les premières années de la vie façonnent les relations et pourquoi nous souffrons lorsqu’elles se défont.

Bien sûr, les campagnols des prairies ne sont pas des humains. Ces connaissances soulèvent donc une question. Comment ce minuscule rongeur hirsute, un peu plus petit qu’une balle de tennis et couramment confondu avec une taupe, une souris ou un rat, est-il devenu

L’ESSENTIEL LES AUTEURS

> Depuis plusieurs années, on sait que l’ocytocine, surnommée l’« hormone de l’amour », et son récepteur cérébral interviennent dans l’attachement d’un couple de campagnols.

> On s’aperçoit aujourd’hui que le mécanisme d’attachement est bien plus complexe, et qu’il se produit même chez des campagnols sans récepteur de l’ocytocine.

> Non seulement les circuits cérébraux de la récompense interviennent, mais aussi des gènes et des régions cérébrales impliquées dans l’apprentissage et la mémorisation.

> L’amour humain serait composé d’un noyau émotionnel similaire enrichi par l’activité d’autres aires cérébrales impliquées dans l’empathie et la compréhension de l’autre.

STEVEN PHELPS directeur du Centre du cerveau, du comportement et de l’évolution à l’université du Texas à Austin, aux États-Unis

ZOE DONALDSON chercheuse en neurosciences comportementales à l’université du Colorado-Boulder, aux États-Unis

DEV MANOLI psychiatre à l’université de Californie à San Francisco

Les campagnols des prairies choisissent un seul partenaire avec lequel ils partagent un nid et élèvent leurs petits. Pour étudier la formation et la stabilisation de ce lien, les chercheurs attachent un individu d’un couple et regardent si l’autre le rejoint ou lui préfère un campagnol inconnu.

L’ESSENTIEL

> Peut-on faire passer une courbe par un ensemble de points donnés ? La question mobilise les mathématiciens depuis des siècles. Deux jeunes chercheurs américains proposent la démonstration d’une inégalité qui y répond.

> Cette inégalité indique par combien de points, au maximum, il est possible de forcer une courbe donnée à passer.

> La démonstration s’applique à tous types de courbes. Quatre font exception, que les deux mathématiciens expliquent.

L’AUTRICE CLÉMENTINE LAURENS journaliste scientifique

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