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UNE JEUNESSE RELATIVISTE

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PICORER À

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Sur la base d’un récent sondage, il semble que les jeunes Français ont moins confiance dans les sciences que leurs aînés. Au point d’accepter que tout soit possible… est en effet frappant que ceux qui nient clairement que ce soit une science sont plus nombreux (30 %) que ceux qui se disent seulement « plutôt en désaccord » (21 %). La plus grande part d’hésitants parmi ceux qui affirment que l’astrologie est une science me paraît un indice suggérant que ces répondants n’ont pas une idée précise de ce qu’est une science.

De même, je ne dirais pas que « force est de constater que les effets bénéfiques de la recherche scientifique sur la société sont de moins en moins bien perçus », mais plutôt que les effets néfastes sont davantage mis en relief et cela en raison même des nombreux messages alarmant sur les thèmes de l’environnement et des entreprises liées aux pesticides et aux médicaments.

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Un sondage récent * de l’Ifop pour la fondation Jean -Jaurès sur « le rapport à la science […] » des jeunes Français de 11 à 24 ans a mis en évidence qu’ils sont bien plus sceptiques que leurs aînés sur « les bienfaits de la science » et qu’ils ont davantage tendance à croire aux pseudosciences Ces résultats rappellent ceux d’autres enquêtes qui ont aussi montré une tendance moins forte chez les jeunes à affirmer que la science apporte plus de bien que de mal ou que les vaccins sont efficaces et sûrs. Le sondage Ifop confirme également d’autres résultats classiques de sondages américains, canadiens et européens : par exemple que le niveau élevé d’éducation est fortement lié aux attitudes positives envers les sciences, alors que les croyances religieuses y sont défavorables

Cela étant, il est bien connu que la formulation des questions influe sur le choix des réponses. Ainsi, à la question de savoir si « la science apporte plus de mal que de bien », il est probable que plusieurs répondants confondent science et technologie De même , il vaut mieux distinguer « la science » et « les scientifiques », car tous les sondages (tant en Europe qu’en Amérique du Nord) confirment que la confiance dans les scientifiques reste largement majoritaire parmi la population Cette profession est en effet toujours la mieux classée, loin devant les politiciens et les journalistes…

Avoir l’esprit scientifique ne signifie pas douter de tout

L’ambiguïté du terme « science » au singulier se reflète d’ailleurs dans les réponses à la question « L’astrologie estelle une science ? », à laquelle 12 % des 18-24 ans répondent « tout à fait d’accord » et 37 % « plutôt d’accord ». Alors que le rapport conclut que « 49 % des jeunes estiment que l’astrologie est une science » , je ferais une autre lecture Outre que certains confondent « astronomie » et « astrologie », le mot-clé ici est « plutôt », qui suggère une incertitude Il

Ce qui frappe dans les réponses des jeunes est leur tendance à accepter comme possible à peu près n’importe quoi . Or cette attitude sceptique me paraît être l’effet d’une conviction assez répandue selon laquelle le « respect » et « l’ouverture d’esprit » impliquent de ne jamais remettre en cause ou même critiquer les « croyances » des autres, même celles qui paraissent farfelues Tout se passe comme si les jeunes d’un côté se croyaient justifiés d’opiner sur tout au nom d’une affirmation de soi en principe légitime et en se fiant seulement à leurs sentiments et, d’un autre côté, poussaient le relativisme jusqu’à accepter que la Terre soit, après tout, peut-être plate ou que les Américains ne soient peut-être jamais allés sur la Lune. En somme, ils pensent – à tort – que l’esprit critique ou scientifique est synonyme de douter de tout Or ce doute hyperbolique constitue une dérive du véritable esprit scientifique qui, devant un fait que des personnes distinctes ont confirmé par plusieurs méthodes indépendantes, considère plutôt qu’il devient irrationnel de douter. n

* https://www.jean-jaures.org/publication/ la-mesinformation-scientifique-des-jeunesa-lheure-des-reseaux-sociaux

L’ESSENTIEL L’AUTRICE

> Au moins 1 % de la population mondiale mime ses rêves durant son sommeil, parfois jusqu’à mettre en danger sa vie ou celle de son conjoint.

> Dans plus de 80 % des cas, les personnes atteintes de ce trouble développent une maladie neurodégénérative de type Parkinson dix à quinze ans plus tard.

> Grâce à la détection de ce signe avant-coureur de telles pathologies, les neuroscientifiques espèrent freiner leur évolution en les traitant plus tôt.

> L’étude de ce trouble fournit aussi une piste pour contourner les freins moteurs qui entravent les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

DIANA KWON journaliste indépendante basée à Berlin

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