EN VUE La sculptrice Odile Mir fait revivre son mobilier en acier chromé imaginé dans les années 1970

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Portrait de famille

Assise dans le fauteuil “Filo” (LOMM éditions), Odile Mir savoure ce travail de réédition réalisé avec sa petite-fille. Les lattes en pin teinté en jaune qui recouvrent le sol de la maison de l’artiste ont inspiré la charte graphique de leur maison d’édition.

Claire Israël

ODILE MIR

Magicienne de l’acier

TOUTE SA VIE, LA SCULPTRICE A DOMPTÉ LES TIGES DE MÉTAL. AUJOURD’HUI, ELLE RÉÉDITE, AVEC SA PETITE-FILLE LÉONIE ALMA MASON, UNE COLLECTION DE MOBILIER DESSINÉ DANS LES ANNÉES 70. RÉCIT D’UNE AVENTURE INTERGÉNÉRATIONNELLE.

D’hier et d’aujourd’hui

Pour ce premier chapitre, cinq pièces ont été sélectionnées : le lampadaire “Duo”, le fauteuil “Filo” en deux tailles et son repose-pieds, ainsi que le porte-revues “Filo”. Le poisson rouge ‘Black Moor’ dans son bocal est un clin d’œil aux publicités Prisunic des années 70.

« Il y a trois ans, ma grand-mère a eu l’envie de rééditer un fauteuil qu’elle avait créé dans les années 1970. Mais elle trouvait ça trop compliqué. Qui mieux que moi pour l’aider ? » s’amuse Léonie Alma Mason, architecte d’intérieur. La jeune femme commence par fouiller dans les souvenirs, les archives et les objets stockés dans le sous-sol de la maison familiale. Elle y découvre que sa grand-mère, sculptrice reconnue, a été, durant quelques années, designer pour Prisunic.

Ebahie par la quantité et surtout l’élégance de ce mobilier, Léonie décide de mettre toute son énergie dans ce projet. Une aubaine même, pour elle qui a toujours eu en tête de lancer sa maison d’édition ! Débute un véritable travail d’archéologue pour retrouver dessins, images, prototypes, mobilier, et les faire authentifier. Elle redessine certaines pièces pour les mettre au goût du jour et trouve en France les artisans dédiés – « Il y a très peu de personnes qui travaillent encore le chrome de nos jours ; ce fut un vrai casse-tête », explique Léonie. Malgré ses 94 ans, Odile Mir est très investie dans le projet. « Elle m’envoie des maquettes par courrier, sur lesquelles elle annote ses suggestions et ses interrogations. Parfois, elle y ajoute des croquis ou un choix de matériaux ! »

Avec la tige d’acier chromée comme fil rouge, la première collection est composée de cinq pièces réunies sous le label LOMM éditions, mélange des initiales de Léonie et d’Odile. L’assise du fauteuil “Filo” est réalisée en cuir non traité, voué à se patiner au fil des années, tandis que le lampadaire “Duo” est l’édition inédite d’un prototype. En parallèle, petite-fille et grand-mère éditeront un ouvrage rassemblant photos d’archives et documents, avant une exposition à la Joyce Gallery à Paris, à la rentrée. Une épopée familiale aux airs de chasse aux trésors... QRens. p. 172.