Serengo n°10

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€ ,50

seulement À TABLE ! Les 10 saveurs à ­goûter dans sa vie J’AI TESTÉ Les atouts santé des algues

SEPTEMBRE N° 10

REVALORISATION DES RETRAITES Comment ça marche ?

JE PEUX OU PAS ? Utiliser une ordonnance périmée

20 PAGES

ARTHROSE 25 conseils pour

prévenir et soulager

3’:HIKSTF=[UXZU[:?k@a@b@a@k";

Santé Nutrition Forme

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NOUVEAU

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ÉDITO

Anne Gillet Rédactrice en chef

Septembre

© L. VILLERET ; ISTOCK/GETTY IMAGES.

Voyage, voyage ! Serengo prend le large. Cap sur la Californie, ses plages, ses cactus, ses villas mythiques... Trop loin ? Partons alors pour l’île de Pâques... au fin fond des Côtes-d’Armor ! À Carnoët, de joyeux compères ont décidé d’honorer, à travers d’immenses statues de granit, les saints locaux. On les a rencontrés pour vous. Tout comme ces quatre mamies qui, chaque année, embarquent 20 de leurs 32 petits-enfants en colo « maison ». Voyager toujours mais sans bouger de chez soi – en découvrant ces étonnantes saveurs à tester au moins une fois dans sa vie. Direction la Chine et son œuf de cent ans, l’Italie et ses lamelles de thon séché... ou le jardin et son pollen ! Et même nos sandwichs maison sont du voyage avec leurs parfums norvégien ou oriental. Une dernière escapade ? Celle entreprise par Anaïs ou Alain. C’est en écoutant leur anesthésiste leur raconter une virée sur la Côte basque ou au bord d’un lac qu’ils ont vécu leur opération... totalement (et littéralement) hypnotisés !

SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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SOMMAIRE N° 10 SEPTEMBRE 2016

À GAGNER

• 1 semaine dans les Alpes

au Club Vacances Bleues Serredu-Villard-Chorges • des Pass Famille pour le château de Canon (Calvados) • des tablettes Facilotab • des box gourmandes Cuisine Actuelle • des Kit Beauty Summer Rendezvous Skin’minute

p. 38

p. 149

6  C’ÉTAIT HIER

26 août 1959 : l’aviatrice Jacqueline Auriol devient supersonique.

8  LA LISTE DE MES ENVIES

On prend la clé des champs ! Testé pour vous : la canne défense.

RETROUVEZ

LA NEWSLETTER

serengo

Découvrez chaque jour notre sélection d’infos... pour bien commencer la journée ! p. 57 www.serengo.net

O

© ISTOCK/GETTY IMAGES (3) ; SIPA. COUVERTURE : K. VEY/JUMP FOTOAGENTUR. ERRATUM COUVERTURE SERENGO N  9 : GETTY IMAGES.

14  LE GRAND DÉFI Ils recréent l’île de Pâques à coups de burin. Un Breton fait ériger des colosses de granit à l’effigie des saint locaux...

EXPLORER LE MONDE BOUGE, NOUS AUSSI !

20  ON S’EN MÊLE Notre petit journal.

32  C’EST NOTRE

24  FOLIE DOUCE Mamie sait faire de chouettes colos ! Chez ces quatre grand-mères, les vacances, c’est une affaire de famille.

ÉPOQUE Langue de bois : le nouveau mot d’ordre ? « Croissance négative », « fin de vie »... Quand la réalité est dure à avaler, désormais, on l’affadit.

28  CULTURE NET

36  C’EST DÉJÀ

Remplir son frigo depuis son canapé. Evernote : le calepin virtuel, les bons plans...

DEMAIN L’Hyperloop, l a supernavette pour voyager à plein tube.

p. 44 38  ON DÉCOLLE Californie du Sud, l’océan aux portes du désert. Road-trip hors des sentiers battus. 44  LA GRANDE

INTERVIEW François Morel : « L’humour, c’est d’abord se moquer de soi-même. »

CE NUMÉRO CONTIENT UNE CARTE JETÉE VENTE AU NUMÉRO ET UN ENCART WP PRISMA MEDIA JETÉ SUR UNE SÉLECTION D’ABONNÉS.

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016


VIVRE !

SANTÉ - FORME - NUTRITION BIEN-ÊTRE - MÉDECINES DOUCES

126  AU SCANNER Dossier spécial arthrose : 25 conseils pour prévenir la maladie et soulager.

p. 58

COMPRENDRE DE L’UTILE ET DU PAS SI FUTILE POUR SE SIMPLIFIER LA VIE

51  VU DE

L’INTÉRIEUR La musique, c’est pas du pipeau ! Elle nous fait un effet fou.

54  QUELLE

FAMILLE ! u secours, mon mari A ressort ses vieux shorts. Mes petits-enfants : à table en famille ?

Mes parents râlent ? C’est bon pour eux !

58  LA QUESTION

DU MOI Ces gestes qui en disent (trop) long sur nous. Notre corps aussi a un langage. 62 DÉCODAGE Produits des abbayes : tous saints ?

64 C’EST

DANS L’AIR Les dix saveurs à goûter une fois dans sa vie. Ail noir, pollen, pissenlit, coq vierge...

68  FÉE MAISON SOS pépins. N os astuces. Objets malins. Les nouveautés. Déco. Sobrement chic.

LE GUIDE DU QUOTIDIEN

RETRAITE, DROIT, ASSURANCES… p. 74 à 84 EN COUVERTURE Dossier : les coups de pouce pour soulager les aidants. LA FICHE DU MOIS Combien de temps pour utiliser une ordonnance ? J’ÉCONOMISE ! 4 astuces pour réduire ses frais bancaires. Conso. Devises, euros, chèques, cartes bancaires... Le mode d’emploi pour payer à l’étranger.

Héritage. Dissimuler un héritier, une fausse bonne idée. Assurances. Une mutuelle pour mon animal, c’est cher ? Droit. Peut-on photographier ce que l’on veut... et qui l’on veut ? Argent. Les précautions à prendre pour revendre des bijoux en or. Conso. Facture d’eau délirante ? Faites appel au médiateur. Retraites. Vers un nouveau gel. Mémo. Chiffres, rendez-vous... tout ce qu’il faut savoir.

134  DES MOTS

SUR LES MAUX J’ai été opéré sous hypnose. Nos témoins racontent leur expérience d’hypnosédation.

138

DÉCOUVERTES Vaccins du futur : génétiques ou curatifs, sous forme de spray, de patch...

142

NATURELLEMENT VÔTRE Les super-pouvoirs des algues. Des plantes aux multiples atouts santé.

144  1 PROBLÈME 2 SOLUTIONS Reposer les yeux fatigués. 145  ON SE

BOUGE L’Aquagym.

146  NUTRITION Soja, amandes... les (bonnes) alternatives à la viande.

PROFITER PETITS PLAISIRS ET GRANDS BONHEURS

86  MA MODE Les chemises sont de mise. Des pochettes qui pétillent.

106  FLASH-BACK

Grandes Jorasses, une cordée en enfer. 1971 : deux alpinistes bloqués une semaine sur la face nord.

90  MA BEAUTÉ Des pieds bichonnés. Déos : une nouvelle vague de fraîcheur.

114  BON APPÉTIT !

94  PASSIONS Des carnets de voyage pour mieux croquer la vie.

118  BOUILLON

98  JEUX

INTERDITS ? Au lit, on ne renonce pas, on s’adapte !

102  JE VOUS

­EMMÈNE... Flâner à La Rochelle.

Des sandwichs q ui nous font voyager...

DE CULTURE À visiter, à voir, à lire, à écouter.

150  NOS JEUX 154  LE GOÛT

DES AUTRES Association Vacances & Familles, des congés pour se reconstruire.

SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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C’ÉTAIT HIER

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016


26 août

1959

Toute la base d’Istres retient son souffle. L’aviatrice a pris les commandes d’un Mirage III, un avion militaire, et son programme d’essai du jour prévoit une accélération jusqu’à Mach 2. Plus de 2 400 km/h, deux fois la vitesse du son ! Pas de quoi effrayer la pimpante quadragénaire, mariée au fils du président Vincent Auriol. Elle a depuis longtemps délaissé les salons mondains pour découvrir l’ivresse des cieux. Après avoir franchi le mur du son en 1953, va-t-elle réussir ce nouvel exploit ? Mission accomplie. Quelques minutes après le décollage, la Française devient la première femme à atteindre Mach 2. Avant Jacqueline Cochran, sa grande rivale américaine, à laquelle elle dispute le titre de fille la plus rapide de l’air. Cette FLORENCE LE MÉHAUTÉ fois, c’est elle qui triomphe. Cocorico. •

© GAMMA-KEYSTONE VIA GETTY IMAGES.

Jacqueline Auriol devient supersonique


LA LISTE DE MES ENVIES

BELLES PLANTES

Établi de jardinage en plastique polyamide, 37 x 78 cm. Ikea, 60 €.

À TABLE

Tablier en coton. Seasalt Cornwall, 21 €.

ODORANT

Savon Skin Garden. Palmolive, 1,50 € les 100 g.

PRATIQUE

Couteau avec lame inoxydable, L 55 mm. Victorinox, 17 €.

Faisons campagne ! Farniente à l’ombre des pommiers, pique-nique bucolique ou soirée au jardin... Cet été, on prend la clé des champs. LUCIE KRAMER

PIQUANT

Broche coccinelle en coquillage peint. Marion Godart, 9 €.

PAS SI BÊTE !

Roll-on piqûres d’insectes bio. Nature & Découvertes, 7,50 €.


PLEIN LA VUE Lunettes de soleil en acétate. Lafont, 188 €.

PRINTANIER

Sac en cuir. Ted Baker, 245 €.

BUCOLIQUE

Montre plaquée or et cuir. Olivia Burton, 120 €.

Chemise en coton. Gant, 170 €.

DESIGN

Mangeoire et nichoir, 13 x 14 cm. Truffaut, 12 €.

© JUAN ROBERT ; FABIEN SARAZIN ; EELCO SCHOUTEN. LES PRIX SONT DONNÉS À TITRE INDICATIF.

C’EST LE BOUQUET !

MINUTE PAPILLON

Set de table en mélaminé. L’Air de Paris, 22 €.

L’HEURE DE LA SIESTE

Chilienne en teck naturel avec repose-tête. Ethimo, 395 €.

FRUITÉ

Vin blanc bio. Fruits and Wine, 15 € les 75 cl.

MISE AU VERT

Bougie cire végétale, 50 heures. La Belle Mèche, chez Fleux, 30 €.

SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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LA LISTE DE MES ENVIES

FLORAISON DE LUMIÈRE

Set de 3 bornes LED. Luminaire, 20 €.

À FLEUR DE PEAU

Sandales en toile. Couleur Pourpre, 110 €.

NOMADE

Matelas de sol en coton, 90 x 185 x 5 cm. Home Autour du monde, 185 €.

ESPRIT HERBIER

GOURMAND

Lait corporel fleur de vigne et pépin de raisin. Concept Provence, 19 €.

Fauteuil Chloé et table basse en résine tressée et structure aluminium. Jardiland, 890 € et 170 €.

© EDWIGE LAMY ; IMAGIE_SA. LES PRIX SONT DONNÉS À TITRE INDICATIF.

PAUSE DOUCEUR

Pantalon en polyester. 3 Suisses, 40 €.

RAFRAÎCHISSANT

Soupe glacée du verger. Giraudet, 6,10 €.

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016

Retrouvez notre carnet d’adresses p. 153


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LA LISTE DE MES ENVIES

TESTÉ POUR VOUS

La canne d éfense Tout ce que vous avez sous la main (parapluie, sac, stylo...) peut vous aider à vous protéger. On l’a vérifié ! DIANE MOTTEZ

© ISTOCK/GETTY IMAGES.

OBJECTIF, MUSCLER SA CONFIANCE EN SOI La self-défense consiste à acquérir des gestes réflexes pour réagir, dans l’urgence, à une agression. Elle sert également à mieux analyser l’environnement, à être plus objectif sur ce qui semble à risque, à dédramatiser certaines situations... Bref, à gagner en confiance !

VOTRE ARME SECRÈTE, C’EST VOUS ! La canne défense s’adapte à la réalité des seniors conscients que leurs aptitudes physiques déclinent : à 50 ans ou 80 ans, on n’a pas le même corps, on ne peut plus faire ce qu’on faisait avant. Les leçons, qui durent une heure, permettent d’évaluer ses forces et ses faiblesses, de savoir utiliser des objets du quotidien et d’adopter les bonnes postures pour se sortir d’une position délicate. Comptez trois à six mois pour être à l’aise. 12

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

TOUS LES COUPS SONT PERMIS... Basé sur des mises en situation réalistes, le cours se veut ludique et participatif. On apprend à esquiver en regroupant ses bras autour de la tête, à tomber sans se faire mal, mais aussi à surprendre un adversaire en lui mettant sa canne sous le menton, en lui donnant des petits coups de pieds dans les jambes, voire en lui enfonçant les doigts dans les yeux... Le but n’est évidemment pas de terrasser l’autre grâce à sa force, mais bien d’échapper à sa menace par de petites astuces efficaces. Et de pouvoir se mettre à l’abri et appeler à l’aide.

PRÊT À VOUS LANCER ? Cerise sur le gâteau, les stages sont également l’occasion de pratiquer une activité physique. Une bonne façon de lutter contre la perte d’autonomie. Pour trouver une association à proximité de chez vous, faites fonctionner le bouche-à-oreille ou renseignez-vous auprès de l’Association nationale de self-défense (ANSD) sur le site France-self-defense.com. MERCI À JEAN-LOU MONOT, INSTRUCTEUR À L’ASSERAP (PARIS).


D’Arles à Nice découvrez les beautés d’une région où profiter de la vie reste sacré

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016

© LIONEL LE SAUX/SIPA.

LE GRAND DÉFI


Ils recréent

l’île de Pâques à coups de burin Ils sont vraiment fous ces Bretons ! Depuis 2008, un prof à la retraite et un jeune banquier font ériger des statues monumentales de saints dans la campagne costarmoricaine. Objectif : atteindre le millier. FLORENCE LE MÉHAUTÉ SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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Après des débuts chaotiques, saint Clair voit le jour. Ça s’arrose ! Ce n’est pas Philippe Abjean (photo au centre), créateur de la Vallée, et Patrick Le Guen, l’un des premiers sculpteurs, qui diront le contraire.

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n trouve bien sur l’île de Pâques, au milieu­ de l’océan Pacifique, 1 042 statues géantes... Alors pourquoi pas 1 000 en plein cœur des terres bretonnes ? C’est le vœu de Philippe Abjean. Depuis 2008, ce professeur de philosophie à la retraite pilote un projet hors normes : La Vallée des saints, un parc peuplé de sculptures à l’effigie des saints bretons, implanté à Carnoët, une commune de 750 habitants située dans les Côtes-d’Armor, à une demi-heure de route de Morlaix. Vous avez dit mégalo ? « Dans le temps, on faisait des choses bien plus démesurées : des cathédrales, par exemple », défend Patrice Le Guen, l’un des sculpteurs engagés depuis le début. « Les Bretons ne sont bons que dans la démesure, assure l’intéressé qui, bien que né de mère champenoise, vit à Saint-Pol-deLéon, dans le Finistère, depuis ses 3 ans. Qui aurait cru qu’on pouvait créer à Carhaix le plus gros festival de musique de France [Les Vieilles Charrues, ndlr] ? »

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

Rien ne l’effraie. Surtout pas les contradictions. La Vallée des saints se situe sur... une colline, surmontée d’une ancienne motte f­éodale. «  Vallum signifie fortification en latin, a­rgue-t-il. Il y a bien une vallée des Rois et des Reines en Égypte ! » Le site possède a­ujourd’hui 76 statues taillées dans le granit. On est loin du compte, mais ces colosses qui semblent contempler les champs et clochers à perte de vue impressionnent. Leurs créateurs ont pu laisser libre cours à leur imagination. Seul point commun, leur monumentalité : 3 à 5 mètres de hauteur, 15 à 20 tonnes sur la balance. Certains ressemblent à des druides, d’autres à des Inuits. Sainte Gwenn s’affiche avec trois seins et autant d’enfants dans les bras : selon la légende, la providence l’aurait dotée d’un mamelon supplémentaire pour nourrir tous ses petits en même temps. Cet étonnant parc n’aurait sans doute jamais vu le jour sans la rencontre de Philippe Abjean et Sébastie­n Minguy. « Je préparais des livres d’histoire sur les communes du NordFinistère quand j’ai fait la connaissance de Philippe, explique ce dernier, 34 ans, chargé

© LIONEL LE SAUX - J. CHEADLE/SOLENT NEWS & PHOTO AGENCY/SIPA.

LE GRAND DÉFI


Au milieu de ces colosses aux pieds de granit, on ne sait plus à quel saint se vouer !

de clientèle dans une banque bretonne. Il m’a parlé de ce projet qui lui trottait en tête depuis une dizaine d’années. Le défi de lancer quelque chose de complètement fou et d’unique m’a tout de suite plu. » Lui y voit la possibilité de développer le tourisme dans ce coin peu fréquenté, tout en mettant la culture régionale en avant. « Auparavant, on se racontait les légende­s des saints au coin du feu, abonde Philippe Abjean. C’est une mythologie équivalente à celle des Grecs. La ville d’Ys, submergée par les eaux, vaut bien l’Atlantide ! »

Comme on connaît ses saints, on les honore... La dimension spirituelle compte aussi pour l’ancien enseignant, qui a déjà relancé le Tro Breiz, un pèlerinage entre les sept évêchés de Bretagne. « J’aimerais que le site devienne un lieu sacré mais ça ne se décrète pas, énoncet-il sagement. Pour l’instant, c’est l’auberge espagnole : il y a autant d’athées que de catholiques­, de passionnés de druidisme, d’histoire... Et ça me va. » L’Église catholique n’a d’ailleurs pas eu son mot à dire. L’entreprise n’a pas débuté sous les meilleurs auspices. « Un cabinet d’études canadien avait conclu à son échec », s’amuse le retraité de 63 ans. Les Bretons s’entêtent. Aucune ­collectivité ne peut investir ? Qu’importe. Ils fondent une association reconnue d’intérêt

général et puisent dans leur carnet d’adresses pour trouver des mécènes. Les sept premières statues, représentant les saints fondateurs de la région (Malo, Samson, Brieuc, Tugdual, Pol Aurélien, Corentin et Paterne) voient le jour grâce à leurs écots et à un don en pierres brutes des granitiers locaux. La ville de Carnoët est choisie dans un second temps, après un appel à candidatures. « Sa centralité géographique nous intéressait, poursuit Philippe Abjean. Le site est exceptionnel et le maire, aujourd’hui décédé, s’est montré très enthousiaste. C’était aussi la plus petite des communes volontaires, ce qui ajoutait un défi supplémentaire, car on ne pouvait pas compter sur son aide financière. » Leurs tracas ne s’arrêtent pas là. Un des premiers sculpteurs missionnés, en désaccord avec les fondateurs, prend la poudre d’escampette avec ses statues. En octobre 2009, seuls six géants prendront place autour de la motte féodale, lors de l’ouverture au public. Le septième saint les rejoindra plus

Et si vous financiez une statue ? La liste des saints en attente de financement est détaillée sur le site de l’association. Chaque sculpture coûte 13 000 € mais il n’y a pas de montant minimum pour les dons, déductibles à 66 % des impôts. En contrepartie, chaque bienfaiteur voit son nom inscrit dans le guide officiel, sur Internet et sur un panneau à La Vallée des saints. À partir de 6 500 €, le donateur peut choisir son sculpteur, le type de granit qui sera utilisé et faire graver un mot de dix lettres (maximum) sur l’œuvre !


© LIONEL LE SAUX/SIPA (2).

LE GRAND DÉFI

tard. Le mois suivant, la sous-préfecture de Guingamp ordonne la fermeture du site, pour des raisons de sécurité. Et si les sculptures tombaient sur les visiteurs ? Au vu de leur poids, il y a peu de risques. Mais encore huit mois s’écoulent avant de pouvoir résoudre ce problème administratif. Il faut alors trouver de nouveaux mécènes pour financer les prochaines œuvres. Des entreprises locales mettent au pot (Armor Lux, le Crédit agricole de Bretagne, À l’aise Breizh...). Des particuliers, aussi, qui souhaitent sceller une histoire d’amour ou de famille dans le granit. Des habitants s’unissent même pour obtenir l’effigie XXL du patron de leur commune.

Une réputation taillée dans le roc Petit à petit, la fréquentation augmente. 132 000 personnes ont admiré les saints en 2015, entre 170 000 et 200 000 sont attendues en 2016 : des scolaires, des cars de voyageurs âgés, des curieux qui viennent maintenant de plus en plus loin... « On va accueillir un groupe de Lille en septembre, et peut-être de La Ciotat­, se réjouit Philippe, le patron du bar-tabac-restaurant Ty Korn, à Carnoët. Sans la Vallée, nous n’aurions sans doute pas tenu le coup avec mon épouse. » L’entrée du parc est gratuite* « et le restera », Philippe Abjean y tient. 18

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

Plusieurs fois par an, les visiteurs peuvent admirer les sculpteurs à l’ouvrage, à l’entrée du site, dans le fracas des meuleuses et des coups de burin. Les artistes ont un mois pour acheve­r leur œuvre. « C’est très physique. J’ai perdu douze kilos en trois mois l’année dernière », confie Cyril Pouliquen, ancien maçon qui réalise sa première création seul. Les chantiers participent à la transmission de savoir-faire : les novices épaulent les plus aguerris, avant de se lancer en solo l’année suivante. En 2018, l’association mise sur une centaine de statues pour fêter ses dix ans. À ce rythme, il faudra un siècle pour boucler le projet. Pas de quoi doucher l’enthousiasme des deux fondateurs et autres bénévoles. « C’est notre Sagrada Familia ! », réplique Philippe Abjean, jamais à court de métaphores. Il bûche déjà sur un nouveau projet d’envergure, une « cité du nouveau monde » qui reproduirait, à Langonnet, dans le Morbihan, les habitats traditionnels des populations évangélisées par les missionnaires des XIXe et XXe siècles. Sa retraite tranquille peut attendre. • * 24 H/24, 7 J/7. VISITES GUIDÉES (5 €/PERS.) POUR LES GROUPES DE 10, L’ÉTÉ POUR LES INDIVIDUELS. INFOS : LAVALLEEDESSAINTS.COM.

Un paysage à faire damner un saint, dont on profite 7 jours sur 7... et 24 heures sur 24 !


La colo des grand-mères

Escapade en Rencontre avec Californie du Sud François Morel

SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

© ISTOCK/GETTY IMAGES ; SIPA.

Le monde bouge, nous aussi !

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ON S’EN MÊLE

Notre petit

Ces informations nous ont étonnés, fait sourire ou indignés. D’ici ou d’ailleurs, voici tout ce qui a retenu notre attention ce mois-ci. BÉNÉDICTE AUBRY, FLORENCE LE MÉHAUTÉ, PIERRE MOREL ET DIANE MOTTEZ

ÇA VOUS T ENTE ?

Faire les puces avec sa souris, c’est

tendance

© ISTOCK/GETTY IMAGES ; LALEMANT PHOTOGRAPHY ; ICEROLL.

C

’est devenu la nouvelle re­ ligion des Français. Le di­ manche matin, ils se pressent dans les vide-greniers et les brocantes à la recherche de bibelots anciens­, d’objets de seconde main ou de trésors dotés de ce fameux supplément d’âme si précieux. Aucun doute, la chine, c’est in ! Mieux que ça, c’est connecté. Depuis quelques mois, les puces de Saint-Ouen (Paris) ont ouvert leur plate­ forme de vente en ligne avec le site eBay. Une sacrée (r)évolution pour cette institution ancestrale dont on retrouve les premières traces en 1870. Désormais, chacun peut flâner autour des étals des marchés Biron ou Paul Bert sans quitter son fauteuil. Côté ­ambiance, on est loin du compte mais question efficacité, il n’y a pas photo. On clique, on paie et on reçoit sa com­ mande à domicile. Autre spécialiste du 20

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

bric-à-brac, Emmaüs s’offre également une vitrine sur le Net (label-emmaus.co). À compter du 1er octobre 2016, le site proposera une sélection labellisée par l’association. Sur le principe de la bro­ cante en ligne, rien à redire. Sauf que l’on va perdre le plaisir de marchander. Et les discussions de marchands de ­tapis, ça n’a pas de prix... •

Aller acheter un fauteuil à la brocante ou chiner depuis son canapé ? À vous de choisir !


OUI MERCI !

ON VA EN PARLER

BALADER LES ANCIENS EN TRIPORTEUR Proposer aux résidents des maisons de retraite une petite promenade, confortablement installés dans ces drôles de trois-roues, c’est l’initiative menée dans de très nombreuses communes danoises. Baptisé Cycling Without Age, ce programme offre un moment d’évasion à des personnes âgées qui rechignent parfois à mettre le nez dehors. Une belle idée qui essaime un peu partout en Europe. Chez nous,

FOURCHETTE Le 12 septembre s’ouvriront les inscriptions pour la 7e édition de l’opération Tous au restaurant, qui se déroulera du 19 septembre au 2 octobre. Le principe ? Des centaines d’établissements proposent deux repas pour le prix d’un. L’occasion de s’offrir de belles tables à moindre coût. elle a été initiée par l’association nantaise À Vélo sans Âge, où les bénévoles parcourent les bords de Loire en trio... avec l’assistance électrique, bien entendu !

La magie des princesses opère aussi sur les petits gars Faites jouer durant un an 200 enfants de 4-5 ans avec des produits dérivés des princesses Disney. Si les fillettes adoptent certains clichés (beauté, minceur), les garçons, eux, développent empathie et bienveillance. Étonnant, non ? ÉTUDE RÉALISÉE PAR LA BRIGHAM YOUNG UNIVERSITY (ÉTATS-UNIS).

TENTATION Un dessert givré qui nous fait fondre. Importé de Thaïlande, l’IceRoll, mélange de crème glacée et de fruits frais, est préparé sur une plaque gelée. Ces petits rouleaux sur mesure se dégusteront cet été dans des festivals, boutiques éphémères... Tous les points de vente sont sur iceroll.fr.

PILES Comme chaque année, c’est une avalanche de romans qui s’abat sur le marché pour la rentrée littéraire. Pas moins de 560 nouveaux titres vont envahir les rayonnages des librairies. Parmi eux, quelques vainqueurs, bien sûr, mais aussi beaucoup de départs au pilon. SATURATION Les téléspectateurs auront droit, dès le 1er septembre, à une nouvelle chaîne d’info, celle de France Télévisions, qui vient s’ajouter à une offre déjà abondante – iTélé, BFM et LCI. Y a-t-il vraiment de la place pour ces quatre chaînes dans le PAF ? Pas sûr. CHEMISE Le tribunal de Bobigny sera, fin septembre, le théâtre hautement médiatique du procès de six syndicalistes d’Air France pour violence en réunion. On se souvient des images de la chemise arrachée du DRH de la compagnie aérienne.

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ON S’EN MÊLE

TENDANCE

CHAPEAU BAS Chercheur à l’Inserm, Daniel Vaiman a reçu le prix Danièle Hermann-Cœur de femmes, qui récompense la recherche sur les pathologies cardiaques féminines, première cause de mortalité des femmes de plus de 55 ans.

Il n’y a pas d’âge pour se prendre au jeu.

© ISTOCK/GETTY IMAGES ; GAËL KAZAZ ; CÉLINE DEMOUX ; XAVIER BARTHELEMY 2014.

Et maintenant un parc pour baby... boomers

S

i les résidences pour seniors n’ont jamais vraiment pris en France – les retraités préfè­ rent souvent s’exiler au Portu­ gal ou au Maroc –, il pourrait en a­ ller différemment du marché du l­ oisir et du bien-être. L’amusement n’est pas réservé qu’aux enfants qui se ruent par milliers dans les parcs d’attractions. Dans la banlieue de Rennes vient d’ouvrir L’Île aux seniors, un complexe thématique de 1 300 m2 réservé aux 50 ans et plus. Soins du corps, relaxation, cours de langues ou d’informatique, baby-foot, flippers et surtout thés dansants pour aller guincher ou faire du gringue semblent remporter un succès grandissant. Antoine Moussier, jeune entrepreneur, n’a pas eu de mal à financer 22

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son projets auprès de banques emballées par l’idée. Dans sa grande majorité, le marché des cheveux gris cible les plus de 80 ans avec des produits adaptés à la perte d’autonomie. Pour la généra­tion des baby-boomers­, jeunes ­seniors qui pètent la forme, il reste beaucoup à créer. À Caluire-et-Cuire, près de Lyon, un club de gym répondant au doux nom d’Alegria, réservé aux repré­sentants de cette génération, accueille tous ceux qui souhaitent continuer à prendre soin de leur corps sans craindre le regard des jeunes. Un marketing très ciblé, à l’évidence. Certains y verront l’émergence de ghettos générationnels. Mais tant qu’on reste ouvert au monde, y a-t-il du mal à se faire du bien ? •

À L’EAU MAMAN DODO ! À Paris, désormais, on paie pour dormir sous les ponts : un hôtel flottant tout confort, comportant 54 chambres et 3 suites trois étoiles, vient de s’amarrer sur les bords de Seine près de la gare d’Austerlitz. Piscine, restaurants, terrasse... tout est prévu pour y couler des jours heureux. Coût d’une nuit les pieds dans l’eau : entre 150 et 450 € tout de même.


MADE IN FRANCE Le meilleur des initiatives 100 % tricolores.

C’est le pourcentage – effarant – de l’humanité qui ne voit pas les étoiles quand elle lève les yeux au ciel et vit dans des zones où règne, la nuit, une sorte de halo orangé. En cause, la pollution lumineuse causée par l’urbanisation galopante. Cette absence d’obscurité pourrait avoir des conséquences, à terme, sur la faune, la flore et la santé humaine.

À VOTRE S ANTÉ !

Les bières locales se font mousser

C

’est l’explosion. En cinq ans, le nombre de brasseries a plus que doublé en France : on en compte plus de 900, dont au moins 650 PME. Face aux géants du secteur, les bières artisanales et régionales jouent la carte du goût et de l’authenticité. Rhône-Alpes, Bretagne, Corse... plus une région sans ses bières. On en trouve dans de nombreux villages et dans les

lieux touristiques (Mont-SaintMichel...). « C’est le renouveau d’une tradition française qui était très vivace au XIXe siècle », se réjouit-on chez Brasseurs de France. Ces boissons, souvent associées aux spécialités régionales (la bière à la mirabelle en Lorraine, par exemple), représentent 3 % de la consommation nationale. Voilà un produit qui a su sortir de sa bulle.

LA TSF DERNIER CRI Ringarde, la radio de (grand-) maman ? Au contraire ! La marque Charlestine transforme les vénérables TSF en enceintes high-tech délicieusement vintage, qui permettent d’écouter la musique d’un smartphone ou d’une tablette sans câble.

DES SMARTPHONES À PETIT PRIX Un portable intelligent à moins de 50 € ? Modelabs l’a fait. Ce grossiste en téléphonie mobile vient de lancer des smartphones d’entrée de gamme, sous la marque Echo : 4 modèles entre 49,90 € et 129,90 €. Les fonctionnalités sont basiques mais même à ce tarif-là, l’appareil photo est inclus. LA CÉRAMIQUE QUI SOIGNE Le bioverre révolutionnera-t-il les greffes osseuses ? Produit par Noraker, à Villeurbanne, ce matériau qui est proche de la céramique serait mieux toléré par l’organisme que les autres substituts. Il a été utilisé en 2015 dans 80 opérations, avec des résultats encourageants. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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FOLIE DOUCE

Mamie

Les jolies colonies de vacances... Chez les Barrère, ça recommence tous les ans et ce sont les quatre grand-mères énergiques et débrouillardes qui les organisent. Une vraie affaire de famille.

de

FLORENCE LE MÉHAUTÉ

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016

© COLLECTION PERSONNELLE.

R

éveil musculaire, atelier cuisine, pyrogravure ou poterie le matin ; piscine, pêche aux canards et ballon rond l’après-midi. Ce pourrait être le programme de n’importe quel centre de loisirs. Mais ici, les monitrices ont des cheveux blancs (ou teints) et connaissent très bien les bambins qu’elles surveillent. Et pour cause : il s’agit de leurs propres petits-enfants. Depuis 2013, Anne-Marie, les jumelles Françoise et Gisèle, et Maïté, quatre sœurs âgées de 67 à 75 ans, les réunissent chaque année pour une semaine de détente, de partage et de jeux. Les « pitchounes », comme elles disent avec leur accent chantant du Sud-Ouest, sont acceptés à partir de 3 ans jusqu’à... Eh bien, on ne sait pas justement, car les ados ont toujours demandé à revenir. Mêmes les grandes de 17 ans ! L’initiative revient à Anne-Marie, la benjamine. « À nous quatre, nous avons trente-deux petitsenfants et nous nous sommes toujours rendu service pour les garder, raconte cette ancienne responsable d’un magasin d’optique. Alors pourquoi ne pas le faire ensemble ? » Là où la perspective en aurait fait frémir plus d’un(e), ces quatre-là, très soudées, se réjouissent. C’est l’occasion rêvée de se retrouver entre elles, comme lorsqu’elles partaient quelques


sait faire

chouettes colos !

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FOLIE DOUCE

Clémence aide les plus jeunes à manier crayons et feutres. Ateliers, jeux et balades sont planifiés bien avant le début du séjour.

jours en thalasso ou en Espagne, sans mari ni enfants. « Nos parents nous ont inculqué le sens de la famille, explique Françoise, l’une des jumelles. Nous réalisons même un journal familial deux à trois fois par an. »

© COLLECTION PERSONNELLE.

Les femmes et les enfants d’abord

Activités, intendance... Tous, quel que soit leur âge, mettent la main à la pâte et personne ne passe son tour. 26

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

Pas d’homme dans leur bande : les petits-­ enfants de leur frère aîné sont trop grands pour participer, le cadet n’en a pas encore. Et celles qui ont un compagnon sont priées de le laisser à la maison ! Anciennes scouts, les frangines ont de l’énergie à revendre et le sens de l’organisation. Anne-Marie, responsable du ravitaillement et de la cuisine, prépare les menus à l’avance et réalise toutes les emplettes (viande du boucher sous vide, poissons surgelés...) avant le séjour, histoire de ne pas avoir à ressortir la voiture sur place. Cette année, à Pâques, elles ont rassemblé vingt galopins dans les gîtes d’une ancienne ferme en Dordogne. Chacune gère le coucher, le lever et le petit déjeuner de ses propres descendants. Les activités se répartissent selon les affinités : à Françoise, qui a un bon coup de pinceau, l’atelier peinture ; à Maïté, adepte du patchwork, celui des arts créatifs... « Ce n’est pas du gardiennage !, revendique Anne-Marie. On ne voulait pas que les enfants jouent aux jeux vidéo toute la journée, même s’ils ont aussi du temps pour ça. » Les super-mamies ont même loué un petit bus pour emmener leur troupe visiter Le Bournat, village voisin transformé en musée à l’air libre avec son école, sa poste et ses manèges du début du XXe siècle. En début de semaine, les adultes fixent les règles : qu’il s’agisse d’éteindre à 22 heures (voire un peu plus tard pour les ados) ou de ne pas franchir le porche d’entrée de la ferme,


pourtant non clôturé, personne ne moufte, à les croire. « On dit une fois et on n’a plus à répé­ ter, assure Maïté, la doyenne, ancienne prof d’espagnol. Les grands aident les petits à s’ha­ biller et à manger, il y a beaucoup de solidarité. Ils font beaucoup plus de caprices avec leurs parents ! » Sans doute parce qu’ils mesurent leur chance. « Ces “colos des mamies”, ça surprend mes amis, reconnaît Clémence, 17 ans. Mais depuis qu’un ­reportage est passé à la télé [dans le 13 Heures de TF1, en avril, ndlr], ils trou­vent cela génial. Un copain m’a même de­ mandé s’il pouvait venir ! »

Pas de lavevaisselle ? AnneMarie et les jumelles ont pu compter sur nombre de petites mains... qui ont dansé une joyeuse ronde pour leur faire la fête.

Une vraie bouffée de jeunesse N’empêche, cette parenthèse n’a rien d’une promenade de santé. « J’ai fini un peu caca­ huète car j’ai plein de petitsenfants en bas âge », admet Anne-Marie. En guise de veil­ lée, le quatuor organise une soirée festive avec pizza, Champomy, tubes d’hier et d’aujour­d’hui. C’est le moment où les enfants remercient ces aïeules qui se mettent en quatre pour eux et partagent tous les frais. « À Pâques, ils sont arri­ vés à la queue leu leu en chantant, avec une affiche sur laquelle était écrit “les mamies, on vous aime”, sourit Gisèle, la seconde jumelle. Ça donne la chair de poule ! » Ces vacances resserrent les liens entre des cou­ sins éparpillés dans l’Hexagone (ou plus loin), mais aussi entre les générations. « Même mes petits-fils, pourtant très pudiques, viennent me faire des câlins », confie Françoise. « Ils nous parlent de leurs problèmes d’ados, de Facebook, s’amuse Anne-Marie. C’est une vraie bouffée de jeunesse ! » Rendez-vous est déjà pris pour l’année prochaine, en juillet, afin que les plus grandes, qui passeront le bac, puissent venir. En attendant, les mamies se préparent pour un autre raout familial : une Saint-Sylvestre à plus de quatre-vingts convives. Un nouveau grand moment de bonheur en perspective. •

5 TRUCS À LEUR PIQUER Vous vous apprêtez à garder vos petits-enfants ? Voici de quoi rendre le séjour inoubliable pour tous. ✔ ANTICIPEZ. Les mamies préparent activités et menus plusieurs mois à l’avance. Utile pour ne pas manquer de peinture ni découvrir le jour J que l’enclos des pandas du zoo est exceptionnellement fermé. ✔ FIXEZ DES RÈGLES. « On réunit tout le monde le premier jour pour expliquer les consignes et interdits », explique Anne-Marie. Cela n’évite pas forcément d’avoir à se répéter mais, au moins, c’est dit. ✔ MÉNAGEZ-VOUS DES TEMPS DE PAUSE. Pour les quatre sœurs, c’est le café du déjeuner. Un moment sacré, pendant lequel les enfants ont quartier libre. ✔ NE MÊLEZ PAS TROP LES PARENTS... pour ne pas perturber les plus petits. À la colo des mamies, la règle, c’est « des textos, pas de coups de fil, sauf urgence ». ✔ OUBLIEZ TOUT LE RESTE. « C’est la clé de la réussite, assure Françoise. Pendant cette semaine, on ne vit que pour eux. » On reprendra l’Aquagym après. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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CULTURE NET TESTÉ POUR VOUS

REMPLIR LE FRIGO DEPUIS SON CANAPÉ

Grâce aux sites Internet des grandes enseignes, plus besoin de pousser un caddie. Pour faire les courses, il suffit simplement de cliquer ! ANNE CAGAN

F

ini de perdre des heures à arpenter les rayons de son supermarché et à faire la queue à la caisse ! La plupart des enseignes permettent désormais de passer commande en ligne. Serengo en a testé quatre*.

© A. BRET WALLIS/GETTY IMAGES ; APPLE.

FONCTIONNEMENT Rien de plus facile ! Il suffit de se connecter au site Web ou à l’application d’une grande surface offrant ce service, puis de cliquer sur les produits de son choix. Certains magasins livrent votre commande à domicile. D’autres la préparent pour que vous la récupériez en voiture (c’est le drive) ou bien à pied (c’est le drive piéton). PÉRIMÈTRE Les quatre marques de notre sélection offrent un service de courses en ligne dans plusieurs départements. Attention, une enseigne qui propose la livraison dans certains magasins ne disposera peut-être que du drive dans d’autres. Vérifiez bien que les options dans votre zone vous conviennent avant de commander. * TEST DE COMMANDE EN LIGNE AVEC LIVRAISON À DOMICILE POUR HOURA.FR, CARREFOUR (OOSHOP) ET INTERMARCHÉ ; AVEC RETRAIT SUR PLACE POUR LES MAGASINS U (COURSESU). PRIX ET DÉTAILS DE L’OFFRE AU 1ER JUILLET 2016.

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016

TARIFS DU SERVICE Un montant d’achats minimum est généralement exigé. Beaucoup de magasins proposant un drive ou un drive piéton ne le facturent pas en sus ou alors quelques euros seulement. Le coût de la livraison à domicile baisse souvent au fur et à mesure que la commande augmente. Il est parfois offert au-delà d’un certain prix.


CARREFOUR

Le plus simple L’enseigne permet de se faire livrer si l’on opte pour une commande depuis le site Ooshop, ou bien de récupérer ses courses en voiture si l’on fait son shopping depuis le site Carrefour Drive. Tous deux, très faciles d’utilisation, ont une organisation thématique claire. Et grâce à l’outil de prévisualisation des rubriques, on peut passer chacun des rayons en revue rapidement ! Frais. Drive gratuit. Hors majoration, livraison entre 5 et 8 € pour un panier de 50 à 150 € et gratuite au-delà. ooshop.com et courses.carrefour.fr MAGASINS U

Le plus flexible Pratique, sur le site CoursesU, on trouve des supermarchés proposant la livraison à domicile aussi bien que le retrait sur place. Et on peut même programmer sa commande jusqu’à deux semaines à l’avance ! Frais. Variables selon le magasin. Généralement offerts en cas de retrait sur place , moins de 10 € en livraison. coursesu.com

PRIX DES PRODUITS Dans l’ensemble, ce sont les mêmes que sur place. Ces services en ligne permettent souvent de trier les produits par prix et d’afficher sur une même page toutes les promotions. Autant d’options qui facilitent grandement la chasse aux bonnes affaires !

INTERMARCHÉ

Le plus complet Le groupe a mis en place un service efficace. Sur le site dédié, vous trouverez des supermarchés livrant à domicile et d’autres permettant de récupérer ses commandes en voiture ou à pied. Si besoin, vous pouvez enregistrer plusieurs adresses de livraison. Bien pratique ! Frais. Variables selon le magasin. Généralement gratuit en drive ou drive piéton. Livraison entre 9 et 12 € pour un panier de moins de 100 €. drive.intermarche.com HOURA.FR

Le plus large choix Avec ses 55 000 références produits, c’est lui qui a l’offre la plus vaste. Outre une gamme de base bien fournie (épicerie, etc.), il propose un catalogue bien plus complet que ses concurrents sur les rayons secondaires (le petit électroménager, par exemple). À noter qu’il ne fonctionne qu’en livraison. Frais. Variables. Peuvent être offerts ou réduits selon la zone, la fréquence et le montant d’achat. Pour de petites commandes occasionnelles, compter entre 10 et 14 €. houra.fr

VOUS AVEZ TOUT SUIVI ? Notre quotidien est envahi de mots barbares. On vous aide à les décoder !

Pop-up Ce sont ces agaçantes fenêtres qui s’affichent devant notre page Web sans qu’on les ait sollicitées. Elles servent à afficher des messages publicitaires.

Stalker Ce terme, qui signifie « harceler » en anglais, est utilisé pour décrire le fait de s’intéresser d’un peu trop près à tout ce que publient nos proches (notre ex, notre fils...) sur les réseaux sociaux comme Facebook.

Home C’est tout simplement la page d’accueil d’un site. À noter qu’en général toutes les pages secondaires ont, à un endroit bien visible, un lien qui renvoie vers la home page.

Réalité augmentée C’est un dispositif qui permet de superposer des éléments virtuels au réel. Par exemple, des lunettes avec lesquelles on voit tout ce qui nous entoure mais qui, en plus, ajoutent des images ou des informations par-dessus. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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CULTURE NET

ASTUCES

BONNES MANIÈRES SUR LA TOILE : MODE D’EMPLOI

C

acher sa bouche quand on baille, ne pas mettre ses coudes sur la table... On sait comment se comporter en société, mais sur le Net, c’est plus compliqué. Voici quelques règles de base pour éviter tout faux pas. Partagez des informations qui inté­ ressent vos contacts. Vos amis seront sans doute ravis de voir une photo de votre petit-fils... Certainement pas d’en recevoir une à chaque risette, assortie de commentaires béats ! Soyez mesuré dans vos commen­ taires. Votre hôtel vous a un peu déçu ? Vous n’êtes pas d’accord avec ce qu’a écrit l’auteur d’un billet de

blog ? Vous avez tout à fait le droit de le faire savoir... Mais ne vous emportez pas sous le coup de l’énervement : c’est peu élégant et cela dessert votre propos. Ne diffusez pas n’importe quoi. Interne­t pullule de canulars (appelés­ des « hoax »). Avant d’importuner vos contacts en leur transmettant cette énième mise en garde contre un terrible virus, vérifiez bien qu’il ne s’agit pas d’un bobard. N’espionnez pas vos proches. Votre fille a consulté ses mails depuis votre ordi et a oublié de se déconnecter ? Résistez à la tentation d’y jeter un œil. Cela peut sembler anodin mais c’est

LA TECHNIQUE DU MOIS

COMMENT PROGRAMMER VOS SMS À L’AVANCE

© V. BESNAULT/GETTY IMAGES ; APPLE.

A

chaque anniversaire à fêter, c’est la même histoire : le jour J, on oublie ! Grâce aux applications permettant de programmer l’envoi de SMS à l’avance, vous allez enfin pouvoir prétendre au titre de Meilleure amie de l’année ! Notre préférée ? Text Timer, sur Android et iOS. Cette appli gratuite est en anglais mais son mode d’emploi est extrêmement simple. Sur la page d’accueil, appuyez sur « Scheduled » (programmé) puis sur « Compose ». Choisissez une date et une heure. Cliquez sur l’icône en forme de carnet d’adresses et sélectionnez les contacts à qui envoyer le message. Entrez votre texte puis tapez sur « Send » (en appuyant sur la flèche en haut à droite). Le SMS ne sera envoyé qu’au moment prévu et s’affichera entre-temps dans la rubrique « Scheduled ».

Bonne fête !

Bon anniversaire !

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016

aussi grossier que de décacheter des lettres qui lui sont adressées ! Prévenez de votre absence. Vous partez en voyage trois semaines et aurez peu accès à Internet ? Pensez à programmer sur votre boîte mail une réponse automatique avertissan­t de votre départ (via les paramètres de la messagerie). Cela évitera aux personnes qui vous écrivent d’attendre avec impatience votre réponse...

SITE & APPLI

NOS BONS PLANS DU MOIS JE JARDINE : LES SECRETS DU POTAGER Envie de cultiver quelques herbes aromatiques ou de faire pousser des tomates ? Cette application vous indique tout ce qu’il faut savoir sur chaque plante, de la date de récolte à la fréquence d’arrosage en passant par les associations végétales à privilégier (ou à éviter). Vous pourrez même entrer en contact avec d’autres jardiniers et échanger tous vos tuyaux ! Gratuit, sur Android et iOS.

PARIS MUSÉES COLLECTIONS : EXPOSITIONS EN LIGNE Très bien conçue, cette plateforme permet de découvrir près de 200 000 œuvres provenant de quatorze musées parisiens. Estampes, sculptures, photos, il y en a pour tous les goûts (et la collection est appelée à s’enrichir). Les indécis pourront se laisser porter par des parcours thématiques très bien faits sur le Paris de 1900 ou les ateliers d’artistes. parismuseescollections.paris.fr


À DÉCOUVRIR

EVERNOTE, VOTRE CALEPIN VIRTUEL Consignez et organisez vos pensées dans cet espace afin de les retrouver depuis n’importe quel appareil connecté !

OUVREZ UN CARNET Via l’application, appuyez sur l’icône « Menu » (trois barres horizontales, en haut à gauche), puis sur « Carnet de notes » et, enfin, sur le dessin en forme de livre (en haut). Tapez le nom de votre choix (ex : « Idées déco »).

R

ecettes de cuisine, idées de livres à lire, bonnes adresses... des petits mémos de ce type, vous en griffonnez partout. Le challenge consiste ensuite à les retrouver au moment où l’on en a besoin ! Avec Evernote, problème réglé ! Disponible sur le Web et sur smartphone, cet outil permet d’enregistrer des notes et de les classer. Lorsque votre appareil est relié à Internet, elles sont sauvegardées sur une plateforme centrale et deviennent accessibles depuis n’importe quelle machine capable de s’y connecter. Application Android, iOS etWindows Phone. Gratuit (options payantes). evernote.com

COMPOSEZ UNE NOTE Lorsque vous êtes sur la page d’accueil de l’appli, appuyez sur le bouton vert « + » (situé en bas à droite), puis sur « Note texte ». Vous pourrez taper votre texte et sélectionner le carnet de votre choix. Enregistrez en appuyant sur le petit « V » (en haut à gauche).

PARTAGEZ Vous avez mémorisé tout un tas de suggestions d’étapes pour un voyage entre amis ? Dans l’appli, cliquez sur l’icône formée de trois points reliés (en haut à droite de la note), ajoutez les adresses mails puis sélectionnez l’option « Peut modifier » (en bas) pour les autoriser à lire et à compléter votre liste.


C’EST NOTRE ÉPOQUE

LANGUE DE BOIS

Le nouveau mot d’ordre ?

Quand la réalité est dure à avaler, on l’affadit avec des termes vides de sens. La récession devient « croissance négative » et la mort « fin de vie ». Une tendance lourde de notre société, dominée par le politiquement correct. SYLVAIN MONIER - ILLUSTRATIONS : ARNAUD TRACOL

L

a novlangue : George Orwell l’avait cauchemardée dans son roman 1984. Le XXIe siècle en a-t-il fait une réalité ? Cette forme très élaborée de langue de bois, qui vise à réduire le nombre de mots et à amenuiser leur sens pour empêcher les citoyens de penser et de contester, ramène l’homme – dans le roman tout au moins – à ses seules émotions : « À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée, car il n’y aura plus de mot pour l’exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exac­ tement par un seul mot dont le sens sera rigoureusemen­t délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées­. » Sympa, non ? En inventant une société totalitaire futuriste régie par ce jargon aseptisé, le génial écrivain anglais pouvait-il imaginer que cette tendance à la modification des mots serait plus que jamais d’actualité en 2016 ? Pourtant, jamai­s aucune société n’a vécu avec un bagage culturel et des moyens d’information aussi élevés que les nôtres. Nous sommes

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théori­quement capables de déceler tous les mensonges, les discours creux et le bla-bla des uns et des autres... Las ! La langue de bois vit des jours heureux. À longueur de journée, on nous endort avec des formules lénifiantes, des expressions alambiquées. Nous prendrait-on pour des jambons ? On peut légitimement se poser la question lorsqu’on entend parler de « flexibiliser » à la place de « faciliter le licenciement » ou « d’ouvri­r du capital », alors qu’il s’agit tout bêtement de « privatiser ». Et qu’avaient bu les communicants politiques qui ont inventé la formule « vivre-ensemble », un concept qui veut tout – et surtout rien – dire ?

Le poids des mots et le choc des valeurs Cette aseptisation du vocabulaire est révé­ latrice de notre société. Pour le sociologue Miche­l Maffesoli, professeur émérite à l’université Paris-Descartes et coauteur des Nouveaux Bien-Pensants (éd. Du Moment), ce parler creux résult­e d’un changement d’époque : « Les valeurs­sur lesquelles s’est fondée la période des trois siècles précédents


PARLER CREUX, C’EST DANS LE VENT... PARLER VRAI, C’EST MAL VU

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C’EST NOTRE ÉPOQUE

sont à bout de souffle. On assiste à l’émergence de nouvelles valeurs et d’un nouve­l agencement de celles-ci. Par exemple, le siècle des Lumière­s était articulé autour du principe individualiste­, d’une croyance en un progrès infini. » Un système usé, face à une opinion qui n’y croit plus, selon le chercheur : « D’autres modes d’être, d’autres valeurs émergent, mais nous peinons à les nommer. Trouver les mots justes est important pour comprendre le changement d’époque, les nouvelles aspi­rations. Ce que vous appelez “aseptisation” du langage signifie pour moi obsolescence des valeurs de la modernité, et donc des mots employés pour la dire. »

Moins de bla-bla... pour plus de résultats ? Passés maîtres dans l’art de parler pour ne rien dire, les hommes politiques excellent en la matière. Leur « recherche du mot juste » semble animée par une ambition bien par­ ticulière, comme l’explique notamment Christia­n Delporte, historie­n spécialiste de la 34

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

communication politique (Une histoire de la langue de bois, éd Flammarion). « La novlangue politique entend enlever tout clivage, donner l’impression de rassembler tous les citoyens. C’est un rideau de fumée. En inventant des mots, il s’agit de faire passe­r la pilule, de rendre apaisantes des situations désagréables ou bien impopulaires. C’est masquer par le langage, avec des formules positives, des réalités difficiles pour les rendre acceptables auprès de l’opinion. » Un exemple ? « Le “faire-France” de François Hollande : il nie toute discussion, tout antagonisme – social­, ethnique, religieux ou autre – en donnan­t une coloration patriotique que n’impliquai­t pas le “vivre-ensemble”. » Décidément, on n’arrête pas le progrès... L’euphémisme serait-il tout ce qui reste pour lutter contre les symptômes d’une société qui ne va pas bien ? C’est en tout cas ce que semblent considérer nos dirigeants, qui s’adressent dorénavant aux citoyens comme s’ils étaient des enfants malades. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on retrouve cette


SAVEZ-VOUS JARGONNER ? « Construire la capacité à “traverser” l’eau avec le moins de résistance en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête » : apprendre à nager, selon une directive de l’Éducation nationale. « Croissance négative » : récession. « Optimisation fiscale » : manière bien plus polie de désigner la fraude à l’impôt. « Hôtesse d’accueil » : caissière ou réceptionniste. « Jeune désœuvré en quête de repères » : délinquant, qui était à l’origine en situation de « déficit culturel ». « Majoration temporaire de solidarité » : hausse des impôts. « Personnes à mobilité réduite » : handicapés ou blessés limités dans leur déplacements. « Réceptacle de propreté » : poubelle publique, selon la mairie de Paris. « Seniors » : jadis appelés « vieux » ou « troisième âge ». « Ubérisation » : nouveau modèle économique lié à l’économie digitale et nouvelle forme de travail où le salarié occupe un emploi de service en autoentrepreneur, sans protection sociale. Autrement dit... « précarisation ». omni­présence de périphrases dans le vocabulaire médical : « pronostic vital engagé » pour « mort probable », « longue maladie » pour « cancer », « fin de vie » pour « mort »...

Pourquoi ne pas appeler un chat... un chat ? Quand une vérité est trop lourde à assimiler, il faut parfois en passer par un certain déni de réalité. « Il est vrai que notre société semble avoir peur des mots et de leur signification : tous les termes “péjorants” sont peu à peu remplacés par d’autres qui le sont beaucoup moins », analyse Michel Maffesoli. Un aveugle devient ainsi un malvoyant, un dysfonctionnement grave devient « un événement indésirable » (à l’hôpital­, l’événement indésirable peut même désigner un éventuel mauvais traitement infligé au malade !). « Mais ce ne sont pas seulement les mots qui dérangent qui sont peu à peu exclus, poursuit le sociologue. Ce sont tous ceux qui traduisen­t une expérience concrète, nomment ce qui est. Ne subsistent que les termes

qui disent ce qui devrait être, et ce de la manièr­e la plus abstraite possible. La modernité a voulu éradiquer le mal. Et pour cela, il ne faut plus le nommer... » Alors certes, il n’est pas question de jeter le bébé avec l’eau du bain. Le recours à l’euphémisme qui découle du politiquement correct – cette moralisation du langage apparue dans les facs américaines dans les années 1960 et à la fin des années 1980 en France – a mis à l’index des appellations jadis populaires comme « nègre » ou « pédé », et on ne va pas s’en plaindre. Mais son utilisation à toutes les sauces dénote une défiance par rapport au présent. « Je dirais même par rapport à la vie, précise Michel Maffesoli. La vie est ce mix de bien et de mal, de beau et de laid, et non pas ce produit aseptisé et stabilisé que l’on nous vend à longueur de séquences de radio, de télévision et de presse. » C’est donc à chacun de résister. Par exemple, quand vous caressez ce « félin quadrupède croquettophage » qui laisse des poils sur votre canapé, n’hésitez pas à l’appeler un chat ! • SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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C’EST DÉJÀ DEMAIN

L’Hyperloop

VOYAGER À PLEIN TUBE Faire Paris-Marseille en trente-cinq minutes n’a rien d’un délire de science-fiction. Cette super-navette révolutionnaire nous promet de nous déplacer à un train d’enfer. PIERRE MOREL

Plus rapide qu’un avion Selon son inventeur, le milliardaire américain Elon Musk, l’Hyperloop est « le cinquième moyen de transport » après le bateau, le train, l’avion et la voiture. Il s’agit d’une capsule propulsée à près de 1 200 km/h dans un tube transparent à basse pression : cette dernière lui permet d’atteindre une vitesse supersonique en réduisant les frottements de l’air au maximum. Les tubes seraient recouverts de panneaux solaires produisant l’énergie pour faire fonctionner le système. Les ingénieurs pensent même que l’Hyperloop en mouvement, générant plus d’énergie qu’il n’en consommerait, serait à la fois écologique et économiquement rentable. Et totalement silencieux.

Avec l’Hyperloop, on peut rêver d’une navette où l’on monterait au gré du passage des capsules. L’espace intérieur serait très confiné. Pour éviter les malaises dus au défilement trop rapide du paysage, des écrans, où s’afficherait une réalité augmentée, remplaceraient les vitres. Un bel avenir pour le marketing. De nombreuses études doivent encore établir l’innocuité de l’Hyperloop sur la santé... 36

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© HYPERLOOP.

Un métro planétaire


Une idée, deux technologies Le créateur de ce concept, déjà accaparé par la voiture électrique Tesla et la fusée SpaceX qu’il a également conçues, n’a pas déposé de brevet. Il a laissé toute liberté pour donner corps à son idée de départ. Deux sociétés concurrentes y travaillent et développent deux technologies différentes. La start-up Hyperloop One réfléchit à un projet de capsule sur coussin d’air, tandis que sa concurrente Hyperloop Transportation Technologies tente de mettre au point un système de propulsion électromagnétique sur rail. Leurs recherches sont encore loin d’avoir abouti, mais les deux entreprises assurent être à même de transporter des marchandises puis des passagers à l’horizon 2019-2020. Demain, en somme.

Bientôt chez nous ? On n’en est pas encore à un ParisMarseille en trente-cinq minutes, mais rien ne semble l’interdire. La SNCF a investi 80 millions d’euros chez Hyperloop One mais, en France, le réseau ferré étant bien implanté, il faudrait trouver de nouvelles zones pour les tubes. La Slovaquie, en revanche, œuvre avec Hyperloop Transportation Technologies (HTT) à la construction d’un premier tronçon pour relier Bratislava à Budapest ou Vienne en moins d’un quart d’heure. HTT planche aussi sur une ligne en Californie permettant d’aller de Los Angeles à San Francisco en trente-cinq minutes, contre une heure en avion. La Russie a également annoncé son intention de produire son propre Hyperloop. Avantage selon les concepteurs : les coûts de construction et d’entretien sont bien moins élevés que ceux d’un train à grande vitesse.

Dans les airs et sous la mer

EN UN ÉCLAIR. Bientôt, on pourra être rapide comme le vent sans quitter le plancher des vaches.

Plus rapide que n’importe quel moyen de transport, l’Hyperloop va-t-il envoyer les Airbus et les TGV à la casse ? Pas tout de suite. Il ne va certes pas faire disparaître en un claquement de doigts des centaines de milliers de kilomètres de réseaux ferroviaires et il ne remplacera jamais complètement le trafic aérien. Un des fondateurs du concept imagine tout de même des capsules propulsées... sous la mer. Relier un continent à l’autre à la vitesse du son, seul le Concorde l’a réussi pour l’instant.

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ON DÉCOLLE

Californie du SANTA MONICA La plage pour tous

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vec ses dimensions tentaculaires, Los Angeles déconcerte ! Plutôt que d’assembler le puzzle de ses 88 quartiers et de son inextricable méli-mélo d’autoroutes, filez à Santa Monica. C’est LA station balnéaire de la mégapole, aussi célèbre pour ses kilomètres de sable que pour ses sauveteurs en mer sexy, rendus célèbres par la série Alerte à Malibu. De là, il sera toujours possible d’aller photographier les étoiles des stars qui jalonnent Hollywood Boulevard ou admirer les gratte-ciel de Downtown (le quartier branché) en empruntant la nouvelle ligne de métro qui conduit au cœur de Los Angeles en trois quarts d’heure. 38

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À Santa Monica, le vélo est roi. Les cafés Perry’s qui bordent le Pacifique louent des vélos (17 € les 2 heures) pour arpenter la piste cyclable de 30 km qui longe la plage entre les palmiers. De Malibu, au nord, à Marina Del Rey, au sud, il faut savoir rouler sans se presser, s’arrêter pour humer l’atmosphère de cette Californie nonchalante. Le Santa Monica Pier, longue jetée en bois qui fend l’océan depuis 1909 et sur laquelle a été installée une fête foraine, fait le bonheur des familles. Tandis que les bikers s’immortalisent devant le panneau indiquant la fin de la mythique Route 66. Aux hôtels et appartements familiaux succède le capharnaüm des maisons rafistolées et des lofts luxueux de Venice Beach. La « California attitude » y bat son plein ! Hippies et bobos se retrouvent sur l’Ocean Front Walk, le front

© ISTOCK/GETTY IMAGES ; HEEB CHRISTIAN/HEMIS.FR ; ROBERT HARDING/HEMIS.FR.

L’OCÉAN AUX PORTES


Sud

C’est en voiture, sur la côte ou dans ses collines arides, que ce concentré d’Amérique se dévoile. Un doux mélange de décontraction et de sophistication... Let’s go ! THIERRY BEAUREPÈRE

DU DÉSERT de mer que se partagent boutiques décontractées et puces improvisées. On déambule au hasard, on se délecte d’un hot-dog en contemplant les bodybuilders qui exhibent leurs corps huilés dans le gymnase à ciel ouvert de Muscle Beach. Quelques photos rendent hommage à Arnold Schwarzenegger qui y poussa lui-même de la fonte dans les années 1970. OÙ DORMIR ? Laissez-vous tenter par une nuit dans une caravane américaine des années 1960, luxueusement remise au goût du jour. À partir de 140 € la nuit. autocamp.com À FAIRE À une demi-heure de voiture, dans les collines du parc régional de Santa Monica Mountains, Malibu Wines produit des vins excellents. On explore le domaine de 35 ha en véhicule découvert avant la dégustation. À partir de 50 €. lasafaris.com

Prendre de la hauteur au Getty Center Museum ou se rincer l’œil sur le sable, pourquoi choisir ?

Résidentielle et huppée, paradis des surfeurs, joggeurs et autres bodybuilders, Santa Monica étire sa longue plage dorée entre nonchalance et bling-bling. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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ON DÉCOLLE

À quelques encablures du Mexique, la plus vieille cité de Californie cultive un art de vivre à l’espagnole.

SAN DIEGO

O

Avec ses 20 000 arbres et ses nombreux musées, le Balboa Park est un îlot de verdure et de culture en plein cœur de la ville.

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n file droit vers le sud, sur la Pacific Coast Highway. Le long des 200 km entre Los Angeles et San Diego, les plages défilent, spots dorés pour fans de glisse, comme Huntington Beach, où serait né le surf il y a un siècle. Sontce ses adeptes qui rendent San Diego si « cool » ou l’influence du Mexique, à une trentaine de kilomètres ? Malgré ses 1,3 million d’habitants, la plus ancienne ville de Californie (fondée en 1769) ouvre une délicieuse parenthèse artistique. Concentré de maisons en adobe ripolinées, le secteur d’Old Town évoque son passé mexicain. Trop « artificiel », diront certains. Les habitants lui préfèrent les immeubles victoriens de Gaslamp. Dans ses pubs animés, on goûte une bière produite dans l’une des 70 brasseries locales. Et le quartier cache de nombreux restaurants tendance. Exit les hamburgers ! À condition d’y mettre le prix (35-45 €), vous pourrez savourer d’excellents plats mexicains ou une cuisine bio (ici, on dit « organic ») 100 % locale. Les racines de San Diego s’épanouissent dans Balboa Park. Éparpillés au milieu des palmiers et jacarandas, les monuments

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baroques ou de style colonial hérités des grandes expositions du XXe siècle ont été transformés en musées des arts, des sciences, de l’automobile... Notre préféré ? Celui de l’aviation et sa centaine de vieux coucous légendaires. Sur le front de mer, yachts et voiliers oscillent au gré du vent dans la marina, avec pour horizon la presqu’île de Coronado (accessible par un gigantesque pont), qui ferme la baie. Luxueuses villas, boutiques élégantes et plages éclatantes : un tiercé gagnant ! On y vient aussi pour l’Hotel del Coronado, classé monument historique. Son architecture victorienne a inspiré le Disneyland Hôtel de notre parc d’attractions francilien. Mais ce sont surtout les petites histoires qui font sa légende : le roi d’Angleterre Édouard VIII y aurait rencontré Wallis Simpson, pour laquelle il abdiqua ; on y tourna plusieurs scènes de Certains l’aiment chaud, avec Marilyn Monroe... Sirotez-y un verre au coucher du soleil. So romantic ! OÙ DORMIR ? Situé dans deux tours de verre de la marina, le Marriott Marquis offre tout le confort, avec vue sur la baie. À partir de 154 € la nuit. marriott.com À FAIRE San Diego est une place forte de la marine américaine. De la visite du porte-avions USS Midway (midway.org) à une croisière dans la baie à la découverte des navires de guerre (hornblower.com), on se rêve en Tom Cruise dans Top Gun !

© IRICHARD CUMMINS/DESIGN PICS/PHOTONONSTOP ; GRANT FAINT/GO STOCK /GRAPHICOB/PHOTONONSTOP MOODBOARD/HEMIS.FR ; GETTY IMAGES.

Une ville d’histoire(s)


Très prisée des stars à l’âge d’or de Hollywood, cette oasis fait aujourd’hui le bonheur des golfeurs. Allez, on travaille son swing !

PALM SPRINGS Golf et farniente !

P

our faire surgir une ville au milieu du désert­, il fallait le culot des magnats de Hollywood ! Oasis glamour plantée de milliers de cocotiers pour les uns, ghetto pour retraités gavés aux fonds de pension pour les autres... Telle une starlette, Palm Springs fascine autant qu’elle énerve. Après deux heures d’un monotone trajet en direction du nord sur les Interstate (autoroutes) 15 et 10, le choc et le chic ! Cernée par d’arides montagnes, la mythique cité du comté de Riverside déroule ses interminables avenues et ses riches demeures aux pelouses manucurées. Pour rester dans le ton, il faut lever le pied et se la couler douce au bord d’une piscine. Car en été, il fait plus de 40 °C ! À moins de s’engouffrer dans une voiture climatisée, mieux vaut privilégier le printemps ou l’automne pour découvrir ce qui constitue son principal intérêt : les centaines de villas construites dans les années 1950. Pour loger les stars qui ont fait la légende de Palm Springs – de Marlene Dietrich à Steve McQueen et même Line Renaud ! –, des architectes inventèrent le « modernisme du désert », des édifices horizontaux

tout de béton, de verre et d’acier. Un style aux lignes minimalistes, magnifié par les photographes Robert Doisneau et Slim Aarons. La futuriste villa Elrod House a même servi de décor au James Bond Les diamants sont éternels. À défaut de la visiter, on la devine de loin, avec son incroyable toit en forme de cône qui lui donne l’allure d’une soucoupe volante. La carte de l’office de tourisme local suffit à une découverte basique de ce patrimoine. Mais la balade prend tout son sens dans les pas d’un guide érudit, par exemple ceux de The Modern Tour (themoderntour.com). Encore faut-il parle­r anglais et débourser une centaine d’euros pour se faire ouvrir les portes de villas mythiques : la Twin Palms de Frank Sinatra, avec sa piscine en forme de piano qui nous replonge dans l’âge d’or californien, ou la House of Tomorrow d’Elvi­s Presley. Les murs de pierre du livingroom tout en rondeur et la très kitsch chambre à coucher font tourner la tête des fans du King ! OÙ DORMIR ? V acation Palm Springs propose plus de 500 appartements et maisons à la location. On y déniche des villas (2 p.) pour 450 € les deux nuits. vacationpalmsprings.com À FAIRE A vec 150 terrains disséminés dans la vallée, Palm Springs est la Mecque du golf. palmsprings.com/golf.html

Le slogan de cette luxueuse bourgade de la vallée de Coachella ? « 360 jours de soleil par an » !

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ON DÉCOLLE

À une cinquantaine de kilomètres de Palm Springs, cette superbe réserve naturelle se partage entre le désert du Colorado, ses dunes et ses cactus, et celui du Mojave, où poussent les Joshua Trees (ci-dessous).

Valable une semaine entière, le ticket d’entrée permet de camper dans le parc (dans les lieux dédiés !). Penser à emporter à boire, à manger... et, bien entendu, à faire le plein de carburant. Bienvenue dans le désert. 42

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Un désert sinon rien

S

’il est moins connu que le Yosemite Park, le parc national de Joshua Tree, à une heure de Palm Springs, n’en vaut pas moins le détour. La State Route 62, la route nationale, plonge au cœur de la Californie. On traverse d’abord la vallée de Coachella et sa « forêt­ » de plus de 3 000 éoliennes, spectacle fantasmagorique qui anime le long ruban de goudron filant droit à l’horizon... On y croise d’énormes trucks, ces camions géants aux chromes rutilants. Des hordes de bikers, aussi, dont on ne sait s’ils sont là pour profiter du décor ou exhiber leurs Harley pétaradantes. Au moins assurent-ils le show dans ce désert planté de buissons poussiéreux et de stations-­ service... Enfin, les squelettes épineux des Joshu­a Trees (une espèce de yuccas géants), sentinelles végétales figées dans un décor minéral, annoncent le parc. Il faut s’acquitter d’un droit d’entrée (environ 18 € par véhicule) pour explorer ses 3 200 km2, soit trente fois la superficie de Paris ! Au programme : treks entre buissons et cactus, dans un paysage brut de blocs de granit érodés et de dunes de grès pétrifiées. Nul besoin d’être un sportif émérite, les plus courtes randonnée­s ne dépassent pas les 2 km, sur des sentiers faciles et balisés. Tout juste fautil respecter les élémentaires règles de prudence, en se couvrant la tête et en emportant des bouteilles d’eau. Avec un peu de chance, vous apercevrez quelques rats-kangourous, des petits rongeurs peu farouches. Les coyotes, eux, préfèrent attendre la nuit pour montrer le bout de leur museau... • OÙ DORMIR ? Pour admirer le parc au lever du soleil, dormez à son orée, au Best Western Joshua Tree Hotel. À partir de 95 € la nuit. bestwestern.com À FAIRE R éveillez la Calamity Jane qui sommeille en vous ! À quelques kilomètres, le Joshua Tree Ranch propose des randonnées à cheval dans un décor de Far West. À partir de 31 € l’heure. joshuatreevillage.com

S’INFORMER Sur le site de l’office de tourisme, visitcalifornia.com/fr. Y ALLER Delta et Air France relient conjointement Paris à Los Angeles, avec correspondances vers San Diego, Palm Springs... À partir de 700 € l’aller-retour, fr.delta.com. FORMALITÉS Passeport obligatoire et demande d’entrée aux États-Unis (14 $, soit 12,50 €) à remplir au plus tard 72 heures avant le départ sur esta.cbp.dhs.gov. DÉCALAGE HORAIRE 9 heures. MONNAIE 1 $ vaut environ 0,90 €.

Six conseils pour voyager serein Peu de gens parlent français. Mieux vaut réviser avant de partir et emporter L’anglais pour mieux voyager en Amérique (éd Ulysse, 7 €). Ou télécharger l’appli « Google traduction » sur votre smartphone (gratuit, fonctionne sans Internet). Les contrôles de police à l’arrivée peuvent dépasser trois heures. Prévoyez large, surtout si vous avez une correspondance. Si les routes ont plus de quatre voies, pas d’inquiétude. Passé la première appréhension, la conduite est facile : au volant, les Californiens sont zen ! Pensez juste à louer un GPS avec votre voiture. Le petit déjeuner est rarement compris dans le prix des chambres d’hôtel. Comptez 15 €/nuit/pers. Dans les restaurants, le prix n’inclut pas la taxe locale (environ 8 %) et le pourboire est de rigueur (15 % à 20 % à ajouter à l’addition). La Californie du Sud se visite toute l’année. Mais l’été devient brûlant dès que l’on quitte la côte. Au printemps et à l’automne, les meilleures périodes, la température oscille autour des 25 °C. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

© DANIÈLE SCHNEIDER/PHOTONONSTOP ; PITAMITZ SERGIO/HEMIS.FR ; ISTOCK/GETTY IMAGES.

JOSHUA TREE NATIONAL PARK

CARNET PRATIQUE

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LA GRANDE INTERVIEW

François Morel, chanteur, acteur, chroniqueur

L’humour, c’est d’abord se moquer de soi-même

Celui qui fit rire la France entière avec les Deschiens nous parle de son amour des (bons) mots, de sa conception du rire et de sa vieille amie, la nostalgie.

V

PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE MOREL (SANS LIEN DE PARENTÉ !)

otre album sent la culture de la chanson française. Pas l’ombre d’une référence pop. Quelles sont vos influences ?

© BALTEL/SIPA.

François Morel. J e suis français, monsieur ! Non, sérieusement, j’écoute beaucoup de chanson française. Je suis extrêmement sensible aux textes. J’aime les Beatles ou Frank Sinatra mais, à un moment donné, je suis un peu frustré de ne pas comprendre les paroles. Pour moi, le point de départ, c’est Moustaki. Tout a commencé un soir où je suis allé le voir en 1971 à Flers, dans l’Orne. J’écoutais beaucoup Brassens, aussi. Il n’y a pas tellement mieux en matière d’écriture, mais ça ne m’a pas découragé. Au contraire, les grands m’ont donné envie de m’y mettre.

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Il paraît que vous avez du mal avec les mots. C’est surprenant ! F.M. C’est un sentiment que j’ai, oui. Je ne me trouve pas très bon à l’oral – sauf si je fais l’idiot. J’ai toujours eu le sentiment qu’il me

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fallait me battre avec les mots. Quand j’étais petit et que j’écrivais des rédactions, j’avais toujours le dictionnaire à côté de moi pour essayer de trouver de belles phrases.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir comédien ? F. M. J’ai des souvenirs d’école où je jouais des sketchs à la fin de l’année et je me trouvais très intéressant. C’est à ça que j’étais bon. D’autant que j’avais beaucoup d’incompétences : je n’étais pas sportif, pas bricoleur... Il y avait plein de trucs que je ne savais pas faire. J’ai commencé par des spectacles en amateur, puis je me suis rapproché du théâtre en passant une maîtrise de lettres dans un institut théâtral, mais c’était une approche théorique. Donc j’ai fait une école de comédie et j’ai trouvé ma place.

Il y a quelque chose de très provincial en vous. Vous n’avez jamais cherché à cacher vos origines et en avez même joué... F. M. Je ne revendique ni n’efface mon passé. Je trouve que quand on écrit, c’est bien



de savoir d’où l’on vient pour se raconter. Il y aussi beaucoup de choses qui ont trait à l’enfance et qui alimentent ma création. Je me suis beaucoup amusé, avec les Deschiens, de mes origines, de mon accent. Les spectacles et les sketchs de Jérôme Deschamps [metteur en scène de la troupe des Deschiens, ndlr] étaient une façon de mettre en avant des gens que l’on ne voyait jamais sur une scène de théâtre ni à la télé. Pour moi, ça évoquait les voisins de ma grand-mère de Saint-Bômerles-Forges. On nous a fait le procès, à un ­m oment donné, d’être responsables de l’échec de Lionel Jospin en 2002 ! Comme si on avait autorisé la gauche à se moquer des pauvres gens... Je n’avais aucun mépris, mais il y a des attitudes que je déteste, même chez ceux pour qui j’ai de la tendresse. Des gens de ma famille dont je n’aimais pas forcément toutes les pensées mais que je pouvais aimer pour d’autres raisons.

Vous qui avez un pied dans chacun des deux univers, sentez-vous toujours cette incompréhension entre provinciaux et Parisiens ? SEUL EN SCÈNE Dans ses spectacles comme La Fin du monde est pour dimanche, l’humoriste pose un regard poétique et acéré sur la vie quotidienne.

F. M. Ça existe toujours un peu. Le mépris de certains Parisiens envers les provinciaux me paraît d’une ringardise absolue et, parfois, le complexe des provinciaux ne me semble pas juste. Dans plein de villes, on a accès à la même culture et à la même vie qu’à Paris. Il y est souvent plus simple d’aller au théâtre qu’à la capitale, où il faut avoir des abonnements dans toutes les salles. Je fais toujours

UN MARIOLE SUR TOUS LES FRONTS

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Bonnes ondes

Bientôt dans les bacs

Tous les vendredis matin, il livre une chronique sur France Inter. Mordant, ironique et méditatif, il commente l’actualité avec un ton original et subtil. Et parfois direct : « Une fois, Hervé Morin avait parlé de l’Orne comme “le trou du cul du monde”, en disant que ce n’était pas péjoratif. J’avais dit : “Vous pouvez traiter Hervé Morin de trou du cul, il le prend bien », raconte-t-il.

Tour à tour mélancolique et burlesque, l’univers de François Morel est immédiatement reconnaissable dans La Vie, un recueil de chansons aux textes ciselés (Sony Music, sortie le 30/09). Le CD s’accompagnera en octobre de 28 représentations au théâtre du RondPoint, à Paris. Une tournée est prévue pour 2017.

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© SYSPEO/SIPA ; C. ABRAMOWITZ/RADIO FRANCE ; C. MANQUILLET.

LA GRANDE INTERVIEW


attention à ne pas « roder » mes spectacles en province, comme on le dit si laidement. Quelle horreur ! On va s’essuyer les pieds dans les régions avant de venir à Paris, en gros.

Aujourd’hui, la culture ne semble pas être une préoccupation majeure pour nos gouvernants. Est-ce un signe de mauvaise santé de notre société ? F. M. On a eu de très belles périodes, dans les années 1980 notamment. Il y a de nombreux de lieux culturels qui existent aujourd’hui grâce à cela. Il est plus compliqué de monter une troupe maintenant que lorsque j’ai com­ mencé, c’est certain. Mais on ne peut pas tout attendre de l’État. Il faut continuer à raconter des choses, parce que la scène et la musique créent des lieux de rencontre dans un monde de plus en plus dominé par le virtuel. Rien ne remplace l’émotion que l’on peut ressentir devant des personnes vivantes qui racontent une histoire ou jouent de leurs instruments. On a besoin de réalité. Quand on est sur une scène, parfois, on rassure les gens. Avant, ils disaient bravo. Maintenant, après un spec­ tacle, ils viennent nous remercier. Ils nous disent que ça les aide. C’est très étonnant.

Vous êtes chroniqueur pour la matinale de France Inter, qui est estampillée « bobo ». Vous assumez ? F. M. Je ne vois pas où est le problème avec les bobos. Je trouve plutôt bien d’être anti­ raciste, contre l’homophobie... Ce sont des ­valeurs que je partage et que je revendique.

Des planches aux pages Amoureux de la scène, le comédien est aussi l’auteur d’une dizaine d’ouvrages comme Meuh !, une variation comicokafkaïenne sur la métamorphose d’un homme en vache, ou Raymond Devos, la raison du plus fou (éd. du Cherche-Midi), iconographie sur l’un de ses maîtres, dont il signe les textes.

Avoir un certain confort et ne pas faire osten­ tation de ce qu’on a, ça me paraît assez juste. Après, on est tous bardés de contradictions. On est tous pour un monde plus généreux et on ne donne pas toujours au feu rouge quand un réfugié syrien nous tend la main.

LA CLÉ DES CHANTS Grand amateur de chanson française, le fantaisiste normand pose sa voix sur ses textes depuis 2006.

Comment procédez-vous pour choisir les sujets et écrire vos chroniques ? F. M. Je lis les journaux, tout simplement. J’ai une chance inouïe : je peux parler de ce que je veux sur le ton que je veux. Je ne suis pas obligé de faire de l’humour. Je ne suis pas trop

Il y a des attitudes que je déteste, même chez ceux pour qui j’ai de la tendresse dans la culture de la vanne. Le ricanement, je n’aime pas ça. Il y a quelque chose de trop facile. Je n’aime pas me mettre au-dessus de la personne dont je parle. Le principe de ­l’humour, c’est d’abord de se moquer de soi. Souvent, c’est mon incapacité à comprendre le monde ou à dire des choses intéressantes que je vais plutôt pointer.

L’humour est délicat à manier par les temps qui courent. Y a-t-il des choses que vous vous interdisez ? F. M. Quand j’écris un truc, j’essaie d’abord d’être d’accord avec moi. Je ne veux pas SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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LA GRANDE INTERVIEW

LES DESCHIENS Tel le « Félix » qui renaît de ses cendres, François Morel a su rebondir après son départ de la troupe qui l’a fait connaître du grand public.

avoir honte de ce avec quoi je peux faire rire. Peut-être que l’on prenait plus de risques avec les Deschiens parce qu’on était un groupe. Quand on faisait les coiffeurs homos, ça nous amusait et personne ne nous l’a reproché. On a le droit de rire du juif, du musulman, du catholique, de l’homosexuel, de tout le monde. Mais en ce moment, la société est tendue. Je peux être méchant à l’occasion, comme quand

Il y a des choses agréables dans le fait de vieillir, même si c’est un peu angoissant

© CAPTURE D’ÉCRAN LES DESCHIENS/DR.

j’ai traité de con sur France Inter ce conseiller municipal d’Arcueil qui avait déclaré qu’Erik Satie était médiocre, alcoolique et communiste. Il y a parfois une jouissance à se payer quelqu’un. Je ne veux pas être un ­robinet d’eau tiède.

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Dans la chanson C’est encore long l’enfance, vous abordez à la fois le thème du vieillissement et de l’enfant qui est en vous. Cela vous préoccupe ? F. M. Je me rends compte que ça m’obsède. La plupart de mes spectacles traitent de ce sujet : l’âge, le vieillissement et la recherche du bonheur, avec la part d’enfance que l’on essaie de garder le plus longtemps possible. Il y a des choses agréables dans le fait de vieillir. D’abord parce que je réussis à faire plein de choses dont je rêvais quand j’étais gamin.

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En revanche, je sens que le temps s’amenuise et c’est un peu angoissant. Le corps aussi est source de préoccupations.

Vous avez la mélancolie du passé ? Faites-vous partie de ceux qui pensent que c’était mieux avant ? F. M. Non, pas du tout. Je ne trouve pas que c’était mieux quand les femmes avaient huit enfants et restaient à la maison. Je parle souvent de l’enfance dans mes livres ou mes ­spectacles, mais ce sont plus des sensations où le monde passé apparaît. Il y a des gens qui sont morts et qui me manquent. Je suis nostalgique parce que je ne peux plus voir ma tante Simone que j’aimais bien. Mais je ne suis pas nostalgique de la Renault 14.

Trouvez-vous que notre société traite bien ses personnes âgées ? F. M Elles sont assez présentes dans mes chansons. J’ai une maman qui a 90 ans. C’est difficile parce que avant, les gens vivaient moins longtemps et avec leurs enfants. Là, nous sommes trois et nous sommes tous loin d’elle. Nous essayons de bien nous comporter mais la vie moderne fait que ma mère ne pourrait pas habiter chez moi.

L’allongement de la vie à tout prix vous paraît-il raisonnable ? F. M. On peut allonger la vie quand elle n’est pas mortelle. Vivre pour survivre n’a pas ­beaucoup d’intérêt. •


La musique Nos parents râlent ? Produits d’abbaye, nous fait d l’effet Tant mieux ! tous saints ?

© PLAINPICTURE ; GETTY IMAGES ; JOHN FRUMM/HEMIS.FR.

Petit guide utile et pas si futile du quotidien

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La musique

C’EST PAS DU PIPEAU ! Intelligence, comportement, pathologies, performances... C’est fou l’effet que quelques notes peuvent avoir sur nous. JULIA ZIMMERLICH

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VU DE L’INTÉRIEUR


VU DE L’INTÉRIEUR

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ne intro effi­ cace, un tempo bien senti, une ligne de basse qui swingue... et notre cerveau s’em­ balle. Une irrésistible envie nous prend de monter le son, de taper du pied et de chantonner : le circuit ­cérébral de la récompense vient de s’activer, déclenchant la libération de dopamine (à l’origine du « frisson musical ») et de sérotonine, qui entre dans la composition de la plupart des antidépresseurs. « L’ac­ tivation de ce circuit explique nos réactions addictives en matière de musique, ce besoin de passer et re­ passer en boucle le même morceau ou un air qui nous trotte dans la tête », précise le neurologue Pierre Lemarquis, auteur de L’Empathie esthé­ tique (éd. Odile Jacob). La musique est dotée de pouvoirs quasi magiques que nos ancêtres avaient déjà perçus. « Au Moyen Âge, on pensait que l’on pouvait rétablir l’harmonie du malade, le soigner et même ressusciter les morts, poursuit le chercheur. Les médecins étaient aussi des musiciens. Ce n’est qu’au milieu du XVIIIe siècle que la mu­ sique est devenue une distraction et a perdu son statut de science. »

I

ELLE NOUS STIMULE

l y a plus de neurones impliqués dans l’ouïe que dans tous les autres sens réunis. Et lorsque l’on regarde l’IRM du cerveau d’un mu­ sicien, c’est un feu d’artifice ! La ­musique active les quatre lobes ­cérébraux, le cervelet ou encore

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l’hippocampe, connu pour son rôle dans la mémoire. Une véritable sym­ phonie qui développe des autoroutes entre nos neurones et constituent notre « réserve cognitive ». « L’apprentissage d’un instrument de musique, même à 60 ans, permet de retarder les effets du vieillisse­ ment normal par des mécanismes de compensation », souligne Hervé Platel, professeur en neuropsycho­ logie à l’université de Caen.

ELLE NOUS SOIGNE

D

epuis une dizaine d’années, les chercheurs explorent la piste mélodique pour accompagner les problèmes de motricité, de mémoire ou de langage qui sont associés aux pathologies d’Alzheimer ou de Par­ kinson. L’équipe d’Hervé Platel a dé­ montré que l’écoute de la musique en début de maladie permet de di­ minuer le n ­ iveau de stress et les troubles de l’humeur. Plus inattendu, les patients atteints d’un Alzheimer sévère se sont révé­ lés capables de mémoriser de nou­ velles mélodies. « C’est incroyable, car ces malades n’ont plus de mé­ moire immédiate, s’enthousiasme le chercheur. Pourtant, ils appren­ nent de nouveaux airs, parfois des petits bouts de texte. Les premières IRM révèlent une activité mineure

de l’hippocampe, alors que nous le pensions totalement inactif. » De récents travaux ont également mis en évidence que la simple écoute d’un morceau suffit à activer les aires c­ érébrales motrices. Même si on demeure immobile, notre cer­ veau, lui, fait comme si on dansait ou on chantait ! Sur un air de tango, les par­kinsoniens synchronisent leurs pas et apprennent ainsi à remarcher naturellement.

ELLE NOUS INFLUENCE

A

vez-vous déjà remarqué que le son est plus fort dans les grands magasins le samedi aprèsmidi qu’un jour de semaine ? Ou que les boutiques Nature & Découverte diffusent toujours des clapotis de ruisseau et des chants d’oiseau ? Le marketing sonore est une vieille re­ cette pour augmenter le trafic et les ventes. Dès le début des années 1990, une expérience menée dans une cave à vin avait attesté que la musique classique multipliait par deux et demi le chiffre d’affaires. Les clients n’achetaient pas plus mais des bou­ teilles plus prestigieuses. Une autre étude, publiée par Nico­ las Gueguen, chercheur en sciences du comportement à l’université ­Bretagne-Sud, a quant à elle établi qu’un volume sonore élevé dans un bar poussait à la consommation : les clients boivent jusqu’à deux fois plus ! Dans les magasins de vête­ ments, l’enchaînement des mor­ ceaux est savamment étudié en fin de journée, lorsque les chalands montrent des si­ gnes de fatigue. Le tempo est accéléré. Pressés de partir, ils règlent plus rapi­ dement leurs achats.


Symphonie végétale

E

ELLE NOUS RASSURE

t si, avant d’en­ trer au bloc, on se laissait bercer par quelques por­ tées de ­Vivaldi ? Une étude britan­ nique a révélé que les patients opérés dans ces conditions sont moins anxieux, ont moins de douleurs postopé­ ratoires et prennent moins de médicaments. Dès les ­années 1960, le psychologue américain Howard Gardner avait prouvé que l’acti­vation des circuits du système auditif inhibait ceux de la douleur. « Avec la musique, des doses signi­ ficativement moins importantes d’anesthésiques sont nécessaires pour obtenir une sédation équiva­ lente, ce qui permet de ­réduire les risques de complications et le temps

passé en réanimation postopéra­ toire, détaille Pierre Lemarquis. Dans la même veine, des gastro-­ entérologues ont récemment témoi­ gné du meilleur rendement de leur coloscopie et de leur aptitude à détecter des polypes ­cancéreux lorsqu’ils officiaient en sifflo­ tant du Mozart. »

ELLE NOUS DOPE

U

ne équipe du Ursinus Col­ lege de Pennsylvanie, aux États-Unis, a fait pédaler des co­ bayes de âgés 9 à 80 ans sur des ­vélos d’appartement du­ rant deux minutes, avec pour consigne de par­ courir la plus grande distance. Un premier groupe “roulait” en si­ lence ; un second, sur de la musique douce ; et le dernier s’escrimait sur de la techno. Les premiers ont en moyenne parcouru 1,2 km, contre 1,57 km pour le groupe mélodie douce et 1,62 km pour la techno ! Une seconde expérience a in­ diqué qu’une écoute juste avant de partir suffisait à doper les perfor­ mances. Selon les chercheurs, le rythme met le corps en condition pour l’effort et la résistance.

ELLE NOUS FAIT JOUIR !

L

e rythme cardiaque s’accélère, les larmes montent aux yeux et les frissons parcourent le corps tout entier. Voici les caractéristiques d’un orgasme musical qui, selon une

© KNIEL SYNNATZSCHKE/PLAINPICTURE.

« Comme il existe des relations très privilégiées entre les régions du ­cerveau qui décodent le son et les régions motrices, le rythme, le mode majeur ou mineur vont modifier la manière dont on va répondre à un contexte », analyse Hervé Platel. Une musique entraînante pousse à prendre plus de risques aux jeux d’argent. De même, les morceaux avec des basses puissances ins­ pirent un sentiment de pouvoir et de contrôle sur les événements.

La génodique, kézako ? C’est la discipline du physicien et musicien Joël Sternheimer, qui compose des symphonies pour la nature. Selon ce chercheur, la matière organique des végétaux vibre à des fréquences régulières, qui sont inaudibles par l’homme. En décodant les ondes, il est possible de les transposer en notes sur une portée et d’influencer la croissance des plantes en diffusant ces sons. La méthode est utilisée par des maraîchers en France, en Suisse et au Japon, afin de fortifier leurs cultures ou de combattre les maladies.

étude publiée par une équipe de l’université Wesleyan dans le Con­ necticut, toucherait 5 % des audi­ teurs. L’une des chercheuses en a elle-même ressenti un alors qu’elle écoutait le Concerto pour piano n° 2 de Rachmaninov. L’équipe a ainsi isolé les mesures qui provoquaient le plus de réactions chez les sujets et dé­ couvert la recette de la partition idéale pour nous faire vibrer : des changements soudains d’har­monie, des puissants crescendos et des ­appogiatures (notes étrangères à l’harmonie). Rrrrr. Prête pour une ­extase en do majeur ? •

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QUELLE FAMILLE ! MES PETITSENFANTS MON MARI MES PARENTS

D’accord, il fait chaud et notre homme se moque de la mode. Pas sûr qu’il faille pour autant le laisser errer en T-shirt déformé et bermuda usé... FANNY LUTHAN ET LOU HASEAU

Au secours, il ressort

ses vieux shorts !

© ISTOCK/GETTY IMAGES.

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es harpies qui relookent leur moitié sans qu’il ait son mot à dire ? Non merci. Mais faut-il pour autant le laisser jouer le rôle du garçon négligé ? Parce que dès qu’il fait chaud, il passe à la tenue (et à l’élégance) minimale. Et chaque week-end, il se met en mode ultra-décontracté. On ne demande qu’à l’aimer comme il est mais si on pouvait lui faire comprendre – sans le froisser – que sa garde-robe est comme lui (un peu vintage !), ce serait encore mieux. L’HABIT FAITIL LE MOINE ? Qu’il n’entre ni dans la case dandy, ni dans celle du vieux beau nous enchante. On n’aime pas sa simplicité, on l’adoooore ! Si le classique duo chemise-pantalon ne fait pas (tout) l’homme, il contribue à le rendre plus attrayant. Le bermuda délavé assorti de tongs datées et négligées manquent, il est vrai, un chouia de sexappeal... Et nous, on l’aime quand il est séduisant et qu’il nous fait sentir qu’il a envie de nous plaire. Or un short usé jusqu’à la trame est-il sexy et charmant ? Non. CQFD. On a beau vivre ensemble depuis quarante ans, on n’accepte pas tout. On n’a pas épousé un épouvantail. L’amour, ça se travaille.

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Il jardine en bermuda informe ? Très bien. Mais après, il se change. Sinon, il peut épouser son rosier grimpant, au hasard... UN PEU DE TENUES ! Faisons appel à son bon sens. Qu’est-ce qu’il dirait, lui, si on se promenait en bottes de pluie crottées et les cheveux sales ? Suggérer l’effet miroir est toujours très parlant, alors on en use et on en abuse. Voire on met en pratique. On arrive au déjeuner avec de l’huile d’olive dans les cheveux (ne t’inquiète pas chéri, y a rien de meilleur pour leur garder toute leur brillance) et on déambule dans un vieux pyjama en traînant des pieds. On peut également opter pour l’effet inverse et jardiner en nuisette satinée, histoire de détonner au milieu des pétunias et autres myosotis. À chaque activité son costume, que diable ! Normalement, ça devrait le faire rire. Or l’humour demeure le meilleur moyen de faire passer les messages. Et on le questionne. Parce que, parfois, à force de vivre dans sa bulle, il a fini par s’oublier. Si on soupçonne qu’il se renferme pour de bon, on agit illico presto. On réserve un resto (avec tenue correcte exigée), un ciné, une expo, bref, on le sort. On le ramène à la société... et à la vie. •


MON MARI

MES PARENTS

MES PETITSENFANTS

Les grandes tablées, quel bonheur ! Mais pour la jeunesse, rester assis des heures à écouter nos bavardages peut tourner au supplice... FANNY LUTHAN ET LOU HASEAU

Faut-il leur imposer

© GETTY IMAGES.

les repas de famille ? Pour

Contre

C’EST LE RENDEZ-VOUS INTERGÉNÉRATIONNEL... En dehors de la table, chacun vaque à ses occupations. Eux, c’est plutôt lecture, écrans, shopping ou farniente. Nous, c’est plutôt courses et préparation du repas en question. Le déjeuner est notre point de convergence. À quel autre moment peut-on se retrouver, du petit dernier jusqu’au plus ancien ? Une aubaine trop exceptionnelle pour la laisser passer.

ILS ONT BESOIN DE SOUFFLER. Ils se lèvent à 14 heures, pourquoi exigerait-on qu’ils suivent notre cadence ? Rendre un repas obligatoire revient à imposer un horaire. À tout le monde. Or le week-end ou les vacances, pour eux, c’est justement l’occasion de se défaire de leur rythme scolaire, voire du rythme familial. Qui, en dehors de nous, peut leur offrir un véritable sentiment de liberté ?

... ET L’OCCASION DE MOMENTS PARTAGÉS. Une poudrière, les grandes tablées ? Oui, parfois. Mais c’est aussi des fous rires, des histoires, des souvenirs. Le plus souvent même. Notamment en été, où le doux tempo des vacances donne le ton. Tout le monde est plus décontracté, moins à vif. On se raconte, on apprend à se connaître. On n’est pas pressé. Une opportunité précieuse, à creuser et à choyer.

ON NE S’ENTEND PLUS. En réalité, les conversations croisées ne sont pas conviviales. On ne capte que la moitié de ce qui se dit, et on peut vite se retrouver à tendre l’oreille. Les petits-enfants restent mutiques au milieu de l’orage parental. Bref, les échanges de qualité sont rarement au rendez-vous. Mieux vaut privilégier les petits comités. En les emmenant se balader, par exemple, on gagnera en proximité.

CELA PACIFIE LES RELATIONS. Pas toujours facile, les rapports enfants/parents... et ce quelle que soit la génération concernée. Se mélanger, c’est diluer le conflit potentiel et faire tampon entre les diverses personnalités et leur farandole de frictions plus ou moins digérées. On est nombreux, alors chacun y met du sien pour que tout se passe bien. Il y en a toujours un pour remettre les choses en perspective, faire un trait d’humour, laisser échapper un rire. Et le « bon » surnage.

ÇA NOUS BARBE AUSSI ! On ne sera pas esclave de l’image d’Épinal. Sur le papier, c’est sympa mais en vrai, si personne ne fait d’efforts, le repas peut vite tourner à l’aigre : nos enfants nous adressent leurs griefs pendant que les petits-enfants lèvent les yeux au ciel, sans parler des oncles et tantes qui n’en finissent pas de régler leurs problèmes... Mettre tout le monde dans la même marmite n’est pas forcément une bonne idée, côté pacification. Évitons-nous cette corvée. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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QUELLE FAMILLE ! MES PETITSENFANTS MON MARI

MES PARENTS

5 bonnes

raisons de

les laisser râler « C’est la cata », « Ils n’ont jamais vu ça ! »... À les entendre, rien ne va plus. Sauf qu’en fait si, et leur vigueur à se plaindre en témoigne. FANNY LUTHAN ET LOU HASEAU

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ester, souffler, gronder... ils passent leur temps à ça ! La moue dédaigneuse, le sourcil au ciel, nos parents ne trouvent rien de positif à ce qui les entoure ! La météo est indigente, la baguette trop cuite, le plombier bien trop cher, ils ne comprennent plus leurs petits-enfants, nous ne leur rendons pas assez souvent visite... La liste des sujets qui les fâchent est in-fi-nie ! Alors ? On s’épargne de leur répondre. Ça ne servirait à rien. La preuve.

© GETTY IMAGES.

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TENTER DE LES RAISONNER ENVENIME LE DÉBAT Notre premier réflexe ? Leur démontrer par A+B que leurs sujets d’agacement sonnent creux ! Et leur expliquer que la facture un peu salée du plombier correspond à un déplacement le dimanche pour une urgence et que, oui, c’est une aubaine qu’il travaille le week-end. Mal nous en prend ! Nos réponses nourrissent toujours la machine à rouspéter. Nos 56

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objections ne servent qu’à entretenir leurs convictions et à affûter leurs arguments. Moralité, ils étaient fâchés, les voilà outrés.

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C’EST LEUR SOUPAPE DE SÉCURITÉ Râler permet d’exprimer sa pensée, de vider son sac et de décharger son agressivité. Autrement dit, de se soulager. Ils extériorisent ainsi leurs frustrations, leur sentiment d’impuissance et verbalisent ce qu’ils ne peuvent peut-être plus mettre en action. Une manière d’évacuer le stress, en somme. Dès lors, pourquoi pas ?

3

ILS ENTRETIENNENT LEUR VITALITÉ Eh oui ! Quand on n’a plus goût ni envie de rien, on arrête de râler. On se tait. Leur mauvaise humeur permanente peut donc également être interprétée comme un formidable signe de bonne santé. Une belle diatribe... et ils se sentent regonflés ! Pas question d’étouffer ça.

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ÇA LEUR PERMET DE COMMUNIQUER En couple, entre amis, ronchonner contre le monde entier, ça rapproche. Un jeu de ping-pong, adapté à leur âge ! Le premier envoie son thème de prédilection : « Ah, ce n’est plus ce que c’était ! », le deuxième rebondit sur le sujet et, hop, la conversation se tricote ! En roue libre, ils invectivent, comparent, soupèsent… Mais du coup, ils discutent et communiquent. Un bon point.

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ILS FONT ACTE DE PATRIOTISME Avec le régime périgourdin et la haute-couture, râler est une spécificité hexagonale dont il serait vain d’espérer se débarrasser par la seule force de la pensée. Voilà plusieurs décennies qu’ils baignent dans cette ambiance, c’est même une marque de fabrique ! Bon, leur capacité à s’enflammer augmente peut-être un peu avec l’âge mais il faut faire avec. D’ailleurs, nous-mêmes... •


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LA QUESTION DU MOI

Ces gestes

DISENT (TROP) LONG Ne parlez plus ! De toute façon, ce que vous dites importe peu. En effet, selon les neuropsychologues, 80 % de la communication passe par notre corps, notre visage ou bien le ton de notre voix. Décodage. CHRISTELLE PANGRAZZI

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016

V

ous n’avez strictement rien dit mais voilà que l’on s’ap­ proche de vous pour vous demander ce qui ne va pas. Votre attitude, vos mimi­ ques, votre regard... ont parlé pour vous et de vous. Peu importent l’âge, le pays ou la culture, nous adoptons tous les mêmes expressions pour exprimer une émo­ tion. « Cet héritage inconscient de nos lointains ancêtres est un langage universel qui nous


qui en

avons peur, notre faciès se crispe et nous regar­ dons vers le bas afin de nous assurer qu’il n’y a pas d’obstacle à notre fuite. La plupart des animaux agissent de même. D’après les cher­ cheurs, nous tentons de décrypter le ­visage des autres par le biais de nos propres ­mimiques. « Avec des personnes que nous côtoyons sou­ vent, cela fonctionne assez bien, relève Janina Seubert, chercheuse au laboratoire de percep­ tion émotionnelle de Philadelphie. Mais les codes sociaux valorisant une forme de discré­ tion émotionnelle, ces gestes sont devenus moins perceptibles, moins évidents. On parle même de micro-expressions. » Résultat ? Ce langage archaïque devient de plus en plus difficile à décoder. Du coup, dès lors que les traits d’un visage nous semblent ambigus, nous recherchons d’autres indices comme les mouvements du corps ou l’intona­ tion de la voix. « Toutes les aires sensorielles travaillent de concert, souligne Janina Seubert. Le but est toujours d’anticiper la parole ou le geste de l’autre pour garder une longueur d’avance. C’est une manière d’assurer la sur­ vie de l’espèce. » Un vrai jeu de piste en somme, dont on vous livre enfin les règles.

QUAND ON EST EN COLÈRE Un ton mièvre, des sourires à n’en plus finir... Ne vous en laissez pas conter car il suffit juste de regarder de plus près pour voir poindre la colère. Cette émotion, l’une des plus primaires, traduit le besoin de défendre son ter­ ritoire et son intégrité. Chez tous les êtres humains, elle se manifeste de la même manière : sourcils froncés, men­ ton en avant et regard fixe. « Il s’agit de montrer un visage effrayant à son adversaire, pour lui no­ tifier son mécontentement et lui faire compren­ dre qu’il est inutile de persévérer », explique Paul Ekman, psychologue américain et auteur de Je sais que vous mentez (éd. J’ai Lu). Les décharges d’hormones comme l’adréna­ line, qui accompagnent la colère, augmentent la pression artérielle et la fréquence cardiaque de 30 %. Le visage rougit ou pâlit, le débit de ­parole s’accélère et la tessiture se fait plus grave. Sous l’effet de la crispation, les traits du

permet d’être immédiatement en empathie les uns avec les autres, sans même avoir besoin de prononcer un mot, explique le psychologue Philippe Turchet, auteur du Langage universel du corps (éd. de l’Homme). Selon de nombreux anthropologues, ces mimiques seraient nées de l’imitation du règne animal. » Ainsi, en colère, nous soulevons la lèvre supé­ rieure comme le font beaucoup de mammi­ fères pour effrayer l’adversaire et l’inciter à ne pas nous défier davantage. Et quand nous

© G. FOCHESATO/ISTOCK/GETTY IMAGES.

SUR NOUS

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LA QUESTION DU MOI

visage deviennent aussi moins symé­ triques. ­Enfin, les bras s’allongent et saisissent bien souvent un objet à portée de main. « En colère, on cherche à “sortir de soi”, relève Janina Seuber. Les gestes sont plus De droite amples, plus secs. Bref, on se ou de gauche ? déploie. » Et tout ça même si vous essayez de tenir une Chacun de nos hémisphères conversation badine. cérébraux commande un côté Comment reprendre de notre corps. L’hémisphère le contrôle ? F acile. Il suffit droit, associé aux aires de de se recentrer... en se l’intuition et des affects négatifs, touchant, le ventre, le bras. conduit la partie gauche. Bref, ce que l’on veut. « L’idée, c’est de revenir à soi, L’hémisphère gauche, qui gouverne les zones de la logique souligne Janina Seubert. Et de prendre conscience et des affects positifs, régit de l’état dans lequel nous le côté droit. Lorsque l’on utilise nous trouvons. » majoritairement son « aile gauche », on cherche à instaurer QUAND des relations amicales, conviviales. ON S’ENNUIE Selon les spécialistes en psy­ À l’inverse, quand on sollicite son « aile droite », ça peut indiquer chologie, c’est l’émotion la plus difficile à masquer, du une certaine méfiance. Pour moins sur le long terme. En déterminer si vous êtes plutôt gouverné par le cerveau droit ou effet, si l’on peut se retenir de gauche, vous pouvez faire un test bayer aux corneilles, garder le regard alerte s’avère com­ très simple : croisez vos mains. pliqué : les pupilles sont la Quel pouce se place au-dessus seule zone de notre corps que de l’autre. Le gauche ? Vous êtes nous ne pouvons pas con­ régenté par votre cerveau trôler. Lorsque nous nous droit. Le droit ? Vous êtes dirigé ­ennuyons, ces dernières se par votre hémisphère gauche. rétractent même si nous ­mimons l’intérêt. En fait, pas assez stimulé, le cerveau entre dans un état de veille. On fait alors tout pour s’exciter : on regarde ailleurs, on tapote des doigts, on agite les pieds... ­souvent en vain. Et on s’éloigne aussi de son

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interlocuteur. Alors que la distance sociale entre deux individus se situe entre un à deux mètres, l’ennui peut facilement nous faire re­ culer jusqu’à quatre mètres. Assis, on se colle le dos au fond de la chaise. La tête qui penche sur le côté a besoin d’être retenue par la main. Méfiance aussi lorsque l’index est orienté vers le haut et le pouce sous le menton. « On a souvent tendance à penser que cette posture marque l’intérêt, relève ­Janina Seubert. C’est tout le contraire. Là ­encore, la tête est symboliquement soutenue pour ne pas s’effondrer. » Comment reprendre le contrôle ? La parade à l’ennui, c’est la concentration. Si le discours que l’on vous tient est vraiment soporifique, focalisez-vous sur votre respiration. Et tentez de serrer vos abdominaux. L’effort ancre dans le présent.

QUAND ON VEUT SÉDUIRE L’expression « battre des cils » ne sort pas de nulle part. Lorsqu’une personne nous plaît, nous fermons les yeux environ trois cents fois par heure ! Une manière de minauder ? Peutêtre. Mais ces clignements permettent surtout d’humidifier nos mirettes et donc de les rendre brillantes, ce qui renforce notre pouvoir de ­séduction. Sans compter que nos pupilles se sont elles aussi très largement dilatées pour atteindre trois fois leur taille normale. « Généralement, une personne en phase de ­séduction accomplit ses gestes très lentement, avec sensualité, explique Philippe Turchet, spé­ cialisé dans le décodage de la gestuelle. Elle touche aussi, à plusieurs reprises, de nombreu­ ses parties de son corps ou de son visage. C’est une forme d’invitation. » Comment savoir que l’autre est sous le charme ? Il mimétise, adopte


PAROLES D’EXPERT Jean-Pierre Veyrat, auteur d’Aperçus les mêmes comportements, intonations ou mimiques, histoire de faire comprendre qu’il est sur la même longueur d’onde. Dérouté, il a tendance à se toucher le front. Et surtout, il sourit une vingtaine de fois par heure... contre, normalement, une vingtaine de fois par jour. S’il touche ou mordille ses lèvres, il a carrément envie de vous dévorer. Comment reprendre le contrôle ? Envie de jouer le mystère ? Dans ce cas, faites-en le moins possible, épurez votre langage corporel. Gardez les bras détendus et les paumes de mains ouvertes, campez les pieds au sol, pour vous donner de l’aplomb... et laissez le charme agir.

QUAND ON SE SENT GÊNÉ L’attitude typique de l’interlocuteur embarrassé : il détourne le regard (souvent en bas à gauche) ou fuit le vôtre. Pour masquer son embarras, il peut aussi se mettre à rire très fort et de manière saccadée. Les épaules sont rentrées. Debout, les pieds peuvent se tourner l’un vers l’autre. Quant à la voix, elle devient plus sourde et l’intonation monocorde. Comment reprendre le contrôle ? À moins d’être un menteur professionnel, il est très difficile de masquer sa gêne. Seule technique éprouvée, s’efforcer de regarder son interlocuteur dans les yeux.

du langage corporel (éd. Negorisk).

Nos gestes ne nous trahissent pas, ils nous révèlent Notre langage corporel est-il vraiment explicite ? J. P. V. Il existe en fait deux sortes de gestuelles : celle qui parle pour nous et qui est le prolongement d’un discours (mimiques, gestes de la main) ; et celle qui parle de nous et dit qui nous sommes intrinsèquement : si nous sommes à l’aise, expansif, discret, dans la communication ou bien dans l’introspection. Nos paroles peuvent dissimuler le fond de nos pensées mais pour les gestes, c’est vraiment beaucoup plus compliqué. Peut-on les contrôler ? J. P. V. Très difficilement. Vous pouvez dire à quelqu’un que vous êtes ravi de le revoir, même si ce n’est pas le cas. Mais tôt ou tard, votre posture ou des expressions de votre visage marqueront votre irritation ou votre envie

de vous en aller. Et ce que les autres perçoivent, ce ne sont pas nos paroles mais ce langage non verbal. Même si vous vous montrez affable et courtois avec votre voisine que vous détestez, la relation ne se passera jamais bien. Car tout dans votre attitude indique l’inverse. Et nous sommes programmé pour décrypter au-delà des mots.

La gestuelle des femmes est-elle différente de celle des hommes ? J. P. V. La plupart du temps, les femmes ont une gestuelle moins saccadée et plus ouverte que les hommes. Quand elles s’expriment, elles déploient plus facilement les paumes de mains et elles mettent davantage les épaules en arrière. Cette souplesse physique traduit probablement une plus grande souplesse d’esprit.

© SSPL/GETTY IMAGES.

QUAND ON MENT Si le nez de Pinocchio s’allongeait, celui des menteurs démange, tout comme leur lobe d’oreille ou leur visage. Et gratter un supposé chatouillement, surtout sur la tête, permet de s’apaiser. Paul Ekman a ainsi relevé que l’autocontact au visage des affabulateurs était dix fois supérieur à celui des personnes disant la vérité. Autres signes : le regard fuyant et les mains qui se cachent soit derrière le dos, soit l’une qui recouvre totalement ou partiellement l’autre. Les doigts pincent aussi les lèvres et, plus particulièrement, la lèvre supérieure. « Cette gestuelle est une réminiscence de l’enfance, lorsque l’on mettait sa main devant la bouche pour « cacher » un mensonge.

Toussoter, se racler la gorge ou jeter ses bras en arrière traduisent également le malaise de l’autre, méfiance donc. Enfin, gare aux sourires... Les menteurs les multiplient. Généralement, ils durent moins longtemps et les sourcils ne bougent pas. Comment reprendre le contrôle ? C’est quasiment impossible. Selon le psychologue Joseph Messinger (Ces gestes qui vous trahissent, éd. J’ai Lu), dans 85 % des cas, la gestuelle ou l’intonation de voix d’un menteur nous font douter de ses propos. Se retenir de bouger est encore pire, car la contracture est encore plus lisible. Le mieux est peut-être d’en dire le moins possible. • SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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DÉCODAGE

PRODUITS DES ABBAYES

Tous saints ?

On leur donnerait le bon dieu sans confession car ces confitures, fromages et autres denrées proviennent de lieux réputés pour leur savoir-faire et leur probité. Oui, mais on le sait bien, l’habit ne fait pas le moine ! ROSELYNE POZNANSKI

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016

L

es produits monastiques seraient-ils en passe de devenir le dernier chic à la mode ? Avec un succès qui dépasse désormais celui de la simple estime, on peut se poser la question, sachant que les références et les circuits de vente se multiplient comme des petits pains ! Mais ce marché de niche, censé répondre aux besoins de naturel, d’authenticité et de spiritualité exigés par le consommateur, conserve-t-il, comme autrefois, un air de sainteté ?

PAS DE FRUITS DÉFENDUS Cette activité ne date pas d’hier : grâce à elle, moines et moniales ont de tout temps engrangé des fonds pour vivre et entretenir leur patrimoine. Pour certaines communautés, elle s’est articulée autour de divines liqueurs, pour d’autres, c’était plutôt la confiture, les tisanes ou le fromage, toujours vendus en petite quantité, voire en toute confidentialité. Mais depuis quelques années, ces denrées traditionnelles sont de plus en plus nombreuses : vins, huiles, gâteaux secs, chocolat, miels, charcuteries, compléments


moines » ou encore « selon une for­ mule originale des moines » sans que la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) y trouve quoi que ce soit à redire, dans la me­ sure où il n’est pas indiqué « bonbons produits ou fabriqués à l’abbaye ». Et sans que cela se traduise par des écarts de prix significatifs, puisque tous ces articles confondus sont positionnés « commerce équitable » ou « produits

alimentaires... Sans compter les cos­ métiques, savons, cires, céramiques et autres ­articles de maroquinerie. La liste est aussi longue que l’appétence du consommateur – « bobo » ou sim­ ple « fidèle » – est grande. Pour profiter de cette manne, les com­ munautés religieuses empruntent les voies du marketing. Les traditionnels gâteaux secs, emballés dans un simple sachet cellophane, se déclinent ainsi en gammes de produits à part entière : les Croque-thé de l’abbaye La JoieNotre-Dame (Morbihan) constituent un exemple particulièrement réussi de cette transformation, avec quatre saveurs et un packaging sobre et élé­ gant. Rien à voir avec certaines mar­ ques connues comme le Couvent des Minimes ou Chaussée aux moines, qui ont assis leur notoriété sur un nom d’emprunt et non sur un univers monastique bel et bien réel !

5 gourmandises à savourer religieusement La pâte de fruits à la violette de l’abbaye de Tournay (Hautes-Pyrénées). Pas de label mais une originalité certaine. La crème de noix du monastère de la Transfiguration (Dordogne). Labellisée et directement issue des fruits du verger. Les bouchons de champagne en chocolat de l’abbaye d’Igny (Marne). Un péché de gourmandise d’inspiration locale. Les tisanes de l’abbaye d’Aiguebelle (Drôme). Elles sont labellisées et pour tous les goûts. Le miel de l’abbaye de Jouques (Bouches-duRhône). L’un des rares miels à provenir des ruches d’une abbaye.

Pour que le consommateur reste dans le droit chemin, une marque, Monas­ tic, a été déposée il y a une trentaine d’années. Son logo est aujourd’hui présent sur 700 produits issus de 230 communautés, soit seulement un quart de la production globale. Pour l’obtenir, ils doivent être fabriqués dans l’enceinte du monastère et y avoir été transformés de façon substan­ tielle. L’étiquette d’une confiture cuite et mise en pots sur place peut ainsi afficher ce label et ­s’enorgueillir d’être véritablement « produite à l’abbaye ». Celle de bonbons achetés à un gros­ siste et uniquement mis en sachets par les moines ne peut en revanche pas porter le fameux logo. Pour autant, et il faut le savoir, son étiquette peut mentionner en toute ambiguïté « confiseries de l’abbaye » ou « élaborées dans la tradition des

© J. FRUMM/HÉMIS.FR.

SÉPARER LE BON GRAIN DE L’IVRAIE...

La profession de foi de ce label ? Il garantit la fabrication au sein de la communauté.

bio », donc vendus plutôt cher (5 € en moyenne pour un pot de confiture) !

DE BONNE FOI ! Gage d’une certaine authenticité, le logo Monastic n’est cependant pas un label certifié par les pouvoirs pu­ blics sur la foi d’un cahier des charges strict. Certains monastères comme celui de Solan, dans le Gard, ont misé sur le bio et s’effor­cent de ne vendre que ce qu’ils produisent. Résultat : des vins ou confitures en quantité très ­limitée, essentiellement accessibles sur place et non au travers des nom­ breux portails Internet de produits monastiques (artisanatmonastique. com, comptoir-des-abbayes.fr, labou­ tiquedesabbayes.com...). Une stratégie de plus en plus rare. La plupart des congrégations achètent aujourd’hui les matières premières pour les transformer. Au mieux, il en est fait mention sur l’étiquette ou dans le descriptif de la boutique en ligne, comme pour le fromage pro­ duit par l’abbaye de Tamié (Savoie), dont le lait est collecté dans huit fermes alentour. Ce n’est pas le cas en revanche pour l’huile d’olive des bénédictines de Sainte-Madeleine du Baroux (Vaucluse), certes extraite à froid dans leur moulin mais dont une grande partie des fruits provient ­d’oliveraies environnantes. D’après Marie-Catherine Paquier, ­enseignante-chercheuse qui a rédigé une thèse les produits monastiques, le vieillissement des religieux et le res­ pect de normes alimentaires néces­ sitant des investissements coûteux justifie que le savoir-faire artisanal des communautés se transforme ­petit à petit. « Il y a plus de négoce en amont et un recours accru à une maind’œuvre extérieure, mais toujours la même exigence d’éthique et de qua­ lité. » Parole d’évangile ? • SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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C’EST DANS L’AIR

Venus d’ici ou d’ailleurs, ces produits fantastiques provoquent l’étonnement, le dépaysement... et l’extase. Découvrez-les sur les grandes tables ou à la maison. TINKA KEMPTNER

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À GOÛTER UNE FOIS 64

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DANS SA VIE

Nauséabond ? « Pour les palais non avertis, c’est un vrai choc, c’est sûr. Mais avec le temps, j’ai appris à aimer cette délicatesse chinoise. Il y a des œufs de cent ans qui recèlent même des arômes de foie gras ! » s’extasie Bruno Verjus, dénicheur de produits rares, auteur du blog Food Intelligence et chef du restaurant Table, à Paris. Mais de quoi parle-t-on au juste ? D’un œuf ambré translucide (généralement de cane), au cœur bleuâtre ou verdâtre et suintant, fermenté environ trois mois (et non un siècle !) dans un mélange de cendre, de feuilles de thé, de chaux, de sel et parfois de terre. Un régal ancestral, d’après les fins connaisseurs qui prisent ses arômes complexes (roquefort, fleurs, épices...) et sa texture gélatineuse. Dégusté tous les jours par des millions de Chinois avec du gingembre mariné ou du tofu frais, on le trouve en France (en version industrielle) dans les épiceries asiatiques. Mais les meilleurs d’entre eux ne quittent pas la Chine. Et leur goût vaut vraiment le détour.

LE MOSCIAME DI TONNO

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Prononcez mochamé di tonno (il est aussi appelé bresaola de thon). Sous ce nom barbare se cache un régal italien à tomber : des lamelles de thon saumurées et séchées au soleil, dont le goût corsé rappelle les meilleurs jambons fumés, rehaussé de subtiles notes poissonneuses. Déjà, les Romains en étaient fous. Sa texture souple et moelleuse ajoute à son charme. Visuellement proche de la bresaola (bœuf séché), il se déguste en fines tranches assaisonnées d’huile d’olive et de jus de citron. Délicieux aussi raboté en copeaux à la mandoline japonaise et infusé au tosazu (vinaigre nippon) ou tout simplement râpé sur des pâtes ou une salade. En ligne sur seulementproduitsitaliens.fr (15 € les 300 g).

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© RYAN MCVAY/GETTY IMAGES ; LESER/PHOTOCUISINE/SUCRÉ SALÉ.

Ce mets très prisé des gourmets chinois ne sort pas de l’œuf.

L’ŒUF DE CENT ANS


C’EST DANS L’AIR Lointain cousin de l’ortie, le shiso fait dans la dentelle.

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Les fleurs ont un grain qu’il serait bien dommage de laisser aux abeilles.

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LE POLLEN

C’est l’ingrédient miracle ! Parmi ses fans, Éric Briffard, chef exécutif et directeur des arts culinaires de l’école Le Cordon Bleu (Paris). « Il apporte une vraie respiration dans un plat : quand on ferme les yeux, on a l’impression de se retrouver en pleine nature au printemps. C’est le parfum de la terre qui s’éveille. » Un bol d’air que le chef deux étoiles sert avec du foie gras. Si on peut en acheter chez Naturalia (11 € les 220 g), rien ne vaut le pollen récolté en « frappant » les fleurs, pour faire tomber les précieux petits grains. « Le plus parfumé est celui de fenouil, avec ses notes anisées, boisées, fumées... Un vrai régal ! Je récolte les fleurs après un orage, pour que le pollen soit bien lavé », confie Bruno Verjus, qui le marie au fromage blanc, enveloppé d’une fleur de courgette. Les Italiens ne le surnomment pas « l’épice des anges » pour rien.

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LE WAGYU

Cette viande marbrée est dotée d’un taux très élevé en graisses non saturées. « La première fois que j’en ai goûté, je suis resté bouche bée. Le wagyu est tendre et savoureux à la fois, ce qui est rare. Tous les morceaux sont délicats et ­savoureux, même le paleron ou la langue de bœuf », assure Carlos Gutierrez, importateur de wagyu (littéralement «bœuf du Japon») en France. Le chef William Ledeuil (Ze Kitchen ­Galerie à Paris) affectionne le plat de côtes cuit durant trente-six heures à basse température. À la clé : une texture à manger à la cuillère... par toutes petites bouchées, de quoi faire oublier son prix très élevé (entre 90 et 180 €/kg).

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LE COQ VIERGE DE BARBEZIEUX

La France ne manque pas de volailles d’exception mais celle-ci leur vole la vedette à toutes. « Elle a un goût presque giboyeux et une viande foncée, à la fois tendre et ferme, qui fait penser à une volaille sauvage », s’extasie Bruno Verjus. Il s’approvisionne à la Ferme de la Ruchotte, près de Beaune (22 €/kg), chez l’unique éleveur en France de ces volailles racées. L’attrait pour leur chair unique ne date pas d’hier. Déjà, au XVIIIe siècle, l’illustre Brillat-Savarin en était friand. Sauvé de l’extinction in extremis, ce coq de luxe est élevé à l’écart des femelles pour éviter toute perturbation hormonale et passe son temps à manger, pour atteindre 5 kg vers 8 mois, âge où il est jugé prêt à passer à table...

© GETTY IMAGES/STOCKFOOD ; B. WINKELMAN/STOCFOOD/SUCRÉ SALÉ ; AMIEL/PHOTOCUISINE/SUCRÉ SALÉ ; MARC GILLOW/GETTY IMAGES.

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LE SHISO VERT

Inclassable, voici ce qui définit le mieux cette herbe japonaise aux grande feuilles dentelées. On compare ses arômes à un mélange de citronnelle, de menthe, de basilic, de cumin voire d’anis. Le chef Michel Bras (fondateur du restaurant trois étoiles Le Suquet, près de Laguiole) la fait pousser depuis trente ans dans son potager. « À l’époque, il fallait rapporter les graines du Japon », se rappelle-t-il. Aujourd’hui, on la trouve dans la plu­part des épiceries asiatiques. Philippe Mille, chef deux étoiles des Crayères, à Reims, aime la marier avec des cerises. Au Japon, on la sert avec du poisson cru (les restaurants nippons tenus par des Chinois la remplacent par des feuilles en plastique, juste pour faire joli...). À la maison, on s’en sert pour réveil­ ler un tartare de saumon ou un bouillon (la cha­ leur exalte le parfum du shiso). Les salades de fruits s’en trouvent catapultées dans une nouvelle dimension gustative. Une révélation !


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LE COUTEAU DE MER

LE PISSENLIT SAUVAGE

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Ce coquillage que les connaisseurs s’arrachent Pas besoin de partir à l’autre bout du monde pour se procurer cette surpreest vendu dans le commerce depuis quelques années seulement (autour de 20 €/kg), mais on nante pépite gustative. Nos prairies, nos le déniche aussi sur les plages françaises. Cuit chemins – parfois même nos jardins – à la vapeur, il dévoile des saveurs proches du regorgent de cette plante sauvage, dont on homard et de la saint-jacques. « J’adore son consomme les feuilles avant floraison... « Je fesucre naturel, plus prononcé au fur et à mesure rais cent kilomètres à pied pour lui. Ce matin, que l’on mâche sa chair légèrement élastique, j’en ai reçu par Chronopost en direct d’Aix-less’émeut Chihiro Masui, auteure de Poissons, un Bains. Mais dès que je peux, j’en ramasse moimême. C’est succulent en salade avec un œuf art du Japon (éd. Glénat). J’aime la sensation qu’il mollet et des lardons tièdes offre sous la dent, une résisqui en ramollissent les feuil­ tance iodée, une souplesse les », s’enthousiasme Michel délicieuse. » Pascal Barbot, Rostang, chef à Paris dans le chef trois étoiles de l’Astrance restaurant deux étoiles qui (Paris), les cuit à l’espagnole porte son nom. La meilleure et les laisse reposer six heures période pour en cueillir ? Au dans du bouillon japonais. début du printemps, de préJacques Decoret, chef étoilé à férence juste après la fonte Vichy, les sublime avec du fruit des neiges. Le chef confirme : de la passion et un filet d’huile Sur la plage, il suffit «C’est là qu’il est le plus d’olive. Les Italiens, eux, les d’un peu de sel pour les tendre. Son amertume est préfèrent crus. À chacun sa faire sortir de leur trou. alors tout en délicatesse. » version du plaisir !

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LES BEIGNETS D’ANÉMONE DE MER

Ses tentacules ondulent mollement au gré des vagues. Mais en bouche, quelle explosion de saveurs ! Ceux qui goûtent à l’anémone de mer sont marqués à vie. « J’en ai mangé à l’âge de 5 ans, et j’en ai encore le parfum dans la bouche : un nuage iodé et croustillant, aussi délicat qu’un tempura d’écume de mer », se remémore Estérelle Payany sur son blog EsterKitchen. La star de cette spécialité d’Ajaccio (que l’on retrouve aussi dans le sud de l’Espagne et en Italie) se rencontre aisément sur les bords de mer. Pour la détacher de son rocher, il suffit d’une fourchette et de gants en latex (ou gare aux irritations !). Pour lui ôter son amertume, on dégorge l’anémone au vinaigre, puis on la roule dans la farine et on la frit à l’huile durant cinq minutes. Un filet de citron... et place au ravissement des papilles. Du temps d’El Bulli, le chef catalan Ferran Adrià servait l’anémone de mer à l’intérieur de raviolis translucides.

L’AIL NOIR

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C’est le condiment asiatique que les grands chefs s’arrachent. Ce délice coréen fondant à souhait, mariné à l’eau de mer, nous épate. « Ses doux arômes fruités rappellent ceux de l’ail confit au sucre. J’en mets dans mes salades quand je reçois, cela surprend tout le monde. C’est l’ingrédient mystère par excellence », confie Fabien Rouillard, chef pâtissier chez ­Fauchon. Yannick Alléno, dans son Terroir Pari­ sien, le glisse en copeaux au cœur d’un tartare de bar n ­ acré. Son confrère Hervé Rodriguez (MaSa, Boulogne-Billancourt) le sert en purée avec un foie gras poêlé à l’encre de seiche. Considéré comme aphrodisiaque par les geishas, il est aussi plébiscité pour son pouvoir détox, avec deux fois plus d’anti­oxydants que l’ail frais. Et avec lui, pas besoin de spray haleine fraîche. Disponible sur le site de Terre Exotique (7 € la tête d’ail). •

Des gousses à croquer pour ne plus broyer du noir.


TÉTIÈRE FÉE MAISON OUVERTURE

SOS pépins Il n’y a pas de problème sans solution ! Chaque mois, on vous le prouve avec nos meilleures astuces pour venir à bout des petits maux du quotidien. CÉLINE AMICO Avec le soleil et la mer, mes cheveux sont tout secs... Une recette futée pour y remédier ?

Comment nettoyer le sol de ma terrasse ? LE TRUC Commencez par balayer et ne vous faites pas trop d’illusions, il va falloir frotter un peu ! Sur une terrasse en béton, évitez Javel ou vinaigre, trop agressifs, qui endommageraient le support. Préférez plutôt un mélange de savon noir et d’eau chaude (une cuillère à soupe pour deux litres). Pour l’entretien du bois, brossez dans le sens des veines avec de l’eau savonneuse. Appliquez ensuite une huile de protection qui empêchera le sol de griser. S’il s’agit de terre cuite, procèdez avec prudence car cette matière est poreuse ! Proscrivez donc les formules trop abrasives qui pourraient altérer sa couleur ou bien la tacher. Utilisez du bicarbonate ou des cristaux de soude, additionnés à de l’eau, avant de rincer abondamment. 68

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LE TRUC Il faut adapter votre routine beauté à la saison et aux circonstances ! Le secret d’une belle chevelure en été passe par des soins ultranourrissants évidemment. Vous devriez trouver votre bonheur dans votre armoire de toilette ou votre cuisine, puisque les bains d’huile font merveille pour apporter les bons nutriments. Appliquez au choix de l’huile d’olive, d’argan ou de palme sur cheveux humides jusqu’à mi-longueur. Laissez poser au moins une demi-heure et renouvelez l’opération une à deux fois par semaine. Et ne zappez surtout pas le rinçage/lavage quotidien, qui permet d’éliminer tous les résidus indésirables.


Un secret pour mieux conserver les fruits ?

LE TRUC Si le vin fermé se conserve mieux à température ambiante, il est beaucoup moins sensible après ouverture et il peut se congeler sans perdre d’arôme. Pour garder un fond de bouteille, versez-le dans un sac congélation ou une gourde souple, fermez et placez au congélateur. Il vous suffira, quand vous voudrez le boire, de le sortir à l’avance et de le laisser se réchauffer à température ambiante. Vous pouvez aussi en faire des glaçons, à ajouter dans des sauces.

QUE FAIRE AVEC DES GALETS ? Des photophores Il suffit d’un trou à la bonne dimension pour y glisser une bougie chauffeplats. Esthétique, écologique... et incassable.

Des boutons Deux petits trous réalisés avec une perceuse et hop, vous pourrez porter une pierre à la boutonnière !

Trop de mouches dans le quartier ! Une idée pour les éloigner ?

Cloisonner un espace en un clin d’œil, c’est possible ?

LE TRUC Pour faire fuir ces indésirables, les plantes et huiles essentielles (HE) sont LA solution miracle. Dans un vaporisateur, mélangez 8 gouttes d’HE de géranium, citronnelle ou menthe poivrée et 100 ml d’eau, et pulvérisez dans la maison. Vous pouvez aussi placer des coupelles de vinaigre blanc sur les rebords de fenêtres ou, mieux encore, des pots de basilic, de menthe ou de lavande. Infaillible !

LE TRUC Jetez votre dévolu sur les verrières à piston. Disponibles dans toutes les dimensions, elles se clippent au sol et au plafond, pour aménager illico une pièce supplémentaire ! Pour diviser l’espace tout en légèreté, les panneaux japonais sont aussi une solution facile à vivre. Un rail à visser au plafond, des panneaux souples à suspendre et le tour est joué ! Sinon, installez des crochets au plafond, en enfilade, et pendez-y des suspensions végétales de belle hauteur. Résultat : une cloison végétalisée minute !

© GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO (5).

Que faire avec mes fonds de bouteille de vin ?

LE TRUC D’abord, ne les stockez pas tous ensemble. Certains, comme la pomme ou la poire, produisent de l’éthylène qui endommage les autres. Si vous souhaitez garder vos fruits rouges plus longtemps, baignez-les dans un mélange de 1 volume de vinaigre pour 3 d’eau. Essuyez-les puis placez-les au réfrigérateur. Enfin, sachez que les fruits « solaires » (banane, mangue...) s’abîment plus vite au frigo. Conservezles plutôt à température ambiante.

Des poignées Pierres qui roulent... font d’irrésistibles poignées, pour ouvrir avec style les portes ou les meubles.


FÉE MAISON

Objets malins

Le meilleur des nouveautés du moment. Rien de futile, que de l’utile. CÉLINE AMICO

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1. TOTALEMENT GIVRÉ. Des moules à glaçons tout mignons tout ronds, à garnir d’herbes aromatiques ou de fleurs, pour des carafes aussi belles que rafraîchissantes ! Ice Balls Prepara, 11,95 € le set de 4. 2. CHAUD DEVANT ! Une sangle et des poignées en silicone, un revêtement en acier ultra-résistant et un minigabarit (D 35 x H 22 cm, 5 kg). On a trouvé le barbecue portatif idéal pour les vacances ! BergHOFF, 250 €. 3. COUP DOUBLE. Grâce à sa structure à suspendre et sa ligne design, il nous permet de ranger deux fois plus de vêtements... avec style ! Georg, 55 €.

Une baignoire tout confort Question praticité, elle a tout bon : une petite porte latérale et des accessoires super futés pour des ablutions grand large. Deux en un. Un nouveau modèle proposé par Vitra qui réconcilie les adeptes de la douche et du bain : vitrage en verre anti-éclaboussures de 6 mm d’épaisseur, siège en bois Iroko pour se savonner tranquillement, espace de bain aux dimensions spacieuses (1 700 x 750 x 540 cm pour un volume de 200 litres). Accès facilité. La botte secrète de ce combiné : une porte latérale transparente en verre durci de 10 mm d’épaisseur. Placée à 20 cm du 70

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sol, elle simplifie l’accès des petits et des grands sans contorsions inutiles ni risque de chutes. Et lors de l’achat, on peut l’installer à droite ou à gauche selon la configuration de la salle de bains. Esthétique parfaite. Pour ne rien gâcher, cet ensemble allie performance technique et charme. Avec sa structure épurée et ses formes fluides, il s’adapte sans encombre aux pièces d’eau contemporaines ou plus classiques. Baignoire Combo, Vitra, 1 350 €.


3 sites

de luminaires sur mesure

Jamais sans mon glaçon

Structures d’abat-jour rondes ou pyramidales, kit pour créer son propre lustre... Cette boutique en ligne propose une large gamme de matériel. Avec, en prime, des vidéos et des leçons filmées afin d’apprendre à les confectionner facilement. interieurlumiere.com

Il gèle le chewing-gum collé sur du tissu, qui ne demande plus qu’à se détacher !

Pour moins souffrir durant l’épilation, on l’applique juste avant sur les gambettes.

Une petite mise au frais soulage piqûres d’insecte et boutons douloureux.

Pour avaler ses potions amères, on anesthésie ses papilles avec de la glace.

Pour dégraisser une soupe, ajoutez-y des glaçons qui solidifient les graisses.

Des rougeurs ? On tamponne avec un peu de glace avant le maquillage.

Retrouvez notre carnet d’adresses p. 153

© ROBERTO RODRIGUEZ PHOTOGRAPHY ; ISTOCK/GETTY IMAGES (7). LES PRIX SONT DONNÉS À TITRE INDICATIF.

Il fait bien plus que jeter un coup de froid dans nos boissons. Ses atouts inattendus vont vous faire fondre !

Imprimé chevrons, pied-de-poule, modèles scintillants, fluo... Vous trouverez sur ce site mille et un câbles tendance pour customiser vos lampes, suspensions et baladeuses. Mais aussi les composants électriques nécessaires (interrupteurs, douilles), des ampoules, des pampilles... falbala-luminaires.com Les amoureux des ambiances rétro et/ou industrielles trouveront ici la panoplie idéale pour fabriquer leurs luminaires personnalisés. Au choix, douilles et plafonniers vintage déclinés dans un large éventail de coloris, câbles électriques torsadés et ampoules filaments à l’ancienne... jurassic-light.com

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FÉE MAISON

Sobrement chic Bohème urbaine. La collection imaginée par Sarah Lavoine pour La Redoute Intérieurs est dédiée à la chambre. Taies d’oreiller à partir de 17 € et miroirs à partir de 80 €.

Vintage. Buffet en noyer, L 100 x P 45 x H 76 cm. Quadri, Elodie Campo Design, Sodezign, 770 €.

Laqués. Plateaux en métal peint, 15 x 9 cm et 24 x 12 cm. Monoprix, 6 € et 13 €. Rosé. Vase en verre, H 22 cm. Bloomingville, 70 €.

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Duo. Coussins en lin lavé, 65 x 65 cm. Printemps, 57 € pièce. Brillante. Horloge en métal, diam. 20 cm. Broste Copenhagen, 67 €. Parfumé. Diffuseur senteur figuier. Yves Delorme, 50 €.

Arty. Tables d’appoint en MDF et métal, H 44 et 41 cm. Hill, Made.com, 130 € l’ensemble.

Bordeaux. Fauteuil en bois d’eucalyptus et contreplaqué, L 86 x P 79 x H 82 cm. Milo, But, 250 €.

© ANTONELL ; FRED FURGOL ; HENRIK BECKER NIELSEN ; E. TOUSSAINT. LES PRIX SONT DONNÉS À TITRE INDICATIF.

Classe et décontraction, ce serait le secret de l’élégance à la française en matière de mode... mais aussi de déco. Traduction stylée et colorée. FANNY DALBERA

Précieuse. Suspension en tissu 100 % polyester, diam. 40 cm, H 26 cm. Iva, Fly, 30 €.


Une composition pratique et esthétique qui permet d’adoucir la présence de la télé.

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Des écrins pour écrans

1. Épuré. Fabriqué en Vendée, ce meuble TV grand format est composé d’un lambris TV, d’un lambris bibliothèque et d’un banc en bois laqué issu de forêts françaises durablement gérées. Un ensemble qui ne passe pas inaperçu. L 320 x P 52 x H 155 cm. Coll. Préface, Gautier, 3 527 €. 2. Tendance. Ses 2 portes et ses 2 niches lui donnent un petit esprit fifties parfaitement dans l’air du temps. Structure en panneaux de particules revêtus de papier décor imitation chêne clair, L 150 x P 45 x H 45 cm. Sven, Fly, 170 €. 3. Multiservice. Place au multimédia ! Cette combinaison design fait la part belle à l’image et au son avec un système audio, une TV et un meuble TV intégrés. En acier et panneaux de fibres de bois, L 119 x P 41 x H 128 cm. Uppnäs/Uppleva, Ikea, 1 275 €.

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Un look joliment vintage pour se fondre dans une déco actuelle et offrir une allure raffinée au salon.

Discret et bien pensé, ce meuble offre un service complet son et images. Un tout-en-un étonnant.

Retrouvez notre carnet d’adresses p. 153

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ON SE SIMPLIFIE LA VIE

LE GUIDE PRATIQUE

DU QUOTIDIEN Droits, placements, assurances, budget, succession, retraite... Nos infos et nos conseils pour aller à l’essentiel et vous faciliter la tâche. CAROLINE RACAPÉ - ILLUSTRATIONS : ZOÉ/L’UN & L’AUTRE

CONSOMMATION

Payer à l’étranger, mode d’emploi C arte bancaire, euros, devises, chèques... Quel moyen de règlement adopter hors de France ? D En espèces. En zone euro, rien de plus simple. À condition de ne pas oublier que les paiements en cash sont parfois plafonnés : pas plus de 1 000 euros au Portugal, 1 500 euros en Grèce ou 3 000 euros en Italie et en Belgique. Hors zone euro, il faut bien entendu changer ses espèces contre de la monnaie locale. Pour limiter les commissions prélevées, mieux vaut demander des devises à sa banque avant le départ. Attention, depuis janvier 2016, une pièce d’identité est

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obligatoire pour changer plus de 1 000 euros (8 000 auparavant). Parti sans devises ? Une fois arrivé, ne vous ruez pas sur les bureaux de change de l’aéroport, gourmands en frais : attendez le centre-ville ! D En chèques. Ils restent très peu utilisés à l’étranger. Rédigés en français, les chèques classiques ne sont presque jamais acceptés. Pas la peine non plus de demander à votre banque des traveller’s chèques (chèques de voyage) : American Express n’en émet plus depuis 2013 (préimprimés, ces supports pouvaient être échangés contre des devises et être remboursés en cas de perte ou de vol). Pas très grave... leur utilisation restait coûteuse (les frais d’achat, puis une commission de change). D En carte bleue. Visa, Amex ou MasterCard, la carte de crédit reste à privilégier. D’autant qu’en réglant son voyage avec, on profite souvent d’assurances ou bien d’assistances plutôt intéressantes (rapatriement, annulation, etc.). En zone euro, son utilisation est facturée comme en France. Vous partez plus loin ? Vérifiez les tarifs de votre banque avant le départ,

car les commissions grimpent vite. Comptez en moyenne 30 euros pour un paiement de 200 euros et cinq retraits de 60 euros ! « Afin d’éviter toute mauvaise surprise, nous proposons une option internationale qui réduit ou annule les commissions sur les paiements et les retraits pendant la durée du voyage », précise Philippe Marquetty, directeur des moyens de paiement à la Société générale. Payant, mais vite amorti. Pascale MicoleauMarcel, déléguée générale, La Finance pour Tous.

LES CONSEILS DE L’EXPERT Avant le départ, pensez à vérifier les plafonds de paiement et de retrait de votre carte. Si besoin, demandez à votre banque de les augmenter pour la durée du séjour. Les étourdis s’assureront que leur carte n’expire pas pendant le voyage ! Et ils emporteront avec eux la liste des numéros à appeler de l’étranger pour faire opposition en cas de perte ou vol.


LA FICHE

DU MOIS COMBIEN DE TEMPS POUR UTILISER UNE ORDONNANCE ? C LA RÈGLE Les médicaments

HÉRITAGE

Dissimuler un héritier, une fausse bonne idée

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vec la hausse du nombre de divorces et de naissances hors mariage, il arrive souvent qu’un héritier soit “oublié” au moment d’une succession », constate Me Mathilde Treca-David, notaire à Guyancourt. Si vous êtes de bonne foi, pas de sanction. L’ayant droit lésé dispose de dix ans pour se faire connaître. Le partage initial est alors annulé et les biens sont réattribués entre toutes les parties. En revanche, si vous omettez sciemment de mentionner un cohéritier, vous êtes alors coupable de « recel successoral », c’est-à-dire d’un délit consistant à vous approprier une part supérieure à celle à laquelle vous avez droit (article 778 du Code civil). La sanction ? La part de l’héritier « oublié » est sortie de la succession pour lui être directement versée. Le reste est ensuite partagé entre tous les ayants droit, y compris l’héritier lésé (voir le cas pratique dans l’encadré ci-contre). Concrètement, au moment de la succession, le notaire rédige un « acte de notoriété », dans lequel les héritiers affirment qu’à leur connaissance, ils sont les uniques bénéficiaires de

l’héritage. « Au moindre doute – si votre parent avait évoqué une liaison, par exemple – faites-en part au notaire, qui mandatera un généalogiste pour des recherches. Même s’il ne trouvait rien, vous pourriez ainsi prouver votre bonne foi », conseille Me Treca-David.

CAS PRATIQUE Pierre cache l’existence de son demi-frère Lorsqu’il décède, Jacques laisse 200 000 euros. Son fils, Pierre, sait qu’il a un demi-frère, Stéphane, issu d’une brève liaison de jeunesse de son père. Enfants, les deux garçons se sont rencontrés. Mais n’ayant pas de nouvelles depuis quarante ans, Pierre décide de taire l’existence de Stéphane. Le hic ? Deux ans après la succession, ce dernier réapparaît avec des photos qui prouvent que Pierre le connaît. Verdict : les 100 000 euros dus à Stéphane sont sortis de la succession pour lui être attribués directement. Les 100 000 euros restants sont partagés entre les deux héritiers : Pierre ne reçoit finalement que 50 000 euros et Stéphane... 150 000 euros.

prescrits peuvent être délivrés pendant un an après la rédaction de l’ordonnance. « Mais ils ne sont remboursés par la Sécurité sociale que si la première utilisation de la prescription a lieu dans les trois mois qui suivent », précise Éric Myon, secrétaire général de l’Union nationale des pharmacies de France.

C EXCEPTIONS : AVEC

CERTAINS MÉDICAMENTS,

stupéfiants ou assimilés, comme des antidouleurs forts (opiacés ou dérivés de morphine), il faut utiliser l’ordonnance dans les trois jours suivant sa délivrance. Et de préférence en présentant une carte d’identité. C AVEC UN TRAITEMENT

CHRONIQUE Pour une ordonnance avec renouvellement – traitement de trois mois et plus, comme un anticholestérol –, si la date du dernier renouvellement est dépassée, le pharmacien peut faire une exception et délivrer une boîte supplémentaire dans le plus petit conditionnement disponible, afin d’éviter une interruption de traitement. Il tamponne dans ce cas l’ordonnance d’une mention « délivrance exceptionnelle d’une boîte supplémentaire », avec la date. Attention, ce n’est pas possible pour des psychotropes, stupéfiants ou assimilés.

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ON SE SIMPLIFIE LA VIE

ASSURANCE

Une mutuelle pour mon animal, c’est cher ? S euls 4 % de nos compagnons domestiques sont assurés, contre 30 % au Royaume-Uni ! Pourtant, si l’on additionne tous les vaccins (50 à 80 € l’unité), les consultations chez le vétérinaire (50 à 200 €), les vermifuges, détartrage et soins divers, en moyenne, les dépenses de santé atteignent, 3 000 € durant la vie d’un chien et 2 000 € pour un chat, selon le site Web Wamiz. En cas d’accident, la facture explose : 1 200 €, par exemple, si Panpan se fait renverser et se fracture la patte (opération et rééducation). Alors, pourquoi ne pas souscrire une assurance santé ? QUI EST CONCERNÉ ? On ne peut assurer un animal de moins de 2 mois ou plus de 10 ans (5 ans chez certains assureurs). Et le prix augmente avec l’âge : pour une formule de base, on paie

8,60 €/mois pour un chat de moins de 1 an chez Selfassurance, 15,30 € s’il a 9 ans (10 et 18 € pour un chien). QUELLES COUVERTURES ? D Les formules d’entrée de gamme, en deçà de 12 €/mois pour un animal de moins de 1 an, couvrent en général tous les frais chirurgicaux, voire de maladie, mais en cas d’accident seulement (vérifiez les franchises, qui peuvent atteindre 30 % et dépasser 100 € par acte). Le séjour en clinique est parfois pris en charge. D Les contrats classiques remboursent aussi en cas de maladie, consultations et soins (et, parfois, les frais d’euthanasie ou d’incinération). Comptez 21 €/mois pour un jeune chien de moins de 1 an (74 €/mois à 9 ans) et 17 € pour un chat (60 € à 9 ans). Bien entendu, plus le tarif est élevé, plus

Chien dangereux ? Assurance obligatoire ! Avec un chien d’attaque, de garde ou de défense de catégorie 1 ou 2, type Rottweiler, une assurance responsabilité civile (RC) est requise pour couvrir les dommages qu’il pourrait causer à autrui. Or, ces molosses sont les seuls chiens non couverts par la RC de nos contrats multirisques habitation. Il faut s’adresser à un assureur spécialiste, qui vous couvrira seulement en complément d’une assurance santé. 76

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

les franchises doivent être basses (pas plus de 15 à 20 %, à vérifier). D Des formules premium avec des plafonds supérieurs, couvrant le détartrage, les vaccins, l’achat de suppléments ou de compléments alimentaires, existent. Facture ? De 30 € pour un chien de moins de 1 an à 100 €/mois à 9 ans (24 à 73 € pour un chat). Et si le contrat prévoit une couverture à vie, c’est mieux. Car certains assureurs ne se gênent pas pour résilier les clients qui vont trop souvent chez le véto ! Et quand le chien est trop âgé, on ne peut plus l’assurer ailleurs... Tania Gombert, directrice marketing chez ECAAssurances.

LES CONSEILS DE L’EXPERT Souscrire une assurance santé permet de lisser ses dépenses vétérinaires et de ne pas être pris à la gorge en cas d’accident. L’erreur à éviter ? Attendre que l’animal soit malade pour se renseigner. Car seuls les chiens et chats en bonne santé sont pris en charge (certains assureurs exigent d’ailleurs un certificat vétérinaire). La plupart des contrats prévoient des délais de carence de 30 à 60 jours entre la date d’adhésion et le premier « sinistre » indemnisable.


DROIT

Peut-on photographier ce que l’on veut... et qui l’on veut ?

A

la Fête de la musique, Solange est priée d’arrêter de prendre des photos... A-t-elle commis une infraction ? L’article 9 du Code civil est clair : chacun a droit au respect de sa vie privée et il est en général interdit de photographier quelqu’un sans son autorisation. À la clé, des dommages et intérêts et des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Une règle claire, mais l’application de ce droit à l’image se révèle plus complexe. DANS UN LIEU PUBLIC C’est la première exception : dans un marché, dans une rue..., on peut immortaliser les gens sans accord préalable si aucun sujet n’est cadré de manière isolée. Un tribunal d’instance a ainsi débouté une mariée qui apparaissait dans un ouvrage publié par la mairie de Sarcelles et demandait des dommages et intérêts. Cette dernière n’était pas le sujet principal de l’image et avait posté elle-même un cliché de son mariage sur Internet. En revanche,

Anthony Bem, avocat au barreau de Paris, spécialiste du droit à l’image.

LES CONSEILS DE L’EXPERT En partageant un cliché sur Internet, n’oubliez pas que vous abandonnez vos droits d’auteur : un tiers peut utiliser l’image sans votre autorisation. Enfin, même pris dans un lieu public ou pour illustrer un événement, un cliché ne doit jamais détourner l’image de son contexte, ni être assorti de commentaires diffamatoires. dès que la personne se distingue comme étant le sujet principal, son accord devient alors nécessaire. POUR ILLUSTRER UN ÉVÉNEMENT On peut utiliser son appareil sans autorisation pour illustrer un fait d’actualité. Solange avait le droit de prendre des photos à la Fête de la musique, à condition qu’aucun musicien ou spectateur n’y figure de façon isolée et de ne pas photographier ceux qui signalaient explicitement leur désaccord. Elle aurait même pu publier ses clichés sur un blog ou dans un journal. DANS UN LIEU PRIVÉ Dans toutes les autres situations, on ne peut pas prendre ni publier de photos sans autorisation. Si votre caméra de surveillance couvre un bout de la propriété du voisin, ce dernier peut vous demander de la retirer : même sans diffusion, la captation de l’image de quelqu’un dans un lieu privé est interdite.

J’ÉCONOMISE !

4 astuces pour réduire ses frais bancaires. Un Français paie en moyenne 147 euros par an de frais à sa banque *. Voici quelques pistes pour adoucir la note.

Jusqu’à - 60 %

En préférant les services à la carte aux « packages » (paniers de services). Pour un utilisateur modéré, les packages s’avèrent rentables dans seulement... 17 banques sur 139 * ! Seuls les gros consommateurs de services sont gagnants. Et encore, dans 60 % des banques seulement !

62 à107 €/AN

En optant pour une banque en ligne : un client moyen y est facturé 40 €/an contre 147 € dans un établissement classique. Un petit utilisateur déboursera 8 €, contre 70 € ailleurs.

-16 % d’agios

En limitant ses découverts (16 à 20 % d’intérêts pour un découvert non autorisé, 8 à 14 % si autorisé, 8 € de commission d’intervention pour un incident de paiement, etc.).

12 €

En évitant de retirer dans une autre banque que la sienne : les retraits « déplacés » coûtent souvent 1 €, au-delà de trois mensuels, soit 12 €/an pour quatre retraits/mois. * ÉTUDE TARIFICATION BANCAIRE 2016, ASSOCIATION CLCV, TARIFS RELEVÉS EN FÉVRIER 2016 DANS 139 BANQUES.

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ON SE SIMPLIFIE LA VIE CONSOMMATION

Facture d’eau délirante ? Faites appel au médiateur

ARGENT

Revendre ses bijoux en or : quelles précautions ? E M ême démodés ou abîmés, ils peuvent trouver preneur. Mais attention à ne pas se faire avoir ! ÉVALUEZ LEUR VALEUR Vérifiez que votre bague, collier ou bracelet porte un poinçon. S’il arbore une tête d’aigle, par exemple, il contient au moins 75 % d’or fin (18 carats). Pesez-le pour connaître son poids total. Pour une médaille de 40 g à 18 carats, comptez 30 g d’or. Vérifiez ensuite le cours du lingot sur des sites tels cpordevises.com (qui le publie tous les jours) et divisez par mille pour obtenir le prix du gramme (36,20 € le 21 juin 2016). Vous toucherez un peu moins : il faut déduire 10,5 % de taxes (reversées par l’acheteur à l’État) et la commission (marge et frais de fonte). CHOISISSEZ L’ACHETEUR Pour un beau bijou, serti de pierres, ancien ou signé, préférez plutôt la vente d’occasion chez un bijoutier ou un antiquaire : vous en obtiendrez davantage. Pour ne pas être berné, faites-le évaluer dans deux boutiques et au Crédit municipal. Pour une revente au poids, évitez l’envoi par courrier : les prix se révèlent souvent plus bas qu’annoncé et, si vous n’êtes pas d’accord, on vous renvoie parfois le bijou abîmé ! Privilégiez une officine ayant pignon sur rue.

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016

Depuis 2014, un prix d’achat précis (et pas la seule mention « cours en vigueur ») doit être affiché. SIGNEZ UN CONTRAT Depuis 2014, le rachat doit être formalisé par écrit, avec un formulaire de rétractation (on a vingt-quatre heures pour renoncer). Y figurent : vos coordonnées et celles du professionnel, son numéro d’inscription au registre du commerce, la date, la désignation des objets, leur poids, leur pureté, le prix de vente TTC, etc. Prévoyez un justificatif de domicile et une pièce d’identité, car la transaction est consignée dans un registre à disposition des autorités. Notez que, depuis 2011, on ne peut plus être payé en espèces.

L’ASTUCE SERENGO

Au lieu de vendre, vous pouvez solliciter un prêt sur gage au Crédit municipal. On vous remettra 50 à 70 % de la valeur du bijou, évaluée par un commissaire-priseur. Le taux du prêt (4 % en 2016 jusqu’à 300 euros, 7,80 % jusqu’à 1 000 euros et 8,45 % jusqu’à 6 000 euros) est bien moindre que celui d’un crédit revolving classique. Et quand vous avez fini de rembourser, vous récupérez votre bijou !

n décachetant sa facture d’eau, Carole n’en a pas cru ses yeux : 4200 €, dix fois plus que d’habitude ! « En fait, mon compteur était défaillant », explique la quinqua. Pour être remboursée, Carole a dû faire appel au médiateur de l’eau, car son fournisseur ne voulait rien entendre. Ce service de règlement amiable des litiges (les fournisseurs doivent y adhérer depuis 2016) permet de résoudre gratuitement un différend, sans passer par la justice. En 2015, la médiation de l’eau a reçu 2 114 demandes (1 847 en 2014), traitées en moyenne en 63 jours (taux de satisfaction de 79 %). Parmi les demandes, 94 % concernaient des surfacturations ! L’occasion de rappeler que, quand notre consommation excède le double de son volume habituel, notre fournisseur doit nous mettre en garde. En cas de fuite avérée et réparée, il doit nous rembourser la facture au-delà de ce seuil d’alerte. Formulaire sur mediation-eau.fr, ou par courrier à Médiation de l’eau BP 40463 - 75366 Paris Cedex 08.


RETRAITES

Vers un nouveau gel des revalorisations en octobre

P

our la troisième année consécutive, la perspective d’une hausse des pensions en octobre paraît peu probable. Selon la commission des comptes de la Sécurité sociale, « l’inflation nulle devrait conduire à une absence de revalorisation au 1er octobre 2016 ». Rappel des règles : les retraites de base, qui n’ont pas été augmentées depuis avril 2013 (+ 1,3 %), sont

désormais indexées sur le taux d’inflation relevé sur les douze derniers mois connus (d’août 2015 à juillet 2016 pour la revalorisation éventuelle d’octobre). Comme, pour l’instant, l’indice des prix est stable (0 % de juin 2015 à mai 2016), il y a peu de chances de voir les retraites dopées... Et du côté des complémentaires Agirc-Arrco, dont le montant n’a pas non plus bougé

d’un centime depuis 2013 ? Dans le cadre du plan de réduction des déficits, la revalorisation est indexée sur l’inflation, moins un point (sans pouvoir être négative, heureusement). Aucune consolation à en attendre, donc !

MÉMO

CHIFFRES, RENDEZ-VOUS : CE QU’IL FAUT SAVOIR

C’est le moment de... vous débarrasser de votre vieux véhicule SEPTEMBRE 2016

Uniquement pour les Parisiens ! Les voitures mises en service avant janvier 1997 sont en effet bannies de la capitale du lundi au vendredi de 8 heures à 20 heures, depuis le 1er juillet. Et dès 2017, ce sera au tour des motorisations diesel d’avant 2001 d’être également proscrites.

VOTRE RETRAITE

RETRAITE DE BASE Salaire minimum pour valider un trimestre en 2016 : 1 450,50 € (soit 150 fois le Smic horaire en vigueur au 1er janvier 2016). Minimum contributif : 630 €/mois.

AIDES SOCIALES

PENSION DE RÉVERSION Plafond de ressources :

20 113,60 €/an

(et 32 181,76 € pour un couple). Montant : 54 % de la pension du défunt.

RETRAITE COMPLÉMENTAIRE (RÉGIME GÉNÉRAL) Valeur du point (depuis le 1er avril 2014) Agirc : 0,4352 € Arrco : 1,2513 € Réversion : 60 % de la pension du défunt.

REPÈRES PRIX À LA CONSOMMATION Mai 2016 +0 % sur douze mois, hors tabac (utilisé pour revaloriser retraites et pensions alimentaires). LOYERS D’HABITATION Indice de référence (pour la revalorisation) : 125,26 au 1er trimestre 2016, soit + 0,06 % sur un an.

PRÊT À LA CONSOMMATION Taux plafonds fixés par la Banque de France. Crédits ≤ 3 000 € : 20,05 % Crédits de 3 000 à 6 000 € : 13,20 % Crédits > 6 000 € : 7,63 % SMIC HORAIRE BRUT

9,67 €

ALLOCATION PERSONNALISÉE D’AUTONOMIE (APA) Montant maximum mensuel (à domicile, nouveaux plafonds en vigueur à compter du 1er mars 2016) : GIR 1 1 713 € GIR 2 1 375 € GIR 3 994 € GIR 4 663 € Participation du bénéficiaire À domicile : aucune si ses revenus sont inférieurs à 800 €/mois, sinon variable selon les revenus et le montant du plan d’aide. En établissement : forfaitaire avec des revenus inférieurs à 2 437,81 €/mois, et jusqu’à 80 % si les revenus sont supérieurs à 3 750,45 €. Entre les deux, la participation est progressive. AIDE-MÉNAGÈRE À DOMICILE Plafond de ressources Personne seule : 9 609,60 €/an Couple : 14 918,98 €/an

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ON SE SIMPLIFIE LA VIE

SPÉCIAL DÉPENDANCE

4 coups de pouce pour soulager les aidants S’occuper d’un proche âgé exige du temps, du courage, une sacrée dose d’énergie mais aussi de savoir déléguer ! Nos solutions pour vous alléger la tâche. CAROLINE RACAPÉ

L

orsque j’ai demandé l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour mon mari, j’ai réalisé que j’aurais pu bénéficier de sept heures hebdomadaires d’aide à domicile financées par le département depuis au moins trois ans ! », regrette Sylvie, 72 ans, qui s’occupe de son conjoint atteint d’Alzheimer et a frôlé le burn-out. Un cas isolé ? Pas vraiment : parmi les huit millions de Français qui aident un proche dépendant, 58 % refusent de passer le relais, même pour quel­ ques heures (étude BVA pour Novartis). Un mauvais calcul. « De nombreux aidants perdent peu à peu contact avec leurs amis, négligent leurs enfants, leur couple, leurs loisirs et leur santé », déplore Florence Leduc, présidente

de l’Association française des aidants. Résultat ? Ils finis­sent par craquer et sont contraints de placer leur proche. « Ou, pire encore, un tiers d’entre eux décèdent avant la personne qu’ils épaulent », rappelle Florence Leduc. Alors, ménagez-vous. La bonne nouvelle ? Vous pouvez compter sur le ­soutien de l’État, de l’assurance maladie, du département, des caisses de retraite et d’associations.

1

L’APA, POUR UN PLAN D’AIDE À DOMICILE

De quoi s’agit-il exactement ? Ne serait-ce que pour souffler quel­ ques heures, il serait dommage de ne pas profiter des aides pour l’emploi à domicile. La plus connue ? L’APA, avec plus de 715 000 bénéficiaires à domicile. Destinée aux plus de 60 ans

NOS EXPERTS Florence Leduc, présidente de l’Association française des aidants. 80

Pascal Jannot, président de la Maison des aidants. Jean-Jacques Olivin, directeur du Grath.

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

Gauthier Caron-Thibault, conseiller du directeur national de l’action sociale de la Cnav.

ayant besoin d’être surveillés ou accompagnés pour les actes essentiels de la vie courante (toilette, repas...), elle finance un plan d’aide précis, à hauteur variable selon les ressources du bénéficiaire : le reste à charge augmente avec les revenus, sachant qu’en deçà de 800 euros mensuels, on ne paie rien. Un exemple ? Avec 1 500 euros de ressources mensuelles, votre proche s’acquittera de 132 euros pour 500 euros d’aides par mois, 162 euros pour 700 euros et 250 euros pour 1 300 euros. Comment l’obtenir ? Faites la demande auprès du Conseil départemental (dossier à retirer au CCAS, Centre communal d’action sociale, ou dans un Clic, voir encadré « Bonnes adresses »). Une assistante sociale visitera votre proche pour évaluer son degré de dépendance et le classer dans un Groupe Iso-Ressour­ ces de 1 à 6 (seuls les GIR 1 à 4 sont éligibles à l’APA, le GIR 1 étant attribué aux plus dépendants). Après validation par un médecin du Conseil général, vous recevrez une réponse.


© GETTY IMAGES.

APA : deux nouveautés pour les aidants Depuis mars, les plans d’aides à domicile (lors de leur évaluation ou en cas de demande de réévaluation auprès du Conseil général) peuvent être dopés de 500 euros/an pour financer quelques jours d’accueil temporaire de la personne dépendante (« droit au répit » de l’aidant). Et en cas d’hospitalisation de l’aidant, sous réserve de faire la demande au Conseil général (au moins un mois avant pour une intervention programmée), l’APA peut être gonflée pour régler l’hébergement temporaire de l’aidé (jusqu’à 993 euros de bonus). Conditions ? L’aidant doit être indispensable à la vie à domicile de l’aidé et ne pas pouvoir être remplacé par un autre proche non professionnel (décret n° 2016-210 du 26/02/2016).

Et une proposition de plan d’aide : emploi à domicile, aménagement du logement, accueil de jour en établissement... Depuis mars 2016, les plafonds des plans ont été revalorisés. Les GIR 1, par exemple, qui bénéficiaient jusqu’ici d’environ trois heures d’aide par jour, peuvent désormais prétendre à quatre heures (plafond

porté à 1 713 euros mensuels, contre 1 313 euros auparavant). Du coup, si votre proche percevait déjà l’APA avant mars dernier et qu’il utilise la totalité de son plan, le département prendra contact avec lui d’ici le mois de janvier prochain pour réévaluer ses droits avec les nouveaux plafonds, si cela n’est pas déjà fait.

LES CONSEILS DE L’EXPERT

« Lors de la visite de l’assistante sociale, pensez à lui faire part de votre fatigue et à demander, par exemple, des heures d’accueil de jour (lire ci-après) », conseille Pascal Jannot, le président et fondateur de la Maison des aidants (le médecin traitant peut aussi être là). « En tant qu’aidant, vous pouvez être rémunéré par votre proche avec l’APA pour réaliser tout ou partie du plan d’aide, précise-t-il d’autre part. Dans ce cas, vous perdez alors l’occasion d’être secondé mais, en revanche, vous accumulez des droits à la retraite, à l’assurance maladie et au chômage. » SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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ON SE SIMPLIFIE LA VIE

2

PAS ÉLIGIBLE À L’APA ? LES AUTRES SOLUTIONS

L’aide ménagère du département. Elle peut financer jusqu’à 30 heures de services par mois (portage de ­repas, ménage, toilette...) pour un proche aux revenus modestes. Aide au bien vieillir chez soi : pour les retraités dépendant du régime ­général (formulaire sur lassuranceretraite.fr ou via Allo Retraite au 3960). « Comme pour l’APA, un expert évalue à domicile les besoins, détaille Gauthier Caron-Thibault, de la Direction nationale de l’action sociale de la

l’aidant retraité d’une personne dépendante. Si l’aidé bénéficie de l’APA, l’aidant peut par exemple percevoir en sus l’aide ménagère », précise Gauthier Caron-Thibault. Pour éviter l’épuisement d’un aidant, la Cnav peut aussi financer des travaux d’aménagement du logement (jusqu’à 3 500 euros de participation), l’orienter vers des ateliers, formations ou groupes de paroles gratuits comme les Cafés des aidants, organisés avec des collectivités et l’Association française des aidants.

Cnav. Et propose un plan personnalisé (sécurisation du logement...) ». Prestation de compensation du han­dicap. Aide permettant la prise en charge de certaines dépenses liées au handicap : ceux qui en bénéficiaient avant leur retraite peuvent continuer à la percevoir. Votre proche n’a droit à rien ou son reste à charge est important ? L’emploi à domicile donne droit à une coquette réduction d’impôt (50 % des dépenses, une fois les aides éventuelles déduites). LES CONSEILS DE L’EXPERT « L’aide ménagère de la Cnav peut également être attribuée à

Emploi à domicile : six aides pour alléger la facture Qui peut en bénéficier ?

Combien ?

APA, allocation personnalisée d’autonomie

Les plus de 60 ans ayant besoin d’être accompagnés pour les actes essentiels de la vie, classés GIR* 1 à 4.

Financement de 10 à 100 % (selon les revenus) d’un plan d’aides à domicile, défini selon la dépendance.

PCH, prestation de compensation du handicap

Les moins de 60 ans réalisant difficilement certaines activités (mobilité, entretien...) ou les plus de 60 ans qui remplissaient les conditions avant leurs 60 ans, ne percevant pas l’APA.

Selon les revenus, prise en charge de 80 % à 100 % d’un plan d’aides sur mesure (dans la limite de 13,61 €/heure pour l’emploi direct d’un salarié ou de 17,77 €/heure via un prestataire agréé par le département)**.

Aide ménagère du département

Les plus de 65 ans qui ne perçoivent pas l’APA, aux revenus inférieurs à 801 €/mois (1 243 € pour un couple), ayant besoin d’une aide pour le maintien à domicile.

Prise en charge des dépenses d’aide (ménage, toilettes, repas, etc.) dans la limite de 30 heures par mois.

Aide ménagère des caisses de retraite

Les retraités aux revenus supérieurs au plafond de l’aide ménagère du département ayant besoin une aide pour le maintien à domicile et qui ne perçoivent pas l’APA.

Prise en charge de 27 % à 90 % de la facture d’aides à domicile, selon les revenus.

Les personnes imposables (cumulables avec les autres aides, mais seul le reste à charge fait alors l’objet de la réduction d’impôt).

50 % des dépenses retenues dans la limite de 12 000 €/an***.

Les titulaires d’une pension d’invalidité (ou de vieillesse qui se substitue à une pension d’invalidité, ou de vieillesse révisée ou attribuée pour inaptitude) ayant besoin de l’aide constante d’une personne, et qui ne perçoivent pas l’APA****.

40 % de la pension ou, au minimum, 13 250,22 €/an (1 104,19 € par mois).

Réduction d’impôt pour un emploi à domicile

MTP, majoration pour aide constante tierce personne

*GROUPE ISO-RESSOURCES, OUTIL DE MESURE DE LA DÉPENDANCE. **L’AIDANT FAMILIAL PEUT ÊTRE DÉDOMMAGÉ À HAUTEUR DE 3,70 €/HEURE (5,54 € S’IL RÉDUIT OU ABANDONNE SON ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE). LA PCH FINANCE AUSSI D’AUTRES PRESTATIONS LIÉES AU HANDICAP (AMÉNAGEMENT DU LOGEMENT...). ***PLAFOND MAJORÉ DE 1 500 € PAR MEMBRE DU FOYER DE PLUS DE 65 ANS, SANS POUVOIR EXCÉDER 15 000 € (SOIT UNE RÉDUCTION D’IMPÔT MAXIMALE DE 7 500 €). ****IL FAUT AVOIR EU BESOIN D’UNE ASSISTANCE PERMANENTE AVANT L’ÂGE DU TAUX PLEIN, SINON ON PERÇOIT L’APA ET NON LA MTP.

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016


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ON SE SIMPLIFIE LA VIE

DE JOUR OU 3L’ACCUEIL L’ACCUEIL TEMPORAIRE

La moitié des personnes dépendantes n’est épaulée que par un seul aidant. Alors, comment se soigner, partir en vacances... quand personne ne prend le relais ? En plaçant l’aidé, sans culpabiliser, pour quelques heures (accueil de jour) ou quelques jours (accueil temporaire). Le coût – 65 euros la journée, en moyenne – peut être pris en charge par l’APA si cela a été prévu dans le plan d’aides (pensez à le demander). Côté disponibilités, on recense 14 000 places d’accueil temporaire en France et presque autant en accueil de jour. Pour vous renseigner, rapprochezvous du CCAS ou du Clic, faites une recher­che sur le site du Grath ou con­ tactez la plateforme de répit la plus proche. Développées pour prévenir l’épuisement des aidants, ces structures d’écoute et de conseil, ellesmêmes souvent adossées à un accueil de jour, sauront vous aiguiller. LES CONSEILS DE L’EXPERT « Pour un accueil temporaire, visez les Ehpad disposant d’au moins cinq ou six places dédiées : de nombreuses maisons de retraite ne disposent que d’une place et s’en servent juste de “tampon” pour les listes d’attente », regrette Jean-Jacques Olivin, le directeur du Grath. Le mieux reste un lieu dédié, comme la résidence des Weppes, au nord de Lille.

VILLAGES 4LES RÉPIT

Imaginez... Vous êtes en vacances avec votre proche mais ne profitez que des bons côtés. Le reste – soins, toilette, etc. – est pris en charge par des pros. Pendant ce temps, à vous 84

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

massages, excursions... Tenté ? Prenez la direction du Vacances Répit Familles de Tou­raine. Des lieux similaires devraient bientôt voir le jour en Bretagne, Bourgogne et Savoie. L’aidé est classé GIR 1 à 4 et a cotisé à l’Agirc ou l’Arrco ? Alors, aucune excuse pour ne pas partir illico : ces caisses de ­retraite pren­nent en charge la facture (1 300 euros pour une semaine en pension complète à deux) à hauteur de 75 % à 85 % selon les revenus. Alternative ? S’inscrire auprès d’associations ou d’organismes de type plateformes de répit, CCAS, Clic, Siel Bleu ou France Alzheimer. Cette dernière propose par exemple chaque année une quinzaine de séjours, qu’elle finance en partie.

LES CONSEILS DE L’EXPERT

« Pour un séjour au VRF Touraine, réservez dix semaines en avance », précise Patrick Brunerie, son directeur. De manière générale, vous pouvez profiter des séjours ou des excursions pour échanger avec les pros et d’autres aidants. Au cours des séjours France Alzheimer, deux tables-rondes sont ainsi organisées. « Beaucoup d’aidants décident à cette occasion de se faire épauler davantage à leur retour. Et repartent sur de nouvelles bases, remotivés », raconte Jocelyne Petit, organisatrice et accompagnatrice bénévole.

LES BONNES ADRESSES DES AIDANTS pour-les-personnes-agees.gouv.fr Une mine d’infos sur l’APA, un annuaire des plateformes de répit, des Clic, etc. Clic Le Centre local d’information et de coordination gérontologique donne des informations personnelles, locales et gratuites (aides, hébergement, ateliers et formations aidants...). Grath Le site de ce Groupe de réflexion et réseau pour l’accueil temporaire des personnes en situation de handicap (accueil-temporaire.com) recense les établissements proposant des places d’accueil ponctuel (à vous de les contacter ensuite). Plateformes de répit Depuis 2012, plus de cent plateformes ont été créées pour accompagner les aidants (formation, écoute, loisirs, accueil de jour, aides à domicile, séjours). Trouvez la plus près de chez vous via pour-les-personnes-agees.gouv.fr. francealzheimer.org Si votre proche est atteint de cette maladie, adhérez pour vous inscrire aux formations, groupes de parole, entretiens individuels, vacances « aidants-aidés »... Café des aidants Dans de nombreuses villes, des psys et des professionnels de santé animent ces ateliers conviviaux, à chaque fois autour d’un thème (« Aidants et le couple », « Communiquer avec son proche », etc.). Accès libre, liste sur le site de l’Association française des aidants (aidants.fr). Vacances répit Familles (VRF) Vacances aidant-aidé, informations au 05 57 885 885 et sur le site vrf.fr. Maison des aidants Articles et fiches (hausse de l’APA en cas d’hospitalisation, se faire salarier par son proche...), coaching téléphonique « aidant » gratuit (lamaisondesaidants.com).


Flâner avec Michèle Des carnets pour à La Rochelle croquer la vie

La crème des sandwichs

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© ISTOCK/GETTY IMAGES ; VALERIE ABOULKER ; B. MARIELLE/V. GAULT/PRISMAPIX.

Petits plaisirs et grands bonheurs

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MA MODE PLASTRON À porter par-dessus son jean. En coton, Madeleine, 125 €

On mise sur LES CHEMISES

C’est l’alter ego de la petite robe noire : une pièce indispensable et indémodable. Question style, on a le choix entre un look inspiré de nos hommes ou une allure féminissime. À vous de voir ! LUDIVINE IFERGAN

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ULTRA La chemise prend des accents sophistiqués, pour peu qu’elle se pare de motifs délicats (Liberty, plumetis...) ou qu’elle soit taillée dans une étoffe précieuse et soyeuse. Elle adoucit les pièces les plus strictes de notre garde-robe, comme le pantalon ou la jupe droite. En cette saison, elle fait merveille avec un pantalon blanc, qui mettra en valeur la fantaisie des imprimés et la brillance des matières. Cette rentrée annonce le grand retour de la lavallière. Mais pour éviter de prendre dix ans, on évite soigneusement le nœud XL !

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© BABETH MONTAGNIER © 2009 ; KATIE HOWEY. LES PRIX SONT DONNÉS À TITRE INDICATIF.

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1. NATURE Elle met le hâle en valeur. En voile de polyester, Sinequanone, 100 €. 2. ROMANTIQUE À porter ouverte sur un top en dentelle blanche. En coton, Marie Sixtine, 95 €. 3. LIBERTY Parfaite pour les formes généreuses. En coton, Leï 1984, 150 €. 4. SUGGESTIVE On la joue tout en transparence. En voile de polyester, 3 Suisses, 30 €. 5. SAGE Un style première de la classe. En coton, 3 Suisses, 25 €. 6. ÉLÉGANTE Elle étoffe les silhouettes longilignes. En soie, Max & Co, 200 €. 7. POP À marier avec un pantalon de couleur. En coton, Boden, 60 €. 8. VITAMINÉE Idéale pour les brunes. En soie, Burton of London, 90 €.


MA MODE 2 1

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ALLURE

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1. ORIGINALE Le compromis entre masculin et féminin. En coton, Sinequanone, 95 €. 2. ESSENTIELLE En toutes circonstances. En coton, Madeleine, 150 €. 3. CARREAUX Un camaïeu de bleus qui se marie avec les chevelures neiges. En coton, Pepe Jeans, 65 €. 4. BRODÉE Sa coupe droite camoufle les rondeurs. En coton, Maison Labiche, 115 €. 5 ANDROGYNE À choisir une taille au-dessus pour plus de style. En coton, Tex de Carrefour, 25 €. 6. BERLINGOT Elle allonge la ligne. En coton, Bruce Field, 50 €. 7. MOTIFS Effet décontracté assuré. En coton, Benetton, 35 €. 8. BUCHERON De jolies manches 3/4. En coton, Camaïeu, 30 €. Retrouvez notre carnet d’adresses p. 153

© LOGTEX. LES PRIX SONT DONNÉS À TITRE INDICATIF.

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C’est la pièce que l’on a toujours envie d’emprunter à notre homme. En version basique, on la choisit blanche, unie dans les tons bleus ou à rayures colorées. Avec une coupe droite, légèrement surdimensionnée, elle apporte une touche de classe. Attention toutefois à ne pas voir trop grand pour camoufler ses rondeurs : effet inverse assuré ! L’atout style : on relève le col et on retrousse un peu les manches. Le week-end, à nous les modèles décontractés à carreaux bucheron, que l’on porte par-dessus un joli jean brut.


MA MODE

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Pochettes

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SURPRISES On y glisse papiers, clés, maquillage... Zoom sur des modèles pétillants à retrouver en un clin d’œil dans nos sacs à main. LUCIE KRAMER

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LES PRIX SONT DONNÉS À TITRE INDICATIF.

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1. Solidaire. En coton, 20 € les 2, Fragonard. L’intégralité des ventes sera reversée à l’orphelinat de San Joe Puram en Inde. 2. Printanier. En tissu et cuir, 60 €, Ameska. 3. Art Nouveau. En cuir, 70 €, Nat & Nin. 4. Balnéaire. En coton, 40 €, Kiwi Saint-Tropez. 5. Survitaminé. En cuir, 45 €, Le Tanneur. 6. Graphique. En coton, à partir de 30 €, Mapoésie. 7. Naturel. En corde tressée, 33 €, Gioseppo. 8. Bicolore. En coton mélangé, 30 €, Indi & Cold. 9. Éclatant. En coton, 20 €, Etam. 10. Ethnique. En daim perlé, 80 €, Amenapih. 11. Disco. En toile métallisée et cuir, 40 €, Stéphane Verdino. 12. Féminin. En cuir, à partir de 120 €, La Bagagerie. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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MA BEAUTÉ

Bien fait pour

NOS PIEDS !

Malmenés toute l’année, enfermés dans des chaussures, on les néglige souvent dans nos rituels de soin. Et si on les chouchoutait enfin comme ils le méritent ? Objectif : douceur, confort et glamour. CÉLINE MOLLET

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J’élimine ls callosités

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es cellules mortes s’accumulent à la surface de la peau. Sous l’effet du frottement des chaussettes et des chaussures, le phénomène s’accentue. Pour en venir à bout, utilisez une râpe deux fois par semaine environ. Attention, pas de métal, trop agressif ; préférez l’émeri, plus doux. Sur peau sèche, effectuez des mouvements toujours dans le même sens. Si vous n’êtes pas très agile dans la gestuelle, optez pour un modèle électrique. Son mécanisme rotatif fait le travail à votre place. En complément, vous pouvez, le reste du temps, effectuer des gommages qui lissent le grain de peau. 1

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J’hydrate jusqu’à plus soif

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NOS OUTILS ANTIRUGOSITÉ 1. POLYVALENT

Rechargeable, elle a la particularité de s’utiliser aussi bien à sec que sur pieds mouillés. Râpe Wet & Dry, Scholl, 65 €. 2. EXPRESS Un accessoire rapide et efficace, qui fonctionne à piles et possède deux rouleaux, à gros grains et à grains fins. Perfect Pedi Reveal CR4000, Remington, 25 €. 3. MANUEL Une valeur sûre. Professional Foot File, 2 Margaret Dabbs, 33,50 € sur feelunique.com. 4. EXFOLIANT

Aux micro-particules d’algues pour éliminer en douceur les cellules mortes. Crème de gommage pour les pieds, Mavala, 13,35 €. Retrouvez notre carnet d’adresses p. 153

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© SARIE/CAMERAPRESS/OREDIA ; S&A ; DAVID HUTTON. LES PRIX SONT DONNÉS À TITRE INDICATIF.

ans un monde idéal, les pieds doivent être nourris chaque jour, tout au long de l’année. Pour plus de confort, appliquez le soir (afin d’éviter les glissades dans les chaussures !) une crème adoucissante et émolliente, qui redonne de la douceur et évite à la peau de s’assécher, voire de se fissurer au niveau des talons. Massez-la délicatement, en insistant particulièrement sur les talons et les zones entre les orteils. Les ingrédients qui font du bien ? Le beurre de karité nourrissant, la glycérine hydratante et les facteurs naturels d’hydratation (naturellement présents dans la peau) comme l’urée. À noter que si celle-ci est fortement concentrée (+ de 10 %), elle a aussi un pouvoir exfoliant.

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NOS HYDRATANTS MALINS 1. DEUX EN UN Un soin aux huiles essentielles qui peut aussi s’appliquer sur les mains. Crème détente pieds & mains, Josiane Laure, 32 €. 2. BIO Une formule certifiée bio à base de lait de cameline et d’huiles végétales. Crème pieds apaisante, Florame, 10 €. 3. RÉGÉNÉRANT Gorgée de plantes, elle renferme un complexe qui favorise la régénération de la peau. Crème nutriréparatrice revitalisante pieds très secs peau mature, Akileïne, 8,50 €.

Faites tomber les masques ! Si vous manquez de temps, que vous oubliez de vous hydrater ou que vous avez les pieds très abîmés, laissez-vous tenter par les formules SOS. Inspirées des masques-patchs pour le visage et semblables à des chaussettes imbibées de crème, elles hydratent, nourrissent ou agissent comme un peeling selon les formules et aident à retrouver des pieds tout doux en trente minutes chrono. À ESSAYER Hydratant. Masque-chaussette Wrap Pieds Hydra-Repair, Qiriness, 4,90 €. Exfoliant. Super Peeling Liquid, Shiny Foot, Tony Moly, 12 € chez Sephora.

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MA BEAUTÉ 2

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Je donne du poli en surface !

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our que vos ongles aient un aspect lisse et unifié, passez un polissoir 4 faces une à deux fois par mois maximum sans trop appuyer. Utilisez successivement les quatre faces pour une brillance miroir. Entre la première et la deuxième, massez les ongles avec une huile nourrissante. Sinon, frottez autant que vous voulez avec un polissoir en chamois qui stimule la microcirculation et donne de l’éclat. Vous n’obtenez pas l’effet escompté ? Recouvrez vos ongles d’une base qui donne l’impression d’une surface homogène. Attention, ôtez-la tous les trois jours maximum. Enlevez-la le soir, nourrissez l’ongle durant la nuit et remettez une base le lendemain.

NOS FORMULES RELAXANTES

Je dénoue ls tensions

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ffrez-leur 5 à 10 minutes de massage : essuyez-les avec un gant imbibé d’eau chaude et d’un peu d’huile essentielle de lavande ; effectuez avec de l’huile de massage un minimodelage de la voûte plantaire, des orteils et du dessus du pied (articulations + malléoles). Séchez avec une serviette imbibée d’eau chaude. Le soir, quand vous êtes fatiguée, relaxez votre voûte plantaire en faisant rouler une balle de tennis. Et pour décrisper vos orteils, glissez-les 30 minutes dans un anneau relaxant en gel souple.

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1. MALIN Un accessoire

très pratique pour défatiguer les orteils. Foot Fitness Révérence de Bastien, Bastien Gonzales, 30 €.

2. FRAIS À vaporiser

et à frictionner, elle soulage tous les pieds échauffés. Lotion Pieds en forme Achille, Douces Angevines, 27 €.

3. DÉLASSANT

Pas seulement dédiée aux pieds, c’est un vrai élixir de détente. Huile de massage relaxante à la lavande de France, The Body Shop, 18 €.

U

ne fois que vos pieds ont retrouvé douceur et légèreté, offrez-leur une mise en beauté. Sur des ongles coupés assez court, appliquez une base puis deux couches de vernis et un top coat ou une huile séchante. Côté couleur, vous pouvez vous amuser avec des teintes orangées, qui subliment le hâle, des violets flashy ou encore des bronzes. Pensez aussi à mettre en valeur votre cou-de-pied en le rehaussant d’une huile pailletée, qui accroche la lumière.

NOS PRODUITS SUBLIMATEURS 1. EXPRESS Une huile qui raccourcit le temps de

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NOS SOINS BRILLANCE 1. TRIPLE ACTION

Je mets mes ongles en beauté

séchage, améliore la tenue du vernis et nourrit l’ongle. Huile sèche-vernis, Ecrinal, 8,50 €. 2. VITAMINÉ Un orangé plein d’éclat pour des pieds ensoleillés, Vernis In Love 512, Lancôme, 18 €. 3. SUNNY Une teinte lumineuse et scintillante, Color Show Boho Babe 463, Maybelline New York, 3,90 €. 4. PRÉCIEUX Une vraie parure de peau. Huile sèche pailletée sublimatrice corps, Dr Pierre Ricaud, 25 €. 92

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© THIERRY LEGAY ; 2016 FOUR SQUARE STUDIO. LES PRIX SONT DONNÉS À TITRE INDICATIF.

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Un sérum triphasé qui nourrit, hydrate et régénère tout à la fois. Sérum ongles et peau, Essie Shake, 12,90 €. 2. MAXI EFFET À utiliser seul ou avec une crème de polissage, il fait briller intensément. Bloc polissoir chamois, Smink, 3 € sur thebeautyst.com. 3. FACILE Un polissoir 4 faces pour un résultat éclatant. Polish Bloc, Kure Bazaar, 6 €.


MA BEAUTÉ

Protection maxi Spécial douceur Sensitive Confort, Mixa Déodorant Peaux Sensibles, 4,05 €. Pour qui ? Celles qui ont besoin d’une vraie efficacité mais dont la peau supporte mal les cosmétiques. On aime Son embout original qui diffuse une formule en brume anti-transpirante enrichie en huiles et en crème nourrissante, évitant ainsi d’agresser la peau. On aime moins En cas d’aisselles facilement irritables, préférez une formule crème ou bille. Verdict Efficace, il protège tout au long de la journée et ne laisse pas de trace sur les vêtements.

Défense Active bille, Rexona, 3,49 €. Pour qui ? Les femmes qui transpirent beaucoup, les sportives et les stressées. On aime Sa formule bille douce pour les aisselles. On aime moins Son look un peu triste. Même si son design est plutôt sympa, l’ensemble manque de couleurs et de féminité. Verdict Compact, il est d’une efficacité redoutable pour les transpirations les plus abondantes.

Des déos

tout nouveaux tout beaux Impossible de faire sans ces alliés fraîcheur ! En bille ou en spray, bio ou anti-transpirant, nous avons testé les derniers-nés. CÉLINE MOLLET

Parfum divin

© ISTOCK/GETTY IMAGES. LES PRIX SONT DONNÉS À TITRE INDICATIF.

Nature Stick Déodorant sans parfum, Schmidt’s, 11 € sur MonCornerB. Pour qui ? Les adeptes du bio et des sticks. On aime Sa composition, à base de poudre de Marante, de bicarbonate de soude, de beurre de karité et d’huiles. On aime moins Il ne glisse pas bien sur la peau. Verdict Cette formule naturelle, mixte, est efficace contre les odeurs et n’agresse pas la peau. Dommage que la texture laisse encore à désirer.

Déodorant Extra Doux Fleur d’oranger, Le Petit Marseillais, 3,50 €. Pour qui ? Les fans de déos bille, qui ont envie d’une senteur ensoleillée. On aime Sa fragance exquise et son efficacité longue durée. Sa formule, qui respecte la peau et ne laisse aucune trace sur les vêtements. On aime moins Ce n’est pas un anti-transpirant : gare aux aisselles humides en cas d’efforts intensifs ou de canicule. Verdict Un produit très agréable à utiliser.

Format nomade Pearl & Beauty, Nivea Pocket, 1,95 €. Pour qui ? Les grandes voyageuses qui veulent rester toujours impeccables ainsi que les femmes qui sont souvent bras nus et qui soignent leurs aisselles. On aime Son flacon mini sans bouchon, qui s’emporte partout. Son action anti-transpirante efficace pendant 48 heures. Ses extraits de perle, qui subliment le grain de peau. Et bien sûr, son prix imbattable. On aime moins Sa formule qui « mousse » sur la peau s’il est vaporisé trop près et peu agité. Verdict Très efficace, au parfum poudré, c’est le champion du rapport qualité-prix. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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PASSIONS

Des carnets

de voyage

POUR CROQUER LA VIE Goût d’ailleurs et attrait pour le trait ont changé leur façon de bouger et leur conception de l’existence. CHRISTELLE PANGRAZZI


© VALERIE ABOULKER.

Un petit rien peut avoir sa place. C’est une manière d’immortaliser des moments de vie qui me semblent importants   Valérie

L

e regard malicieux, Martine, 60 ans, tourne les pages de son cahier. Et sourit. « On ne peut plus être tout à fait la même quand on commence à faire des carnets, dit-elle. Ils m’ont libérée de mes peurs. Ils m’ont appris à voyager autrement, à aller vers les autres. » Elle se souvient de ce jour de 2014 où, à bord d’un bateau au Cap Vert, elle a rencontré des écolières. « Je n’arrivais pas à les dessiner parce que cela tanguait trop, alors je leur ai demandé de me faire un dessin. Et elles se sont représentées avec des robes de princesse. » Instant de grâce. Les carnets font tomber les

barrières de la langue et de l’appréhension. « J’ai toujours tenu des p ­ etits livrets durant mes périples, explique Martine. Mais plus je vieillis, plus je constate qu’ils pren­nent de l’importance. J’ai le sentiment d’y mettre un peu de mon âme. » Andrée voit les choses de la même manière. Rien ne destinait cette ancienne prof de biologie de 72 ans à transformer ce hobby en passion qui allait occuper son quotidien. « Je fais partie de la génération baba cool, raconte-t-elle, j’ai beaucoup voyagé lorsque j’étais jeune et pendant ces road trips, je réalisais beaucoup de ­croquis. En 2002, un an avant ma

retraite, alors que je marchais en Provence, j’ai eu à nouveau envie de dessiner. C’est comme ça que les carnet­s sont arrivés. Mes amies ont tout de suite adoré mon travail, elles m’ont poussé à chercher une maison d’édition. » Depuis, Andrée a déjà ­publié dix-neuf ouvrages.

Tracer la route, une mine d’instants à partager « Les carnets, c’est un virus, renchérit Michèle, 65 ans. Une fois qu’on y a goûté, difficile de s’en passer. » Cette ancienne professeur de dessin l’a contracté alors qu’elle était encore enseignante : « J’ai commencé SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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PASSIONS

© MARTINE PAHLOL.

L’univers des carnettistes est très ouvert. Les quatre femmes se connais­ sent bien et se retrouvent autour des grandes manifestations dédiées aux carnets de voyage, comme le très couru festival de Clermont-Ferrand ou celui de La Roque-d’Anthéron. Certaines années, elles y montrent leurs œuvres. Parfois, elles se conten­tent de regarder le travail des autres. « Quand j’ai commencé, c’était un journal très intime, précise Martine. J’y consignais des notes personnelles et je pensais que mes dessins étaient naïfs. Petit à petit, je me suis libérée, j’ai ressenti le besoin de les montrer à mes proches, à des amis. Je pense que c’est comme toute autre forme d’art : on commence pour soi puis on

Mes carnets m’ont appris à voyager autrement, à aller vers les autres     Martine

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ces pages : un set de table, une boîte d’allumettes, une fleur. À l’étranger, tout est exotique, donc potentiellement intéressant. Paradoxalement, on apprend à hiérarchiser l’information, à faire des choix. »

Coller, dessiner, écrire, découper... Cette activité, qui en appelle autant à la contemplation qu’à la créativité, serait-elle une philosophie de l’existence ? « Réaliser des carnets, c’est le contraire de la vitesse. C’est chercher à s’imprégner d’une culture. Une fois que l’on a essayé, pas facile de revenir en arrière, souligne Andrée. Je ­refuse de me sentir contrainte, stressée. Je veux aller au fond des choses pour apprécier, savourer. »

© ANDRÉE TERLIZZI.

avec des élèves que j’avais e­ mmenés en Sicile, en Grèce et dans le Sahara. Je suis convaincue que l’on peut réussir des carnets extra­ordinaires sans bien dessiner. Il ­suffit d’être créatif. D’ailleurs, les plus beaux ne sont forcément pas les plus ­académiques ! » Depuis cette époque, pas un départ sans caser papier, peinture, ciseaux, aquarelle et colle dans ses bagages. Même sa façon de voyager a changé : « Au Japon, j’ai décidé de rester trois semaines à Kyoto pour profiter des temples, des gens et de l’ambiance, alors que j’avais prévu de visiter toute l’île. » « Se laisser surprendre est une grande vertu des carnets, souligne Valérie, 55 ans, styliste et peintre. Un petit rien peut avoir sa place dans


a envie de partager, d’avoir des avis pour de se perfectionner. » Inutile d’être Léonard de Vinci ou d’avoir décroché le prix Pulitzer. « Un carnet réussi, c’est subjectif », assure Valérie. Il faut faire selon ses envies, en conservant une ligne directrice. Mettre sa patte. Si l’on n’est pas un as du dessin, on peut réaliser des ­collages avec des étiquettes de boissons, des coquillages, des feuilles... Tout est permis ! Récemment, Valérie a rencontré un jeune Italien de 25 ans qui l’a bluffée par son approche de l’aquarelle. « On continue de ­s’envoyer des mails, de se donner des conseils, confie-t-elle. Cet échange entre les générations est très stimulant. On transmet, on

© MICHÈLE ADAOUST.

Une fois qu’on y a goûté, difficile de s’en passer. C’est un virus     Michèle

C’est un loisir qui ne coûte pas cher   Andrée

apprend, on crée, on échange... Nous sommes toujours en mouvement ! » « On est tous un peu des routards qui aimons l’authentique, poursuit Martine. C’est sûr que l’on est à mille lieux des expositions de peintures classiques où l’on croise des mémères “embijoutées”. » Selon un sondage Opinion Way, un vacancier français sur trois avoue ­tenir ou avoir déjà tenu un carnet de bord en voyage. « C’est un loisir qui ne coûte pas cher, observe Andrée, et une manière d’inves­tir totalement son expé­ dition. Et puis, il y a quelque chose de l’ordre du méditatif à rester concentré longtemps. À chaque fois que je lève la tête du paysage ou de la personne que je représente, il me faut quelques

secondes pour reprendre pied, me souvenir où je suis. » Valérie aussi vit ses carnets comme un voyage intérieur. « C’est une manière d’immortaliser le présent, les moments de vie qui me semblent importants. » Depuis quelques mois, elle dessine le domicile des gens qu’elle apprécie. « L’idée m’est venue en allant chez des amis. Je me suis rendu compte à quel point leur maison disait tout d’eux. Aujourd’hui, je consacre une partie de mon travail à représenter les intérieurs. Parallè­ lement, j’ai demandé à un écrivain – en lui donnant quelques éléments – de raconter les histoires qu’il imagine autour. » Une autre façon de voir le monde. Et de croquer la vie. • SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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JEUX INTERDITS ?

Positions

ON NE RENONCE PAS, ON S’ADAPTE ! Ne rien lâcher, telle devrait être notre devise en matière de sexualité. Si certaines galipettes nous conviennent moins bien qu’avant, faisons preuve d’imagination pour grimper au septième ciel.

N

ous n’avons hélas plus le corps de nos 20 ans, ni la sou­ plesse d’autrefois. Lorsque nous fai­ sons l’amour, cer­ taines postures deviennent dou­ loureuses pour nos articulations, d’autres carrément gênantes car elles ne nous mettent pas en valeur. Pas question pour autant de se ­cantonner au missionnaire si nous avons envie de davantage de variété et d’un soupçon de piment. La solu­ tion ? Faire preuve d’inventivité et d’ouverture d’esprit.

On ose les cabrioles... dans sa tête Certes, nous avons désormais un peu de mal à rester les jambes en l’air très longtemps ou à trop solliciter nos ge­ noux ou nos hanches. Mais rien ne nous empêche de nous imaginer en train de faire toutes sortes d’acro­ baties. « La puissance des fantasmes est telle qu’ils peuvent être tout aussi excitants qu’une mise en scène réelle ! Et même plus, car en imagination, 98

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

INÈS GALLAND - ILLUSTRATION : CLAIRE BOUILHAC

tout est possible, tout est permis, toutes les limites peuvent être repous­ sées », explique la sexologue Noëlla Jarrousse*. Évidemment, dans nos fantasmes, tout se déroule à merveille et nous sommes au mieux de notre forme. « Cette visualisation positive permet de chasser les pensées né­ gatives, les regrets que l’on pourrait avoir de ne plus pouvoir faire l’amour comme à 20 ans. Elle met dans d’ex­ cellentes conditions pour avoir une relation sans inhibitions pesantes », poursuit la spécialiste.

On prend l’option tout confort Certains préceptes du Kama-sutra de­ mandent très peu d’effort physique et sont exempts de toute contorsion alambiquée. « Mais ce ne sont pas des positions “pépères”, loin de là ! Elles peuvent être source d’un grand plaisir, justement parce qu’elles li­ bèrent des tensions musculaires et d’éventuelles douleurs », avance Noëlla Jarrousse. À tester d’urgence si vous ne l’avez jamais pratiquée : la cuillère. Alors que nous sommes tous

les deux allongés sur le côté, notre amoureux vient se coller contre nous, dans notre dos. « Les mains de l’homme sont laissées libres, ce qui lui donne tout le loisir de caresser les seins de sa femme et son clitoris. Peut-être l’occasion d’une redécou­ verte... », suggère notre sexologue. Autre posture possible, inspirée celle-ci du règne animal : l’éléphant. Nous sommes couchée sur le ventre et notre homme vient s’allonger sur notre dos, en s’appuyant sur les avant-bras. « La pénétration par ­l’arrière se révèle souvent très exci­ tante », précise-t-elle.

On fait du neuf avec du vieux Nous n’avons pas vraiment envie d’explorer de nouvelles pages du Kama-sutra ? Alors, puisque nous avons dû renoncer à certaines posi­ tions devenues trop inconfortables, pimentons d’un zeste de nouveauté coquine celles que nous avons con­ servées. « Pratiquer le missionnaire les yeux bandés peut lui redonner de la saveur ! Un simple foulard suffit


pour avoir l’impression de gentiment s’encanailler, ce qui est toujours stimulant », observe Noëlla Jarrousse. Si nous souhaitons pousser un peu plus loin la « stimulation », nous pouvons aussi demander à notre homme de nous lier les mains avec le foulard. « Ce fantasme de soumission est très fréquent chez les femmes. Voici peutêtre venu le temps d’oser le réaliser, tout en douceur. »

On peaufine son scénario coquin Si nous adorons être juchée sur notre partenaire, nous ressentons parfois une certaine gêne depuis que nos seins et notre ventre ne sont plus aussi fermes qu’avant... Ce n’est pas une raison pour ne faire l’amour que dans le noir complet ! « L’idéal est de porter un joli caraco. Il n’empêche pas les caresses sur les seins comme pourrait le faire un soutien-gorge et ne gêne pas la pénétration comme une culotte. Il se contente de jeter un voile pudique et sexy sur ces

petites imperfections du corps qui nous mettent mal à l’aise et gâchent notre plaisir », décrit la sexologue. Choisissons-le dans une matière douce et fluide qui incite au toucher, agrémenté d’un peu de dentelle – un grand fantasme de ces messieurs – et évitons les couleurs trop

incendiaires, comme le rouge et le noir. Notre amoureux pourrait croire que nous nous sommes transformée en femme fatale aux appétits insatiables... et prendre peur ! • * NOËLLA JARROUSSE EXERCE À L’HÔPITAL DE LA SALPÊTRIÈRE À PARIS ET ENSEIGNE DANS LES UNIVERSITÉS DE NANTES ET RENNES.

On est sortis du lit « J’ai toujours adoré la position de l’amazone, à califourchon sur mon homme. Mais depuis quelque temps, mes genoux ne suivent plus, ils me font trop souffrir ! Mon mari a eu l’idée de s’asseoir sur une chaise : je viens me mettre sur lui mais, du coup, mes jambes ne sont plus pliées et je n’ai plus mal. En plus, c’est vraiment excitant de faire l’amour ailleurs que dans le lit. » Agnès, 59 ans

Le yoga m’a donné des ailes « J’ai commencé le yoga il y a un an. Au départ, j’en ai fait parce que je perdais de plus en plus en souplesse et que j’avais souvent mal au dos. Cela m’a beaucoup aidée. Et, cerise sur le gâteau, je me suis aussi rendu compte des effets bénéfiques au lit : je suis plus déliée dans mes mouvements, moins gênée par certaines positions. » Marie, 62 ans SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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JE VOUS EMMÈNE...

Ce mois-ci, Michèle nous accompagne dans la Ville banche

Flâner à...

LA ROCHELLE

M

ichèle est née sur l’île d’Oléron et pour rien au monde elle ne quitterait sa région. Arrivée en 1969 à La Rochelle, elle aime s’y promener, pour le plaisir des yeux. Ici tout est « à dix minutes à pied »... ou à vélo. Une ville « belle et rebelle » chargée d’histoire, que l’on découvre en prenant son temps.

9 HEURES. Un tour au vieux marché. « Je commence toujours mes virées par la place du marché et un tour dans les halles, qui datent du XIXe siècle. Tous les Rochelais 102

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

se retrouvent ici les samedi et les dimanche matin. Un café sur la petite terrasse de La Brûlerie du marché et la journée peut commencer. Juste à côté, l’Épicerie de Nina, qui a ouvert il y a tout juste un an. À chaque fois que j’y vais, Nina me fait découvrir de nouveaux produits du terroir. Mon tout dernier coup de cœur ? Les vinaigres de Pineau des Charentes de Françoise Fleuriet. »

10 HEURES. Balade dans le quartier de l’Hôtel de Ville. « Je redescends vers le port en passant sous les arcades de la rue du Palais.

1. Les halles Sur la place du marché, elles déploient leurs étals emplis de mille couleurs et senteurs.

Là-bas, la plupart des bâtiments sont d’anciennes demeures d’armateurs avec de sublimes hôtels particuliers, des maisons à colombages. Et si vous levez la tête, vous aurez de belles surprises : il y a encore peu de temps, j’ai découvert une nouvelle gargouille. »

ILLUSTRATIONS : DAVID LANASPA. © ISTOCK/GETTY IMAGES.

Des bâtiments sublimes, le vieux port, l’océan à deux pas... Michèle nous fait découvrir les charmantes rues pavées du cœur historique de sa cité. PROPOS RECUEILLIS PAR JULIA ZIMMERLICH


Un accueil privilégié Des rendez-vous inhabituels Des randonnées thématiques , des visites guidées, des expériences insolites spécialement programmées pour vous offrir un séjour 100% VIP

DES MOMENTS UNIQUES POUR DÉCOUVRIR LE MASSIF DU SANCY, AU COEUR DE L’AUVERGNE * Du 17 septembre au 15 octobre 2016


JE VOUS EMMÈNE...

Une ville de pêcheurs au riche patrimoine Marche, près de la place du marché. L’ambiance est chaleureuse et le chef, Étienne Boirou, un militant de l’agriculture bio, mitonne des produits toujours frais à un tarif abordable. »

14 HEURES. Promenade sur le front de mer. « Avant d’enfourcher 9. La Coursive Un théâtre et centre culturel incontournable, situé dans l’ancien couvent des Carmes.

11 HEURES. Shopping rue Saint-Nicolas. « En quelques années, cet ancien quartier de pêcheurs est devenu un repère de créateurs, de librairies indépendantes et de boutiques de déco. À la librairie des Saisons, il règne une atmosphère des plus sympathiques. Guillaume a beaucoup d’humour et donne d’excellents conseils. Pour faire des cadeaux, je me rends toujours chez Au détour du monde, qui propose de la décoration végétale d’intérieur. Pour m’habiller, direction Madame Rêve. Carol, la gérante, a l’art de trouver la pièce qui tombe pile-poil ! Ne repartez pas de la rue Saint-Nicolas sans un détour chez Audalisque. À l’intérieur, c’est un bric-à-brac de couleurs, de vêtements, de bijoux et de sacs. Enfin, passage obligé par le marché aux puces, uniquement les jeudi et samedi matin. »

13 HEURES. Déjeuner sur le port. « Il y a évidemment beaucoup d’attrape-touristes, mais le meilleur compromis est de s’installer à la terrasse du P’tit Bleu, un “bateau plancha” sur le quai des Sardiniers qui propose des grillades de sardines, des crevettes ou des couteaux. S’il fait trop chaud, j’opte pour La Petite 104

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

mon vélo, je prends une glace chez Ernest, une institution ! Ils ont une boutique juste à coté du P’tit Bleu. Mes coups de cœur : litchi-rose et coquelicot-fraise. La promenade du littoral part de la tour de la Lanterne. Deux gargouilles à l’effigie de Cabu et de Wolinski y ont été inaugurées en octobre dernier. Je longe ensuite la plage de la Concurrence puis je traverse le parc d’Orbigny et j’emprunte la rue Philippe-Vincent sur 250 mètres. Au bout, la terrasse du café de La Corniche, avec un panorama sur le front de mer : le bonheur ! »

LES BONNES ADRESSES DE

MICHÈLE

1. Les halles

1, rue Gambetta 2. Audalisque

35, rue Saint-Nicolas

3. Épicerie de Nina

12, rue Thiers

4. Librairie Les Saisons

21, rue Saint-Nicolas lessaisons.fr

5. Marché aux puces

Place de la Motte-Rouge 6. Le P’tit Bleu

Quai des Sardiniers 7. Ernest le glacier

48 cours des Dames ernest-le-glacier.com

8. Bar du France 1

Rue Sénac-de-Meilhan museemaritimelarochelle.fr 9. Théâtre La Coursive

4, rue Saint-Jean-du-Pérot la-coursive.com

17 HEURES. Pause artistique.

10. La Brûlerie du marché

« En semaine, je m’arrête à l’atelier d’Aude Weber, une peintre et céramiste installée dans le quartier de Tasdon. Ses tableaux associent peinture acrylique et collage de papiers récupérés. J’aime beaucoup son travail. Elle propose aussi des ateliers d’initiation. »

5, rue Saint-Nicolas deconaturedesign.com

19 HEURES. Dolce vita sur la jetée. « Je termine la journée par un verre sur le France 1, une frégate amarrée au bout du bassin des Chalutiers, à coté du Musée maritime. La vue est imprenable sur les tours du port et les bateaux. C’est aussi une bonne adresse pour dîner. Si je suis d’humeur artistique, je file ensuite à La Coursive, classée scène nationale. J’y ai vu mes plus beaux spectacles... » •

5, rue Gambetta labruleriedumarche.fr

11. Au détour du monde 12. Madame Rêve

31, rue Saint-Nicolas

13. La Petite Marche

4, rue des Trois-Fuseaux lapetitemarche.org

14. Tour de la Lanterne

Rue sur les Murs tours-la-rochelle.fr

15. Café de La Corniche

2, bd Winston-Churchill la-corniche.com 16. Atelier Aude Weber

11, rue des Mathias awebe57.wix.com/ atelieraudeweber


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FLASH-BACK

Grandes Jorasses, une cordée en enfer

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016

© PHOTOPQR/LE DAUPHINE LIBERE-MAXPPP ; RUE DES ARCHIVES/AGIP.

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e 25 février 1971, il est 13 heu­ res quand René Desmaison entend une voix au-dessus de lui. « Hoooo... Je suis là ! » Dé­ lire-t-il ? A-t-il déjà un pied au paradis des alpinistes ? Non : l’homme qui l’interpelle, dans cet enfer vertical de glace et de roche à 4 100 mètres d’altitude, est bien réel. Accroché au bout d’un câble d’acier, il descend du sommet de la pointe ­Walker, 90 mètres plus haut, pour l’aider. René Desmaison ne l’attendait plus. Voilà six jours que cette légende de l’alpinisme est ­bloquée sur la face nord des Grandes Jorasses, une muraille de 1 200 mètres de haut héris­ sée de six pointes, dont la Walker, la plus haute. Ici, le soleil n’apparaît jamais. Suspendu à un piton, harnaché dans des sangles qui lui tailladent la chair, le grimpeur n’a plus de vivres, ni de gaz dans son réchaud pour faire fondre de la glace. C’est l’hiver, la

Chaque mois, Serengo revient sur une page d’histoire ou un fait divers. Séquence nostalgie et suspense garantis. En 1971, deux grimpeurs restent bloqués une semaine sur l’une des plus terribles faces nord des Alpes. L’expédition virera à la tragédie mais l’aventure restera mythique. VOLKER SAUX


UNE STAR DE L’ALPINISME. Grimpeur très en vue, Desmaison multiplie les morceaux de bravoure et les coups médiatiques. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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© PHOTOPQR/LE DAUPHINE LIBERE-MAXPPP (2) ; G. GERY/PARISMATCH/SCOOP.

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ICONOCLASTE. Peu après son sauvetage, il répondra à ses détracteurs en direct de sa chambre d’hôpital.

température descend jusqu’à -35°C. En dessous de lui, 1 000 mètres de vide puis le glacier de Leschaux et, tout en bas, Chamonix. À quelques minutes d’hélicoptère à peine. Pourtant, voilà des jours que Desmaison attend les secours. À bout de forces, il sait qu’il ne tiendra plus longtemps. Son compagnon de cordée, Serge Gousseault, a déjà lâché prise. Son corps sans vie ­balance à ses côtés, dans sa combinaison bleue.

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uand surgit l’homme au bout du câble, René Desmaison comprend qu’il survivra. Il reconnaît Gérard Devouassoux, l’un des meilleurs guides de Chamonix. Le secouriste parvient à son ­niveau, coupe la corde retenant le corps de Serge, qui plonge vers le glacier, où un hélicoptère viendra le récupérer. Puis, il arrime Desmaison à son câble et le remonte grâce à un treuil au sommet de la pointe Walker.

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Quatre autres sauveteurs attendent là. Le groupe descend la pente de glace jusqu’à un col, 100 mètres plus bas, où stationne un hélicoptère. Quelques instants plus tard, bonnet blanc sur la tête, René Des­ maison, soutenu par deux hommes, descend sur la piste d’atterrissage des Bois, très affaibli mais debout. La foule, les flashs, l’ambulance, l’hôpital. L’alpiniste a quitté Cha­ monix quinze jours plus tôt, pour une ascension qui ­devait durer une semaine. Pourquoi lui et son compagnon sont-ils restés blo­ qués sur la paroi ? Comment Desmaison a-t-il pu en sortir vivant ? Cette épopée, l’une des plus célèbres de l’alpinisme français, demeurera dans les mémoires comme « le drame des Grandes Jorasses ».

Un électron libre qui sait faire fructifier ses exploits L’aventure a tenu en haleine la France entière, et pour cause : le miraculé a déjà fait parler de lui. En 1971, à 41 ans, René Desmaison est le plus en vue des grimpeurs français. D’abord, grâce à ses exploits. Depuis qu’il a découvert ­l’escalade sur les rochers de la forêt de ­Fontainebleau, à la fin des années 1940, puis r­éalisé sa première course d’alpinisme ­pendant son service militaire à Briançon, ce ­natif des environs de Périgueux a voué sa vie à la haute montagne. Desmaison a tout du grand conquérant des cimes : un physique hors norme, un mental d’acier et un esprit de pionnier qui le pousse à multiplier les


Extrêmement brillant, René Desmaison tutoie les sommets tout en gardant ses distances avec le milieu chamoniard

premières, du massif du MontBlanc jusqu’aux Dolomites... Dans la vallée de Chamonix, la Mecque des grimpeurs où il a élu domicile dans les années 1950, il s’est imposé comme l’un des plus brillants de sa génération. Mais c’est aussi sa personnalité qui le distingue. Dans le petit milieu fermé et hiérarchisé de l’alpinisme, Desmaison passe pour un iconoclaste, rétif aux normes et aux contraintes. Un arrogant, aussi, conscient de sa supériorité. Un ­businessman, enfin, qui aime la lumière et les médias, se met en scène dans des publicités et des conférences, signe des contrats de sponsoring... Bref, qui sait faire fructifier ses exploits, soutenu par son épouse Simone, une ex-actrice qui lui sert d’imprésario. Grâce à lui, le grand public déDU RÊVE AU CAUCHEMAR. couvre le monde de l’aventure verticale, jusque-là marginal et ­secret. L’as des cimes et son second Mais à Chamonix, tout cela agace. de cordée, le jeune Serge Gousseault, veulent ouvrir une Le géant de l’escalade a réussi à voie directe sur la face nord se brouiller avec tous ceux qui des Grandes Jorasses. Mais rien comptent à l’ombre du mont Blanc. ne se passera comme prévu. Il a à son actif une « affaire » retentissante, celle du sauvetage des Drus, en août 1966. Deux Allemands étaient alors coincés sur cette paroi mythique du massif. Desmaison était parti à la rescousse en

franc-tireur, doublant les secours officiels, avant de vendre les photos à Paris Match. Une bonne partie de la vallée lui en a voulu, dont le puissant Maurice Herzog, vainqueur de l’Annapurna et maire de Chamonix, et Gérard Devouassoux, le guide qui le sauvera en 1971 aux Grandes Jorasses. Il s’était même fait ­exclure de la prestigieuse Compagnie des guides. Peu importe : « J’ai choisi la montagne pour la liberté et non pour la discipline », ditil, cité par Philippe Bonhème dans La Face nord de René Desmaison (éd. Ramsay).

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ans les années 1960, cet électron libre des sommets inaugure un nouveau style d’alpinisme extrême : les « grandes hivernales », l’ascension en pleins frimas des faces les plus dures et les plus hautes des Alpes. Un engagement physique total... et des retombées assurées. Desmaison part à l’assaut, en mars 1957, de la face ouest des Drus. En février 1963, il attaque les Grandes Jorasses par l’éperon Walker ; en février 1967, le pilier central du Freney, du côté italien du mont Blanc. En janvier 1968, il se lance, avec son compagnon de cordée Robert Flematti, dans la voie du Linceul, un toboggan de glace de plus de 700 mètres de haut, tout à gauche de la face nord des Jorasses. Et pour la première fois, il décide de faire vivre les huit jours d’ascension en direct aux auditeurs de RTL, avec l’aide d’un journaliste installé au refuge de Leschaux. L’opération assoie son image de héros populaire et ancre la terrible face nord dans l’imaginaire collectif. « Cette paroi est devenue l’équivalent du passage du cap Horn pour les navigateurs », écrit Philippe Bonhème. En grimpant le Linceul, en cet hiver 1968, l’alpi­ niste prend aussi le temps d’étudier, à sa droite, une ligne directe menant au sommet de la pointe Walker, succession très verticale de grandes rampes de glace et de dalles de granit. L’itinéraire est encore vierge. Desmaison sera le premier à y accéder, qui plus est en hivernale. Le projet mûrit et, à l’été 1970, il a pris sa décision : il se lancera l’hiver prochain. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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© AFP ; G. GERY/PARISMATCH/SCOOP ; JEAN-CLAUDE COLIN/TELE 7 JOURS/SCOOP.

LA REVANCHE. Après une longue convalescence, en 1973, Desmaison reviendra « finir » sa voie avec Giorgio Bertone et Michel Claret.

e 11 février 1971, à l’aube, deux hommes remontent à ski le gla­ cier de Leschaux, vers l’immense face qui le barre en amont. La veille, ils en ont escaladé les 100 premiers mètres, ont ins­ tallé des cordes fixes puis regagné le refuge en contrebas, au bord du glacier, pour la nuit. Cette fois, ils s’engagent pour de bon. À côté de René Desmaison, un gaillard blond et athlétique de 23 ans, qui vient d’obtenir son diplôme de guide : Serge Gousseault. L’été pré­ cédent, Desmaison a recherché un compagnon de cordée pour son projet d’ascension. Un « ­second », plutôt : grimper avec le maître, c’est accepter de rester dans son ombre, de l’assu­ rer pendant qu’il ouvre les longueurs puis de récupérer derrière lui les pitons et les broches à glace... Le compagnon des précédentes ­hivernales, Robert Flematti, n’a plus envie de reprendre ce rôle. Par un ami, Desmaison tombe alors sur Gousseault. Jeune, enthousiaste et

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puissant, ce natif de Touraine fait partie d’une nouvelle génération d’alpinistes décomplexés, pour qui l’escalade répond à un idéal de liberté. Desmaison est leur icône. Gousseault, flatté d’avoir été choisi, est surmotivé. Il a durement préparé cette expédition : ski de fond, escalade à mains nues dans le froid... Mais à côté du « roi René », il reste un apprenti. Et il n’a au­ cune grande hivernale à son actif.

Le mauvais sort s’acharne et les grimpeurs s’épuisent peu à peu René et Serge se connaissent peu, ils n’ont même jamais grimpé ensemble. Ils ont prévu de « s’échauffer » dans une autre voie des Grandes Jorasses, un peu plus accessible. Mais, surprise, une cordée les y a précédés. Le duo se dirige alors d’emblée vers la pointe Walker. Les premiers jours se déroulent bien. Des­ maison grimpe quelques dizaines de mètres, installe un relais, fait venir le sac de matériel et son compagnon, puis recommence.


Le temps passe et les deux alpinistes ne réapparaissent toujours pas... Dans la vallée, familles et journalistes s’interrogent Simone lui transmet la météo par radio. La nuit, les deux hommes aménagent un bivouac précaire à flanc de paroi. Arrimés à un piton, emmitouflés dans leurs duvets, ils reprennent quelques forces. Plus ils progressent, plus la voie révèle son extrême difficulté : la verti­ calité, la glace fine où les crampons tiennent à peine, les grandes envolées sans pouvoir ­poser la moindre protection...

A

u quatrième jour de l’épopée, le 14 février, le piège commence à se refermer. Premier signe du mauvais sort : la chute d’une pierre tranche l’une des cordes d’assurage et celle qui sert à hisser le sac. Puis, les jours suivants, les en­ nuis s’accumulent : le mauvais temps, une ­coulée de neige qui noie la radio et rompt le contact avec Simone, une nouvelle chute de pierre qui sectionne la seconde corde d’assu­ rage et oblige les grimpeurs à réduire leur ­encordement de 50 à 25 mètres... Serge, lui, montre des signes de faiblesse et de perte de lucidité. Ses mains enflent sous l’effet du froid, des lambeaux de peau s’en dé­ tachent, il a de plus en plus de mal à récupérer les protections posées par René. Le 18 février, le sommet semble tout proche mais la cordée piétine. Les vivres s’amenuisent, le stock de broches à glace et de pitons aussi. Serge perd l’usage de ses mains et ne peut plus continuer. Le lendemain débute le neuvième et dernier bivouac en paroi, à 90 petits mètres sous la pointe Walker. René commence à envisager l’inenvisageable pour lui : les secours. Dans la vallée, l’inquiétude monte. Proches et journalistes ont pris le tunnel du Mont-Blanc

LA POLÉMIQUE. Les secours tardent... Signaux de détresse mal compris, météo défavorable ou représailles du milieu chamoniard et du maire, Maurice Herzog ?

pour rejoindre le côté italien des Jorasses, ­celui de la descente. Les deux hommes ne devraient pas tarder : un hélicoptère les a aperçus, deux jours plus tôt, à proximité du sommet. Mais le 20 février au matin, toujours rien. Un appareil des secours en montagne part en reconnais­ sance. Il s’approche à 40 mètres des grimpeurs. L’un des secouristes leur fait un signe, SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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© G. GERY/PARISMATCH/SCOOP ; ALINARI/ROGER-VIOLLET ; S. P. CLATOT/AFP.

Exténué, les bras gelés, Serge meurt. René, lui, sera sauvé in extremis

TOUJOURS PLUS HAUT. En 1976, l’alpiniste fête en famille sa victoire sur la face sud du Huandoy, au Pérou.

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pouce en haut, pouce en bas : montentils ou descendent-ils ? Desmaison répond. « Par de grands gestes des bras repliés sur ma poitrine puis tendus horizontalement, je m’applique à indiquer que nous sommes immobilisés », écrira-t-il plus tard dans 342 Heures dans les Grandes Jorasses. La gestuelle ne correspond pas au signal conventionnel de la demande de secours... et les secouristes en concluent que tout va bien. Le lendemain, nouvelle rotation, même fatale mésentente. Dans la vallée, on se perd en hypothèses sur la raison de l’immobilité des deux alpinistes. Pour certains, ils attendent une accalmie du vent pour atteindre le sommet. Pour d’autres, l’indestructible Desmaison fait durer le suspens, pour mieux monnayer son récit à la presse. Pendant ce temps, à 4 100 mètres d’altitude, débute l’attente. Pour Serge Gousseault, elle ne durera pas. Il tombe dans une

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

lente léthargie et, le 21 ou le 22 – la date reste incertaine –, il succombe. René Desmaison pourrait encore achever la voie seul mais il demeure à ses côtés. Au début, par solidarité : on n’abandonne pas un compagnon mourant. Ensuite, car il pense que les secours vont arriver. Et enfin, parce que la fatigue et le découragement l’ont gagné, lui aussi.

E

n bas, Simone se ronge les sangs. Doit-elle ignorer les retours optimistes des vols de reconnaissance et demander les secours, quitte à briser l’exploit de son mari ? Le 22 au matin, elle se décide enfin. Mais cette fois, les éléments s’interposent. Pendant trois jours, les hélicoptères Alouette III de la Protection civile et de la gendarmerie, épaulés par un Puma SA330 arrivé de Marignane, échouent à poser des sauveteurs au sommet. Le vent souffle trop. En parallèle cependant, des guides accèdent au refuge Boccalatte, sur le versant italien. Mais impossible de gravir les 1 400 mètres qui les séparent du sommet : la neige fraîche menace à tout moment de partir en avalanche. Sur la paroi, René Desmaison s’accroche difficilement à la vie. Bien lui en prend. Le 25 février au matin, un Alouette III arrive en renfort depuis Grenoble. Le pilote, Alain Frébault, ne connaît pas la zone du mont Blanc. Avant d’atterrir à Chamonix, il s’approche des Grandes Jorasses, constate la force des rafales mais repère une faille, le petit col entre les pointes Walker et Whymper. Le vent y est assez faible


Desmaison n’aura de cesse de se dédouaner. En réalité, estime Philippe Bonhème dans La Face nord de René Desmaison, tout le monde a ses torts. Le drame des Grandes Jorasses est « placé sous le sceau d’un double aveuglement : celui de René, qui a nié la gravité des gelures de son compagnon, et celui des sauveteurs, leurrés par la réputation de surhomme de René et son art de la mise en scène ». LES GRANDES JORASSES. Devenue mythique, la voie Gousseault/Desmaison fascine toujours les passionnés d’escalade.

pour qu’un hélicoptère y dépose des secouristes. Quelques rotations plus tard, cinq d’entre eux montent vers la pointe Walker et y installent un treuil. Suspendu à son câble, Gérard Devouassoux descend dans la paroi et récupère le survivant. Dans la vallée, les parents et la fiancée de Serge Gousseault apprennent sa mort. René Desmaison, lui, retrouve les vivants. Et accroît encore sa réputation de surhomme.

La tragédie enflamme les esprits et les rancœurs refont surface Fin de l’histoire ? Non, car en montagne, qui dit drame dit polémique. Celle des Grandes Jorasses sera vive, et médiatique. L’alpiniste a la conviction que l’incompréhension de ses gestes de détresse et la lenteur des secours ne doivent rien au hasard. Il pense que le milieu chamoniard, notamment Maurice Herzog, a voulu lui faire payer ses écarts et ses impertinences. « Comment se débarrasser de l’idée que l’opération a été menée avec trop de mollesse, une absence évidente de conviction ? Je ne puis me défendre de penser que ce pauvre Desmaison n’était pas un personnage tellement intéressant à sauver », accusera-t-il. En retour, on le met lui aussi en cause : n’a-t-il pas fait preuve de légèreté dans le choix de son second et dans la préparation de sa course ? A-t-il clairement indiqué au premier hélicoptère leur situation de détresse ou a-t-il temporisé, alors que son compagnon manifestait des signes évidents de faiblesse ? René

L

a tragédie de 1971 ne signe pas la fin de la carrière du héros des cimes. Deux ans plus tard, Desmaison repart à l’assaut de la pointe Walker. Cette fois, il sort vivant de cette « voie Gousseault-Desmaison », qui demeure aujourd’hui encore un itinéraire d’une extrême difficulté. Puis il prend ses distances avec Chamonix, part s’isoler dans le massif du Dévoluy, se passionne pour les Andes et continue à œuvrer comme cinéaste-conférencier, avant de s’éteindre dans son lit en 2007, d’un cancer. Pour ce pionnier de l’alpinisme moderne, qui a brisé les carcans de sa discipline, l’a ouverte sur l’extérieur et a inspiré toute une génération, cette ascension est l’une des 114 premières de son incroyable palmarès. Pour le public, elle reste la plus légendaire. On n’entre pas au panthéon de l’alpinisme sans un grand drame. Le sien, Desmaison l’a vécu là, dans l’enfer des Grandes Jorasses. •

UN PIONNIER DES SOMMETS. Le Périgourdin achèvera sa carrière avec un palmarès de 1 000 ascensions, dont plus de 100 premières.


BON APPÉTIT !

DORÉS

sur tranches

Burger norvégien au saumon fumé

4 PERS 4 petits pains ronds • 4 tranches de saumon fumé • 2 œufs durs • 60 g de mesclun • 1 pomme 30 MIN acidulée • 3 cuil. à soupe de mayonnaise • 1/2 cuil. à café de moutarde • 1 cuil. à soupe 2H de vinaigre balsamique • 2 cuil. à soupe d’huile d’olive • 1 cuil. à café de graines de coriandre • 1 bouquet d’aneth • sel, poivre.

RINCEZ, égouttez, épongez et ciselez les brins d’aneth. Placez le saumon fumé dans un plat creux, arrosez-le d’huile d’olive puis parsemez-le avec la moitié de l’aneth haché et les graines de coriandre concassées. Poivrez, recouvrez le plat de film alimentaire puis réservez 2 h au frais. MÉLANGEZ la mayonnaise avec la moutarde, le vinaigre et l’aneth

restant. Poivrez et réservez au frais. Lavez et essuyez la pomme. Retirez le cœur à l’aide d’un videpomme puis émincez-la. OUVREZ les pains ronds en deux. Badigeonnez chaque moitié préalablement toastée de sauce et répartissez mesclun, œufs durs coupés en tranches, saumon égoutté et pomme. Assemblez les pains ronds et servez aussitôt.

PHOTO : BRUNO MARIELLE/VANESSA GAULT/PRISMAPIX. RECETTE : PRISMAPIX.

Du bon pain et des ingrédients goûteux pour de délicieux sandwichs maison à grignoter les pieds dans l’eau, le sable ou l’herbe !


Délicieux avec un peu de caviar d’aubergine et de houmous

PHOTO : LAURENT ROUVRAIS/PRISMAPIX. RECETTE : PRISMAPIX.

6 PERS 20 MIN

5 MIN 2H

Kebab estival 6 tranches de pain pita • 1 cœur de laitue • 6 escalopes fines de veau • 1 poivron rouge • 2 tomates • 1 piment • 1 oignon rouge • 2 gousses d’ail • 1 citron bio • 2 cuil. à soupe d’herbes fraîches ciselées (menthe, ciboulette, persil) • 1 yaourt • 4 cuil. à soupe de paprika • 2 cuil. à soupe de gingembre • 4 cuil. à soupe de curry • 1/2 verre d’huile de pépin de raisin • sel, poivre.

DÉTAILLEZ les escalopes de veau en lanières. Disposez-les dans un plat, versez l’huile et le jus du citron. Ajoutez 1 gousse d’ail pelée et écrasée puis les épices (paprika, gingembre et curry). Salez, poivrez puis parsemez 1 cuil. à soupe d’herbes ciselées. Mélangez bien. Filmez et réfrigérez 2 h minimum. ÉLIMINEZ les graines du poivron et du piment, puis détaillez-les en petits dés. Pelez l’oignon et l’ail

restant et émincez-les. Incorporez le yaourt et la moitié du zeste du citron. Salez, poivrez. ÉGOUTTEZ la viande et faites-la saisir 5 min à la poêle. Déposez-la sur les pitas tartinées de sauce au yaourt. Répartissez des rondelles de tomates. Roulez les pitas et fermez-les avec une pique en bois. SERVEZ avec la sauce au yaourt restante et la laitue assaisonnée du reste d’herbes ciselées. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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BON APPÉTIT !

Pour plus de croquant, détaillez le concombre en rondelles

15 MIN

5 MIN 116

Bagel de poulet émincé à la menthe 4 bagels • 4 blancs de poulet cuits • 1/2 courgette • 1/2 concombre • 4 feuilles de laitue • 1 gousse d’ail • 4 cuil. à soupe de menthe • 100 g de fromage blanc • 2 cuil. à soupe d’huile d’olive • 1 cuil. à soupe de vinaigre de cidre • sel, poivre.

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

RINCEZ le 1/2 concombre puis épépinez-le. Rincez la 1/2 courgette. Rincez et essorez la salade. Pelez et pressez la gousse d’ail. RÂPEZ finement la courgette et le concombre. Mélangez-les avec le fromage blanc, l’huile d’olive,

le vinaigre de cidre, l’ail, la menthe finement ciselée, le sel et le poivre. FAITES CHAUFFER rapidement les bagels. Garnissez-les de laitue, de blancs de poulet émincés en lamelles et de sauce au fromage blanc. Servez sans attendre.

RECETTE ET PHOTO : BRUNO MARIELLEVANESSA GAULT/PRISMAPIX.

4 PERS


Pas de pignons pour le pesto ? Utilisez des pistaches grillées

PHOTO ET RECETTE : BRUNO MARIELLEVANESSA GAULT/PRISMAPIX.

4 PERS 20 MIN

3 MIN

Sandwich italien au pesto de roquette 2 baguettes aux graines de pavot • 4 tranches de jambon cru • 8 pétales de tomates séchées • 100 g de roquette • 2 gousses d’ail • 2 cuil. à soupe de pignons de pin • 60 g de parmesan râpé + quelques copeaux de parmesan • 1 boule de mozzarella • 8 olives noires dénoyautées • 4 brins de basilic • 15 cl d’huile d’olive • sel, poivre.

PRÉPAREZ le pesto de roquette : mixez 80 g de roquette avec l’huile, le parmesan râpé, l’ail pelé et les pignons. Salez très peu et poivrez. COUPEZ les baguettes en deux et ouvrez les 4 morceaux. Grillez la face intérieure durant 3 min dans une poêle bien chaude. ÉTALEZ dessus une belle couche de pesto. Poivrez puis garnissez avec le jambon, des rondelles de

mozzarella, le reste de roquette, les tomates séchées, les olives coupées, quelques copeaux de parmesan et quelques feuilles de basilic. REFERMEZ les pains, pressez-les légèrement et emballez-les dans du papier sulfurisé. Réservez au frais. CONSEIL. Pour un sandwich plus relevé, vous pouvez ajouter 2 cuil. à soupe de vinaigre balsamique dans le pesto de roquette. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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BOUILLON DE CULTURE

Visite guidée

Sur la route

DES CLOCHARDS CÉLESTES Le Centre Pompidou consacre une grande rétrospective à ce mouvement artistique dont Jack Kerouac fut la figure de proue. PIERRE MOREL

L

es beatniks ont-ils changé le monde ? À leur façon, oui. Le Centre Pompidou, à Paris, leur consacre une passionnante rétrospective : manuscrits de Kerouac, photos de William Burroughs, films, collages et peintures... À travers leurs travaux, on réalise à quel point les « Beats » ont fait sauter les frontières entre les disciplines. Munis en permanence de magnétophones, de caméras, ces « clochards célestes » bricolaient, sans souci de « faire joli », des créations hybrides. Musique, photo, littérature, peinture et cinéma s’imbriquent dans leurs œuvres, soixante ans avant l’ère du multimédia. On détourne les techniques d’un art pour les appliquer à un autre... Les photos de garçons sauvages, au mode de vie ludique et ascétique, prises à Paris ou à Tanger, le film Lookin­g for Mushrooms, trip mexicain halluciné... tout évoque la soif de libert­é de ces hommes et leur quête mystique de connexion avec les puissances de la nature. Dix ans après eux arrivaient les hippies et la révolution sexuelle. Leur héritage culturel est considérable et mérite d’être redécouvert. • 118

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

MÉMO L’EXPOSITION Beat Generation OÙ ? Au Centre Pompidou, à Paris. JUSQU’À QUAND ? Le 3 octobre 2016. NOTRE AVIS Pour ceux à qui le nom de Kerouac dit vaguement quelque chose, cette expo permettra de découvrir un univers d’une richesse et d’une créativité étonnantes.


ON AIME AUSSI L’été 1954 à Biot

© ZUMAPRESS/LEEMAGE ; LEROI JONES AND HIS FAMILY, 1964 HUILE SUR TOILE, 92,4 × 123,2 CM COURTESY OF HIRSHHORN MUSEUM AND SCULPTURE GARDEN, SMITHSONIAN INSTITUTION, WASHINGTON, D.C. © ESTATE OF BOB THOMPSON ; COURTESY OF MICHAEL ROSENFELD GALLERY LLC, NEW YORK, NY PHOTOGRAPHY BY ; PAPIER CALQUE, 360 × 22 CM COLLECTION JAMES S. IRSAY.

MUSIQUE ET POÈMES

JACK KEROUAC, LE PAPE DES BEATS Il aimait le jazz, la vitesse, les grands espaces et les paradis artificiels. Jack Kerouac est la figure la plus célèbre et le fondateur d’un mouvement qui comptait aussi William Burroughs, Allen Ginsberg ou Paul Bowles. Antiracistes et combattant l’homophobie, ces anticonformistes ont scandalisé l’Amérique puritaine et maccarthyste d’après guerre.

La Beat Generation, c’étaient aussi des femmes. Des poèmes d’Anne Waldman, Ruth Weiss, Janine Pommy Vega..., figures moins connues mais non moins talentueuses du mouvement, seront mis en musique au cours d’une soirée qui leur rendra hommage, dans la tradition très américaine des lectures publiques de textes. What’s up ? Femmes poètes de la Beat Generation. Le 26/09, à 20 heures, petite salle, niveau -1. Entrée libre.

Courbet et la nature L’abbaye d’Auberive accueille une vingtaine d’œuvres de Gustave Courbet, qui consacra une partie de son travail aux paysages. L’originalité de cette exposition réside dans le dialogue entre les œuvres du pape du mouvement réaliste et les réalisations de jeunes artistes contemporains qui lui doivent beaucoup. Jusqu’au 25 septembre. abbaye-auberive.com

Princesse de Vix, prince de Lavau

UN HÉRITAGE POLITIQUE Lutte contre les intolérances, dénonciation de la société de consommation, refus du langage mercantile au profit de l’expression poétique, respect de la nature... sont plus que jamais des sujets d’actualité. Universitaires, écrivains et spécialistes des contre-cultures viendront débattre sur l’héritage des « Beats ». Beat Generation : l’inservitude volontaire. Le 28/09 à 19 heures, les 29 et 30/09 à 11 heures. Entrée libre.

Le musée Fernand Léger, à Biot (AlpesMaritime), revient sur l’exposition en plein air qui permit au public d’admirer, au milieu des oliviers, les œuvres de Fernand Léger, Vasarely ou Sonia Delaunay. Une évocation de l’esprit de 1954, à l’aide d’œuvres, de photos et de films de cette époque où les artistes voulaient placer la création au cœur de la société. Jusqu’au 26 septembre. musee-fernandleger.fr

JR ET LES PETITS La galerie des enfants du Centre Pompidou propose l’exposition du photographe JR Vous êtes ici, parcours dans une ville imaginaire conçu pour les plus jeunes. Une façon de s’initier à l’art contemporain et au travail de cet artiste qui réalise d’immenses installations photo dans les villes du monde pour mettre la culture à la portée de ceux qui ne vont pas dans les expositions ni les musées. Jusqu’au 19 septembre.

Un an après sa découverte, la tombe du prince celte de Lavau (Aube) s’expose en photos au musée du Trésor de Vix. Cette manifestation la met en parallèle avec le tombeau de la princesse de Vix, mis au jour il y a soixante-deux ans à 70 km et qui date de la même période (Ve siècle av. J.-C.). musee-vix.fr/fr SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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BOUILLON DE CULTURE

Grand écran

Ce papa farceur est prêt à tout pour recréer du lien avec sa fille... et la dérider !

Toni Erdmann

MON PÈRE CE LOURDAUD Oubliez le cliché du cinéma allemand froid et intello. Et courez voir cette comédie humaine et décomplexée, portée par un duo en état de grâce. JULIETTE MORGAN

S

’il est reparti bredouille du Festival de Cannes, Toni Erdmann a décroché la palme de la presse et du cœur : aucun autre film n’a cette année autant ému ni fait rire la Croisette que cette histoire touchante et saugrenue entre un père et sa fille. Elle, c’est Ines, une businesswoman sinistre qui a quitté l’Allemagne pour Bucarest et sa carrière. Lui, c’est Winfried, retraité qui a décidé de sourire à la vie et de redonner le goût du bonheur et des choses simples à sa descendance obsédée par son boulot.

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Planqué sous la perruque et derrière les fausses dents de son double clownesque baptisé Toni Erdmann, papa fera tout pour retrouver une complicité avec son héritière et réveiller l’enfant qui sommeille en elle. La jeune réalisatrice allemande Maren Ade saisit à merveille toutes les subtilités du lien père-fille, où se confrontent tendresse et embarras, cruauté et empathie, désir d’émancipation et quête de protection. Émouvant jusqu’aux larmes, d’une infinie sensibilité, cet ovni germanique est aussi l’une des meilleures

MÉMO

LE GENRE Comédie dramatique. LE CASTING Réalisé par Maren Ade, avec Sandra Hüller et Peter Simonischek. Allemagne, 2 h 40. NOTRE AVIS Marginal et intelligent, un sommet de rire et d’émotion. DATE DE SORTIE Le 17 août. comédies de l’année. Sans vulgarité, sans chercher la vanne à tout prix, Toni Erdmann provoque l’hilarité. Le « feel good movie » de cet été. •


ÉTERNITÉ

L’ÉCONOMIE DU COUPLE

Comédie dramatique. Malgré leur séparation, Marie et Boris vivent sous le même toit avec leurs filles. Elle a payé l’appart, il l’a rénové et n’a pas un sou pour déménager. Joachim Lafosse tire de cette cohabitation forcée un grand film sur le désamour et l’amertume inhérente. Sans manichéisme, universelle, sa chronique frappe en plein cœur.

Drame. Le réalisateur vietnamien de L’Odeur de la papaye verte filme les femmes, le lien qui les unit et la maternité dans une grande fresque d’époque romanesque contée en voix off, quasiment sans dialogue. Mélanie Laurent, Bérénice Bejo et Audrey Tautou subliment cette ode à la vie onirique, intime et solaire. DE TRAN ANH HUNG. AVEC BÉRÉNICE BEJO, AUDREY TAUTOU, MÉLANIE LAURENT... FRANCE, 2 H. SORTIE LE 7/09.

© FABRIZIO MALTESE ; COPYRIGHT 2016 NORD-OUEST FILMS ; ©SÉBASTIEN RAYMOND/ITEM7. LES PRIX SONT DONNÉS À TITRE INDICATIF.

LE FILS DE JEAN

Drame. Le fiancé d’Anna est mort à la guerre. Alors qu’elle se rend sur sa tombe, elle remarque un Français (Pierre Niney) venu se recueillir : Frantz était son ami. Se tisse alors entre les deux jeunes gens une relation complice basée sur le souvenir du défunt. Deuil, culpabilité et pardon habitent ce drame en noir et blanc aussi bouleversant que brillamment incarné.

& VOD

Le Livre de la jungle Aventures. Après le dessin animé culte de 1967, Mowgli, Bagheera et Baloo reviennent dans un grand film d’aventures familial. Le spectacle est largement assuré, et l’émotion n’est pas en reste non plus. DE JON FAVREAU. AVEC NEEL SETHI. WALT DISNEY RECORDS, 20 €. SORTIE LE 31/08.

Le Chasseur et la Reine des glaces

DE JOACHIM LAFOSSE. AVEC BÉRÉNICE BEJO, CÉDRIC KAHN, MARTHE KELLER... BELGIQUE, 1 H 40. SORTIE LE 10/08.

FRANTZ

DVD

Drame. Mathieu a 33 ans et n’a jamais connu son père. Un matin, un appel du Canada l’informe que ce dernier vient de mourir. Le trentenaire se rend à l’enterrement pour rencontrer des frères dont il vient juste d’apprendre l’existence. Après Je vais bien, ne t’en fais pas, Philippe Lioret peine à faire jaillir l’émotion dans cette nouvelle comédie dramatique et familiale. DE PHILIPPE LIORET. AVEC PIERRE DELADONCHAMPS, GABRIEL ARCAND... FRANCE, 1 H 40. SORTIE LE 31/08.

Fantastique. La suite de Blanche-Neige et le Chasseur, sans Kristen Stewart mais toujours avec Charlize Theron. Dopé aux effets spéciaux et doté d’une esthétique baroque, ce blockbuster fantastique en met plein les yeux. DE CEDRIC NICOLAS-TROYAN. AVEC CHARLIZE THERON, CHRIS HEMSWORTH, JESSICA CHASTAIN... UNIVERSAL, 17 €. SORTIE LE 23/08.

Dalton Trumbo Biopic. L’histoire du scénariste Dalton Trumbo (Vacances romaines, Exodus, Spartacus...), blacklisté à Hollywood au moment du maccarthysme, et incarné par le héros de la série Breaking Bad. Passionnant. DE JAY ROACH. AVEC BRYAN CRANSTON, DIANE LANE, HELEN MIRREN... TF1 VIDÉO, 20 €. SORTIE LE 6/09.

DE FRANÇOIS OZON. AVEC PAULA BEER, PIERRE NINEY, ERNST STÖTZNER... FRANCE, 1 H 55. SORTIE LE 7/09.

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BOUILLON DE CULTURE

À livres ouverts

COUPS TORDUS ET COMPLOTS

Diable, quelle histoire ! Souvent contée, l’affaire des possédées de Loudun est abordée par Frédéric Gros sous un angle politique. PIERRE MOREL

C

’est l’histoire d’une mani­ pulation. Une cabale desti­ née à abattre un homme. L’action se déroule en 1632 mais les mécanismes qui président à son déroulement sont intemporels. À Loudun, le curé de la ville, Urbain Grandier, est un humaniste cultivé et tolérant apprécié des protestants. Son point faible : les femmes. Urbain Grandier dérange. Les artisans de la Contre-Réforme, parmi lesquels le père d’une jeune fille qu’il a engros­ sée, veulent sa peau. Ils l’auront, en lui mettant sur le dos les prétendues

Richelieu part à la chasse aux sorcières

MÉMO LE GENRE Roman historique

NOTRE AVIS Un récit passionnant que sous-tend une réflexion sur le pouvoir, la manipulation des opinions et le fanatisme. L’ÉDITEUR Albin Michel, 298 p., 19,50 €. 122

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

© FRÉDÉRIC STUCIN.

L’AUTEUR Philosophe, Frédéric Gros enseigne l’histoire de la pensée politique à Sciences Po.

possessions démoniaques des sœurs du couvent des Ursulines, l’hystéri­ que mère supérieure en tête. L’affaire remonte jusqu’à Richelieu, qui voit là l’occasion de se débarras­ ser de celui qui s’était opposé à sa ­politique de destruction des remparts de la ville : le cardinal fait construire, non loin de Loudun, une ville épo­ nyme et n’entend pas qu’on lui ré­ siste. Calomnies, intrigues judiciaires et politiques façonnent ce récit his­ torique tissé de main de maître par Frédéric Gros, qui lui donne une réso­ nance très contemporaine. •


Au carrefour

DES RENCONTRES L

e vieux Napolitain Cesare Annunziata n’est pas vraiment agréable. À 77 ans, veuf, il fait preuve d’un comportement égoïste voire misanthrope. Ses rapports avec ses deux ­enfants sont compliqués et douloureux. L’arrivée d’une voisine, que son mari bat comme plâtre, va le pousser à montrer la belle personne qu’il est en réalité et à considérer la vie sous un autre angle. Un roman incroyablement subtil où l’émotion ne cède jamais à la niaiserie. Drôle et tragique comme ­l’existence. Magnifique. La Tentation d’être heureux, de Lorenzo Marone, éd. Belfond, 20 €.

ON AIME AUSSI Jim Morrison et le diable boiteux L’histoire romancée de l’amitié réelle entre le chanteur des Doors et son idole Gene Vincent, décédés à quelques Roman mois d’intervalle. Un récit plein de chaos, d’humour et d’alcool raconté avec truculence par un spécialiste du rock qui laisse libre cours à son imagination. De Michel Embareck, éd. L’Archipel, 17 €.

Un ours qui danse

POUR L’ÉTERNITÉ

EH BIEN DANSONS MAINTENANT !

Quand elle rencontre Bryce grâce à un site Internet, Red pense avoir enfin trouvé l’homme de sa vie. Raté : c’est en fait un taré qu’elle finit par plaquer. Mais le psychopathe, après avoir tué son nouveau fiancé, est bien décidé à se venger de celle sur laquelle il fait une fixation. Cette nouvelle enquête du commissaire Roy Grace ravira tous les amateurs de thrillers haletants. De Peter James, éd. Fleuve Noir, 19,90 €.

Marguerite et Marcel ont les cheveux blancs et les articulations qui coincent. Ils se croisent à l’occasion d’une cure thermale et leur cœur fait boum. À partir d’une intrigue qui, à première vue, a tout de la bluette, Karine Lambert tire un délicieux roman. On se prend d’affection pour Marguerite et Marcel et même à espérer que l’amour dure toujours. On n’est pas sérieux quand on a 78 ans ! De Karine Lambert, éd. JC Lattès, 17 €.

LA MAISON Une thématique originale pour ce premier roman qui explore l’effet que peut exercer une bâtisse sur nous. Magdalena cherche une maison qui aurait envie de la protéger entre ses quatre murs. Gab, lui, vend justement la sienne. Et ce qui devait arriver arriva. Magdalena tombe sous le charme des lieux... et même de leur propriétaire. Amour et sourire à tous les étages... De Mathias de Breyne, éd. Belfond, 19 €.

Au début du XXe siècle, Fiodor veut être danseur. Dans les années 1960, Franz tente sa chance à New York comme chorégraphe. De nos jours, Françoise désire danser malgré un handicap au pied droit. Trois destins et une même source Roman d’émancipation, finement narrés. De Vincent Jolit, éd. de La Martinière, 20 €.

La Tentation du vide (Shunyata) Cet étrange récit débute par le suicide simultané de 14 ados dans une bourgade du Massachusetts. Il est aussi question de théologie, d’un homme Roman mystérieux et de sa relation épistolaire avec l’une des ados. Ardu jusque dans sa forme mais puissant. De Christos Chryssopoulos, éd. Actes Sud, 18 €. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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BOUILLON DE CULTURE

On monte l son SORTIES CD RHY THM’N’BLUES

Allen Toussaint AMERICAN TUNES Arrangeur, producteur, Allen Toussaint, auteur de centaines de chansons (Lady Marmalade, c’est lui) était l’âme de La Nouvelle Orléans. Mort l’année dernière, il laisse ces enregistrements posthumes où il rend hommage à sa ville, en faisant rouler son piano comme seul un Louisianais sait le faire. Warner, 17 €.

FOLK

Paul Simon,

L’EXPLORATEUR DES SONS

POP

The Beach Boys PET SOUNDS

L’ancienne moitié de Simon & Garfunkel revient avec un album audacieux. Une belle réussite. PIERRE MOREL aul Simon ne doit pas connaître Racine. Sa voix en tout cas, qui n’a en rien subi « des ans l’irréparable outrage ». On retrouve le timbre juvénile qui harmonisait avec celui d’Art Garfunkel sur Mrs. Robinson il y a un demi-siècle. Mieux : à presque 75 printemps, le New-Yorkais a su garder toute sa fraîcheur musicale, son don pour les compositions lumineuses et l’insatiable appétit pour les musiques du monde qu’on lui connaît depuis Graceland, il y a trente ans, album où il était parti à la rencontre des chants d’Afrique du Sud. Pas grand-chose

à jeter dans ce Stranger to Stranger où Paul Simon frotte son folk au flamenco, aux percussions péruviennes, aux instruments à vent africains et même aux rythmiques électroniques de la jeune génération. Expérimentation rime souvent avec ennui. C’est compter sans la qualité des chansons, qui nous promènent entre humour et mélancolie. Explorateur des sons, Paul Simon est également, et depuis longtemps, entré au panthéon des grands auteurscompositeurs américains. • Stranger to Stranger, Concord, 16 €.

L’AGENDA DES SPECTACLES ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE BERLIN SAMEDI 20 AOÛT CLASSIQUE. Festival de La Chaise-Dieu. GOSPEL DREAM MARDI 23 AOÛT GOSPEL. Église St-Germain-des-Prés, Paris. NATACHA ATLAS SAMEDI 27 AOÛT WORLD. Plein Air à Bourges. 124

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

LA BOHÈME, OPÉRA EN PLEIN AIR VENDREDI 2 ET SAMEDI 3 SEPTEMBRE

OPÉRA. Château de Haroué, Haroué (Meurthe-et-Moselle). ALAIN CHAMFORT LUNDI 5 SEPTEMBRE CHANSON. Festival Foire en scène, Châlons-en-Champagne.

B.O. © MYRNA SUAREZ. LES PRIX SONT DONNÉS À TITRE INDICATIF.

P

Méprisés à tort en France, les Beach Boys sont un groupe essentiel. Pour ses cinquante ans, on réédite Pet Sounds, chef-d’œuvre céleste de Brian Wilson. Versions live et instrumentales de Caroline No ou God Only Knows complètent l’album original, qui sidéra Paul McCartney à sa sortie. Capitol, 2 CD, 16 €.

Ibrahim Maalouf DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE Signée du jeune trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf, cette B.O. du film avec Raphaël Personnaz est une évocation planante des étendues glacées où se déroule l’action. Nappes de synthés, pianos vaporeux et la trompette du musicien campent des ambiances contemplatives. Mi’Ster productions, 22 €.


J ’ai été opéré sous hypnose

Les alternatives à la viande

Notre dossier spécial arthrose

© B. BOISSONNET/BSIP ; CULTURA/IMAGE SOURCE/GALLERY STOCK ; DAVID DARRAULT/ANDIA.

santé forme nutrition bien-être médecines douces

• 25 conseils pour prévenir et soulager l’arthrose p. 126 • Chirurgie sous hypnosédation : nos témoins racontent leur expérience p. 134

• Patch, spray, génétique... les vaccins du futur p. 138 • Les super-pouvoirs des algues p. 142 • Deux solutions pour soulager les yeux fatigués p. 144 • L’Aquagym, une activité tonique mais douce p. 145 • Nutrition : comment limiter les protéines animales p. 146

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AU SCANNER

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CONSEILS POUR PRÉVENIR ET SOULAGER

l’arthrose U

Ce n’est pas une fatalité ! On peut agir pour moins souffrir, entretenir ses articulations et empêcher la maladie de se développer. Nos solutions avec le Pr Francis Berenbaum. JASMINE SAUNIER

n banal problème méfacteurs de risque en jouant sur des paramètres de mode de vie. Cette canique, voilà à quoi, approch­e va prendre de l’ampleur il y a encore peu de dans les années à venir. » temps, on réduisait PRÉVENIR p. 128 l’arthrose. Les articuRééducation, nutrition, Traitements : on voit grand ! postures... Nos 12 astuces pour lations qui avaient fait rester en forme et freiner leur temps s’usaient ; raideurs, bloNutrition, kiné, sport... cette vision les symptômes de la maladie. cages, douleurs... il fallait faire avec ! élargie de la maladie ne concerne pas SOULAGER p. 130 On sait aujourd’hui que c’est faux. que la prévention, elle s’applique aussi Huiles essentielles, yoga, L’arthrose se caractérise par une dégrade plus en plus aux traitements. À autohypnose... 13 techniques dation du cartilage qui recouvre la tête l’heure actuelle, on ne peut pas encore pour renforcer l’action des des deux os formant l’articulation. « Ce réparer un cartilage abîmé, mais on traitements médicamenteux. n’est pas une simple conséquence du peut intervenir pour réduire les douleurs et améliorer sa mobilité. Par exemple, un vieillissement mais une maladie à part entière sport doux et régulier est recommandé pour qui touche tous les tissus de l’articulation », NOS EXPERTS affirme le Pr Francis Berenbaum, chef du ser- Pr Francis oxygéner et nourrir les articulations, et renforcer­ vice rhumatologie à l’hôpital Saint-Antoine, à Berenbaum, les muscles qui les soutiennent. Côté soins, de Paris. L’âge et la génétique interviennent, mais chef en rhumatologie nombreuses méthodes complémentaires stice sont des causes parmi d’autres : trauma- à Saint-Antoine, Paris. mulent l’action des médicaments antidouleur : tismes articulaires anciens, surpoids, mauvaise Jérôme Auger, certaines plantes, des exercices adaptés­, un kinésithérapeute. régim­e ciblé ou des massages et de l’auto­ alimentation, sédentarité... « Il y a plusieurs Dr Philippe Veroli, éléments qui entrent en jeu, confirme le spé- médecin anesthésiste hypnose. Plus question d’envisager le traitecialiste, et ils peuvent varier selon les per- spécialisé en nutrition. ment de l’arthrose de manière monolithique : c’est à chacun de l’adapter à ses besoins ! sonnes. Il est possible de prévenir certains

© B. BOISSONNET/BSIP.

DOSSIER

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PAROLES D’EXPERT Pr Francis Berenbaum, c hef du service rhumatologie de l’hôpital Saint-Antoine (Paris).

Les traitements­ à l’étude suscitent de grands espoirs Quelle est la meilleure piste thérapeutique ? Elle doit être personnalisée et faire appel à des moyens médicamenteux : antiinflammatoires, antalgiques par voie orale, injections locales de corticoïdes ou d’acide hyaluronique. Mais il y a des contre-indications et l’efficacité fait parfois défaut. On peut l’améliorer si le patient perd un peu de poids et reprend l’exercice physique, par exemple. Dans quels cas a-t-on recours à la chirurgie ? Lorsque la douleur et le handicap sont trop importants malgré les traitements. Mais la durée de vie d’une prothèse n’est que de quinze à vingt ans et les douleurs peuvent persister, sans que l’on sache très bien pourquoi. Où en est la recherche ? Plusieurs traitements à l’étude suscitent de grands espoirs : une biothérapie qui agit directement sur les voies de la douleur ; un essai d’injection de cellulessouches qui permettrait de réduire les symptômes et d’améliorer la mobilité ; un médicament capable de ralentir nettement la destruction du cartilage. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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AU SCANNER

PRÉVENIR

ON LE SAIT, UNE VIE SAINE ET ACTIVE A DE MULTIPLES EFFETS BÉNÉFIQUES... Y COMPRIS POUR LIMITER L’IMPACT D’UNE PATHOLOGIE COMME L’ARTHROSE.

© ISTOCK/GETTY IMAGES (6).

1 Marchez, nagez, pédalez Non, l’activité physique n’use pas les articulations et ne favorise pas l’arthrose ! « Une étude parue dans la très sérieuse revue Arthritis Care & Research a montré que marcher 6 000 pas par jour retardait au contraire le développement de la maladie », indique le Pr Francis Berenbaum. Jérôme Auger *, kinésithérapeute spécialiste de cette pathologie, préconise de privilégier les sports qui respectent les articulations, comme la natation, le vélo et la marche. En revanche, on prend soin d’éviter les arts martiaux, le tennis, le ski et toutes les autres activités pourvoyeuses de chocs ou susceptibles de causer un accident. * COAUTEUR, AVEC LE PR FRANCIS BERENBAUM, DU GRAND LIVRE DE L’ARTHROSE (ÉD. EYROLLES).

Un peu de tenue devant l’ordi ! Les mauvaises positions sollicitent excessivement certains muscles et articulations, et font le lit de l’arthrose. « Placez votre écran face à vos yeux pour ne pas pencher la tête, conseille notre kiné. Veillez à ce que vos hanches et vos genoux ne dépassent pas un angle de 90 degrés, et posez les coudes sur la table pour soutenir les bras. » Évitez également de rester immobile durant plus de 30 minutes. Levez-vous pour vous étirer et effectuer quelques pas.

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3 Trouvez chaussure à votre pied La qualité des baskets compte énormément lorsque l’on court. « Elles doivent être parfaitement adaptées à la forme du pied et suffisamment amortissantes, recommande Jérôme Auger. N’investissez pas dans une paire à moins de 150 euros, car elles ne seront pas de bonne qualité. Enfin, n’hésitez pas à demander conseil à un podologue. »

Des antioxydants à toutes les sauces Les chercheurs ne comprennent pas encore parfaitement tous les mécanismes de l’arthrose, mais l’existence d’une composante inflammatoire est de plus en plus reconnue. « L’alimentation joue un rôle très important, confirme le Dr Philippe Veroli *, spécialiste en nutrition. Les graisses trans et les sucres provoquent une inflammation dans tout le corps qui accélère l’arthrose. Au contraire, il est démontré que suivre un régime méditerranéen riche en fruits et légumes permet de faire le plein de molécules antioxydantes. » Dans l’idéal, mieux vaut privilégier les fruits et légumes bio, moins traités et plus riches en vitamines et minéraux. * AUTEUR D’ARTHROSE : LES SOLUTIONS NATURELLES POUR VOS ARTICULATIONS (ÉD. THIERRY SOUCCAR).

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Faites du muscle

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Une musculature solide est indispensable pour soutenir les articulations. C’est particulièrement important si on a déjà subi un traumatisme, par exemple un choc au genou. Pratiquez des exercices ciblés pour renforcer certains muscles des jambes ou du dos, en fonction de vos besoins.

Gardez la ligne

« Quand on est en surpoids, on pèse davantage sur ses articulations, explique le Pr Berenbaum. Mais ce n’est pas tout : les personnes obèses ont aussi plus d’arthrose des doigts. On pense que les tissus adipeux sécrètent des facteurs inflammatoires qui favorisent la maladie. »

Ne zappez jamais la rééducation Pressé de reprendre nos activités, on a tendance à facilement sous-estimer l’impact des petites blessures à la cheville, au genou ou au poignet. C’est un tort ! Les traumatismes subis par les articulations sont l’une des principales causes d’arthrose, même si l’on a l’impression qu’ils sont guéris sur le moment. « Quand on néglige la rééducation d’une entorse à la cheville, par exemple, les ligaments ne tiennent plus correctement et l’articulation demeure instable », observe Jérôme Auger. Ce genre de séquelles risque aussi d’altérer la proprioception, c’est-à-dire la conscience que le corps a de lui-même et sa capacité à rester naturellement en équilibre. On évite tout risque inutile en prenant bien rendez-vous chez son kiné, et en pratiquant religieusement les exercices qu’il nous propose. »

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Adoptez la meilleure façon de... porter Un enfant, une plante, un sac de courses... On a de multiples occasions de soulever des charges lourdes ! La meilleure méthode consiste à plier les genoux tout en gardant le dos droit, afin de répartir le poids de manière égale et ménager les disques de la colonne vertébrale. On garde son fardeau le plus près possible du corps et on ne descend pas plus que nécessaire.

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9 Avancez du bon pied ! Marcher est l’une des activités essentielles du corps. Si l’on n’essaie pas de « filer droit », on risque de répéter notre erreur des centaines de fois par jour ! Nous sommes nombreux à planter les talons trop fort dans le sol. Le choc se répercute au niveau du genou et de la colonne vertébrale. Il faut rééquilibrer le mouvement vers l’avant du pied. Pour cela, on s’entraîne à marcher pieds nus sans faire de bruit.

Ne laissez pas vos articulations partir en fumé­e Il y a quelques années, une curieuse étude a affirmé que le tabac protégeait de l’arthrose. Elle a bien sûr été invalidée depuis ! La fumée de cigarette est composée de milliers de substances nocives qui exercent une action pro-inflammatoire sur le corps. Le monoxyde de carbone en particulier réduit la teneur du sang en oxygène. Ces phénomènes nuisent à l’alimentation des tissus, dont les articulations, et perturbent l’élimination des déchets. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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AU SCANNER

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Stop aux mouvements répétitifs « Ils provoquent des microtraumatismes qui fragilisent certaines articulations, précise notre rhumatologue. On retrouve souvent ces problèmes avec certaines professions, comme les carreleurs, qui restent à genoux toute la journée. » Mais ce n’est pas la seule cause ! Les férus de jardinage se tiennent eux aussi longtemps dans cette position et les amatrices de tricot sollicitent beaucoup trop leurs pouces. Pour se protéger, on veille à fractionner ses activités favorites en périodes de vingt ou trente minutes !

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Direction le podologue

La position du pied influe sur de nombreux muscles et articulations. Sans le savoir, on peut présenter de légères asymétries qui entraînent ainsi une sursollicitation de certaines articulations. Des semelles orthopédiques corrigeront alors le problème.

SOULAGER

TOUT MISER SUR LES TRAITEMENTS TRADITIONNELS NE SUFFIT PAS. DIÉTÉTIQUE, MÉDECINES DOUCES, ACTIVITÉ PHYSIQUE... AIDENT À APAISER LES DOULEURS.

Pratiquez le gainage Les muscles ont un rôle essentiel pour soutenir les articulations. Lorsque l’on souffre du dos, par exemple, les muscles paravertébraux présentent souvent une faiblesse qui pérennise la douleur. Le gainage a fait ses preuves pour réentraîner plusieurs muscles à la fois : mettez-vous au sol, dos droit, en appui sur les avant-bras et les pointes des pieds. Tenez 5 à 10 secondes, recommencez. Attention, la position ne doit pas aggraver vos douleurs.

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Glucosamine et chondroïtine : le duo qu’il vous faut

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Ces produits d’origine naturelle proviennent notamment des carapaces des crustacés. « Des études montrent que l’association des deux réduit les douleurs des patients et limite la progression de l’arthrose, affirme le Dr Philippe Veroli. Certains travaux ont même démontré une efficacité comparable ou supérieure à celle des médicaments anti-inflammatoires. » Mais attention, les compléments alimentaires n’interviennent qu’une fois que l’on a adopté une alimentation saine et riche en antioxydants.

Mangez du poisson

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On les aime pour leur richesse en oméga-3 anti-inflammatoires ! Mieux vaut consommer les gros poissons (thon, saumon), plus pollués, de façon occasionnelle et préférer au quotidien les petits (sardines, maquereau). Les compléments alimentaires à base d’huile de poisson offrent une bonne alternative. 130

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LES EXERCICES QUI APAISENT Les hanches

© ISTOCK/GETTY IMAGES (4). ILLUSTRATIONS : DOROTHÉE JOST.

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À quatre pattes, asseyez-vous lentement en posant les fesses sur les talons, puis revenez à la position de départ. Répétez 20 fois par jour. Assise sur une chaise, placez la cheville du côté qui doit travailler sur le genou de la jambe opposée. Restez ainsi 20 minutes, puis revenez lentement... Mettez cette position en pratique 2 fois par semaine.

Quelques gouttes d’huiles essentielles en cas de crise Les huiles essentielles de gingembre et de gaulthérie sont reconnues pour leurs propriétés antidouleur et anti-inflammatoires. On les utilise en massages légers, en cas de crise ponctuelle et localisée. Si l’on a mal au genou, on mélange 3 gouttes de chaque dans une demi-cuillerée à café d’huile végétale (jojoba, amande douce, macadamia...). On masse matin et soir durant une semaine. Si la zone est plus étendue et que la douleur provoque des tensions musculaires, on ajoute 3 gouttes d’huile essentielle de petit grain bigarade, décontracturant. Attention, si l’on prend un traitement anticoagulant, on remplace la gaulthérie par la menthe poivrée ou la lavande.

Le genou Posez un pied sur un petit tabouret. Ramenez le corps vers l’avant, sans bouger les pieds, en un mouvement de flexion/extension du genou. Répétez 50 fois par jour.

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Testez l’autohypnose Cette technique reconnue apaise le corps et l’esprit. Vous pouvez faire cet exercice aussi souvent que nécessaire : allongez-vous, fermez les yeux, effectuez trois grandes respirations abdominales. Concentrez-vous alternativement sur chaque partie du corps, en les sentant s’enfoncer dans le matelas. Une fois que vous avez scanné tout votre corps, savourez la sensation de bienêtre. Respirez profondément, étirez-vous doucement et rouvrez les yeux.

À l’aide de vos bras, remontez le genou vers la poitrine. Maintenez 20 secondes la position de flexion maximale, reposez. À faire 10 fois par jour.

Les jambes Marchez en levant haut le genou et le bras opposé. Cet exercice permet de se « dérouiller » pour améliorer la marche normale. Recommencez quotidiennement le temps de 5 allers-retours.


AU SCANNER

18 Misez

Mettez-vous aux sports zen Le tai-chi et le qi gong sont particulièrement recommandés pour cette pathologie. « Ces sports non violents ont l’avantage de mobiliser toutes les articulations en douceur, ce qui permet de conserver sa mobilité tout en renforçant sa stabilité », confirme le Pr Francis Berenbaum. Certaines études ont ainsi montré des résultats très favorables, notamment dans des cas d’arthrose du genou.

sur le yoga Des chercheurs américains se sont aperçus qu’une pratique douce du yoga réduisait les douleurs articulaires et apportait de la mobilité dans la pratique des tâches quotidiennes. Au bout de deux mois, les patients ont même rapporté une réelle amélioration de leur humeur et de leur niveau d’énergie.

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20 Oui aux massages décontractants

Notre kiné recommande de se faire masser par un spécialiste pour soulager les douleurs, mais aussi de pratiquer l’automassage. Cette technique agit à plusieurs niveaux. D’abord, elle échauffe et détend les muscles contracturés autour de l’articulation. Le massage permet aussi de redonner de la mobilité aux tissus, et l’apport de sang qui en découle augmente l’oxygénation de l’articulation et son potentiel de cicatrisation. Pour le genou, on masse d’abord la jambe entière de bas en haut, puis on exerce un palper-rouler autour de la rotule pendant plusieurs minutes.

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Portez une genouillère « Cela peut être intéressant dans le cas des arthroses du genou, confirme le rhumatologue. Ce dispositif favorise le maintien de l’articulation et la stabilité du corps entier. » On ne la porte pas tout le temps, mais plutôt lorsque l’on prévoit une activité physique.

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Plongez dans l’eau chaude !

« Cela améliore la vascularisation de la zone, donc les échanges métaboliques et l’élimination des déchets », rappelle Jérôme Auger. La chaleur détend aussi les tensions musculaires douloureuses autour de l’articulation. On peut ajouter à son bain quelques gouttes d’huile essentielle de lavande vraie, antidouleur et antidéprime. Par contre, il faut éviter l’eau chaude en phase inflammatoire, car cela aggrave le problème.

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Petits talons, c’est permis

« Porter des talons hauts génère un déséquilibre du corps vers l’avant qui se répercute à tous les étages, met en garde notre kiné. Répétée tous les jours, cette posture aboutit à des douleurs articulaires et musculaires. Les talons sont fortement déconseillés si l’on souffre déjà d’arthrose des genoux, des hanches ou du dos. »

Pensez aux granules

L’Harpagophytum procumbens contient des harpagosides, substances qui luttent contre l’inflammation et la douleur. Parmi les nombreuses études disponibles, neuf montrent que « la griffe du diable » atténue les douleurs articulaires légères à modérées. Elle a aussi son importance pour réduire sa consommation de médicaments antiinflammatoires. On l’utilise en gélules d’extraits secs, à raison de 2 à 4 g par jour, durant vingt jours. Attention car la posologie dépend du type de gélules choisies. Demandez à votre pharmacien.

L’homéopathie agit à deux niveaux : en traitement de fond, pour limiter les douleurs quotidiennes, et pour prévenir les crises. Quand on a mal, on peut prendre 3 granules par jour de Lachnanthes tinctoria 9 CH pour l’arthrose du cou, 3 granules d’Actaea racemosa 9 CH pour le haut du dos, 3 granules de Kalium iodatum 9 CH pour les douleurs au pouce ou de Causticum 9 CH en cas d’arthrose de la hanche. Consultez un homéopathe pour bénéficier d’un traitement plus personnalisé.

du diable

LES EXERCICES QUI APAISENT Les mains

© ISTOCK/GETTY IMAGES (5). ILLUSTRATIONS : DOROTHÉE JOST.

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23 Pactisez avec la plante

Le dos À quatre pattes sur un tapis, faites le « dos du chien » (creusez-le) puis arrondissez-le en « dos du chat », sans bouger les épaules, hanches et genoux. À faire 30 fois par jour.

Saisissez un doigt entre le pouce et l’index de l’autre main, tirez doucement pour décomprimer les articulations, 10 fois, sans forcer. Poursuivez avec les autres doigts. Avec la pulpe de votre pouce, touchez la base de l’index, son milieu, puis le bout du doigt, sur la face latérale (n°0, 1, 2). Touchez ensuite une à une les zones 3 à 10, indiquées sur le dessin.

Allongée sur le dos, jambes repliées et pieds au sol, montez les fesses le plus haut possible en étirant bras et jambes. Tenez 10 secondes, reposez. À faire 10 fois. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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DES MOTS SUR LES MAUX

J’ai été opéré

Qui dit intervention chirurgicale dit sommeil profond ? Pas toujours. Nos témoins ont accepté un autre mode opératoire. Ils nous racontent leur expérience... SYLVIE BOISTARD

H

ôpital Saint-Joseph à Paris, bloc no 3. Le Dr Marc Galy, anesthésiste, chuchote à l’oreille de sa patiente, alors que l’équipe médicale prépare le matériel nécessaire. Il lui parle d’une voix douce mais sûre. « Regardez cette feuille blanche. Concentrez-vous sur un souvenir agréable. Laissez-vous flotter tranquillement. Respirez calmement sans aucun effort, vous n’avez rien à faire. » Tout au long de l’intervention, il va s’assurer de son confort, en ajoutant, dès qu’elle ressent un peu de gêne, une légère dose d’antalgiques. La patiente respire calmement, garde les yeux fermés. Tout va bien. Des conditions idéales pour le Dr Samy Anidjar, qui doit lui retirer une plaque d’athérome sur la carotide afin de prévenir un AVC. Pas d’anesthésie générale pour cette opération à haut risque : « Nous avons besoin de contrôler les fonctions neurologiques au cours de l’intervention afin de savoir comment le cerveau tolère l’acte chirurgical au niveau de la carotide. Et pour cela, la patiente doit rester consciente », précise-t-il. Chaque année, 150 interventions de la carotide sont réalisées de cette façon à l’hôpital Saint-Joseph.

C’est le Pr Marie-Élisabeth Faymonville, anesthésiste-réanimateur au CHU de Liège, qui a introduit l’usage des outils hypnotiques en anesthésie dans les années 1990. Ils sont proposés en complément d’une anesthésie locorégionale et d’une légère analgésie. Cette pratique laisse néanmoins la 134

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© DAVID DARRAULT/ANDIA.

Plus de confort, moins de médicaments


sous hypnose Alain,

60 ans,

opéré de la thyroïde au CHRU de Tours

Une promenade de santé... dans la nature

« Lorsque je suis arrivé au bloc opératoire, chaque personne du corps médical est venue se présenter à moi. Quand tout a été prêt pour l’intervention, l’anesthésiste a demandé un peu plus de silence et il a commencé à me parler tout doucement. Il m’a fait faire une balade dans la nature. Au début, j’ai senti le froid du produit désinfectant sur ma peau. J’étais justement au bord d’un lac. L’anesthésiste m’a dit : “Vous sentez la fraîcheur de l’eau qui glisse sur votre peau.” Et il a fait allusion à la couleur bleue pour me rappeler cette sensation. C’était comme si je m’immergeais dans le lac. Au moment de l’incision, il m’a parlé du vent qui soufflait sur mon cou, alors que je sentais comme un trait de crayon. Je n’ai pas eu mal. En fait, cette balade était en phase avec les étapes de l’intervention, afin que je ne sois pas surpris par ce que j’allais ressentir. J’étais rassuré de l’entendre. À un moment, il a vu que j’étais tranquillisé et il a laissé les choses se faire. Mais je savais qu’il était là. Quelques semaines plus tard, quand j’ai dû être opéré de l’autre lobe de la thyroïde, je n’ai pas hésité, j’ai accepté l’hypnose en toute confiance. »

possibilité, si besoin, de recourir à une anesthésie générale durant l’intervention. Depuis, l’hypnose a fait de plus en plus d’émules dans les hôpitaux. Souvent, ce sont les anesthésistes qui impulsent cette approche novatrice. « Je me suis formé en 2010, explique le Dr Stéphane Bouvier, anesthésiste au groupe hospitalier mutualiste de Grenoble, qui compte désormais cinq médecins et trois infirmiers anesthésistes maîtrisant l’hypnosédation. Nous nous rendons compte chaque jour qu’elle diminue l’anxiété des patients et l’usage de sédatifs et d’antalgiques. Le patient garde aussi un souvenir plus agréable de son intervention. » L’avantage de cette pratique ? L’amélioration du confort du malade, qui bénéfice d’une simple anesthésie locale. Il reste conscient. Rien à voir donc avec l’hypnose spectacle de Messmer, qui plonge le public dans le sommeil en un claquement de doigts. « L’hypnose est un état de conscience modifié accessible à tous. Nous avons tous déjà vécu cette expérience sans nous en apercevoir, comme dans le bus, quand on est perdu dans ses pensées en occultant le va-et-vient des autres voyageurs », explique le Dr Aurore Marcou, anesthésiste à l’Institut Curie, où plus de 100 interventions sous hypnosédation ont été effectuées en 2015.

Coopération exigée ! « Pour que la transe hypnotique fonctionne, le patient doit être coopératif », ajoute le Dr Sophie Levallois, anesthésiste au CHU de Clermont-Ferrand. D’ailleurs, l’hypnosédation modifie le lien entre l’équipe soignante et le patient. « Nous sommes dans la rencontre, une présence attentive », souligne le Dr Galy. « Il y a une relation particulière qui se noue, ajoute le Dr Levallois. Le malade est au centre du soin, il se sent mieux accueilli. » Le Dr Bouvier y voit une approche plus humaine de son activité. « Après l’intervention, certains patients nous remercient. C’est gratifiant car d’habitude, nous les endormons et nous ne les revoyons plus. » SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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DES MOTS SUR LES MAUX

Anaïs,

60 ans,

opérée du sein à l’Institut Curie, à Paris

J’ai choisi comme thème une balade sur la Côte basque © MAGALI DELPORTE/PICTURETANK.

Paule,

85 ans,

opérée de la carotide à l’hôpital Saint-Joseph, à Paris

Je ne voulais pas subir une anesthésie générale « J’appréhendais un peu l’intervention. Je savais que je serais opérée de la carotide sous anesthésie locale associée à de l’hypnose. J’ai accepté sans problème, j’ai fait confiance à l’équipe médicale. D’ailleurs, je ne voulais pas d’une autre anesthésie générale. Celle de mon opération de la hanche ne m’a pas laissé un si bon souvenir. Durant l’intervention, je n’ai même pas prêté attention au fait que j’avais dû adopter une position inhabituelle sur la table d’opération, la tête en arrière, pour que le chirurgien ait facilement accès à la zone du cou. J’ai l’impression d’avoir tout entendu mais 136

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cela ne m’a pas dérangée. Au contraire, j’étais même rassurée d’avoir du monde autour de moi. À un moment, j’ai senti que cela me titillait un peu. L’anesthésiste m’a dit qu’il allait remettre un peu d’antalgique. Je me souviens qu’il a alors fait allusion à la montagne. Il m’a dit que c’était comme en randonnée : lorsque l’on a mal aux jambes, on s’arrête un peu et on repart quand ça va mieux. J’ai essayé de m’imaginer là-bas. J’ai senti qu’il me prenait la main, cela m’a rassurée. Je garderai un bon souvenir de mon hospitalisation. C’était une expérience très intéressante. »

« Être opérée sous hypnose était pour moi une manière rassurante de subir une intervention chirurgicale. Je ne voulais surtout pas d’une anesthésie générale car cela laisse un peu à plat et je cherche toujours à faire en sorte de récupérer rapidement. C’était vraiment un choix viscéral. Alors, quand en cherchant sur Internet dans quel établissement je pouvais me faire opérer du sein, j’ai vu que l’Institut Curie pratiquait des interventions sous hypnose, je n’ai pas hésité un seul instant. Le jour de mon rendezvous avec le chirurgien, je n’ai pas attendu qu’il me propose cette option. Je lui ai tout de suite demandé si c’était envisageable. Je crois aux bienfaits des médecines complémentaires et, pour en avoir parlé avec une amie qui pratique l’hypnose, je sais que cela marche. C’était aussi une forme de curiosité. Le jour J, j’avais choisi comme thème une promenade testée pendant des vacances sur la Côte basque. J’écoutais la petite voix de l’anesthésiste derrière moi et je me suis promenée avec elle, comme si j’y étais vraiment. Je m’attendais à me sentir davantage dans le “cirage”, alors que j’étais bien réveillée. Ce qui m’a plu également, c’est de pouvoir sortir de l’hôpital une heure et demie après l’intervention. Ça, c’est super ! »


Dominique,

opérée de la thyroïde au CHRU de Tours

J’ai d’abord passé un test avec l’anesthésiste

« Il m’arrive quelquefois d’être en anémie à cause de soucis de santé antérieurs. Je me sens alors très fatiguée. Mon chirurgien m’a dit qu’avec une nouvelle anesthésie générale, j’aurais de la peine à récupérer physiquement. Il m’a alors suggéré de m’opérer sous hypnose. Je me suis dit pourquoi pas ? Lors du rendez-vous avec l’anesthésiste, celui-ci m’a posé beaucoup de questions sur mes centres d’intérêt. Je lui ai parlé du Portugal. J’y ai des racines familiales et j’ai eu l’occasion d’y aller plusieurs fois. Alors, il m’a proposé de passer un test pour savoir si j’étais réceptive à l’hypnose. J’étais allongée sur la table d’auscultation, les yeux fermés. Il a commencé à me parler du Portugal. Il me disait : “Il y a du soleil, vous sentez le

© GIANNI VILLA/ANDIA.

TOUS CONCERNÉS OU PRESQUE

60 ans,

sable chaud, vous êtes bien, vous vous relâchez, vous ne pensez qu’à cela.” Et effectivement, j’étais transportée là-bas mais tout en étant consciente de ce qu’il se passait. Au début, je luttais malgré tout au fond de moi. Puis, au fur et à mesure, je me suis laissée aller. Je prends cela comme un état de conscience modifié, entre l’éveil et le sommeil. C’est une technique impressionnante. Jamais je n’aurais pensé essayer un jour une opération sous hypnose. C’est une nouvelle expérience. Mais, à l’issue de ce test qui a duré un quart d’heure, j’étais confiante, cela m’a rassurée de me dire que j’étais capable d’y arriver. » •

Il n’existe pas de limite d’âge pour bénéficier de cette pratique. Au contraire, elle est particulièrement adaptée aux patients fragiles et très âgés, pour lesquels une anesthésie générale serait délicate voire impossible. Le retentissement sur l’organisme est plus faible : on utilise moins de sédatifs et d’antalgiques au cours de l’intervention et les désagréments liés à l’anesthésie générale (troubles de la mémoire, nausées, vomissements...) sont évités. La récupération postopératoire est bien meilleure : les suites sont moins douloureuses, le patient peut quitter l’hôpital le jour même et reprendre plus rapidement ses activités. Toutes les interventions praticables sous anesthésie locale ou locorégionale peuvent être réalisées sous hypnose : extraction des dents de sagesse, cataracte, chirurgie mammaire, de la vulve et du col utérin, ablation de lobes ou de nodules thyroïdiens, chirurgie plastique des paupières, du nez ou des oreilles, hernie ombilicale et inguinale, lipoaspiration, etc. Elle est contre-indiquée pour les personnes malentendantes et pour celles qui sont angoissées à l’idée d’assister à une intervention chirurgicale. SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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DÉCOUVERTES

Vaccins du futur VOUS VOULEZ UNE PIQÛRE DE RAPPEL ? Qu’elle soit sous forme de pschitt à inhaler, de suppositoire ou de simple patch, réservée à la prévention ou bien dotée de pouvoirs curatifs, la vaccination nouvelle génération nous promet de sacrées avancées. CHRISTELLE PANGRAZZI

C

’est la piqûre que tout le monde déteste ! Récurrente, douloureuse, elle a aussi fait couler beaucoup d’encre. Accusé d’affaiblir le système immunitaire et même de favoriser l’apparition de certaines affections, le vaccin est loin de faire l’unanimité. Depuis une dizaine d’années, les scientifiques tentent de mettre au point des substances qui ne se contenteraient plus de prévenir les maladies mais qui parviendraient aussi à les soigner. Explications.

© GETTY IMAGES.

MOINS DE VIRUS, PLUS D’ADN

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Jusqu’à présent, les laboratoires fabriquaient les vaccins à partir d’agents infectieux vivants (rougeole, fièvre jaune ou tuberculose), de bactéries ou de virus tués (hépatite A) ou encore de molécules de l’agent infectieux incapables de donner la maladie mais suffisantes pour activer les mécanismes des systèmes de défense (hépatite B, diphtérie, tétanos). Aujourd’hui, les chercheurs essaient de concevoir des vaccins à partir de l’ADN des bactéries. Le principe consiste à injecter le gène d’une protéine infectieuse afin qu’une fois dans le

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

corps, les cellules cherchent à en reconstruire l’ADN. L’intérêt ? Il est multiple. On n’injecte plus de bactéries, qui sont précisément accusées de déclencher des maladies (comme la sclérose en plaques pour le vaccin contre l’hépatite B) et d’être responsables de mauvaises réponses immunitaires, notamment chez les personnes immunodéprimées. Autre avantage : le gène de la bactérie injecté est « pur », c’est-à-dire qu’il provient de la bactérie originelle. Du coup, le corps fabrique des antigènes qui seront capables de combattre la bactérie même si elle mute. En outre, une fois l’ADN inoculé, il n’est jamais rejeté, le corps produit les antigènes à vie : plus besoin de rappel ! Enfin, comme il n’y a pas de mise en culture des bactéries, cela signifie des coûts de production diminués, pas de chaîne du froid et une certaine facilité à fabriquer en grande quantité.

PLUTÔT GUÉRIR QUE PRÉVENIR ? Le projet de vaccin ADN possède un dernier atout. Il pourrait permettre de soigner des maladies déjà installées. Une révolution.


DE FIL EN AIGUILLE Dans les laboratoires de l’institut Pasteur, les chercheurs ont déjà conçu un vaccin candidat à la commercialisation contre les cancers du poumon, des reins, de la prostate, du sein, du colon et des ovaires. Il y a quelques mois, ils se sont ainsi rendu compte qu’un anticorps appelé « Tn », fabriqué par l’organisme pour le défendre des infections, s’exprimait fortement à la surface des cellules cancéreuses. En vaccinant préventivement des souris avec l’ADN de cet antigène puis en leur injectant des cellules tumorales, moins de 10 % d’entre elles développaient un cancer. Cerise sur le gâteau, 75 % des rongeurs porteurs de la maladie guérissaient après l’injection d’une dose massive de ce même anticorps. Et ne récidivaient pas. Un succès qui devrait faire l’objet d’essais grandeur nature d’ici quelques mois.

• 456 nouveaux germes infectieux sont apparus dans le monde entre 1940 et 2016. • 56 vaccins sont disponibles en France et 200 en cours de développement. • 1 Français sur 5 n’est pas à jour dans ses rappels. • 81 % des Français se disent favorables à la vaccination. • 22 millions de nourrissons dans le monde n’en bénéficient pas.

D’autres pathologies – le VIH par exemple – sont aujourd’hui en passe d’être éradiquées grâce à cette nouvelle génération de vaccins. Récemment, les scientifiques ont ainsi identifié la protéine « TAT », qui enveloppe le virus et empêche les cellules immunitaires de l’attaquer. Ils ont réussi à mettre au point l’anticorps de cette protéine, afin que les cellules qui défendent l’organisme puissent tuer le virus. Autre piste : il y a un an et demi, la société Biogen a annoncé qu’elle élaborait un vaccin contre la maladie d’Alzheimer à partir de l’anticorps de la molécule Béta-amyloïde, qui s’accumule sous forme de plaques dans le cerveau des malades qui bloquent l’interconnexion des aires cérébrales entre elles. Une fois introduit, cet anticorps pourrait grignoter petit à petit les différentes plaques. Autre tueur en série que la thérapie génique pourrait définitivement mettre KO : la grippe, qui décime chaque année deux millions de personnes. Les chercheurs ont introduit chez un primate le gène F16, capable de neutraliser la grippe A dans un adénovirus. Résultat ? En deux jours, l’animal était capable de produire des anticorps contre quinze à

La seringue, un instrument bientôt en voie de disparition ?

SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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DÉCOUVERTES vingt jours pour une vaccination classique. Et une fois le virus injecté, aucun cas d’infection n’a été décelé.

PATCH OU SUPPO ? La voie intramusculaire préconisée jusqu’à aujourd’hui ne serait pas la plus performante pour la nouvelle thérapeutique ADN. Ainsi, contre les cancers des voies hautes (estomac, œsophage, langue, bouche, poumons), la voie rétro-nasale (un spray à mettre dans le nez) serait 40 % plus efficace qu’une piqûre. Contre ceux des voies basses (utérus, intestins...), en revanche, les suppositoires ou bien les ovules vaginaux donneraient de meilleurs résultats. Le derme est désormais la porte d’entrée qui intéresse le plus les scientifiques car il est très riche en cellules antigènes qui déclenchent la réaction immunitaire. Une des techniques qui a obtenu un taux de réussite proche de 100 % consiste à créer dans la peau des microperforations avec un laser puis à appliquer l’ADN de la bactérie par patch.

UN PEU DE PATIENCE Autant de voies prometteuses qui nécessitent des tests grandeur nature. Car il y a un risque théorique que l’ADN

étranger se mêle à l’ADN du sujet vacciné. Ce qui pourrait être dangereux. On pourrait également observer un phénomène d’immunité. Une fois introduit, l’ADN de la bactérie l’est pour toujours. Certains chercheurs pensent qu’il existe un risque d’accoutumance et que les anticorps liés au vaccin pourraient ne pas être produits à vie... Il faudra donc encore attendre quelques années avant d’avoir accès à ces traitements. Quatre étapes sont nécessaires avant une mise sur le marché : une phase I de tolérance, qui a pour but de confirmer l’absence d’effets secondaires ; une phase II « d’immunogénicité », afin de déterminer la dose et le calendrier vaccinal ; une phase III « d’efficacité », pour évaluer le délai-réponse de l’organisme sur un très grand nombre de patients ; et une phase IV post-commercialisation, qui permet de déceler les éventuels effets secondaires non encore détectés. La plupart des vaccins ADN sont aujourd’hui en phase I et II. L’un des rares à avoir déjà accédé à la phase III est celui contre le cytomégalovirus, un virus proche de la grippe souvent inoffensif mais qui peut s’avérer dangereux pour les fœtus et les très jeunes enfants. Il devrait être commercialisé d’ici deux ans. Les autres vaccins, en cours d’élaboration, devraient rejoindre les rayonnages de pharmacie dans trois à quatre ans. •

© GETTY IMAGES.

Une injection contre les addictions Des chercheurs en immunologie et biochimie du Worm Institute for Research and Medicine (États-Unis) ont élaboré un vaccin permettant de diminuer les taux de nicotine dans le cerveau des souris. Car c’est précisément dans l’encéphale que tout se joue. La nicotine se fixe sur des neurotransmetteurs 140

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

entraînant la libération de dopamine, l’hormone du plaisir, et donc l’enclenchement du « mécanisme de récompense » à l’origine de l’addiction. L’idée est donc de neutraliser la nicotine dans le sang avant qu’elle n’atteigne le cerveau. Les scientifiques ont associé la nicotine à de l’ADN d’un

virus inactif afin de provoquer la libération d’anticorps antinicotiniques. Ainsi, il n’y aurait plus de libération de dopamine ni d’addiction. Le vaccin devrait être commercialisé d’ici deux ans. Les chercheurs du Worm Institute veulent étendre ces recherches aux dépendances à l’alcool et aux drogues.


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Ne laissez pas la douleur gâcher

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Pas avant 15 ans Ne pas utiliser chez la femme enceinte

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C O N T U S I O N S

Médicament indiqué comme traitement local de courte durée chez l’adulte et l’adolescent de plus de 15 ans, en cas de traumatismes bénins, entorses (foulures), contusions. Ne pas utiliser chez la femme enceinte. Lire attentivement la notice. Demandez conseil à votre pharmacien. Si les symptômes persistent plus de 4 jours, consultez un médecin. Ne pas reprendre une activité physique intense avant la disparition complète de la douleur. Contient du diclofénac. Ne pas associer à un autre médicament contenant un anti-inflammatoire non stéroïdien ou de l’aspirine. GlaxoSmithKline Santé Grand Public


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On les cuisine depuis longtemps mais on en fait désormais des compléments alimentaires ou des médicaments. Le point sur ces belles plantes qui promettent de faire des vagues. LAURA CHATELAIN

L

es habituées de la thalasso le savent : UN CONCENTRÉ DIÉTÉTIQUE ULTRA un enveloppement d'algues, ça requinRASSASIANT. Les nutritionnistes les adorent : que ! Grâce à ces végétaux aquatiques, elles apportent moult oligo-éléments et minéon recharge ses batteries en minéraux. raux, notamment du fer (c’est le végétal qui en Mais leur intérêt ne s'arrête pas là... contient le plus). Mais aussi des oméga-3, des UN TRAITEMENT DE CHOC CONTRE antioxydants, des protéines, des fibres... Bref, c’est un super-aliment LA FATIGUE. Un bonus en iode est très peu calorique. Pensez-y une à indispensable pour lutter contre les deux fois par semaine, en commenbaisses de régime, d’autant que les çant par les plus faciles à préparer : trois quarts des femmes en manquele wakamé (la laitue de mer), la dulse raient. Si vos dosages urinaires montrent un petit déficit, misez sur des ou les nori (les algues noires des maNOTRE EXPERT compléments à base de Laminaria kis), disponibles en poissonnerie ou Dr Éric Lorrain, digitata (I-Biane chez Pileje, Iode en magasins bio. Après un passage généraliste et Marine chez Lescuyer), qui phytothérapeute, sous l’eau froide pour les réhydrater, contiennent 150 µg d’iode elles s’utilisent comme de la salade, président de par gélule (l’apport quoti- l’Institut européen avec du concombre, des tomates, du des substances dien recommandé). Soit, poisson fumé... Autre option : les pailvégétales, auteur lettes d’algues déshydratées à glisser en cure d’hiver contre la fade 50 Solutions tigue, 1 comprimé par jour dans les salades, soupes ou quiches plantes pour votre durant deux à trois mois. Ou santé au quotidien UN CALMANT CONTRE LES DOU 2 à 3 comprimés par jour au LEURS ARTICULAIRES. Certaines (éd. Tallandier). long cours, sur avis médical, algues d’eau douce, en particulier la pour soutenir la thyroïde. Un bon moyen chlorelle ou le lithothamne, sont généreuses en carbonate de calcium. D’où des propriétés d’agir en prévention, pour éviter à la longue les problèmes d’hypothyroïdie. À l’inverse, reminéralisantes et alcalinisantes. Exactement en cas d’hyperthyroïdie, ne consommez pas ce qu’il faut en cas de problèmes ostéo-articud’algues sans un avis médical. Autre arme laires type ostéoporose, ostéopénie, arthrose, vitalité en cas de grosse fatigue, de convalesrhumatismes ou tendinites à répétition. Pour cence ou si vous n’êtes pas très viande, la atténuer les douleurs articulaires et renforcer spiruline. Cette algue d’eau douce doit ses vos os, faites une cure de lithothamne, 6 gébienfaits à sa richesse en protéines ainsi qu’en lules chaque jour (soit 780 mg de calcium) fer. À consommer sous forme de poudre (5 g pendant deux à trois mois, en alternance avec par jour, soit 1 à 2 cuillères à soupe). d’autres actifs comme la prêle.

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© ASSET/PHOTOCUISINE/SUCRÉ SALÉ.

UN PANSEMENT GASTRIQUE REDOUTABLE. es brûlures d’estomac ? Les alginates, extraits D d’algues brunes marines, peu­vent vous sauver la mise grâce à leurs propriétés gélifiantes. On les retrouve dans des médicaments contre les reflux (type Gaviscon ou Maalox Reflux), qui forment un gel visqueux et protègent l’estomac et l’œsophage de l’acidité gastrique. Leurs pro­ priétés sont aussi exploitées dans les panse­ ments cutanés, pour les plaies suintantes et les brûlures. Les fibres d’alginates stoppent ­rapidement les saignements et se retirent sans faire mal ni créer de lésions. Voilà pourquoi elles sont utilisées en compresses, notamment chez les grands brûlés ou après une greffe. UNE NOUVELLE PISTE CONTRE LE CANCER Même s’il ne s’agit que d’études in vitro pour l’instant, les chercheurs scrutent deux actifs prometteurs : la fucoxanthine (extraite du wa­ kamé), qui diminue les cellules cancéreuses du côlon ; et le fucoïdane (tiré d’une algue brune), qui pourrait augmenter l’efficacité des chimio­ thérapies. Des pistes pour développer de ­nouveaux médicaments ou améliorer les trai­ tements existants. Grâce à leur action anti-­ œstrogène, les algues pourraient de plus limi­ ter les cancers hormono-dépendants (sein, prostate...). Elles sont également étudiées pour leurs ­propriétés anticoagulantes et leur teneur en phytostérols, des composés qui permettent de réduire le mauvais cholestérol, sans que l’on sache encore quel dosage utiliser pour noter un effet au niveau des artères. • ON NE FAIT PAS SON MARCHÉ SUR LA PLAGE Pas question de ramasser des algues pour les mettre dans son assiette. Comme tous les produits venant d’un milieu naturel, il existe un risque de contamination – notamment aux métaux lourds – dans certaines régions maritimes. Mieux vaut acheter des produits qui indiquent clairement la région d’origine et d’éventuels labels et certifications bio (récolte dans des zones préservées). Des marques comme Algamar, Marinoë ou Ocealg sont des valeurs sûres.

GEL FRAÎCHEUR VIVE

Offrez une cure de fraîcheur à vos pieds Sa formule riche en Ginkgo Biloba, Marron d’Inde et Menthol, soulage les pieds meurtris et réduit la sensation de « pieds en feu ». Grâce à ce véritable soin vitalité Gel ultra-frais, à la texture non grasse et non collante, il apaise et rafraîchit instantanément les pieds fatigués.


1 PROBLÈME 2 SOLUTIONS

Reposer les yeux fatigués 1 2 Picotements, rougeurs... Votre vision se brouille et vous sentez poindre les maux de tête. La fatigue oculaire est pénible mais elle se traite. LÉNA VOLKOVA

Des lunettes adaptées pour ne plus « forcer »

Des collyres et du yoga contre la sécheresse

C’EST QUOI ? Les verres pro­

C’EST QUOI ? Les collyres hy­

gressifs donnent une vision opti­ male de près et de loin. Mais il existe aussi des verres dits « in­ termédiaires » pour ceux qui li­ sent beaucoup, passent du temps devant un écran (tablette, télé...). Sans offrir une acuité visuelle au loin très fine, ils permettent de voir de près, tout en agrandis­ sant largeur et profondeur de champ pour obtenir la netteté dans la pièce où l’on se trouve.

dratants (ou larmes artificielles) jouent le rôle des larmes natu­ relles. Quant au yoga des yeux créé par l’ophtalmo américain William Bates, il consiste en une petite gymnastique qui ­détend en activant doucement globes et nerfs oculaires.

POURQUOI ÇA MARCHE ?

POURQUOI ÇA MARCHE ? L’âge aidant, l’œil n’effectue plus correctement la mise au point de l’image car le cristallin perd son élasticité et ainsi sa capacité à s’accommoder pour voir de près. Les verres, qu’ils soient progressifs ou intermédiaires, défa­ tiguent le nerf oculaire et on retrouve une vision nette. COMMENT ÇA SE PASSE ? On consulte l’ophtalmo pour cesser de « jongler » avec des lunettes inadaptées. Bilan complet, prise en compte des activités quotidiennes et hop, de nouveaux verres aident à sortir du brouillard !

En lubrifiant l’œil, le collyre pro­ tège et nourrit la cornée, amé­ liorant le confort visuel. Le yoga, lui, réduit les tensions des yeux trop « statiques » et relance la production de larmes. COMMENT ÇA SE PASSE ? Un petit enchaînement à faire trois à cinq fois par jour : une main devant le visage, regardez le pouce en clignant des paupières une fois. Puis regardez l’index en clignant deux fois... et continuez ainsi de suite jusqu’à l’auriculaire. Certains orthoptistes prati­ quent le yoga des yeux (artdevoir.asso.fr). À lire aussi : Yoga des yeux, guérison de la vue, de Kiran Vyas (éd. Recto Verseau). Les collyres hydratants, eux, se trouvent en pharmacie. •

Pas forcément liée à un excès d’écrans (même si 30 % à 40 % des personnes travaillant avec s’en plaignent), elle se manifeste essentiellement en fin de journée. La vision de près étant sollicitée en permanence par des efforts 144

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d’accommodation dans le travail et les activités quotidiennes, les yeux fatiguent et s’irritent. Outre les symptômes classiques (picotements, démangeaisons, brûlures, vue trouble...), des douleurs peuvent survenir à

l’arrière des yeux, ainsi que des céphalées « en casque » (au niveau du front et de la ligne des sourcils). Enfin, la fatigue visuelle est aussi une conséquence de la sécheresse oculaire, dont 15 % des plus de 60 ans sont atteints.

© GETTY/IMAGES.

LA FATIGUE OCULAIRE EN QUELQUES MOTS


ON SE BOUGE Une, deux, une deux... Avec ou sans accessoire, on mouille le maillot et on se muscle sans (trop) se fatiguer.

L’AQUAGYM

Tonique mais douce pour les articulations, cette gymnastique dans l’eau est tout indiquée pour retrouver la frite ! FLORENCE LE MÉHAUTÉ

© GETTY IMAGES.

Un sport qui rend léger Dans l’eau, le corps ne pèse que 70 % de sa masse. Une aubaine quand on veut s’exercer sans ressentir la douleur de l’effort... et un concept qui plaît un peu partout dans le monde. : la gym aquatique n’en finit plus de faire des vagues. Un maillot de bain, un bonnet, et c’est parti pour 35 à 50 minutes de défoulement ! Après un rapide échauffement, on enchaîne les mouvements en musique : course rapide sur place, sautillements d’un pied sur l’autre, petits­cercles de profil avec chaque gambette... On ne s’ennuie pas et on papote­même avec ses voisin(e)s, promiscuité oblige. Ici, tout le monde a pied. Selon les piscines et le type d’exercices, l’eau peut arriver en haut de l’abdomen ou au-dessus des épaules. Mais on peut aussi s’aventurer dans la parti­e plus profonde pour faire des

longueurs en courant ou muscler ses abdominaux en gardant la tête hors de l’eau grâce à des frites en mousse. Tous les accessoires sont les bien­ venus : planche, haltères, petits ballons... Et ils ne se révèlent pas que ludiques. Essayez de traverser le bassin­debout sur une frite, en vous aidant seulement des mains, vous verrez que c’est bien du sport !

et n’avez pas de contre-indication médicale, commencez par tester un cours classique. Si même la gym douce (au sol) fait souffrir vos articulations – ou que vous ne supportez pas les tubes très cadencés des radios de jeunes –, mieux vaut opter pour un cours senior qui permet tout autant de gagner en tonicité, souplesse et coordination.

Classique ou senior ?

On se jette à l’eau !

Il existe depuis quelques années des formules spécialement dédiées aux plus de 60 ans. La différence ? « Le rythme est plus lent, on sollicite moins le cœur, explique Nathalie Fauquembergue, professeur au Pari­s Université Club. Pour ma part, je multiplie les petites séries d’exercices pour garder l’attention de tous et je travaille beaucoup en suspension, afin d’éviter les tassements liés aux sauts. » Si vous êtes en bonne santé

En dehors de problèmes d’irritations liées au chlore, il n’y a pas de limitation à la pratique. Au contraire, elle est même recommandée en cas d’arthrose, car l’eau contribue à détendr­e les tendons et les articulations. Savoir nager ne constitue même pas un impératif. Aucune excuse, donc ! Renseignez-vous auprès de la piscine la plus proche pour trouver un cours adapté à vos envies (de 6 à 10 euros la séance). • SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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NUTRITION

Les (bonnes) À LA VIANDE

Adieu veaux, vaches, cochons... Les protéines animales nous mettent de moins en moins en appétit ? Rien n’empêche de les limiter à condition de leur trouver des remplaçantes diététiquement correctes. Et ça existe !

Q NOTRE EXPERT Nathalie Négro, diététicienne, responsable du centre nutritionnel des thermes de Brides-les-Bains.

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ISABELLE SOING

de Grèce, de Californie ou du Costa Rica ont ui mange un œuf mange un largement démontré que nous pouvons vivre bœuf ! Ce pourrait être le nouen pleine forme en minimisant nos apports en veau credo des Français, toujours moins nombreux à saliver viande. Autant d’éléments susceptibles de nous devant un rôti ou un beau steak. inciter à découvrir de nouvelles saveurs bonnes En France, on consomme encore pour notre santé, la planète et nos papilles. 187 g de viande par jour en moyenne*. Mais ce chiffre diminue depuis 1998. Seul notre goût ON SE RÉGALE de céréales variées pour la volaille continue de se développer. Un Pratiques à cuisiner (10-12 minutes de cuisson Français sur cinq se déclare « néo-végétarien » à l’eau ou poêlées en galettes), elles évitent les excès de graisses saturées et de sel liés à ou « flexitarien » (consommateur occasionnel), la consommation de viande et permettent de selon une étude Arcane Research. faire le quasi-plein de protéines, avec une parLes raisons de ce désamour ne manquent pas. tie des neuf acides amiAu Brésil, leader mondial nés dits « essentiels » qui de l’exportation de bœuf PRODUITS SIMILI et quatrième pourvoyeur les constituent. Contenus CARNÉS : ON VÉRIFIE d’émissions de gaz à effet dans les protéines animales, ces acides strucde serre, l’élevage intensif LES ÉTIQUETTES ! turent les protéines, qui cause 80 % de la déforestaLes ersatz de viande, a priori tion. De la vache folle aux sont les « briques » de l’ormoins gras que l’andouillette, scandales des lasagnes ganisme : tissus (peau, n’ont pas tout bon pour autant. de cheval ou des abattoirs muscles, ongles), organes, Vigilance, donc, sur la qualité indignes, la méfiance granhormones... nutritionnelle des produits déjà Avec une portion de 100 g dit... Le classement de la cuisinés. « Vérifiez et comparez de millet, on a déjà 11 g viande rouge parmi les leur apport réel en protéines... de protéines sur la dose produits « probablement mais aussi en matières grasses, journalière nécessaire cancérogènes » par l’OMS insiste Nathalie Négro. Pas de (lire encadré page suiet de la charcuterie en problème si les saucisses de soja vante). Car il n’y a pas « cancérogène » n’arrange en contiennent 5 %. Entre 5 et que le blé et le riz ! Très rien. Ajoutez à cela que les 10 %, mieux vaut les cuisiner digeste, le millet (l’une centenaires d’Okinawa sans corps gras. Plus de 10 % de des premières céréales (au Japon), de Sardaigne, MG ? On évite d’en acheter ! »

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alternatives cultivées en Europe) est riche en vitamines B (présentes dans la viande), essentielles pour le métabolisme et le système nerveux. Intéressants aussi, l’épeautre, généreux en zinc, magnésium et fer (surnommé « le blé des Gaulois », il était déjà cultivé il y a cinq mille ans), le boulgour, l’amarante ou le sorgho, produit dans le Sud. Hormis le quinoa, « les céréales sont incomplètes car pauvres en lysine, un de ces fameux acides aminés. Mais il suffit de les combiner aux légumineuses, elles-mêmes pauvres en méthionine, un autre acide aminé essentiel, pour combler cette lacune », précise Nathalie Négro, responsable du centre nutritionnel des thermes de Brides-les-Bains.

L’Association végétarienne de France (vegetarisme.fr) propose une méthode pas à pas pour une transition douce (onglet « Devenir végé ») et un Guide du végétarien débutant.

ON REDÉCOUVRE

Longtemps délaissées au profit de la viande, elles opèrent un retour en grâce. Rassasiantes, elles n’ont rien à envier aux protéines animales, si on les associe aux céréales. À nous pois cassés, haricots secs, azukis japonais, petits pois, flageolets, cocos... dans un tour du monde culinaire : pois chiche + semoule (comme au Maghreb), tortillas de maïs + haricots rouges (bienvenue au Mexique), penne + pois chiche (viva Italia !) ou riz + curry de lentilles (comme en Inde). Particulièrement bien tolérées, les lentilles corail, comme les haricots azuki, n’ont pas besoin de trempage : idéales pour acclimater le microbiote intestinal aux légumineuses les quinze premiers jours – si l’on redoute des problèmes de digestion dus à l’afflux de fibres. Autre atout : leur richesse en fer, sept fois supérieure SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

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© CULTURA/IMAGE SOURCE/GALLERY STOCK.

les légumineuses oubliées


NUTRITION

ON VA SE FAIRE CUIRE un œuf ! Riche en protéines, il contient tous les acides aminés, du fer, des vitamines A, B2, B5, B6, B8, B9 (acide folique), B12 (que l’on trouve surtout dans le bœuf), D, E et K. À la coque, poché ou au plat, son jaune renferme aussi le précieux tryptophane, qui permet de fabriquer les neuromédiateurs du bien-être. En l’absence de cholestérol, en gober sept par semaine ne pose aucun problème. Sinon, on se limite plutôt à quatre.

VOUS EN AVEZ VOTRE DOSE ? Les apports nutritionnels conseillés (ANC) sont de 1 g de protéine/kg/jour à partir de 60 ans (0,8 g avant), soit 60 g de protéines pour une femme de 60 kg. Pour y arriver, il suffit de varier la composition de son assiette. « Pour les seniors qui métabolisent moins facilement les protéines, on conseille un menu plus protéiné au déjeuner qu’au dîner. Les céréales et les légumineuses ayant une forte teneur en glucides, mieux vaut alterner un repas avec du soja, du poisson ou des œufs + des légumes, et un autre avec céréales + légumineuses », conseille Nathalie Négro. TENEUR EN PROTÉINES POUR 100 G Lentilles, pois chiche, haricots rouges

= 8 à 8,8 g

Riz sauvage

= 6,5 g

Quinoa

= 13 g

2 œufs

= 27,6 g

Tofu

= 11,5 g

Saumon vapeur

= 22,7 g

Sardine grillée

= 30 g

Fromage de brebis

= 24,9 g

Amandes

= 25,4 g Source : Anses, table Ciqual

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016

ON MET DU SOJA dans ses plats Lasagnes, chili, farcis, moussaka... On remplace la viande par des substituts de soja : « steaks », « saucisses » ou tofu en tranches (nature, fumé, aromatisé...) assurent côté protéines et bons gras insaturés. Une marinade maison (épices, cumin, cardamome ou curcuma, antioxydants) donnera au tofu la saveur dont il manque. Plus fort en goût, le tempeh, spécialité indonésienne à base de soja fermenté, est facile à poêler. Autre option, le seitan, une pâte de blé cuite dans un bouillon à base de sauce soja, à saupoudrer de fromage râpé pour les protéines et le calcium. On conseille un apport de 1 200 mg de calcium/ jour après 55-60 ans (300 mg pour 30 g de comté).

ON N’OUBLIE PAS le poisson,

les laitages et les amandes...

On peut mettre au menu le poisson gras ou semi-gras deux fois/semaine : 120 g apportent autant de protéines que 100 g de viande. Bonus : sa richesse en iode, potassium et vitamine D naturelle. On complète avec des laitages (comté, parmesan, yaourts...) et des graines oléagineuses : 30 g d’amandes renferment autant de protéines que 150 ml de lait. Ce trésor de santé est toutefois une « bombe calorique », donc on limite le grignotage à une vingtaine.

ON SE FIXE DES OBJECTIFS RÉALISTES... et on innove ! Les inconditionnels de la bavette peuvent commencer par un jour sans viande, inspiré du « Lundi sans viande » (Meat Free Monday) lancé par l’ex-Beatles Paul McCartney, et réduire leurs portions. On peut aussi essayer le Quorn, haché ou en dés, au rayon frais (à base de mycoprotéine, microchampignons qui se développent par fermentation) ou la spiruline, une algue à consommer fraîche, en gélule ou en paillettes. Les fruits de mer sont bourrés de protéines, fer et oligo-éléments. Côté recettes, on innove en torréfiant les lentilles à sec à la poêle, avant cuisson, pour leur donner un goût caramélisé, ou en les mixant à sec pour une pâte à crêpe protéinée. Pour des textures mousseuses et les gâteaux, on mélange tofu soyeux et fruits (ou chocolat)... • * ÉTUDE FRANCEAGRIMER, JUIN 2015 ET VIANDE-INFO.

© PLAINPICTURE.

à celle des épinards ! « Le fer étant moins bien absorbé avec les aliments végétaux, on évite le thé – qui gêne sa fixation – autour du repas et on mise sur les agrumes et les fruits rouges, le corps utilisant mieux le fer en présence de vitamine C », conseille Nathalie Négro.


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MOTS FLÉCHÉS Peinture unicolore

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Dense ComplotĂŠ

DĂŽner

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Belle de RĂŠ

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SERENGO - SEPTEMBRE 2016

Base de ferments

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Que de lustres !

Â? -V[VSPH &&&

Crochet Ă viande


Sortir de l’inaction. O. Post-scriptum. Mise en valeur par des couleurs éclatantes. P. Lettre grecque. Longues périodes. Nourriture pour les bêtes.

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MOTS CROISÉS HORIZONTALEMENT

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A. Aucune porte ne peut lui résister. B. Agitation populaire. Argon. Marque d’exclusion. C. Elle tourne autour d’un axe. Compresser un métal pour obtenir des feuilles. D. Fond de bouteille. Mû par le souffle du vent. E. Accablé de fatigue. Point sorti de l’imagination. F. Contemporain. Trois et des poussières. G. Suffixe d’enzymes. Faire entrer dans un espace restreint. H. Verres correcteurs. Ancien courroux. I. Problème d’oreilles. Début de conversation à distance. J. Voie de circulation. Le rancunier en garde une. Autre nom du cubitus. K. Croc de charcutier. Vitesse d’exécution musicale. L. Marche sans but. Président portugais. M. Instrument de chasse à courre. Acide ribonucléique. Ou su. N. Véhicule destiné aux transports collectifs. Sortir de l’inaction. O. Post-scriptum. Mise en valeur par des couleurs éclatantes. P. Lettre grecque. Longues périodes. Nourriture pour les bêtes.

AA BB CC DD EE FF GG HH

VERTICALEMENT

II JJ KK LL M M

NN OO

JE RÉVISE MON

PP

1. Chevalier de la Table ronde. Noé le fut du Déluge. 2. En voilà un qui peut rendre aveugle ! Peinons. Dehors ! 3. Sans rien d’autre. Fait le travail d’un garçon. 4. Auteur des « Mystères de Paris ». Premier satellite de Jupiter. Ses plumes sont appréciées en hiver. Langue de Gascogne. 5. Conjonction. Incapable de régler ses comptes. Des ouvrières s’y affairent. 6. Jeu basque. Toit de nomades. Rivière suisse. 7. Elle est donnée en cas de danger. Règle à deux branches. Pièce d’artillerie. 8. Jeu de cartes. Agence spatiale. Le navigateur la prend en quittant le port. Le plus petit côté d’un dé. 9. Vaisseaux de guerre grecs propulsés par des rameurs. Maison de prostitution. 10. Direction. Trace laissée par la charrue. Convenance. 11. Page avec des gros titres. Enfoncé par le cavalier, la monture. Observer sans être vu. ORTHOGRAPHE JEil excite RÉVISE MON ORTHOGRAPHE 12. Caisse d’épargne. Protégés de0007 certains risques par un contrat.

Une seule de ces trois phrases est correcte, mais laquelle ?

VERTICALEMENT

Une seule de ces trois phrases est correcte, mais laquelle ?

JE RÉVISE 1. Chevalier de la Table ronde. Noé le fut du Déluge. 2. En voilà MON un qui peut ORTHOGRAPHE Une seule de ces trois phrases est correcte, mais laquelle ? rendre aveugle ! Peinons. Dehors ! 3. Sans rien d’autre. Fait le travail d’un MASCULIN garçon. 4. Auteur des « Mystères de Paris ». Premier satellite de Jupiter. FÉMININ Ses & plumes sont appréciées en hiver. LangueIldeme Gascogne. faudra 5. duConjonction. temps pour que je t’oublie -H VHUDL WU V KHXUHX[ GH YRXV UHQFRQWUHU Incapable de régler ses comptes. Des ouvrières s’y affairent. 6. Jeu basque. Toit de nomades. Rivière suisse. 7. Elle est donnée en cas de Il me faudra dudanger. tempsRègle pour que je t’oublies -H VHUDLV WUqV KHXUHX[ GH YRXV UHQFRQWUH] Faites différence à deux la branches. Pièce! d’artillerie. 8. Jeu de cartes. Agence spatiale. Le navigateur la prend Un ou une ? en quittant le port. Le plus petit côté d’un dé. 9. Vaisseaux IlMaison me faudra du temps pour .I WIVEMW XV¼W LIYVIY\ HI ZSYW VIRGSRXV½ de guerre grecs propulsés par des rameurs. de prostitution. 10. que je t’oublis Direction. Trace laissée par la charrue. Convenance. 11. Page avec des grosanagramme titres. Enfoncé par le cavalier, il excite la monture. Observer sans être vu. 12. Caisse d’épargne. Protégés de certains risques par un contrat.

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L’inconnue

A chaque mot sa définition et ses lettres en vrac. Toutes ses lettres sauf une !

apostrophe are

L’INCONNUE

A chaque mot sa définition et ses lettres en vrac. Toutes ses lettres sauf une !

Grand mammifère

E

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N

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Or noir

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A

A

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Voiture de course

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augure atmosphère échappatoire

1. Il me faudra du temps pour que je t’oublie

Support de l’écriture Gourde d’Haïti

1. Je serais très heureux de vous rencontrer

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MOTS FLÉCHÉS... Jeux olympiques Devise olympique Conducteur

Se rendre aux urnes

Tranquille Épuisés

Futur pou

Ceinture

Comme dans un rêve

Jolis domaines

Pain non levé

Athlète noir décoré en 1936

Créé une division

Il mène une vie rude

Volais Voisine du topinambour Crise de contractures

Danse sur du Elvis

Champion de judo

Causé des ravages Panier de pêcheur

Pointe de terre en mer

Pied de vigne

Désœuvré

Partie de l’oreille interne

Héros du Déluge

Franchit le seuil

À la mode

Fatigué Condiment Pratiquer le tourisme

Ils sont 5 sur le drapeau olympique Jaune pâle

Site des JO de 2008

En dehors des limites

Produit laxatif

Cubes à jouer

Elle est allumée à Olympie

Prix proposé

Ni lavés, ni blanchis, ni teintés

Vieille pièce de cinq francs Rapportés Du Der Fit preuve en 2024 ? d’audace Alouette d’Afrique Originaires

Qui dessine des courbes

Le plus simple des jeux de cartes

Reptile méditerranéen

Imprégné Quadruple vainqueur du saut en longueur

Réponse négative

Convoqués

T’équipas (t’)

En manque d’énergie

Titre anglais

Nageur aux 18 titres

Balle à remettre

Teinte unie Te précipitas (te)

Plus d’un aux JO

Grand cerf américain

Discipline de l’aérobic

Goulots

Cherchera à atteindre

Il est basé à Lausanne

Grande école

Ville hôte en 2016

Il s’enroule au moindre contact

Technétium réduit

Pronom personnel

© BURBON NUMERIK.

Jaillissant

Esprit du folklore scandinave

Elle est d’or pour le meilleur En forme de soies de porc

152

Poissons plats

Langue turque

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

Reines du jardin

© Bourbon_Numerik - FOTOLIA

Comme une barre ?


CARNET D’ADRESSES

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l’inconnue : Baleine - caviar - Bolide - cahier - monnaie.

EXTRAIT DE RÈGLEMENT DES JEUX-CONCOURS P. 149 Le règlement des opérations est adressé à toute personne qui le demande par écrit à : Prisma Media, Service jeux-concours, 13, rue Henri-Barbusse, 92230 Gennevilliers, ou par mail à reglementsjeux@prismamedia. com, en précisant le titre du magazine et le nom du jeu. Les informations demandées sont indispensables au traitement des participations par Prisma Media. À défaut, les participations ne pourront être prises en compte. Ces informations sont com­muniquées aux prestataires les traitant ainsi qu’aux parte­naires commerciaux du groupe Prisma Media. En application de la loi du 6 août 2004, les participants ont le droit de s’opposer à ce que les données les concernant soient utilisées à des fins de prospection commerciale. Ces données peuvent également donner lieu à l’exercice du droit d’accès et de rectification auprès de Prisma Media.

1. Je serai très heureux de vous rencontrer je révise mon orthographe : 1. il me faudra du temps pour que je t’oublie

M M O N N O D O R C I C H A R T O R M A B E D A R

T O U R T E R E A U R E C U E I L

R J T I S E I V I T R E S S A M R L E A S C C O C H O U A N A N T A N T A I N R O E N L E U D I R R A S U P R E O S S

R E P U D I G E V I O M G I E S R E P E F U A

M A O R I

N O G M A I Z N A R L E S I S T E R

A N E T I I R M E I T S E C S O N E S R E E S

S I N U E U S E O U T L E N T E

A P L A T

V Z O T E T A N I E R N R I C U S E L A P E N D N E E S A U S X E L P H E S W V I E S N T A C E

A L P S A P I S E R L M E D E S

T A T A R A O O

I D E E A S L E V K I

A B C D E F G H I J K L M N O P

R E S C A P E P E R C E V A L

135

MOTS FLÉCHÉS... Jeux olympiques p. 152 C P I T R I U U S A B L T C I U I S F N O R S T I F U S

masculin & féminin : Une anagramme - Une apostrophe - U Un aUgUre - Une atmosphère - Une éc

A R O T W S E N I S N

O P B A I S I S T E C A P O E A I T E R S E N E I T F F R E L A C S A R I M B U R M A S L E T I A S C I O R O L L I L L E O S E S

A S S E M E U T O U E U L E R E I N M O D S E E U N E T O T I T N D E S S E E R R O R U U T O C S C H T A E

P A R T E A R L A M I O L I E T E R E R N E T A S T E S E A L N T U T E M P E E A A R N A R A A M A R R E S

O U T N I N E R N E E E L P I S E R I R E L O L N A O S N E S P U G I R R E E E R S

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

MULTIJEU p. 151

S U R E T

MOTS CROISÉS p. 151

MOTS FLÉCHÉS p. 150 P A B E S O E R B V E

SOLUTIONS DES JEUX

Magazine édité par 13, rue Henri-Barbusse, 92624 Gennevilliers Cedex Tél. : 01 73 05 45 00. Site internet : www.prismamedia.com Société en nom collectif au capital de 3 000 000 € ayant pour gérant Gruner und Jahr Communication GmbH. Ses principaux associés sont Media Communication et Gruner und Jahr Communication GmbH. Directeur de la publication : Rolf Heinz. Éditrice : Pascale Socquet. Directrice marketing et business développement : Claire Bernard (68 82). Directrice commerciale pôle Femmes : Anouk Kool (49 49). Directrice des sites Internet : Sandrine Odin (69 07). Adresse de la rédaction : 13, rue Henri-Barbusse, 92624 Gennevilliers Cedex. Tél. : 01 73 05 45 00 - Fax : 01 47 92 66 05. Pour joindre votre correspondant, composez le 01 73 05 suivi des chiffres entre parenthèses. Rédactrice en chef : Anne Gillet (65 98). Rédactrice en chef adjointe : Bénédicte Aubry (68 17). Directrice artistique : Marion Thérizol (65 90). Secrétaire : Sophie Lassous (65 98). Rédaction : Florence Le Méhauté (49 06) et Pierre Morel (57 53). Newsletter : Diane Mottez (65 58). Maquette : Lionel Crampe (chef de studio, 48 21), Céline Aubert (69 50) et Sophie Bénichou (57 34). Secrétariat de rédaction : Anne Vincensini-Calamand. Photo : Françoise Nicol (67 65) et Christine Yvaren (59 30). Ont collaboré à ce numéro : Céline Amico, Thierry Beaurepère, Sylvie Boistard, Anne Cagan, Laura Chatelain, Fanny Dalbera, Inès Galland, Lou Haseau, Ludivine Ifergan, Tinka Kemptner, Lucie Kramer, Fanny Luthan, Nil Meral, Céline Mollet, Sylvain Monier, Juliette Morgan, Christelle Pangrazzi, Roselyne Poznanski, Caroline Racapé, Jasmine Saunier, Volker Saux, Isabelle Soing, Léna Volkova, Julia Zimmerlich. Contact Web : www.serengo.net/contacts Prisma Media Solutions. Directeur exécutif Prisma Media Solutions : Philipp Schmidt (51 88). Directrice de la publicité : Catherine Maunoury (64 66). Directrice de clientèle : Sabine Surget (46 67). Directrice de groupe clients annonceur­s : Julie Rouanet (45 64), Séverine Cauet, assistante (64 21). Directrice ­commerciale Opérations spéciales, Prisma Creative Media et Licenses : Géraldine Pangrazzi (47 49). Directrice de projet : Marie Halimi (64 85). Responsable de proje­t : Julie Moreau (64 81). Service exécution : Marie-Annick Bobet (64 76). Directrice Web : Karine Rielland (49 65). Directrice des études é­ ditoriales : Isabelle Demailly (53 38). Directeur du marketing ­publicitaire : Charles Jouvin (53 28). Comptabilité : Carole Clement (45 31). Fabrication : Agathe Caltot (59 83), Celine Charvin (47 58) et Laurent Prevost (63 21). Directeur ­marketing client  : Laurent Grolée (60 25). Directeur commercialisation réseau : Serge Hayek (64 71). Directeur des ventes : Bruno Recurt (56 76). Chef de groupe marketing : Virginie Toulier (65 45). Chef de marque : Annelise Tarrerias (68 64). Photogravure : Compos Juliot - France. Imprimé en Pologne : RR Donnelley, ul. Obrońców Modlina 11 | 30-733 Kraków, Poland. © 2015 Prisma Media. Dépôt légal : octobre 2015. Distribution : Presstalis. Création : octobre 2015. Service abonnements et anciens numéros : Serengo 62066 Arras Cedex 9. Abonnements Dom-Tom et étranger : 00 33 1 70 99 29 52. Prix ­d’abonnement : pour un an (12 numéros), France métropolitaine, 48,60 €. France d’outre-mer et étranger, nous consulter. Commission paritaire : 1120 K 92905. ISSN : en cours.

SEPTEMBRE 2016 - SERENGO

153

MASCULIN & FÉMININ UNE ANAGRAMME - UNE APOSTROPHE - UN ARE - UN AUGURE - UNE ATMOSPHÈRE - UNE ÉCHAPPATOIRE JE RÉVISE MON ORTHOGRAPHE 1. IL ME FAUDRA DU TEMPS POUR QUE JE T’OUBLIE 1. JE SERAI TRÈS HEUREUX DE VOUS RENCONTRER L’INCONNUE BALEINE - CAVIAR - BOLIDE - CAHIER - MONNAIE 010


LE GOÛT DES AUTRES

ASSOCIATION VACANCES & FAMILLES

Des congés pour se reconstruire Depuis plus de quinze ans, Daniel, élu local, accueille des familles défavorisées qui n’ont que trop peu souvent l’occasion de prendre des vacances. PIERRE MOREL

C

e n’est pas une démarche sociale mais solidaire. Daniel, bénévole qui accompagne des familles dans sa Gironde rurale, tient à la nuance. « Les personnes que nous recevons sont souvent des accidentés de la vie, des gens qui sont restés sur le bord de la route. Qui ont perdu un conjoint, ou leur travail. Ça pourrait aussi bien m’arriver à moi, à n’importe qui. » Au moment où il nous répond, Daniel est sur le point d’aller souhaiter la bienvenue à de nouveaux vacanciers pour un pot de l’amitié. « Je leur dis qu’ils vont pleurer deux fois. Une première quand il vont s’apercevoir qu’ils sont à la campagne et une seconde au moment de partir », plaisante-t-il. Ceux qui viennent ici passer une semaine ou deux dans un gîte rural ou au camping (grâce à l’aide financière de la CAF « mais avec une participation financière proportionnelle à leur quotient familial ») ne sont, pour certains, jamais partis en vacances. Ou plus depuis très longtemps. « Mon rôle ? Les réceptionner, leur présenter le territoire et les environs, les activités qu’il y a à faire. S’ils n’ont 154

SERENGO - SEPTEMBRE 2016

pas de voiture, on va les chercher à la gare, on les emmène faire les courses tous les trois jours, on les accompa­ gne pour les sorties et les visites. »

Sourire à la vie en changeant d’horizon C’est ainsi que parents et enfants ­découvrent la dune du Pilat, le bassin d’Arcachon, s’amusent au parc Walibi ou visitent le zoo local. Ils ­apprennent aussi à apprécier la ­sérénité de la campagne. Même si certains sont au début déroutés par l’absence de bruit ! « On est là pour les rassurer », sourit Daniel, qui souligne une évidence à laquelle ne pensent plus ceux qui prennent régu­ lièrement des congés : « Les vacan­ ces, tout le monde y a droit. Tout le monde doit se ressourcer. Il y a des familles qui se sont reconstruites autour de ce projet. Des couples qui se sont ressoudés. Une dame, venue avec ses trois enfants, a vécu des moments si forts qu’elle a retrouvé du boulot. Elle a passé son permis et elle est repartie de l’avant. » Le bénévole ne fait pas qu’accueillir, il aide aussi des locaux à préparer

ÇA VOUS INTÉRESSE ? En 2015, Vacances & Familles a permis à 1 035 familles (soit 3 972 personnes) de partir en villégiature. 72 % d’entre elles étaient des familles monoparentales, avec des revenus très modestes. À quel rythme ? Les accueils se déroulent des vacances de Pâques à celles de la Toussaint. Où ? L’association est présente dans une quarantaine de départements, principalement dans la moitié ouest, l’Île de France et le Nord. Comment s’inscrire ? Vacances & Familles compte déjà plus de 1 700 bénévoles. Pour le devenir, rien de plus simple, il suffit de se rendre sur vacancesetfamilles.fr, onglet « bénévoles ». Vous y trouverez toutes les coordonnées des antennes départementales.

leurs vacances : « Notre objectif est de réussir à faire partir soixante familles de Gironde. » Trouver la destination, monter le financement, prendre les billets de train... Certaines personnes en détresse ont besoin d’un coup de main pour tout organiser. Elles peu­ vent compter sur Daniel qui répond encore, quand on lui demande pourquoi il fait tout ça : « Solidarité ». •


ne ratez pas le début Incipit (n. masc.) : Premiers mots d’un texte. De grands écrivains redonnent vie à une première fois historique et en font un objet littéraire personnel.

PARUS EN JUIN • Nicolas Rey raconte les 1ers congés payés © Dessin de couverture : Pénélope Bagieu

• Éliette Abécassis raconte le 1er bikini © Dessin de couverture : Thibault Balahy

PARUS EN MAI • Philippe Besson raconte le 1er malade du SIDA © Dessin de couverture : Lorenzo Mattotti

• Philippe Jaenada raconte les 1ers Jeux olympiques © Dessin de couverture : Christian De Metter

PARUS EN AVRIL • Gonzague Saint Bris raconte le 1er Festival de Cannes © Dessin de couverture : Loustal

• François Bégaudeau raconte la 1ère femme à l’Académie française © Dessin de couverture : Catel

Collection en vente en librairies et rayons littérature

Incipit



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