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Au rapport

De plus en plus de personnes sont enfermées. Les motifs d’incarcération sont divers, la durée de l’ enfermement varie. La prison reste, partout, la principale réponse aux comportements jugés hors normes. Elle isole celles et ceux qui sont à la marge. Nos différents projets mettent en lumière l’ usage de la prison et les conditions de vie de celles et ceux qui s ’ y trouvent.

Certaines personnes ne pensaient jamais approcher la prison. De nombreux travaux de recherche constatent l’ essor de politiques dites « punitives ». Davantage de comportements sont jugés criminels. La définition de certaines infractions est plus large, plus lâche, plus floue. La vente à la sauvette, le vagabondage ou des impayés peuvent, dans certains pays d’Afrique, mener en prison.

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Certaines régions du monde présentent, selon les données du World Prison Brief, une hausse importante du nombre de personnes incarcérées : la population carcérale d’Océanie augmente, au cours des 20 dernières années, de 82 %. Cette hausse est de 116 % en Asie du Sud-Est et de 200 % en Amérique du Sud. Les politiques de lutte contre les drogues jouent un rôle-clef dans cette évolution. Les femmes, qui s ’ adonnent fréquemment à une délinquance « de survie » sont particulièrement affectées. Au Brésil, près de deux tiers d’ entre elles sont incarcérées pour des infractions liées au trafic ou à l’ usage de stupéfiants. En Indonésie, la majorité des femmes et des étrangers condamnés à la peine capitale le sont pour ce motif.

Des priorités sécuritaires prévalent, dans certains pays, sur les besoins de soins. En Belgique, des personnes reconnues pénalement irresponsables et sous obligation de soins sont enfermées en annexe psychiatrique au sein des établissements pénitentiaires.

En Italie, plus de 40 % des personnes détenues présentent au moins un trouble psychique. Elles sont environ 60 % aux Pays-Bas. Un peu partout, la prison se voit contrainte d’ accueillir des personnes en souffrance, elle qui n ’ est pas un lieu de soin.

Ce sont les pauvres et les plus marginalisés qui payent, partout, le prix de la prison. Au Liban, les personnes détenues subissent fortement la crise économique du pays. Dernière priorité des autorités, elles manquent de nourriture, de soins et voient leurs conditions de vie se dégrader. Faibles revenus dehors, ressources insuffisantes dedans. En France, une enquête du Secours Catholique et d’Emmaüs-France conclut que « la prison fonctionne aujourd’hui comme un mode de gestion de la pauvreté situé à l’ abri des regards ».

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