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Les SONS de La Magnifique Society 2019
JEU 13 / VEN 14 / SAM 15 : le line up du we en détail
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Rock, rap, pop psyché, gospel, j-pop, gqom, bass music… Voici de quoi se retrouver dans la programmation de cette troisième édition.
JEUDI 13
Ils sont les régionaux de l’étape, les quatre Rémois de Dégage livreront leur poprock psyché, auréolés d’une récente sélection aux Inouïs du Printemps de Bourges. Dégage comme se barrer, mais aussi comme dégager des émotions. Des chansons en français, très influencées par la musique anglo-saxonne et le soleil australien. De ce pays, ils se disent très musicalement très connectés au collectif Pond (de passage vendredi).
Blues, punk, électronique, psychédélique, jazz, garage, pop… la musique des Coréens de DTSQ (Delta Sequence) est prenante. Aperçus en 2016 au festival espagnol Primavera, ou aux Nuits Sonores, leur prestation sur scène sera sans doute encore plus convaincante en 2019 (on vous en parle plus en détail page 25).
La jeune Meirin, alias Zombie Chang débarque du Japon où elle a publié son troisième album « Petit petit petit » l’été dernier. Sa musique fait le grand écart entre r’n’b posé et electro trépidante, « triste mais heureuse » chante t-elle sur un titre.
Elles viennent de Como, Mississippi, elles sont trois chanteuses blacks, The Como Mamas livrent un gospel à l’ancienne, simple et profond. Il y a 4 ans, Ester, Angelia & Della n’avaient jamais quitté leur Sud natal. En 2015, elles ont participé à la célèbre Daptone Super Soul Revue du non moins célèbre Apollo Theater de New York. Elles sont en 2019 à Reims.
Né en France, Oliver Godji alias Octavian, a grandi et fourbi son flow au sud est de Londres. À 22 ans, il n’a publié que quatre titres qu’il tourne déjà aux États-Unis. Rap, UK garage, old grime et drill sont des genres qui ne vous disent rien ? Écoutez sa première mixtape, Spaceman, et foncez-le voir sur scène. D’autant plus si vous aimez ces styles.
Rafales de rythmes et de paroles, Scarlxrd (on prononce Scarlord), a connu la célébrité sur YouTube en 2017 avec son titre « Heart Attack ». C’est d’ailleurs comme vidéaste sur cette plateforme qu’il avait débuté, avant de se tourner vers le nu metal, puis vers le rap. Le britannique mélange toujours ces genres. Sur scène, il dévoilera quelques titres de son prochain album « Immxrtalisatixn » (vous savez prononcer ?).
Vladimir Cauchemar revient pour la seconde année à la Magnifique Society. Aura t-il changé de tête ? Le DJ masqué laisse planer le mystère sur sa véritable identité, mais chacun de ses titres ou remix fait exploser les dancefloors, même avec de la flûte à bec (le fameux « Aulos Reloaded »). Roméo Elvis, Lomepal ou Orelsan, avec qui il collabore, ne s’y sont pas trompés.
Le grand frère d’Angèle doit-il encore être présenté ? Le rappeur belge s’est fait connaître par sa nonchalance et quelques tubes comme « Bruxelles arrive » ou « Drôle de question ». Roméo Elvis défendra plusieurs titres de son second album récemment paru, « Chocolat », produit pour partie par Vladimir Cauchemar.
Rendez Vous, ce sont cinq Français dont le premier album « Superior State » électrise le post punk. Le chant spectral rappelle Depeche Mode ou The Cure mais la musique sonne très actuelle, à la fois glaçante et dansante.
Surdoué de l’electro britannique, John Hopkins aura mis 5 ans avant de publier son cinquième album « Singularity », en 2018. Le magazine Tsugi le décrit comme « l’un des albums les plus transcendants de l’année ». Collaborateur de Brian Eno, John Hopkins devrait rendre plus d’un spectateur addict à son electro hypnotique et vénéneuse.
Autre solitaire, Flavien Berger est un homme orchestre rêveur et enchanteur. Son electro chantée en français ne ressemble à aucune autre. Autodidacte, il a composé sur sa PlayStation 2 puis sur GarageBand, très influencé par Kraftwerk. Il revendique une certaine naïveté et un réel éclectisme musical. Ses albums Léviathan et Contre-Temps sont de réelles odyssées oniriques. Et puis on aime son humour pince sans rire quand il s’adresse au public entre deux titres.
Christine and the Queens sera la vedette de cette première journée de festival. Celle qui se fait désormais appeler Chris pour mieux assumer son côté androgyne passe par Reims au milieu d’une tournée qui l’a menée des États-Unis à l’Europe, en passant par le Mexique. Accompagnée sur scène de 6 danseurs, la chanteuse de 31 ans, défendra son nouvel album, Chris, dans lequel le désir et le groove sont omniprésents.
VENDREDI 14
Encore un Rémois, signe que la cité n’a pas fini les vendanges côté musique. Laazy a commencé à composer en 2014, publiant ses créations sur SoundCloud, puis en organisant les soirées Pleine Lune et Moonlight. Rappeur lover lorgnant vers le r’n’b, il revendique une réelle versatilité musicale. Écoutez Milky Way ou Baby, vous cernerez le personnage.
Balming Tiger fait partie des 12 artistes coréens et japonais conviés pour la troisième Magnifique Society. Ce groupe nous vient du pays du matin calme. Mais leur style est plutôt du genre à déménager, entre k-pop, hip-hop et bass music. Leur premier opus s’intéresse à la consommation à l’ère numérique.
Toujours dans le domaine du hip-hop, Miyachi vient du pays du soleil levant. Il rappe en japonais et en anglais. Son titre Wakarimasen l’a révélé aux quatre coins du monde. Mais c’est à New York qu’il produit ses titres, adoubé par Migos.
BRLLNT (prononcer brillant) est capable de composer un hip-hop des plus futuristes comme de produire la chanson “ Like I Do ” de Christina Aguilera, nominée aux Grammy Awards. Le DJ est aussi membre des collectifs Pute Deluxe et Almost 90, autant dire qu’il est suractif.
Le nippon Stuts a été marqué par les Américains A Tribe Called Quest, qui l’ont converti au hip-hop. Celui qui se rêvait rappeur a finalement composé et il semble s’amuser comme un petit fou derrière son sampleur MPC1000 à lancer des sons glanés aux quatre coins de la planète.
Autre artiste japonais, Taichi Mukai est également proche du hip-hop, avec des sonorités jazz ou electro. Il a été le chanteur d’une formation funk, Modio, avant d’entamer une carrière en solo. Un concert de FKA Twigs lui a révélé la direction musicale à prendre : l’ambient r’n’b, même si le jeune homme reste toujours très porté sur la j-pop.
Sa voix suave et profonde se marie parfaitement aux beats house et aux mélodies ensoleillées de sa musique : le Californien Channel Tres est là pour faire danser le public, tout en conservant sa nonchalance. Il cite volontiers Bobby Womack, Isaac Hayes ou Iggy Pop, parmi ceux qui influencent son rap à la cool. Et pour le côté house, une explication : toute sa famille vient de Chicago.
Est-ce utile de présenter Franz Ferdinand ? Quinze ans après leur premier album, les cinq Écossais (sans Nick McCarthy) prêchent toujours la parole rock, mais un peu plus futuriste. Philippe Zdar (Cassius) a teinté d’un peu d’electro leur dernier opus. Il est encore temps de réviser quelques titres de celui-ci, ou quelques classiques comme Take Me out, The Dark of the Matinée et Walk away.
Le duo que forment, en studio comme en ville, Ninja et ¥o-landi au sein de Die Antwoord est toujours aussi explosif musicalement que visuellement sur scène. Leur album The Book Of Zef annoncerait leurs derniers concerts, avant un changement radical. Sonorités rave, voix perchée et rythmiques trépidantes… chaque concert du duo sud-africain dégage une énergie folle. Rendez-vous en page 17 pour en savoir plus.
Delgres c’est le chanteur et compositeur Pascal Danaë, le batteur Baptiste Brondy et Rafgee, joueur de tuba et de sousaphone. Le trio acocquine le blues et les musiques créoles, la Louisiane et la Guadeloupe, à la recherche des peuples mis en esclavage. Une musique intrigante et profonde comme nulle autre.
Les Britanniques de Fat White Family viennent défendre leur troisième album, Serfs Up !, sorti il y a quelques semaines. Les frères Lias et Nathan Saoudi sont allés chercher l’inspiration du côté de l’industrielle et pluvieuse ville de Sheffield, patrie de Cabaret Voltaire et Arctic Monkeys. Leur son est plus sombre, moins électrique mais plus électronique.
Bruxelles, nouvelle capitale du rap francophone ? Après Roméo Elvis, Damso ou Caballero, voici Hamza. Le jeune homme aime les thèmes légers du rap (filles, drogue) et s’essaye à différents genres (trap, r’n’b, dancehall…). À tester sur scène au premier ou au second degré.
Potes de lycée, les Rennais de Columbine se sont faits connaître sur le Net avec leur clip Vicomte et des personnages plus vrais que nature, qui les ont fait passer pour des rappeurs bobos. Leurs textes sont à la fois poétiques et référencés (notamment le cinéma, leur première passion), plus matures que beaucoup d’autres figures du rap hexagonal.
SAMEDI 15
Il ne vient pas de Californie, mais d’Autriche. PressYes compose pourtant une pop psychédélique ensoleillée qui ferait la parfaite bande-son d’un road trip sur Highway 1, le long de la côte ouest. Le Viennois a construit son studio et glané de vieux instruments de musique pour enregistrer son album solo en analogique, On The Run. Il revendique une parenté musicale avec les groupes Foxygen ou the Lemon Twigs.
Pop, electro… Reims a depuis également sa place dans le rap game. Pire Mastaa a passé la moitié de sa vie dans la musique (il a 26 ans). Au sein du collectif 51Sang, il a publié la mixtape La Dose Volume 1 en 2012, avant sa mixtape solo Débordements cinq ans plus tard et son premier album en 2018. Ses textes, bruts de décoffrage, parlent de la rue et du quartier Chalet Tunisie. Adepte d’un rap old school, on a pu l’entendre au Cabaret Vert ou à la Cartonnerie.
Yahyel est de retour à la Magnifique Society. Repérés entretemps par le festival américain SXSW, ces aliens (yahyel en japonais) veulent se démarquer des autres musiciens japonais en créant une musique à visée internationale. Leur second album, Human, sombre et envoûtant, aura de quoi hypnotiser les festivaliers.
Née à Séoul puis ayant grandi à Tokyo, Yonyon cumule les casquettes : le jeune femme est DJ, organisatrice de concerts, animatrice radio et productrice de musique. R’n’b, rap, electro, bass music… à quoi ressemblera son DJ set ? Il devrait être aussi recherché que son look.
Modèle, journaliste, rappeuse, DJ… Tigarah a elle aussi plus d’une corde à son arc… Proche de Nekfeu, l’Entourage ou Orelsan, elle s’en démarque néanmoins par des productions très electro et des paroles dans sa langue natale, le japonais.
Ce Sud-africain a troqué sa planche de skate pour des machines et a quitté Durban pour Berlin. Muzi fusionne kwaito, trap, hyperbass, éveillant l’intérêt de Diplo, Damon Albarn ou Stormzy. Son éclectisme musical ne l’empêche pas de signer des titres épurés, produits avec peu de moyens mais terriblement séduisants.
Entre ses projets en solo, Sebastian compose pour Katerine (Magnum) ou Charlotte Gainsbourg (Rest) et collabore régulièrement avec Quentin Dupieux. Il a aussi participé à deux albums de Franck Ocean. C’est dire s’il aime travailler pour d’autres. Ce trublion electro de l’écurie Ed Banger a terminé son prochain album, huit ans après le précédent (Total). Il en délivrera peut-être quelques bribes au Parc de Champagne.
Ils chantent en anglais et ont pour influences M83, Phoenix ou Washed Out. Autant dire que The Fin est à l’aise dans la pop et l’indie rock. Du port japonais de Kobe ils sont partis s’installer à Londres, bien décidés à nager dans les eaux internationales.
À ne pas confondre avec The XX, XXX est un duo coréen formé par Kim Ximya (qui rappe en anglais et en coréen) et par le producteur FRNK. Leurs sonorités expérimentales et brutales, que ne renieraient pas Hudson Mohawke alliées au flow implacable de Kim, en font un projet singulier.
Rappeuse, actrice, photographe, styliste et poète, Sho Majozi est née en Afrique du Sud, est passée par le Sénégal, la Tanzanie et les États-Unis. Elle chante en xitsonga et en swahili sur des sonorités gqom (house sud-africaine), mbaqanga (musique zulu) ou r’n’b. Un efficace mélange de sons traditionnels et futuristes.
Les femmes se font une place de choix en Afrique, et pas seulement comme chanteuses. Kampire est DJ, on peut la voir en action sur Internet pour une fameuse Boiler Room enregistrée au festival Nyege Nyege (rendez-vous page 22), en Ouganda, d’où est originaire cette amoureuse de toutes les musiques africaines. Le public du festival electro Sonar a également pu découvrir sa sélection entre kuduro, soukous ou tropical bass.
Toujours en Afrique de l’Est, Muthoni Drummer Queen est une star de la musique urbaine à Nairobi. Une sorte de M.I.A. ou de Beyoncé kényane, dont le quatrième album, She, a été confectionné avec deux beatmakers helvètes GR! et Hook. Sur scène, la reine féministe déploie une énergie et des costumes magnifiques. À découvrir sans tarder, sur scène et en page 27 de ce numéro.
Les trois garçons de Wallows sont copains depuis le collège, leur premier album, Nothing Happens, vient de paraître. Basés à Los Angeles, ils confectionnent des mélodies entraînantes, influencés par l’indie rock et le punk des années 90. Peut-être que le chanteur-guitariste vous dira quelque chose, il joue le rôle principal de la série 13 Reasons Why.
Groupe à géométrie variable, Pond s’est formé en 2008 à Perth, en Australie, avec des membres de Tame Impala ou The Silents. Le collectif a publié un huitième album, Tasmania, qui perpétue le rock psychédélique qui a fait leur succès. Synthés années 80, vocoder, guitares électriques, basses funky… Pond nous transporte sans mal jusqu’à son île musicale multicolore.
Emma, dite Emmaï Dee, Arthur, dit La Bête, Thomas, dit Majnoun, Cyril, dit Maître Clap, et Mustapha, dit Mus sont Bagarre. Sur scène, ils dégainent les upercuts musicaux et mettent K.O. tous les genres. Rock ? Rap ? House ? Un peu de tout cela à la fois, chaque personnalité pouvant s’exprimer. Leur dernier délire, Kabylifornie, est un titre et un clip entre bled et skate.
Le duo belge Caballero & JeanJass s’est construit une sacrée réputation grâce à sa trilogie Double Hélice, en référence à quelques trilogies cinématographiques fameuses. Les deux trentenaires aiment créer des personnages et jouent aux rappeurs défoncés à la weed. Après quelques concerts, le duo a annoncé que chacun reprendrait (provisoirement) une carrière solo.
Le producteur autrichien Parov Stelar est le chantre, voire le créateur, de l’electro swing, soit l’énergie décuplée de deux genres que rien ne reliait, les jazz bands des années 30 et les DJ techno des années 2000. Sur scène, il est accompagné de musiciens, de quoi faire danser n’importe qui.
S-Crew, 1995, l’Entourage, puis en solo sous le nom de Nekfeu (le fennec), Ken Samaras a plusieurs vies artistiques à son actif à seulement 29 ans. Trois ans après son précédent album (Cyborg), il revient avec un nouvel opus intitulé Les Étoiles Vagabondes, bande originale du film du même nom. Ce fan de Tupac aimerait bien se tourner vers le septième art. Mais c’est encore derrière un micro qu’il est aujourd’hui le plus convaincant.
texte : Nicolas Dambre
photos DR