Temps précieux Pour la population active, le temps est devenu le luxe du moment. La situation économique et les développements informatiques concentrent toujours plus de responsabilités chez toujours moins de personnes, ce qui tasse au maximum les journées de travail de chacun. Par ailleurs, l’offre des formations et activités – notamment pour les enfants – remplit, parfois jusqu’au tropplein, les heures de loisirs. Sans parler des tâches domestiques et administratives, si personne ne les fait pour vous… Dans le présent numéro, Miles s’arrête donc un moment sur ce qui vaut la peine de prendre son temps. Car il est devenu bien clair que quand on n’a pas de temps, la seule manière d’en obtenir, c’est de le «prendre». Personne ne vous le «donnera». Le fil rouge qui traverse ce numéro est donc le temps. Celui qu’il faut à un bon vin pour mûrir, à une commande spéciale pour suivre les souhaits particuliers d’un client, à un horloger pour créer une montre qui calcule avec précision la mesure de ce temps… Si l’industrie permet depuis longtemps aux Maisons de luxe de produire des quantités de produits haut de gamme toujours plus importantes, les plus authentiques d’entre elles n’oublient jamais une production réduite de leur métier de base. Celui qui fait intervenir la main, la tête et le goût de l’homme. C’est à ces mains, ces têtes et ces goûts que nous rendons hommage ici. Tout le monde ne peut pas se permettre ce qu’il y a de meilleur. Mais en rêver procure parfois autant de plaisir que de posséder. Serge Vanmaercke
Photo cover: Jude Law © Eric Nehr
Miles n° 5 Une production de ProduPress SCA, Ave Général Dumonceau 56 1190 Bruxelles Tél. 02/333.32.60 Fax 02/333.32.10 Editeur responsable Alain Devos Ave Général Dumonceau 56 1190 Bruxelles
Rédacteur en chef Serge Vanmaercke Coördinateur général Alain Devos
André Glorieux, Graeme Hurst, Béatrice Thomas-Wachsberger, Anja Van Der Borgt, Serge Vanmaercke & Tony Verhelle
Secrétariat de rédaction Jean-Paul Adam, Piet Andries, Viviane De Kemel & Alain Devos
Photographes Tony Baker, Sébastien Mauroy & Eric Nehr
Redaction et collaborateurs Lay-out Xavier Daffe, Alain De Jong, Thijs Bert Baekelandt Demeulemeester, Jules Gevaert, et Alain Sevenne
Scanning et production Geoffroy Libert Chef de production Alain Sevenne Directeur marketing Vincent Dumont Directeur commercial Michel Mabille - MMAB Service publicité Bernard De Ridder
(bderidder@produpress.be Tél. 02/333.47.01) Myriam Merckx (mm@produpress.be Tél. 02/333.32.16) Comptabilité Patricia Capron (pc@produpress.be Tél. 02/333.32.36) Accueil Carine Lievens (desk@produpress.be Tél. 02/333.32.60)
3 Miles
SOMMAIRE
10
12
24
26
Wellness
Accessoires
8
High-tech
22
Livres
Goûts
Parfum
38
Rencontre Thierry Boutsen
44
Cars & Watches
‘Senna, mon seul ami en F1’
58
Haute Horlogerie Cartier
4 Miles
62
Louis Vuitton Commandes spéciales
66
De Chanel à Château
14
16
Design
Film
18
Musique
28
Portrait Jude Law
‘Je suis accro au sport’
34
Nouveautés Montres
52
48
L’Alfa Romeo de Mussolini
Culture Rolex
70
Mode
76
Hôtels & Restaurants
79 Agenda
82
Gentlemen’s Tips
5 Miles
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HIGHTECH
LE BEAU ET LE BON Tout outil d’électronique domestique se doit aujourd’hui de présenter une esthétique à la hauteur de la qualité technique qu’il recèle. Le plus souvent, ces outils ne sont plus seulement bons, mais aussi agréables à regarder.
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PRIMÉ Le moniteur LCD Acer S235HL a remporté le prestigieux iF Product Design Award 2012. Il est épais de 2,5 cm. Son socle argenté et ses boutons à diode intégrés, de couleur bleu glacier, lui donnent un style contemporain. Tous les ports sont situés dans le socle. www.acer.be
Prix conseillés : 1.499 € pour un 32 pouces, à p. de 1.999 €pour 40 pouces et à p. de 2.499 € pour un écran de 46 pouces.
TOUT POUR LUI La nouvelle gamme Loewe Connect ID de Loewe existe en 2 versions (avec ou sans enregistreur numérique DR+ intégré 500 Go), 3 formats (32, 40 et 46 pouces), et 12 combinaisons de coloris. Les 3 classes d’écran offrent l’expérience 3D en association avec des lunettes spéciales. Une qualité sonore de premier ordre et une palette illimitée de fonctions multimédias avec des apps uniques en leur genre caractérisent le nouveau Loewe Connect ID. Un réseau WiFi est disponible
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de série. Enfin, Connect ID est piloté non seulement à l’aide de la télécommande fournie, mais aussi via un iPad, avec l’app Loewe Assist Media et son guide électronique des programmes. L’intégration de nombreuses fonctions – décodeur, disque dur externe – permet au nouveau Loewe Connect ID d’économiser des matériaux et de l’énergie. Il pèse près de 5 kg de moins que son prédécesseur Loewe Connect. www.loewe.tv/be-nl
TABLETTE GÉANTE Cette tablette tactile SUR40 conçue par Samsung et Microsoft identifie les doigts, mains et objets. L’écran plat peut enregistrer 52 touchers à la fois et les traiter directement. Pratique dans l’enseignement, les administrations ou les banques par exemple. Prix de vente conseillé: 8.999 €. www.samsung.com
Miles
TECHNOSURF The Construct, un casque développé par Philips et O’Neill, est un des plus robustes actuellement sur le marché. Il est doté d’un arceau souple ainsi que de câbles et d’oreillettes qui ne risquent pas de se détacher. www.toaheadphones.com
PRÈS, PLUS PRÈS, AU PLUS PRÈS… Olympus présente le SZ-31MR avec un impressionnant zoom optique 24x dans une excellente qualité d’image (vidéos en Full HD et photos de 16 mégapixels en simultané). AF Tracking rapide, écran tactile lumineux et accès rapide à l’interface Live Guide qui permet de régler l’effet recherché en faisant glisser le doigt sur l’écran: arrière-plan flou, intensité des couleurs, luminosité… www.olympus.be
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MULTIFONCTIONNELS La série Satellite C de Toshiba comprend 6 modèles de 39,6 cm et 43,2 cm de diamètre en noir, blanc, rouge et gris métallisé. Equipés d’un écran TruBrite ® rétroéclairé par des diodes, ils restituent vidéos et images en HD. Un lecteur de DVD ou Blu-Ray et de cartes SD plus un éventail d’interfaces de données haut débit (USB 3.0 et WLAN) permettent un grand choix de stockage ou de téléchargement. www.toshiba.eu
WELLNESS
LE CORPS ET SES ACCESSOIRES A l’approche de l’été, les bonnes résolutions peuvent être sensiblement renforcées en gâtant le corps par des activités sportives et des accessoires de premier plan. START-UP VS VALEUR CONFIRMÉE L’un est archiconnu, l’autre à peine, mais tous deux redéfinissent le monde du vélo de sport en Belgique. D’un côté Sandman Bikes, de l’ex-moniteur de VTT Koen Viaene, lance un vélo novateur adapté à tout type de terrain grâce à ses pneus de 10 cm de large. De l’autre, le superchampion d’antan, Eddy Merckx, propose des vélos en fibre de carbone pour amateurs avertis et professionnels exigeants. Que ce soit dans un bois, à la montagne, sur la plage, durant une balade à vélo en ville ou à la campagne, le vélo Sandman s’adapte à tous les terrains, d’où son slogan : «Change trail, not bike». Sur une route pavée, par exemple, le vélo est à peine ralenti, selon son fabricant, tandis que les secousses seront ressenties comme une
vibration plutôt que comme des chocs aux siège, poignets et épaules. Voyez la vidéo sur YouTube. La gamme compte trois modèles de 2.450 à 3.950 €. Avec son cadre en titane, ses finitions travaillées et sa longue fiche technique, le Hoggar représente le produit phare de la marque. Eddy Merckx Cycles vise toujours le meilleur vélo possible pour chaque cycliste, individuellement. Aluminium pour la gamme AMX et fibre de carbone pour EMX. Eddy Merckx travaille avec les meilleurs fournisseurs pour atteindre la meilleure rigidité des cadres en carbone sans laisser de côté les sensations et la stabilité. Prix de ces
merveilles: de 2.195 € pour l’entrée de gamme à 7.995 € pour l’EMX-7, le nec plus ultra. www.sandmanbikes.com www.eddymerckx.com
STYLE ET QUALITÉ Tout a commencé voilà 10 ans déjà avec une collection hypertechnique de vêtements de ski confortables et performants. Au ski se sont ajoutés aujourd’hui les secteurs du golf et de l’outdoor. L’équipement vestimentaire Kjus est à l’image du modèle qui les présente en cette saison printemps/été 2012 : solide et léger. www.kjus.com
DÉMARCHE DE MASAI La construction en demi-lune de la semelle MBT contribue à activer les muscles et à améliorer le maintien du randonneur. Inspirée par la démarche des tribus Masai en Afrique, cette chaussure permet au talon d’entrer en contact avec le sol avec la plus grande douceur, tandis que le point d’équilibre et la semelle bombée garantissent un déroulement naturel et confortable du pied. Après une période d’adaptation inévitable, les articulations et le dos profiteront des effets bénéfiques de la chaussure. Le nouveau modèle Chakula GTX se moque des circonstances climatiques. Disponible en noir et en gris de la taille 35 à 43, il coûte 220 €. www.mbt.com
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ACCESSOIRES
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Les accessoires de la belle saison prennent des couleurs. Des lunettes de soleil aux shorts en passant par les montres fantaisie et surtout par les chaussures, les grandes maisons ont passé en revue toutes les nuances de l’arc-en-ciel.
SPORTIF SOBRE
LES MESSIEURS AUSSI Lancées en 2007, les chaussures FitFlop ont connu des débuts fulgurants. Il était conseillé aux femmes de les porter pour améliorer l’arrondi de leur fessier, faire travailler les muscles et améliorer le confort articulaire lors de la marche. Ces messieurs n’ont pas tardé à les adopter. Certifiées par l’American Podiatric Medical Association. www.fitflop.com www.apma.org
A côté des chaussures souples à picots en caoutchouc remontant de la semelle à l’arrière du talon pour plus de confort de conduite, Car Shoe – un label repris par le géant italien Prada – propose ces baskets sobres avec la touche colorée indispensable cette saison. www.carshoe.com
FAITS POUR S’ENTENDRE La marque de montres tendance ToyWatch – le concept store Colette à Paris a créé le buzz l’an dernier autour de ce garde-temps original – et le label pointu Italia Independent de Lapo Elkann, le dandy extravagant et petit-fils de Giovanni Agnelli (Fiat) décédé en 2003, présentent un coffret commun en édition limitée qui contient une paire de lunettes solaires Italia Independent et une montre Velvety de ToyWatch. www.toy-watch.it - www.italiaindependent.it
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CLASSIQUE SIQUE AGANT EXTRAVAGANT
Sur la plage et à la piscine, les petits garçons ne sont pas peu fiers d’être vêtus comme papa. Le short/maillot de bain est d’ailleurs la pièce d’habillement qui se prête le mieux à une tenue assortie. Vilebrequin a lancé l’idée dès 1971 à SaintTropez avec un short découpé dans une toile de spi. Le nom de la marque fait référence à la passion de son créateur pour l’automobile. Elle a pris de la couleur entre-temps et a monté en gamme gamme. www.vilebrequin.com
Egalement présentes dans l’écurie de luxe Prada, les chaussures anglaises glaises par excellence – Church – déclinent ent l’arc en ciel aux pieds des fanatiques. Le classique extravagant est décidément présent nt partout ! www.pradagroup.com www.pradag group.com
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CASUAL CHIC Assorties à des sandales et des foulards dans les mêmes tons, ces chaussures de loisirs de Louis Vuitton en toile Damier Masaï et cuir de veau ont également adopté la couleur pour terminer un look casual chic. www.louisvuitton.com
12 Miles
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TRICOLORE INTEMPOREL Un classique de la couleur adopté depuis des années par de nombreuses maisons : la chaussure de yacht. Ce classique le plus souvent tricolore est ici décliné par Clarcks, qui a baptisé son modèle Quay Port. www.clarks.co
Porteur de tradition horlogère et d’élégance intemporelle, le chronographe Capeland bat au rythme des moments précieux de la vie, entre authenticité et style. www.baume-et-mercier.com
Pour un catalogue ou une liste des points de vente : Tél : +31 (0)20 342 86 43, Fax : +31 (0)20 342 86 81 E-mail: info.benelux@baume-et-mercier.com
DESIGN
HIER ET DEMAIN
LE ROI DU SIÈGE Outre quelques pièces de mobilier, éclairage et objets de bureau, la spécialité de Vitra, c’est le siège. Cette Maison a même créé un superbe musée dessiné par Frank O. Gehry autour de cet objet essentiel du quotidien. Un siège de Vitra signifie
S’il est un mouvement qui a redonné de l’élan aux antiquités, c’est bien le mobilier et les objets design. Un heureux mélange de pièces contemporaines et anciennes dédramatise le côté guindé du total look de l’un ou l’autre. L’époque est au mélange des genres et des fonctions. 1291 €
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CUISINE ET TERRASSES Le belge Obumex est connu aux quatre coins de la planète pour ses cuisines contemporaines sur mesure. Il vient d’agrandir sa salle d’exposition, où il accueille désormais aussi des meubles de jardin, notamment Unopiu en exclusivité pour le pays. www.obumex.be
14 Miles
TAPIS PROPRE
souvent plus que ce qu’il donne à voir. Confort et technique de construction simple ou compliquée font des sièges Vitra non seulement de véritables pièces design, mais aussi des exemples parlants de la technologie de pointe du moment. Un de ses classiques à succès, la .03, a été dessiné par le Belge Maarten Van Severen. Son siège fait actuellement l’objet d’une exposition au Grand Hornu Images et la grande nouveauté de la Maison est le Waver de Constantin Grcic. Deux exemples d’une belle simplicité. www.vitra.com
Le spécialiste bruxellois Didden & Co distribue désormais le Smart Strand, une nouvelle gamme de tapis en fibre composée de 37% de biopolymère à base de maïs : cette matière première renouvelable permet la réalisation du premier tapis 100% nettoyable à l’eau et sans solvant… Tellement propre qu’on peut manger par terre. www.diddenco.com
GÉNIAL COPIEUR Il a observé les coques d’assise d’un classique d’Eero Saarinen, de Charles Eames et d’Arne Jacobsen. Il a superposé leurs contours et silhouettes pour créer un nouveau siège qui les représente tous les trois. Philippe Starck reste un génie. www.kartell.it
De 40 € à 80 €/m 2
N.C.
ÉCLECTIQUE Maître d’hôtel, couturier, animateur télé, présentateur d’événements… Gerald Watelet a plus d’une corde à son arc. Pour la deuxième fois, Costermans, un des antiquaires les plus anciens du Sablon, à Bruxelles, lui a demandé une installation à son goût. Jusqu’à fin mai. www.costermans-antiques.com
QUART DE SIÈCLE Née en 1987, la Maison Edra fête ses 25 ans. s. Pendant le récent Salone del Mobile à Milan, son n showroom a exposé quelques modèles phares dee ce quart de siècle, dessinés par les frères Campanaa (Corallo et Vermelha), Peter Traag (Sponge), ), Francesco Binfaré ou autres Ross Lovegrove. www.edra.com
15 Miles
FILMS
VIOLENCES ET TENDRESSE Il nous fait rêver, rire ou pleurer. Il nous effraie, nous révolte ou nous attendrit. Il nous fait découvrir les choses de la vie : notre vie, dont il s’inspire. Le cinéma n’est jamais que le reflet de notre vécu, de nos craintes ou de nos espoirs. Voici notre sélection DVD du printemps, entre violences et tendresse. LA SPLENDEUR DE L’ENNUI
PEU FRANÇAIS
A un âge où tout leur semble possible, trois adolescents vont commencer une grande aventure : l’aventure la plus périlleuse de leur vie dans une Wallonie en cinémascope avec des paysages à attirer des touristes du monde entier. «Les Géants» de Bouli Lanners a remporté beaucoup de prix : au festival de Cannes, au festival du Film francophone de Namur et aux Magritte du Cinéma. La version DVD comprend deux disques avec en bonus un making of tourné par les jeunes acteurs, un clip de Across The River du Gantois The Bonny King of Nowhere qui a écrit la bande son, une interview du réalisateur et un documentaire de plus de 50 minutes de Benoît Mariage, célèbre notamment pour ses contributions à l’émission culte de la RTBF, Strip-Tease. Les Géants – Bouli Lanners (O’Brother)
Otage de Talibans, la journaliste Elsa Casanova est menacée de mort. Une mission pour la libérer est confiée à une unité d’élite française. Film de genre rare en France. En bonus, focus sur un ancien commando, acteur dans le film. Forces Spéciales – Stéphane Rybojad (StudioCanal)
ENTÊTÉ Au mépris de tous les principes du baseball, un entraîneur met sur pied une équipe de laissés-pour-compte. En bonus, la version Blu-Ray évoque notamment le passage du livre de Michael Lewis au film, un portrait de Billie Beane, la composition de l’équipe… Moneyball – Bennet Miller (SPHE)
REMAKE Le classique de Sam Peckinpah (1971) est loin avec cette adaptation resituée et retravaillée, qui n’a donc plus rien à voir avec la précédente version. Commentaire audio du réalisateur, la question du remake et un guide déco de la maison des héros en bonus. Straw Dogs – Rod Lurie (SPHE)
LA PEUR Le réalisateur évite tous les clichés du film catastrophe. Bande son clinique, montage cru, images réalistes et interprétations brillantes (Matt Damon, Marion Cotillard, Kate Winslet, Jude Law, Gwyneth Paltrow…) créent une ambiance étouffante. La contagion sous toutes les coutures en bonus. Contagion – Steven Soderberg (WHV)
COLLABO
Plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n’apporteront pas l’eau au village. Une fable touchante du monde arabe avec un making of et une interview du réalisateur. La Source des Femmes – Radu Mihaileanu (Cinéart)
Un chef-d’œuvre d’André Delvaux (1979) réédité en DVD par la Cinematek, qui l’entoure d’une pochette comprenant des textes édifiants sur la collaboration et… l’amour. Femme entre chien et loup – André Delvaux (Cinematek)
DE L’EAU, SINON RIEN
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MUSIQUE
NOTES TOUS AZIMUTS Musique de film, musique baroque, world music, jazz ou envolées rock, pop ou folk… «De la musique avant toute chose», disait le poète. Parmi de grandes compositions et grands ensembles, quelques duos et beaucoup d’hommages…
LES PREMIERS DEBUSSY Ce CD comprend un choix d’enregistrements historiques proposé par le commissaire de l’exposition «Debussy, l’Art et la Musique» à Paris. Il permet d’écouter chanteurs, pianistes – dont Debussy lui-même – et chefs d’orchestre qui furent ses premiers interprètes. Un document rare pour entrer dans l’intimité musicale du compositeur. Album Debussy - Le compositeur et ses interprètes - Aeon
ENFIN Leur précédent album s’est vendu à 2 millions d’exemplaires. Après une tournée de 3 ans, voici la «deuxième» œuvre des Ting Tings, un duo qui n’a pas capitalisé sur le succès de la première. Très nouveau et tout bon. The Ting Tings – Sounds from Nowhereville – Columbia
PROMETTEURS Ce groupe anglais a été sélectionné pour Sound of 2012 par la BBC après ses concerts aux grands festivals d’outre-Manche. La salle du Bota a aussi aimé en février dernier. Americana, gospel, metal et musique classique : voilà pour les influences. Dry The River – Shallow Bed – RCA
HAUTBOIS BAROQUE Dès son apparition en Allemagne à l’époque du baroque, le hautbois français a remporté un grand succès dans les églises comme à l’opéra. De Telemann à Carl Philipp Emanuel Bach, il a séduit tous les compositeurs. German Baroque – Oboe Sonatas – Benoît Laurent – Ricercar
CENTENAIRE A l’occasion du 100 e anniversaire de la naissance de Kathleen Ferrier, voici un box de 14 CD et 1 DVD, regroupant ses enregistrements pour Decca, de Bach à Britten en passant par Mahler. La contre-alto anglaise est née en 1912 et décédée en 1953. Rares sont les artistes qu’on a autant continué à entendre à la radio et dont les disques continuaient à se vendre Kathleen Ferrier Centenary Edition – The Complete Decca Recordings – Decca
DÉLICE ORIENTAL Le timbre souple et mélodieux de cette diva tunisienne rend aussi bien hommage aux couplets ardus de l’Egyptienne Oum Kalsoum qu’il magnifie le souvenir des voix des stars libanaises Fairuz et Asmahan. Dorsaf Hamdani – Princesses du chant arabe – Accords croisés
FÉMINITÉ MÉDIÉVALE La Vierge Marie, idéal médiéval de la féminité, est le miroir inversé de la brutalité qui, au XIVe siècle, ravageait une Europe envahie par la peste. Ces polyphonies et chansons anglaises de la guerre de Cent Ans devaient être un baume sur bien des plaies… Deo Gracias Anglia – Polyphonies sacrées – Ensemble Céladon – Paulin Bündgen – Aeon
AMÉRIQUE PROFONDE Découverte joyeuse dans le folk américain : ce duo originaire de Nashville, Tennessee, est composé de John Paul White et Joy Williams : un ensemble qui modernise le genre. The Civil Wars – Barton Hollow – Sensibility
18 Miles
OUD PALESTINIEN VINGT ANS DÉJÀ Georges Delerue a composé le thème du «Mépris» de Godard en 1963. De la Nouvelle Vague à Hollywood (Platoon, en 1986), il fait preuve d’un éclectisme étonnant. Il est mort il y a tout juste 20 ans. Hommage. Georges Delerue – Musiques de films 1961 – 1992 – Emarcy
Musiciens palestiniens, le joueur d’oud Ahmad Al Khatib et le percussionniste Youssef Hbeisch nous offrent la vision d’un avenir musical oriental où luth et percussions semblent dialoguer. Al Khatib, Hbeisch – Sabil – Institut du Monde Arabe
MODERNITÉ RECYCLÉE James Mercer influence le paysage pop depuis près de 20 ans et avec les Shins depuis 1997. Une alliance harmonieuse entre des textes à la hauteur des meilleures ballades indie et une musique basée sur un bagage musical solide. The Shins – Port of Morrow – Aural Apothecary
GOÛTS RÉUNIS Un grand qui rend hommage à deux autres grands : François Couperin évoque dans ses Apothéoses à la fois Arcangelo Corelli et Jean-Baptiste Lully dans un travail qui lie la France et l’Italie à travers les Goûts Réunis. Francois Couperin – Apothéoses – Ricercar Consort – Philippe Pierlot – Mirare
D’IRAN ET D’AILLEURS Kayhan Kalhor joue ici d’un nouvel instrument réalisé pour lui: un shab kaman. Mariage parfait de musiques du monde et de musiques classiques contemporaines. Du frais pour les oreilles.
MELTING POT Le groupe Moussu T s’inspire du Marseille des années 1920 et 1930 en célébrant le melting pot qui y régnait. Diverses influences : du blues à la musique brésilienne en passant même par les opérettes. Moussu T – Empêche-nous ! – Le Chant du Monde
Kayhan Kalhor – I will not stand alone – World Village USA
ET TOUTES SES DENTS… A 81 ans, ce pianiste qui a inspiré Miles Davis et tant d’autres bonifie comme les meilleurs vins. Parmi les thèmes proposés, nombre de bandes son de films des années 1930 à 1950, voire de comédies musicales… Ahmad Jamal – Blue Moon – Jazz Village
TRADITION RENOUVELÉE
C’est à la polychoralité de la Renaissance et au «Baroque monumental» que Hervé Niquet dédie son nouvel enregistrement, en recréant les célébrations musicales dans la cathédrale de Santa Maria del Fiore de Florence.
Ces Canadiens restent confidentiels. Leur nouvel album est ancré dans la tradition folk tout en la transformant à l’intention des nouveaux fans de ce genre musical.
Alessandro Striggio – Mass for 40 and 60 voices – Le Concert Spirituel – Herve Niquet – Glossa
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VOCAL MONUMENTAL
MUSIQUE CARCÉRALE En juin 1933, supervisé par la Library of Congress, John A. Lomax entame un travail d’enregistrement sur le terrain dans la prison de l’Etat du Texas. Le trio anversois Golden Glove lui rend hommage. Golden Glove – A Prison Songbook – goldenglows.be/
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LIVRES
DES MOTS AUX PHOTOS Entre les romans ou études sans illustrations et les livres d’images où le texte ne pèse par lourd, l’édition contemporaine propose un juste milieu où l’écrit et le visuel se complètent en toute harmonie. ART IRANIEN
PHOTOS DE CINÉASTE Rappelons, à l’occasion de l’expo photos de Stanley Kubrick au Musée d’Art Ancien à Bruxelles, le premier ouvrage consacré aux archives du réalisateur. La filmographie complète de Kubrick y est présentée chronologiquement et sans texte, suivie d’un choix de photographies, accessoires, posters, illustrations, dessins, esquisses, correspondance, documents, scénarios, notes, calendriers de tournage, etc. Une interview du cinéaste sur CD accompagne l’ouvrage. The Stanley Kubrick Archives – Alison Cast (Taschen)
HISTOIRE ET PATRIMOINE Lancée en 2007 par Dexia et Racine, cette collection constitue une carte d’identité des 10 provinces belges à travers l’histoire et le patrimoine architectural, artistique et naturel du pays. Un volume entièrement consacré à la Région de Bruxelles-Capitale vient de s’y adjoindre avec des cartes topographiques remontant à la fin du XVIIIe siècle, plans, documents et photos, des plus anciennes aux plus récentes. La Région de Bruxelles-Capitale – Serge Jaumain (Racine)
UN ONZE EN QUESTIONS Enzo Scifo (né en 1966 à La Louvière), star d’Anderlecht et de l’équipe nationale, devenu entraîneur en 2001, parle du football belge avec une équipe de 11 interlocuteurs : des anciens équipiers, des entraîneurs, des joueurs actuels. Son équipe se compose notamment de Jan Ceulemans, Frankie Vercauteren, Georges Grün, Vincent Kompany, Georges Leekens, Paul Van Himst et Marc Degryse. Le Onze d’Enzo – Jean-Marc Ghéraille – La Renaissance du Livre
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COMME UN CHEF
L’attribution de l’Oscar du Meilleur film étranger au film «Une séparation» de l’Iranien Asghar Farhadi n’a pas assoupli l’attitude de Téhéran en matière de liberté d’expression, notamment artistique. Au moment même où paraissait, en mars, aux Editions Loco à Paris, un superbe ouvrage sur la photographie iranienne dans laquelle apparaissent notamment des images de Tahmineh Monzavi, les éditeurs ont appris l’arrestation de cette photographe et réalisatrice. Les charges retenues ne semblent pas très claires, selon les éditeurs. Monzavi s’intéresse aux dysfonctionnements dans les sociétés, notamment aux problèmes de la drogue ou de l’absence de domicile fixe pour certaines femmes iraniennes. Le livre regroupe par ailleurs le travail d’une quarantaine de photographes selon une organisation thématique qui porte un regard étonnant sur ce pays par trop méconnu chez nous. La Photographie Iranienne - Un regard sur la Création Contemporaine en Iran – Anahita Ghabaian Etehadieh – (Editions Loco)
Voici un cours de cuisine en images concocté par 18 grands chefs, dont Pierre Hermé et Ferran Adrià : sauces, soupes, viandes, poissons, légumes, pâtes, pains, pâtisseries… tout y passe. Plus de 500 recettes illustrées étape par étape. Comme un Chef – Ouvrage collectif préfacé par Pierre Hermé – (Larousse)
MAD MEN Voici un ouvrage sur la publicité américaine dans la presse des années 1950-60. Deux volumes se penchent sur le zénith du consumérisme américain. Ces indicateurs optimistes dressent un tableau fascinant du capitalisme dominant l’esprit des années 1950-60. Mid-Century Ads - Advertising from the Mad Men Era – Jim Heimann & Steven Heller (Taschen)
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GOÛTS
SAVEURS LÉGÈRES OU PRONONCÉES Le whiskey rare ou le cognac tout haut de gamme que nous présentons ici flatteront les papilles des amateurs de goûts prononcés. Liquide plus léger, un cocktail au thé et au cognac en surprendra plus d’un. Solide mais pas moins léger, le fromage de Hollande, lui, reste un classique à redécouvrir à l’apéro. Et puis le petit dernier de Jamie Oliver…
140 €
SO BRITISH ! Jamie Oliver a ouvert un nouveau restaurant Union Jacks dans un immeuble iconique de Renzo Piano, au cœur de Londres, à Central St Giles. Retour à une cuisine britannique, qualité en plus, dans un décor de cafétéria plus étudié qu’il n’en a l’air. Aujourd’hui, la modernité respire le goût d’antan. Visuellement et gastronomiquement… www.unionjacksrestaurants.com
COMME UN DIEU MONUMENTALE Sa forme existe depuis plus d’un siècle, mais Louis XIII lui donne aujourd’hui une nouvelle dimension digne de la réputation qu’il s’est forgée au cours du XXe siècle: le jéroboam d’une contenance 4 fois supérieure à celle d’une carafe traditionnelle. Chaque flacon est une œuvre unique des Maîtres Artisans de la Cristallerie de Sèvres. La carafe et son contenu sont protégés par un coffret en bois du même chêne utilisé dans la fabrication des fûts. Quatre verres de dégustation en cristal, conçus par le créateur Christophe Pillet, l’accompagnent. Non moins de 1.200 eaux-de-vie composent Louis XIII, dont la complexité persiste en bouche plus d’une heure après la dégustation. Prix de vente recommandé : 16.000 €. www.Louis-XIII.com
Thor est un des dieux nordiques les plus connus. Highland Park a baptisé ainsi ce single malt distillé en Ecosse là où la mer devient océan. Avec un taux de 52,1% d’alcool, le breuvage aux arômes fumés se révèle puissant, mais avec un cœur étonnamment tendre, dit-on. www.whiskeyofthegods.com www.highlandpark.co.uk
GOUDA VRIJDAG Tous les vendredis du 6 avril au 7 septembre a lieu le marché au fromage à Alkmaar. Depuis 1593, ce marché a lieu sur la Waagplein. On y découvre, marquées du sceau rouge caractéristique, les roues jaunes d’authentique Gouda de Hollande du Nord provenant du lait de vaches noires spécifiques. Folklore garanti. Goût authentique aussi. www.kaasmarkt.nl - www.rodezegel.be
RECETTE DE PRINTEMPS La recette de printemps proposée par Hennessy et les Thés Théodore à Paris : 50 ml de Fine Champagne, 50 ml de thé vert et 7 ml de sirop de sucre. Frotter le bord du verre avec du gingembre, shaker et servir avec une feuille de menthe. Le designer Mathieu Lehanneur a consacré la rencontre entre thé et cognac par la création d’objets de dégustation. www.hennessy.com - www.grouptheodor.com
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LES BELGES ET LE CIGARE Selon Cubacigar, l’importateur exclusif de Habanos, les volumes étaient en progression de plus de 4% l’an dernier par rapport à l’année antérieure. La valeur, elle, a même progressé de plus de 6%. En valeur, les Cohiba sont suivis par les Montecristo et les Romeo y Julieta. En volume, les Romeo y Julieta sont en tête devant les José L. Piedra et les Partagas. www.habanos.com
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Nous avons enfermé les arômes.
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PARFUMS
FRAGRANCES D’ÉTÉ COOL! On dirait que le concept «eau de toilette» a de l’eau dans le gaz. Nombre de maisons parlent simplement d’une «eau» pour la nouvelle saison. Une eau légère, une eau d’été, une eau de sport… Elles veulent traduire par là, la limpidité abstraite des fragrances proposées, à peine plus chargées que la fraîcheur de ce liquide divin sans lequel nul ne peut vivre. Vive l’eau ! 62-86 €
L’IRIS AUX HOMMES Signe distinctif du sillage de Dior Homme, et omniprésente ici aussi, la racine d’iris se présente dans sa variété toscane Iris Pallida, dans le nouveau Dior Homme Sport lancé pour la belle saison. Jude Law a à nouveau prêté son talent d’acteur au clip très Riviera qui accompagne la campagne de lancement de ce parfum à la fois reconnaissable et discret. Le créateur François Demachy y ose une nouvelle fois cette touche florale jadis réservée aux femmes à cause de son relent poudré. Il l’associe à la fraîcheur du cédrat de Sicile, au charme épicé du gingembre de Tanzanie et à la force boisée du cèdre de Virginie. Une belle réussite. www.dior.com
LE SPORT EN BOUTEILLE L’Allemand Boss commence à avoir de la bouteille en matière de jus pour hommes. Il le prouve avec Bottled Sport : agrumes en note de tête, fraîcheur en note de cœur et un fond aromatique boisé. Le tout véhiculé par son ambassadeur : le champion de formule 1 Jenson Button ! www.hugoboss.com
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MINIMALISTE ET INTEMPOREL 55-72 €
Outre une traditionnelle version saisonnière en Eau d’été, Issey Miyake crée de l’Eau d’Issey pour Homme une version Le Sport fraîche et boisée. Bergamote et pamplemousse, noix de muscade, racines de vétiver et de cèdre confèrent caractère et élégance à ce jus léger. 58-80 € www.isseymiyake.com
GLACIAL Yves Saint Laurent propose une Nuit de l’Homme Frozen Cologne, un citrus boisé ambré qui conjugue citron, mandarine et bergamote (hespéridés de la Cologne traditionnelle) à un accord glacé contrastant avec le cœur de poivre noir et de géranium, véritables notes signatures de La Nuit de l’Homme. Le vétiver et le cèdre, réchauffés par la fève tonka, sont ici enveloppés par le bois de Cachemire aux accents musqués. www.yvessaintlaurent.com 52-69 €
SIMPLE ET COMPLEXE
63-87 €
Autant la mode Chanel est réservée aux femmes, autant son secteur parfum se partage entre les sexes. S’il n’existe pas encore core d’équivalent masculin au légendaire N°5, 5, le flacon Allure et ses déclinaisons remportent tent néanmoins beaucoup de succès auprès des hommes… et des femmes des hommes qui le portent. Cette année, Chanel lance Allure lure Homme Sport Eau Extrême. Epicé boisé créé en 2004 sous la simple appellation Allure ure Homme, ce jus a connu quelques versions ons en Eau de Toilette Sport. Avec Sport Eau Extrême, Allure Homme propose cette saison son un jus nettement aromatique. Aux menthe, the, écorce de mandarine sicilienne et effluves ves camphrés du cyprès marocain, succèdent dent auge sclarée et poivre noir de Madagascar, car, derrière lesquels on devine un accord d de muscs blancs ainsi que la fève tonka surlignée née de santal lacté. Une composition complexe exe pour un résultat très simple. www.chanel.com
PATIENCE L’Eau du classique Habit Rouge de Guerlain doit faire son apparition à la fin de l’été. Le nez Thierry Wasser a créé ici un oriental frais inspiré de l’original de 1965. Pour ce faire, il a eu à l’esprit l’odeur d’une branche printanière de noisetier coupée, dont la fraîcheur végétale de la sève reflète celle de cette nouvelle eau. 53-72 € www.guerlain.com
GLACIAL BIS Attirante, sinon littéralement hot, L’Eau Froide de Serge Lutens surprend par l’audace de son nom. Mais la fragrance fait vite chaud au cœur des hommes et des femmes qui la porteront. Le créateur reste discret sur la composition pour en préserver la magie et la poésie. Encens de Somalie, quatre types de musc et quelques notes aquatiques… www.sergelutens.com 70-102 €
PATCHOULI, TABAC ET BERGAMOTE… Les frontières ont beau s’estomper entre les parfums «typiquement» masculins et féminins, le muguet ou la violette resteront toujours l’apanage des femmes. Mais les dames, elles, s’essaient depuis longtemps aux parfums de monsieur. Les quatre grandes familles olfactives typiquement masculines de jadis – aromatiques (fougères), boisés, hespéridés (fruités) et orientaux – envoient donc toujours leurs émissaires en sous-familles dans des compositions que des machos pur-sang trouveraient par trop borderline à cause d’un peu de floral, par exemple… Parmi ces émissaires, les notes de tabac, de patchouli et de bergamote séduisent tout particulièrement ment cet été, installant le mode végétal sur ur un trône royal. Le patchouli lui, ui, fait partie des boisés. sés. Il entre aujourd’hui ui dans la composition on de Gucci Guilty et A Men Pure Shot de Thierry hierry Mugler. Originairee d’Indonésie et de Malaisie, laisie, le patchouli reste ste un 70 € mot mystérieusement ement classe et très associé socié aux hippies d’antan. tan. Comme il n’a rien n à voir avec le tabac des meilleurs cigares, le tabac de parfumerie ne provient ni de Cuba ni de République dominicaine. 56-76 € Son absolue (extrait), suave, poudrée et miellée, obtenue par extraction aux solvants volatils, est utilisée à l’état de traces seulement, en raison de la présence de nicotine qui n’est pas faite pour déplaire aux hommes. Cette saison, on retrouve notamment les notes tabac dans Only the Brave Tatoo de Diesel et dans Spice Bomb de Victor & Rolf. La bergamote, enfin, est un classique hypermasculin. Elle fait partie de la variété de citrons et d’oranges rassemblés sous l’appellation ation «agrumes», qui font partie à leur tour de la famille olfactive des hespéridés. A découvrir entre autres cet été dans Solo de Loewe, Legend de MontBlanc ou AvantGarde de Lanvin. 60 € (limited edition)
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PORTRAIT JUDE LAW, DE DIOR À TOLSTOÏ
UN HOMME NOUVEAU Entre la mise en boîte du deuxième épisode de Sherlock Holmes l’hiver dernier et le tournage d’Anna Karenine à l’automne prochain, Jude Law (39 ans) trouve encore le temps de figurer dans un spot réalisé par l’audacieux James Cameron Mitchell (Shortbus) pour Dior Homme Sport et de nous accorder une interview. PAR BÉATRICE THOMAS-WACHSBERGER ET SERGE VANMAERCKE PHOTOS : ERIC NEHR FOR CHRISTIAN DIOR PARFUMS.
S
ienna Miller – la partenaire sentimentale à laquelle il est toujours revenu depuis son divorce d’avec la mère de ses trois enfants, Sally Frost – est finalement enceinte d’un autre. La filiale britannique du groupe News Corp, qui publiait News of the World, lui a finalement versé l’équivalent de 156.000 € de dommages après l’affaire des écoutes dont lui et son ex-femme ont été victimes. Et plus que jamais, Jude Law s’implique dans Peace One Day, une organisation en faveur de la paix dans le monde. Voilà l’actualité qui entourait un des hommes les plus séduisants d’outre-Manche au moment de notre rencontre. N’attendez pas de Jude Law qu’il s’étende sur sa vie privée. Les tabloïds anglais s’en chargent. Et sa vie professionnelle est suffisamment riche pour remplir une matinée de conversation. Nous voici face à un homme qui s’investit avec le même bonheur dans l’action humanitaire, des films d’auteurs, des succès de foule et des spots publicitaires… Son rôle dans Anna Karenine, le nouveau film de
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Joe Wright qui sort cette année, est très éloigné de celui du Dr Watson dans Sherlock Holmes... «Je n’avais jamais lu de livre de Tolstoï, dont Tom Stoppard, un écrivain vraiment incroyable, a fait l’adaptation pour le cinéma. Que ce script ait été inspiré ou non d’un grand roman de Tolstoï, Stoppard a écrit un scénario extraordinaire sur l’amour, les relations humaines et la manière dont nous les gérons. Et Joe Wright a souhaité me faire jouer mon rôle d’une manière très caricaturale, ce qui fut une occasion supplémentaire de me diversifier et d’essayer quelque chose de nouveau. Je ne peux pas vous en dire plus, car je n’en ai pas l’autorisation, mais nous avons tourné tout le film dans un seul lieu. Dans un style légèrement impressionniste. Très peu conventionnel.» Malgré la présence prononcée de la fleur d’iris, Dior Homme Sport est ce qu’on continue d’appeler un parfum «masculin». Très peu conventionnel également… Or dans tout ce qui entoure le paraître de l’homme – mode, soins, accessoires –, des mots comme virilité ou masculinité deviennent
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PORTRAIT JUDE LAW, DE DIOR À TOLSTOÏ
LE CLIP DIOR Mis en scène par le réalisateur américain John Cameron Mitchell (Shortbus en 2006 et Rabbit Hole avec Nicole Kidman en 2010), le road trip Dior Homme Sport impose un rythme d’enfer. En voici quelques images. Les photos de la campagne sont du grand photographe allemand Peter Lindbergh.
SES GRANDS RÔLES AU THÉÂTRE... ‘Mort d’un commis voyageur’ d’Arthur Miller (1993) ‘Les Parents terribles’ de Jean Cocteau (1994) ‘Dommage qu’elle soit une putain’ de John Ford (1999) ‘Dr Faust’ de Christopher Marlowe (2002) ‘Hamlet’ de William Shakespeare (2009) ‘Anna Christie’ d’Eugene O’Neill (2011)
... ET AU CINÉMA ‘Wilde’ de Brian Gilbert (1997) ‘Minuit dans le jardin du bien et du mal’ de Clint Eastwood (1997) ‘eXistenZ’ de David Cronenberg (1999) ‘Le Talentueux M. Ripley’ d’Anthony Minghella (1999) ‘A.I. Intelligence Artificielle’ de Steven Spielberg (2001) ‘Aviator’ de Martin Scorsese (2004) ‘Alfie’ de Charles Shyer (2004) ‘My Blueberry Nights’ de Wong Kar Wei (2007) ‘Sherlock Holmes’ de Guy Ritchie (2009 - 2011)
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‘JE SUIS D’AVIS QUE CHACUN DOIT AVOIR UNE CONSCIENCE SOCIALE’
des concepts de plus en plus subtils, mais aussi de plus en plus flous… Jude Law semble être l’incarnation parfaite de cet homme contemporain à la fois masculin et touchant.. N’est-ce pas justement l’image qui vous colle à la peau ? Au deuxième semestre de l’an dernier, j’ai tenu un rôle dans Anna Christie, une pièce écrite par Eugene O’Neill en 1921 qui m’a ouvert les yeux au sujet des connotations de virilité liées à l’image de l’homme. Mat, mon personnage dans cette pièce, était un homme incroyable. A bien des égards, il a choqué certaines femmes et certains hommes dans le public, car il était impitoyable dans ses opinions comme dans ses prouesses physiques. Tout en lui se résumait à je vais te battre, je vais te tuer, je t’aime, je vais te posséder. Il utilisait sa supériorité physique comme un moyen d’asseoir son pouvoir. Et en même temps, une multitude d’hommes et de femmes avec qui je parlais de la pièce se demandait, presque sur le ton du regret, pourquoi les hommes ne sont plus comme ça. Mat, c’est un homme, un vrai. Il y a aujourd’hui une telle confusion des genres. Les hommes ne savent plus toujours comment rester fidèles à eux-mêmes. Cette pièce d’Eugene O’Neill date du début du siècle dernier et elle a joué un rôle de précurseur dans la problématique des femmes battues. A l’opposé de ce rôle engagé au théâtre, vous avez tourné un rôle plus glamour dans le spot TV enregistré pour Dior avec James Cameron Mitchell. James est un personnage… mais ça ne m’a pas gêné. Il est arrivé plein d’enthousiasme et de bonne humeur, il savait ce qu’il devait obtenir et l’obtenait avec précision. Nous avons passé de très bons moments ensemble. Un des ingrédients déterminants de Dior Homme Sport est l’iris, un mot et un nom qui ne vous sont pas inconnus… C’est le prénom de ma fille, qui a 12 ans aujourd’hui. Toute association de ces quatre lettres me fait chaud au cœur, car ce nom-là, cette fleur-là, a toujours constitué une facette très forte de ma vie. Donc, bien sûr, elle semblait posséder une charge symbolique et s’appliquer merveilleusement à moi en cette occasion. A quoi ressemble une journée idéale pour vous ? A une belle journée. Pas nécessairement une journée d’été, mais une journée avec un ciel sans
nuage. Il n’y aurait aucune obligation de se dépêcher, aucun emploi du temps. Je prendrais un bon petit-déjeuner et tout ce que je voudrais porter ce jour-là serait propre et repassé. Je ferais mon rituel de toilette et de bien-être. Je m’entraîne très dur. Environ une heure par jour. Je le fais depuis des années, et j’aime ça. Maintenant, je suis devenu accro. Habituellement, je mélange la boxe, les exercices cardiovasculaires, la course à pied, un peu de yoga, un peu de levée de poids, toutes sortes de sports. Quand j’ai joué dans Anna Christie, j’ai changé mon régime, soulevé des poids pendant 12 semaines et pris près de 6,5 kilos de muscles. Et pour poursuivre ma journée idéale, je monterais dans une magnifique voiture – il y a tant de voitures que j’aime : l’Aston Martin cabriolet de 1961, la Porsche Carrera de 1970, j’ai une Mercedes SL magnifique sans toit... – et me rendrais à un fantastique déjeuner en présence de tous mes amis, où nous pourrions parler pendant des heures. Et puis, peut-être que j’irais assister à un concert. Peut-être que j’irais danser. Ce serait une journée bien, tout simplement. Qu’est-ce qui vous va bien ? C’est une question intéressante, car je dois souvent changer de silhouette pour mon travail d’acteur. Pour Anna Christie d’Eugene O’Neill, j’ai dû me muscler sérieusement, car pendant 15 ans, le personnage avait approvisionné en charbon la salle des machines d’un bateau. J’ai donc suivi un régime spécial et pendant 10 semaines, j’ai soulevé des poids et tenté de changer la forme de mes épaules, etc. Bien entendu, ça a radicalement changé mon allure pour porter un costume ! Avant, j’étais assez fluet. J’aurais peutêtre ajouté une petite pochette ou une écharpe à mon costume. Mais ces derniers temps, j’ai dû revoir les choses et adopter une coupe de costumes légèrement différente. En ce moment, j’aime porter des costumes et des cravates un peu plus confortables. Et je suis de plus en plus conscient du fait que porter des vêtements confortables que j’aime est du plus bel effet. Votre rôle en 1999 dans Le talentueux M. Ripley, basé sur un roman de Patricia Highsmith qui se déroule sur la Côte d’Azur, vous a-t-il inspiré pour votre personnage dans le clip ? Nous en avons discuté avec James Cameron Mitchell. Mais j’ai été tout autant inf luencé par des films d’Hitchcock des années 1960. L’ambiance Gatsby, également. A vrai dire, je n’ai pas été inf luencé par un film en particulier, 31 Miles
PORTRAIT JUDE LAW, DE DIOR À TOLSTOÏ
‘LES ARTISTES SONT DEVENUS DES GENS TOUT CE QU’IL Y A DE NORMAL’
mais bien plutôt par une ambiance qu’évoquent les photographies, l’histoire de l’hôtel du Cap et le festival de Cannes des années 1950 et du début des années 1960. Vous appréciez ces décennies en particulier ? Bien sûr, il y a quelque chose d’intéressant dans cette époque où glamour et art ne faisaient qu’un, où les gens avaient une perception déifiée et idéalisée des stars de cinéma et des artistes. Le cynisme règne aujourd’hui, de même que ce besoin de ramener les artistes à un niveau plus terre à terre. On permettait aux artistes d’exister dans une sorte de monde fantastique, loin des contraintes de la vie quotidienne. Ils célébraient leur glamour, leur talent, leur spécificité, en profitant de leur liberté d’artistes. Ces 10 ou 15 dernières années, le besoin de faire des artistes des personnes ordinaires a peut-être légèrement entaché le glamour de cet univers. Au cinéma et en musique, les années 50 et 60 furent une période très riche. Je suis fan d’Hitchcock et de Cary Grant. Je suis également un grand admirateur de Jean-Paul Belmondo et d’Alain Delon. Quant à la musique, mes goûts sont vraiment éclectiques. J’ai toujours aimé Bob Dylan, les Beatles et les Stones, bien sûr. Mais j’aime tout autant écouter Coltrane et du jazz. Certains de vos personnages ont-ils eu un impact sur votre vie personnelle ? Vous savez, j’ai une vraie foi en la vie : on doit essayer d’apprendre, de changer, de s’améliorer. Que
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cela vienne de soi-même, des gens avec lesquels on passe du temps, ou même de ses personnages. Je suis bien sûr passé par différents états d’esprit, différentes relations avec ma personne physique. Parfois, j’ai été aidé par les personnages que je jouais, parfois simplement par ce qui attirait mon attention. Et je sens que quelque chose de nouveau se dessine. Ou que je suis au beau milieu d’une étape. J’emménage dans une nouvelle maison dans laquelle je vais probablement vivre jusqu’à la fin de ma vie. C’est un choix particulièrement important… Pourquoi faites-vous ce métier ? Sans cesse, je me pose la question. Il m’est arrivé de m’en réveiller la nuit. Car je possède aussi une conscience sociale. Et j’ai la prétention de dire qu’il est important que tout le monde en ait une. Mon engagement dans l’organisation Peace One Day, par exemple, m’a été inspiré par les convictions de son fondateur, le réalisateur Jeremy Gilley, qui est un ami de longue date. Il utilise le médium filmique pour convaincre. Pour moi qui suis actif dans le cinéma, il est essentiel de pouvoir me rappeler que le film peut également servir des causes importantes. A 20 ans, je trouvais tout ce que je vivais extraordinaire : j’étais acteur et en plus, j’étais payé pour l’être. Mais les chapitres de la vie passent très vite. A un moment donné, chacun se pose des questions à propos de ce qu’il fait. Notamment lorsqu’on passe par des épreuves difficiles.
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LA SCIENCE D’UNE PEAU PLUS BELLE
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SALONS HORLOGERS SIHH & BASELWORLD
TIC TALK
Le Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) s’est tenu en janvier à Genève et Baselworld a eu lieu à Bâle au mois de mars. Les deux principaux salons horlogers du monde sont derrière nous. Le moment est donc idéal pour faire le point sur les nouvelles tendances en matière d’horlogerie. Spécialement destinés au marché européen, les montres squelettes, les cadrans gris et bleus ainsi que les montres à dateur et tourbillon y tenaient la vedette, sans oublier les complications, que l’on voit apparaître de plus en plus sur les montres pour dames. PAR ANJA VAN DER BORGHT
LES TOURBILLONS INVISIBLE Avec la «Lange 1 Tourbillon Perpetual Calendar», A. Lange & Söhne crée le modèle le plus compliqué de sa gamme. Il s’agit aussi d’une montre originale, puisque le tourbillon n’est pas visible par une fenêtre pratiquée dans le cadran, comme de coutume, afin de ne pas nuire à la lisibilité des autres fonctions. Outre les fonctions standard, cette Lange est dotée d’un tourbillon avec mécanisme stop-seconde, d’un calendrier perpétuel avec affichage «grande date», d’un affichage du jour de type rétrograde, de l’affichage du mois, d’un indicateur d’année bissextile, de l’affichage des phases de lune et d’un indicateur jour/nuit. La réserve de marche est de 50 heures. www.lange-soehne.com
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PIONNIER Le Duomètre à Sphérotourbillon de Jaeger-LeCoultre est une vraie prouesse technologique. Il s’agit du premier tourbillon commercialisé qui, grâce au mouvement Dual-Wing, peut être ajusté à la seconde près. Le mouvement dispose d’une double source d’énergie : la première pour les heures et minutes, la seconde pour les complications. Une révolution dans l’univers des tourbillons multiaxes. www.jaeger-lecoultre.com
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RECORD Vacheron Constantin complète sa gamme tourbillon avec la Patrimony Traditionnelle 14-day Tourbillon, qui propose une réserve de marche de 14 jours, ce qui est un record pour un mouvement tourbillon. Les aiguilles des heures et des minutes sont légèrement décentrées, pour mieux faire admirer le tourbillon. www.vacheron-constantin.com
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MORCEAUX DE BRAVOURE
AU 1/1.000e DE SECONDE Montblanc a travaillé deux années durant au développement d’un chronographe bi-fréquence. Jusqu’à présent, seul TAG Heuer était parvenu à commercialiser (l’an dernier…) – un tel chronographe, précis au 1/1.000e de seconde. Aujourd’hui, la TimeWriter II Chronographe Bi-Fréquence Bi Fréquence de Monblanc réalise elle aussi cette prouesse. www.montblanc.com
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ULTRAPRÉCISE La toute nouvelle Breguet Classique Chronométrie 7727 est le fruit des recherches constantes menées par Bréguet pour parvenir à mesurer le temps avec le plus d’exactitude possible. Cette montre en or rose fonctionne, comme le chronographe Type XXII lancé voici 2 ans, à une fréquence de 10 Hz. Pour une montre non chronographe, c’est une première. La haute fréquence permet, sur une montre mécanique classique, d’obtenir plus de précision et une meilleure stabilité de marche. L’utilisation de silicium pour de nombreux composants fait que les ondes magnétiques émises par les GPS et autres téléphones portables n’ont pas d’influence sur le fonctionnement de la montre. Le sommet de la précision ! www.breguet.com
✪✪✪ PRIX CONSEILLÉS COMPLICATION POUR DAMES
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De plus en plus nombreuses sont les marques qui proposent de petites complications sur des montres pour dames. Patek Philippe se situe ici à l’avant-garde : il lance la Ladies First Perpetual Calender, une grande complication pour dames. Le mouvement 240 Q a permis d’utiliser un boîtier ultramince, plus élégant sur un poignet féminin. www.patek.com
✪ À PARTIR DE 2.500 € ✪✪ À PARTIR DE 7.000 € ✪✪✪ À PARTIR DE 30.000 € Toutes les catégories de prix mentionnées demandent à être confirmées par les vendeurs, tous les prix n’étant pas définitifs à l’heure où nous mettons sous presse.
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SALONS HORLOGERS SIHH & BASELWORLD
HAUT DE GAMME TRADITION ARTISANALE Chez Hermès aussi, on a eu l’idée de recourir à la marqueterie de paille sur un cadran de montre, après que cette technique tecchnique eut été utilisée dans da le cadre de la réédition de quelquel ques meubles emblématiques emblématiqu ues de Jean-Michel Frank. Les deux nouvelles montres Arceau – chacune rehaussée d’un motif motif différent en marqueterie marqueteriie de paille – ont imposé une véritable miniaturisation de cette technique, tecchnique, inconnue dans l’univers l’univers du meuble. www.hermes.com
CADRAN DE PAILLE Chaque année, Cartier rend hommage à une technique artisanale oubliée dans sa collection «Cartier et les Métiers d’art». Cette fois, la maison française s’est intéressée à la «marqueterie de paille», une technique décorative qui utilise la paille en lieu et place du bois fin et qui a surtout été utilisée au XVIIe siècle, notamment dans la fabrication de meubles. Jamais encore ce procédé n’avait été utilisé en horlogerie. Avis aux amateurs d’originalité. www.cartier.com
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© Vincent Wulveryck © Cartier 2011
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SPINELLE BRILLANT Voici 5 ans, Girard-Perregaux a présenté sa «Tourbillon sous trois Ponts d’or» – son modèle emblématique de 1889 – dans une version à trois ponts en saphir. Cette année, la manufacture suisse a opté pour des ponts en spinelle, un minéral proche du saphir et qui, par son aspect transparent, met en valeur le fonctionnement du tourbillon. www.girard-perregaux.com
✪✪✪ NOIR, C’EST NOIR… OIR… Panerai met cette année l’accent ’accent sur la céramique, en ce qui concerne oncerne les matériaux du moins. C’est ainsi que la marque italienne nne propose, avec la «Tuttonero ro Luminor 1950 3 Days GMT T Automatic Ceramica» (44 mm), une version céramique de e sa Luminor 1950, équipée d’un un bracelet en céramique noire. ire. Même le mouvement et d’autres ’autres détails comme la protection on de couronne caractéristique sont traités en noir sur ce modèle. èle. www.panerai.com
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FAÇON TOM CRUISE Les montres Miramar de la collection Top Gun d’IWC doivent leur nom à une base aérienne en Californie où sont entraînés les meilleurs pilotes («Top Gun») de l’US Marine Corps. Rien d’étonnant dès lors à ce que ces modèles adoptent un style militaire… Le Pilot’s Watch Chronograph Top Gun Miramar est doté d’un affichage des heures et des minutes qui s’inspire des montres militaires de la Deuxième Guerre mondiale et reçoit un bracelet OTAN très tendance. www.iwc.com
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MONTRES SQUELETTES PLUS CHER QUE L’OR
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La Royal Oak d’Audemars Piguet souffle ses 40 bougies. Ce modèle, qui a aujourd’hui accédé au rang d’icône, a frappé de stupeur le monde de l’horlogerie en 1972 par son boîtier de 39 mm, gigantesque pour l’époque, mais aussi parce qu’il s’agissait de la première montre en acier coûtant quatre fois le prix d’une Rolex automatique en or. Spécialement pour cet anniversaire, la manufacture en décline de nouvelles versions dont l’Openworked Extra-Thin Royal Oak Tourbillon 40th Anniversary Limited Edition en platine. www.audemarspiguet.com
TOUJOURS PLUS MINCE Piaget, le spécialiste des montres extra minces, propose cette année l’Altiplano Skeleton Ultra-Thin, qui signe un double record. Primo, à 5,34 mm d’épaisseur, il s’agit de la montre squelette automatique la plus mince du monde. Secundo, son mouvement squelette automatique est lui aussi le plus mince du monde : 2,40 mm. www.piaget.com
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RÉSOLUMENT DIFFÉRENTES CLASSIQUE CONTRE MODERNE Raymond Weil a offert à sa Freelancer, le best-seller de la marque, un look moins classique et plus osé qui combine le noir et le rouge. Les amateurs d’automobiles apprécieront que cette Freelancer Urban Black soit équipée d’un tachymètre. www.raymond-weil.com
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UNE GRANDE FAMILLE
GOLDEN EYE
Alors que la version 42 mm de l’Admiral’s Cup, le vaisseau amiral de Corum, n’existait ait auparavant que dans une unique version à trois aiguilles et petite seconde, la marquee des montagnes neuchâteloises en déclinee trois variantes avec, respectivement, un chronographe, un calendrier annuel et un tourbillon... / www.corum.ch
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Omega a inventé un procédé pour fixer l’or massif 18 carats à la céramique. Le résultat, c’est le Ceragold™, qui a été appliqué à l’Omega Seamaster Planet Ocean Chronograph Ceragold, entre autres exemples. Cela a permis de créer une lunette en céramique à chiffres et coque en or. Ajoutez à cela un boîtier en or rose de 45,5 mm et vous comprendrez que ce chronographe est un vrai bijou. www.omega.com
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DOUBLE ROTOR DOUB Co Comme om mme me son nom nom le le laisse laisse supposer, la Perrelet P Peripheral Double de deux rotors. Dans les montres Dou uble Rotor est es t équipée é des d années é 90, 90 ceux-ci ce cii tournaient tto naient i t encore enco e de façon centrale, mais Perrelet, qui fait régulièrement assaut d’inventivité, propose cette année une variante dont le rotor arrière est couplé à un anneau tournant à l’avant qui gravite autour de la montre et fonctionne comme un deuxième rotor. www.perrelet.com
AUTOUR DU MONDE… NDE… Avec la Oyster Perpetual Sky-Dweller, ky-Dweller, la nouveauté de la gamme Oyster, Rolex présente pour la première mière fois un modèle avec deuxième me fuseau horaire, qui proposee aussi un calendrier annuel qui faitt la distinction entre mois de 30 0 et 31 jours, ce qui n’impose d’ajuster ster la date qu’une fois par an, à la fin du mois de février. Le tout ut est logé dans un boîtier élégant, gant, comme de coutume chez Rolex. olex. www.rolex.com
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RENCONTRE THIERRY BOUTSEN HOMME D’AFFAIRES
HAUT VOL En 1999, un grave accident aux 24 Heures du Mans a mis un terme à la carrière de Thierry Boutsen en tant que pilote automobile. Celui qui a remporté trois grands prix n’est alors pas resté les bras croisés et s’est lancé dans les affaires. Aujourd’hui, Boutsen Aviation est devenu une référence sur le marché des jets d’affaires. Nous avons rencontré Thierry dans son fief de Monaco pour parler du passé et du présent. TEXTE : ALAIN DE JONG PHOTOS : SÉBASTIEN MAUROY
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’est chez lui, à Monaco, que nous rencontrons Thierry Boutsen. Il nous a donné rendez-vous dans les bureaux de Boutsen Aviation, rue Grimaldi, dans le vieux port de Monte-Carlo, près de la chapelle Sainte-Dévote. Un endroit mythique dans l’histoire du sport automobile : à quelques dizaines de mètres seulement est donné chaque année le départ de la course de formule 1 qui, encore de nos jours, est celle qui parle le plus à l’imagination. Pour quelques jours, le charme et la quiétude de ce petit coin de Principauté cèdent la place au fracas des moteurs, à la folie médiatique et à la frivolité de la jet-set gravitant autour de la catégorie reine du sport automobile. Ce n’est donc pas par hasard que Thierry Boutsen s’est installé ici, après une carrière de pilote bien remplie. «En fait, j’habite ici depuis 1984», nous explique le dernier Belge à avoir remporté un grand prix. «J’étais donc déjà installé en Principauté lorsque j’ai accédé à la formule 1. Ce choix a été inspiré non seulement par un climat plus agréable, mais aussi par une pression fiscale bien moins élevée qu’en Belgique… Aujourd’hui, je suis toujours Belge à 100%, mais c’est à Monaco que je me sens chez moi. C’est ici que vit ma famille et d’ici que je m’occupe de mes affaires.» Vos bureaux sont aménagés de façon sobre et élégante. Et c’est sans doute pour ça qu’il est impossible de ne pas remarquer la Williams de formule 1 accrochée au mur à côté de l’entrée ainsi que les casques d’Ayrton Senna et de vousmême, posés sur l’armoire la plus proche de votre bureau. Thierry Boutsen éprouverait-il quelque nostalgie ? Vous savez, ce sont à peu près les seuls souvenirs qui me restent de cette époque. La Williams, c’est la voiture avec laquelle j’ai gagné mon premier grand prix, au Canada, en 1989. A l’arrivée, j’ai supplié Frank Williams, qui était alors le patron du team, de pouvoir conserver cette voiture. Mon vœu a été exaucé et j’en suis évidemment très heureux : cette première victoire reste un moment marquant de ma carrière. Mais ce n’est rien de plus qu’un beau souvenir… Même chose pour ce casque d’Ayrton Senna, qui a en fait été mon seul vrai ami en formule 1. Nous nous fréquentions beaucoup, que ce soit dans les paddocks ou dans la vie. Aujourd’hui, je n’ai pas d’autres voitures, casques ou vêtements. Tout ce que j’avais, je l’ai donné à des sponsors, à des amis ou à des fans. Je n’ai pas
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l’âme d’un collectionneur, y compris dans ma vie privée. Et je ne suis pas très attaché aux choses matérielles… Après votre accident de 1999, vous avez mis un point final à votre carrière de pilote. Vous n’avez jamais envisagé un come-back ? Ne fût-ce que pour accrocher les 24 Heures du Mans à votre palmarès… Non. J’avais déjà décidé auparavant que ces 24 Heures de 1999 seraient ma dernière course. Bien sûr, il aurait été agréable de terminer ma carrière par une victoire dans la Sarthe. En 1999, j’en étais à ma 10e participation et j’avais déjà été en tête de la course à 7 reprises. Mais à chaque fois, la malchance ou un pépin stupide s’en est mêlé. Cela étant, je dois dire que les choses se présentaient très bien avec Toyota en 1999. Au moment de l’accident, nous étions en tête. Hélas, ma course s’est terminée dans le muret à la chicane Dunlop, après avoir percuté un concurrent plus lent. Le choc a été terrible et aurait pu me coûter la vie. Juste après l’accident, je ne sentais plus mes jambes et j’étais pour tout dire bien mal en point. Heureusement, j’ai retrouvé mes sensations après quelques jours et ma vie a été rapidement hors de danger. Mais je l’ai vraiment échappé belle ! Après cet accident, il n’était de toute façon pas question de reprendre rapidement la compétition, puisque j’ai été gravement blessé au dos. J’ai connu une longue période de revalidation et subi ultérieurement encore deux opérations à la colonne vertébrale. J’ai mis 2 ans à pouvoir marcher convenablement. Et ce n’est que 4 ans après l’accident que ma vie a pu redevenir tout à fait normale. J’ai pu alors arrêter de prendre des médicaments et recommencer à faire du sport, pour retrouver ma condition. Non, un retour à la compétition n’a jamais été à l’ordre du jour en ce qui me concerne. C’est votre ange gardien qui, au Mans, vous a fait savoir qu’il était temps de raccrocher votre casque ? Pour moi, tout ça s’est plutôt bien passé, étant donné que j’avais déjà décidé d’arrêter. La sanction n’a donc pas été trop lourde. Je m’apprêtais déjà à m’occuper d’autre chose. D’autre part, quand on a franchi le cap des 40 ans, on ne considère plus le danger de la même façon qu’à 20 ans. Je me sentais une responsabilité envers ma famille et mon business. Pour moi, je le répète, tout s’est en définitive plutôt bien passé.
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RENCONTRE THIERRY BOUTSEN HOMME D’AFFAIRES
Mieux vaut être blessé lors de sa dernière course que dans la première. Si tel avait été le cas, on n’aurait jamais entendu parler de Thierry Boutsen pilote automobile. Vous êtes quand même passé par le chas de l’aiguille… Oui, j’en suis bien conscient. Aussi bien au Mans qu’en formule 1, j’ai été impliqué dans des accidents hallucinants, desquels je me suis tiré sans séquelle. Quand ça m’arrivait, je ne pensais qu’à une chose : être sur pied rapidement et remonter le plus vite possible dans une voiture de course. Quand je me penche à nouveau sur toute cette période, je me dis que j’ai eu beaucoup de chance, ce qui n’a pas été le cas d’autres pilotes qui souffrent encore des suites de leurs accidents, quand ils n’y ont pas laissé la vie. De fait, on ne vous a plus jamais vu au volant d’une voiture de course, du moins jusqu’à l’an dernier à Goodwood, où vous avez repris le volant de la Toyota GT-One du Mans. La passion de la course reviendrait-elle vous titiller ? C’était quelque chose de spécial, puisqu’il ne s’agissait pas d’une course, mais bien d’un run de démonstration, dans le cadre du Festival of Speed. Mais je vous accorde qu’il était très important pour moi de pouvoir conduire à nouveau la GT-One sur quelques centaines de mètres, de façon à pouvoir refermer un chapitre dramatique de mon existence sur une note positive. J’en suis du reste très reconnaissant aux organisateurs, ainsi qu’à Toyota. Au moment de prendre votre retraite sportive, vous aviez annoncé que vous vouliez explorer d’autres horizons avec votre entreprise. De quoi s’occupe exactement Boutsen Aviation ? Nous sommes airplane brokers, c’est-à-dire que nous achetons ou vendons des avions à la demande de nos clients. Nous ne possédons pas d’avion en propre, mais nous fournissons un service complet qui va de l’encadrement juridique de l’achat de l’appareil et de l’aménagement de celui-ci à son exploitation. Nous avons toujours été très attentifs à cet aspect des choses. C’est notre marque de fabrique et c’est par là que nous voulons et pouvons nous démarquer de la concurrence. Aujourd’hui, Boutsen Aviation est devenu l’une des références du marché des jets d’affaires. L’an dernier, nous avons vendu notre 200e appareil. C’est un jalon important pour notre entreprise, assez jeune dans le secteur. Les affaires vont bien, semble-t-il… Boutsen Aviation ne souffre pas de la crise ? 40 Miles
Si. Le marché des jets d’affaires a connu un important et violent recul, surtout en ce qui concerne les jets légers, les petits appareils privés. Dans ce segment du marché, de très nombreux avions ont été mis en vente, ce qui a fait chuter les prix. C’est le résultat des politiques d’économie instaurées récemment par de multiples entreprises. L’utilisation de jets privés a été l’un des premiers postes supprimés par ces sociétés, désireuses de libérer des budgets pour d’autres choses. Cette surabondance de l’offre a fait que les prix sur le marché de l’occasion ont chuté de près de 50% depuis 2009. Notre volume de ventes est cependant resté à peu près ce qu’il était les années précédentes. Mais nos commissions sont en baisse parce que les prix le sont aussi. Reste que nous sommes globalement satisfaits, même s’il est vrai que le secteur, comme bien d’autres, attend des jours meilleurs. Comment êtes-vous arrivé dans le secteur de l’aviation ? J’ai créé Boutsen Aviation en 1997 avec ma femme Daniela, qui travaille toujours dans l’entreprise. L’idée de faire quelque chose dans l’aviation me trottait en tête depuis quelques années. Ce domaine me passionnait depuis longtemps et je me suis offert mon propre avion en 1986. Avec cet appareil, je devais tout faire tout seul : j’étais le pilote, mais je devais aussi établir les plans de vol, planifier les entretiens et tout ce qui tournait autour de cet avion. Puis ce sont des amis et d’autres pilotes de formule 1 qui m’ont demandé de les aider à acquérir leur propre avion. J’ai ainsi donné un coup de main à Keke Rosberg, Mika Hakkinen et Heinz-Harald Frentzen pour acheter leur avion personnel. Il me fallait répondre à toujours plus de questions et peu à peu s’est imposée à moi l’idée que je pourrais faire quelque chose dans ce domaine, même si je ne pensais pas encore vraiment à ma reconversion. De plus, il ne me semblait pas idiot d’avoir une autre corde à mon arc, tant il est vrai qu’en sport automobile, une carrière peut s’arrêter très vite. Nous avons donc démarré simplement dans une activité que je connaissais déjà. Voler était mon hobby, mais c’est ensuite devenu, de façon quasi automatique, une deuxième profession. A l’origine, j’étais pilote de course et homme d’affaires débutant. Dans une première phase, nous nous sommes bien préparés et organisés pour être en mesure de proposer un service irréprochable. En 2000, lorsque la compétition automobile a été définitivement derrière moi, nous nous sommes consacrés pleinement à l’entreprise, avec la volonté d’être présents partout dans le monde. Aujourd’hui, nous comptons des clients en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie.
‘JE ME SUIS ENDETTÉ POUR LE SPORT AUTOMOBILE. HEUREUSEMENT, LES CHOSES ONT BIEN TOURNÉ…’
Etre basé à Monaco, c’est important ? Vous trouvez plus facilement des clients dans cette ambiance résolument mondaine ? En fait, pas tellement. A Monaco, je n’ai que deux clients, dont le Prince. Mon entreprise est basée ici parce que c’est ici que vit ma famille. Nous avons des contacts partout dans le monde. Je suis par contre très présent lors des différents salons aéronautiques. C’est là que l’on trouve le plus de clients potentiels. Revenons au sport automobile. La saison dernière, il y a eu à nouveau un Belge au départ des grands prix de F1. Quel regard posez-vous sur les performances de Jérôme d’Ambrosio ? Il se défend très bien ! Jérôme a effectué d’excellents débuts et s’est forgé une très bonne réputation dans le milieu. Il n’y a aucun doute à avoir sur ses qualités de pilote de F1. Mais il sera très difficile pour lui d’obtenir un poste de titulaire dans un team (Jérôme d’Ambrosio est en 2012 le seul pilote-essayeur et de réserve du team Lotus, NdlR). Sa nationalité belge n’est pas un avantage lorsqu’il s’agit d’intéresser un grand sponsor. Nous sommes un petit marché, divisé en deux qui plus est, entre région francophone et région néerlandophone. Vous avez connu le même genre de problème pour accéder à la formule 1. Comment aviez-vous alors contourné cet écueil ? Il y avait alors beaucoup moins d’argent en jeu, même s’il y en avait déjà. En ce qui me concerne, je me suis endetté et j’ai remboursé des prêts durant des années. J’ai pris un risque énorme, mais, heureusement pour moi, ça s’est bien passé. Pour mon volant chez Arrows en 1983, j’ai dû mettre sur la table 500.000 dollars. Une partie venait de sponsors, l’autre de ma poche. Aujourd’hui, les teams exigent des
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montants compris entre 5 et 10 millions de dollars. Et ce ne sont pas les candidats qui manquent… Jérôme d’Ambrosio est un produit de Thierry Boutsen Racing. Dans quelle mesure êtes-vous encore concerné par sa carrière ? Je connais très bien Jérôme, précisément parce qu’il a débuté en sport automobile chez TBR. Il a d’emblée été champion en formule Renault 1600 et a réalisé beaucoup de progrès en peu de temps, même s’il y a eu également des périodes plus difficiles. Aujourd’hui, nous nous parlons toujours de temps à autre, mais je ne suis plus vraiment concerné par sa carrière. Je ne suis pas manager de pilotes. Thierry Boutsen Racing est animé, depuis pas mal de temps déjà, par mon beau-frère Olivier Lainé et ma sœur Olivia. Pour ma part, je ne suis que le parrain du team. La fondation de TBR s’inscrivait dans un projet initié par l’ancien président du RACB John Goossens, et destiné à relancer le sport automobile belge. Aussi ai-je accepté de prêter mon nom au team et m’y suis-je impliqué intensivement au début. Lorsque les choses ont commencé à bien tourner, j’en ai totalement laissé la direction à Olivier. Il n’y a du reste pas que Jérôme qui a fait ses premiers pas en sport auto avec TBR. C’est aussi le cas de garçons comme Bertrand Baguette et Nico Verdonck, qui ont eux aussi commencé par la formule Renault 1600. Vous avez quatre enfants. L’un d’entre eux serat-il pilote ? Je crains que non, même s’il est presque certain que mon fils aîné Kevin devrait un jour travailler dans ce domaine. Il a 21 ans et poursuit actuellement des études d’ingénieur à Miami. L’année académique prochaine, il sera admis à la réputée Cranfield University pour y suivre une formation complémentaire en Motorsport Engineering. Mes autres enfants ne semblent pas atteints par le virus de la course. Mon fils de 17 ans est dans une business school et est surtout intéressé par le foot. Ma fille de 14 ans rêve de devenir vétérinaire, tandis que mon plus jeune fils, âgé de 7 ans, a divers centres d’intérêts, mais n’est pas un fan de voitures. Enfin, ils feront chacun leur propre choix. En ce qui me concerne, je savais dès la maternelle que je voulais devenir pilote automobile. C’était déjà dans ma tête et j’ai mis tout en œuvre pour y parvenir. C’est pour réaliser ce rêve que j’ai fait des études d’ingénieur. Un pilote doit posséder un solide bagage technique. Vous avez suivi alors le parcours classique qui menait à la formule 1 et qui passait par la formule 42 Miles
‘AYRTON SENNA A ÉTÉ MON SEUL VRAI AMI EN FORMULE 1’ Ford, la F3 et la F2. Aujourd’hui, la voie pour arriver en F1 apparaît moins évidente, avec de multiples formules de promotion. Que conseilleriezvous à un jeune pilote aujourd’hui ? Les époques ne sont pas comparables. Je suis entré à l’école de pilotage d’André Pilette quand j’avais 18 ans. Plus tôt, c’était impossible parce qu’il fallait être titulaire du permis de conduire pour obtenir une licence. Aujourd’hui, on débute par le karting à 10 ans et on enchaîne avec des monoplaces dès 14 ans. Et à l’âge de 18 ans, on a déjà acquis un bagage énorme. Alors que c’est à cet âge que j’ai disputé ma première course et que j’ai dû tout apprendre… Cette progression, qui passait alors par la formule Ford, la F3 et la F2, était bien nécessaire pour acquérir de l’expérience. A cette époque, le pilote avait aussi beaucoup plus d’importance dans la mise au point de la voiture qu’il n’en a aujourd’hui où l’encadrement technique est nettement supérieur. Les ingénieurs déterminent 99% des réglages sur la base d’analyses informatiques, ce qui fait que les pilotes peuvent se concentrer presque exclusivement sur le pilotage.
SA VIE ET SA CARRIÈRE Né à Bruxelles, le 13 juillet 1957 Habite à Monaco Marié à Daniela, 4 enfants Président de Boutsen Aviation
1978 Champion de Belgique de formule Ford
1979-80 Championnat d’Europe de formule 3 (2e en 1980)
1981-82 Championnat d’Europe de formule 2 (2e en 1982)
1983-93
Les impressions du pilote restent importantes, mais moins qu’avant, où tout dépendait de la justesse de sa perception et de son talent pour la communiquer aux ingénieurs. C’est pourquoi je pense que les pilotes actuels auraient plus de difficultés à maîtriser les voitures avec lesquelles nous avons couru que nous n’en aurions à conduire les leurs. Vous avez atteint le sommet, mais vous n’avez jamais été champion de monde de F1. Ça ne vous manque pas ? Je suis plutôt satisfait et ne regrette rien dans ma carrière. Bien sûr, on retient plutôt les victoires que les abandons. Mais tirer un bilan négatif de toutes ces années parce que je n’ai pas été champion du monde serait ridicule. Je n’ai de toute façon jamais considéré les choses de cette façon. Gagner était important, bien sûr, parce que c’est autour de ça que tout tourne en sport automobile. Quand on gagne, on a réalisé la meilleure performance possible et on a dominé tous ses adversaires. Mais ce succès, il faut quelque peu le relativiser. J’aime bien l’adage anglo-saxon You don’t learn anything from being the best («On n’apprend rien en étant le meilleur»). Je me rappelle de compétitions que je n’ai pas gagnées, mais où j’étais conscient d’avoir réalisé une course fantastique. Simplement parce que j’avais exploité au mieux toutes mes possibilités. En course, je trouvais ma motivation non seulement dans la victoire, mais aussi dans ma soif d’apprendre quelque chose. A chaque fois, il y avait
matière à un nouveau défi. Gagner une course ou un championnat n’était pas pour moi le but ultime. C’était plutôt un point de départ pour viser plus haut. C’est sans doute pour cette raison que j’ai aujourd’hui du mal à dire quel a été le sommet de ma carrière de pilote. A ce sujet, je suis moins catégorique que d’autres. Je dirais simplement que ma carrière a été une succession de satisfactions qui m’ont permis de continuer à évoluer, que ce soit en tant que pilote ou en tant qu’homme. Quand on est mordu par la course, le virus ne vous lâche généralement jamais… Vous arrivet-il de reprendre le volant d’une voiture de sport pour vous défouler ? Non. Depuis mon accident de 1999, la course fait définitivement partie du passé pour moi. Et au quotidien, je roule en bon père de famille dans une voiture ordinaire. J’ai possédé un temps une Ferrari, mais le seul plaisir qu’elle m’apportait, c’était au moment de lancer le moteur. Quelle sonorité ! Mais évoluer dans les embouteillages avec une supersportive racée et ultraperformante est à mes yeux un non-sens. C’est très dommage d’utiliser une telle voiture de la sorte… De plus, les frais générés par cette Ferrari, ainsi que sa consommation, étaient tellement élevés que je l’ai rapidement revendue. Je n’éprouve pas non plus le besoin d’aller rouler sur circuit. J’ai été pilote professionnel au plus haut niveau durant plus de 20 ans. J’ai eu ma dose. Maintenant, je me consacre à l’aviation.
Formule 1 avec Arrows, Benetton, Williams (3 victoires), Ligier et Jordan
1985 Victoire aux 24 Heures de Daytona avec une Porsche 956
1986 Champion du monde d’Endurance avec une Porsche 956 Brun
1993 2e aux 24 Heures du Mans avec une Peugeot 905
1996 2e aux 24 Heures du Mans avec une Porsche GT1
1998 Champion US catégorie GT avec une Porsche GT1
1999 Grave accident aux 24 Heures du Mans avec une Toyota GT-One
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MONTRES ET AUTOMOBILES LE TOP
LE TEMPS DE LA PERFORMANCE Caoutchouc vulcanisé, carbone massif, acier ou céramique… Il y a bien des éléments communs entre l’univers des montres et celui des automobiles. Les records, par exemple. Mais alors que pour les quatreroues, il est question de puissance et de vitesse, pour les montres, l’exclusivité se recherche par la précision et les complications. Et ces complications horlogères, l’objectif est d’en proposer les plus sophistiquées sous un volume aussi réduit que possible. D’un autre côté sont créées chaque année des montres qui ont un lien direct avec l’automobile, qu’il s’agisse des sports moteurs en général ou d’une marque bien particulière. PAR ANJA VAN DER BORGHT
MADE IN FRANCE Le coloris bleu clair souligné d’orange des bolides de John Wyer, à la fin des années 60, est encore dans bien des mémoires. Au point que de nombreux amateurs reconnaissent de loin cette combinaison de coloris, même dépourvue du logo Gulf. Jusqu’il y a peu, c’était TAG Heuer qui, dans le monde de l’horlogerie, utilisait cette combinaison. Mais depuis l’an dernier, elle est réservée à la marque française BRM, pour Bernard Richard Manufacture, créée en 2003. Son fondateur, Bernard Richard, est un amoureux passionné de montres mécaniques et de voitures exclusives. La marque française a développé depuis l’an dernier un partenariat avec Gulf et propose un certain nombre de montres automatiques en séries limitées. www.brm-manufacture.com & www.blanpain.net
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THE NEED FOR SPEED Bentley voulait rajeunir son image, alors que Breitling voulait rendre la sienne plus prestigieuse. Les deux marques travaillent ensemble depuis des années et Breitling a développé toute une gamme de montres destinées aux passionnés des automobiles de Crewe. Les cadrans, par exemple, sont directement inspirés de ceux des instruments de bord des Bentley. A Baselworld, Breitling a présenté une version acier de son chronographe Supersports for Bentley, dévoilé l’an dernier dans sa variante titane. La lunette tournante fait fonction d’activateur du tachymètre. Comme tous les modèles de la gamme Bentley Continental 2012, la Supersports est par ailleurs équipée d’une montre de bord Breitling. www.breitling.com & www.belgium.bentleymotors.com
VOITURE SOUS CONTRÔLE Jaeger-LeCoultre et Aston Martin collaborent depuis 2004 pour dessiner et concevoir la collection des montres AMVOX. Fin de cette année, on devrait voir arriver une nouvelle version de l’AMVOX 5 World Chronograph ainsi que l’AMVOX 7, mais les photos de ces deux nouveautés ne sont pas encore disponibles. Parmi les modèles actuellement commercialisés, on retiendra l’AMVOX 2 Transponder DB9. Après les AMVOX 2 DBS et Rapide, il s’agit du troisième modèle d’une
collection de montres qui permet de (dé)verrouiller son Aston Martin d’une simple pression sur le verre saphir. En touchant le verre entre 8 et 9 heures, on ouvre la voiture. Et en le touchant entre 3 et 4 heures, on la ferme. Si vous appuyez aux deux endroits en même temps, vous allumez les phares, mais sans déverrouiller les portes. Pratique pour retrouver son Aston dans l’obscurité d’un parking, par exemple… www.jaeger-lecoultre.com www.astonmartin.com
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MONTRES ET AUTOMOBILES LE TOP
PEUGEOT RCZ EN POLE P POSITION Pour avoir pris le nom de e Raidillon, Ra en g du circuit ge référence au célèbre virage de Spa-Francorchamps, il est logique que la marque belge de montres ait, depuis sa naissance en n 2001, partie liée avec le monde de de la course. Et avec celui des es voitures belles et rapides et en général. C’est dans cet n esprit qu’en collaboration avec Peugeot, le fabricantt Z a créé récemment la RCZ e Raidillon, une montre de luxe en série limitée à 55 bre exemplaires, soit le nombre de voitures admises chaque aque année au départ des 24 Heures ures de Spa. Elle existe en deux versions : high-tech à cadran noir ou u classique intemporelle à cadran argenté. enté. Toutes deux possèdent un mécanisme nisme suisse, automatique ou manuel. Les es commandes peuvent pe euve uv uv vent être passées dans le régeau Peugeot ett enlevées chez Raidillon à Bruxelles. Le prix : 2.300 €. www.raidillon-watches.com dillon-watches.com
MACCHINA ITALIANA Bvlgari et Maserati se sont penchés sur leur riche passé et ont combiné leurs idéaux et savoir-faire respectifs pour créer une montre qui a été présentée lors de la dernière édition de Baselworld. Outre la fonction heure sautante à 12 heures, L’Octo Maserati dispose de 4 autres fonctions à affichage rétrograde : minutes, date, chronographes pour les heures et les minutes. Avec une heure sautante, l’affichage des heures se fait de façon numérique (et non analogique via une aiguille traditionnelle…) par une fenêtre pratiquée dans le cadran. L’Octo Maserati est une imposante montre à boîtier en acier de 45 mm, dont le fond est naturellement frappé du fameux trident Maserati, qui orne également la calandre des voitures de la marque. www.bulgari.com www.maserati.com
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NOUVEAUX MARCHÉS Jusqu’il y a peu, Graham était cosponsor du team Mercedes de formule 1, mais les choses ont changé. Graham veut à présent s’intéresser davantage à des événements sur des marchés émergents comme le Brésil, la Russie, l’Inde ou la Chine (pays dits «BRIC»). Graham demeure toutefois sponsor du Tourist Trophy de l’île de Man, qui reste l’une des courses de motos les plus célèbres du monde. Des montres associées à des compétitions spécifiques, comme le Silverstone Stowe Racing, sont le résultat de tels partenariats. La nouvelle montre de la marque associe le noir et le jaune typiques de Graham à une excellente lisibilité ainsi qu’à un bouton-poussoir très facile à utiliser. www.graham-london.com
FORMULE 1 Depuis plus de 8 ans, Certina est partenaire du team Sauber de formule 1. Il sponsorise maintenant aussi les pilotes Kamui Kobayashi et Sergio Pérez. Tous deux ont naturellement une Certina au poignet, comme tous les membres du team Sauber. www.certina.com
FULL PACKAGE En novembre dernier, Ferrari a changé son fusil d’épaule : il a mis fin à son partenariat avec Panerai et associé son nom à celui de Hublot. Cette nouvelle collaboration va plus loin qu’une collection de montres, une licence ou un accord de parrainage,
même si Hublot peut dorénavant se targuer d’être le partenaire horloger unique de la marque au cheval cabré, et ce dans toutes ses activités. Et celles-ci sont légion. Ce partenariat a déjà débouché sur la création d’une première montre Hublot,
la Big Bang Chrono Tourbillon Ferrari (ouf !). Il s’agit d’un authentique collector, produit à seulement 20 exemplaires, créé à l’occasion du 20 e anniversaire de la présence de Ferrari en Chine… www.hublot.com & www.ferrari.com
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CULTURE MENTORS & PROTÉGÉS ROLEX
RUGISSEMENTS CULTURELS New York profitait d’un été indien bien clément. Derrière l’imposant bâtiment de la Public Library, entre les arbres dénudés, comblés de soleil, des badauds observaient d’un œil amusé la glisse élégante de jeunes en T-shirt sur la patinoire de Bryant Park. Rien ne laissait augurer que, dans le quartier, cette journée-là ne se terminerait pas vraiment dans le calme. TEXTE : SERGE VANMAERCKE
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u côté de la 5e Avenue, la journée avait déjà atteint ce moment magique entre chien et loup, alors que les lions de pierre flanquant de part et d’autre le grand escalier extérieur du temple de l’écrit yankee, semblaient s’apprêter à rugir. Oh, la douceur de la température et les patineurs n’y étaient pour rien. A la tombée du jour, le stress animal provenait de l’immense et théâtrale salle de lecture qui allait bientôt être envahie de sons des plus étranges. Miles était présent sous les combles de cette Library, où le silence et l’étude étaient les souverains incontestés depuis des siècles. De plus en plus forts, ce soir-là, des sons secs allaient surgir de l’amplification progressive de 6 guitares et d’autant de cuivres. Les musiciens qui en jouaient semblaient possédés. Jusqu’à s’en écorcher les doigts et les babines.
DISCRÉTION EXEMPLAIRE Devant ces musiciens, debout, pieds nus et tout vêtu de noir au milieu de centaines de témoins assis aux tables de lecture géantes en chêne marqueté verni : Ben Frost, un jeune barbu, conçu il y a une trentaine d’années sur la banquette arrière d’une voiture de police dans les rues de Melbourne… Pendant 40 minutes, ce protégé du mentor Brian Eno a fait trembler les murs de la salle de lecture et les corps de ceux qui l’habitaient avec Music for 6 Guitars. Dans l’assistance, de grosses pointures de la culture contemporaine hochaient, comme tout le monde, discrètement la tête au rythme de la musique : la grande soprano Jessye Norman, l’écrivain octogénaire Hans Magnus Enzensberger, le guitariste Gilberto Gill, le sculpteur Anish Kapoor, le compositeur Osvaldo Golijov, le metteur en scène Peter Sellars ou encore le mentor de Frost, Brian Eno. Grand claviériste du groupe glam-rock Roxy Music, superadulé dans les années 70, Eno est devenu plus tard producteur de U2, Coldplay ou Paul Simon et, surtout, compositeur et théoricien visionnaire d’une musique contemporaine qui séduit les fans depuis plus de 40 ans. Music for 6 Guitars est le travail qui concluait la collaboration de plus d’un an entre Brian Eno et Ben Frost dans la section Musique du programme Mentor & Protégé de Rolex. Détail non sans importance : nulle part ici, le fabricant de montres suisses haut de gamme n’avait déroulé une banderole publicitaire. L’art pour l’art. Chapeau ! Le concert terminé, ignorant la foule anonyme qui rejoignait le plancher des vaches sur la 5e Avenue, les lions avaient l’air assoupis. L’orage culturel était passé.
BRIAN & BEN Tous les 2 ans, le programme biennal Mentor & Protégé instauré par Rolex en 2002 (voir encadrés) tente de repérer de jeunes artistes comme Ben Frost dans le monde entier, et de leur permettre de travailler avec un maître reconnu. Miles a rencontré la crème du cycle dernier. En particulier Brian Eno et son protégé Ben Frost. 49 Miles
CULTURE MENTORS & PROTÉGÉS ROLEX
Bien qu’il se présente comme un non-musicien – «Je suis peintre en sonorités», explique-t-il –, Brian Eno a profondément marqué la musique moderne, du rock à la techno. Durant les quatre dernières décennies, il a collaboré avec les plus grands musiciens, de David Bowie à Bono. Ce visionnaire – producteur, compositeur, musicologue, artiste multimédia et explorateur inlassable des nouvelles technologies – a ainsi créé des environnements sonores plutôt inhabituels. A propos de Ben Frost, «son» protégé, il explique : «J’avais le choix entre trois candidats et j’ai opté pour celui qui était le plus proche de ce que je fais. J’aurais pu prendre quelqu’un qui m’aurait conduit dans une direction inattendue, mais avec Ben, j’ai pensé que je pourrais affronter le défi auto-imposé d’une forme de collaboration dans un monde nouveau en passe de s’adapter aux circonstances de vie et possibilités post-Internet. Aller où je ne l’ai pas fait encore, mais dans un territoire que j’habite déjà. Le fait que Ben était déjà un musicien électronique confirmé m’a attiré. L’objectif était de créer ensemble quelque chose que nous n’aurions pas pu faire séparément.»
LA SÉLECTION Tous les 2 ans, un Conseil composé d’artistes confirmés propose une liste de mentors potentiels dans 6 disciplines artistiques (danse, arts visuels, cinéma, théâtre, musique et littérature). Une fois que les personnalités approchées ont donné leur accord, Rolex définit avec elles le profil du protégé souhaité. Chaque mentor reçoit 50.000 dollars d’honoraires. Six comités de sélection indépendants recommandent ensuite une série de protégés potentiels, invités à présenter leur candidature. Le comité les étudie et propose trois finalistes à chaque mentor, qui procède alors au choix définitif. Chaque protégé reçoit une allocation de 25.000 dollars pour l’année de mentorat, en sus du remboursement de ses frais de voyage et d’autres dépenses importantes. Un budget supplémentaire de 25.000 dollars est mis à sa disposition au terme de l’année pour la création d’une œuvre, d’une publication ou la réalisation d’un spectacle ou autre événement public.
LES DUOS DE LA CINQUIÈME SÉRIE CINÉMA
LITTÉRATURE
ÎLES OPPOSÉES De son côté, Ben Frost se réfère volontiers à sa filiation : il est le fils de deux officiers de police de Melbourne et s’amuse en guise de préambule, de l’histoire qui accompagne sa conception dans les rues de la ville… «La famille de mon père était plutôt franche et agressive. Nos meilleures batailles familiales avaient lieu au repas de Noël. Du côté de ma mère, c’était l’inverse : des ménages tranquilles et bien catholiques. Je suis le produit de ces extrêmes, quoique plutôt le fils de mon père.» Le fait que cet Australien se soit finalement installé en Islande (où il a notamment travaillé avec Björk) souligne un goût certain pour les extrêmes. «Musicalement, je suis porté par une conception wagnérienne des choses : en créant quelque chose qui soit la version ultime de ce qu’elle peut être, la création de quelque chose qui ne soit pas le reflet du monde tel qu’il est, mais tel que vous l’imaginez. La musique que je préfère est toujours la plus viscérale. J’aime la jouer très fort. That’s as close to God as you can get.»
VIVIER CULTUREL Après le concert de Ben Frost, Rolex avait invité tous ses mentors et protégés – également ceux des cycles précédents – à un dîner de gala au Lincoln Center à New York, pour célébrer la fin du cinquième cycle et annoncer les mentors du cycle suivant. Parmi eux, Gilberto Gil en Musique et Patrice Chéreau – dont les productions sont régulièrement programmées par De Singel à Anvers – en théâtre. Anna Teresa De Keersmaeker, Martin Scorsese, Tahar Ben Jelloun, Jessye Norman et autres José Van Dam… étaient de la partie. Miles aussi. Waouw ! www.rolexmentorprotege.com 50 Miles
Zhang Yimou & Annemarie Jacir DANSE
Trisha Brown & Lee Serle MUSIQUE
Brian Eno & Ben Frost
Hans Magnus Enzensberger & Tracy K. Smith THÉÂTRE
Peter Sellars & Maya Zbib ARTS VISUELS
Anish Kapoor & Nicholas Hlobo
LES MENTORS SUIVANTS Cinéma : Walter Much Littérature : Margaret Atwood Danse : Lin Hwai-Min Théâtre : Patrice Chéreau Musique : Gilberto Gil Arts Visuels : William Kentridge
RALLYE DES VOILES du 27 au 29 septembre 2012 Oldtimers & GT Cars
Saint-Emilion
Dordogne
Circuit d’Albi
Avignon Provence
Toulouse Saint-Tropez
Infos & Inscriptions: laurence@1000virages.com - +32 475 95 27 79
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HISTORIQUE ALFA ROMEO 6C 2500
LA DERNIÈRE MAÎTRESSE DE MUSSOLINI A la fin des années 60, cette somptueuse Alfa Romeo 6C 2500 échappe de justesse à la casse contre 300 dollars. Mais sa véritable et incroyable histoire rejoint les heures les plus sombres de l’humanité. PAR GRAEME HURST PHOTOS : TONY BAKER
I
l pourrait s’agir d’un complot digne d’un thriller de guerre : un dictateur déguisé fuyant vers la frontière suisse à bord d’un sportive italienne, des lettres de Churchill en poche et de l’or dissimulé ci et là. A ses côtés, l’amour de sa vie le soutient aveuglément jusque dans la mort. A quand une transposition cinématographique? Pourtant, tout le sel de cette introduction réside dans sa véracité historique. Dans les tout derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, le dictateur déchu de l’Italie, Benito «Il Duce» Mussolini, tente effectivement de prendre la poudre d’escampette dans une longue colonne de voitures organisée à la hâte. Dans le convoi, cette Alfa Romeo 6C 2500 Sport Berlinetta de 1939 carrossée par Touring, un cadeau du dignitaire fasciste à la femme de sa vie, Claretta Petacci, qui le suivra jusque dans la mort, lorsque les voitures sont interceptées par des partisans ivres de haine. Leur vengeance donnera lieu à l’un des clichés les plus tristement célèbres de la fin de la guerre: les corps des deux amants, pendus par les pieds dans une station-service milanaise. L’or, les lettres de Churchill et bien d’autres effets personnels sont partagés entre les résistants. L’Alfa ? Confisquée, elle devient l’objet d’âpres discussions entre les autorités italiennes et les occupants alliés. Les précisions s’évaporent, les décennies passent, jusqu’à ce qu’elle ressurgisse d’une grange... de l’autre côté de l’Atlantique. 52 Miles
LUXE DÉCALÉ Moins de 6 ans avant la chute de Mussolini, l’Alfa Romeo 6C s’érige en figure de proue des produits de consommation de luxe dans un pays gangrené par une extrême pauvreté. La 2500 succède logiquement à la 2300, lancée en 1934 et qui se voulait une alternative abordable à la très exclusive 8C. Mécaniquement, la 2500 reste identique à la 2300, en avance sur son temps. Elle s’articule autour d’un moteur à 6 cylindres (d’où le «6C») dont la culasse en aluminium à 2 arbres à cames en tête coiffe un bloc en fonte renfermant un vilebrequin à 7 paliers et lubrifié sous pression. Ce 6 cylindres en ligne est accolé à une boîte à 4 rapports et la caisse repose sur des suspensions à roues indépendantes par double triangulation à l’avant et barres de torsion longitudinales à l’arrière. Pour la stopper, 4 tambours ventilés à commande hydraulique. Ses phares intégrés aux imposantes et gracieuses arches de roues et son capot bas lui confèrent une allure plus tendue et raffinée que celle de sa devancière. Pour le reste, son châssis est emprunté à la 2300, une structure tubulaire en alliage léger (Superleggera) soudée à un plancher en acier. Le tout supportait sans peine la somptueuse carrosserie en aluminium façonnée par Touring. La 2500 Sport se dévoile en 1938 au salon de Berlin, en même temps que la berline Turismo. Il existe aussi une variante cabriolet de l’œuvre de Pininfarina. Les superbes brochures Art Déco de l’époque vantent ses 155 km/h en pointe et sa «faible» consommation de 16,3 l/100 km.
TEKST: XXX
A gauche, Ronald Keno qui acheta la voiture pour 300 $ à la fin des années 60. A droite, Franz Spögler et sa femme, jadis chauffeur de Mussolini et surtout de sa maîtresse.
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HISTORIQUE ALFA ROMEO 6C 2500
Tout aussi flamboyant, son prix : 79.500 lires, une vraie petite fortune alors, même si le modèle haut de gamme, l’Alfa Romeo 8C, vaut le double. Quel a été le parcours du châssis 915033 pour intégrer le parc automobile du Duce ? Zones d’ombre et incertitudes nourrissent la légende, mais, élément fondamental, Mussolini, amateur notoire de voitures de sport, d’Alfa Romeo en particulier, sait se montrer généreux. Dans la rude période des années 30, il soutient l’usine en commandant quantités de camions et de moteurs d’avion. Le genre de largesses que les patrons de l’époque compensent par des cadeaux en nature. Par exemple la 6C 2300 Pescara, la favorite du chef italien lors de ses apparitions publiques. Mussolini savait tenir un volant, mais son amour pour l’automobile et le pilotage n’est pas trop apprécié par «la Petacci», avec qui il entame une liaison en 1929. Qu’à cela ne tienne, le Duce désigne un chauffeur rien que pour sa belle, le lieutenant SS Franz Spögler, afin d’assurer ses transports dans le plus grand confort… et coordonner leurs rencontres intimes. Les historiens affirment avec une quasi-certitude que Spögler jouait parallèlement le rôle d’œil des Allemands sur la vie privée et les frasques sexuelles de leur allié italien. Bien plus tard, lorsque la voiture sera découverte dans sa grange américaine, le chauffeur allemand sera d’une aide providentielle pour authentifier l’origine de l’Alfa et faire toute la lumière sur le déroulement de sa saisie.
DÉCOUVERTE DANS UN JARDIN L’histoire reprend dans les années 60, lorsque Ronald Keno, professeur d’histoire de l’art et, surtout, amoureux des belles anciennes, réagit à une annonce parue dans le Hemmings Motor News. «Un de mes étudiants m’appelle et me lance : “Hé, m’sieur, vous parlez toujours de votre passion pour les Bugatti et Delahaye des années 30, mais avezvous vu l’annonce d’une Alfa de cette période dans le Hemmings ?” Rien ne faisait le lien historique avec Mussolini, on indiquait simplement que la voiture était en cours de restauration. Je l’ai négociée pour 300 dollars, par téléphone.» Et lorsqu’il se rend sur place pour prendre possession de son bien, il réalise le pourquoi de ce tarif si bon marché : «Le châssis gisait dans le jardin avec un arbre qui avait poussé à travers, la carrosserie était éparpillée tout autour et le reste tenait dans des sacs à épices. Si je me souviens bien, il y en avait 34.» Le vendeur se nomme Albert Harris, il détient l’Alfa Romeo depuis son rachat à un certain Charles Petit. Ce dernier, gradé dans l’American Army 54 Miles
Air Corps, reste mobilisé en Italie après la guerre. C’est durant cette période qu’il se porte acquéreur de l’Alfa et décide de l’expédier chez lui, aux EtatsUnis. Là-bas, elle assure ses déplacements jusqu’au bris d’un essieu. Et comme souvent dans le cas des plus belles et rares découvertes du fond d’une grange, les projets de restauration sont contrecarrés par les aléas de la vie. En effet, le major Petit, rappelé sous les drapeaux, part pour le Japon et abandonne son bolide italien au beau milieu d’un jardin totalement rendu à la nature. Mussolini est mentionné pour la première fois dans les discussions lorsque Keno charge l’auto pour la ramener chez lui. Harris lui signale, comme un banal détail, que la voiture aurait appartenu au dictateur italien, ce à quoi Keno rétorque in petto : «Oui, bien sûr, et moi je suis le Pape». «Lorsque j’ai entamé la restauration, j’avoue que cette déclaration me turlupinait.» Par acquit de conscience, Keno entreprend des recherches sur le Duce qui le mènent vite au livre de Richard Collier («Duce»). L’écrivain raconte notamment de manière très détaillée l’épisode de la fuite de Mussolini à la fin avril 1945, grâce à des témoignages précieux de Spögler. Le livre de Collier ne précise pas la marque des voitures du convoi, mais fait état d’une des automobiles de la colonne camouflée comme un véhicule officiel espagnol, avec les fanions sur les ailes. Keno prend contact avec Collier, qui le renvoie à Spögler…
Seul le résultat final permet de
LA FILIÈRE ALLEMANDE Spögler est resté vivre en Italie, dans les Dolomites. C’est avec un très vif intérêt qu’il réagit à l’appel de Keno, à tel point qu’il avance une visite chez sa fille, qui vit aux Etats-Unis, pour faire le crochet (surprise) chez Keno : «J’étais chez un ami lorsque mon fils m’appelle et me dit que deux Allemands bizarres sont à la porte et demandent à me voir de toute urgence.» Spögler a la certitude de pouvoir reconnaître la voiture à son habitacle : «Si je vois les sièges, je sais si, oui ou non, nous sommes en présence de la voiture du Duce», affirme-t-il avec la plus ferme conviction. Au préalable, il prend la peine de réciter le numéro de châssis de la voiture et, évidemment, tout correspond. Au moment où la porte de garage découvre l’Alfa Romeo, le regard de Spögler s’illumine : la structure tubulaire des sièges est une des particularités de la 6C qu’il a si bien connue. L’Allemand, comme téléporté dans le passé, demande à voir la trousse à outils de la voiture. Keno se rappelle vaguement avoir vu quelque chose de comparable et part farfouiller dans ses sacs à épices. Un long moment plus tard, il tient en main la fameuse trousse, effectivement d’origine alle-
‘UN ARBRE AVAIT POUSSÉ À TRAVERS LA CARROSSERIE ÉPARPILLÉE TOUT AUTOUR ET DANS UNE TRENTAINE DE SACS À ÉPICES’
rÊaliser combien de temps et d’amour requiert une telle restauration.
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HISTORIQUE ALFA ROMEO 6C 2500 De l’époque où Alfa Romeo appartenait encore au top de la production automobile mondiale.
mande. Le doute n’est plus permis : «Ce sont des outils d’un véhicule de l’armée qui nous escortait et nous a dépannés. Les soldats nous ont laissé une trousse supplémentaire, pour le cas où nous rencontrerions encore un pépin.» Ces outils se trouvent évidemment dans le coffre lorsque Mussolini et Clara Petacci (qui refuse de prendre un avion privé pour quitter le pays, préférant accompagner son Duce) fuient l’Italie. Aujourd’hui encore, les véritables intentions de Benito Mussolini et les circonstances de ses dernières heures sont toujours entourées de zones d’ombre. Certains prétendent qu’il maintenait l’espoir de réunir une armée de partisans fascistes en Valteline, pour un baroud d’honneur. Piste moins glorieuse, d’autres sources évoquent son espoir de rejoindre la Suisse, neutre, en vue d’échapper aux Alliés, mais aussi y négocier sa liberté, monnaie d’échange contre des prétendues lettres compromettantes de (et/ou destinées à) Churchill. Il est par contre acquis que le convoi dans lequel il se trouve et escorté par une garde SS va buter contre un barrage communiste à Dongo, sur la rive ouest du lac de Côme. Mussolini, pourtant 56 Miles
déguisé en soldat allemand et portant des lunettes de soleil, n’échappe pas à la vigilance d’un résistant italien. Petacci se trouve dans l’Alfa Romeo avec son frère. Après négociations elle est autorisée à partir et continuer sa route, mais elle choisit de rester aux côtés de son tristement célèbre compagnon. Ronald Keno, invité par Spögler sur les lieux de ce fait historique, en connaît les moindres détails. «En quête d’informations sur l’Alfa Romeo 6C, j’avais emmené des photos avec moi et dans les environs de Dongo, je me suis mis à demander aux plus âgés s’ils se souvenaient de quelque chose. Les mémoires se sont éclaircies et l’un d’eux a reconnu la voiture.» Les recherches de Keno se poursuivent à Milan, au Museo Storico : «J’ai eu accès au livre comptable de l’usine Alfa Romeo, où chaque voiture construite est répertoriée. Une mention indique même à qui elle est livrée. Mais à hauteur du châssis 915033, rien de noté, la seule exception dans tout ce bouquin. Une discrétion qui en dit justement long sur son propriétaire ?» Satisfait du devoir accompli, notre homme cesse peu à peu de s’intéresser à son Alfa (sans doute découragé par le coût astronomique d’un recondition-
nement) et il revend finalement la belle italienne à moitié restaurée. Elle bénéficiera par la suite d’une simple cure esthétique et sera exposée dans l’Imperial Palace de Las Vegas en tant que «pièce historique».
BEAUTÉ ITALIENNE S’ensuit une période de léthargie jusqu’à ce que, en 1998, l’actuel propriétaire décroche la précieuse Alfa Romeo aux enchères. Le temps d’une réfection du moteur et le passionné prend la direction de l’Italie pour participer aux Mille Miglia. Là, la 6C n’échappe pas à Francesco Bonfanti, véritable encyclopédie vivante et passionné obsédé d’Alfa Romeo. Ce dernier ne peut masquer sa déception face au piteux état du châssis et de la carrosserie de ce joyau. «A certains endroits, la tôle est pratiquement trouée, preuve que cette Alfa a passé le plus clair de son temps à l’extérieur, explique Bonfanti ; elle a vraiment été refaite à la va-vite, certains points de fixation du châssis ne sont même plus attachés à la carrosserie. J’ai prévenu ce monsieur : si vous freinez trop fort, vous risquez de voir tout l’habillage continuer sa route tout seul !»
Mais le message est bien passé. Deux années vont être accordées à une profonde et complète réfection. Un gouffre financier de… 500.000 €. La reconstitution de la carrosserie est principalement assurée par Dino Cognolato, sommité en la matière. Cognolato et Bonfanti glanent conseil auprès de Carlo Anderloni, fils du fondateur de Touring, Felice, qui retrouve les plans d’origine. Un trésor qui sert à reconstruire des pièces du plancher et les montants de toit. La propre 6C 2300 de Bonfanti, restaurée avec très grand art, servira de guide pour respecter l’authenticité maximale, jusqu’au moindre boulon, la moindre couture. Ainsi, il n’hésite pas à faire reconstituer un faisceau électrique tel que conçu à l’époque (en respectant le code couleur d’origine). Certains boutons et commutateurs sont purement et simplement reconstruits en partant de zéro. Le souci de perfection se retrouve jusque dans la gravure du sigle Touring sur le rétroviseur, ou encore dans la présence d’un porte-vignette métallique originel de 1939, fixé sur le volant. Seul sujet un peu plus flou : la peinture d’origine. Plus un millimètre carré de la teinte d’origine
n’est présent. «Certains documents datant du jour de la saisie font état d’une sorte de jaune, mais Touring n’a jamais présenté une telle teinte dans son nuancier. Au mieux, il s’agirait d’un beige ou d’un ivoire.» Le besoin maladif de fidélité de Bonfanti le pousse à respecter scrupuleusement certains détails, même invisibles, comme la présence de logos Touring entre les barres de soutien lombaire, dans les dossiers des sièges ! Ou encore les traces de coups de marteau du carrossier sur la face interne du capot né d’une feuille d’aluminium. Le propriétaire retire bien sûr quelques lauriers d’une telle approche de la perfection : son Alfa Romeo 6C 2500 Mussolini remporte une victoire dans sa classe lors du prestigieux concours d’élégance de la Villa d’Este et sera désignée Best of Show au concours de Paris.
CHAIR DE POULE Rien d’étonnant à cela : la signature de Touring est à se pâmer. Avec ses lignes voluptueuses et ses détails ornant les flancs arrière, cette incroyable automobile induit un effet de mouvement, même à l’arrêt. Et lorsque le 6 cylindres s’ébroue, la chair de poule envahit tout le corps,
le concert des cliquetis et sifflements métalliques du double arbre à cames en tête ferait croire en Dieu. Pour son époque, ses performances placent l’Alfa au-delà de la moyenne et le confort est plutôt surprenant. A faible allure, ses roues arrière indépendantes gomment les inégalités avec brio, mais à rythme plus soutenu, la voiture sait se montrer incisive en courbe. La direction et le comportement brillent par leur aisance, seul le maniement de la commande de boîte (aux deux premiers rapports non synchronisés) rappelle l’âge réel de l’antique bolide. Chaque kilomètre parcouru au volant de cette Alfa Romeo unique est un ravissement, surtout si on la laisse s’exprimer (mais connaissant la facture de restauration, un frein psychologique vous ramène toujours à la raison). Blotti derrière le pare-brise, la vue sur le long capot sculpté à la main, au travers du grand cerceau, sonne comme un irrésistible appel : viser l’horizon, mettre les gaz et ne surtout pas regarder en arrière. Sans doute ce que devait penser Benito Mussolini lorsqu’il a mis le cap sur la Suisse, tentant d’échapper à son destin. Si les choses ont mal tourné pour lui, l’auto, elle, a retrouvé tout son lustre. 57 Miles
HAUTE HORLOGERIE LE CAS CARTIER
LA LÉGITIMITÉ EST ACQUISE ! Cartier fait des montres depuis longtemps. La Tank, commercialisée en 1919, est rapidement devenue un modèle emblématique. Cette année, le joaillier-maroquinier-parfumeur parisien rend hommage à ce modèle légendaire avec une nouvelle déclinaison. Mais Cartier est devenu un véritable horloger. Focus sur sa haute horlogerie avec celle qui la crée. PAR ANDRÉ GLORIEUX
C
es quatre dernières années, Carole Forestier, responsable de la Création de Mouvements à la Manufacture Cartier de la Chauxde-Fonds, dans le Jura Suisse, a développé avec son équipe non moins de 19 mouvements en interne pour un catalogue de 47 références de haute horlogerie au total, dont 4 mouvements et 11 nouvelles références cette année. La performance n’est pas mince pour une maison dont, au tournant du siècle dernier, la notoriété était d’abord liée à la joaillerie, la maroquinerie, les parfums et les petits accessoires. Aujourd’hui, l’horlogerie semble rattraper les autres métiers de la Maison. Si elle ne les dépasse pas déjà !
DANS LA COUR DES GRANDS Véritable locomotive au sein du groupe Richemont – qui compte des vieux de la vieille du haut de gamme horloger (Jaeger-LeCoultre, IWC, Baume & Mercier, Piaget…) –, Cartier ne divulgue jamais ses résultats, consolidés dans l’ensemble du groupe dirigé par le Sud-Africain Johann Rupert. Mais selon des estimations de Vontobel, banque privée établie à Zurich, rapportées par la respectée Fondation de la Haute Horlogerie, le chiffre d’affaires 2010 du secteur horloger de Cartier se serait élevé à 1,5 milliard d’euros, soit 42% des ventes totales de la Maison. Avec un modèle Quantième annuel à plus de 25.000 €, une Répétition minutes aux environs de 250.000 € ou autres Montre de Poche Grande Complication à 500.000 €, on joue évidemment dans la cour des grands, question tarifs. 58 Miles
La vision de Carole Forestier dans le monde de la haute horlogerie n’est pas étrangère au succès horloger de Cartier. Pour elle, «l’horlogerie n’a développé que 2% de ce qui sera réalisé dans le futur par le secteur». Maîtrisant comme nul autre la technique horlogère, Forestier n’en est donc pas moins possédée par l’impératif de créativité. «C’est la créativité que nous voulons privilégier d’abord, dit-elle. Ce qui s’est traduit par de nouveaux designs nés d’une implication moderne et originale des métiers d’art de l’horlogerie. Le squelettage, notamment. Il s’agissait ensuite, pour nous, de réinterpréter le monde des grandes complications classiques. Ce qui a donné un Chronographe central, un Astrotourbillon, ou les nouveautés présentées au dernier salon de la Haute Horlogerie à Genève, l’hiver dernier. Mais nous voulons aussi inventer de nouveaux mécanismes.» Au total – et hors Valf leurier, qui produit des mouvements pour l’ensemble du groupe Richemont –, la production des garde-temps Cartier emploie aujourd’hui quelque 1.600 salariés. Et on chuchote que la marque ne va pas s’arrêter en si bon chemin…
Montre de Poche Grande Complication Squelette calibre 9436 MC Choisir de porter sur soi une montre retenue par une chaîne induit d’avoir un rapport au temps différent de ses contemporains. Car pour beaucoup de passionnés dans l’art de la mesure du temps, cette manière de porter, qui fut celle des montres pendant plus de cinq siècles, est définitivement d’un autre âge. Cette montre avec une réserve de marche de 8 jours affiche un diamètre de 59,2 mm. Dégager les 12 chiffres romains du bloc d’or massif de ses origines, requiert non moins de 100 heures de travail. Son mouvement mécanique à remontage manuel est régulé par un tourbillon et paré de deux complications: un chronographe monopoussoir et un quantième perpétuel. Ce dernier système permet l’affichage juste et automatique de toutes les informations calendaires jusqu’en 2100. Cette montre totalise 457 pièces, toutes finies à la main. Edition limitée et numérotée de 10 pièces en or gris et de 5 pièces en or gris serties de diamants baguette et de brillants.
59 Miles
HAUTE HORLOGERIE LE CAS CARTIER
AVENIR CONFIANT Cet hiver, la récolte Cartier a à nouveau placé la marque dans le peloton de tête du classement par nombre de nouveautés haut de gamme : une Montre de Poche Grande Complication Squelette, des modèles Rotonde Répétition Minutes Tourbillon Volant, Quantième Annuel, Tourbillon Cadran Lové, Quantième Perpétuel, Tourbillon Volant et un modèle Santos-Dumont Squelette en or rose… Et on nous réserve encore l’une ou l’autre surprise pour cet été, nous confie Carole Forestier, le sourire en coin. Pour Carole Forestier, l’avenir du secteur horloger est assuré. «Il reste tant de choses à faire. La miniaturisation, l’association de la mécanique et de l’électronique, les nouveaux matériaux, les nouvelles manières de penser et de créer et – qui sait? – de lire la mesure du temps… tout cela procure un potentiel énorme de nouveautés à venir pour le secteur. L’horlogerie intéresse aussi de plus en plus de femmes pour lesquelles on peut concevoir une horlogerie spécifique.» Si un de nos modèles préférés de cette année est la Répétition Minutes parce que la poésie de sa sonnerie donne un supplément d’âme à la mesure mécanique du temps, Carole Forestier reste surtout passionnée, elle, par tous les modèles qui incluent un tourbillon. «Une montre à tourbillon fait toujours briller les yeux d’un connaisseur. Et quand je vois briller ces yeux, je sais pourquoi je fais ce métier. Nous proposons cette année un nouveau modèle Rotonde Poinçon de Genève à Tourbillon volant et la nouvelle Répétition Minutes en est également équipée. Mais comme, à mon avis, on n’a pas fait 2% de ce qui sera un jour possible en horlogerie, il nous reste du pain sur la planche !» www.cartier.com
PETIT LEXIQUE HORLOGER
Rotonde Tourbillon Cadran Lové calibre 9458 MC, Poinçon de Genève La surface de fond de cette montre a été guillochée avant de recevoir un traitement galvanique couleur ardoise. Un croissant de lune y déploie des chiffres romains ciselés dans l’or blanc. Légèrement excentré sur la droite, le mécanisme – généralement sous le cadran – se joint ici au manège des aiguilles mettant à nu tous les rouages. Seul le tourbillon volant, dont la pointe du «C» de Cartier fait office de trotteuse pour les secondes, semble être visuellement animé d’un mouvement. Dans cette création également, les finitions sont toutes conformes aux exigences permettant d’obtenir le Poinçon de Genève.
Même déclinée au goût du jour, la Tank reste “le” modèle classique de Cartier.
Grande Complication : Une complication désigne toute fonction autre que l’indication des heures, minutes et secondes. Une grande complication regroupe deux complications ou plus. Mouvement : Ensemble assemblé des organes et mécanismes qui composent la montre. Poinçon de Genève : Armoiries de Genève apposées sur des mouvements répondant à un cahier des charges qualité et finition très précis. Quantième annuel : Calendrier annuel tenant automatiquement compte des mois d’une durée inférieure à 31 jours sauf les années bissextiles. Il doit être corrigé 1 fois par an. Quantième perpétuel : Celui-ci tient compte automatiquement des mois de 31 et de 30 jours et de la durée du mois de février, que l’année soit ou non bissextile. Répétition minutes : Montre à sonnerie qui indique les heures par une sonnerie lorsque l’on actionne un poussoir ou un verrou. Squelettage : Mouvement dans lequel la platine, les ponts ainsi que certaines parties ont été ajourés pour permettre d’admirer l’âme de la montre. Tourbillon : Dispositif breveté par Abraham-Louis Breguet en 1801 pour compenser les écarts de marche dus à la gravité terrestre.
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Rotonde Quantième Annuel calibre 9908 MC Invention récente, puisqu’il a été mis au point il y a un peu moins de 15 ans, le quantième annuel pare au besoin d’ajuster la montre manuellement à la fin de chaque mois de 30 jours (les mois pairs). Ici, l’année durant, l’ajustement de la date est automatique en fin de mois. De même que l’affichage des jours et des mois, à l’exception du passage du 28 février ou 29 février au 1er mars. Le tout nouveau calibre Manufacture 9908 MC permet de gérer l’ensemble des informations du quantième annuel (jour, date, mois) par la couronne de remontoir sans aucun correcteur sur la boîte comme souvent ailleurs.
Rotonde Répétition Minutes Tourbillon Volant calibre 9402 MC, Poinçon de Genève Les Répétition Minutes sont les préférées des collectionneurs. Un son est la somme d’un volume en décibels, d’une tonalité (grave ou aiguë), d’une fréquence (nombre de vibrations par le corps sonore à la seconde) et d’une durée (temps). Chacune de ces valeurs a été considérée individuellement pour retransmettre ici un son clair, puissant, régulier et cristallin sans écho ou induction parasite pouvant gâcher la dimension sonore du temps… Dans cette création, les finitions sont toutes conformes aux exigences permettant d’obtenir le Poinçon de Genève.
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RENCONTRES BAGAGES SUR MESURE
ALLIANCE DE LA TRADITION ET DE LA MODERNITÉ Louis Vuitton organise chaque année depuis 1988 le Louis Vuitton Classic. Ce célèbre concours d’élégance de voitures de collection fait revivre l’âge d’or de l’automobile et l’époque où Georges Vuitton, passionné de mécanique, dessinait d’ingénieuses malles sur mesures – magnifiques précurseurs de nos coffres de voitures modernes – pour des marques prestigieuses comme Kellner, Bugatti ou Rolls-Royce. PAR SERGE VANMAERCKE
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devait ainsi relier Monte-Carlo à Venise à la fin du mois d’avril. Les bagages sur mesure ou en commande spéciale sont toujours de la partie lors d’un tel événement ! Gros plan, donc, sur le lieu où naissent toutes ces commandes spéciales : Asnières, près de Paris.
Assis au salon, devant une magnifique cheminée en céramique naturaliste turquoise et des meubles hésitant entre Belle Epoque et Art nouveau, Patrick-Louis Vuitton (59 ans) accueille les hôtes comme s’il habitait encore là. Il y a vécu pendant 35 ans. Jusqu’à 4 générations
© ANTOINE JARRIER
idèle à la tradition historique qui lie la Maison aux voyages, le Louis Vuitton Classic prend parfois – littéralement – la route en organisant des rallyes aussi spectaculaires qu’élégants. La prochaine «Louis Vuitton Serenissima Run»
Les quatre toiles historiques de la Maison : en bas à droite, toile gris Trianon (1854) ; en bas à gauche, toile Rayée (1872) ; en haut à droite, toile Damier (1888) ; en haut à gauche, toile Monogram (1896).
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© JUSTIN CREEDY SMITH
© ARCHIVES LOUIS VUITTON
Portrait de Louis Vuitton (1821-1892), fondateur de la Maison Vuitton.
Portrait de Patrick-Louis Vuitton, 5 e génération de la famille Vuitton.
© ARCHIVES LOUIS VUITTON
de Vuitton ont d’ailleurs vécu ici simultanément, nous a-t-il raconté : «Mon arrière-grand-mère, la femme de Georges, est décédée à l’âge de 104 ans. Nous avons fêté son centenaire ici…» Nous voici donc dans la maison familiale jouxtant les ateliers des commandes spéciales et des malles de Louis Vuitton. Pas de faux semblants avec Patrick-Louis Vuitton : «Pour les commandes spéciales, on recourt à l’artisanat quand il procure le meilleur résultat, mais on n’hésite pas à utiliser la machine quand elle se révèle la meilleure.» Ici, le malletier manipule du bois de hêtre ou de peuplier qui a séché de 3 à 12 ans avant d’être utilisé pour les châssis et lattes des bagages rigides. Le recours au bois de peuplier s’explique par la légèreté et la résistance de cette essence. Et les charnières des malles sont en coton pour que le bagage soit parfaitement plat. Ferrures, boucles et serrures sont réalisées en laiton massif. Coffres pour la voiture, sacs, boîtes à chemises, coffrets pour deux flûtes de champagne, garderobes, étuis à fusils, coffres de pique-nique, secrétaires en croco... On fabrique les commandes spéciales les plus classiques ou les plus extravagantes à Asnières (en moyenne 400 par an), on y répare et on y restaure aussi des malles qui datent parfois de 1854, année de l’inauguration de la première maison Louis Vuitton à Paris.
COMMANDE ET MESURE La Maison distingue deux types de commandes spéciales : le «sur commande» et le «sur-mesure». Si le premier permet de décliner un article de la collection permanente avec une matière, une doublure, des finitions de couleur différente, le «sur mesures», lui, a trait à des pièces uniques, liées à des besoins particuliers d’un client. De l’esquisse détaillée aux finitions, chaque pièce est fabriquée par plusieurs artisans en fonction de leur spécialité. Sa fabrication peut requérir jusqu’à 6 mois. Si Asnières est restée la seule unité de production de l’entreprise pendant plus d’un siècle, de 1859 à 1977, l’accroissement de la demande internationale et la diversification des produits Louis Vuitton ont entraîné, depuis, l’ouverture d’autres ateliers. Asnières n’en continue pas moins de symboliser l’alliance de tradition et de modernité qui caractérise la Maison. «Nous faisons de tout, mais je me refuse à concevoir des meubles, explique Patrick-Louis Vuitton. Notre métier est dans le mouvement. Rien ne sort des mains d’un compagnon qui ne puisse être facilement transporté.» L’art du voyage est donc 63 Miles
RENCONTRES BAGAGES SUR MESURE
© ARCHIVES LOUIS VUITTON
COMME TOUT LE MONDE Patrick-Louis Vuitton a fait ses débuts dans l’atelier d’Asnières à l’âge de 22 ans, travaillant dans
Publicité pour la Malle pour Homme ou Malle Idéale vers 1910. © ARCHIVES LOUIS VUITTON
Wardrobe complet de Sacha Guitry en 1913. Collection Louis Vuitton.
malle-secrétaire conçue en 1936 pour le compositeur et chef d’orchestre Léopold Stokowski avec ses tiroirs et son abattant-écritoire ou, plus récemment, le vanity-case en toile Monogram avec doublure en maroquin rouge, dessiné par l’actrice américaine Sharon Stone.
© LOUIS VUITTON / PATRICK GRIES
respecté, tout comme la vocation première de la Maison, layetier-emballeur – un métier très parisien qui consistait jadis à plier et à emballer les effets des grands voyageurs (avant de créer sa Maison, Louis Vuitton avait d’ailleurs été le layetier-emballeur personnel de l’impératrice Eugénie). Si la plupart des commandes spéciales sont des q , d’autres se sont révélées si polyvap y pièces uniques, lentes ouu appréciées qu’elles sont entrées dans le ue de la Maison. En témoignent la célèbre catalogue
Tea-Case du Maharajah de Baroda en 1926. Collection Louis Vuitton.
© ANTOINE ROZES
© LOUIS VUITTON / PATRICK GRIES
Dessin publicitaire à l’encre noire représentant deux voitures équipées de Malles Auto en 1927.
Malle en toile Monogram.
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© ARCHIVES LOUIS VUITTON
appris son métier en écoutant, en observant, un marteau à la main. Sa mission aujourd’hui : répondre aux besoins des clients, tout en proposant les techniques les mieux adaptées. Qu’il s’agisse d’équiper le coffre d’une voiture de collection, de concevoir une malle à flacons ou de définir les points d’appui pour une flûte en or destinée à un musicien esthète. «Un jour, raconte-t-il, un chef d’Etat m’a demandé de lui imaginer une mallette avec trois compartiments : un pour ses effets personnels, un autre pour ses dossiers, un troisième pour écrire des poèmes...» De l’étui à carte à la valise de chef d’orchestre en passant par la malle d’explorateur, les Commandes spéciales révèlent l’exigence poussée à l’extrême. «Il y a plusieurs façons de voyager : rester très léger, ou emporter partout un bout de chez soi, dit Patrick-Louis Vuitton. Si je devais me fabriquer une nouvelle malle, ce serait une malle à temps, question de mettre à l’abri le bien le plus précieux de notre époque...»
PATRIMOINE ET HISTOIRE
© ARCHIVES LOUIS VUITTON
© ERIC LEGUAY
Rolls-Royce, équipée d’une Malle Automobile Modèle Excelski avec le détail du mode d’attache de la malle sur l’automobile de 1927.
Publicité pour le Sac Chauffeur et la Malle Automobile vers 1911.
Réalisation d’un point sellier sur une Boîte à Chapeaux en toile Monogram.
chaque département pour devenir un artisan, avant de superviser l’ensemble de l’atelier. A la tête des Commandes spéciales, il considère son département comme «l’expression totale du savoir-faire Louis Vuitton». Sa force : être capable de dessiner une malle, autant que de la créer, la monter, la fabriquer, la livrer. Il dit lui-même avoir
Asnières abrite aussi un musée consacré à l’histoire du voyage, où l’automobile occupe une place non négligeable. La plupart des pièces qu’il abrite ont été collectionnées par Gaston-Louis Vuitton, le grand-père de Patrick, entre 1900 et 1950. On y trouve des produits Louis Vuitton, mais aussi des objets du voyage anonymes remontant au XIVe siècle. L’art et les artistes ont toujours fait partie de l’environnement Louis Vuitton. Vingt ans après la fondation de la maison, Louis et son fils Georges Vuitton se réunissaient ainsi régulièrement avec le photographe Nadar et ses connaissances. Cette bande d’amis, alors peu célèbres encore, rassemblait notamment des Monet, Renoir, Pissarro, Sisley, Cézanne, ou Degas. En avril 1874, Louis et Georges Vuitton furent ainsi parmi les premiers à admirer un tableau de Claude Monet intitulé Impression, soleil levant. On dit que c’est du titre de ce tableau qu’a découlé le nom de baptême de l’école impressionniste. Outre des contacts réguliers avec les artistes, le musée et les archives Louis Vuitton à Asnières témoignent de l’utilisation fréquente que faisaient les artistes des créations Vuitton. Sacha Guitry, Yvonne Printemps, Marlène Dietrich ou Luchino Visconti ont été des fanatiques de la Maison. Louis Vuitton, c’est tout un art. C’est surtout l’art du bagage et ici, le contenant véhicule souvent le message du contenu. www.louisvuitton.com
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EN VISITE DEUX CLASSIQUES RENAISSENT
DE CHANEL À CHÂTEAUX
John Kolasa est écossais. Il est à la tête de deux maisons réputées dans le secteur du goût. Si les barriques en chai ne lui sont pas étrangères, ce n’est pas de fûts de whiskey qu’il s’agit dans son cas, mais de vins français : Château RauzanSégla et Château Canon de la famille Wertheimer, propriétaire également de la maison Chanel. PAR SERGE VANMAERCKE
John Kolasa, un écossais épris de vins français.
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L
e whiskey n’était certes pas sa tasse de thé ! C’est comme enseignant de dessin graphique et de français que John Kolasa s’installa à Londres après des études universitaires en Angleterre. «Comme j’étais depuis toujours amoureux de la France, après un an passé à Londres, j’ai décidé que Bordeaux serait pour moi l’endroit idéal pour vivre. J’y suis arrivé en 1971.» Et c’est là que tout allait changer pour lui. Une grande carrière dans le vin l’attendait. «Comme je ne pouvais enseigner le français sans retourner aux études pendant plusieurs années, j’ai cherché un autre travail et j’ai eu
la chance de rencontrer les propriétaires d’une maison de vin qui m’ont donné du travail dans leurs caves pendant que j’étudiais l’œnologie. A partir de 1975, je me suis ensuite occupé pendant 10 ans des propriétés d’une famille à SaintEmilion et Pomerol. Après un passage de 2 ans à l’Union des Producteurs à Saint-Emilion, j’ai pris la direction commerciale de Château Latour en 1987. Et comme Chanel avait repris Château Rauzan-Ségla à Margaux en 1994, la famille Wertheimer m’a demandé de m’occuper de la gestion complète de ce domaine et de reconstruire la réputation de ce qui avait été considéré comme un des meilleurs seconds crus au XIXe siècle. Et les choses ne se sont pas arrêtées là, puisqu’en 1996, Chanel a racheté un autre domaine à Bordeaux : Château Canon, un Premier Cru Classé à Saint-Emilion…»
BÉNÉDICTION DE LAGERFELD Le château Rauzan-Ségla est situé à Margaux, en Gironde. En AOC Margaux, il est classé deuxième grand cru dans la classification officielle des vins de Bordeaux de 1855. Née en 1661 sous le règne de Louis XIV, la noble maison est achetée par Pierre Desmezures de Rauzan et s’étend sur plus de 40 ha. Longtemps, les vins de Rauzan-Ségla seront considérés comme les meilleurs de la commune après ceux de Château Margaux. Les bâtiments actuels ont été construits en 1903. Depuis les années 1950, Rauzan-Ségla a vu se succéder plusieurs propriétaires, ce qui a quelque peu nui à la qualité de ses vins. En 1994, Chanel se porte acquéreur, signant un renouveau du domaine. De nombreux drainages sont alors effectués au vignoble. Le cuvier et les bâtiments du Château seront complètement rénovés. Aujourd’hui, bénéficiant d’une bonne exposition sur un terroir composé de graves fines et profondes, le vignoble comprend 52 ha de vignes. Chaque parcelle est travaillée selon le cépage, le terroir et la précocité. L’environnement est respecté par l’application d’une lutte culturale raisonnée. Lors des vendanges, les raisins sont cueillis et déposés manuellement dans des cagettes. La vinification est classique avec 2 à 3 semaines de macération. Après l’assemblage, les vins passent de 14 à 18 mois en barriques. Le résultat est plutôt probant depuis une dizaine d’années : le domaine AOC retrouve le style fin et élégant des grands Margaux. Les amateurs se doivent de goûter l’emblématique Rauzan-Ségla 2005. 67 Miles
EN VISITE DEUX CLASSIQUES RENAISSENT
Le domaine dessiné par Karl Lagerfeld pour l’étiquette du millésime 2009.
RAUZAN-SÉGLA Appellation : Deuxième Cru Classé Superficie : 66 ha Rendement moyen : 43 hl/ha Nature du sol : Graves fines et profondes, argile Age moyen des vignes : 35 ans Encépagement : Cabernet sauvignon 60%, merlot 35% Densité : De 6.600 à 10.000 pieds/ha Mode de culture : Effeuillage manuel, vendanges vertes, lutte raisonnée www.rauzan-segla.com
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Le chai du Château Rauzan-Ségla.
A l’occasion de son 350 e anniversaire l’an dernier, Château Rauzan-Ségla a demandé à Karl Lagerfeld de dessiner l’étiquette de son millésime 2009. Cet arbitre du goût et du raffinement n’a pas hésité une seconde.
CERISE SUR LE GÂTEAU En 1996, la maison Chanel rachète donc aussi Château Canon, Premier Grand Cru Classé à Saint-Emilion, et entreprend des travaux d’envergure pour redonner ses lettres de noblesse à la propriété : replantation de plus de la moitié du vignoble, nouvelle table de tri, changement des cuves, extension du cuvier... Le vignoble comprend 22 ha sur le plateau calcaire de Saint-Emilion. Son histoire est aussi romantique que mouvementée. En 1760, le lieutenant de frégate et corsaire Jacques Kanon avait fait l’acquisition du «Domaine Saint Martin»
grâce à des profits substantiels des courses qu’il effectue pour le compte de Louis XV aux dépens des navires anglais. Il entreprit alors la construction d’une élégante demeure à côté de laquelle il développa la monoculture de la vigne, révélant le potentiel du terroir et chacun s’accorda à dire que le lieu, rebaptisé Château Canon, était propice à l’élevage de vins élégants et de caractère. En 1919, la famille Fournier avait repris les rênes du château pour près de huit décennies, avant de les céder à Chanel. Dominant le plateau de Saint-Martin, Château Canon occupe un plateau calcaire orienté au sudouest. La combinaison de calcaire recouvert d’une faible couche d’argile constitue pour les cépages un parfait équilibre qui convient davantage au merlot (75%) et, pour une part moins importante, au cabernet franc (25%).
L’entrée du Domaine.
Le chai à barriques réaménagé et climatisé.
CHÂTEAU CANON
Le nouveau cuvier du Château Canon.
FRAÎCHEUR ET RAFFINEMENT A la fin de l’été, le contrôle de maturité final sonne le début des vendanges exclusivement manuelles. Château Canon a également choisi la gestion parcellaire raisonnée, qui garantit une récolte toujours à maturité, facilitant ainsi l’identification de lots vinifiés séparément. Lors des vendanges, un premier tri est effectué directement sur le pied de vigne; les fruits sont ensuite transportés en petites quantités à l’entrée du chai, où ils sont l’objet d’un second et d’un troisième tris pour ne conserver que les meilleurs grains arrivés à une parfaite maturité. En bout de chaîne, ceux-ci sont d’abord collectés dans une petite cuve en inox, gestion parcellaire oblige, destinée à leur transport au sommet des cuves inox à double paroi intégrant un système de thermorégulation dans lesquelles elles sont déposées par gravité sans pompage.
Cette procédure contraignante présente l’avantage de préserver l’intégrité du fruit, qui échappe ainsi aux agressions mécaniques et à une oxydation prématurée. Un chai à barriques est aujourd’hui recomposé en trois espaces climatisés pour 300 barriques chacun, les deux premiers servent à la première année, le troisième à la deuxième année avant la mise en bouteille. Aujourd’hui, le caractère et la complexité des vins de Château Canon peuvent à nouveau être appréciés. Selon Gilles Pauquet, Œnologue consultant de la Maison, leur style velouté et soyeux s’explique par la magie qui s’opère entre sols et cépages. Le merlot et le cabernet franc bénéficient d’un terroir idéal favorisant la pleine expression de leurs caractéristiques. La combinaison subtile du calcaire recouvert d’une faible couche d’argile confère aux vins fraîcheur et finesse.
Appellation : Premier Grand Cru Classé B Superficie : 22 ha dont 19,5 en production Rendement : 5 hl/ha Terroir : Plateau argilo-calcaire Orientation : sud/sud-ouest Encépagement : 75% merlot, 25% cabernet franc Densité de plantation : 5.500 à 6.500 pieds/ha Age moyen des vignes : 25 ans Mode de culture : Taille en Guyot double, effeuillage manuel, vendanges vertes, lutte raisonnée www.chateaucanon.com
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MODE & C°
L’ÉTÉ DES ÉLUS Six silhouettes classe et relax accompagnées d’une sélection des éléments de style qui leur conviennent pour passer l’été : de la mode à la cuisine, des accessoires aux auxiliaires pratiques, et du wellness à la culture.
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MODE & C°
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HÔTELS ET RESTAURANTS MILES COLLECTION
LE BON GOÛT EN VOYAGE Savoir qu’ils existent permet d’en rêver et peut-être un jour d’y aller: les hôtels et restaurants que nous avons sélectionnés pour la Miles Collection donnent le goût du voyage autant qu’ils témoignent de bon goût. Au propre et au figuré. PAR JULES GEVAERT Pierre Jancou est un Suisse aux bras tatoués qui sait allier la nature brute et les goûts raffinés dans une même assiette. Son restaurant Vivant est la coqueluche des Parisiens, qui affectionnent le patron autant que sa cuisine et le décor 1900 dans lequel tout cela évolue. Vivant, 43 rue des Petites Ecuries, 75010 Paris, tél. 0033-(0)1.42.46.43.55
L’hôtel Daniel, à Vienne, cultive le concept du smart luxury dans ses 115 chambres au design épuré d’inspiration scandinave aux murs recouverts de bois et des salles de bains ouvertes. www.hoteldaniel.com
La Chine n’en finit pas de nous surprendre. Notamment avec The Waterhouse at South Bund, l’hôtel le plus étonnant de Shanghai. Aménagé dans un ancien entrepôt, il accueille ses hôtes haut de gamme dans un décor de briques, de béton et de métal laissé à l’état brut avec ci et là des retouches contemporaines et un mobilier pointu. www.waterhouseshanghai.com
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Avec son concept «de la ferme à la table», le chef multiétoilé Jean-Georges Vongerichten, expert incontesté des lieux design, fait souffler un vent nouveau sur une icône gastronomique de Chicago : le légendaire Pump Room. Les stars aiment à le fréquenter. www.publichotels.com
En caravane ou en hutte : voilà le concept original du Hütten Palast à Berlin, qui pose ces roulottes ou ces petites cabanes dans un ancien hall d’usine égayé d’arbres dans un décor hivernal. www.huettenpalast.de
La Movida espagnole s’est souvent partagée entre Madrid et Barcelone. Cette dernière a multiplié les réussites en matière de design et d’architecture. Le superbe El Palauet en est un exemple parlant, où le mobilier signé Eames, Saarinen, Van der Rohe ou Jacobsen habille un hôtel Art nouveau. www.elpalauet.com
Il a habillé des hommes et des femmes pleins de classe dans les eighties et nineties. Sa conception du mobilier et de l’architecture d’intérieur n’y est pas étrangère. Giorgio Armani excelle aujourd’hui dans l’art d’accueillir des hôtes. Allez voir l’Armani Hotel Milano et vous comprendrez pourquoi. www.armanihotels.com
C’est un faux blond, mais un vrai Japonais. Kei Kobayashi fusionne, dans son nouveau restaurant parisien Kei, la culture gastronomique de son pays et la mémoire de son passage chez le grand maître Alain Ducasse au Plaza Athénée. www.restaurant-kei.fr
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HÔTELS ET RESTAURANTS MILES COLLECTION La Méditerranée de l’autre côté de la Manche ? Voici la cuisine de Massimo Riccioli, qui a donné son prénom aux tables renouvelées du Corinthia Hotel à Londres. Les produits de la mer sont ici à l’honneur. Et l’Oyster Bar tout autant. www.corinthia.com
Le chef étoilé français Yannick Alléno participe à la renaissance de Beyrouth avec l’ouverture d’un concept S.T.A.Y. (Simple Table Alléno Yannick) assorti d’une Sweet Tea Room ouverts dans les souks au centre-ville. La sveltesse de ce chef cache un passionné des douceurs. Un dessert exclusif portant une touche de notre Pierre Marcolini a figuré au menu du Meurice à Paris ! www.yannick-alleno.com/restaurant/beirut/
Les cafétérias des musées se font de plus en plus classe. Sur Picadilly, à Londres, à la Royal Academy of Arts, qui accueille toujour s des expositions haut de gamme, Burlington House s’est fait relooker par Tom Dixon. Un British bistrot réussi. www.royalacademy.org.uk
A voir l’opulence du Romeo Hotel à Naples, le sud de l’Italie n’a plus rien à envier aux riches Lombards. Antiquités et design décorent ce lieu d’exception avec vue sur la baie de Naples et le Vésuve. www.romeohotel.it
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AGENDA Arne Quinze - My Secret Garden
Degas et le nu
Kunsthal – Rotterdam Du 2 juin au 2 septembre www.kunsthal.nl Après s’être intéressé au mobilier, Arne Quinze se consacre totalement à sa carrière artistique. Il participe cette année à Beaufort 04, mais exposera également en solo au Rotterdamse Kunsthal.
Musée d’Orsay – Paris Jusqu’au 1er juillet www.museedorsay.fr Degas n’était pas inspiré que par les ballerines… Il peignait et photographiait également des nus féminins. Après l’exposition Degas à la Royal Academy, c’est au tour du musée d’Orsay de lui consacrer une grande exposition. Edgar Degas, Après le bain, femme nue s’essuyant la nuque © RMN-GP (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski.
Damien Hirst Tate Modern – Londres Prolongé jusqu’au 9 septembre www.tate.org.uk Après Gerhard Richter, le Tate Modern organise un «blockbuster» de taille, consacré au controversé «Young British Artist» Damien Hirst. Attendez-vous à une affluence record…
Arne Quinze, My Secret Garden maquette, 2002.
Damien Hirst, Sympathy in White Major – Absolution II 2006 (Private Collection). © Damien Hirst and Science Ltd. All rights reserved DACS 2012. Protographed by Prudence Cuming Associates.
Artemisia
Ballgowns
Musée Maillol – Paris Jusqu’au 15 juillet www.museemaillol.com
Victoria & Albertmuseum – Londres Du 19 mai au 7 janvier www.vam.ac.uk
Artemisia Gentileschi a été au XVIIe siècle l’une des rares femmes artistes avec de grandes ambitions. Comme le Caravage, il a fallu attendre plus de trois siècles pour qu’elle soit à nouveau reconnue et universellement appréciée.
La sélection de robes de bal réunie par le Victoria & Albertmuseum dans le cadre de cette exposition est tout simplement époustouflante. On y trouve notamment des créations britanniques de Chalayan, McQueen et Pugh pour Lady Diana et Bianca Jagger.
Erdem, Automne-Hiver 2008, Photograph © David Hughes.
Artemisia Gentileschi, Judith et Holopherne, c. 1612. Huile sur toile. Naples, Museo Nazionale di Capodimonte © Fototeca Soprintendenza per il PSAE e per il Polo museale della città di Napoli.
Impressionnisme : sensation et inspiration
Pieter de Bruyne Designmuseum – Gand Du 7 juillet au 21 octobre www.designmuseumgent.be
Claude Monet (1840–1926), Dame au jardin, 1867. Huile sur toile, © State Hermitage Museum, St-Petersbourg.
Pieter de Bruyne, Chantilly-kast, 1975.
Pieter de Bruyne, un architecte et designer d’Aalter, est une icône du postmodernisme belge. Il est en quelque sorte l’Ettore Sottsass de chez nous… Les prix des meubles originaux créés par Pieter de Bruyne vont-ils s’envoler après cette expo gantoise ? Qui sait...
Hermitage - Amsterdam Du 17 juin au 13 janvier www.hermitage.nl Hermitage à Amsterdam présente une sélection d’œuvres impressionnistes provenant de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg. On y trouve des chefs-d’œuvre de Monet, Renoir, Sisley, Pissarro et Delacroix, entre autres.
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AGENDA Art Basel
Jimmie Durham. Een kwestie van leven, dood en zingen
Messe Basel Du 14 au 17 juillet www.artbasel.com Le Bottin de la scène culturelle actuelle s’expose à Bâle au mois de juin. A côté du salon, on pourra aussi assister à de nombreux événements, promenades à thème et autres expositions.
M_HKA – Anvers Du 24 mai au 18 novembre www.muhka.be
Mona Hatoum, Galleria Continua, San Gimignano (Siena) & White Cube, Londres.
Le M_HKA à Anvers constitue le premier arrêt de la rétrospective Jimmie Durham. L’artiste, activiste, essayiste et poète américain est l’un des artistes les plus polyvalents de sa génération.
Maison Lagrange Quellinstraat 38, Anvers Jusqu’au 10 septembre www.lagrange.be en www.younggalleryphoto.com Maison Lagrange, l’exposition à succès de Marc Lagrange dans une maison de maître anversoise, est prolongée jusqu’à la fin de l’été. Dans le même temps se tient à la Young Gallery de Bruxelles une exposition-vente de ses photos de nus.
Marc Lagrange, Blinddate II, © Marc Lagrange / Young Gallery Photo.
Jimmie Durham, Es geht um die wurst (détail), 1992 collection M_HKA. Daniel Buren, Le décor et son double, œuvre in situ pour Chambres d’Amis, Museum voor Hedendaagse Kunst / Raas van Gaverestraat, Gand, 1986.
Chambres d’Amis S.M.A.K. – Gand Prolongé jusqu’au 4 novembre www.smak.be
Genk, C-Mine, ancien site minier Winterslag.
Manifesta 9 Plusieurs sites à Genk Du 2 juin au 30 septembre www.manifesta9.org
Dans le cadre de Track, S.M.A.K. rassemble dans cette présentation de collection quelques œuvres réalisées au cours du projet urbain «Chambres d’Amis» en 1986. «Chambres d’Amis» a écrit une page de l’histoire de l’art en sortant des murs du musée pour présenter 51 œuvres d’art dans des résidences privées du centre-ville de Gand.
Manifesta est une biennale artistique organisée à Genk, dans le Limbourg. Le programme propose des événements au C-Mine et à Bokrijk, mais aussi dans des villes proches comme Maastricht, Liège et Düren, qui organisent des événements parallèles.
Beaufort 04 Partout à la côte belge Du 31 mars au 30 septembre www.beaufort04.be
Ivars Drulle, ‘I can hear it’, plage de Westende.
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Ce ne sont pas les manifestations artistiques qui manquent chez nous en ce début d’année : outre Track, St-Jan et Manifesta, il y a Beaufort 04, la biennale qui se tient à la côte belge. Arne Quinze, Nick Ervinck, Bernar Venet, Jeppe Hein et bien d’autres exposeront leurs œuvres au littoral.
Erwin Wurm, Misconceivable (2010).
Middelheim – réouverture Openluchtmuseum Middelheim – Deurne A partir du 26 mai www.middelheimmuseum.be Le musée en plein air du Middelheim, à Anvers, commençait à faire un peu daté. Avec les récentes acquisitions d’Ai Wei Wei et Roman Signer ainsi qu’un nouveau pavillon d’exposition dû à l’architecte Paul Robbrechts, un vent frais souffle sur le parc.
Track Plusieurs sites au centre de Gand Du 12 mai au 16 septembre www.track.be Philippe Van Cauteren et Mirjam Varadinis ont recherché à Gand des lieux pouvant susciter l’inspiration des artistes. Elmgreen & Dragset, Fischi & Weiss, Atelier van Lieshout, Mark Manders et Michaël Borremans, entre autres, ont joué le jeu.
St.Jan Cathédrale Saint-Bavon – Gand Du 12 mai au 29 juillet www.gent.be En même temps que Track, Jan Hoet organise une manifestation artistique dans la cathédrale Saint-Bavon de Gand. Berlinde de Bruyckere, Michaël Borremans, David Claerbout, Wim Delvoye et bien d’autres présentent leurs œuvres dans ce cadre exceptionnel. Psychiatrisch centrum Sint-Jan de Deo, cluster Tolhuis, TRACK, Gand 2012.
Miuccia Prada, Guido Harini, 1999.
Elsa Schiaparelli & Miuccia Prada : On Fashion Metropolitan Museum – New York Du 10 mai au 19 août www.metmuseum.org
Noble Art of The Sword
Le Metropolitan Museum of Arts organise régulièrement de grandes expos autour des stylistes de mode comme, par exemple, Alexander McQueen. Le musée new-yorkais propose cet été «Elsa Schiaparelli & Miuccia Prada. On Fashion», expo consacrée aux parallèles entre ces deux stylistes italiennes.
Wallace Collection – Londres Du 17 mai au 16 septembre www.wallacecollection.org A partir du 17 mai se tient à la Wallace Collection de Londres une expo gratuite autour de l’histoire de l’épée en tant qu’arme ou objet de sport noble. L’exposition s’intéresse aussi à l’escrime, d’un point de vue historique.
Wim Delvoye, Porc tatoué, 2002.
Paysages de rêve, femmes énigmatiques, atmosphère mystique : les toiles de William Degouve de Nuncques ne laissent personne indifférent,
Rapière de Christian II, vers 1605, Staatliche Kunstsammlungen, Dresden.
William Degouve de Nuncques, peintre du mystère. Kröller-Müller Museum – Otterlo Du 27 mai au 2 septembre www.kmm.nl et certainement pas Hélène Kröller-Müller. Son musée à Otterlo, aux Pays-Bas, consacre une grande exposition au symboliste belge.
William Degouve de Nuncques (1867 - 1935), Le canal.
Beauté Animale
The Queen Art & Image
Grand Palais – Paris Prolongé jusqu’au 16 juillet www.grandpalais.fr
National Portrait Gallery – Londres Du 17 mai au 21 octobre www.npg.org.uk
Le règne animal a toujours inspiré les artistes. On pense ici, entre autres exemples, au célèbre Lièvre d’Albrecht Dürer ou encore à certaines œuvres de Jeff Koons. Le Grand Palais revient sur 500 ans d’histoire de l’art animalier.
A l’occasion des 60 ans de règne d’Elizabeth II, reine d’Angleterre, son portrait a été réalisé par des artistes comme Lucian Freud, Annie Leibovitz, Andy Warhol, Cecil Beaton et bien d’autres. Toutes ces œuvres s’exposent à la National Portrait Gallery. Théodore Géricault, Tête de lionne, vers 1819, huile sur toile. Paris, Musée du Louvre, © Service presse Réunion des musées nationaux - Grand Palais / Christian Jean.
Chris Levine, Lightness of being, 2007.
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TIPS POUR GENTLEMEN
UN SEUL STYLE : LE BON ! Il y a quelques années, Eau Sauvage de Dior publiait un Petit Manuel du Gentleman Sauvage avec des textes raffinés signés Louis de Mailly et de superbes illustrations du pinceau de Bertrand de Miollis. Cette soixantainee nu de pages de conseils simples et de bon goût constitue un petit carnet devenu très rare. Dans ce numéro et dans nos deux prochaines éditions, nous vouss en présentons les conseils les plus pertinents. PAR JULES GEVAERT Un gentleman sauvage n’a qu’un style. Son élégance est personnelle et constante. Il ne suit pas la mode,, mais man se l’approprie. Pas de recherche ou de raffinement excessifs chez lui. Sans changer son style, le gentleman ce. sauvage saura comment s’habiller en fonction de la période de l’année. C’est une condition de l’élégance. I. LE BAS
Les chaussures ne seront assorties ni au pantalon ni aux souliers. Contrairement aux idées reçues, les chaussettes très colorées peuvent être très élégantes. Mais éviter les couleurs fluorescentes. Grande exception: le costume noir, qui ne souffre que des chaussettes noires. Lorsqu’il porte des mocassins en été, le gentleman sauvage ne mettra tout simplement pas de chaussettes.
Ni trop juste, ni trop long, le pantalon ne doit présenter qu’une seule cassure (pli) au niveau de la cheville.
Ne jamais porter deux jours de suite les mêmes chaussures afin de laisser le temps à l’humidité d’être absorbée par le bois des embauchoirs.
Les chaussures doivent être plus sombres ou légèrement plus claires que la couleur du costume si celui-ci est foncé. Si le costume est noir, les chaussures le seront aussi.
Le gentleman sauvage ne portera jamais de souliers épais avec un costume habillé, pour lequel les mocassins sont tout aussi déconseillés. Il leur préférera des richelieus, des derbys fins ou des bottines. Les mocassins étant dédiés aux tenues décontractées.
DANS NOTRE PROCHAIN NUMÉRO: II. LE HAUT ! 82 Miles
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