French Dispatch November 2010

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dépêches Novembre 2010

Suivre les progrès réalisés dans la Campagne pour éliminer les fistules

Les femmes donnent la vie Des survivantes de la fistule rencontrent la Princesse héritière du Danemark page 6

Afrique La fistule est un élément clef de la campagne pour la santé maternelle page 2


De bonnes nouvelles pour les femmes en Afrique Brazzaville (République du Congo) Le 20 octobre 2010, des personnalités de haut rang, notamment des ministres, des parlementaires et des partenaires de développement, ont apporté de bonnes nouvelles aux femmes de la République du Congo. Ce fut au moment où ces personnalités ont participé au lancement national de la La Première Secrétaire du Sénat, Mme Philomène Campagne pour l’accélération Fouty Soungou, a été nommée par le Ministère de la de la réduction de la morsanté et l’UNFPA Ambassadrice itinérante au Congo de la Campagne pour une réduction accélérée de talité maternelle en Afrique la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA). Elle (CARMMA), témoignant ainsi travaillera avec la Première Dame à promouvoir la de leur détermination d’amésanté maternelle dans le pays. Photo: Bureau de l’UNFPA en République du Congo, 2010. liorer la santé maternelle dans le pays. En République du Congo, les décès maternels sont plus nombreux que la moyenne régionale et atteignent le taux effrayant de 580 pour 100 000 naissances vivantes. Ce fait est à l’origine du lancement de la Campagne, auquel a présidé la Première Dame du Congo, Mme Antoinette Sassou Nguesso, championne de la santé maternelle et de la CARMMA dans le pays. S’exprimant au nom de l’ONU, le Directeur régional de l’UNFPA, M. Bunmi Makinwa, a assuré le Gouvernement du soutien de l’UNFPA à l’objectif d’accélérer l’amélioration de la santé maternelle en Afrique. Le Ministre de la santé, le Professeur George Moyen, a réaffirmé la détermination du Gouvernement à s’attaquer à la mortalité maternelle, priorité majeure du pays, et il fait suivre ses paroles d’actes concrets. “Le Gouvernement a mis en route une série de mesures pour inverser la tendance”, a déclaré le Ministre lors du lancement. “Nous avons créé un observatoire de la santé maternelle et nous promouvons la sensibilisation du public à l’importance de la santé de la femme et de l’enfant. Les césariennes seront effectuées gratuitement dans le système de santé publique, et nous nous attachons également à conduire la Campagne pour éliminer les fistules et à élargir le programme de l’UNFPA relatif à cette question.” Avec non moins de 140 cas déjà identifiés dans le pays et beaucoup plus qui seront probablement découverts, la fistule obstétricale est considérée comme un sérieux problème de santé publique en République du Congo, pays d’Afrique subsaharienne dont la population dépasse selon les évaluations 4 millions d’habitants. Depuis 2007, l’UNFPA a investi dans le pays plus de 400 000 dollars dans la prévention et le traitement de cette affection; la situation précaire et le médiocre accès aux services de santé maternelle y contribuent à des taux élevés de mortalité et d’invalidité maternelles. L’extension du programme de lutte contre la fistule à deux centres de traitement additionnels, situés l’un à Pointe-Noire et l’autre à Owando, est une part essentielle de la contribution de l’UNFPA à la CARMMA au Congo. Actuellement, le traitement de la fistule est assuré gratuitement dans deux importants centres de santé à Brazzaville. Avec un complément de ressources, on espère que davantage de centres de la fistule seront ouverts dans les prochains mois. L’addition de ces nouveaux centres réduira sensiblement la distance que les femmes atteintes d’une fistule doivent parcourir pour recevoir des soins.

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Fournir les informations qui font défaut Libreville (Gabon) Une enquête récemment conduite dans 55 centres de santé du Gabon aide à fournir les informations qui font défaut sur la fistule obstétricale dans le pays. Elle souligne aussi que la fistule est un problème de santé publique et que les autorités gabonaises doivent y reconnaître une priorité. Bien que les études précédentes aient déjà mis en lumière que le manque de soins d’urgence pour les femmes qui souffrent de complications durant l’accouchement, aussi bien qu’au début de la grossesse, et le manque de professionnels de la santé qualifiés constituaient des facteurs essentiels de diverses invalidités, certains experts ont affirmé qu’il n’y avait pas de cas de fistule obstétricale au Gabon. “Il existe de nombreux facteurs qui expliquent la présence de la fistule obstétricale dans ce pays. Après cette enquête, nous pouvons en nommer quelquesuns, depuis les grossesses d’adolescentes jusqu’au manque d’accès aux services de santé. Mais nous ne pouvons ignorer des problèmes structurels tels que la pauvreté et les facteurs socioculturels, notamment la notion qu’une vraie femme doit se montrer brave et supporter la douleur en donnant naissance”, explique M. David Lawson, Directeur de pays de l’UNFPA au Gabon. Durant l’enquête, qui a permis d’identifier 90 cas de fistule dans le pays, 15 femmes qui en étaient atteintes ont été interviewées. La moitié environ de ces femmes étaient âgées de 15 à 24 ans et, dans la plupart des cas, n’avaient qu’un faible niveau d’éducation. Plus de la moitié d’entre elles vivent dans des zones rurales écartées, d’accès difficile par les moyens de transport les plus courants. Elles tirent de l’agriculture le plus gros de leur revenu. “Dans ces zones écartées, il s’agit seulement de produire le strict nécessaire pour subsister. C’est pourquoi ces femmes sont si vulnérables – la plupart d’entre elles vivent au-dessous du seuil de pauvreté”, explique M. Mbadu Muanda, démographe, qui était le principal consultant de l’enquête. Toutes les survivantes de la fistule interviewées avaient eu leur première grossesse avant d’atteindre 19 ans et près de la moitié d’entre elles, avant même d’atteindre 16 ans. Dans un cas sur trois, la fistule était survenue après le premier accouchement. Il avait fallu plus de 12 heures à la majorité des femmes interviewées pour arriver à un hôpital après le début de l’accouchement et les signes d’une complication. Trois d’entre elles n’ont atteint un centre de santé qu’au terme de près de 24 heures. La majorité ont accouché d’un bébé mort-né. “Le fait que plus de la moitié des cas de fistule surviennent après l’accouchement, et les autres cas après une intervention chirurgicale, est dû sans doute à la médiocrité des soins obstétricaux d’urgence. Et, puisque la majorité des femmes ont accouché dans un centre de santé, nous sommes conduits à croire qu’une formation plus complète s’impose, de même que la mise à disposition d’un équipement plus adéquat et de fournitures en cas de complications”, a dit M. Mbadu Muanda. Afin d’aider à éliminer la fistule au Gabon, la Campagne et ses partenaires plaident pour la création de trois services d’accouchement et pour la mise en place de soins plus qualifiés dans le pays, dit M. David Lawson. “Nous travaillons à améliorer la capacité du personnel sanitaire et les services de santé maternelle à la disposition de la population. Cela va de pair avec des efforts pour sensibiliser la population à la fistule obstétricale et au danger des grossesses précoces, aussi bien que pour élargir l’accès à la planification familiale et pour aider à autonomiser les femmes.” PHOTO DE COUVERTURE: Après une opération réussie, Shamim, âgée de 26 ans, sort de l’hôpital à Qatar. Elle a été atteinte de la fistule durant sa première grossesse, à l’âge de 16 ans. Son accouchement difficile, avec l’unique assistance d’une accoucheuse traditionnelle, s’est soldé par l’extraction d’un enfant mort-né et l’apparition d’une fistule. Après deux autres grossesses également malheureuses, elle-même et son mari ont maintenant adopté une petite fille. Photo: Wendy Marijnissen, Campagne pour éliminer les fistules/UNFPA, Pakistan, 2009.


Deux reines de beauté en mission Site Web mondial de l’UNFPA L’image de la fistule obstétricale, qui entraîne l’incontinence et l’isolement social, n’est guère prestigieuse. Mais deux reines de beauté africaines – Miss Ghana@50 et Miss Libéria 2009 – tirent parti de leur prestige et de leur célébrité pour faire prendre conscience de ce problème, qui touche un certain nombre des femmes les plus marginalisées de leurs pays. Mme Frances Tekyi Mensah a commencé à parler de la fistule obstétricale tout au long de l’année 2007, qui a marqué le cinquantième anniversaire de l’indépendance de son pays, et fut celle de son règne en tant que Miss Ghana@50. Et Miss Ghana@50, Frances Tekyi Mensah, et des elle n’a jamais cessé d’en parler survivantes de la fistule. depuis lors. Étant donné l’engagement dont elle a fait preuve, le Gouvernement ghanéen l’a nommée Ambassadrice pour la fistule obstétricale. Elle a accepté la mission, animée d’une vive détermination de faire une différence à travers le pays. En un premier temps, Mme Tekyi Mensah avait choisi la fistule obstétricale pour projet auquel s’attacher durant son règne parce qu’elle avait compris que la fistule atteignait les femmes les plus pauvres, les moins instruites et les plus marginalisées dans son pays et ailleurs en Afrique et en Asie. “Elle n’ont rien que la foi, l’espérance et des vêtements trempés d’urine”, a-t-elle dit des femmes qui souffrent des indignités de la fistule. “Certaines d’entre elles affirment que ‘même la mort serait préférable’. Si je pouvais aider seulement une de ces femmes, ce serait littéralement pour moi comme lui rendre sa vie.” Mme Tekyi Mensah a passé la plus grande partie de son année de règne à faire prendre conscience de la fistule obstétricale dans les parties les plus reculées du Ghana. Elle a rencontré des chefs de tribu, des dirigeants religieux, des guides de l’opinion publique, des groupes d’hommes et plusieurs représentants de collectivité en diffusant le message qu’il importait de prévenir la fistule et qu’il était possible de la traiter. Elle a aussi exhorté les femmes atteintes de la fistule à recevoir un traitement et elle a levé des fonds pour subventionner le traitement d’une vingtaine de femmes dans les régions qu’elle a visitées. En outre, elle a Miss Libéria 2009, Shu-rina Wiah, et des avocates de la fistule. encouragé 60 autres Ghanéens et Ghanéennes à se faire des avocats au niveau local. Ce groupe comprend des survivantes de la fistule, des animateurs de collectivité, des dirigeants religieux et des chefs traditionnels, aussi bien que les représentants de groupes d’hommes et des travailleurs sociaux. Avec le soutien du Ministère ghanéen de la santé, ces avocats ont dressé des plans d’action, qu’ils ont mis en application en 2010. Une éloquente communication de Mme Tekyi Mensah au concours de beauté Miss World 2008 a convaincu Shu-rina Wiah, couronnée Mme Libéria 2009, de consacrer son projet pour l’année à ce problème. Tout au long de 2009, Mme Wiah a participé à des campagnes de sensibilisation visant à prévenir la fistule, aussi bien qu’à des projets dont le but était d’autonomiser les survivantes.

Un soutien plus substantiel est nécessaire au niveau mondial Un rapport publié en octobre par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, appelle à amplifier l’appui à des interventions efficaces et peu coûteuses pour faire face au problème de la fistule obstétricale. Le rapport, intitulé Appui à l’action engagée pour en finir avec la fistule obstétricale, affirme que des progrès considérables ont été réalisés s’agissant d’affronter la fistule obstétricale. Le document appelle l’attention sur les liens entre pauvreté, inégalité de revenu, inégalité entre les sexes, discrimination et faible niveau d’éducation, car ces facteurs contribuent à la mauvaise santé des femmes et des filles. Il signale aussi que, malgré une évolution positive, beaucoup de problèmes graves continuent de se poser. “La fistule obstétricale, l’une des conséquences les plus catastrophiques des accouchements mal surveillés, est un exemple flagrant de l’inégalité sanitaire dans le monde. Si cette affection a été éradiquée dans les pays développés, elle continue de toucher les femmes et les filles les plus démunies, principalement dans les régions rurales et isolées des pays en développement”, est-il affirmé dans le rapport. Thoraya Ahmed Obaid, Directrice exécutive de l’UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la population, s’est félicitée de ce nouveau rapport. Dans une déclaration vidéo préparée pour le récent sommet sur les objectifs du Millénaire pour le développement, Mme Obaid a souligné l’importance de s’attaquer à la fistule obstétricale en conformité avec les accords mondiaux visant à améliorer la santé et les droits des femmes. “Chaque année, des millions de femmes souffrent de complications liées à la grossesse et à l’accouchement, aussi bien que de lésions. Et l’une de celles-ci est la fistule, une lésion qui touche les femmes et les laisse incontinentes et de ce fait ostracisées par leur famille et leur collectivité. Par nos efforts communs, nous pouvons faire en sorte que la fistule appartienne au passé. Et nous devons restaurer la dignité de millions de femmes”, a déclaré Mme Obaid. La lutte pour améliorer les systèmes de soins de santé et faire baisser les taux de mortalité et d’invalidité maternelles, notamment la fistule obstétricale, doit non seulement se poursuivre mais s’intensifier, car les évaluations récemment publiées montrent que les progrès réalisés dans la réduction de la mortalité maternelle ont été lents. Il est donc nécessaire d’urgence d’effectuer à plus grande échelle des interventions bien connues, efficaces et peu coûteuses afin de réduire le nombre élevé de décès et d’invalidités consécutifs à l’accouchement qui peuvent être évités, souligne le rapport. Dans le cadre de ses recommandations, le document insiste sur le fait que le financement doit être prévisible et qu’un appui soutenu doit être fourni aux plans nationaux des pays, aux entités des Nations Unies et aux autres initiatives mondiales qui s’attaquent au problème, notamment la Campagne pour éliminer les fistules.

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Les efforts pour éliminer les fistules se poursuivent malgré la crise

L’Érythrée sur le chemin d’être ‘affranchie de la fistule’

Tananarive (Madagascar)

Asmara (Érythrée)

La crise politique qui s’est engagée à Madagascar voici presque deux ans a eu une forte incidence sur l’exécution des programmes d’assistance dans le pays et a désormais porté atteinte à la lutte contre la fistule. En l’absence d’une stratégie nationale officielle sur ce problème, ou même de la possibilité de conduire de vastes projets de plaidoyer, la plupart des activités actuellement menées par des organisations non gouvernementales et les contacts avec le gouvernement Une Malgache de 17 ans, récemment opérée sont limités. de la fistule, sa mère et une spécialiste de la fistule. Photo: Bureau de l’UNFPA à “Nous nous sommes heurtés à Madagascar, 2009. certains problèmes techniques, qui entravent une exécution souple des activités”, dit le Dr. Eugene Kongnyuy, Conseiller technique de l’UNFPA pour la santé maternelle. “Cependant, malgré la crise qui sévit dans le pays, nous continuons à faire notre travail. Cela peut paraître remonter à plus loin, mais nous n’avons commencé le programme qu’en 2008 et, même avec la crise, nous pouvons constater des progrès considérables.” Avant de s’associer en 2008 à la Campagne pour éliminer les fistules, Madagascar avait conduit une étude afin d’évaluer la dimension du problème de la fistule obstétricale dans le pays. Entre autres conclusions, l’étude a révélé que les prestataires de soins de santé savaient peu de chose de cette affection et que les pratiques traditionnelles nuisibles contribuaient sensiblement à l’apparition de fistules. L’étude a signalé que le fait d’habiter dans des zones rurales, la pauvreté, le manque d’éducation, les grossesses d’adolescentes, un médiocre système d’aiguillage et la mauvaise qualité des soins durant l’accouchement comptaient parmi les causes déterminantes de la fistule à Madagascar. Sur cette base, une série de priorités ont été identifiées, notamment des interventions chirurgicales et une action psychologique, en même temps que la réinsertion sociale des victimes de la fistule et la prévention de la fistule. Pour répondre à ces priorités, le programme a conçu des activités visant à autonomiser les femmes et mobiliser les animateurs de collectivité. Depuis qu’il s’est associé à la Campagne, le pays a introduit les activités par étapes. Aujourd’hui, six hôpitaux centraux pratiquent les interventions chirurgicales, tandis que six ONG prennent en charge la réinsertion sociale des survivantes de la fistule et la prévention de la fistule obstétricale en utilisant avec succès les patientes soignées comme rôles modèles et avocates. “Nous essayons de faire en sorte que les prestataires de soins soient en mesure de traiter correctement les urgences. C’est là un autre aspect de la prévention, qui complète la sensibilisation des collectivités à l’aide d’anciennes patientes de la fistule”. Quand on lui demande s’il croit que la Campagne se poursuivra à Madagascar, le Dr. Kongnyuy s’en déclare certain: “Nous avons de nombreux succès à notre actif, notamment le fait que les patientes de la fistule ne sont plus victimes d’opprobre. Nous continuerons à amplifier nos activités et à mettre en place une stratégie nationale de la fistule obstétricale dès que la situation sociopolitique se sera améliorée. Nous ne sommes pas à la dérive.”

Le Gouvernement érythréen, en collaboration avec ses partenaires, s’est engagé dans un projet qui affranchira le pays de la fistule d’ici la fin de 2011. Une campagne intensive pour identifier et traiter les femmes atteintes de la fistule obstétricale est en cours dans le pays. Afin d’encourager les femmes à se présenter pour subir un traitement, le Ministère de la santé fournit des services gratuits et rembourse les dépenses afférentes, comme la nourriture et le logement. D’autre part, les coûts de transport sont payés ou remboursés. “Une priorité gouvernementale est de résorber la liste des cas de fistule en attente dans le pays, ce qui veut dire que l’Érythrée se rapproche d’atteindre l’objectif national d’en finir avec la fistule”, déclare M. Barnabas Yisa, représentant de l’UNFPA dans le pays. Bien que le nombre de cas existants en Erythrée ne soit pas encore connu, des équipes d’experts internationaux et de chirurgiens érythréens de la fistule n’épargnent aucun effort pour résorber l’arriéré des cas. Tandis que le traitement est actuellement dispensé dans plusieurs centres de santé, des mesures de prévention sont mises en place simultanément dans les collectivités. L’initiative d’ ‘affranchissement de la fistule’ est considérée en assez bonne voie dans un pays où se posent tant de problèmes liés à la condition des femmes, tels que le mariage précoce, Mme Yirgalem Isaac, infirmière et sage-femme chargée du pavillon de la fistule à l’hôpital de l’infériorité de leur rang social, Mendefera, en compagnie d’une patiente. Photo: les moindres possibilités Bureau de l’UNFPA en Érythrée, 2010 d’éducation et perspectives économiques qui leur sont offertes en comparaison avec les hommes. Outre le nombre élevé de décès maternels – 280 pour 100 000 naissances vivantes, selon les plus récentes évaluations de l’ONU –, l’Érythrée se heurte également au fait qu’un grand nombre d’accouchements se déroulent hors la présence de professionnels qualifiés de la santé, ce qui traduit une certaine répugnance à rechercher des soins de santé adéquats en cette occasion. “La culture et la tradition peuvent expliquer cette répugnance à donner la vie avec l’aide d’accoucheuses qualifiées. De telles pratiques aggravent le risque de complications, ainsi que l’incidence de la mortalité et de l’invalidité maternelles”, expose Mme Gillian Slinger, Coordonnatrice de la Campagne. “Nous devons aussi réfléchir très soigneusement à la manière d’affronter ces défis.” L’Érythrée s’est associée à la Campagne pour éliminer les fistules en 2003, année où une évaluation des besoins a été conduite pour déceler l’incidence de l’affection au niveau national. Depuis lors, on s’est attaqué à la fistule obstétricale dans le cadre d’un ensemble complet d’interventions visant à surmonter les sérieux problèmes de santé reproductive qu’affronte le pays, ce qui comporte notamment un accord avec l’Université Stanford pour fournir une assistance technique à la formation en cours d’emploi des chirurgiens et sages-femmes du pays, des soins spécialisés dans les cas difficiles, le suivi des stagiaires, un plan de mobilisation des collectivités, le suivi et évaluation.

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Des professionnels sont formés à traiter la fistule

Une femme pionnier s’attaque à la fistule

Karachi (Pakistan)

Conakry (Guinée)

Un nouveau programme lancé par l’UNFPA au Pakistan assure un cours de formation de 30 semaines aux sages-femmes de collectivité sur la prévention et le traitement de la fistule. Ce programme, dont ont déjà bénéficié plus de 70 sages-femmes, a été élaboré pour former les formateurs, aider à prévenir l’arrêt de l’accouchement et fournir un aiguillage rapide quand des soins obstétricaux d’urgence sont nécessaires. Selon les experts, l’augmentation du nombre de sages-femmes dans les collectivités aidera aussi à sensibiliser davantage les femmes à l’importance d’espacer les naissances, de rechercher une assistance qualifiée lors de l’accouchement et d’assurer une nutrition adéquate aux filles et femmes enceintes. L’un des meilleurs chirurgiens de la fistule dans le pays, le Dr. Shershah Syed, pense qu’il faut former davantage de professionnels de la santé pour aider à améliorer la santé maternelle. “Nous n’avons pas assez d’accoucheuses qualifiées. En outre, certaines des accoucheuses en service n’ont reçu qu’une formation inadéquate”, déclare le Dr. Syed. L’initiative qui vise à former des accoucheuses de collectivité complète une stratégie plus large visant à renforcer la capacité de traitement de la fistule, élaborée et appliquée depuis janvier 2006, lorsque la Campagne pour éliminer les fistules a été lancée au Pakistan. Dans le cadre de cette stratégie, les médecins pakistanais ont été encouragés à échanger les connaissances et partager les expériences avec des chirurgiens de réputation internationale dans le domaine de la fistule obstétricale. “Nos chirurgiens ont actuellement de plus nombreuses occasions de s’informer des interventions chirurgicales efficaces et peu coûteuses qui peuvent permettre de soigner les patientes de la fistule”, déclare le Dr. Faaria Ahsan, spécialiste de la santé reproductive et de la fistule obstétricale au service de l’UNFPA au Pakistan. Depuis le lancement de la Campagne dans le pays, plus de 38 chirurgiens ont été formés aux techniques chirurgicales de la fistule et environ 78 sagesfemmes et infirmières de collectivité ont été formées à la gestion pré- et postopératoire de la fistule obstétricale. Actuellement, sept centres régionaux et six centres d’aiguillage dispensent des services gratuits aux femmes qui en ont besoin; plus de 2 000 fistules ont été soignées avec un taux de succès de 90 %.

L’un des premiers pays à s’associer en 2003 à la Campagne pour éliminer les fistules, la Guinée lutte encore pour s’attaquer à la fistule obstétricale. Avec une population de 10 millions d’habitants et 24 Des femmes se réunissent dans le village de Bate Nafadji pour groupes ethniques, écouter une causerie éducative sur la fistule organisée par une ONG locale, l’African Family Support. Photo, Bureau de l’UNFPA le pays connaît en Guinée, 2010. l’un des ratios les plus élevés de mortalité maternelle sur le continent africain – 680 pour 100 000 naissances vivantes – et n’a pas encore été en mesure de mettre en place une réponse coordonnée à des invalidités telles que la fistule. “Ce fut un long combat”, explique le Dr. Madina Rachid, Chef de la Division de la santé reproductive au Ministère guinéen de la santé. À la suite de la Conférence internationale sur la population et le développement tenue en 1994, la Guinée, ainsi que d’autres pays en développement, avait convoqué un forum national, qui a défini les aspects de la santé reproductive auxquels priorité devrait être donnée dans le pays. “Dès ce moment, la lutte contre la fistule obstétricale avait été identifiée comme une composante essentielle de la campagne pour la santé maternelle en Guinée. Cependant, bien que cette affection ait trouvé place dans la politique et les programmes nationaux de santé, peu d’efforts ont été faits pour affronter le problème dans le pays”, déclare le Dr. Rachid. Après le lancement d’une campagne de sensibilisation en 2003, le Ministère de la santé a procédé à une analyse de la situation en collaboration avec l’UNFPA, ce qui l’a conduit à mettre en place un projet de prévention et de traitement de la fistule obstétricale à Kankan, la ville la plus importante de Guinée. Depuis lors, le projet a permis de former des professionnels de la santé et des agents communautaires et de promouvoir la sensibilisation du public à la manière de prévenir la fistule, notamment au moyen de messages diffusés par des chaînes de radio publiques et privées dans les zones urbaines et rurales, aussi bien que par l’entremise de pairs-éducateurs. Plus de 110 interventions chirurgicales ont été effectuées avec succès jusqu’à présent et 29 survivantes de la fistule ont reçu une formation à des activités productrices de revenu dans l’ensemble du pays. Cependant, malgré les résultats atteints et les enseignements tirés, de nombreux problèmes subsistent, notamment le manque de ressources humaines qualifiées, l’insuffisance des services de traitement et la faible utilisation des services sanitaires par les collectivités. “Avant tout, nous avons besoin d’un leadership national résolu pour procéder à une réaction coordonnée et renforcer les partenariats. Dans ces conditions, nous pourrons peut-être faciliter des changements dans la société et encourager à ne plus couvrir d’opprobre les patientes de la fistule”, déclare le Dr. Marcelle Chevallier, représentante de l’UNFPA en Guinée.

Groupe de lauréates du cours de formation à l’encadrement en soins infirmiers et obstétrique, durant la cérémonie de remise des diplômes. Elles ont suivi un cours de 30 semaines destiné à offrir des sages-femmes et infirmières mieux qualifiées, qui peuvent ensuite communiquer leur savoir à d’autres professionnels et dispenser ainsi des soins de meilleure qualité. Photo: Wendy Marijnissen, Campagne pour éliminer les fistules/Bureau de l’UNFPA à Karachi (Pakistan), 2009

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Des survivantes de la fistule rencontrent la Princesse héritière du Danemark Washington, D.C. (États-Unis) L’un des grands moments de la Conférence Les femmes donnent la vie tenue à Washington, D. C., en juin 2010 a été la rencontre entre Son Altesse Royale la Princesse Marie du Danemark et deux survivantes de la fistule et avocates de ses victimes. La Princesse héritière, qui était accompagnée par le Ministre danois pour le développement Søren Pind, a été profondément Mme Awatif Altayib. Photo: Moises Saman/Panos, 2010. émue par leurs récits. L’une des femmes que la Princesse héritière a rencontrées était Mme Sarah Omega, du Kenya, survivante de la fistule, qui tomba enceinte à moins de 20 ans. Après l’arrêt de l’accouchement, prolongé des heures durant, et la perte de son bébé, elle fut atteinte d’une fistule — affection dont elle a souffert 12 ans avant de recevoir un traitement. Depuis 2007, Mme Omega a voyagé à travers le Kenya et dans le monde entier en tant qu’avocate de la santé maternelle. Elle veut faire en sorte que les autres femmes atteintes de la fistule sachent qu’un traitement existe. “Au Kenya, on estime à 3 000 le nombre de nouveaux cas de fistule qui surviennent chaque année, mais 7 % seulement de ces femmes reçoivent un traitement, ce qui laisse un énorme arriéré de cas. C’est pourquoi je me suis rendue dans les collectivités, prenant contact avec les femmes qui souffrent en silence et les adressant à un centre de santé où elles reçoivent un traitement”, a expliqué Mme Omega. Mme Awatif Altayib, l’autre avocate des patientes qui a rencontré la Princesse héritière, Mme Sarah Omega. Photo: venait de Furbaranga, dans l’État de DarfourMoises Saman/Panos, 2010. Ouest (Soudan), où elle est la sage-femme du village. Survivante de la fistule, elle s’est mariée et trouvée enceinte de son premier enfant à l’âge de 16 ans. Malheureusement, son bébé n’a pas survécu à l’arrêt de l’accouchement, tandis qu’elle-même était atteinte d’une fistule obstétricale. Déterminée à faire en sorte que les autres femmes ne connaissent pas les mêmes souffrances, Mme Altayib a décidé de devenir sage-femme. Elle recherche maintenant les femmes atteintes d’une fistule et les aide à obtenir accès aux soins qui leur sont nécessaires. “Ce fut pour moi une grande occasion d’en savoir plus sur les problèmes de santé maternelle qui persistent dans le monde en développement. Sarah et Awatif ont prêté un visage à toutes les femmes qui ont souffert en raison du manque d’accès à une assistance qualifiée durant la grossesse et l’accouchement. C’est là quelque chose qui semble aller de soi dans les pays industrialisés, mais représente encore un véritable luxe dans de nombreux pays du monde en développement”, a déclaré la Princesse héritière du Danemark. Au cours de la rencontre, Mme Thoraya Obaid, Directrice exécutive de l’UNFPA, a exprimé à la Princesse héritière sa sincère reconnaissance pour avoir accepté de patronner l’UNFPA. L’annonce de ce patronage, faite en juin 2010, a appelé l’attention sur le soutien du Danemark aux efforts de l’UNFPA pour promouvoir la santé maternelle et S.A.R. la Princesse héritière une maternité moins dangereuse dans les pays en du Danemark. Photo: Steen Evald, 2010. développement.

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La fistule fait l’objet d’un exposé devant le Congrès des États-Unis Durant la semaine même où se tenait la Conférence Les femmes donnent la vie, Sarah Omega, survivante de la fistule et avocate de ses victimes, a eu l’occasion de prononcer un exposé devant les membres du Congrès des États-Unis sur les problèmes liés à la fistule obstétricale. Cet exposé a été organisé en coordination avec les cabinets de deux membres de la Chambre des représentants, Caroline Maloney (New York) et Mike Castle (Delaware), auteurs d’un texte de loi sur la fistule présenté par les deux partis: The Obstetric Fistula Prevention, Treatment, Hope and Dignity Restoration Act of 2010, H.R. 5441. La même semaine, Sarah Omega avait déjà participé à une activité de plaidoyer auprès du Congrès, dans le but d’encourager une contribution financière et le soutien des États-Unis à la santé maternelle et à l’OMD 5. Mme Omega, à laquelle s’était associée Mme Jennifer Beals, vedette de la télévision et de l’écran, a fait part de son histoire individuelle à plusieurs représentants.

Tamara Kreinen, représentante de la Fondation pour les Nations Unies, Sarah Omega, survivante de la fistule et avocate de ses victimes, Mark Kirk, membre de la Chambre des représentants, et Jennifer Beals, vedette de la télévision et de l’écran. Photo: Sam Hurd, Les femmes donnent la vie, Washington, D.C., 2010.

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Un nouvel outil promeut les activités de plaidoyer sur la fistule Dans le cadre des manifestations concernant la fistule qui se sont déroulées au cours de la Conférence Les femmes donnent la vie, l’UNFPA et Family Care International (FCI) ont présenté une nouvelle publication de plaidoyer et un outil interactif CD-ROM – Living Testimony: Obstetric Fistula and Inequities in Maternal Health. La publication a pour objet de contribuer à de plus vastes efforts en vue de faire reculer la mortalité et la morbidité maternelles, porter la fistule obstétricale au premier plan de l’attention, et mettre en lumière les mesures spécifiques prises pour en réduire l’incidence et la prévalence. Les principaux objectifs de l’outil CD-ROM sont les suivants: • Fournir une orientation et des moyens pour conduire un plaidoyer

visant à améliorer la santé maternelle et pour bien montrer comment les attitudes relatives à la grossesse et à l’accouchement retentissent sur la mortalité et l’invalidité maternelles, notamment sur la fistule obstétricale. • Présenter de nouvelles stratégies pour remédier aux normes sociales et aux pratiques culturelles qui entravent l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive afin de les rendre plus généralement accessibles. Pour un complément d’information ou pour obtenir des exemplaires de l’outil CD-ROM, contacter: publications@fcimail.org ou fistulacampaign@unfpa.org


Un champion et un pionnier de la lutte contre la fistule Yaoundé (Cameroun) Dépêches a interviewé le Dr. Pierre Fouda, l’un des pionniers du traitement de la fistule au Cameroun. Urologue et partenaire à long terme dans le pays, le Dr. Fouda parle des difficultés d’y combattre la fistule. Dépêches: Comment la fistule obstétricale est-elle devenue un problème de santé prioritaire au Cameroun? Dr. Fouda: En 2004, le Cameroun a enregistré des indicateurs particulièrement inquiétants de la santé maternelle. On pouvait ainsi légitimement penser que, malgré l’absence de données, la fistule obstétricale était Dr. Pierre Fouda. Photo: Bureau de l’UNFPA une réalité au Cameroun. Il y au Cameroun, 2010. a quelques années, l’UNFPA a aidé le Ministère de la santé publique à évaluer la situation dans deux provinces (Nord et Extrême-Nord). Cette étude nous a permis d’obtenir des connaissances fondamentales sur la situation concernant la fistule dans cette partie du pays, de savoir qu’il existe là de nombreux cas et de comprendre que les centres de santé existants n’avaient pas la capacité de faire face au problème. Dépêches: Pouvez-vous nous faire part de certains des problèmes liés à la fistule obstétricale que vous avez rencontrés dans le pays? Dr. Fouda: Il y en a beaucoup. Pour commencer, comment pouvons-nous en finir avec l’opprobre dont souffrent ses victimes ? Vous pouvez voir ces femmes, abandonnées de tous et rejetées par leur collectivité parce que leur affection est interprétée comme une “malédiction” ou le résultat de leur infidélité. Elles apparaissent comme une source de honte et sont contraintes de vivre à l’écart de la collectivité, tout en pleurant leurs bébés qui sont morts. Lever des fonds est un autre problème. Les femmes sont en général incapables d’acquitter le prix des services parce qu’elles sont extrêmement pauvres. Leur exclusion de la collectivité n’est pas seulement sociale et culturelle, mais aussi économique. Et puisque nous ne disposons pas encore de moyens et ressources pour chacune, il n’est pas possible de les soigner sans une aide étrangère. Il faut compter aussi avec les difficultés liées au suivi des patientes qui ont été opérées après leur retour au village, car ceux-ci sont généralement situés dans des zones écartées qu’il est impossible d’atteindre même en moto, surtout durant la saison des pluies. Un autre problème est celui de la réinsertion sociale des patientes dans leur collectivité. Il nous faut aussi améliorer notre système de santé, et le fait que des fistules obstétricales surviennent en constitue un indicateur. Il s’agit donc de former des professionnels de la santé à la gestion de la fistule obstétricale, ce qui est un autre défi. Enfin, s’il est bien de traiter la fistule obstétricale, il est encore mieux de la prévenir. La sensibilisation doit se poursuivre, mais il faut aussi l’améliorer. On ne devrait jamais oublier que c’est l’homme qui prend les décisions dans les sociétés africaines et que c’est généralement sous l’influence de sa collectivité qu’il prend ses décisions. Lire en direct le texte intégral de l’interview.

On trouvera d’autres textes à www.endfistula.org/dispatch

La Campagne a une nouvelle coordonnatrice Gillian Slinger, infirmière et sage-femme formée au Royaume-Uni et titulaire d’une licence ès sciences en gestion de la santé et d’une maîtrise ès sciences en santé publique, est entrée récemment à l’UNFPA avec mission de coordonner la Campagne mondiale pour éliminer les fistules. En sa qualité de sage-femme, Mme Slinger a toujours été profondément émue par les nombreux cas de fistule obstétricale dont elle a pris soin sur le terrain. Depuis 2007, occupant à Genève un poste auprès de Médecins sans frontières (MSF), son implication dans la lutte contre la fistule a pris une immense ampleur, ce qui a nourri sa détermination de lutter contre la mortalité et l’invalidité maternelles au niveau mondial. Interrogée sur ses plans pour l’avenir, Mme Slinger parle d’une nouvelle vision de la Campagne. “Les services de formation et de traitement seront progressivement amplifiés pour faire face au nombre considérable de cas, l’accent se déplaçant des campagnes ‘verticales’ de la fistule organisées comme des interventions occasionnelles vers des services de caractère plus permanent”, explique Mme Slinger. Selon Mme Slinger, l’idée est de promouvoir une approche plus globale des services, car ils seront intégrés dans les structures de santé existantes et solidement ancrés dans les programmes de santé à long terme au niveau national. “On mettra aussi davantage l’accent sur la prévention, y compris la collaboration avec les partenaires en matière de santé maternelle et la considération de mesures de prévention immédiatement après un accouchement prolongé, ainsi que pour empˆecher l’apparition d’une nouvelle fistule chez les femmes guéries. Dans le cadre de la nouvelle vision qui prend forme, la Campagne comportera aussi une attention accrue à la qualité, à une recherche plus approfondie – notamment concernant la réinsertion des patientes en convalescence après le traitement – et une amélioration des circuits de communication, déclare Mme Slinger. “L’un des résultats escomptés est une meilleure circulation de l’information du niveau mondial à celui des projets et vice-versa, ainsi qu’entre les praticiens et les organisations qui œuvrent de concert pour faire progresser cet agenda en tant qu’aspect de l’esprit de partenariat bien affirmé de la Campagne.”

Gillian Slinger, nouvelle Coordonnatrice de la Campagne pour éliminer les fistules, avec une survivante de la fistule au marché voisin de l’hôpital de la Mission de Kamuli, en Ouganda. Photo: Brian Hancock, FRCS, fondateur de l’Uganda Childbirth Injury Fund, 2010.

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dépêches


La troisième Conférence annuelle de la Société internationale des chirurgiens de la fistule obstétricale (ISOFS) aura lieu à Dakar (Sénégal) du 7 au 9 décembre 2010. En tant que sommet annuel de prestataires de soins de santé et d’activistes en provenance de certaines des nations les plus touchées du monde, l’ISOFS offre un précieux forum pour mettre en commun les enseignements clefs tirés du travail accompli en première ligne de la lutte contre la fistule obstétricale.

L’ISOFS a été créée à partir de la reconnaissance du fait, parmi d’éminents chirurgiens de la fistule actifs en Afrique et en Asie, qu’il y a plus de deux millions de survivantes de la fistule obstétricale dans le monde, mais pas encore assez de chirurgiens qualifiés pour les opérer. Selon les spécialistes, toute tentative d’intervention faite par un chirurgien inexpérimenté peut causer un surcroît de dommage aux femmes atteintes d’une fistule. La conférence précédente, tenue en 2009 à Nairobi (Kenya), a traité de sujets qui allaient du rôle des sages-femmes de collectivité à l’efficacité de la réinsertion sociale et des partenariats communautaires. Organisée en collaboration avec la Fondation pour la médecine et la recherche en Afrique (AMREF), cette conférence a accueilli une assemblée faite de ministres, de médecins et de délégués d’organisations charitables ou d’assistance et d’institutions universitaires. En 2010, les organisateurs attendent une participation encore plus large.

Les événements: Troisième Conférence annuelle de la Société internationale des chirurgiens de la fistule obstétricale (ISOFS) Réunion annuelle du Groupe de travail international sur la fistule obstétricale (IOFWG)

Le lieu: Immédiatement avant la conférence, les 5 et 6 décembre, les spécialistes de la fistule obstétricale venus de différents pays se réuniront à Dakar pour la réunion annuelle du Groupe de travail international sur la fistule obstétricale (IOFWG)*. Ils débattront des priorités et échangeront leurs expériences dans le domaine de la fistule obstétricale.

*Parmi ses nombreux partenaires aux niveaux international, national, régional et local, la Campagne pour éliminer les fistules compte aussi sur l’appui des nombreux praticiens et institutions qui font partie du Groupe de travail international sur la fistule obstétricale (IOFWG). Ce groupe a pour but d’assurer au niveau mondial une collaboration et une coordination des efforts sur tous les problèmes liés à la fistule, notamment la prévention et la gestion, et de guider le secrétariat de la Campagne mondiale. On trouvera un complément d’information en ligne.

La réunion de l’IOFWG (5 et 6 décembre) et la conférence de l’ISOFS (7 à 9 décembre) se tiendront l’une et l’autre à l’Hôtel des Almadies à Dakar (Sénégal).

Imprimé sur papier recyclé

Pourquoi la Campagne? Dix à 15 millions de femmes souffrent de maladies ou d’invalidités graves ou de longue durée dues à des complications survenues durant la grossesse ou l’accouchement, notamment la fistule obstétricale.

UNFPA Campagne pour éliminer les fistules

La fistule obstétricale est une lésion liée à l’accouchement qu’il est possible de prévenir et, dans la plupart des cas, de soigner; elle laisse les femmes incontinentes, en proie à la honte et souvent isolées de leur collectivité.

Dépêches est un bulletin semestriel qui met en lumière les faits nouveaux intervenus dans la Campagne pour éliminer les fistules

On compte au moins deux millions de femmes atteintes de la fistule obstétricale dans le monde en développement, et jusqu’à 100 000 nouveaux cas se déclarent chaque année. En 2003, l’UNFPA et ses partenaires mondiaux se sont unis pour lancer la Campagne pour éliminer les fistules. La Campagne est maintenant présente dans 49 pays, et elle a réuni plus de 40 millions de dollars dans le but d’éliminer les fistules. La Campagne, avec ses nombreux partenaires dans le monde entier, met l’accent sur trois domaines clefs: prévention de la fistule, traitement des femmes touchées, et appui aux femmes alors qu’elles se remettent de l’intervention chirurgicale et rebâtissent leur vie. Pour plus ample information ou pour savoir comment vous pouvez apporter votre aide, prière de visiter: endfistula.org.

Afghanistan Pakistan

Népal Bangladesh Inde

Mauritanie

Mali

Niger

Tchad

Érythrée

Sénégal Yémen Soudan Burkina Gambie Faso Djibouti GuinéeGuinée Bissau Nigeria Côte République Sierra Éthiopie d’Ivoire centrafricaine Leone Liberia Cameroun Ghana Bénin Somalie Ouganda Togo Congo Kenya Guinée Gabon République équatoriale Rwanda démocratique Burundi du Congo République-Uni de Tanzanie Angola

Zambie Malawi Zimbabwe

Mozambique

Madagascar

Swaziland CARAÏBES

Haïti

Afrique du Sud

Lesotho

Pays où la Campagne pour éliminer les fistules est active

605 Third Avenue, New York, NY 10158 Courriel: fistulacampaign@unfpa.org

Rédacteur en chef: Etienne Franca Conception et impression: Prographics, Inc.

Avertissement: Les opinions exprimées par les personnes interviewées ne reflètent pas nécessairement la position des rédacteurs du bulletin ni la position officielle de l’UNFPA.

Ont prêté leur participation: Faaria Ahsan, Yves Bergevin, Luc de Bernis, Nicole Carta, Marcelle Chevallier, Cheikh Tidiane Cissé, Sarah Craven, Akinyele Eric Dairo, Apollinaire Delamou, Triana Dorazio, Nicole Eteki, Pernille Fenger, Calixte Hessou, Sennen Hounton, Esther Huerta, Katja Iversen, Patricia Keba, Hugues Kone, Eugene Kongnyuy, David Lawson, Bunmi Makinwa, Emilie Maurice, Elsabeth Mengsteab, Robert Mensah, Aline Piedecocq, Shafia Rashid, William Ryan, Cecilia Schubert, Alain Sibenaler, Klaus SimoniPedersen, Sandy Singer, Gillian Slinger, Kadiatou Sy, Etta Tadesse, Margherita Tinti, Barnabas Yisa. Donateurs à la Campagne (depuis 2003) Americans for UNFPA European Voice Fondation Bill et Melinda Gates, par l'entremise d'EngenderHealth Fondation pour les Nations Unies Gouvernement de l’Australie Gouvernement de l’Autriche Gouvernement du Canada Gouvernement de l’Espagne Gouvernement de la Finlande Gouvernement de l’Irlande Gouvernement de l’Islande Gouvernement du Japon, par l’entremise du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la sécurité humaine Gouvernement du Luxembourg Gouvernement de la Norvège

Gouvernement de la Nouvelle-Zélande Gouvernement de la Pologne Gouvernement de la République de Corée Gouvernement de la Suède Gouvernement de la Suisse Johnson & Johnson One by One Programme arabe du Golfe pour les organismes de développement des Nations Unies Royaume d’Espagne, Communauté autonome de Catalogne Virgin Unite Women's Missionary Society of the African Methodist Episcopal Church Zonta International

L’UNFPA tient à reconnaître avec gratitude l’appui de nombreux donateurs en faveur du renforcement et de l’amélioration de la santé maternelle dans le monde. Nos remerciements s’adressent également aux nombreux partenaires et donateurs individuels qui ont prêté leur collaboration et leur appui à la Campagne pour éliminer les fistules depuis son lancement.


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