dépêches Mai 2011
Suivre les progrès réalisés dans la Campagne pour éliminer les fistules
Tanzanie
Le téléphone mobile contribue à lutter contre la fistule obstétricale page 3
Monde
Les initiatives contre la fistule seront inventoriées page 7
Editorial La Campagne pour éliminer les fistules doit maintenant passer à une vitesse supérieure. Avec l’établissement de partenariats nouveaux et revigorés, la Campagne s’emploiera encore plus énergiquement à
Ambassadeurs pour une maternité sans risques par Allison Shigo, Healing Hands of Joy
éliminer les ravages de la fistule obstétricale.
Selon un rapport publié en 2010 par USAID, 93% des femmes en
Une mesure importante à prendre dans les prochains mois et au-delà
d’une infirmière diplômée, ce qui les rend ainsi plus vulnérables aux
consistera à bien connaître agents, actions et lieux d’intervention
complications et aux invalidités dues à l’accouchement, notamment
s’agissant de la fistule. Faisant fond sur l’excellent travail effectué par
la fistule obstétricale. La situation est désespérée, et les experts
d’autres institutions, l’UNFPA coopérera étroitement avec la Fondation
estiment qu’une évolution des pratiques culturelles s’agissant des
pour la fistule, Direct Relief International et d’autres partenaires aux fins
naissances ne peut intervenir qu’à l’intérieur des communautés.
de dresser un inventaire et de rassembler l’information sur les centres, les experts et les activités de lutte contre la fistule dans le monde.
Ethiopie accouchent à domicile, dans la plupart de cas sans l’aide
Berhidda Redda, 33 ans, survivante de la fistule qui réside à Adiweyane, un petit village à une heure environ de la capitale de la région de Tigray, au nord de l’Ethiopie, en est une preuve vivante.
Il s’agit certes d’un projet ambitieux et stimulant, et nous espérons
“J’ai habité avec ma petite fille dans une pièce unique, subsistant
qu’il fournira des indications précises sur ce qui est fait dans le monde
grâce à l’exploitation d’un petit lopin de terre que je cultivais moi-
pour en finir avec la fistule et remédiera au déficit d’information.
même”, affirme Mme Redda. “Mon mari a demandé le divorce il y a
L’autre priorité en 2011 est d’adopter une meilleure approche en matière de coordination de la lutte contre la fistule à l’échelle mondiale - prévention, traitement de qualité, réintégration sociale, recherche, données et sensibilisation - pour faire en sorte que la Campagne se poursuive dans un esprit de collaboration, sur la base d’objectifs internationalement convenus.
18 ans lorsqu’il a découvert que j’avais développé une fistule lors de ma première grossesse. Pour tous, au village, j’étais celle qui était ‘affublée’ d’une fistule.” Bien qu’elle ait pu recevoir un traitement, Mme Redda a continué de souffrir l’opprobre et de subir la honte à cause de son problème de santé. Mais grâce au programme de formation prodigué par Ambassadeurs pour une maternité sans risques de Healing Hands
Dand ce numéro de Dépêches et dans les prochains, le lecteur
of Joy, un projet qui autonomise les survivantes de la fistule et qui
trouvera de plus en plus d’articles consacrés aux importants succès
leur apprend à plaider en faveur d’une meilleure santé maternelle,
remportés par nos nombreux partenaires sur le terrain, ainsi qu’aux
elle a pu reprendre confiance en elle-même et forcer le respect
difficultés qu’ils rencontrent et à leurs plans pour l’avenir. Ces articles
dans son village.
de fond présenteront les vrais acteurs et relateront leurs histoires,
“Avant l’intervention chirurgicale, j’étais mal considérée par mes
qui rendent la lutte contre la fistule trés difficile, mais néanmoins
voisins et même par ma famille. Aujourd’hui, la situation s’améliore
extrêmement enrichissante. Bonne lecture!
doucement, car j’ai appris que la fistule n’est pas une malédiction du Ciel, mais une simple lésion dont on peut guérir. Je veux en savoir plus
Gillian Slinger
Coordinatrice, Campagne pour éliminer les fistules
sur ce problème et aider les autres,” affirme-t-elle. Lorsque Healing Hands of Joy a créé un nouveau centre de formation pour les survivantes de la fistule à Mekelle, Mme Redda a été la
Qu’est-ce que la fistule? La fistule obstétricale est une lésion due à l’accouchement provoquée par un travail prolongé avec obstruction, en l’absence de l’intervention chirurgicale voulue, généralement une césarienne. Lors d’un travail prolongé sans assistance médicale, la pression prolongée de la tête du bébé sur le pelvis de la parturiente endommage les tissus mous, provoquant une ouverture - ou fistule - entre le vagin et la vessie et /ou le rectum. La pression empêche le flux sanguin d’irriguer les tissus, provoquant une nécrose. Les tissus finissent par s’effilocher, ce qui endommage la structure originale du vagin. Il en résulte une fuite constante d’urine et/ou de matière fécale à travers le vagin. On estime à plus de deux millions le nombre de femmes souffrant de cette infection dans le monde, avec près de 100 000 nouveaux cas enegistrés chaque année. La fistule est évitable, et aussi bien curable, dans la majorité des cas. PHOTO DE COUVERTURE: Mbathio LO, 43 ans, retourne chez elle après une intervention contre la fistule couronnée de succès à l’hôpital Grand Yoff de Dakar. Elle a vécu 25 ans avec une fistule, sans savoir au début que cette maladie était curable. Guérie, elle veut maintenant ouvrir un restaurant. Photo: Etienne Franca, Campagne pour éliminer les fistules, Sénégal, 2010.
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première élève d’Ambassaddeurs pour une maternié sans risques. Mme Redda a passé les quatre prochaines semaines à travailler dur pour s’initier au programme de Healing Hands of Joy, élaboré en partenariat avec le Bureau de santé du Tigray, notamment à suivre les cours sur la santé maternelle, les causes de la fistule, les méthodes de prévention et les bienfaits d’un accouchement dans les règles. Grâce à sa volonté, à sa détermination et à son désir d’apprendre, elle peut être un facteur de changement dans sa communauté et combler le déficit crucial en matière de santé maternelle en fournissant des conseils à titre volontaire. Mme Redda est active à présent au sein de sa communauté, surveillant les grossesses et parlant avec assurance de son cas pour éviter à d’autres mères de connaître le même calvaire qu’elle. Elle est aussi fière de posséder sa propre affaire. Grâce à la formation qu’elle a suivie et au petit prêt qu’elle a obtenu pour lancer son affaire et qu’elle doit rembourser en une année, elle a ouvert un magasin chez elle où elle vend du café, des paniers, des foulards, des biscuits, des allumettes et d’autres produits.
On trouvera d’autres textes à:
www.endfistula.org
Le téléphone portable contre la fistule
Faits saillants
Dar es Salaam, Tanzanie
Menée par l’UNFPA en collaboration avec de nombreux partenaires et avec le soutien de multiples généreux donateurs, la Campagne pour
Comprehensive Community Based Rehabilitation (CCBRT), l’organisme le
éliminer les fistules a pris une ampleur quatre fois plus importante au
plus spécialisé dans la chirurgie de la fistule en Tanzanie, est en train de
cours des sept dernières années. Lancée initialement dans 12 pays, la
révolutionner la lutte contre la fistule obstétricale par le biais de la télé-
Campagne s’est étendue aujourd’hui à 49 pays d’Afrique, d’Asie, du
phonie mobile pour permettre aux femmes souffrant d’une fistule d’avoir
monde arabe, d’Amérique latine et des Caraïbes.
un meilleur accès aux services qu’il offre. Selon l’UNFPA, quelque 3700 nouveaux cas de fistule obstétricale sont
Du fait de cette croissance, un plus grand nombre de femmes ont accès
enregistrés en Tanzanie chaque année, mais seuls 1000 cas environ sont
aux soins dont elles ont besoin pour prévenir et traiter la fistule, et
traités. “Malheureusement, la plupart des femmes souffrant de la fistule ne
retrouvent une vie pleinement productive à la fin du traitement contre la
savent pas qu’un traitement existe ou elles ne peuvent simplement pas le
fistule avec le soutien des gouvernements et des partenaires.
payer,” explique le Directeur général de CCBRT, Erwin Telemans, qui est aussi responsable de l’initiative du téléphone portable. Dans son hôpital à Dar es Salaam, CCBRT pratique la chirurgie de la
L’UNFPA assure la coordination et sert de secrétariat à la Campagne mondial pour éliminer les fistules et au Groupe de travail international de
fistule à titre gracieux, mais, jusqu’à très récemment, les coûts élevés de
lutte contre la fistule obstétricale, qui représente plus de 50 institutions
transport et de prise en charge ont empêché les survivantes de la fistule
nationales et internationales.
dans les villages isolés de venir se faire soigner. Depuis fin 2009, les organisations non gouvernementales ont toutefois commencé à utiliser le
Depuis que la Campagne a été lancée en 2003:
système bancaire par téléphonie mobile de VODAFONE, le M-PESA - M
• Plus de 20 000 femmes ont été traitées de la fistule avec le soutien
pour “mobile” et PESA “pour argent” en Swahili. Bénéficiant du soutien de l’UNFPA, cette institution a lancé ce projet pilote, utilisant le M-PESA pour virer l’argent aux survivantes de la fistule en sorte qu’elles puissent se rendre à l’hôpital à Dar es Salaam pour y subir une opération réparatrice. Les ambassadeurs peuvent retirer l’argent auprès de l’agent local de M-PESA Vodafone et acheter des billets d’autobus pour les patientes. Quand celles-ci sont arrivées à l’hôpital, les ambassadeurs recoivent une petite prime. Depuis le lancement du projet, le réseau d’ambassadeurs contre la fistule s’est étendu à toutes les régions du pays et le nombre de femmes ayant bénéficié d’une intervention chirurgicale a augmenté de 65%. En 2010, 54 ambassadeurs ont référé 129 femmes pour subir une opération réparatrice via M-PESA. Le projet a été consigné dans un dossier technique “Fistula Care”; pour de plus amples informations, prière de consulter http://www.fistulacare.org/pages/resources/publications/technical-briefs.php.
de l’UNFPA. • Plus de la motié des pays touchés par la Campagne ont intégré la fistule dans leurs politiques et plans nationaux. • D’autres pays sont en train de revoir leur politiques de santé reproductive pour faire en sorte que la fistule y soit pleinement intégrée.
En 2010, avec le soutien de l’UNFPA: • Plus de 5000 femmes et filles souffrant de la fistule ont reçu un traitement dans près de 40 pays. • Plus de 1800 chirurgiens et travailleurs sanitaires ont reçu une formation. • Celles qui ont guéri de la fistule dans 18 pays ont lancé des actions de sensibilisation au niveau de leurs commuautés, fourni un soutien par les pairs et plaidé en faveur de la prévention de la fistule et de l’amélioration de la santé maternelle et néo-natale aux niveaux local et national. • Le rapport du Secrétaire général sur le “Soutien aux efforts pour en finir avec la fistule obstétricale”, publié en octobre 2010, a mis en exergue les grandes avancées dans la lutte contre la fistule, et néanmoins appelé à renforcer ce soutien et à intensifier les actions pour en finir avec la fistule. • La résolution Appuyer les efforts pour en finir avec la fistule obstétricale a été adoptée par consensus par l’Assemblée générale des Nations Unies, avec 172 pays qui s’en sont portés coauteurs, et a appelé à accorder plus d’intérêt et de ressources à la lutte contre la fistule. • Une couverture médiatique et une sensibilisation améliorées aux niveaux national et international ont permis d’accroître l’intérêt politique pour les questions de santé maternelle, notamment la fistule. • La Campagne pour éliminer les fistules était l’une des rares initiatives mondiales ayant figuré au sommaire de la publication MDG Good Practices (OMD Bonnes pratiques). La Campagne a été citée pour son approche innovante et globale, combinant des interventions
Une jeune femme survivante de la fistule ayant bénéficié du projet. “L’ambassadeur a appelé l’hôpital, reçu l’argent et nous a réservé les billets d’autobus. Nous étions six à prendre le bus de Mbeya jusqu’à Mbongo, où un chauffeur nous attendait”. Photo: Lisa Russell, Tanzanie, 2011.
programmatique, technique, de mobilisation et de sensibilisation aux méthodes de prévention et de traitement de la fistule.
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dépêches
Etendre les soins contre la fistule à toute la Somalie par Kate de Rivero, WAHA International C’est le petit matin et mon lit est sec! Nous vous remercions.
En finir avec la fistule en Afrique de l’Est Kamuli, Uganda Childbirth Injury Fund
Quand on l’interroge sur les progrès accomplis dans le cadre de la lutte contre la fistule, Brian Hancock, chirurgien britannique ayant pratiqué en Afrique pendant plus de 40 ans, répond franchement: “Rien n’indique qu’il y a moins de nouveaux cas ou qu’il y a baisse du grand nombre de cas en souffrance
Nous avons été isolées.
que nous ne pouvons traiter réellement avec les ressources humaines
Nous avons été éloignées de ce monde.
disponibles aujourd’hui.”
Merci docteur de nous y avoir ramenées; ramenées dans le monde des vivants. Deux jeunes femmes ont récité ce poème lors de la crémonie d’adieu avant de prendre l’avion pour retourner chez elles. Elles faisaient partie d’un groupe de 15 patientes ayant fait un voyage long de plus de 1000 kms pour
La fistule obstétricale a été éliminée dans les pays où des soins obstétricaux de qualité sont prodigués. “C’est un fait tragique qu’une patiente en Afrique subsaharienne court 100 fois plus de risques de mourir pendant le travail qu’une patiente dans les pays développés”, commente-t-il en citant les dernières statistiques de l’ONU. On ne peut remédier au travail avec obstruction, qui est une des causes
se rendre du sud de la Somalie à l’hôpital de Boroma, dans le Somaliland,
principales de la mortalité maternelle, que par une intervention chirurgicale
pour fermer leur fistule. La majorité des patientes avaient à peine 25 ans,
en temps voulu, généralement une césarienne, sans laquelle la femme meurt
pourtant certaines traînaient une fistule depuis près de 12 ans.
d’habitude. Avec un peu de “chance”, elle survivra après une agonie de
L’une d’elles, Rahimo Bruno, 26 ans, a developpé une fistule et l’a subie pendant neuf ans. “Mon travail a duré neuf jours,” se rappelle Mme Bruno. “Mon bébé est mort. Puis je me suis rendue compte que j’étais
plusieurs jours, aboutissant à la mort du bébé et à des lésions qui détruisent l’avenir de la mère. Même la plus petite des fistules cause une incontinence, laquelle mène
devenue incontinente. Je ne savais pas quel était le problème, sauf que
en retour à l’isolement, à la dépression et à la rupture avec la vie familiale et
ça n’arrêtait pas...j’aimais sortir pour rencontrer des amis mais cela avait
communautaire.
changé...Je ne me sentais plus en mesure d’assister à des mariages ou
Pour le Dr Hancock, qui est aussi Président du Fonds ougandais pour
d’aller à la mosquée; même aller au marché était difficile. J’étais trop
le traitement des lésions dues à l’accouchement, la prévention doit être le
consciente de l’odeur que je dégageais, j’avais honte de me mouiller,
principal objectif, suivie de près par l’éducation et l’amélioration des options
et je savais ce que les autres pensaient de moi.”
de transport et des établissements hospitaliers. “Mais le problème persistera
La poursuite du conflit armé et l’instabilité dans le sud et le centre de la Somalie faisaient qu’on ne pouvait améliorer les soins obstétricaux ou fournir localement des services pour traiter la fistule. Pourtant, cette
pendant encore longtemps. Il faudra former beaucoup d’autres chirurgiens”, affirme-t-il. Ayant pratiqué plus de 3000 interventions réparatrices de la fistule au cours
région connaissait l’un des plus forts taux de mortalité maternelle au
de sa carrière, le Dr Hancock connaît la situation qui prévaut réellement dans
monde, et se distinguait par l’importante incidence des complications
plusieurs pays où la fistule est répandue. D’habitude, il passe trois mois par
post-partum, comme la fistule obstétricale. La stabilité relative au
an à l’étranger, exerçant en partenariat avec d’autres institutions et hôpitaux
Somaliland a fait que des soins contre la fistule ont pu être prodigués
ruraux dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Est et de l’Ouest pour opérer et
dans plusieurs hôpitaux.
former de nouveaux spécialistes.
“Pour les patientes en provenance du sud et du centre de la Somalie,
“J’opère rarement sans la présence d’au moins un stagiaire”, affirme le Dr
le principal problème reste le transport”, explique Essam Elsayed,
Hancock en précisant, d’après son expérience, que bien qu’elle ne nécessite
coordinateur médical de Women and Health Alliance International (WAHA)
d’habitude qu’un petit équipement, la chirurgie de la fistule est trés exigeante,
(Alliance internationale pour la santé des femmes) au Somaliland.
appelant différentes techniques et une formation spécialisée.
“Lors de notre première initiative chirurgicale en mai 2010, trois
“Seul un tiers des cas peut être pris en charge par des débutants. Les
patientes avaient fait le déplacement depuis Mogadiscio jusqu’au
cas qui forment les deux autres tiers sont extrêmement compliqués et il faut
Somaliland en bus. Il leur a fallu trois jours pour arriver, voyageant dans
beaucoup de temps pour acquérir de l’expérience - je dirais au moins 100
d’affreuses conditions. L’une d’elles nous a raconté comment elle a été
interventions avant qu’un professionnel acquière de l’aisance et qu’il puisse
éjectée du bus à plusieurs reprises par des passagers rendus furieux par
entreprendre d’autres interventions chirurgicales”, estime-t-il.
l’odeur d’urine. Une autre nous a affirmé qu’elle a dû payer le billet de bus deux fois son prix pour les mêmes raisons”, indique le Dr Elsayed. Suite à ces péripéties, WAHA a commencé à financer et à organiser le transport des patientes qui se rendaient au Somliland depuis le sud et le centre de la Somalie pour soigner leur fistule. Les patientes sont identifiées par des sages-femmes à Mogadiscio, puis diagnostiquées par un médecin installé à Mogadiscio qui organise le déplacement au Somaliland. WAHA couvre tous les coûts en sorte que le traitement et le voyage sont entièrement gratuits. En 2010, plus de 100 patientes du Somaliland et du sud de la Somalie ont été opérées avec le soutien de WAHA en partenariat avec la clinique obstétrique de Boroma et la maternité Edna Adan.
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Chirurgie de la fistule à Kamuli. Photo: Gillian Slinger, Ouganda, 2010
Une vision en blanc Lusaka, Zambie
Les survivantes retombent sur leurs pieds
Sarah Sukwa, 18 ans, a été mariée alors qu’elle n’avait pas même 15
RDC/Libéria/République du Congo
ans. Elle a quitté le foyer paternel pour aller vivre près de sa belle-mère
Il faut plus qu’une intervention pour que les survivantes de la fistule se
dans un village peu éloigné de chez elle. Mme Sukwa était très heureuse
remettent d’aplomb. D’abord, une période de convalescence, deux semaines
avec l’homme qu’elle venait d’épouser, fermier dans une petite exploita-
en moyenne, pour qu’une patiente se rétablisse complètement de l’interven-
tion. Tombée enceinte aussitôt après son mariage, il l’aidait même dans
tion chirurgicale. Mais c’est souvent en trouvant un travail ou des moyens de
l’exécution des travaux ménagers les plus pénibles.
subsistance qu’une patiente retrouve des condtions de vie normales.
Losqu’elle a compris que son travail avait commencé, elle informa
En République démocratique du Congo, d’anciennes malades de la
sa belle-mère, qui l’a recommandée alors à l’accoucheuse traditionnelle.
fistule sont devenues aujourd’hui des esthéticiennes et coiffeuses de
La belle-mère laissa entendre à Mme Sukwa qu’elle devrait accoucher à
talente. Au Libéria, les survivantes de la fistule fabriquent et vendent du
domicile, à l’instar de la plupart des filles du village, en lui assurant que
savon, des fleurs, de la pâtisserie, des robes et du tissu. En République du
même des filles de 14 ans l’avaient fait sans problèmes.
Congo, l’approche adoptée est plus personnalisée et l’accent est mis sur le
Le travail de Mme Sukwa durait depuis deux jours, et elle ne pouvait ni manger ni boire. Mais point de bébé. Puis on envoya chercher sa mère. A son troisième jour de travail, quand sa mère arriva, Mme Sukwa exigea qu’on l’emmène au centre de santé le plus proche, situé à 15
développement des qualités de gestionnaire. Dans l’ensemble des trois pays, on apprend aussi aux femmes à se débrouiller dans la vie et à s’en sortir en tournant la page de leur passé tragique. “J’ai perdu tout espoir. J’ai été abandonnée par tous les membres de
kilomètres de là. Elle était faible et avait peur de mourir et de perdre son
ma famille. Aujourd’hui, certains d’entre eux reprennent contact avec moi”,
bébé. Son mari enfourcha sa bicyclette et alla demander conseil auprès
affirme Nyamah
du centre de santé.
Kollie, 39 ans, une
Une ambulance fut appelée pour conduire Mme Sukwa à l’hôpital.
des survivantes
Mais c’était trop tard - son bébé était mort.
de la fistule qui a
Deux jours plus tard, son mari la ramena à bicyclette à la maison.
bénéficié du pro-
Mme Sukwa se rendit compte que de l’urine s’écoulait de son vagin
gramme au Libéria
sans qu’il lui soit possible de contrôler son écoulement, mais elle était
après avoir vécu
trop affaiblie pour retourner à l’hôpital. Elle ne savait pas alors qu’elle
presque 20 ans
avait développé une fistule.
avec ce problème
Hélas, les histoires semblables à celles-ci sont légion en Zambie. Selon les autorités nationales, au moins 500 nouveaux cas de fistule
de santé. Les bou-
obstétricale sont enregistrés dans le pays chaque année, une évaluation
leversements
plus ou moins exacte basée sur le nombre de femmes nécessitant
intervenus dans
un traitement au niveau de divers centres de santé à travers le pays.
la vie de Rebecca
Toutefois, la plupart des hôpitaux ne maintiennent pas de documen-
Mambweni sont
tation, et seul un nombre réduit garde trace de leur passage. C’est
frappants. Elle
pourquoi les chiffres reflètent les évaluations du personnel de santé
n’avait que 23
qui affirment qu’“...il y a de nombreuses femmes atteintes d’une fistule
ans lorsqu’elle
dans le pays”.
a commencé un
Les survivantes de la fistule ne reçoivent que peu d’aide de la part
travail torturant qui
Rebecca Mambweni a bénéficié d’un programme pour survivantes de la fistule, qui les forme et les emploie comme esthéticiennes et couturières. Photo Robin Hammond, Panos/ Campagne pour éliminer les fistules, RDC, 2010.
des établissements de santé de district et de province en raison de leurs
a duré plusieurs jours avant qu’on ne lui retire un foetus mort de l’utérus,
capacités limitées à fournir des soins complets.
puis elle est devenue incontinente.
“Nous dépendons entièrement de l’aide des donateurs pour soutenir
“J’ai vécu une année avec la fistule. Je suis restée à la maison avec ma
le programme de la fistule”, affirme Mary Nambao, spécialiste de la
mère. Quelquefois je la voyais pleurer. Personne ne voulait de moi. Mes
santé reproductive au Ministère de la santé. “Pour l’instant, il n’y a
beaux-parents m’ont abandonnée”, dit-elle. “Ils ne voulaient pas payer
pas de financement adéquat pour la prévention et la réparation de la
pour une intervention réparatrice. Rester à la maison était tout ce que je
fistule dans les larges initiatives de santé maternelle dans le pays”,
pouvais faire. Il m’était impossible de sortir de peur d’uriner sur moi. Quand
explique-t-elle.
je sortais, on se moquait de moi dans la rue, et on me montrait du doigt.
Pour sensibiliser le public à ce problème, certains groupes d’action pour une maternité sans risques, appuyés par le Gouvernement, ont entrepris d’éduquer les communautés sur les questions de santé
J’étais comme dans une prison. Je pensais quelquefois qu’il valait mieux pour moi mourir et trouver la tranquillité quelque part ailleurs.” Aujourd’hui, après l’intervention chirurgicale et la formation reçue en
reproductive, notamment la lutte contre la fistule. Les membres de ces
RDC pour devenir esthéticienne, elle a trouvé un emploi et l’avenir se
groupes, qui sont connus des communautés, encouragent les femmes à
dessine en rose: “Je travaille dans ce salon, le Salon de l’espoir. Un jour,
se faire assister par des professionnels lors de l’accouchement, à utiliser
je voudrais vraiment avoir un salon à moi. Je voudrais que tous les gens
les méthodes modernes de planification familiale pour espacer les
qui se moquaient de moi me voient maintenant. Je veux juste avoir une vie
naissances et à éviter les grossesses non planifiées.
normale”, affirme Mme Mambweni.
5
dépêches
Faire renaître l’espoir Nouakchott, Mauritanie
Mon périple de médecin Par Aleida Marroquin
Petite et malingre, M.* détourne le regard lorsqu’on l’interroge sur le cauchemar qu’elle a vécu il y a une année à peine. Elle n’avait pas encore 13 ans quant elle fut violée et tomba enceinte. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Par honte, la famille a gardé secrets et le viol et la grossesse. M. ne pouvait plus aller jouer dehors avec ses camarades, et elle a dû abandonner l’école. Un jour, sans aucune assistance médicale, elle a accouché à domicile d’un bébé mort-né. Affaiblie et traumatisée, M. a suvécu à cette douloureuse expérience presque insupportable. Peu de temps après le travail, elle réalisa, horrifiée, que de l’urine et des matières fécales fuyaient de son vagin. Ses vêtements étaient constamment souillés, elle fut rejetée par sa famille élargie. Ses parents ont essayé de l’aider, mais ignoraient qu’il y avait certainement un moyen de soigner ce problème de santé. L’histoire vécue par M. n’est pas rare en Mauritanie, où les experts locaux estiment qu’il existerait quelques 10 000 cas de fistule non
Parents de la patiente à l’extérieur du service de maternité. Ahuk (en rouge, à côté du Dr Marroquin), a développé une grave infection après un travail avec obstruction. Sa soeur (en bleu, enceinte aussi) et sa mère sont restées auprès d’elle à l’hôpital. Photo: Janine Issa, Sud-Soudan, 2009.
traitée. Les autorités nationales sont certes déterminées à intensifier les actions de lutte contre la fistule menées dans le pays depuis 2005, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. “L’une des priorités est de sensibiliser à ce problème de santé”,
Tout a commencé dans mon pays, El Salvador. En tant que médecin, j’ai été affectée à l’une des principales maternités du pays. Parce que l‘établissement était bien équipé, on y envoyait tous les cas compliqués.
explique la Présidente de l’Association des sages-femmes de Mauritanie,
Cela a été pour moi une occasion d’apprendre à respecter toutes les
Addelah Fatimetou. L’UNFPA a établi un partenariat avec l’Association
patientes et à découvrir le plaisir d’aider les patientes à accoucher. Pour
des sages-femmes, un réseau d’organisations non gouvernementales
moi, chacun des quelque 35 accouchements que nous faisions quotidi-
qui s’attèlent à lutter contre la fistule dans le pays, ainsi qu’avec
ennement était unique en son genre.
des journalistes spécialisés dans les problèmes de population et de développement. “Ils ont aidé à transmettre le message aux communités, aux
Je suis confrontée actuellement à un autre aspect de la pratique médicale: je travaille dans une petite clinique au coeur d’Athènes, en Grèce. Dans cette clinique, les visites médicales pour immigrés sont
travailleurs sanitaires et à la société au sens large”, indique un ancien
gratuites - un service qu’ils ne peuvent obtenir ailleurs. Mais nous ne
représentant de l’UNFPA en Mauritanie, Diene Keita. Une vidéo sur
disposons pas de service de chirurgie.
l’histoire d’une survivante de la fistule est projetée dans le cadre des campagnes de sensibilisation et utilisée pour la mobilisation sociale.
Je suis étonnée par l’énorme disparité entre pays, en particulier s’agissant des complications. Selon l’ONU, en 2008, il y a eu chaque jour
L’autre objectif consiste à améliorer l’accès aux soins d’urgence
près de 1000 décès de patientes dues à des complications liées à la gros-
obstétricaux et pour nouveau-nés dans le pays, notamment par l’apport
sesse et à l’accouchement. Quelque 570 de ces décès ont été enregistrés
d’équipements et de ressources humaines supplémentaires.
en Afrique subsaharienne et 300 en Asie du Sud, contre seulement cinq
“Jusqu’ici, huit maternités ont été équipées et deux blocs chirurgicaux ont reçu un apport pour appuyer les actions de prévention,” affirme
dans les pays à revenu élevé. Mais il y a d’autres fins tragiques. Parfois, la femme est trop petite
le chef du programme national de santé reproductive, Mahfoud Ould
pour que le bébé passe. Le fait est que lorsque l’accouchement
Boye. Depuis 2008, 150 travailleurs sanitaires, à savoir des médecins,
commence et que le bébé ne peut sortir, l’intervention chirugicale reste le
des sages-femmes et des infirmières spécialisés en obstétrique, ont été
seul moyen de sauver la vie de la mère et du bébé, et d’éviter les lésions.
formés aux méthodes de prise en charge des cas de fistule.
Si la tête du bébé reste trop longtemps dans le vagin, la pression ainsi
Certes, il y a trois centres de la fistule dans le pays, mais ils ne sont
exercée commence à comprimer les vaisseaux sanguins, donc l’oxygène
pas pleinement opérationnels. En 2010, 178 patientes ont été traitées.
n’arrive pas, et les tissus privés d’oxygène développent une nécrose et
Vingt survivantes de la fistule ont été aidées après l’opération à se
finissent par s’effilocher.
réinsérer dans la société et ont bénéficié d’un suivi dans le lancement
Mon désir est de continuer à travailler jusqu’à ce que chaque femme
d’activités rémunératrices. M. comptait parmi elles. Lorsqu’elle a été
enceinte ait la possibilité de choisir d’accoucher dans un environnement
identifée par le programme fistule, elle était désespérée. Après avoir
sain, quelle que soit la région du monde à laquelle elle appartient, et sans
subi avec succès l’opération, elle reçu l’aide nécessaire pour retourner
tenir compte de sa situation de famille - célibataire ou mariée - ni de son
auprès de sa famille et de sa communauté. Elle a repris ses études et se
pays. C’est quelque chose qui mérite un effort de notre part.
rend périodiquement au centre de soins de Sebkha, où elle a été soignée et prise en charge jusqu’à guérison. Son sourire timide est une source d’espoir pour les autres patientes et motive fortement le personnel. *La patiente a demandé à ne pas être identifiée
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Aleida Marroquin est médecin spécialiste en gynécologie-obstétrique d’El Salvador. Elle a travaillé avec Médecins sans frontières dans des projets de maternités à Jahun, au Nigéria et au Sud-Soudan, et avec Médecins du monde dans une clinique pour immigrants à Athènes, en Grèce. Aleida doit suivre une formation en chirurgie de la fistule cette année en Ethiopie.
Réunion du groupe de travail Dakar, Sénégal
NOUVELLES
L’assignation de nouvelles priorités à la lutte contre la fistule à l’échelle mondiale a figuré en tête de l’ordre du jour de la réunion, en 2010, du
Dresser un inventaire
Groupe de travail international sur la fistule obtétricale. Des spécialistes
L’UNFPA coopérera étroitement avec la Fondation pour la fistule, Direct Relief
de toutes les régions du monde se sont réunis à Dakar, au Sénégal, en
International et d’autres partenaires pour dresser un inventaire, rassembler
décembre dernier pour débattre des moyens de faire avancer le programme
l’information sur les centres, les experts et les activités de lutte contre la
de lutte contre la fistule et d’éradiquer ce problème de santé. La réunion
fistule à l’échelle mondiale. L’idée est de développer “une vue d’ensemble”
s’est tenue immédiatement après la conférence internationale de la Société
des activités en cours, des besoins et des déficits liés à la fistule dans le
des chirurgiens de la fistule obstétricale.
monde. Un questionnaire a été déjà distribué à titre de test aux principaux
En dépit de la présence en force d’organisations médicales et de chirurgie, les participants ont reconnu la nécessité urgente de travailler à l’avenir en coopération avec d’autres partenaires engagés dans la mobilisation et la réinsertion sociale. Cela inclut les groupes des droits de l’homme, puisque c’est après avoir reconnu que la fistule était un problème de droit médical et humain qu’a été lancée à l’origine la Campagne mondiale pour éliminer les fistules. La réunion s’est déroulée dans un esprit hautement positif. L’intérêt politique accordé à la santé maternelle et à la fistule n’a jamais été aussi manifeste, grâce en grande partie aux actions de sensibilisation menées ces dernières années par la Campagne pour éliminer les fistules et ses partenaires. “Ce fut une excellente occasion, pour les prestataires de soins de santé et les experts de certains des pays de la planète les plus touchés, de partager les enseignements clefs tirés du travail ce ceux qui se trouvent aux premières lignes du combat en faveur de la santé maternelle et de la lutte contre la fistule obstétricale”, explique la coordonnatrice de la Campagne, Gillian Slinger. La réunion de Dakar a aussi éclairé d’un jour nouveau les pratiques prometteuses expérimentées par de nombreux partenaires de la Campagne. L’un des hôtes de la réunion, le professeur Serigne Gueye, éminent
partenaires de la Campagne. Selon Lindsey Pollaczek, qui est chargé de dresser l’inventaire à Direct Relief International, l’enquête permettra d’avoir une meilleure idée de l’endroit où se rendent les femmes pour traiter la fistule et du nombre de patientes recevant actuellement un traitement. L’information, qui sera continuellement mise à jour, guidera aussi la planification stratégique des initiatives pour la fistule à l’avenir et permettra un meilleur contact entre les principales personnes et organisations engagées sur le terrain. EngenderHealth, l’Alliance internationale pour la santé des femmes et la Société internationale des chirurgiens de la fistule obstétricale sont des partenaires clefs de l’initiative, ce qui ajoutera à l’excellent travail effectué par d’autres, comme la Fondation de Genève pour l’éducation et la recherche médicales.
Conférence régionale “Le gouvernement mettra sur pied une équipe de travail nationale sur la fistule pour passer d’une approche basée sur des campagnes à une autre axée sur le service permanent pour gérer ce grave problème de santé”, affirme Assad Hafeez, Directeur général au Ministère de la santé, lors d’une conférence régionale sur la fistule à Karachi qui a eu lieu du 4 au 6 mars 2011. La conférence a réuni 3000 experts de la fistule obstétricale, notamment 11 chirurgiens internationaux de la fistule. Elle a examiné un ensemble de points,
expert de la fistule et aussi l’un des organisateurs de la troisième con-
allant de la maternité sans risques à la réinsertion sociale des survivantes
férence annuelle de la Société des chirurgiens de la fistule obstétricale, a
de la fistule, offrant la possibilité de parvenir à un consensus sur les priorités
mis l’accent sur la collaboration accrue entre partenaires et spécialistes de
et de porter l’attention sur la relation entre fistule et pauvreté, inégalité,
formations différentes.
disparités entre sexes et faiblesse de la scolarisation. Les chirurgiens
Le Représentant de l’UNFPA au Sénégal, Rose Gakuba, s’est réjoui
participants ont eu aussi à opérer des cas de fistule compliquée lorsqu’ils
de l’initiative de tenir deux réunions sur la fistule obstétricale l’une après
étaient au Pakistan.
l’autre, ce qui a permis de mettre en commun les enseignements et les
Journée de la femme
expériences, et d’apporter de la cohérence aux efforts faits dans le monde en ce domaine. Neuf nouvelles organisations partenaires ont rejoint le groupe au cours de la réunion: l’Association médicale du Bangladesh, la Fondation de la fistule du Nigéria, Health and Development International, Human Rights Watch, Médecins Sans Frontières (Belgique), la Société d’obstétrique et de gynécologie du Bangladesh, le Fond ougandais pour les lésions dues à l’accouchement, l’Alliance internationale pour la santé des femmes et Women’s Hope International. Plus de 20 journalistes représentant des médias nationaux, régionaux
Pour célébrer la Journée de la femme, la chanteuse et actrice Natalie Imbruglia, porte-parole de la Campagne pour éliminer les fistules, a pris la parole pour appeler l’attention sur le cas des nombreuses femmes qui souffrent encore de la fistule obstétricale. Dans un poignant témoignage enregistré sur vidéo, elle a parlé de sa mission au cours des cinq dernières années et des nombreuses femmes spéciales qu’elle a rencontrées dans la cadre de son combat contre ce terrible problème de santé.
Reality Check Le blog HR Reality Check a diffusé un feuilleton télévisé sur la prévention, les
et internationaux ont assisté à la conférence de presse animée par des
soins et traitement de la fistule obstétricale, avec la contribution de diverses
experts de la fistule présents à la réunion et ont écouté les histoires de
institutions, notamment EngenderHealth, Guttmacher Institute, Human Rights
survivantes de la fistule ayant reçu un traitement et regagné leurs com-
Watch, la Coalition internationale pour la santé des femmes, la Fondation
munautés. Leur couverture des événements a permis de donner plus de
pour la fistule et l’UNFPA. Le feuilleton, qui souligne l’importance qu’il y a
visibilité à l’importance de généraliser le traitement. Le Groupe de travail
d’adopter des approches plus générales pour lutter contre la fistule, a été
international sur la fistule obstétricale tiendra sa prochaine réunion en
diffusé au moment ou était établie un partenariat pour renforcer le soutien à
octobre 2011.
la utte contre la fistule.
7
dépêches
Un nouveau rapport jette la lumière sur la profession de sage-femme 605 Third Avenue New York, NY 10158 www.stateoftheworldsmidwifery.com
LA PRATIQUE DE SAGE-FEMME DANS LE MONDE EN 2011
Publication coordonnée par le FNUAP
NAISSANCES RÉUSSIES, VIES SAUVÉES
Plus de 20 partenaires - y compris des institu-
Afrique du Sud, est considéré comme un outil essentiel de sensibilisa-
tions de l’ONU, des donateurs et des organ-
tion aux ressources humaines du secteur de la santé, en particulier les
RÉUSSIES,
isations non gouvernementales - s’attellent
sages-femmes, et contient des informations inédites, une analyse et
à l’élaboration du premier rapport du genre
des données globales sur la profession de sage-femme dans 60 pays
SAUVÉES
sur l’Etat de la profession de sage-femme
connaissant un taux élevé de mortalité maternelle.
LA PRATIQUE DE
SAGE-FEMME DANS LE MONDE EN 2011
NAISSANCES
VIES
dans le monde, dont il est attendu qu’il éclaire d’un jour nouveau les déficits cruciaux en
“La santé des femmes et de leurs nouveau-nés occupe de plus en plus
ressources.
la première place dans les discussions sur le développement mondial
ISBN: 978-0-89714-996-9 F/3,000/2011
depuis la publication en septembre 2010 de la Stratégie du Secrétaire “Ce solide partenariat mondial appelle une attention sans précédent sur
général de l’Organisation des Nations Unies sur la santé maternelle et
l’importance cruciale d’optimiser la profession de sage-femme, pour rendre
infantile”, indique Laura Laski, responsable du Département de la santé
ainsi ces dernières aptes à fournir des soins et traitements préventifs
génésique et reproductive à l’UNFPA.
intégrés qui sont essentiels à la santé maternelle, notamment les questions de santé génésique comme la prévention de la fistule”, affirme Peter
En outre, les sages-femmes ont un rôle essentiel à jouer s’agissant du
Johnson, Directeur de Global Learning for Jhpiego, une organisation
suivi des progrès du travail, sachant quand il y obstruction et référant
sanitaire à but non lucratif affiliée à l’Université Johns Hopkins et partenaire
en temps voulu les femmes enceintes aux soins obstétricaux d’urgence,
de l’UNFPA dans le cadre de l’Initiative de formation des sages-femmes.
ce qui contribue à réduire l’incidence de la fistule obstétricale tout en préservant le bien-être de la mère et du bébé.
Le rapport, qui sera publié le 20 juin à l’occasion de la tenue du congrès de la Confédération internationale des sages-femmes à Durban, en
Chaque année, entre 7 et 10 millions de femmes contractent des maladies ou sont atteintes d’incapacités graves ou chroniques dues aux complications de la grossesse ou de l’accouchement, notamment la fistule obstétricale.
UNFPA Campagne pour éliminer les fistules
La fistule obstétricale est une lésion due à l’accouchement, évitable et dans la plupart des cas curable, qui rend les femmes incontinentes, jette l’opprobre sur elles et les exclut souvent de leurs communautés.
605 Third Avenue, New York, NY 10158 Adresse électronique: fistulacampaign@unfpa.org
Au moins deux millions de femmes souffrent d’une fistule obstétricale dans les pays en développement, et près de 100 000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année.
éliminer les fistules
En 2003, l’UNFPA et ses partenaires mondiaux se sont donné la main pour lancer la Campagne pour éliminer les fistules. La Campagne est aujourd’hui présente dans 49 pays, avec plus de 40 millions de dollars collectés pour réaliser l’objectif de l’élimination de la fistule. La Campagne, avec ses nombreux partenaires mondiaux, se concentre sur trois domaines essentiels: prévenir la fistule, soigner les femmes malades et aider les patientes opérées après leur rétablissement à refaire leur vie. Pour de plus amples informations, veuillez aller à: endfistula.org.
Afghanistan Pakistan
Népal Bangladesh Inde
Mauritanie
Mali
Niger
Tchad Érythrée Yemen Sénégal Soudan Burkina Gambia Faso Djibouti GuinéeBissau Guinée Nigéria Côte Sierra Éthiopie République d’Ivoire Leone centrafricaine Liberia Cameroun Ghana Bénin Somalie Ouganda Togo Congo Kenya Equatorial Gabon République Guinea Rwanda démocratique Burundi du Congo RépubliqueUnie de Tanzanie Angola
Zambie Malawi Zimbabwe
Mozambique
Madagascar
Swaziland CARIBÉEN
Haïti
South Africa
Lesotho
Pays où la Campagne est active
imprimé sur papier recyclé.
Pourquoi la Campagne?
dépêches est un bulletin semestriel consacré au suivi des progrès de la Campagne pour Rédaction: Etienne Franca Conception et impression: Prographics, Inc.
Les opinions exprimées par les personnes interviewées et les auteurs originaux ne reflètent pas nécessairement la ligne éditoriale du bulletin, la position officielle de l’UNFPA, et ne comportent pas une reconnaissance de frontières géographiques ou de pays.
Ont contribué à ce numéro: Muhammad Ajmal, Erin Anastasi, Assane Ba,Yves Bergevin, Luc de Bernis, Joséphine Kawende Bora, Emily Dally, Triana D’Orazio, Abubakar Dungus, Vincent Fauveau, Neil Ford, Esperance Fundira, Omar Gharzeddine, Kate Grant, Serigne Gueye, Brian Hancock, Calixte Hessou, Sennen Hounton, Katja Iversen, Janet Jensen, Peter Johnson, Diene Keita, Richard Kollodge, Jeannette Biboussi Kouangha, Laura Laski, Geeta Lal, Amar Ould, Mohamed Lemine, Jenipher Mijere, Julita Onabanjo, Duah Owusu-Sarfo, Aleida Marroquin Parducci, Friedrike Paul, Lindsey Pollaczek, Kate De Rivero, Allison Shigo, Sandy Singer, Gillian Slinger, Sawiche Wamunza.
Donateurs de la Campagne (depuis 2003) Americans for UNFPA European Voice Fondation Bill et Melinda Gates, par l'entremise d'EngenderHealth Fondation pour les Nations Unies Gouvernement de l’Australie Gouvernement de l’Autriche Gouvernement du Canada Gouvernement de l’Espagne Gouvernement de la Finlande Gouvernement de l’Irlande Gouvernement de l’Islande Gouvernement du Japon, par l’entremise du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la sécurité humaine Gouvernement du Luxembourg Gouvernement de la Norvège Gouvernement de la Nouvelle-Zélande Gouvernement de la Pologne Gouvernement de la République de Corée Gouvernement de la Suède Gouvernement de la Suisse Johnson & Johnson One by One Programme arabe du Golfe pour les organismes de développement des Nations Unies Royaume d’Espagne, Communauté autonome de Catalogne Virgin Unite Women's Missionary Society of the African Methodist Episcopal Church Zonta International
L’UNFPA souhaite féliciter les multiples donateurs de leur appui à l’amélioration et à la promotion de la santé maternelle dans le monde. Nos remerciements vont aussi aux multiples partenaires et donateurs individuels pour leur collaboration et leur soutien à la Campagne pour éliminer les fistules dès son lancement.