rara LE MAGAZINE DE PROSPECIERARA EDITION 1/2014
DES MERVEILLES QUI ONT FAILLI DISPARAÎTRE Page 5
SEMENCES DU TERROIR, PRENEZ-EN DE LA GRAINE ! Page 10
EN AVANT POUR UN HAMBURGER ! Page 13
SAVEURS NOUVELLES POUR LE SPÉCIALISTE DE LA POMME DE TERRE Page 16
Fondation suisse pour la diversité patrimoniale et génétique liée aux végétaux et aux animaux 1
Photo: Markus Zuber, Küttigen
ProSpecieRara entretient actuellement 404 variétés de baies, réparties en six «espèces» (fraises, framboises, mûres, groseilles, cassis et groseilles à maquereau ) .
RAPPORT ANNUEL Informez-vous sur les événements de l’année chez ProSpecieRara. Désormais notre rapport annuel détaillé sera consultable dès la fin mai sur: www.prospecierara.ch/fr/rapport-annuel
MERCI ! Votre soutien nous fait avancer: Donateur plus dès CHF 120.–/an Donateur couple dès CHF 90.–/an Donateur dès CHF 70.–/an Donateur junior (jusqu’à 25 ans) dès CHF 35.–/an Die Organisation ProSpecieRara Parrainage d’animaux entre CHF 150.– et CHF 450.–/an ist seit 1997 ZEWO-zertifiziert. Parrainage d’arbres CHF 250.–/an
Compte postal et coordonnées bancaires: CCP 90-1480-3 IBAN CH29 0900 0000 9000 1480 3 BIC POFICHBEXXX
2
Editorial
Anna Kornicker, responsable de la Communication
Le titre de notre nouveau magazine annonce la couleur : donnons la parole à ce qui est rare, dont il ne reste que quelques spécimens. « rara » – parée de nouveaux atours – renseigne trimestriellement sur notre activité en faveur de la préservation de la diversité des variétés et des races menacées. Ce cahier visuellement attrayant, au format commode, a tout pour plaire. De nouveaux éléments tels que les petits encadrés signalent des conseils, des manifes tations et des occasions de participer. Des articles plus développés permettent d’approfondir des sujets spécifiques : plongez dans le monde des baies rare; cédez à l’enchantement des variétés de pommes de terres anciennes; découvrez le rapport qui existe entre un hamburger d’évolénarde et la conservation des races. Et maintenant – à vous de découvrir notre nouvelle « rara » ! Je vous souhaite beaucoup de plaisir. 3
Martin Frei, responsable de la Collection nationale des baies, renseigne les visiteurs. 4
Focus
Des merveilles qui ont failli disparaître Gertrud Burger, directrice des projets Plantes
’Madame Moutôt’, ’Rose de Champagne’ ou encore ’Matterhorn’, ces fraises, groseilles, framboises, sont de vraies merveilles. Pourtant, sans l’action de ProSpecieRara, ces baies auraient disparu depuis longtemps. Depuis 17 ans, la Fondation repère des variétés anciennes, les décrit et les rend de nouveau accessibles. L’impact de l’agroalimentaire est particu lièrement rude sur les baies. Dans les cultures commerciales, seuls ont leur place les fruits supportant plusieurs jours de transport et d’entreposage tout en continuant de bien présenter en magasin. Les variétés dont le seul atout est la saveur sont écartées. La culture des variétés anciennes en jardins privés est trop peu lucrative car ces variétés ne se multiplient pas avec la même envergure que les nouvelles. Pourtant le jardinage amateur est un cadre idéal pour valoriser l’extraordinaire variété des saveurs. Vous laisserezvous tenter ? A la fin des années 1990, ProSpecieRara s’est aperçue que les variétés traditionnelles de baies étaient à la peine. A l’exception 5
de quelques particuliers, personne n’agissait pour les préserver. Personne pour mettre en réseau les initiatives individuel les, qui ait les connaissances qu’il faut en la matière. Pour éviter que les multiples variétés de baies ne disparaissent pour de bon, ProSpecieRara a lancé une action de sauvetage. Nos appels diffusés par les médias et nos contacts personnels nous ont fait connaître des jardiniers amateurs engagés et leurs variétés. Nous en avons collectionné des spécimens et les avons intégrées dans le programme de sauvegarde ProSpecieRara.
«Dès qu’un plant com-
ATTENDRE, CULTIVER, DÉCRIRE, COMPARER
classer correctement.
Sur un terrain privé mis à sa disposition à Riehen/BS, ProSpecieRara a dès 1998 commencé d’assembler sa Collection nationale de baies, au cœur de son action de préservation. Lorsque notre spécialiste des baies Martin Frei reçoit un spécimen d’une variété intéressante, il le multiplie et le plante à Riehen. «Dès qu’un plant commence à porter régulièrement des fruits, je procède à sa description scientifique et je compare la baie avec des variétés connues pour la classer correctement. Depuis la réception du spécimen jusqu’à l’aboutissement de la description de la variété, il peut se passer plusieurs années.»
Depuis la réception du
QUI ES-TU ?
mence à porter régu
lièrement des fruits, je procède à sa description scientifique et je compare la baie avec des variétés connues pour la
spécimen jusqu’à l’aboutissement de la description de la variété, il peut se passer plusieurs années. Martin Frei 6
»
La détermination d’une variété est souvent un vrai travail de détective. Parfois nous recevons un spécimen assorti d’une désignation de variété précise, mais qui après coup s’avère erronée. Plus souvent, le spécimen qui arrive est anonyme. Ainsi, Martin soupçonne depuis pas mal de temps déjà que la variété jusqu’ici enregistrée sous l’appellation ’BE-86 Rote Johannisbeere von Müllheim’ (envoyée par Madame Ackermann de Müllheim) est en réalité la variété réputée disparue ’Göggingers Birnenförmige’.
DÉVELOPPEMENT FULGURANT 1000 800 600 400 200
Photo: Markus Zuber, Küttigen
Accessions dans la base de données
Accessions dans les jardins de conservation
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
0
Variétés dans les jardins de conservation
Toutes les baies collectées sont saisies dans une banque de données comme des «accessions», avec mention de leur lieu de provenance. Seules les baies rares ou inconnues sont conservées durablement. Le travail d’observation, durant souvent plusieurs années, permet d’attribuer un nom de variété à ces accessions. Une variété peut ainsi combiner plusieurs accessions. Dans nos jardins de conservation, 664 accessions sont conservées, ce qui correspond actuellement à 404 variétés. 7
«Au début de cette année, j’ai reçu un vieux livre tchèque sur les baies et j’y ai trouvé la preuve évidente qu’il s’agit de cette variété rare. Ce sont de grands moments», s’enthousiasme Martin. Des histoires comme celle-ci ont permis à ProSpecieRara d’accumuler au fil des ans une expertise sans pareil.
DES VERGERS DE BAIES, DE BAD RAGAZ À YVERDON La Collection nationale des baies créée à la fin du dernier millénaire a permis à ProSpecieRara de jeter les bases pour la préservation des variétés de baies rares.
Au début des années 2000, ce sont quatre collections qui ont vu le jour dans le cadre du PAN-RPGAA*. Un autre point fort a été, depuis les années 2010, la multi plication des jardins privés de conservation des baies. La Suisse en compte d’ores et déjà plus de trente ! Ce dispositif permet de garantir la diversité de façon décentralisée et d’accumuler des expériences de culture dans des emplacements et à des altitudes différents. Notre ambition est maintenant de convaincre les pépiniéristes professionnels de l’intérêt des variétés anciennes. C’est la seule façon de faire en sorte qu’elles retrouvent
’Bekay’ est une parmi près de 60 variétés de groseilles à maquereau dont ProSpecieRara a hérité en 1999 – 2000 du défunt obtenteur et pomologue Peter Hauenstein de Rafz. Actuellement ProSpecieRara conserve 159 provenances de groseilles à maquereau, certaines attendant une description précise afin d’exclure les doublons. 8
RES RECHERCHE BAIES RA
Photo: Markus Zuber, Küttigen
leur place à grande échelle dans les jardins privés. C’est une entreprise de longue haleine, dont le financement incombe à ProSpecieRara. C’est pourquoi nous dépendons éminemment de vos dons.
UN ÉLAN SUPPLÉMENTAIRE Le projet Baies arrive bientôt à maturité. Il a pris de l’ampleur et présente un important potentiel de développement. Les tâches de ProSpecieRara ne cessent de se multiplier: les études sur les variétés, en cours depuis plusieurs années, sont loin d’être achevées; nous continuons de recevoir des spécimens de variétés anciennes intéressantes; le contact avec des spécialistes étrangers enrichit nos connaissances; l’offre en baies des cultures professionnelles ne cesse de s’étoffer; les agriculteurs plantent des variétés rares pour la vente directe etc. Tout ceci a convaincu ProSpecieRara de créer un poste supplémentaire pour diriger le projet Baies. Nous avons trouvé en Claudio Niggli, biologiste, l’homme de la situation. Il est entré en fonction le 1er avril. C’est ainsi que de nouvelles activités pleines d’avenir voient le jour, au service de la conservation des baies. Que vous soyez actifs dans la conservation ou généreux donateurs, merci à tous de votre soutien. Que les ’Reine de Mai’, les ’Capron royal’ et autres variétés rares retrouvent le chemin de nos jardins !
Il reste encore beaucoup de variétés rares à redécouvrir. Peut-être en avezvous qui poussent dans votre jardin ? Si vous avez des variétés cultivées depuis plus de trente ans ou que vous pouvez les retracer au moins aussi longtemps, cela nous intéresse. Envoyez-nous vos informations, le cas échéant, nous vous demanderons un spécimen. Didier Zurn Responsable des projets Baies en Suisse romande didier.zurn@prospecierara.ch Téléphone 022 418 52 25 www.prospecierara.ch/fr/baies
OÙ SE PROCURER CES ? ANCIENNES VARIÉTÉS
Vous retrouvez la liste des pépinières qui proposent déjà certaines variétés de baies ProSpecieRara sur: www.prospecierara.ch/fr/planter-baies
* Ces collections bénéficient de l’appui de l’Office fédéral de l’agriculture dans le cadre du plan d’action national pour la conservation et l’utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (PAN-RPGAA). Elles font partie intégrante de la banque de gènes nationale.
Les jardiniers du Conservatoire et Jardin botaniques de Genève assure une certaine multiplication de pieds de petits fruits. Chaque fois que du matériel est disponible, nous en informons par le biais de nos newsletter nos donatrices et donateurs qui peuvent ensuite passer commande.
9
Entretien
Semences du terroir, prenez-en de la graine ! Depuis son implantation en Suisse romande, ProSpecieRara s’intéresse au formidable réservoir d’anciennes variétés constitué au fil du temps par les maraîchers de Plainpalais. Ceux-ci – à l’origine des réfugiés Huguenots qui, fuyant les persécutions consécutives à la révocation de l’Edit de Nantes, avaient trouvé refuge en terre genevoise – sont considérés comme les fondateurs de la culture maraîchère en Suisse. (Entretien: Denise Gautier) Sur les terres de la plaine de Plainpalais, actuellement au cœur de la ville de Genève, ces maraîchers ont sélectionné tout une série de variétés qui ont acquis une réputation bien au delà des frontières de la cité et même du pays. Un grand nombre d’entre elles a disparu, mais certaines sont heureusement encore présentes, tel le fameux cardon ’Argenté épineux de Plainpalais’ ou la délicieuse laitue ’Brune de Genève’. Mais pour combien de temps encore ? Afin de redon-
ner une chance à ces légumes – en favo risant un libre accès à leurs semences – nous avons développé un projet intitulé «Semences de terroir, prenez-en de la graine !». Pour le menez à bien, nous nous sommes rapproché de l’Association Semence de Pays qui avait entrepris une démarche similaire. Pour assurer la multiplication de variétés locales, elle a engagé un sélectionneur, Nicolas Bloch, qui a pu prendre en charge la culture de porte-graines de variétés ProSpecieRara.
La récolte des semences est un travail aussi long que fastidieux, mais chargé de promesses pour les futures récoltes. 10
DENISE GAUTIER: NICOLAS, POUR QUELLES RAISONS AVOIR VOULU FAIRE DE LA MULTIPLICATION DE SEMENCES DE PAYS ? Nicolas Bloch: Nous nous sommes rendu compte, il y a quelques années, avec des maraîchers des projets d’agriculture contractuelle de proximité et l’Association de production de plantons des Artichauts, que les semences étaient la partie de la production de légumes qui nous faisait défaut à un niveau local. De façon évidente, nous nous sommes orientés dans la recherche de variétés locales et non hybrides, rejoignant entre autres les intérêts et le catalogue de variétés de ProSpecieRara. Ces variétés représentent un patrimoine mais ont aussi pour beaucoup d’entre elles des qualités productives intéressantes.
CULTIVER UNE VARIÉTÉ POUR LA CONSOMMER OU POUR EN FAIRE DES PORTE-GRAINES EST ASSEZ DIFFÉRENT, POURRIEZVOUS NOUS EN DIRE PLUS ?
ProSpecieRara de nouvelles laitues et des haricots à rames qui me semblaient productifs pour 2014.
QUELLES DIFFICULTÉS AVEZ-VOUS RENCONTRÉ ? La grêle du 20 juin a eu raison d’une partie importante de mes porte-graines ! De plus l’automne pluvieux a retardé et échelonné la maturation des porte-graines de salade, que j’ai dû récolter petit à petit …
OÙ ET COMMENT PEUT-ON TROUVER LES SEMENCES DÉJÀ DISPONIBLES ? Vous pouvez commander en nous écrivant un mail à partir de la page http://semences.artichauts.ch. Pour les jardiniers amateurs, nous mettons gratuitement les graines à disposition. Le projet «Semences du terroir, prenez-en de la graine !» a été réalisé grâce au soutien de la Fondation Nature & Découvertes.
J’ai été effectivement surpris par les différences de culture. Pour tous les légumes bisannuels, par exemple, il faut penser à les faire hiverner avant de les replanter. Certaines espèces, comme les côtes de bette, demandent des distances de plantation beaucoup plus importantes entre chaque porte-graines qu’entre chaque plante de production maraîchère. Il faut aussi planter beaucoup plus d’individus qu’on aura besoin de porte-graines, pour opérer une sélection sur une grande masse d’individus.
EN 2013, QUELLES VARIÉTÉS PROSPECIERARA AVEZ-VOUS MULTIPLIÉES DANS LE CADRE DE CE PROJET ? Les laitues romaines ’Blonde lente à monter’ et ’Brune de Genève’ par exemple, ou le cardon ’Épineux de Plainpalais’. J’ai commandé à des producteurs de
Une culture de porte-graines de cardon ’Argenté épineux de Plainpalais’.
11
PROJET POUR BOVINS RARES Avec un effectif d’un peu plus de 400 vaches, l’évolénarde est la race bovine la plus menacée de Suisse. Cette année, ProSpecieRara et les deux associations d’éleveurs de la race ont conjointement lancé un projet de promotion de la fière Valaisanne. Avec le soutien de l’Office fédéral de l’agriculture, il soutient l’élevage, urgent, de jeunes taureaux, et encourage les éleveurs à favoriser la monte naturelle. Le projet vise aussi à recruter d’autres éleveurs et de promouvoir cette race rare par la commercialisation de sa viande de première qualité. www.prospecierara.ch/fr/projets/ evolene
12
Découverte
En avant pour un hamburger ! Philippe Ammann, directeur des projets Animaux
Comment faire pour préserver la race menacée des évolénardes ? Pourquoi pas en faisant des hambugers ? Mais oui, même si cela peut surprendre, c’est en consommant de la viande de variétés rares qu’on favorise leur élevage, et donc leur survie. C’est la loi de l’offre et de la demande. Le restaurant Kung Fu Burger au coeur de Berne donne l’exemple.
Photo: Maya Jörg
S’il existe des races d’animaux de rente, c’est parce qu’un jour, pour couvrir ses besoins en viande, l’homme s’est mis à domestiquer des animaux sauvages et à les élever. Si nous voulons préserver ces races dans leur diversité, il faut continuer de les détenir. «Ce n’est pas toujours facile à faire comprendre», dit Bobby Bähler, gérant de Kung Fu Burger. Il lui importe que ses clients comprennent que la commer cialisation est capitale dans le cas d’une race bovine menacée comme l’évolénarde, car elle incite les paysans à détenir davantage d’animaux.
Kung Fu et hamburger, quel rapport ? «La durabilité nous tient à coeur. Comme un restaurant asiatique était à reprendre, nous avons décidé de ne pas le transformer, mais de continuer à creuser ce sillon». L’intéret de Bobby pour une exploitation respectueuse de l’environnement et des ressources ne s’arrête pas à l’aménagement du restaurant. Pour ses produits, Il s’approvisionne dans la région, et tout, du thé glacé à la garniture, en passant par le hamburger, est fait maison. Bobby n’achète que la meilleure qualité. Il met un point d’honneur à ne proposer que des burgers
La spécialité G.O. A .T. allie viande d’évolénarde et fromage de chèvre. 13 13
maison. «Nous achetons de la viande qui vient dirctement des abatoirs. Nous pouvons ainsi la stocker dans les meilleures conditions et la hâcher exactement selon nos besoins».
PAS NÉCESSAIREMENT BESOIN DE FILET Pour le projet de conservation de l’évolénarde, le partenariat avec le Kung Fu Burger est une aubaine. En effet Bobby et son équipe ont choisi de servir des hamburgers haut de gamme et non des entrecôtes et des filets. Enfin un débouché pour des morceaux souvent laissés de côté dans les projets de commercialisation existants ! Grâce à la pluralité des activités de commercialisation (voir encadré), nous pouvons désormais valoriser toutes les pièces du bœuf, ce qui rend notre projet encore plus durable. Ces hamburgers, associés à une diversité inhabituelles d’ingrédients soi-
Pour ses créations, Jasmina Serag et Bobby Bähler misent sur l’évolénarde.
14
gneusement sélectionnés, sont devenus dès la première année le bon tuyau pour initiés. Lors de votre prochain séjour à Berne, si la faim vous prend, venez donc déguster un hamburger chez Kung Fu Burger: vous vous ferez plaisir tout en faisant quelque chose pour préserver une race menacée. Kung Fu Burger, Speichergasse 27, 3011 Berne www.kungfu-burger.com
POUR VOTRE CUISINE Sans être à Berne, vous avez envie de viande d’évolénarde ? Faites-vous livrer directement dans votre cuisine, par la poste ! Votre commande contribuera au succès de cette race rare. www.prospecierara.ch/fr/news/viande-evolenarde
TOMATES-URBAINES
Notre nouveau projet Tomates-Urbaines vous propose d’héberger une tomate ProSpecieRara et de vous engager ainsi pour les variétés rares. Tout ce dont vous avez besoin: un balcon ou un jardin, un pot de fleur, un peu de terre, beaucoup de soleil et des semences ou des plantons de variétés de tomates ProSpecieRara. Vous pouvez obtenir un kit de démarrage gratuit, vous inscrire au concours photo et obtenir des informations sur les nombreux événements liés à la campagne Tomates-Urbaines sur: www.tomates-urbaines.ch Un projet soutenu par les villes de Genève, Lausanne, Carouge, Martigny, Onex, Vernier, Vevey et Yverdon et par nos sponsors Coop et Ricoter.
De nombreuses manifestations durant toute la saison et dans de nombreuses villes de Suisse romande.
MARCHÉS DE PLANTONS PROSPECIERARA
Nos marchés de plantons sont devenus des événements incontournables pour tous les amateurs de variétés anciennes, inaccessibles dans le commerce mais aussi originales, goûteuses et reproductibles. A leurs étals, vous trouverez des plants rares, oubliés ou originaux ainsi que des semis. Et du côté des papilles, les cuisiniers du café-restaurant de l’Alimentarium et les jardiniers de la ville de Vernier joueront aussi le jeu de la biodiversité en proposant des assiettes aux saveurs ProSpecieRara. 4 mai 2014, 9 h Alimentarium, Quai Perdonnet 25 1800 Vevey/VD 10 mai 2014, 9 h Centre d’entretien, Via Monnet 3 1214 Vernier/GE
MARCHÉ D’AUTOMNE PROSPECIERARA
Vous salivez devant une soupe aux multiples légumes ProSpecieRara, les enfants observent des cochons laineux se rouler dans la boue, vous découvrez une incroyable diversité de pommes. Un rêve ? Non, venez nous rejoindre à la découverte de saveurs d’autrefois et de producteurs engagés. 14 septembre 2014, 9 – 17 h Parc aux animaux de Sauvabelin 1018 Lausanne/VD
AUTRES MANIFESTATIONS VISITE DE LA FERME DE L’ARCHE PROSPECIERARA 22 juin 2014, 9.30 – 12 h 1618 Châtel St. Denis/FR COURS DE MULTIPLICATION DE SEMENCES (PARTIE PRATIQUE) 23 août 2014, 10 – 16 h 2019 Chambrelien/NE Autres manifestations et détails sur: www.prospecierara.ch/fr/calendrier
15
© iStock.com/sorendls
Illustration: www.killustration.ch
Agenda
Découverte
Saveurs nouvelles pour le spécialiste de la pomme de terre Philipp Holzherr, responsable de la commercialisation
Les pommes de terre ont un goût … de pomme de terre, évidemment. Il m’arrivait, comme spécialiste de la pomme de terre chez ProSpecieRara, de dire que le goût de certaines variétés anciennes tire vers la chataîgne, mais je ne me serais pas attendu une seconde à ce qu’une pomme de terre en robe des champs puisse avoir un goût de chou, ni de maïs, de noix verte, de petit pois, voire de citron. Récit d’une initiation au monde de la pomme de terre.
16
notre odorat et nos papilles gustatives. La chercheuse nous fait humer des échantillons masqués. A nous de déceler leur arôme. Les goûteurs rompus à cet exercice n’ont aucune peine, mais moi, je suis éberlué. C’est donc cela, une odeur de noix verte ? ou de petit pois ? ou, ça alors, de maïs en boîte ?
«Le monde est d’un
seul coup devenu
tellement plus riche ! C’est une vraie révé lation : je reconnais soudain toutes les notes aromatiques. Philipp Holzherr
»
Photo: Eugenia Klauser
En pénétrant dans le Laboratoire sensoriel de la Haute école zurichoise des sciences appliquées de Wädenswil (ZHAW), une certaine nervosité me gagne. Va-t-il falloir que je révise complètement ce que je crois savoir de la pomme de terre ? La chercheuse Eugenia Klauser me fait bon accueil. Son travail de master portait sur la saveur et l’odeur des variétés anciennes de pommes de terre. En collaboration avec le «nez» de la ZHAW, elle a mis au point une nomenclature des arômes de la pomme de terre. J’ai découvert qu’il y était question, pour certaines variétés, de saveurs tirant vers le chou, d’arome de petit pois, voire de citron. Mais cela restait abstrait. Même les spécialistes de la branche n’avaient pas décrit ces propriétés. Cela m’a motivé à faire examiner d’autres variétés ProSpecieRara pour découvrir leurs propriétés gustatives inédites, pour affiner leur description, leur classification et, au bout du compte, pour éveiller l’intérêt du consommateur. Eh bien en avant ! Suivant les instructions d’Eugenia Klauser, nous commençons, moi et cinq autres goûteurs, par calibrer
Après le calibrage, nous nous rendons chacun dans notre isoloir – on se sent un peu comme un rat de laboratoire … La mangeoire s’ouvre, il en sort une pomme de terre vapeur. Le formulaire qui l’accompagne propose tous les qualificatifs que nous venons de passer en revue. Voyons si je décerne quelque chose de correspondant … Je m’attaque au tubercule, je le pèle, le hume, le goûte, le fais fondre en bouche, le croque … Puis c’est le coup de foudre. Ou, plus précisément – le monde est d’un seul coup devenu tellement plus riche ! C’est une vraie révélation: je reconnais soudain toutes les notes aromatiques. Du chou, bien sûr. De la noix verte, juste une touche, mais distincte. Et, mais oui, un arôme intense de maïs en boite. Ce matin-là, je retrouve ce pour quoi je m’engage depuis maintenant huit ans: ce ne sont pas seulement quelques variétés anciennes de pommes de terre, plus ou moins fermes à la cuisson, que nous conservons. C’est tout un monde d’arômes uniques, d’impressions sensorielles fortes, auxquels ProSpecieRara fait accéder. Je repars à midi heureux comme un gamin. Je
vais bientôt pouvoir intégrer ces nouveaux arômes dans notre description des variétés. Car je sais maintenant les nommer. Les jardiniers, agriculteurs, gourmets et autres amateurs de la pomme de terre y trouveront une nouvelle source d’inspiration pour le choix de leurs variétés.
JOURNEE DE LA POMME DE TERRE
Découvrez le monde des saveurs de la pomme de terre – lors de la Journée de la pomme de terre à Maran. 9 août 2014, 11 – 20.45 h, 7050 Arosa/GR Visites guidées du jardin-découverte de la pomme de terre de Maran, Séminaire de dégustation et recettes recommandées par des spécialistes, menu à cinq plats à base de pommes de terre servi au Golfund Sporthotel Hof Maran. Informations et inscription: www.prospecierara.ch/fr/calendrier Téléphone 061 545 99 11
Les variétés ’Parli’, ’Roosevelt’ et ’Suédoise bleue’ présentent des arômes caractéristiques: un goût marqué de noix avec une saveur de chataîgne pour ’Parli’, alors que chez ’Suédoise bleue’ et ’Roosevelt’, c’est le maïs qui domine. 17
Shop
Chronique
La baie du clown
Topinambour, panais, bette: les variétés anciennes de légumes, pour ainsi dire oubliées, retrouvent le chemin de nos cuisines ! Elles ne sont pas seulement un bien culturel essentiel ou encore un trésor biologique important, ces variétés contribuent également brillamment au goût, à la couleur et à la diversité du contenu de nos assiettes. Saveurs d’antan, tome 2 Martin Weiss et Albi von Felten Rossolis CHF 35.– (port et emballage non compris) Commande: www.prospecierara.ch/fr/shop
N NOUVELLE PUBLICATIO «Semences agricoles – Monopole privé sur un bien public» – publié conjointement par ProSpecieRara et la Déclaration de Berne, dénonce les menaces et explique comment nous nous engageons en faveur de la diversité. Prix: CHF 6.– (Port et emballage inclus) Informations et commande: www.prospecierara.ch/fr/shop Téléphone 061 545 99 11
18
Le clown Dimitri Les races et variétés anciennes et le métier de clown ont des choses en commun, absolument. D’abord, tous deux sont indispensables à la société. Et quand on plonge dans la variété des couleurs et des nuances, on sent la qualité de la vie qui en émane. L’incroyable diversité de saveurs, de formes, d’aptitudes propres à ces animaux et à ces plantes est un enrichissement et une source d’émotion au même titre que l’art du clown. J’admire ProSpecieRara. Dans notre triste monde, redonner vie à des espèces rares, c’est magnifique. Tout comme votre fondation fait progresser les variétés et races de façon naturelle, sans manipulation génétique ni chimie, nous tentons, dans notre Haute école du théâtre de mouvement, de faire survivre le métier de clown. Car les clowns traditionnels aussi sont une espèce rare. Ils travaillent sans moyens techniques, sans effets spectaculaires ; ils n’ont que leur savoir faire et leur talent comique pour divertir. La Scuola Teatro Dimitri enseigne et fait progresser des disciplines classiques comme la danse, l’acro batie, le pantomime et l’art du clown – avec finesse, de façon naturelle, comme Pro SpecieRara dans son domaine. Et parfois, nous aussi tombons sur une baie rare … Alors que nos baies à nous (le nez des clowns) sont généralement rouges, ma collègue Gardi Hutter sort du lot avec son nez brun.
IMPRESSUM Le magazine «rara» paraît quatre fois par an en français, en italien et en allemand. Editeur: Fondation ProSpecieRara, Bâle, Suisse Textes: Anna Kornicker, Denise Gautier, Gertrud Burger, Nicole Egloff, Philippe Ammann, Philipp Holzherr Traduction: Irène Kruse Photos: ProSpecieRara Layout: Reaktor AG, Kommunikationsagentur ASW, Aarau Impression: SuterKeller Druck AG, Oberentfelden Papier: Cocoon 100 % Recycling 90 g /m2 Tirage: 6’400 expl. en français, 37’000 expl. en allemand, 1’600 expl. en italien Féminin/masculin: Pour plus de lisibilité, nous renonçons à mettre les désignations au masculin et au féminin. Que nous options pour l’un ou pour l’autre, il va de soi que le terme recouvre à chaque fois les deux genres.
RÉDACTION Denise Gautier est rédactrice de l’édition française de «rara». Anna Kornicker, responsable de la Communication et Nicole Egloff, rédactrice en chef de «rara», sont co-responsables du magazine dans sa nouvelle mouture. Adressez vos réactions, critiques et suggestions à: denise.gautier@prospecierara.ch
FONDATION PROSPECIERARA Fondation suisse pour la diversité patrimoniale et génétique liée aux végétaux et aux animaux. ProSpecieRara Suisse romande c/o Conservatoire et Jardin botanique de Genève Case postale 60 1292 Chambésy Suisse Téléphone +41 22 418 52 25 Fax +41 22 418 51 01 romandie@prospecierara.ch www.prospecierara.ch
ProSpecieRara Direction Unter Brüglingen 6 4052 Basel Schweiz Telefon +41 61 545 99 11 Fax +41 61 545 99 12 info@prospecierara.ch www.prospecierara.ch
ProSpecieRara Svizzera italiana Via al Ticino 6592 S. Antonino Svizzera Telefono +41 91 858 03 58 Fax +41 91 858 03 03 vocedelsud@prospecierara.ch www.prospecierara.ch
19
La nouvelle ligne Coop Ma Région comprend une sélection de plus de 2300 produits fabriqués par les agriculteurs et producteurs de votre région. Découvrez le goût unique de ces spécialités bien de chez vous! Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.coop.ch/maregion 20